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Le musée Jacquemart-André est un musée de beaux-arts et d'arts décoratifs situé au 158, boulevard
Haussmann, à Paris 8e. Propriété de l'institut de France, il est géré par la société Culturespaces
depuis 1996.
L’histoire
Comme le musée Nissim-de-Camondo, la Wallace Collection, la Frick Collection ou le Museo Poldi
Pezzoli, c'est à l'origine une demeure particulière de grands bourgeois, en l'occurrence ici
protestants, devenue un musée en préservant l'aménagement initial des lieux. Installé depuis 1864
avec sa collection à l'hôtel de Saint-Paul (3, rue Roquépine, Paris 8e), Édouard André commanda à
l'architecte Henri Parent ce second hôtel particulier en 1868. Édouard André était un héritier de
l'une des plus grandes fortunes du Second Empire, originaire du Sud-Est de la France (Nîmes), qui
avait servi dans la garde personnelle de Napoléon III. Il avait acquis un terrain de 5 700 m2 pour la
somme considérable de 1 520 000 francs. Les travaux, se déroulant de 1869 à 1875, mirent en place
un hôtel dévolu aux fêtes et à la réception, équipé de toutes les commodités modernes, dans un
décor théâtral.
En 1872 André, amateur d'art, avait racheté la Gazette des Beaux-Arts et pris la direction de l'Union
centrale des arts décoratifs ; il conçut alors le projet de constituer une collection de tableaux, de
sculptures, de tapisseries et d'objets d'art du xviiie siècle. En 1881 il épousa Nélie Jacquemart, une
jeune artiste peintre qui s'associa aux projets de son mari. Ensemble, ils constituèrent
méthodiquement leur collection, Nélie s'intéressant plus particulièrement à la peinture italienne, des
primitifs des xive et xve siècles à la Renaissance, correspondant à 124 œuvres sur les 137 tableaux
italiens conservés à Paris. Parallèlement, ils aménagèrent leur demeure pour mettre en valeur le
mieux possible leurs acquisitions.
En 1894 André mourut, laissant à Nélie l'achèvement du futur musée. Celle-ci prévoit en effet de
léguer l'hôtel à l'Institut de France dans le souci de préserver l’intégrité de sa collection et de la faire
découvrir au plus grand nombre, à condition qu'il fût ouvert au public et transformé en musée. À sa
mort en 1912 Nélie Jacquemart légua l’ensemble de ce patrimoine (legs du 19 janvier 1912
réunissant la collection de l'hôtel et celle de l'abbaye de Chaalis) à l’Institut de France. Depuis 1913,
date effective du legs, l’Institut de France et la Fondation Jacquemart-André s’efforcent de
conserver, protéger et valoriser ce patrimoine, la disposition des lieux n'ayant pas été modifiée
(mobilier conservé, « accrochage archéologique »).
Le 8 décembre 1913 il fut inauguré en grande pompe par le Président de la République Raymond
Poincaré.
En 1995 la gestion du musée fut confiée à la société Culturespaces, qui gère la mise en valeur des
espaces et des collections, organise les expositions temporaires, l'accueil des visiteurs, la
communication…
L'hôtel particulier
Sur le boulevard une haute terrasse est édifiée sur un soubassement à refends seulement percé de
deux portes cochères : celle de droite sert de porche couvert et conduit dans la cour d'honneur.
La façade sur le boulevard Haussmann, encadrée par deux pavillons, est rythmée de pilastres et
comporte un avant-corps central arrondi, selon une disposition inspirée du Petit Trianon.
La cour est fermée par un mur en hémicycle rythmé de refends et d'arcatures aveugles, qui
comporte en son centre une arche qui était percée pour permettre l'accès à un manège, une sellerie,
des écuries pour 14 chevaux et une remise pour treize voitures. Des accès secondaires existaient par
la rue de Courcelles et l'impasse Émery (englobée plus tard par le square de Messine, actuellement
rue du Docteur Étienne Lancereaux).
Sur la cour d'honneur, la façade principale comporte un avant-corps percé de baies en plein cintre et
orné de quatre colonnes ioniques. On y accède par un escalier flanqué de deux lions assis et de deux
imposants lampadaires. Sur les côtés, la façade se développe sur deux niveaux percés d'ouvertures
rectangulaires et surmontés d'une corniche et une balustrade sommée de vases en pierre.
Au milieu et au-dessus de l'avant-corps, il y a une très grande fenêtre d'atelier de peintre surmontée
d'un fronton triangulaire.
Les salles
• Le Vestibule
• Le Grand Salon
• Le Cabinet de Travail
• Le Boudoir
• La Bibliothèque
• Le Salon de Musique
• Le Fumoir
• La Fresque de Tiepolo
• Le Musée italien :
◦ la Salle florentine ;
◦ la Salle vénitienne.
• La Chambre de Madame
Les collections
Les collections du musée se composent essentiellement de peintures italiennes et françaises, mais
aussi hollandaises, flamandes et anglaises, de sculptures ainsi que de mobilier et d'objets d'art.
Liste sélective :
• Giovanni Bellini : Vierge à l'enfant
• Francesco Botticini
• François Boucher :
◦ Le Sommeil de Vénus
• Canaletto :
◦ La Place Saint-Marc
◦ Le Pont du Rialto
• Vittore Carpaccio
• Jean-Baptiste Chardin :
◦ L'Allégorie de la science
◦ Portrait de magistrat
◦ Tête de vieillard
• Jean-Antoine Houdon
• Francesco Laurana
• Andrea Mantegna :
◦ Ecce Homo
• Rembrandt :
• Giambattista Tiepolo :
Les anecdotes
• La fin du film La Traversée de Paris (1956), se déroule dans le musée Jacquemart-André
• Certaines séquences du film Gigi (de Vincente Minelli 1958) ont été tournées au musée
Jacquemart-André.
• Certaines séquences du film La Porteuse de Pain (1963) ont été tournées au musée
Jacquemart-André.
• Le banquet final du film de Kevin Reynolds, La Vengeance de Monte-Cristo, se déroule
dans une maquette du salon de musique et de l'escalier d'honneur du jardin d'hiver avec sa
fresque de Tiepolo.