Synthese Logique Formelle BA1
Synthese Logique Formelle BA1
Synthese Logique Formelle BA1
Logique formelle
Chapitre 1 : Le calcul des propositions
0. Introduction
Le calcul des propositions traite des relations logiques entre proposition. Il nous livre ainsi
les règles d’inférence permettant d’enchainer des propositions selon un raisonnement
valide.
I. Langage et métalangage
En logique formelle, il existe deux niveaux de langage :
Le langage-objet (L) qui formel et symbolique, c’est un langage construit.
Le métalangage (‘’L‘’+1) ou ‘’langage de l’observateur‘’ qui est relatif au langage-
objet, qui parle du L. Il permet, à la fois, de citer les expressions du langage-objet et
de formuler ses propriétés et celles de ses expressions.
1) Vérité et fausseté
Être vraie (V) ou fausse (F) est la propriété principale des propositions, on parle de valeurs
de vérité, dans la logique standard il y en a deux on parle alors du principe de bivalence. Il
PIERARD Aurore (sur base du livre rose)
BA 1 : 2019-2020 Logique Formelle
faut considérer que les prédicats ‘’vrai‘’ (V) et ‘’faux‘’ (F) n’appartiennent pas au langage-
objet, mais bien au métalangage, le but étant d’éviter certaines contradictions.
REMARQUE : un énoncé dont la valeur de vérité varie en fonction du contexte, est ambigu et
ne peut être admise en tant que proposition.
1) La forme propositionnelle
La logique exclue l’intension (c’est-à-dire le contenu particulier d’une phrase, sa signification
dans le monde physique). La logique consiste à considérer une série d’opérations visant à
dégager du langage naturel un certain type d’entités sur lesquelles la logique peut opérer un
raisonnement formel, c’est-à-dire un calcul. Son but est de supprimer toute ambiguïté et à
éviter les erreurs de raisonnements.
A est une métavariable représentant une proposition simple ou complexe, elle a deux
valeurs de vérité (V, F)
├A est le symbole de la notion de proposition valide. Une proposition valide correspond
syntaxiquement au fait qu’elle soit démontrable ou dérivable.
Métathéorème de la complétude :
Toute proposition valide est démontrable, et inversement, toute proposition démontrable est
valide. Toute tautologie du calcul des propositions est un théorème, et inversement.
╞A est équivalent à ├A
Le degré d’une proposition est le nombre de propositions simples (= variable sans foncteur)
qu’une proposition complexe transforme.
L’inconsistance est le caractère d’une variable fausse en raison de sa seule forme logique.
Foncteurs monadiques complexes : son application à une proposition simple engendre une
proposition complexe.
On parle ici de littéraux complémentaires, ce sont des paires composées d’une proposition
simple affirmative (A) et de sa négation complexe (~A) (car elle a le foncteur de la négation).
Un littéral est une proposition simple ou sa négation, on peut lui assigner les valeurs de
vérités V ou F, mais il ne peut être ni une tautologie ni antilogie.
A B ┬ ˅ ← ┤A ⊃ ┤B ↔ ˄ w ~B ~A ← ↓ ┴
V V V V V V V V V V F F F F F F F F
V F V V V V F F F F V V V V F F F F
F V V V F F V V F F V V F F V V F F
F F V F V F V F V F V F V F V F V F
REMARQUE :
IX. Métathéorie
La consistance :
La consistance est le réquisit minimal d’un système formel. La consistance assure la
cohérence d’un système.
La complétude :
S : système formel L : langage correspondant à un S
Si ╞L A, alors ┤ S A
Soit ┤ s A, soit ┤ S ~A
La cohérence sémantique d’un système formel S est effective si toute formule dérivable
est valide.
Si ┤ s A, alors ╞L A
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La catégoricité :
La décidabilité :
Règles opératoires :
Pour chacun des foncteurs, intervient deux types de règles (opératoires/d’inférence). La
règle d’introduction permet d’introduire un foncteur et la règle d’élimination permet de
supprimer un foncteur.
De plus, la règle de répétition affirme que toute proposition ayant été démontrée peut être
réutilisée au sein du raisonnement.
disjonction Lorsque l’on soit le terme A soit le Si nous avons une disjonction A ∨ B
terme B on peut introduire la et que nous pouvons déduire de
proposition complexe A ∨ B, c’est- chacun de ses deux termes (A et B)
à-dire la disjonction ∨I. la même conclusion (C) alors nous
pouvons déduire cette conclusion
(C) et éliminer la disjonction ∨E.
Règles générales :
Il est toujours admis d’introduire une nouvelle hypothèse, celle-ci ouvrant une nouvelle
sous-déduction. Cependant, les formules dérivées au sein d’une sous-déduction ne
peuvent être utilisées lorsqu’elle est close.
Il est toujours autorisé de répéter une formule dans une déduction ou dans une sous-
déduction qui en dépend, mais d’une déduction plus générale.
Nous pouvons toujours utiliser un théorème déjà démontré dans une déduction.
Chapitre 2 : La syllogistique
0. Introduction
La syllogistique inventée par Aristote constitue le précurseur du calcul des prédicats. Elle se
fonde sur le schéma d’analyse des propositions en sujet, copule et prédicat. Le présupposé
existentiel était admis.
I. La proposition aristotélicienne
Pour Aristote, une proposition est un discours déclaratif (ni négatif, ni interrogatif) et
apophantique, c’est-à-dire susceptible d’être vrai ou faux. La proposition aristotélicienne se
compose d’un sujet lié à un prédicat par la copule (être).
S est P
Il faut noter qu’il existe différentes façons de prédiquer. En syllogistique, on en distingue
deux :
La contradiction :
Deux propositions contradictoires ne peuvent être ni toutes les deux vraies ni toutes les
deux fausses simultanément. On peut déterminer la valeur de vérité de la seconde à partir
de celle de la première car elle est forcément inverse.
La contradiction entre les propositions de type A et O consiste à passer de l’universel
affirmatif (il est vrai/faux que ‘’tout S est P’’) au particulier affirmatif (il est faux/vrai que
‘’quelque S n’est pas P’’), et inversement.
La contradiction entre les propositions de type E et I consiste à passer de l’universel négatif
(il est vrai/faux qu’ ‘’aucun S n’est P’’) au particulier négatif (il est faux/vrai que ‘’quelque S
est P’’), et inversement.
La contrariété :
Deux propositions contraires ne peuvent être vraies simultanément mais elles peuvent être
fausses en même temps. De la vérité de l’une on peut en déduire la fausseté de l’autre,
cependant, on ne peut pas déterminée la valeur de vérité de la seconde lorsque la première
est fausse. Ces propositions entretiennent une relation d’incompatibilité ().
La contrariété entre les propositions de type A et E consiste à passer de l’universel affirmatif
(il est vrai/faux que ‘’tout S est P’’) à l’universel négatif (il est faux/vrai qu’ ‘’aucun S n’est
P’’), et inversement. Dans ce cas-ci il faut que la première proposition soit vraie pour pouvoir
déduire la valeur de vérité de la seconde.
La subcontrariété :
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Deux propositions subcontraires ne peuvent être fausses simultanément mais elles peuvent
être vraies en même temps. De la fausseté de l’une on peut en déduire la vérité de l’autre,
cependant, on ne peut pas déterminer la valeur de vérité de la seconde lorsque la première
est vraie. Ces propositions entretiennent un rapport de disjonction inclusive (∨).
La subcontrariété entre les propositions de type I et O consiste à passer du particulier
affirmatif (il est faux/vrai ‘’quelque S est P’’) au particulier négatif (il est vrai/faux que
‘’quelque S n’est pas P’’), et inversement. Dans ce cas-ci, il faut que la première proposition
soit fausse pour pouvoir déterminer la valeur de vérité de la seconde.
La subalternation :
Une proposition particulière (I ou O -> il est vrai/faux que ‘’quelque S est/n’est pas P’’) est
dite subalterne d’une proposition universelle (A ou E -> il est vrai/faux que ‘’que tout S est
P/qu’aucun S n’est P’’), lorsque de la vérité de l’universelle, nous pouvons déduire la vérité
de la particulière, ou lorsque de la fausseté de l’universelle, nous pouvons déduire la
fausseté de la particulière. Une proposition entretient un rapport d’antécédent à
conséquent avec sa subalterne, au sens du conditionnel (⊃). Dans les deux cas (A et I - E et
O) la subalternation fonctionne de la même manière. Si l’universelle est vrai alors le
particulier est vrai et si l’universelle est fausse alors le particulier est faux.
2) La conversion
La conversion consiste à passer de la vérité d’une proposition à la vérité d’une autre
proposition en permutant le sujet et le prédicat.
Cette relation vaut pour deux propositions de types E (il est vrai qu’ ‘’aucun n’est’’) ou deux
de types I (il est vrai que ‘’quelque est’’).
EXEMPLE : il est vrai qu’aucun S n’est P. -> il est vrai qu’aucun P n’est S.
il est vrai que quelque S est P. -> il est vrai que quelque P est S.
Ce rapport peut s’effectuer entre une proposition de type A (il est vrai que ‘’tout est’’) et une
proposition de type I (il est vrai que ‘’quelque est’’). Ce cas-ci implique un changement de
quantité.
EXEMPLE : il est vrai que tout S est P. -> il est vrai que tout P est S.
3) L’obversion
L’obversion consiste à déduire l’équivalence entre une proposition dans laquelle le prédicat
est nié (non-P) et une autre dans laquelle il est affirmé (P), et réciproquement.
- Tout S est P ≡ aucun S n’est non-P
- Aucun S n’est P ≡ tout S est non-P
- Quelque S est P quelque S n’est pas non-P
- Quelque S n’est pas P ≡ quelque S est non-P
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4) La contraposition
La contraposition consiste à obtenir une proposition équivalente à une autre en niant le
prédicat et le sujet de la première.
- Tout S est P ≡ tout non-S est non-P
- Quelque S n’est pas P ≡ quelque non-P n’est pas non-S
IV. Critiques
La syllogistique est jugée trop réductrice sur certains aspects formels. De plus, selon la
tradition, toute proposition véhicule un présupposé existentiel, ce qui pose problème est
que cela engendre un import existentiel, dans le cas des propositions universelles
affirmatives, empêchant de formaliser des raisonnements dans lesquels interviennent des
propositions universelles affirmatives vraies mais dont le sujet ne dénote aucun individu.
1) Quantification universelle
Une proposition quantifiée universellement (∀x)F(x) signifie « toutes les valeurs de la variable
quantifiée x satisfont la fonction propositionnelle F(x) ». Une proposition universelle (∀x)F(x)
est vraie si toutes les valeurs de la variable x satisfont la fonction propositionnelle F(x). La
quantification universelle autorise des règles de déductions qui sont les suivantes :
L’instanciation universelle que « ce qui vaut pour tous ∀ (x) (universel), vaut pour n’importe
quel individu quelconque x (générique) / chaque individu a (particulier -> ne possède des
propriétés qui lui sont propres) ».
(∀x)F(x) F(a)
Il s’agit d’une règle d’élimination en ce que le quantificateur n’est plus présent dans la
conclusion :
1 (∀x)F(x)
2 F(a) ∀E, 1
La généralisation universelle (GU)
La généralisation universelle autorise que « si une fonction vaut pour n’importe quel individu
x (générique), elle vaut pour tous ∀ (x) (universel) ». Par contre il est impossible de passer
d’une proposition singulière à une proposition universelle.
├ [F(y)] (∀x)F(x)
2) Quantification existentielle
Une proposition quantifiée existentiellement (∃x)F(x) signifie « au moins un individu x
satisfait la fonction propositionnelle F(x) ». Une proposition existentielle (∃x)F(x) est vraie si
au moins individu x satisfait la fonction propositionnelle F(x).
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REMARQUE : Nous n’affirmons pas qu’un certain individu a la propriété d’exister mais que la
proposition existentielle est satisfaite par au moins une valeur d’individu. L’existence est un
prédicat de second ordre (prédicat de prédicat).
La quantification existentielle autorise des règles de déductions qui sont les suivantes :
L’instanciation existentielle autorise que « si une fonction proposition F(x) est satisfaite par
au moins une valeur d’individu x, nous pouvons l’appliquer à une valeur déterminée a ».
(∃x)F(x) F(a)
Il s’agit de la règle d’élimination du quantificateur existentiel :
1 (∃x)F(x)
2 F(a) H(∃E)
⋮
3 A
4 A ∃E, 1, 2-3
REMARQUE : la valeur d’instanciation (EX : a) doit toujours être nouvelle dans le
raisonnement sinon il risque d’y avoir des contradictions dans celui-ci (EX : affirmation et
négation de la même valeur).
F(a) (∃x)F(x)
Il s’agit de la règle d’élimination du quantificateur existentiel :
1 F(a)
2 (∃x)F(x) ∃I, 1
La quantification sur des propriétés permet de parler des propriétés de propriétés. Attention
il faut distinguer les ordres lors de calcul car leur confusion mène à des raisonnements en
apparence valides mais qui aboutissent sur une conclusion fausse.
L’identité est une propriété qui est uniquement de second ordre.
IV. La négation
La logique des prédicats permet de distinguer la négation de la proposition et négation du
prédicat.
Négation de la proposition :
Négation du prédicat :
Double négation :
S’il est possible de nier soit la proposition soit le prédicat, il est également possible de nier
les deux en même temps.
« Il est faux que tous les x soient non-F » ~(∀x) ~F(x)
« Il est faux que quelque x soit non-F » ~(∃x) ~F(x)
Une classe est une collection d’objets, appelés éléments a, qui lui appartiennent.
Il y a deux manières de définir une classe :
En extension : cela consiste à désigner la classe par énumération de tous les objets
de celle-ci.
= a, b, c
REMARQUE : lorsque le nombre d’éléments de la classe est infini, il n’est pas possible de la
définir en extension puisque nous ne pouvons spécifier tous ces éléments.
=x : P(x)
L’appartenance : « a appartient à la classe F si et seulement si a satisfait F(x) »
EXEMPLE : prédicat = possède 3 angles – prédicat = possède 3 côtés => classe = tous les
triangle
Une classe unaire ne contient qu’un seul élément. Il faut distingue la classe unaire de
l’élément de par leur nature.
a
La paire :
Une paire ne contient que deux éléments. Elle ne doit pas se confondre avec le couple, en ce
que le n’a ici pas d’importance. Une paire contient deux couples différents.
a,b = b, a
< a, b > ≠ < b, a >
REMARQUE : Les classes sont, en générale, considérées comme des entités abstraites
ontologiquement suspecte, pour Russel elles sont des fictions.
La conception des classes présentée ici est distributive, une classe est générée par des
éléments qui satisfont la fonction propositionnelle définissant la classe. (classe vide =
admise) Cette conception se distingue de la vision méréologique (Lesniewski) des classes. Les
classes méréologiques sont des objets concrets, des agrégats qui peuvent comprendre des
éléments qui ne correspondent pas au concept de la classe à laquelle ils appartiennent.
(impossibilité classe vide + classe unaire = unique élément)
Une classe sera dite incluse dans une autre classe lorsque tous les éléments de la
première sont des éléments de la seconde. La classe incluse dans l’autre est nommée sous-
classe.
Il s’agit de la classe constituée de tous les éléments qui appartiennent aux deux réunies.
- L’associativité
- Loi de tautologie : l’union d’une classe avec elle-même est cette même classe.
Le complémentaire d’une classe :
Une classe complémentaire à une autre est une classe qui contient tous les éléments qui
n’appartiennent pas à l’autre classe.
- Loi de contradiction : l’intersection d’une classe et de son complémentaire est
la classe vide.
- Loi du tiers-exclu : l’union d’une classe et de son complémentaire est la classe
universelle.
Pour illustrer cela : Considérons l’unique barbier du village, la municipalité lui demande de
ne raser que les hommes qui ne se rasent pas eux-mêmes, le barbier doit-il se raser ?
L’antinomie de Russel remet en cause l’axiome de compréhension et dont met en péril la
théorie des classes.