2 - Chapitre 01
2 - Chapitre 01
2 - Chapitre 01
Introduction
L’investissement direct étranger(IDE) est l’un des domaines les plus manquants de
la mondialisation, l’un des enjeux major pour les pays développés comme pour les pays en
développement. Il occupe une place de choix dans la plupart des pays du monde du fait de
la convergence de deux préoccupations : celle des entreprises cherchant à
s’internationaliser et celle des gouvernements qui cherchent à attirer de plus en plus les
capitaux étrangers. En effet, les investissements directs étrangers sont maintenant de plus
en plus sollicités aussi bien par les pays développés que par les pays en développement et
ne sont plus considérés comme un facteur de dominance, mais plutôt comme un canal
majeur de transfert de technologie et d’innovation, Ainsi que, l’économie mondiale s’est
complètement évolue dans un environnement modifié où le libre-échange, la libre
circulation des capitaux et des biens deviennent des maitres mots et où les investissements
directs étrangers sont de plus en plus qualifiés comme une nouvelle voie de financement de
la croissance économique.
5
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
Cette section sera consacrée à la présentation des aspects conceptuels des IDE et
FMN. Nous commençons par définir les concepts, ensuite nous présenterons les différentes
formes et structures des IDE; les enjeux des IDE et enfin on va présenter un bref de
déterminants des IDE.
1
FMI, « manuel de la balance de paiement », 6ème édition, Washington, D.C, 2009.
2
Denis terson. Jean-Luc bricout « investissement international » paris 1996. P 6.
6
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
3
OCDE, « définition de référence des investissements directs internationaux »,4ème édition, version Finale,
Paris, Avril 2008.
4
Denis Tersen.JEAN-Luc Bricout « investissement international » Ed Armand collin.paris 1996 .p 7.
5
CNUCED, « Wold Investissement Report », 2009.
7
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
Une filiale devrait avoir plus de 50 % de capital social de la maison mère. Toutefois,
les travaux statistiques sur les FMN considèrent en général que, lorsqu’une firme possède
au moins 10 % du capital d’une entreprise étranger, cette dernière peut être considérée
comme une filiale du premier. C’est le seuil retenu par l’ONU. Dans le cas où plusieurs
entreprises détiennent des participations dans une même filiale à l’étranger, la filiale est
comptabilisée pour l’entreprise qui détient la plus forte participation.
6
Mucchielli J-L (1998). Multinationales et mondialisation, édition de Seuil (inédit économie), pp.18.19.
7
Fatima BOUALAM. « Les Institutions et Attractivité des IDE » Colloque International « Ouverture et
émergence en Méditerranée » 17 et 18 Octobre 2008 Rabat- Maroc .Université de Montpellier I Sciences
Economiques LASER. p. 6.
8
OTMANE BEKENNICHE « la coopération entre l’union européenne et l’Algérie »l’accord d’association.
Office des publications universitaires. Alger.2006.p.169.
8
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
autonome et dispose d’une personnalité morale propre du pays d’accueil. Elle chargée de la
production, la prospection, la vente ou de services après-vente.9
1.3.2. La succursale
1.3.3. La joint-venture
Pour pénétrer des nouveaux marchés, les entreprises peuvent aussi utiliser la
« joint-venture ». Cette stratégie apparaitre quand l’entreprise entrant au nouveau marché
place ses ressources avec une autre entreprise souvent locale pour former une nouvelle
compagnie dont la propriété, le contrôle et bénéfices sont partagés10.
9
Bouveret-Rivat C, Mercier-suissa C. p. 67.
10
Weitz. L « Retailing Management ». 2004. P. 166.
11
Idem.
12
Schneck, O. “Lexicon der Betiebswirtschaft”. 1999. P. 162.
13
Strategor. « Politique générale de l’entreprise ». 1997. P. 214.
9
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
La logique des fusions et acquisition implique que l’entreprise doit détient au moins
50 % de capital social d’une autre entreprise étrangère.
1.3.6. La sous-traitante-internationale
C’est un contrat par laquelle une entreprise confie une partie de sa production à une
autre entreprise appelée « sous-traitante ». Dans ce cas, le sous-traitant fabrique des semi-
produits avec ses propres moyens (équipements et personnels) et les délivre au contractant,
qui les utilise soit dans sa production, soit pour les vendre. Elle permet à l’entreprise
contractant de mieux gérer ses ressources et ses coûts de production.
La licence internationale reste une méthode d’implantation très sollicitée par les
entreprises qui n’arrivent pas à accéder au marché étranger.16
14
Colla, E. « La grande distribution européenne ». 2001. P. 61.
15
Strategor. « Politique générale de l’entreprise ». 1997. P. 188.
16
Graiche L, p205.
10
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
1.3.8. La franchise
Consistant à créer des filiales de production, produisent des biens identiques à ceux
de leur maison mère. Ils visent essentiellement à faciliter l’accès de l’investisseur à un
marché étranger solvable aux perspectives de développement favorable. La proximité des
consommateurs et certains obstacles (obstacles tarifaires, couts de transport) affectants la
compétitivité du l’exportation poussent l’investisseur à localiser des entités reproduisant,
tout comme dans son pays d’origine, toutes les étapes du processus de production en vue
de servir la demande dans le marché d’implantation.
En générale, ce type d’IDE concerne les pays développés, ou la spécialisation est intra-
branche pour la conquête des marchés locaux.
Elle consiste à créer dans plusieurs pays des filiales dont chacune entre eux
spécialisée dans un segment de la chaine de valeur soit, dans l’assemblage, dans la
production d’un composant d’un produit fini, ou encours dans la distribution. Dans ce cas
la production est destinée à l’exportation vers les unités de production d’un produit fini
localisées dans autres pays et non pas pour le marché d’implantation ou encours pour
accéder à des nouveaux marchés. Il s’agit ici pour l’investisseur de tirer parti des déférents
couts des facteurs entre les pays afin de rester compétitive. En générale, ce type d’IDE
concerne les pays en voie de développement.
17
Amelon J, Cardebat J, p. 206.
18
Murkusen, J, « The boundaries of Multinational Enterprises and the Theory of International Trade »,
Journal of Economic Perspective, vol. n 2, 1995, PP. 169-189.
11
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
Les coûts économiques des IDE, s’ils existent, prennent surtout la forme d’effets
non souhaités. Des entreprises déficitaires peuvent nécessiter destruction, entraînant des
pertes d’emplois. De grandes entreprises à capitaux étrangers peuvent s’arroger des
positions dominantes sur le marché et réduire ainsi la concurrence. Les importations et les
exportations des entreprises à capitaux étrangers peuvent accentuer la volatilité de la
balance de paiement19.Mais ces « coûts » peuvent être limités ou corrigés dans le temps
grâce à des mesures adéquates par les pouvoirs publics des pays.
_Pour les pays d’accueil : l’existence d’un environnement économique relativement sain
dans le pays d’accueil est aussi importante pour attirer l’IDE que pour profiter pleinement
de ses apports. La transparence et le respect de la règle de droit figurent en tête des
préoccupations des investisseurs. Autre facteur qui compte, la taille de l’économie
d’accueil, comme le montre le fort pouvoir d’attraction de la chine pour l’IDE. Les petits
pays peuvent aussi étendre la taille du marché, en appliquant des politiques d’ouverture
générale aux échanges et d’intégration commerciale régionale.
_Pour les pays d’origine : les gouvernements des pays d’origine des investisseurs ont
également un rôle important à jouer. Il leur faut notamment prendre en compte les
conséquences de leurs politiques nationales pour la capacité d’autres pays d’accueils
potentiels à attirer les investisseurs étrangers.
_ L’IDE est l’un des préoccupations majeures des économies. En effet ils participent à la
construction des avantages comparatifs d’une économie. Il est donc crucial pour les Etat
d’éviter une « déconstruction » de ces avantages comparatifs en favorisant l’ancrage de ces
investissements, c’est-à-dire leur durabilité. Cela est possible en incitant à créer des
interdépendances entre la firme étrangère et les producteurs locaux (échanges, coopération
technologique…). Ainsi l’IDE c’est un vecteur de transfert de technologie, ce qui est
crucial pour le décollage et la remontée des filières vers des productions à plus fort contenu
technologique ou de haut de gamme.
19
PAUL. R. KRUGMAN. Maurice. Obstfeld. «Économie Internationale » 4ème édition. 2ème tirage. Paris.
2004. Traduction de la 6ème édition américaine par ACHILLE HANNEQUART ET FABIENNE LELOUP. p.
125.
20
OCDE (2002), op cit. p. 56.
12
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
La littérature sur les IDE identifie un certain nombre de facteurs essentiels qui font ou non
d'un pays une destination privilégiée des IDE (Théorie du « Pull-factor »). Ces conditions
comprennent notamment la qualité des infrastructures socio-économiques, la taille du
marché, le niveau de développement du capital humain, la distance entre le pays et les
principaux marchés internationaux, le coût du travail, l'ouverture au commerce
international, la politique de change, les incitations fiscales et non fiscales, la stabilité
politique, la politique monétaire et le degré de libéralisation du système financier.21
22
Thomas A. Zimmermann, les investissements directs : évolution actuelle en théorie, pratique et politique,
La vie économique revue de politique économique 7/8-2008.
13
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
Selon ces théories, les pays se spécialisent dans des produits dans lesquels ils
possèdent un avantage comparatif. Cela leur permet d’utiliser les ressources de leur
territoire ou de leur main d’œuvre d’une manière plus productive et d’exporter leur surplus
de production. Les autres produits sont importés aux pays qui peuvent les produire avec
une efficience relative. Si tous les pays exploitent leurs avantages comparatives et que tous
les pays sont comparativement (mais pas nécessairement absolument) meilleurs que
d’autres dans certains produits, le commerce international est bénéfique pour tous.
Ces théoriciens estiment que l’avantage comparatif provient des différences entre
les dotations de facteurs naturels. Lorsque le territoire et la main d’œuvre offrent des
réserves abondantes, leur coût est généralement plus bas. Un pays ayant des ressources
abondantes ou productives ne développera pas seulement l’utilisation industrielle de ses
propres ressources mais attirera également des entreprises étrangères.
Ces théories offrent donc une analyse de l’IDE aussi bien que du commerce
international. Sous sa forme principale, la théorie traditionnelle permet d’expliquer
pourquoi les activités nécessitant une utilisation intensive des ressources comme les
industries extractives, l’agriculture et même le tourisme sont attirées par des pays ou des
régions particulières. Si l’avantage comparatif provient autant des actifs acquis ou créés
par des ressources naturelles, ces théories peuvent également s’appliquer aux entreprises
issues d’autres industries et qui sont à la recherche d’une main d’œuvre qualifiée, de la
technologie ainsi que d’autres actifs spécifiques. Au sens large, la théorie traditionnelle
fournit une explication sous-jacente aux IDE mais elle ne rend pas compte de la diversité
de facteurs qui affectent les décisions relatives aux IDE dans la pratique.
14
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
L’arbitrage sur les marchés de capitaux est le processus par lequel les actifs
financiers sont achetés à un prix plus bas sur un marché et vendu à un prix plus élevé sur
un autre. Les fonds peuvent alternativement être empruntés à un taux plus bas et prêté aux
tiers à un taux plus élevé. L’arbitragiste agit bien sûr pour dégager un profit, mais aussi
pour égaliser les prix ou les taux d’intérêt entre les marchés si les mouvements des
capitaux sont totalement libres. Aussi longtemps que des différences de prix ou de taux
d’intérêt existent entre les marchés, le capital sera attiré vers les marchés sur lesquels il
peut obtenir la rémunération la plus élevés.
Cette théorie a été appliquée aux flux d’investissement étranger. La manière dont
elle peut s’appliquer au portefeuille d’investissement est évidente, dans la mesure où ce
type d’investissement est souvent très sensible aux mouvements internationaux des taux
d’intérêt, entre autre. Elle est moins facilement applicable aux IDE, qui réagissent
davantage à des facteurs de long terme que des facteurs de court terme. Cependant, d’un
point de vue général, tout investissement sera attiré par des perspectives d’une
rémunération supérieure. Dans le cas de l’IDE, la rentabilité d’un investissement est
souvent influencée par une combinaison de facteurs et l’arbitrage du capital dès lors
qu’une analyse plutôt général23.
24
Peyrard J. (1999), Gestion financière internationale, éd Vuibert. 4éme education, p. 130.
15
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
qui permet de réaliser des gains supérieurs aux coûts d’implantation et d’être ainsi,
compétitives sur les marchés étrangers. En ce sens, l’auteur donne à entendre que les
entreprises oligopolistiques peuvent juger plus avantageux de créer des filiales que
d’exporter pour approvisionner les marchés étrangers. L’internalisation peut être
considérée aussi, comme le moyen de créer ou de sauvegarder l’avantage monopolistique,
voire de créer des barrières à l’entrée sur un marché donné.
Cette approche repose sur l’hypothèse de l’imperfection des marchés25. Elle démontre que
l’implantation à l’étranger n’est profitable, que si l’entreprise jouit d’un avantage
particulier transférable à l’échelle mondiale, Auquel, elle s’approprie sur le marché
national et étranger, une position compétitive lui attribuant des avantages liés aux produits,
aux facteurs de production, au rendement d’échelle ou à la politique interventionniste des
nations. Ainsi, à travers ces avantages différentiels, une firme peut atteindre la place de
leader et devenir mondiale, lorsque ces avantages sont internationalement transférables.
Les imperfections des marchés permettent d’expliquer la préférence des entreprises pour le
contrôle des filiales étrangères, plutôt que les autres formes d’internationalisation
(exportation, concession de licences et de brevets à une entreprise locale…..etc.).
16
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
production et de la
vente dans le pays. Pas Exportations et
importations
d’imitation ni de importations
concurrents. Exports
Début de la
production (sous
Importations en Baisse de la
licence et/ou par
Autres pays développés provenance du pays de production et début
concurrents).
l’entreprise innovatrice des importations
Début des
exportations
Importations.
Production par des
Quelques importations Premières
unités délocalisées
en provenance du pays prospections en
Pays moins développés et exportations vers
de l’entreprise vue d’implanter
les pays
innovatrice des unités de
développés.
production.
Le produit nécessite Le produit nécessite de moins en moins
Caractéristiques du beaucoup de dépense de dépenses en RD et de travail qualifié.
produit en RD et de travail Il peut être fabriqué avec des
qualifié. équipements standardisés.
Source : Abdellatif NOUREDDINE, mémoire de doctorat «La localisation et l’attractivité
territoriale des investissements directs étrangers : essai de modélisation économétrique ». 2010. P
99.
Supposons que une entreprise qui possède un monopole fondé sur sa capacité
d’innovation, après avoir exploité son monopole sur le marché national, la firme
innovatrice va tenter de l’exploiter à l’exportation, puis de le produire à l’étranger.
Au début, le produit est conçu dans le pays d’origine avec des technologies
innovatrices, il est aussi produit pour le marché local. Après, arrivé à un autre stade du
cycle de vie, une certaine croissance et connaissance du marché, de synergie, le produit et
exporté vers d’autre pays ayant des caractéristiques similaires au pays d’origine. Lorsque
le produit devient standard et mature, les coûts de travail deviennent très importants dans le
processus de production, C’est à ce moment-là que les firmes délocalisent à la recherche de
coût de production faible. En s’implantant à l’étranger, l’entreprise va créer son propre
réseau de sous-traitance et de fournisseurs, limitant aussi les velléités d’imitation. Comme
expliqué par Mucchielli « Toute cette stratégie consiste à remplacer l’avantage
technologique absolu perdu, ou en passe de l’être, par des avantages relatifs de coûts et de
différenciation, afin de conserver une place de leader dans les pays d’accueil»26.
26
Mucchielli (1998).
17
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
Les avantages énumérés ci-dessus sont exploités par des entreprises dont la
demande vise à satisfaire soit le marché local, soit le marché étranger.
Donc cette théorie est l’une des premières tentatives de recensement des diverses
combinaisons d’avantages qui conduisent l’entreprise à s’implanter à l’étranger et donc à
18
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
choisir une nation particulière comme lieu d’implantation est l’ouvre de Dunning connue
sous le nom de la théorie éclectique27.
27
Ferrera L., Henriot A., 2004, "La localisation des entreprises industrielles : comment apprécier l'attractivité
des territoires", Economie Internationale, p. 93.
28
Slim DRISS : « l'attractivité des investissements directs étrangers industriels en Tunisie ». Région et
Développement n° 25-2007.P142.143.
19
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
Tableau 02 : modes de pénétration des marchés étrangers selon le paradigme OLI
Avantages
Modes de pénétration du marché O L I
Investissement direct à l’étranger IDE + + +
Exportation + - +
Licence + - +
Source : AMELON.J-L, CARDEBAT.J-M : « Les Nouveaux défis de l’internationalisation : quel
développement international pour l’entreprise après la crise ?» Ed. de Boeck Université,
Bruxelles, 2010, P.142.
29
Driss S., 1997, "Investissement direct étranger et diffusion technologique dans les pays en voie de
développement", Thèse de doctorat, Université de Toulouse 1.p. 55.
20
Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
Conclusion
Par ailleurs, les FMN demeurent le vecteur essentiel qui véhicule les IDE à travers
notamment, le phénomène des fusions acquisitions. Donc la présence des entreprises sur un
territoire étranger ce fait par un arbitrage entre la localisation et délocalisation des firmes
multinationales qui lui offre des opportunités à court ou à long terme.
Tableau N°01 : modes de pénétration des marchés étrangers selon le paradigme OLI...........18
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Chapitre I les aspects théoriques des IDE et FMN
Tableau N°02 : modes de pénétration des marchés étrangers selon le paradigme OLI
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