Litterature Version 2-1

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Ire PARTIE : LITTERATURE NEGRO – AFRICAINE

O. INTRODUCTION
0.1. DEFINITION
Le concept « Littérature » vient du latin « Littera – ae » : Lettre (s) ou
Ecrit. La littérature peut se définir comme :
- « L’ensemble des œuvres littéraires d’un pays, d’une époque donnée »,
selon Larousse ;
- « L’ensemble des formes d’expressions artistiques utilisant le langage ».
C’est pourquoi on distingue la littérature orale et écrite.
0.2. LITTERATURE ORALE TRADITIONNELLE
La littérature orale traditionnelle est une production au moyen de bouche
qui se transmet de génération à génération.
La société actuelle se heurte contre le problème de continuité et de
transmission des traditions orales. Cette dernière servait pour instruire et pour
transmettre les connaissances et l’on vivait comme dans une école permanente
où tout le monde était à la fois enseignant et élève à toute circonstance
regroupant les gens. Personne ne pouvait se considérer comme le seul
intelligent ni plus savant du groupe. D’où des expressions comme : « Akana
k’engoko kana hana nyinya wako ».
a) Caractéristique : Elle est :
- Anonyme, car elle n’appartient à personne ;
- Populaire, car c’est un patrimoine culturel ancestral commun ;
- Vivante et dynamique, car elle éduque ou véhicule une morale, un modèle
culturel ;
- Allusive ou allégorique, énigmatique, car elle utilise les images et pour la
comprendre, il faut y être initié.
b) Fonctions
- Elle est éducative ;
- Elle est initiatique et didactique, car elle révèle aux néophytes les
traditions secrètes de valeurs du clan, l’histoire, les généalogies
religieuses, les formules du droit coutumier, le rituel, les règles de la
morale ;
- Elle sert à amuser, à détendre, et à distraire.
Toutes ces valeurs étaient l’œuvre du poète et musicien ambulant qui
chante la tradition orale appelé « Le Griot ». C’est pourquoi pour sauvegarder
ce patrimoine oral, le Malien Amadou Hampaté Bâ déclare : « En Afrique, Un
vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ».
c) Genres littéraires
1. Le conte
C’est un récit narratif qui vise à charmer, considéré comme de la
« fiction ».

Par Prof. TUMSIFU NZANZU John, au C. S NZIYI


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Exemple : Contes d’animaux ou fabliaux, Contes moraux ou fables,


Contes magiques, Contes d’ogres, Contes de fées, de fous, judiciaires, formules.

2. Le proverbe
C’est une pensée populaire, une vérité imagée concise qui contient de jeux
de mots. Son message n’est pas facile à comprendre. Voilà pourquoi il est dit :
« Aux sages, on parle en proverbe, aux esprits mesquins, on parle en toutes
lettres » Exemple : Il n’y a pas de fumée sans feu.
3. Le problème
C’est un récit qui présente un nombre de données qui doivent servir pour
leur solution. Sortes de problèmes : Choix embarrassant, Un piégeur piégé.
4. Les devinettes
Ce sont de jeux d’enfants qui comportent deux éléments :
- La question qui peint la chose à la deviner dans un langage symbolique ;
- La réponse qui est la solution.
Exemple : Je suis un animal, si l’on me coupe la tête et la queue, je
deviens un métal précieux. Qui suis –je ? Réponse : c’est l’or.
5. Les chansons
C’est l’expression même de la vie. Elle est exprimé l’état d’âme et les
émotions. Elle rythme les heures de douleur et de joie.
Les sortes de chansons sont : Chansons de naissance, d’initiation, de
mariage, de deuil, d’intronisation, chasseur, pileuses, etc.

CHAPITRE I : LA LITTERATURE NEGRO – AFRICAINE


ECRITE OU MODERNE

I.1. NATURE DE LA LITTERATURE NEGRO – AFRICAINE

Elle est écrite par l’homme noir sur la culture noire à travers un langage
caractérisé par un drame commun : l’esclavage et la colonisation. Elle s’est
développée à la lumière d’une prise de conscience assez douloureuse de leur
situation socio – politique. Elle présente un caractère agressif, car elle veut
sauver l’homme noir de sa soumission.
Ainsi, l’écrivain noir fut – il obligé de s’engager dans un combat étrange
pour la conquête de la liberté.
Les thèmes traités sont :
- Analyse de souffrance que la race noire endure ;
- La révolte qu’elle prépare contre les bourreaux ;
- La suppression du racisme et de l’exploitation de l’homme ;
- Le retour aux sources culturelles de l’Afrique Noire.

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Une question se pose : « Pourquoi écrit – on en langues étrangères ? »


A cette question, Sartre répond : « C’est pour se faire largement entendre
mais la matière qui y est traitée est typiquement Africaine »
Aimé Césaire affirme : « Les colonisateurs nous ont appris leur langue
et ne savaient pas qu’elle nous servirait comme une arme miraculeuse
contre eux ».

I.2. DENOMINATION ET TERMINOLOGIE


L’étude de la littérature négro – africaine pose le problème de la définition
et de la terminologie. Le malaise découle du double adjectif : « Négro –
Africain ». A cette polémique (débat, discussion), LILYAN KESTELOOT
préfère « Négro – Africain » et convient mieux parce qu’il renvoie à la notion
de race et délimite la dimension géographique comme référence culturelle.
Négro – Africain désigne tous les noirs du monde noir (tous les noirs
du sud du Sahara) et ceux de la Diaspora qui ont développé une civilisation
bien particulière au cours de l’histoire.
L’usage d’un seul adjectif « Africain » ou « Nègre » est imparfait parce
qu’il engloberait les Africains du Nord (Arabes) et du Sud (Anglais) et les
noirs du monde entier.
JOHN JAHNEIZ propose « Néo – Africain » parce que cette littérature
est née de la rencontre entre la civilisation africaine et la civilisation occidentale.
Il constate que Néo – Africain est impropre et le remplace par AGYSYMBA,
pour désigner la littérature écrite par les Noirs de l’Afrique Noire. Les Noirs de
la Diaspora sont les Noirs qui se sont dispersés en Amérique du Nord au Sud et
aux Antilles à la période d’esclavage.
Ainsi, la littérature Négro – Africaine est l’ensemble des œuvres littéraires
tant orales qu’écrites avec l’art exprimant la vision, les expériences, les
problèmes propres aux noirs d’origine africaine.
I.3. NAISSANCE ET EVOLUTION (HISTORIQUE)
Les mouvements d’émancipations et les réveils culturels se sont
manifestés d’abord aux USA ensuite dans les Antilles sont passés par l’Europe
pour se clôturer en Afrique.
I.3.1. FOYER NOIR AMERICAIN (USA)
C’est aux USA que les Noirs misérables et déracinés par la traite
manifestent en premier lieu le réveil de la conscience nègre. Des Griots
exprimaient leur mal, leur misère, leur souffrance à travers des chants ou poésies
populaires comme :
- Les Works Songs : Chants de travail pour soulager la faim et réactiver
l’organisme,
- Les Blues : Chansons profanes de révolte traduisant la peine de vivre, la
tristesse, la mélancolie,

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- Les Negro – Spirituals : Cantiques bibliques exprimant la souffrance mais


avec l’espoir d’attendre un Messie qui les ramènerait vers la terre promise
(Un lieu où coule le lait et le miel, c’est l’Afrique). La situation des
esclaves exilés était comparable à celle des juifs.
I.3.2. L’EVEIL DE NOIRS AMERICAINS
Après l’abolition de l’esclavage, certains noirs ont commencé à
s’intéresser aux études pour constituer le fer de lance dans le combat de
libération. La première école et université américaine pour la formation des
noirs furent fondées par Booker WASHINGTON, ancien esclave et grand
homme de culture par l’autodidactie. Mais financées par les blancs, il a
perpétré l’image de l’oncle Tom. Ceux – ci ont mobilisé leurs frères de race à
une prise de conscience par les mouvements et revues.
a) Le Panafricanisme
Il est un mouvement de revendication de droits sociaux et politiques de
l’homme noir. Il a permis la prise de conscience raciale, l’affirmation de
l’africanité de Noirs de la Diaspora. Il fut prôné par William EDUARD
BURGHART DU BOIS.
L’idéologie de ce mouvement a influencé N’Kwamé N’KRUMAH à
la conception des Etats – unis d’Afrique.
b) Le mouvement de « NIAGARA »
Il regroupait tous les intellectuels noirs Américains, venus de tous les
Etats pour se concerter sur la lutte à mener. Son but était de défendre les droits
civiques et politiques de noirs américains. Ce mouvement fut l’œuvre de
William EDUARD BURGHART DU BOIS (1869 – 1963). Celui – ci le fonda
en 1909, l’Association nationale pour les progrès de gens de couleur. En
1960, il fut naturalisé Ghanéen.
Après ses études à l’université de FUSK, à HARWARD et à BERLIN
d’où il est sorti Docteur en philosophie, Du BOIS s’investi pour la défense de
personnes de couleur.
Son œuvre, « Souls of black folk » (Ames Noirs) en 1903, véritable bible
pour les militants noirs, marque le début de la littérature noire américaine. Autre
œuvre en 1940 est «  Dusk of Dawn ».
Du Bois est considéré comme le Père, l’ancêtre du mouvement de la
négritude pour « avoir été défenseur officiel de sa race et avoir été le premier
noir américain d’être fier de sa race et reconnaître ses origines africaines ».
Pour consolider la dignité des Noirs et il tenait ces propos : « Je suis
nègre et je me glorifie de ce nom ; je suis fier du sang noir qui coule dans
mes veines ». Il déclare encore : « Nous ne devons pas accepter d’être lésés
(torturés) ne fut – ce que d’un iota (petit rien) de nos pleins droits
d’homme ».
Ce mouvement a eu la participation de : N’Kwamé N’KRUMAH, JOMO
KENYATTA, Blaise DIAGNE, Nandi AZIKIWE, Patrice Eméry LUMUMBA.

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Julius NYERERE est le fondateur du socialisme africain. De lui, retenons 


l’article 1er du Credo de Tanu qui dit : « Binadamu wote ni ndugu zangu na
africa ni moja », et c’est ce qui justifie le fondement du socialisme africain où
l’on considère tout le monde comme frère.
Après Du Bois, l’association fut dirigée par Martin LUTHER KING,
ALBERNATY, Sr Henri SYLVESTRE WILLIAM. Les partisans de la non –
violence sont : Jésus – Christ, l’Indien Mahatma Gandhi, Martin Luther King et
Nelson Mandela.
c) Le mouvement « Come back to Africa »
Il prône le retour de Noirs en Afrique, terre de leurs ancêtres. Il fut fondé
par le Jamaïcain Marcus GARVEY avec l’aval des USA qui l’avaient financé
et il créa la Black star line, une navigation maritime. De ces deux Etats furent
accordés en Afrique : le LIBERIA, premier Etat noir libre et le Sierra Leone
(Free town).

d) La Négro – renaissance (1918 – 1928)


C’est un mouvement de réveil culturel qui célébrait l’originalité de la
culture noire. Elle avait pour objectif :
- Affirmer la dignité, la liberté d’expression de l’homme noir ;
- Défendre son droit au travail, à l’amour à l’égalité ou au respect ;
- Assurer sa culture, son passé, son origine africaine.
Les auteurs de la Négro – renaissance sont :
1. LANGSTON HUGHES (1900 – 1967)
Il a écrit :
- Moi aussi, je suis l’Amérique ;
- Lever du jour en Alabama ;
- Avoir peur – notre terre – Le ciel ;
- Tante Suzanne – Fleuves, …
2. CLAUDE MACKAY (1860 – 1947)
œuvre :
- Banjo ;
- Home to Harlem ;
- Songs of Jamaica ;
- Harlem shadows.
3. RICHARD WRIGHT (1908 – 1960)
œuvre :
- Les enfants de l’oncle Tom ;
- Black boy ;
- Un enfant du pays
4. STERLIN BROWN
Œuvre : Chant du forçat

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5. COUNTEE CULLEN ;
6. PAUL LAURENCE ;
7. Jean TOOMER.
Le mot « re – naissance » traduit une aspiration : un nouvel homme à
naître, désaliéné, une nouvelle manière de voir le monde et de le décrire.
La fierté de cette équipe se traduit à travers sa manifestation : « Nous,
créateurs de la nouvelle génération nègre, nous voulons exprimer notre
personnalité noire sans honte, ni crainte. Si cela plaît aux Blancs, nous en
sommes forts heureux. Si cela ne leur plaît pas, peu importe. Nous savons
que nous sommes beaux et laids aussi ».
Cette prise de conscience qui animait les noirs américains avait marqué
les Antillais et les Africains de Paris.
I.3.4. LE FOYER ANTILLAIS
Les Antilles constituent un archipel du continent américain. Ils sont
formés de la Guyane, la Martinique, du Cuba, de la Jamaïque, La Haïti et du
Guadeloupe.
Au départ, la littérature Antillaise était assimilationniste ou aliénée. En
effet, la bourgeoisie de couleur qui a honte de sa peau et certains intellectuels
noirs s’efforcent d’imiter en tout ce qui est nègre. C’est pourquoi ; Madame
Suzanne Césaire parle de la littérature de la décalcomanie ou du tourisme.
Après 1918, un mouvement indigéniste de retour aux sources, au folklore
se développe. Il s’agit de :
RENE MARAN (1887 – 1960)
Il est né à la Martinique, des parents Guyanais. Il arrive en Afrique dès
son enfance où son père travaille comme fonctionnaire colonial. Après ses
études en France, il rentre en Afrique Centrale (Oubangui –Chari) où il
commence sa carrière administrative.
Son premier roman est « BATOUALA » ou « Véritable premier roman
nègre », ou encore « Véritable bible de noirs de l’époque » publié en 1921
avec un prix Goncourt. Dans BATOUALA, il s’attaque violemment aux abus
du système colonial et à l’assimilation ou à l’acculturation de ses confrères. Il
les interpelle à l’examen de conscience. Cette œuvre a provoqué un scandale et a
ruiné sa carrière administrative. C’est ce roman qui a donné à René MARAN la
considération du Précurseur de la Négritude.
Il a encore écrit :
- Le livre de la brousse 1934,
- Un homme pareil aux autres 1947,
- Le cœur sacré 1931,
- La maison du bonheur 1909,
- La vie intérieure 1912,
- Les belles images 1935,
- Le visage calme 1922,
- Le livre du souvenir 1958,

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- Djouma, le chien de brousse.


I.4. INFLUENCE DE L’ECOLE HAITIENNE
C’est une littérature de pure imitation. Mais contrairement aux autres îles,
Haïti a été la première République noire à décrocher son indépendance en 1804.
Et c’est juste à ce point que Césaire écrira : « Haïti est le pays où la négritude
s’est mise débout pour la première fois ».
Après 1945, un patriotisme authentique s’anime dans les esprits de gens et
rompt d’avec l’acculturation. Les promoteurs du mouvement indigéniste haïtien
sont :
1. Jean PRICE MARS (1876 – 1969)
Son œuvre est « Ainsi parla l’oncle » et pour réaffirmer ses origines, il déclare :
a) « Nous n’avons des chances d’être nous – mêmes que si nous ne
répudions aucune part de l’héritage ancestral » ;
b) « En force de nous croire des français colorés, nous désapprenions à
être des Haitiens tout court ».

2. Jacques ROUMAIN (1907 – 1945)


Il est grand militant. Il a lutté contre l’occupation de « Yanké ».
Il a écrit :
- Gouverneur de la rosée (Posthume),
- Bois d’Ebène (Sur le thème de la révolte)
Selon lui, « l’homme est le boulanger de sa vie »
Ceux – ci animaient les jeunes à la culture par le biais des associations et
de revues :
 La revue Nouvelle Ronde ;
 La revue Indigène ;
 La revue des griots.
CHAPITRE II : L’INFLUENCE PARISIENNE OU LE
MOUVEMENT DE LA NEGRITUDE AU QUARTIER
LATIN
La négritude remonte aux chansons des Nègres dans les plantations, en
passant par la négro – renaissance et les revues des étudiants. Le réveil antillais
a influencé les noirs à Paris. Ici, il s’agit d’une contestation profonde de vieilles
valeurs occidentales. Ce mouvement a été créé par :
- Le Guyanais Léon Gontran DAMAS,
- Le Martiniquais Aimé CESAIRE,
- Le Sénégalais Léopold Sédar SENGHOR,

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- Le Malgache Jacques RABEMANANJARA


II.1. DEFINITION
Etymologiquement, la Négritude dérive de « Nègre » et signifie propre du
noir, c’est – à – dire ce qu’il a de particulier vis – à – vis des autres races ; son
identité indiscutable.
 Pour Aimé CESAIRE : « La Négritude est la simple reconnaissance du
fait d’être noir, l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de
notre histoire, de notre culture », « La Négritude, c’est la postulation
irritée et impatiente de fraternité ».
 Pour L.S. SENGHOR : « La Négritude est l’ensemble des valeurs
culturelles de l’Afrique noire », « La Négritude est l’ensemble des
valeurs de civilisation propre au monde noir ».
 Pour L.G. DAMAS : « La Négritude est la qualité d’être nègre ».
 Pour Alioune DIOP : « La Négritude est le propre du nègre comme
c’est le propre du Zèbre de porter ses Zébrures ».
 Pour Lilyan KESTELOOT : « La Négritude est la façon dont les négro
– africains comprennent l’univers ou ils le créent ».
 Pour V.Y. MUDIMBE : La Négritude est à la fois :
- Une revendication de droits de nègres,
- Une assomption dans les invectives (injures) et les souffrances subies,
- Une solidarité dans cette revendication,
- Une volonté de se réaliser dans son authenticité grâce à une
redécouverte de ses sources.

II.2. LES REVUES DE LA NEGRITUDE


Quatre revues ont marqué l’histoire du peuple en quête de son émancipation :
A. LA REVUE DU « MONDE NOIR » (1931 – 1932)
Elle fut la première tribune où les noirs du monde entier avaient
l’occasion de débattre leurs problèmes. C’set une revue bilingue, paru à 6
numéros. Les fondateurs sont la Martiniquaise Paulette NARDAL et le libérien
Léo SAJOUS. Elle visait :
 Donner à l’élite intellectuelle noire un organe de publication,
 Créer un lien moral et intellectuel entre tous les noirs du monde noir sans
distinction de nationalité,
 Etudier et faire connaître la civilisation nègre.
Celle – ci disparaîtra par son manque de moyens pécuniaires
B. LA REVUE « LEGITIME DEFENSE » (1932 – 1933)
Elle fut lancée par les dissidents de la revue précédente, car elle était trop
réconciliante. La légitime défense fut agressive contre la civilisation occidentale
par son engagement politique et social. Elle a été interdite et parue en unique
numéro. Elle a été fondée par Etienne LERO secondé par Jules Marcel
MONNEROT et René MENIL.
C. LE JOURNAL « L’ETUDIANT NOIR »

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Elle fut importante pour le démarrage d’une littérature africaine nouvelle


et francophone. Son mérite fut de réunir tous les étudiants noirs de Paris : finie
la vie en « Vase clos ».
Elle a pour objectif de mettre fin au tribalisme au Quartier Latin, de
lutter pour les intérêts communs à tous les noirs et d’inculquer le retour
aux sources.
Elle a été dirigée par Le Martiniquais Aimé CESAIRE, Le Sénégalais L.S.
SENGHOR et le Guyanais L.G. DAMAS auxquels s’ajouteront Birago DIOP,
Ousmane SOCE, Léonard SANVILLE, etc.
D. LA REVUE « PRESENCE AFRICAINE » 1947
Elle fut initiée par le Sénégalais Alioune DIOP assisté par les Etudiants
du Quartier Latin et autres. Cette revue aide à définir l’originalité africaine et
pose le problème politique et de l’indépendance. Elle imposa la création d’une
maison d’édition : « Présences Africaines » dont la première publication fut la
« Philosophie Bantoue » du Père Placide TEMPELS (Belge) en 1948. La revue
Présence Africaine a été agréée par les hommes célèbres de l’élite française
comme, André GIDE, J.P.Sartre, E. Mounier, A. Camus.
QUELQUES ECRIVAINS DE CETTE REVUE
1. Jacques RABEMANANJARA (1953 - …… Madagascar)
Il a écrit :
- Les dieux malgaches,
- Les Boutriers de l’aurore,
- Antidote (poésie).
2. Paul NIGER (1917 – 1962, Guadeloupe)
- Les puissants,
- Les grenouilles du Mont Kimbo.
3. Guy TIROLIEN (1917 - ……, Guadeloupe)
- Prières d’un petit enfant nègre,
- Balles d’or.
4. Bernard DADIE (1916 - ……, Côte d’Ivoire),
- L’Afrique débout 1950,
- La ronde de jours 1956 Poésie

- Le pagne noir 1955,


- Les jambes du fils de Dieu, Contes
- Béatrice du Congo

- Homme de tous les continents Théâtres

- Climbié,
- Un nègre à Paris1959,
- La ville où ne meurt 1966,
- Patron à New –York, Romans

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- Paris à la loupe,
- Monsieur Thôgo Gnini
NAISSANCE DE LA REVUE « TROPIQUE »
Initiée par Aimé CESAIRE et son épouse Suzanne pour critiquer la
colonisation et l’aliénation antillaise Les écrivains de cette revue sont :
1. Frantz FANON (1925 – 1961)
- Peau noire, Masques blancs 1954,
- Les Damnés de la terre,
- Sociologie d’une révolution,
- Pour une révolution africaine.
Selon lui, « L’Afrique a forme d’un revolver dont la gâchette se
trouve au Zaïre - Congo Démocratique », « Le malheur de l’homme est
d’avoir été enfant ».
2. Edouard GLISSANT
- La lézarde,
- Soleil de la conscience,
- Monsieur Toussaint,
- Le sel noir,
- Pays rêvé, Pays réel,
- La case du commandeur (Roman),
- Le quartier siècle (Roman),
- Le discours antillais (Essai).

3. RENE DEPESTRE
- Minerai noir,
- Arc – en – ciel en occident chrétien,
- Bonjour et Adieu à la négritude,
- Mythe de l’Orphée noir.
E. LES TENORS DE LA NEGRITUDE
Il s’agit de : Aimé CESAIRE, Léon Gontran DAMAS et Léopold Sédar
SENGHOR.
1° LEOPOLD SEDAR SENGHOR (1906 – 2001)
Il est né à Joal, au Sénégal le 08/10/1906 et est mort à Paris le
20/1202001. Il est issu d’une famille campagnarde mais riche. Il a reçu une
éducation chrétienne et francophone alors qu’il est dans un pays musulman.
Elève brillant, il reçoit une bourse et poursuit ses études universitaires en France
où il obtient une licence en lettres et une agrégation en grammaire en 1939. Il est
considéré par les amis antillais comme « l’Africain original». Il est le défenseur
de l’idée de la rencontre harmonieuse entre l’occident et les autres continents.

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D’où sa fameuse « Civilisation de l’universel ». Il ne reconnaît que chaque race


a à donner à l’autre et à recevoir de l’autre. C’est ce qu’il appelle : « Le rendez –
vous du donner et du recevoir ». Il chante sa négritude sans rejeter les autres
valeurs européennes. Il prône ainsi « le métissage culturel ; la symbiose
culturelle », le brassage des cultures. Ce métissage doit se faire dans le respect
mutuel. Le service militaire lui a valu la naturalisation française et épousa
Madame Colette, une française.
Senghor a assumé plusieurs fonctions :
- Député à l’Assemblée nationale française,
- Professeur de français à l’école nationale de France,
- Secrétaire d’Etat,
- Premier Président du Sénégal (1960 – 1982),
- Premier noir membre de l’Académie française.
Il a écrit :
- Chant d’ombres 1945,
- Hosties noires 1948, Poésie
- Nocturnes 1961,

- Elégies majeures 1979,


- Négritude et humanisme,
- Le fondement de l’africanité ou Négritude et Arabité,
Essais
- Liberté plus ou moins,
- Liberté I, III, IV.

- Chants pour Naëtt et signare 1949,


- Ethiopiques 1956,
- Lettres d’Hivernage 1972,
- Elégiesd’Alizés,
Poèmes
- Ce que l’homme noir apporte 1939,
- L’esprit de la civilisation ou les lois de la culture négro – africaine
1956,

2° Aimé CESAIRE (1913 – 2008)


Il est né en Martinique le 23/06/1913 et est mort le Jeudi 17/04/2008
(Inhumé le 20/04). Il fit ses études à Paris avec Damas. Il poursuit ses études
supérieures à la même année que Senghor.
Après ses études, il rentre dans son pays où il exerce la carrière de
Professeur, Député, et Maire de Fort – de – France. Sa notoriété (Célébrité) date
de 1942 lorsqu’il est découvert par André Breton, le fondateur du
surréalisme.
Aimé CESAIRE a investi le mot « Négritude » et l’a utilisé pour la
première fois dans le journal « l’Etudiant noir » et dans son œuvre « Cahier

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d’un retour au pays natal ». Dans cette œuvre, il parle de trois mouvements
notamment :
a) Le mouvement de la misère des Antillais
Ici, il se présente comme porte – parole des malheureux qui sont restés
sans voix. Il déclare : « Ma bouche sera la bouche des malheurs de
ceux qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de ceux qui
s’affaiblissent dans le cachot du désespoir ».
b) Le mouvement de la descente aux enfers
Ici, il s’intègre dans la société misérable. Il déclare : « j’ai longtemps
erré et je reviens vers la hideur désertée de nos plaies »
c) Le mouvement de la résurrection.
Ici, c’est retour à la vie.
Il a écrit :
Poésies
- Cahier d’un retour au pays natal 1939 (Appelé plus tard l’hymne
national des Noirs du monde entier) en 1944,
- Les Armes miraculeuses 1946,
- Soleil cou coupé 1948,
- Corps perdu 1950,
- Ferrements 1960,
- Cadastre 1961,
- Moi, laminaire 1982.
Théâtres
- Et les chiens se taisaient 1956,
- La tragédie du roi Christophe 1966 (la plus célèbre et la plus
représentée),
- Une saison au Congo 1965 – 1966 (épopée et drame de Lumumba),
- Une tempête 1970,
Essais
- Discours sur le colonialisme 1950 – 1951,
- Lettre à Maurice THOREZ 1956,
- Toussaint Louverture 1960 – 1963.
A la mort de Senghor, Césaire s’exclame : « Senghor meurt, ma moitié,
je la perds »
3° LEON GONTRAN DAMAS (1912 – 1978)
Il est à Guyane d’une famille métisse. Il a reçu une éducation bourgeoise
raffinée où sa mère n’avait autre souci que de lui inculquer les règles du savoir –
vivre de la société blanche. Il fait ses études en Droit à Paris et sera attiré par le
surréalisme. Il se brouille avec sa famille et son milieu, et choisit la négritude
contre l’assimilation. Damas fut le premier poète de la négritude à se faire
publier.
Il a écrit :
- Pigments 1937,

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- Retour de Guyane 1938,


- Veillées noires 1943,
- Anthologies sur les poètes d’outre – mer 1947,
- Poètes nègres sur les aires africaines 1952,
- Black Label 1956,
- Névralgies 1966.

CHAPITRE III : LE FOYER AFRICAIN


L’ambiance parisienne du quartier latin va influencer les Africains
d’Afrique et prendre la relève. Il s’agit ici de la contestation profonde du
système colonial dans le but de réclamer les indépendances politiques,
économiques et culturelles. C’est une littérature engagée. Le thème exploité est
anticolonial.
Les écrivains anticoloniaux sont :
1. Alexandre BIYIDI AWALA dit Mongo Beti Eza Boto (08/1931 –
10/2001, Cameroun)
Il a écrit :
- Sans haine et sans amour 1953,
- Ville cruelle 1954,
- Le pauvre Christ de Bomba 1956,
- Mission terminée 1957,
- Le Roi miraculé 1958,
- Main basse sur le Cameroun 1972,
- Remember Ruben 1974,
- Perpétue ou l’habitude du malheur,
- L’histoire du fou.
2. FERDINAND OYONO (1929 - ….., Cameroun)
Il a écrit :
- Une ville de boy 1956,
- Un vieux nègre et la médaille 1956,
- Un lépreux sur une tombe 1958,
- Chemin d’Europe 1960.
3. OUSMANE SEMBENE (1923 – 10/06/2007, Sénégal)
Il a écrit :
- Le Docker noir 1956,
- Ô Pays, mon beau peuple 1959,
- Les bouts de bois de Dieu 1960,
- Le Dernier de l’empire 1981,
- Vehi – Ciosanne 1973,
- Le Mandat 1973,
- Voltaïque 1962,
- L’harmattan 1964.
4. Camara LAYE (1928 – 1er /02/1980, Guinée)

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Il a écrit :
- L’Enfant noir 1953,
- Le Regard du Roi 1954,
- Dramouss 1966,
- Le Maître de la parole 1978,
- Les yeux de la statue.
5. AMADOU KOUROUMA (Côte d’Ivoire)
Il a écrit :
- Les soleils des indépendances,
- Allah n’est pas obligé,
- Le vote des bêtes sauvages.
6. CHEIKH AMIDOU KANE (1928 - …. Sénégal)
Il a écrit :
- L’Aventure ambiguë,
- Les gardiens du temple

III.1. PENDANT ET APRES LES INDEPENDANCES


Elle est marquée par une crise grandissante et un silence parce que les
intellectuels s’investissent dans un engagement politique et administratif.
Malheureusement après les indépendances, la réalité est plus décevante
que les ententes avaient été idéalisées. Le peuple continue à souffrir ; le poète va
encore lancer son arme contre les nouveaux dirigeants qui maltraitent leur frère
de race. C’est le néo – colonialisme, c’est – à – dire une nouvelle colonisation. Il
cherche la paix non dans l’homme blanc mais à l’intérieur de lui – même ; d’où
la pensée du général belge Emile JANS SEN : «  Après les indépendances
égale avant les indépendances ». L’Ivoirien Charles NOKAN dira : «  l’âge
d’or sera pour demain quand crèveront tous les salauds ».
Voilà pourquoi les écrivains s’attaquent amèrement à cette poignée
d’Africains qui s’est emparée toute seule les fruits des indépendances. Ainsi, on
opposera deux négritudes :
a) Une négritude d’attestation qui gouverne à la manière de blancs et qui
devient instrument d’oppression pour séparer les nouveaux maîtres du
peuple,
b) Une négritude de contestation qui lutte contre les injustices que les
nouveaux dirigeants infligent à leurs frères.
En 1970, une augmentation de publication, un effort de diffusion et de
création de maison d’édition locale se concrétisent. C’est le cas de :
 Henri LOPEZ (Brazzaville),
 Tchikaya U’tamsi (Brazzaville),
 Sony Labou Tansi (Brazzaville).
III.2. QUELQUES CRITIQUES DE LA NEGRITUDE
A. Selon la conception de francophones

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L’idée de Senghor : «  La raison est Hellène, l’émotion est nègre » est


un racisme pure et une servitude (soumission).
Pour le camerounais Marcien TOWA, sachant que c’est la raison qui
prime sur l’émotion, il va de soi que de Noir s’incline devant la supériorité du
Blanc. Senghor pensait que le Blanc étant le maître, tout tourne autour de lui et
que le noir s’assimilant et vivant en symbiose avec l’objet (l’extérieur) est près à
changer et même à servir le Blanc.
D’autres reprochent à la négritude le fait de s’être arrêté à mi – chemin
après la conquête de l’indépendance. Il a manqué de construire le pays par la
conquête de l’indépendance. Il a manqué de construire le pays par la conquête
des autres civilisations. C’est le point de vue du Camerounais Jean Marie
Abanda NDENGUE.
Quant au Béninois Stanislas ADOTEVI, le slogan : «  restons tels que
nous sommes, c’est – à – dire des Nègres » favorise la stagnation.
Ensuite, la négritude a été un simple discours intellectuel qui n’a pas
atteint le petit peuple, ne l’ayant pas aidé à sortir de la crise économique.
B. Selon la conception des anglophones
L’Afrique traditionnelle n’est pas le symbole de l’innocence et de la
liberté. Il ne suffit pas de le chanter. Rien ne sert donc de parler de la négritude
sans cesse. Il vaut mieux agir que discourir. D’où, la célèbre boutade du
Nigérian Wole SOYINKA : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude mais il
tue sa proie et la mange ».
Ezéchiel MPHALELE (Nigéria) renchérit que l’Afrique accuse des
faiblesses qu’on ne doit pas taire. Elle n’est pas un paradis nostalgique comme le
prétend la négritude. On ne peut pas seulement en glorifier le passé, les ancêtres
et célébrer sa pureté. Il n’ajoute que le seul thème : « le passé africain » risque
de ne pas faire progresser l’Afrique.
Selon lui, la littérature prend sa source dans l’expérience individuelle et
non dans le passé du continent.
Pour Yambo OULOGUEN (Nigéria), Il ne faut pas faire le procès du
colonialisme parce qu’avant l’arrivée de Blancs, l’Afrique était parsemée des
violences et des atrocités de toutes sortes.

IIème PARTIE : LA LITTERATURE DE LA REPUBLIQUE


DEMOCRATIQUE DU CONGO

1. INTRODUCTION ET GENESE DE LA LITTERATURE


RDCONGOLAISE

Par Prof. TUMSIFU NZANZU John, au C. S NZIYI


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Prétendu deuxième pays francophone, La RDC accuse un retard


considérable dans la production littéraire comparativement aux autres pays
francophones ayant produit de bonne heure des œuvres de grande qualité. Trois
faits majeurs expliquent cette situation :
a) L’implantation tardive de l’administration Belge, car c’est une
propriété privée d’un souverain belge ;
b) La mauvaise politique coloniale du type « Paternalisme », idéologie
selon laquelle le Congolais est un éternel enfant devant son père belge qui
ne peut rien sans son maître ;
c) La déficience du système éducatif : L’enseignement belge était utilitaire
et n’était pas propulsé au développement de belles lettres. Les éducateurs
privilégiaient les langues vernaculaires sans doute à cause de l’intérêt
scientifique de l’aventure coloniale. La colonisation belge avait un
caractère peu humaniste. Celle – ci était dominée par la cupidité
mercantile, la curiosité scientifique et les ambitions de conquêts. Le fait
d’émaner d’une colonie belge est un sérieux handicap pour la
promotion de la littérature congolaise.
L’œuvre qui a marqué le début de la littérature Congolaise est
« L’éléphant qui marche sur les œufs » de Thadée BADIBANGA parut en
1931. C’était une traduction des fables Luba en français qui valut à Badibanga,
Une médaille de Vermeil de l’académie français en 1932. Mais certains critiques
doutent de l’authenticité de cette œuvre et attribuent à un colonial qui avait
pastiché un langage « petit nègre » pour faire croire que le recueil est d’un
autochtone. D’autres encore l’attribuent à Joseph – Marie JADOT ou à Gaston
Denis PERIER qui a préfacé le recueil.
Thadée serait né à Loulouabourg connu comme couturier, vendeur des
œufs, coiffeur et réparateur de vélos.
Par ailleurs, quelques missionnaires belges avaient produit de la littérature
ethnographique. C’est le cas de l’abbé Stéphane KAOZE.
I. LES PRECURSEURS DE LA LITTERATURE
CONGOLAISE
Les enquêtes ont montré que les premiers écrits appartiendraient à certains
coloniaux s’amusant à écrire en français rudimentaire lors de la « Vogue du
noir » des années 1930 au cours desquelles certains européens étaient
pensionnés pour la culture africaine.
Certains Congolais ont profité de cette vogue :
2. Antoine Roger BOLAMBA,
3. Paul Lomami TSHIBAMBA,
4. François Joseph MOPILA.

II. LA PERIODE DE LA VACHE MAIGRE (1960 – 1965)

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C’est la période de la pauvreté criante qui s’explique par le chaos qui


traversé le pays. Les facteurs déterminants sont :
 Le désenclavement de l’élite Congolaise et l’éveil de conscience,
 La structuration de programme scolaire et universitaire.
III. LE GRAND REVEIL (1965 – 1990)
Cette période se caractérise par le calme politique. Elle connaît enfin la
concrétisation des efforts des époques précédentes. La littérature de cette
période a été favorisée par :
1. La mise en place d’une structure éditoriale : « La Bibliothèque de
l’étoile »,
2. Les concours littéraires,
3. La prolifération de maisons d’éditions locales,
4. La naissance de l’UEZA (Union des Ecrivains Zaïrois),
5. La prolifération de cercles littéraires,
6. La création de revues culturelles : « Liaison »,
7. La presse : « La Voix du Congolais ».
En effet, le cercle littéraire qui a permis l’émergence de la littérature
congolaise est la « Pléiade Congolaise ». La principale animatrice de ce groupe
d’artistes est Clémentine FAÏK NZUJI. Parmi les membres de la pléiade, on
peut citer : Gaby N’NGAYE SUMAILI, Philippe NZANZU MASEGABIO,
Philippe LISEMBE ELEBE, etc.
Par ailleurs, la fondation de la revue « la voix du congolais » offre
également la tribune littéraire à l’élite congolaise. Le rédacteur en chef de cette
revue est Antoine Roger BOLAMBA en collaboration avec Paul Lomami
TSHIBAMBA.
IV. LA THEMATIQUE LITTERAIRE
Dans l’ensemble, la littérature Congolaise s’enracine dans le concret, le
vécu quotidien et le social. Ces thèmes sont :
1. L’exaltation ou la mise en valeur de la culture traditionnelle,
2. Le pouvoir, la colonisation ;
3. Le mariage, la dot, le conflit de génération ou de cultures ;
4. Liberté ou Indépendance ;
5. Mutineries militaires ;
6. L’emploi, l’aliénation, l’engagement ou militantisme.
V. SOURCES D’INSPIRATION
Une œuvre littéraire ne s’écrit pas « Ex – nihilo », c’est – à – dire du
néant. Elle tire sa matière d’un fait naturel, social, politique, spirituel qui en
reste la toile de fond. Il revient ainsi à l’écrivain d’user de son génie pour
transformer et traiter les données recueillies.
Par source d’inspiration, nous entendons cette réalité réelle qui avait incité
l’auteur à écrire son œuvre. Les principales sources sont :
a) La tradition : coutumes ancestrales, les rites, les cérémonies, les croyances
et conception du monde ;

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b) La vita urbaine : exorde, cohabitation, ségrégation, chômage, les


désencombrements ou insalubrités ;
c) Les événements du vécu quotidien : l’image du patron congolais,
condition de la femme, le drame social, le vice, malaise social ;
d) Le climat socio – politique : Népotisme, dictature, l’injustice, la
manifestation ou révolte ou encore soulèvement ;
e) Le lyrisme : c’est le romantisme congolais. L’expression du moi, l’amour,
l’angoisse, le désespoir, le chagrin, le spleen, la mélancolie, l’émoi, etc.

VI. COURANTS IDEOLOGIQUES ET STYLISTIQUES

1. Le concrétisme et le purisme

C’est un courant où l’écrivain s’enracine dans les réalités sociales


culturelles et politiques de son terroir. Il décrit le monde concret dans lequel il
évolue. Il s’enracine dans les traditions séculaires de Chanteurs populaires dans
le mode d’expression des ancêtres (contes, proverbes, dictons,…). Il s’agit du
recours aux sources ou à l’authenticité (MOBUTU).
Le chef de fil de ce courant est Philippe Elebe LISEMBE. Le précurseur
est Tito Yisuku GADFUNJI. L’anthologie concrétiste
s’intitule : « Promesses ».

2. Le Réalisme populaire

C’est un courant où l’on lutte pour la réhabilitation du patrimoine du


pouvoir africain en exaltant les valeurs traditionnelles. Il s’enracine dans « le
humus culturel national », c’est – à – dire la richesse culturelle dans la réalité
vécue du peuple congolais. Le style est très accessible à la plupart de débutants.
La figure la plus représentative du roman dit du réalisme populaire est
ZAMENGA BATUKEZANGA, un homme du peuple.

3. L’intellectualisme ou l’élitisme

Ce courant se caractérise par la recherche d’un langage fortement élaboré,


châtié et sophistiqué dans le dessein d’exprimer avec intensité le problème de la
conscience individuelle et collective. L’adhésion à la cause nationale est
évidente mais cet engagement est exprimé d’une manière réfléchie au point que
le lecteur ordinaire aurait peiné à cerner la portée de l’œuvre.
Parmi les tenants de cette écriture figurent Mudimbe, N’gaal, Ngandu
Nkashama, Kawata Ashem Tem.
4. La Congolitude

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C’est une expression de la poésie nationale traduisant l’identité culturelle


nationale congolaise. Il s’agit de l’éveil à la vérité – Amour – Beauté – Bonté.
Cette poésie attend à accompagner le processus de formation du nationalisme
Congolais à ce 21ème Siècle. Elle se prend en charge du Congo meurtri,
confronté au défi du présent.
En tant qu’un mouvement de la Congolitude, veut apporter une marque
spécifiquement Congolaise dans la construction du village – monde et amène le
peuple vers le progrès.
La Congolitude engage le poète au service de l’amour, du vrai, du beau et
du bon dans sa société et dans le monde. C’est une poésie engagée à la cause du
Congo Démocratique, de l’Afrique et du monde. Elle assume la mission sacrée
du Poète : « tu parleras et tu agiras ».

AVEU

Je suis née dans les profondeurs mystérieuses


Que le non – africain ne peut sonder
J’ai du sang africain
Du sang rouge mais noir en réalité
Qui piaffe en moi
A l’idée de mon peuple

J’ai un cœur noir


Un cœur noir mais pas obscur
Un cœur ouvert au monde, un cœur
Sensible aux cris des détresses de mes frères

Ce n’est pas ma faute si


Je fais de mon peuple une obsession
Un idéal de ma vie
Ce n’est pas non plus par orgueil
Que sans cesse je le chante,…
C’est un devoir sacré que m’ont confié
Les ancêtres
Je suis une voix claire et pure
Une voix qui s’élève de la masse
En désarroi
Une voix plus forte que les eaux
Du fleuve
Plus forte que la foudre qui tombe
Du ciel.

Je suis une voix tremblante qui lutte

Par Prof. TUMSIFU NZANZU John, au C. S NZIYI


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Pour la cause de mes frères.


Je ne suis pas une Européenne – à – la peau – noire
Ni une Africaine – non – contente – de – sa – condition
Je ne m’excuse pas devant l’homme blanc
Jamais je ne dis :
« C’est le soleil qui m’a noircie »
Je suis moi – même, je suis une noire
Fière de son teint, je suis une fille d’Afrique !
La Citoyenne MWYA TOL’ANDE Elisabeth Françoise.

VII. QUELQUES GRANDS AUTEURS CONGOLAIS

Rares sont les auteurs Congolais qui consacrent leurs talents à un genre
unique. Certains sont même difficilement classables compte tenu de la
distribution presque équilibrée de leurs œuvres sur différents genres littéraires.
Ils sont à la fois poètes, romanciers, dramaturges, essayistes et nouvellistes.
La littérature est marquée par l’émergence de trois grands genres
littéraires : la poésie, le théâtre et le roman. A côté du roman, s’est développé
un genre plus proche à savoir la nouvelle.

A. LA POESIE

Les représentants de ce genre sont :


1. CLEMENTINE FAÏK MADIYA NZUJI
Poétesse née à Tshofa en 1944, Licencié en Philologie Africaine à
Lovanium, Docteur ès Lettres et sciences humaines à l’université de Paris III
(Sorbonne Nouvelle) en 1981, Professeur à Louvain, Fondatrice et Animatrice
du centre littéraire « La Pléiade du Congo » (1964-1966) devenu « Balise en
1970 ».
Deux prix au concours littéraire national C.S.Senghor en 1969 ; médaille
d’argent de mérite des Arts-Sciences-lettres. Elle a écrit :
Des poèmes :
- Murmures 1967 ;
- Kosala et autres poèmes 1964 ;
- Les temps des amants 1969 ;
- Lianes.
Des nouvelles :
- Frisson de la mémoire ;
- Le masque.
Des Contes :
- Lenga et autres contes d’inspiration traditionnelle 1976 ;
- Gestes interrompus 1976.

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2. PHILIPPE NZANZU MASEGABIO


Né à Beau - Manzi à L’Equateur 1944, rédacteur de la revue « Dombi » en
1970. Il a été le premier Président de l’Union des Ecrivains de Zaïre de 1972-
1974
Il a écrit :
- Somme première 1969,
- La cendre demeure 1983,
- Fais – moi passer le lac de caïman 2007
3. DIEUDONNE MUKALA KADIMA NZUJI
Du Kasaï Occidental, poète, critique et historien né à Mobayi–Mbongo à
l’Equateur en 1947, Doctorat de l’université de Liège en Belgique, professeur à
l’université Marien Ngouabiau Congo Brazzaville.
Ses recueils de poèmes:
- Les Ressacs 1969,
- Préludes à la terre (1971
- Redire les mots anciens 1977.
4. MATALA MUKADI TSHIAKATUMBA
Il est né en 1942 près de Mbuji – mayi. Il a écrit : Réveil dans un nid des
flammes 1969
5. GABY N’GAYE SUMAILI
Poète, né à Kasongo au Maniema en 1946, Il obtient le 1 er prix de poésie
du concours littéraire Sébastien Ngonso en 1967, Rédacteur en Chef de présence
Universitaire, Professeur à l’IPN/Kinshasa. Il a écrit :
- Aux flancs de l’Equateur (Recueils de poèmes) 1966,
- Testament 1971,
- Sytole et diastole 1981.
6. PHILIPPE LISEMBE ELEBE
Poète, dramaturge, conteur né à BUMBA à l’Equateur 1937, licencié en
journalisme à l’université Karl Marx. Il réside en Europe.
Il a écrit:
- Mélodies Africaines (1970) ;
- Solitude(1973) ;
- Uhuru 1970 ;
- Rythmes (1972) ;
- Orphée rebelle 1972 ;
- Chant de la terre, chant de l’eau (1973) ;
- Joconde d’Ebène (1977) ;
- Simon Kimbangu ou Le Messie noir ;
- le sang des noirs pour un sou (1972) ;
- Souvenirs d’enfance (1972) ;
- Station du monde.
7. VALENTIN YVES MUDIMBE (VUMBI YOKA)

Par Prof. TUMSIFU NZANZU John, au C. S NZIYI


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Poète, Romancier, Conteur, Essayiste et Moraliste né au Katanga à


Likasi 1941. Licencié en Philologie Romane 1966 et Sociologie et Docteur en
Philosophie ès Lettres à l’Université de Louvain ; Co-fondateur et Directeur des
Editions Mont Noir 1971. Doyen de la faculté des Lettres à l’université de
Louvanium à Kinshasa puis à l’Unilu. Membre de l’académie Générale Royale
de Bruxelles. Fondateur et Directeur Général du CELTA (Centre Linguistique
Théorique Appliqué). Il est Professeur en Europe et aux USA.
Il est auteur de :
 Recueils des poèmes :
- Déchirures 1971 ; Entretailles 1972 ;
- Fulgurances d’une lézarde 1973 ;
- Les fuseaux parfois 1974 ;
 Des romans :
- Entre les eaux 1973 ;
- Le bel Immonde 1976 ;
- L’Ecart 1979;
- Shaba II 1989 ;
- Carnet d’Amérique 1976 ;
 Les Essais :
- Réflexion sur la vie quotidienne 1972 ;
- Autour de la Nation 1972 ;
- L’autre face du Royaume 1973 ;
- L’odeur du père 1982;
- Essai de limite de la science et de la vie en Afrique.
8. KAMA KAMANDA
Né à Luebo au Kasaï Occidental en 1952 étude en droit et sciences
politique, journalisme, Président de l’association des écrivains africains, il réside
en Belgique.
Ses contes :
- Résignations 1986 ;
- Chants de brumes 1986 ;
- L’Eclipse 1987 ;
- Les Contes du griot 1988 ;
- La nuit des griots 1991.
9. ELISABETH Françoise TOL’ANDE MWEYA
Née à Kinshasa en 1949.
Elle a écrit :
- Remous de feuilles 1972,
- Ahata suivi de récits de la damnée 1977.
10.Puis NGANDU NKASHAMA
Poète, Romancier, Dramaturge et Critique Littéraire ; Né à Mbuji-Mayi
en 1946, Licencié en Philologie Romane, Docteur ès Lettres et Sciences, Il est
professeur en RDC, Algérie et en France.

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Des Poèmes :
- Bonjour Monsieur le Ministre 1983 
- Crépuscule équinoxial ; Khédidja 1983.
Des Théâtres :
- La Délivrance d’Ilunga 1977 ;
- Le Pacte de sang 1986 ;
Des Romans :
- La mort faite homme 1986 ;
- Des mangroves en terre haute 1991 ;
- Le Doyen marri 1995 ;
- La Malédiction 1983 ;
- Le fils de la tribu 1983 ;
- Quatre – vingt – onze 1987 ;
- Vie et mœurs d’un primitif en Essonne ;
- Yakuta.

11.Antoine Roger BOLAMBA LOKOLE 


De l’équateur né à Boma au Bas – Congo en 1913 rédacteur en chef du
périodique LA VOIX DU CONGOLAIS (1945 – 1959) Secrétaire d’Etat à
l’information et aux affaires culturelles (1960 – 1961), Conseiller des écrivains
du Zaïre.
Pendant longtemps, il a été Porte – parole des « Evolués » de la colonie du
Congo Belge. En 1956, Il représente les Congolais à une rencontre des écrivains
et artistes à la Sorbonne. En 1959, Il est au Congrès de Rome de l’art et de la
littérature nègre. 
Il a écrit :
- Premiers Essais (1947) ;
- Esanzo : chants pour mon pays (1955 préfacé par L.S. Senghor) ;
- L’échelle de l’araignée 1938 ;
- Les problèmes de l’évolution de la femme noire 1948.
12.KALANDA Ba – Mpeta MULONGO
Né à L’shi. Il a écrit : Pluies noires 1980.
B. LE THEATRE
Le théâtre Congolais a commencé dans la tradition scolaire. Il est très
riche et diversifié, la langue est secondaire, le langage primordial : Costume,
décor, lumière, son, maquillage, gestualité, mimiques pour mater et éblouir les
spectateurs.
Plusieurs thèmes ont été abordés : l’amour, l’argent, le pouvoir, la fidélité,
le divorce, la lutte, la liberté, le procès, la sorcellerie, la prostitution, etc.
Dans le théâtre Congolais, on distingue :
 Le théâtre scolaire,
 Le théâtre du parti (MPR),
 Le sketch,

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 Le théâtre amateur : organisé pour agrémenter des cérémonies,


 Le théâtre professionnel visant à former des acteurs et metteurs en scène.
Il était appuyé par les recherches de l’Institut National des Arts (INA)
dans sa section « Art dramatique ». Le théâtre est devenu la forme
culturelle la plus exploitée et la plus représentative de la symbolique
sociale par rapport aux autres genres.
QUELQUES DRAMATURGES
1. Albert MONGITA
Il a donné le théâtre pendant la période coloniale. Malgré l’intérêt limité
de ses œuvres, Mongita est considéré comme le pionnier du théâtre congolais
moderne. En 1951, il a connu du succès avec une pièce à la gloire de Stanley.
Il a écrit :
- Mangengenge 1956,
- Ngombe 1964.
2. Norbert Mobyem MIKANZA
Dramaturge le plus important du théâtre Congolais. , né au Bandundu à
Mbelo en 1944 et mort en 1994, Licencié en Art dramatique en 1975 aux USA,
Professeur de théâtre à L’INA à Kinshasa. Il fut PDG de la Compagnie du
théâtre National, fondateur de la troupe La Compagnie MOBYEM
MIKANZA.
Il a adapté la langue nationale à celle de Cogol et de Molière. Il a créé
« le théâtre du petit nègre à Kikwit et le théâtre national du Zaïre ».
Il a écrit :
- Pas de feu pour les antilopes 1970 ;
- La bataille de Kamanyola 1975 ou Bataille de la peur ou de l’espoir ;
- Procès à Makala 1977,
- Monnaie d’échange 1979 (Fille déçue par l’amour) ;
- Allo ! Mangembo… Keba 1973 ;
- Le meneur 1980 ;
- Mundele Ndombe (adaptation de « Bourgeois gentilhomme » de
Molière ;
- Je fais du théâtre 1980 ;
- Notre Sang 1991.
3. Charles LONTA NGHENZI MWENE MALAMBA 
Dramaturge et Conteur, Né en 1932 à Kilembe au Bandundu. Licencié
en Théologie à Louvain en Belgique, Diplôme Supérieur de Journalisme à Lille
en France en 1967.
Il a écrit :
 Des Théâtres :
- La fille du forgeron 1969 ;
- Njinji, une fille Ngola sauvera le peuple Ngola 1976 ;
- La tentation de sœur Hélène 1977.
 Des Nouvelles :

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- Aimer à en mourir 1976.


 Des Dialogues :
- L’itinéraire d’Irla 1987
4. ABASIKI TANDUNDU
Né à Lusanga en 1955. Il a écrit : Quand les Afriques s’affrontent 1973.
5. SANGU SONGA
Il reprend un thème fréquent dans la littérature congolaise. Le prêtre
partagé entre le sacré et le profane (cfr entre les eaux).
Il a écrit :
- La dérive ou la chute des points cardinaux 1973.
6. BUABUA WA KAYEMBE MUBADIATE
Poète dramaturge né à Malala au Kasaï occidentale en 1950, licencié en
Droit à l’Université de Lovanium depuis 1974 puis Docteur, professeur à l’ESU
(enseignement supérieur et universitaire), Président de l’union des Ecrivains de
la RD. Congo.
Il a écrit :
 Des recueils de poèmes :
- Gazouillis en 1977 ;
- Des romans (1990),
- Pour une poignée d’allusion en 1987 ;
- Kabua lala 1987
 Des romans :
- Combat pour l’Azanie (1984) ;
- Mais les pièges étaient de la fête (1988) ;
- Dieu sauve l’Afrique (1996) ;
 Des pièces théâtrales :
- L’Ironie de la vie (1968) ;
- Les flammes de Soweto 1968;
- Le délégué général (1980)
7. CHIRALWIRWA MANSOUDY
Il a écrit :
- M’siri, roi du Gararaganze 1967,
- Un cpup de sabot 1967.
8. KATENDE
Il a écrit :
- Le sang 1979,
- A quand le procès ? 1989
9. LATERE AMA BULIE
Il a écrit : Pitié pour ces mineurs 1978.

10.NAMBAMBU
Il a écrit : Voyage au bout de la misère 1980
11.MUKOLO MUSWASWA Bertin

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Il a écrit :
- La devineresse 1976,
- Nathalie et Nadej 1995 (Nouvelle)
12.MUSANGI NTEMO
Il a écrit :
- On crie à Soweto 1978
13.YOKA LYE MUDABA
Il a écrit :
- Kimwanza 1974,
- Tchina 1978,
- Mariamu 1980,
- Kinshasa.
14.MUMBERE MUJOMBA
Il a écrit :
- Les policiers de Masereka 1981,
- Le sorcier de Kilonge,
- Poisson d’Avril connais pas 1977,
- Les arrières de Kalembe 1978,
- Le philosophe,
- Les dialogues des sourds 1982,
- La dernière enveloppe 1990,
- La vache à lait 1990,
- Femme tempête,
- Ecce ego (moi – même).
15.Marcel Joseph NTUMBA MULUMBA
Il a écrit :
- Le Nègre au pouvoir 1964.
16.WEMBO OSSAKO
Il a écrit :
- Le Néron noir 1976,
- Amour et préjugés 1977,
- Commandant Jésus 1977,
- La révolte de Lucifer 1977,
- Le cocu.
17.FITA – FITA WA DIBWE
Il a écrit :
- Mort avant terme 1976,
- Psychanalogue 1981,
- Apocalypse deux mille 1990,
- En divorce,
- Moins homme,
- La guerre de six jours.
18.MUTOMBO UITTSHI

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Il a écrit :
- Si Dieu était femme 1976,
- Je plaide coupable,
- Vita Imana, but annulé,
- Ndoki Mokristo,
- Wmana Mboka 1983,
- Le voleur ne volera plus 1990.
19.MWAMBE KALENGAY
Il a écrit :
- La croix du sud ou le crépuscule de Dieu 1986,
- Gore, femme noire, femme esclave 1989.
20.BAKUFU LWIL BAKWA NONO
Il a écrit :
- Afrique empoisonné 1988,
- Eclat de rire en don majeur 1985,
- Maître Monganga 1989,
- Hymne à la vie, hymne à la mort 1990,
- Jeu d’échecs.
21.LUTUMBA MPASI
Il a écrit :
- Le bruit court 1990,
- Huit balados au ciel 1979,
- Un amour 1981,
- Forum 1984,
- Les lumières de l’âme 1986,
- Tonton 1987,
- Sixième soleil 1987,
- Meeting 1988,
- Cœur blessé 1988.
Quelques troupes théâtrales
- Chic Agapes, « M » (Kin),
- Maicha « théâtre » (INA Kin),
- Le théâtre LOKOLE,
- Les vautours, les colombes, Habari yetu.
C. LE ROMAN
Il a difficilement émergé à cause de l’oralité très développée. Le roman
congolais est déployé en deux principales directions :
- Le concrétisme : Expression de la réalité telle quelle et le plus fidèlement
possible,
- L’intellectualisme est une expression par un langage sophistiqué, des
problèmes de connaissance individuelle ou collective avec le maximum
d’intensité.

Par Prof. TUMSIFU NZANZU John, au C. S NZIYI


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La première vraie œuvre romanesque est « Ngando, le crocodile » de


Paul LOMAMI TSHIBAMBA en 1948 après « Les Aventures de
Mobaron » de Désiré Joseph BASEMBE en 1947.
Trois tendances nous permettent d’identifier le roman congolais : Le
roman populaire, le roman courant ou moyen et le roman élitiste.
I. Le roman populaire
Il traite de l’évolution sociale, des mutations au Congo. L’auteur qui
l’a développé, c’est surtout ZAMENGA BATUKEZANGA qui est né à
LUOZI, Bas – Congo, le 20/02/1933 et est mort le 02/06/2001.
Il est le précurseur du roman populaire. Il est connu pour la fécondité de
son œuvre. De plus, il s’est contenté du phénomène des mutations
traditionnelles. L’attention sera attirée sur lui avec l’apparition de « Les Hauts
et les Bas ».
L’intérêt de son œuvre :
- Exalter des valeurs coutumières,
- Dénoncer l’adaptation des mœurs occidentales sans discrimination.
Il a écrit :
- Les Hauts et les bas 1971,
- Souvenir du village 1971,
- Bandoki, les sorciers 1972 (Nouvelle),
- Carte Postale 1972 (Nouvelle),
- Terre des ancêtres 1974,
- Village qui disparaît 1975,
- Sept frères et une sœur 1975,
- Lettre d’Amérique 1975,
- Mille Kilomètres à pieds,
- Un croco à Luozi 1982,
- Chérie Basso 1983,
- Mon mari en grève 1986,
- Le Curé presse 1980,
- Homme comme toi (Essai),
- Les réfugiés 1990,
- La pierre qui saigne,
- Terre des hommes,
- Laveur de cadavres,
- Le Mercedes qui saute le trou,
- Pour un cheveu blanc.
Zamenga a été le Directeur de « Homme comme toi », une revue de
l’ACHAC, « Association des contes pour Handicapés de l’Afrique
Centrale ».
1. TUYINAMO LUUMBA
Il est né à Kinshasa en 1932. A l’inverse de Zamenga, il fait preuve d’une
maîtrise de la langue et des techniques de la narration.

Par Prof. TUMSIFU NZANZU John, au C. S NZIYI


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Il a écrit : Pour une noix palme,…C’est une peinture de la vie quotidienne


dans les quartiers de Kinshasa.
2. NGOMBO MBALA
Il a écrit : Deux vies, un temps nouveau 1973.
3. LWAMBA
Il a écrit : L’ecclésiastique 1978
4. MWAMBA KANYINDA
Il a écrit : La nourriture
II. Le roman courant ou populaire
Il utilise la langue courante quelque fois littéraire mais accessible,
compréhensible.
Auteurs :
1. François Thomas KAWATA ASHEM TEM
Historien et géographe, né à Kikwit en 1949.
Il a écrit :
- Des cendres et des flammes 1980,
- Bangoya lingala : Mambi Malokota (Dictionnaire lingala 2004).
2. BAENGA BOLYA : Né à Kinshasa en 1957, il est l’auteur de :
- Cannibale 1986 (Grand prix de la littérature de l’Afrique noire),
- L’Afrique en Kimono.
3. Jules LOMOMBA EMONGO : Né au Kasaï Orientale en 1960. Il a
écrit : L’instant d’un soupir 1984.
4. Thomas BUATH MPOYI
Né en 1950. Il fut collaborateur de MONGO BETI dans la
revue : « Peuple noirs, peuples africains ». Il a écrit : La Ré – production
1986.
5. Lye MUDABA YOKA : Né à Kinshasa en 1947
Il a écrit :
- Kinshasa 1975,
- Thina 1984,
- Le Fossoyeur, stop ;
- Destins broyés 1991,
- La tourmente,
- Signe de vie 2001,
- Lettres d’un chinois à l’oncle de village.
6. MALIZA MWINA KINTENDE : Né au Shaba en 1949.
Il a écrit :
- La Gangue,
- Un voyage comme tant d’autres,
- Un homme sur la route et une autre nouvelle.
7. KANZA NSENGA Thomas : Né au Bas – Congo en 1935.
Il a été le 1er licencié Congolais en Sciences pédagogiques et
psychologiques à l’Université de Louvain, Docteur en Economie à l’Université

Par Prof. TUMSIFU NZANZU John, au C. S NZIYI


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de Londres, enseignant à Havard (USA).  Il est mort Ambassadeur du Congo en


Suède en 2004
Il a écrit :
- Sans rancune 1965,
- Le Congo, terre de deux évolués 1956,
- Essai sur la situation du Zaïre,
8. François Joseph MOPILA : Né à Lebu en 1915
Il a écrit :
- Memorias d’un Congolés 1949,
- L’enfance 1972
9. Timothée MOLEMBE : Né à Mangai au Bandundu en 1935 et est mort
en 1987. IL a étudié au grand séminaire de Mayidi au Bas-Congo puis à
l’université de Lovanium :
Il a écrit : Mystère de l’enfant disparu 1962
III. Le roman élitiste ou Intellectualiste
C’est celui dont le style est souvent hermétique, c’est – à – dire difficile à
interpréter ou à comprendre à moins que l’on ne soit initié.
Les représentants de cette tendance sont Vumbi Yoka MUDIMBE, Georges
Ngaal MBWILL A M’PANG et pius NGANDU NKASHAMA.
Georges NGAAL MBWILL A M’PANG : Critique littéraire et Théoricien de
la littérature, Philosophe, Romancier et Conteur, né à Mayanda près d’Idiofa au
Bandundu en 1933. Docteur ès Lettres.
Il a écrit :
 Critiques littéraires :
- Aimé Césaire, un homme à la recherche d’une patrie
 En littérature :
- Giambatista Viko ou Viol du discours Africain 1975 ;
- Errance 1979 ;
- Une saison de symphonie 1994 ;
- Création et rupture en littérature africaine 1994 ;
- Un prétendant valeureux 1990 ;
- Intention démocratique.
 En philosophie :
- L’invention démocratique séquestrée du palais du peuple.
IV. La Nouvelle
C’est un récit plus bref que le roman, dont l’action est concentrée sur un
épisode, un caractère ou un détail.
Certains auteurs sont à la fois romanciers et nouvellistes parmi lesquels
l’on peut citer :
1. TITO YISUKU GADFUNDJI : Poète de Fombonga au Bandundu en
1941, Licencié en Français à l’IPN/Kinshasa, Médaille d’argent de mérite
des Arts-sciences-lettres en 1971, Fondateur et défenseur de la théorie
littéraire « Le Concrétisme ».

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Il a écrit :
- Cœur enflammé 1973 ;
- Tam-tam crépitant 1974 ;
- Excuse sublime 1979 ;
- Londres et lumières 1977 ;
- La rosée du ciel 1982 ;
2. KOMPANY WA KOMPANY Né à Katoka – Tshikapa en 1930, il a fait
les études agronomiques à Kamponde,
Il a écrit :
 Des Romans :
- Les tortures de Eyenga (1984),
 Ses nouvelles :
- Lolo (1979),
- Le Corbillard fou (1980)
 Sa pièce théâtrale :
- Le gendarme (1984)
- Lâlo, au royaume des ténèbres,
- L’ogre – empereur.
3. MBIANGO KAKESE
Il a écrit : La confession du serpent Wanga 1973.
4. MWEPU MWAMBA DI MBUYI
Il a écrit : Ventre creux.
5. NGANDU KABUNGANA
Il a écrit : La Mulâtresse Anna
6. Christine KALONJI
Elle a écrit : Dernière génisse 1975
7. KABOKE KALOMONI
Il a écrit : Chronique Katangaise 1976
8. TSHIBAMBA WAMUELA BUJITU
Il a écrit : De Kolwezi à Kasaï
9. MUKALA KADIMA è NZUJI : Du Kasaï Occidental, poète, critique et
historien né à Mobayi–Mbongo à l’Equateur en 1947, Doctorat de
l’université de Liège en Belgique, professeur à l’université Marien
Ngouabiau Congo Brazzaville.
Il a écrit :
- Les ressacs (1969) ;
- Préludes à la terre (1971) ;
- Redire les mots anciens (1971) ;
- Jacques Rabemananjara, l’homme et d’œuvre 1981 ;
- Littérature Zaïroise de la langue française.
10.Paul LOMAMI TCHIBAMBA : Du Kasai Occidental né à Brazzaville
au Congo en 1914 et mort en 2002, journaliste à la voix du Congolais.
Après s’être exilé à Brazzaville à cause d’avoir publié des articles

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hostiles à la colonisation, il amena la revue : « La maison (1950 –


1960)».
Il a écrit :
- Ngando, le crocodile (1948) Premier prix littéraire de la foire coloniale
de Bruxelles.
 Sa nouvelle :
- La récompense de la cruauté
 Ses récits épiques :
- Ngobila de M’swata et Mistantèle (1972),
- Ngememena (1981),
- La légende de Londema,
- Faire médicament,
- La légende de Londema,
- Ah ! Mbongo,
- Ndoki
11.LUHAMBU BENI
Il a écrit : J’ai trouvé le chemin 2007
12.NIDOM CONSTAN
Il a écrit :
- La houe et le fusil,
- Sakombi inongo ou un sombi à mal de résurrection.
13.BEN KADI JEROME
Il a écrit : Manioc ou bourgignon commande politique du réel 2007.
14.MUMPIA MAYAMBA
Il a écrit : Les belles aventures d’enjile la tortue 1985
15.LUBOYA AKA ONUM
Il a écrit : Le secret du choix 1967
16.N’LANDU MAYAMBA
Il a écrit :
- Chants sans lendemain 1986,
- Misère 1987,
- La prostituée 1988.
17.NUNGU NZUZI
Il a écrit : Cadavre sans cercueil 1989.
18.NZEZA NKOKO
Il a écrit : La femme jalouse 1990.
19.NZEZA VAN MUSALA
Il a écrit :
- Tanganyika ou le viol du tabernacle 1985,
- La suite du silence 1985
20.LWEMBA LU MUSANGA MA LWEMBA
Il a écrit :
- Fleurs d’amour 1986,

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- Fins et fins 1987,


- La prière authentique 1988,
- En quête de Bomengo 1989,
- Wenge – bois – noir 1990,
- Terre paire 1992,
- Oiselet d’or 1995.
21.FWALA YENGA MUBI WENU HENRI
Il a écrit :
- Prémisses de réminiscence,
- Les illusions perdues,
- Pandora ou la rivale de Dieu.

PARTIE III : LA LITERATURE FRANCAISE : LE XIXème & LE XXème


SIECLE

I. LE XIXème SIECLE
Plus que le XVIIIème, le XIXème ne fut pas uniforme dans son
développement. Plusieurs courants s’y succédant.
1. LE PRE – ROMANTIQUE
Jusqu’en 1820, les deux génies avec qui commence le 19ème Siècle
littéraire sont isolés.
Ce sont :
 Mme de Staël dont les œuvres donnent aux romantiques des idées, des
théories, définit le romantisme.
 Corine, premier roman cosmopolite, féministe publié en France : De la
littérature, de l’Allemagne, Delphine.
 Châteaubriand R. a réalisé ce que Mme de Staël a défini : « Tous les
écrivains du XIXème Siècle ont subi son influence. Son objectif littéraire est la
recherche, l’expression de la beauté. » Son œuvre centrale est le génie du
christianisme, une apologie du christianisme. Ses autres œuvres y sont,
soit rattachées (Atala, René), soit dérivées (Les Martyrs, itinéraire de
Paris à Jérusalem). Ses Mémoires d’Outre – tombe et Voyage en
Amérique sont indépendants.
Parmi les polémistes de cette première période du 19ème Siècle, notons :
 Joseph de Maistre, un philosophe contre les philosophes, qui veut la
royauté absolue, sans contrôle et un pouvoir souverain et infaillible du
Pape. Il a écrit : Les Soirées de Petersburg, Du Pape.
 Paul Louis Courier rattaché au mouvement gréco – latin qui a produit
Chénier : Gazette du village, La pétition aux deux chambres, telles
sont ses principales œuvres. Félicité Robert de LAMENAIS, Prêtre par
obligation, combattant de la démocratie, il contribua au mouvement
humanitaire qui aboutit à la révolution en 1948.

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2. LE ROMANTISME 1820 – 1850


Littérature essentiellement lyrique où chacun exprime sa personnalité, son
tempérament, donc ses sentiments et ses sensations. Une littérature individuelle
où l’on se soucie non de la vérité mais de la sensibilité et de l’imagination. C’est
le rejet de la tradition classique, ses règles et son culte, l’expression du moi,
l’évasion dans le rêve.
On se réclame du M.A qu’elle est une littérature étrangère (l’exotisme).
C’est l’amour de la nature, du fantastique et de la légende, par l’expression de la
mélancolie, « le mal du siècle »(le spleen). C’est autour de Charles Nodier que
se regroupait en cénacles (1823-1829) la jeune école dont V. HUGO se
proclamera le chef en 1827.
2.1. LES POETES ROMANTIQUES
Ils récréent les instruments de la littérature et de la poésie que sont la
langue et le vers qui deviennent pittoresques, musicaux et souples. Leur Maître
préféré fut l’Alexandrin.
2.1.1. LAMARTINE (Alphonse de 1790 – 1869) : Défenseur Zélé des idées
démocratiques, de la fraternité des peuples et du cosmopolitisme humanitaire, il
fut le chef de l’Etat pendant quelques semaines.
Cet idéaliste laissa les recueils suivants : Médiations poétiques, la chute
d’un Ange, Recueillements poétiques, Harmonies éthiques et religieuses,
Graziella, les confidences, Jocelyn, Histoire des Girondins.
2.1.2. ALFRED DE VIGNY (1797–1863) : Pessimisme stoïcisme, telle est la
philosophie de cet artiste créateur du poème symbolique, forme impersonnelle
où frémit une sensibilité très impersonnelle ; il médite sur l’isolement et la
souffrance de l’homme et lui conseille la résignation et l’amour de ses frères de
misère. Il a écrit : Poèmes antiques et modernes, Destinées.
« Seul le silence est grand, tout le reste est faible.
Gémir, pleurer, pries, est également lâcheté.
Fait énergique la longue est lourde tâche.
Dans la voie où le sort a voulu t’appeler.
Puis après, comme roi souffre et meurs sans parler ».
2.1.3. V. HUGO (1802-1885) : Sa préface de Cromwell est le manifeste du
romantisme. Il est le romantique le plus fécond et sa production est
prodigieusement diverse. L’antithèse et la métaphore caractérisent son style.
Son œuvre poétique comprend des poèmes lyriques, satiriques, épiques et
philosophiques. Citons – en les orientales, les voix intérieures, les
contemplations, les châtiments, les Odes, les Balades, la légende des siècles,
la fin de Satan et Dieu.
2.1.4. ALFRED DE MUSSET (1810 – 1857) : Poète de l’amour tourmenté par
sa rupture d’avec G. Sand, écrivain des élégies, dont l’œuvre a été regroupe en
deux volumes premières poésies (ou avant Venise) et Nouvelles poésies
(après Venise) qui comprend la Nuit d’Août et de la nuit d’octobre, Les
Nuits (1835-1837) ; Contes d’Espagne et d’Italie (1830) ; Pinson (1845) ;

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Les caprices de Marianne (1833) ; Fantasio, On ne badine pas avec l’amour,


Lorenzaccio (1834) ; Le Chandelier (1835) ; La Confession d’un enfant du
siècle (1836)
2.1.5. GERARD DE NERVAL (1808 – 1855) : Double précurseur de
Baudelaire et des surréalistes grâce à son sonnet : Des Chimères et son roman
Aurélie. Il a encore écrit les Burckart, Voyage en Orient, Les Filles de jeu.
2.1.6. THEOPHILE GAUTHIER (1811-1872) : Il marque la transition vers le
réalisme, par son souci de donner par les mots l’exacte sensation que donnerait
un tableau. C’est l’art pour l’art. Son œuvre comprend des poèmes : Emaux et
Camée, Espanas, Berrtus, Poésiens diverses, et des romans : Mademoiselle
de Maupin, le Capitaine Fracasse.
2.1. LE ROMAN ROMANTIQUE
Le Roman romantique couvre les cantons suivants :
 Roman lyrique : Avec Georges Sand (de son vrai nom Aurore Dupin)
dans Indianna, Mauprat. Elle donna aussi des romans rustiques : La
Mare au diable, Ma petit Fadette ; des romans socio-humanitaires : La
Meunier d’Anglbault) et des romans romanesques : Jean de la Roche.
 Roman historique : avec V. HUGO, Notre Dame de Paris, les
Misérables, Quatre – vingt – treize, Travailleurs de la mer et Vigny
dans Cinq – Mars. Vigny a encore écrit des ouvrages à thèse : Stello,
Servitude et grandeur militaires.
 Roman Philosophique : avec Sainte Beuves (Charles Augustin) dans
Volupté, Stendhal dans la chartreuse de Parme, le Rouge et le Noir,
Mémoire d’un touriste.
Honoré de BALZAC (1799-1850) marque la transition vers le réalisme.
En 1842, il regroupe ses nouvelles et ses 24 romans sous le titre de la comédie
humaine dont les principaux : Eugénie Grandet, le Père Goriot, la Recherche
de l’absolu, la cousine bette, le cousin Pons, le Lys dans la vallée, le Curé du
village, les paysans, César Birotteau, les Chouans….
Prosper Mérimée, dont le roman est essentiellement objectif, un récit
impersonnel et classique du temps de Charles IX.
Jules Michelet, Augustin Thierry, Guizot et Tocqueville furent, eux, des
historiens.

2.2. LE THEATRE ROMANTIQUE


 Abolition des barrières entre les genres dramatiques, comédie, tragédie,
drame, tout est mêlé

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 Abolition des barrières entre théâtre et les autres genres : l’épique, le


lyrique, l’histoire, le symbole, tout envahit le théâtre, vaste synthèse qui
entre toutes les formes littéraires les unes dans les autres. Chacun choisit
la matière et la forme qui lui plaisent.
Les représentants : Alexandre DUMAS, Henri IV et sa cour, Antony ;
Vigny Alfred De, Chatterton ; Victor HUGO Marie : Hernani, Ruys Blas, le
Burgraves, Lucrèce, Angelo, …. ; Musset dont les comédies n’étaient d’abord
pas destinées à la scène. Son recueil porte le titre de Comédies et Proverbes dont
les principales pièces sont les Caprices de Marianne, on ne badine pas avec
l’amour, Fantasio, Lorenzaccio, le Chandelier, il ne faut jamais jurer.
3. LE REALISME
Dès 1850, une réaction contre l’égoïsme et les libertés romantiques se
produit. La littérature redevient impersonnelle, rationnelle et objective. On
s’attache à reproduire le plus fidèlement possible la réalité, à peindre exactement
les caractères, à les reproduire, à les représenter par l’école parnassienne sous la
direction de Leconte de Isle. Cette école recherchait la perfection de la forme, la
beauté impassible, le lyrisme impersonnel, l’art pour l’art. Les principaux
réalistes furent :
3.1. En Poésie
 COOPPEE François, Le Reliquaire, Les Intimités, Les Humbles.
 HERDIA José Maria, Les Trophées.
 LE CONTE DE L’Isle, Poème tragiques, Poèmes barbares, Poèmes et
poésies, Poèmes antiques ; et des traductions de l’Iliade et de l’Odyssée.
 SULLY Prud’homme, P.N., stances et Poèmes, Les Solitudes, Les
Vaines Tendresses, Les Destins, La Justice, le Bonheur.
3.2. En Prose
 DUMAS Fils Alexandre (1824 – 1859), romans : Diane de Lys,
L’Affaire Clemenceau, La Dame aux Camélias, le Demi – monde, la
Question d’argent, Le fils naturel, Monsieur Alphonse, Denise,
Francien.
 FLAURIBERT GUSTAVE (1821 – 1880) romans : Madame Bovary,
Salombô, l’éducation sentimentale, Trois contes, la tentation de Saint
Antoine, Bouvard et Pécuchet.
 P. MERIMEE (1803 – 1870), Mateo Falcone, Colomba, Carmen, le
Vénus d’Ile, Tamango.
3.3. Au Théâtre : Une forme particulière de comédie naît au XIXème Siècle :
Le vaudeville. Il s’agit, en général, d’une intrigue amoureuse bâtie sur une série
de quiproquos, de hasards extravagants, de rebondissements inattendus. Les
personnages relèvent le plus souvent d’ « emplois figés » : le cocu, le galant,
l’ingénie, … Le vaudeville témoigne du triomphe de la bourgeoisie prospère du
second Empire (1850 – 1914).
Exemple : LABICHE Eugène, Les Huguenots, La cagnotte, le voyage de
Monsieur Perrichon ; Scribe Eugène (1971 – 1861), Bertrand et Raton, le

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verre d’eau, l’étoile du Nord et la Juive ; Edmond Rostand (1868 – 1918) :


Cyrano de Bergerac (1897), L’Aiglon (1900).
3.4. LE NATURALISME
Vers 1880, les tendances du réalisme s’amplifient pour viser une
investigation scientifique autre la reproduction objective parfaite de la réalité.
On s’attache à la peinture de la nature et ses réalités sans rêver ni l’interpréter :
le roman dont la vérité se fondera désormais sur l’observation somptueuse par
Emile Zola dans son Roman expérimental. Il écrira aussi les Rougon –
Macquart, un cycle de vingt romans dont L’Assommoir, Germinal, Nana, La
Débâche, la Bête – humaine, Thérèse Raquin…et un article de journal
j’accuse.
Ecrivains phares : Daudet Alphonse (1840 – 1897) : Les lettres de mon
moulin, le petit chose, Tartarin de Tarascon, Sapho, L’évangéliste, Jack, les
contes du matin…… et MAUPASSANT Guy de (1850 – 1893), romans : Une
vie, Bel ami, Pierre et Jean, Fort comme la mort, Notre cœur, Contes de la
Bécasse, contes du jour et de la nuit, le Horla, la maison Tellier,
Mademoiselle Fifi, sur l’eau.

3.5. LE SYMBOLISME
Après 1889, le naturalisme s’achève dans la dureté, l’insignifiance et la
grossièreté. Les écrivains français retrouvent le goût de la psychologie, le sens
du mystère et l’instinct de la sympathie. L’influence étrangère (anglaise, russe,
allemande, norvégienne, et italienne) accéléra la dissolution du naturalisme. La
nouvelle période s’appellera « Symbolisme », mot qui convient particulièrement
à la poésie.
Réaction contre le réalisme naturaliste et le formalisme parnassien, contre
l’idéal de l’art, le symbolisme cherche à traduire, en suggérant, les nuances des
impressions subtiles et des états d’âme à demi – conscients (rêves, nostalgie,
angoisse, malaise, béatitude) par la musique et les symboles.
Traduire le moi total dans ses vêtements mêlés, ses perceptions
complexes, ses réactions profondes, Les écrivains redeviennent sensibles aux
souffrances humaines et mettent fin à la cruauté naturaliste. Si les naturalistes et
les parnassiens voient la réalité dans le temps, le symboliste, la voit dans
l’espace. Pour lui, le monde est peuplé de réalités qui sont des symboles qu’il
voit et qui le voient à leur tour. C’est ce rapport poète – symboliste – poète
qu’exprime le symboliste. D’où la tendance de vivre dans le rêve, dans le
subconscient. Et une expression abstraite, hasardeuse et souvent imagée. C’est
Baudelaire qui ouvre cette voie à Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, Régnier,
Verhaeren.
Poètes phares :
 Charles Baudelaire (1821 – 1867) : dont le drame est celui du pécheur
obsédé par le goût du mal et le désir du bien. Classique par la pensée,
romantique par certains de ses thèmes, il est le précurseur du symbolisme.

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Ses œuvres principales sont : Les fleurs du mal, Spleen de Paris,


Salons, Paradis artificiels.
 VERLAINE Paul (1844 – 1896) : Il fréquenta les adeptes du Parnasse et
les bistrots qui causèrent sa ruine et celle de son talent. Ses œuvres
principales sont : Poèmes Saturniens, Romances sans parole, jadis et
naguère, parallèlement, chanson pour elle.
 MALLARME Stéphane (1842 – 1898) : Considéré comme maître par, les
symbolistes, il vît ses « Mardis » (Son littéraire) fréquentés par des
disciplines toujours plus nombreux. Son livre a été déterminant dans
l’évolution de la littérature du 20ème siècle. De son œuvre, retenons :
Hérodiade, Poésie, Proses, Divagations, Coup de dés, ….
 RIMBAUD Arthur (1854 – 1891) : Nourrie de révolte, auréolée de
légendes, revendiquée par le surréalisme. Son œuvre a profondément
influencé la poésie moderne. Citons : Le Bateau Ivre, Une saison en
enfer, Illuminations.
 VERHAEREN Emile (1855-1916) : Naturaliste dans ses premiers
poèmes, Parnassien ensuite proche de V. Hugo par l’allégresse verbale, il
n’est symboliste que par la forme extérieure (Vers libre, jeu musicale du
vers) et l’audace de son vocabulaire insolite. Retenons de son œuvre : Les
visages de la vie, La multiple splendeur, les villes tentaculaires, les
villages Illusoires, Les débâcles,… Malgré la brièveté de la crise
symboliste, ses effets ont duré et influencé les pètes qui ont suivi, tels :
 CLAUDEL Paul (1868-1955) : Il voit dans le symbolisme le moyen idéal
d’expression pour affirmer sa foi catholique et fait du vers libre un verset
biblique dans Cinq grandes orgues, Corona benignitatus,…
 JAMES Francis (1868-1938) : Auteur de Géorgiques Chrétiennes,
Triomphe de la vie.
 PEGUY Charles : Notre patrie, l’Argent, Cahier de la quinzaine,

II. LE XXème SIECLE


1. LE SURREALISME
Dès 1900, De nouvelles tendances apparaissent : Poètes romanciers et
artistes cherchent à exprimer la pensée pure sans recourir à la raison. C’est
l’automatisme de l’expression guidé par l’inconscient. On se propose d’exprimer
le fonctionnement réel de la pensée en dehors de toute préoccupation esthétique
ou morale. Les poètes considèrent le subconscient comme l’unique source
d’inspiration. D’où une nouvelle esthétique basée sur l’incohérence et l’insolite.
La poésie n’obéit plus aux règles. On pratique les vers libérés : mélange des vers
de la longueur différente, suppression ou remplacement de la rime par
l’assonance, strophe comprenant un nombre varié de vers, suppression de la
ponctuation, jeu de mots, rythme de son. C’est la désintégration du langage, la
remise en question et révolte contre la structure des genres traditionnels.
A. IMPORTANCE ET PRINCIPES DU SURREALISME

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Voulant apporter une véritable révolution dans le langage, le surréalisme a


influencé la plupart des poètes du 20ème siècle et la versification française en
général. Ses deux principes fondamentaux sont :
 Lâcher la bride au déroulement inconscient de la pensée, au flot verbal,
s’éloigner de tout ce qui ressemble à l’arrangement en poème. D’où un
certain goût pour les éléments (mots phrases) du langage familier.
 Laisser au hasard le soin d’arranger les mots : plus l’écart entre eux est
grand, plus la puissance du choc et de suggestion ainsi obtenue est
intéressante. Ce principe a permis de redécouvrir un trésor d’images
nouvelles.
 BRETON André parle du surréalisme comme du nouvel espace de la
poésie ; APOLLINAIRE, d’une aventure. Pour d’autres, il est une
renaissance esthétique du XXème siècle.
B. POETES SURREALISTES ET AUTRES POETES
CONTEMPORAINS
Les surréalistes et les critiques contemporains considèrent
LAUTREMONT (1846-1870) comme précurseur pour sa violence parodique et
pour avoir pris ses sujets dans les procédés mêmes de la littérature. Il a laissé
Poésies et les Chants de Maldor.
 APOLLINAIRE Guillaume (1880-1918) : Initiateur du surréalisme,
Alcools, Calligrammes, les Mamelles de Tirésias, l’Esprit nouveau et
les poètes.
 ARAGON Louis (1897-1982) : Le Paysan de Paris, les Beaux
Quartiers, la Semaine Sainte, le Crève-Cœur, les yeux d’Elsa, Œuvres
romanesques croisées,…
 BRETON André (1896-1966) : Fondateur et Théoricien du surréalisme,
Manifeste du surréalisme, Nadja, les Vases Communicants, l’Amour
fou.
 DESNOS Robert (1900-1945) : Corps et Biens.
 ELUARD Paul (1895-1952) : Capitale de la douleur, les yeux fertiles,
Poésie ininterrompue, Poésie et Vérité.
 GIDE André (1871-1945) : Recueils : Charmes, Album des vers
anciens.
 PREVERT Jacques (1900-1977) : Paroles, Spectacle, La pluie et le
beau temps, Choses et autres.
 QUENEAU Raymond (1903-1976) : Si tu t’imagines, Courir les rues,
Battre la campagne, Fendre les flots, Exercices de style.

2. LE DADAISME
Ce terme vide de sens est un néologisme du Roumain Tristan Tzara, le 16
Février 1916 à 18 heures dans un café de Zurich.
Il désigne un mouvement qui se situe entre 1916 et 1924, et qui a laissé
des traces en Allemagne, en Suisse, aux USA et en France. Un mouvement de

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révolte caractérisé par une tendance à l’absurdité, à un renversement ou à une


suppression de toutes les valeurs, dans une anarchie délibérée. C’est la négation
de tout, l’abolition de tout, l’anti-tout. On prétend brouiller les cartes, obscurcir
le jour, éteindre les enthousiasmes, casser les idées sacrées, casser tout ce qui
fait monter les larmes aux yeux.
Pour Tzara, le poème peut être composé de sons (Consonnes, voyelles,
consonnes et voyelles) ou de mots préalablement écrits sur des bouts de papiers,
jetés dans un chapeau et retirés un à un. L’ordre dans lequel on retire ces mots
du Chapeau constitue l’ordonnancement du poème.
Ivres d’absolu, gonflés d’une haine doctrinale qu’ils tournent parfois
contre eux-mêmes, les Dadaïstes ont pour armes le défi, la provocation,
l’insulte.
Bien que le dadaïsme apparaisse comme un fléau artistique et littéraire,
comme l’affirme, entre autres Philippe Soupault, il a contribué à assurer la
libération des esprits. André Breton, Louis Aragon, Paul Eluard et Philippe
Soupault ont participé à ce mouvement.
3. DEPUIS 1940
Les barbaries de la guerre anti-fasciste et ses horreurs vont influer sur la
littérature qui cessera d’être un divertissement pour s’engager dans le grand
drame du temps, la plupart des écrivains devenant des hommes d’action.
On place le drame humain au centre des préoccupations de la littérature,
on s’interroge sur l’existence, sur la vie, selon les principes de l’existentialisme,
un existentialisme qui prend le sens négatif puisque souvent l’échec et la mort
qui se présentent.
Les œuvres qui traduisent le sentiment de l’obscurité de la condition et
de l’existence humaine sont nombreuses. Nous citons précisément celles de :
1° Jean-Paul Sartre (1905-1980) : Des romans : Le Mur ; Chemins de la
liberté ; Nausée ; Le Sursis ; L’âge de l’or ; La Mort dans l’âme ; Les
Mots ; Vérité et Existence(1989) ; Carnet de la drôle guerre (1986) ; Des
pièces de théâtre : Huis clos, les Mouches et Des essais : l’Etre et le Néant. Sa
philosophie connait deux phases :
a) L’existentialisme : Il considère la liberté comme le seul fondement de
« l’être – au- monde », de l’homme et décrit son existence comme un
combat entre cette liberté et son refus d’engagement (prise de parti et
intervention publique dans les problèmes sociaux, économiques,… de son
temps.
b) L’engagement : Il est le comportement authentique de l’homme.
2° Albert CAMUS (1913-1960) : Des écrits : L’étranger, La peste, La Chute,
l’Exil et le Royaume ; Des théâtres : Caligula, les Justes, le Malentendu et
Des essais : Le Mythe de sisyphe, L’homme révolté
3° BEAUVOIR Simone de (1908-1986) : Disciple et compagne de Jean-Paul
Sartre. Elle a appliqué la philosophie Sartrienne au féminisme exigeant l’égalité
de la femme avec l’homme dans tous les domaines : « On ne naît pas femme,

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on le devient », disait-elle. Des romans : L’Invité, les Mandarins, L’Autre, le


Sang des autres ; Des essais : le Deuxième sexe, La longue marche
(Autobiographie en quatre volume), Mémoire d’une jeune fille rangée, La
force de l’âge, La force des choses, Une mort douce et Des théâtres : Les
Boucliers inutiles.

3.1. LA POESIE

En poésie, l’action prévaut plus que le rêve, le poète sent son devoir
d’assumer une fonction politique et le poème exprime la colère de tout un
peuple opprimé par l’ennemi.

Plutôt que d’être une suggestion, la poésie devient une affirmation. C’est
l’apoème le poète est libre dans ses formes et son inspiration ; La poésie n’est
plus rigoureuse : le poète est libre dans ses formes et son inspiration. La poésie
se conçoit oralement et retrouve ses parentés avec la musique.
Les principaux représentants sont : RICHETTE Henri : Poète dans les
Revendications comprenant des Apoèmes, Odes à chacun. Il est dramaturge
dans les Epiphanies, Nucléa et PONGE Francis : Poèmes en prose le Parti pris
des choses, la Rage de l’expression.
3.2. LE ROMAN
C’est l’agonie du roman traditionnel dont les formes semblent inadéquates pour
exprimer les réalités actuelles.
A côté de l’humanisme, on voit le roman descriptif avec pour seul but la
description des objets, des choses. Le roman ne se présente plus comme un
exposé, comme une relation linéaire mais comme une recherche par :
 Un constant Va-et-vient dans le temps
 Une invitation au lecteur à participer à la création de l’œuvre
 Un double mouvement déconcentrant de gommage et de création.
Les principaux représentants de cet antiroman sont :
 ROBBE GRILLET Alain : Les Gommes, le Voyeur, La Jalousie
 BUTOR Michel : Passage de Milan, la Modification, Emploi du temps,
le Génie de Dieu, Répertoire, Mobile, Réseau aérien
 BLANCHOT Maurice : l’Arrêt de mort, le Livre à Venir
 SAMUEL Beckett : Moloy, Watt
 BATAILLE Georges : Le Bleu du Ciel
 DURAS Marguerite : Moderato cantabile, Hiroshima, Mon Amour
 CLAUDE Simon : Le Tricheur, La Corde raide, La Route de Flandre
 NATHALIE Sarraute (1902-1999) : Elle est une Suissesse. Elle a écrit :
Des romans : Tropismes ; Entre la vie et la mort ; Portrait d’un
inconnu ; L’enfance ; Mâtereau ; Des théâtres : Pour un oui ou pour
un non et Des essais : l’Etre de soupçon.
3.3. LE THEATRE

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Les chercheurs du théâtre contemporain portent sur les thèmes mais aussi
et surtout sur l’art scénique. Le metteur en scène propose sa propre relecture du
théâtre classique et joue sur le décor, l’éclairage, le travail des acteurs, fait appel
à la création collective. Ce théâtre contemporain est représenté surtout par :
 ANOUILH Jean (1910-1987) : Antigone, les bals de voleurs, Colombe,
la Valse de toréadors, Roméo et Juliette, L’Alouette, la Grotte,
Becket, le Maître de Santiago, Port-Royal, les mal aimés
 BERNANOS Georges (1888-1948) : Dialogues de Carmélites
 CAMUS Albert : Caligula, le malentendu, les Justes
 CLAUDEL Paul (1868-1955) : Partage de Midi, Soulier de Satin,
l’Annonce faite à Marie
 GIRAUDOUX Jean : Siegfried, la Guerre de Troie n’aura pas lieu, la
Folle de Chaillot, Electre
 MONTHERLANT Henri Million de : Drame de la reine morte,
Malatesta, Don Juan, Fils de personne, Brocéliande, Demain il fera
jour, l’Exil
 ROMAIN Jules : Donogoo, Knock (Deux farces satiriques)
La comédie n’est plus codifiée même si sa visée est plus souvent
satirique ; chaque auteur compose son genre et on voit des genres nouveaux.
Le théâtre de boulevard reprend les règles du Vaudeville. L’intrigue de
ce théâtre de boulevard se construit autour du triangle femme, mari, amant ; et se
déroule dans un milieu bourgeois. Les situations mises en scène sont
généralement conventionnelles. Le dénouement est heureux.
Exemples : ROUSSIN André : La petite hutte, Lorsque l’enfant apparaît ;
Grédy et Barillet : Fleur de Cactus ; GUITRY Sacha : Mon père avait raison ;
COURTELINE Georges : Jean de la lune, la Patate d’Achard Marcel,
Boubou roche, La paix chez soi.
1°) Le théâtre de responsabilités : Il reprend les thèmes tragiques pour mettre
en évidence les problèmes de la liberté de l’homme. Tels Electre de Giraudoux,
les Mouches de Sartre.
2°) Le théâtre absurde met en évidence la désintégration de l’intrigue et du
discours. Seule importe la présence des personnages. C’est l’Anti-théâtre, le
théâtre d’avant-garde. C’est le refus du réalisme. La pièce n’est plus un texte
mais un spectacle qui recrée le mythe profond de l’homme et de la société.
Une satire de la bourgeoisie traditionnelle où les cris, les chants, les
nuances de l’intonation comptent plus que le sens intellectuel des mots, les
gestes, les mouvements de l’ensemble plus que les textes dits. Le thème qui
revient sans cesse est l’obsession de notre néant. Les êtres se réduisent à la
parole ou à la voix.
Un théâtre pessimiste où la présence de l’homme sur la terre semble
dépourvue de tout intérêt, de toute signification et inspire tantôt l’ennui, tantôt le
dégoût, tantôt une angoisse.
Les principaux représentants de ce théâtre sont :

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 ADAMOV Arthur (1908-1970) : Français d’origine Russe, Auteur de


l’Invasion, La Grande et la Petite manœuvre, La Parodie, Tous
contre tous, le Professeur Taranne, le Ping-pong, L’Aveu, les Ames
mortes ;
 IONESCO Eugène (1912- ?) : Cantatrice Chauve, les Chaises, La
leçon, le Rhinocéros, Victimes du devoir, La Jeune femme à marier,
Nouveau locataire ;
 DURAS Marguerite : Les eaux et forêts, le Square, Des journées
entières dans les arbres ;
 SERREAU, Directeur du théâtre à théâtre qui fit connaître Beckett,
Ionesco, Césaire, Kateb, BERNARD Dadié ;
 BECKETT Samuel : En attendant Godot, Fin de partie, Oh ! les beaux
jours, Actes sans paroles, La Dernière bande.
3.4. ROMANCIERS FRANCAIS CONTEMPORAINS
1. ALAIN – FOURNIER (1886-1914) : Le Grand Meaulnes
2. BARRES Maurice (1862-1948) : Un homme libre, la Colline inspirée
3. BERNANOS (1888-1948) : Les Grands cimetières sous la lune,
Imposture, Sous le soleil de Satan, La joie, Journal d’un Curé de
campagne
4. BOURGET Paul (1852-1935) : Cruelle Enigme, le Disciple,
Cosmopolis, Un Divorce, le Démon de midi, Les sens de la mort
5. CELINE Louis Ferdinand (1894-1961) : Bagatelles pour un massacre,
l’école des cadavres, Voyages au bout de la nuit, Mort à crédit
6. COLETTE Sidonie Gabrielle (1873-1954) : Série de Claudine, le Blé en
herbe, le Dialogue de bêtes, la Chatte, Retraite sentimentale, le
Vagabondage, Prisons et Paradis
7. DUHAMEL Georges (1886-1966) : Cycle de Salavin comprenant La
Confession de minuit, Deux hommes, Journal de Salavin, Roman
fleuve la Chronique de Pasquier en dix volumes dont le Notaire de
Havre, le Jardin de bêtes sauvages, La nuit de Saint-Jean, Cécile
parmi nous, La Passion de Joseph Pasquier
8. France Anatole (1844-1924) : Le livre de mon ami, les dieux ont soif
9. GIONO Jean (1895-1970) : Regain, le Hussard sur le toit, L’eau vive,
le Grand troupeau
10. GIDE André (1869-1951) : L’Immoraliste, les nourritures terrestres,
la Poste étroite, Les Caves du Vatican, la Symphonie pastorale, les
Faux monnayeurs, Voyage au Congo, Le retour du Tchad

11.MALRAUX André (1901-1976) : Il cherche dans l’art moyen de lutter


contre la corruption du temps et l’instinct de la mort de l’homme. Ecrivain
engagé, il participa à la guerre d’Espagne et fut Ministre des Affaires
Culturelles (1959-1969). Il a écrit : La voie Royale, La Condition
humaine, L’Espoir, le temps du mépris, les Conquérants, Critiques,

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les voix du silence, L’homme précaire et la littérature


(Autobiographie), Miroir des Limbes
12.LEBLANC Maurice (1864-1941) : Auteur des romans policiers dont
Arsène Lupin, Gentleman Cambrioleur
13.MARTIN DU GARD Roger (1881-1958) : Somme romanesque Les
Thibault en 8 volumes dont les Pénitenciers, la Mort du père, la Belle
saison
14.GIRAUDOUX Jean : Suzanne et le Pacifique, Provinciales
15.MAURIAC François (1885-1970) : le Baiser aux lépreux, le Fleuve du
feu, Thérèse Desqueyroux, le Désert de l’amour, le Nœud de Vipère
16.MISTRAL Frédéric (1830-1914) : Mireille
17.PEGUY Charles (1873-1914) : Œuvres en prose L’Argent, Clio, Notre
jeunesse, Notre Conjoint, Jeanne d’arc, La Tapisserie de Notre-Dame
18.PROUST Marcel (1871-1922) : A la recherche du temps perdu dont A
l’Ombre des jeunes filles en fleurs, Le côté de Guermantes, Sodome et
Gomorrhe, Le Temps retrouvé, Du côté de chez Swann
19.QUENEAU Raymond (1903-1976) : Il collabore à la révolution
surréaliste, fonda et dirigea l’encyclopédie de la Pléiade. Il a écrit : Zazie
dans le métro, Gueule de la pierre, Les derniers jours, Chêne et chien,
Les fleurs bleues, Un rude hiver, Vol d’Icare, On est toujours trop
bon avec les flammes
20.ROLAND Romain (1866-1944) : Romans-fleuves, Jean-Christophe en
10 Volumes et l’Ame enchantée et Le Voyage Intérieur (Une
autobiographie)
21.ROMAIN Jules (1885-1972) : Presque romanesque, les hommes de
bonne volonté en 27 Volumes
22.SAGAN Françoise : Romancière et Dramaturge, Bonjour Tristesse
23.SAINT-EXUPERY Antoine (1900-1944) : Humaniste dont les romans et
les récits symboliques cherchent à définir le sens de l’action et des valeurs
morales dans la société moderne vouée au progrès technique, « Unir les
hommes », tel doit être le but du travail ; C’est cela qui donne un sens. Et
l’homme se découvre en se mesurant devant l’obstacle. Vol de nuit,
Courrier du Sud, Terre des hommes, Pilote de guerre, le Petit Prince,
Citadelle, telles sont ses principales œuvres
24.YOURCENAR Marguerite, de la nationalité française et américaine,
Première femme admise à l’académie française (1903-1987), Mémoire
d’Hadrien, l’œuvre au Noir.

N.B. : Retenons que la liste des auteurs que ce soit pour la littérature Négro-africaine,
littérature Congolaise y compris celle Française, n’est pas exhaustive.

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