COURS Complet Elect2
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COURS
D’ELECTRICITE II
DEPARTEMENT DE PHYSIQUE
2éme ANNEE PREPARATOIRE
0
GUSTAV KIRCHHOFF
Gustav Kirchhoff (1824-1887) fut un étudiant de Gauss. Il enseigna à Berlin, à Breslau, puis
devint professeur de physique à Heidelberg, où il collabora avec Bunsen. Il étendit les
travaux d’Ohm et contribua de façon magistrale à la théorie des circuits, en 1854, grâce aux
lois de Kirchhoff, qui permirent de calculer les courants, tensions, et résistances de circuits
électriques. Il travailla également sur le rayonnement du corps noir et la spectroscopie. Il
termina sa carrière, fortement handicapé, comme titulaire de la chaire de physique
mathématique à Berlin.
1
CHAPITRE 1
La tension aux bornes d'un dipôle représente la différence de potentiel u(t) entre les deux bornes du dipôle. La
tension s'exprime en Volt (V).
A B
Dipôle
u(t) = VA(t)-VB(t)
u(t)
Le courant traversant un dipôle correspond au déplacement de charges électriques sous l'effet du champ
électrique induit par la différence de potentiel aux bornes du dipôle. A tout instant le courant entrant par une
borne d'un dipôle est égal au courant sortant par l'autre borne. L'intensité i(t) de ce courant mesure le débit des
charges électriques qui traversent une section de conducteur :
dq (t )
i (t )
dt
L'intensité s'exprime en Ampère (A). Le courant électrique est une grandeur orientée. Conventionnellement le
sens positif correspond au sens de déplacement des charges positives.
A B
Dipôle
i(t) = iA(t) = iB(t)
i(t)
Il existe deux possibilités pour le choix des sens conventionnels de la tension et du courant. Selon que u et i sont
de même sens ou non nous avons :
u(t)
A B
Dipôle Convention générateur
i(t)
u(t)
A B
Dipôle Convention récepteur
i(t)
2- Lois de Kirchhoff On appelle circuit ou réseau électrique un ensemble de dipôles reliés entre eux par des
fils conducteurs parfaits. Un nœud est un point du circuit relié à deux dipôles ou plus. Une branche de réseau est
la partie de circuit comprise entre deux nœuds. Une maille est un parcours fermé de branches passant au plus
une seule fois par un nœud donné. Gustav Kirchhoff (1824-1887) a énoncé deux lois simples qui sont à la base
de l’étude des courants et des différences de potentiel. S’appuyant sur les principes de conservation de la charge
et de l’énergie, elles simplifient l’étude des circuits électriques.
2
2-1 Loi des nœuds :
En tout nœud d'un circuit, et à tout instant, la somme des courants qui arrivent est égale à la somme des
courants qui sortent. Il s'agit d'une conséquence de la conservation de la charge électrique.
i arrivent i partent
La loi des nœuds peut encore s'écrire sous la forme suivante : En tout nœud d'un réseau la somme algébrique
des courants est nulle.
Le long de toute maille d'un réseau électrique, à tout instant, la somme algébrique des tensions est nulle.
A B
3- Associations de dipôles
On distingue deux types d'association de dipôles. Les dipôles peuvent être connectés en série, ils sont alors tous
traversés par la même intensité. Ils peuvent être connectés en parallèle, ils sont alors tous soumis à la même
tension.
i(t)
Chaque dipôle est traversé par la même intensité et la tension aux bornes du dipôle équivalent est égale à la
somme des tensions partielles :
n
u(t) u (t)
k
k1
3
3-2 Association parallèle u(t)
i1(t)
i2(t)
i(t)
in(t)
Les dipôles sont soumis à la même tension. Le courant total qui traverse l'ensemble des dipôles est égal à la
somme des courants individuels :
n
i (t ) ik (t )
k 1
4- Résistances
La tension aux bornes d'une résistance est donnée par la loi d'Ohm :
i(t)
A B
R
u(t)
i(t) V
Ii GiV
Ri
in(t) RN
4
La quantité G = 1/R est appelée conductance (unité : Siemens (S) ou anciennement mho). La loi des nœuds nous
N N
donne : I I i GiV
i 1 i 1
1 N N 1
Par définition de la conductance équivalente nous avons : G Gi
R i 1 i 1Ri
Un générateur de tension idéal délivre une tension indépendante du courant débité : V A VB cste i . Cette
tension est la force électromotrice (f.e.m.) du générateur.
i A u
E
+ u
E
- i
B u=E
La résistance interne d'un générateur de tension idéal est nulle, ce qui n'est généralement pas le cas pour un
générateur réel. Un générateur réel est modélisé par un générateur idéal en série avec sa résistance interne. En
convention générateur, la caractéristique statique tension-courant du générateur de tension réel devient :
u = e r i.
B u= E – r i
On distingue deux types de source de tension. Une source indépendante, ou autonome, est une source dont la
valeur de la f.e.m. est constante et ne dépend pas du circuit. Une source commandée, contrôlée, ou liée est une
source dont la valeur de la f.e.m. dépend d'une quantité externe à la source, par exemple une tension ou une
intensité du circuit.
Un générateur de courant idéal débite un courant dont l'intensité est indépendante de la tension aux bornes du
générateur : i i s cste u . La figure suivante montre le symbole d'une source de courant idéale et sa
caractéristique courant-tension.
5
i A u
is u
is i
B i = is
La résistance interne d'une source de courant idéale est infinie. Pour un générateur réel on tient compte de sa
résistance interne, en le modélisant par une source idéale de courant en parallèle avec sa résistance interne r.
En convention générateur, la caractéristique statique courant-tension du générateur de courant réel est donc :
u
i is
i A u r
is r u
is i
B
u
i is
r
Comme pour les sources de tension on distingue les sources de courant indépendantes et les sources de courant
commandées qui dépendent d'une grandeur électrique du circuit.
Des éléments sont connectés en série lorsqu'ils sont traversés par le même courant. Cas le plus simple: 2
résistances et une source tension indépendante.
I R1
Il est évident que i traverse R1 et R2, alors :
V1
V V2 R2 V V1 V2 avec V1 R1 I et V2 R2 I
V
Ce qui donne : I
R1 R2
Enfin, on obtient :
R1
V1 V
R1 R2
R2
V2 V
R1 R2
Cela illustre le principe de division des tensions de 2 résistances montées en série. Une tension plus élevée
apparaît aux bornes de la résistance de valeur plus forte. La tension se divise en proportion directe des
résistances.
6
6-2 Règle du diviseur de courant
Des éléments sont connectés en parallèle si on retrouve la même tension aux bornes de chacun.
Donc, le courant est divisé en proportion inverse des résistances, c’est la règle du diviseur de courant.
Pour des circuits plus compliqués, on a besoin de méthodes d'analyse plus rigoureuses, résolutions de systèmes
d'équations multiples. Ces méthodes sont basées sur:
Note: Un noeud est un point de connexion de 2 ou plusieurs éléments de circuit incluant les conducteurs parfaits
qui y sont rattachés
On sait qu'un réseau composé de b branches et n noeuds se décompose en b-(n-1) mailles indépendantes. Nous
allons montrer sur un exemple comment la représentation matricielle peut être mise en oeuvre en appliquant
quelques règles très simples.
Soit le circuit suivant, comprenant 3 branches et 2 noeuds. Il suffit de trouver 3-(2-1)=2 mailles pour trouver
les courants dans les 3 branches.
I1 I3 I2 R2
R1 R3
E1 α β E2
On définit Jα et Jβ les courants des 2 mailles α et β, que l'on a pris soin d'orienter dans le même sens (sens
trigonométrique, ou sens inverse, mais le même) . Les courants de branche sont alors :
I1 = - Jα
I2 = Jβ
I3 = Jβ - Jα
7
(α) - R3 I3 - R1 I1 - (- E1) = 0
(β) R3 I3 + R2 I2 - E2 = 0
Remplaçons les courants de branche (I1, I2, I3) par leur expression en fonction des courants de maille (Jα , Jβ) :
R3 R1 R3 J E1
X
R3 R3 R2 J E 2
L'examen du système des équations permet d'énoncer des règles qui facilitent son écriture systématique, quel
que soit le nombre de mailles (il y a autant d'équations que de mailles, ce qui conduit toujours à une matrice
carrée).
Règle I :
Le tableau des membres de gauche est symétrique, ses coefficients ne dépendent que des résistances des
branches.
Règle II :
Les coefficients diagonaux sont positifs, ils sont constitués par la somme des résistances situées sur la
maille.
Règle III :
Les coefficients non diagonaux sont égaux aux résistances communes aux deux mailles, affectées d'un
signe plus si les sens des deux mailles sont les mêmes dans la branche commune et d'un signe moins si
les sens des deux mailles sont opposés dans la branche commune.
Règle IV :
Le terme de droite de chaque équation est constitué de la somme des fém situées sur la maille, comptées
positivement si le sens de maille, correspond au sens de débit normal du générateur (de - vers +),
comptées négativement dans le cas contraire.
Un nœud est la partie d’un réseau commune à trois ou plusieurs éléments de circuit. Lorsque trois éléments ou
plus ont un point commun le nœud qui en résulte est appelé nœud principal ou jonction. Ainsi, dans la figure ci-
dessous, les nœuds 1, 2 et 3 sont des nœuds principaux. La tension correspondant à un nœud est la différence de
potentiel entre un nœud donnée et un nœud particulier appelé nœud de référence. Pour le circuit, nous avons
choisi le nœud 3 comme nœud de référence.
8
R1 1 R4 2 R2
VA R3 V1 R5 V2 VB
La méthode des nœuds consiste à déterminer les différences de potentiel entre tous les nœuds principaux et le
nœud de référence. En appliquant la loi des nœuds aux deux jonctions 1 et 2 nous obtenons deux équations à
deux inconnues V1 et V2. Supposons que les courants dans les branches quittent le nœud (courants sortants),
alors comme la somme des courants issus d’un nœud est nulle, nous pouvons écrire :
Au nœud 1 :
R1 1 R4 2
VA R3 V1
V1 V A V1 V1 V2
0 (1)
R1 R3 R4
En écrivant la relation (1), nous avons fait un choix arbitraire de la direction des courants.
Procédons de la même manière pour le nœud 2, nous obtenons alors l’équation (2) :
1 R4 2 R2
R5 V2 VB
V2 V1 V2 V2 V B
0 (2)
R4 R5 R2
En réarrangeant les termes dans les relations (1) et (2) nous arrivons au système d’équations :
9
1 1 1 1 V
( ) V1 ( ) V2 A
R1 R3 R4 R4 R1
1 1 1 1 V
( ) V2 ( ) V2 B
R4 R2 R4 R5 R2
(Y1 Y3 Y4 ) V1 Y4 V2 Y1 V A
Y4 V1 (Y2 Y4 Y5 ) V2 Y2 VB
Y1 Y3 Y4 Y4 V1 I1
I1 Y1 V A
X avec I 2 Y2 VB
Y4 Y2 Y4 Y5 V2 I 2
L'examen du système des équations permet d'énoncer des règles qui facilitent son écriture systématique, quel
que soit le nombre de noeuds (il y a autant d'équations que le nombre de nœuds moins un, ce qui conduit
toujours à une matrice carrée).
L’étude d’un réseau à trois nœuds principaux exige deux équations. De façon générale celles-ci peuvent
s’écrire :
Yii est appelée admittance propre du noeud ‘’i’’ et est donnée par la somme de toutes les admittances connectées
au nœud ‘’i’’.
Yij est l’admittance mutuelle entre les nœuds ‘’i’’ et ‘’j’’ et est donnée par la somme de toutes les admittances
reliant le nœud ‘’i’’ au nœud ‘’j’’. Toutes les admittances mutuelles sont affectées d’un signe négatif. On peut
remarquer que Yij=Yji.
‘’Ii ‘’ est la somme de tous les courants au nœud ‘’i’’. Un courant entrant dans un nœud est affecté d’un signe
positif alors qu’un courant qui en sort a le signe contraire.
10
CHAPITRE 2
Une grandeur physique (courant, tension, etc.) est dite périodique si elle reprend identiquement la même valeur
à intervalles de temps égaux.
1
F
T
1
Valeur moyenne I0 : I 0 i (t ) dt . La valeur moyenne d'un courant périodique est égale à l'intensité du
T
0
courant continu qui fournirait la même charge (q = I0 T) pendant une période.
1 2
Valeur efficace Ieff : I eff i (t ) dt
T
0
Si nous comparons à l'énergie dissipée par effet Joule dans une résistance pendant une période :
W joule R i 2 (t ) dt R I eff
2
T
0
Nous observons que la valeur efficace d'un courant périodique est l'intensité d'un courant continu qui fournirait
dans une résistance le même effet Joule pendant une période.
On parle de régime permanent sinusoïdal lorsque l'évolution temporelle des signaux correspond à des
sinusoïdes. La forme générale d'un signal sinusoïdal est donc:
i (t ) I sin(t )
i(t)
11
Rappelons quelques définitions :
t
Phase instantanée : Période : T
2
Phase à l'origine ou 1 2
Fréquence : f
déphasage : T
Pulsation :
T
I
I0
T sin(t ) dt 0
0
T T
I2 I2 1 coos[2(t )] I2 I
sin 2 (t ) dt dt I eff
2
I eff
T T 2 2 2
0 0
Pour faciliter les calculs il est possible de faire appel à deux représentations des grandeurs sinusoïdales. Ces
deux représentations consistent à associer à une grandeur sinusoïdale un vecteur tournant dans un plan. La
projection de ce vecteur sur un des deux axes peut alors donner accès à la grandeur considérée. La
représentation peut être graphique, il s'agit de la représentation de Fresnel. Elle peut être analytique. En effet à
tout vecteur on peut associer un nombre complexe dont la partie réelle est égale à une composante de ce vecteur
et la partie imaginaire à l'autre composante dans un repère orthonormé.
A toute fonction sinusoïdale d'amplitude a et de phase instantanée t nous pouvons faire correspondre un
nombre complexe défini par :
j (t ) j j t
y (t ) a [cos(t ) j sin(t )] a e ae e
Pour simplifier les calculs, on associe à la grandeur sinusoïdale i (t ) I sin( t ) , la grandeur complexe
suivante :
I I eff e j ( A jB ) I eff [cos( ) j sin( )] I eff L qui correspondent respectivement aux écritures :
exponentielle, rectangulaire, trigonométrique et polaire.
4- Impédances complexes
On appelle impédance d'un dipôle linéaire passif (résistance, capacité ou self) la grandeur complexe Z(j) qui
relie dans la représentation complexe la différence de potentiel au courant :
U
Z ( j )
I
12
1 R jX
et son inverse : Y 2
G jB Y e j
Z Z
u (t ) V A (t ) V B (t ) R i (t )
i(t) En notation complexe :
A B U RI
R Alors
Z R ( j ) R
u(t)
13
5- Notation complexe et lois de bases
Grâce à la notation complexe toutes les lois de base (nœuds, mailles, association en série, association en
parallèle, etc.) qui ont été obtenues pour les réseaux de résistances en régime continu restent valables en régime
permanent sinusoïdal, les impédances jouant le rôle des résistances. C'est-à-dire qu'il est possible d'écrire les
équations régissant l'étude d'un circuit sans passer par les équations différentielles.
R L
I
1
Z e Z R Z L Z C R j ( L )
U C C
Exemple 2 : Un circuit série avec R=10 Ω et C=40 μF est alimenté par une tension v(t ) 500 cos(2500t 20) .
Calculer le courant i(t) circulant dans le circuit.
1 1
On a X c 10 et l’impédance complexe est : Z 10 j10 10 2 45 . La tension
C 2500 4010 6
appliquée peut se mettre sous la forme : V 500 2 20 V .
On en déduit :
V 500 2 20
I 25 25 A
Z 10 2 45
Alors :
i (t ) 25 2 cos(2500t 25) A
Exemple3
En utilisant la méthode des nœuds, écrire sous forme matricielle les équations aux nœuds du circuit suivant.
10 Ω 1 j2Ω 2Ω 2
j5 Ω 3Ω 5Ω
50 V ~
1045 V ~ -j4 Ω
1 1 1 1 V1
10 j 5 2 j 2 ( 50 10 45
2 j 2) 10
j5
( 1 ) 1 1 1
0
2 j2 5 3 j 4 2 j 2
V2
14
CHAPITRE 3
But: remplacer un circuit complexe par un circuit composé d’une source de tension et une impédance.
1-1 Enoncé du théorème : Tout réseau électrique, actif et linéaire, présentant des bornes de sortie A et B est
équivalent à un source de tension unique, notée ETH, branchée en série avec une impédance unique, notée ZTH.
1-2 Procédure
1-3 Exemple1
A
R1= 1 kΩ
E= 5V R2 = 1kΩ RL
15
1-3-1 Calcul de ETH :
ETH est égale à la tension UAB lorsque le montage fonctionne à vide, c'est à dire la charge est déconnectée.
A
R1= 1 kΩ
E= 5V R2 = 1kΩ ETH
R2
Ce qui donne : ETH E 2.5 Volts
R1 R2
La résistance RTH est la résistance équivalente au montage entre A et B. Pour le calcul, la charge doit être
déconnectée et la source de tension, court-circuitée.
I1 A I
I2
R1= 1 kΩ
R2 = 1kΩ V
La résistance équivalente au montage entre A et B, s’écrit comme étant le rapport d’une tension V, branchée
entre A et B, sur le courant consommé par le circuit :
V
RTH R AB
I
Sachant que :
V R2 I 2 R1 I 1 et I I1 I 2 , alors :
R2
I1 I ce qui donne
R1 R2
V R R
RTH 1 2 R1 R2 0.5 k
I R1 R2
16
1-4 Exemple 2
I 1045 V 5Ω A
3Ω 200 V
ETH est égale à la tension UAB lorsque le montage fonctionne à vide, c'est à dire la charge est déconnectée.
20 0
I 1.4717.1 A
10 3 j 4
La chute de tension dans la résistance de 10 Ω est alors égale à V10 I (10) 14.717.1 V
Alors la tension ETH vaut : ETH U AB 20 0 10 45 14.717.1 11.39 264.4 V
L’impédance ZTH est l’impédance équivalente au montage entre A et B. Pour le calcul, la charge doit être
déconnectée et les sources de tension, court-circuitées.
5Ω A
3Ω
-j4Ω 10Ω
10(3 j 4)
Z TH 5 (7.97 j12.16)
10 3 j 4
17
2- Méthode du théorème de Norton
But: remplacer un circuit complexe par un circuit composé d’une source de courant et une impédance.
2-1 Enoncé du théorème : Tout réseau électrique, actif et linéaire, présentant des bornes de sortie A et B est
équivalent à une source de courant unique, notée IN, branchée en parallèle avec une impédance unique, notée
ZN.
2-2 Procédure
2-3 Exemple
Déterminer le circuit équivalent de Norton pour le réseau actif suivant.
5Ω j5Ω
A
3Ω
100 V
j4Ω
B
2-3 -1 Calcul de IN
En établissant un court- circuit entre les bornes A et B, comme le montre la figure ci- dessous, on peut
déterminer l’impédance totale vue par la source de 100 V .
18
(3 j 4) j 5
Z eq 5 (5.83 j 2.5) 6.35 23.2 5Ω j5Ω
3 j 4 j5 A
Le courant IT peut alors s’écrire : IT
100 100
IT 1.57523.2 A 3Ω IN
Z eq 6 .35 23.2
100 V
Et on en déduit le courant de Norton :
j4Ω
3 j4 553.1 B
I N IT ( 1.575 23.2 ( ) 0.83 41.65 A
3 j 4 j 5) 3 j9
2-3-2 Calcul de ZN
L’impédance ZN est l’impédance équivalente au montage entre A et B. Pour le calcul, la charge doit être
déconnectée et les sources de tension, court-circuitées.
5Ω j5Ω
A
5(3 j 4)
3Ω Z N j5 (2.5 j 6.25)
5 3 j4
j4Ω
B
3-Équivalence Thévenin-Norton.
On rappelle que deux dipôles son équivalents si, soumis à la même tension, ils sont parcourus par des courants
identiques. Montrons qu'en se basant sur un modèle de Thévenin, on peut obtenir un modèle de Norton.
A
On peut écrire lorsque ce dipôle est connecté à une charge :
ZTH U AB ETH Z TH I .
ETH
ETH En court circuitant les deux points A et B, on a : I cc
Z TH
On peut donc écrire : U AB Z TH ( I CC I )
B
Ce qui correspond au modèle " de Norton " (Icc : correspond au " courant de court-circuit " du dipôle AB). On
peut remarquer que l’élément passif a la même impédance que pour le modèle de Thévenin.
19
Alors, on en déduit le principe suivant :
ZTH ETH
IN et
ETH IN ZN Z TH
Z TH Z N
B B
4- Cas des circuits comportant des sources liées.
On peut toujours déterminer la f.e.m. de Thévenin en calculant la tension à vide aux bornes du dipôle ou la
source de courant de Norton en calculant le courant de court-circuit. Par contre, pour déterminer l'impédance
interne, il n'est plus possible de rendre le dipôle passif. Il y a deux méthodes possibles :
La méthode de Thévenin.
La méthode de marche à vide et de court-circuit.
Pour calculer l'impédance interne du dipôle AB, on annule les sources indépendantes, mais on conserve les
sources liées et on place une source de tension VS aux bornes de sortie. On exprime alors le courant IS fourni
par VS L'impédance interne se calcule par le rapport VS/IS .
On détermine la f.e.m. de Thévenin en calculant la tension à vide UAB0 puis le courant de Norton en calculant le
courant de court-circuit ICC ; on en déduit l'impédance interne en calculant le rapport UAB0/ICC. Cette méthode
est toujours valable.
5- Méthode de Superposition
La méthode de superposition est utilisée lorsque plusieurs générateurs alimentent un même montage.
Enoncé du théorème
La tension entre deux points A et B d'un circuit linéaire est la somme algébrique des tensions que produiraient
entre A et B chaque générateur du circuit, les autres étant remplacés par leur résistance interne.
Exemple
On cherche à déterminer la tension UAB du montage suivant. Dans le montage les résistances R1 = R2 = R3 =
1kΩ.
R1 A R2
B
20
a. On court circuite E2 :
Le générateur E2 est remplacé par une résistance nulle. Les deux résistances R2 et R3 sont alors en parallèle,
leur équivalent est une résistance R = 500 Ω.
R1 A R2
B
En appliquant la règle du diviseur de tension on obtient la valeur de UAB2 :
E1 R
U AB2 2 Volts
R R1
b. On court circuite E1 :
Le générateur E1 est à son tour court circuitée. Les deux résistances R1 et R3 sont alors en parallèle, leur
équivalent est une résistance R = 500 Ω.
R1 A R2
B
E2 R
La tension UAB1 est alors égale à : U AB1 3Volts
R R2
c. Synthèse :
La tension UAB du circuit étudié est la somme des deux tensions partielles, soit :
21
6- Transformation Y : théorème de Kennely.
Ce théorème permet de déterminer les éléments d’un schéma équivalent « triangle » à partir d’un schéma donné
sous une forme étoile.
A Z1 Z2 B ZC
A B
Z3 ZB ZA
C
C
Il ne s’agit donc ici, qu’une étape du calcul permettant d’obtenir la transformation inverse :
ZC ( Z A Z B ) Z ( Z ZC ) Z ( Z A ZC )
Z1 Z 2 ; Z2 Z3 A B et Z 3 Z 1 B
Z A Z B ZC Z A Z B ZC Z A Z B ZC
Z AZ B Z B ZC ZC Z A
En écrivant la demie-somme : Z 1 Z 2 Z 3
Z A Z B ZC
ce qui permet d’en déduire, en faisant les différences :
Z B ZC Z AZC Z AZ B
Z1 ; Z2 et Z 3
Z A Z B ZC Z A Z B ZC Z A Z B ZC
Z1 Z2
ZB ZA
Z3
22
CHAPITRE 4
LA RESONANCE SERIE
ET LA RESONANCE PARALLELE
1- Introduction
On dit qu’un circuit est en résonance lorsque la tension appliquée V et le courant résultant I sont en
phase. Par conséquent, l’impédance complexe équivalente d’un circuit à la résonance est une résistance pure R.
Par ailleurs, comme V et I sont en phase à la résonance, la puissance transmise à la charge est
maximale.
2- La résonance série
1
Z R j( L ) R jX
C
R L C
Le circuit entre en résonance pour X=0, c'est-à-dire pour
1 1
L ou encore pour 0 . La fréquence de
C LC
Figure 1 : Circuit RLC série résonance est alors donnée par :
1 1
f0 Hz
2 LC
Sur la figure 2 ci-dessous, la valeur absolue de Z, ainsi que ces trois composantes R, XL et XC sont représentés
en fonction de ω.
Admittance
Impédance
R faible
Z XL=Lω
ω0 R élevée
0
ω ω0 ω
Xc=1/Cω
23
°
90°
R faible
R élevée
0 ω0 ω
-90°
Le circuit de la figure 3, qui comporte trois éléments purs R, L et C montés parallèle, représente un cas idéal. Il
est cependant intéressant d’étudier les caractéristiques d’un tel circuit dans le cadre général des circuits
résonants. Ce circuit parallèle idéal peut être comparé au circuit série étudié précédemment et une dualité peut
être établie entre ces deux circuits.
Y G -jBL jBC
24
1 1
L’admittance des trois éléments est Y G j( C ) G jB où B B L BC , BC C et B L
L L
1 1
Le circuit est en résonance pour B=0 c'est-à-dire pour C ou 0 ; comme pour le circuit
L LC
RLC série la fréquence de résonance est donnée par :
1 1
f0 Hz
2 LC
Sur les figures 4.a et 4.b ci-dessous, le module de Y ainsi que ces trois composantes G, BC et BL sont représentés
en fonction de ω. Pour ω = ω0 , les susceptances inductives et capacitives sont égales et par conséquent Y G .
Nous voyons ainsi qu’à la résonance l’admittance Y est minimale et le courant I V .Y atteint sa valeur
minimale.
Impédance
Admittance
R élevée
Y BC=Cω
ω0 R faible
0
ω ω0 ω
BL=1/Lω
°
90°
R faible
R élevée
0 ω0 ω
-90°
25
4- La résonance parallèle. Cas d’un circuit à deux branches.
L’admittance Y du circuit parallèle à deux branches de la figure 5 est égale à la somme des admittances de
chacune des branches.
RL RC
Y
L C
1 1
Y YL YC
R L jX L RC jX C
RL RC XC XL
( ) j( )
R L2
X L2
RC2 X C2 X L2 RC2 X C2 R L2
Le circuit est en résonance lorsque l’admittance complexe est réelle. Nous avons alors :
XC XL 1 1
et ( R L2 02 L2 ) 0 L( RC2 ).
RC2 X C2 RL2 X L2 0 C 02 C 2
Chacune des grandeurs de la relation ci-dessus peut être ajustée pour obtenir la résonance. En tirant ω0, nous
obtenons :
L
R L2
1 C
0
LC 2 L
RC
C
Nous constatons que la fréquence de résonance ω0 pour ce circuit parallèle à deux branches diffère de celle
L
RL2
trouvée pour le circuit idéal avec R, L et C en parallèle d’un facteur C .
2 L
RC
C
Le coefficient de surtension ou de qualité pour les bobines, les capacités et les circuits est défini par la relation
suivante :
Valeur max imale de l' energie stockée
Q 2
énergie dissipée par période
L’énergie dissipée par période dans les circuits de la figure 6 et de la figure 7 est donnée par le produit de la
I 1
puissance dans la résistance ( max ) 2 R et la période T .
2 f
1 2
Dans le circuit RL série de la figure 6, l’énergie maximale stockée est LI max , il en découle :
2
26
1 2 R L
LI max
2 2 f L L
Q 2 2
I max 1 R R
( )R( )
2 f Figure 6 : Circuit série RL
2
1 I max
2 2C 1
Q 2
1 2
I max RC
)R( )(
2 f
L’énergie stockée dans un circuit RLC en résonance est constante. En effet, lorsque la tension aux bornes de la
1 2 1 2
capacité est maximale le courant dans l’inductance est nul, et vice versa ; par conséquent C Vmax L I max
2 2
L 0 1
Alors : Q0
R R C 0
Dans le circuit RLC série, la représentation du courant en fonction de la fréquence a une allure analogue à la
représentation de l’admittance en fonction de la fréquence (figure 2.a). La figure 8 représente le courant dans
un circuit RLC série en fonction de ω ou de f (après changement d’échelle). Le courant prend une valeur
I
maximale I0 en f0.On a également représenté les points où le courant prend une valeur égale à 0 0.,707 I 0 ;
2
les fréquences correspondantes sont f1 et f2 .
I0
0,707 I0
B.P
ω1 ω0 ω2 ω
f1 f0 f2 Hz
La puissance fournie au circuit est R I 2 , et en I=0,707I0 cette puissance est égale à la moitié de celle délivrée
au circuit en f0. Les points correspondants à f1 et f2 sont des points à ‘’puissance moitié’’ et correspondent
respectivement à la fréquence de coupure inférieure et à la fréquence de coupure supérieure. La distanec entre
ces deux points mesurée en Hz est appelée Bande Passante du circuit (B.P).
27
0 f0 f
Q0 0
2 1 f 2 f 1 B.P
La fréquence de résonance f0 est la moyenne géométrique de f1 et f2 0 1 2 et f0 f1 f 2
Le circuit parallèle à trois branches de la figure 9 emmagasine à la résonance une quantité d’énergie constante.
Lorsque le courant dans l’inductance est maximal, la tension aux bornes de la capacité est nulle et
1 2 1 2 R
réciproquement ; par conséquent on a C Vmax L I max et Q0 R C 0
2 2 L 0
R jLω 1/(jωC)
28
CHAPITRE 5
Lors de l'étude des dipôles électriques, nous avons situé leur rôle et leur utilisation. C'est ainsi que souvent, deux
dipôles sont fermés l'un sur l'autre pour pouvoir véhiculer et transformer une énergie disponible (électrique) en
une énergie utile (thermique, mécanique, optique, électrique,...).
Dans ces conditions (Figure 1), l'un des deux dipôles est générateur (D1) alors que l'autre est récepteur (D2).
I1 I2
V1 V2
D1 D2
Pour que ces deux dipôles puissent être fermés l'un sur l'autre, il faut que les conditions de leur fonctionnement
puissent être adaptées
Exemple
C'est ainsi qu'au cas où D1 est constitué par une prise électrique alimentée par un réseau alternatif de tension
nominale 220V efficace et que D2 soit un fer à repasser dont la tension alternative nominale de fonctionnement,
telle qu'elle est indiquée sur sa plaque signalétique, est de 110V efficace, le couplage direct de ces deux dipôles
ne peut s'effectuer sans risque (détérioration du matériel, atteinte à la sécurité de l'installation électrique,...).
Pour pouvoir exploiter sans dégâts cette énergie électrique disponible et la transformer en une énergie
calorifique utile, il faut utiliser un transformateur abaisseur de tension permettant d'adapter les conditions
d'exploitation du réseau électrique (220 V~) à celle du fer à repasser (110 V~). Ce transformateur, possédant
quatre pôles, est un quadripôle électrique
2-Définition
Un quadripôle électrique est un circuit ayant deux pôles d'entrée et deux autres de sortie. Comme pour un
dipôle, on associe à chaque paire de pôles d'une part deux grandeurs électriques (tension et courant) et d'autre
part une équation. Puisque nous avons deux paires de pôles (quatre pôles), le quadripôle est alors décrit par
deux équations régissant quatre grandeurs électriques (deux courants d'entrée et de sortie ; deux tensions
d'entrée et de sortie). (figure 2)
29
I1 I2 I1 I2
V1 V2 V1 V2
D1 Q D2 Q
I’1 I’2
C'est ainsi qu'un quadripôle Q est caractérisé par deux grandeurs d'entrée (I1, V1) et deux autres de sortie (I2,
V2) reliées par deux équations :
f ( I 1 ,V1 , I 2 ,V2 ) 0
g ( I 1 ,V1 , I 2 ,V2 ) 0
Remarque 1 :
On ne s'intéressera qu'aux quadripôles tel que le courant qui entre par une borne d'un côté (entrée ou sortie),
en sort par l'autre borne du même côté :
I 1 I'1
I 2 I' 2
Remarque 2 :
Les grandeurs électriques étant algébriques, leur sens est arbitraire. C'est ainsi que le sens d'un courant donné
(I1 ou I2) peut être rentrant ou sortant.
3-Quadripôle linéaire
Comme le principal rôle d'un quadripôle est d'assurer une adaptabilité des conditions de fonctionnement d'un
dipôle générateur à un dipôle récepteur d'une part et que le cas des structures linéaires présente un intérêt
particulier d'autre part, on étudiera dans ce qui suit les quadripôles linéaires et passifs ne contenant que des
éléments passifs linéaires (R, L, C).
Un tel quadripôle Q est régi par deux équations linéaires pouvant être mises sous la forme :
V1 Z 11 I 1 Z 12 I 2
V2 Z 21 I 1 Z 22 I 2
Les grandeurs électriques V1 , I1 , V2 et I2 ainsi que les coefficients Zij (i = (1,2) ; j = (1,2)) seront considérées
comme grandeurs opérationnelles dépendant de la pulsation . Les sens de I1 et I2 sont choisis ici rentrants.
Les coefficients Zij représentant des rapports entre une tension et un courant sont assimilables à des impédances.
Les équations sont alors les équations impédances du quadripôle Q. Ces équations peuvent s'écrire sous forme
matricielle :
V1 Z 11 Z 12 I 1
V Z Z 22 I 2
2 21
30
Z 11 Z 12
La matrice Z est la matrice impédance du quadripôle Q.
21 Z 22
Remarque :
Au cas où on changerait le sens d'une grandeur électrique (I2 par exemple), il y a lieu de changer son signe. Les
équations précédentes deviennent alors :
V1 Z 11 I 1 Z 12 I 2
V2 Z 21 I 1 Z 22 I 2
I1 I2 I1 I2
V1 V2 V1 V2
Q Q
En conservant la même forme d'écriture, la matrice impédance Z ' devient en fonction des éléments de la
matrice correspondant à l'autre sens de courant :
Z 12
Z'
Z'11 Z'12 Z 11
Z' 21 Z' 22 Z 21 Z 22
4- Quadripôle Réciproque
On traitera le cas des quadripôles réciproques. En appliquant le théorème de réciprocité aux circuits de la
figure 4 et en égalisant les courants des deux cas a/ et b/ , on :
a/ V1 = E , V2 = 0
E Z 11 I 1 Z 12 I 2
0 Z 21 I 1 Z 22 I 2
De la deuxième équation on exprime d'abord I1 en fonction de I2 qu'on remplace ensuite dans la première
équation et on tire :
Z 21 E
I2 I
Z 12 Z 21 Z 11 Z 22
b/ V1 = 0 , V2 = E
0 Z 11 I 1 Z 12 I 2
E Z 21 I 1 Z 22 I 2
31
De la première équation on exprime d'abord I2 en fonction de I1 qu'on remplace ensuite dans la deuxième
équation et on tire :
Z 12 E
I1 I
Z 12 Z 21 Z 11 Z 22
Z 12 Z 21
I1 I2=I
+
V1 V2=0
E Q
I1 =I I2
V1 =0 Q V2 E
En introduction du présent chapitre, nous avons souligné le rôle principal d'un quadripôle Q consistant à
adapter les conditions de fonctionnement d'un dipôle générateur DG et d'un dipôle récepteur DR destinés à être
connectés l'un à l'autre.
On supposera que toutes les structures sont linéaires. C'est ainsi que :
Z
Z 11 Z 12
Z 21 Z 22
Le dipôle générateur DG voit de ses deux bornes un dipôle Deq constitué par le quadripôle Q fermé sur le
dipôle récepteur DR (Fig.5). Le dipôle Deq étant passif (puisque Q et DR le sont), il peut être représenté par une
impédance Ze qui dépend de Zu et des Zij .
32
DG Deq
Figure 5
Ze est appelée impédance d'entrée du quadripôle Q fermé sur DR puisqu'elle représente l'impédance équivalente
vue des bornes d'entrée de Q.
V1
Pour calculer, Z e , on écrit les équations de Q et de DR. On a alors :
I1
V1 Z 11 I 1 Z 12 I 2
Pour le quadripôle Q
V2 Z 21 I 1 Z 22 I 2
Z 12 Z 21
V1 ( Z 11 )I 1
Z u Z 22
Z 12 Z 21 Z 122
Z e ( Z 11 ) ( Z 11 )
Z u Z 22 Z u Z 22
Le dipôle récepteur DR situé à la sortie de Q est alimenté par ses bornes par un dipôle Ds actif constitué par le
quadripôle Q alimenté par le dipôle générateur DG (Fig.6). Puisque DG et Q sont supposés être linéaires, Ds
peut être représenté par un dipôle de Thévenin équivalent (ETh, ZTh). ZTh est appelée impédance de sortie Zs de Q
alimenté par DG.
33
Figure 6
Pour calculer les éléments de Ds (ETh, ZTh), il suffit d'adjoindre aux équations de Q, celle de DG et d'éliminer de
ces trois équations V1 et I1.
V1 Z 11 I 1 Z 12 I 2
Pour le quadripôle Q
V2 Z 21 I 1 Z 22 I 2
On trouve :
Z 21 Z Z
V2 E g ( Z 22 12 21 )I 2
Z 11 Z g Z g Z 11
Z 21
ETh E g A0 E g
Z 11 Z g
Z 12 Z 21 Z 122
Z Th Z s ( Z 22 ) ( Z 22 )
Z 11 Z g Z 11 Z g
ETh
A0 est le gain en tension à vide du dipôle Ds
Eg
34
6- Signification physique des paramètres Zij
I1 I2 I2 I1
A A’ A’ A
V1 V2 V2 V1
Q Q
B B’ B’ B
V1 Z 11 I 1 Z 12 I 2
V2 Z 21 I 1 Z 22 I 2
Afin de donner une signification physique aux paramètres du quadripôle Q, nous nous placerons dans des
conditions particulières de fonctionnement.
a- sortie ouverte : I2 = 0
V1 Z 11 I 1
Les équations du quadripôle de la figure 7.a deviennent:
V2 Z 21 I 1
Z11 peut être assimilée à l'impédance d'entrée de Q quand sa sortie est ouverte: Z 11 Z e0
V2
Z 21 peut être assimilée à l'impédance de transfert de Q quand sa sortie est ouverte.
I1
V2 Z 22 I 2
Les équations du quadripôle de la figure. 7 b/ deviennent :
V1 Z 12 I 2
Z22 peut être assimilée à l'impédance d'entrée du quadripôle inversé quand sa sortie est ouverte:
Z22 = Zei0
V
Z 12 1 peut être assimilée à l'impédance de transfert du quadripôle inversé quand sa sortie est
I2
ouverte.
35
c- sortie en court circuit : V2 = 0
V1 Z 11 I 1 Z 12 I 2
0 Z 21 I 1 Z 22 I 2
Z 12 Z 21
V1 ( Z 11 )I 1
Z u Z 22
Pour un quadripôle réciproque (Z12 = Z21), son impédance d'entrée, lorsque sa sortie est en court circuit, est
alors :
Z 122
Z ecc ( Z 11 )
Z 22
Nous pouvons ainsi déterminer les coefficients Zij de la matrice impédance par deux essais à vide (du
quadripôle et du quadripôle inversé) et un essai en court circuit. Ces coefficients sont donnés par :
Z 11 Z e0
Z 22 Z ei0
Z 122 Z ei0 ( Z e0 Z ecc )
7. Exemples de quadripôles
Pour déterminer les coefficients Zij du quadripôle en " T " (Fig.8), nous exploiterons leurs propriétés physiques
indiquées ci-haut :
I1 I2
Z1 Z2
V1 Z3 V2
I2=0
V1 ( Z 1 Z 3 )I 1
V2 Z 3 I 1
36
D’où Z 11 Z 1 Z 3 et Z 12 Z 3
I1 = 0 (quadripôle inversé) :
V2 ( Z 2 Z 3 )I 2
V1 Z 3 I 2
D’où Z 22 Z 2 Z 3 et Z 21 Z 3
Z1 Z 3
Z
Z3
Z 3 Z 2 Z 3
Nous déterminons les coefficients Zij de la matrice impédance du quadripôle en " " (Fig.9) de la même
manière que ceux du quadripôle précédent.
I1 I2
Z2
V1 Z1 Z3 V2
Z3 Z 3 V1 Z 3 Z1( Z 2 Z 3 )
V2 V1 I1 I1
Z2 Z3 Z 2 Z3 I1 Z 2 Z3 Z1 Z 2 Z3
D’où :
Z1Z 3
Z 21
Z1 Z 2 Z3
37
Si I1 = 0 (quadripôle inversé), on trouve :
Z 3 ( Z1 Z 2 ) Z1Z 3
Z 22 et Z 12
Z1 Z 2 Z3 Z1 Z 2 Z 3
1 Z 1 ( Z 2 Z 3 ) Z 1 Z 3
[Z] Z Z
Z1 Z 2 Z3 1 3 Z 3 ( Z 1 Z 2 )
8. Représentation Matricielle
Les deux équations régissant le fonctionnement d'un quadripôle peuvent s'écrire, après transformation, sous
forme d'un système de deux équations exprimant une grandeur en fonction de deux autres pour chacune de ces
deux dernières équations.
C'est ainsi que nous pouvons avoir diverses représentations matricielles exprimant deux grandeurs électriques
en fonctions des deux autres. Les représentations matricielles les plus courantes sont :
Matrice impédance
V1 I1
Z
Z 11 Z 12
V Z I avec
Z 22
2 2 Z 21
Matrice admittance
I1 V1
Y
Y11 Y12
I Y V avec
Y22
2 2 Y21
V1 V2
T
A B
I T I avec
D
1 2 C
38
Matrice en " G "
I1 V1
G
G11 G12
V G I avec
G22
2 2 G21
Matrice hybride
V1 I1
H
h11 h12
I H V avec
2 2 h21 h22
Remarque
On peut exprimer une matrice en fonction d'une autre. C'est ainsi que :
Y Z 1
9. Association de deux Quadripôles
On caractérisera l'association de deux quadripôles par la nature de l'association de leurs pôles deux à deux.
Le quadripôle résultant QR (Fig.10) est régi par les lois d'association suivantes:
Ie I1 I2 IS
V1 V2
Q
Ve VS
I’1 I’2
V’1 Q’ V’2
QR
39
I e I 1 I'1 Ve V1 V '1
I I I' et V V V '
s 2 2 s 2 2
C'est ainsi que la matrice impédance [Z] de QR est la somme des matrices impédances :
Z R Z Z'
10.2. Association parallèle
Ie I1 I2 IS
V1 V2
Q
Ve VS
I’1 I’2
V’1 Q’ V’2
QR
Le quadripôle résultant QR (Fig.11) est régi par les lois d'association suivantes:
40
Le quadripôle résultant QR est régi par :
C'est ainsi que la matrice admittance [YR] de QR est la somme des matrices admittances de Q et Q’:
YR Y Y'
9.3. Association en cascade
En utilisant les matrices de transfert [T1] et [T'1] respectivement de Q et Q' associés en cascade (Fig.12), on a :
Ie I1 I2 I’1 I’2 Is
Ve V1 Q V2 V’1 Q’ V’2 Vs
QR
Figure 11 : Quadripôles en cascade
I e I1 I 2 I'1 I s I' 2
On a : ; et
Ve V1 V2 V '1 Vs V ' 2
Alors
TR T T'
41
9.4. Association parallèle-série
Ie I1 I2 IS
V1 V2
Q
Ve VS
I’1 I’2
V’1 Q’ V’2
QR
Le quadripôle résultant QR (Fig.13) est régi par les lois d'association suivantes:
I e I 1 I'1 I e I 1 I'1
V V V ' et V V V '
s 2 2 s 2 2
C'est ainsi que la matrice [GR] de QR est la somme des matrices [G]de Q et Q’ :
GR G G'
42
9.5. Association série-parallèle
Ie I1 I2 IS
V1 V2
Q
Ve VS
I’1 I’2
V’1 Q’ V’2
QR
Le quadripôle résultant QR (Fig.14) est régi par les lois d'association suivantes:
C'est ainsi que la matrice hybride [HR] de QR est la somme des matrices hybrides de Q et Q :
H R H H'
43
10. RECAPITULATIFS
I1 V1
Y
Admittance Y11 Y12
I Y V
Y12 = Y21
avec
Y22
Y
2 2 Y21
V1 V2
T
Transfert A B
I T I
AD - BC = -1
avec
D
T
1 2 C
I1 V1
G
G11 G12
V G I
En " G " G12 = - G21
avec
2 2 G21 G22
V1 I1
H
Hybride h11 h12
I H V
h12 = - h21
avec
h22
H
2 2 h21
Tableau.1- Représentation matricielle
44
Désignation Structure Propriété
45
CHAPITRE 6
DIAGRAMME DE BODE
1. Introduction
La fonction de transfert H ( j ) d’un système quelconque est un nombre complexe. Trois solutions sont utilisées
en pratique pour représenter ce nombre complexe graphiquement. Partie imaginaire en fonction de la partie
réelle avec paramétrage en fréquence : plan de Nyquist. Module en fonction de la phase avec paramétrage en
fréquence : plan de Black. Module en décibels en fonction de la fréquence et phase en fonction de la fréquence
sur une échelle de fréquence logarithmique : diagrammes de Bode.
Dans ce chapitre, nous décrivons la représentation par les diagrammes de Bode. Pour la suite, on notera H,
HdB et le module linéaire, le module en décibels et la phase de la fonction de transfert respectivement.
2.1 Le décibel
Le décibel (dB) est une échelle logarithmique définie à partir des puissances de la façon suivante :
PdB 10 Log 10 ( P )
Vs
H dB 20 Log 10 ( H ) 20 Log ( )
Ve
Pour la suite, on utilisera Log pour signifier le logarithme en base 10.
Ve C VS
Vs 1 1 1
On a : H ( j ) où RC et 0
Ve 1 j RC
1 j
0
46
1
Soit pour le module: H
2
1( )
0
1
En posant : x , on obtient : H
0 1 x2
Si l’on représente H sur une échelle de fréquence linéaire, on obtient une courbe ne présentant pas d’asymptote
lorsque x<<1 ou x>>1. Le tracé de H nécessite donc le calcul d’un grand nombre de points.
Ce raisonnement peut être généralisé à toutes les fonctions de transfert se présentant sous une forme
polynomiale :
1 a0 jx a1 ( jx ) 2 .... a n ( jx ) n
H
1 b0 jx b1 ( jx ) 2 .... bm ( jx ) m
Dans tous les cas le tracé en échelle linéaire est long et fastidieux. On verra également qu’il ne permet pas de
dégager des informations de façon rapide sur le système (Fréquence de coupure, bande passante …).
L’échelle des fréquences est logarithmique. On fait correspondre x à Log(x). On peut indifféremment utiliser le
Log en base 2 (log népérien) ou en base 10.
Trois points importants sont à retenir lorsque l’on utilise une échelle logarithmique :
Une multiplication de la fréquence par un facteur constant se traduit par un décalage géométrique
constant sur l’axe des fréquences.
L’échelle ne peut démarrer du point 0 (fréquence nulle) du fait que Log ( 0 ) .
Une octave et une décade correspondent respectivement à une multiplication par un facteur 2 et 10 de
la fréquence.
1
H dB 20 Log( H ) 20 Log( ) 20 Log( 1 x 2 ) .
2
1 x
Lorsque x>>1, on a : lim H dB 20 Log ( x 2 ) 20 Log ( x ) qui représente une droite de pente
x 1
-20 dB/décade sur une échelle logarithmique (ou encore – 6 dB/octave). En effet, pour x=1, on a
HdB=0 ; pour x=10, on a HdB=-20, soit une diminution du module de 20 dB pour une décade.
Lorsque x<<1, on a lim H dB 20 Log ( 1 ) 0 qui représente une droite de pente nulle.
x 1
En échelle logarithmique, le module en dB présente donc deux asymptotes, pour x>>1 et x<<1, soit pour les
« hautes » fréquences et « basses » fréquences (figure 2). C’est évidemment le cas pour toutes les fonctions de
transfert se présentant sous forme polynomiale.
L’intérêt de l’échelle logarithmique est don énorme pour le tracé et l’analyse du module d’une fonction de
transfert.
47
HdB
0 dB
1 x (Log)
-20 dB/Décade
Quelques points suffisent à représenter le module de la fonction de transfert à partir du tracé asymptotique.
x=1 HdB=-3 dB
x=1/2 HdB=-0.96 dB
x=10 HdB=-20 dB
HdB
1
0 dB
- 3 dB
x (Log)
-20 dB/Décade
48
2.3.2.2 Bande passante- Fréquences de coupures
En observant le tracé asymptotique de la figure 3, on remarque que le circuit RC laisse passer, sans trop les
atténuer, les signaux de basses fréquences et atténue fortement les signaux de hautes fréquences. On dit qu’il
s’agit d’un filtre ‘’passe bas’’. De façon arbitraire, on a l’habitude de définir une limite entre les ‘’basses’’ et
‘’hautes’’ fréquences. Cette limite aboutit aux notions de bande passante et de fréquence de coupure.
Considérons un système auquel on applique un signal d’entrée de puissance Pe et qui délivre en sortie un signal
P
de puissance PS. Lorsque le signal d’entée Ve n’est pas atténué par le filtre, le rapport s est maximum. Ce
Pe
P
rapport devient très faible si le signal Ve est fortement atténué par le filtre. Si s est la valeur maximum du
Pe max
P P
rapport s , on convient de façon arbitraire que le signal ‘’passe’’ tant que le rapport s est supérieur ou égal
Pe Pe
1 Ps
à et ‘’ne passe pas’’ dans le cas contraire.
2 Pe
La bande passante (BP) est l’intervalle de fréquence f pour lequel :
1 Ps P P
s s
2 Pe
max Pe Pe
max
P 1 Ps
Les fréquences pour lesquelles s sont les fréquences de coupure du système considéré.
2P
Pe e max
P
Le plus souvent, on s’intéresse à l’amplitude des signaux plutôt qu’à leur puissance. Or s est proportionnel à
Pe
S2
E2
La relation définissant la bande passante devient alors :
2 2 2
1 Vs Vs Vs
2 Ve max
Ve Ve max
Ou encore
1 Vs Vs Vs
2 Ve max
Ve Ve max
Vs H
Du fait que H , on peut écrire : max H H max
Ve 2
H max
Les fréquences de coupure du système sont donc les fréquences pour lesquelles on a : H . En dB, cela
2
H max
devient : 20 Log( H ) 20 Log( ) H dBmax 3dB
2
49
2.3.3 Représentation de la phase
La phase est représentée en degrés ou en radians sur l’échelle logarithmique. En reprenant l’exemple du circuit
RC, on a : ArcTan( x ) .
Lorsque x>>1, on a : lim x 1
qui représente une droite de pente nulle.
2
Lorsque x<<1, on a : lim x1 0 qui représente une droite de pente nulle.
En échelle logarithmique, la phase représente donc deux asymptotes, pour x>>1 et x<<1, soit pour les
‘’hautes’’ fréquences et ‘’basses’’ fréquences (figure 4). C’est évidemment la cas pour toutes les fonctions de
transfert se présentant sous forme polynomiale.
0 Log(x)
2
Quelques points suffisent à représenter la phase de la fonction de transfert à partir du tracé asymptotique.
1 Log(x)
4
2
50
3. Nature du filtre
Afin de situer rapidement la nature d'un filtre, on examinera son comportement limite pour les pulsations basses
( 0) et pour les fréquences hautes ( )
On rappelle que :
pour 0, une bobine se comporte comme un court circuit alors qu'un condensateur se comporte
comme un circuit ouvert,
pour , une bobine se comporte comme un circuit ouvert alors qu'un condensateur se comporte
comme un court circuit.
1 jL
Z=0 Z=
1
2
jC
Z= Z=0
On considère n systèmes de fonctions de transfert H1, H2, …, Hn montés en cascade (figure 6).
E S
H1 H2 Hn
S n
H H 1 H 2 ...H n H i
E i 1
Le module et la phase s’écrivent alors :
n n
H H i et i
i 1 i 1
n n
Le module en dB s’écrit : H dB 20 Log ( H i ) H dBi
i 1 i 1
Donc le module en dB et la phase de la fonction de transfert globale H s’obtiennent en additionnant les modules
en dB et les phases des Hi. Il est alors aisé de tracer les diagrammes asymptotiques de H à partir des
diagrammes asymptotiques des Hi en additionnant simplement les asymptotes.
51
Exemple : Cascade de deux systèmes de premier ordre
On considère deux systèmes du premier ordre définis par leurs fonctions de transfert respectives H1 et H2 :
1 1
H1 et H2
1 j 1 j
1 2
Sur la figure 7, on a représenté les diagrammes de bode de H1 et H2 (en considérant ω1>ω2 ), puis ceux de
H=H1 H2
Module
ω2 ω1 Log(x)
-20 dB/deca
H1
H2
ω2 ω1 Log(x)
52
CHAPITRE 7
LA DIODE
1- Introduction
Un peu d'histoire : on pourrait dire que l'histoire de la radio commence avec la découverte de la diode... en
effet, les premiers postes de radio n'utilisaient qu'un simple circuit accordé (bobine et condensateur) et une
galène (c'est-à-dire du sulfure de plomb naturel, PbS). Avec une pointe métallique on recherchait alors avec la
pointe l'endroit le plus favorable pour entendre la station désirée.
En 1883 Edison, invente la diode à vide (ou "valve"), il découvrit qu'une cathode chauffée dans un tube où on a
fait le vide s'entoure d'un nuage d'électrons. Si on place dans ce tube une "plaque", les électrons sont attirés vers
celle-ci si elle est portée à un potentiel positif par rapport à la cathode, il circule alors un courant dans le tube.
En 1907, Lee de Forest a l'idée de placer entre la cathode et la "plaque", une plaque trouée ou "grille" pour
contrôler le flux d'électrons et ainsi naît la triode....
Actuellement, il n'est plus question ni de galène, ni de diode à vide, mais bien de diodes semi-conductrices, elles
se présentent sous formes de minuscule boîtier, muni de deux connexions métalliques (ou des fils) que l'on
raccorde au circuit.
Dans ce chapitre nous ne considérons que les diodes à semi-conducteur, mais il faut simplement savoir qu’à
côté de ces diodes à semi-conducteurs il y a aussi les diodes à vides, les diodes à gaz, les diodes à vapeurs
métalliques (diodes à vapeur de mercure) etc. …
Tous comme pour les galènes, les premières formes de diodes semi-conductrices étaient des diodes à pointe, un
fil métallique était en contact avec une pastille de germanium.
Mais on peut aussi réaliser une diode à jonction en joignant une pastille de semi-conducteur du type N avec une
pastille de semi-conducteur du type P.
Les diodes qui servent à redresser le courant alternatif sont généralement plus grandes, certains modèles sont
mêmes équipés d'un boulon afin d'être fixées sur un refroidisseur.
2. Les semi-conducteurs
Les semi-conducteurs présentent des propriétés physiques situées entre celles des conducteurs et celles des
isolants.
En général les semi-conducteurs sont composés de germanium (dont le symbole chimique est Ge) ou de silicium
(Si). Les semi-conducteurs sont caractérisés par le fait qu'ils ont 4 électrons de valence. Afin de contrôler les
propriétés conductrices, on part d'un cristal de semi-conducteur très pur et on y ajoute des impuretés. Ce
processus s'appelle le dopage.
Si un semi-conducteur est dopé avec un élément qui a plus que 4 électrons de valence, il y aura un électron libre
et le semi-conducteur est dit du type N. Si le semi-conducteur est dopé avec un élément qui a moins de 4
électrons de valence, il y aura un électron libre manquant ou un trou excédentaire et le semi-conducteur est dit
du type P. On n'utilise jamais un semi-conducteur à l'état pur, mais bien des "morceaux" de semi-conducteur du
type N ou des "morceaux" de semi-conducteurs du type P.
53
Imaginons donc un semi-conducteur de type N, avec
ses électrons libres majoritaires, et, cristalcathode
N (k) cristal
anode P (a)
ses trous liés électron libre trou libre
et un semi conducteur de type P avec trou lié électron lié
ses trous libres majoritaires, et, N P
Lorsqu'on n'applique aucune tension à la jonction, la jonction entre les matériaux de type N et de type P agit
comme une barrière qui empêche les porteurs de charges de voyager d'une couche à l'autre.
Par contre lorsqu'on applique une tension à une jonction, les porteurs de charges vont pouvoir traverser la
barrière t la diode va conduire c.-à-d. que le courant va pouvoir passer au travers de la diode. Lorsque l'anode
de la diode est portée à un potentiel positif par rapport à la cathode, les électrons sont attirés au travers de la
barrière de potentiel de la couche N vers la couche P et vers la borne positive de la batterie. Comme les
électrons voyagent au travers de la couche P, ils vont remplir certains trous et en laisser d'autre après leur
passage, de telle sorte que les trous vont sembler se diriger dans l'autre sens vers la borne négative de la
batterie. Lorsqu'une diode est connectée de cette manière, on dit qu'elle est polarisée dans le sens passant.
Si les polarités de la batterie sont inversées, l'excès d'électrons dans la couche N est éloigné de la jonction par la
borne positive de la batterie. De la même manière les trous de la couche P sont éloignés de la jonction par la
borne négative de la batterie. Par conséquent les électrons ne pourront par franchir la jonction et il n'y aura pas
de courant dans la diode. Lorsque l'anode est connectée à la borne négative et que la cathode est raccordée à la
borne positive, la diode ne conduit pas, on dit qu'elle est polarisée dans le sens bloquant.
54
cathode (k) anode (a)
N P
0
+
Figure 2
Les diodes à jonction ont des tensions maximum et des courant maximum qu'il faut respecter si on ne veut pas
les endommager (c.-à-d. les détruire).
La tension maximum est appelée tension inverse ou peak inverse voltage (PIV) : c'est la tension maximum que
la diode supporte lorsqu'elle est dans le sens bloquant. Bien qu'une diode soit faite principalement pour laisser
passer du courant, il y a des moments où elle sera polarisée dans le sens bloquant. La tension inverse que les
diodes peuvent supporter va d'une centaine de volts à 1000 V et parfois beaucoup plus.
Dans le sens bloquant on remarque aussi que quelques électrons et trous sont formés par l'effet de la
température. Ces électrons et ces trous produisent un très faible courant appelé courant de fuite. La valeur du
courant de fuite dépend forcément de la température, puisque c'est elle qui en est l'origine. Si la tension inverse
est trop grande, le courant de fuite augmente très vite et de façon pratiquement incontrôlable, ce courant peut
alors produire la destruction de la diode. Le point où ce phénomène apparaît est appelé point d'avalanche et au
55
delà de ce point on parle de la zone d'avalanche. Cette zone d'avalanche est mise à profit dans les diodes zéners
(voir plus loin).
Le courant maximum que la diode peut supporter lorsqu'elle est polarisée dans le sens passant est également
une caractéristique très importante de la diode. Ce courant est de l'ordre de 100 mA pour les petites diodes
utilisées pour détecter des signaux HF à des valeurs de 100 A et plus pour les circuits redresseurs industriels.
Le paramètre important est la chute de tension dans le sens direct, cette chute de tension dépend exclusivement
du type de matériau, elle est de 0,6 à 0,7 V pour une diode au silicium et de l'ordre de 0,3 à 0,3V pour une diode
au germanium.
Le dernier paramètre intéressant est la puissance dissipable c'est-à-dire la puissance que la diode peut dissiper,
ainsi une diode appelée "signal diode" et destinée à détecter un signal modulé en amplitude ne sera traversée
que par un très faible courant, disons 1 mA. La puissance dissipée est alors de 1 mA x 0,3 V soit 0,3 mW. Mais
il faut encore pondérer ce facteur par le fait que le courant ne passe que pendant une alternance sur deux et que
la modulation n'est pas toujours à son maximum. Par contre, dans un redresseur industriel, le courant peut
atteindre 100 A il en résulte donc une puissance de 100 A x 0,6 V soit 60 W. Ici aussi le courant ne passe que
pendant une fraction du temps (50% du temps).
Les diodes peuvent être utilisées pour traiter des signaux faibles, pour supprimer une alternance d'un signal,
pour charger un condensateur avec un signal alternatif, etc. ... ces diodes sont appelées des diodes de signal.
Elles se présentent sous forme d'une minuscule ampoule de verre de 1 mm de diamètre et d'une longueur de 3
mm environ. Elles peuvent aussi se présenter dans un boîtier en plastic ou comme diode CMS (composant à
montage de surface).
Les diodes sont aussi utilisées pour transformer un signal HF modulé en amplitude en signal audio de cette
façon, nous pouvons écouter la radio par exemple, la diode réalise ainsi la fonction de détection.
Comme les diodes possèdent une courbe caractéristique courant-tension qui n'est pas linéaire, on peut les
utiliser comme diodes mélangeuses dans les circuits à changement de fréquence.
Les diodes sont utilisées pour transformer le courant alternatif en courant continu (ou mieux dit, en courant
unidirectionnel). On dit aussi qu'une diode redresse le courant alternatif. Les diodes redresseuses sont utilisées
dans les alimentations, ces alimentations sont capables de débiter des courants de 100 mA à plusieurs dizaines
d'ampères voire plusieurs centaines d'ampères dans le cas des redresseurs industriels. Pour des valeurs de
courant entre 1 et 10 A, ces diodes se présentent dans un boîtier en plastic de 2 à 5 mm de diamètre et d'une
longueur de 5 à 15 mm. Pour des redresseurs à partir de 6 A, elle se présente dans un boîtier avec un boulon, ce
qui permet de les monter sur un refroidisseur pour mieux évacuer la chaleur.
Il faut encore mentionner des diodes de redressement haute tension utilisées dans les téléviseurs et les
oscilloscopes par exemples, et qui vont supporter jusque 30 kV par exemple. Afin de supporter de telles tensions
les diodes sont constituées de plusieurs diodes mises en série. Un des problèmes consiste à éviter les claquages
au travers de la poussière qui pourrait se déposer sur le corps de la diode.
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Figure 4
Si nous appliquons une tension directe, elle diminuera la barrière de potentiel et le courant de diffusion sera de
Id = Is exp ( e V / k T)
avec e = charge élémentaire de l'électron = 1,6 10-19 C
k = constante de Boltzmann = 1,38 10-23 J/°K,
T = température absolue
Exemple pratique: Calculez le rapport Id/Is pour 17°C et pour une tension de 0,3 V ?
Id/Is = exp ( e V / k T) = exp (1,6 10-19 x 0,3 / 1,38 10-23 x 290) = = exp (11,994) = 161781
Un bref retour en arrière pour comparer les courbes de diodes au germanium et au silicium :
6. Le redressement
Le redressement d’un courant alternatif est une opération qui consiste à transformer ce courant en un courant
unidirectionnel. Le composant de base utilisé pour le redressement est la diode.
La tension u de la source est positive. La tension uAK est positive, la diode est passante: uAK = 0.7V .
uAK est négligeable devant u.
La tension u est négative. La tension uAK est négative, la diode est bloquée : i = 0A.
R1.i = OV uAK = u(t)
220 V charge
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Figure 6
Schéma
Alternance positive
D1 et D3 sont passantes uD1 = 0 et uD3 = 0
(interrupteurs fermés)
Alternance négative
D2 et D4 sont passantes uD2 = 0 et uD4 = 0
(interrupteurs fermés)
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7. Filtrage par condensateur : lissage de la tension
Avantages :
On constate que la présence d'un condensateur diminue
l'ondulation ∆u de la tension redressée.
ˆ U et U U
avec : U
u Uˆ U
max min
59
CHAPITRE 8
AMPLIFICATEURS OPÉRATIONNELS
Dans ce chapitre, on rappelle ce qu'est un amplificateur opérationnel, en précisant les deux types de contre-
réaction linéaire utilisée typiquement. On aborde les caractéristiques réelles des amplificateurs opérationnels
(AOP), qui sont toujours partie prenante d'une conception ou d'une analyse de circuit. On présente quelques
montages types, que nous conseillons aux étudiants de vérifier afin de les assimiler.
Nous avons déjà identifié précédemment l'amplificateur opérationnel comme constitué d'un étage d'entrée
différentiel et d'un autre étage, placé en série et présentant un très fort gain, idéalement proche de l'infini :
Ce fort gain confère la propriété au système contre-réactionné de présenter un gain total ne dépendant que de la
contre-réaction :
Gain da la contre-réaction : R
Entrée Inverseuse
60
Idéalement, on aurait :
Mais il est clair que cela ne peut résumer toutes les caractéristiques idéales d'un AOP : il peut y avoir aussi des
considérations sur la bande passante, la consommation, etc. ...
Contre-réaction tension-série :
Le prélèvement de la sortie s'effectue de manière parallèle, et sa réinjection en entrée de manière série, c'est à
dire en sommation de tension.
Gain de contre-réaction :
Gr=R2/(R1+R2)
D’où : Gtot=1+R1/R2
* Le gain est positif : la sortie varie dans le même sens que l'entrée
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* Le gain est toujours > 1
* L'impédance d'entrée du montage est celle de l'amplificateur opérationnel, c'est à dire infinie dans le cas idéal,
très grande en pratique.
Contre-réaction tension-shunt :
L'entrée inverseuse est appelée masse virtuelle, car elle reste, dans ce montage, à un potentiel nul sans pour
autant être connectée à la masse. Ceci peut être compris de la manière suivante: comme le gain de
l'amplificateur est infini, on peut compter avec une tension différentielle d'entrée nulle :
Uout= tension d’entrée . gain = ‘’0. ‘’. En posant cette entrée inverseuse à un potentiel nul, on obtient
Uout/Uin=G=-R2/R1
* L'impédance d'entrée du montage est donnée par la résistance R1: Impédance d’entrée : Zin=R1
Tant que l'on reste dans des conditions d'utilisation linéaires, le principe de superposition reste valable et on
peut donc utiliser le schéma suivant, combinant les deux contre-réactions :
62
En déterminant séparément les contributions des tensions d'entrée à la tension de sortie (principe de
superposition), on obtient :
Le gain en tension de l'amplificateur opérationnel sans contre réaction n'est pas infini.
La tension de décalage (input offset voltage ) est la valeur de la tension qu'il faut appliquer à l'entrée pour que
la tension de sortie s'annule :
Le courant de polarisation ( input bias current ) correspond à la moyenne des courants d'entrée, lorsque la
tension de sortie est nulle:
On définit :
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Courant d’entrée de polarisation : IB=(IB++IB-)/2
Comme son nom l'indique, c'est un courant utilisé par l'étage différentiel pour trouver sa polarisation continue.
Ordre de grandeur : 0.5 à 500 µA à 500 µA pour le bipolaire et 10 à 200 nA pour l’unipolaire.
Le courant de décalage (offset current) représente la différence entre les courants de polarisation :
Nous présentons ici quelques montages à amplificateurs opérationnels, en laissant le soin au lecteur de vérifier
les relations de transfert pour chacun de ces montages. Il est à noter néanmoins que la conception d'une fonction
électronique se fait avec les fiches techniques des composants, en particulier celle de l'amplificateur, où sont
présentées des applications typiques plus évoluées.
4.1. Le suiveur de tension Le suiveur de tension est typiquement utilisé dans un circuit où l'on cherche à
"découpler" les impédances, c'est à dire à empêcher une impédance de source de constituer avec une impédance
de charge un diviseur de tension.
Caractéristiques du suiveur :
- Gain unité
- Impédance d'entrée infinie
- Impédance de sortie nulle.
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4.3. La conversion courant-tension
Dans ce montage inverseur, l'entrée inverseuse de l'amplificateur est une masse virtuelle, la source de courant
débite donc dans un court-circuit :
Il s'agit donc bien, pour la charge z, d'une source de courant contrôlée par la tension d'entrée. U2 - U1
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