Résumé-Éléments Finis P1

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32 Chapitre II : DISCRETISATION DES EDP

II.4 LES ELEMENTS FINIS EN 1D


II.4.1 Introduction
La méthode des Eléments Finis consiste à approcher, dans un sous-espace de dimension nie,
un problème écrit sous forme variationnelle dans un espace de dimension innie. Cette forme
variationnelle est équivalente à une forme de minimisation de l'énergie en général (principe des
travaux virtuels). La solution approchée est dans ce cas une fonction déterminée par un nombre
ni de paramètres, par exemple, ses valeurs en certains points (les noeuds du maillage).

Cette méthode est particulièrement bien adaptée aux problèmes d'équilibre. Elle permet de trai-
ter des géométries complexes contrairement aux Diérences Finies mais elle demande un grand
coût de temps de calcul et de mémoire.

De nombreux codes de calculs de structure reposent sur les Eléments Finis : ANSYS, CADDS,
CATIA...

II.4.2 Exemple simple 1D


Reprenons le cas précédent de l'équation diérentielle :
(
−u00 (x) = f (x) , x ∈]0, 1[
u(0) = u(1) = 0

La présentation très succinte faite sur cet exemple simple a pour but de donner les idées de
base et ne constitue qu'une première introduction à la méthodes des Eléments Finis. L'approche
repose sur la méthode de Galerkin qui permet d'écrire le système diérentiel sous forme va-
riationnelle dans un espace de dimension nie.

Soit une fonction v(x) ∈ C 1 ([0, 1]), nulle en 0 et 1. On peut écrire :


Z 1 Z 1
00
− u (x) v(x) dx = f (x) v(x) dx
0 0

En intégrant par parties, il vient :


Z 1 Z 1
0 0
u (x) v (x) dx = f (x) v(x) dx ∀v ∈ V (II.1)
0 0

© ª
avec V = v ∈ C 0 ([0, 1]); v(0) = v(1) = 0 , v' continue par morceaux un sous-espace vectoriel
de C 1 ([0, 1]).

Une solution de la forme variationnelle (II.1) s'appelle solution faible du problème diéren-
tiel de départ.
ENSHMG 33

On cherche alors à écrire un problème approché dans un sous-espace vectoriel de dimension nie.
Soit Ṽ un sous-espace vectoriel de V de dimension N nie. Soient φ1 , φ2 , ..., φN N fonctions
linéairement indépendantes de V . Ces fonctions constituent une base du sous-espace Ṽ . Ainsi,
toute fonction ũ de Ṽ peut se décomposer selon :
N
X
ũ(x) = uj φj (x)
j=1

Résoudre le problème diérentiel de départ revient alors à chercher une solution ũ ∈ Ṽ telle que :
Z 1 Z 1
0 0
ũ (x) ṽ (x) dx = f (x) ṽ(x) dx ∀ṽ ∈ Ṽ
0 0

C'est-à-dire chercher N réels u1 , u2 , ..., uN vériant :


N
X Z 1 Z 1
uj φ0j (x) ṽ 0 (x) dx = f (x) ṽ(x)dx ∀ṽ ∈ Ṽ
j=1 0 0

Ou encore :
N
X Z 1 Z 1
uj φ0j (x) φ0i (x) dx = f (x) φi (x) dx ∀φi ∈ Ṽ
j=1 0 0

Soient A la matrice N × N d'élément courant aij et B le vecteur à N composantes bi dénies


par : Z 1 Z 1
aij = φ0j (x) φ0i (x) dx et bi = f (x) φi (x) dx
0 0

Par dénition, la matrice A est symétrique. Notons U le vecteur des N inconnues u1 , u2 , ..., uN .
Le problème diérentiel se ramène nalement à la résolution du système linéaire :

A.U = B

Il reste maintenant à choisir les N fonctions φi de façon à ce que le système soit simple à résoudre
numériquement.

II.4.2.1 Choix des fonctions φi : les éléments nis


L'intervalle ]0,1[ est discrétisé en N points de coordonnées xi . Les fonctions φi (x) sont choisies
comme fonctions polynomiales de degré 1 dénies par :

 x − xi−1

 si xi−1 ≤ x ≤ xi

 x − xi−1
 i
φi (x) = x − xi+1
 si xi ≤ x ≤ xi+1

 xi − xi+1


 0 sinon
34 Chapitre II : DISCRETISATION DES EDP

Ces fonctions sont appelées les éléments nis de degré 1. Avec ces éléments nis, la matrice A
est tridiagonale. Il est aussi possible de choisir pour éléments nis des fonctions de degré 2 ou plus.

Le calcul de la matrice A fait intervenir les dérivées φ0i (x) simples à calculer :

 1

 si xi−1 ≤ x ≤ xi

 x − xi−1
 i
φ0i (x) = 1
 si xi ≤ x ≤ xi+1
 xi − xi+1




0 sinon

Calculons maintenant les éléments de la matrice A, tridiagonale et symétrique. Les trois termes
des diagonales sont :
Z 1
1 1
aii = φ0i (x) φ0i (x) dx = +
0 xi − xi−1 xi+1 − xi
Z 1
−1
ai,i+1 = φ0i+1 (x) φ0i (x) dx =
0 xi+1 − xi
Z 1
−1
ai−1,i = φ0i (x) φ0i−1 (x) dx =
0 xi − xi−1

Et calculons les composantes du vecteur B par une méthode des trapèzes (chaque intégrale sur
un segment élémentaire sera évaluée comme l'aire du trapèze correspondant), soit :
Z 1 µ ¶
xi+1 − xi−1
bi = f (x) φi (x) dx = fi
0 2

Le système linéaire à résoudre s'écrit donc, sous forme indicielle :

ui − ui−1 ui+1 − ui xi+1 − xi−1


− = fi pour i variant de 1 à N
xi − xi−1 xi+1 − xi 2

On rappelle la discrétisation avec un schéma aux Diérences Finies d'ordre 2 :


ui − ui−1 ui+1 − ui xi+1 − xi−1
− = fi pour i variant de 1 à N
xi − xi−1 xi+1 − xi 2

Ainsi, on constate que les deux méthodes sont rigoureusement identiques. Ceci n'est plus vérié
quand les composantes du vecteur B ne sont plus évaluées avec une méthode des trapèzes.
ENSHMG 35

Dans le cas où les N points de l'intervalle ]0,1[ sont régulièrement espacés avec un pas h. La
discrétisation en Eléments Finis devient :
2ui − ui+1 − ui−1
= fi pour i variant de 1 à N
h2

Soit sous forme matricielle :


    
2 −1 0 ··· 0 u1 f1
    
 −1 2 −1 · · · 0 u2   f2 
1  .. .. .. ..

 .. ..
 
  ..


 . . .
 = 
h2  .  . .   . 
 0 0 −1 2 −1     f 
   uN −1   N −1 
0 0 0 −1 2 uN fN

II.4.2.2 Bilan
La méthodes des Eléments Finis 1D consiste donc à :
• Choisir N points entre 0 et 1 et choisir les fonctions φi
• Construire la matrice A
• Déterminer le vecteur B (avec une méthode d'intégration)
• Résoudre le système linéaire A.U = B où U désigne le vecteur des inconnues

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