Les Equations de Maxwell: Chapitre 1
Les Equations de Maxwell: Chapitre 1
Les Equations de Maxwell: Chapitre 1
où [E (M, t) ; B (M, t)] est le champ électromagnétique créé au point M par
la distribution [ρ (P, t) ; j (P, t)]. Ce champ est solution des équations locales
de Maxwell :
ρ ∂B ∂E
div E = ; rot E = − ; div B = 0 ; rot B = µ0 j + 0
0 ∂t ∂t
Les équations de Maxwell sont a priori valables dans tous les milieux,
mais nous verrons au chapitre 4 que les difficultés rencontrées pour exprimer
les densités de charges et de courants dans la plupart des milieux matériels
conduisent à formuler les équations différemment. En pratique, les équations
de Maxwell ci-dessus sont opérationnelles dans le vide, les métaux et dans
les plasmas, milieux où nous savons exprimer aisément ρ et j.
1
2 CHAPITRE 1. LES ÉQUATIONS DE MAXWELL
∂ay ∂az
I3 + I4 = dxdydz et I5 + I6 = dxdydz
∂y ∂z
En simplifiant par dxdydz, nous obtenons l’expression de la divergence en
coordonnées cartésiennes.
∂ax ∂ay ∂az
div a = + +
∂x ∂y ∂z
Le résultat se mémorise aisément à l’aide d’un produit scalaire formel :
∂
∂x ax
∂
div a = ∇ · a = ∂y · ay
∂ az
∂z
Le calcul est cependant plus délicat car les surfaces en regard n’ont pas
nécessairement la même aire. Nous admetons le résultat :
1 ∂ (rar ) 1 ∂aθ ∂az
div a = + +
r ∂r r ∂θ ∂z
en cylindrique et
1 ∂ r2 ar
1 ∂ (aθ sin θ) 1 ∂aϕ
div a = 2 + +
r ∂r r sin θ ∂θ r sin θ ∂ϕ
en sphérique.
Ces deux expressions ne peuvent pas se mettre sous la forme d’un produit
scalaire symbolique d’un opérateur différentiel et du champ a.
rot a = ∇ ∧ a
en cylindrique et
1 ∂(aϕ sin θ) 1 ∂aθ
r sin θ ∂θ − r sin θ ∂ϕ
rot a = 1 ∂ar 1 ∂(raϕ )
r sin θ ∂ϕ − r ∂r
1 ∂(raθ ) 1 ∂ar
r ∂r − r ∂θ
où q est la charge comprise dans le volume (V ) limité par une surface fermée
(Σ).
La forme intégrale de l’équation locale de Maxwell div B = 0 donne le
caractère conservatif du flux de champ magnétique
I I
B · dS = 0
(Σ)
.
Le rotationnel du champ de vecteurs a vérifie que, à l’échelle de surface
élémentaire dS soutenue par un contour orienté dC, la circulation du champ
a sur le contour dC vaut rot a · dS. En intégrant cette égalité on obtient la
forme intégrale pour toute surface (S) soutenue par un contour fermé orienté
(C) ZZ I
rot a · dS = a · dl
(S) (C)
Alors l’intensité I(S) est égale à la charge qui traverse (S) par unité de
temps :
δq = I(S) dt
Considérons un volume (V ) fixe, limité par la surface fermée (Σ) et faisons
un bilan de charges entre l’instant t et t + dt. La charge contenue dans (V )
s’écrit ZZZ
q= ρ (M, t) dτ
(V )
où ρ (M, t) désigne la densité volumique totale de charges. Entre les instants
t et t + dt, cette charge varie de
ZZZ ZZZ
dq = ρ (M, t + dt) dτ − ρ (M, t) dτ
(V ) (V )
ZZZ
= [ρ (M, t + dt) − ρ (M, t + dt)] dτ
(V )
Soit avec un développement de Taylor à l’ordre 1
∂ρ ∂ρ
ZZZ ZZZ
dq = dtdτ = dt dτ
(V ) ∂t (V ) ∂t
Entre les mêmes instants, la charge δq(Σ) qui sort de (V ) en franchissant (Σ)
vaut par définition de l’intensité :
I I
δq(Σ) = I(Σ) dt = dt j · dS
(Σ)
Cette intégrale est valable quel que soit le volume (V ), donc nous obtenons
l’équation locale de conservation de la charge
∂ρ
div j + =0
∂t
Cette équation locale présente des analogies structurelles avec de nombreuses
équations locales traduisant la conservation d’une grandeur scalaire exten-
sive.
Chapitre 2
L’équation d’onde
1
2 CHAPITRE 2. L’ÉQUATION D’ONDE
découplées pour chacun des champs, nous allons établir des équations aux
dérivées partielles du deuxième ordre.
∂B ∂ (rot B)
rot (rot E) = −rot =−
∂t ∂t
∂j ∂2E
grad (div E) − ∆E = −µ0 − 0 µ0 2
∂t ∂t
∂2E ρ ∂j
∆E − 0 µ0 = grad + µ0
∂t2 0 ∂t
∂E ∂ (rot E)
rot (rot B) = µ0 rot j + 0 µ0 rot = µ0 rot j + 0 µ0
∂t ∂t
∂2B
grad (div B) − ∆B = µ0 rot j − 0 µ0
∂t2
∂2B
∆B − 0 µ0 = −µ0 rot j
∂t2
∂ ∂a
=0
∂u ∂v
ce qui montre que la fonction ∂a/∂v est indépendante de u ; c’est donc une
fonction quelconque de v, ce qui s’écrit :
∂a
= h (v)
∂v
En intégrant cette équation à u fixé, et en notant g (v) une primitive de
h (v), il apparaı̂t une ”‘constante d’intégration”’, c’est-à-dire une fonction
quelconque de u :
a (x, t) = f (u) + g (v)
En remplaçant u et v par leurs expressions, le résultat prend la forme finale :
a (M, t) = f (u · r − ct)
∂a ∂a ∂a ∂a
= iωa ; = −ikx a ; = −iky a ; = −ikz a
∂t ∂x ∂y ∂z
∂
= iω ; ∇ = −ik
∂t
1
2CHAPITRE 3. STRUCTURE DES ONDES PLANES PROGRESSIVES HARMONIQUES
∂B ∂B
∇·E=0 ; ∇∧E=− ; ∇ · B = 0 ; ∇ ∧ B = 0 µ0
∂t ∂t
Après transcription en notation complexe, il vient :
u·B=0
k 1 k
B= u ∧ E ; − 2E = u ∧ B
ω c ω
En éliminant B, il vient :
k ω
ku ∧ u ∧ E = − 2E
ω c
3.2. STRUCTURE DES ONDES PLANES PROGRESSIVES HARMONIQUES DANS LE VIDE3
u ∧ (u ∧ E) = (u · E) u − (u · u) E = −E
il vient :
k2 ω ω2
− E = − 2 E soit k 2 = 2
ω c c
Nous obtenons ainsi la relation de dispersion liant k et ω, et qui apparaı̂t
ici comme la condition de compatibilité des quatre équations de Maxwell :
ω
k=
c
Cette relation de dispersion est conforme à ce que nous attendions d’après le
chapitre précédent pour une solution harmonique des équations de D’Alem-
bert.
En remplaçant enfin dans la transcription de l’équation de Maxwell-
Faraday, nous obtenons une relation entre les champs électrique et magné-
tique :
k u∧E
B= u∧E=
ω c
En prenant les parties réelles, il vient :
u∧E u u∧E
B = < (B) = < = ∧ < (E) =
c c c
Soit finalement :
u∧E
B=
c
Cette relation montre d’abord que le trièdre (u, E, B) est un trièdre
orthogonal direct. En outre le rapport des champs vaut :
E (M, t)
=c
B (M, t)
0
E= E0y cos (ωt − kx)
E0z cos (ωt − kx − φ)
où on a choisi l’origine des temps de manière à prendre nulle une des phases
à l’origine.
Dans le cas le plus général, le champ électrique E d’une onde OemPPH
décrit en un point donné une ellipse avec une période égale à celle de l’onde ;
on dit que l’onde est polarisée elliptiquement.
Si de plus, l’ellipse est décrite dans le sens trigonométrique autour du
vecteur u, on dit que la polarisation est elliptique-gauche (P Eg en abrégé) ;
si l’ellipse est décrite dans le sens des aiguilles d’une montre, la polarisation
est dite elliptique-droite (P Ed en abrégé). Attention, cette convention est
celle des opticiens. Les physiciens des particules ont opté pour la convention
inverse !
Par rotation des axes uy et uz , on peut toujours se ramener au cas d’une
ellipse d’axes uy et uz et mettre le champ électrique sous la forme :
0
E = E0y cos (ωt − kx)
±E0z sin (ωt − kx)
Dans le cas particulier où les deux composantes du champ ont même
amplitude, on obtient des polarisations circulaires-droites (P Cd en abrégé)
et circulaire-gauches (P Cg en abrégé) :
0
P Cg (+) et P Cd (−) : E = E0 cos (ωt − kx)
±E0 sin (ωt − kx)
fi = qi (E + vi ∧ B)
pi = fi · vi = qi vi · Ei
6CHAPITRE 3. STRUCTURE DES ONDES PLANES PROGRESSIVES HARMONIQUES
∂uem
ZZZ ZZZ ZZZ
div Π dτ + dτ = − j · E dτ
(V ) (V ) ∂t (V )
!
dUem d
ZZZ I I ZZZ
= uem dτ =− Π · dS − j · E dτ
dt dt (V ) (Σ) (V )
B2 0 E 2 E2 0 E 2
uem = + = +
2µ0 2 2µ0 c2 2
il est naturel de calculer les moyennes temporelles huem i et hΠi qui sont
seules accessibles aux détecteurs compte-tenu de la fréquence élevée des
ondes électromagnétiques :
E2
u D 2 E
hΠi = u= E0y cos2 (ωt − kx) + E0z
2
sin2 (ωt − kx)
µ0 c µ0 c
2 2
!
E0y + E0z
= u
2µ0 c
D E D E
huem i = 0 E 2 = 0 E0y
2
cos2 (ωt − kx) + E0z
2
sin2 (ωt − kx)
2 + E2
!
E0y 0z
= 0
2
Nous constatons ici que huem i est uniforme ; par intégration sur tout
l’espace à une énergie électromagnétique moyenne hUem i infinie mettant en
évidence le caractère non physique des OemPPH et plus généralement des
OemPP.
En outre, nous constatons que les contributions des deux ondes polarisées
rectilignement orthogonales consituant l’onde polarisée elliptiquement sont
additives, ce qui n’était pas évident, les grandeurs énergétiques n’étant pas
3.4. PROPAGATION DE L’ÉNERGIE DES OEMPPH 9
khΠik 1
= =c
huem i 0 µ0 c
hΠi
ve =
huem i
Dans le cas particulier des OemPPH dans le vide, nous avons obtenu
ve = c, mais ce résultat n’est pas général.
Chapitre 4
Ondes électromagnétiques
dans les milieux
Dans les milieux tels que le vide, les métaux ou les plasmas, les densités
de charges et de courants sont dues à des charges susceptibles de se déplacer
à l’échelle du micron-cube, échelle mésoscopique sur laquelle on convient de
niveler les champs et les densités de charges et de courants. De telles charges
et courants sont qualifiés de charges et de courants libres.
Dans la plupart des milieux réels, les charges liées, c’est-à-dire dont les
déplacements éventuels sont au maximum de l’ordre des dimensions ato-
miques, soit 0,1 nm contribuent aux densités de charges et de courants,
grandeurs nivelés à l’échelle mésoscopique. Les expressions des densités cor-
respondantes conduisent à reformuler les équations de Maxwell en intro-
duisant de nouveaux champs D et H. Les équations de Maxwell sont alors
solubles, à la condition de connaı̂tre les relations phénoménologiques reliant
D et H à E et B.
Dans ce cours nous n’allons étudier que le champ D et dans le cas par-
ticulier des milieux diélectriques linéaires isotropes. La généralisation aux
milieux anisotropes et magnétiques se fera au deuxième semestre.
1
2CHAPITRE 4. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LES MILIEUX
dp 1 X dN
P= = pk = hpk i
dτ dτ k dτ
P
où dN/dτ désigne le nombre volumique de dipôle. La somme et la va-
leur moyenne statistique hi portent sur le nombre de dipôles contenus dans
l’élément de volume dτ , dont les moments dipolaires pk sont indicés par l’in-
dice k. La dimension du volume dτ est mésoscopique, c’est-à-dire de l’ordre
de (0.1 µm)3 , de telle sorte que le vecteur polarisation est une grandeur
nivelée.
Pour ce cours, nous acceptons que la densité volumique de charges liées
s’exprime en fonction du vecteur-polarisation par la relation :
ρliées = −div P
∂P
jliées =
∂t
∂P
j = jlibres + jliées = jlibres +
∂t
En substituant dans les équations de Maxwell-Gauss et Maxwell-Ampère,
nous obtenons :
div (0 E) = ρ = ρlibres − div P
∂E ∂E ∂P
rot B = µ0 j + µ0 0 = µ0 jlibres + µ0 0 + µ0
∂t ∂t ∂t
4.2. MODÈLE DE L’ÉLECTRON ÉLASTIQUEMENT LIÉ 3
D = 0 E + P
e2 1
p = −er = 2 E0 exp (iωt)
m ω0 − ω 2 + iΓω
ne2 1
P = np = E0 exp (iωt)
m ω02 − ω 2 + iΓω
0 ne2 ω02 − ω 2
r = 1 +
m0 ω02 − ω 2 2 + Γ2 ω 2
00 ne2 Γω
r = −
m0 ω02 − ω 2 2 + Γ2 ω 2
4.3. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LES DHLI 5
0 00
Dégageons la signification physique de r et r lors de l’étude des ondes
électromagnétiques dans les DHLI : nos expériences montrent que ces gran-
deurs doivent être associées aux phénomènes de dispersion et d’absorption.
Elles sont donc mesurables. 00
Le graphe des variations de r avec ω est donnée sur la figure 4a : il fait
00
apparaı̂tre un phénomène de résonance aigu, de telle sorte que r ne prend
∂B
div D = ∇ · D = 0 ; rot E = ∇ ∧ E = −
∂t
∂D
div B = ∇ · B = 0 ; rot B = ∇ ∧ B = µ0
∂t
Les équations de Maxwell et les relations phénoménologiques caractéristiques
d’un DHLI, sont linéaires à coefficients constants : on peut donc les traiter
en notation complexe et chercher des solutions de type pseudo-onde plane
6CHAPITRE 4. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LES MILIEUX
progressive harmonique, où toutes les composantes des champs sont propor-
tionnelles à exp(i(ωt − k · r)) avec k = ku, ω réel et k a priori complexe.
Dans ces conditions l’opérateur ∇ et l’opérateur dérivée par rapport au
temps opérent comme de simples multiplicateurs :
∂
∇ = −ik ; = iω
∂t
Les équations de Maxwell des milieux prennent la forme simple de rela-
tions vectorielles entre les champs :
−ik · D = 0 ; −ik ∧ E = −ωB ; −ik · B = 0 ; −ik ∧ B = iωµ0 D
En utilisant les relations phénoménologiques D = 0 r E, nous obtenons
avec k = ku :
k
ku · E = 0 ; ku ∧ E = ωB ; ku · B = 0 ; u ∧ B = −ω0 r E
µ0
00
L’onde est une onde amortie (rôle de k ) et progressive, se propageant
0
avec un vitesse de phase vϕ = ω/k ; vϕ dépend de ω car la permittivité
relative en dépend, donc le milieu est dispersif. 00
La mesure de la distance caractéristique de l’amortissement δ = 1/ k
0 00
et de la vitesse de phase permettent de mesurer k et k en fonction de ω.
0
On définit l’indice complexe n, l’indice de dispersion n et l’indice d’ab-
00
sorption n par référence au vecteur d’onde k0 = ω/c dans le vide :
0 00
k 0 k c 00 k
n= ; n = < (n) = = ; n = = (n) =
k0 k0 vϕ k0
2π 0 2π λ0
k0 = ; k = ; λ= 0
λ0 λ n
0 0 2π 0
ψ = ωt − k x − φ0 = ωt − n k0 x − φ0 = ωt − n x − φ0
λ0
2π 0
ψ = ωt − δ − φ0 avec δ = n x
λ0
Cette expression sera utilisée dans le cours sur les interférences, où la
grandeur δ, appelée chemin optique joue un rôle essentiel.
8CHAPITRE 4. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LES MILIEUX
k
B= u∧E
ω
Interférences lumineuses
1
2 CHAPITRE 5. INTERFÉRENCES LUMINEUSES
2E02 T
Z
I (M ) = cos2 (ωt − k · r − φ) dt
T 0
2E02 T
I (M ) = = E02
T 2
I (M ) = |E (M )|2 = E (M ) · E∗ (M )
Par sommation, cette égalité reste vraie pour toutes les ondes électro-
magnétiques planes.
I (M ) = 2 h(E1 + E2 ) · (E1 + E2 )i
donc : D E
I (M ) = 2 E21 + E22 + 2E1 · E2
I (M ) = I1 (M ) + I2 (M ) + I12 (M )
La première condition pour que deux ondes (ou deux sources) soient
cohérentes est que le produit scalaire E01 · E02 ne soit pas nul, c’est-à-dire
que les deux ondes ne soient pas polarisées orthogonalement l’une à l’autre.
Poursuivons le calcul pour deux ondes qui vérifient ce premier critère :
La valeur moyenne hcos (Ωt − Φ)i est nulle sauf pour Ω = 0. Le deuxième
terme est donc toujours nul et le permier terme est non nul que si les
pulsations des deux ondes sont égales. Ainsi, deux ondes cohérentes ont
nécessairement la même pulsation, ou la même fréquence, ou la même lon-
gueur d’onde.
Supposons ce deuxième critère de cohérence satisfait, et poursuivons le
calcul :
I12 = 2E01 · E02 hcos [(k1 − k2 ) · r − (φ1 − φ2 )]i
Le terme (k1 − k2 ) · r est une constante. Dans la théorie de l’OemPPH le
terme (φ1 − φ2 ) est aussi une constante, et on devrait obtenir un terme d’in-
terférence non nul pour toutes superpositions de sources monochromatiques.
Or dans la pratique, l’expérience montre que l’éclairement engendré par
deux sources ponctuelles monochromatiques disctintes est uniforme, c’est-
à-dire que l’on n’observe pas de franges d’interférences : deux ondes émises
par des sources ponctuelles disctinctes sont incohérentes. Pour interpréter
qualitativement ce fait il faut affiner le modèle des sources ponctuelles mo-
nochromatiques. Un fonction sinusoı̈dale du temps n’a évidemment aucune
existence réelle, du fait de son extension temporelle infinie : une onde réelle
a nécessairement un début et une fin. Les sources lumineuses apparemment
monochromatiques n’émettent pas continûment, mais par trains d’ondes : à
4 CHAPITRE 5. INTERFÉRENCES LUMINEUSES
k1 · r = k1 × S M
φM = (k1 − k2 ) · r = k × (S1 M − S2 M )
q q
2 2
= k× (x − a) + y2 + D2 − (x + a) + y2 + D2
En linéarisant à l’ordre 1
(x − a)2 (x + a)2
!
y2 y2
φM = kD × + + 1 − − −1
2D2 2D2 2D2 2D2
– Les franges brillantes sont obtenues lorsque les deux ondes sont en
phase, ou que la différence de marche est un multiple de la longueur
d’onde, ou que l’ordre d’interférence est entier.
De même, on appelle franges sombres les surfaces où l’éclairement est
minimum. Alors cos φM = −1, c’est-à-dire φM = (2n + 1) π, ou encore δM =
nλ + λ/2 avec n entier. L’ordre d’interférence est alors demi-entier.
– Les franges sombres sont obtenues lorsque les deux ondes sont en oppo-
sition de phase, ou que la différence de marche est un multiple impair
de la demi-longueur d’onde, ou que l’ordre d’interférence est demi-
entier.
Enfin on caractérise la visibilité des franges par le facteur de contraste
C. Si Imax et Imin désignent respectivement l’intensité des franges brillantes
et des franges sombres, C est défini par :
Imax − Imin
C=
Imax + Imin
Puis : √
2 cos θ I1 I2
C=
I1 + I2
Le contraste d’une figure d’interférence est donc maximale si les éclaire-
ments des sources qui interfèrent sont voisins et si les deux ondes ont même
polarisation rectiligne.
(SM )
a (M, t) = A (M ) cos ωt − 2π
λ
Dans le cas d’un milieu homogène on retrouve ainsi l’expression donnée
dans la section précédente.
1
2 CHAPITRE 6. LAMES D’AIR, COIN D’AIR ET FABRY-PÉROT
Soit :
2e sin2 i 2e 1 − sin2 i
2e 2e
δM,S = − 2e sin i tan i = − =
cos i cos i cos i cos i
Soit finalement :
δ = 2e cos i
L’intensité dans la figure d’interférence s’écrit alors simplement I ∝
cos2 πδ
λ .Suivant l’angle d’incidence de notre source ponctuelle nous aurons
donc une interférence constructive ou destructive. C’est pour cette raison
que l’on appelle cette figure d’interférence les franges d’égale inclinaison.
Ces franges sont des cercles centrés sur la normale aux miroirs.
par :
δ = 2αx
Les franges d’interférences sont des segments x = constante, c’est-à-dire
des segments parallèles à l’arête du coin d’air. Plus précisément les franges
brillantes sont telles que
λ0
2αx = nλ0 ; x=n
2α
Les franges brillantes sont donc équidistantes, et l’interfrange vaut :
λ0
i=
2α
Ainsi, l’interfrange augmente lorsque l’angle α entre les deux miroirs dimi-
nue.
leur coefficient de réflexion r soit élevé ; elles sont sans perte ; enfin, une
réflexion sur une des ces lames s’accompagne d’un déphasage de π de l’onde.
L’interféromètre est éclairé sous incidence i par une onde d’amplitude A0
émise par une source ponctuelle monochromatique de longueur d’onde λ et
on observe l’intensité lumineuse transmise à l’infini, en un point M repéré
par son inclinaison i par rapport à la normale aux lames.
2e
δ = IJ + JK − IH = − 2e sin i tan i = 2e cos i
cosi
ou encore ϕ = 4πeλcos i
Lors de la réflexion d’une onde sur une des lames, l’amplitude est mul-
tipliée par r ; en outre un déphasage de π s’introduit, de telle sorte que
l’amplitude complexe de l’onde est multipliée par r exp(−iπ). De même lors
de la transmission d’une onde par une des lames, l’amplitude complexe est
multipliée par t. La conservation de l’énergie impose la relation r2 + t2 = 1.
L’onde d’amplitude a1 subit deux transmissions ; en adoptant la phase de
cette onde comme phase d’origine, il vient a1 = t2 A0 . L’onde ak subit deux
réflexions et un aller-retour entre les deux lames en plus des trajets com-
muns avec l’onde d’amplitude ak−1 . Ainsi ak = r2 exp (−iϕ)ak−1 . On en
déduit immédiatement l’expression de l’amplitudes successives qui forment
un suite géométrique de raison r2 exp (−iϕ) :
sont décalées, et le nombre d’ondes à considérer est limité par la largeur des
lames. Si ce nombre est suffisamment élevé, on commet toutefois une erreur
négligeable en sommant les amplitudes jusqu’à l’infini : l’erreur commise en
ajoutant les termes de N + 1 à l’infini est de l’ordre de aN , c’est-à-dire en
module de l’ordre de r2N A0 .
6 CHAPITRE 6. LAMES D’AIR, COIN D’AIR ET FABRY-PÉROT
On obtient ainsi :
(1 − r2 )A0
a(M ) =
1 − r2 exp(−iϕ)
(1 − r2 )2 I0 (1 − r2 )2 I0
I(M ) = |a(M )|2 = =
1 + r4 − 2r2 cos ϕ (1 − r2 )2 + 4r2 sin2 (ϕ/2)
I0
=
1 + F sin2 (ϕ/2)
2r 2
où F = ( 1−r 2) .
Cette fonction est connue sous le terme de fonction d’Airy. Lorsque ϕ =
2mπ, la fonction d’Airy est égale à l’unité pour toute les valeurs de F et
donc de r. Cet effet de pic est créé par le fait que toutes les ondes ak sont
en phase. La fonction d’Airy est minimal pour ϕ = (2m + 1)π et vaut alors
(1−r2 )2
(1+r2 )2
. Comme la valeur de r2 est proche de 1, cela implique que le facteur
de contraste des franges est proche de 1.
Une autre quantité importante est la largeur à mi-hauteur des franges,
qui donne une mesure de la rapidité avec laquelle l’éclairement décroı̂t de
chaque côté du maximum. On obtient cette quantité quand :
1 1
2 =
1 + F sin (ϕ1/2 /2) 2
Il s’ensuit que : √
ϕ1/2 = 2 arcsin(1/ F )
Comme en général F est grand, on obtient la largeur totale à mi-hauteur :
4
γ=√
F
On exprime souvent la résolution d’un Fabry-Pérot par sa finesse F, rapport
entre la distance séparant deux maxima et la demi-largeur :
√
F =π F
6.3.3 Le Laser
Un effet laser s’obtient en plaçant un milieu amplificateur entre deux
miroirs de coefficients de réflexion extrêmement élevés (∼ 99%). A chaque
aller-retour, l’onde électromagnétique gagne en amplitude autour d’une cer-
taine fréquence par émission stimulée du gaz contenu dans l’enceinte. De
plus l’onde émise par émission stimulée est cohérente avec l’onde ”stimu-
lante”. Donc l’onde à l’intérieur de l’enceinte est cohérente. Les multiples
réflexions vont engendrer un effet Fabry-Pérot et le spectre fréquenciel de
l’onde sera donc le spectre de l’émission stimulée multipliée par la fonction
d’Airy de la cavité laser !
Chapitre 7
L’optique géométrique n’est pas une théorie exacte mais une approxima-
tion valable lorsque les dimensions caractéristiques de notre environnement
sont très supérieures à la longueur d’onde. Lorsqu’en revanche un rayon
lumineux rencontre un obstacle de petite dimension, la loi de propagation
rectiligne est violée : l’énergie de l’onde se répartit dans tout l’espace ; on
dit qu’il y a diffraction de l’onde par l’obstacle.
1
2 CHAPITRE 7. DIFFRACTION DES ONDES LUMINEUSES
k0 SP = k · SP = k · SO + k · OP = k · OP + k0 SO
k0 P M = k0 · PM = k0 · PO + k0 · OM = k0 · PO + k0 OM
7.1. DIFFRACTION PAR UNE OUVERTURE PLANE DANS LES CONDITIONS DE FRAUNHOFER3
ZZ
a (M ) = K A0 exp [−i (k0 SO + k · OP)]
Σ
0
exp (−ik0 OM ) exp −ik · OP dσ (P )
SO1 SO1 0 O2 M O2 M
u= ≈ 0 ; u = ≈ 0
SO1 f1 O2 M f2
0
celles de u . Nous choisissons l’origine O au centre de l’ouverture rectangu-
laire pour respecter les symétries du problèmes. Alors :
0 0 0 0
h i
k − k · OP = k0 u − u · OP = k0 α −α X + β −β Y
L’intégrale se factorise :
Z +a/2 h 0
i
a (M ) = KA0 exp [−ik0 (SOM )] exp ik0 α − α X dX
−a/2
Z+b/2 h 0
i
exp ik0 β − β Y dY
−b/2
Puis :
0
+a/2
exp ik0 α − α X
a (M ) = KA0 exp [−ik0 (SOM )]
ik0 (α0 − α)
−a/2
0
+b/2
exp ik0 β − β Y
ik0 (β 0 − β)
−b/2
0
0
α −α k0 a β −β k0 b
2i sin 2i sin
2 2
a (M ) = KA0 exp [−ik0 (SOM )] 0
0
ik0 (α − α)
ik0 (β − β)
7.2 Généralisations
Le calcul de l’amplitude diffractée par une ouverture circulaire de rayon
R se mène en coordonnées polaires et déborde du cadre de ce cours. Les
résultats essentiels sont les suivants :
1. on observe des franges constitués d’anneaux centrés sur l’image géométrique
0
S de la source S ;
2. l’essentiel de l’énergie lumineuse est concentrée dans la frange centrale
de rayon angulaire θ = 0, 61λ0 /R, c’est-à-dire dans un cône de demi-
angle au sommet θ et d’axe le rayon lumineux incident. Notons de
nouveau l’intervention de l’inverse 1/R du rayon de l’ouverture dans
les dimensions caractéristiques de la figure de diffraction.
7.2. GÉNÉRALISATIONS 7
Nous constatons donc qu’en ordre de grandeur, les résultats sont ana-
logues à ceux obtenus pour une ouverture carré de côté a ; en particulier,
la limite de l’optique géométrique est obtenue pour λ0 → 0 et la limite de
l’éclairement isotrope pour R → 0. Le seul élément nouveau est la forme
géométrique des franges, qui respecte l’invariance du problème par rotation
autour du rayon lumineux incident.
0
Ainsi, l’intensité lumineuse dans le plan de l’image S correspond à la
diffraction de Fraunhofer par une ouverture circulaire étudiée : autour de
0
l’image géométrique S , l’énergie lumineuse est concentrée dans une frange
0 0
centrale de diffraction, tache circulaire de rayon 0, 61λ0 f2 /R = 0, 61λ0 OS /R.
Plus généralement :
0
– Du fait de la diffraction sur les bords des montures, l’image S d’un
point S à travers un instrument d’optique n’est pas ponctuelle, mais
constituée d’une tache-image, dont le rayon est d’autant plus faible
que le rayon des montures est grand.
a P + = t (P ) a P −
ZZ
0
h i
a2 (M ) = KA0 exp (−ik0 (SOM )) t2 (P ) exp i k − k · OP dσ (P )
(Σ)
a(M ) = a1 (M ) + a2 (M )
avec Z
exp ik0 (θ0 − θ)X dX
ai (M ) = KA0 exp(ik0 (SOM ))
Fi
1
2 CHAPITRE 8. DOUBLE FENTES ET RÉSEAUX
Ainsi tout se passe comme si chaque fente émettait une onde, les ondes
émises étant cohérentes.
Le choix de l’origine O est sans influence sur le résultat du calcul des
amplitudes. Choisissons donc O1 comme origine pour le calcul de a1 et O2
pour le calcul de a2 .
Z +e/2
ai (M ) = KA0 exp(ik0 (SOi M )) exp(ik0 (θ0 − θ)X)dX
−e/2
π(θ0 − θ)e
= KA0 e exp(i k0 (SOi M ))sinc
λ0
Après factorisation des termes communs, l’amplitude totale diffractée
s’écrit :
π(θ0 − θ)e
a(M ) = KA0 e sinc
λ0
[exp (−ik0 (SO1 M )) + exp (−ik0 (SO2 M ))]
La différence de marche δ = (SO2 M ) − (SO1 M ) apparaı̂t sur la figure
en traçant les plans d’ondes :
δ = (O2 H2 ) − (O1 H1 ) = O2 H2 − H1 O1 = a sin θ0 − a sin θ = a(θ0 − θ)
D’où :
exp (−ik0 (SO1 M )) + exp (−ik0 (SO2 M ))
= exp (−ik0 (SO1 M )) [1 + exp(ik0 δ)]
= exp (−ik0 (SO1 M )) 1 + exp −ik0 a(θ0 − θ)
Contenu physique
Avec e << a, la fonction de diffraction joue le rôle d’enveloppe de la
fonction d’interférences.
En pratique, l’éclairement en dehors de la frange centrale de diffraction
est négligeable, et on observe des franges d’interférences équidistantes de
l’interfrange angulaire δθ0 = λ0 /a dans la frange centrale de diffraction de
demi-largeur angulaire ∆θ0 = λ0 /e. Ainsi, la diffraction joue ici un rôle
favorable sur la largeur du champ d’interférences.
Soit :
λ0 f10 2πa(θ0 + /2f10 λ0 f10 2πa(θ0 − /2f10 )
I(M ) = I0 1 + sin − sin
2πa λ0 2πa λ0
Puis en factorisant les sinus :
λ0 f10 πa 2πaθ0
I(M ) = I0 1+ sin cos
πa λ0 f10 λ0
4 CHAPITRE 8. DOUBLE FENTES ET RÉSEAUX
2πaθ0
I(M ) = I0 1 + V cos
λ0
avec
πa
V = sinc
λ0 f10
V est ici une constante, de telle sorte que l’éclairement évolue entre
Imax = I0 (1 + |V |) et Imin = I0 (1 − |V |). Le facteur de contraste est alors
égal à C = |V |. Il s’annulle pour :
πa λ0 f10
= nπ avec n entier soit =
λ0 f00 a
aθ0 a aθ0 a a
∆p = + 0 − − 0 =
λ0 2λ0 f1 λ0 2λ0 f1 λ0 f10
Par périodicité les intégrales dans le terme de droite ont toutes la même
valeur :
π (θ0 − θ) e
Z
sf ente (M ) = exp(ik0 (k0 − k) · On P)dX = esinc
nème f ente λ0
0
π(θ −θ)N a 0
n=0
X 0 1 − exp [ik0 N (θ0 − θ)a] exp ik0 N (θ2 −θ)a sin λ0
exp ik0 (u − u) · OOn = = ik0 (θ0 −θ)a π(θ0 −θ)a
N −1
1 − exp [ik0 (θ0 − θ)a] exp sin λ0
2
2 2 2
0
2 π (θ − θ) e
sin2 π(θ −θ)N
λ0
a
I(M ) = K A0 e sinc 0
λ0 sin2 π(θλ−θ)a
0
6 CHAPITRE 8. DOUBLE FENTES ET RÉSEAUX
π(θ0 −θ)a
sin2 λ0
Celle-ci possède des maxima principaux lorsque (θ0 −θ) = mλ0 /a et la valeur
de ces maxima vaut N 2 .
Les minima se produisent pour :
λ0 2λ0 3λ0 (N − 1) λ0 (N + 1) λ0
(θ0 − θ) = ± ,± ,± ,...,± ,±
Na Na Na Na Na
Entre les minima, il y a un maximum secondaire, donc la position est ap-
proximativement :
3λ0 5λ0
(θ0 − θ) = ± ,± ,...
2N a 2N a
2λ0
∆θ0 =
Na
C’est la largeur angulaire d’une raie spectrale due à l’élargissement instru-
mental. On constate que cette largeur est proportionnelle à la dimension du
réseau N a.
Un autre paramètre très important est la variation de l’angle de dif-
fraction par rapport à la longueur d’onde du rayonnement ou dispersion
angulaire, définit par :
dθ
D=
dλ
Pour les réseaux, cela vaut :
m
D=
a
Le pouvoir de résolution spectrale R d’un spectromètre à réseau est défini
par :
λ
R=
(∆λ)min
8.2. DIFFRACTION PAR DES FENTES MULTIPLES – RÉSEAU 7
où (∆λ)min est la plus petite différence de longueurs d’onde que l’on peut
résoudre. En limite de résolution, elle est égale à la distance angulaire entre
le maxima et le premier minima, soit :
λ0
∆θ0
min =
Na
Puis en utilisant la dispersion angulaire :
λ0
(∆λ)min = ∆θ0
min /D =
mN
D’où :
R = mN
Le pouvoir de résolution dépend du nombre de traits éclairés et de l’ordre
dans lequel on observe !