Algèbre Lineaire
Algèbre Lineaire
Algèbre Lineaire
par
Samuel BOWONG
Université de Douala
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Table des matières
1 Espaces vectoriels 3
1.1 Définition et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Sous-espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Combinaisons linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4 Familles génératrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.5 Familles libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.6 Bases d’un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.6.1 Définition, exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.6.2 Dimension d’un espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.7 Coordonnées d’un vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.8 Comment extraire une base d’une famille génératrice ? . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.9 Comment trouver une base d’un espace vectoriel donné par un système d’équations ? 12
1.10 Travaux dirigés sur les Espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2 Les matrices 15
2.1 L’espace vectoriel des matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.1.1 Opérations sur les matices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2 Matrices Carrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.2.1 Diagonale et Trace d’une matrice carrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.2.2 Matrices carrées particulières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.3 Matrices inversibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3 Rang d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4 Travaux dirigés sur le calcul matriciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3 Applications linéaires 25
3.1 Définitions et Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2 Noyau et Image d’une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3 Application linéaire en dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.4 Matrice d’une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.5 Fiche de TD sur les applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
1
4.5 TD sur le déterminant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
5 Systèmes Linéaires 46
5.1 Les différentes présentations d’un système d’équations linéaires . . . . . . . . . . 46
5.1.1 Présentation classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
5.1.2 Ecriture matricielle d’un système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
5.1.3 Avec une application linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.2 Systèmes de Cramer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
5.3 Résolution d’un système. Structure de l’ensemble des solutions . . . . . . . . . . 49
5.3.1 Structure de l’ensemble des solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
5.4 Méthodes de résolution d’un système linéaire : Méthode du pivot de Gauss . . . 50
5.5 TD sur les systèmes linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
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Chapitre 1
Espaces vectoriels
a+b
la somme des éléments a et b de E. On suppose aussi que l’on sait multiplier un élément de E
quelconque par un réel ou complexe, et que l’on obtient ainsi un élément de E. On note
λ·a
le produit du réel ou complexe λ et de a ∈ E. Dans ces conditions, on dit que ”+” est une loi
de composition interne sur E, et que ”.” est une loi de composition externe sur K × E.
Exemple 1.1.1 Soit E = R. On sait ajouter deux éléments de R, et multiplier un élément de
R par un élément de R.
c’est-à-dire composante par composante. On sait aussi multiplier un n-uplets par un réel :
Exemple 1.1.3 Soit V l’ensemble des vecteurs du plan ou de l’espace. On se rappelle qu’un
vecteur non-nul est la donnée d’une direction, d’un sens et d’une longueur. Si →−v est le vecteur
nul, λ · →
−
v est le vecteur nul pour tout réel λ. Pour λ ∈ R et → −
v ∈ V non-nul, le vecteur λ · →
−
v
est le vecteur nul si λ = 0, et pour λ 6= 0,
— le vecteur de même direction que → −v,
— de même sens que → −v si λ > 0 et de sens opposé si λ < 0
— de longueur |λ| fois la longueur de → −
v.
On sait aussi ajouter deux vecteurs → −u et →−
v de V : on trace un représentant de →
−
v en partant
→
−
de l’extrémité d’un représentant de u .
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Exemple 1.1.4 Soit X un ensemble quelconque, et F(X; R) l’ensemble des fonctions de X
dans R. La somme h = f + g de deux fonctions f et g est la fonction définie par
Définition 1.1.1 Soit (E; +; ·) un triplet constitué d’un ensemble E, d’une loi de composition
interne ”+” sur E et d’une loi de composition externe ”.” sur E. On dit que (E; +; ·) est un
espace vectoriel sur K lorsque les lois ”+” et ”.” vérifient les huit propriétés suivantes :
1. Pour tous a, b de E,
a+b=b+a
2. Pour tous a, b et c de E,
a + (b + c) = (a + b) + c .
3. Il existe un élément e de E tel que pour tout a de E,
a+e=e+a=a.
a+b=b+a=e.
N. Pour tout a de E,
1·a=a.
A. Pour tous réels λet µ, et tout a ∈ E,
λ · (µ · a) = (λµ·)a .
(λ + µ) · a = λ · a + µ · a .
λ · (a + b) = λ · a + λ · b .
Lorsque la propriété (1) est vérifiée, on dit que la loi ”+” est commutative. Si la propriété
(2) est vérifiée, on dit que la loi ”+” est associative. L’élément e de la propriété (3) est appelé
élément neutre pour la loi ”+”. On le note la plupart du temps 0E où même 0.
Remarque 1.1.1 Il ne peut y avoir qu’un seul élément neutre pour une loi interne : si e1 et
e2 sont éléments neutres, on a
e1 = e1 + e2 = e2 .
L’élément b de la propriété (4) s’il existe est lui aussi nécessairement unique :
b2 = b2 + e = b2 + (a + b1 ) = (b2 + a) + b1 = b1 .
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Définition 1.1.2 Lorsque les propriétés (1) à (4) sont vérifiées, on dit que (E; +) est un groupe
commutatif.
Lorsque la propriété (N ) est vérifiée, on dit que le réel 1 est l’élement neutre pour la loi
externe. On dit que la loi externe est associative lorsque (A) est vraie. Les deux dernières pro-
priétés (D1 ) et (D2 ) sont des propriétés de distributivité. On reprend les exemples précédents,
et on montre que l’on a bien affaire à des espaces vectoriels.
Exemple 1.1.5 Dans E = R, l’addition et la multiplication usuelles possèdent bien les huit
propriétés de la définition : (R; +; ·) est un espace vectoriel.
Exemple 1.1.6 Dans E = Rn , les deux lois de compositions définies ci-dessus ont aussi les
huit propriétés de la définition. En effet les opérations sont définies composante par composante,
donc il suffit de vérifier leurs propriétés composante par composante, et l’on se retrouve alors
dans (R; +; ·) . On notera que l’élément neutre pour l’addition dans Rn est
Exemple 1.1.7 L’ensemble F(X; R) muni des deux opérations définies dans l’exemple 1.1.4
est un espace vectoriel. Là encore on se ramène aux propriétés équivalentes dans (R; +; ·) qui
est cette fois l’espace d’arrivée des fonctions de F(X; R). L’élément neutre pour l’addition dans
F(X; R) est la fonction nulle 0F (X;R) : x 7−→ 0.
Exemple 1.2.1
Dans (R; +; ·), les seuls sous espaces vectoriels sont {0} et R lui-même.
λx + λy = λ · (x + y) = 0;
(x + x0 ) + (y + y0 ) = (x + y) + (x0 + y0 ) = 0 + 0 = 0,
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Attention, l’ensemble G = {(x; y) ∈ R2 ; x + y = 1} n’est pas un sous-espace vectoriel de R2 .
En fait cet ensemble ne vérifie aucune des propriétés de la définition précédente.
Remarque 1.2.1 L’ensemble F = {0E } est un sous-espace vectoriel de n’importe quel espace
vectoriel E. En effet 0E + 0E = 0E et λ · 0E = 0E pour tout λ ∈ R. On parle du sous-espace
vectoriel nul.
Remarque 1.2.2 Pour montrer qu’un ensemble muni de deux lois est un espace vectoriel, on
a toujours intérêt à démontrer que c’est un sous-espace vectoriel d’un espace vectoriel connu
qui le contient. Il n’y a alors que trois propriétés à démontrer, au lieu des huit propriétés de la
définition.
Il est parfois commode d’utiliser une notation plus compacte pour écrire les combinaisons
linéaires, ou de manière plus générale, les sommes. Pour des vecteurs (ou des réels) u1 , u2 , . . . , un ,
on écrit n
X
X= uj = u1 + u2 + . . . + un
j=1
Ce système a une (unique) solution (λ1 ; λ2 ) = (2; 1), donc u = 2v1 + v2 est bien combinaison
linéaire de v1 et v2 .
Exemple 1.3.2 A quelle condition le vecteur w = (a; b; c) est-il une combinaison linéaire de
u = (1; 2; −1) et v = (6; 4; 2) ?
C’est le cas si et seulement si il existe deux réels λ1 et λ2 tels que
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Il s’agit donc de savoir à quelle condition sur a; b et c le système
λ1 + 6λ2 = a
2λ1 + 4λ2 = b
−λ1 + 2λ2 = c
Ce système a donc une solution si et seulement si le dernier second membre est nul, c’est-à-dire
c − a + b = 0.
Preuve:
— D’abord le vecteur nul de E peut s’écrire
0E = 0 · u1 + 0 · u2 + . . . + 0 · un ;
v = a1 · u1 + a2 · u2 + . . . + an · un et w = b1 · u1 + b2 · u2 + . . . + bn · un ;
donc
v + w = (a1 + b1 ) · u1 + (a2 + b2 ) · u2 + . . . + (an + bn ) · un
ce qui prouve que v + w ∈ V ect{u1 ; u2 ; . . . ; un }.
— Enfin pour λ ∈ K, on a
Remarque 1.4.1 Le sous-espace vectoriel V ect{u1 ; u2 ; . . . ; un } est le plus petit (pour l’inclu-
sion) des sous-espaces vectoriels de E qui contient u1 ; u2 ; . . . ; un . En effet si F est un tel sous-
espace vectoriel de E, comme il est stable par combinaison linéaire, il contient toutes les com-
binaisons linéaires de u1 ; u2 ; . . . ; un , donc V ect{u1 ; u2 ; . . . ; un }.
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Définition 1.4.1 Soit (E; +; ·) un espace vectoriel et G un sous-espace vectoriel de E. On dit
que la famille de vecteurs (u1 ; u2 ; . . . ; un ) engendre G, ou encore est une famille génératrice
de G, lorsque
G = V ect{u1 ; u2 ; . . . ; un }.
Exemple 1.4.1 Soit n ∈ N. On note Kn [X] l’ensemble des polynômes à coefficients dans K
de degré inférieur ou égal à n. C’est un sous-ensemble de F(K, K), et même un sous-espace
vectoriel pour l’addition des fonctions et la multiplication d’une fonction par un réel. En effet
la fonction nulle est par convention un polynôme de degré −1, donc (par abus de langage)
inférieur ou égal à n, et une combinaison linéaire de polynômes de degré inférieur ou égal à n
est bien un polynôme de degré inférieur ou égal à n. Mais au fait qu’est-ce qu’un polynôme de
degré inférieur ou égal à n ? C’est une combinaison linéaire des monômes
1; X; X 2; . . . ; X n.
Autrement dit Kn [X] est le sous-espace vectoriel de F(K, K) engendré par la famille (1; X; . . . ; X n ).
Kn [X] = V ect(1; X; . . . ; X n ) .
Dans R3 , la famille ((1; 1; 2); (−1; 0; 1); (2; 1 = 3; −1)) est-elle génératrice ?
Réponse : Pour le savoir, on se donne un vecteur quelconque (x; y; z) de R3 , et on cherche à
l’écrire comme combinaison linéaire des trois vecteurs de la famille. Autrement dit on cherche
trois réels λ1 ; λ2 et λ3 tels que
d’inconnues λ1 ; λ2 et λ3 admet une solution. Pour cela on utilise l’algorithme du pivot de Gauss
qui donne le système équivalent
λ1 − λ2 + 2λ3 = x;
λ2 − λ3 = y − x;
0 = z − 3y + x
Ce système n’est compatible que si z−3y+x = 0. Donc la famille ((1; 1; 2); (−1; 0; 1); (2; 1/3; −1))
n’est pas génératrice de R3 : si z−3y+x 6= 0, le vecteur (x; y; z) de R3 ne s’écrit pas comme com-
binaison linéaire des vecteurs de cette famille. Au passage, on récupère une équation cartésienne
de
F = V ect((1; 1; 2); (−1; 0; 1); (2; 1/3; −1)) : (x; y; z) ∈ F ⇐⇒ z − 3y + x = 0.
λ1 u1 + λ2 u2 + . . . + λn un = 0E ⇐⇒ λ1 = λ2 = . . . = λn = 0.
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Exemple 1.5.1 Dans Rn [X], la famille (1; X; . . . ; X n ) est libre. En effet supposons que
λ0 · 1 + λ1 · X + . . . + λn · X n = 0.
Exemple 1.5.2 Soit a ∈ R. Dans R3 , la famille ((1; 1; 2); (−1; 0; 1); (2; a; −1)) est-elle libre ?
Pour le savoir, on suppose qu’il existe trois réels λ1 ; λ2 et λ3 tels que
Il s’agit donc de connaı̂tre l’ensemble des solutions du système précédent. Pour cela on
utilise une fois de plus l’algorithme du pivot de Gauss et on obtient :
λ1 − λ2 + 2λ3 = 0
λ2 + (a − 2)λ3 = 0
(1 − 3a)λ3 = 0
Remarque 1.5.1 Il est important de noter que pour déterminer si une famille est génératrice,
on s’est posé la question de l’existence de solutions pour un système linéaire, et que d’autre part
pour savoir si une famille est génératrice, il s’est agit de savoir si un système linéaire admet
une unique solution ou bien plusieurs solutions.
Exemple 1.6.1 Dans Rn , on note e1 = (1; 0; . . . ; 0), e2 = (0; 1; 0; . . . ; 0), . . . , en = (0; . . . ; 0; 1).
La famille (e1 ; . . . ; en ) est une base, qu’on appelle base canonique de Rn .
Prouvons que cette famille est génératrice. Soit (x1 ; x2 ; . . . ; xn ) un vecteur de Rn . On cherche
λ1; . . . ; λn dans R tels que
λ1 · e1 + . . . + λn · en = (x1 ; x2 ; . . . ; xn )
Puisque
λ1 · e1 + . . . + λn · en = (λ1 ; . . . ; λn ),
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il suffit de prendre λj = xj pour tout j ∈ {1; . . . ; n}.
On montre maintenant que (e1 ; . . . ; en ) est une famille libre. Supposons que
Exemple 1.6.2 Dans Rn [X], on a déjà vu que la famille (1; X; . . . ; X n ) est génératrice (c’est la
définition de Rn [X]), et libre. C’est donc une base de Rn [X], appelée elle aussi base canonique,
de Rn [X] cette fois.
Preuve : Admise
Proposition 1.6.2 Si E admet une base, alors toutes les bases de E ont le même nombre
d’éléments.
Preuve: Soit (u1 ; u2 ; . . . ; un ) une base de E ; c’est donc une partie génératrice à n éléménts, et
une partie libre à n éléménts. Si (v1 ; v2 ; . . . ; vp ) est une autre base de E, c’est une partie libre
donc, d’après la proposition précédente, p 6 n, et c’est une partie génératrice, donc, encore
avec la proposition précédente, p > n.
Définition 1.6.2 Soit (E; +; ·) un espace vectoriel non nul. S’il existe une base de E, on
appelle dimension de E, et on note dimE, le nombre commun d’éléments de toutes les bases de
E. Sinon on dit que E est de dimension infinie, et on note dimE = +∞.
Remarque 1.6.1 L’espace vectoriel E = {0E } n’admet pas de famille libre puisque toute fa-
mille de E contient 0E . Par convention, on dit pourtant que E a pour dimension 0. Par analogie
avec la situation dans E = R3 , les sous-espaces vectoriels de dimension 1 sont appelés ”droites”,
et les les sous-espaces vectoriels de dimension 2 sont appelés ”plans”. Les sous-espaces vectoriels
de dimension n − 1 d’un espace de dimension n sont appelés hyperplans.
Preuve: : Admise
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1.7 Coordonnées d’un vecteur
Théorème 1.7.1 (Dimension d’un espace vectoriel de dimension finie) : Soit E un
K−espace vectoriel de dimension finie n. Notons B = {→−v 1, →
−
v 2, . . . , →
−
v n } une base (famille libre
et génératrice) de E.
Tout vecteur de E s’écrit de façon unique comme combinaison linéaire des vecteurs de B,
i.e. ∀X~ ∈ E, ∃!(x1 , x2 , . . . , xn ) ∈ Kn tel que
n
~ = x1 →
−
v 1 + x2 →
−
v 2 + . . . + xn →
− xi →
−
X
X vn= vi
i=1
xn B
Exemple 1.7.1 1. Montrer que la famille B(u1 , u2 , u3 , u4 ) est une base de R4 avec u1 =
(0, 1, 1, 1), u2 = (1, 0, 1, 1), u3 = (1, 1, 0, 1) et u4 = (1, 1, 1, 0).
2. Calculons les cordonnées du vecteur X = (−1, 2, −1, 2) par rapport à cette base.
Solution
1. . . .
2. D’après la définition précédente, on cherche quatre scalaires x1 , x2 , x3 , x4 tels
X = x1 u1 + x2 u2 + x3 u3 + x4 u4
On obtient alors système linéaire suivant :
x2 + x3 + x4 = −1
x1 + x3 + x4 = 2 5 4 5 4
=⇒ x1 = , x2 = − , x3 = , x3 = −
x1 + x2 + x4 = −1 3 3 3 3
x1 + x2 + x3 = 2
On écrit alors
5/3
−4/3
X=
5/3
−4/3 B
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Avec l’algorithme du pivot de Gauss, on obtient le système échelonné équivalent :
λ1 − λ3 = 0
2λ2 + (a + 2)λ3 = 0 .
(a − 2)λ3 = 0
Donc si a 6= 2, le système admet une unique solution (0; 0; 0). Donc (v1 ; v2 ; v3 ) est une base
dans ce cas.
Si a = 2, le système admet une infinité de solutions, donc (v1 ; v2 ; v3 ) n’est pas une famille
libre. Mais on peut dire plus : λ3 peut être considéré comme un paramètre et le système peut
s’écrire
λ1 = s
λ2 = −2s; λ3 = s
On obtient en particulier v1 − v2 + v3 = 0R3 , ou encore v3 = −v1 + 2v2 . Donc (v1 ; v2 ) est une
famille génératrice de F : si v ∈ F , il existe λ1 ; λ2 ; λ3 tels que v = λ1 v1 + λ2 v2 + λ3 v3 . Mais
alors
ce qui prouve que v s’écrit comme combinaison linéaire de v1 et v2 . Enfin (v1 ; v2 ) est une famille
libre de F : dans le cas s = 0, la seule solution du système ci-dessus est λ1 = λ2 = 0.
Les inconnues principales sont x1 et x2 . On peut les exprimer en fonction de l’inconnue secon-
daire x3 en écrivant le système sous forme échelonnée réduite :
x1 + 3x3 = 0
x2 − 2x3 = 0
Autrement dit,
V = {(−3s; 2s; s); s ∈ R} = V ect((−3; 2; 1)) .
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Exemple 1.9.2 On désigne par F le sous ensemble de R3 défini par :
F = {(x, y, z) ∈ R3 tq x − y + z = 0}
Solution
1. La première question est la repétition d’un exemple précédent.
2. Base et dimension de F :
(x, y, z) ∈ F ⇐⇒ (x, y, z) ∈ R3 et x − y + z = 0
⇐⇒ (x, y, z) ∈ R3 et x = y − z
⇐⇒ (x, y, z) ∈ R3 et (x, y, z) = (y − z, y, z)
⇐⇒ (x, y, z) = y(1, 1, 0) + z(−1, 0, 1)
On en déduit que la famille {(1, 1, 0), (−1, 0, 1)} est une base de F et que dimF = 2
Exercice 1.10.2 Parmi les sous-ensembles suivants de R2 ou R3 , précisez lesquels sont des
R-espaces vectoriels :
1. F1 = {(x, y) ∈ R2 : y = 1}
2. F2 = {(x, y) ∈ R2 2 : x + 2y 6 0}
3. F3 = {(x, y, z) ∈ R3 : z = 0} ;
4. F4 = {(x + 1, x + y − 2, x − y); (x, y) ∈ R2 }
5. F5 = {(x, y, z) ∈ R3 : x + z = −y}
6. F6 = {(s, 0, 2s + t); (s, t) ∈ R2 }
E = {(x, y, z) ∈ C3 , x + y − iz = 0}
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1. Justifier que E est un C-espace vectoriel.
2. Ecrire l’ensemble des solutions de l’équation x + y - iz = 0 sous forme paramétrique.
3. Donner deux vecteurs qui engendrent E.
Exercice 1.10.5 1. Rappeler la définition d’une famille libre.
2. Déterminer si chacune des familles suivantes de l’espace vectoriel E est une famille libre.
3. {(1, 2, −1), (5, 3, 2), (3, −1, 4)} dans E = R3 .
4. {(1, −1, 2), (3, −4, 2), (−1, 5, m)} dans E = R3 , en fonction du paramètre m ∈ R.
5. {(i, 1 + i, 2), (i − 1, 2i, 2 + 2i)} dans le C-espace vectoriel E = C 3
6. { (1, 2, -i),(4, 4i, 2),(i, 0, 1)} dans le C-espace vectoriel E = C 3 .
Exercice 1.10.6 1. Rappeler la définition d’une famille génératrice d’un espace vectoriel
E.
2. Les familles de vecteurs suivantes sont-elles génératrices dans l’espace vectoriel E in-
diqué ?
(a) {(1, 0), (0, 1), (1, 1), (2, 3)} dans E = R2 .
(b) {(1, i), (i, −1), (1 + i, i − 1)} dans E = C 2 .
(c) {(−1, 1, 0), (1, 0, 1)} dans E = {(x, y, z) ∈ R3 : x + y − z = 0}.
Exercice 1.10.7 1. Montrer que les vecteurs
x1 (0, 1, 1), x2 = (1, 0, 1), x3 = (1, 1, 0)
forment une base de R3 . Quelles sont les coordonnées du vecteur x = (1, 1, 1) dans cette
base ?
2. Donner, dans R3 , un exemple de famille libre qui n’est pas génératrice.
3. Donner, dans R3 , un exemple de famille génératrice qui n’est pas libre.
Exercice 1.10.8 Dans R4 , on considère les vecteurs
e1 = (1, 2, 3, 4), e2 = (1 − 2, 3, −4).
Peut-on déterminer x, y pour que (x, 1, y, 1) ∈ V ect{e1 , e2 } ? Même question pour que (x, 1, 1, y) ∈
V ect{e1 , e2 } ?
Exercice 1.10.9 Montrer que la famille
(1, 1 − X, (1 − X)2 , (1 − X)3 , (1 − X)4
est une base de R4 [X] puis déterminer les cordonnées du polynôme
P = 1 + X − 2X 2 − 5X 3 + X 4
Exercice 1.10.10 1. La famille {V1 , V2 , V3 } où
V1 = (1, 1, −1), V2 = (2, 1, 3), V3 = (0, −1, 5)
est-elle libre ? liée ? Quelle relation linéaire lie ces vecteurs ? Quel est l’espace qu’ils
engendrent ? Donnez-en une base et la dimension.
2. Construire une base de chacun des sous-espaces vectoriels de R4 suivants :
(a) E1 = {(x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ R4 / x1 + x2 = 0, x3 − x4 = 0}
(b) E2 = {(x1 , x2 , x3 , x4 ) ∈ R4 , x1 + x2 + x4 = 0, x2 + x3 + x4 = 0}.
14
Chapitre 2
Les matrices
Le scalaire (aij , appelé ”élément ij ” de la matrice A est situé dans le tableau à l’intersection
de la i−ème ligne et de la j−ème colonne. En d’autre termes, le premier indice i est le numéro
de la ligne et le second indice j est cela de la colonne. Dans la pratique la matrice A est notée :
!
A= aij
16i6j
16j6p
Une matrice ayant n lignes et p colonnes est appelée ”matrice n × p” le couple (n, p) dimension,
taille ou format de la matrice. L’ensemble des matrices de taille (n, p) à coefficients dans le
corps K est noté Mn,p (K).
Matrice colonne, Matrice ligne :
15
a11
a21
— Lorsque p = 1 on dit que A est une matrice colonne : ..
.
an1
— Lorsque n = 1 on dit qu’on a une matrice ligne a11 a12 . . . a1p
1 0 −5
2 −5 10
Exemple 2.1.1 • Le tableau
1 0
est une matrice 4 × 3 et on a par exmple
0
9 −6 3
Solution:
Par définition de l’égalité de deux matrices, les éléments de mêmes indices doivent être égaux,
on obtient donc le système suivanat :
x+y =3
x−y =1
=⇒ x = 2, y = 1, z = 4, t = −1
2z + t = 7
z−t=5
16
Addition
Définition 2.1.2 Soient A = (aij ) et B = (bij ) deux matrices de même dimension (n, p)
On définit la somme de A et B la matrice notée A + B, comme étant la matrice obtenue
additionnant les éléments de même indice. On a :
A + B = (aij + bij )
En d’autres termes,
a11 a12 . . . a1p b11 b12 . . . b1p a11 + b11 a12 + b12 . . . a1p + b1p
a21 a22 . . . a2p b21 b22 . . . b2p a21 + b21 a22 + b22 . . . a2p + b2p
.. + .. .. =
.. .. .. .. .. .. .. .. ..
. . . . . . . . . . . .
an1 an2 . . . anp bn1 bn2 . . . bnp an1 + bn1 an2 + bn2 . . . anp + bnp
17
6. (α + β)A = αA + βA
7. (αβ)A = α(βA)
8. 1 · A = A
Remarque 2.1.1 Ces propriétés montrent que l’ensemble Mnp (K), muni de la somme des
matrices et du produit d’une matrice par un scalaire est un espace vectoriel sur K. En fait c’est
un espace vectoriel de dimension finie n × p. Sa base canonique est la famille des n × p matrice
Eij , 1 6 i 6 n, 1 6 j 6 p où Eij est la matrice dont tous les coefficients sont nuls sauf celui
situé à la i−ème ligne et la j−ème colonne qui vaut 1.
Nous insistons sur le fait que le produit AB de la matrice A par la matrice B n’est possible
que si le nombre de colonnes de la matrice A est égal au nombre de ligne de la matrice B.
1 3 2 0 −4
Exemple 2.1.4 (a) Déterminons la matrice AB si A = et
2 −1 5 −2 6
Puisque A est une matrice 2 × 2 et B une matrice 2 × 3 le produit AB est défini et est
une matrice 2 × 3. On a :
1 3 2 0 −4 17 −6 14
AB = =
2 −1 5 −2 6 −1 2 −14
1 2 5 6
(b) Soit A = et B = On a :
3 4 0 −2
5 2 23 34
AB = et BA =
15 10 −3 −8
Ce dernier exemple montre que le produit matriciel n’est pas commutatif, autrement dit,
AB 6= BA. Toutefois ce produit vérifie les propriétés suivantes :
Théorème 2.1.2 Soit λ un scalaire et A, B, C trois matrices vérifiant les conditions
requises pour que les sommes et les produits ci-dessous existent, alors on a :
18
(a) (AB)C = A(BC)
(b) A(B + C) = AB + AC
(c) (B + C)A = BA + CA
(d) λ(AB) = (λA)B = A(λB)
(e) 0̃A = A0̃ = 0̃
Propriété de la transposition
L’opération de transposition d’une matrice possède les propriétés suivantes
1. ( A + B) =t A +t B
2. t (t A) = A
3. t (λA) = λt A
4. t (AB) =t At B
19
Quelques propriétés de la trace
Si A = (aij ) et B = (bij ) sont deux matrices carées d’ordre n, et λ un scalaire, alors :
1. tr(A + B) = tr(A) + tr(B)
2. tr(λA) = λtr(A)
3. tr(t A) = tr(A)
4. tr(AB) = tr(BA)
Matrice diagonale
Définition 2.2.3 Une matrice A carée d’ordre n est dite diagonale lorsque tous ses éléments
non diagonaux sont égaux 0. Une matrice diagonale a la forme :
a11 0 . . . 0
0 a22 . . . 0
A = ..
.. .. ..
. . . .
0 0 . . . ann
Matrices triangulaires
Définition 2.2.4 Une matrice carrée d’ordre n est dite triangulaire supérieure (resp. inférieure)
lorsque tous ses éléments situés en dessous (resp. au dessus) de la diagonale principale sont
nuls
Les matrices triangulaires supérieurs sont de la forme :
a11 a12 · · · a1n
0 a22 a2n
A = ..
.. .. ..
. . . .
0 0 · · · ann
tandis que celles qui sont triangulaires inférieurs sont de la forme :
a11 0 · · · 0
a21 a22 0
.. .. . .. ..
. . .
an1 an2 · · · ann
20
2.2.3 Matrices inversibles
Définition 2.2.5 Une matrice A carrée d’ordre n est dite inversible ou régulière s’il existe une
matrice B carrée d’ordre n telle que
AB = BA = In
La matrice B lorsqu’elle existe elle est unique et est appelée inverse de la matrice A, elles
est notée A−1 .
et
3 −5 2 5 1 0
BA = = = I2
−1 2 1 3 0 1
donc le matrices A et B sont inverses l’une de l’autre.
Remarque 2.2.2 Si A et B sont deux matrices carrées d’ordre n qui vérifient AB = In alors
on a nécessairement BA = In . Il suffit alors d’effectuer le produit dans un seul sens pour
s’assurer si oui ou non les deux matrices sont inverses l’une de l’autre.
Au prochain chapitre nous décrirons une méthode de calcul de l’inverse d’une matrice lors-
qu’elle existe.
−3 2 2
Exercice 2.2.1 Soit M = −2 5 4
1 −5 −4
1. Calculer M 2 et M 3 . En déduire l’expression de la matrice M 3 + 2M 2 − M − 2I3
2. Montrer que M est inversible et calculer son inverse
Solution:
1. On a :
−3 2 2 −3 2 2 7 −6 −6
M 2 = M × M = −2 5 4 −2 5 4 = 0 1 0
1 −5 −4 1 −5 −4 3 −3 −2
et
7 −6 −6 −3 2 2 −15 14 14
M 3 = M 2 × M = 0 1 0 −2 5 4 = −2 5 4
3 −3 −2 1 −5 −4 −5 1 −2
On en déduit alors que :
21
2. Montrons que M est inversible et calculons son inverse. On a :
M 3 + 2M 2 − M − 2I3 = 0̃ ⇐⇒ M 3 + 2M 2 − M = 2I3
⇐⇒ M (M 2 + 2M − I3 ) = 2I3
1
⇐⇒ M (M 2 + 2M − I3 ) = I3
2
1
⇐⇒ M ( (M 2 + 2M − I3 )) = I3
2
⇐⇒ M N = I3
Proposition 2.3.1 Toute matrice A peut se réduire à une matrice échelonnée en lignes B par
une suite d’opérations élémentaires sur les lignes. B est alors appelée la forme échelonnée en
lignes de A.
Solution :....
L’un des concepts fondamentaux en algèbre linéaire est le rang d’une matrice. Il admet
plusieurs définitions équivalentes. En voici l’une d’entre elles.
Définition 2.3.2 Soit A une matrice n lignes et p colonnes i.e. A ∈ Mnp (K). Notons L1 , L2 , . . . , Ln
les lignes de A et C1 , C2 , . . . , Cp ses différentes colonnes. Le rang de A est par définition la di-
mension du sous espace vectoriel de Kp engendré par les vecteurs L1 , L2 , . . . , Ln ; c’est aussi
la dimension du sous espace vectoriel de Kn engendré par les vecteurs C1 , C2 , . . . , Cp Il est
noté rg(A).
rg(A) 6 max{n, p} .
22
Théorème 2.3.1 Le rang d’une matrice A est le nombre de lignes non nulles dans sa forme
échelonnée en lignes.
Solution :
Exercice 2.4.5 Effectuer les produits suivants lorsque c’est possible. Lorsque c’est impossible,
dire pourquoi.
2 5 0 −1 6
2 5
1. 3 6 × 3. −1 4 5 × 2 4 −2
4 6
4 7 3 5 3
2 5 2 5 0 1 −1
2 5
2. × 3 6 4. 3 6 3 × 2 0
4 6
4 7 4 1 2 3 5
23
1 −1 2 5 1 0 5 2 7 8
5. 2 0 × 3 6 6. 2 −1 6 × 0 2 3
3 5 4 1 3 4 7 4 5 6
Lorsqu’elles ont un sens, calculer les expressions A + B, AB, BA, t BA, B + AB et A + AB.
Exercice 2.4.9 Répondre par Vrai ou faux. Soient A et B deux matrices carrées d’odre n.
1. Si A est inversible et A−1 = B alors B est inversible et B −1 = A.
2. Si A et B sont inversibles et C = AB alors C est inversible et C −1 = A−1 B −1 .
3. Si AB = 0 alors A = 0 ou B = 0.
4. (A + B)2 = A2 + B 2 + 2AB
5. AB + BA = 0 ssi (A + B)2 = A2 + B 2 .
6. Si A + B = AB, alors I − A est inversible
4 0 2 1 0 0 0 0 1
Exercice 2.4.10 On pose A = 0 4 2 , I = 0 1 0 et J = 0 0 1
0 0 2 0 0 1 0 0 −1
1. Déterminer les réels a et b tels que A = aI + bJ
2. Calculer J 2 .
3. Calculer A3 , A3 , A4 comme combinaison linéaire de I et J.
24
Chapitre 3
Applications linéaires
Remarque 3.1.1 Notons que les propriétés (i) et (ii) sont équivalentes à l’unique propiété :
f (~0E ) = ~0F
Cette Propriété donne une condition nécessaire (mais non suffisante) pour qu’une application
soit linéaire. Si on remarque que f (~0E ) 6= ~0F alors on conclut rapidement que f n’est pas
linéaire. Par contre, f (~0E ) = ~0F ne suffit pas pour conclure que f est linéaire.
Notation : L’ensemble des applications lineaires de E dans F est noté L(E; F ). C’est un espace
vectoriel pour les lois usuelles d’addition des applications et de multiplication d’une application
par un scalaire.
f : R2 −→ R3
(x, y) 7−→ (x − y, x + 2y, 3x − y)
est linéaire
Solution:
Montrons que cette application vérifie les propriété (i) et (ii).
25
(i) soit ~u = (x, y), ~v = (a, b) ∈ R2 , montrons que f (~u + ~u) = f (~u) + f (~v ) ; On a :
f (~u + ~v ) = f (x, y) + (a, b)
= f (x + a, y + b)
= (x + a) − (y + b), (x + a) + 2(y + b), 3(x + a) − (y + b)
= (x − y) + (y − b), (x + 2y) + (a + 2b), (3x − y) + (3y − b)
= (x − y, x + 2y, 3x − y) + (a − b, a + 2b, 3a − b)
= f (~u) + f (~v )
Définition 3.1.2 Etant donnés un espace vectoriel E sur le corps K. Une application lineaire
de E dans E est appelé endomorphisme de E.
Notations :
1. L’ensemble des isomorphismes de E sur F est noté Isom(E, F )
2. L’ensemble des automorphismes de e est noté Aut(E) ou Gl(E) il est aussi appelé le
groupe linéaire de E.
26
Preuve : Soit f ∈ Isom(E, F ). f est linéaire et bijective. Montrons que sa bijection réciproque
f −1 est linéaire. Soit alors u, v ∈ F et α, β ∈ K Montrons f −1 (αu + βv) = αf −1 (u) + βf −1 (v).
Puisque f est bijective, ∃!(x, y) ∈ E × E tel que
u = f (x) αu = f (αx)
=⇒ =⇒ αu + βv = f (αx) + f (βy)
v = f (y) βv = f (βy)
Comme f est bijective, la derlière égualité entraine (en composant à gauche et à droite par
f −1 ) que :
f −1 (αu + βv) = αx + βy
D’autre part,
x = f −1 (u)
u = f (x)
=⇒
v = f (y) y = f −1 (v)
On obtient alors
f −1 (αu + βv) = αf −1 (u) + βf −1 (v)
Donc f −1 est linéaire.
Définition 3.1.4 Deux espaces vectoriels E et F sont dits isomorphes s’il existe un isomor-
phisme de E sur F.
Remarque 3.2.1 ker f est un sous ensemble de E tandis que Im(f ) est un sous ensemble de
F.
ker f ⊂ E, Im(f ) ⊂ F
Mieux, on a :
Théorème 3.2.1 Soit f une application linéaire de E vers F .
— Le noyau de f est un sous espace vectoriel de E
— L’image de f est un sous espace vectoriel de F .
Preuve :
27
— Soit ~u1~u2 ∈ ker f, α, β ∈ K montrons que α~u1 + β~u2 ∈ ker f . On a
Donc, il suffit alors de prendre ~u = α~u1 + β~u2 et on a : f (~u) = α~v1 + β~v2 . Ceci permet
de conclure que α~v1 + β~v2 ∈ Im(f ) =⇒ Im(f ) est un sous espace vectoriel de F
Proposition 3.2.1 Soient E et F deux espaces vectoriels sur le corps K et f une application
lineaire de E dans F . Si E est engendré par les vecteurs (~v1 ; ~v; . . . ; ~vp ) alors Im(f ) est le sous
espace vectoriel de F engendré par les vecteurs (f (~v1 ), f (~v2 ), . . . , f (~vp )
Preuve :
Faire cette preuve à titre d’exercice.
g : R4 −→ R3
(x, y, z, t) 7−→ (x − y + z + t, 2x − 2y + 3z + 4t, 3x − 3y + 4z + 5t)
Solution:
1. Montrer que g est linéaire est une répétition d’un des exemples précédents. Recopier
cette preuve dans le cadre de cet exemple.
2. Base et dimension de ker g : On rappelle que
28
Donc on a :
On conclut alors la famille (e1 = (1, 1, 0, 0), e2 = (1, 0, −2, 1) est une base de ker g et que
dim ker g = 2
3. Déterminons une base et la dimension de Im(g). On rappelle tout d’abord que :
On a donc :
=⇒ x0 + y 0 − z 0 = 0
=⇒ z 0 = x0 + y 0
=⇒ (x0 , y 0 , z 0 ) = (x0 , y 0 , x0 + y 0 ) = x0 (1, 0, 1) + y 0 (0, 1, 1)
On conclut alors la famille (e01 = (1, 0, 1), e02 = (0, 1, 1) est une base de Im(g) et que
dimIm(g) = 2
Remarque 3.2.2 Pour Déterminer a dimension et une base de Im(g) on peut aussi utiliser le
Théorème précédent. Puisqu’on sait que la basse canonique {e1 , e2 , e3 , e4 } de R4 engendre R4
on a :
Rappels :
Soit h : A −→ B une application.
— h est dite injective si et seulement si l’image de deux éléments distincts de A sont deux
éléments distincts de B i.e.
29
— h est dite surjective si et seulement si tout élément de B possède au moins un antécédent
par h i.e.
h surjective ⇐⇒ ∀y ∈ B, ∃x ∈ A tq =⇒ y = f (x)
⇐⇒ h(A) = B
— h est dite bijective si et seulement si h est injective et surjective ce qui signifie que tout
élément de B possède un unique antécédent par h i.e.
Théorème 3.2.2 Soient E et F deux espaces vectoriels sur le corps K et f une application
lineaire de E dans F . Les propositions suivantes sont équivalentes :
1. f est injective
2. ker f = {~0E }
3. L’mage de toute famille libre de E par f est une famille libre de F
Preuve :
Théorème 3.2.3 Soient E et F deux espaces vectoriels sur le corps K et f une application
lineaire de E dans F . Les propositions suivantes sont équivalentes :
1. f est surjective
2. Im(f ) = F
3. L’mage de toute famille génératrice de E par f est une famille génératrice de F
Preuve :
rang(f ) = dimIm(f )
Remarque 3.3.1 Si l’espace vectoriel E est engendré par la famille de vecteurs (~v1 ; ~v; . . . ; ~vp ),
alors d’après la définition précédente, on :
rang(f ) = dimIm(f )
= dim vect{f (~v1 ), . . . , f (~vp )}
Théorème 3.3.1 (Théorème du rang) Soient E et F deux espaces vectoriels sur le corps K et
f une application lineaire de E dans F . Si l’espace vectoriel E est de dimension finie, alors les
sous espaces vectoriels ker f et Im(f ) sont de dimension finie et on a :
30
Théorème 3.3.2 Soient E et F deux espaces vectoriels sur le corps K de dimensions finies et
f une application linéaire de E dans F . Alors on a :
1. f est injective ⇐⇒ l’image d’une base quelconque de E est une famille libre de F
2. f est surjective ⇐⇒ l’image d’une base quelconque de E est une famille génératrice de
F
3. f est bijective ⇐⇒ l’image d’une base queconque de E est une base de F . Dans ce cas
E et F ont la même dimension
alors on a :
f (e1 ) f (e2 ) . . . f (ep )
↓ ↓ ↓
a11 a12 ... a1p ← e01
a21 a22 ... a2p ← e02
M (f, B, B 0 ) =
.. .. .. .. ..
. . . . .
an1 an2 ... anp ← e0n
31
Exemple 3.4.1 On considère l’application linéaire f définie par :
f : R2 −→ R3
(x, y) 7−→ (x − y, x + 2y, 3x − y)
Solution:
Notons B = {e1 = (1, 0), e2 = (0, 1)} la base canonique de R2 et B 0 = {e01 = (1, 0, 0), e02 =
(0, 1, 0), e03 = (0, 0, 1)} celle de R3 . On a :
f (e1 ) = (1, 1, 3) = e01 + e02 + 3e03
1 −1
=⇒ M (f, B, B 0 ) = 1 2
f (e2 ) = (−1, 2, −1) = −e01 + 2e02 − e03 3 −1
φ : Rn [X] −→ R3 [X]
P 7−→ (1 − X)P 0 + X 2 P 00
par rapport à la base canonique de R3 [X]. N.B Ici P 0 est la dérivée première de P et P 00 la
dérivée seconde de de P
Solution:
La base canonique de R3 [X] est la famille {1, X, X 2 , X 3 }. On alors
φ(1) = 0 0 1 0 0
φ(X) = 1 − X 0 −1 2 0
2 =⇒ M (f, B) =
π(X ) = 2X 0 0 0 3
φ(X 3 ) = 3X 2 + 3X 3 0 0 0 3
Remarque 3.4.2
Exercice 3.4.1 On désigne par φ l’endomorphisme de R3 dont la matrice par rapport à la base
canonique de R3 est
1 1 2
A = −2 1 −1
1 3 4
32
1. Calculer φ(x, y, z) en fonction de x, y et z.
2. Déterminer le noyau et l’image de φ. On précisera dans chaque cas une base et la di-
mension
3. On pose u1 = (0, 1, 1), u2 = (1, 0, 1) et u3 = (1, 1, 0). Montrer que la famille {u1 , u2 , u3 }
est une base de R3 . Ecrire la matrice de l’endomorphime φ par rapport à cette nouvelle
base
Solution:
On écrit alors :
2. Noyau de φ : On a
33
engengrent Im(φ). On a :
On a donc :
φ(u1 ) = 2u1 + 5u2 − 2u3
De même,
On a donc :
1 11 5
φ(u2 ) = − u1 + u2 − u3
2 2 2
34
De même
On a donc :
1 7 3
φ(u3 ) = u1 + u2 − u3
2 2 2
On obtient alors :
4 −1 1
1
M (φ, B) = 10 11 7
2
−4 −5 −3
Remarque : Au paragraphe suivant nous décrirons une méthode plus directe de calcul
de cette matrice.
f : R2 −→ R2 g : R3 −→ R3
; ;
(x, y) 7−→ f (x, y) = (x + y, x) (x, y, z) 7−→ g(x, y, z) = (x2 + y 2 , z, y)
h : R3 −→ R ` : R2 −→ R
; ;
(x, y, z) 7−→ h(x, y, z) = 2x + 3y − z (x, y) 7−→ `(x, y) = xy
m : R3 [X] −→ R
P 7−→ m(P ) = (P (−1), P (0), P (1))
f : R3 −→ R3
.
(x, y, z) 7−→ f (x, y, z) = (x + 2y − z, y + z, x + y − 2z)
35
1. Vérifier que f est linéaire
2. Déterminer le noyau de cette application. Donner sa dimension ainsi qu’une base.
3. Déterminer l’image de cette application. Donner sa dimension ainsi qu’une base.
4. Déterminer la matrice de f relativement à la base canonique de R3 .
3 2
Exercice 3.5.3 Soit h l’application linéaire de R dans
R définie par rapport à deux bases
2 −1 1
(e1 , e2 , e3 ) et (f1 , f2 ) par la matrice A =
3 2 −3
1. On prend dans R3 la nouvelle base :e01 = e2 + e3 , e02 = e3 + e1 , e03 = e1 + e2 . Quelle est
la nouvelle matrice A1 de h ?
2. On choisit pour R2 les vecteurs f10 = 21 (f1 + f2 ), f20 = 12 (f1 − f2 ). En conservant la base
(e01 , e02 , e03 ) dans R3 , quelle est la nouvelle matrice A2 de h ?
Exercice 3.5.4 Soient trois vecteurs e1 , e2 , e3 formant une base de R3 . on note T la transfor-
mation linéaire définie par : T (e1 ) = T (e3 ) = e3 , T (e2 ) = −e1 + e2 + e3 .
1. Déterminer le noyau de cette application linéaire. Ecrire la matrice A de T dans la base
(e1 , e2 , e3 ).
2. On pose f1 = e1 − e3 , f2 = e1 − e2 , f3 = −e1 + e2 + e3 . Calculer e1 , e2 , e3 en fonction
f1 , f2 , f3 . Les vecteurs f1 , f2 , f3 forment-ils une base de R3 ?
3. Calculer T (f1 ), T (f2 ), T (f3 ) en fonction de f1 , f2 , f3 . Ecrire la matrice B de T dans la
base (f1 , f2 , f3 ) et trouver la nature de l’application T .
1 1 −1
4. On pose P = 0 −1 1 . Vérifier que P est inversible et calculer P −1 . Quelle
−1 0 1
relation lie les quatre matrices A, B, P, P −1 ?
f : R3 −→ R3
.
(x, y, z) 7−→ f (x, y, z) = (2x, −4x + 5y − 2z, −5x + 4y − z)
1. Montrer que f est linéaire. Déterminer son noyau son image et son rang.
2. Ecrire la matrice de f relativement à la base canonique de R3 .
3. On pose pour λ ∈ R, Eλ = {(x, y, z) ∈ R3 / f (x, y, z) = λ(x, y, z)} .
(a) Montrer que Eλ est un sous espace vectoriel de R3 .
(b) Pour quelle valeurs de λ, le sous espace vectoriel Eλ n’est pas réduit au singleton
vecteur nul de R3 ?
(c) Pour chacune des valeurs de λ trouvées à la question précédente, déterminer une
base et la dimension de Eλ .
(d) Montrer que la famille {(0, 1, 2), (1, 2, 1), (0, 1, 1)} est une base de R3 puis écrire la
matrice de f relativement à cette base.
36
Exercice 3.5.7 1. Déterminer une application linéaire f : R3 −→ R4 donc l’image est
engendrée par les vecteurs u = (1, 2, 0, −4) et v = (2, 0, −1, −3).
2. Une telle application peut-elle être injective ? Surjective ?
f : R3 −→ R3
.
(x, y, z) 7−→ f (x, y, z) = (2x, −4x + 5y − 2z, −5x + 4y − z)
1. Montrer que f est linéaire. Déterminer son noyau son image et son rang.
2. Ecrire la matrice de f relativement à la base canonique de R3 .
3. On pose pour λ ∈ R, Eλ = {(x, y, z) ∈ R3 / f (x, y, z) = λ(x, y, z)} .
(a) Montrer que Eλ est un sous espace vectoriel de R3 .
(b) Pour quelle valeurs de λ, le sous espace vectoriel Eλ n’est pas réduit au singleton
vecteur nul de R3 ?
(c) Pour chacune des valeurs de λ trouvées à la question précédente, déterminer une
base et la dimension de Eλ .
(d) Montrer que la famille {(0, 1, 2), (1, 2, 1), (0, 1, 1)} est une base de R3 puis écrire la
matrice de f relativement à cette base.
37
Chapitre 4
Dans tout ce chapitre, K désignera l’ensemble des nombres réels R ou l’ensemble C des
nombres complexes.
.
• Le déterminant d’une matrice carrée d’ordre 2 est défini comme suit :
a11 a12
a21 a22 = a11 a22 − a12 a21
• Le déterminant d’une matrice carrée d’ordre 2 est par définition égale à (pour tout
i ∈ {1, 2, . . . , n}) :
38
a11 a12 a13
Exemple 4.1.1 Pour A = a21 a22 a23 on a :
a31 a32 a33
a22 a23 a21 a23 a21 a22
det(A) = a11 − a12
a31 a33 + a13 a31 a32
a32 a33
a12 a13 a11 a13
− a23 a11 a12
= −a21 + a22
a32 a33 a31 a23 a31 a32
= ...
En particulier,
2 3 4
= 2 6 7 − 3 5 7 + 4 5 6
5 6 7
9 1 8 1 8 9
8 9 1
= ...
Solution :
On a :
−1 2
= −7 + 10 = 3
−5 7
On développe le second déterminant par rapport à la première ligne et on trouve
2 3 4
6 7 5 7 5 6
9 1 − 3 8 1 + 4 8 9
5 6 7 = 2
8 9 1
= ...
39
4.2 Propriétés des déterminants
Nous présentons ici quelques propriétés des déterminants.
Théorème 4.2.1 Le déterminant d’une matrice A et celui de sa transposée t A sont égaux :
det t A = det A
.
Grâce à ce théorème, tout théorème sur le déterminant, relatif aux lignes d’une matrice A, a
son équivalent pour les colonnes de A.
Théorème 4.2.2 Soit A une matrice carrée.
— Si A a une ligne (ou une colone) nulle,alors det A = 0
— Si A a deux lignes (ou colones) identiques, alors det A = 0
— Si une ligne (resp. colonne) de A est une combinaison linéaire des autres alors det A = 0
— Si A est triangulaire, autrement dit si tous les éléments au-dessus ou au-dessous de la
diagonale sont nuls, alors det A est égal au produit des éléments diagonaux.En particu-
lier, det In = 1, ou I est la matrice unité.
Le théorème suivant, montre comment se transforme le déterminant par une opération élémentaire
sur les lignes ou les colones.
Théorème 4.2.3 On considère une matrice B obtenue à partir d’une matrice A par une
opération élémentaire sur les lignes (respectivement sur les colonnes)
— Si l’on échange deux lignes (resp colonnes) de A, alors det B = − det A ;
— Si l’on multiplie une ligne(resp colonnes) de A par un scalaire k, alors det B = k det A ;
— Si l’on ajoute un multiple d’une ligne (resp.colone) de A à une autre ligne(resp colone)
de A, alors det B = det A
Exemple 4.2.1 Calculer le déterminant
6 2 1 0 5
2 5 −3 −2
−2 −3
2 1 1 −2 1
2 −5
et 1 1 2 −2 3
1 3 −2 2
−1 −6
3 0 2 3 −1
4 3
−1 −1 −3 4 2
Solution:
2
5 −3 −2 c1 ←− c1 − 2c3
0 −1 1 −6
−2 −3 2 −5 c2 ←− c2 + 2c3 0 3 −2 −1
=
1
3 −2 2 c3 ←− c3
1 3 −2 2
−1 −6 4 3 c4 ←− c4 + c3 0 −3 2 5
−1 1 −6
=
3 −2 −1
−3 2 5
0 1 0
=
1 −2 −19
−1 2 23
1 −19
=
−1 3
= −(23 − 19) = −4
40
Théorème 4.2.4 (Propriétés fondamentales des déterminants) Le déterminant du point
AB de deux A et B est égal produit des déterminants :
Définition 4.2.1 On appelle déterminant de la famille F dans la base B et on note detB (F) le
déterminant de la matrice carrée d’ordre n dont les colonnes sont constituées des coordonnées
des vecteurs v1 , v2 , . . . , vn dana la base B.
det(F) 6= 0
B
A(I, J) = (ast , s ∈ I, t ∈ J)
est appelée mineur signé correspondant Notons qu’un mineur d’ordre n − 1 est un mineur
au sens précédemment défini et le mineur signé correspondant est un cofacteur. De plus si I 0 et
J 0 désignent respectivement les indices des lignes et des colonnes restantes, alors
det A(I 0 , J 0 )
Exemple 4.3.1 Soit A = (aij ) une matrice carrée d’ordre 6, et soit I = {1, 2, 4} et J =
{2, 3, 6}, alors I 0 = {3, 5, 6} et J = {1, 4, 5} le mineur correspondant et son mineur complémentaire
sont :
a12 a13 a16 a31 a34 a35
det A(I, J) = a22 a23 a26 et det A(I 0 , J 0 ) = a51 a54 a55
a42 a43 a46 a61 a64 a65
41
Mineurs principaux
Définition 4.3.1 Un mineur est dit principal si ses indices des lignes et des colonnes sont les
mêmes, autrement dit, si les éléments diagaunaux du mineurs sont les éléments diagonaux de
la matrice elle même.
Solution:
Une matrice carrée d’ordre 3 possède exactement 3 mineurs principaux. On a
1 2 1 −1
= −5, M3 = 5 4
M1 = = −1, M2 = 1 −2 = −14
3 5 −3 −2
Solution:
Les cofacteurs des neuf élélements sont les suivants :
−4 2 0 2
= 2, |A13 | = − 0 1
|A11 | = = −18, |A12 | = − =4
−1 5 1 5 −4 −1
3 −1 2 1 = 14, |A23 | = − 2 1
|A21 | = − = −11, |A22 | = =5
−4 5 −4 5 3 −1
3 −4 2 0 = −4, |A33 | = 2 0
|A31 | = = −10, |A32 | = − = −8
−4 2 −4 2 3 −4
42
Théorème 4.4.1 Soit A une matrice carrée d’ordre n. Alors on a :
On en deduit que :
1. La matrice A est inversible ⇐⇒ det A 6= 0
2. Si la matrice A est inversible ( det A 6= 0) alors :
1
A−1 = adj(A)
det A
Remarque 4.4.1 Dans le cas d’une matrice carée d’ordre 2, ce résultat fournit une formule
a c
facile à retenir pour l’inverse : Si A = est inversible, c’est-à-dire si ad − bc 6= 0 alors
b d
−1 1 d −c
A =
ad − bc −b a
−1 2
Exemple 4.4.2 Soit A = et B la matrice de l’exemple précédent. Montrer que les
5 −8
matrices A et B sont inversibles et calculer leurs inverses.
Solution:
On a det A = 8 − 10 = −2 6= 0 =⇒ la matrice A est inversible et on a :
−1
−1 −1 2 1 −8 −2 1 8 2
A = = =
5 −8 −2 −5 −1 2 5 1
Calculons det B. On a :
On le théorème suivant :
43
Théorème 4.4.2 Soit E une K−espace vectoriel de dimension n. Soit (u1 , u2 , . . . , un ) une
famille de n vecteurs de E. Les propositions suivantes sont équivalentes :
1. (u1 , u2 , . . . , un ) est une base de E
2. La famille (u1 , u2 , . . . , un ) est libre
3. la famille (u1 , u2 , . . . , un ) est génératrice
4. det(u1 , u2 , . . . , un ) 6= 0
(u1 = (−1, 1, 2, −3), u2 = (0, 2, −1, −2), u3 = (1, −1, 2, 4), u4 = (0, 0, 1, 2)
Solution:
Puis que la famille (u1 = (−1, 1, 2, −3), u2 = (0, 2, −1, −2), u3 = (1, −1, 2, 4), u4 = (0, 0, 1, 2)
possède 4 vecteurs et que la dimension de R4 est 4, il suffit de montrer que cette famille est
libre, il suffit alors de montrer que son déterminant est non nul. On a :
−1 0 1 0 −1 0 1 0
0 1 0
1 2 −1 0 1
2 −1 0 0 1
det(u1 , u2 , u3 , u4 ) =
= = 7 2 −1 0 = 7
2 −1 2 1 2 −1 2 1 −1 2 1 2 −1
−3 −2 4 2 −7 0 0 0
Exercice 4.5.2 Soit ∆(x) = det(ai,j (x)) de taille n = 2 ou 3 avec ai,j des fonctions dérivables.
1. Montrer que ∆0 (x) est la somme des n déterminants obtenus en remplaçant successive-
ment dans ∆(x) chaque colonne par sa dérivée.
x + a1 x x 1 + x 1 1
2. Calculer x x + a2 x et 1 1+x 1 .
x x x + a3 1 1 1 + x
1 1 1
Exercice 4.5.3 Calculer x y z et déterminer la condition d’inversibilité de la matrice.
x2 y 2 z 2
44
Exercice 4.5.4 La famille (2, 1, 0), (1, 3, 1), (5, 2, 1) est-elle libre ?
m 0 0 m
45
Chapitre 5
Systèmes Linéaires
où (x1 , . . . , xn ) ∈ Kn . (S) est un système de p équations linéaires à n inconnues (les nombres
x1 , . . . , xn ).
On peut aussi ne considérer qu’il n’y a qu’une inconnue, le n-uplet (x1 , . . . , xn ).
Le système est dit homogène si et seulement si b1 = . . . = bp = 0.
Le système homogène associé au système (S) est
a11 x1 + a12 x2 + . . . + a1n xn = b1
a21 x1 + a22 x2 + . . . + a2n xn = b2
(Sh) .. .. ,
. = .
a x + a x + ... + a x = b
p1 1 p2 2 pn n p
Résoudre le système (S), c’est trouver tous les n-uplets (x1 , . . . , xn ) ∈ K n vérifiant (S). Jusqu’à
la fin du chapitre, on notera (S) (resp. (Sh) l’ensemble des solutions du système (S) (resp. (Sh)).
Le système (S) est dit compatible si et seulement si S 6= ∅. On note qu’un système homogène
est toujours compatible car le n-uplet (0, . . . , 0) est toujours solution d’un système homogène.
46
Résoudre (S), c’est à dire trouver toutes les éventuelles solutions de (S), revient à résoudre
l’équation matricielle
A~x = B
x1
..
d’inconnue ~x = . ∈ Kn ≡ M1n (K). Le rang de A est le rang du système (S). On dit dans
xn
ce cas que le système est un système (n, p, r) (n inconnues, p équations, de rang r).
Si B ∈ Im(A), alors (S) est compatible et si B ∈ Im(A), alors (S) n’est pas compatible.
Si de plus A est une matrice carrée (systèmes ayant autant d’équations que d’inconnues),
le déterminant du système (S) est le déterminant de A.
47
Preuve: : Admise
Solution:
Le système s’écrit
1 1 1
AX = B avec A = 1 −2 −3
2 1 −1
On a alors :
1 1 1 5 1 1 1 5 1 1 1 5
∆ = 1 −2 −3 , ∆1 = −1 −2 −3 , ∆2 = 1 −1 −3 , ∆3 = 1 −2 −1
2 1 −1 3 1 −1 2 3 −1 2 1 3
et
∆ = 5, ∆1 = 20, ∆2 = −10, ∆3 = 15
S = {(4, −2, 3)}
x + j 2 y + jz = 1
Le système (S) est un système de Cramer et admet donc un et un seul triplet solution (x, y, z).
Les formules de Cramer donnent ;
2
j 1 1 1 j 2 1 1 1 j 2
∆x = ∆1 = j j j 2 = 0 ; ∆y = ∆2 = 1 j j 2 = 0 ; ∆z = ∆3 = 1 j j = j 2 .
1 j2 j 1 1 j 1 j 2 1
Donc,
S = {(0, 0, j 2 )}
(ce qui était clair dès le départ).
48
5.3 Résolution d’un système. Structure de l’ensemble
des solutions
5.3.1 Structure de l’ensemble des solutions
Proposition 5.3.1 Si le système est homogène (bi = 0, ∀ ∈ {1, 2, . . . , m}), alors l’ensemble
des solutions du système
S = kerA
.
On remarque alors que le système admet au moins une solution lorsqu’il est homogène. i.e. (S 0 )
est toujours compatible : 0Kn est toujours solution.
Théorème 5.3.1 Si b ∈ Im(f ), soit x0 ∈ Kn tel que f (x0 ) = b. Alors l’ensemble des solutions
du système linéaire (S) est
ker f est donné par la résolution du système homogène (S0 ) qui correspond à l’équation matri-
cielle A~x = ~0.
Démonstration :
Solution:
ce système est équivalent à :
x
1 1 y = 1
−1 2 1 0
z
49
On remarque (− 13 , − 35 , 3) est une solution particulière du système. Déterminons le noyau de A.
On a :
x
y ∈ ker(A) ⇐⇒ x+y+z =0
−x + 2y + z = 0
z
x = 21 y
⇐⇒
z = − 23 y
On obtient alors
1 3
ker(A) = y, y, − y , y ∈ R
2 2
Ceci nous permet d’écrire la solution dy systè sou la forme :
1 1 5 3
S= − + y, − + y, 3 − y , y ∈ R
3 2 3 2
Théorème 5.3.2 Désignons par r le rang de la matrice A, c’est-à-dire
r = rg(f ) = rgA
qu’on définit comme étant le rang du système (S). On a alors, d’après le théorème du rang,
dim ker f = p − r
.
I Si r = p, alors ker f = {0} donc f est injective =⇒ (S) admet au plus une solution.
I Si r < p, alors dim ker f > 1 et ker f est infini. Deux cas se présentent :
• si b ∈ Im(f ), alors (S) admet une infinité de solutions
• si b ∈
/ Im(f ), (S) est incompatible.
Remarque 5.3.2 Du théorème précédent, on déduit alors que le système linéaire (S) admet :
I Soit aucune solution
I soit une solution unique
I soit une infinité de solutions.
Comme conséquence on déduit aussi que, si un système linéaire admet au moins 2 solutions,
alors il en admet une infinité.
50
Avec ∀i ∈ {1, . . . , m}, mi,i 6= 0. On a alors nécessairement
.
Le système A0~x = b0 est particulièrement simple à résoudre, mais on distingue ici plusieurs
cas.
Exemple Prenons n = 2, p = 4,
(
x+y−z+t=1
(S) :
y+z−t=2
51
3e cas : r = p = n On a alors tout de suite, d’après la forme de A0 , A0 est inversible donc
A0~x = b0 ⇔ ~x = A0−1 b0
(S) a donc une unique solution, on parle de système de Cramer. La résolution de ce système
triangulaire 1 est immédiate.
Exercice 5.5.2 Sans chercher à résoudre les systêmes suivants, discuter la nature de leurs
ensembles de solution :
x +y −z = 0 x +3y +2z = 1 x +3y +2z = 1
x −y = 0 2x −2y = 2 2x −2y = 2
x +y +z = 0 x + y + z = 2 x + y + z = 3
Exercice 5.5.3 Soient x0 ,x1 ,...,xn , n + 1 réels distincts, et y0 ,y1 ,...,yn , n + 1 réels (distincts
ou non).
Montrer qu’il existe un unique polynôme P tel que :
52
Exercice 5.5.5 Résoudre et discuter suivant les valeurs de b1 , b2 , b3 et b4 :
x + 3y + 4z + 7t = b1
x + 3y + 5z + 3t = b1
x + 3y + 4z + 5t = b2 x + 4y + 7z + 3t = b2
(S1 ) (S2 )
x + 3y + 3z + 2t = b 3
y + 2z = b3
x + y + z + t = b4 x + 2y + 3z + 2t = b4
x + y + 2z − t = b1
x + 2y + z + 2t = b1
−x + 3y + t = b2 −2x − 4y − 2z − 4t = b2
(S3 ) (S4 )
2x − 2y + 2z − 2t = b3
−x − 2y − z − 2t = b3
2y + z = b4 3x + 6y + 3z + 6t = b4
Exercice 5.5.8 Mettre sous forme matricielle et résoudre les systèmes suivants.
2x + y + z = 3
2x + y + z + t = 1 x + 2y + 3z = 0
3x − y − 2z = 0 x + 2y + 3z + 4t = 2 5. 2x + 3y − z = 0
1. 3.
x + y − z = −2 3x − y − 3z + 2t = 5 3x + y + 2z = 0
x + 2y + z = 1 5y + 9z − t = −6
x+y+z+t = 1
x − y + 2z − 3t = 2
2. 2x + 4z + 4t = 3 x−y+z+t = 5
2x + 2y + 3z + 8t = 2 4. 2x + 3y + 4z + 5t = 8
5x + 3y + 9z + 19t = 6 3x + y − z + t = 7
53
Exercice 5.5.11 On considère l’application f de R5 dans R4 qui à un élément X = (x1 , x2 , x3 , x4 , x5 )
associe l’élément Y = (y1 , y2 , y3 , y4 ), défini par :
x1 + x2 + 3x3 + 10x4 + x5 = y1
x1 + 2x2 + x3 + 4x4 + 7x5 = y2
(S)
x1 + 3x2 + 4x3 + 13x4 + 8x5 = y3
x1 + 4x2 + 2x3 + 7x4 + 14x5 = y4
Quelle est la nature de A ? Que représente A pour l’application f ? Donner une base
de A ; quelle est la dimension de A ? Donner un système minimal d’équations qui
définissent A.
3. Dans l’espace R4 , on considère les cinq vecteurs : V1 = (1, 1, 1, 1), V2 = (1, 2, 3, 4),
V3 = (3, 1, 4, 2), V4 = (10, 4, 13, 7), V5 = (1, 7, 8, 14). Que représentent ces vecteurs pour
l’application f ? Trouver une base de Imf .
4. On considère le système (S) où les inconnues sont les xi , et où les yj sont des paramètres.
Comment interpréter les conditions de possibilité de ce système du point de vue de f ?
5. Donner une interprétation du théorème du rang relativement à ce système. Quel est le
lien entre le rang de f et le rang du système ?
Exercice 5.5.12 Pour tout a réel, on considère la matrice A et le système linéaire (S) définis
par :
a 1 1 1 ax
+ y + z + t = 1
1 a 1 1
x + ay + z + t = 1
A= 1
(S)
1 a 1
x + y + az + t = 1
1 1 1 a x + y + z + at = 1
54
3x + 2z = 0
3y + z + 3t = 0
Exercice 5.5.15 Donner une base de l’ensemble des solutions de .
x+y+z+t=0
2x − y + z − t = 0
2
x + ay + a z = 0
Exercice 5.5.16 Résoudre suivant les valeurs de a ∈ R a2 x + y + az = 0 .
ax + a2 y + z = 0
ax + y + z + t = 1
x + ay + z + t = µ
Exercice 5.5.17 Résoudre suivant les valeurs de a et µ ∈ R .
x + y + az + t = µ2
x + y + z + at = µ3
1 1 1
Exercice 5.5.18 Inverser en utilisant un système linéaire la matrice 2 1 1.
1 2 1
Exercice 5.5.19 Soit F le sous-espace vectoriel de R4 des éléments (x, y, z, t) qui satisfont :
x + y + z + 3t = 0
2x + 3y + 4t = 0
2x + 5y − 4z = 0
55