Hemodialyse
Hemodialyse
Hemodialyse
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HÉMODIALYSE
2- Hémodialyse
2.1 Définition
Technique d’épuration du sang qui permet d’éliminer l’eau et les déchets liés au
fonctionnement normal du corps humain à travers une membrane artificielle appelée « rein
artificiel » ou dialyseur.
• Le sang va circuler dans le dialyseur via un circuit extracorporel et être entraîné dans
le circuit par la pompe du générateur d’hémodialyse.
• Le dialyseur est formé de multiples fibres synthétiques dotées de pores
microscopiques dans lesquels le sang circule. C’est à ce niveau que les échanges se
font entre le dialysat (solution liquidienne préparée par le générateur dont la
composition en sels minéraux est proche de celle du sang) et le sang.
• Le sang va être extrait puis réintégré au corps du patient, la plupart du temps via la
fistule artério-veineuse. Le temps que celle-ci soit opérationnelle ou si elle ne peut être
créée, la dialyse se fera sur cathéter central.
• Les séances d’hémodialyse durent entre 2 et 8 heures, soit de façon quotidienne, soit la
plupart du temps 3 fois par semaine.
3.1 Définition
ainsi augmenter son calibre. La fistule peut être utilisée en moyenne 1 mois après sa
création. En règle générale, les FAV sont créées sur le membre supérieur non dominant.
Fistule artério-veineuse
3.3 Complications
• Risque d’hématome
• Risque de thrombose
• Risque de sténose
• Risque de rupture
• Risque d’anévrisme
• Risque d’infection
Afin de réaliser une séance d’hémodialyse il faut ponctionner la FAV à l’aide de deux
cathéters de gros calibre : un dit « artériel » qui aspire le sang et l’autre dit « veineux » qui
réinjecte le sang épuré. Afin de diminuer les douleurs liées à la ponction la plupart des
patients utilisent une pommade anesthésiante de type Lidocaïne/Prilocaïne.
Parfois, il est impossible de ponctionner la fistule avec deux aiguilles. La séance se réalise
donc en uniponcture et le seul cathéter aspire dans un premier temps le sang pour le traiter
puis le réinjecte dans un deuxième.
4- Principes
Attention, la procédure suivante peut varier d’une centre à l’autre et d’un générateur à
l’autre.
Avant l’arrivée du patient dans le service, le générateur a été au préalable testé, monté et
purgé. Les données de la séance prescrite par le médecin sont enregistrées dans le
générateur. Il se peut que certains patients soient formés au montage et paramétrage du
générateur ; ce sont donc eux qui s’en occupent à leur arrivée.
4.2 Pesée
A son arrivée, le patient doit se peser. Le poids d’arrivée (PA) sera comparé au poids sec
aussi appelé poids d’hydratation normale (PHN).
PA – PHN = UF (ultrafiltration)
L’UF correspond à la perte de poids totale nécessaire au patient pendant la séance. Il convient
d’ajouter à l’UF un certain volume correspondant au volume de restitution et à la collation
que le patient va éventuellement prendre pendant la séance. Ce paramètre est ensuite
enregistré dans le générateur.
A cette étape, l’IDE vérifie également l’ensemble des données enregistrées et prend la tension
artérielle du patient.
Avant de s’installer le patient va faire un lavage au savon doux de la fistule s’il peut le faire
sinon l’IDE s’en charge. Cette étape permet d’enlever la crème anesthésiante si le patient s’en
ait appliqué et d’avoir une peau propre.
• Mettre en place le garrot sans le serrer si nécessaire (parfois le patient fait lui-même le
garrot)
• Lavage de mains
• Mettre les gants stériles
• Installer le champ stérile sous le bras du patient
• Désinfecter chaque point de ponction avec des compresses imbibées d’antiseptique.
• Sécher à l’aide de compresses sèches
• Placer sur chaque point de ponction une compresse imbibée qui restera en place 30
secondes
• Désinfecter les lignes avec deux compresses imbibées
• Arrêter la pompe du générateur et clamper les lignes
• Une fois les aiguilles solidement fixées vérifier leur fonctionnement à l’aide des
seringues remplies de sérum physiologique
• Clamper « l’artère » avec le clamp et prendre à l’aide d’une compresse imbibée la
ligne artérielle et la relier au cathéter (c’est par ici que le sang va être aspiré pour être
traité dans le générateur)
• Clamper « la veine » avec le clamp et prendre à l’aide d’une autre compresse imbibée
la ligne veineuse et la relier au cathéter (c’est par ici que le sang sera restitué au
patient après traitement)
• Déclamper les lignes
• Une fois que le sang aura atteint le piège à bulle veineux du circuit la séance va
démarrer
• Augmenter le débit du générateur selon la prescription médicale (généralement entre
300 et 350 mL/min)
• Vérifier la pression artérielle et veineuse
• Si besoin faire l’injection d’anticoagulant ou faire le bolus d’héparine avec le pousse
seringue du générateur
• Éliminer les déchets
• Retirer les gants
• Prendre la tension artérielle du patient et relever les différentes données (heure de
début, tension artérielle, pouls, glycémie capillaire si patient diabétique, débit de la
pompe & pressions artérielle et veineuse, évaluer la douleur)
• Planifier les éventuelles injections à faire en cours de séance selon prescription
médicale
4.10 Restitution
• Quelques minutes avant la fin de la séance l’IDE reprend les constantes et relève les
différentes données de fin de séance : pouls, TA, glycémie capillaire, VP, K, KT/V =
correspond à la qualité de dialyse et qui doit généralement être supérieur a 1,20, KT =
correspond à la clairance du dialyseur par rapport au temps de dialyse
• Encore une fois les différentes données à relever dépendent de chaque centre
• Lavage de mains
• Mettre des gants non stériles
• Prélever le bilan après rein si nécessaire
• Ouvrir le set stérile
• Mettre le champ stérile sous le bras du patient
• Une fois le temps écoulé, lancer la restitution, cette étape permet de restituer un
maximum de sang du patient contenue dans le circuit à l’aide de poches de sérum
physiologique ou de l’eau extra-pure selon les générateurs. Pendant cette étape faire
les injections si prescrites.
• Dès que la restitution est terminée, clamper les lignes et les retirer des cathéters
• Mettre des bouchons sur les cathéters
• Retirer la première partie des adhésifs
4.11 Compression
5- Complication de l’hémodialyse
• Hypotension • Œdème pulmonaire
• Malaise • Occlusion de la fistule
• Crampes • Risque infectieux
• Nausées / vomissements • Coagulation du circuit
• Hémorragies / hématomes • Arrêt cardio-respiratoire
• Céphalées • Allergie
• Asthénie • Hémolyse aiguë
La liste suivante reprend les éléments les plus surveillés et n’est donc pas exhaustive. Les
bilans sont prélevés en début et en fin de séance afin de pouvoir évaluer la qualité de la
dialyse.
6.1 Le potassium
6.3 Le calcium
• Les reins ne fabriquant plus de vitamine D, le calcium a du mal à se fixer dans les os
• Le taux en début de séance est entre 85 et 105 mg/L
• La séance peut augmenter ou diminuer le taux selon les besoins du patient
• Signes d’alerte : démangeaisons, douleurs osseuses
• Le patient peut également être traité par Orocal® ou Calcidia®
6.4 Le phosphore
6.5 L’hémoglobine
• Par manque de calcium, les parathyroïdes vont sécréter l’hormone appelée PTH qui va
récupérer du calcium dans les os et ainsi à long terme entraîner une destruction de l’os
• Ce taux est surveillé généralement tous les 3 mois si celui-ci est normal ou plus
régulièrement en cas de problème majeur.
• Le taux toléré doit être compris entre 150 et 300pg/mL.
• La plupart des patients sont asymptomatiques
• Afin de faire baisser ce taux le patient peut être traité par Mimpara®, Parsabiv®
6.7 L’urée
• L’IR peut entraîner une acidose (pH sanguin inférieur à la normale) d’où une chute de
la RA
• Norme : 23 à 29 mEq/L
• La séance permet le maintien de l’équilibre acido-basique de l’organisme
• Afin d’éviter l’acidose, le patient peut être traité par gélules de bicarbonate
6.9 La créatinine
• La norme oscille entre 70 et 110µmol/L mais prend en compte plusieurs facteurs tels
que l’âge, le poids, la masse musculaire, le sexe…
• Ce taux baisse avec la séance
6.10 TP/INR
• Pour les patients traités par anticoagulants pour des pathologies associées
• La cible dépend du patient et de sa pathologie
Examen réalisé tous les 3 mois pour les patients inscrits sur liste de greffe. Cela permet de
faire correspondre au mieux le donneur et le receveur d’organe afin d’éviter une réponse du
système immunitaire pouvant entrainer un rejet du greffon.
Les patients sont également suivis par des bilans plus communs tels que : ionogramme, NFS,
bilan hépatique, fer sérique, CRP, …. Les sérologies VIH, hépatites… sont également
vérifiées régulièrement.
SOURCES
- Fondation du rein [En ligne], https://www.fondation-du-rein.org/ (consulté le 24/09/2020)
- Ramsay Santé, « La fistule artério-veineuse pour hémodialyse » [En ligne],
https://ramsaygds.fr/vous-etes-patient-en-savoir-plus-sur-ma-pathologie/la-fistule-arterio-
veineuse-pour-hemodialyse (consulté le 24/09/2020)
- Cours personnels IFSI
- CASQUET René, 250 examens de laboratoires, 11ème éditions, Masson, 2010.
- Plusieurs auteurs, 34 cas cliniques infirmiers corrigés et commentés, éditions Lamarre, 2019.