Texte Examen La Boîte À Merveilles Chapitre 12
Texte Examen La Boîte À Merveilles Chapitre 12
Texte Examen La Boîte À Merveilles Chapitre 12
– Louange à Dieu, je n’ai eu aucun ennui, mais je suis un peu fatigué … Sidi Mohammed,
viens que je te regarde de plus près.
Je m’approchai de mon père. Il se débarrassa des deux poulets. Il les posa à même le
sol. Ils avaient les pattes liées par un brin de palmier. Ils se mirent à battre des ailes, à
pousser des gloussements de terreur. Mon père m’intimidait. Je le trouvais changé. Son
visage avait pris une couleur terre cuite qui me déconcertait. Sa djellaba sentait la terre, la
sueur et le crottin. Lorsqu’il passa ses mains sous mes aisselles et me souleva à la hauteur de
son turban, je repris entièrement confiance et j’éclatai de rire. Ma mère sortit de sa torpeur.
Elle rit comme une petite fille, s’empara des poulets pour les emporter à la cuisine, revint
aider mon père à vider son capuchon qui contenait des œufs, sortit d’un sac de doum un pot
de beurre, une bouteille d’huile, un paquet d’olives, un morceau de galette paysanne en
grosse semoule. Prise d’une fièvre d’activité, elle rangeait nos richesses, soufflait sur le feu,
allait, venait d’un pas pressé sans s’arrêter de parler, de poser des questions, de me
gourmander gentiment.
Installé sur les genoux de mon père, je lui racontais les événements qui avaient
meublé notre vie pendant son absence. Je les racontais à ma façon, sans ordre, sans cette
obéissance aveugle à la stricte vérité des faits qui rend les récits des grandes personnes
dépourvus de saveur et de poésie. Je sautais d’une scène à une autre, je déformais les
détails, j’en inventais au besoin. À chaque instant, ma mère essayait de rectifier ce que
j’avançais; mon père la priait de nous laisser en paix.
Les voisines faisaient à haute voix des vœux pour que notre bonheur soit durable et
notre santé prospère.
Des you-you éclatèrent sur la terrasse. Des femmes venues des maisons mitoyennes
manifestaient ainsi, bruyamment, la part qu’elles prenaient à notre joie. Ma mère ne cessait
de remercier les unes et les autres.
a) Joyeuses
b) Jalouses
c) Indifférentes
9. La tradition veut que celui qui rentre de voyage ne revienne jamais les mains vides. Qu’en
pensez-vous ?
10. D’après vous, qui devrait lire ce genre de texte : les marocains ou les étrangers ? Justifiez
votre réponse.