Les Ressources Minières Ont Été Longtemps Mises À L

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Les ressources minières ont été longtemps mises à l’écart dans le processus de

développement économique en Côte d’Ivoire.

Introduction

Depuis la découverte des premiers puits de pétrole en 1970, les secteurs des
mines, du pétrole et de l’énergie n’ont pas connu un véritable développement.
Leur contribution à l’économie nationale se limite en effet à 8% du produit
intérieur brut. Dixit Adama Toungara, ministre des mines et de l’énergie à
l’occasion du séminaire gouvernementale tenu du 9 au 10 juin 2011 à
Yamoussoukro, sur les perspectives de ces secteurs pour les 20 prochaines
années. Ce constat amer montre clairement que les richesses minières et
énergétiques n’ont réellement pas été la priorité des gouvernements ivoiriens.
L’agriculture a été longtemps privilégiée. Diamants, or, fer, manganèse, bauxite,
et autres sont aussi de potentielles sources de revenus à même d’insuffler une
croissance économique solide.

I -L’économie de la Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire est riche en ressources naturelles. Le pays possède du pétrole,


du gaz naturel, du cuivre, du fer, de l’or et même des diamants. Il produit
également de l’électricité en grand volume (grâce notamment à la production
d'hydroélectricité et d'électricité thermique) ce qui lui permet de l’exporter vers
les pays voisins.

Fort d’un climat équatorial, et donc très humide, la Côte d’Ivoire profite d’une
agriculture riche et diversifiée. Cette dernière est en première place aussi bien au
niveau de l’économie que des exportations avec en tête le café et le cacao.

La Côte d’Ivoire est un pays industrialisé dans lequel les services ont une place
importante. C’est un pays moderne qui s’impose en tête des classements en
termes de puissances économiques africaines.

II – Quelques ressources minières

1 -Le diamant pris en otage

L’exploitation du diamant a commencé en 1948 à Tortiya avec la société


Saremci (Société anonyme de recherches minières en Côte d’Ivoire) qui gérait
une réserve de 830 000 carats sur 188 ha. Avec une production qui a atteint son
point culminant en 1972 avec 260 000 carats, la société n’a pourtant pas pu tenir
et a dû fermer en 1976. Une autre tentative de développement de l’activité s’est
soldée par un échec à Seguela. Aujourd’hui, c’est l’exploitation traditionnelle
qui domine l’activité diamantifère. Avec les crises militaro-politiques à
répétition, le diamant ivoirien s’est enfoncé davantage. Notamment à travers
l’extraction illégale effectuée par les anciennes forces nouvelles installées dans
la partie nord du pays, riche en diamant. Celles-ci ont fait main basse sur
l’extraction traditionnelle. Cette situation a été maintes fois décriée par les
instances internationales à travers le processus de Kimberley qui voulait éviter
l’utilisation des ressources diamantifères et aurifères dans les conflits armés.
Malheureusement, selon certains experts, le trafic des diamants a même
constitué le nerf de la guerre de l’ancienne rébellion des Forces nouvelles. Selon
un rapport de l’organisation Global Witness produit en 2005, jusqu’à 300 000
carats extraits chaque année au nord-ouest du pays sont mis sur le marché
international à travers le Mali et la Guinée. Entre 2000 et 2002, toujours selon
Global Witness, près de 7 ,9 millions de dollars de diamant ont transité par le
Mali seule (soit une perte de 3,6 milliards FCFA de recette pour la Côte
d’Ivoire). Par ailleurs, en 2003 et 2004, aucune statistique nationale n’existe sur
le diamant brut ou taillé, ce qui ne veut pas pour autant dire qu’il n y a pas eu
d’activité. Les autorités gouvernementales, elles, estiment à 11,4 milliards
FCFA le revenu possible tiré de la vente des diamants par ces réseaux illégaux.
C’est une idée de ce que le pays perd dans ce secteur.

2 -L’or et le fer, un engouement très récent

L’exploitation de l’or n’est pas récente en Côte d’Ivoire. Pendant longtemps, la


société des mines d’Ity (SMI), exploitant la mine d’or éponyme, a été longtemps
le flambeau de l’exploitation aurifère en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, il existe
d’autre mines qui sont en activité, notamment la mine d’or de Bonikro, exploitée
par la société minière LGL Equigold, qui y a investi 50 milliards et celle de
Tongon, qui est l’affaire de Randgold ressources. La dernière est considérée
comme la plus grande mine d’or de Côte d’Ivoire avec une réserve de quatre
millions d’onces (environ 120 tonnes d’or). Avec un investissement prévu de
140 milliards, la mine d’or a produit son premier lingot d’or de 9,5 kilos,
présenté au gouvernement le 8 novembre 2010. Il existe également une mine
d’or à Angovia, dont l’exploitation a été interrompue par Cogema du fait de la
crise récente. Par ailleurs, la société Etruscan Côte d’Ivoire, filiale de la société
canadienne Etruscan Ressources Inc, qui devait exploiter la mine d’or d’Agbaou
à partir de fin 2010, a vu son activité compromise à cause de la situation de
crise. Le vrai problème avec l’or, c’est que l’exploitation n’est pas encore
optimale. Le pays reste un producteur marginal, comparativement au Ghana qui
dispose, à quelques différences près, des mêmes réserves que la Côte d’Ivoire.
La production annuelle de la Côte d’Ivoire est estimée à 4 tonnes contre 26
tonnes pour ce pays. Les investissements dans le secteur sont encore faibles et
ne peuvent faire entrer beaucoup d’argent dans les caisses publiques. A l’heure
où le prix de l’once d’or flambe (1615 $ l’once), il est impérieux de mettre
l’accent sur les investissements dans ce secteur afin de faire entrer beaucoup
plus de dividendes en Côte d’Ivoire.

Le fer est également un métal qui connaît un engouement depuis quelques


années. Les projets concernés sont les gisements de fer du Mont Gao et du Mont
Nimba, qui intéressent la société indienne Tata Steel et celle du Mont Klahoyo
que convoite la société britannique Valleymist. Tata steel veut investir la somme
astronomique de 1 milliard de $ (458,5 milliards de FCFA) dans le fer ivoirien
mais elle n’a pas encore atteint l’étape de l’exploitation. Comme on le voit, on
est encore au stade de projets en matière de fer alors que toutes ces réserves
auraient pu être transformées en recettes pour l’Etat depuis belle lurette à travers
les taxes et la participation de l’Etat dans le capital de ces sociétés.

Les autres minéraux sous-exploités

Les autres minéraux majeurs exploités en Côte d’Ivoire sont le manganèse, le


Nickel, le cuivre, etc. La première cité est exploitée à hauteur de 150 000 tonnes
par an par la société Sodemi. Mais la Côte d’Ivoire peut aller bien au-delà. Avec
la société publique chinoise China Geological and Mining corporation (CGM)
cet objectif va être certainement atteint. Cette dernière investira 20 millions de
dollars (9,16 milliards FCFA) à travers la compagnie minière du littoral (CML),
détenue à 51% par la Sodemi. L’additif de l’acier proviendra de la mine de
mokta à Lauzoua (Grand Lahou) à 180 km d’Abidjan. Par ailleurs dans le
domaine du nickel, les réserves en Côte d’ Ivoire sont conséquentes. Cependant
l’exploitation n’est pas encore à son maximum. ¨Pour l’heure la société
canadienne Sama Nickel est en joint-venture avec la Sodemi afin de développer
les réserves de cuivre/nickel à platinoïdes de Samapleu dans la région de
Biankouma. La répartition de capital se fait comme suit : jusqu’à l’étude de
faisabilité Sama Nickel Corporation détiendra 100% du capital, après quoi sa
participation passera à 60% contre 30 % pour la Sodemi et 10% pour l’Etat de
Côte d’Ivoire. Les activités de recherche ont eu cours jusqu’en novembre 2010
avec au bout, le lancement d’un programme de forage à 9 000 m. Le processus
est toujours en cours avec quelques succès selon les promoteurs. Mais la récente
crise n’offre aucune sérénité. En dehors de Sama nickel, la société canadienne
Tau Group vise également les gisements de nickel latéritique de Sipilou et de
Foungbesso. Par ailleurs, la Sodemi avec un partenaire Indien a mis sur pied un
projet d’exploitation de pierre ornementale dont une partie de la production sera
transformée sur place, dans une usine de polissage. Les produits de revêtement
polis ou non seront destinés au marché national et sous- régional. Les gisements
d’argile intéressent également la société publique. Après avoir inventorié dans
les régions du sud, de l’est et de l’ouest de la Côte d’Ivoire des gisements, elle
compte les exploiter dans un proche avenir.

Conclusion

En somme, dans le domaine des mines, les projets sont très nombreux, reste à
les mettre en œuvre afin de faire de la Côte d’Ivoire un pays minier majeur.
Notons que parmi les minerais sous-exploités ou pas exploités se trouvent la
bauxite, le tungstène, la tantalite, le cobalt, l’étain et des pierres ornementales.

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