Regards Sur Les Civilisations Antiques
Regards Sur Les Civilisations Antiques
Regards Sur Les Civilisations Antiques
PRIX : . . . . . . . . . . . . . 18
ISSN : . . . . . . . . . 1969-5543
ISBN : . . 978-2-86626-485-7
RÉF. : . . . . . . . . 340QA071
17
Les auteurs
Christian Bouchet, professeur d’histoire grecque à l’université Lyon 3 Jean-Moulin [u
Q 1 à 26].
Henri Eckert, maître de conférences en histoire, ESPE de Martinique, université des Antilles
Q 27 à 45].
[u
Catalogage p. 216
C’est en posant des questions qu’on apprend. C’est donc par le biais du questionnement
et de réponses rédigées par des spécialistes, que les ouvrages de la collection « Questions
Ouvertes » ont l’ambition d’apporter un éclairage synthétique, soucieux d’objectivité et
actualisé, sur quelques grands sujets de société où, trop souvent, les passions, les partis
pris, les stéréotypes masquent ou déforment la réalité.
Les questions sont soigneusement choisies. Presque toujours, elles sont « problémati-
santes », c’est-à-dire qu’elles posent un problème, et les réponses apportées – d’abord
dans une formulation courte, « en bref », puis développée – sont davantage conçues pour
fournir des pistes, des éléments de compréhension et de débat, que pour apporter des
certitudes qui donneraient faussement à croire que le monde (le monde physique, les
sociétés humaines) est simple à comprendre.
Guide de lecture
Monde grec
1 Quelle est la valeur historique de l’Iliade et de l’Odyssée ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2 Pourquoi et comment des cités grecques ont-elles fondé des colonies ?.. . . . . . . . . 12
3 Les Grecs formaient-ils un seul peuple ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4 Quel rapport entre la démocratie athénienne et la nôtre ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
5 Qui était citoyen en Grèce classique ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
6 La guerre ou la paix ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
7 Qui était Périclès ?.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
8 La démocratie athénienne fut-elle remise en question ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
9 Alexandrie et Pergame, deux cités rivales ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
10 Comment définir la culture et la science hellénistiques ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Rome
11 Que savons-nous de la fondation de Rome ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
12 Comment la République romaine est-elle née ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
13 Qu’est-ce qu’un citoyen romain ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
14 Rome fut-elle impérialiste ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
15 Comment a péri la République romaine ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
16 Comment définir le principat d’Auguste ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
17 Qu’est-ce qu’une ville gauloise à l’époque romaine ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
18 Comment la citoyenneté s’est-elle diffusée dans le monde romain ?. . . . . . . . . . . . . . 72
19 Que dit la table claudienne ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
Le christianisme
24 Chrétiens et pouvoir romain. Entre persécutions et reconnaissance ?. . . . . . . . . . . 102
25 Quel était le mode de vie des chrétiens dans l’Empire romain ?. . . . . . . . . . . . . . . . . 108
26 Comment est-on passé des églises à l’Église romaine ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
Les Hébreux
35 La Bible est-elle un moyen de connaître le passé du peuple hébreu ?. . . . . . . . . . . 150
36 Comment la Bible a-t-elle été mise par écrit ?.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
37 Quelle attention accorder aux récits bibliques ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
Annexes
1 Le sort des Athéniennes, extrait de La cité de Dieu, texte latin. . . . . . . . . . . . . . . . . 192
2 Récit d’Eumée, l’esclave. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
3 Carte : La Mésopotamie au IIIe millénaire avant notre ère. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
4 Carte : L’Égypte au IIIe millénaire avant notre ère. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196
Lexique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
NB : les mots définis dans le lexique sont signalés par un astérisque à la première occurrence dans chaque question.
Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
Jacques Limouzin
Monde grec
© CNDP, 2014 © CRDP académie de Montpellier, 2014. 9
la guerre, loyale ou non, et un certain exotisme à travers le périple* et les
rencontres d’Ulysse. Quel public n’aura pas apprécié la rencontre d’Ulysse, sorti
des bras et de l’antre de Calypso, et de la princesse Nausicaa (Odyssée, VI) ?
Mais l’historien sera toujours méfiant et se gardera de prendre la vaste et longue
entreprise homérique pour la véritable guerre de Troie. Et pourtant, ce sont les
premiers textes dont nous disposions pour la période de la fin des « âges
obscurs » et du début de l’époque archaïque (le viiie siècle). Il faut les confronter
à d’autres sources (l’archéologie, l’étude des tablettes mycéniennes, quelques
inscriptions sur vase), pour distinguer ce qui relève de l’affabulation du poète ou
de telle ou telle réalité historique.
On voit alors que « le monde homé-
rique » correspond sans doute à un
amalgame de différentes périodes.
Une longue tradition a voulu voir dans
l’Iliade la représentation du monde
mycénien (de 1600 à 1200). Celui-ci
se caractérise par une bureaucratie
développée, une première écriture (le
linéaire B*), une aristocratie militaire
auprès d’un wanax (un roi), de très
grands palais, à la fois centres poli-
tiques, économiques et peut-être reli-
gieux. Cette civilisation prend fin vers
1200, de manière progressive, à cause
Masque funéraire mycénien, dit d’Agamemnon, vers 1600 av.
peut-être de séismes plutôt que d’une
J.-C. Or. H. 26 cm. Musée national archéologique d’Athènes. invasion dorienne*. Or, il est établi
©© Antonio Gravante - Fotolia.com
aujourd’hui qu’Homère ne dépeint pas
cet univers. Les objets découverts par l’archéologue Heinrich Schliemann (1822-
1890), comme le masque mortuaire d’Agamemnon, sont plus anciens que la
guerre de Troie. Les manoirs homériques sont bien plus petits que les palais
mycéniens ou crétois. Le monde d’Ulysse ne connaît pas du tout la bureaucratie.
Homère n’aurait pas décrit le monde mycénien, mais se serait plutôt appuyé sur
une tradition, en perpétuant un souvenir plus ou moins sûr et reconstruit.
On a alors imaginé que les épopées peignaient une autre période, celle des
« âges obscurs » des xie-ixe siècles. Longtemps mal connus, ces siècles n’ont
pas été décadents. Au contraire, les fouilles de Lefkandi, en Eubée, ont révélé
la richesse du site et l’on sait que les contacts commerciaux de la Grèce avec
l’Asie mineure se sont alors maintenus. Cela autorise à penser que le monde
d’Ulysse est au moins en partie celui des xe et ixe siècles.
Monde grec
© CNDP, 2014 © CRDP académie de Montpellier, 2014. 11
13 Qu’est-ce qu’un citoyen romain ?
L’évolution politique de la République à l’Empire et la multiplicité
des conditions de citoyen font qu’il est difficile de définir
En bref…
««
manteau court du philosophe contre celui de la toge.
Pourvus de tous ces droits, les citoyens Si je devais défendre un homme de très basse
romains avaient conscience d’appartenir à un extraction, à la vie sans brio, sans réputation
groupe privilégié et leur solidarité pouvait qui puisse le recommander, je vous supplierais,
vous citoyens, face à un citoyen, au nom de
s’exprimer lorsque l’un d’eux était menacé,
l’humanité et de la miséricorde qui sont les
comme l’indique Cicéron dans l’un de ses nôtres à tous, […] de ne pas livrer à des
plaidoyers. témoins inconnus […] un citoyen. »
Cicéron, Pour L. Flaccus, 11.
Le citoyen et la politique ?
C’est le droit politique qui définit le mieux le citoyen. Membre du populus (peuple
politique), lui seul possède le droit de voter et d’être élu à une magistrature
romaine. Toutefois, si les droits politiques sont ainsi tout à fait discriminants sous
la République, puisqu’ils permettent aux citoyens de se démarquer des autres
Rome
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individus, ils le sont beaucoup moins sous l’Em-
pire, lorsque les élections sont confisquées au
peuple et que l’empereur fait la loi. On peut aussi
s’interroger sur la nature de l’engagement poli-
tique du citoyen romain. Philippe Gauthier, en
1981, a bien montré comment celui-ci se distin-
guait du citoyen grec classique qui, à Athènes
par exemple, participait à la vie de la cité, délibé-
rait et votait librement en son nom, dans le cadre
d’une démocratie directe. À Rome, il s’agissait
plus d’être intégré au corps civique et d’affirmer
son appartenance à un groupe que de participer
Vote aux comices*. Un électeur avance
sur une passerelle où il reçoit ses à la vie politique. C’est ainsi au sein de centuries*
tablettes de vote, puis dépose celle et de tribus – par lesquelles il était d’abord agrégé
de son choix dans l’urne. Pièce d’argent
du iie siècle av. J.-C. © BnF. à la cité – que le citoyen romain exprimait son
suffrage, quand il le faisait.
Rome
© CNDP, 2014 © CRDP académie de Montpellier, 2014. 55
29 Comment est née la civilisation
en Mésopotamie ?
À la fin du IIIe millénaire, les habitants des cités de Mésopotamie
ont pris conscience de ce qui les sépare des peuples voisins :
En bref…
La Mésopotamie et l’Égypte
© CNDP, 2014 © CRDP académie de Montpellier, 2014. 123
dans les villages aux huttes rondes des périodes antérieures. On voit aussi
apparaître les premiers sanctuaires, tandis qu’un tempérament artistique s’af-
firme. La céramique est décorée de motifs géométriques, animaliers ou anthro-
pomorphes, et les murs des sanctuaires sont parfois peints. La culture de Samarra,
en Mésopotamie centrale, plante le blé, l’avoine, l’orge et le lin, et utilise les
eaux de crue du Tigre pour irriguer ses champs. Elle produit de nombreuses
figurines de terre cuite ou d’albâtre, dans un style qui se situe dans la continuité
de la culture de Hassuna, et semble parfois annoncer des techniques sumériennes
plus tardives, notamment par les yeux de certaines statuettes, largement ouverts,
incrustés de nacre et surmontés d’épais sourcils de bitume. Toutefois l’hypothèse
d’une continuité entre ces cultures et les Sumériens historiques est débattue.
En effet, la troisième culture de la protohistoire mésopotamienne, dite de Hallaf,
semble nettement exogène et témoignerait d’une lente et pacifique infiltration
d’autres groupes humains dans des espaces vraisemblablement encore peu
peuplés, sans doute à partir de l’Anatolie. Vers -4500, dans le nord de la
Mésopotamie, on constate l’abandon de certains sites (dont Tell Hallaf), et parfois
leur incendie. La poterie caractéristique de Hallaf est partout remplacée par une
autre, en provenance du sud de la Mésopotamie, alors que, jusqu’à cette date,
les principaux sites et la plupart des techniques et des influences provenaient
du nord de la région.
La quatrième grande période du chalcolithique* mésopotamien doit son nom
à El Ubaid, un petit tell* à proximité d’Ur. Mais c’est la ville d’Eridu toute proche
qui apporta la plus importante contribution à la compréhension des évolutions
d’où sortira la civilisation sumérienne. Les fouilles entreprises sous la ziggourat*
construite à la fin du IIIe millénaire, mirent en évidence dix-neuf niveaux d’occu-
pation superposés, remontant jusqu’à la fin du VIe millénaire et témoignant d’une
continuité culturelle dans le temps long. Dix-sept temples superposés, situés
directement sous la ziggourat, témoignent aussi de la constante vocation reli-
gieuse du site, confirmée en cela par la tradition sumérienne. Eridu passait pour
être la plus ancienne cité construite « après le déluge », et pour la résidence du
grand dieu Enki, seigneur des eaux et des techniques. L’existence même d’un
lieu de culte collectif montre les progrès de l’organisation sociale et la spéciali-
sation de certaines fonctions.
Malgré quelques différences de style entre le nord et le sud de la Mésopotamie,
on assiste à l’orée du IVe millénaire à une homogénéité croissante dans les objets
et les modes de vie. La ville d’Uruk, qui a bénéficié du même soin qu’Eridu,
donne son nom à une nouvelle période qui s’ouvre vers -3750, et a été qualifiée
de « révolution urbaine ». C’est alors que se mettent en place la plupart des
éléments de la civilisation sumérienne, qui tend à se répandre dans toute la
©© Tla 2006
La Mésopotamie et l’Égypte
© CNDP, 2014 © CRDP académie de Montpellier, 2014. 125
38 Que disent l’Inde et la Chine antiques ?
Étudier l’Inde ou la Chine antiques est l’occasion de dépasser
les préjugés induits par une connaissance superficielle
et de se poser les questions fondamentales de l’épistémologie
En bref…
ııı En n’exaltant pas les sages, on empêche le peuple de se disputer. En ne prisant pas
les biens d’une acquisition difficile, on empêche le peuple de se livrer au vol.
ıı
En ne regardant points les objets propres à exciter des désirs, on empêche que
le cœur du peuple ne se trouble.
C’est pourquoi, lorsque le saint homme gouverne, il vide son cœur, il remplit son ventre,
il affaiblit sa volonté, et il fortifie ses os. Il s’étudie constamment à rendre le peuple
ignorant et exempt de désirs. Il fait en sorte que ceux qui ont du savoir n’osent pas agir.
Il pratique le non-agir, et alors, il n’y a rien qui ne soit bien gouverné.
ıı Laozi (Lao-Tseu), Tao te King, trad. Stanislas Julien, © Mille et une nuits, 1996.
ıı Ashtâvakra dit :
ı
Quatre sont les stades de la vie du brâhmane
Quatre prêtres ensemble portent ce sacrifice
Quatre sont les points cardinaux, quatre les castes,
Les vaches sont toujours dites avoir quatre pattes.
ıı Mahâbhârata, III, 134, 10.
/ / /
Byzance
108- 107 av. J-C.
ROMAINS X I O N G N U
Désert de Gobi
> Urumqi
Antioche Porte
Tashkent YUEZHI de Jade
Alexandrie
Samarcande Kashgar
> 73 ap.
Ctésiphon Désert du J-C.
Palmyre Taklamakan Luoyang
Hécatompylos KUSHAN
Pétra Séleucie Bactres Chang'an
PARTHES (Xian)
Désert de YUEZHI Peshawar HIMALAYA
Syrie
Lhassa
111 av. J-C.
Désert
du Thar
Patna
Canton
>
Rub-al-Khali Bénarès
>
>
Capitales des Han : Autre ville Itinéraire supposé de Zhang Hautes montagnes
Ville caravanière
Chang'an (Han Extension maximale des Han Qiang (139-119 av. J-C.)
Routes de la soie Zone désertique
Occidentaux ; 206-9 Puissance régionale liée
Système fortifié de (tronçon terrestre) ou semi-désertique
av. J-C.) ; Luoyang aux routes de la soie (en
(Han Orientaux ; la Grande Muraille Routes de la soie KUSHAN
> italique, nom mentionné Principaux déserts
25-220 ap. J-C.) Principales avancées des Han (tronçon maritime) par Zhang Qiang)
Que disent l’Inde et la Chine antiques ?
167
Lexique
Abside : espace en demi-cercle, situé au-delà du chœur à l’extrémité d’une ou des nef(s) d’une église ou d’un
autre type de bâtiment.
Ad vitam aeternam : à vie, pour toujours, irrévocable.
Aède : Dans la Grèce archaïque, poète, chanteur et compositeur.
Affranchis : Anciens esclaves, libérés par un acte volontaire de leur maître, ce qui leur confère un statut juridique
d’homme libre sans les dégager pleinement d’un devoir de déférence et d’assistance envers leur ancien maître
dont ils entrent dans la clientèle. De cette position ambiguë qui garantit leur fidélité, les affranchis de certains
empereurs ont pu tirer l’occasion de grandes carrières. Leurs descendants accèdent à une liberté complète.
Agglutinantes (langues) : sous-groupe des langues flexionnelles (changement de forme –flexion– des mots selon
leur rapport grammatical aux autres membres de phrase) qui associent (agglutinent) des éléments de base
(morphèmes) notionnels pour former leurs mots.
Alcméonide : membre de l’une des familles les plus prestigieuses d’Athènes. Périclès était un Alcméonide par sa
mère.
Allogènes : peuples venus d’ailleurs, non autochtones.
Antonins : troisième dynastie impériale romaine, qui gouverne au iie siècle, entre 96 et 192 ap. J.-C., période
sereine dite de la « paix romaine ».
Apologétique (tradition) : ensemble des écrits chrétiens des iie – ive siècles, destinés à défendre la foi chrétienne
contre les critiques de ses adversaires.
Apothéose : rite qui consacre la divinisation d’un homme. À Rome, l’apothéose d’un empereur alors admis parmi
les dieux, lui confère le rang de divus (divin) et non deus (dieu). Le divus reçoit un culte (temple, prêtres) dont
la dimension est surtout politique (marque de loyauté).
Archaïque : période de l’histoire grecque, qui va de la fin du ixe siècle à la fin du vie siècle av. J.-C.
Argonautes : dans la mythologie grecque, compagnons de Jason, partis avec lui à la recherche de la Toison d’Or.
Arianisme : doctrine, puis hérésie, religieuse d’Arius (256-336) qui considère que le Père et le Fils ne sont pas
semblables. Seul le Père est éternel.
Assyriologues : savants spécialisés dans l’étude de la Mésopotamie ancienne. L’assyriologie porte un nom
géographiquement réduit par rapport à son champ réel qui, né à propos de l’Assyrie avec les premières
découvertes du xixe siècle (Khorsabad, Ninive), s’est étendu à l’ensemble mésopotamien, voire proche-orien-
tal par le biais de l’étude de l’écriture cunéiforme.
Attalides : dynastes d’origine macédonienne régnant sur Pergame et son royaume à l’époque hellénistique. Leur
apogée se situe entre 188 et 133. Le dernier d’entre eux lègue son royaume aux Romains.
Auspices : à Rome, présages divins tirés notamment de l’interprétation du vol, du nombre, du chant ou de l’appé-
tit des oiseaux (ornithomancie). Ils étaient observés par les augures et autres magistrats préalablement aux
décisions politiques et militaires.
Autochtone : qui vit sur la terre de ses ancêtres.
Autochtonie : qualité de celui qui est né sur la terre de ses ancêtres.
Bouddhisme : courant religieux et/ou philosophique, né de l’enseignement du prince népalais Siddharta Gautama,
devenu le Bouddha (« l’Éveillé ») par méditation et ascèse, au vie siècle avant J.-C. selon la tradition, et au ve
selon la recherche contemporaine. Le bouddhisme s’est d’abord étendu en Inde (époque Maurya) et dans
l’espace himalayen, puis en Asie du Sud-est, en Chine et au Japon. Cette extension est suivie d’un reflux (Inde
après le xiie siècle, Chine à partir du xive siècle, Indonésie à partir du xve siècle) lié à la concurrence d’autres
religions (hindouisme, islam) ou à l’inquiétude de pouvoirs devant l’influence des monastères (Chine).
Bouleuterion : bâtiment public qui, dans la cité grecque, abrite la boulè, ou le Conseil.
Bouleute : membre de la boulè, le Conseil qui prépare les lois soumises l’Assemblée (ecclésia). À Athènes, il est
composé de 500 citoyens.
Braies : pantalon, large et flottant, mais serré aux chevilles.
Dekkan ou Deccan : Vaste plateau qui forme une péninsule au sud des vallées du Gange et de l’Indus.
Décurion : ici, au sens de dignitaire, membre d’une assemblée (curie) locale, responsable de la gestion d’une cité,
au sein de l’Empire romain.
Deditio : soumission consécutive à une défaite et à une reddition.
Dictateur (dictature) : sous la République romaine, magistrat nommé à titre exceptionnel et pour une durée limitée
à six mois, en cas de crise gravissime.
Didon : fondatrice et reine légendaire de Carthage, colonie de Tyr. Dans l’Énéide de Virgile, elle accueille Énée et,
amoureuse du héros troyen, elle se suicide par le feu à son départ.
Digeste : Dans l’Empire romain puis byzantin, recueil de textes juridiques. Voir le Digeste de Justinien, mis en
forme au début du vie siècle.
Dis : selon une étymologie populaire, viendrait de l’adjectif dives, qui signifie riche, tout comme le dieu romain
des enfers, Pluton (nom qui viendrait de l’adjectif grec ploutos, riche).
Divination : art de lire les signes qui prédisent l’avenir.
Q 01 • Moses Finley, Le monde d’Ulysse, Paris, Maspéro, 1978. Étude ancienne, mais toujours très utile.
• Barry Powell, « Did Homer sing at Lefkandi? », Electronic Antiquity: Communicating the Classics, vol. 1, n° 2,
juillet 1993, Virginia Tech, Digital Library and archives, http://scholar.lib.vt.edu/ejournals/ElAnt/V1N2/powell.
html
• Oswin Murray, La Grèce à l’époque archaïque, Toulouse, PUM, 1995. À recommander pour l’analyse des
aristocraties.
• François de Polignac, La naissance de la cité grecque, Paris, La Découverte, 1995. Ouvrage fondamental. Public
averti.
• Jean-Claude Poursat, La Grèce préclassique des origines à la fin du vie siècle, Paris, Points, Seuil, 1995. Public
motivé.
• Suzanne Saïd, Homère et l’Odyssée, Paris, Belin, 1998. Pour l’aspect littéraire et thématique de l’épopée.
• Pierre Carlier, Homère, Paris, Fayard, 1999. Accessible.
• Pierre Vidal-Naquet, Le monde d’Homère, Paris, Perrin, 2000. Ouvrage clair.
• Annie Schnapp-Gourbeillon, Aux origines de la Grèce (xiiie-viiie siècles av. notre ère), Paris, Les Belles Lettres,
2002. Synthèse utile.
• Mario Camerini, Ulysse, film avec Kirk Douglas, 1955. Genre péplum.
• Francis Ford Coppola, L’Odyssée, téléfilm avec Isabella Rossellini dans le rôle d’Athena, 1997.
• Wolfgang Petersen, Troy (Troie), avec Brad Pitt dans le rôle d’Achille, 2004.
Q 02 • François Chamoux, Cyrène et la monarchie des Battiades, Paris, De Boccard, 1953.
• Roland Martin, L’urbanisme dans la Grèce antique, Paris, Picard, 1956.
• Michel Gras, La Méditerranée archaïque, Paris, Armand Colin Cursus, 1995. Ouvrage universitaire, clair et
précis.
• Jean-Paul Morel, dans L’Information historique, 57, 1995, expose clairement la problématique de la colonisa-
tion grecque archaïque : 1. Les réseaux commerciaux : y a-t-il eu réelle volonté de créer des routes commerciales ?
2. Rapports Grecs-indigènes (bons rapports ? Guerres ? Mariages mixtes ? Échanges culturels ?) 3. Aspects
marginaux de la colonisation (diverses diasporas dans les arrière-pays).
• Alain Fouchard, « Lipari grecque : la politique dans un archipel », in Impressions d’îles, Françoise Létoublon
(dir.), Toulouse, PUM, 1996, pp. 57-68.
• Jean-Luc Lamboley, Les Grecs d’Occident, Paris, SEDES, 1996, pp. 165-171. Manuel très pratique, avec cartes
et tableaux chronologiques.
• Antoine Hermary, Antoinette Hesnard, Henri Tréziny, Marseille grecque. La cité phocéenne (600-49 av. J.-C.),
Paris, Errance, 1999.
• Peregrine Horden et Nicholas Purcell, The Corrupting Sea: A Study of Mediterranean History, Oxford, 2000.
Public motivé.
• Des Grecs en Sicile. Grecs et indigènes en Sicile occidentale d’après les fouilles archéologiques, Catalogue
d’exposition, Musée d’archéologie méditerranéenne, Marseille, 2006. Très bien illustré, public averti.
• Irad Malkin, A Small Greek World: Networks in the Ancient Mediterranean, Oxford, 2011. Réflexion sur les
réseaux grecs en Méditerranée et la formation d’une conscience ethnique grecque dans les diasporas.
• Sophie Bouffier, Les diasporas grecques. Du détroit de Gibraltar à l’Indus, (viiie siècle av. J.-C. à la fin du
iiie siècle av. J.-C.), Paris, SEDES, 2012. Public universitaire.
• Maria Cecilia d’Ercole, Histoires méditerranéennes : aspects de la colonisation grecque de l’Occident à la mer
Noire : viie- ive siècles av. J.-C., Paris, Errance, 2012. Présentation claire et stimulante de la question.
• Henri Tréziny, « L’agora de Mégara Hyblaea », in Agora greca e agorai di Sicilia, C. Ampolo (dir.), École Normale
supérieure de Pise, 2012. Public universitaire.
Q 03 • Pierre Carlier, Démosthène, Paris, Fayard, 1990. Biographie. Étude indispensable pour la compréhension du
ive siècle et du panhellénisme des orateurs face à la menace macédonienne.
Q 08 • Edmond Lévy, Athènes devant la défaite de 404. Histoire d’une crise idéologique, BEFAR, Paris, de Boccard,
1976. Public universitaire.
• Mogens Hansen, La démocratie athénienne à l’époque de Démosthène, Paris, Les Belles Lettres, 1993. Voir
pp. 339-365 pour une présentation claire du régime du ive siècle.
• Nicole Loraux, La cité divisée, Paris, Payot, 1997. Étude de référence au sujet de la mémoire et de l’oubli dans
une cité d’Athènes meurtrie, en 404.
• Pierre Brulé et Raymond Descat (dir.), Le monde grec aux temps classiques. Le ive siècle, Paris, PUF, 2004.
Public universitaire.
Série Aujourd’hui
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Aujourd’hui l’Union européenne
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Série Science
Défi énergétique et nanosciences
PRIX : . . . . . . . . . . . . . 18
ISSN : . . . . . . . . . 1969-5543
ISBN : . . 978-2-86626-485-7
RÉF. : . . . . . . . . 340QA071
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