Travail Panpsychisme
Travail Panpsychisme
Travail Panpsychisme
3e bac
L'écriture de ce travail final s'inscrit dans le prolongement de mon travail précédent sur la
conscience. Il s'agit pour moi d'explorer des pistes argumentatives à ce qui relevait jusqu'ici
uniquement de l'intuition et pouvait en effet paraître dogmatique.
➔ Cette expérience subjective ne peut manifestement pas être expliquée par les sciences
naturelles physicalistes de façon satisfaisante. Quelqu'un qui possède en lui l'entièreté des
connaissances que l'on peut avoir sur n'importe quel sujet ignorera toujours la connaissance
de celui qui fait l'expérience de ces connaissances en tant que sujet. Il est donc nécessaire
d'explorer d'autres paradigmes.
L'analyse du panpsychisme que je tente de faire ici est moins un défense assurée des thèses du
panpsychisme qu'une tentative d'explorer de nouveaux paradigmes, d'adopter une vision différente
du monde que celle qu'on a habituellement. Elle est plus une posture, une ouverture sur une
potentielle manière différente de se rapporter au monde et de voir le monde. Elle sert de décalage et
de critique par rapport à tous les présupposés sous-jacents aux sciences naturelles qui restreignent
notre champ de vision et le champ de possibilité des multiples manières d'être, de communiquer, de
ressentir.
• Comme la conscience est le fait de vivre une expérience subjective, les animaux, plantes, et
autres êtres vivants pourraient alors être dotés d'une certaine conscience. Dès lors, il
existerait une différence de degré et non de nature dans la conscience. Mais cette différence
de degré ne signifierait pas que notre conscience serait plus complexe, plus évoluée que la
conscience des animaux ou des plantes. Elle ne le serait que du point de vue de notre
manière de nous rapporter au monde, mais serait complètement inadéquate si nous étions un
arbre ou un jaguar, par exemple.
• Postuler la conscience comme le fait de vivre une expérience subjective suggère de parler de
cette expérience en terme de représentation, conceptuelle ou non. Il convient néanmoins de
ne pas utiliser le représentationnalisme à des fins naturalistes, c'est-à-dire pour rendre
compte de la conscience de façon purement fonctionnelle.
Il me semble que ces thèses sont soutenues d'une manière ou d'une autre par les différentes
positions panpsychistes énoncées dans la Stanford Encyclopedia of Philosophy3. Je vais donc les
parcourir.
En effet, on pourrait imaginer doter les électrons d'une certaine expérience, basique et
beaucoup moins complexe que la nôtre. Cela soutiendrait le fait que, la conscience étant
omniprésente, le débat sur la conscience serait plus un débat sur les différences de degrés, et
non de nature, entre les différentes formes de conscience dans le monde.
Mais il convient d'insister sur le fait que la conscience de l'électron est basique et beaucoup
moins complexe que la nôtre, ce de notre point de vue. C'est selon nos critères de ce qu'est
être « vraiment conscient » ou « plus-conscient » que la conscience des autres êtres vivants
semble plus élémentaire. Parce que oui, si nous imaginons qu'une fourmi devait « vivre »
une vie humaine, avec son expérience subjective, cela serait bien trop insuffisant pour rendre
compte de notre expérience subjective, qui semblerait alors beaucoup plus complexe. Mais
l'expérience de pensée inverse fonctionne aussi, de la même manière. Je ne pourrais pas,
avec ma conscience de mon environnement, envisager le monde de la même manière que le
1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Conscience#Philosophie
2 E. Kohn, Comment pensent les forêts, Zones sensibles, 2017, p. 29
3 https://plato.stanford.edu/entries/panpsychism/
4 « The panexperientialist holds that this diminishing of the complexity of experience continues down through plants,
and through to the basic constituents of reality, perhaps electrons and quarks »
(https://plato.stanford.edu/entries/panpsychism/)
fait une fourmi, ma conscience paraissant alors trop pauvre pour cela. Chaque élément
conscient est conscient de lui, de son environnement et de son rôle de la manière la plus
adéquate pour lui.
Le pancognitivisme ne semble pas tellement pertinent dans le débat sur la conscience. Dorénavant,
le panpsychisme sera donc assimilé au panexpérientialisme.
Quelle est la relation entre cette conscience élémentaire et basique (des quarks ou électrons, par
exemple) et la conscience à laquelle nous croyons habituellement, dont nous dotons les humains et
animaux ?
A ce sujet, j'aimerais faire un lien avec une des thèses de Kohn lorsqu'il dit : « La séité n'est
pas réservée aux animaux qui ont un cerveau. Les plantes sont aussi des sois. Elle n'est pas
non plus coextensive aux organismes physiquement délimités. Autrement dit, les sois peuvent
être distribués dans plusieurs corps (un séminaire, une foule ou une colonie de fourmis peut
agir comme un soi) et il peut y avoir plusieurs sois dans un seul corps (les cellules
individuelles ont une sorte de séité minimale). Le soi est à la fois l'origine et le produit d'un
processus interprétatif : c'est un relais de sémiose. (...) Un soi, qu'il soit « confiné dans les
limites de sa peau » ou un peu plus distribué, est le lieu de ce que nous nommons
« l'agentivité » »6.
Ainsi, nous pouvons élargir notre conception de la séité, et plus largement encore, de la
conscience. En effet, un séminaire ou une colonie de fourmis peuvent avoir une conscience
d'eux-mêmes en tant qu'entité. Pourquoi ne pourrait-ce pas être le cas des électrons, cellules,
etc. ? Une telle hypothèse permet alors de penser la subjectivité et l'agentivité qui en découle
forcément de façon moins élitiste et anthropocentriste, ainsi que d'aboutir à des théories
telles que celle du micropsychisme constitutif. Selon le micropsychisme constitutif, mon
cerveau, envisagé comme un tout, est constitué de plus petites parties qui sont des formes de
conscience très basiques, et la conscience de mon cerveau dans son ensemble est en quelque
sorte constituée de la conscience de ses parties.
• Selon le panpsychisme non constitutif, appelé aussi émergentisme, les formes de conscience
humaines et animales sont fondamentales tout en étant causalement dépendantes de sujets
conscients au niveau micro.
5 Larousse, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/pens%c3%a9e/59266
6 E. Kohn, Comment pensent les forêts, Zones sensibles, 2017, p. 112
La thèse de Kohn pourrait être associée, à mon sens, au panpsychisme non constitutif qui
n'exclut pas la fondamentalité des sujets conscients au niveau micro. La conscience humaine
et animale n'est pas plus fondamentale que la conscience qui peut exister au niveau micro.
Tous deux coexisteraient sans être contradictoires ou antinomiques. Le panpsychisme non
constitutif, ou émergentisme, envisage les interactions entre les formes plus élémentaires de
conscience et les formes de conscience au niveau humain et animal comme suit :
Selon Seager, le cerveau conscient post-fusion n'est plus constitué de parties, il est, dit-il,
un "big simple". Mais selon Mørch, le cerveau conscient post-fusion a encore des
parties. Celles-ci dépendent du cerveau pour exister, là où, avant la fusion, c'est le
cerveau qui dépendait de ses parties pour exister.
Ces propriétés protophénoménales ne sont pas elles-mêmes des formes de conscience. C'est en se
combinant qu'elles donnent naissance à des formes de conscience. Dès lors, il est possible a priori
de passer de la connaissance des faits concernant les propriétés protophénoménales à la
connaissance des faits concernant les propriétés phénoménales.
Il existe au sein du panprotopsychisme, une branche appelée panqualityiste. Les panqualityistes font
la synthèse entre le physicalisme qui rend compte de la conscience de façon entièrement
réductionniste et le panpsychisme qui fondamentalise entièrement la conscience. Ainsi, selon le
panqualityiste, l'aspect qualitatif de la conscience est fondamental, mais la subjectivité, c'est-à-dire
le fait que ces qualités soient expérimentées, peut être expliquée de façon réductionniste, ce parce
que les propriétés protophénoménales sont des qualités inexpérimentées. Elles existent sans être
expérimentées. Tandis que seules les qualités expérimentées, c'est-à-dire les propriétés
phénoménales, sont constitutives de l'expérience conscience. Et ces qualités expérimentées peuvent
être expliquées de façon réductionnistes par le physicalisme (ex : la vision des couleurs, la sensation
de douleur).
7 « When micro-level subjects come together to form a human mind they don’t compose it as bricks compose a house,
rather they as it were fuse into it, ceasing to exist in the process. » (https://plato.stanford.edu/entries/panpsychism/)
• Le cosmopsychisme constitutif, à l'inverse du micropsychisme constitutif, considère que les
formes de conscience humaines et animales sont fondées sur une forme de conscience au
niveau cosmique.
Le cosmopsychisme, bien différent du panthéisme, envisage l'univers comme une entité consciente,
qui aurait une sorte d'expérience, sans lui attribuer la pensée ou l'action. De la même façon, le
micropsychisme soutenait que les électrons avaient une sorte d'expérience minimale, sans leur
attribuer la pensée.
Les deux hypothèses émises au début de ce travail se trouvent consolidées par deux arguments
présentés dans la Stanford Encyclopedia of Philosophy.
➔ La première hypothèse qui consiste à dire que la conscience équivaut en quelques sortes à la
séité, au fait d'éprouver sa subjectivité, de vivre une expérience subjective, est liée à
l'argument anti-émergence.
L'argument anti-émergence
Cet argument fait valoir la nécessité d'expliquer la conscience humaine, et plus précisément
l'émergence de la conscience humaine depuis la non-conscience. Comment rendre compte de cette
émergence de façon intelligible ? Le panpsychisme offrirait la meilleure explication de la
« dépendance synchronique de la conscience biologique à des caractéristiques plus fondamentales
de la réalité »8.
L'argument anti-émergence considère que les sciences naturelles n'ont encore jamais pu expliquer
de façon satisfaisante la raison pour laquelle une personne a une expérience subjective. « Il semble
que nous puissions imaginer une créature empiriquement indiscernable d'un être humain en termes
de processus cérébraux physiques et du comportement qu'ils engendrent, mais qui n'a aucune
expérience (elle crie et s'enfuit quand on lui enfonce un couteau , mais elle ne sent pas vraiment la
douleur). »9
La conscience est ainsi envisagée comme quelque chose de plus fondamental, comme le fait
d'éprouver et de subir sa subjectivité, qui ne peut se réduire à une suite mécaniste de causes et
d'effets explicables scientifiquement car précisément la conscience échappe à la connaissance
scientifique. Les explications scientifiques peuvent s'appliquer aux processus cérébraux physiques
et aux comportements, mais pas à la réalité de l'expérience consciente, du moins de façon
satisfaisante et convaincante.
9 « It seems that we can imagine a creature that was empirically indiscernible from a human being in terms of its
physical brain processes and the behaviour they give rise to, but which had no experience whatsoever (it screams and
runs away when you stick a knife in it, but it doesn’t actually feel pain) »
(https://plato.stanford.edu/entries/panpsychism/)
Le panpsychisme propose une approche alternative à cela en ce sens où il tente d'expliquer la
conscience humaine et animale sur base de formes de conscience plus basiques. La conscience du
cerveau humain et animal serait d'abord et avant tout le produit de la conscience de ses parties les
plus fondamentales. Nagel considère que le panpsychisme est le seul moyen d'éviter ce qu'il a
appelé "l'émergence", en un sens légèrement différent de celui utilisé jusqu'ici.
➢ Nagel
Nagel est l'un des principaux auteurs à avoir défendu que la conscience est cette expérience
subjective qui échappe à l'explication scientifique. Il nomme cette expérience « expérience
phénoménale » et la décrit comme « l'effet que cela fait pour un organisme d'être ce qu'il est »10. Il
distingue deux modes d'accès différents à la conscience. D'une part, celui des sciences naturelles qui
s'attellent aux processus cérébraux physiques et aux comportements. D'autre part, celui du sujet de
l'expérience vécue. Ce mode d'accès subjectif à la conscience dépend de l'organisme que nous
sommes et nous ne pouvons en rendre compte sans en faire l'expérience. De cette manière, Nagel
soutient que nous ne saurons jamais ce que cela fait d'être une chauve-souris, quelle expérience
subjective du monde fait une chauve-souris, à moins d'en être une.
Pour Nagel, une propriété « émergente » ne peut être tirée de façon intelligible des propriétés de ses
parties. Autrement dit, l'émergence est ce passage soudain et inexplicable de la non-conscience à la
conscience, qu'il s'agit donc d'éviter grâce au panpsychisme, ou plutôt grâce au panprotopsychisme.
Comme nous ne pouvons admettre aucune émergence radicale de la conscience ou des états
mentaux et que ceux-ci ne peuvent être déduits de propriétés purement physiques, il doit y avoir des
propriétés non-physiques de la matière de base, autrement dit des formes de conscience
élémentaires et basiques desquelles pourraient dériver intelligiblement les propriétes de la
conscience humaine ou animale.
➢ Strawson
Strawson, tout comme Nagel, se demande comment rendre compte conceptuellement à la fois de
l'expérientiel (c'est-à-dire, impliquant la conscience) et du non-expérientiel (impliquant la non-
conscience). Comment rendre intelligible la thèse selon laquelle la conscience émerge de la non-
conscience ? Afin d'éviter ce problème de l'émergence de la conscience à partir de la non-
conscience comme un « miracle brutal », Strawson soutient que les formes de consciences
humaines et animales émergent de formes de conscience plus élémentaires et basiques, au niveau
micro. C'est ce que permet le panpsychisme.
Philip Goff en réponse à Strawson dit douter que le panpsychisme soit la solution ultime pour
rendre compte de façon intelligible comment la conscience au niveau macro émergerait de formes
de consciences plus basiques, au niveau micro. Selon McGinn, peut-être que « les êtres humains
sont constitutivement incapables de saisir la nature des propriétés sous-jacentes à la conscience »11.
Il s'agit, dès lors, d'explorer de nouveaux paradigmes d'explication scientifique.
➔ La seconde hypothèse émise au début du travail qui consiste à dire que cette expérience
subjective ne peut être expliquée par les sciences naturelles physicalistes et qui propose
d'explorer d'autres paradigmes scientifiques est liée à l'argument de la nature intrinsèque.
10 https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Nagel
11 «human beings are constitutively incapable of grasping the nature of the properties underlying consciousness »
(https://plato.stanford.edu/entries/panpsychism/)
L'argument de la nature intrinsèque
Cet argument part de la constatation de lacunes dans la représentation du monde permise par les
sciences naturelles et physiques. Le vocabulaire de la physique, entièrement « mathématico-
nomique » ne peut saisir ni rendre compte de l'entièreté et de la complexité de la réalité concrète.
« Un modèle mathématique en économie, par exemple, fait abstraction de ce qui est acheté ou
vendu, ou de la nature du travail. Et les prédicats nomiques ne peuvent exprimer que des
informations sur la façon dont les entités physiques sont disposées à se comporter. C'est bien si
nous voulons prédire, par exemple, comment les électrons se comporteront. Mais intuitivement, il
doit aussi y avoir une nature intrinsèque à un électron ; il doit y avoir une réponse à la question
"Comment est l'électron en soi ?" Et cette question ne semble pas trouver de réponse en décrivant
comment les électrons sont disposés à se comporter. »12
Autrement dit, la physique dépeint les entités au niveau micro comme des actions, plutôt que
comme des êtres. Or il s'agit, non plus de décrire comment les électrons se comportent, mais
comment les électrons sont des sois qui instancient la conscience.
Autres arguments :
L'évolution, considérée comme « un processus continu qui façonne des propriétés préexistantes
dans des formes plus complexes, mais qui ne peut pas produire des propriétés "entièrement
nouvelles" »13 implique qu'il est impossible que la conscience humaine et animale soit survenue
soudainement, miraculeusement et brutalement à partir de la non-conscience. Il doit y avoir ou avoir
eu des formes de conscience basiques et élémentaires à partir desquelles des formes de conscience
plus complexes sont apparues.
« Nous ne pouvons pas supposer qu'un saut aussi énorme d'une créature à une autre se soit
produit à n'importe quel moment du processus d'évolution comme l'introduction d'un fait
entièrement différent et absolument séparé du fait physique. Il est impossible à quiconque
d'indiquer l'endroit particulier dans la lignée où cet événement peut être supposé avoir eu
lieu. La seule chose à laquelle nous pouvons arriver, si nous acceptons la doctrine de
l'évolution, c'est que même dans l'organisme le plus bas, même dans l'amibe qui nage dans
notre propre sang, il y a quelque chose ou autre, d'une simplicité inconcevable pour nous,
qui est de même nature que notre propre conscience. »14
12 « A mathematical description of a situation abstracts from concrete reality; a mathematical model in economics for
example abstracts away from what is being bought or sold, or the nature of labour. And nomic predicates can only
express information about how physical entities are disposed to behave. This is fine if we want to predict, say, how
electrons will behave. But intuitively there must also be an intrinsic nature to an electron; there must be an answer to
the question “How is the electron in and of itself?” And this question doesn’t seem to be answered by describing how
electrons are disposed to behave. » (https://plato.stanford.edu/entries/panpsychism/)
13 « a continuous process that molds pre-existing properties into more complex forms, but that cannot produce
“entirely novel” properties » (https://plato.stanford.edu/entries/panpsychism/)
14 « We cannot suppose that so enormous a jump from one creature to another should have occurred at any point in the
process of evolution as the introduction of a fact entirely different and absolutely separate from the physical fact. It is
impossible for anybody to point out the particular place in the line of descent where that event can be supposed to have
taken place. The only thing that we can come to, if we accept the doctrine of evolution at all, is that even in the very
Ou encore James :
« nous devons (...) essayer toutes les manières possibles de concevoir la conscience pour
qu'elle n'apparaisse pas comme l'irruption dans l'univers d'une nouvelle nature inexistante
jusqu'alors. »15.
En conclusion, les études sur la conscience, que ce soient celles du physicalisme ou du dualisme
semblent toutes insatisfaisantes, incomplètes. Les scientifiques et les philosophes sont dans une
impasse. Comme le dit Chalmers17 , la conscience reste une anomalie, un mystère non-élucidé qui
nécessite probablement de proposer des idées radicales, d'apparences loufoques pour qu'elle soit
enfin comprise en termes scientifiques. Comme nous ne parvenons pas à expliquer la conscience en
termes de lois fondamentales existantes (espace, temps, masse, phénomènes physiques), il s'agit par
conséquent de se risquer à poser la conscience elle-même comme un composant fondamental. La
conscience est fondamentale. Quelles conséquences entraîne un tel postulat, une telle rupture du
sens commun ?
Je ne soutiens pas que le panpsychisme apporte réponse à tous nos questionnements. Certaines
énigmes demeurent irrésolues. Mais le panpsychisme, en allant à l'encontre du sens commun, opère
un décentrement. Un décentrement dans notre façon d'appréhender notre environnement, nos
relations avec les autres êtres vivants. Un décentrement qui peut avoir des conséquences réelles du
point de vue éthique, social, politique, intellectuel, relationnel et moral. C'est en ce sens qu'il
convient de ne pas laisser le panpsychisme de coté. Parce qu'il est peut-être temps de remettre en
question le paradigme des sciences physicalistes, d'en élargir les frontières, les possibilités. Parce
qu'il est peut-être temps d'adopter une posture pragmatique dans la résolution de problèmes comme
celui de la conscience. La réponse qu'on lui apportera révèlera tout de notre manière de nous situer
dans le monde, dans la nature et avec les autres vivants humains et non-humains. Ce qu'on posera
comme vérité aura des conséquences concrètes sur notre agir et nos pratiques. Dès lors, la question
est quel monde voulons-nous habiter et comment voulons-nous l'habiter ?
lowest organism, even in the Amoeba which swims about in our own blood, there is something or other, inconceivably
simple to us, which is of the same nature with our own consciousness » (https://plato.stanford.edu/entries/panpsychism/)
15 « we ought (…) to try every possible mode of conceiving of consciousness so that it may not appear equivalent to the
irruption into the universe of a new nature non-existent to then » (https://plato.stanford.edu/entries/panpsychism/)
16 « the thesis that every physical event has a sufficient physical cause »
(https://plato.stanford.edu/entries/panpsychism/)
17 https://www.ted.com/talks/david_chalmers_how_do_you_explain_consciousness/transcript?language=fr#t-228464