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ISSN 1991-8631
RESUME
Mots clés : Eau de puits, caractérisation physico-chimique, pollution microbienne, risque sanitaire.
INTRODUCTION
Au Cameroun, l’approvisionnement en Cameroun), une localité abritant une
eau potable est assuré par la Société Nationale Université d’Etat, l’accès à l’eau potable
des Eaux du Cameroun (SNEC). A devient de plus en plus difficile d’autant plus
Ngaoundéré, moins de deux millions de m3 que la population est sans cesse croissante.
d’eau potable sont distribués annuellement par Cette croissance de la population
cette société, pour une population estimée à s’accompagne de celle des activités
environ 185 700 habitants (SNEC, 2004). Ce anthropiques. Les déchets issus de l’activité
faible volume d’eau potable disponible oblige humaine sont à l’origine de la pollution des
une grande partie de la population à recourir à eaux souterraines (Nkhuwa, 2003 ; Hassoune
l’eau de puits. Ainsi, à Dang (Ngaoundéré, et al., 2006). Par ailleurs, la pollution de ces
méthode complexométrique. Les bicarbonates d’œufs par mm3 pour les kystes de
ont été déterminés à partir du dosage protozoaires et les œufs d’helminthes.
volumétrique de l'alcalinité. La méthode de
Mohr décrite par Rodier (1978) a été utilisée Analyses statistiques
pour déterminer la teneur en chlorures des Les résultats ont été soumis à l’analyse
échantillons. La concentration en azote de la variance (ANOVA) et au test de
ammoniacal des échantillons a été déterminée régression multiple de Duncan à l’aide du
par la méthode au bleu d’indophénol décrite logiciel STATGRAPHICS Plus 5.0. Les
par Rodier (1978). La méthode à chaud valeurs moyennes des résultats des analyses
décrite par Rodier (1978) a été utilisée pour physico-chimiques et microbiologiques ont
déterminer les matières organiques dans les été comparées et leurs différences
échantillons. Les teneurs en nitrates des significatives ont été déterminées au seuil de
échantillons ont été déterminées par la probabilité p<0,05.
méthode au salicylate de sodium décrite par
Rodier (1978). Les teneurs en fer dissous et en RESULTATS
ortho-phosphates des échantillons ont été Paramètres physico-chimiques
mesurées par spectrophotométrie. Ces Les Tableaux 1a et 1b indiquent les
analyses ont été faites pendant six mois, à valeurs moyennes obtenues pour les
raison d’un échantillonnage par semaine. principaux paramètres physico-chimiques des
eaux de puits de Dang analysées.
Analyses microbiologiques Il ressort de ces tableaux que les
Pour les analyses bactériologiques, une températures mesurées sont comprises entre
membrane en ester de cellulose (Millipore, 22,0 °C et 24,0 °C avec une moyenne de
Bedford, MA 01730) de porosité 0,45 µm a 22,64 °C. Les valeurs des températures
été utilisée pour filtrer stérilement 100 ml obtenues ne dépassant pas 25 °C,
d’échantillon d’eau à analyser ou une dilution correspondent aux températures atmosphé-
de celle-ci au moyen d’un dispositif de riques ambiantes et indiquent l’ouverture du
filtration relié à une trompe à vide (Havelaar système aquifère, donc sa vulnérabilité vis-à-
et al., 1987 ; Ford, 1994). Le dénombrement vis de la pollution. Ces eaux de puits sont
de la flore mésophile aérobie totale, des légèrement acides avec des valeurs de pH
coliformes totaux et fécaux, des streptocoques comprises entre 5,09±0,00 (P7) et 6,09±0,00
fécaux, des vibrions, des salmonelles, des (P5). Cela est compatible avec le milieu
Clostridium sulfito-réducteurs et de silicaté qui constitue la nappe aquifère. La
Pseudomonas aeruginosa a été effectué conductivité électrique varie selon les points
respectivement sur le milieu Yeast Extract de prélèvement d’eau. Elle est plus élevée
Agar (YEA), le milieu à l’Eosine et au Bleu pour les puits P1, P2, P3, P4 et la valeur la plus
de Méthylène (EMB), le milieu Slanetz et faible est celle du puits P20. Une différence
Bartley, la gélose Thiosulfate-Citrate-Bile- significative (P<0,05) entre les valeurs
Saccharose (TCBS), la gélose Salmonella- mesurées a été obtenue à cet effet. Ces valeurs
Shigella (SS), le milieu Viande-Foie (VF) et traduiraient une très faible minéralisation et
la gélose au cétrimide (Guiraud et Galzy, mettraient en évidence le processus
1980 ; Havelaar et al., 1987). Les milieux de d’altération dans le lessivage des éléments
culture bactériologique utilisés sont ceux de minéraux et la forte dilution des eaux
Diagnostics Pasteur (France). souterraines. Les eaux de puits analysées ont
La technique de concentration formol- des turbidités variant entre 0,64±0,01 (P11) et
éther décrite par Cheesbrough en 1987 a été 2,41±0,02 N.T.U. (P12), avec une moyenne de
utilisée pour la recherche et le dénombrement 1,16±0,00 N.T.U. La valeur moyenne de la
des kystes de protozoaires, des œufs turbidité des ces eaux est inférieure aux
d’helminthes. normes françaises et européennes qui
Les résultats sont exprimés en Unité recommandent une turbidité inférieure à 2
Formant Colonie (UFC) par 100 ml d’eau N.T.U. Il en découle une clarté observée pour
pour les bactéries et en nombre de kystes ou certaines des eaux de puits de Dang qui
1964
A. MBAWALA et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 4(6): 1962-1975, 2010
s’expliquerait par leur dilution dans l’eau de significative a été notée entre les valeurs
pluie car les études ont été menées pendant la obtenues au seuil de probabilité p<0,05.
saison pluvieuse. La plus faible valeur des
concentrations des matières en suspension Paramètres microbiologiques
dans les eaux de puits étudiées est celle du Les résultats de l’analyse des paramètres
puits P2 (0,32±0,00 mg/l), tandis que la plus microbiologiques des échantillons d’eau
grande valeur est obtenue dans le cas du puits prélevés sont consignés dans le Tableau 2. Il
P13 (3,42±0,01 mg/l) avec une moyenne de ressort de ce tableau que la flore mésophile
1,44±0,01 mg/l. Une différence significative a aérobie totale (FMAT) varie de
été notée entre ces valeurs au seuil de 162,00.104±2,83 UFC/100 ml (P6) à
4
probabilité p<0,05. Les concentrations en fer 1344,00.10 ±5,66 UFC/100 ml (P14). Les
oscillent entre 0,12±0,00 (P13) et 0,97±0,01 valeurs obtenues sont supérieures à celles
mg/l (P6). Cette concentration diffère selon les fixées par les normes, soit 100 UFC/100 ml
points d’échantillonnage et une différence (OMS, 2000) et sont significativement
significative (P < 0,05) a été notée à cet effet. différentes (p<0,05). En plus, la valeur de la
En moyenne, les concentrations en fer sont FAMT dépasse 107 UFC/100 ml pour les puits
supérieures à 0,2 mg/l (OMS, 1986), seuil fixé P12, P13, P14 et P18. Le nombre de coliformes
pour une eau de consommation. Les teneurs totaux fluctue entre 10,36.104±1,27 UFC/100
en calcium et en magnésium de ces eaux de ml et 51,80.104±0,27 UFC/100 ml pour les P3
puits sont inférieures aux normes. En effet, et P10, respectivement. Il en ressort que le
les eaux potables peuvent contenir jusqu’à puits P10 est 5 fois plus contaminé en
140 mg/l de Ca (Rodier, 1978) et 75 – 200 coliformes totaux que le puits P3. Le
mg/l de Mg (OMS, 1986). La teneur la plus dénombrement des coliformes fécaux donne
faible en chlorures a été enregistrée pour le une plus faible valeur pour le puits P15
puits P19 (5,17±0,26 mg/l), alors que la plus (4,01.104±0,01 UFC/100 ml), laquelle est
forte a été celle du puits P1 (12,31±0,82 mg/l) supérieure à celle fixée par les normes, soit 20
avec une moyenne de 7,74±0,80 mg/l. Il UFC/100 ml (OMS, 2000). La concentration
n’existe pas de différences significatives des streptocoques fécaux va de 12,00±1,41
(p>0,05) entre ces valeurs par puits (exceptés UFC/100 ml (P10) à 340,00±4,24 UFC/100 ml
les puits P1, P3 et P19). La teneur en (P14). Elle est supérieure aux normes (20
bicarbonates varie selon les points d’eau et UFC/100 ml), exceptés les puits P3, P6 et P10.
une différence significative a été obtenue au En ce qui concerne Pseudomonas aeruginosa,
seuil de 5%. Le puits P4 a la concentration la seul le puits P14 où il y a absence de ce germe
plus élevée, soit 40,37±0,98 mg/l. La plus dans 100 ml est conforme aux normes (OMS,
petite concentration est de 8,13±0,41 mg/l 2000). La concentration en Clostridium
(P13). La teneur en bicarbonates variable selon sulfito-réducteurs de tous les puits analysés
les puits serait due à la nature des terrains dépassent les normes (1 UFC/100 ml),
traversés par les eaux de ruissellement. La exceptés les puits P3 et P15. Le nombre de
teneur en matières organiques va de 0,60±0,20 vibrions dénombrés dans ces eaux de puits
mgO2/l (P3) à 14,57±0,17 mgO2/l (P14) avec varie de 0 (P3 et P9) à 287,00±1,41 UFC/100
ml (P13). Pour les Salmonella, les
une moyenne de 7,87±0,12 mgO2/l. La
concentration moyenne en matières organi- concentrations vont de 0,60.104±0,14 (P2) à
32,25.104±3,54 UFC/100 ml (P19). Les
ques des eaux de puits analysées est
supérieure à la norme (5 mgO2/l). La teneur en concentrations en vibrions sont conformes aux
sulfates, en phosphates et en nitrates des eaux normes (0 UFC/100 ml), uniquement en ce
qui concerne les puits P3 et P9 tandis que
de puits étudiées sont inférieures aux normes
internationales (OMS, 2000). La plus faible celles obtenues pour les Salmonella sont
teneur en azote ammoniacal est celle du puits toutes hors normes (absence dans 100 ml). Il
ressort du Tableau 3 que la densité des kystes
P3 (0,09±0,01 mg/l) et la plus élevée est celle
d’Entamoeba histolytica et Giardia lamblia
du puits P8 (0,87±0,02 mg/l) avec une
s’échelonne respectivement entre
moyenne de 0,53±0,02 mg/l. Une différence
100,00±70,11 (P3) et 2950,00±70,71
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A. MBAWALA et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 4(6): 1962-1975, 2010
kystes/mm3 (P1) et entre 0 (P3, P6, P7, P9, P11, œufs/mm3 (P8). Seules les eaux de puits où ont
P15, P16) et 275,00±35,36 kystes/mm3 (P14). été enregistrées l’absence de kystes de
Elle varie pour Cryptosporidium de 0 (P3, P6, Giardia lamblia et des œufs de
P7, P14, P15, P18, P19, P20) à 450,00±141,42 Cryptosporidium sont conformes aux normes
œufs/mm3 (P8) et pour Ascaris lombricoïdes, (OMS, 2000).
de 225,00±176,78 (P18) à 2275,00±176,78
● Puits
P1920
●●P
●P18
●P17
●P16
●P11
●P15
●P14
●P12 ●P13
●P1
●P2
●P4●P3
●P10 ●P5
●P●P9
8
●P6
●P7
Tableau 1a : Moyennes et écarts-types des principaux paramètres physico-chimiques des eaux de puits de Dang analysées.
Turbidité MES
Puits T (°C) pH Χ (µs/cm) (N.T.U.) (mg/l) Fe (mg/l) Ca (mg/l) Mg (mg/l)
P1 23±0h 5,56±0f 51,65±0,01l 0,75±0c 0,68±0,01c 0,17± 0bc 63,66±1,32i 49,34±1,17g
P2 22,3±0c 5,47±0d 61,13±0,02o 1,05±0f 0,32±0a 0,15±0b 123,60±3,0 5,73±0,03ab
P3 22,4±0d 5,23±0b 45,14±0,08l 1,5±0j 1,42±0i 0,13±0a 7l
25,39±2,32 f
6,61±1,15ab
P4 22,5±0e 5,89±0k 51,48±0,78l 1,8±0k 2,03±0,04m 0,17±0c 88,86±1,15j 21,81±0,02c
P5 22,4c±0d 6,09±0l 9,42±0,01f 1,3±0h 1,5±0,01j 0,96±0,01 17,23±1,06e 3,77±1,32a
m
P6 22,4±0d 5,6±1,09g 12,41±0,04h 0,8±1,36d 0,88±0,01f 0,97±0,01 17,64±3,21e 6,70±3,41ab
m
P7 22,5±0e 5,09±0a 21,43±0,13l 1,1±0g 1,33±0h 0,20±0d 15,37±1,97e 6,96±1,41ab
P8 22,5±0e 5,24±0b 14,30±0,26j 2,1±0m 2,42±0p 0,56±0k 16,46±1,77e 7,87±1,51ab
P9 22,4±0d 5,88±0k 13,32±0,41i 1,9±0l 1,59±0,01k 0,32±0g 15,11±1,51e 7,89±1,51ab
P10 22,6±0,1f 5,63±0,01 7±0,04b 1,33±0i 0,85±0,02e 0,15±0b 112,22±2,6 11,11±3,07b
h
P11 22,5±0e 5,55±0,01 17±0,04k 0,64±0,01 0,77±0,01d 0,24±0f 6k
30,35±3,05 g
72,98±2,45j
f a h
P12 22,13±0,06b 5,80±0,01 7,29±0,20bc 2,41±0,02 2,35±0,01o 0,61±0l 30,46±1,60h 55,54±5,00h
j n
P13 22,3±0c 5,62±0h 8,41±0,02e 1,31±0,01 3,42±0,01q 0,12±0a 27,25±1,61f 63,41±8,47i
h g
P14 24±0k 5,56±0,02 9,45±0,02f 0,85±0,01 1,35±0h 0,52±0i 8,02±1,61cd 75,98±9,62j
f e
P15 22±0a 5,52±0e 7,85±0,03d 0,75±0,01 1,61±0,01l 0,32±0,01 8,55±2,45cd 95,45±2,45k
c g
P16 23,17±0,06i 5,68±0i 7,56±0,01cd 0,65±0,01 1,02±0,01g 0,43±0,01 6,41±1,61bc 39,59±3,13f
a h
P17 22,77±0,06g 5,53±0,04 7,42±0,02c 0,70±0b 0,54±0,02b 0,43±0h 1,16±0,02a 50,51±1,52g
e h
P18 23,40±0j 5,63±0h 8,54±0,04e 0,75±0c 0,66±0,01c 0,63±0l 4,15±0,99ab 30,18±5,50d
e
P19 22,40±0,10d 5,44±0c 10,28±0,05g 0,80±0d 2,02±0,02l 0,22±0,01 7,76±0,50cd 36,24±0,50e
e f
P20 23,17±0,06i 5,69±0,01 5,60±0,04a 0,80±0d 2,12±0,02n 0,54±0,04 10,49±0,72d 29,51±0,72d
i j
Les valeurs n’ayant pas la même lettre en exposant sur la même colonne sont significativement différentes au seuil de probabilité P < 0,05. T = température ;
X = conductivité ; MES = matières en suspension.
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A. MBAWALA et al. / Int. J. Biol. Chem. Sci. 4(6): 1962-1975, 2010
Tableau 1b : Moyennes et écarts-types des principaux paramètres physico-chimiques des eaux de puits de Dang analysées.
HC003- MO S042-
-
Puits Cl (mg/l) (mg/l) (mgO2/l) (mg/l) PO43- (mg/l) NO3- (mg/l) NH4+ (mg/l)
P1 12,31±0,82 38,23±5,08i 8,72±0,12hi 2,73±0,04f 0,12±0,01abc 1,44±0,08abc 0,24±0,01b
h
P2 8,52±0,01ef 34,97±1,41h 9,76±0,08k 1,28±0,40a 0,13±0,01abcd 1,62±0,05abc 0,31±0,02cd
g
P3 9,61±0,96g 21,19±1,34fg 0,60±0,20a 2,01±0,03b 0,17±0,11cde 1,42±0,01abc 0,09±0,01a
P4 6,57±0,78a 40,37±0,98i 12,20±0,34 2,24±0c 0,17±0,01bcde 1,12±0,07a 0,29±0,02c
bcd n
P5 6,15±0,82a 19,52±0ef 9,20±0,03j 2,21±0,06c 0,22±0,02efg 1,91±0,09cd 0,52±0,04f
bc
P6 9,47±0,82f 21,96±0fg 0,80±0,01a 2,52±0,12e 0,18±0,01def 1,33±0,48ab 0,39±0,03e
g
P7 8,52±1,42ef 23,63±0,73g 6,77±0,06f 2,89±0,02f 0,14±0,01abcd 1,65±0,23bc 0,69±0,03h
g
P8 9,47±0,82f 21,96±0fg 6,47±0,31e 3,23±0,10g 0,13±0,01abcd 2,30±0,05de 0,87±0,02j
g
P9 7,75±1,95c 19,52±2,44ef 4,83±0,03c 2,38±0,01c 0,10±0,01ab 14,56±0,07l 0,43±0,02e
de de
P10 6,19±0,09a 19,77±0,26ef 6,49±0,12e 1,84±0,06b 0,09±0,01a 3,21±0,92f 0,35±0,02d
bc
P11 6,57±0,78a 21,96±2,44fg 8,80±0,04hi 2,22±0,01c 0,18±0cdef 4,18±0,09g 0,61±0,03g
bcd
P12 8,99±0,82ef 17,89±3,73de 11,37±0,16 2,45±0e 0,24±0,03fg 6,64±0,22h 0,78±0,01i
g l
P13 5,82±0,24a 8,13±0,41a 11,76±0,11 4,35±0,02i 0,42±0,12hi 12,38±0,48k 0,82±0,02i
b m
P14 6,77±0,96b 19,52±2,44ef 14,57±0,17 2,44±0,04d 0,26±0,02g 1,30±0,23ab 0,80±0,03i
cd o e
P15 9,47±2,17f 13,01±1,41c 4,18±0,04b 3,60±0,04h 0,36±0,03h 8,58±0,51i 0,48±0,04f
g
P16 7,57±0,82c 17,08±2,44de 8,62±0,04h 2,25±0,10c 0,08±0,01a 2,67±0,49e 0,73±0,03h
de d
P17 5,53±0,55a 15,48±0,96cd 8,97±0,20ij 6,32±0,27j 0,24±0,02fg 11,02±0,18j 0,81±0,03i
b
P18 6,36±0,79a 16,82±0,43de 11,17±0,03 4,16±0,03i 0,43±0,03i 1,22±0,01ab 0,49±0,03f
bcd l
P19 5,17±0,26a 12,33±0,79bc 5,10±0,21b 2,51±0,04e 0,17±0cde 8,14±0,03i 0,40±0,03e
P20 7,90±0,09d 9,80±0,61ab 7,03±0,10g 2,48±0,01e 0,27±0,03g 11,38±0,18j 0,41±0,01e
ef
Les valeurs n’ayant pas la même lettre en exposant sur la même colonne sont significativement différentes au seuil de probabilité P < 0,05.
MO = matières organiques.
1968
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Tableau 2 : Moyennes et écarts-types des principaux germes bactériens dénombrés dans les eaux de puits de Dang analysées.
Puits FMAT CT CF SF Pa Cl V S
(UFC/100ml) (UFC/100 ml) (UFC/100 ml) (UFC/100 ml) (UFC/100 ml) (UFC/100 ml) (UFC/100ml) (UFC/100ml)
Tableau 3 : Kystes de protozoaires et œufs d’helminthes isolés des eaux de puits de Dang analysées (en unité/mm3).
Puits E. histolytica G. lamblia Cryptosporidium A. lombricoïdes
P1 2950 ± 70,71i 200 ± 70,71ef 175 ± 35,36bcde 975 ± 106,07bcd
P2 2175 ± 176,71h 50 ± 0,00ab 325 ± 35,36fg 925 ± 106,07bcd
P3 100 ± 70,11a 0a 0a 250 ± 70,71a
P4 2500 ± 848,53h 100 ± 70,71bcd 50 ± 0,00ab 975 ± 247,49bcd
P5 475 ± 106,07abcd 50 ± 70,71ab 275 ± 106,07ef 1150 ± 212,13cde
P6 925 ± 06,07ef 0a 0a 950 ± 141,42bcd
P7 1700 ± 70,71g 0a 0a 925 ± 176,78bcd
P8 2250 ± 141,42h 125 ± 35,36bcde 450 ± 141,42g 2275 ± 176,78g
P9 200 ± 0,00ab 0a 100 ± 0,00abc 575 ± 176,78ab
P10 275 ± 35,36abc 100 ± 0,00bcd 200 ± 141,42cdef 1100 ± 353,55cde
P11 700 ± 70, 71cdef 0a 175 ± 35,36bcde 1525 ± 176,78ef
P12 775 ± 106,07def 200 ± 70,71ef 200 ± 0,00cdef 1800 ± 212,13f
P13 1575 ± 176,78g 175 ± 106,07de 250 ± 141,42def 1000 ± 212,13bcd
P14 775 ± 35,36def 275 ±35,36f 0a 1000 ± 282,84bcd
P15 400 ± 0,00abcd 0a 0a 825 ± 106,07bc
P16 1100 ± 70,71f 0a 125 ± 35,36abcd 625 ± 176,78ab
P17 975 ± 35,36ef 175 ± 35,36ef 50 ± 0,00ab 775 ± 176,78bc
P18 400 ± 70,71abcd 75 ± 35,36abc 0a 225 ± 176,78a
P19 600 ± 70,71bcde 50 ± 0,00ab 0a 1150 ± 353,55cde
P20 350 ± 70,71abcd 150 ± 0,00cde 0a 1375 ± 388,91def
Les valeurs n’ayant pas la même lettre en exposant sur la même colonne sont significativement différentes au seuil de probabilité P < 0,05
1970
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des propriétés physiques du sol, pourraient plus, le puits est ouvert, ce qui favorise la
favoriser la pollution de la nappe phréatique chute des débris végétaux et animaux à
en entraînant dans le sol et jusqu’aux eaux l’intérieur, entraînant une élévation de la
souterraines, de nombreuses cellules et teneur en matières organiques.
particules. Certaines de ces particules peuvent Le nombre de kystes ou d’œufs est
contenir des substances nutritives pouvant inversement proportionnel à la distance entre
induire une hausse du taux de croissance des les puits et les toilettes. En effet, une
bactéries présentes. D’ailleurs, nous avons corrélation négative et significative (r = -
trouvé une corrélation positive et significative 0,66 ; P = 0, 002) au seuil de 5% a été
(r = 0, 63, P = 0,001 ; r = 0,55, P = 0,05 et r = déterminée entre le nombre d’œufs d’Ascaris
0, 49, P = 0,05) entre les streptocoques fécaux lombricoïdes et la distance entre les toilettes et
et la matière organique, l’azote ammoniacal et les puits d’eau. Tel est aussi le cas des œufs de
la matière en suspension, respectivement. Ces Cryptosporidium (r = -0,52 ; p = 0,02). Ceci
résultats sont en accord avec ceux de signifierait que les œufs diffuseraient à travers
Hassoune et al. (2010) qui ont analysé les l’eau des installations septiques vers les points
eaux souterraines de la ville de Settat au d’eau. En plus, les kystes et les oeufs sont
Maroc et ont trouvé une contamination en rejetés dans l’environnement par les
coliformes et en streptocoques fécaux Mammifères dont l’homme, les chats, les
dépassant les valeurs indiquées par les normes chiens, les porcs et les moutons (Bridgman et
internationales (OMS, 2000). Ces auteurs ont al., 1995 ; Thompson, 1998 ; El Kettani et
incriminé les eaux usées comme origine de Azzouzi, 2006) où ils s’avèrent très résistants
cette contamination. et se retrouvent dans les puits par infiltration
La densité des vibrions dans les eaux des eaux de ruissellement. De même, la
analysées est négativement corrélée à la profondeur des puits influence la densité de la
profondeur des puits (r = - 0,54 ; P = 0,01). population microbienne. Nous avons trouvé
Ainsi, les P3 et P9 dont les profondeurs sont de une corrélation négative et significative (r = -
13 m et 15 m respectivement, ne contiennent 0, 51 ; p = 0,02) entre les kystes de Giardia
pas de vibrions, tandis le P13 profond de 8 m lamblia et la profondeur des puits et cela se
possède la plus grande densité de vibrions. justifierait par la contamination de l’eau des
Ceci s’expliquerait par le fait que les eaux puits à la suite d’infiltration des eaux de
polluées s’infiltrent et atteignent rapidement ruissellement.
l’eau des puits qui ne sont pas profonds avec
une charge importante de matière organique Conclusion
refermant des substances nutritives qui vont Les eaux de puits de la localité de Dang
favoriser la croissance des bactéries. A cet sont acides et très peu minéralisées. Elles sont
effet, une corrélation positive et significative faiblement polluées par les nitrates et les
au seuil de 5% entre la densité moyenne de sulfates alors que le fer, les matières
vibrions et la matière organique (r = 0,58) et organiques, l'azote ammoniacal et les matières
l’azote ammoniacal (r = 0,59) a été trouvée. en suspension constituent les principaux
Concernant les salmonelles, le P19 est le plus facteurs indicateurs de pollution. Les résultats
pollué et nous avons noté une corrélation obtenus montrent que les eaux de puits
positive et significative au seuil de 5% entre investigués sont chimiquement et
les salmonelles et la matière organique (r = microbiologiquement polluées. Ces eaux
0,45) et la matière en suspension (r = 0,50). hébergent de fortes densités de bactéries
fécales et de bactéries pathogènes
Ceci pourrait se justifier par la proximité du
opportunistes et spécifiques d’une part, et des
restaurant. En effet, les eaux usées issues des
germes parasites d’autre part. Les densités de
activités du restaurant sont rejetées aux
ces germes subissent d’importantes
alentours du puits et contaminent l’eau de ce
fluctuations spatiales. Cette étude permet, de
puits par infiltration et lors du puisage. De
ce point de vue, de préciser l’importance de la
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