Analyse 1 Livre SMA-SMI
Analyse 1 Livre SMA-SMI
Analyse 1 Livre SMA-SMI
ra
am
Cours d’analyse 1 SMA-SMI (S1).
Abdelkhalek El amrani
El
Département de mathématiques
Faculté des Sciences Dhar Mahraz
Atlas Fès .
e-mail: abdelkhalek.elamrani@usmba.ac.ma
lek
2 décembre 2021
ha
lk
de
Ab
2
Ab
de
lk
ha
lek
El
am
ra
ni
Table des matières
ni
1 Nombres réels 3
ra
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.1 Les nombres réels dans le programme scolaire Marocain . . . . . . . 3
1.1.2 Aperçu historique sur les nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . 4
am
1.2 Ensembles ordonnés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.1 Définitions et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.2 Le corps Q des nombres rationnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Ensemble R des nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.1 Définition de R et bornes supérieure et inférieure . . . . . . . . . . 12
1.3.2 Partie entière et approximation d’un nombre réel par des décimaux 18
El
1.3.3 Propriétés topologiques de R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1.4 Densité de Q et de R \ Q dans R . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
20
22
2.11.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3
1
ni
3.6.1 Théorème des valeurs intermédiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
3.6.2 Applications :Image d’un intervalle par une fonction continue et
résolution des équations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
ra
3.6.3 Forme de l’image d’un intervalle par une fonction continue . . . . . 73
3.6.4 Théorème de la bijection monotone . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
3.7 Fonctions circulaires réciproques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
am
3.7.1 Théorèmes et définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
3.7.2 Tableaux des variations et courbes des fonctions arcsin, arcos et
arctan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
3.8 Fonctions hyperboliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
3.8.1 Définitions et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
3.8.2 Tableaux des variations et courbes des fonctions hyperboliques . . 80
El
3.9 Fonctions réciproques des fonctions hyperboliques . . . . . . . . . . . . .
3.9.1 Théorèmes et définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.10 Fonctions uniformément continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
.
.
82
82
84
3.10.1 Définition et propriété . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
3.10.2 Théorème de Heine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
lek
3.10.3 Fonctions Lipschitziennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
4 Fonctions dérivables 87
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
4.1.1 La notion de dérivée dans le programme scolaire Marocain . . . . . 87
ha
ni
Nombres réels
ra
1.1 Introduction
am
1.1.1 Les nombres réels dans le programme scolaire Marocain
Avant cet aperçu, je tiens à remarquer que la manipulation des nombres entiers na-
turels, commence dès la naissance, et avant l’age scolaire, sous forme matériels, ainsi que
l’opération somme(rassemblement des objets), la différence et la division sont utilisées,
El
on manipule aussi les décimaux et les rationnels positifs sous forme d’objets. La notion
d’ordre et l’opération multiplication sont vécues dans cet age sans pouvoir les remarquer.
Dans le programme scolaire Marocain une grande importance est donné aux différents
types de nombres. Ainsi,
— Au Primaire: Dès la première année du primaire on commence à manipuler
lek
les entiers naturels et leurs écritures comme des êtres absolus, à partir des objets,
et les opérations + et × ainsi que l’ordre , on introduit par la suite les nombres
décimaux et les rationnels positifs durant les trois dernières années de ce cycle ;
l’introduction de 3, 14 comme valeur décimale (approchée) du nombre irrationnel
π se fait en géométrie en calculant le périmètre et la surface d’un cercle, on introduit
ha
sont effectués.
— Au Lycée:
• Tronc commun: On introduit les ensembles de nombres N, Z, D, Q et R :
on écrit N et Z en extension , D et Q en compréhension tandis que R est défini
Ab
3
4
ni
maticiens comme P eano, Dedekind et Cantor notamment aboutissent par une démarche
rigoureuse à la première construction du corps des nombres réels. On a d’abord défini
les nombres entiers naturels de manière axiomatique (Peano), puis à partir des nombres
ra
entiers naturels, on a construit successivement les nombres entiers relatifs, les nombres
rationnels et enfin les nombres réels .
Il aura donc fallu attendre environ 25 siècles pour que l’on aboutisse à la belle chaine
am
d’inclusions suivante:
N ⊂ Z ⊂ Q ⊂ R.
Parmi ces inclusions c’est bien entendu l’inclusion Q ⊂ R qui est la plus mystérieuse et
la plus délicate. C’est celle-là que nous allons tenter d’explorer dans ce chapitre.
Nous supposerons connus l’ensemble N des entiers naturels muni de ses deux opérations
internes, l’addition notée + et la multiplication notée . ayant les propriétés habituelles
El
(associativité, commutativité, distributivité, existence d’élément neutre et d’éléments sy-
métrisables) et d’une relation d’ordre total notée ⩽ compatible avec ces opérations internes
ayant la propriété fondamentale suivante :
Toute partie non vide de N admet un plus petit élément et toute partie de N
non vide et majorée admet un plus grand élément.
lek
Cependant l’équation x + n = 0, où n ∈ N∗ est donné n’a pas de solution dans N. Autre-
ment dit il n’y a pas d’opposé dans N. Pour pallier à cet inconvénient, on construit par
"symétrisation" de l’addition sur N, l’ensemble Z des nombres entiers relatifs qui contient
N.
ha
Rappelons que les opérations internes sur N et la relation d’ordre ⩽ peuvent être
prolongées à Z en deux opérations internes, l’addition encore notée + et la multiplication
notée . avec les mêmes propriétés de sorte que pour tout n ∈ Z l’équation x + n = 0
admette une solution unique dans Z, notée −n, appelé l’opposé de n. Ces propriétés sont
lk
bien connues et nous ne les rappellerons pas ici mais elles se résument en disant que
(Z, +, .) est un "anneau commutatif unitaire intègre".
De plus ⩽ est une "relation d’ordre total" sur Z compatible avec cette structure pos-
de
′ ′
suivante: deux couples (p, q) ∈ Z × Z∗ et p , q ∈ Z × Z∗ représentent le même nombre
′ ′
rationnel s’ils définissent la même fraction c − à − d : p.q = p .q. Il résulte des propriétés
arithmétiques de Z que tout nombre rationnel x admet une représentation unique sous la
forme x = pq où p, q sont des entiers tels que q ⩾ 1, p ∈ Z et p et q sont premiers entre
eux.
Les opérations d’addition et de multiplication et la relation d’ordre sur Z s’étendent na-
turellement à Q de sorte que (Q, +, ., ⩽) est un "corps commutatif totalement ordonné".
ni
Parmi les nombres rationnels il y a les nombres décimaux qui s’écrivent sous la forme
n
10m
où n ∈ Z et m ∈ Z. La relation d’ordre sur Q possède une propriété simple mais
,
ra
importante que nous allons rappeler.
am
Propriété d’Archimède dans Q
El
Preuve. Soient a ∈ Q et b ∈ Q telles que a > 0, alors:
• Si b ⩽ 0 la propriété est trivialement vraie avec n = 1 (par exemple).
• Si b > 0. Alors na > b est équivalente à n > ba−1 . Comme ba−1 ∈ Q et que
lek
ba > 0, alors il existe (p, q) ∈ N∗2 tel que ba−1 = pq , et l’entier n = p + 1 vérifie
−1
Remarques 1.1.1 1. Cette propriété est fondamentale. Elle signifie que dans Q il y
a des nombres rationnels aussi petits que l’on veut. On dit que (Q, +, ., ⩽) est un
"corps archimédien".
Insuffisance de Q:
On s’est aperçu assez tôt que pour les besoins de la géométrie classique par exemple,
le corps Q des nombres rationnels est insuffisant. Il lui manque beaucoup de nombres réels
Ab
représentant des grandeurs √ géométriques (c-à-d des longueurs) qui ne sont pas rationnels
dont les plus célèbres sont 2 et π. En fait l’ensemble Q est plein de "trous", en un sens
que nous allons tenter d’expliquer.
Donnons un premier exemple simple qui illustre ce phénomène. Depuis Euclide, on sait
construire à la règle et au compas, un carré du plan dont l’aire est le double de celle du carré
unité par exemple. La longueur l des cotés de ce carré vérifie l’équation x2 = 2 × 1 = 2.
Il est facile de voir que l est aussi égal à la longueur de la diagonale du carré unité.
6
ni
ra
am
Ce nombre est facile à construire à la règle et au compas et pourtant nous allons démon-
trer qu’il n’est pas rationnel.
√ √
2 n’est pas rationnel 2 ∈/ Q El
Proposition 1.1.1 Il n’existe pas de nombre rationnel x tel que x2 = 2.
Preuve. Par l’absurde, supposons qu’il existe x ∈ Q tel que x2 = 2. Comme (−x)2 = x2 ,
on peut supposer que x > 0, il existe donc p ∈ N∗ et q ∈ N∗ tel que x = pq avec p et q sont
lek
premiers entre eux (c-à-d: p ∧ q = 1). D’où
p p2
x= =⇒ x2 = 2 = 2
q q
ha
2 2
=⇒ 2q = p (∗)
=⇒ p2 est un nombre pair
=⇒ p est un nombre pair car sinon c − à − d p est impair on a :
lk
il existe n ∈ N : p = 2n + 1, d’où
p2 = 4n2 + 4n + 1
de
= 2 2n2 + 2n + 1,
d´où p2 est impair, ce qui est absurde.
′
′
Ab
Enfin 2 divise p et 2 divise q, c-à-d: 2 est un diviseur commun à p et q, ce qui est absurde
(car p ∧ q = 1 ).
Donc l’hypothèse de départ est fausse.
Donc il n’existe aucun rationnel x vérifiant x2 = 2. □
Remarque 1.1.1 En fait le raisonnement précédent peut se généraliser en utilisant le
théorème fondamental de l’arithmétique (Théorème d’Euclide) pour démontrer que si m
est un nombre entier naturel qui n’est pas le carré d’un autre entier, en particulier un
ni
nombre premier, alors l’équation x2 = m n’a pas de solution dans Q.
En conclusion, on peut dire que l’ensemble Q des nombres rationnels possède des
ra
"trous" (une infinité) et ne suffit pas pour traiter des problèmes simples de géométrie
classique.
Le théorème de Pythagore,
√ nous permet de construire, à l’aide d’une règle et un compas,
am
un segment de longueur 2, ce segment est la diagonale d’un carré de dimension 1.
El
lek
Par le même procédé on peut réaliser la spirale de Pythagore qui permet de construire
ha
successivement à la règle et au compas toutes les grandeurs réelles dont le carré est un
entier naturel non nul n.
ou de Théodore de Syrène
lk
En effet, si le côté est et , alors, le théorème de Pythagore nous donne que l'hypothénuse est de mesure .
de
Ab
Spirale de Pythagore
ou de Théodore de Cyrène
8
Spirale
En conclusion, d’un point de vue géométrique il existe bien des grandeurs √ réelles mesu-
rables (correspondant à des longueurs) mais non rationnelles r notée m dont le carré
est m. Ces grandeurs peuvent être approchées par des nombres rationnels aussi bien par
défaut que par excès avec une précision ε > 0 aussi petite que l’on veut, donnée à l’avance.
Ces grandeurs seront représentées par des nombres réels irrationnels, éléments d’un nouvel
ensemble noté R et appelé ensemble des nombres réels.
ni
Dans tous les cas, l’ensemble R peut être représenté géométriquement par une droite affine
orientée munie d’une origine O symbolisant le nombre réel 0 et d’une extrémité I sym-
bolisant le nombre réel 1 tels que OI = 1. Chaque nombre réel x est alors représenté par
ra
un point unique M de la droite de telle sorte que si x > 0 (resp. x < 0) le segment [OM ]
soit orienté positivement (resp. négativement) et sa longueur soit égale à |x|. Il en résulte
que l’ensemble R est d’une certaine façon "continu" (sans "trou") à l’image de la droite
qui le représente géométriquement. Cette propriété se traduit en disant que l’ensemble R
am
est "complet" comme cela sera expliqué ultérieurement.
El
lek
ha
ni
Figure 1.3 – Georg Kantor
ra
Les trois autres méthodes sont respectivement:
À l’aide des nombres hyperréels,
À l’aide des nombres surréels,
am
Par les quasi-morphismes.
On démontre heureusement que toute ces méthodes sont équivalentes au sens où les
objets construits ont une structure de "corps commutatif archimédien complet" et qu’un
tel objet est unique à isomorphisme près (théorème difficile à démontrer).
Dans ce cours, on ne s’attachera donc pas à une construction précise du corps des
nombres réels mais plutôt à ses propriétés telles qu’elles sont énoncées par la suite et
El
notamment la propriété de la borne supérieure, étroitement liée à l’ordre, qui distingue Q
de R. C’est l’absence de cette borne supérieure dans Q pour certaines parties non vides
et majorées de Q qui matérialise les "trous" de Q.
Ainsi, en plus des deux opérations + et · qui prolongent celles dans Q et qui ont les
mêmes propriétés, le concept d’ordre est aussi fondamental dans la construction de R ; ce
ek
Définitions et exemples
Définition 1.2.1 Un ensemble ordonné est la donnée d’un ensemble non vide E, et d’une
relation d’ordre sur E, c’est-à-dire d’une relation binaire dans E, notée ⩽ et vérifiant:
de
(i) ⩽ est ref lexive : (∀x ∈ E) x ⩽ x,
(ii) ⩽ est antisymétrique : (∀ (x, y) ∈ E 2 ) (x ⩽ y et y ⩽ x) ⇒ x = y,
(iii) ⩽ est transitive : (∀ (x, y, z) ∈ E 3 ) (x ⩽ y et y ⩽ z) ⇒ x ⩽ z.
Ab
Une relation d’ordre ⩽ sur un ensemble E est dite totale et E est dit totalement ordonné
si, et seulement si, (∀ (x, y) ∈ E 2 ) (x ⩽ y ou y ⩽ x) .
Exemples 1.2.1 1. Les ensembles N des entiers naturels et Z des entiers relatifs
sont totalement ordonnés par la relation définie par:
Pour tout (x, y) ∈ E 2 x ⩽ y ⇔ (∃z ∈ N) : y = x + z; où E = N ou Z.
2. L’ensemble Q des nombres rationnels est totalement ordonné par la relation définie
par: n o
Pour tout (x, y) ∈ Q2 x ⩽ y ⇔ y−x ∈ Q+ ; où Q+ = r ∈ Q : r = pq avec p ∈ N et q ∈ N∗ .
n o
On rappelle que Q = pq : p ∈ Z et q ∈ N∗ .
ni
3. Si X est un ensemble non vide et non réduit à un élément, la relation définie sur
P (X) , par:
pour tout (A, B) ∈ (P (X))2 A ⩽ B ⇔ A ⊆ B est une relation d’ordre non totale
ra
(dite partielle) sur l’ensemble P (X) des parties de X : ils existe A et B de P (X)
tels que A ⊈ B et B ⊈ A.
am
Majorant, minorant , plus grand et plus petit élément
Définitions 1.2.1 Soient (E, ⩽) un ensemble ordonné et A une partie non vide de E.
1. i. Un élément M de E est dit majorant de A ou majore A si et seulement si
(∀x ∈ A) x ⩽ M.
ii. A est dite majorée signifie qu’elle possède un majorant.
iii. Un élément M de E est dit le plus grand élément (unique) ou le maximum de
El
A si et seulement si M majore A et M ∈ A, on le note M = M ax (A) .
2. i. Un élément m de E est dit minorant de A ou minore A si et seulement si
(∀x ∈ A) m ⩽ x.
ii. A est dite minorée signifie qu’elle possède un minorant.
iii. Un élément m de E est dit le plus petit élément (unique) ou le minimum de A
ek
min (N) .
2. Le sous-ensemble Z− de Z est majoré par zéro et 0 = max (Z− ) .
3. Toute partie finie de Q est bornée.
lkh
n o
4. Soit A la partie de Q définie par: A = n1 : n ∈ N∗ , alors A est bornée, 0 est un
minorant de A et 1 = max (A) .
Remarque 1.2.1 Tout élément plus grand qu’un majorant est aussi un majorant et tout
élément plus petit qu’un minorant est aussi un minorant.
de
ni
Remarque 1.2.2 La borne supérieure (res. la borne inférieure) d’une partie non vide
d’un ensemble ordonné (E, ⩽) si elle existe est unique.
ra
Exemple 1.2.1 Soit A = {x ∈ Q : x > 0 et 1 ⩽ x2 ≺ 5} . Alors:
A est bornée dans Q. √
inf (A) = min (A) = 1, A n’admet pas de borne supérieure dans Q sup (A) = 5 et
am
max (A) n’existe pas.
El
× et ⩽ sont les opérations et l’ordre usuels dans Q c-à-d:
Insuffisance de Q
√
2∈/ Q (c − a − d il n′ existe aucun M de Q tel que M 2 = 2) .
ha
√ p p2
de
2= =⇒ 2 = 2
q q
=⇒ 2q = p2 (∗)
2
=⇒ p2 | 2q 2
Ab
d′ après T h. Gauss
=⇒ p2 | 2 car p ∧ q = 1 ⇒ p2 ∧ q 2 = 1
=⇒ p2 = 1 ou p2 = 2
=⇒ 2q 2 = 1 ou p2 = 2
=⇒ 2 | 1 ou p2 = 2, ce qui est absurde p ∈ N∗ =⇒ p = 1 ou p2 ⩾ 4 .
√ √
D’où l’hypothèse de départ 2 ∈ Q est fausse. Donc 2 ∈/ Q. □
12
√ √
Seconde méthode: Supposons par l’absurde que 2 ∈ Q, et 2 = pq , avec p et q des
entiers positifs , et q le plus petit de tels dénominateurs. Alors
2q − p 2 − pq
= p
p−q q
−1
√
2− 2
=√
2−1
√
ni
√ 2−1
= 2√
2−1
√
= 2.
ra
√
Puisque
√ 2q − p et p − q sont deux entiers positifs et 0 < p − q < q (car 2q = 2p et
2p > p), nous avons contredit la minimalité de q. □
am
1.3 Ensemble R des nombres réels
1.3.1 Définition de R et bornes supérieure et inférieure
Borne supérieure : Définition et exemples
El
Définition 1.3.1 On dit qu’un ensemble ordonné (E, ⩽) vérifie la propriété de la borne
supérieure, si et seulement si toute partie non vide majorée A de E admet une borne
supérieure dans E (∈ E) .
2
1 2M 1
M+ = M2 + + 2
n n n
de
2M + 1
⩽ M2 + .
n
Donc en choisissant n0 dans N∗ tel que: n0 > 2M +1
2−M 2
on a:
Ab
2
1 2M + 1
M+ ⩽ M2 +
n0 n0
2M + 1
< M2 + 2M +1
2−M 2
= M2 + 2 − M2
= 2.
13
ni
2M
> M2 − .
n
Donc en choisissant n1 dans N∗ tel que: n1 > 2M
M 2 −2
on a:
ra
2
1 2M
M− > M2 −
n1 n1
am
2M
> M2 − 2M
M 2 −2
= M2 − M − 2 2
= 2.
Par ailleurs, on a M > 1 et n1 ∈ N∗ d’où 0 < M − n11 < M , et comme M = sup (A) , alors
M − n11 n’est pas un majorant de A, d’où il existe r dans A tel que 0 < M − n11 < r ⩽ M
ou encore 0 < M − 1
2
< r2 < 2.
El
n1
2 2
On a donc montré qu’il existe n1 ∈ N∗ tel que M − 1
n1
< 2 et M − 1
n1
> 2 ce qui
est absurde.
Donc A n’admet pas de borne supérieure dans Q. □
ek
Définition de R
al
rieures et inférieure.
Proposition (Propriétés caractéristiques des bornes supérieure et inférieure dans R) 1.3.1
Soient A une partie non vide de R et (m, M ) ∈ R2 . Alors:
1. (
(i) (∀x ∈ A) x ⩽ M,
M = sup (A) ⇐⇒
(ii) (∀ε > 0) (∃x ∈ A) : M − ε < x.
14
2. (
(i) (∀x ∈ A) m ⩽ x,
m = inf (A) ⇐⇒
(ii) (∀ε > 0) (∃x ∈ A) : x < m + ε.
Preuve.
1.
M majore A,
ni
′
′
′
M = sup (A) ⇐⇒ ∀M ∈ R M < M =⇒ M n′ est pas un majo−
rant de A
ra
(
M majore A,
⇐⇒ ′
′ ′
∀M ∈ R M < M =⇒ (∃x ∈ A) : M < x.
Or
am
′ ′
n o n o
M ∈ R / M < M = M − ε / ε ∈ R+∗ ,
où
R+∗ = {x ∈ R : x > 0} ,
donc (
(∀x ∈ A) x ⩽ M,
M = sup (A) ⇐⇒
(∀ε ∈ R+∗ ) (∃x ∈ A) : M − ε < x.
2.
El
m minore
A,
′ ′ ′
m = inf (A) ⇐⇒ ∀m ∈ R m > m =⇒ m n′ est pas un mino−
rant de A.
ek
(
m minore A,
⇐⇒ ′
′ ′
∀m ∈ R m < m =⇒ (∃x ∈ A) : x < m .
al
Or
′ ′
n o n o
m ∈R/m<m = m + ε / ε ∈ R+∗ ,
donc
lkh
(
(∀x ∈ A) m ⩽ x,
m = inf (A) ⇐⇒
(∀ε ∈ R+∗ ) (∃x ∈ A) : x < m + ε.
□
Proposition 1.3.1 Toute partie non vide et minorée de R admet une borne inférieure
de
dans R.
Preuve. Soit A une partie non vide de R telle que A est minorée ; on considère la partie
de R définie par:
Ab
−A = {−x / x ∈ A} ;
alors, −A est non vide et majorée ((∀m ∈ R) m minore A =⇒ −m majore − A ) ; soit
M = sup (−A) , alors
(
(∀x ∈ A) − x ⩽ M,
(∀ε ∈ R+∗ ) (∃x ∈ A) : M − ε < −x.
15
(
(∀x ∈ A) − M ⩽ x,
=⇒
(∀ε ∈ R+∗ ) (∃x ∈ A) : x < −M + ε.
Donc −M = inf (A) . Donc A admet une borne inférieure dans R et inf (A) = − (sup (−A)) .
□
Exercice 1.3.1 Vérifier que pour une partie non vide et majorée A de R,
ni
sup (A) = − (inf (−A)) .
Exercice 1.3.2 1. Montrer que toute partie A de R non vide et non majorée n’admet
pas de borne supérieure dans R. On écrit parfois sup (A) = +∞.
ra
2. En utilisant la technique de la solution de l’exercice précédent, déduire que toute
partie A de R non vide et non minorée n’admet pas de borne inférieure dans R.
On écrit parfois inf (A) = −∞.
am
Propriété d’Archimède dans R
Théorème(R est archimédien ou propriété d’Archimède) 1.3.1 Pour tous a ∈ R+∗
et b ∈ R , il existe un entier naturel n tel que na > b.
Remarque 1.3.1 Cette propriété signifie que si l’on considère un nombre réel a stricte-
ment positif, aussi petit soit-il, et que l’on considère la suite a, 2a, 3a... alors on obtiendra
dans cette suite, des nombres aussi grands que l’on veut dépassant n’importe quel nombre
lkh
réel donné.
Autrement dit, une quantité, aussi petite soit-elle, ajoutée suffisamment de fois à elle
même dépasse n’importe quelle quantité donnée.
iii. Si A est non vide et majorée le sup (A) existe dans R ; pour voir si un majorant
M de A est la borne supérieure de A :
a. On regarde d’abord si M ∈ A; car si oui, M = max (A) donc M = sup (A) ;
si non:
b. • On voit si M vérifie la propriété caractéristique de la borne supérieure:
ni
• On fait un raisonnement par l’absurde, c’est-à dire on suppose qu’il existe
′ ′
un majorant M de A avec M < M et on essaie de trouver une contradiction
ra
(absurdité).
2. On procède d’une manière analogue pour déterminer la borne inférieure d’une partie
A de R (si elle existe).
3. Si le sup (A) (ou inf (A)) n’est pas donné, il faut deviner la valeur du sup (ou de
am
inf ). Parfois la représentation
n o A sur la droite numérique est très utile,
de la partie
n 5 ∗
par exemple si A = (−1) + n : n ∈ N .
Exemples
n o
2n−1
Exemple 1.3.1 Soit A = 2n+1 /n∈N .
Déterminons sup (A) et inf (A) ( si elles existent).
El
1. A ̸= ∅ car −1 ∈ A (pour n = 0 ), et pour tout n ∈ N, on a:
2n − 1 2
=1−
2n + 1 2n + 1
< 1.
ek
Donc A est majorée par 1 et par suite sup (A) existe dans R.
Est-ce que 1 = sup (A)?
2n−1
• 1 ∈/ A car sinon il existe n ∈ N tel que 2n+1 = 1 et
al
2n − 1
= 1 ⇐⇒ 2n − 1 = 2n + 1
2n + 1
lkh
⇐⇒ −1 = 1 (absurde) .
Supposons qu’il existe un majorant M de A tel que M < 1. Alors, pour tout n ∈ N,
2n−1
2n+1
⩽ M et
de
2n − 1 2
⩽ M ⇐⇒ 1 − ⩽M
2n + 1 2n + 1
2
⇐⇒ 1 − M ⩽
2n + 1
Ab
2
⇐⇒ 2n + 1 ⩽ (M < 1 =⇒ 0 < 1 − M )
1−M
1 1
⇐⇒ n ⩽ − .
1−M 2
1 1
On a donc (∀n ∈ N) n ⩽ 1−M
− 2
c’est-à dire que N est majoré, absurde. Donc
sup (A) = 1.
17
2n − 1 2
1−ε< ⇐⇒ 1 − ε < 1 −
2n + 1 2n + 1
2
⇐⇒ −ε < −
2n + 1
ni
2
⇐⇒ <ε
2n + 1
2
⇐⇒ < 2n + 1
ε
ra
1 1
⇐⇒ − < n.
ε 2
2n0 −1
Or R est archimédien, il existe n0 ∈ N : 1ε − 12 < n0 . Pour ce n0 on a :1 − ε < .
am
2n0 +1
2. On a déjà A ̸= ∅, et pour tout n ∈ N,
2n − 1 2
=1−
2n + 1 2n + 1
1
⩾ 1 − 2 car 2n + 1 ⩾ 1 =⇒ ⩽1
2n + 1
= −1,
2n−1
El
et par suite (∀n ∈ N) 2n+1 ⩾ −1. Donc A est minorée par −1.
Par ailleurs, −1 ∈ A (pour n = 0) , donc −1 = min (A) et par suite inf (A) = −1.
n o
Exemple 1.3.2 Soit A = x + 1
x
: x ∈ R∗+ où R∗+ = R+∗ . Alors:
ek
inférieure.
• D’autre part, pour tout x ∈ R∗+ , on a:
lkh
!2
1 √ 2 1
x+ = x + √
x x
!2
√ 1 √ 1
= x− √ + 2. x. √
x x
de
!2
√ 1
= x− √ +2
x
⩾ 2,
Ab
d’où (∀x ∈ R∗+ ) x + x1 ⩾ 2, c’est-à dire que 2 est un, autre, minorant de A.
• Et comme 2 ∈ A, alors 2 = min (A) ; donc inf (A) = 2.
(ii) On remarque que les éléments de A deviennent
aussi grand que l’on veut lorsque
x est choisi assez grand dans R∗+ , car (∀x ∈ R∗+ ) x + x1 ⩾ x , d’où l’idée de
conjecturer que: A est non majorée.
Montrons donc que cette conjecture est vraie.
18
Supposons, par l’absurde, que A est majorée et soit M ∈ R∗+ telle que
(∀x ∈ R∗+ ) x + x1 ⩽ M (M > 0 car (∀y ∈ A) y > 0) . D’où pour x = M (∈ R∗+ )
, on a: M + M1 ⩽ M, ou encore M1 ⩽ 0, ce qui est absurde.
Donc A est une partie de R non vide et non majorée, elle n’admet pas, donc, de
borne supérieure dans R. □
ni
1
B = x + : x ∈ R∗− avec R∗− = {x ∈ R : x < 0} .
x
ra
1.3.2 Partie entière et approximation d’un nombre réel par des
décimaux
Partie entière d’un nombre réel
am
Proposition et définition 1.3.1 Pour tout nombre réel x, il existe un seul entier relatif
p (p ∈ Z) tel que p ⩽ x < p + 1. • p est appelé la partie entière de x et est noté par
E (x) (ou [x]) .
• x − E (x) est dite Partie décimale de x (0 ≤ x − E (x) < 1) .
p ̸= q
p⩽x<p+1
q ⩽x<q+1
al
supposons que q < p (par exemple), alors q+1 ⩽ p et puisque x < q+1, alors x < q+1 ⩽ p,
d’où p ⩽ x < p absurde. □
lkh
((∀q ∈ Z) q ⩽ x =⇒ q ⩽ E (x)) .
(ii) (∃! (p, r) ∈ Z × [0, 1[) : x = p + r. (Habitude humaine naturelle: lorsqu’un groupe
de personnes veulent diviser quelque chose entre elles, chacune d’elles essaie de
calculer (dans sa tète) sa part entière de cette quantité (ce langage est lié aux
rationnels !)).
19
ni
d’abscisse x.
ra
am
Les propriétés suivantes sont connues, et démontrées, au tronc commun Marocain
(chapitres 3 et 4).
El
Proposition 1.3.2 Pour tous x et y dans R et ε dans R+∗ , on a:
• 0 ⩽| x |,
• | x |= 0 ⇐⇒ x = 0,
• | x |=| −x |,
ek
• | x y |=| x | | y |,
et | xy |= |x|
• | y1 |= |y|
1
si y ̸= 0,
|y|
p p
• si x ̸= 0 | x |=| x | pour tout p ∈ Z,
al
• − | x |⩽ x ⩽| x |,
• | x + y |⩽| x | + | y | et || x | − | y ||⩽| x − y |,
• | x |< ε ⇐⇒ −ε < x < ε,
lkh
• | x |⩽ ε ⇐⇒ −ε ⩽ x ⩽ ε,
• | x |> ε ⇐⇒ (x > ε ou x < −ε) ,
• | x |≥ ε ⇐⇒ (x ≥ ε ou x ≤ −ε) .
nombre réel a est une approximation (ou une valeur approchée) de x à ε près si et seule-
ment si | x − a |< ε, (ou | x − a |⩽ ε).
Remarque 1.3.5 Pour tout nombre réel x, la partie entière E (x) est "la meilleure" ap-
Ab
Définition 1.3.4 On appelle nombre décimal tout nombre réel pouvant s’écrire sous la
forme 10an où a ∈ Z et n ∈ N. On note D l’ensemble des nombres décimaux. On a
Z ⊂ D ⊂ Q ⊂ R.
ni
23145 −25
Exemple 1.3.3 23, 145 ∈ D car 23, 145 = 103
, − 14 ∈ D car − 1
4
= 102
et 1
3
∈
/
D (prouver le) .
ra
Proposition 1.3.3 Étant données un nombre réel x et un entier naturel k, il existe un
nombre décimal unique xk tel que 10k xk ∈ Z et xk ⩽ x < xk + 101k (xk est une approxi-
mation décimale de x à 10−k près).
am
Preuve. Soient x un nombre réel et k un entier naturel, alors:
E (10k x) E (10k x)
• Existence : E 10k x ⩽ 10k x < E 10k x + 1, d’où 10k ⩽ x < 10k + 101k ,
E (10k x)
donc, en posant xk = 10k , on a: 10k xk = E 10k x , d’où 10k xk ∈ Z et xk ⩽ x <
xk + 101k .
• Unicité: Soit yk un élément de R tel que 10k yk ∈ Z et yk ⩽ x < yk + 101k ;
en multipliant cette double inégalité par 10k , on obtient
El
10k yk ⩽ 10k x < 10k yk + 1;
E (10k x)
or 10k yk ∈ Z, donc E 10k x = 10k yk et par suite yk = 10k
= xk .
Par ailleurs, xk ⩽ x < xk + 101k , d’où 0 ⩽ x − xk < 101k et alors | x − xk |< 10−k ,
ek
donc xk est une approximation de x à 10−k près. Et 10k xk ∈ Z, donc xk est un nombre
décimal . □
Solution Soit k ∈ N, alors xk ⩽ x < xk + 101k , d’où 10k+1 xk ⩽ 10k+1 x < 10k+1 xk +10
E (10k+1 x)
et comme 10k+1 xk ∈ Z, alors 10k+1 xk ⩽ E 10k+1 x , d’où xk ⩽ , donc
lkh
10k+1
xk ⩽ xk+1 . □
Définitions 1.3.1 • Soient a et b deux nombres réels tels que a ⩽ b; on appelle segment
d’extrémités a et b et on note [a, b] , le sous-ensemble de R défini par:
[a, b] = {x ∈ R / a ⩽ x ⩽ b} .
Ab
2. ∅ est un intervalle de R.
Proposition 1.3.4 Soit I un intervalle non vide de R, alors I est l’un des neuf types
d’ensembles suivants:
]a, b[ = {x ∈ R : a < x < b} , ]a, b] = {x ∈ R : a < x ⩽ b}
[a, b[ = {x ∈ R : a ⩽ x < b} , [a, b] = {x ∈ R : a ⩽ x ⩽ b}
ni
]a, +∞[ = {x ∈ R : a < x} , [a, +∞[ = {x ∈ R : a ⩽ x}
]−∞, a[ = {x ∈ R : x < a} , ]−∞, a] = {x ∈ R : x ⩽ a}
]−∞, +∞[ = R.
ra
où a ∈ R et b ∈ R avec a < b. ]a, b[ , ]a, +∞[ , ]−∞, a[ et ]−∞, +∞[ sont des intervalles
ouverts.
am
Preuve. Suivant que I est majoré, minoré ou non et que inf (I) et sup (I) appartiennent
ou n’appartiennent pas à I. □
3. V est un voisinage de +∞ (resp. − ∞) signifie qu’il existe a ∈ R tel que ]a, +∞[ ⊂
V (resp. ]−∞, a[ ⊂ V ) .
1. A est ouvert signifie que A est voisinage de chacun de ses points c-à-d:
V (resp. ]−∞, a[ ⊂ V ) .
Exercice 1.3.6 1. Montrer que tout intervalle ouvert est un ouvert, c-à-d: pour tous
Ab
a ∈ R, b ∈ R avec a < b, ]a, b[ , ]a, +∞[ , ]−∞, a[ et ]−∞, +∞[ sont des ouverts.
Et que ∅ est un ouvert.
2. Montrer que les sous-ensembles suivants sont des fermés: [a, b] , [a, +∞[ , ]−∞, a]
et ]−∞, +∞[ , où a ∈ R et b ∈ R avec a ⩽ b.
3. Montrer que toute réunion d’ouverts est un ouvert.
4. Montrer que l’intersection de deux fermés est un fermé.
22
Preuve. Soit a et b deux nombres réels distincts, tels que a < b. Alors:
1 1
• b−a > 0; R est archimédien, il existe q ∈ N tel que q > b−a > 0 et donc 1q < b − a.
ni
Soit p = E (a q) + 1, donc p − 1 = E (a q) et par suite p − 1 ⩽ a q < p, d’où pq − 1q ⩽ a < p
q
et a < pq ⩽ a + 1q < a + (b − a) , donc pq ∈ ]a, b[ .
ra
i h
• D’après ce qui précède l’intervalle √a2 , √b2 contient au moins un nombre rationnel r; le
√
nombre réel r 2 appartient à ]a, b[ et c’est un irrationnel. □
am
Remarques 1.4.1 1. Entre deux nombres réels distincts il existe une infinité de
nombres rationnels et une infinité de nombres irrationnels.
2. Tout intervalle contenant au moins deux points, contient une infinité de nombres
rationnels et une infinité de nombres irrationnels.
Preuve. Par récurrence (ou par l’absurde). □
El
lek
ha
lk
de
Ab
Chapitre 2
ni
Suites de nombres réels
ra
2.1 Introduction
am
2.1.1 Les suites numériques dans le programme scolaire Maro-
cain
Bien que la notion de suite est très présente dans la vie quotidienne, la présence de ce
concept n’est introduit mathématiquement dans les programmes Marocain qu’à partir du
1ere année du baccalauréat dans les différentes filières. Ainsi
El
— Au 1ere année du Baccalauréat: La notion de suite numérique est introduite
d’une façon mathématique rigoureuse, dans la filière Science mathématique, comme
application de N (ou une partie infinie de N) vers R. Alors que dans les autres fi-
lières, cette notion est introduite à travers des exemples de la vie courante et
lek
d’autres champs disciplinaires (science physique et science de la vie et de la terre).
Une étude algébrique et analytique des suites numériques est aussi introduite dans
ce niveau, en particulier, les opérations sur les suites numériques, la monotonie, la
bornitude et la comparaison de deux suites.
On présente les deux types simples de suites récurrentes: Arithmétiques et géo-
ha
géométrique , limites des suites récurrentes (le théorème des cinq condi-
tion liant la limite d’une telle suite avec les points fixes de la fonction
définissant la suite est énoncé et démontré). Le concept des suites adjacentes
et le théorème assurant la convergence de telles suite vers la même limite est intro-
duit dans la filière Science mathématique ; on présente aussi une démonstration du
dit théorème. L’étude de quelques exemples de suites implicites est très abondante
dans cette filière, il figure dans beaucoup d’examens nationaux.
23
24
ni
de plus de 2000 ans. Dans les Éléments d’Euclide (X.1), on peut lire : « Étant données
deux grandeurs inégales, si, de la plus grande on retranche plus que la moitié, et que du
reste on retranche plus que la moitié et si l’on continue toujours ainsi, nous aboutirons à
ra
une grandeur inférieure à la plus petite des grandeurs donnée ». En langage actuel, cela
donnerait :
soit (un )n∈N une suite de réels positifs telle que, pour tout n, un+1 < u2n , alors, pour
am
tout réel strictement positif ε, il existe un indice n tel que un < ε. Ce qui est presque la
définition d’une suite ayant pour limite 0.
D’aucuns pourraient croire que cette interprétation du dixième élément d’Euclide est une
modernisation fallacieuse, il suffit pour les détromper de regarder l’utilisation qu’en fait
Archimède dans ses méthodes de quadrature. Cherchant à calculer l’aire du disque ou
l’aire sous une parabole, par exemple, il cherche à l’approcher par des aires de polygones
et observe alors la différence entre l’aire cherchée et l’aire du polygone. Il démontre qu’à
El
chaque étape, cette différence a été réduite de plus de la moitié et c’est ainsi qu’il conclut
qu’en continuant indéfiniment le processus on sera aussi proche qu’on le souhaite de l’aire
cherchée. C’est la « méthode d’exhaustion ».
On en trouve ainsi chez Archimède, spécialiste des procédés illimités d’approximation
(séries géométriques de raison 41 ) pour des calculs d’aires et de volumes , il a aussi défini
lek
dans les années 220 avant Jésus-Christ deux suites croisés qui ont la limite π2 .
Léonard de Pise (Fibonacci) expose au 13ème siècle sa célèbre suite (divergente) définie
par une relation de récurrence affine à 3 termes consécutifs.
ha
Au 14ème siècle, le Français Nicolas Oresme, a clairement exposé les suites que l’on
appelle désormais arithmétiques et géométriques.
lk
1 A
u0 = a et, pour tout entier n , un+1 = un + . Bien sur les nombres a et A sont
2 un
strictement positifs. Dans notre langage actuel, la suite (un ) est appelée Suite récurrente
associée à la fonction numérique f de la variable réelle définie par:f : x 7−→ 21 x + Ax .
On retrouve ensuite cette préoccupation plusieurs siècles plus tard (à partir du 17ème
siècle) avec la méthode des indivisibles (Cavalieri, Torricelli, Pascal, Roberval).
Dans l’encyclopédie Raisonnée de d’Alembert et Diderot (1751), une grande part est
laissée aux suites et séries dont le principal intérêt semble être leur convergence:
ni
Suite et série : se dit d’un ordre ou d’une progression de quantités qui croissent ou
décroissent suivant quelques lois. Lorsque la suite va toujours en s’approchant de plus en
ra
plus de quelque quantité finie [. . .] on l’appelle suite convergente et si on la continue à
l’infini, elle devient égale à cette quantité. C’est ainsi que l’on voit Bernoulli, Newton,
Moivre, Stirling et Wallis, s’intéresser aux suites pour approcher des valeurs numériques.
C’est à Joseph-Louis Lagrange que l’on doit, semble-t-il, la notation indicielle.
am
Au début du 19ème siècle, le grand mathématicien français Augustin Louis Cauchy éclair-
cit cette question des convergences, apportant ainsi une réponse aux doutes soulevés par
les paradoxes de Zénon d’Elée. On sait maintenant que la somme d’une suite infini de
termes décroissant vers 0 peut être finie.
Dans la seconde moitié du 20ème siècle, le développement des calculateurs et des ordi-
nateurs donne un nouveau souffle à l’étude des suites en analyse numérique grâce à la
cières.
El
méthode des éléments finis. On en retrouve l’usage aussi dans les mathématiques finan-
Parallèlement à ces études de suites pour leur convergence, se développe un certain goût
pour l’étude de la suite non tant pour sa convergence mais pour son terme général. C’est
le cas par exemple d’un grand nombre de suites d’entiers comme la suite de Fibonacci,
lek
celle de Lucas ou, plus récemment, celle de Syracuse.
L’intérêt des suites adjacentes est qu’elles permettent d’une part de prouver l’existence
d’une limite, d’autre part de fournir un encadrement de celle-ci aussi fin qu’on le souhaite.
L’étude des suites numériques a pour objet la compréhension de l’évolution de séquences de
nombres réels. Ceci permet de modéliser de nombreux phénomènes de la vie quotidienne.
ha
Supposons par exemple que l’on place une somme S à un taux annuel de 10 Si Sn représente
la somme que l’on obtiendra après n années, on a: S0 = S, S1 = S×1, 1; ...; Sn = S×(1, 1)n .
Au bout de n = 20 ans, on possédera donc la somme S20 = S × (1, 1)20 ≃ S × 6, 7.
Une autre propriété des suites est qu’ils permettent de définir R via ce qu’on appelle les
lk
En effet, comment peut on définir rigoureusement "tous les nombres qui sont sur une
droite" ? En fait, on définit les réels comme des limites de rationnels. Plus précisément, un
réel est défini comme l’ensemble des suites de rationnels convergeant vers ce réel. C’est
cette méthode qui a été développée par Cantor (1872) , en se basant sur les travaux de
Ab
Cauchy et Méray, pour donner une autre méthode de construction de l’ensemble R des
nombres réels différente de celle de Dedekind.
En outre, les suites permettent de démontrer beaucoup de théorèmes très utiles via ce
qu’on appelle la méthode de dichotomie, indispensable pour prouver des théorèmes comme
celui de Bolzano Weierstrass ou encore le théorème des valeurs intermédiaires. Les suites
récurrentes est un outil fondamental d’approximation des solutions de certaines équations
algébriques, en particulier les points fixes de certaines fonctions numériques dont on ne
26
ni
- l’utilisation de la convergence comme moyen d’approcher par exemple certains nombres
irrationnels par des nombres rationnels, en particulier des décimaux.
- L’étude des moyens d’établir cette convergence, ou la divergence, en donnant des règles
ra
de calcul des limites dans la pratique, et des méthodes de prouver la nature d’une suite
lorsqu’il est impossible d’en calculer la limite directement.
- Rappeler et développer l’étude concernant les trois types de suites numériques déjà
am
connues par les lycéens, à savoir les suites arithmétiques, géométriques et les suites
arithmético-géométriques.
- Présenter une démonstration de deux grands et importants théorèmes à savoir le théo-
rème de Bolzano-Weierstrass et le théorème des intervalles emboités.
- On donnera enfin une étude des suites récurrentes définies par u0 ∈ R et
(∀n ∈ N) un+1 = f (un ) , où f est une fonction numérique, en particulier leur monotonie
et convergence suivant la monotonie de la fonction f, on montrera que les termes de cette
El
suite, lorsqu’elle est convergente, représentent des valeurs approchées des points fixes de
la fonction numérique f.
On termine ce chapitre par la donnée de quelques exemples simples de suites récurrentes
pour illustrer la méthode des itérations successives en montrant comment les suites conver-
lek
gentes peuvent être utilisées pour approcher les nombres réels solutions de certaines équa-
tions non linéaires fournissant ainsi un algorithme qui peut être utilisé concrètement dans
la pratique (voir par exemple l’approximation de la racine carrée).
Cet exemple simple montre clairement comment les suites convergentes apparaissent de
façon naturelle dans la recherche d’une valeur approchée de la racine carrée.
ha
lk
de
Ab
27
2.2 Généralités
Définition 2.2.1 Une suite de nombres réels, suite numérique ou suite réelle est une
application: f : N −→ R, n 7−→ f (n) = xn , elle est souvent notée: (xn ) , (xn )n ou
(xn )n∈N et pour n fixé dans N, l’élément xn de R est appelé terme du rang n ou d’indice
n ou terme général de la suite (xn ) .
Il arrive que l’application f soit définie sur une partie infinie I ⊂ N, on parle dans ce cas
ni
de la suite (xn )n∈I indexée par I.
Définition 2.2.2 Si (xn ) est une suite réelle telle qu’il existe p ∈ N vérifiant:
ra
(∀n ∈ N) n ⩾ p =⇒ xn = xp ;
am
Définitions 2.2.1 Une suite (xn ) de nombres réels est dite:
1. croissante (resp. strictement croissante) si, et seulement si, (∀n ∈ N) xn ⩽ xn+1
(resp. xn < xn+1 ).
2. décroissante (resp. strictement décroissante) si, et seulement si,
(∀n ∈ N) xn+1 ⩽ xn (resp. xn+1 < xn ) .
El
3. monotone (resp. strictement monotone) si, et seulement si, (xn ) est croissante ou
décroissante (resp. strictement croissante ou strictement décroissante).
4. majorée si, et seulement si, l’ensemble {xn / n ∈ N} est majoré:
(∃M ∈ R) : (∀n ∈ N) xn ⩽ M.
5. minorée si, et seulement si, l’ensemble {xn / n ∈ N} est minoré:
ek
(∃m ∈ R) : (∀n ∈ N) m ⩽ xn .
6. bornée si, et seulement si, elle est à la fois majorée et minorée: (∃ (m, M ) ∈ R2 ) :
al
n2 +1
1. (∀n ∈ N) xn = n2 +4
.
2. (∀n ∈ N) xn = n + ln (n) .
3. (∀n ∈ N) xn = y0 + y21 + 2y22 + ... + 2ynn , où (yn ) est une suite numérique positive et
majorée .
√
de
6. (∀n ∈ N) xn+1 = xn + 2 et x0 = 1.
q
1+xn
7. (∀n ∈ N) xn+1 = 2
et x0 = 3.
1 A
8. (∀n ∈ N) xn+1 = 2
xn + xn
et x0 = a où a et A sont deux réels réels strictement
positifs.
1. On dit que (xn ) est convergente si, et seulement si, il existe un nombre réel x tel
que
(∀ε > 0) (∃n0 ∈ N) : ((∀n ∈ N) n ⩾ n0 =⇒| xn − x |< ε) .
Dans ce cas, on dit aussi que (xn ) converge vers x ou a pour limite x ou tend vers
x et on écrit lim xn = x ou xn −→ x.
n→+∞
Dans le cas contraire, on dit que (xn ) diverge ou est divergente.
ni
2. On dit que (xn ) tend vers +∞ (resp. −∞) ou admet +∞ (resp. −∞ ) pour limite
et on note lim xn = +∞ ou xn −→ +∞ (resp. lim xn = −∞ ou xn −→ −∞)
n→+∞ n→+∞
si, et seulement si,
ra
(∀A > 0) (∃n0 ∈ N) : (∀n ∈ N) n ⩾ n0 =⇒ xn > A (resp. xn < −A) .
am
Proposition 2.2.1 1. Toute suite stationnaire est convergente.
2. Toute suite convergente est bornée.
| xn | − | x | ⩽|| xn | − | x ||
ek
⩽| xn − x |
Proposition 2.2.2 Si (xn ) est une suite de nombres réels convergente vers une limite
lkh
Preuve.
′ ′
On suppose que (xn ) converge vers une autre limite x différente de x, alors | x − x |> 0
′
donc pour ε = 41 | x − x |, il existe n0 ∈ N et n1 ∈ N tels que pour tout n ∈ N on a :
de
′
n ⩾ n0 =⇒| xn − x |< ε et n ⩾ n1 =⇒| xn − x |< ε.
On considère N = max (n0 , n1 ) , on a:
Ab
′ ′
0 <| x − x | ⩽| x − xN | + | xN − x |
< 2ε
′
|x−x |
= ,
2
ni
Théorème 2.3.1 Soient (xn ) et (yn ) deux suites numériques convergentes vers les deux
nombres réels x et y respectivement et λ ∈ R. Alors :
ra
1. (xn ) + (yn ) −→ x + y.
2. (xn ) (yn ) −→ xy.
3. λ. (xn ) −→ λ.x.
am
Preuve.
1. Soit ε > 0, il existe n0 ∈ N et n1 ∈ N tels que pour tout n ∈ N on a :
ε ε
n ⩾ n0 =⇒| xn − x |< et n ⩾ n1 =⇒| yn − y |< .
2 El
On considère N = max (n0 , n1 ) , alors, pour tout n ∈ N tel que n ⩾ N on a:
2
| xn + yn − (x + y) | ⩽| xn − x | + | yn − y |
ε ε
lek
< +
2 2
⩽ ε.
2. Soit M > 0 tel que | x |< M et (∀n ∈ N) | yn |< M (un tel M existe car (yn ) est
ha
| xn yn − xy | =| (xn − x) yn + (yn − y) x |
⩽| xn − x | | yn | + | yn − y | | x |
lk
⩽ M (| xn − x | + | yn − y |) .
ε ε
(∀n ∈ N) n ⩾ N =⇒| xn − x |< et | yn − y |<
2M 2M
ε ε
=⇒| xn yn − xy |< M + .
Ab
2M 2M
Proposition 2.3.1 Soient x ∈ R∗ et (xn ) une suite numérique telle que (∀n ∈ N) xn ̸= 0.
Si xn −→ x alors x1n −→ x1 .
30
|x|
Preuve. xn −→ x, alors pour 2
> 0, il existe n0 ∈ N tel que
|x|
(∀n ∈ N) n ⩾ n0 =⇒| xn − x |<
2
|x|
=⇒|| xn | − | x ||<
2
|x| |x|
=⇒ − <| xn | − | x |<
2 2
ni
|x|
=⇒ <| xn | .
2
ra
|x|2
Soit ε > 0, il existe n1 ∈ N tel que: (∀n ∈ N) n ⩾ n1 =⇒| xn − x |< 2
ε car
xn −→ x.
Soit N = max (n0 , n1 ) , alors pour tout n ∈ N tel que n ⩾ N on a:
am
1 1 x − xn
− =
xn x xn x
| xn − x |
=
| xn | | x |
| x |2 1
< ε |x|
2
⩽ ε.
2
El
|x|
□
lek
Théorème 2.3.2 Soient (xn ) et (yn ) deux suites numériques .
1. Si xn −→ +∞ (resp. − ∞) et (yn ) est bornée, alors xn +yn −→ +∞ (resp. − ∞) .
2. Si lim xn = lim yn = +∞ (resp. − ∞) , alors xn + yn −→ +∞ (resp. − ∞) .
n→+∞ n→+∞
1
7. Si xn −→ +∞ ou − ∞ et (∀n ∈ N) xn ̸= 0, alors xn
−→ 0.
Proposition 2.3.2 Soient (xn ) et (yn ) deux suites numériques qui coïncident à partir
d’un certain rang c-à-d : (∃p ∈ N) : (∀n ∈ N) n ⩾ p =⇒ xn = yn . Alors, pour tout
x ∈ R ∪ {+∞, −∞} , xn −→ x ⇐⇒ yn −→ x. ((xn ) et (yn ) sont alors de même nature:
convergent toutes les deux, tendent toutes les deux vers +∞ ou −∞ ou n’ont pas de limite
finie ou infinie toutes les deux).
31
(∀n ∈ N) n ⩾ N =⇒ n ⩾ p et n ⩾ n0
=⇒ xn = yn et | xn − x |< ε
=⇒| yn − x |< ε.
ni
Donc yn −→ x.
(xn ) et (yn ) jouent deux rôles symétriques, donc yn −→ x =⇒ xn −→ x.
ra
• Démonstration analogue pour x = +∞ ou x = −∞.
• La démonstration du cas restant se fait par contra-posée .
am
Exercice 2.3.1 Soit (xn ) une suite numérique.
1. Montrer que, si (xn ) converge vers l, alors la suite (| xn |) est convergente et on a:
El
2. Montrer que, si (xn ) tend vers +∞ ou − ∞, alors la suite (| xn |) tend vers +∞.
(∀n ∈ N) xn = εn yn
(
ha
lim εn = 0.
n→+∞
xn
xn = o (yn ) si et seulement si lim = 0.
n→+∞ yn
de
Définition 2.4.2 Deux suites réelles (xn ) et (yn ) sont dites équivalentes si, et seulement
si xn − yn = o(yn ). On note alors xn ∼ yn .
Ab
1 1 1
Exemple 2.4.1 Considérons, pour chaque n ∈ N∗ xn = 2 et yn = . Posons εn = .
n n n
∗ 1 1 1 1 1 1
On a alors , pour tout n ∈ N : xn = εn yn ; lim = 0. D’où 2 = o et 2 + ∼ .
n→+∞ n n n n n n
32
ni
2. Si (xn ) est décroissante et minorée, alors (xn ) est convergente vers sa borne infé-
rieure
inf
n
xn = inf ({xn / n ∈ N}) .
ra
Preuve.
1. Supposons que (xn ) est croissante et majorée, posons M = sup xn .
am
n
Soit ε > 0, (∃n0 ∈ N) : M − ε < xn0 ⩽ M.
Et comme (xn ) est croissante, alors
□
ha
Proposition 2.5.1 Soient (xn ) , (yn ) et (zn ) trois suites numériques, alors:
1. Si (∀n ∈ N) xn ⩽ yn et si (xn ) et (yn ) sont convergentes vers x et y respectivement
de
alors x ⩽ y.
2. Si (xn ) est convergente et α et β sont deux réels tels que (∀n ∈ N) xn ⩽ α
(resp. (∀n ∈ N) β ⩽ xn ) alors lim xn ⩽ α resp. β ⩽ lim xn .
n→+∞ n→+∞
Ab
Preuve.
33
ni
=⇒ 0 < x − y < 2ε
2
=⇒ 0 < x − y < (x − y)
3
ra
2
=⇒ 1 < , ce qui est impossible.
3
2. Il suffit de prendre (yn ) la suite constante (α) (resp. (β)) dans 1.
am
3. Soit ε > 0, il existe n0 dans N tel que
(
−ε < xn − l < ε
(∀n ∈ N) n ⩾ n0 =⇒
−ε < yn − l < ε
Remarque 2.5.2 Les propriétés précédentes restent vraies, si les inégalités des hypo-
al
thèses sont strictes ou si elles sont vraies à partir d’un certain rang .
Preuve.
de
n→+∞
2. Soit ε > 0, alors (∃n0 ∈ N) : (∀n ∈ N) n ⩾ n0 =⇒| xn − l |< ε, d’où
ni
Proposition 2.5.3 1. Soient (xn ) et (yn ) deux suites numériques telles que xn ⩽ yn
à partir d’un certain rang. Alors:
(xn −→ +∞ =⇒ yn −→ +∞) et (yn −→ −∞ =⇒ xn −→ −∞) .
ra
2. Pour tout q ∈ R, si q > 1, q n −→ +∞. Si −1 < q < 1, q n −→ 0.
Preuve. En exercice. □
am
un+1
2.6 Suites telles que | un |⩽ q < 1
Théorème 2.6.1 Soit (un ) une suite de nombres réels non nuls. On suppose qu’il existe
un réel q tel que pour tout entier naturel n (ou seulement à partir d’un certain rang) on
ait: | uun+1
n
|⩽ q < 1. Alors (un ) est convergente et lim un = 0.
n−→+∞
un+1
| un+1 =| un | . | |
un
⩽| u0 | q n .q
⩽| u0 | q n+1 .
ha
Corollaire 2.6.1 Soit (un ) une suite de nombres réels non nuls.
un+1
Si lim = 0, alors (un ) est convergente et lim un = 0.
n−→+∞ un n−→+∞
de
un+1
Preuve. Il suffit d’appliquer la définition de lim = 0 pour un 0 < ε < 1 (ε = 12
n−→+∞ un
par exemple) et le théorème précédent. □
n
Ab
ni
général u1n pour voir que lim | un |= +∞.
n−→+∞
ra
(−1)n , on a (∀n ∈ N) | uun+1
n
|= 1 (∗) et (un ) est divergente. Toute suite constante
non nulle est donc convergente et vérifie bien (∗) .
am
Exercice 2.6.1 Soit (xn ) une suite numérique. Montrer que:
1. Si (xn ) est décroissante et tend vers 0, alors (∀n ∈ N) xn ⩾ 0.
2. Si (xn ) est croissante et tend vers 0, alors (∀n ∈ N) xn ⩽ 0.
Théorème 2.7.1 Soient (xn ) et (yn ) deux suites adjacentes telles que (xn ) est croissante
et (yn ) est décroissante, alors:
1. (∀n ∈ N) xn ⩽ yn .
al
2. Les deux suites (xn ) et (yn ) sont convergentes, et elles convergent vers la même
limite.
lkh
Preuve.
1. Considérons la suite de terme général zn = yn − xn , alors
(∀n ∈ N) zn+1 − zn = (yn+1 − yn ) + (xn − xn+1 ) d’où (∀n ∈ N) zn+1 − zn ⩽ 0 d’où
de
est décroissante minorée par x0 , elles sont donc convergentes ; soient lim xn = l
n→+∞
′ ′ ′
et lim yn = l alors lim yn − xn = 0 = l − l , donc l = l . □
n→+∞ n→+∞
Exemple 2.7.1 Les suites (xn ) et (yn ) définies pour n > 0 par:
xn = 1 + 1!1 + 2!1 + ... + n!1 et yn = xn + n!n
1
sont adjacentes.
∗ 1
• (xn ) est croissante: (∀n ∈ N ) xn+1 − xn = (n+1)! , d’où xn+1 > xn .
36
ni
1 n2 + n + n − n2 − 2n − 1
=
n! n (n + 1)2
1
ra
=− .
n!n (n + 1)2
am
• (∀n ∈ N∗ ) yn − xn = n!n
1
, d’où yn − xn −→ 0.
Exercice 2.7.1 Montrer que la limite commune des deux suites précédentes est irration-
nelle.
1 1 (−1)n−1
Exercice 2.7.2 Soit (un )n⩾1 la suite de terme général: un = 1 − 2
+ 3
+ ... + n
.
Pour tout n de N, considérons xn = u2n et yn = u2n+1 .
El
1. Montrer que les deux suites (xn ) et (yn ) sont adjacentes.
2. En déduire la nature de la suite (un ) .
Théorème (P ropriété des segments emboités) 2.7.1 Si ([an , bn ]) est une suite décrois-
sante ((∀n ∈ N) [an+1 , bn+1 ] ⊂ [an , bn ]) d’intervalles\fermés et bornés (segments) de R
lek
telle que bn − an −→ 0, alors leur intersection J = [an , bn ] est réduite à un point.
n∈N
Preuve. Pour tout n ∈ N, [an+1 , bn+1 ] ⊂ [an , bn ] , donc an ⩽ an+1 et bn+1 ⩽ bn c-à-d
(an ) est croissante et (bn ) est décroissante ; il s’agit alors de deux suites adjacentes puisque
ha
′ ′
n ∈ N on a: an ⩽ l ⩽ l ⩽ bn , d’où (∀n ∈ N) | l − l |⩽| bn − an | . Comme bn − an −→ 0,
′
alors l = l . □
de
Proposition 2.8.1 1. Toute suite réelle convergente est une suite de Cauchy.
2. Toute suite réelle de Cauchy est une suite bornée.
ni
| xn − xm | =| (xn − l) − (xm − l) |
⩽| xn − l | + | xm − l |
ra
ε ε
< +
2 2
= ε.
am
2. Si (xn ) est de Cauchy , alors, pour ε = 1, ∃n0 ∈ N : ∀ (m, n) ∈ N2 : n ⩾ n0 et
m ⩾ n0 , on a: | xn − xm |< 1, d’où pour tout n ∈ N : n ⩾ n0 on a:
| xn | =| xn − xn0 + xn0 |
⩽| xn − xn0 | + | xn0 |
⩽ 1+ | xn0 | .
El
Soit A = max {| x0 |, | x1 |, ..., | xn0 |, 1+ | xn0 |} , alors (∀n ∈ N) | xn |⩽ A. □
Théorème(R est est complet) 2.8.1 Une suite (xn ) d’éléments de R est convergente
(vers une limite finie) si, et seulement si, elle vérifie le critère de Cauchy.
On dit que R est complet.
ek
vide et borné).
On a: (bn ) et (an ) sont adjacentes, en effet:
• (∀p ∈ N) Xp+1 ⊂ Xp , ap ⩽ ap+1 et bp+1 ⩽ bp ; donc (an ) est croissante et (bn ) est
lkh
décroissante.
• Soient ε > 0 et n0 ∈ N tel que (∀ (n, m) ∈ N2 ) n ⩾ n0 et m ⩾ n0 =⇒| xn − xm |< 3ε .
Soit p ⩾ n0 , alors, par définition de bp (= sup (Xp )) , il existe n ∈ N : n ⩾ p ⩾ n0 et
bp − 3ε < xn ⩽ bp ; et par définition de ap (= inf (Xp )) , il existe m ∈ N : m ⩾ p ⩾ n0
et ap ⩽ xm < ap + 3ε ; et par suite : 0 ⩽ bp − xn < 3ε et − 3ε < ap − xm ⩽ 0, ou encore
de
| bp − xn |< 3ε et | ap − xm |< 3ε .
On a donc
| bp − ap | ⩽| bp − xn | + | xn − xm | + | xm − ap |
Ab
ε
<3
3
⩽ ε.
Donc bn − an −→ 0.
Soit x la limite commune de (an ) et (bn ) , alors pour tout p ∈ N, par définition de ap et
bp , ap ⩽ xp ⩽ bp , donc la suite (xn ) est convergente et lim xn = x. □
n→+∞
38
Remarque 2.8.1 Q n’est pas complet, en effet la suite de l’exemple 2.7.1 est de Cauchy
mais non convergente dans Q.
On peut voir ainsi, intuitivement, R comme l’ensemble des limites des suites de Cauchy
dans Q. Et c’est de cette façon qu’on comble les "trous", dont on a parlé dans l’introduction
du chapitre 1, qui se trouvent dans Q.
ni
Définition 2.9.1 Soient (xn )une suite
numérique. On appelle sous-suite ou suite extraite
de la suite (xn ) , toute suite xφ(n) , où φ : N −→ N est une application strictement
ra
croissante, c-à-d: (∀ (n, m) ∈ N2 ) n > m =⇒ φ (n) > φ (m).
(On montre par récurrence que (∀n ∈ N) φ (n) ⩾ n).
am
Exemple 2.9.1 1. Soit (xn ) = (6n) et φ (n) = 3n, la sous-suite xφ(n) = (18n) .
2. Pour (xn )n = ((−1)n )n et φ (n) = 2n, la sous-suite xφ(n) = (−1)2n c’est la
n
suite constante égale à 1 pour tout n ∈ N.
1−(−1)n
3. Soit (xn ) la suite de terme général: xn = n2
, alors:
El
(i) Pour (∀n ∈ N) φ (n) = 2n : xφ(n) = x2n = 0.
(ii) Pour (∀n ∈ N) φ (n) = 2n + 1 : xφ(n) = x2n+1 = 2
(2n+1)2
2
.
(iii) Pour (∀n ∈ N) φ (n) = 4n + 3 : xφ(n) = x4n+3 = (4n+3)2
.
lek
Proposition 2.9.1 Soit (xn ) une suite numérique qui tend vers un x appartenant à R ∪
{+∞, −∞} . Alors toute suite extraite de (xn ) tend vers x.
Preuve. Pour x ∈ R. Supposons que la suite (xn ) tend vers x et soit xφ(n) une suite
ha
extraite de (xn ) .
Soit ε > 0, il existe n0 ∈ N tel que (∀n ∈ N) n ⩾ n0 =⇒| xn − x |< ε; d’où
(∀n ∈ N) n ⩾ n0 =⇒ φ (n) ⩾ n ⩾ n0
lk
Donc xφ(n) −→ x.
de
1. Si (xn ) admet une suite extraite divergente, alors elle est divergente.
2. Si (xn ) admet deux suites extraites convergeant vers deux limites différentes, alors
(xn ) diverge.
3. Pour l ∈ R ∪ {+∞, −∞} on a:
(
(x2n ) tend vers l
(xn ) tend vers l ⇔
(x2n+1 ) tend vers l.
39
et n ⩾ n2 =⇒| x2n+1 − l |< ε. Soit N = max (2n1 , 2n2 + 1) , alors, pour tout p ∈ N tel
ni
que p ⩾ N, on a:
ra
p
=⇒ ⩾ n1
2
=⇒| x2 p2 − l |< ε
am
=⇒| xp − l |< ε.
=⇒| xp − l |< ε.
Exemples 2.9.1 Soient (xn ) et (yn )n⩾2 les suites de termes généraux xn = (−1)n et
n
yn = n+(−1)
2
n −1
, alors pour tout n ∈ N on a:
1. x2n = 1 et x2n+1 = −1 d’où x2n −→ 1 et x2n+1 −→ −1 donc (xn ) diverge.
ha
1 1
2. y2n = 2n−1 et y2n+1 = 2n+2
si n ̸= 0, d’où : y2n → 0 et y2n+1 → 0, donc (yn )n⩾2
converge vers 0.
Définition 2.9.2 Soient (xn ) une suite numérique et x un élément de R ∪ {+∞, −∞} .
On dit que x est une valeur d’adhérence de (xn ) si, et seulement si, x est limite d’une
lk
sous-suite de (xn ) .
Exemple 2.9.2 La suite définie par: (∀n ∈ N) xn = n2 sin nπ
admet 0 , +∞ et − ∞
de
4
comme valeurs d’adhérences.
x8n −→ 0, x8n+1 −→ +∞ et x8n+5 −→ −∞.
1. x est une valeur d’adhérence de (xn ) si, et seulement si, pour tout ε > 0, l’ensemble
]x − ε, x + ε[ contient une infinité de termes de la suite (xn ) , c-à-d:
{n ∈ N / xn ∈ ]x − ε, x + ε[} est infini.
2. +∞ (resp. − ∞) est une valeur d’adhérence de (xn ) si, et seulement si, pour tout
A > 0, l’ensemble ]A, +∞[ (resp. ]−∞, −A[) contient une infinité de termes de
la suite (xn ) c-à-d: {n ∈ N / xn ∈ ]A, +∞[} (resp. {n ∈ N / xn ∈ ]−∞, −A[} ) est
infini.
40
Preuve.
1. Soit ε > 0, alors x étant une valeur d’adhérence de (xn ) , il existe une application
φ : N −→ N strictement croissante telle que xφ(n) −→ x, d’où
ni
φ (N + 1) ⩾ N + 1 > N, ce qui i est absurde).h
∗
⇐=] On a: (∀n ∈ N ) In = x − n1 , x + n1 contient une infinité de termes de la
suite (xn ) c-à-d: {m ∈ N / xm ∈ In } est infini .
ra
• Pour k = 0, on prend φ (0) = 0,
• Pour k = 1, {m ∈ N / xm ∈ I1 } est infini, soit φ (1) ∈ N∗ tel que xφ(1) ∈ I1 , on
a bien φ (1) > φ (0) .
am
• Pour k = 2, I2 contient une infinité de termes de la suite (xn ) , donc
{m ∈ N / m > φ (1) et xm ∈ I2 } =
̸ ∅,
car, sinon
{m ∈ N / xm ∈ In+1 } ⊂ {m ∈ N / m ⩽ φ (n)} ,
absurde (le premier ensemble est infini, le second est fini) ; soit φ (n + 1) ∈ N tel
ha
n→+∞
2. Même démonstration que 1, en considérant pour tout n ∈ N∗ ,
In = ]n, +∞[ (resp. ]−∞, n[) . □
Ab
ni
Preuve.
1. D’après la proposition 2.9.3, on a:
ra
=⇒ ] Soient ε > 0 et N ∈ N, alors:
am
Aε = {n ∈ N / xn ∈ ]x − ε, x + ε[}
= {n ∈ N / | xn − x |< ε} .
Donc
(∃n ⩾ N ) : xn ∈ Aε ,
lek
d’où, d’après le lemme précédent, Aε est infinie, donc x est une valeur d’adhérence
de la suite (xn ) .
2. Pour +∞ (resp. − ∞) (traiter à titre d’exercice). □
Théorème (de Bolzano − W eierstrass) 2.9.1 De toute suite bornée de nombres réels
ha
on peut extraire une sous-suite convergente c-à-d: Toute suite bornée admet une valeur
d’adhérence.
Preuve. Soient (xn ) une suite bornée de nombres réels et a et b deux nombre réels tels
lk
que
(∀n ∈ N) a ⩽ xn ⩽ b.
On a :
de
On désigne par I1 celui des deux intervalles [a, c] ou [c, b] qui contient une infinité de
termes de la suite (xn ) par φ (1) l’entier le plus petit élément de {n ∈ N / xn ∈ I1 } , on a
xφ(1) ∈ I1 ( dans le cas où les deux intervalles ci-dessus contiennent une infinité de termes
de la suite, on choisit arbitrairement un parmi eux) ; on note y1 = xφ(1) . La longueur de
I1 est b−a2
et {n ∈ N / xn ∈ I1 } est infini .
• On recommence sur I1 , ce qui a été fait sur I0 , en considérant le milieu de I1 , on a
deux intervalles dont l’un au moins contient une infinité de termes de la suite (xn ) (car
42
{n ∈ N / xn ∈ I1 } est infini). On désigne par I2 cet intervalle et par φ (2) le plus petit
élément de {n ∈ N / xn ∈ I2 et n > φ (1)} (̸= ∅ déjà vu), on a: φ (2) > φ (1) et xφ(2) ∈ I2 .
La longueur de I2 est b−a22
et {n ∈ N / xn ∈ I2 } est infini ; on note y2 = xφ(2) .
• On définit,
par
récurrence, une suite d’intervalles (In )n⩾0 et une suite
(yn )n⩾0 = xφ(n) telles que: ∗ I0 = [a, b] , y0 = x0 ,
n⩾0
∗ pour tout n ∈ N; on définit yn+1 = xφ(n+1) par:
∗ In+1 ⊂ In avec In+1 la moitié de In qui contient une infinité de termes de la suite (xn )
ni
et φ (n + 1) le plus petit élément de {k ∈ N / xk ∈ In+1 et k > φ (n)} , donc φ (n + 1) >
φ (n) et on note yn+1 = xφ(n+1) .
On a donc
ra
(
• (yn ) = xφ(n) est une suite extraite de (xn ) (φ est strictement croissante) ,
• (∀n ∈ N) yn ∈ In et la longueur de In est b−a
2n
.
b−a
(yn ) est de Cauchy: Soit ε > 0, il existe N ∈ N tel que < ε; donc
am
2N
(∀n ∈ N) n ⩾ N =⇒ yn ∈ In (⊂ IN ) , d’où
b−a
∀ (m, n) ∈ N2 n ⩾ N et m ⩾ N =⇒| yn − ym | <
2N
< ε.
Donc (yn ) est de Cauchy, elle est donc convergente. D’où le résultat.
El □
Définition 2.10.1 Une suite (xn ) est dite arithmétique si, et seulement si, il existe r ∈ R,
tel que, pour tout n ∈ N, xn+1 = xn + r; r est appelé la raison de la suite (xn ) .
al
n→+∞
ii . Si r > 0 alors (xn ) est strictement croissante et lim xn = +∞.
n→+∞
iii . Si r < 0 alors (xn ) est strictement décroissante et lim xn = −∞.
n→+∞
Remarque 2.10.1 Une suite (xn ) est arithmétique si, et seulement si, il existe (a, b) ∈ R2
de
Définition 2.10.2 Une suite (xn ) est dite géométrique si, et seulement si, il existe q ∈ R,
tel que, pour tout n ∈ N, xn+1 = qxn ; q est appelé la raison de (xn ) .
si | q |< 1
0
1 si q = 1
Proposition 2.10.2 1. Soit q ∈ R, alors: lim q n =
n→+∞
+∞ si q > 1
n′ existe pas si q ⩽ −1
43
ni
Proposition (Approximation d′ un nombre réel par des décimaux) 2.10.1 Tout nombre
réel x est limite d’une suite unique (xn ) strictement croissante de nombres décimaux. En
particulier, pour chaque n ∈ N,
ra
xn ⩽ x < xn + 10−n ,
xn est alors une valeur approchée par défaut de x à 10−n près.
am
Preuve. Soit x ∈ R, selon la proposition 1.3.3 du chapitre précédent
E (10n x)
!
−n
(∀n ∈ N) (∃!xn ∈ D) : xn ⩽ x < xn + 10 xn = .
10n
1
Et alors, (∀n ∈ N) 0 ⩽ x − xn < 10−n . Et comme lim 10−n = lim = 0, alors
n−→+∞ n−→+∞ 10n
lim xn = x.
n−→+∞
El □
Remarque 2.10.3 Tout nombre réel est limite d’une suite à termes rationnels car D ⊂ Q,
√ limite d’une suite à termes irrationnels ( prendre pour tout n ∈ N, yn = xn +
et aussi
−n
10 2 où (xn ) est la suite de la proposition précédente).
ek
Proposition 2.10.3 Soit (xn ) une suite numérique. Pour chaque n de N, soit Sn =
x0 + x1 + ... + xn , (Sn ) est appelée suite des sommes partielles de (xn ) , alors:
1. Si (xn ) une suite géométrique de raison q,
x0 (n + 1) si q = 1
al
n
i. (∀n ∈ N) Sn = x0 (1 + q + ... + q ) = 1 − q n+1
x0 si q ̸= 1
1−q
x0
ii. Si | q |< 1, alors lim Sn = .
lkh
n→+∞ 1−q
iii. Si | q |⩾ 1 et x0 ̸= 0, alors (Sn ) diverge.
2. Si (xn ) une suite arithmétique de raison r,
x0 + xn n+1
i. (∀n ∈ N) Sn = (n + 1) = (2x0 + nr) .
2 2
de
n→+∞
Preuve.
1. Il suffit d’appliquer la proposition précédente et la formule:
1 − q n+1 = (1 − q) (1 + q + ... + q n ) .
ni
géométriques.
Proposition 2.10.4 Soit (xn ) une suite arithmético-géométrique telle que
b
(∀n ∈ N) xn+1 = axn + b avec a ̸= 1. Et soit yn = xn − r où r = 1−a , alors:
ra
1. La suite (yn ) est géométrique de raison a.
2. (∀n ∈ N) xn = an (x0 − r) + r.
b
3. Si | a |< 1, alors lim xn = .
am
n→+∞ 1−a
n
4. (∀n ∈ N∗ ) x0 + x1 + ... + xn−1 = (x0 − r) 1−a
1−a
+ nr.
Preuve.
1. Soit n ∈ N, alors:
b
yn+1 = xn+1 − r = axn + b −
1−a !
= axn −
El
ab
= a xn −
b
1−a 1−a
= a (xn − r) = ayn ,
d’où (∀n ∈ N) yn+1 = ayn , donc (yn ) est géométrique de raison a.
ek
4. Soit n ∈ N∗ , alors:
x0 + x1 + ... + xn−1 = (y0 + r) + (y1 + r) + ... + (yn−1 + r)
1 − an
lkh
Exemple 2.11.1 1. Les suites aritmético-géométriques (en particulier les suites arith-
métiques et géométriques), définies précédemment, sont récurrentes associées à la
fonction x 7→ ax + b.
n o
2. La suite définie par u0 ∈ R \ − dc et (∀n ∈ N) un+1 = au n +b
cun +d
, où (a, b, c, d) ∈ R4
avec ad − bc ̸= 0, est une suite récurrente associée à la fonction homographique
x 7→ ax+b
cx+d
.
3. Les suites définies dans les exemples 2.2.1. (6, 7 et 8) sont récurrentes.
ni
Proposition 2.11.1 Soit (xn ) une suite récurrente définie par: x0 = a et
(∀n ∈ N) xn+1 = f (xn ) avec a ∈ I et I un intervalle de R tel que f (I) ⊂ I ⊂ Df , alors:
ra
Si f est continue en un réel l et (xn ) converge vers l, alors l est un point fixe de f sur
Df , c-à-d: f (l) = l.
am
Preuve.Comme (∀n ∈ N) xn+1 = f (xn ) , x0 ∈ I et f (I) ⊂ I, alors (∀n ∈ N) xn ∈ I
(par récurrence). On considère la suite (yn )n = (xn+1 )n . On a:
• (yn )n est une sous-suite de (xn )n , donc yn −→ l. Et f (I) ⊂ I entrainent que
(∀n ∈ N) yn ∈ I, et
• la continuité de f en l entraine que (yn )n = (f (xn ))n converge vers f (l) (ce résultat
sera démontré ultérieurement dans le chapitre 3: Fonctions numériques (Continuité)).
• L’unicité de la limite d’une suite entraine que f (l) = l.
El □
Théorème 2.11.1 Soient f une fonction numérique, I un intervalle de R tel que f (I) ⊂
I, a ∈ I et (xn ) une suite récurrente définie par: x0 = a et (∀n ∈ N) xn+1 = f (xn ) , alors:
ha
2. Si f est décroissante sur I, alors les suites extraites (x2n ) et (x2n+1 ) sont monotones
et de monotonies différentes (c-à-d: l’une est croissante, l’autre est décroissante).
de
Et si l’une converge vers l en lequel f est continue, l’autre est convergente vers
f (l) .
Preuve.
Ab
1. (i). Supposons que x0 ⩽ x1 , montrons par récurrence que (xn ) est croissante . Pour
n = 0, l’inégalité x0 ⩽ x1 est vraie par hypothèse.
Soit n ∈ N, supposons que xn ⩽ xn+1 alors f (xn ) ⩽ f (xn+1 ) car f est croissante
sur I et (∀m ∈ N) , xm ∈ I, d’où xn+1 ⩽ xn+2 donc la propriété est vraie pour
n + 1.
Donc (∀n ∈ N) xn ⩽ xn+1 c-à-d que (xn ) est croissante .
(ii). Si x0 ⩾ x1 , on montre de la même façon que (xn ) est décroissante.
46
ni
2eme cas: Si x0 ⩾ x2 , alors f (x0 ) ⩽ f (x2 ) c-à-d: x1 ⩽ x3 . On a donc u0 ⩾ u1 ,
v0 ⩽ v1 et g croissante sur I, d’où d’après 1 la suite (un ) est décroissante et (vn )
est croissante.
ra
Le dernier point du théorème est assuré par le point 3 de la remarque 2.11. 1. □
am
El
lek
2.11.2 Exemples
ha
Réponse:
√ Soit f la fonction numérique de la variable réelle x définie par:
f (x) = 2 + x, alors (un ) est une suite récurrente associée à f qui est strictement crois-
de
√
Par ailleurs, u0 ∈ I, d’où (∀n ∈ N) un ∈ I. De plus u0 = 1 et u1 = f (u0 ) = 3 d’où
u0 < u1 donc (un ) est croissante.
La suite (un ) est majorée par 2 et est croissante, elle est donc convergente, et sa limite l
est solution de l’équation f (x) = x dans Df . Or pour tout x ∈ Df on a:
√
f (x) = x ⇔ 2 + x = x et x ⩾ 0
⇔ 2 + x = x2 et x ⩾ 0
⇔ x2 − x − 2 = 0 et x ⩾ 0
⇔ (x + 1) (x − 2) = 0 et x ⩾ 0
ni
⇔ x = −1 ou x = 2 et x ⩾ 0
⇔ x = 2.
ra
Donc lim un = 2.
n→+∞
am
(
u0 = 3 q
∀n ∈ N un+1 = 1+u
2
n
.
Réponse:
q Soit f la fonction numérique de la variable réelle x définie par:
1+x
f (x) = 2
, alors (un ) est une suite récurrente associée à f qui est strictement croissante
sur Df = [−1, +∞[ = I, (Voir le cours de 1ere science) et
El
f (I) = f (−1) , lim f (x) = [0, +∞[ (⊂ I) .
x→+∞
√
Par ailleurs, u0 = 3 et u1 = f (u0 ) = 2, d’où u1 < u0 , donc (un ) est décroissante.
lek
La suite (un ) est minorée par 1 et est décroissante, elle est donc convergente , et sa limite
l est solution de l’équation f (x) = x dans I. Or pour tout x ∈ I on a:
s
1+x 1+x
lk
f (x) = x ⇔ =x⇔ = x2 et x ⩾ 0
2 2
⇔ 2x2 − x − 1 = 0 et x ⩾ 0
1
de
⇔ 2 (x − 1) x + = 0 et x ⩾ 0
2
1
⇔ x = 1 ou x = − et x ⩾ 0
2
Ab
⇔ x = 1.
Donc lim un = 1. □
n→+∞
ni
1 A
′
f (x) = 1− 2
2 x !
2
1 x −A
ra
= ,
2 x2
Tableau des variations de f sur ]0, +∞[:
am
√
x 0 A +∞
f ′ (x) − 0 +
+∞ +∞
f (x)
√
El
A
√ √
D’où (∀x ∈ ]0, +∞[) f (x) ⩾ A, d’où (∀n ∈ N∗ ) un ⩾ A; et selon (∗) le signe de
x 7→ g (x) = f (x) − x sur ]0, +∞[ est donné dans le tableau suivant:
lek
√
x 0 A +∞
g(x) + 0 −
ha
d’où (∀n ∈ N∗ ) un ⩾ un+1 ; c-à-d (un )n⩾1 est décroissante ; et puisqu’elle est minorée par
√ √
A, elle est alors convergente vers A.
Remarque 2.11.2√ Si (a, A) ∈ Q+2 , alors la suite précédente est à termes dans Q qui
converge vers A qui n’est pas en général un élément de Q; c’est le cas où A est un entier
lk
2
1. On suppose que 0 ⩽ u0 ⩽ 1
a . Montrer que: ∀n ∈ N un ⩽ 1.
b . Montrer que la suite (un ) est convergente et donner sa limite.
2. On suppose que u0 > 1.
Montrer que la suite (un ) est convergente et donner sa limite.
Chapitre 3
ni
Fonctions numériques d’une variable
ra
réelle
am
3.1 Introduction
3.1.1 Les fonctions numériques dans le programme scolaire Ma-
rocain
El
A l’encontre des deux concepts: nombres réels et suites numérique, le concept de
fonctions numérique est introduit un peu tard aux programmes de l’école Marocaine ;
ainsi:
• Collège:3eme année: Introduction des deux classes de fonctions linéaires x 7−→ ax
et affines x 7−→ ax + b où a et b sont deux nombres réels non nuls. Le tracé de
lek
leurs courbes fait appel aux droites définies par leurs équations cartésiennes dans
un plan rapporté à un repère orthonormé.
• Lycée: Tronc commun: On introduit le concept de fonction numérique d’une
variable réelle . Le domaine de définition, la bornitude, la monotonie, la parité et
la courbe représentative d’une fonction numérique sont introduits et illustrés par
ha
d’une façon mathématique, les notions fondamentales telles que: le domaine de dé-
finition, bornitude, extrémums absolus et relatifs, périodicité, monotonie et √ taux
des variations, le tracé des courbes des fonctions : f : x 7−→ ax3 , g : x 7−→ x + a
et x 7−→ E (x) se fait sans les notions de limite, continuité et dérivabilité.
2. Limite des fonctions numériques (semestre 1 et 2): On présente, d’une
façon mathématique, dans la filière Science mathématique, cette notion ; ainsi
la fameuse définition de limite finie d’une fonction en un nombre réel, est introduite
49
50
Les quinze définitions mathématiques des limites sont introduites et illustrées par des
exemples.
Les opérations sur les limites, limites et ordre, limites des fonctions de références: Les
fonctions polynomiales, fractions rationnelles, cos, sin et tan sont aussi intro-
ni
duites, en particulier le théorème de calcul des limites en l’infini d’une fonction polyno-
miale ou fraction rationnelle est donné sous cette forme: Si P et Q sont deux fonctions
lim
P (x) = lim an xn
±∞ ±∞
ra
polynomiales non nulles et n = d◦ P et m = d◦ Q, alors P (x) an x n
lim = lim
Q (x) ±∞ bm xm
±∞
3. Dérivabilité des fonctions numériques (semestre 2): On présente, d’une façon
am
mathématique, dans la filière Science mathématique, cette notion ; en recommandant
dans les instructions officielles, au professeurs, de l’utilisation de l’approximation des fonc-
tions dérivables en un point par des fonctions affines, pour introduire ce concept.
Les opérations sur la dérivabilité, dérivabilité des fonctions de références: Les fonctions
polynomiales, fractions rationnelles, cos, sin et tan sont aussi introduites.
Les trois applications de la notion de dérivée sont utilisées: Variation d’une fonction
El ′′
sur un intervalle, Extrémum d’une fonction et l’équation différentielle y +
ω 2 y = 0, où ω ∈ R.
4. Étude des fonctions numériques (semestre 2): L’accent est mis, dans ce chapitre,
sur la représentation graphique de la courbe représentative d’une fonction numérique.
Ainsi on introduit la notion de convexité et concavité et les points d’inflexions d’une telle
lek
courbe, le centre de symétrie et l’axe de symétrie, et les branches infinies sont introduites
sous forme d’un savoir scientifique et ceci dans toutes les filières scientifiques.
• Lycée: Deuxième année du baccalauréat scientifique: Dans le programme
de toutes les filières scientifiques, une grande importance est donnée aux fonctions
numériques d’une variable réelle. Ainsi dans le premier chapitre on introduit les
ha
intervalle, en particulier, l’image d’un segment par une fonction continue est un segment,
les images des différents types d’intervalles de R par une fonction continue sont calculées
à l’aide de la monotonie de cette fonction sur cet intervalle. On introduit aussi le fameux
théorème de la bijection monotone à savoir:
Ab
ni
monstration rigoureuse est aussi présentée (pour la filière science mathématique).
On introduit aussi un théorème sur la dérivabilité de la bijection réciproque qu’on ap-
plique pour étudier et présenter la dérivée des nouvelles fonctions introduites dans ce
niveau à savoir la fonction racine nieme , puissance rationnelle, la fonction arc-tangente et
ra
la fonction exponentielle.
Les théorèmes de Rolle , des accroissements finis et des deux inégalités des accrois-
sements finis sont introduits et démontrés dans la filière science mathématique ; et sont
am
utilisés pour démontrer des résultats admis en 1ere année, en particulier la caractérisation
des variations d’une fonction sur un intervalle à partir du signe de sa dérivée.
Une étude simple des primitives est donnée, en mettant l’accent sur la classe des
fonctions continues, ainsi on présente, sans démonstration les deux théorèmes suivants:
∗ Toute fonction continue sur un intervalle admet une fonction primitive
sur cet intervalle . El
∗ Toute fonction continue sur un intervalle I admet, pour chaque (x0 , y0 )
de I × R, une unique primitive F sur I vérifiant F (x0 ) = y0 .
La fonction logarithme népérien est introduite comme la primitive de la fonction x 7−→ x1 ,
sur l’intervalle ]0, +∞[ qui s’annule en 1. Aussi sont présentées et étudiées ses propriétés
lek
algébriques et analytiques. √
Les courbes des quatre nouvelles fonctions: x 7−→ n x , arctan, ln et exp sont tracées,
ainsi que leurs composées avec d’autres fonctions sont étudiées.
ha
lk
de
Ab
52
ni
ensembles pour laquelle chaque élément du premier est en relation avec un unique
élément du second. Parfois, on distingue la notion de fonction en affaiblissant la
condition comme suit : chaque élément du premier ensemble est en relation avec
ra
au plus un élément du second.
Comme pour les deux concepts des chapitres précédents, le concept de fonction
trouve sa genèse dans l’antiquité. Ainsi,
Chez Les Babyloniens : Dans les tablettes Babyloniennes, dont les plus an-
am
ciennes datent de la première dynastie (vers 1800 av.J.C), on trouve des tables
sexagésimales de réciproques, de carrés, de cubes, de racines cubiques... La multi-
plication est effectuée par exemple en se référant à des tables de multiplication, éta-
blies certainement par additions successives. L’utilisation de tables de réciproques
permet alors de remplacer les divisions par des multiplications.
Les babyloniens, réputés pour leurs remarquables aptitudes en astronomie, utili-
El
saient ces tables pour calculer les éphémérides du soleil, de la lune. (voir A. Dahan
et J. Peiffer page 12, p 208) dans [Une histoire des mathématiques 1986],.
Chez Les grecs :
En acoustique, les mathématiciens de la fraternité pythagoricienne au 6ème siècle
lek
av. J. C, recherchèrent des relations entre la hauteur des sons émis par des cordes
pincées et la longueur de ces cordes.
En astronomie, les mathématiciens grecs d’Alexandrie dressent des tables donnant
la longueurs des cordes de cercles de rayon fixé, ce sont les fameuses premières
tables de sinus que l’on peut observer dans l’Almageste de Ptolémée Claude (2ème
ha
siècle). Ces tables sont visibles sur le site gallica de la BNF. Almageste table des
cordes Source : gallica.bnf.fr
Cependant, comme le font fort justement remarquer A. Dahan et J. Peiffer, il serait
trop simpliste de voir en ces tables de Ptolémée, les premières fonctions. Elles
lk
n’en sont que le germe et ne sont considérées que comme des tableaux de valeurs
numériques utiles pour les calculs. On ne considère jamais l’entité qui permet de
passer d’une colonne de nombres à l’autre.
de
Ainsi, même si l’on considère une fonction comme une relation entre des valeurs
comme dans la définition moderne, les tables de Ptolémée ne sont que des relations
entre éléments discrets constants d’ensembles finis.
Il n’est absolument pas question de quantités variables ni de lois de variations.
Ab
bien sûr.
Ils quantifient des phénomènes comme la vitesse, la chaleur, la densité et leurs
prêtant des qualités pouvant varier de façon continue. Des fonctions du temps
apparaissent et Oresme écrira :
"Chaque chose mesurable, à l’exception des nombres, est imaginée comme une
quantité continue."
Étude des trajectoires, 17ème siècle:
ni
Avec le français Viète François (1540-1603) qui introduit de façon systématique le
calcul littéral (voir histoire du symbolisme algébrique), vient le temps des formules.
La notion de fonction, qui était alors uniquement associée à une courbe, va mainte-
ra
nant être lié à une formule comme le met en évidence la célèbre formule de Galilée
en 1623 qui propose ses lois sur la chute des corps :
"Le grand livre de l’univers est écrit en langage mathématique".
am
Au début du 17ème siècle, le physicien et mathématicien allemand Johannes Kepler
(1571 – 1630), énonce ses lois sur les trajectoires elliptiques des planètes. Toutes
les fonctions introduites à cette période sont considérées comme des trajectoires de
points en mouvement.
1ère définition de fonction (Courbes géométriques et transcendantes):
Les courbes géométriques : Les coordonnées x et y sont reliées par une équation
polynômiale.
Les courbes mécaniques ou transcendantes : comme le logarithme, Descartes les
lek
rejette. Pour lui, selon le philosophe Jules Vuillemin (1920-2001), une fonction est
donc :
"Est fonctionnelle pour Descartes, une relation qui permet de faire cor-
respondre à une longueur donnée, une autre longueur déduite de la
première par un nombre fini d’opérations algébriques".
ha
L’essentiel ici est de noter que désormais une fonction est associée et même définie
par une équation. Bien sûr le problème des courbes transcendantes subsiste, mais,
lk
Une fonction est définie comme une quantité obtenue à partir d’autres quanti-
tés par une succession d’opérations algébriques ou par n’importe quelle opération
imaginable, (Dans Vera circuli et hyperbolae quadratura, 1667).
Il précise qu’aux cinq opérations de l’algèbre (addition, soustraction, multiplica-
tion, division, extraction de racine), il faut en ajouter une sixième définie comme
un passage à la limite.
ni
Le terme fonction chez Leibniz Gottfried Wilhelm (1646-1716):
Le terme de fonction a été introduit par le mathématicien allemand Leibniz Gott-
fried Wilhelm en 1673 dans un manuscrit inédit "La Méthode inverse des tangentes
ra
ou à propos des fonctions".
"J’appelle fonctions toutes les portions des lignes droites qu’on fait en
menant des droites indéfinies qui répondent au point fixe et aux points
de la courbe ; comme sont les abscisse, ordonnée, corde, tangente, per-
am
pendiculaire, sous-tangente ...et une infinité d’autres d’une construction
plus composée, qu’on ne peut figurer", (Leibniz Gottfried Wilhelm (1646-
1716), in La Méthode inverse des tangentes ou à propos des fonctions, 1673.)
Cette définition se retrouve dans des articles de 1692 et 1694 et est reprise par le
mathématicien suisse Bernoulli Jean (1667-1748) qui propose en 1718 la définition
El
suivante :
"On appelle fonction d’une grandeur variable une quantité composée, de
quelque manière que ce soit, de cette grandeur variable et de constante".
Il propose aussi la notation :ϕx.
lek
Le mot analytique n’est pas précisé et pour Euler, une fonction est obtenue par
une combinaison d’opérations et de modes de calculs connus de son époque et
Ab
applicables aux nombres. Euler fournit alors une classification des fonctions qu’il
classe ainsi :
• Fonctions Algébriques: Obtenues par opérations algébriques (au sens large).
• Rationnelles : (4 opérations).
• Irrationnelles (4 opérations + extraction des racines).
• Fonctions transcendantes : trigonométriques, ln, exp, intégrales, puissances irra-
tionnelles. Obtenues par des opérations répétées à l’infini.
55
ni
Puis, le mathématicien Cauchy Augustin-Louis (1789-1857) donne dans son Ré-
sumé des leçons sur le calcul infinitésimal (source : gallica.bnf.fr) son fameux contre-
exemple, pour montrer que si la série de Taylor d’une fonction f converge au point
ra
x, elle n’est pas nécessairement égale à f (x) :
( 1
e− x2 si x ̸= 0
f (x) =
0 si x = 0.
am
Cette fonction a toutes ses dérivées nulles en zéro et la série de Taylor, qui fait
intervenir des zéros est identiquement nulle alors que f ne l’est pas.
Les définitions précédentes de la notion de fonction ne sont pas assez générales, un
changement de vue s’impose alors.
La notion la plus générale d’une fonction:
El
Le mathématicien allemand Dirichlet Gustav Peter Lejeune (1805-1859), donne
l’exemple, d’une nature nouvelle, d’une fonction discontinue en tous ses points.
Cette fonction est nommée fonction caractéristique des irrationnels. Elle prend la
valeur 0 si x est rationnel et 1 sinon.
Ainsi, après Fourier, Cauchy, Dirichlet, Riemann, on peut dire que la notion géné-
lek
rale d’une fonction (univoque) conçue comme une correspondance arbitraire entre
deux nombres est née. A. Dahan et J. Peiffer, p229,230.
2. La notion de limite
La limite est une notion qui, dès les origines, fut implicitement au centre de l’ana-
ha
lyse, mais elle ne fut formalisée que très tard, comme celles de nombre réel et de
continuité. Remarquons une fois encore qu’il en va de même dans notre enseigne-
ment : la formalisation vient bien après la manipulation des concepts.
Son histoire commence de façon éclatante, avec Zénon d’Élée (né vers 490 avant
lk
est un concept historiquement très important, même s’il est logiquement paradoxal,
et s’il se trouva totalement discrédité lors de la formalisation des mathématiques.
Les énoncés paradoxaux de Zénon provoquèrent, plus qu’un approfondissement
des concepts, une réaction de rejet envers l’infini actuel et les indivisibles exprimée
avec clarté par Aristote (384 à 322 avant J. C.) dans sa Physique. Il écrit : « Nul
continu n’est sans partie ». Archimède (287 à 212 avant J. C.), le grand ancêtre
des Analystes allie la prudence d’Aristote à la témérité de Démocrite. Prenons
56
ni
en prouvant que les deux éventualités A < 43 etA > 43 sont toutes deux impossibles.
La seconde méthode d’Archimède figure dans sa « lettre à Eratosthène », et met
en jeu les indivisibles. Il admet qu’elle manque de rigueur, mais il insiste sur le fait
ra
que, contrairement à la précédente, elle permet la découverte. Elle consiste, dans
un raisonnement d’une grande virtuosité, à décomposer la surface en segments,
puis à équilibrer ces segments un à un, de part et d’autre d’un point d’appui, avec
am
les segments d’un triangle connu. Le « masse », et donc l’aire A peut alors être
exprimée en fonction de l’aire du triangle, connue, et de deux longueurs, elles aussi
connues.
Les mathématiciens médiévaux, puis ceux de la Renaissance et de l’âge classique,
adaptèrent avec beaucoup plus de hardiesse le point de vue des indivisibles. Ceux-
ci furent sans doutes favorables à l’invention, au défrichage d’un nouveau champ
El
mathématique, mais les raisonnements perdaient en logique et en précision.
Nombreux cependant étaient les mathématiciens qui savaient traduire le langage
des « infiniment petits » par des termes très proches de notre conception actuelle
de la limite. Citons Blaise Pascal, qui après avoir souligné que « ces deux méthodes
ne diffèrent entre elles qu’en la manière de parler », expose que « par la somme des
lek
ordonnées d’un cercle » (l’aire d’un demi disque), « on n’entend autre chose sinon
la somme d’un nombre indéfini de rectangles fait de chaque ordonnée avec chacune
des petites portions égales du diamètre dont la somme ne diffère de l’espace d’un
demi-cercle que d’une quantité moindre qu’aucune donnée ». Voici le concept de
limite exposé avec clarté. Newton quant à lui rejette les indivisibles et essaie d’ex-
ha
primer, avec une certaine confusion, une défense de la notion de limite : « ...ce que
je dirai des sommes et des quotients doit toujours s’entendre non des particules
détermines, mais des limites des sommes et des quotients de particules évanouis-
santes », et plus haut, à propos du nombre dérivé : « Il faut entendre par dernier
lk
quotient des quantités évanouissantes le quotient qu’ont entre elles ces quantités
qui diminuent, non pas avant de s’évanouir, ni après qu’elles se sont évanouies,
mais au moment même où elles s’évanouissent ».
de
étaient considérées sous leurs seuls aspect graphique (les « lignes »), ou algébrique
(définies par une formule), la continuité ne pouvait qu’aller de soi, et donc pas-
ser quasiment inaperçue. Étrangement, elle était plus objet de réflexion dans les
champs de la Physique ou de la Philosophie, où il apparaissait clairement que
« la Nature ne fait pas de saut ». Des penseurs comme Leibniz ou Newton s’y
intéressèrent. Mais ces considérations ne conduisaient pas à une formalisation ma-
thématique.
Dans le domaine des mathématiques, c’est par le biais du « théorème des valeurs
ni
intermédiaires » que la continuité intervenait, sans être explicitée (« Éléments
d’histoire des Mathématiques », de Bourbaki, chez Herman). Ce théorème inter-
vient d’abord dans le contexte de l’approximation de la racine d’une équation, sous
ra
la plume du Hollandais Simon Stevin (en 1594): soit P (x) = Q (x) cette équation,
où P et Q sont des polynômes tels que P (0) < Q (0) . On substitue d’abord à x les
nombres 10, 100, 1000... jusqu’à ce qu’on ait: P (x) > Q (x) ; ceci dorme le nombre
am
de chiffres de la racine. Supposons que x ait deux chiffres ; on remplace x par
10, 20, 30... pour obtenir le chiffre des dizaines ; puis on cherche le chiffre des uni-
tés, puis les autres chiffres décimaux « et procédant ainsi infiniment, l’on approche
infiniment plus près au requis ». Le « théorème des valeurs intermédiaires », sous
la forme de l’affirmation qu’un polynôme ne peut changer de signe sans s’annuler,
est également admis comme évident par Lagrange et Gauss (en 1799) au cours de
El
la démonstration du théorème de d’Alembert (tout polynôme à coefficients réels
admet une racine, réelle ou complexe). C’est au profond penseur que fut Bernhard
Bolzano que l’on doit le refus d’établir le théorème des valeurs intermédiaires sur
la simple évidence géométrique (sur la courbe), ou cinématique (en considérant un
mouvement), ainsi que sa première démonstration rigoureuse, à partir du critère «
lek
de Cauchy », en 1817.
Auparavant, Bolzano avait défini la continuité (uniforme) d’une fonction sur un
intervalle, en termes presque modernes : « Si x est une valeur quelconque, la dif-
férence f (x + w) − f (x) peut être rendue plus petite que toute valeur donnée si
l’on peut toujours prendre w aussi petit que l’on voudra ». Il avait aussi, supérieur
ha
notre vocabulaire actuel et le langage des infiniment petits pour définir la continuité
(uniforme) : « S’il est possible de définir une borne ∂ telle que pour toute valeur
de h, plus petite en valeur absolue que ∂, f (x + h) − f (x) soit plus petite qu’une
quantité ε aussi petite que l’on veut, on dira qu’on fait correspondre à une varia-
Ab
et de fonction. Si l’un de ces deux concepts est absent d’un travail mathématique,
il ne s’agit pas à proprement parler d’analyse. Les Grecs de l’antiquité ont poussé
très loin leur réflexion sur ce que nous appellerions « continu numérique, mais on
ne peut dire qu’ils faisaient de l’analyse, car ils ne disposaient pas du concept gé-
néral de fonction ; symétriquement, les études des applications linéaires ou affines,
en collège, ou celles des fonctions de référence, au tronc commun Marocain, ne
peuvent prétendre au titre d’analyse car le concept de limite en est absent ; l’ana-
lyse proprement dite est abordée en classe de Première dans différentes filières.
ni
Nous nous intéressons dans ce chapitre à deux pôles de l’analyse qui sont forte-
ment liés: la notion de limite et continuité. Si l’étude des nombres réels, qui a été
ra
faite dans le chapitre 1, et dans laquelle ces êtres mathématiques étaient comme
"immobiles", nous les verrons s’animer, sous l’effet des fonctions.
La notion de continuité est intimement liée aux propriétés des nombres réels
am
(Cantor appelait le cardinal de R la puissance du continu). L’idée de la conti-
nuité est simple et peut se décrire de diverses façons imagées : "une fonction
est continue si on peut tracer son graphe sans soulever le crayon du papier", "le
graphe de la fonction n’a pas de saut" ou encore “si x se rapproche de x0 alors
f (x) se rapproche de f (x0 ) . En particulier on doit avoir la propriété suivante :
lim xn = a ⇐⇒ lim f (xn ) = f (a). On remarquera que cette propriété est
n→+∞ n→+∞
El
fausse pour des fonctions simples comme les fonctions “ en escalier ” : Tout comme
la notion intuitive de limite, la notion de continuité est délicate à définir rigou-
reusement : la définition “epsilon-delta” donnée ci-dessous est due à Weierstrass
et date donc du 19e siècle. Dans ce chapitre, on introduira sous forme de savoir
savant les concepts précédents: Fonction numérique d’une variable réelle,
lek
les différents types de limites et continuité d’une fonction numérique, le
théorème de la bijection monotone,... etc . La plupart des résultats déjà cités
et autres seront introduits et démontrés. En particulier on montrera que l’image
d’un intervalle par une fonction continue est un intervalle grâce au théorème de
Weierstrass qui sera énoncé et démontré, ainsi que le théorème des valeurs inter-
ha
Le concept de la dérivabilité et les résultats qui s’y attachent sera étudié dans un
chapitre à part (le dernier dans dans ce module d’analyse 1).
59
ni
f : R −→ R
x 7−→ f (x)
ra
ou tout simplement f : R −→ R, pour désigner une fonction numérique f de la
variable réelle x.
2. Si E est une partie non vide de R; on appelle application de E dans R, toute
am
fonction f : E −→ R dont le domaine de définition est E, c-à-d: chaque élément
de E admet une image et une seule par f dans R.
Remarque 3.3.1 f est définie au voisinage de x0 sauf peut être en x0 (resp. au voisinage
de x0 ) si, et seulement si, f est définie à droite de x0 sauf peut être en x0 et à gauche de
x0 sauf peut être en x0 (resp. à droite de x0 et à gauche de x0 ).
ni
x0 sauf peut être en x0 ) ; on dit que f admet l comme limite à droite en x0 (resp.
lim f (x) ou l = lim+ f (x) ( resp. l = x→x
à gauche en x0 ) et on écrit l = x→x lim f (x)
0 x→x0 0
x>x0 x<x0
ra
ou l = lim− f (x)) si, et seulement si,
x→x0
(∀ε > 0) (∃η > 0) : (∀x ∈ E) 0 < x−x0 < η (resp.0 < x0 − x < η) ⇒| f (x)−l |< ε.
am
3. Si x0 = +∞ (resp. −∞) et l ∈ R et f définie au voisinage de +∞ (resp. au
voisinage de −∞) ; on dit que f admet l comme limite en +∞ (resp. en −∞) et
on écrit l = lim f (x) (resp. l = lim f (x) ) si, et seulement si,
x→+∞ x→−∞
(∀ε > 0) (∃A > 0) : (∀x ∈ E) x > A (resp.x < −A) ⇒| f (x) − l |< ε.
El
4. Si x0 = +∞ (resp. −∞) et l = +∞ et f définie au voisinage de x0 ; on dit que f
tend vers +∞ quand x tend vers +∞ (resp. quand x tend vers −∞) et on écrit
+∞ = lim f (x) (resp. +∞ = lim f (x)) si, et seulement si,
x→+∞ x→−∞
lek
(∀A > 0) (∃B > 0) : (∀x ∈ E) x > B (resp.x < −B) ⇒ f (x) > A.
x→+∞ x→−∞
(∀A > 0) (∃B > 0) : (∀x ∈ E) x > B (resp.x < −B) ⇒ f (x) < −A.
en x0 ; on dit que f tend vers +∞ (resp. −∞) quand x tend vers x0 et on écrit
x→x
+∞ = x→x lim f (x) ou f (x) −→0 +∞ (resp. −∞ = x→x
lim f (x) , +∞ = x→x lim f (x) ,
0 0 0
x̸=x0 x̸=x0
de
x→x0
−∞ = x→x
lim f (x) ou f (x) −→ −∞) si, et seulement si,
0
x̸=x0
(∀A > 0) (∃η > 0) : (∀x ∈ E) 0 <| x − x0 |< η ⇒ f (x) > A (resp. f (x) < −A) .
Ab
Remarque 3.3.2 Si l ∈ R et x0 ∈ R on a:
Exercice 3.3.1 Écrire les analogues de la remarque précédente pour x0 ∈ R∪{−∞, +∞}
et l ∈ R ∪ {−∞, +∞} .
Dans toute la suite de ce paragraphe, x0 ∈ R ∪ {−∞, +∞} et les fonctions considérés
sont définies sur un voisinage de x0 sauf peut-être en x0 .
Proposition 3.3.1 Si f tend vers une limite l quand x tend vers x0 , cette limite est
unique.
ni
Preuve. • Cas où x0 et l sont réels.
′ ′
On suppose f tendant vars une autre limite l avec l ̸= l.
′
Soit ε = |l−l
3
|
, il existe η1 et η2 tels que, pour tout x ∈ E, on a :
ra
(
0 <| x − x0 |< η1 =⇒| f (x) − l |< ε
′
0 <| x − x0 |< η2 =⇒| f (x) − l |< ε
D’où pour η = inf (η1 , η2 ) , on a :
am
0 <| x − x0 |< η =⇒ 0 <| x − x0 |< η1 et 0 <| x − x0 |< η2
′
=⇒ (| f (x) − l |< ε) et | f (x) − l |< ε
′ ′
=⇒ 0 <| l − l |⩽| f (x) − l | + | f (x) − l |
′ 2 ′
=⇒ 0 <| l − l |< ε + ε < | l − l |
3
2
El
=⇒ 1 < ; ce qui est absurde.
3
□
Exercice 3.3.2 Démontrer le résultat ci-dessus pour les autres cas de x0 et l appartenant
à R ∪ {−∞, +∞} .
ek
Preuve. • Pour l ∈ R
=⇒] Évidente, il suffit de revenir aux définitions.
lkh
Preuve. • Pour x0 ∈ R et l ∈ R.
lim f (x) = l et soit (un ) une suite de points de E , N0 ∈ N tels
=⇒] On suppose que x→x
ni
0
que , (∀n ∈ {N0 , N0 + 1, ...}) un ̸= x0 et lim un = x0 . Montrons que (f (un )) tend vers
n→+∞
l.
Soit ε > 0, ∃η > 0 : (∀x ∈ E) 0 <| x − x0 |< η =⇒| f (x) − l |< ε.
ra
Et comme un −→ x0 , alors pour ce η, ∃N1 ∈ N : (∀n ∈ N) n ⩾ N1 =⇒| un − x0 |< η, d’où
pour N = max (N0 , N1 ) , on a: (∀n ∈ N) n ⩾ N =⇒ 0 <| un − x0 |< η, d’où, il existe
N ∈ N tel que pour tout n ∈ N, n ⩾ N =⇒| f (un ) − l |< ε; donc f (un ) −→ l.
am
⇐=] Supposons que f n’admet pas l pour limite quand x −→ x0 , alors, (∃ε > 0) :
(∀η > 0) (∃x ∈ E) : 0 <| x − x0 |< η et | f (x) − l |⩾ ε; donc, pour tout n ∈ N∗ et pour
η = n1 , (∃un ∈ E) : 0 <| un − x0 |< n1 et | f (un ) − l |⩾ ε. Il existe, donc, une suite (un )n⩾1
de points de E, dont tous les termes sont différents de x0 à partir d’un certain rang, qui
tend vers x0 et la suite (f (un )) ne tend pas vers l.
• Pour les autres cas de x0 ∈ R ∪ {−∞, +∞} et l ∈ R ∪ {−∞, +∞} (à traiter à titre
d’exercice) .
El □
2. Pour montrer qu’une fonction ne tend pas vers une limite finie quand x −→ x0 ; il
suffit trouver une suite (un ) qui tend vers x0 et telle que la suite (f (un )) diverge
((f (un )) tend vers l’infini ou n’a pas de limite finie).
al
1
Exemple 3.3.1 La fonction f : x 7−→ cos x
n’a pas de limite en 0. En effet:
1 1
• Pour (un ) définie par: (∀n ∈ N) un = π
+2nπ
; on a: un −→ 0 et (∀n ∈ N) cos un
=
lkh
2
π 1 n→+∞
cos 2
+ 2nπ = 0, d’où cos un
−→ 0; et
1 1
• Pour (vn ) définie par: (∀n ∈ N) vn = π+2nπ
; on a: vn −→ 0 et (∀n ∈ N) cos vn
=
n→+∞
cos (π + 2nπ) = −1, d’où cos v1n −→ −1.
Ainsi les deux suites (un ) et (vn ) tendent vers 0, mais les deux suites (f (un )) et (f (vn ))
de
l’implication =⇒] lim f (un ) = l n’est pas toujours vraie comme le montre l’exemple
n→+∞
′
suivant: Soient l et l deux nombres réels distincts, n0 ∈ N∗ et x0 ∈ R. Soient f et (un ) la
fonction et la suite définies par:
( (
f (x) = l si x ̸= x0 (∀n ⩾ n0 ) un = x0
′ et
f (x0 ) = l u0 , u1 , ...., un0 −1 sont donnés dans R.
63
Alors ( ′
(∀n ⩾ n0 ) f (un ) = l n o
′ ,
f (u0 ) , f (u1 ) , ...., f (un0 −1 ) ∈ l, l
′ ′
lim f (x) = l, lim un = x0 mais lim f (un ) = l et l ̸= l .
x→x0
□
n→+∞ n→+∞
ni
′
h : E −→ R, trois fonctions, x0 ∈ R ∪ {−∞, +∞} et l, l ∈ R2 .
′ ′
1. Si f ⩽ g et lim f (x) = l et lim g (x) = l , alors l ⩽ l .
x→x0 x→x0
ra
2. Si f ⩽ g et lim f (x) = +∞ alors lim g (x) = +∞.
x→x0 x→x0
am
4. Si (∀x ∈ E) | f (x) − l |⩽ g (x) et lim g (x) = 0, alors lim f (x) = l.
x→x0 x→x0
5. Si h ⩽ f ⩽ g et x→x
lim g (x) = l et x→x
lim h (x) = l, alors x→x
lim f (x) = l.
0 0 0
Avec f ⩽ g ⇐⇒ (∀x ∈ E) f (x) ⩽ g (x)
Preuve.
1. • Cas où x0 ∈ R.
El ′
On fait une démonstration par l’absurde, en supposant que l < l; soient M1 et M2
′ ′
deux nombres réels tels que: l < M1 < M2 < l. D’où, pour M1 − l > 0, il existe
′ ′
η1 > 0 : (∀x ∈ E) 0 <| x − x0 |< η1 =⇒| g (x) − l |< M1 − l . Et pour l − M2 > 0,
il existe η2 > 0 : (∀x ∈ E) 0 <| x − x0 |< η2 =⇒| f (x) − l |< l − M2 .
lek
Soit x ∈ E(tel que 0 <| x − x0 |< inf (η1 , η2 ) (x existe car E est un voisinage de
′ ′ ′
l − M1 < g (x) − l < M1 − l
x0 ), alors:
M2 − l < f (x) − l < l − M2 .
Donc g (x) < M1 < M2 < f (x) , qui est en contradiction avec f ⩽ g.
• Pour les autres cas de x0 ∈ ∪ {−∞, +∞} (à traiter à titre d’exercice).
ha
Remarque 3.3.5 Les propriétés précédentes sont vraies pour les limites à droite et à
gauche en un réel, elles restent aussi vraies, si les inégalités des hypothèses sont strictes .
de
Proposition(Limite de la composée)
′
1 Soient E ⊂ R, F ⊂ R, f : E −→ R ,
g : F −→ R avec f (E) ⊂ F et x0 , l, l ∈ (R ∪ {−∞, +∞})3 . Alors:
Ab
Si lim f (x) = l, il existe r > 0 tel que (∀x ∈ ]x0 − r, x0 + r[ \ {x0 }) f (x) ̸= l et
x→x0
′ ′
lim g (y) = l alors lim g ◦ f (x) = l .
y→l x→x0
′
Preuve. • Cas où x0 , l, l ∈ R3 .
′ ′
Soit ε > 0, alors: ∃η > 0 : (∀y ∈ F ) 0 <| y − l |< η =⇒| g (y) − l |< ε (car lim g (y) = l ) ;
y→l
′ ′
et pour ce η, il existe r > 0 : (∀x ∈ E) 0 <| x − x0 |< r =⇒| f (x) − l |< η, d’où pour
64
′
α = min r, r , on a : (∀x ∈ E) 0 <| x − x0 |< α =⇒ 0 <| f (x) − l |< η. Donc pour
tout x ∈ E, on a:
0 <| x − x0 |< α =⇒ (f (x) ∈ F et 0 <| f (x) − l |< η)
′
=⇒| g (f (x)) − l |< ε
′
=⇒| g ◦ f (x) − l |< ε.
′
Donc lim g ◦ f (x) = l .
ni
x→x0
′
• Cas où x0 ∈ R, l = +∞ et l = +∞.
Soit A > 0, alors: (∃B > 0) : (∀y ∈ F ) y > B =⇒ g (y) > A (car lim g (y) = +∞) ;
ra
y→+∞
et pour ce B, il existe α > 0 : (∀x ∈ E) 0 <| x − x0 |< α =⇒ f (x) > B (car
lim f (x) = +∞). Donc pour tout x ∈ E, on a:
x→x0
am
0 <| x − x0 |< α =⇒ (f (x) ∈ F et f (x) > B)
=⇒ g (f (x)) > A
=⇒ g ◦ f (x) > A.
Donc lim g ◦ f (x) = +∞.
x→x0
• Pour les autres cas (à traiter à titre d’exercice) . □
El
Remarque 3.3.6 Sous les conditions de la proposition précédente, si on enlève la condi-
tion : il existe r > 0 tel que (∀x ∈ ]x0 − r, x0 + r[ \ {x0 }) f (x) ̸= l; la conclusion
′
lim g ◦ f (x) = l n’est pas toujours vraie comme le montre les exemples des fonctions
x→x0
′
numériques f, g suivantes définies sur R : Soient l et l deux nombres réels distincts et
lek
x0 ∈ R.
′
( ( (
f (x) = l si x ̸= x0 g (x) = l si x ̸= l g ◦ f (x) = l si x ̸= x0
1. ′ et Alors ′ ,
f (x0 ) = l g (l) = l. g ◦ f (x0 ) = l
′ ′
lim g ◦ f (x) = l et l ̸= l .
lim f (x) = l, lim g (y) = l mais x→x
x→x 0 y→l 0
ha
1 g ◦ f (x) = l si x ̸= x0
( (
f (x) = l si x ̸= x0 g (x) = (x−l) 2 si x ̸= l
2. et Alors 1 ,
g ◦ f (x0 ) = l′ −l 2
′
f (x0 ) = l g (l) = l. ( )
lim g ◦ f (x) = l et l ̸= +∞.
lim f (x) = l, lim g (y) = +∞ mais x→x
x→x 0 y→l 0
lk
Preuve.
1 et 2. Soit (un ) une suite d’éléments de E, dont tous les termes sont différents de x0 à
partir d’un certain rang, convergeant vers x0 . Alors:
lim f (x) = l =⇒ f (un ) −→ l
x→x0
lim g (x) = h =⇒ g (un ) −→ h.
x→x0
ni
On en déduit que f (un ) + g (un ) −→ l + h et f (un ) g (un ) −→ lh et alors
(f + g) (un ) −→ l + h et (f g) (un ) −→ lh et par suite x→x
lim (f + g) (x) = l + h et
0
lim (f g) (x) = l.h.
x→x0
ra
|l|
3. On suppose que lim f (x) = l et l ∈ R∗ , alors: pour ε = 2
, il existe η > 0 :
x→x0
|l|
(∀x ∈ E) 0 <| x − x0 |< η =⇒| f (x) − l |< .
am
2
Donc pour tout x ∈ E \ {x0 } , on a:
|l|
0 <| x − x0 |< η =⇒| l | − <| l | − | f (x) − l |
2
|l|
=⇒ 0 <
2
El
<| l | − | l − f (x) |⩽|| l | − | l − f (x) ||
|l|
=⇒ 0 < <|| l | − | l − f (x) ||⩽| l − l + f (x) |
2
|l|
=⇒ 0 < <| f (x) | .
2
ek
Donc (∀x ∈ E \ {x0 }) 0 <| x − x0 |< η =⇒| f (x) |> |l|2 (∗) =⇒ f (x) ̸= 0. La fonction
1
x 7−→ f (x) est alors définie au voisinage de x0 sauf peut être en x0 .
1 1
Montrons que x→x lim = .
al
0 f (x) l
D’après ce qui précède, (∃η > 0) : (∀x ∈ E) 0 <| x − x0 |< η =⇒| f (x) |> |l|2 > 0.
2
Soit ε > 0, (∃α > 0) : (∀x ∈ E) 0 <| x − x0 |< α =⇒| f (x) − l |< ε |l|2 .
lkh
=⇒ − ⩽ε
f (x) l 2 | f (x) | | l |
1 1 | l |2 2 1
=⇒ − <ε
f (x) l 2 |l| |l|
Ab
!
1 2
car (∗) =⇒ <
| f (x) | |l|
1 1
=⇒ − < ε.
f (x) l
1 1
Donc x→x
lim = . □
0 f (x) l
66
ni
x→x0 f (x)
ra
0 f (x) l
Remarque 3.3.7 1. Les propriétés des opérations sur les limites en un réel x0 sont
vraies pour les limites à droites et à gauche en x0 .
am
2. Les propriétés des opérations sur les limites peuvent-être résumées dans le tableau
suivant:
𝐟 𝐠 𝐟+𝐠 𝐟. 𝐠 𝐟/𝐠 𝐟
Fonction 𝒇 (n∈ ℕ∗ )
𝒏
l l l
El l l l l si l 0 , F.I si l l 0
signe de l g si l 0 et
l0 l n l
signe de l si l 0 , F.I si l 0
Limite
l
Si f 0 au
signe de l si l 0 , 0
F.I si l 0
ek
voisinage de
al
Où F.I
Forme
a , a , a , ,
indéterminée(F.I)
l 0
a IR N’est pas définie
F.I
F.I
de
Ab
Propriétés 3.3.1 1. Si f est une fonction constante sur un intervalle ouvert I c-à-d:
(∀x ∈ I) f (x) = c où c ∈ R, alors (∀a ∈ I) lim f (x) = c.
x→a
2. Si f est une fonction polynômiale ou sin ou cos ou exp, alors:
(∀a ∈ R) x→a
lim f (x) = f (a) .
ni
(∀a ∈ Df ) x→a
lim f (x) = f (a) (Df = domaine de déf inition de f ) .
ra
sinx tanx 1 − cosx
4. lim = lim = lim x2
= 1.
x→0 x x→0 x x→0
2
5. Les propriétés précédentes sont vraies pour les limites à droites et à gauche en un
am
point.
6. Pour tous r ∈ ]0, +∞[ , n ∈ N∗ , on a:
lim xn = +∞ , si n est pair
r x→−∞
(a) lim x = +∞ et
x→+∞ lim xn = −∞ , si n est impair.
x→−∞
x→+∞
ex
9. lim ex = +∞, lim ex = 0, (∀r ∈ ]0, +∞[) lim r = +∞ et (∀n ∈ N) lim xn ex =
x→+∞ x→−∞ x→+∞ x x→−∞
0.
al
lnx
10. lim ln (x) = +∞, lim+ ln (x) = −∞, (∀r ∈ ]0, +∞[) lim = 0 et lim+ xr lnx =
x→+∞ x→0 x→+∞ xr x→0
0.
lkh
Preuve. En exercice . □
ni
Proposition 3.4.1 Soient E ⊂ R et f : E → R une fonction définie au voisinage d’un
réel x0 . Alors:
f est continue en x0 si, et seulement si, f est continue à gauche en x0 et f est continue
à droite en x0 .
ra
Preuve. Se déduit de la proposition 3.3.2. □
am
R, x0 ∈ E et f : E −→ R et g : E −→ R sont continues en x0 ; alors: f + g, f.g et
λ f (où λ ∈ R) sont continues en x0 ; et si de plus f (x0 ) ̸= 0, les fonctions f1 et fg sont
définies au voisinage de x0 et elles sont continues en x0 .
Preuve. Soit ε > 0, alors: (∃η > 0) : (∀y ∈ F ) | y−f (x0 ) |< η =⇒| g (y)−g (f (x0 )) |< ε
(car lim g (y) = f (x0 )) ; et pour ce η, il existe α > 0 : (∀x ∈ E) | x − x0 |< α =⇒|
y→f (x0 )
f (x) − f (x0 ) |< η.
al
(
g (x) = f (x) si x ̸= x0
g (x0 ) = l
ni
x0 ∈ E. Alors
Si f admet une limite l (l ∈ F ) en x0 et g est continue en l alors g ◦ f admet la limite
g (l) en x0 .
ra
Preuve. Il suffit d’appliquer la proposition précédente à g ◦ h, où h est le prolongement
par continuité de f en x0 . □
am
en l’infini.
]a, b[ .
2. f est continue sur l’intervalle [a, b[ (resp. sur [a, +∞[ ) signifie que f est continue
sur ]a, b[ (resp. sur ]a, +∞[ ) et est continue à droite en a.
al
3. f est continue sur l’intervalle ]a, b] (resp. sur ]−∞, b] ) signifie que f est continue
sur ]a, b[ (resp. sur ]−∞, b[ ) et est continue à gauche en b.
4. f est continue sur l’intervalle [a, b] signifie que f est continue sur ]a, b[ et est
lkh
Exemples 3.4.1 1. Les fonctions polynômiales, cos, sin et exp sont continues sur
de
R.
2. Les fonctions fractions rationnelles et tan sont continues sur leurs domaines de
définitions.
√
Ab
3. Pour tout n ∈ √ N∗ , la fonction x 7→ n x est continue sur [0, +∞[ , (on prend
(∀x ∈ [0, +∞[) 1 x = x).
4. Pour tout r ∈ ]0, +∞[ , la fonction x 7→ xr est continue sur ]0, +∞[ .
5. La fonction ln est continue sur ]0, +∞[ .
6. La fonction E : x 7→ E (x) est continue sur R \ Z; en particulier E est continue à
droite et non continue à gauche en tout point de Z.
70
ni
!
f (xm ) = m = inf f (x) = min f (x) .
x∈[a,b] x∈[a,b]
Preuve.
ra
1. • Montrons que f est majorée: Par l’absurde en supposant que f n’est pas majorée.
Donc: (∀n ∈ N) (∃xn ∈ [a, b]) tel que f (xn ) ⩾ n.
La suite (xn ) estbornée, d’après le théorème de Bolzano-Weierstrass, il existe une
am
sous-suite xφ(n) de (xn ) qui converge vers une limite x de [a, b] (car (∀n ∈ N) xφ(n) ∈
[a, b] =⇒ a ⩽x ⩽ b). Puisque f est continue sur [a, b] , f est continue en x et par
suite lim f xφ(n) = f (x) (∈ R).
n→+∞
D’autre part, (∀n ∈ N) f xφ(n) ⩾ φ (n) ⩾ n, d’où lim f xφ(n) = +∞ ce qui
n→+∞
est absurde.
rieure, on a :
x∈[a,b]
El
• Notons M = sup f (x) , d’après la propriété caractéristique de la borne supé-
1
(∀n ∈ N∗ ) (∃xn ∈ [a, b]) : M − < f (xn ) ⩽ M.
n
lek
Par le théorème de Bolzano-Weierstrass, il existe une sous-suite xφ(n) de (xn ) qui
converge vers une limite xM de [a, b] (car (∀n ∈ N) xφ(n) ∈ [a, b] =⇒ a ⩽xM ⩽b).
Puisque f est continue sur [a, b] , f est continue en xM et par suite lim f xφ(n) =
n→+∞
f (xM ) . Or
1 1
ha
(∀n ∈ N∗ ) M − ⩽M− < f xφ(n) ⩽ M
n φ (n)
1
et lim M− = M, alors lim f xφ(n) = M.
n→+∞ n n→+∞
Et l’unicité de la limite d’une suite convergente entraine: f (xM ) = M.
lk
M le sup de f ([a, b]) appartenant à f ([a, b]) , il s’agit donc d’un max .
2. Même démonstration pour f minorée et l’existence d’un xm ∈ [a, b] : m = f (xm ) .
de
ni
· Si f (b) = y, on prend c = b.
Nous supposons maintenant f (a) < y < f (b) .
Soit Ay = {x ∈ [a, b] / f (x) < y} ; Ay ̸= ∅, car a ∈ Ay , et Ay est majorée par b, il admet
ra
donc une borne supérieure c et c ∈ [a, b] (car Ay ⊂ [a, b]).
On a: c = sup (Ay ) , donc:
1
(∀n ∈ N∗ ) (∃xn ∈ Ay ) : c − < xn ⩽ c.
am
n
La suite (xn )n⩾1 est telle que:
(
∗ f (xn ) < y
(∀n ∈ N ) ,
c − n1 < xn ⩽ c
donc on a (
(∀n ∈ N∗ ) f (xn ) < y
El
xn −→ c
,
Pour tout x ∈ ]c, b] , x > c donc x ∈/ Ay (car c majore Ay ) et par suite f (x) ⩾ y. D’où par
passage à la limite à droite en c et vu la continuité de f au point c, f (c) ⩾ y.
On a donc y = f (c) .
lkh
• Si f (a) > f (b) , on considère la fonction −f , y étant compris entre f (a) et f (b)
donc −y est compris entre −f (a) et −f (b) avec −f (a) ⩽ −f (b) et −f est continue sur
I ; d’après le cas précédent (∃c ∈ [a, b]) : −y = −f (c) et donc y = f (c) . □
Preuve. Soit f une fonction continue sur un intervalle I et soient f (a) et f (b) appar-
tenant à f (I) et y compris entre f (a) et f (b) , d’après le théorème précédent (T V I) , il
existe c compris entre a et b tel que y = f (c) .
Or c est compris entre a et b, il appartient donc au segment d’extrémités a et b, lequel est
contenu dans I donc c ∈ I. (c ∈ I et y = f (c)) =⇒ y ∈ f (I) .
Donc f (I) est un intervalle. □
72
Corollaire 3.6.2 L’image d’un intervalle fermé borné [a, b] , où a et b sont deux réels tels
que a < b, par une fonction continue f est un intervalle fermé borné: f ([a, b]) = [m, M ] ,
où
m = inf f (x) = min f (x) et M = sup f (x) = max f (x) .
a⩽x⩽b a⩽x⩽b a⩽x⩽b a⩽x⩽b
ni
tels que f (xm ) = m et f (xM ) = M ; or y est compris entre f (xm ) et f (xM ) , le théorème
des des valeurs intermédiaires entraine l’existence d’un x compris entre xm et xM donc
entre a et b (car [a, b] est un intervalle) tel que y = f (x) . (x ∈ [a, b] et y = f (x)) =⇒
ra
y ∈ f ([a, b]) .
Donc [m, M ] ⊂ f ([a, b])
Donc f ([a, b]) = [m, M ] . □
am
Corollaire 3.6.3 1. (Théorème de Cauchy): Si f (a) .f (b) < 0, alors il existe
c ∈ ]a, b[ tel que f (c) = 0.
2. Une fonction continue sur un intervalle I ne peut pas changer de signes sans
s’annuler.
Preuve. El
1. f (a) f (b) < 0, alors f (a) et f (b) sont de signes contraires, l’un est strictement
négatif et l’autre est strictement positif donc 0 est compris entre f (a) et f (b) , par
le T V I il existe c ∈ [a, b] tel que f (c) = 0; puisque f (a) ̸= 0 et f (b) ̸= 0, alors
c ̸= a et c ̸= b et alors c ∈ ]a, b[ .
2. On suppose que f change de signes sur I, il existe donc α et β dans I (α < β) tels
ek
que f (α) .f (β) < 0; f étant continue sur [α, β] , il existe, d’après 1, c ∈ ]α, β[ tel
que f (c) = 0; donc f s’annule en c sur I. □
Remarques 3.6.1 1. Le théorème des valeurs intermédiaires, veut dire que pour tout
α compris entre f (a) et f (b) , l’équation f (x) = α admet au moins une solution
de
ni
ra
am
Preuve. Posons m = inf (f (I)) et M = sup (f (I)) . Alors:
• Si m et M sont réels: Soit y ∈ R tel que m < y < M, par définition de m et M, il existe
a ∈ I et b ∈ I tels que m ⩽ f (a) < y < f (b) ⩽ M ; il existe ensuite, par le T V I, un réel x
compris entre a et b, donc dans I, tel que y = f (x) d’où y ∈ f (I) . Donc ]m, M [ ⊂ f (I) .
On a évidement f (I) ⊂ [m, M ] ; donc ]m, M [ ⊂ f (I) ⊂ [m, M ] et f (I) est l’un des quatre
El
intervalles d’extrémités m et M : [m, M ] ou ]m, M ] ou [m, M [ ou ]m, M [ .
]−∞, M [ ⊂ f (I) .
On a évidement f (I) ⊂ ]−∞, M ] ; donc ]−∞, M [ ⊂ f (I) ⊂ ]−∞, M ] , et par suite
f (I) = ]−∞, M [ ou f (I) = ]−∞, M ] .
ha
Intervalle I L’intervalle f I
f est croissante sur I f est décroissante sur I
ni
a,b f a , f b f b, f a
a,b f a, lim f x
x b
lim f x, f a
x b
ra
a,b x a x a
am
a, f a , lim f x lim f x , f a
x x
, a lim f x , f a f a , lim f x
x El x
• Si f (a) < f (b) , montrons que f est strictement croissante sur I. On a pour x < y < z
dans I, f (x) < f (z) =⇒ f (x) < f (y) < f (z) . Car :
TV I
∗ f (y) < f (x) < f (z) =⇒ ∃c ∈ [y, z] : f (x) = f (c) =⇒ ∃c ∈ I : x ̸= c et f (x) = f (c)
absurde.
TV I
∗ f (x) < f (z) < f (y) =⇒ ∃c ∈ [x, y] : f (z) = f (c) =⇒ ∃c ∈ I : z ̸= c et f (z) = f (c)
75
absurde .
Soient maintenant x et y de I tels que a < x < y < b, alors f (a) < f (x) < f (b) et
par suite f (x) < f (y) < f (b) ce qui entraine f (a) < f (x) < f (y) < f (b) . Donc f est
strictement croissante sur I.
• Si f (a) > f (b) , alors −f (a) < −f (b) , donc −f qui est continue et injective est
strictement croissante sur I, donc f est strictement décroissante sur I. □
ni
continue. Alors:
f est injective sur I si, et seulement si, f est strictement monotone sur I.
ra
Preuve. ⇐=] Soient x ∈ I et y ∈ I tel que x ̸= y, alors:
f (x)−f (y)
x−y
> 0 si f est strictement croissante sur I
f (x)−f (y)
am
x−y
< 0 si f est strictement décroissante sur I
D’où f (x)−f
x−y
(y)
̸= 0, et alors f (x) − f (y) ̸= 0 donc f (x) ̸= f (y) et f est injective . En
fait cette implication ne fait pas intervenir la continuité .
=⇒] Soient a et b deux éléments fixés dans I tels que a < b; supposons que f (a) < f (b)
(par exemple) et montrons que f est strictement croissante sur I.
Tout d’abord et d’après la proposition précédente, f est strictement croissante sur [a, b] .
El
Soient x ∈ I et y ∈ I tel que x < y.
Considérons: i = inf (a, x) et s = sup (b, y) , alors i ⩽ a < b ⩽ s, d’où [a, b] ⊂ [i, s] ; et
comme f est strictement monotone sur [i, s] (selon la proposition 3.6.1) et strictement
croissante sur [a, b] alors f est croissante sur [i, s] et par suite f (x) < f (y) (car x et y
sont dans [i, s]) . □
lek
Remarque 3.6.2 On peut remplacer strictement monotone par injective (Théorème 3.6.2.).
Preuve. • f est surjective de I sur f (I) ; elle est aussi injective (Théorème 3.6.2.), c’est
lk
f −1 (y1 ) ⩾ f −1 (y2 ) , alors f (f −1 (y1 )) ⩾ f (f −1 (y2 )) car f est croissante sur I , d’où
y1 ⩾ y2 ce qui est absurde, donc f −1 (y1 ) < f −1 (y2 ) .
∗ f −1 est continue sur f (I) : Soit y0 ∈ f (I) ; montrons que f −1 est continue en y0 .
Soit ε > 0, il faut chercher η > 0 tel que:
1. x0 = inf (I) (= min (I)) , donc y0 = min (f (I)) ( car f est croissante)
; I est donc
l(I)
de la forme [x0 , ...) et f (I) = [y0 , ...) . Soit r = x0 + inf ε, 2 . On a:
( (
x0 < r ⩽ x0 + ε x0 < r ⩽ x0 + ε
l(I) =⇒
ni
x0 < r ⩽ x0 + 2 r ∈ I (car I est un intervalle)
l(I)
(car pour I borné, x0 + 2 ∈ I =⇒ r ∈ I (car I est un intervalle) et si I est non
borné , alors I = [x0 , +∞[ donc x0 < r entraine que r ∈ I) .
ra
Soit η = f (r) − y0 = f (r) − f (x0 ), d’où η > 0 car f est strictement croissante sur
I.
Soit y ∈ f (I) , alors y ⩾ y0 et on a:
am
0 <| y − y0 |< η =⇒ 0 < y − y0 < η
=⇒ y0 < y < y0 + η
=⇒ y0 < y < f (r) ,
2. x0 = sup (I) (= max (I)) , donc y0 = max (f (I)) (car f est croissante)
; I est donc
l(I)
de la forme (..., x0 ] et f (I) = (..., y0 ] . Soit s = x0 − inf ε, 2 . On a:
inf ε, l(I) ⩽ε −inf ε, l(I) ⩾ −ε
ha
2 2
=⇒
inf ε, l(I)
2
⩽ l(I)
2
−inf ε, l(I)
2
⩾ − l(I)
2
x0 − inf ε, l(I) ⩾ x0 − ε
(
2 x0 > s ⩾ x0 − ε
=⇒ =⇒
x0 > s ⩾ x0 − l(I)
l(I) l(I)
x0 − inf ε, ⩾ x0 −
lk
2 2 2
(
x0 > s ⩾ x0 − ε
=⇒
s ∈ I (car I est un intervalle)
(car pour I borné, x0 − l(I)
de
2
∈ I =⇒ s ∈ I (car I est un intervalle) et si I est non
borné, alors I = ]−∞, x0 ] donc s < x0 entraine que s ∈ I).
Soit η = y0 − f (s) = f (x0 ) − f (s), d’où η > 0 car f est strictement croissante sur
I.
Ab
ni
car | f −1 (y) − f −1 (y0 ) |=| f −1 (y) − x0 |= x0 − f −1 (y) .
3. inf (I)(< x0 < sup (I) ; il existe donc a et b de I tels que a < x0 < b.
ra
s = sup (a, x0 − ε)
Soient .
i = inf (b, x0 + ε)
On a: a ⩽ s < x0 < i ⩽ b, donc s ∈ I et i ∈ I (car I est un intervalle) et
f (s) < f (x0 ) < f (i) car f est strictement croissante sur I. (
am
η ⩽ y0 − f (s)
Soit η = inf (f (x0 ) − f (s) , f (i) − f (x0 )) , alors η > 0 et =⇒
η ⩽ f (i) − y0
(
f (s) ⩽ y0 − η
(∗)
y0 + η ⩽ f (i)
Soit y ∈ f (I) tel que 0 <| y − y0 |< η, alors:
et comme f −1 est strictement croissante sur f (I) alors s < f −1 (y) < i, d’où
x0 − ε ⩽ s < f −1 (y) < i ⩽ x0 + ε (d’après la définition de s et i) ou encore
ek
Remarques 3.6.2 1. Le théorème 3.6.2. peut s’énoncer ainsi: Si f est une fonction
al
numérique continue sur un intervalle I, alors f est une bijection de I dans l’inter-
valle f (I) si , et seulement si, f est strictement monotone sur l’intervalle I.
2. Si f continue et strictement monotone sur un intervalle I et de fonction réci-
lkh
d’équation y = x).
h i
− π2 , π2 continue et strictement croissante, notée arcsin , et on a :
h i
∀x
∈ − π2 , π2 (∀y ∈ [−1, 1]) arcsin (y) = x ⇔ sin (x) = y
h i
∀x ∈ − π2 , π2 arcsin (sin (x)) = x
(∀x ∈ [−1, 1]) sin (arcsin (x)) = x.
Théorème et Définition 3.7.2 L’application: x 7−→ cos (x) est continue et strictement
ni
décroissante de [0, π] sur [−1, 1] , elle admet donc une fonction réciproque de [−1, 1] sur
[0, π] continue et strictement décroissante, notée arccos et on a:
ra
(∀x ∈ [0, π]) (∀y ∈ [−1, 1]) arccos (y) = x ⇔ cos (x) = y
(∀x ∈ [0, π]) arccos (cos (x)) = x
(∀x ∈ [−1, 1]) cos (arccos (x)) = x.
am
Attention:
9π 9π
arcsin sin 4
̸= 4
et on a
9π π π
arcsin sin = arcsin sin =
4 4 4
13π 13π
arccos cos ̸= et on a
3 3
π
13π
= π3 .
arccos cos = arccos cos
3 El 3
x −1 0 1
Ab
arcsin′ (x) +
π
2
arcsin(x) 0
− π2
79
ni
ra
π
x −1 2 1
arcos′ (x) −
am
π
arcos(x) 0
0
El
ek
al
x −∞ 0 +∞
arctan′ (x) +
de
π
2
arctan(x) 0
− π2
Ab
80
ni
et th (x) = .
2 ch (x)
Les propriétés suivantes sont simples à vérifier
Propriétés 3.8.1 Pour tout (x, y) ∈ R2 ,
ra
1. ch (x) + sh (x) = ex et ch (x) − sh (x) = e−x .
2. ch2 (x) − sh2 (x) = 1.
3. ch (x + y) = ch (x) ch (y) + sh (x) sh (y) .
am
4. sh (x + y) = sh (x) ch (y) + ch (x) sh (y) .
5. ch (2x) = ch2 (x) + sh2 (x) = 2ch2 (x) − 1 = 2sh2 (x) + 1.
6. sh (2x) = 2sh (x) ch (x) .
th (x) + th (y)
7. th (x + y) = .
1 + th (x) th (y)
ex − e−x e2x − 1 1 − e−2x
8. th (x) = x
e + e−x
=
e2x + 1
=
El
1 + e−2x
.
9. ch est paire, sh et th sont impaires.
10. Les fonctions ch, sh et th sont dérivables sur R, et on a
′
sh (x) = ch (x)
′
ch (x) = sh (x)
ek
()
′
th (x) = ch21(x) = 1 − th2 (x) .
(Pour la preuve de cette propriété, voir le cours de 2eme Bac science ou le chapitre
suivant).
al
liques
x −∞ 0 +∞
Ab
sh′ (x) +
+∞
sh(x) 0
−∞
81
ni
x −∞ 0 +∞
ra
ch′ (x) − 0 +
+∞ +∞
am
ch(x)
1
El
ek
x −∞ 0 +∞
th′ (x) +
de
1
th(x) 0
Ab
−1
82
ni
∀ (x, y) ∈ R2 argsh (x) = y ⇔ x = sh (y) .
ra
Figure 3.7 – Fonction argsh
am
El
ek
(∀x ∈ [1, +∞[) ∀y ∈ R+ argch (x) = y ⇔ x = ch (y) .
lkh
√
Ab
Proposition 3.9.1 1. (∀x ∈ R) argsh (x) = ln x + 1 + x2 .
√
2. (∀x ∈ [1, +∞[) argch (x) = ln x + x2 − 1 .
3. (∀x ∈ ]−1, 1[) argth (x) = 12 ln 1+x
1−x
.
Preuve. En exercice. □
83
ni
ra
am
El
ek
al
ni
(∀ε > 0) (∃η > 0) : (∀ (x, y)) ∈ E 2 | x − y |< η =⇒| f (x) − f (y) |< ε.
Remarque 3.10.1 1. Si f est uniformément continue sur E, alors pour toutes suites
(xn ) et (yn ) d’éléments de E telles que xn − yn −→ 0, la suite (f (xn ) − f (yn ))
ra
tend vers 0.
2. Si f est uniformément continue sur E alors f est continue sur E; mais la réciproque
est fausse en général: La fonction x 7−→ x2 est continue sur R, mais n’est pas U.C
am
sur R.
Preuve.
1. Soient (xn ) et (yn ) deux suites d’éléments de E telles que xn − yn −→ 0; montrons
que f (xn ) − f (yn ) −→ 0.
Soit ε > 0, il existe η > 0 tel que (∀ (x, y) ∈ E 2 ) | x−y |< η =⇒| f (x)−f (y) |< ε.
El
Pour ce η, il existe n0 ∈ N tel que (∀n ∈ N) n ⩾ n0 =⇒| xn − yn |< η, d’où
1
n ∈ N on a: xn − yn = − n+1 et
2
!
1 2n 1
2
f (xn ) − f (yn ) = n − n + = n2 − n2 + +
n+1 n + 1 (n + 1)2
lk
2n 1
=− − .
n + 1 (n + 1)2
de
Preuve. Soit f une telle fonction ; supposons par l’absurde que f n’est pas uniformément
continue sur [a, b] , alors:
(∃ε > 0) : (∀η > 0) ∃ (x, y) ∈ [a, b]2 :| x − y |< η et | f (x) − f (y) |⩾ ε. Alors
85
1
(∃ε > 0) : (∀n ∈ N∗ ) ∃ (xn , yn ) ∈ [a, b]2 :| xn − yn |< et | f (xn ) − f (yn ) |⩾ ε.
n
La suite (xn )n⩾1 étant bornée, d’où selon le théorème de Bolzano-Weierstrass elle admet
une valeur d’adhérence x ∈ [a, b] , et alors il existe une sous-suite (xnk )k⩾1 de la suite
(xn )n⩾1 qui converge vers x. Et comme (∀k ∈ N∗ ) | xnk − ynk |< n1k ⩽ k1 et | f (xnk ) −
f (ynk ) |⩾ ε (∗) , alors xnk − ynk −→ 0 et (∀k ∈ N∗ ) ynk = xnk + (ynk − xnk ) , d’où (ynk )k⩾1
est aussi convergente vers x. La fonction f étant continue sur [a, b] , elle est donc continue
ni
en x, d’où, selon le théorème de la continuité séquentielle, les deux suites (f (xnk ))k⩾1
et (f (ynk ))k⩾1 convergent vers f (x) , d’où lim (f (xnk ) − f (ynk )) = 0 ce qui est en
k→+∞
contradiction avec (∗) . Donc f est uniformément continue sur [a, b] .
ra
3.10.3 Fonctions Lipschitziennes
Définition 3.10.2 Soit f : I −→ R une fonction numérique définie sur un intervalle
am
non vide I.
f est dite Lipschitzienne sur I, si et seulement si, il existe k ∈ [0, +∞[ tel que
(∀ (x, y) ∈ I 2 ) | f (x) − f (y) |⩽ k | x − y | .
Le nombre k s’appelle le rapport de f.
Théorème 3.10.1 Toute fonction numérique Lipschitzienne sur un intervalle y est uni-
lek
formément continue.
k
=⇒| f (x) − f (y) |< ε.
de
Alors
(∀ε > 0) (∃η > 0) : (∀ (x, y)) ∈ I 2 | x − y |< η =⇒| f (x) − f (y) |< ε.
ni
Fonctions dérivables
ra
4.1 Introduction
am
4.1.1 La notion de dérivée dans le programme scolaire Marocain
A l’encontre des trois concepts: nombres réels , suites numériques et fonctions numé-
riques, le concept de dérivabilité n’est introduit qu’a partir de la première année du lycée
aux programmes de l’école Marocaine ; ainsi:
El
— Première année du baccalauréat scientifique :
1. Tau des variations (semestre 1 ): On présente la notion du tau des varia-
tions pour étudier la monotonie d’une fonction numérique sur un intervalle inclus
dans son domaine de définition dans le premier semestre .
2. Dérivabilité des fonctions numériques (semestre 2): On présente, d’une
lek
façon mathématique, dans la filière Science mathématique, cette notion ; en
recommandant dans les instructions officielles, au professeurs, de l’utilisation de
l’approximation des fonctions dérivables en un point par des fonctions affines, pour
introduire ce concept.
Le nombre dérivé, s’il existe, s’interprète de plusieurs façons : numériquement, en
ha
Les opérations sur la dérivabilité, dérivabilité des fonctions de références: Les fonc-
tions polynomiales, fractions rationnelles, cos, sin et tan sont aussi intro-
duites.
de
87
88
une démonstration rigoureuse est aussi présentée (pour la filière science mathéma-
tique).
On introduit aussi un théorème sur la dérivabilité de la bijection réciproque qu’on
applique pour étudier et présenter la dérivée des nouvelles fonctions introduites
dans ce niveau à savoir la fonction racine nieme , puissance rationnelle, la fonction
arc-tangente et la fonction exponentielle.
Les théorèmes de Rolle , des accroissements finis et des deux inégalités des
accroissements finis sont introduits et démontrés dans la filière science ma-
ni
thématique ; et sont utilisés pour démontrer des résultats admis en 1ere année, en
particulier la caractérisation des variations d’une fonction sur un intervalle à partir
du signe de sa dérivée.
ra
Une étude simple des primitives est donnée, en mettant l’accent sur la classe des fonctions
continues, ainsi on présente, sans démonstration les deux théorèmes suivants:
am
∗ Toute fonction continue sur un intervalle admet une fonction primitive
sur cet intervalle .
∗ Toute fonction continue sur un intervalle I admet, pour chaque (x0 , y0 )
de I × R, une unique primitive F sur I vérifiant F (x0 ) = y0 .
La fonction logarithme népérien est introduite comme la primitive de la fonction x 7−→ x1 ,
sur l’intervalle ]0, +∞[ qui s’annule en 1.
El
L’intégrale est définie à partir des primitives, c’est-à-dire en fin de compte en se ramenant
au concept de dérivée ; on étudie aussi les équations différentielles linéaires sans second
membre de degré inférieure ou égale à deux à coefficients constants.
Comme souvent en histoire des mathématiques, l’approche pédagogique, que nous venons
de présenter et l’approche historique du concept de dérivée diffèrent fortement. Mais avant
d’insister sur les divergences, recherchons les points communs entre ces deux approches,
et examinons ce faisant en quoi l’histoire des mathématiques peut nous aider à réfléchir
lk
posséder le concept de fonction. C’est pourquoi nous lui donnons une telle importance,
dès la classe de seconde (voire dès le collège). Cependant, historiquement, cette notion a
émergé parallèlement, et non préalablement, au calcul différentiel, et sous des aspects va-
riés – courbes représentatives (au XV II e siècle, on disait « lignes ») – formules algébriques
Ab
– lois de mouvement (la variable est alors le temps). Le concept moderne de fonction est
plus abstrait et plus général, mais ces anciennes représentations ont abondamment prouvé
leur puissance et leur fécondité, même si elles n’allaient pas sans certaines naïvetés.
b. Deuxième point commun entre notre enseignement et l’évolution historique du concept
de dérivée : l’importance du point de vue cinématique. C’est grâce à lui qu’a pu se forger
une intuition du nombre dérivé, comme vitesse instantanée d’un mobile se déplaçant sur
un axe. Il est à l’origine de l’une des deux formalisations du calcul différentiel, celle d’Isaac
89
Newton qui, à partir d’une quantité x qui varie (la fluente) considère la variation de x (la
fluxion, notée x∗ ), façon de voir équivalente à notre opération de dérivation qui à partir
′
de f donne f .
ni
vale), et que ses successeurs déterminent diverses primitives, donc, par renversement de la
démarche, diverses vitesses de mouvements, ainsi que de nombreuses tangentes, en décom-
posant le mouvement suivant deux axes perpendiculaires : ce fut le travail, en particulier,
ra
de Torricelli, de Roberval, de Barrow, le maître de Newton. On voit donc que la cinéma-
tique est historiquement la source principale de la notion de dérivée.
am
c. L’histoire et l’enseignement se rejoignent également dans l’intérêt qu’ils portent aux
problèmes d’optimisation. « Kepler, en 1615, fait l’observation, que l’on trouve déjà chez
Nicole Oresme et qui n’avait pas échappé même aux astronomes babyloniens, que la va-
riation d’une fonction est particulièrement lente au voisinage d’un maximum ». Pierre de
Fermat, surtout, s’intéresse à ce type de problèmes, qu’il résout par une méthode d’ailleurs
plus algébrique qu’analytique, que nous interpréterions comme un cas particulier d’équa-
′
tion f (x0 ) = 0. Il applique sa méthode (« I’adégalisation ») aux déterminations de
El
tangente et à retrouver les lois de Descartes sur la réfraction, par une minimalisation de
la durée du trajet de la lumière (principe de Fermat). Wilhelm Leibniz accorde une grande
importance aux problèmes d’optimisation, jusqu’à prétendre que le monde où nous vivons
est « le meilleur des mondes possibles », affirmation qui suscite les railleries de Voltaire.
d. Quatrième coïncidence : au cours de l’histoire de l’analyse comme dans la plupart des
lek
exercices que nous proposons aux élèves, l’aspect global éclipse largement l’aspect local.
Ce point de vue global permet de développer tout le côté algorithmique du calcul des
dérivées, mais il néglige les difficultés qui peuvent se poser aux points « singuliers ». Ce
privilège du global par rapport au local, de la fonction dérivée par rapport au nombre
dérivé demande peut-être à être nuancé. Il reste que le calcul différentiel, celui de Leibniz
ha
ou de Newton, avec toute sa puissance et sa simplicité, est un des grands triomphes des
mathématiques.
2. Approche pédagogique et approche historique: Contrastes
a. Remarquons tout d’abord qu’historiquement l’idée d’intégrale précède le concept de
lk
de problèmes de type sommatoire (nous dirions aujourd’hui de type intégral), qui sont
apparus dès Archimède : quadratures (c’est-à-dire calculs d’aires), rectifications, détermi-
nations de centre de gravité. Il faut attendre Newton pour que la notion de dérivée soit
mise au premier plan, comme elle l’est dans notre enseignement.
Ab
b. Le concept de limite, qui est primordial dans notre enseignement, n’occupe pas cette
place centrale dans l’histoire des mathématiques. La plupart des mathématiciens, avant le
XIX e siècle, utilisaient plutôt le concept d’indivisible, ou d’infiniment petit, lequel n’était
pas compatible avec la rigueur logique de l’exposé, mais constitua une source d’inspiration
majeure pour les Analystes : Cavalieri, Pascal, Leibniz et ses disciples. C’est cette notion
d’infinitésimal qui sous-tend les différentielles de Leibniz, le fameux « dx », mais aussi
la notation « o » de Newton (qui, avec les notations de Leibniz, ne serait autre que o = dt).
90
Malgré le beau texte de d’Alembert « Sur les principes métaphysiques du calcul in-
finitésimal » (1768), qui rejette toute considération d’indivisible, exposant avec clarté le
concept de limite, et la façon dont s’en déduit celui de nombre dérivé, il faut attendre le
XIX e siècle pour que la limite soit mise au premier plan, et discréditées les idées infini-
tésimales. Force est donc de constater que l’analyse reposa pendant longtemps plus sur
l’intuition que sur la rigueur.
ni
c. L’analogie entre discret et continu, peu exploitée dans notre enseignement, contribua
en revanche de façon appréciable aux progrès historiques de l’analyse, et ce, même si cette
analogie était difficilement formalisable, plutôt de l’ordre de l’intuition. Elle est à la source
ra
de plusieurs découvertes de Blaise Pascal, et permit la naissance du calcul différentiel dans
les travaux de Leibniz. On retrouve trace de cette analogie dans les deux sens du mot «
somme » : somme discrète de nombres ou intégrale, et dans le parallèle entre différence
am
et différentielle.
Dans le domaine de la dérivée comme dans beaucoup d’autres, le progrès historique et
la progression didactique, s’ils se recoupent parfois, ne sauraient coïncider : l’histoire est
beaucoup plus complexe, emmêlée, touffue, que ne pourrait l’être aucun enseignement.
Mais l’enseignant peut trouver dans l’histoire des concepts une source de réflexion et
d’inspiration.
El
lek
ha
lk
de
Ab
91
ni
Définitions 4.2.1 Soient f : I → R une fonction et x0 ∈ I.
ra
1. Pour f définie au voisinage de x0 , f est dite dérivable en x0 signifie que la fonction:
f (x) − f (x0 )
x 7−→ f (x)−f
x−x0
(x0 )
admet une limite finie l en x0 dans ce cas l = lim =
x→x0 x − x0
f (x0 + h) − f (x0 )
lim s’appelle le nombre dérivé ou dérivée f en x0 et est noté
am
h→0
′
h
df
f (x0 ) ou dx (x0 ) .
′
2. La fonction cos est dérivable en tout réel x0 et cos (x0 ) = −sin (x0 ) .
√
lkh
3. La fonction f : x 7−→ x est dérivable en en tout point de ]0, +∞[ et non dérivable
′
à droite en 0 et on a (∀x0 ∈ ]0, +∞[) f (x0 ) = 2√1x0 .
de
x−x0
′
En faisant tendre x vers x0 , f (x)−f
x−x0
(x0 )
tend vers f (x0 ) , M tend vers M0 et la droite
Dx pivote autour du point M0 et tend vers la droite Tx0 qui coupe Gf en l’unique point
M0 , au voisinage de x0 , et s’appelle la tangente à Gf au point x0 . Tx0 a donc pour
′
coefficient directeur f (x0 ) et passe par le point M0 (x0 , f (x0 )) , elle a donc pour équation
′
y = f (x0 ) (x − x0 ) + f (x0 ) .
92
ni
ra
am
On a aussi pour f dérivable à gauche (resp. ( à droite) en x0 , l’équation de la demi-tangente
′
y = fg (x0 ) (x − x0 ) + f (x0 )
à gauche (resp. à droite) en x0 est (T1 ) : El x ⩽ x0
′
(
y = fd (x0 ) (x − x0 ) + f (x0 )
(resp. (T2 ) : ).
x ⩾ x0
Dans la figure suivante, T1 ̸= T2 et passent toutes les deux par le point M0 (x0 , f (x0 )) ,
′ ′
donc fd (x0 ) ̸= fg (x0 ) (M0 est un point anguleux) .
lek
ha
lk
de
Ab
f (x) − f (x0 ) ′
Preuve. =⇒] Supposons que f est dérivable en x0 , alors lim = f (x0 ) ou
!
x→x0 x − x0
f (x) − f (x0 ) ′
encore lim − f (x0 ) = 0; considérons la fonction ε définie sur I par:
x→x0 x − x0
′
( f (x)−f (x )
x−x0
0
− f (x0 ) si x ̸= x0
ε (x) =
0 si x = x0 .
ni
′
Alors, la fonction ε et le nombre réel l = f (x0 ) répondent aux conditions de la proposition.
ra
(∀x ∈ I) f (x) = f (x0 ) + l (x − x0 ) + (x − x0 ) ε (x) et lim ε (x) = 0.
x→x0
f (x) − f (x0 )
am
′
Alors x→x
lim lim (l + ε (x)) = l, donc f est dérivable en x0 et f (x0 ) = l.
= x→x
0 x − x0 0
′
f est dérivable en x0 et de dérivée f (x0 ) si, et seulement si, f est dérivable à droite et à
′ ′ ′
gauche en x0 et fd (x0 ) = fg (x0 ) = f (x0 ) .
′ f (x) − f (x0 )
Preuve. f est dérivable en x0 et de dérivée f (x0 ) si, et seulement si, x→x
lim =
lk
0 x − x0
′ f (x) − f (x0 ) ′ f (x) − f (x0 ) ′
f (x0 ) si, et seulement si, lim+ = f (x0 ) et lim− = f (x0 )
x→x0 x − x0 x→x0 x − x0
de
′ ′ ′
si, et seulement si, f est dérivable à droite et à gauche en x0 et fd (x0 ) = fg (x0 ) = f (x0 ) .
□
ni
Définitions 4.2.2 Soient E ⊂ R, a, b deux nombres réels tels que a < b et f : E −→ R
une fonction. Alors:
1. f est dérivable sur un intervalle ouvert I signifie que f est dérivable en tout point
de I.
ra
2. f est dérivable sur l’intervalle [a, b[ (resp. sur [a, +∞[ ) signifie que f est dérivable
sur ]a, b[ (resp. sur ]a, +∞[ ) et est dérivable à droite en a.
3. f est dérivable sur l’intervalle ]a, b] (resp. sur ]−∞, b] ) signifie que f est dérivable
am
sur ]a, b[ (resp. sur ]+∞, b[ ) et est dérivable à gauche en b.
4. f est dérivable sur l’intervalle [a, b] signifie que f est dérivable sur ]a, b[ et est
dérivable à droite en a et à gauche en b.
5. f est dite dérivable sur E (ou dérivable) signifie que f est dérivable en tout point
de E avec les considérations de 2, 3 et 4.
′
6. Si f est dérivable sur un ensemble E, l’application E → R, x 7→ f (x) s’appelle
El ′ ′ ′
la fonction dérivée de f sur E et est notée f , avec f (x0 ) = fd (x0 ) si x0 est une
′ ′
extrémité droite de E (resp. f (x0 ) = fg (x0 ) si x0 est une extrémité gauche de E).
Exemples 4.2.2 1. Toute fonction numérique f constante sur R est dérivable sur R
′
et f = θ (fonction nulle).
ek
′
(∀x ∈ R) (∀n ∈ N∗ ) (xn ) = nxn−1
n ′
π
définitions et ∀x ∈ R \ 2 + kπ / k ∈ Z tan (x) = 1 + tan2 (x) = cos12 (x) .
√ √ ′
4. Pour tout n ∈ N∗ , la fonction x 7→ n x est dérivable sur ]0, +∞[ et (∀x ∈ ]0, +∞[) ( n x) =
1
√ n−1 .
n( n x)
′
5. La fonction ln est dérivable sur ]0, +∞[ et (∀x ∈ ]0, +∞[) ln (x) = x1 .
de
1 g
2. f
et f
sont dérivables en x0 , si f (x0 ) ̸= 0 et
′ ′
1 −f (x0 )
f
(x0 ) = f 2 (x0 )
′ ′ ′
g g (x0 )f (x0 )−g(x0 )f (x0 )
f
(x0 ) = f 2 (x0 )
Preuve.
ni
1. Pour tout x ∈ I \ {x0 } , on a:
ra
la dérivabilité de f et g en x0 et les opérations sur les limites assurent la conclusion.
Pour tout x ∈ I \ {x0 } , on a:
am
(f g) (x) − (f g) (x0 ) f (x) g (x) − f (x0 ) g (x0 )
=
x − x0 x − x0
(f (x) − f (x0 )) g (x) + (g (x) − g (x0 )) f (x0 )
=
x − x0
f (x) − f (x0 ) g (x) − g (x0 )
= g (x) + f (x0 ) ,
x − x0 El x − x0
en faisant tendre x vers x0 , et vu la dérivabilité de f et g en x0 et la continuité de
g en x0 , on a le résultat . Pour le dernier résultat, il suffit de prendre g la fonction
constante de constante α dans la propriété précédente.
2. Pour tout x ∈ I \ {x0 } tel que f (x0 ) ̸= 0, on a: et
lek
f (x) f (x0 ) x − x0
(x0 ) = g (x0 )
f f
! !′
′1 1
= g (x0 ) (x0 ) + g (x0 ) (x0 )
f f
Ab
′ !
′ 1 f (x0 )
= g (x0 ) + g (x0 ) − 2
f (x0 ) f (x0 )
′ ′
g (x0 ) f (x0 ) − g (x0 ) f (x0 )
= .
f 2 (x0 )
Remarque 4.2.3 Les propriétés précédentes sont vraies pour la dérivabilité à droite et à
gauche en un point et la dérivabilité sur un ensemble.
96
ni
h−→0
′
= h f (x0 ) + ε (h)
′
= hu (h) avec lim u (h) = f (x0 ) .
ra
h−→0
am
g (y0 + k) − g (y0 ) = kv (k) avec lim v (k) = g (y0 ) = g (f (x0 )) .
k−→0
Or
lek
′
lim u (h) = f (x0 )
h−→0
et
′
lim v (hu (h)) = lim v (k) = g (f (x0 )) ,
h−→0 k−→0
ha
d’où
(g ◦ f ) (x0 + h) − (g ◦ f ) (x0 ) ′ ′
lim = lim u (h) v (hu (h)) = f (x0 ) g (f (x0 )) .
h−→0 h h−→0
lk
D’où le résultat. □
Autre méthode: Pour tout x ∈ I \ {x0 } , on a:
g◦f (x)−g◦f (x0 )
= g(f (x))−g(f (x0 ))
de
( g(y)−g(f (x ))
0
si y ̸= f (x0 )
y−f (x0 )
h (y) = ′ .
g (f (x0 )) si y = f (x0 )
h est bien continue en f (x0 ) , car g est dérivable en f (x0 ) ; et puisque f est dérivable en
x0 , elle en est continue, d’où h ◦ f est continue en x0 . Donc selon (∗) et vu la dérivabilité
de f en x0 , en faisant tendre x vers x0 dans (∗) on obtient le résultat.
97
Remarque 4.2.4 Le théorème précédent est vrai pour la dérivabilité à droite et à gauche
en un point et la dérivabilité sur un ensemble.
ni
Preuve. Soit y ∈ f (I) \ {y0 } , alors ∃!x ∈ I \ {x0 } tel que y = f (x) et on a:
ra
f −1 (y) − f −1 (y0 ) x − x0
=
y − y0 f (x) − f (x0 )
1
=
am
f (x) − f (x0 )
x − x0
D’où
f −1 (y) − f −1 (y0 ) 1
lim = lim car f −1 et f sont continues en y0 et x0 respectivemen
y−→y0 y − y0 x−→x0 f (x) − f (x0 )
= ′
1
f (x0 )
x − x0 El ′
car f est dérivable en x0 et f (x0 ) ̸= 0 .
′ 1 1
Donc f −1 est dérivable en y0 et (f −1 ) (y0 ) = = ′ −1 . □
lek
′
f (x0 ) f (f (y0 ))
f (x0 )
′ 1
(∀x ∈ ]−1, 1[) Arcsin (x) = √ .
1 − x2
′ 1
(∀x ∈ ]−1, 1[) Arccos (x) = − √ .
1 − x2
′ 1
3. L’application Arctan est dérivable sur R et on a: (∀x ∈ R) Arctan (x) = .
1 + x2
Preuve.
98
i h i h ′
1. La fonction sin est dérivable sur − π2 , π2 et ∀x ∈ − π2 , π2 sin (x) ̸= 0 car
′
sin (x) = cos (x)iet cos (x)
h > 0, donc sa fonction réciproque Arcsin est dérivable
π π
sur ]−1, 1[ = sin − 2 , 2 et on a:
π π
(∀x ∈ ]−1, 1[) ∃!y ∈ − , : sin (y) = x ⇔ y = Arcsin (x) .
2 2
ni
Et
′ ′
Arcsin (x) = Arcsin (sin (y))
1
=
ra
sin′ (y)
1
=
cos (y)
am
1
=q
1 − sin2 (y)
1
=q
1 − sin2 (Arcsin (x))
1
=√ .
1 − x2
El ′
2. La fonction cos est dérivable sur ]0, π[ et (∀x ∈ ]0, π[) cos (x) ̸= 0 car cos (x) =
′
−sin (x) et sin > 0, donc sa fonction réciproque Arccos est dérivable sur
i (x) h
π π
]−1, 1[ = cos − 2 , 2 et on a:
(∀x ∈ ]−1, 1[) (∃!y ∈ ]0, π[) : cos (y) = x ⇔ y = Arccos (x) .
ek
Et
′ ′ 1 −1
Arcos (x) = Arcos (cos (y)) = =
al
′
cos (y) sin (y)
−1 −1 1
=q =q = −√
1 − cos2 (y) 1 − cos2 (Arcos (x)) 1 − x2
lkh
i h i h ′
3. La fonction tan est dérivable sur − π2 , π2 et ∀x ∈ − π2 , π2 tan (x) ̸= 0 car
′ 2 2
tan (x) = 1 + tan (x)iet 1 + tan
h (x) > 0, donc sa fonction réciproque Arctan est
π π
dérivable sur R = tan − 2 , 2 et on a:
de
π π
(∀x ∈ R) ∃!y ∈ − , : tan (y) = x ⇔ y = Arctan (x) .
2 2
Et
Ab
′ ′ 1 1
Arctan (x) = Arctan (tan (y)) = ′ =
tan (y) 1 + tan2 (y)
1 1
= = .
1 + tan2 (Arctan (x)) 1 + x2
□
99
ni
3. L’application Argth est dérivable sur ]−1, 1[ et on a:
′ 1
(∀x ∈ ]−1, 1[) Argth (x) = .
1 − x2
ra
Preuve.
′ ′
1. La fonction sh est dérivable sur R et (∀x ∈ R) sh (x) ̸= 0 car sh (x) = ch (x) et ch (x) ⩾
1, donc sa fonction réciproque Argsh est dérivable sur R = sh (R) et on a:
am
(∀x ∈ R) (∃!y ∈ R) : sh (y) = x ⇔ y = Argsh (x) .
Et
′ ′
Argsh (x) = Argsh (sh (y))
1
= ′
sh (y)
=
1El
ch (y)
1
=q
1 + sh2 (y)
lek
1
=q
1 + sh2 (Argsh (x))
1
=√ .
1 + x2
ha
′ ′
2. La fonction ch est dérivable sur ]0, +∞[ et (∀x ∈ ]0, +∞[) ch (x) ̸= 0 car ch (x) =
sh (x) et sh (x) > 0, donc sa fonction réciproque Argch est dérivable sur ]1, +∞[ =
ch (]0, +∞[) et on a:
(∀x ∈ ]1, +∞[) (∃!y ∈ ]0, +∞[) : ch (y) = x ⇔ y = Argch (x) .
lk
Et
′ ′
Argch (x) = Argch (ch (y))
de
1
= ′
ch (y)
1
=
Ab
sh (y)
1
=q
1 + ch2 (y)
1
=q
1 + cos2 (Arcos (x))
1
=√ .
1 + x2
100
′ ′
3. La fonction th est dérivable sur R et (∀x ∈ R) th (x) ̸= 0 car th (x) = 1 −
th2 (x) et 1 − th2 (x) > 0 (−1 < th (x) < 1) , donc sa fonction réciproque Argth
est dérivable sur ]−1, 1[ = th (R) et on a:
Et
ni
′ ′ 1 1
Argth (x) = Argth (th (y)) = = ′
th (y) 1 − th2 (y)
1 1
= = .
ra
1 − th (Argth (x))
2 1 − x2
□
√
am
Proposition 4.2.6 1. (∀x ∈ R) Argsh (x) = ln x + 1 + x2 .
√
2. (∀x ∈ [1, +∞[) Argch (x) = ln x + x2 − 1 .
3. (∀x ∈ ]−1, 1[) Argth (x) = 21 ln 1+x
1−x
.
′ ′
Preuve. Dériver les fonctions dans la proposition et utiliser le fait que f = g sur un
intervalle I, entraine que f = g + Cte sur I. El □
lek
ha
lk
de
Ab
101
ni
∀ (x, y) ∈ I 2 (∀λ ∈ [0, 1]) f (λx + (1 − λ) y) ⩽ λf (x) + (1 − λ) f (y) .
ra
2. f est dite concave sur I si, et seulement si, −f est convexe sur I.
am
Proposition 4.3.1 Soit I un intervalle de R et soit f : I −→ R une application dérivable
sur I et Cf sa courbe. Alors:
1. f est convexe sur I si, et seulement si, Cf est au dessus de ses tangentes.
2. f est concave sur I si, et seulement si, Cf est au dessous de ses tangentes.
Exemples 4.3.1
El
1. Les applications suivantes sont convexes sur R car leurs courbes
f : R −→ R g : R −→ R
représentatives sont au dessus de leurs tangentes
x 7−→ x2 x 7−→ ex .
lek
2. L’application ln est concave sur l’intervalle ]0, +∞[ car sa courbe est dessous de
ses tangentes.
ni
ra
am
4.3.2 Convexité et épigraphe d’une fonction
El
Définition 4.3.2 Soit I un intervalle de R et soit f : I −→ R une application.
L’épigraphe de f est le sous-ensemble, noté Ef , du plan rapporté à un repère défini par:
Ef = {M (x, y) : (x, y) ∈ I × R et y ⩾ f (x)} .
ek
ni
i=1 i=1
ra
(Pour n = 2, c’est la définition de la convexité de f ).
Soit n ∈ N∗ , supposons que la la propriété est vraie pour n et montrons qu’elle est aussi
vraie pour n + 1.
Soient donc (x1 , x2 , ..., xn , xn+1 ) ∈ I n+1 et (λ1 , λ2 , ..., λn , λn+1 ) ∈ [0, 1]n+1 tels que:
am
n+1
X
λi = 1. Alors:
i=1
i. Si λ1 = λ2 = ... = λn = 0, l’inégalité est évidente.
n
X
ii. Si (λ1 , λ2 , ..., λn ) ̸= (0, 0, ...0) , soit µ = λi , alors µ = 1 − λn+1 et µ > 0. Soit
i=1
n
1X
x=
µ i=1
El
λi xi , alors: puisque (x1 , x2 , ..., xn ) ∈ I n et I est un intervalle alors x ∈ I
n
!
1X 1
λi = .µ = 1 , donc
µ i=1 µ
ek
n+1 n
! !
X X
f λi xi = f λi xi + λn+1 xn+1
i=1 i=1
= f (µx + (1 − µ) xn+1 )
al
⩽ µf (x) + (1 − µ) f (xn+1 )
n
!
λiX
⩽ µf xi + (1 − µ) f (xn+1 )
i=1 µ
lkh
n
X λi
⩽µ f (xi ) + λn+1 f (xn+1 )
i=1 µ
n
X
⩽ λi f (xi ) + λn+1 f (xn+1 )
i=1
de
n+1
X
⩽ λi f (xi ) .
i=1
1. On dit que f admet un maximum local ou relatif en x0 si, et seulement si, il existe
α > 0 tel que (∀x ∈ ]x0 − α, x0 + α[) f (x) ⩽ f (x0 ) .
2. On dit que f admet un minimum local ou relatif en x0 si, et seulement si, il existe
β > 0 tel que (∀x ∈ ]x0 − β, x0 + β[) f (x) ⩾ f (x0 ) .
3. On dit que f admet un extrémum local en x0 si, et seulement si, elle admet un
maximum local ou un minimum local en x0 .
ni
Remarque 4.4.1 Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b, f : ]a, b[ −→ R une fonction et
x0 ∈ ]a, b[ .
ra
Si (∀x ∈ ]a, b[) f (x) ⩽ f (x0 ) (resp. f (x) ⩾ f (x0 )), alors f admet un maximum local
(resp. un minimum local) en x0 .
Car pour α tel que 0 < α < min (x0 − a, b − x0 ) , on a ]x0 − α, x0 + α[ ⊂ ]a, b[, donc
(∀x ∈ ]x0 − α, x0 + α[) f (x) ⩽ f (x0 ) (resp. f (x) ⩾ f (x0 )).
am
Théorème 4.4.1 Soit f : R −→ R une fonction dérivable en un nombre réel x0 .
′
Si f admet un extrémum local en x0 , alors f (x0 ) = 0.
Preuve. • Supposons que f admet un minimum local en x0 ; alors il existe β > 0 tel
f (x) − f (x0 )
que (∀x ∈ ]x0 − β, x0 + β[) f (x) ⩾ f (x0 ) , d’où (∀x ∈ ]x0 , x0 + β[)
f (x) − f (x0 ) ′
El x − x0
⩾ 0, et
′
donc fg (x0 ) ⩾ 0.
′ ′ ′
Or f est dérivable en x0 d’où fd (x0 ) = fg (x0 ) = f (x0 ) et par suite
′ ′ ′
f (x0 ) ⩾ 0 et f (x0 ) ⩽ 0, donc f (x0 ) = 0.
al
en ce point, alors son graphe Cf admet une tangente parallèle à l’axe des abscisses
au point M0 (x0 , f (x0 )) .
de
Ab
′
2. La réciproque du théorème précédent est fausse ; on peut avoir f (x0 ) = 0 sans
que f admette un extrémum en x0 comme le montre l’exemple suivant:
′
f : R −→ R, x 7−→ x3 . On a: f (0) = 0 mais f n’admet pas d’extrémum en 0 car
(∀x > 0) f (x) > f (0) et (∀x < 0) f (x) < f (0) .
105
ni
ra
am
4.4.2 Théorème de Rolle El
Théorème 4.4.2 Soit (a, b) ∈ R2 tel que a < b et soit f : [a, b] −→ R une fonction.
Si
f est continue sur [a, b]
f est dérivable sur ]a, b[ ,
f (a) = f (b)
ek
alors
′
(∃c ∈ ]a, b[) : f (c) = 0.
al
Preuve. Puisque f est continue sur [a, b] , alors f ([a, b]) = [m, M ] où m = inf f (x)
a⩽x⩽b
lkh
′
1. Si m = M, alors f est constante sur [a, b] donc (∀x ∈ ]a, b[) f (x) = 0 et tout point
de ]a, b[ convient.
de
Supposons, par exemple, que f (a) ̸= m. Alors d’après le T.V.I. il existe c ∈ [a, b] tel
que m = f (c) de plus c ̸= a et c ̸= b et alors (∀x ∈ ]a, b[) f (x) ⩾ f (c) , d’où f admet un
Ab
minimum local en c, et comme f est dérivable sur ]a, b[ alors d’après le théorème précédent
′
f (c) = 0. □
ni
ra
2. Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b et f : [a, b] −→ R une fonction.
am
(a)
(
f est dérivable sur ]a, b[ ′
⇏ (∃c ∈ ]a, b[) : f (c) = 0
f (a) = f (b)
(
1 − x si x ∈ ]0, 1]
comme le montre l’exemple suivant: f (x) = .
0 si x = 0
El
ek
al
(b)
lkh
(
f est continue sur [a, b] ′
⇏ (∃c ∈ ]a, b[) : f (c) = 0
f (a) = f (b)
Théorème 4.4.3 Soit (a, b) ∈ R2 tel que a < b et soit f : [a, b] −→ R une fonction.
Si
(
f est continue sur [a, b]
,
f est dérivable sur ]a, b[
ni
alors
f (b) − f (a)
ra
′
(∃c ∈ ]a, b[) : = f (c)
b−a
ou encore
am
′
f (b) − f (a) = (b − a) f (c) .
f (b)−f (a)
Preuve. Considérons l’application: g : [a, b] −→ R, x 7−→ g (x) = f (x) − b−a
x.
Alors :
El
g est continue sur [a, b]
g est dérivable sur ]a, b[ .
g (a) = g (b) = bf (a)−af (b)
b−a
ek
′
Donc d’après le théorème de Rolle, il existe c ∈ ]a, b[ : g (c) = 0. Or
f (b) − f (a)
al
′ ′
(∀x ∈ ]a, b[) g (x) = f (x) − .
b−a
lkh
Donc
′ f (b) − f (a)
(∃c ∈ ]a, b[) : f (c) = .
b−a
de
□
Ab
ni
ra
am
Si (
El
Corollaire 4.4.1 Soient (a, b) ∈ R2 tel que a < b et f : [a, b] −→ R une fonction.
x−a
=⇒ 0 < < 1,
b−a
x−a x−a
et on a: x = a + (b − a) , d’où si on prend θ = , on a x = a + θ (b − a) , avec
de
b−a b−a
θ ∈ ]0, 1[ . □
Preuve.
1. Soient x1 et x2 de I tels que x1 ̸= x2 ; considérons a = min (x1 , x2 ) et b =
max (x1 , x2 ) , alors a ̸= b et f étant dérivable sur I donc vérifie les conditions
du théorème précédent sur l’intervalle [a, b] , et alors, il existe c ∈ ]a, b[ tel que
′
f (b) − f (a) = (b − a) f (c) , donc, il existe c compris strictement entre x1 et x2
′
tel que: f (x2 ) − f (x1 ) = (x2 − x1 ) f (c) .
2. Soient x ∈ I et h ∈ R∗ tels que x + h ∈ I, alors en prenant x1 = x et x2 = x + h
ni
dans 1, on a alors x2 − x1 = h et c est de la forme c = x + θh où 0 < θ < 1 et l’on
′
a f (x + h) − f (x) = hf (x + θh) .
Dans le cas particulier, il suffit de prendre x = 0. □
ra
Théorème 4.4.4 Soient I un intervalle non vide ouvert de R et f : I −→ R une fonction
dérivable sur I. Alors:
′
1. f est constante sur I ⇐⇒ (∀x ∈ I) f (x) = 0.
am
′
2. f est croissante sur I ⇐⇒ (∀x ∈ I) f (x) ⩾ 0.
′
3. (∀x ∈ I) f (x) > 0 =⇒ f est strictement croissante sur I; mais la réciproque est
fausse.
Preuve.
1. =⇒] Trivial .
⇐=] Soient x et y de I tels que x ̸= y; alors, d’après le corollaire 4.4.2, il existe c
El ′
compris strictement entre x et y tel que f (x) − f (y) = (x − y) f (c) , et comme
′
f (c) = 0, alors f (x) = f (y) . Ce qui montre que f est constante sur I.
2. Supposons que f est croissante sur I et soit x0 ∈ I; alors pour tout x ∈ I tel que
f (x) − f (x0 )
x ̸= x0 , on a: ⩾ 0 (voir le cours de 1ere science), on en déduit par
lek
x − x0
′
passage à la limite en x0 que f (x0 ) ⩾ 0.
⇐=] Soient x et y de I tels que x ̸= y; alors, d’après le corollaire 4.4.2, il existe c
f (x) − f (y) ′ ′
compris strictement entre x et y tel que = f (c) , et comme f (c) ⩾ 0,
x−y
ha
f (x) − f (y)
alors ⩾ . Ce qui montre que f est croissante sur I (voir le cours de
x−y
1ere science).
3. Même principe que 2.
lk
h : [a, b] −→ R
x 7−→ h (x) = (f (b) − f (a)) g (x) − (g (b) − g (a)) f (x) .
Alors :
h est continue sur [a, b]
h est dérivable sur ]a, b[ .
ni
h (a) = h (b) = f (b) g (a) − f (a) g (b) .
′
D’où d’après le théorème de Rolle, il existe c ∈ ]a, b[ : h (c) = 0. Donc
ra
′ ′
(∃c ∈ ]a, b[) : (f (b) − f (a)) g (c) = (g (b) − g (a)) f (c) .
am
′ ′
Remarque 4.4.2 Si de plus (∀x ∈ ]a, b[) g (x) ̸= 0, alors g (c) ̸= 0 et g (b) − g (a) ̸= 0
2
( en fait ∀ (x, y) ∈ [a, b] : x ̸= y g (x) − g (y) ̸= 0 ) et le résultat du théorème précédent
s’écrit: ′
f (b) − f (a) f (c)
(∃c ∈ ]a, b[) : = ′ .
g (b) − g (a) g (c)
′
f (x) − f (x0 ) f (cx )
= ′ .
g (x) − g (x0 ) g (cx )
D’autre part, pour tout ε > 0, il existe α > 0 :
lkh
′
f (t)
(∀t ∈ ]x0 − α, x0 + α[ \ {x0 }) ′ − l < ε.
g (t)
d’où ′
f (cx )
− l < ε,
g ′ (cx )
donc
Ab
f (x) − f (x0 )
(∀x ∈ ]x0 − α, x0 + α[ \ {x0 }) − l < ε,
g (x) − g (x0 )
c’est à dire que
f (x) − f (x0 )
lim = l.
x→x0 g (x) − g (x0 )
• Cas où l = +∞ ou l = +∞ (en exercice). □
111
√ √
1+x− 1−x
Exemple 4.4.1 Calculons lim
x→0 ln (1 + x) − ln (1 − x)
√ √
1+x− 1−x
La fonction x 7−→ est définie sur I\ {0} où I = ]−1, 1[ .
ln (1 + x) − ln (1 − x)
Considérons les applications f et g définies sur I par:
√ √
f (x) = 1 + x − 1 − x et g (x) = ln (1 + x) − ln (1 − x)
ni
!
′ 1 1 1
alors f et g sont dérivables sur I et f (0) = g (0) = 0 et (∀x ∈ I) f (x) = √ +√ ,
2 1+x 1−x
′ 2 ′
g (x) = et g (x) ̸= 0.
ra
1−x 2
On a:
am
!
1 1 1
′ √ +√
f (x) 2 1+x 1−x 1
lim ′ = lim 2 =
x→0 g (x) x→0 2
1 − x2
′
f (x) f (x) 1
d’où par la règle de l’hôpital lim = lim ′ = . □
x→0 g (x) x→0 g (x) 2
El
lek
ha
lk
de
Ab