Les Biens Du Commercant
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Spero MAHOULE : Droit commercial général (21-22)
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Spero MAHOULE : Droit commercial général (21-22)
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Spero MAHOULE : Droit commercial général (21-22)
a toute liberté dans la destination des lieux loués, mais il n’a ni droit
à renouvellement, ni droit à indemnisation à la fin du contrat.
A défaut de terme fixé ou d’écrit, le bail est réputé à durée indéterminée.
Le preneur du bail à usage professionnel bénéficie du droit au bail s’il a exploité
l’activité pendant plus de deux années conformément aux stipulations du bail.
Ce droit au bail permet au commerçant locataire d’un immeuble d’exiger
le renouvellement de son bail commercial ou à défaut d’obtenir une indemnité
d’éviction. Aucune stipulation du contrat ne peut faire échec au droit
au renouvellement.
Le locataire qui désire renouveler le contrat à durée déterminée, doit en faire
la demande par signification d’huissier de justice ou notification par tout moyen,
au plus tard trois mois avant l’échéance. Le bailleur doit faire parvenir son refus
au moins un mois avant l’échéance. Le silence est au tort de celui qui doit
donner sa réponse. L’article 124 (AUDCG) précise que le preneur est déchu
de son droit de renouvellement, et le bailleur est réputé avoir accepté le principe
du renouvellement de ce bail.
Pour le bail à durée indéterminée, la partie qui prend l’initiative de la rupture,
doit aviser l’autre six mois à l’avance.
Le bailleur peut cependant refuser le renouvellement et payer une indemnité
d’éviction, fixée à l’amiable ou sur décision judiciaire prenant en compte
le montant du chiffre d’affaires, les investissements réalisés par le preneur,
la situation géographique du local, et même de tous les autres préjudices subis
du fait de l’éviction.
Toutefois le bailleur peut refuser le renouvellement sans avoir à payer
d’indemnité d’éviction :
- s’il justifie d’un motif grave et légitime à l’encontre du preneur sortant.
Ce motif selon l’article 127 de l’AUDCG doit consister dans l’inexécution
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Le droit de repentir est accordé au bailleur qui, après avoir refusé de renouveler
le bail, revient sur sa décision. Le preneur peut refuser et exiger l’indemnité
d’éviction, s’il a déjà engagé des frais pour un autre local. Le droit de repentir est
exercé dans un délai de 15 jours après le refus de renouvellement.
Le propriétaire qui reprend son local avec ou sans paiement de l’indemnité
d’éviction exerce son droit de reprise ; cependant le droit de reprise est
difficilement applicable lorsque le locataire bénéficie du droit au bail.
D’où l’appréciation souveraine des juges pour décider de l’acceptation
du renouvellement ou de la fixation de l’indemnité d’éviction.
NB :
- Le bailleur est tenu de délivrer les locaux en bon état, et il est responsable
à ses frais, des grosses réparations ; il ne peut de son seul gré, ni apporter
des changements à l’état des locaux donnés à bail, ni en restreindre l’usage.
Il est responsable envers le preneur du trouble de jouissance survenu
de son fait ou du fait de ses ayants-droit ou préposés.
- Le preneur doit payer le loyer aux termes convenus, exploiter les locaux
en bon père de famille conformément aux destinations du local, et est tenu
des réparations d’entretien.
- Le bail ne prend pas fin par la vente des locaux, car l’acquéreur est substitué
dans les obligations du bailleur. De même le décès de l’une des parties
ne met pas fin au contrat ; en cas de décès du preneur, le bail se poursuit
selon l’article 111 de l’acte uniforme (DCG) avec les conjoints, ascendants
ou descendants en ligne directe du de cujus, qui en font la demande
par acte extrajudiciaire au bailleur.
- Le preneur peut céder son bail après signification au bailleur par acte
extrajudiciaire, précisant l’identité du cessionnaire, son adresse,
son numéro d’immatriculation au RCCM. A défaut de cette signification
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4.1.1.4. L’enseigne
Elle est le signe extérieur qui permet d’individualiser le fonds de commerce,
mais surtout de le localiser. Elle est destinée à attirer le regard des passants.
Elle peut être une reprise du nom commercial ou un emblème ou un logo.
Exemple du losange de la société Renault.
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directe peut être le fait d’un commerçant, même s’il est entreprenant, ou d’une
société commerciale. De même il peut être utilisé pour une garantir une créance
dans le cadre du nantissement ou peut être cédé dans une opération de cession
entre vifs.
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Le locataire est appelé gérant libre ou locataire gérant, qui ne se confond pas
avec le gérant succursaliste et le gérant salarié, qui travaillent pour le compte
d’une autre personne. Le gérant libre est un commerçant soumis
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Le délai peut être écourté sans être inférieur à un an par le juge, pour des raisons
légitimes que sont l’impossibilité d’exploitation du fonds personnellement ou
par l’intermédiaire d’un préposé.
Le contrat de location gérance doit être écrit et porté au RCCM. Une publicité
doit être faite dans les quinze jours sous forme d’extrait dans un journal
d’annonces légales. La condition de publicité n’est pas une condition
de validité, mais elle rend le bailleur solidairement responsable des dettes
de gestion jusqu’à six mois après la publicité. Ce délai de six mois après
la publicité n’est pas retenu par l’article 145 de l’acte uniforme (DCG),
qui dispose « jusqu’à la publication du contrat de location gérance,
le propriétaire du fonds est solidairement responsable ».
Le locataire gérant est tenu d’indiquer en tête de ses bons de commande,
et autres documents financiers son immatriculation et sa qualité de locataire -
gérant. Toute infraction à cette disposition est punie par la loi pénale nationale.
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a également pour effet de rendre les dettes exigibles pour le locataire qui
les a contractées au cours de sa gestion.
4.3.3. La cession du fonds de commerce
La cession du fonds de commerce est un acte onéreux par lequel le propriétaire
du fonds de commerce cède celui-ci à un cessionnaire. La cession du fonds
de commerce est un contrat qui obéit aux règles générales de la vente,
mais en plus elle a des règles propres, qui ont pour finalité la protection
de l’acquéreur, du cédant et des créanciers du cédant.
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4.3.3.1.2. La publicité
L’acte constatant la cession d’un fonds de commerce doit être déposé
par les parties, en une copie certifiée conforme au registre du commerce ;
ensuite les parties doivent procéder aux mentions modificatives au dit registre ;
enfin, dans un délai de quinze jours, l’acte de cession doit être publié
à la diligence de l’acquéreur sous forme d’avis, dans un journal habilité
à recevoir les annonces légales, et paraissant au lieu où le cédant est inscrit
au registre du commerce.
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La protection du cédant
Le cédant doit être protégé contre le non-paiement du prix par le cessionnaire ;
pour cela, la loi lui donne deux actions judiciaires, qui sont l’action résolutoire
et l’action conservatoire, et d’utiliser son privilège de vendeur.
a) – Action résolutoire
Le cédant qui n’a pas été payé peut demander la résolution du contrat,
qui lui permet de reprendre son fonds et de restituer les acomptes. C’est pour
cette raison que les acomptes sont versés auprès d’un séquestre
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dans les quinze (15) jours légaux. Cette action résolutoire ne peut se faire
que si le cédant avait auparavant inscrit son privilège et en avait fait publication.
b) – Action conservatoire
Il s’agit pour le cédant de demander au juge de prendre des mesures
qui empêcheraient le cessionnaire de faire sortir certains éléments
de son patrimoine, pour permettre au cédant de se faire payer.
c) – Le privilège du cédant
Après la cession, le cédant qui a inscrit son privilège de vendeur au registre
du commerce, a le droit d’être payé par préférence aux autres créanciers
du cessionnaire sur le prix de la revente du fonds de commerce.
Cette préférence porte sur les éléments corporels et incorporels du fonds.
Une loi du 17 mars 1909 a prévu que la préférence couvre d’abord
les marchandises, ensuite le matériel et outillage et enfin les éléments
incorporels.
La protection du cessionnaire
Le cessionnaire est le moins exposé à des risques lors de la cession du fonds
de commerce, car sa protection est garantie par les obligations légales attachées
au cédant. Mais il dispose d’une action rédhibitoire par laquelle, il peut
demander l’annulation de la cession pour vices ou pour atteinte aux mentions
obligatoires.
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a) – L’opposition
Tout créancier, qui désire faire opposition, doit adresser un acte extrajudiciaire
au séquestre, à l’acquéreur et au greffe du tribunal compétent, comportant
le montant et les causes de la créance, et contenir une élection de domicile.
Cette opposition a un effet conservatoire, jusqu’à ce que sur demande
du créancier, le juge ordonne au séquestre ou à l’acquéreur de lui verser
le prix. Le cédant peut obtenir la main levée de l’opposition, en saisissant
le juge pour contester l’opposition.
b) – La surenchère
Tout créancier (nanti, privilégié ou opposant) qui veut se protéger
contre une sous-évaluation du fonds par le cédant, peut demander la vente
du fonds aux enchères publiques au prix estimé réel. Cependant, si l’encan n’a
pas eu d’adjudicataire, le créancier (ou le groupe de créanciers) doit se porter
enchérisseur pour le prix initial, majoré du sixième de la valeur du fonds avec
l’OHADA, et le sixième de la valeur des éléments incorporels avec le droit
français, dans les vingt jours qui suivent l’insertion de la cession du fonds
dans le journal d’annonces légales.
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