CH 6 - Rentabilité Des Investissements-Allégé
CH 6 - Rentabilité Des Investissements-Allégé
CH 6 - Rentabilité Des Investissements-Allégé
1. Notion d’investissement
De toutes les décisions prises par une entreprise, l’investissement est certainement la plus
importante, car une entreprise investit non seulement pour renouveler son matériel de production mais
aussi pour augmenter sa capacité productive ou fabriquer de nouveaux produits. A cet égard, on
distingue trois (3) importantes perceptions de l’investissement.
A côté de cette définition restrictive, il existe une conception plus large qui intègre d’autres
formes d’investissements qui ne sont pas inscrites dans le bilan à savoir :
En plus de ces deux (2) conceptions, il existe également une perception financière qui définit
l’investissement comme la mise en œuvre par une entreprise des activités de production et de vente
dans le présent en vue de générer des ressources financières plus importante dans le futur.
L’investissement est donc une décision stratégique qui engage l’avenir de l’entreprise et un
choix inadéquat pourrait condamner sa survie. A ce titre, deux (2) arguments peuvent être évoqués :
l’investissement est un choix irréversible car les biens d’investissement, étant des biens
spécifiques, sont très souvent difficiles à céder,
l’investissement nécessite des fonds substantiels et des problèmes de trésorerie apparaîtront si
les ressources financières générées sont inférieures aux ressources financières engagées.
Pour maîtriser ce risque, des outils d’aide à la décision ont été élaborés en vue d’une
meilleure évaluation de la décision d’investissement. Cependant, avant de présenter ces outils, il
convient d’abord de définir les paramètres couramment utilisés dans l’évaluation d’un projet
d’investissement.
le capital investi
la durée de vie du projet
les cash flows
la valeur résiduelle.
Le capital investi est la dépense que doit supporter une entreprise pour réaliser un projet
d’investissement. Il comprend en plus du coût d’achat des équipements, l’augmentation du besoin de
financement qui découle de la réalisation du projet.
En cas de versement d’une caution dans un contrat de crédit-bail, ce montant sera également
intégré dans le capital investi.
Par cash flows d’un investissement, on désigne les flux nets de trésorerie strictement liés à
cet investissement.
On sait que :
La valeur résiduelle d’un investissement est le produit de cession que l’on peut encore tirer
d’un équipement même si sa valeur comptable est nulle.
Si au terme du projet, les stocks sont liquidés, les créances recouvrées et les dettes réglées, on
considère alors que le besoin en fonds de roulement (BFR initial et BFR complémentaire) est récupéré.
Il constitue le 5ème paramètre utilisé pour évaluer un projet d’investissement. Cependant, il est moins
utilisé que les 4 autres.
2
3. Méthodes d’évaluation d’un projet d’investissement
Quatre (4) méthodes d’évaluation sont généralement utilisées pour évaluer la rentabilité d’un
investissement à savoir l’évaluation par :
La valeur actuelle nette (VAN) mesure l’avantage absolu susceptible d’être retiré d’un projet
d’investissement, c’est-à-dire la différence entre les cash flows actualisés sur la durée de vie du projet
et les capitaux investis :
−i
VAN = - I + Σ CF i (1+t) , i = 1,….n.
Un projet d’investissement ne sera retenu que si sa VAN est strictement positive. Entre
plusieurs projets, c’est celui qui a la VAN la plus élevée qui sera retenue.
La méthode de la VAN consiste dans un premier temps à actualiser tous les cash flows, c’est-
à-dire à évaluer à leur valeur d’aujourd’hui tous les flux nets de trésorerie qui seront réalisés dans le
futur. Dans un second temps tous les cash flows actualisés seront additionnés et l’investissement qui
aura la VAN actualisée la plus élevée sera considérée comme la plus rentable.
Le taux d’actualisation utilisé est le taux de rentabilité minimum exigé par l’entreprise.
Théoriquement, ce taux représente le coût des capitaux utilisés par l’entreprise.
Exemple : Une entreprise a le choix entre deux machines A et B dont les caractéristiques
sont les suivantes (milliers FCFA) :
Machine A Machine B
Prix d’achat HT 1 200 1 500
Durée d’utilisation 3 3 ans
ans
Recettes supplémentaires (Produits) An 1 1 500
An 1 1 000 An 2 1 000
An 2 1 200 An 3 1 200
An 3 1 000
Dépenses supplémentaires (Charges) An 1 600
An 1 500 An 2 600
An 2 600 An 3 700
An 3 500
Taux d’actualisation retenu : 10%
3
Par souci de simplification, nous supposerons que les 2 machines sont achetées au début de
l’An 1 et que les recettes et les dépenses sont respectivement encaissées et décaissées à la clôture de
chaque année.
Machine A
Machine B
Même si l’achat de chacune des deux machines est rentable au taux d’actualisation de 10%,
la Machine A est plus rentable que la Machine B.
Toutefois, un choix d’investissement sur la base de la seule VAN n’est pas recommandé. Il
est indiqué de vérifier si ce choix résiste aux influences de la fiscalité, de l’inflation et de la période à
retenir.
b) Incidence de la fiscalité
Pour vérifier si fiscalité a une incidence sur le choix de la machine à acquérir, nous
supposerons que les machines A et B seront amorties linéairement sur 3 ans et que le taux de l’impôt
sur les sociétés sera de 50%.
4
Machine A
Libellés An 1 An 2 An 3
Produits 1 000 1 200 1 000
Charges -500 -600 -500
Amortissements -400 -400 -400
Bénéfice imposable 100 200 100
Impôt sur les 50 100 50
sociétés
Machine B
Libellés An 1 An 2 An 3
Produits 1 500 1 000 1 200
Charges -600 -600 -700
Amortissements -500 -500 -500
Bénéfice imposable 400 -100 0
Impôt sur les 200 - 0
sociétés - 50 -
Economie d’impôt
5
Coefficients d’actualisation à 10% 1 (1,10)−1 (1,10)−2 (1,10)−3
Cash flows actualisés -1 500 636 371 376
On remarque comment la fiscalité influence le résultat, l’écart entre les deux valeurs
actuelles nettes étant de 166 pour la machine A et de 141 pour la machine B.
c) Incidence de l’inflation
Supposons que les cash flows prévus seront de 1 000 000 FCFA par an pendant 3 ans.
L’investissement initial est de 1 500 000 FCFA, le taux d’actualisation 10% et le taux d’inflation est
également 10%.
1−(1,10)−3
= -1 500 + 1000 = -1 500 + 1000 x 2,486852
0,10
En comparant ces deux résultats, il ressort que l’inflation ne fausse pas les résultats de
la comparaison entre plusieurs investissements.
6
d) Influence de la période à retenir
Soit une machine acquise au début de l’exercice à 1 000 millions FCFA qui génère un cash
flow mensuel de 100 millions FCFA pendant 2 ans. Le taux d’actualisation est de 12%.
Période annuelle
Période mensuelle
= 1 124,3
96,3
1 124,3 – 1 028 = 96,3 soit ou 9,36%.
1028
De cette comparaison, il ressort que, plus la période retenue est longue, plus les résultats
obtenus par l’utilisation de la méthode de la VAN s’écartent de la réalité. La période à retenir doit
donc être la plus courte possible.
Généralement, on se réfère au coût du capital qui est considéré comme le << taux planché>>
ou seuil minimum au-dessous duquel le projet sera rejeté. Le taux d’actualisation est donc le coût de la
structure de financement qui permet à l’entreprise de financer son investissement.
Etant donné que les capitaux propres et l’endettement sont les deux (2) sources possibles de
financement d’un projet d’investissement, le coût des capitaux propres et le coût de l’endettement
servent de référence pour la détermination du taux d’actualisation.
7
Le coût des capitaux propres est le taux de rentabilité exigé par les actionnaires. Il est mesuré
par deux (2) méthodes :
la formule de Gordon
le Modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF).
Formule de Gordon :
La formule de Gordon s’appuie sur le principe selon lequel la valeur d’une action est égale
à la valeur actualisée, au taux de rentabilité exigé par les actionnaires, de l’ensemble des dividendes
espérées.
Soit :
−n
C 0 = D 1−(1+t ) + C n (1+ t)−n
t
Lorsque le nombre de périodes n tend vers l’infini, (1+t )−n tend vers 0, d’où :
D
C0 =
t
D
t=
C0
C 0 = D 1 (1+t)−1 + D 1 (1+t )−2 (1+g) +….+ D 1 (1+t )−n (1+ g)n−1 + C n (1+ t)−n ,
soit une progression géométrique de raison (1+g) (1+t)−1 et dont le premier terme est
−1
D1 (1+t ) . Donc :
n −n
(1+ g) (1+t ) −1
C 0 = D1 (1+t )−1 −1 + C n (1+ t )−n
( 1+ g ) ( 1+t ) −1
8
n −n
(1+ g) (1+t) −1
C 0 = D 1 (1+t)−1 −1 −1 + C n (1+ t)
−n
Quand n tend vers l’infini, (1+ g)n (1+t)−n tend vers 0 (à condition que g<t) ;
−n
C n (1+ t) aussi tend vers 0.
D’où :
−1 −D1 D1
C 0 = D1
( g−t )
= =
( g−t ) ( t−g )
C 0(t-g) = D 1
C 0 t - C 0g = D 1
C 0t = D1 +C 0g
D1
t =
C0
+ g Formule de Gordon
Exemple : Le cours d’une action est 328 000 FCFA. Calculons le coût des capitaux propres si :
D 26 240
a) t = = = 8%
C0 328 000
D1 19680
b) t = + g = 328 000 + 0,04 = 0,06 + 0,04 = 10%.
C0
les investisseurs sont sur un marché de capitaux parfait c’est-à-dire sur lequel il n’y a ni
impôt, ni frais de transaction ;
il existe un taux de rentabilité certain pour les actifs non risqués.
On admet donc que le taux de rentabilité espéré d’un titre est uniquement fonction du taux
d’intérêt (sans risque) et d’une prime de risque, alors que pour l’investisseur la rentabilité espérée d’un
titre est fonction du risque, car plus le risque est important plus la rentabilité exigée sera élevée.
9
Ainsi, en prenant en compte la volatilité ou la sensibilité de la rentabilité d’un titre par rapport
aux fluctuations de la rentabilité du marché, on aura :
E( R x ¿ = R F + β[ E( R M )−R F ] , avec
E( R x ¿ = R F + β[ E( R M )−R F ]
b) Coût de l’endettement
Le coût de l’endettement est le taux pour lequel il y a équivalence entre le capital mis à la
disposition de l’entreprise et l’ensemble des montants réellement décaissés en contrepartie. Au regard
des différentes catégories d’endettement possibles d’une entreprise, on distingue ;
le coût de l’emprunt,
le coût de l’emprunt obligataire,
le coût du crédit-bail.
Coût de l’emprunt :
Exemple :
Soit un emprunt de 500 000 FCFA contracté pour une durée de 5 ans au taux de 10%.
10
5 100 000 10 000 100 000 110 000
i 0,1
a = K0 −n = 500 000 # 132 000 (arrondi au millier de franc supérieur)
1−( 1+i ) 1−( 1,1 )−5
Quel que soit le mode de remboursement de l’emprunt, pour calculer le coût des capitaux
empruntés, il faut prendre en compte :
Avec :
i = 1,….n,
T= taux d’imposition
Exemple n° 1 :
Soit un emprunt d’un montant 1 000 000 000 FCFA sur 10 ans, avec un taux d’intérêt de 6%
et remboursable in fine. Le taux d’imposition est de 33,33%.
FF i (1−T ) Rbi
K0 = Σ i + i , i = 1,…n
(1+t ) (1+t)
11
60 000 000(1−0,3333) 1000 000 000
1 000 000 000 = Σ
(1+t)
i +
(1+t )
10 , i = 1,…10
t = 4%
Exemple n° 2 :
Soit un emprunt d’un montant 1 000 000 FCFA au taux d’intérêt de 12% et remboursable sur
4 ans (amortissements constants). Impôt sur les bénéfices : 33 1/3 %.
Economie
Décaisse-
Amortisse- d’impôts
Années Capital dû Intérêts Annuités ments réels
ments sur
intérêts
1 1 000 000 120 000 250 000 370 000 40 000 330 000
2 750 000 90 000 250 000 340 000 30 000 310 000
3 500 000 60 000 250 000 310 000 20 000 290 000
4 250 000 30 000 250 000 280 000 10 000 270 000
1 000 000 = 330 000(1+t ¿ ¿−1 + 310 000(1+t ¿ ¿−2 + 290 000(1+t ¿ ¿−3 + 270 000(1+t ¿ ¿−4
2
t = 8% = soit le taux d’intérêt nominal corrigé de l’imposition c’est-à-dire 12% x = 8%.
3
Coût de l’emprunt obligataire :
Désignons par :
c : le coupon,
Si l’obligation est remboursable in fine, comme c’est généralement le cas, le taux actuariel
est le taux pour lequel :
1−(1+t )
−n
VR
C=c +
t ( 1+ t )n
Exemple :
t = 5,5%
Coût du crédit-bail :
12
Dans le contexte du crédit-bail :
Li ( 1−T ) + Ai .T
M0 = Σ i , i = 1,…n.
(1+t)
Exemple:
Une machine, amortissable sur le plan comptable en linéaire sur 5 ans, est financée par un
crédit-bail de 270 000 000 FCFA avec les modalités suivantes :
t = 9,2%
Le coût moyen pondéré du capital s’obtient en pondérant le coût des différentes sources de
financement par leur contribution respective à la structure de financement. Ainsi, le coût moyen
pondéré du capital (CMP) est égal à :
CP D
CMP = Rc + Rd (1-T)
CP+ D CP+ D
Où
13
CP et D sont respectivement les valeurs du marché des capitaux propres et des dettes ;
Rc est le coût des fonds propres qui dépend du risque d’exploitation que court l’entreprise et
sa structure financière ;
Rd est le coût de la dette avant impôts.
Il convient de préciser que le recours au CMP n’est pertinent que si le projet d’investissement
en question présente le même risque économique moyen que l’ensemble des projets de l’entreprise. A
l’opposé, si la structure de financement d’un projet diffère sensiblement de celle de l’entreprise, il faut
déterminer un taux d’actualisation spécifique au projet (coût d’opportunité du capital du capital).
Egalement, on ne peut en aucun cas utiliser les coûts historiques pour estimer les différentes
sources de financement mais plutôt le coût normal des dettes sur le marché financier au moment de la
décision d’investissement. De même, le coût des fonds propres doit être estimé en fonction des
attentes actuelles du marché financier.
Enfin, la formule du CMP peut laisser supposer que l’on peut fortement minorer le coût du
capital en s’endettant, alors que tout endettement est accompagné d’un risque financier et d’un risque
de faillite. Le recours à l’endettement doit être sous-tendu par une estimation de son incidence sur le
coût des fonds propres.
Le taux rentabilité interne (TRI) d’un investissement est le taux d’actualisation pour lequel il
y a équivalence entre le capital investi et les cash flows générés par ce projet, soit :
−i
I = Σ CF i (1+t ) , i = 1,….n.
−i
Comme VAN = - I + ΣCF i (1+t) , le TRI est le taux d’actualisation pour lequel la VAN de
l’investissement est nulle, c’est dire le taux auquel les recettes et les dépenses s’équilibrent. A cet
égard, le TRI est considéré comme le taux d’intérêt maximum qu’une entreprise accepterait pour
financer un investissement par emprunt.
Le TRI est aussi appelé << taux de rejet>>, car tout projet, dont le TRI est inférieur au taux
minimum exigé par l’entreprise sera rejeté.
Enfin, entre plusieurs projets acceptables, c’est celui qui possède le TRI le plus élevé qui
sera retenu.
Exemple n°1 : Une machine a été achetée à 327 400 000 FCFA au début de l’année n. Cette
machine génère des cash flows annuels de 100 000 000 FCFA par an pendant 5 ans. Ces cash flows
sont encaissés à la clôture de chacun des exercices. Déterminer le TRI de cet investissement.
−5
1−(1+i)
327 400 = 100 0000
i
14
−5
1−(1+i) 327 400
= = 3,274 == i= 16%.
i 100 0000
Exemple n°2 : Une machine a été achetée à 50 000 000 FCFA au début de l’année n, les
cash flows prévisionnels à la clôture des années n, n+1, n+2 sont respectivement de 30 000 000,
20 000 000 et 20 000 0000 FCFA. Déterminer le TRI de cet investissement.
Ensuite, on calcule des écarts entre le montant de l’investissement et les sommes des cash
flows actualisés qui se rapprochent le plus de ce montant, soit :
Enfin, le TRI sera déterminé à partir de 4 méthodes qui aboutissent au même résultat :
= 20,64%
50 000−49741 259
2°) TRI = 21% - (21% – 20%) = 21% - 1% = 21% - 0,359%
50 462−49741 721
= 20,64%
462−0 462
3°) TRI = 20% + (21% – 20%) = 20% + (21% – 20%)
462−(−259) 721
0−(−259) 259
4°) TRI = 21% - (21 – 20%) = 21% - (21% – 20%)
462−(−259) 721
15
3.2.3. Limites du mode de calcul du TRI
Exemple n°1 :
t = 20% ou t = 500%.
Exemple n°2 :
Le délai de récupération du capital investi est le délai nécessaire pour récupérer les fonds
investis c’est-à-dire le délai au bout duquel le montant cumulé des cash flows actualisés est égal au
montant de l’investissement.
400
Délai de récupération : 1 an + (12mois x ¿ = 1 an + 8 mois soit 20 mois.
600
La méthode du délai de récupération avantage les investissements dont les cash flows sont
les plus élevés.
455
Délai de récupération : 1 an + (12mois x ¿ = 1 an + 10 mois soit 22 mois.
545
16
Contrairement à la VAN qui mesure l’avantage absolu susceptible d’être retiré d’un projet
d’investissement, l’indice de profitabilité mesure l’avantage relatif.
Machine A
818+330+376 1524
Indice Machine B : = = 1,016.
1 500 1500
17
Comme toute entreprise poursuit généralement un objectif de rentabilité, le critère le plus
approprié est le taux de rentabilité interne, auquel d’autres méthodes d’évaluation seront associées
suivant le projet.
Méthodes Spécificités
VAN mesure l’avantage absolu d’un projet
ne permet pas de comparer des projets avec des capitaux investis différents
TRI mesure la rentabilité globale d’un projet
DR prend en charge le risque d’un projet
favorise le risque au détriment de la rentabilité
IP mesure l’avantage relatif d’un projet
mieux adapté aux projets avec des capitaux investis différents
Même si les méthodes d’évaluation ont chacune leurs propres spécificités, cependant elles
peuvent aboutir parfois à des résultats antagonistes.
Exemple :
Libellés I CF 1 CF 2 CF 3 CF 4 CF 5
Projet A 10 45 45 45 45 45
0
Projet B 10 10 20 50 70 100
0
Le calcul de la VAN avec divers taux, nous donne les résultats suivants :
VAN(A) = 70,5
Toutefois :
TRI(B) = 27,6%.
18
pour t ∈ ¿ , VAN(B) > VAN(A) alors que TRI(B) < TRI(A)
pour t ∈ ¿ , VAN(B) ≤ VAN(A) alors que TRI(B) > TRI(A).
avant ce point F, il y a une discordance entre les méthodes d’évaluation de la VAN et du TRI
à ce point F, il y a une concordance entre ces deux méthodes.
la répartition des cash flows sur la durée de vie des projets est très différente ;
les projets ont des durées de vie inégales.
Dans ce second cas, on a tendance à prolonger ou à réduire une durée de vie pour trouver une
coïncidence entre les délais.
Par exemple si un projet a une durée de vie de 3 ans et l’autre une durée de vie de 5 ans, on
renouvelle 5 fois le premier et 3 fois le second pour les comparer sur une durée de vie de 15 ans.
On peut aussi réduire la durée de vie du second à 3 ans mais en prenant en compte la valeur
résiduelle de l’équipement objet de l’investissement.
Il convient de souligner que cette méthode pourrait poser des problèmes d’application. En
effet, comment comparer par exemple trois (3) projets avec des durées de vie respectives de 3,5 et 7
puisque la période de simulation serait de 140 ans.
Pour lever ce handicap, on privilégie des critères globaux intégrant le taux d’actualisation et
le taux de capitalisation.
Les méthodes jusqu’ici présentées reposent toutes sur le taux d’actualisation et supposent que
l’entreprise se procure des ressources de financement au coût du capital et les prête à ses projets
d’investissement au même taux. Elles ignorent donc la possibilité d’un différentiel entre ces deux (2)
taux.
En effet, lorsqu’il existe une discordance entre les résultats des méthodes d’évaluation, il est
recommandé de recourir à des critères globaux ou intégrés qui préconisent, dans l’évaluation d’un
projet, la prise en compte du taux de capitalisation en plus du taux d’actualisation.
19
La VAN globale (VANG) ou VAN intégrée (VANI) est la différence entre la valeur actuelle
de la valeur acquise des cash flows et le montant des investissements. Elle mesure l’avantage absolu
que procure l’investissement initial et le réinvestissement des cash flows.
VANI = A(1+t)−n – I.
Exemple :
VANI = 165,62 (1,1)−4 - 100 = 13,12 == Valeur actuelle de la valeur acquise.
Le TRI global ou TRI intégré (TRIG) est le taux auquel il y a en fin de période équivalence
entre la valeur acquise des cash flows et la valeur acquise de l’investissement.
A = I(1+t)n .
A
(1+t )n = = I = A(1+t)−n.
I
Exemple :
L’IP global (IPG) ou IP intégré (IPI) est la valeur actuelle de la valeur acquise des cash
flows divisé par le capital investi soit :
−n
A (1+t )
IPI =
I
20
Exemple :
En reprenant les données de l’exemple précédent, nous aurons :
−4
165,62(1,1)
IPI = = 1,13.
100
La VAN ajustée (VANA) est une VAN qui prend en compte les financements à taux
d’intérêts bonifiés que les pouvoirs publics pourraient accorder à une entreprise dans le cadre de la
réalisation d’un projet de mission de service public.
CF t
VAN projet = Σ
(1+k c )
t - I 0, t = 1,…n
En désignant par :
R t +C t (1−T )
VAN emprunt = E0 - Σ , t = 1,…n
(1+k d )t
Donc:
CF t R t +C t (1−T )
VANA = Σ
(1+k c )
t - I0 + E0 - Σ
(1+k d )
t , t = 1,…n.
Généralement dans l’appréciation d’un projet, les évaluations de cash flows sont effectuées
sous trois hypothèses à savoir :
Si un projet est rentable sous une hypothèse pessimiste, le risque y associé devient faible. Il
sera accepté sans difficulté majeure. Dans le cas contraire, la décision finale dépend du degré
d’aversion du promoteur vis-à-vis du risque.
21
En tout état de cause, on peut affiner l’évaluation d’un projet en recourant aux probabilités.
Ainsi chaque hypothèse peut être probabilisée en calculant l’espérance mathématique de la VAN et la
variance (ou l’écart-type de la VAN du projet). Si l’espérance mathématique représente une mesure de
la rentabilité, la variance (ou l’écart-type) permet d’apprécier le risque.
Nous savons que dans l’hypothèse où les variables sont indépendantes, l’espérance
mathématique de la VAN est égale à la VAN des espérances mathématiques des cash flows.
et
Donc:
σ (VAN) = √ VAR(VAN )
Plus la variance (ou écart-type de la VAN) est élevée, plus le risque du projet pris isolément
est grand.
Exemple :
Année 1 Année 2
Espérance Cash flows Espérance Cash flows
mathématique mathématique
0,2 16 0,3 13
0,6 20 0,4 15
0,2 24 0,3 17
D’où :
22
E(VAN) = - 25 + 20(1,1)−1 + 15(1,1)−2 = 5,5.
Ce projet sera retenu car l’espérance mathématique de la VAN est positive. Entre plusieurs
projets, sera retenu celui qui a l’espérance mathématique la plus élevée.
Finalement, entre plusieurs projets, on est amené à comparer les différentes espérances
mathématiques en tenant compte du risque lié à ces projets
2 2 2 2
σ (CF1) = 0,2 (16−20) + 0,6 (20−20) + 0,2 (24−20) = 6,4
2 2 2
σ 2(CF2) = 0,3 (13−15) + 0,4 (15−15) + 0,2 (17−15) = 2,4
D’où :
Donc :
σ (VAN) =
√ 6,4 2,4
2
+ 4 = 2,6
1,1 1,1
Il est parfois impossible pour un investisseur d’attribuer des probabilités objectives aux
différentes issues d’un projet. Dans ce cas de figure, il ne peut recourir qu’à des critères subjectifs.
A cet égard, il pourra s’appuyer sur son expérience et sur son intuition pour attribuer une
probabilité subjective aux différentes situations et à leurs conséquences, notamment la réaction des
entreprises concurrentes. Ainsi, sa décision finale dépendra ensuite de son attitude face au risque.
Un tel contexte de décision, qui prend en compte le risque et les réactions des autres acteurs,
est particulièrement développé par la Théorie des jeux.
Exemple :
Soit une entreprise qui assure à elle seule 20% de la production du marché, le reste étant
fourni par des concurrents de taille équivalente.
23
En fonction de la réaction de la concurrence, qui peut être forte, moyenne ou faible, les
dirigeants établissent la matrice suivante de résultats éventuels (R) pour la VAN :
Suivant l’attitude des dirigeants de cette entreprise face au risque, plusieurs critères d’aide à
la décision sont développés par la Théorie des jeux.
Le Critère du MAXIMIN est un critère de prudence qui tente de minimiser les pertes
éventuelles en privilégiant le résultat minimum le plus élevé.
Critère du MAXIMAX
Critère du MINIMAX
Critère de Laplace
Selon ce critère, la meilleure décision est celle dont la moyenne arithmétique des résultats
découlant des 3 stratégies est la plus élevée.
−800+700+1 500
S1 : = 466,66
3
−200+500+1 300
S2 : = 533,33
3
−100+500+1 100
S3 : = 5000.
3
Critère de Savage
24
Résultats Résultats Résultats
les moins moyens les plus Regret
Stratégies
élevés (R2) élevés maximum
(R1) (R3)
S1 -100 – (-800) = 700 – (700) 1 500 – (1 500) =
700 = 0 700
0
S2 -100 – (-200) = 700 – (500) 1 500 – (1 300) =
100 = 200 200
200
S3 -100 – (-100) 700 – (500) 1 500 – (1 100) =
=0 = 400 400
200
En conclusion, il convient de souligner que ces critères, étant basés sur des appréciations
subjectives, conduisent forcément à des choix différents.
25