Cours Macro S2 2022-2023

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Macroéconomie

Pr. SATTAR Hicham

Année universitaire : 2022-2023


Plan du cours :

Chapitre introductif
1. L’objectif du cours
2. Définition de la Macroéconomie
3. La différence entre la Macroéconomie et la Microéconomie
4. La méthodologie de la Macroéconomie

Chapitre I : Les agents économiques et le circuit économique


1. Les agents économiques
2. Le circuit économique

Chapitre II : Les agrégats de la macroéconomie


1. PIB : Le produit intérieur brut
2. L’inflation
3. Le chômage

Chapitre III : L’équilibre macroéconomique


1. L’équilibre dans le marché des biens et services : le modèle IS
2. L’équilibre dans le marché monétaire : le modèle LM
3. L’équilibre générale : le modèle IS-LM

Références bibliographiques :
 Gregory N. Mankwin., 2016, Macroéconomie, De Boeck Supérieur.
 Krugman P. & R. Wells., 2009, Macroéconomie, De Boeck, Bruxelles.
 Blanchard O. et D. Cohen., 2010, Macroéconomie, Pearson Education, France, Paris.
 Montoussé M., et I. Waquet., 2018, Macroéconomie, Bréal.

1
Chapitre introductif
Ce cours est désigné aux étudiants de la faculté des sciences juridiques, économiques
et sociales-Ain Sebaâ-.

1. L’objectif du cours

 Maitriser les notions et les concepts économiques de base ;


 Etre capable de comprendre les faits (les problèmes, les phénomènes…) économiques
que ce soit à l’échelle nationale, continentale ou internationale ;
 Développer l’esprit d’analyse et de critique de différents phénomènes économiques ;
 Etre capable à débattre un sujet économique en formulant un avis personnel
argumenté.

Méthodologie de travail et d’évaluation :

Le déroulement du cours passe par trois phases :

 Au cours de la séance :
 Suivre les explications
 Prendre des notes non projetées sur la présentation.
 Poser des questions en cas d’ambiguïté ou de mécompréhension

 Après la séance :
 Recourir au support de cours (polycopié) ;
 Reformuler et compléter les idées ;
 Refaire les exercices traités au niveau du cours (chercher autres) ;

 Examen de fin de semestre :


 Un examen écrit qui porte sur tous les éléments traités au niveau du
cours ;
 Généralement est composé en deux parties : la première contient des
questions de cours directes ou sous forme de QCM. La deuxième
traite quelques exercices.

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2. Définition de la Macroéconomie

Qu’est-ce que c’est la macroéconomie ? Pourquoi étudier la macroéconomie ? À quoi pourra


servir la macroéconomie dans notre vie quotidienne ?, ce sont toutes des questions que vous
vous posez certainement sur la matière.

La meilleure façon de répondre à vos interrogations est de mettre l’accent sur quelques
exemples des phénomènes macroéconomiques.

Exemple 1 : la croissance économique dans le monde entre 1990 et 2020.

Le graphique 1 ci-dessous nous apporte des éléments de réponses. Ce dernier retrace la


croissance du produit intérieur brut (PIB) dans le monde entre 1990 à 2020.

Graphique 1 : la croissance économique dans le monde entre 1990 et 2020

0
Croissance
du PIB (%
-1
annuel)…
-2

-3Expansion : une tendance normale à Récession : recul de la croissance


la hausse des indicateurs économiques
-4

Source : Fonds monétaire international, 2021

Nous remarquons que la courbe évolue en dents de scies ; c’est-à-dire, il suit des cycles
économiques qui se caractérisent par des phases d’expansion et des phases de récession.
Les premières se caractérisent une tendance normale à la hausse des indicateurs économiques.
Les secondes, en revanche, indiquent un recul de la croissance durant plusieurs périodes
successives (au moins deux semestres consécutives).
Comme le montre le graphique, ces évolutions sont marquées par deux crises majeures : la
première est due à la crise des subprimes (2008) et la crise sanitaire (2020), voire encadré 1.

3
Encadré 1 : la crise des subprimes (2008) et la crise sanitaire (2020)

La crise des subprimes :


La crise des subprimes a pour origine l’éclatement d’une bulle immobilière aux Etats-Unis qui
a eu des conséquences lourdes sur les marchés financiers à travers les prêts hypothécaires. En
effet, les consommateurs se sont fortement endettés avant la crise (les prix de l’immobilier
étaient élevés dans les années 2000). A partir de 2007, une tendance à la baisse des prix de
l’immobilier s’est amorcée. Ce recul n’était pas alarmant : il devait se traduire par un recul
des constructions et une baisse de la consommation des ménages.
Cette récession devait, par conséquent, être passagère et la baisse des taux d’intérêt était de
nature à assurer le retour de la demande et de la croissance.
Toutefois, la crise allait se révéler d’une ampleur beaucoup plus grave, ne se limitant pas aux
Etats-Unis. Les prêts hypothécaires étaient de mauvaise qualité : la baisse des prix de
l’immobilier a créé un écart important entre les prix des logements (bas) et les prêts
hypothécaires, mettant ainsi les consommateurs en défaut de paiement. Cette situation a été
amplifiée parce que les banques à l’origine de ces prêts ont vendu à d’autres banques et à des
investisseurs des titres, incluant les mêmes prêts hypothécaires et créant ainsi les conditions
favorables à une crise financière majeure. En effet, le doute sur la valeur des actifs a poussé
les banques à refuser de se prêter des fonds entre eux.
Cette situation a été à l’origine des difficultés des banques et de risque de faillite de plusieurs
banques, créant ainsi les conditions d’une crise financière majeure.
Non circonscrite à secteur financier, la crise a touché l’ensemble des secteurs se transformant
ainsi en crise économique d’une grande ampleur : la baisse des prix de l’immobilier et
l’effondrement des cours boursiers ont alimenté les craintes des entreprises et des ménages
face à l’incertitude, créant ainsi un recul de la consommation et des investissements.
Cette crise, qui devait se limiter aux Etats-Unis, a touché rapidement le reste du monde à
travers deux canaux de transmission :
- Le canal commercial : le recul de l’activité économique a eu pour conséquence une baisse
des importations aux Etats-Unis et, par conséquent, les exportations du reste du monde.
- Le canal financier : pour faire face à leurs besoins de liquidité, les banques américaines ont
rapatrié les fonds qu’elles détiennent l’étranger. Cette situation a été à l’origine de nouveaux
problèmes dans les pays touchés.
Ainsi, la crise a touché à la fois les pays développés, les pays émergents et les pays en
développement. La sortie de la crise a été longue et au prix d’une aggravation de la dette
puisque les Etats ont participé au sauvetage des banques en difficulté.

Crise Sanitaire :
La deuxième grande crise économique, de 2020, est liée directement à la crise sanitaire.
Ce qui devait être une simple grippe s’est transformée en pandémie à l’échelle mondiale,
obligeant les pays à arrêter leurs économies. Face à cette crise, les politiques économiques
proposées habituellement n’étaient pas en mesure d’apporter des réponses.
Jamais auparavant, les économistes n’étaient confrontés à une telle situation : devoir arrêter
nous-même la machine économique.
Le premier confinement a entrainé un effondrement de l’activité au niveau mondial, créant,
ainsi, une rupture de la chaîne de valeur mondiale. Dès lors, l’économie mondiale a enregistré
la baisse la plus importante du taux de croissance des soixante dernières années : la croissance

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mondiale a reculé de 5,3 %1. Cette chute a touché l’ensemble des pays, mais à des ampleurs
différentes : les pays avancés ont enregistré un recul de 7% tandis que dans les pays
émergents et en développement on note une baisse de 2,5 %.
Les écarts entre les pays s’expliquent en partie par la sévérité des mesures de confinement, le
degré d’ouverture des pays, le poids de certains secteurs dans l’économie, le degré
d’ouverture de certains pays, etc.

Exemple 2 : Le chômage au Maroc pour différentes catégories de population entre


2018 et 2019.

Le graphique ci-dessus montre l’évolution du chômage au Maroc pour différentes catégories


de la population entre 2018 et 2019.

D’après ce graphique nous constatons que le chômage au niveau national se situe autour de
9,5%. De plus, le chômage touche davantage les jeunes de 15 à 24 ans en se situant autour de
25% en 2019. Dans la population « jeunes », les diplômés sont davantage touchés par le
chômage. Nous pouvons expliquer ce résultat des jeunes diplômés, en grande partie, par un
problème d’inadéquation entre l’offre de formation et les besoins du marché du travail.

D’après ces deux exemples nous pouvons s’interroger sur :

Comment relancer l’économie après la crise sanitaire ?


Comment lutter contre le chômage des jeunes et celui des diplômés en particulier ?
Quelles sont les solutions proposées par les gouvernements pour faire face à ces problèmes ?

Réponse : La macroéconomie cherche à expliquer ce type de phénomènes et à proposer des


solutions en matière de politiques économiques.

1
OMC (2021)
5
Définition : La macroéconomie est le domaine des sciences économiques qui traite des
phénomènes économiques globaux. Exemple: la croissance économique du monde, d’une
région ou d’un pays…, le chômage; la production, la consommation, le pouvoir d’achat,
l’inflation, les exportations, les importations... etc.
C’est une science qui traite les comportements des agents économiques de manière générale,
ainsi que leurs interactions.

3. La différence entre la Macroéconomie et la Microéconomie

Les exemples analysés en haut montrent l’importance de la macroéconomie : comment


expliquer les crises économiques (récession, chômage, etc.) et quelles sont les solutions pour
en sortir. La macroéconomie étudie les caractéristiques d’ensemble d’une économie, d’une
région ou du monde. Elle se préoccupe des événements économiques et des réponses
apportées par les politiques économiques.

La microéconomie étudie le comportement des agents économiques individuellement et les


conséquences de leurs choix, (le choix du consommateur, le choix du producteur, l’équilibre
dans le marché de la concurrence pure et parfaite…).

La macroéconomie, au contraire, se penche sur les phénomènes économiques globaux comme


la croissance économique, le chômage, l’inflation, etc. Elle analyse les relations entre les
agents économiques. La macroéconomie est une discipline qui cherche à analyser l’économie
d’un pays (l’économie mondiale) d’un point de vue global.

4. La méthodologie de la Macroéconomie

Qu’est-ce qu’étudient les macroéconomistes ?

Ils s’efforcent d’expliquer le fonctionnement de l’économie dans son ensemble.

Comment ?

Ils recourent à plusieurs variables économiques pour expliquer et mesurer la manière dont se
comporte une économie. Ils cherchent d’abord à comprendre et à expliquer les faits observés,
à travers des données collectées sur les revenus, les prix, l’emploi, la consommation,… etc.
Ensuite, ils élaborent un cadre simplifié de la réalité, représentant le fonctionnement de
l’économie, basé sur des hypothèses restrictives (le modèle théorique). Cette rigueur fait que
la macroéconomie est qualifiée généralement de science.

Revenons maintenant sur la notion de modèle. Un modèle est une représentation schématique
de la réalité, en ce sens qu’il ne prend en considération que les éléments importants et laisse
de côté les éléments subsidiaires. A ce titre, les mathématiques sont utilisées comme outil de
simplification de la réalité. Dès lors, nous pouvons conclure que « Les modèles économiques
sont des théories qui synthétisent, souvent sous forme mathématique, les relations entre les
variables économiques ». Ces variables sont des grandeurs mesurables qui peuvent varier en
fonction des événements (temps, espace, etc.). Elles sont de différentes natures :

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- Les variables exogènes (variables explicatives) : elles sont déterminées à l’extérieur du
modèle. Autrement dit, elles sont connues. Par exemple, l’offre de monnaie est une variable
exogène parce que déterminée par les autorités monétaires (Banque Centrale).
- Les variables endogènes (variable à expliquer) : elles sont générées par le modèle. Elles sont
déterminées par le modèle.

Exemple : nous cherchons à modéliser le comportement de consommation des ménages.


La variable que nous cherchons à expliquer est la consommation (C). Cette variable dépend
du revenu (R) des ménages, des prix (P) des biens et services consommés, du taux de
chômage (u), etc.
Mathématiquement, nous pouvons écrire la relation suivante :

𝐶 = 𝑓(𝑅, 𝑃, 𝑢 )

La consommation est fonction du revenu, des prix et du taux de chômage. Dans ce modèle, la
variable endogène est la consommation et les variables exogènes sont le revenu, les prix et le
taux de chômage.

Grâce à ce modèle de consommation, nous pouvons déterminer le niveau de consommation


des ménages, la consommation future et les politiques économiques à mobiliser pour relancer
la consommation.

Cette analyse est appelée, en économie, approche positive. Lorsque les économistes tentent à
expliquer le fonctionnement de l’économie à travers l’examen des faits observés : elle décrit
la réalité «tel qu’elle est ».

En revanche, lorsque l’économiste opère des choix en matière de politiques économiques pour
atteindre un objectif recherché ou préfixé, il se positionne dans une démarche normative. Il
cherche à déterminer « ce qui devrait être ». Partant de là, il formule des hypothèses et des
choix qui ne sont pas neutres et peuvent être influencé par la politique.

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Chapitre I : Les agents économiques et le circuit économique

1. Les agents économiques

i. Définitions :

Un agent économique : est toute personne, physique ou morale, ayant une activité
économique. Il y’ a trois critères de classement des agents économiques:

 L’optique sociologique : les individus sont regroupés par classes sociales; par
exemple : la classe ouvrière, la classe moyenne, les riches…
 L’optique fonctionnelle : les individus sont regroupés selon leur fonction principale :
production, consommation, accumulation...
 L’optique institutionnelle : les individus sont regroupés sous forme d’unités
institutionnelles ; Ménages, Entreprises, administrations publiques…

Une unité institutionnelle : est un centre de décision autonome. Elle peut être un
ménage, une entreprise ou administration publique, etc.

Le secteur institutionnel : regroupe les unités institutionnelles ayant la même


activité.

ii. Les secteurs institutionnels :

En comptabilité nationale on distingue 5 secteurs institutionnels résidents :

a) Les ménages
b) Les sociétés non financières
c) Les sociétés financières
d) Les administrations publiques
e) Les institutions privées sans but lucratif au service des ménages

Un secteur institutionnel non résident :

f) Le reste du monde ou l’extérieur

Nous essayons dans ce qui suit de définir chaque agent économique en mettant l’accent sur
leurs principales fonctions et ressources.

a) Les ménages

Définition : un ménage peut être constitué d’un ou de plusieurs individus qui vivent sous le
même toit, avec ou sans liens de parenté, mais qui ont une consommation commune.

Exemple : un célibataire, une famille, un internat, une prison, un entrepreneur individuel…

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Fonction principale : La consommation des biens et services, mais, il peut produire dans le
cas d’un entrepreneur individuel ou d’une entreprise individuelle ne disposant pas la
personnalité juridique.

Ressources principales : rémunération des facteurs de production (salaire, rente, loyer,


intérêt…); transferts effectués par les autres secteurs (allocations familiales, chômage,
exonérations fiscales pour les entrepreneurs individuels…); Les ventes en cas de la
production.

b) Les sociétés non financières

Définition : ce sont les sociétés et quasi-sociétés non financières (SQNS), généralement sont
les entreprises qui produisent les biens et services (non financières) destinés à la vente dans un
marché physique réel (production marchande).

Exemple : Maroc Telecom, OCP, …

Fonction principale : La production des biens et services non financiers destinés à la vente.

Ressources principales : Résultats de la production (CA) et les subventions des


administrations publiques (l’Etat).

c) Les sociétés financières

Définition : Les SF sont constituées par l’ensemble des sociétés et quasi-sociétés dont la
principale fonction est d’offrir des services d’intermédiation financière et/ou d’exercer des
activités financières auxiliaires, on distingue 5 sous-secteurs:

• Les banques centrales, exemple La BAM

• Les autres institutions financières monétaires: elles incluent toutes les autres banques
(Attijari Wafa Bank, BCP, BMCI…) et les sociétés de crédit (wafasalaf, Assalaf Chaabi,…).

• Les intermédiaires financiers : Les OPCVM (Organisme de placement collectif en valeurs


mobilières), exemple : SICAV : Société d’Investissement à Capital Variable et FCP : Fonds
Commun de Placement.

• Les auxiliaires financiers : regroupe toutes les SQSF qui exercent des activités de change
manuel, ou/et de transferts de fonds.

• Les sociétés d’assurance: AXA, SAHAM, RMA…

Fonctions principales : Financer de l’économie, c’est-à-dire, collecter et redistribuer les


disponibilités financières ou gérer les moyens de financement.

Ressources principales : L’ensemble des fonds provenant des opérations financières (dépôts
à vue, dépôts à terme, obligations, des intérêts, des agios, …..).

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d) Les administrations publiques

Définition : elles regroupent toutes les administrations gérées par l’Etat.

Exemple : les ministères, les collectivités locales, les hôpitaux publics, les universités
publics…

Fonction principale : produire des biens et services non marchands destinés à la collectivité
et effectuer des opérations de redistribution de revenus et des richesses nationales (dépenses
publics, des aides, des transferts….).

Ressources principales : les contributions obligatoires (impôts, les cotisations sociales


obligatoires…) imposées sur les autres secteurs.

e) Les institutions privées sans but lucratif au service des ménages

Définition : les IPSBL sont des institutions privées qui produisent des services non
marchands (sans but lucratif = sans profit) destinées aux ménages.

Exemple : les associations, les syndicats, les partis politiques...

Fonction principale : produire des services non marchands au profit des ménages.

Ressources principales : les subventions accordées par l’Etat, les cotisations de leurs
membres, les dons, ou autofinancement à travers la vente des biens et services marchands…

f) Le reste du monde ou l’extérieur

Définition : le reste du monde peut être définit comme étant un agent économique fictif qui
regroupe les opérations des agents économiques d’un pays (les résidents) et l’étranger (les non
résidantes).

Exemple : les exportations et les importations

Fonction principale : non caractérisé par des fonctions précises.

Ressources principales : plusieurs ressources.

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2. Le circuit économique

Définition : le circuit est un schéma synthétique qui décrit l’ensemble des relations
(opérations économiques) entre les agents économiques. Il représente le fonctionnement
d’une économie sous la forme de flux orientés reliant des agents économiques.

Les opérations économiques: on distingue 3 types

A. Les opérations sur les biens et services


B. Les opérations de répartition
C. Les opérations financières

Les flux économiques : on distingue 2 types

a. Un flux réel
b. Un flux monétaire

A. Les opérations sur les biens et services

Les opérations sur produits indiquent l’origine des biens et services disponibles pour
l’économie domestique (il s’agit des ressources) et leur utilisation par les agents économiques
(les emplois). On retrouve :

► La production : la production marchande ou la production non marchande.


► La consommation: la consommation finale ou la consommation intermédiaire
► La formation brut du capital fixe (FBCF) : est l’agrégat qui mesure
l’investissement en capital fixe des agents économiques résidents.

 Le capital fixe est l'ensemble des actifs corporels ou incorporels destinés à être
utilisés dans le processus de production pendant au moins un an (ce sont des biens
durables).

B. Les opérations de répartition : on distingue 2 types

Le premier consiste en la répartition de la valeur ajoutée créée par la production entre salariés,
propriétaires d’entreprises et administrations publiques. La répartition des revenus entre les
agents se fait en fonction de leurs contributions à la production. On parle de répartition
primaire.

On ajoute aussi la redistribution faite par les administrations publiques (allocations financées
par les prélèvements). Exemple : Les ménages et les entreprises payent des cotisations et des
charges aux administrations publiques. Celles-ci reversent des prestations en cas de maladie,
de chômage, pour les enfants ou la retraite. La redistribution des revenus est indépendamment
de la production. On parle de répartition secondaire.

C. Les opérations financières

Les opérations financières représentent les engagements pris par les agents économiques les
uns envers les autres, en contrepartie de monnaie. Exemple : les prêts
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Ce sont les opérations relatives à la circulation de moyens de paiement, de placement et de
financement de l’économie.

Les flux économiques

Définition: Un flux économique représente les mouvements d’une grandeur économique d’un
agent vers un autre. Il est mesuré au cours d’une période de temps donnée.

a. Les flux réels ou physiques : qui portent sur les biens et services, ils représentent
l’ensemble des échanges permettant de créer la production (la richesse).
b. Un flux monétaire : c’est la contrepartie monétaire des flux réels.

Exemple : Les ménages offrent la force de travail (flux réel) aux entreprises pour la
production des biens et services, en contrepartie les entreprises paient des salaires (flux
monétaire) aux travailleurs (les ménages).

Ménages

Un salaire La force de travail


(Un flux monétaire) (Un flux réel)
Entreprises

Attention ! Il ne faut pas confondre entre un flux et un stock.

La notion de flux s’oppose à celle du stock. Un flux est une variable économique mesurée
entre deux périodes (en mouvement entre T1 et T2). Un stock est une variable mesurée en une
date précise (fixe à l’instant T)

Exemple:

 Le stock de marchandises de l’entreprise ALPHA en 2021 est de 30000 unités.


 Les ventes de l’entreprise ALPHA entre 2020 et 2021 ont augmentées de 30%. (il
s’agit d’un flux).

La schématisation de l’activité économique que nous allons présenter, procède en trois étapes,
à travers l’introduction progressive de nouveaux agents et de nouvelles fonctions.

Le circuit économique dans une économie fermée à deux secteurs :

Les agents pris en compte dans ce premier circuit sont les entreprises et les ménages. Chaque
agent économique est à l’origine de flux entrants et sortants d’un montant équivalent.

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- Les Ménages offrent la force de travail (flux réel) aux entreprises pour la production
des biens et services. En contrepartie, les entreprises paient des salaires (flux
monétaire) aux ménages. L’ensemble de ces opérations s’effectue dans le marché de
travail.
- Les ménages dépensent leurs revenus (flux monétaire) pour l’achat des biens et
services offertes par les entreprises (flux réel). ces échanges passent dans le marché
des biens et services. Cependant, en réalité, les ménages ne dépensent pas tout le
revenu pour acheter des biens de consommation. Par définition, ce qui n’est pas
consommé constitue l’épargne.

Ménages

Travail B&S

Marché de Marché des


travail B et S

Salaire
Prix (DC)
Entreprises

Le circuit économique complexe dans une économie fermée

Dans ce qui suit nous ajoutons deux agents économiques : les institutions financières et
l’Etats.

- Les institutions financières est le troisième acteur introduit dans le circuit économique.
Les ménages peuvent utiliser leur épargne soit dans l’achat des titres financiers, soit la
placer auprès d’institutions financières. Les sommes placées sont alors prêtées par les
banques, contre des intérêts, aux ménages ou aux entreprises qui en ont besoin pour
investir.

- L’Etat est le quatrième acteur introduit dans le circuit économique. La présence de


l’Etat modifie le circuit et l’activité économique. En effet, l’Etat prélève des impôts et
taxes, achète des biens et services aux entreprises et procède aux transferts en faveur
des ménages.

13
Le circuit économique complexe dans une économie ouverte

Dans ce cadre, ne sont pris en considération que les exportations et les importations de biens
et services entre la nation et l’ensemble des autres pays (l’extérieur). L’introduction des
relations commerciales avec le reste du monde fait légèrement évoluer le circuit économique.

NB : nous aurons l’occasion de détailler l’ensemble des opérations économiques entre les
agents dans le chapitre 3.

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Chapitre II : Les agrégats de la macroéconomie

Définition : Un agrégat est une grandeur (indicateur) synthétique mesurant le résultat de


certaine activité économique. Il permet :

 La comparaison des activités économiques dans l’espace et/ou dans le temps.


Exemple: la comparaison de la croissance économique (mesurée par le taux de
croissance du PIB) entre le Maroc et l’Algérie en 2020.
 L’analyse de la situation économique dans l’espace et/ou dans le temps. Exemple : la
situation du chômage (mesurée par le taux du chômage) au Maroc en 2020.

I. PIB : Le produit intérieur brut


A. Définition et mesure :
Le produit intérieur brut (PIB) mesure la production globale d’une économie, c’est-à-dire
l’ensemble des richesses créées par les agents économiques résidents. Il est calculé selon trois
approches :

► L'approche par la production


► L'approche par la demande (ou par la dépense)
► L'approche par les revenus (ou par la répartition)
1. L'approche par la production
L’approche par la production nous renseigne des informations sur l’origine de la création de
richesses; c’est-à-dire les secteurs qui produisent.

PIB aux prix du marché = ∑ valeurs ajoutées + impôts sur les produits -
subventions sur les produits

Avec :

VA (la valeur ajoutée) = Production – consommation intermédiaire

Impôts sur les produits : Les impôts sur les produits (D21) sont des impôts dus par unité
de bien ou de service produite ou échangée. Les impôts sur les produits sont constitués
essentiellement de la taxe sur la valeur ajoutée, de la taxe intérieure sur les produits
pétroliers, des droits de mutation à titre onéreux, des droits sur les alcools et les tabacs.

Subventions sur les produits : Les subventions sont des transferts courants sans
contrepartie que les administrations publiques versent à des producteurs résidents dans le
but d’influencer leurs niveaux de production, leurs prix ou la rémunération des facteurs de
production.
15
Exemple : soit une économie simplifiée constituée de trois entreprises. L’entreprise A
produit du bois et le vend à 1 million de DH. L’entreprise B produit du papier. Sa
consommation intermédiaire (achat de bois produit par l’entreprise A) étant de 1 million
de DH, et la valeur de sa production est de 4 millions de DH. L’entreprise C, une maison
d’édition, achète tout le papier produit par l’entreprise B et l’utilise pour la fabrication des
livres, dont la vente rapporte 10 millions de DH.

Quel est le PIB de cette économie ?

L’entreprise L’entreprise L’entreprise Total


A B C
La production 1 4 10 15

Consommation 0 1 4 5
intermédiaire
VA 1 3 6 PIB = ∑ VA = 10
Ou
PIB = ∑ Production - ∑ CI
= 15 – 5 = 10

Réponse :

2. L'approche par la demande (ou par la dépense)


L’approche par la demande nous renseigne des informations sur la répartition des dépenses.

PIB aux prix du marché = Dépenses de consommation finale + FBCF + Variation de


stock + exportations – importations

DCF: M+AP+IPSLM
Demande intérieure
FBCF+Δ Stocks : investissement national
Demande globale
X – M : exportations nettes Demande extérieure

3. L'approche par les revenus (ou par la répartition)


L’approche par les revenus nous renseigne des informations sur la distribution de la richesse
produite au niveau national. Toute la richesse créée est redistribuée.

PIB aux prix du marché = Rémunération des salariés + EBE (et revenus Mixtes) +
Impôts (sur la production et les importations) - subventions
16
Avec

Rémunération des salariés: Les rémunérations du facteur travail + les cotisations sociales
(patronales et salariales).

EBE (et revenus Mixtes): Les rémunérations des apporteurs de capitaux (Les dividendes
versés aux actionnaires, impôts versés aux prêteurs, ….).

Impôts sur la production et les importations : la rémunération de l’Etat indépendamment


des résultats de la production (droits d’enregistrement, la contribution économique
territoriale...).

Exercice d’application : L’HCP a présenté les données suivantes relatives à l’économie


marocaine entre 2018 et 2020

Opérations 2018 2019 2020

Valeur ajoutée aux prix de base 978 016 1 019 658 965 711

Impôts sur les produits 143 827 147 559 137723

Subventions sur les produits 13 380 14 411 13 913

Dépenses de consommation finale 853 732 883 619 862 674

Formation brute de capital 370 242 368 232 309 962

Exportations de biens et services 429 834 453 248 380 534

Importations de biens et services 545345 552 293 463649

Rémunérations de salariés 340 054 354 499

Excédent brut d’exploitation et revenu mixte 625 390 651 943


brut

Impôts sur la production et les importations 157 501 161 912

Subventions sur la production et les 14 482 15 548


importations

Calculer de trois manières différentes la valeur du PIB marocain pour les trois années.

17
Réponse : Evolution du PIB marocain entre 2018 et 2020 (trois approches)

Code Opérations 2018 2019 2020

B.1 Produit intérieur brut (approche 1 108 463 1 152 806 1 089 521
production)
B.1 Valeur ajoutée aux prix de base 978 016 1 019 658 965 711

D.21 + Impôts sur les produits 143 827 147 559 137723

D.31 - Subventions sur les produits 13 380 14 411 13 913

B.1 Produit intérieur brut (approche demande) 1 108 463 1 152 806 1 089 521

P.3 Dépenses de consommation finale 853 732 883 619 862 674

P.5 + Formation brute de capital 370 242 368 232 309 962

P.6 + Exportations de biens et services 429 834 453 248 380 534

P.7 - Importations de biens et services 545345 552 293 463649

B.1 Produit intérieur brut (approche revenu) 1 108 463 1 152 806

D.1 Rémunérations de salariés 340 054 354 499

B.2/B.3 + Excédent brut d’exploitation et revenu 625 390 651 943


mixte brut
D.2 + Impôts sur la production et les 157 501 161 912
importations
D.3 - Subventions sur la production et les 14 482 15 548
importations

B. La différence entre le PIB réel et le PIB nominal


Le PIB nominal mesure le PIB aux prix de l’année en cours, c’est-à-dire aux prix qui
prévalent lorsque les biens et les services sont produits.

Le PIB réel, également appelé PIB en volume ou PIB en monnaie constante, est mesuré
aux prix d’une année dite de référence (ou de base).

18
Exemple : Le tableau ci-dessous représente les données d’une économie avec un seul bien

Année Quantité Prix

2019 50 000 100

2020 55 000 120

2021 58 000 150

Calculer le PIB nominal et le PIB réel (année de base : 2019)

Réponse :

PIB réel
Année Quantité Prix PIB nominal (année de base : 2019)

2019 50 000 100 5 000 000 50 000 x 100 = 5 000 000

2020 55 000 120 6 600 000 55 000 x 100 = 5 500 000

2021 58 000 150 8 700 000 58 000 x 100 = 5 800 000

Avec :

 PIB nominal = Quantité × Prix courant


 PIB réel = Quantité × Prix de l’année de base

C. Le taux de croissance du PIB

Le taux de croissance du PIB mesure son évolution d'une période à l'autre (mois, trimestre,
année). Il est généralement exprimé en pourcentage.

Ainsi, le taux de croissance du PIB entre l'année 0 et l'année t est donné par la formule :

𝑷𝑰𝑩𝒕 − 𝑷𝑰𝑩𝒐
Tt/o = ( ) 𝐱 𝟏𝟎𝟎
𝑷𝑰𝑩𝒐

19
Exemple : calcul du taux de croissance du PIB nominal et du PIB réel

Année Quantité Prix PIB PIB réel (année Taux de croissance Taux de croissance du
nominal de base : 2019) du PIB nominal PIB réel

2019 50 000 100 5 000 000 5 000 000 ****** ******

(6600000 -5000000) (5500000 -5000000)

2020 55 000 120 6 600 000 5 500 000 /5000000 /5000000

= 32% = 10%

(8700000 -6600000) (5800000 -5500000)

2021 58 000 150 8 700 000 5 800 000 /6600000 /550000

= 31,8% = 5,4%

D. Le taux de croissance annuel moyen du PIB


Le taux de croissance annuel moyen du PIB mesure la moyenne géométrique des taux de croissance de
la période étudiée. C’est un indicateur qui facilite les comparaisons entre des périodes d’amplitude
différente. Il est donné par la formule suivante :

𝟏
TA =(𝟏 + 𝐓𝐭/𝐨) − 𝟏 𝒏

Exemple :

Le PIB de 2010 est de 12 265 000 DH


Le PIB de 2019 est de 17 245 000 DH
1. Quel est le taux de croissance du PIB entre 2010 et 2019
2. Quel est le taux de croissance annuel moyen du PIB entre 2010 et 2019

Réponses:

1. Le taux de croissance du PIB entre 2010 et 2019

T2019/2010 = ((17245000-12265000)/12265000)*100 = 40,60%


2. Le taux de croissance annuel moyen du PIB entre 2010 et 2019
𝟏
TA =(𝟏 + 𝟒𝟎, 𝟔𝟎%)𝟗 − 𝟏 = 3,86%

20
E. Le déflateur du PIB
Définition: Le déflateur est un instrument de mesure du niveau des prix. Il reflète ce qui
passe au niveau général des prix dans une économie donnée.

Le déflateur du PIB est le rapport entre PIB nominal et PIB réel :

𝑷𝑰𝑩 𝒏𝒐𝒎𝒊𝒏𝒂𝒍
Déflateur du PIB = x100
𝑷𝑰𝑩 𝒓é𝒆𝒍

Le déflateur mesure le prix de l'unité caractéristique de production par rapport à son prix
au cours de l'année de base.

Exercice d’application : complétez le tableau ci-dessous

Taux de croissance PIB


Années PIB Réel PIB Nominal Déflateur du PIB
Réel (en %)

2005(année de
12850 ************* ………… 100
base)

2010 ………… 60,5 ………… 145

2011 23379 ………… ………… 180,2

2012 ………… 95,8 ………… 138

F. Les autres mesures du revenu


Le produit national brut (PNB) : mesure le revenu total gagné par les résidents d’un
pays.

PNB = PIB + revenus des facteurs en provenance du reste du monde – revenus des
facteurs versés au reste du monde

Le produit national net (PNN) : il est obtenu en déduisant du PNB l'amortissement, qui
mesure la perte annuelle de valeur du stock de capital existant (usines, équipements,
infrastructures, immeubles résidentiels ect.) sous l'effet de l'usure ou de l'obsolescence.

PNN = PNB – amortissement

21
G. La décomposition du PIB
La comptabilité nationale répartit le PIB en quatre grands groupes :

 La consommation (C),

 L'investissement (I),

 Les dépenses publiques (G) et

 Les exportations nettes (NX).

Soit Y qui désigne le PIB, on a :

Y = C + I + G + NX

L’identité comptable du produit national, elle est toujours vérifiée.

1. La consommation (C)
La consommation est constituée de l’ensemble des biens et services achetés par les ménages.

 soit Y, le revenu des ménages

 (T) impôts payés à l'Etat

 Le reste, c'est-à-dire (Y-T), appelé le revenu disponible (Yd), est réparti entre
consommation et épargne (S) : (Yd = Y-T = C + S)

 Le niveau de consommation dépend du revenu disponible : C = f (Yd)

Cette équation s'appelle la fonction de consommation. On écrit :

C = a Yd + b

Avec

a : la propension marginale à consommer (0< a <1)

b : la consommation incompressible (consommation autonome).

♦ Propension marginale à consommer = ΔC/ΔYd

♦ Propension moyenne à consommer = C/Yd

Exemple: soit la fonction de consommation suivante : C = 0.7 Yd + 10

Les ménages dépensent 70% de tout dirham supplémentaire de revenu disponible en biens
et services et en épargnent 30%.

La consommation est une fonction croissante du revenu disponible des ménages.

22
La fonction de consommation

0 Yd
(Revenu disponible)

L’Epargne (S) : est constituée de la part non consommée du revenu disponible :

S = Yd - C

L’Epargne (S)

L’Epargne privée L’Epargne publique

La somme de l’épargne privée (Y-T-C) et l’épargne publique (T-G) donne l’épargne


nationale.

♦ Le taux d’épargne des ménages = L’épargne brute des ménages/Revenu disponible X100

♦ Taux d’épargne des entreprises = Epargne brute des sociétés/VA X 100

♦ Taux d’épargne nationale = Epargne nationale/PIB X 100

♦ Propension marginale à épargner = ΔS/ΔYd

23
2. L’investissement (I)
Appelé formation brute de capital fixe (FBCF), est l’achat de biens destinés à une utilisation
future. L'investissement dépend du taux d'intérêt (t). On dit qu’un projet est rentable quand
son rendement est supérieur à son coût.

Et comme le taux d'intérêt est le coût des capitaux qui ont financé l'investissement, alors toute
hausse du taux d'intérêt pèse sur la rentabilité du projet.

On distingue le taux d'intérêt nominal (i) et le taux d'intérêt réel (t) :

 Le taux d'intérêt nominal est le taux que paient les investisseurs pour emprunter de
l'argent.
 Le taux d'intérêt réel est le taux d'intérêt nominal corrigé des effets de l'inflation.

L’investissement baisse quand le taux d’intérêt réel augmente : I = f (t)

Fonction d’investissement
t (taux d’intérêt réel)

I (investissement)

Les ratios d’évaluation des entreprises:

Taux d’investissement = Investissement/VA

Taux d’autofinancement = Epargne/Invest

Taux de marge = EBE/VA

24
3. Les dépenses publiques (G) :
Elles correspondent à l’achat de biens et services par les administrations publiques. Les
dépenses publiques (G) sont des dépenses faites par les pouvoirs publics tant centraux que
locaux.

− Si les dépenses publiques sont égales aux impôts diminués des transferts (T). On a
donc G = T, l’Etat est en équilibre budgétaire.
− Si G > T, l'Etat encourt un déficit budgétaire.
− Si G < T, l'Etat réalise un excédent budgétaire.

On considère que les dépenses et les recettes d'Etat sont des variables exogènes pour la
simplification G = 𝐺̅ et T = 𝑇̅.

4. Les exportations nettes (X-M)


Elles rendent compte des échanges du pays avec le reste du monde. Il s’agit de la
différence entre les exportations (X) et les importations (M).

− Si les exportations sont égales aux importations. On a donc X = M, la balance


commerciale est en équilibre.
− Si X > M, la balance commerciale est dite excédentaire.
− Si X < M, la balance commerciale est dite déficitaire.

Les ratios liés au commerce extérieur :

Taux d’importation = M/PIB

Taux d’exportation = X/PIB

Taux de couverture du commerce extérieur = X/M

H. Les limites du PIB :


Le PIB ne prend pas en considération :

Les activités générées par les économies souterraines : elles représentent l’ensemble
des activités en dehors de la sphère légale : il s’agit par exemple des activités informelles.
Dans les pays en développement, le secteur informel peut représenter une part importante
de l’activité économique. La non prise en compte de ce dernier est de nature à biaisé la
mesure de la richesse réellement produite dans l’économie. Toutefois, la prise en compte
de ces activités est très difficile puisqu’elles échappent à toute réglementation.

La production autoconsommée : il s’agit principalement des activités de production,


notamment celles des ménages, qui ne font pas l’objet d’une vente. Par exemple, les
ménages qui disposent d’une parcelle, dans un jardin, et qui la cultivent pour produire des
fruits et légumes. Cette production est totalement consommée et ne passe pas par le circuit

25
de vente et ne fait pas l’objet d’une comptabilité et d’une déclaration. Dès lors, elle
échappe à toute possibilité de mesure.

Le bien être : la dimension santé et bien-être de la population n’est pas retenue dans
l’estimation du produit intérieur brut. Ce dernier ne tient pas compte de l’espérance de vie
des individus devenue plus longue et du niveau élevé d’instruction. Le PIB se résume à
l’estimation de la richesse matérielle.

Exemple : le Bhoutan (pays d’Asie) ne calcul pas le PIB mais le Bonheur National Brut
(BNB) qui est une mesure du bonheur et du bien-être de la population de ce pays. Sa
construction repose sur quatre éléments : une bonne gouvernance, un développement
économique et social équitable et durable, un maintien des traditions et un environnement
préservé.

Les inégalités sociales : le PIB ne permet pas d’appréhender les inégalités. Même si le
PIB est élevé, il peut cacher de grandes disparités puisque les revenus d’une grande partie
de la population baissent tandis que ceux d’une minorité augmentent.

II. L’inflation
Définition :

L’inflation est une hausse durable et généralisée des prix. La hausse des prix ne constitue pas
une condition suffisante, il faut que la hausse soit généralisée et continue dans le temps.

Une hausse ponctuelle des prix ne peut pas être considérée comme de l’inflation.

Le taux d’inflation : mesure le taux de croissance du niveau général des prix (l’augmentation
en pourcentage de l’indice de prix d’année en année). Pour mesurer le niveau de prix, les
économistes calculent plusieurs indices : l’indice de prix à la consommation, l’indice de prix à
la production et le déflateur du PIB.

(𝑰𝒏 − 𝑰𝒏−𝟏 )
𝑻𝒂𝒖𝒙 𝒅′ 𝒊𝒏𝒇𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 = × 𝟏𝟎𝟎
𝑰𝒏−𝟏

Avec : 𝐼 𝑒𝑠𝑡 𝑙’𝑖𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 et 𝑛 𝑐𝑜𝑟𝑟𝑒𝑠𝑝𝑜𝑛𝑑 à 𝑢𝑛𝑒 𝑎𝑛𝑛é𝑒 𝑑𝑜𝑛𝑛é𝑒.

Il existe trois types d’indices :

• L’indice de prix à la consommation (IPC) : Il donne le prix d’un panier de biens qui
représente les dépenses de consommation d’un ménage moyen. Ce panier est
déterminé à partir d’analyses fines des dépenses de consommation. Chaque bien fait
l’objet d’une pondération en fonction de son poids dans les dépenses totales de
consommation du ménage moyen.

26
𝑳𝒆 𝒄𝒐û𝒕 𝒅′ 𝒂𝒄𝒉𝒂𝒕 𝒅′ 𝒖𝒏 𝒑𝒂𝒏𝒊𝒆𝒓𝒅𝒆 𝒃𝒊𝒆𝒏𝒔 𝒆𝒕 𝒔𝒆𝒓𝒗𝒊𝒄𝒆𝒔
𝒅𝒆 𝒄𝒐𝒏𝒔𝒐𝒎𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒖 𝒑𝒓𝒊𝒙 𝒅𝒆 𝒍′ 𝒂𝒏𝒏é𝒆 𝒏
𝑰𝑷𝑪𝒏 =
𝑳𝒆 𝒄𝒐û𝒕 𝒅′ 𝒂𝒄𝒉𝒂𝒕 𝒅′ 𝒖𝒏 𝒑𝒂𝒏𝒊𝒆𝒓𝒅𝒆 𝒃𝒊𝒆𝒏𝒔 𝒆𝒕 𝒔𝒆𝒓𝒗𝒊𝒄𝒆𝒔
𝒅𝒆 𝒄𝒐𝒏𝒔𝒐𝒎𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒖 𝒑𝒓𝒊𝒙 𝒅𝒆 𝒍′ 𝒂𝒏𝒏é𝒆 𝒅𝒆𝒃𝒂𝒔𝒆

• Le déflateur du PIB : il s’agit d’une mesure indirecte du PIB. Il est égal au rapport du
PIB nominal au PIB réel. Il mesure l’augmentation des prix des biens et services
produits dans une économie en se référant à une année de base.

𝑷𝑰𝑩 𝒏𝒐𝒎𝒊𝒏𝒂𝒍
Déflateur du PIB = 𝑿100
𝑷𝑰𝑩 𝒓é𝒆𝒍

• L’indice de prix à la production (IPP) : il mesure « la variation des prix des produits
manufacturés au départ de l’usine c’est-à-dire à l’exclusion des taxes, marges de
transports et marges commerciales que l’acheteur peut être amené à payer » (OCDE).

Il s’agit d’un indice de prix à la production qui mesure l’évolution des prix côté vendeur.

III. Le chômage

A. Définition et mesure

Après le PIB et le taux d’inflation, le taux de chômage est l’agrégat macroéconomique le plus
important pour les économistes. Il est égal au rapport du nombre de chômeurs à la population
active :

𝑵𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒄𝒉ô𝒎𝒆𝒖𝒓𝒔
Le taux de chômage = 𝐗 100
𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒗𝒆

Comment détermine-t-on le nombre de chômeurs et la population active ?


Pour cela il est important de définir et d’opérer une classification de la population.

Dans une économie donnée, la population totale peut être subdivisée en deux catégories : La
population active et la population inactive.

 La population active : elle englobe la population active occupée (celle qui occupe un
emploi) et les chômeurs.

𝑃𝑜𝑝𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 = 𝑝𝑜𝑝𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 𝑜𝑐𝑢𝑝é𝑒 + 𝑐hô𝑚𝑒𝑢𝑟𝑠

27
 La population active occupée (travailleurs) : elle comprend les personnes en âge de
travailler, c’est-à-dire âgées de 15 à 64 ans, et qui occupe un emploi au moment de
l’enquête.
 Les chômeurs : les personnes en âge de travailler et qui cherchent activement un
emploi au moment de l’enquête.

Selon le BIT, le chômeur est une personne de plus de 15 ans qui remplit les critères suivants :
• être sans travail ;
• être disponible pour travailler dans les 15 jours ;
• rechercher activement un emploi au cours du mois précédent, ou en avoir un
qui commence ultérieurement.

 La population inactive : elle regroupe les enfants (faisant partie de la population


inactive âgée de moins de 15 ans), les personnes de 65 ans et plus et la population
active ne faisant pas partie de la population active occupée et des chômeurs (femme au
foyer, personnes en situation de handicap, étudiants non-salariés, chômeurs en
formation, etc.)

Dans la plupart des pays, les instituts de statistiques réalisent des enquêtes d’emploi auprès
des ménages en vue d’estimer le taux de chômage. Au Maroc, le Haut-Commissariat au Plan
(HCP) est l’institut en charge des enquêtes emploi. Un regard sur les données du HCP permet
d’avoir une idée de l’évolution du chômage au Maroc.

A partir de cette classification, les économistes calculent un certain nombre de statistiques


pour décrire le marché du travail. Par exemple:

 Le taux d’emploi est le rapport de la population active occupée à la population en âge


de travailler.

𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒗𝒆 𝒐𝒄𝒄𝒖𝒑é𝒆


Le taux d’emploi = x100
𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒆𝒏 â𝒈𝒆 𝒅𝒆 𝒕𝒓𝒂𝒗𝒂𝒊𝒍𝒍𝒆𝒓

28
 Le taux de non emploi est le pourcentage de personnes en âge de travailler mais
n'ayant pas un travail.

𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒆𝒏 â𝒈𝒆 𝒅𝒆 𝒕𝒓𝒂𝒗𝒂𝒊𝒍𝒍𝒆𝒓 𝒏𝒐𝒏 𝒐𝒄𝒄𝒖𝒑é𝒆


Le taux de non d’emploi = x100
𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒆𝒏 â𝒈𝒆 𝒅𝒆 𝒕𝒓𝒂𝒗𝒂𝒊𝒍𝒍𝒆𝒓

 Le taux d’activité est le rapport de la population active à la population en âge de


travailler.

𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒗𝒆
Le taux d’activité = x100
𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒆𝒏 â𝒈𝒆 𝒅𝒆 𝒕𝒓𝒂𝒗𝒂𝒊𝒍𝒍𝒆𝒓

 Le taux d’activité brut est le pourcentage de la population active par rapport à la


population totale.

𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒄𝒕𝒊𝒗𝒆
Le taux d’activité brut = x100
𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍𝒆

 Le taux d’inactivité est le rapport de la population inactive à la population en âge de


travailler.

𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒊𝒏𝒂𝒄𝒕𝒊𝒗𝒆
Le taux d’inactivité = x100
𝑷𝒐𝒑𝒖𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒆𝒏 â𝒈𝒆 𝒅𝒆 𝒕𝒓𝒂𝒗𝒂𝒊𝒍𝒍𝒆𝒓

B. Typologie du chômage

 Le chômage structurel : il est lié aux changements des structures de l’économie qui
sont à l’origine des difficultés d’ajustement entre l’offre et la demande sur le marché
du travail. Ces changements peuvent être liés à la perte de vitesse de certains secteurs
traditionnels, à l’inadéquation entre la formation et les besoins sur le marché du
travail, à des déséquilibres régionaux ou encore un cadre réglementaire et
institutionnel inefficace.

 Le chômage frictionnel : il s’explique par le temps que les salariés passent à la


recherche d’un emploi. Il s’agit d’un chômage naturel qui marque une période de
transition dans le processus de recherche d’emploi.

29
 Le chômage cyclique (ou conjoncturel) : il se produit lorsque l’activité économique
est en phase de ralentissement. En effet, la demande de travail, de la part des
entreprises, baisse en raison du recul de la production.
 Le chômage technologique : L’accélération des mutations technologiques contribue à
faire évoluer les demandes de qualification, la nature des postes de travail et le
volume d’emplois nécessaire. Le chômage résulte parfois d’une inadéquation ou
d’une inadaptation entre les emplois disponibles et les emplois souhaités, tant sur le
plan qualitatif que quantitatif. Le chômage technologique rappelle que sous l’effet des
innovations, des activités seront détruites et des salariés seront licenciés. Il est dû à la
substitution du capital au travail (la machine remplace l’homme).
 Le chômage de segmentation: Le chômage n’est pas un phénomène homogène, le
marché du travail est donc segmenté selon les statuts, l’âge, le sexe, la qualification.
Le chômage frappe les individus différemment selon leur degré de vulnérabilité dans
l’emploi. Au Maroc, le chômage touche plus précisément les jeunes de moins de 25
ans, les femmes et les chômeurs de longue durée.
 Le chômage saisonnier: concerne, quant à lui, l’ensemble des activités qui se
déroulent selon un cycle qui n’est pas constant dans le temps. Ce type de chômage
concerne par exemple les activités liées au tourisme, ou encore certaines activités
agricoles.
 Le chômage volontaire: est chômeur volontaire un individu qui préfère le chômage à
un emploi inférieur à sa qualification, c'est-à-dire un emploi assurant un salaire
inférieur à celui auquel il peut prétendre. Ce type de chômage commence à apparaître
dans certains pays où les indemnités allouées aux chômeurs sont suffisamment
importantes pour compenser la perte de salaire et leur permettre de choisir l’inactivité.

C. Théories expliquant le chômage

Notions de plein emploi et de sous-emploi

 Le plein emploi: Sur le plan macro-économique, une situation de plein emploi se


caractérise par le fait que tout individu désirant travailler trouve un emploi.

 Il s’agit d’une situation d’équilibre sur le marché de travail.

Mais cette situation est impossible car on peut y avoir toujours des personnes en chômage.
Par exemple :

30
 Le chômage frictionnel, c’est-à-dire les personnes qui cherchent un emploi, comme
les nouveaux diplômés, ou

Le chômage volontaire, c’est-à-dire, les personnes ne veulent pas travailler par le prix
proposé sur le marché de travail.

 Le sous-emploi: Selon le bureau international de travail (BIT), sont en état de sous-


emploi les personnes disposant d’un emploi « qui travaillent involontairement moins
que la durée normale du travail dans leur activité et qui étaient à la recherche d’un
travail complémentaire ou disponibles pour un travail supplémentaire. »

 il s’agit de personnes travaillent à temps partiel et recherchant un emploi à temps


plein ou à temps partiel supplémentaire.

 La population active occupée sous-employée est constituée (BIT):

 Les personnes occupées âgés entre 15 ans et 64 qui sont plus disposés à faire des
heures complémentaires, disponibles pour le faire et ayant travaillé au cours de la
semaine de référence moins de 48 heures

 et les personnes occupées âgés entre 15 ans et 64 , ayant travaillé plus que le seuil fixé
ci-dessus et qui sont à la recherche d’un autre emploi ou disposés à changer d’emploi
pour l’une des deux raisons suivantes :

 inadéquation de leur emploi avec leur formation ou leur qualification ;

 insuffisance du revenu procuré par leur travail

a. La théorie néo-classique

Les néo-classiques considèrent le travail comme étant un bien (marchandise) qui


s'échange sur le marché de travail.

Le marché de travail est un marché concurrentiel, c’est-à-dire que l’équilibre sur le


marché du travail doit se réaliser par l’égalisation entre l’offre et la demande (c’est la loi
de l’offre et la demande qui détermine l’équilibre sur le marché).

 L'offre de travail (Ls) provient des salariés, c’est une fonction croissante des salaires
réels (W/P).

𝑾 𝑾
𝑳𝑺 = 𝒇 ( ) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝒇′ ( ) > 𝟎
𝑷 𝑷

31
 La demande de travail (Ld) provient des entreprises, c’est une fonction décroissante
des salaires réels (W/P).

𝑾 𝑾
𝑳𝒅 = 𝒇 ( ) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝒇′ ( ) < 𝟎
𝑷 𝑷

 L’équilibre sur le marché de travail si les conditions de concurrence pure et parfaite


sont respectées sur le marché du travail, il existe un niveau de salaire d'équilibre qui
permet la satisfaction de l'offre et de la demande de travail. Offre = Demande

 Si l'offre de travail est supérieure à la demande de travail, la baisse du salaire conduit


certains offreurs à sortir du marché du travail et des demandeurs à entrer sur le
marché.

32
 A l'inverse, lorsque la demande est supérieure à l'offre, le salaire augmente ce qui
provoque l'afflux d'offreurs de travail et la sortie de demandeurs de travail.

On parle de déséquilibre (ou dysfonctionnement) sur le marché de travail

 Si l'offre > la demande le chômage

Le chômage est un déséquilibre sur le marché de travail

 Le chômage est un déséquilibre sur le marché de travail

 C’est un déséquilibre qui persiste en raison de l'existence de rigidités qui empêchent le


salaire de se fixer à son niveau d'équilibre et ainsi la réduction de l'écart entre l'offre et
la demande de travail. Les dysfonctionnements ou rigidités sont de plusieurs types :

 Des rigidités liées à l’intervention de l’Etat (existence d'un salaire minimum SMIG)

 La réglementation du travail (indemnisation du chômage)

 les syndicats

 Solution : La flexibilité des salaires réels (diminuer les salaires réels pour lutter
contre le chômage)

 Le chômage selon les néoclassiques est donc volontaire.

b. La théorie Keynésienne

 Selon Keynes, le travail n’est pas une marchandise qui s'échange sur le marché de
travail.

 Les keynésiens stipulent que chômage n'est pas dû à un mauvais fonctionnement du


marché du travail. Ils réfutent l'idée de l'existence d'un marché du travail au sens néo-
classique. Les salariés ne peuvent offrir un travail en fonction d'un salaire réel
puisqu'ils ne maîtrisent pas les prix des biens et des services.

33
 Le chômage existe à cause d’une situation de déséquilibre sur le marché des biens et
services à travers de la baisse de la demande effective.

Selon Keynes, le chômage est involontaire, dû à une insuffisance de la demande de biens et


services anticipé par les entreprises ce qui conduit ces dernières à limiter la production et donc
l’emploi, (chômage conjecturel)

Solution : L’intervention de l’Etat à travers des politiques économiques pour relancer la


demande effective.

c. Les nouvelles théories


Les nouvelles théories essayent de répondre à deux problématiques dans le marché de travail:

 L’asymétrie d’information
 L’hétérogénéité du travail

Nous parlons principalement de:

 La théorie du salaire d’efficience

 La théorie de la segmentation du marché du travail

 La théorie des insiders-outsiders

La théorie du salaire d’efficience

Le salaire d’efficience est le salaire réel qui correspond à l’effort optimal d’un salarié. Il n’est
donc pas déterminé par la loi de l’offre et de la demande.

 Pour la théorie du salaire d’efficience, plus la rémunération est élevée, plus un salarié
est productif. Il y a une relation positive entre le salaire réel et l’effort (ou
l’efficience, ou la productivité) d’un salarié.

le salaire d’efficience est fixé par les entreprises au-dessus du salaire d’équilibre du marché
du travail afin d’attirer les salariés les plus productifs (les plus efficaces). Puisque le salaire
d’efficience est rigide, le plein emploi ne peut être atteint et le chômage persiste.

La théorie de la segmentation du marché du travail

Selon cette théorie, le marché n’est plus conçu comme homogène, elle met en avant
l’existence de deux catégories de marchés :

 Le marché primaire (interne) :

34
Le marché primaire est caractérisé par des salaires élevés, une garantie de l’emploi (salariés
protégés), des avantages sociaux et un taux de syndicalisation important. Ce qui limite
l’entrée du marché secondaire.

 Le marché secondaire (externe) :

Le marché secondaire présente des caractéristiques inverses. Celui-ci regroupe l’ensemble des
situations précaires d’activité : contrats à durée déterminée, contrats à temps partiel, salariés
mal rémunérés, peu défendus par les syndicats, offrant peu de promotion et avec des
conditions de travail difficiles.

La théorie des insiders-outsiders

Cette approche, explique le chômage par divergence d’intérêt entre employés et chômeurs.
Elle distingue les insiders, c'est-à-dire ceux qui ont un emploi, syndiqués ou non, et les
outsiders qui sont les chômeurs.

Cette théorie avance que la rigidité des salaires réels est due à l’existence des coûts de rotation
de la main d’œuvre liés aux dépenses de formation et aux indemnités de licenciements qui
influencent les décisions des entreprises en termes de rémunérations et d’embauche.

Ces coûts permettent aux salariés en place (les insiders) d’exiger un salaire supérieur à la fois
au salaire de réservation (le salaire de réservation est le salaire minimal auquel un salarié
souhaite être embauché) et au salaire d’équilibre du marché du travail, sans crainte d’être
licenciés.

Naturellement, l’existence de syndicats, qui ne représentent que les salariés occupés, renforce
le pouvoir de négociation des insiders.

Dans ces conditions le chômage involontaire persiste.

35
EXERCICES D’APPLICATION

Exercice 1:

Le tableau suivant donne l’évolution des dépenses de consommation d’un consommateur en


fonction de son revenu disponible.

Yd 320 360 400 440

C 320 350 380 410

1. Donner l'expression générale de la fonction de consommation.


2. Calculer la valeur de la propension marginale à consommer. Commenter
3. Quel est dans ce cas le niveau de la consommation incompressible ?
4. Présenter graphiquement la fonction de consommation.

Exercice 2:

Soit la fonction de consommation suivante : C = 36 + 0,88 Yd


Trouver l’expression de la fonction d’épargne.

Exercice 3:

On suppose que la fonction de consommation des ménages est représentée par l’équation
suivante : C=120+0.9Yd.

1. A quoi correspond les nombres « 120 » et « 0.9 »?


2. Représenter graphiquement la fonction de consommation
3. Déterminer le niveau de la consommation lorsque Yd =1400 et Yd =1600
4. Déduire la propension moyenne à consommer pour Yd =1400 et Yd =1600. Que
rembarquez-vous.
5. Trouver l’expression de la fonction d’épargne.
6. Déduire la propension moyenne à consommer pour Yd =1400 et Yd =1600.

36
Exercice 4:

Soit le tableau suivant :

2015 2016

Revenu disponible des ménages 30046 33098

Consommation des ménages 27440 28234

PIB 48912 50122

1. Calculer le taux de l’épargne brute pour 2015 et 2016.


2. Calculer le taux de croissance du PIB 2015 et 2016

Exercice 5:

Soit les données suivantes de l’économie A:

Exportations en 2016 : 37 000


Exportations en 2015 : 35 000
Importations en 2016 : 39 000
Importations en 2015 : 35 000

1. Calculer le taux d’exportation et d’importation en 2015 et en 2016 sachant que le


revenu national en 2015 est de 340 000 et en 2016 de 360 000. Commenter.
2. Calculer le taux de couverture en 2015 et 2016. Commenter.
3. Calculer le solde de la balance commerciale en 2015 et en 2016. Commenter.
Exercice 6:

Dans un pays A, la population en âge de travailler est de 80 millions de personnes. Les


personnes employées sont de 45 millions et les chômeurs 5 millions.
1. Quelle est la population active de ce pays ?
2. Calculer le taux de chômage
3. Calculer le taux d’emploi
4. Calculer le taux de non emploi
5. Calculer le taux d’activité
6. Calculer le taux d’inactivité

37
Exercice 7:
Nombre
Population totale 20.000.000
Pop âgé entre 15ans et 64 ans 10.000.000
Population inactive 4.000.000
Population active ?
Population occupée 5.000.000
Chômeurs ?

1. Compléter le tableau
2. Calculer le taux de chômage, le taux d’activité brut, le taux d’activité et le taux
d’emploi et le taux d’inactivité?

Exercice 8:
Soient les données suivantes relatives à un pays B :

Pays B Nombre

Population totale 15.600.000

Population en âge de travailler 8.000.000

Population inactive 2.400.000

Chômeurs 1.200.000

1. Calculez le taux de chômage, le taux d’emploi, le taux d’activité et le taux d’activité


brut ?
2. Quelle est la différence entre le chômage frictionnel et le chômage structurel ?
3. Comment peut-on expliquer le sous-emploi ?

38
Chapitre III : L’équilibre macroéconomique
Dans ce chapitre nous analysons l’équilibre macroéconomique dans les deux marchés, à
savoir le marché des biens et services et le marché monétaire. Notons que nous nous
intéressons de l’équilibre dans le cas d’une économie fermée.

I. L’équilibre dans le marché des biens et services : le modèle IS


Pour présenter l’équilibre sur le marché des biens et services nous décrivons, dans ce qui suit,
le modèle keynésien simplifié : à savoir le modèle revenus-dépenses.
Au niveau comptable, l’équilibre macroéconomique sur le marché des biens et services
correspond à l’égalité entre offre globale (Y) et demande globale (C + I + G).

Y=C+I+G
On suppose que l'économie est fermée :

C = b + a (Y-T)
I = I (t) avec I’(t)<0)
G=𝐆 ̅
T=𝐓 ̅

La relation IS représente les conditions d’équilibre sur les marchés de biens et services

IS : Y = C + I + G

Cette équation établit que l'offre de production est égale à la demande de celle-ci. Cette
dernière est la somme de la consommation, de l'investissement et des dépenses publiques.

D'après l'identité comptable du revenu national, on a :

Y–C- G=I

Le premier terme de cette équation désigne l'épargne nationale (ce qui reste du revenu après
les demandes de consommateurs et de l'Etat aient été satisfaites). Ceci montre aussi que
l'épargne est égale à l'investissement.

Dans l'épargne nationale, il y a l'épargne des ménages et l'épargne de l'Etat :

(Y – T – C) + (T – G) = I
Y – T – C : l'épargne privée
T – G : l'épargne publique

L'investissement dépend du taux d'intérêt. Le taux d'intérêt s'ajuste pour faire en sorte que,
épargne et investissement soient égaux. C’est à dire que Le taux d'intérêt doit s'ajuster pour
que la demande de biens et services soit égale à l'offre de ceux-ci. Cette affirmation devient
plus claire en faisant intervenir les marchés financiers.

39
On peut alors réécrire IS : Y = b + a (Y – T) + I(t) + G 

La relation IS : Y = f(t)
La courbe IS représente l’ensemble des couple (Y, t) pour lesquelles S=I

La notion du multiplicateur :

Définition : le multiplicateur traduit le fait que des  ou des  de dépenses exercent, sur le
revenu, une incidence plus importante que l’augmentation ou la baisse initiale de la dépense
elle-même.
Le multiplicateur est un coefficient qui relie une augmentation de dépenses à une
augmentation de revenu (Y):
On distingue :

𝜟𝒀 𝟏
 Le multiplicateur des dépenses publiques : KG = =
𝜟𝑮 𝟏−𝒂
𝜟𝒀 𝟏
 Le multiplicateur d’investissement : KI = =
𝜟𝑰 𝟏−𝒂
𝜟𝒀 −𝒂
 Le multiplicateur fiscal : KF = =
𝜟𝑻 𝟏−𝒂

40
Exercice d’application 1 :

Soit une économie fermée. On suppose que dans cette économie fictive, la production totale Y
est égale au revenu disponible Yd. La propension marginale à consommer est 0.6, la
consommation autonome b est de 100.
La fonction de consommation est de la forme C = aYd + b.
L'investissement est de 200. On suppose que l'Etat n'intervient pas (G=0).

1. Trouver le niveau d'équilibre


2. A l'équilibre, quel est le montant de consommation ? d'épargne?

Corrigé :

1. Au point d'équilibre, on a Y = C + I
C = 0.6Yd + 100 et I = 200
C + I = 0.6Y + 100+200
Y = 0.6Y + 300
Ye = 750
2. C = 0.6 Y + 100 = 0.6*(750) + 100 = 550 et comme le revenu Y est assimilé au revenu
disponible. Le revenu est donc entièrement utilisé en consommation (C) ou en épargne (S).
Y = C+S
S = Y - C = 750 - 550 = 200.
Exercice d’application 2 :
Soit une économie fermée où :
C= 100 + 0,5 Yd
T= 20
I= 60
G= 40
1. Déterminer le niveau d’équilibre
2. Si l’Etat décide d’augmenter les dépenses publiques de 20, quel est l’effet sur le
revenu d’équilibre? Quel sera le déficit budgétaire?
3. Si l’Etat décide de baisser les impôts d’un montant égale à 10. Quel est la valeur du
multiplicateur fiscal et quel est l’impact d’une telle mesure sur le revenu national
d’équilibre et le solde budgétaire.

41
Exercice d’application 3:
Déduire l’équation de l’IS à partir des deux fonctions suivantes:
I = 233 - 28t
S = -56 + 0,5Y

II. L’équilibre dans le marché monétaire : le modèle LM

1- Définitions :

Marché monétaire c’est un « lieu » où sont apportés et empruntés des capitaux à court terme
par les particuliers, les entreprises et l’Etat.

Le marché monétaire a donc pour mission d’assurer quotidiennement la liquidité du système


bancaire.

2- Qu’est-ce que la monnaie ?

La monnaie est un moyen de paiement immédiat et présentant une disponibilité entière


comme il peut être indirecte. Ceci engendre donc la distinction entre monnaie et quasi-
monnaie.

 La monnaie peut se présenter sous forme de pièces et de billets.

 Les chèques bancaires, les cartes et les virements représentent aussi de la monnaie.

Les dépôts en comptes courants bancaires peuvent être transformés rapidement en numéraire
pour servir de moyen de paiement.

3- Les fonctions de la monnaie

La monnaie joue un rôle de moyen de paiement. C'est un instrument d’échange. Elle est
aussi une réserve de valeur (du moins à court terme). On distingue donc la monnaie étalon
qui permet de faciliter l'échange ; la monnaie transaction qui permet d'échanger des biens de
natures différentes ayant une même unité de compte ; Et la monnaie réserve de valeur qu'on
peut thésauriser

 Moyen de paiement : La première fonction de la monnaie est de faciliter les échanges


de biens et de services bénéficiant aux deux parties concernées. Cette fonction est
appelée instrument d’échange.

 Réserve de valeur : La monnaie a la propriété de liquidité qui la qualifie pour être le


meilleur instrument de réserve de pouvoir d’achat immédiat. C’est aussi un actif sans
risque. Donc la monnaie n’est pas un bien comme les autres et les différences résident
non dans la qualité de la monnaie mais dans sa nature.

42
 Unité de compte : L’utilisation de la monnaie comme unité de compte permet de
rendre plus facile les échanges et de réduire les coûts de transactions et le temps pour
les réaliser. La monnaie a permis donc le passage d’un système de prix relatifs vers un
système de prix monétaires. Son utilisation permet la comparaison de la valeur des
biens.

4- Les formes de la monnaie

Il existe 3 formes de la monnaie :

 La monnaie divisionnaire : constituée de pièces de monnaie émises selon les pays par
la Banque Centrale ou par la Direction du Trésor.

 La monnaie fiduciaire : constituée de billets de banque inconvertibles ou papier-


monnaie émis par l'autorité monétaire.

 La monnaie scripturale : constituée de dépôts bancaires sur lesquels des chèques


peuvent être tirés sans préavis.

5- La masse monétaire

La masse monétaire est la quantité totale de monnaie en circulation dans une économie à un
moment donné. Elle varie en permanence suivant le processus de création ou de destruction
monétaire. Pour cela, Les banques centrales cherchent à mesurer de la manière la plus précise
cette quantité de monnaie en circulation. La masse monétaire englobe toutes les valeurs qui
peuvent être transformées en liquidités et utilisées comme moyen de paiement. La monnaie
détenue par les banques et les institutions financières ne fait pas partie de la masse monétaire.
La masse monétaire se mesure à l'aide d'agrégats monétaires.

43
6- Les agrégats monétaires

M1 : la monnaie fiduciaire (billets de banque et pièces de monnaie) et la monnaie scripturale


qui se compose de soldes créditeurs détenus par les clients sur leurs comptes bancaires à vue.
Les actifs liquides, divisibles, transférables, sans rendement et avec un coût de transaction nul.
Il comprend les billets et pièces de monnaie en circulation nets des encaisses des banques,
ainsi que les dépôts transférables à vue, en monnaie nationale, constitués auprès de la banque
centrale, des banques commerciales et du Trésor.

M2 : est composé de l’agrégat M1 auquel s’ajoute l’ensemble des actifs liquides, non
transférables et rapportant un rendement, à savoir les disponibilités en comptes d’épargne
auprès des banques.

M3 : qui correspond à la masse monétaire au sens large, regroupe, en plus de M2, les autres
actifs monétaires moins liquides, avec des coûts de transaction significatifs, non transférables
et/ou non divisibles et rapportant un rendement.

7- Les agrégats de placement

P1 : regroupe livrets d’épargne, l’épargne contractuelle, les réserves d’assurances, le plan


d’épargne populaire, le plan d’épargne logement et les OPCVM garantis.

P2 : regroupe les obligations, les OPCVM obligations et les placements d’assurance-vie.

P3 : est composé des OPCVM d’actions et OPCVM diversifiés.

8- L’équilibre sur le marché de la monnaie : la courbe LM

L’équilibre sur le marché monétaire s’étable par l’intersection l’offre et la demande de la


monnaie.

a) L’offre de monnaie (Mo)

L’offre de monnaie est la quantité de monnaie en circulation dans une économie. Il s’agit
d’une variable de stock. C’est donc un ensemble de moyen de paiement existant dans
l’économie et qui sont acceptés pour le règlement des dettes et des achats de biens et services.

Qui contrôle de la quantité de monnaie ?

C'est l'Etat qui contrôle l'offre de monnaie à travers sa politique monétaire qui est une
régulation de l'offre de monnaie.

L’offre de monnaie Mo est l’œuvre de la banque centrale. C’est une variable exogène,
donnée, et ne dépend pas du taux d’intérêt. Graphiquement, elle se présente sous la forme
suivante :

44
t

L’offre de monnaie (Mo)

Mo M (La quantité de monnaie)

b) La demande de la monnaie (Md)

Les motifs de la demande de monnaie

J. M. Keynes distingue deux motifs essentiels à la demande de monnaie : la demande de


monnaie pour motif de transaction et de précaution, et la demande de monnaie pour motif de
spéculation.

La demande de monnaie pour motif de transaction et de précaution (L1) : les ménages


conservent leur revenu sous forme liquide avant de le consommer ; de même, les entreprises
conservent des liquidités avant d’engager des dépenses (volant de trésorerie). Ce sont des
motifs de transaction pour les ménages et les entreprises. Par ailleurs, selon Keynes, la
monnaie est demandée pour le motif de précaution lorsque les agents économiques ont le
souci de parer aux éventualités qui exigent des dépenses imprévues.

La demande de monnaie pour motif de spéculation (L2) : les agents économiques peuvent
détenir de la liquidité afin de réaliser des plus-values en capital, d’acheter à bas prix des actifs
réels ou financiers et de les revendre quand leur prix a augmenté. On dit qu’ils font de la
spéculation. Cette spéculation consiste donc en un arbitrage permanent entre la monnaie et les
actifs non monétaires. La spéculation peut porter sur des immeubles, des terrains, des titres
cotés en bourse, des actions ou obligations. Elle est fonction du taux d’intérêt.

La fonction de demande de monnaie

A partir des éléments fournis précédemment, l’on peut décomposer la demande de monnaie
en demande de monnaie pour motif de transaction-spéculation (L1) et demande de monnaie
pour motif de spéculation (L2).

La demande de monnaie pour motif de transaction est fonction croissante du revenu, L1(Y).
En effet, un revenu élevé induit une dépense élevée : les agents réalisent davantage de
transaction lorsque leur revenu augmente.
La demande de monnaie pour motif de spéculation est fonction décroissante du taux
d’intérêt, L2(t) avec L2’(t)<0.

45
Donc la fonction de demande de monnaie s’écrit comme suit :

Md = L1(Y) + L2(t) avec ; L1= αY et L2 = L0 − βt

La demande de monnaie dépend à la fois de Y et de t. D’après Keynes, le motif de


spéculation prédomine généralement sur le motif de transaction, de telle sorte que la courbe
de demande totale de monnaie Md a une pente négative. Sa représentation graphique est :

Md (demande de monnaie)

M (La quantité de monnaie)

9- L’équilibre sur le marché de la monnaie : la courbe LM

L’équilibre sur le marché monétaire est établi lorsque l’offre de monnaie est égale à la
demande de monnaie.

Taux d’intérêt
Mo

t0

Md

La quantité de monnaie

A cet équilibre correspond un taux d’intérêt d’équilibre t0 et un niveau donné de monnaie Mo.
Une baisse de l’offre de monnaie accroît le taux d’intérêt et une hausse de l’offre de monnaie
réduit celui-ci.

46
Exercice d’application:
La demande de monnaie se compose d’une demande pour motif de transaction L1 = 0,1Y, (Y
est le PIB), et d’une demande pour motif de spéculation L2 = 30 – 3t, (t est le taux d’intérêt
nominal exprimé en pourcentage).
1. Exprimez la demande totale de monnaie Md en fonction de Y et de t.
2. L’offre de monnaie est de 40, le PIB de 290. A quelle hauteur se fixe le taux d’intérêt ?
3. L’offre de monnaie augmente et passe à 45, le PIB reste 290. Comment varie le taux
d’intérêt ? (analyse de la situation).
4. L’offre de monnaie reste à 40, le PIB est de 310. Que devient le taux d’intérêt ? (Analyse
de la situation)

1. On a : L1 = 0,1Y et L2 = 30 -3t
Md = L1 + L2 = 0,1Y+ 30 – 3t
2. On a : Mo = 40 et PIB = Y = 290
Mo = Md → 40 = 0,1Y+ 20 – 3t → 3t = 0,1*(290) + 20 – 40 → t = 6,3%
3. A l’équilibre : Mo = Md : 45 = 0,1Y+ 20 – 3t → t = 4,6%
Pour faire augmenter l’offre de monnaie, la banque centrale achète des titres, ce qui fait
augmenter leur prix et baisser le taux d’intérêt.
4. Y = 310 et Lo = 40
40 = (0,1)*(310) – 3t + 20 d’où t = 7%
Quand les transactions augmentent pour une masse monétaire donnée, il faut que la monnaie
circule plus vite, c'est-à-dire que les agents détiennent moins d’encaisses. Pour cela, ils
doivent être incités à détenir des titres et en conséquence le taux d’intérêt augmente.

La construction de la courbe LM :
La courbe LM exprime la relation entre le niveau de revenu Y et le taux d’intérêt t. Plus le
niveau de revenu est élevé, plus la demande de monnaie s’accroît et donc, plus le taux
d’intérêt d’équilibre t* est lui-même élevé. Pour cette raison, la courbe LM est croissante.

47
Algébriquement, l’équation de la courbe LM est déterminée par l’égalité entre la demande et
l’offre de monnaie, soit Mo=Md avec;
Mo = M0 : L’offre de monnaie Mo est l’œuvre de la banque centrale. C’est une variable
exogène, donnée, et ne dépend pas du taux d’intérêt, et;
On a : Md = L1(Y) + L2(t) avec ; L1(Y) = L0 − βt et L2 = αY

𝑴𝟎 − 𝑳𝟎 𝛃𝒕
LM : 𝒀= +
𝛂 𝛂
Exemple :
Soit l’offre de monnaie Mo=200 ;
La demande de monnaie pour le motif de spéculation L2= 50 – 200t ;
La demande de monnaie pour le motif de transaction L1 = 0,25Y ;
Déterminer l’équation LM.

III. L’équilibre générale : le modèle IS-LM


Le modèle IS-LM représente l’équilibre simultané sur le marché des produits et sur le marché
de la monnaie, avec :
 La courbe IS représente les combinaisons de t et Y qui satisfont l’équation
représentant le marché des biens et services :

IS :

 La courbe LM traduit les combinaisons de t e t Y qui satisfont l’équation représentant


le marché monétaire.
LM : −
=
48
+
Algébriquement, on détermine le revenu et le taux d’intérêt d’équilibre sur les deux marchés
en égalisant les équations IS et LM, soit IS=LM.

L’équilibre de l’économie se situe a point d’intersection entre les courbes IS et LM. En ce


point d’intersection, la dépense effective est égale à la dépense prévue et la demande
d’encaisses monétaires est égale à l’offre d’encaisses monétaires.

Le graphique ci-dessous présente l’équilibre macroéconomique dans le marché des biens et


services et le marché de la monnaie.

Exercice d’application 1:

Soit une économie fermée avec les paramètres macroéconomiques suivants :


La consommation……………………………..C=40 + 0,8Yd ;
L’investissement……………………………....I = 55 – 200t ;
Les Dépenses publics…………………………G = 20 ;
Les impôts et taxes (forfaitaires)……………..T = 20 ;
L’offre de la monnaie………………………...Mo = 100 (L’offre de monnaie est exogène);
La demande de monnaie pour transactions …..L1 = 0,25Y;
La demande de monnaie pour spéculations…....L2 = 50 – 200t.
Taux d’intérêt ................................................... t
Revenu...............................................................Y
Revenu disponible.............................................Yd = Y – T
1. Déterminez l’équation de la droite IS
2. Déterminez l’équation de la droite LM

49
3. Déterminer le revenu et le taux d’intérêt d’équilibre sur les deux marchés.

Exercice d’application 2:

Dans une économie fermée avec Etat, les paramètres macroéconomiques ont été définis de la
manière suivante :
Consommation.......................................................................... C = 0,75Yd + 200
Impôts ........................................................................................ T = 0,2Y + 100
Dépenses publiques.................................................................G = 825
Investissements........................................................................I =100 – 1000t
Demande de monnaie pour des motifs de transaction ............L1 = 0,5Y
Demande de monnaie pour des motifs de spéculation ........... L2 = -2000t
Offre de monnaie .....................................................................Mo = 1150
Taux d’intérêt ...........................................................................t
Revenu.....................................................................................Y
Revenu disponible....................................................................Yd = Y – T

1. Déterminez l’équation de la droite IS


2. Déterminez l’équation de la droite LM
3. Déterminer le revenu (y*)et le taux d’intérêt (t*) d’équilibre sur les deux marchés.

NB : suivez les corréctions au niveau du cours magistral.

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