Prendre Soin Mental Dans Incertitude
Prendre Soin Mental Dans Incertitude
Prendre Soin Mental Dans Incertitude
mental en période
d'incertitude
Conseils et réflexions en période de confinement
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Introduction
Depuis janvier 2020, une épidémie de coronavirus COVID-19 se propage dans le
monde entier. Les conséquences du virus et les mesures prises pour lutter contre sa
propagation entraînent d'importants chamboulements dans nos vies. Beaucoup
d'entre nous font des expériences, tout à fait compréhensibles, de peur, d'anxiété, et
d'inquiétude. Dans les moments comme celui-ci, notre santé mentale peut en pâtir.
En tant qu'acteur clé du domaine du bien-être et de la santé mentale, nous avons
décidé de partager notre expérience et nos connaissances avec vous, en vous
proposant ce petit guide. Il a pour but de vous aider à mieux vivre cette période
d'incertitude, en vous donnant des conseils théoriques mais aussi pratiques qui ne
prétendent pas être une vérité universelle, mais plutôt des pistes d'application et de
réflexion.
Si, face au virus, la seule résistance qui compte pour le moment est de rester chez
soi, il existe des moyens de résister à l'atmosphère générale, de se donner un peu de
douceur, d'écouter sa respiration, d'être connecté aux autres (même sans se voir !).
Nous espérons de tout coeur que ce concentré d'information pourra vous aider à
mieux naviguer dans cette période de turbulences, et peut-être, à rendre vos
journées un peu plus sereines.
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Nous vivons tous un moment où tout va très vite, et où paradoxalement nos modes de
vie se voient contraints de ralentir. Les informations affluent et se contredisent parfois,
et nous ne savons pas toujours ce qu'il se passe. Il est alors possible de se sentir plus à
cran que d'habitude, en colère, impuissant, triste, dépassé...
Cependant, si vous vous sentez que votre anxiété est démesurée, ou si vous avez
déjà connu des problèmes de santé mentale, n'hésitez pas à faire appel à un
professionnel de santé pour obtenir de l'aide. Vous n'avez pas besoin d'être seul avec
vos soucis et il peut être réconfortant de partager ce que vous vivez avec des personnes
formées pour vous aider. Cette vidéo réalisée par une psychiatre peut également vous
être d'une grand utilité (notamment si vous souffrez d'attaques de panique, de
dépression ou d'addictions).
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Rester chez vous autant que possible, et respecter les règles du gouvernement.
En informer les autres, en leur expliquant pourquoi ces décisions ont été prises.
Réduire au minimum le fait de regarder, lire ou écouter des informations qui vous
rendent anxieux ou angoissé : donnez vous un seul rendez-vous quotidien, auprès
d’une source d'information fiable, afin de vous tenir au courant de la situation.
Et surtout, faire ce qui vous permet de vous sentir en sécurité. Ce sentiment sera
différent pour chacun, et il donc est important de ne pas se comparer aux autres. Si
vous avez décidé que ce qui vous fait vous sentir en sécurité est de vous enfouir
sous votre couette molletonnée… alors allez-y!
Quand on est confinés de nombreux jours entre quatre murs, il peut être difficile
de ne pas commencer à étouffer... surtout quand on est entouré par du béton!
Voici donc quelques pistes pour se connecter à la nature... en intérieur :
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Visualisez une image positive. Cela peut être un souvenir associé à un sentiment de
sécurité, ou une représentation totalement inventée. Cela aidera à calmer votre
cerveau qui s’est vu activé par une menace extérieure, en lui envoyant des signaux
de calme et de sérénité.
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Il peut être très difficile, du jour au lendemain, se se retrouver bloqué chez soi. Il est
donc normal d'être stressé : être contraint de rester à domicile n'est naturel pour
personne.
Cette situation est d'autant plus délicate pour les personnes qui étaient déjà isolées
avant le confinement. Il est alors important de rester en contact avec vos proches
(appels téléphoniques, voire mini visio-conférences) afin de leur parler de ce que vous
ressentez, et de tendre la main si vous avez besoin de plus de soutien.
Des permanences téléphoniques peuvent aussi être un bon moyen de briser la solitude
(SOS Amitié par exemple).
Et peut-être est-ce aussi l'occasion de vous chouchouter ? Même si vous n'allez voir
personne, vous pouvez en profiter pour faire ce que vous n'avez habituellement pas le
temps de faire : mettre un joli vernis à ongle, tenter de nouvelles coiffures, prendre un
bon bain (si on a la chance d'avoir une baignoire !), essayer une nouvelle recette de
cuisine ou bien sortir votre matériel d'aquarelle remisé au fond d'un placard :).
C’est aussi l’occasion de ressentir ce qui est essentiel pour notre existence : amitié,
liens, coopération, relations… d'autant plus de choses à chérir et à prendre soin à la fin
du confinement!
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Ceux qui travaillent pour assurer les soins ou la continuité des services
La gestion de votre bien-être mental pendant cette période est tout aussi importante
que la gestion de votre santé physique. Nous vous conseillons de prendre régulièrement
des pauses pour respirer profondément.
Pensez également à d'autres stratégies de gestion du stress qui ont fonctionné pour
vous dans le passé et qui pourraient vous être bénéfiques aujourd'hui.
Enfin, n’hésitez pas à demander de l’aide : bien que vous soyez un super-héros, vous
avez aussi vos limites ! Des chaînes de solidarités se sont mises en place dans toute la
France pour aider à la garde d'enfants ou aux courses par exemple.
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Beaucoup de salariés se retrouvent à devoir travailler depuis chez eux. Et chez Petit
BamBou, nous n'avons pas échappé à la règle ! Voici donc quelques-uns des
apprentissages que nous avons pu tirer de cette première semaine en télétravail :
Accepter de ne pas être aussi productif que d'habitude : le travail à distance est
quelque chose de nouveau pour la plupart... ne vous attendez pas à être comme un
poisson dans l'eau dès les premiers jours !
Ne pas perdre le lien avec ses collègues : loin d'être une perte de temps, un petit
message de bonne journée, un appel pour vérifier que tout va bien ou une aide
temporaire dans une mission peuvent être la clé du bon fonctionnement de
l'entreprise !
Ne pas sacrifier les petits rituels du matin : notre cerveau a besoin d'un temps de
mise en route, le transport et le café entre collègues s'en chargent d'habitude... ce
n'est pas le cas à la maison ! Alors prenez un peu de temps pour vous au lieu de
foncer tête baissée sur votre ordinateur : prenez une bonne douche chaude, enfilez
une tenue confortable, mangez un petit déjeuner si vous en ressentez l'envie...
Si l'on n'est pas seul : décider de quelques règles de vivre ensemble qui permettent
le bon fonctionnement du télétravail.
Dans la mesure du possible, s'organiser un coin bureau qui nous donnera envie de
travailler... et nous poussera à sortir de notre lit... même si on finira tous dedans à un
moment ou à un autre ;-).
Ce qui est sûr, c'est que ce rythme sera naturel pour certains... et plus difficile pour
d'autres. Pour ces derniers, dites-vous peut-être que vous serez d'autant plus ravis de
retourner sur votre lieu de travail à la fin de ce confinement!
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En attendant qu'il soit prêt, sentez la tasse dans vos mains, faites attention à
l'odeur de la boisson, sentez la matière, la température de la tasse.
Et bien sûr, cela fonctionne aussi avec le thé, le chocolat chaud, le jus d'orange...
bref, tout ce que vous voulez ;-). Si vous souhaitez approfondir cette thématique,
sachez que l'application Petit BamBou propose des programmes pour Manger en
pleine conscience ou même Cuisiner en pleine conscience.
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Pour les familles, il s'agit de trouver un équilibre, structurer et rythmer les journées,
replacer des repères, partager le temps entre les tâches domestiques, les
apprentissages, les jeux, etc. Pas facile de réinventer son quotidien, mais peut-être
aussi très rafraîchissant ?
Nous savons bien qu’il n’y a pas deux situations identiques, en fonction de l’âge des
enfants, du lieu de confinement, du télétravail à faire ou non etc. Nous avons quand
même eu envie de partager quelques petits conseils ou clés qui pourraient vous aider
ou vous inspirer.
Mais avant tout, accordez vous le droit à l'erreur, à l'imperfection : on ne s'invente pas
maître ou maîtresse en une semaine, surtout quand on doit à côté être parent, salarié,
chef-cuisinier, femme ou homme de ménage... ;-).
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Au-delà des explications sur la situation, c’est le partage des émotions que peuvent
attendre inconsciemment les enfants. Il ne s’agit pas là de leur transmettre son stress
ou ses angoisses bien sûr, mais bien d’exprimer ce que l’on ressent, car non seulement
cela nous fait du bien, mais cela permet aussi d’inviter les enfants à faire de
même (« comment te sens-tu là maintenant ? »). Le silence ou les faux-semblants ne
les trompent pas vraiment de toute façon… Et puis c’est une bonne habitude à prendre,
car il n’y a pas que les émotions difficiles (peur, tristesse, découragement) qui soient
bonnes à partager, mais aussi celles qui sont énergisantes (joie, enthousiasme,
gratitude) !! C’est un bon entraînement pour réussir à nommer ce qui nous traverse.
Une structure de journée sereine
Les jeunes, comme nous, ont besoin de repères dans le temps, que ce soit dans la
semaine ou au sein d’une même journée. Il est donc souhaitable de mettre en place une
nouvelle routine adaptée aux conditions actuelles, en y alternant les différents types
d’activité : activités plus studieuses, en lien avec l’école, créatives, temps calme
(l’occasion de méditer ;-) ), parenthèse « défouloir » (10 minutes de bataille de coussin
autorisée), moments joyeux (danser sur sa musique préférée), silencieux (sieste ou
lecture)… Et entre deux, pour une bonne transition : respirez ! Sérieusement, 30
secondes à l’écoute de sa respiration, main sur le ventre, permettent de passer d’une
chose à l’autre en douceur. Essayez :)
Des tâches domestiques sereines
C’est une formidable occasion de faire participer les enfants aux tâches de la maison !
Lorsque c’est inhabituel, ils sont en général enthousiastes d’ailleurs. Participer à la
préparation des repas, apprendre à lancer une lessive… C’est l’occasion de le faire plus
doucement, et en conscience ! En cuisinant par exemple, on peut sentir les matières
sous ses doigts, les bonnes odeurs qui apparaissent, faire quelque chose de joli
visuellement, goûter, bien sûr… excellente façon de vivre l’instant présent à travers ses
cinq sens :) !
Une clôture sereine de la journée
Pour achever de pleinement vivre ces moments, bons comme mauvais, on peut écrire
un journal au jour le jour, ou faire avec les enfants un mini retour sur la journée (2
choses désagréables, 2 choses agréables), un cahier de gratitude… Cela permet de
formaliser le fait que les moments désagréables appartiennent désormais au passé, et
que nous pouvons nous réjouir aussi des moments agréables qui nous ont été donnés.
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Ceux qui savent qu’économiquement cela va être très dur pour eux ou leur
entreprise
Ce sur quoi nous n'avons pas le contrôle : une fois ces éléments identifiés, il sera
l'heure de les accepter afin de pouvoir lâcher prise. Lâcher prise ne signifie pas dire
que l'on soit d'accord avec la situation, mais tout simplement reconnaître que nous
n'avons pas prise dessus, afin de pouvoir continuer à avancer.
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Si les personnes souffrantes sont nombreuses, leurs proches le sont d'autant plus. Et si
la souffrance mentale n'est pas comparable à la souffrance physique, il est tout de
même important de la reconnaître.
Un conseil est alors de laisser une grande place à la compassion (envoi d’amour), sans
pour autant tomber dans l'épuisement de l'empathie (ressentir à la place de).
Ces moments difficile peuvent être le bon moment pour avoir l'audace d'accepter
ses failles et ses moments de doutes, afin de comprendre que ce sont eux aussi
qui nous rendent humain. Si nous sommes si tristes, c'est peut-être parce que
nous aimons si fort cette personne ? Et quoi de plus beau que l'amour.
C'est peut-être aussi le moment d'accepter de délaisser, pour quelques instants,
son armure. N'est-on pas plus léger, sans le masque que nous nous efforçons de
porter ?
Accordez-vous donc le droit de vous laisser des moments où vous vous
permettez de tout lâcher, et de ressentir pleinement ce que votre corps a à vous
dire.
Pour ceux dont les proches sont décédés, il est important, même si parfois difficile,
d'être lucide sur le fait qu'un travail de deuil a démarré et va durer un moment, avec
ses étapes personnelles, ses avancées et ses retours en arrière...
Si vous pensez que la méditation peut être un compagnon dans cette aventure, le
programme Deuil et pleine conscience de Martine Spiesser vous propose un modeste
guide afin de vous accompagner dans ce cheminement.
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Tant que vous respectez les règles pour empêcher la propagation du virus... il n'y a
aucune raison de vous culpabiliser ! Peut-être n'était-ce d'ailleurs pas le cas? ;-)
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Petit BamBou