Cours 2nde GM en Vue DS 21 01 2022 3
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Introduction.
La Seconde Guerre mondiale qui éclate moins d’une génération après la fin de
la Première Guerre mondiale est en fait liée à la 1 è r e car elle répond au désir de
revanche des vaincus, mais aussi à la brutalisation de la société pendant le
conflit précédent. La Seconde Guerre mondiale a des caractéristiques
nouvelles :
Une guerre mondiale avec l’extension géographique de la guerre sur
tous les continents et océans (batailles en Afrique du Nord, en Éthiopie ;
bataille de l’Atlantique contre les sous-marins allemands et du Pacifique
contre les kamikazes japonais).
Une guerre technique et industrielle pour produire les nouvelles armes
de guerre destructrice : chars d’assaut, bombardiers, bombes volantes V1 et
V2, bombe atomiques…
Une guerre de mouvement avec le déplacement très rapide des
colonnes motorisées des chars d’assaut des Allemands Guderian et Rommel,
de l’américain Patton…
Une guerre où s’affrontent les idéologies : nazisme et fascisme contre
stalinisme et démocratie.
Une guerre de destructions (humaines et matérielles) où des régions
sont ravagées par les combats (Normandie ), où massacres (Oradour-sur-
Glane, Buchères ) et politiques d’anéantissement (génocides des Juifs et
Tziganes) ciblent les civils.
Mais la Grande Alliance avec Staline conduit les Alliés à garder le silence sur
les crimes de masse commis par l'URSS, où depuis longtemps le NKVD 1
élimine impitoyablement tous les opposants .
2 Une forte mobilisation économique.
Le Victory Program , aux U.S.A. film de Walt
Disney : http://www.youtube.com/watch?v=5ok4lAif5SU
La mobilisation économique est considérable chez les Alliés.
Les Britanniques sont les premiers à mettre sur pied une économie de
guerre. Entre juin 1940 et décembre 1941, les usines d’armement mobilisent 2
millions de travailleurs supplémentaires, essentiellement des femmes.
L’URSS développe ses usines de l’Oural et de Sibérie . La population
est mobilisée ; des prisonniers des camps de concentration soviétiques sont
envoyés au front , dans les secteurs les plus exposés.
L’effort de guerre le plus important reste celui des États-Unis. Onze
millions de GI’s (soldat americains) sont sous les armes . Grâce au Victory
Program , lancé le 6 janvier 1942 , les usines américaines produisent en trois
ans 275 000 avions , 634 000 véhicules légers (la Jeep), 90 000 chars, 65
millions de tonnes de navires . La standardisation permet de fabriquer en série
des cargos à un rythme plus rapide (1 tous les 12 jours ) que la capacité de
destruction des sous-marins allemands . Toutes les armées alliées , y compris
les troupes soviétiques, reçoivent du matériel américain .
Les e ff orts de l’Axe sont plus inégaux . En Allemagne , le pillage
économique des pays vaincus est complété en 1942 par la mise en place d’un
ministère de l’Armement et de l’Économie de guerre , dirigé par Albert Speer.
Celui-ci réorganise entièrement l’économie allemande. Malgré les
bombardements alliés, la production de guerre triple entre 1942 et 1944. Elle
utilise alors 7 millions de travailleurs étrangers en Allemagne, déportés,
volontaires, ou requis au titre du STO, et 7 autres millions dans l’Europe
occupée.
Le Japon s’organise plus di fficilement. La production n’augmente que
de 44 % de 1937 à 1944 et la marine américaine réussit à couler 95 % de la
1
NKV D ( com m i ssari at du peu pl e au x affai res in t éri eu res) : Il devi en t l a prin ci pal e pol i ce
poli t i qu e de l ' URS S en 1934.
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Th èm e 1 – C hap. II – La S econ de Gu erre m on di al e
l'aviation alliée vise ses villes, comme Hambourg et Dresde , ravagées par des
bombes incendiaires. Ces bombardements stratégiques effacent la distinction
entre le front et l'arrière. Le s Allemands ripostent en mettant au point en
1944 les missiles V1 et V2 pour frapper les villes anglaises . Pour faire plier
le Japon, les Américains n'hésitent pas utiliser l'arme atomique sur
Hiroshima (6 août 1945) et Nagasaki (9 août ).
marche de la mort de Bataan 2 s’est déroulée en avril 1942 après la bataille des
Philippines et a causé la mort de 20 000prisonniers américains et philippins.
Les prisonniers anglo-américains capturés par les Japonais sont méprisés par
des Japonais qui préfèrent le suicide à la reddition (blessés, ils gardent une
grenade dégoupillée à la main pour tuer les Alliés venant à leur secours : cf. :
Apocalypse).
Le Pont de la rivière Kwaï : Film tiré du livre éponyme écrit par l’écrivain de
Pierre Boulle 3 et adapté en 1957 par David Lean avec dans le rôle titre Alec
Guinness (futur Obi Wan Kenobi) et qui raconte l’histoire d’un régiment
anglais interné dans un camp de prisonniers en Birmanie. Celui-ci est affecté
à la construction d'un pont en pleine jungle. Après s'être opposé à ce projet, le
colonel cède aux exigences japonaises. Il ignore que les Américains préparent
le dynamitage du pont.... L’extrait ici montre l’arrivée des soldats anglais
dans le camp de prisonnier après une longue marche éprouvante dans la
jungle.
Quel est l’état général des soldats anglais en arrivant au camp ? L’état des
vêtements et des chaussures des soldats anglais; l’état des lieux où habitant
les soldats.
Doc p. 94 et 8 p. 102 : Ce comportement envers les prisonniers se retrouve-t-
il avec les autres belligérants ?
2
Dan s l es Ph i l i ppi n es, su r la pén i n su l e de Bat aan , l ’arm ée j apon ai se se h eu rt e à un e
fort e rési st an ce qu i frei n e ses opérat i on s. L’arm ée US se ren d, l e 10 avri l 1942 , l e
gén éral Macarth u r pren an t l a fu it e en pron on çan t sa cél èbre ph rase « j e revi en drai s ».
Le gén éral H om m a se ret rou ve avec u n probl èm e l ogi st i qu e qu i ri squ e de l e ral en t i r
en core : il doi t gérer plu s de 70.000 pri son ni ers, pou r l a pl u part m al ades et bl essés,
al ors qu e l es st rat èges japon ai s n’en avai en t prévu qu e 15 000. L’ét at -m aj or in t im e
l ’ordre à H omm a de se débroui l l er et d’appl i qu er un e « sél ect i on n atu rel l e » parm i l es
pri son ni ers . Il est don c déci dé de l es tran sférer à pi ed, san s boi re ni m an ger, vers u n
cam p si tu é 100 km plu s l oi n . 15 000 pri son n i ers n’at t ei n dron t pas l e cam p et 20 000
au t res y m ou rront après l eu r arri vée, l e 24 avri l . Plu s de 1 000 ci vi l s ph i l i ppi n s seront
exécu t és su r l e parcou rs pou r avoi r don n é à m an ger ou à boi re au x col onn es de
pri son ni ers .
3
Pi erre Bou l l e (1912 – 1994) : Jeun e di pl ôm é de S upél ec en 1933, il part à 18 an s com m e
pl an t eu r de caou t ch ou c en Mal ai si e . En gagé dan s l es gu erres asi at i qu es , i l com bat au x
côt és des Forces F ran çai ses Li bres en Ch in e, en B i rm an i e et en In doch in e . Deu x de ses
œu vres acqu i èren t en peu de t em ps un e not ori ét é mon di al e. S es expéri en ces asi at i qu es
lu i i n spi ren t « Le pon t de l a ri vi ère K w aï » don t l ' adapt at i on au ci n ém a par Davi d Lean
en 1957 l e ren d cél èbre. « La pl an èt e des si n ges », rom an de sci en ce- fi ct i on écri t en en
1963, est port é su r gran d écran , et l' hi st oire est repri se dan s un e ban de dessin ée et u n
t él éfi l m .
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Th èm e 1 – C hap. II – La S econ de Gu erre m on di al e
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Con ven t i on de Gen ève (1929) : La Con ven t i on de Gen ève du 27 ju i l l et 1929su r l e
trai t em en t des pri son n i ers de gu erre com pt e 97 arti cl es. El l e pose l e prin ci pe gén éral
sel on l equ el l es capt i fs doi ven t êt re t rai t és, en t ou t t em ps, avec hu m an i t é. Il s doi ven t
êt re n ot am m en t prot égés con t re l es act es de vi ol en ce, l es i nsu l t es et l a cu ri osi t é pu bli qu e
; en out re il est i nt erdi t d' exercer des représai l l es con t re eu x
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Th èm e 1 – C hap. II – La S econ de Gu erre m on di al e
130 000 morts en une nuit, le raid le plus meurtrier de la guerre) ainsi qu’au
japon. Le but est d’accélérer la reddition des allemands et japonais.
En Normandie ils préparent le débarquement de juin 1944 et sont très
violents : 200 000Normands trouvent la mort dans ces bombardements et 87%
de la ville de Caen est rasé . Les moyens manquent pour sauver les victimes
des bombardements et aider les rescapés.
La fin de la guerre est marquée par les explosions atomiques sur
Hiroshima (la bombe fait instantanément 80 000 morts et 70 000 blessés.
L’estimation finale tourne autour de 260 000 morts) et Nagasaki qui
deviennent le symbole d’une guerre d’anéantissement.
5
Pogrom : Term e ru sse dési gn an t à l ’ori gi n e un assau t , avec pi l l age et m eurt res , d’u n e
part i e de l a popu l at i on con t re un e au t re , et en t ré dan s l e lan gage in t ern ati on al pou r
caract éri ser un m assacre de Ju i fs .
6
Gh et t o : Qu art i ers isol és du rest e de l a vi l l e par des barbel és ou un mu r dan s l esqu el s
l es Al l em an ds forcen t l a popu l at i on j ui ve à vi vre dan s des con dit i on s mi sérabl es.
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Th èm e 1 – C hap. II – La S econ de Gu erre m on di al e
plus de 13 000 victimes, les survivants sont déportés, le ghetto rasé par les
Allemands (voir film « le Pianiste » de Roman Polanski - 2002). )
2 Le tournant de 1941 et la mise en place de la « solution
finale ».
A l’aide des docs 7 p. 106 & 5 p. 105, comment passe-t-on de la
ghettoïsation à l’extermination ? Quel changement s’opère en 1942 ?
Pourquoi ?
La « Shoah 7 » n’a pas fait l’objet d’un plan longuement mûri à l’avance ; elle
résulte des opérations meurtrières engagées à partir de juin 1941 (22 juin
1941 : invasion de l’URSS ) dans le cadre de la guerre d’anéantissement
contre l’URSS. Cette guerre contre le « judéo-bolchevisme » doit permettre
de réaliser les 3 objectifs assignés dans Mein Kampf (conquête de l’espace
vital, destruction du communisme et élimination de la race juive).
Des « opérations mobiles de tuerie » sont organisées et des « groupes
d’intervention » (Einsatzgruppen 8 ) sont créés. Ce sont des unités spéciales
de soldats SS, épaulés par des bataillons de police allemands et de
« volontaires » ukrainiens et baltes, chargés de liquider systématiquement à
l’arrière du front tous les « éléments criminels » qui pourraient faire obstacle
à la progression de la Wehrmacht : « partisans » et communistes , mais surtout
tous les Juifs, hommes, femmes et enfants. Les victimes , estimées à plus d’un
million, sont brûlées vives ou fusillées au bord de fosses qu’elles ont creusées
elles-mêmes. A Babi-Yar, près de Kiev, 34 000 Juifs ont été ainsi abattus et
jetés dans un ravin en 2 jours (29 et 30 septembre 1941).
Ces tueries de masse constituent une étape décisive dans l’escalade :
dès l’été 1941, on envisage le transport des Juifs et des opposants vers des
camps à l’abri des regards et le recours au gaz et à l’incinération. Mais,
soucieux du maximum d’opacité, Hitler se garde de tout ordre écrit explicite
et les responsables utilisent un langage codé pour liquider physiquement de
façon méthodique et planifiée les « ennemis de la race aryenne » : solution
finale, transplantation, traitement spécial.
7
Sh oah : M ot h ébreu qu i si gn i fi e « cat ast roph e » et qu i dési gn e l ’ext erm i n at i on des Jui fs
par l es nazi s.
8
Ei nsat zgruppen : (« grou pes spéci au x » en al l em an d) Uni t és m obi l es n azi es form ées de
poli ci ers et de SS . Lors de l ’i n vasi on de l a Pol ogn e, el l es en ferm en t l a popu l at i on ju i ve
dan s des gh et t os et l es sou m et t ent au t ravai l forcé . A parti r de l ’in vasi on de l ’URS S en
1941, el l es sont ch argées de fu si ll er l es Ju i fs et l es responsabl es pol i t i qu es sovi ét i qu es .
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Cam p de con cen t rat i on :Li eu de dét en t i on où l ’on en ferm e l es popu l at i on s con si dérées
com m e en n em i es de l ’É t at . C e son t en gén éral des cam ps de t ravail forcé.
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Cam p d’ext erm i n at i on : Cam p de con cen t rat i on où l a m ort est programm ée et organ isée
de façon in du st ri el l e.
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communiste
Mari e- Cl aude Vail l ant -C out uri er (1912 – 1996) : Rési st ant e f rançai se
arrêt ée en 1942 pui s déport ée à Auschwi t z en 1943 pui s t ransf érée à Ravensbrück en 1944.
Ell e t émoi gne l ors du Procès de N uremberg ent re N ovembre 1945 et Oct obre 1946.
12
Pri mo L evi : « Oubl i er l e passé, c'est se condamner à l e revi vre. ». (1919 – 1987) :
Écri vai n it al i en de rel i gi on jui ve survi vant de l a Shoah. Il ent re dans la Résistance
italienne après la chute de Mussolini ; arrêt é en décembr e 1943, i l est li vré
aux al l emands et déport é à Auschw i t z l e 20 f évri er 1944. Il y travai l l era au l aborat oire de
chi mi e de l 'usi ne de caout chouc de Monow it z d'où il sort i ra l e 27 janvi er 1945, l ors de l a
li bérat i on du camp par l 'Armée rouge sovi ét i que.
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Th èm e 1 – C hap. II – La S econ de Gu erre m on di al e
maximum en août 1944 :24 000Juifs hongrois exécutés en une journée .Le 27
janvier 1945, l’Armée Rouge libère le camp.
D La découverte de l’horreur.
1 Le monde face à la découverte des camps.
La question est les alliés étaient-ils au courant ?
Doc. vidéo : la libération des camps par les alliés.
http://www.youtube.com/watch?v=0KFiQVy_yQo
Préservation du secret par les nazis : les chambres à gaz sont
camouflées en douches ; des expressions codées comme « solution finale » ou
« traitement spécial » dissimulent l’horreur du crime et facilitent
l’acceptation des ordres par les exécutants . Mais la plupart des juifs polonais
ont su ce qui les attendait : l’annonce de la déportation des derniers juifs de
Varsovie provoque ainsi l’insurrection du ghetto, le 19 avril 1943.
Cependant, dès 1942, des informations ne cessent de parvenir au
Vatican, à la Croix-Rouge, aux Alliés et aux organisations juives . Pourtant,
personne ne semble mesurer l’ampleur du génocide vue l’absence
d’intervention et de réaction . Pourquoi ?
Par la priorité donnée aux opérations militaires
Par peur du « bourrage de crâne », d’où l’extrême méfiance
envers les informations en train de circuler
Par l’incapacité à imaginer un tel système de tueries planifié et
industriel
Devant l’avance des forces alliées , les nazis font disparaître les traces les
plus monstrueuses de leurs crimes et procèdent à l’évacuation précipitée des
camps. Celle-ci s’accompagne, dans l’hiver 1944-45, d’interminables marches
forcées qui déciment une population épuisée par les privations et ravagée par
les épidémies : 300 000 victimes supplémentaires attestent de la volonté des
nazis de faire en sorte que le peuple juif ne survive pas à l’effondrement
du Reich.
Toutefois, de nombreux juifs ont eu la vie sauve grâce à l’action courageuse
d’hommes et de femmes, de réseaux de résistance et departiculiers, quiont
reçu depuis le titre de « justes des nations », comme Oskar Schindler ou le
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diplomate suédois Raoul Wallenberg qui sauva plus de 20 000 juifs hongrois
en leur fournissant des passeports suédois.
2 Le bilan de la déportation de répression.
Doc. 11 p .107 : Tableau du bilan du génocide.
Répartition géographique
Europe Orientale : plus de 3,4 M ( dont 3 M en Pologne)
U.R.S.S. : plus de 700 000 ;
Europe centrale et balkanique :environ 730 000
Europe occidentale : environ 210 000 En France.
Au total, 76 000 Juifs ont été déportés de France vers les camps nazis , soit
environ un quart de la population juive qui résidait dans notre pays en 1940.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, bien qu'il soit difficile de l'évaluer
exactement, on considère que 330 000Juifs, approximativement,résidaient en
France et que la moitié d'entre eux était étrangère. 2 500déportés juifs
seulement ont échappé à l'extermination .
Avec les3 000 Juifsmorts dans les camps français d'internement et le millier
de Juifs exécutés ou fusillés comme otages , le bilan total avoisine les 80 000
victimes .