Chap 2 Droit Cours Prof La Formation Du Contrat
Chap 2 Droit Cours Prof La Formation Du Contrat
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Question juridique : Comment les contrats sécurisent-ils les relations entre l’entreprise et ses
partenaires ?
Chapitre 2 Comment les contrats sécurisent-ils les relations entre l’entreprise et ses partenaires ?
Compétences :
1. Qualifier une situation précontractuelle
2. Repérer le processus de formation d’un contrat
3. Analyser et évaluer les conditions de validité, les clauses et les effets juridiques d’un contrat
1- La situation précontractuelle
La période précontractuelle, appelée aussi pourparlers, correspond à une période particulière des relations
entre deux interlocuteurs, souvent professionnels. Les deux parties ouvrent des négociations afin de
déterminer si la signature d’un contrat est envisageable et, le cas échéant, de déterminer le contenu de ce
futur contrat.
De telles négociations ne concernent que des situations à forts enjeux ; dans ce cas, la phase préalable à la
conclusion peut s’avérer longue et délicate.
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sans motif valable d’une négociation bien avancée engage donc sa responsabilité afin de réparer le dommage
causé au cocontractant.
B. La liberté contractuelle
La formation du contrat repose sur le principe de la liberté contractuelle. En vertu de ce principe, chacun est
libre :
– de choisir son cocontractant ;
– de conclure ou non le contrat ;
– d’en définir le contenu sous réserve du respect de l’ordre public (article 6 du Code civil) et des lois qui
s’imposent directement aux contractants.
• Leur capacité de contracter : pour être capable, il faut avoir 18 ans et ne pas être déclaré incapable majeur.
La capacité est l’aptitude d’une personne à être titulaire de droits et à les exercer. On distingue la capacité de
jouissance (l’aptitude à acquérir des droits) et la capacité d’exercice (l’aptitude à exercer les droits dont on
est titulaire).
• Un contenu licite et certain : l’objet du contrat doit être déterminé ou déterminable, doit exister ou être
futur (certain) et ne doit pas porter atteinte à la loi (licite).
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L’inobservation de l’une des conditions de formation du contrat peut être sanctionnée par la nullité du
contrat. Le contrat est alors censé n’avoir jamais existé. Il existe deux types de nullité :
– la nullité relative, si la règle violée a pour but de protéger un intérêt particulier (par exemple : contrat avec
un incapable) ;
– la nullité absolue, si la règle violée a pour but de protéger l’intérêt général (par exemple : objet du contrat
illicite).
Une clause est une phrase ou un ensemble de phrases contenues dans le texte d’un acte juridique (tel un
contrat) qui définit les droits et les obligations des parties.
Le contrat est un acte juridique personnalisable soumis au principe de liberté contractuelle. Il comprend des
clauses générales (que l’on retrouve dans tous les contrats comme l’objet, le prix...) et des clauses
particulières (que les parties peuvent insérer en fonction de leurs besoins). Ces clauses sont nombreuses. Les
plus fréquentes sont :
• La clause de réserve de propriété : clause qui permet au créancier de conserver la propriété du bien objet de
l’échange jusqu’à complet paiement.
• La clause d’indexation : clause qui prévoit que le prix mentionné au contrat évoluera de manière
automatique en fonction de l'évolution d'une autre donnée.
• La clause de renégociation : clause qui prévoit l’obligation pour les parties de renégocier le contrat si des
données essentielles à son équilibre viennent à changer.
• La clause limitative ou exclusive de responsabilité : clause par laquelle le débiteur d’une obligation décide
de limiter ou d'exclure par avance sa responsabilité en cas de mauvaise exécution ou d’inexécution du
contrat.
Cette clause est valable si elle est librement négociée et qu’elle ne vide pas de toute sa substance l'obligation
essentielle du cocontractant.
• La clause résolutoire : clause qui prévoit qu'en cas de manquement à une obligation contractuelle de l'une
des parties, le contrat sera résilié de plein droit. Cela permet d'éviter d’avoir recours à la justice.
• La clause pénale : clause qui détermine à l’avance la sanction pécuniaire applicable au cas où l’une des
parties n’exécuterait pas ses obligations.
Les cocontractants s’obligent par ces clauses et doivent les respecter. Entre professionnels, ces
aménagements sont tout à fait valables. Toutefois, le législateur encadre le contenu des clauses, soit pour
protéger la partie la
plus faible (ordre public de protection), soit pour permettre le bon fonctionnement du marché (ordre public
de direction). En cas de déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties dans une clause du
contrat, cette dernière est considérée comme une clause abusive et est réputée non écrite.
La clause de confidentialité : clause qui prévoit de respecter le confidentialité du contrat, ne pas émettre ces
informations à autrui.
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un motif prévu par la loi. Les modifications unilatérales ne sont pas autorisées.
• Parce qu’il a une force obligatoire, le contrat ne peut avoir d’effet qu’entre les parties contractantes.
C. L’inexécution du contrat
Si l’une des parties ne remplit pas tout ou partie ses obligations (par exemple, l’absence de livraison) ou les
exécute mal (comme un retard de livraison), on parle d’inexécution du contrat.
• L’exécution forcée : la partie lésée (le créancier) peut alors envisager une action en « exécution forcée »
qui consiste à contraindre l’autre contractant (débiteur) à réaliser son obligation. Cette exécution forcée ne
peut être décidée que par le juge. Dès lors que le contrat ne prévoyait pas de date fixe de réalisation, le
recours au juge doit être précédé d’une mise en demeure du créancier envers le débiteur. L’exécution forcée
peut prendre la forme d’une exécution en nature (comme la saisie) ou d’une exécution par équivalent (des
dommages-intérêts correspondant à la valeur des obligations qu’elle n’a pas exécutées).
• L’exception d’inexécution : lorsque le contrat est synallagmatique (chaque partie a des obligations), la
partie qui n’a pas encore exécuté son obligation peut s’abstenir de le faire si son cocontractant n’a pas
exécuté la sienne ou a refusé d’y procéder. Dans ce cas, le contrat continue d’exister, il est suspendu.
• La résolution ou la résiliation : pour les contrats à exécution instantanée, on parle de résolution. La
résolution consiste à anéantir rétroactivement le contrat. Elle peut être prononcée par le juge ou être de droit,
c’est-à-dire apparaître dans une clause prévue par les parties au moment de la conclusion du contrat (clause
résolutoire). En cas de résolution, le contrat est censé n’avoir jamais existé et les parties sont remises dans
l’état où elles étaient avant la conclusion du contrat. Pour les contrats à exécution successive, on parle de
résiliation : comme il n’est pas possible d’appliquer un anéantissement rétroactif, le contrat est anéanti (ne
produira plus d’effet) pour l’avenir (par exemple, pour un contrat de travail). Pour résilier un contrat, il y a
un délai : soit 7 jours, soit 14 jours si montant excessif.