TA02 Fondamentaux Et Valeurs Manuel Cours 01 10 2021 PDF
TA02 Fondamentaux Et Valeurs Manuel Cours 01 10 2021 PDF
et de la Promotion du Travail
Manuel de Cours
Module N°2
Fondamentaux et valeurs du système de santé marocain
Secteur : Santé
Ambulancier
Technicien
Secteur : Santé
Edition 2021
Version 1 : 10 10 2021
Assistance Technique pour la création de filières de formation dans les métiers de la santé
Edition 2021
Direction de la Recherche et de l’Ingénierie de Formation
SOMMAIRE
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COMPETENCES-CIBLES ET OBJECTIFS OPERATIONNELS
Module 2 : Fondamentaux et les valeurs du système de santé marocain
Code : TA – 02 Durée : 70 heures
ENONCE DE LA COMPETENCE
CONTEXTE DE REALISATION
• Individuellement
• A l’atelier et en laboratoire
• À partir :
- des données consignées dans le Référentiel de métier et le
programme de formation ;
- de ressources documentaires variées
• À l’aide :
- Sites internet
- Etudes de cas
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OBJECTIF OPÉRATIONNEL
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Chapitre I
SYSTEME NATIONAL
DE SANTE AU MAROC
1.1 Caractéristiques du système de soin national
Définition.
Le système de santé est un ensemble des moyens (organisationnels, humains, structurels,
financiers) destinés à réaliser les objectifs d’une politique de santé.
Selon la constitution de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé est « un état
de complet bienêtre physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une
absence de maladie ou d'infirmité » et représente « l’un des droits fondamentaux de
tout être humain, quelles que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition
économique ou sociale ».
En 1952, l’OMS définit la santé publique comme la science et l’art de prévenir les
maladies, de prolonger la vie et d’améliorer la santé physique et mentale à un niveau
individuel et collectif. Le champ d’action de la santé publique inclut tous les systèmes
de promotion de la santé, de prévention des maladies, de lutte contre la maladie
(médecine et soins) et de réadaptation.
La santé publique est aussi une question sociale et politique : les maladies ont une
histoire et une influence sur la société, toutes les catégories de la population n'ont pas
le même rapport à elles, et les politiques sanitaires diffèrent selon les pays.
Pour les données démographiques, la population totale marocaine (en millions) est de
33,8 dont (58%) en milieu urbain et (42%) en milieu rural. Sa démographie est en pleine
transition avec une diminution continue de la fécondité (indice synthétique de la
fécondité est de 2,1 enfants par femme) et un allongement de l’espérance de vie (74,8
ans, avec 73,9 pour le sexe masculin et 75,6 pour le sexe féminin). La Population est très
jeune (environ 28% de la population a moins de 15 ans). La population âgée de plus de
60 ans est de 8%. Le Taux d’alphabétisation est de 56,1% (84% pour les 15-24 ans). Le
pays a enregistré d’importantes avancées en termes de réduction de la pauvreté
absolue (passée de 15,3% à 9% entre 2001 et 2007), les situations de vulnérabilité
économique demeurent largement répandues, un quart de la population vivant dans
la pauvreté, particulièrement dans les zones rurales.
En ce qui concerne les données sanitaires, les taux de mortalité maternelle sont élevés
(112 par 100 000 naissances vivantes) et d’analphabétisme ainsi que la faible
participation féminine à la vie active. Le Maroc figure cependant parmi les 9 pays de
la région OMS à avoir adopté un plan national en faveur de l’amélioration de la santé
de la mère et de l’enfant en 2013 (taux de mortalité infantile est de 28,8 pour 1000
naissances vivantes). La situation sanitaire au Maroc est caractérisée par la réduction
des niveaux de mortalité et de fécondité qui annonce la transition démographique et
un changement de la structure de morbidité qui induit l’émergence des maladies
chroniques suite à la transition épidémiologique.
Un système de santé peut se définir comme étant : toutes activités, qui portent sur les
services de santé mis à la disposition d’une population donnée et sur l’utilisation de ces
services par la population.
Dans le monde il existe trois grands types de système de santé :
- Le système de santé nationalisé :
Caractérisé par la prépondérance du service national / public auquel l’accès est
gratuit. Le financement est assuré par l’impôt (Ex. type Angleterre).
- Le système de santé intermédiaire :
Caractérisé par une offre de soins mixte (public/privé) et l’assurance maladie financée
par les cotisations prélevées du salaire (obligatoire et en général généralisée) Ex France.
- Le système de santé libéral (ex. USA) :
Caractérisé par une prépondérance du secteur privé. Il n’existe pas de système national
obligatoire d’assurance maladie comme en France. L’Etat assure 2 programmes, un
pour les personnes âgées et un pour les familles pauvres. Le reste de la population est
assuré par les employeurs ou à titre individuel.
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Les composants du système national de santé :
Le système national marocain de santé se compose des secteurs suivants :
1°) Un secteur Etatique (public) comprenant :
a) Le Ministère de la santé
b) Les services de santé des FAR
c) les services de santé relevant des collectivités locales
2°) Un secteur mutualiste, des assurances et des établissements publics
3°) Un secteur privé
4°) Un secteur traditionnel
En somme, le système national de santé peut être résumé en 3 secteurs principaux :
❑ Secteur public
❑ Secteur à but non lucratif
❑ Secteur privé à but lucratif
Secrétariat général
Direction de la population
Division de
L’approvisionnement
D. De l’épidémiologie et
De Lutte contre les Mies
Délégations aux
Wilayas, Provinces
Et Préfectures D. Équipement et de la
Division de maintenance
l’informatique
Et des méthodes
D. Des ressources
humaines
Institut national
D. Réglementation et
D’administration
Du contentieux
sanitaire
D. Planification et
Ressources financières
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1.1.3 Système d’assurance et de prévention pour la santé.
Le système marocain de Sécurité sociale a connu de nombreuses améliorations depuis
quelques années, et permet à ses assurés, nationaux ou expatriés, de bénéficier d’une
bonne prise en charge de leurs dépenses de santé.
Le régime marocain de protection sociale couvre tous les salariés du secteur public et
du secteur privé. Il assure aux intéressés une protection contre les risques de maladie
maternité, invalidité, vieillesse, survie, décès, chômage et il sert des prestations
familiales.
Depuis peu, les travailleurs indépendants et les personnes non salariées exerçant une
activité libérale sont couverts par le régime d'assurance maladie obligatoire (AMO) et
le régime des pensions. Les lois suivantes sont entrées en vigueur :
• la loi 98-15 relative à l'Assurance Maladie Obligatoire de base pour les catégories
des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non-salariés
exerçant une activité libérale,
• la loi n° 99-15 instituant un régime de pensions pour les catégories des
professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non-salariés
exerçant une activité libérale.
L'organisme de gestion du régime des travailleurs salariés et non-salariés est la Caisse
Nationale de Sécurité sociale (CNSS) qui gère l'ensemble des risques du régime privé.
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❖ Sécurité sociale au Maroc : l’AMO, couverture médicale de base
En vertu du système de Sécurité sociale marocain, tous les salariés d’une entreprise
marocaine, qu’ils soient nationaux ou résidents, doivent s’affilier à la couverture
médicale de base, appelée AMO, via leur caisse nationale de rattachement :
• la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) pour les salariés et retraités du privé
• la Caisse marocaine d’Assurance maladie (CMAM) pour les salariés et retraités du
public
Sont couverts les salariés ainsi que leur conjoint et enfants à charge, s’ils sont non mariés
et âgés de moins de 21 ans.
La loi-cadre sur la protection sociale adoptée en mars 2021 a étendu cette couverture
aux travailleurs indépendants, qui en étaient jusqu’ici exclus : commerçants, artisans,
agriculteurs, professionnels libéraux et autres dirigeants d’entreprise libérale,
bénéficieront désormais des mêmes droits et paniers de soins que les travailleurs du
secteur privé, dès l’entrée en vigueur de cette loi.
Ces tarifs et taux sont en cours de revalorisation depuis 2019. Ils sont par exemple passés,
pour une consultation généraliste, de 80 DH (7,5 €) remboursés à hauteur de 70%, à 150
DH (14 €) remboursés à hauteur de 80%. Ces revalorisations ont permis aux tarifs de
référence de la Sécurité sociale de se rapprocher davantage des prix moyens
réellement pratiqués par les professionnels de santé du pays, et de réduire ainsi le reste
à charge (ou ticket modérateur) des assurés.
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Marocains comme expatriés souscrivent donc très généralement une assurance santé
complémentaire, permettant de couvrir leur ticket modérateur et de prendre en charge
leurs dépenses en cas de soins délivrés dans les établissements de santé privés du pays ;
des établissements très nombreux, et dont la qualité des équipements comme la
qualification du personnel médical, attirent les patients.
Deux possibilités se présentent alors : souscrire une assurance locale ou une assurance
santé internationale. Choisir cette seconde option permet de bénéficier de la garantie
de rapatriement sanitaire, d’un niveau de prise en charge souvent plus avantageux,
d’une couverture des soins délivrés aussi en France, et de formalités généralement plus
allégées en termes de souscription comme de remboursement.
Attention : certaines assurances santé marocaines exigent que leurs assurés réalisent
de nombreuses démarches pour pouvoir être remboursés en cas d’hospitalisation avec
dépassements d’honoraires (envoi préalable d’un devis à la caisse d’Assurance
maladie et à l’assureur, vérification de la cohérence des dépassements pratiqués,
nécessité d’avance des frais et obtention du remboursement sur vérification de
facture…).
L'offre de soins comporte, outre les ressources humaines, l'ensemble des infrastructures
sanitaires relevant du secteur public ou privé et toutes autres installations de santé, fixes
ou mobiles ainsi que les moyens mis en œuvre pour produire des prestations de soins et
de services en réponse aux besoins de santé des individus, des familles et des
collectivités. L'offre de soins doit être répartie sur l'ensemble du territoire national d'une
manière équilibrée et équitable.
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1.2.1 Statut juridique des établissements de soins.
❖ Etablissements privés
On entend par clinique, quelle que soit sa dénomination ou le but qu'elle poursuit,
lucratif ou non, tout établissement de santé privé ayant pour objet d'assurer des
prestations de diagnostic et de soins des malades, blessés et des femmes enceintes ou
parturientes dans le cadre de l'hospitalisation pour la période que nécessite leur état de
santé, et/ou leur dispenser des prestations de réhabilitation. Elle peut participer au «
service d'assistance médicale urgente » (SAMU), conformément aux textes législatifs et
réglementaires en vigueur dans le domaine d'organisation des soins.
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Dans ce cas, il doit cumuler les fonctions de directeur médical et de gérant de la société
;
2 - Si la clinique appartient à un groupe de médecins, ils doivent tous être inscrits au
tableau de l'Ordre dans la catégorie des médecins du secteur privé. ils doivent
constituer entre eux, soit l'une des formes de l'association prévues à l'article 39 ci-dessus,
soit une société régie par le droit commercial (Société à responsabilité limitée SARL,
Société anonyme ...) ;
3 - Si la clinique appartient à une société de non médecins ou de médecins et de non
médecins, la responsabilité de sa direction médicale doit être confiée à un médecin
inscrit au tableau de l'Ordre dans la catégorie des médecins du secteur privé ;
4 - Si la clinique appartient à une personne morale de droit privé poursuivant un but non
lucratif, la responsabilité de sa direction médicale doit être confiée à un médecin inscrit
au tableau de l'Ordre dans la catégorie des médecins du secteur privé. La gestion des
affaires non médicales de la clinique doit être assurée par un gestionnaire administratif
et financier qualifié.
Il est interdit aux propriétaires d'une clinique et au gestionnaire de s'immiscer dans les
fonctions du directeur médical ou de lui ordonner des actes limitant ou affectant
l'exercice de ses fonctions.
Il est interdit à tout organisme gestionnaire de l'assurance maladie de créer ou de gérer
une clinique.
Les fonctions de directeur médical de la clinique ne peuvent être cumulées avec celles
de sa gestion administrative et financière.
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1.2.3 Droits individuels et couverture sanitaire.
Il existe des droits plus spécifiques reconnus à l’usager du système de santé (droit d’être
informé sur son état de santé, d’accéder directement à son dossier médical, de
participer aux décisions concernant sa santé…
Cependant il ne faut pas oublier que qui dit "droits" dit également "devoirs", devoirs qui
incombent à l'usager dans son utilisation du système de santé et dans sa relation avec
les professionnels de santé.
Selon l’OMS le « droit de jouir du meilleur état de santé possible » implique que soient
réunis un ensemble de critères sociaux favorables à l’état de santé de tous, notamment
la disponibilité de services de santé, des conditions de travail sans risque, des logements
appropriés et des aliments nutritifs. La réalisation du droit à la santé est étroitement liée
à la réalisation des autres droits de l’homme, notamment le droit à l’alimentation, au
logement, au travail, à l’éducation, à la non-discrimination, à l’accès à l’information et
à la participation.
Le droit à la santé suppose à la fois des libertés et des droits.
❖ Les libertés comprennent le droit de l’être humain de contrôler sa propre santé
et son propre corps (par exemple les droits sexuels et génésiques), ainsi que le
droit à l’intégrité (par exemple le droit de ne pas être soumis à la torture et de ne
pas être soumis sans son consentement à un traitement ou une expérience
médicale).
❖ Les droits comprennent le droit d’accès à un système de protection de la santé
qui garantisse à chacun, sur un pied d’égalité, la possibilité de jouir du meilleur
état de santé possible.
Les politiques et les programmes de santé ont la capacité de promouvoir ou de violer
les droits de l’homme, notamment le droit à la santé, en fonction de la façon dont ils
sont conçus ou mis en œuvre. S’ils visent à respecter et à protéger les droits de l’homme,
ils aident le secteur de la santé à assumer sa responsabilité, qui est de se préoccuper
de la santé de chacun.
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Chapitre II
SYSTEME HOSPITALIER
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2.1. Caractéristiques du système de soin national.
• Perspective d’emploi
Les futurs diplômés possèdent des compétences pluridisciplinaires pour mieux exercer
leur métier dans différents secteurs d'activités sanitaires : public, privé, associatif, etc.
Ainsi le recrutement se fait par :
- Le Ministère de la Santé ;
- Les centres hospitaliers autonomes ;
- Les établissements sanitaires privés ;
- Les associations ou organisations non gouvernementales à vocation sanitaire.
• Rémunération :
Quant à la rémunération, dans le secteur public, un débutant perçoit un salaire
mensuel de 3.500 à 3.700 dirhams (selon la zone d’affectation) et de 6.000 à 9.000
dirhams environ en fin de carrière, en fonction de l’échelle de rémunération (de 9 à
11) qu’il aura réussi à gravir. Dans le secteur privé, le salaire est débattu librement entre
les deux parties (employeur et employé), mais il ne peut être inférieur au Salaire
Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) en application du code de travail. Dans
l’exercice libéral, les honoraires sont variables et dépendent de plusieurs facteurs.
• Conditions de travail
Les conditions de travail varient selon les secteurs, les lieux de travail et l’organisation
des services. Elles sont en général difficiles eu égard :
- à la charge de travail importante (nombre important de patients ou de
consultants) ;
- à l’insuffisance des ressources matérielles (appareils, produits fongibles,
médicaments, etc.) ;
- aux horaires de travail (les gardes, les jours fériés…).
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infections nosocomiales ou acquises au niveau de l’établissement sanitaire…) ;
- aux agressions verbales et physiques de la part des patients, consultants et
accompagnants ;
- aux fautes professionnelles (erreur de dosage des médicaments, négligence
de la surveillance du patient, etc.).
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la réglementation très précise concernant le ramassage, le transport, et
l’élimination des déchets d'activité de soins à risque infectieux.
Les risques de perte de revenus liés à la maladie sont couverts par l’assurance
maladie, qui représente une des composantes fondamentales de la sécurité sociale.
Au Maroc, la couverture médicale de base, traitée plus en détail dans la section
santé, est composée du RAMED pour les personnes démunies qui ne sont assujetties à
aucun régime d’assurance maladie obligatoire de base et remplissant les conditions
pour être éligibles audit régime, et de l’AMO (Assurance Maladie Obligatoire), qui
devrait couvrir à terme toute personne exerçant une activité lucrative, les titulaires de
pension, les anciens résistants et membres de l’armée de libération, et les étudiants
de l’enseignement supérieur public et privé dans la mesure où ils n’en bénéficient pas
en vertu de l’article 5 de la loi 65-00 portant code la Couverture Médicale de Base.
Tel que prévu par la législation en vigueur (Articles 59 et 60 de la loi 65-00), l’Agence
Nationale de l’Assurance Maladie (ANAM) a pour missions principales l’encadrement
technique et la régulation du régime de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), ainsi
que la gestion des ressources du Régime d’Assistance Médicale aux
Economiquement Démunis (RAMED). L’AMO des travailleurs du secteur privé et l’AMO
des fonctionnaires se trouvent être gérés respectivement par la CNSS et la CNOPS.
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Selon les estimations, le RAMED devrait couvrir près de 26% de la population, et le reste
serait couvert par l’AMO. Pour l’instant, du fait de la mise en œuvre progressive de
l’assurance AMO, seuls les salariés et les titulaires de pensions du secteur privé et public
et leurs ayants droit sont couverts, ainsi que les étudiants. L’AMO et le RAMED
couvraient en 2014 seulement 50% de la population marocaine, soit 17,9 millions de
personnes (Rapport d’activités de l’ANAM, 2013/2014). L’extension de la couverture,
notamment celle des indépendants, reste donc un défi majeur pour le Royaume, et
que le gouvernement est en train de discuter afin que ces indépendants et les
personnes non-salariées exerçant une profession libérale puissent être couverts. Cela
va permettre à environ 11 millions de Marocains, entre assurés et ayants droit, de
bénéficier d’une couverture médicale, soit 30% additionnelle de la population.
Secteur public :
Un où entrent enjeu les dispositifs du Ministère de la Santé, le service de santé des
Forces Armées Royales et les collectivités locales.
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MEDECINS DU MINISTERE DE LA SANTE
Secteur privé :
Un secteur privé à but lucratif où exercent des médecins, des chirurgiens-dentistes,
des pharmaciens et des professionnels paramédicaux soit au sein du cabinet ou de
cliniques d'hospitalisation.
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2.3. Organisation des services et du secteur administratif d’un
établissement.
Mission de soins :
- Diagnostic
- Traitement
- Hôtellerie
Mission de développement Professionnel :
- Enseignement
- Recherche
- Expertise
Mission de santé Publique :
- Service public
- Appui au RESSB
- Assistance
Mission économique et managériale :
- Achat
- Gestion des productions
- Direction
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Classification selon le mode de gestion :
Les hôpitaux dits « en régie » ou SEGER (services de l’Etat gérés en régie) :
L’organisation et le fonctionnement de ces établissements sont assurés par l’état, ils
sont dans une situation de dépendance statutaire et financière du Ministère de la
Santé et ne disposent pas de personnalité morale. Leurs ressources financières sont
des crédits délégués par le département sur le budget général.
Classification hiérarchisée :
Le Premier niveau :
L’hôpital Local
Le Centre Hospitalier Provincial ou Préfectoral (CHP) : Un ou plusieurs hôpitaux
généraux ou spécialisés.
Le Deuxième niveau :
Le Centre Hospitalier Régional (CHR) : Un ou plusieurs hôpitaux généraux et
spécialisés.
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Le Troisième niveau :
Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) : C’est un établissement offrant une gamme
complète de services et de soins hautement spécialisés.
L’hôpital local :
C’est une formation sanitaire d’une capacité de 120 à 200 lits et qui dessert une
population de 200.000 à 250.000 habitants. L’hôpital local comporte au minimum
quatre disciplines de base : la médecine, la chirurgie, la pédiatrie et la gynéco-
obstétrique.
L’hôpital provincial :
D’une capacité de 200 à 500 lits, il est implanté au chef-lieu de la province d’où il
prend en charge la totalité de la population qu’y habite. L’hôpital provincial
comprend en plus des quatre disciplines de l’hôpital local : la dermatologie, la
psychiatrie, la radiologie, l’ophtalmologie, les urgences et la réanimation.
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Le Dispensaire Rural (DR)
Définition :
C’est une formation sanitaire de base, placée dans une aire géographique de 15 000
habitants appelée secteur sanitaire. Chaque secteur est divisé en sous-secteurs
d’environ 5 000 habitants visités par un infirmier itinérant ou une équipe mobile. C’est
le plus petit ESSB, il constitue l’unité opérationnelle de premier recours, non
médicalisée, la plus décentralisée du SS devant délivrer les soins de santé essentiels :
Promotion, Prévention et Soins.
Fonctions du DR :
o Identification de la population à charge, ainsi que les problèmes sanitaires.
o Fourniture des soins essentiels à titre ambulatoire et par des visites à domicile
(itinérance).
o Surveillance épidémiologique de l’aire desservie.
o Fourniture des services de santé maternelle et infantile y compris la
planification familiale.
o Contributions à l’amélioration des conditions de l’accouchement à
domicile.
o Coordination et supervision de l’exécution des programmes sanitaires.
Définition :
C’est une formation sanitaire implantée au chef-lieu d’une commune d’environ 45
000 habitants. C’est le premier établissement sanitaire médicalisé en milieu rural.
Fonctions :
o Il assure les soins essentiels et les activités de protection de la santé de la
mère et de l’enfant, ainsi que les consultations médicales.
o Lutte contre les MT et les MNT.
o Encadrement des dispensaires qui lui sont rattachés.
C’est la formation de santé qui se situe dans une agglomération urbaine et assure les
soins curatifs essentiels et les activités de prévention, la protection de la santé de la
mère et de l’enfant, les consultations médicales (médecine générale, pédiatrie,
gynécologie).
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Chapitre III
ORGANISATION DES
SECOURS AU MAROC
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3.1. L’organisation des secours
Une catastrophe se définit comme une situation réalisant une inadéquation entre le
nombre de victimes et les moyens de secours immédiatement disponibles.
Toute organisation en cas d’afflux de nombreuses victimes repose sur des plans de
secours préétablis.
En effet l’improvisation n’est pas de mise dans de telles situations rares mais prévisibles.
Il faut disposer des plans de secours à la fois précis ou plutôt précisés par l’expérience
et la simulation.
Les pouvoirs publics ont ainsi mis en place des plans d’urgence préétablis, polyvalents
pour faire face à ces périls.
Le tronc commun de ces plans est présenté par la chaîne de secours qui est le
dispositif qui permet lors d’un sinistre de réaliser :
- L’alerte et le balisage
- Le ramassage des blessés "blessés techniqués"
- La réalisation des premiers soins "gestes de survie"
- Le tri et l’évacuation des victimes dans l’ordre de l’urgence
- L’accueil des victimes à l’hôpital
- La régulation médicale
Le plan ORSEC
Le Plan Orsec ou organisation provinciale des secours, concerne les catastrophes
étendues qui affectent gravement la vie normale des populations.
Il est déclenché et dirigé par le gouverneur ou le wali de la province ou de la wilaya
concernée par le sinistre.
Il permet la réquisition des moyens et des personnes nécessaires à la gestion de la
crise.
Pour remplir cette mission le gouverneur ou le wali dispose d’un état major sous
l’autorité du chef de la division préfectorale ou provinciale de la protection civile et,
comprenant les chefs des six services composant le groupement mobile
d’intervention (GMI) et la cellule de direction du plan ORSEC.
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Ces six services sont :
- Liaisons et transmissions (services des transmissions téléphoniques et cellulaire,
etc.)
- Police, Gendarmerie Royale (maintien de l’ordre)
- Secours, sauvetage (Protection Civile, Pompiers, FAR, Forces Auxiliaires, etc.)
- Soins médicaux (Ministère de la Santé, Croissant Rouge Marocain « CRM », etc.)
- Transport, travaux (équipement, FAR, ONE, ONEP, etc.)
- Accueil et hébergement (ONG, Associations, CRM, etc.)
Plan Rouge
Il assure l’organisation des secours pour des catastrophes à effets limités provoquant
des victimes (> 10 en général) : accidents de la voie publique, explosions,
effondrements ou en présence de victimes polyagressées (risque technologique,
chimique, pollution, etc.).
Le plan rouge est déclenché par le gouverneur, la direction des soins repose sur deux
responsables aux fonctions bien distinctes, mais qui travaillent en parfaite
collaboration :
- Le directeur des secours a en charge la lutte contre le sinistre, l’extinction d’un
feu, la localisation des victimes, les travaux de dégagement ou de
franchissement, la désincarcération, le déblaiement, le sauvetage et la mise
en sécurité.
- Le directeur des secours médicaux (DSM) gère la prise en charge médicale des
victimes et survivants et assure la mise en place et le fonctionnement de la
chaîne médicale de secours.
Le plan rouge est caractérisé par la rapidité de la mise en place des moyens de
secours et d’une organisation sanitaire qui repose sur :
- Une équipe d’intervention rompue aux techniques d’urgence et à l’utilisation
des moyens de télécommunication.
Cette équipe est formée de secouristes, de médecins, d’infirmiers, de brancardiers,
d’ambulanciers, etc. facilement identifiables aux moyens de brassards ou de
chasubles de couleurs différentes selon leurs fonctions.
Ils assurent la relève des victimes et leur transfert vers un centre de tri, sous contrôle
médical. Ce premier transfert constitue la petite NORIA de ramassage. (NORIA est un
mot d’origine arabe (Nâ Oûra)).
- Un poste médical avancé (PMA) ou centre de tri primaire et de catégorisation
des blessés en : éclopés, urgence extrême et urgence relative.
Il est placé à proximité du sinistre en zone sûre. Le PMA est la structure de la chaîne
médicale en cas de sinistre grave, elle est animée par des médecins du SAMU et par
l’équipe d’intervention.
Les victimes sont regroupées dans plusieurs PMA où ils reçoivent les premiers soins
avant d’être évacués vers le centre médical d’évacuation.
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Ce deuxième transfert constitue la petite NORIA d’évacuation.
- Le centre médical d’évacuation (CME) : c’est le point de répartition des
évacuations.
Ce centre est situé en retrait de la catastrophe. Il s’intercale entre les PMA et les
structures hospitalières d’accueil. Le CME est implanté sous tente ou dans des modules
utilisant parfois des locaux en “dur” disponibles sur place.
Il est composé :
✓ d’une zone de révision du tri,
✓ d’un poste de mise en condition,
✓ d’un secteur de réanimation et gestes de chirurgie d’urgence,
✓ d’un sas d’attente d’évacuation.
L’évacuation des victimes vers les structures hospitalières constitue la grande NORIA.
NB : Outre le plan rouge, certains entreprises industrielles “à risque” (industrie chimique,
raffinerie, aéroports, etc.) sont dotées de plans d’opération internes (POI) où seul le
personnel de l’entreprise est sollicité et des plans particuliers d’intervention (PPI)
nécessitant la collaboration de tous les moyens extérieurs à l’entreprise (sapeurs
pompiers, SAMU, Protection Civile,etc.). Le POI et le PPI sont sous la responsabilité du
directeur de l’entreprise.
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Le POI
A la demande de l’administration, pour certaines installations soumises à autorisation,
ou obligatoirement pour les installations classées soumises à servitudes, le chef
d’établissement doit établir un Plan d’Opération Interne au Maroc ou POI. Dans ce
Plan d’opération interne (POI) au Maroc, l’employeur définit les méthodes
d’organisation, les méthodes d’intervention et les moyens nécessaires à mettre en
œuvre progressivement en fonction de l’évolution de la situation.
L’ensemble des mesures de prévention mises en place sur les installations à risque si
poussées soit-elles – ne peuvent garantir que l’incident, l’accident ou le sinistre majeur
ne surviendront pas. Aussi, la préparation aux situations d’urgence et la démarche de
gestion de crise constituent pour l’industriel un acte de prévention en soi (réflexion,
élaboration de la planification adaptée, formation, information).
Le Plan d’Opération Interne (POI) au Maroc est un plan de secours pour l’intérieur de
l’établissement, élaboré, rédigé et mis en œuvre par l’entreprise par le Directeur des
Opérations Internes (DOI : Directeur de l’entreprise ou son représentant) ou son
département d’urgence ou le personnel qualifié pour le faire.
Le Plan d’Opération Interne (POI) doit être rédigé en prenant en compte les éléments
contenus dans l’étude des dangers (notamment les scénarios d’accidents) et
désigne, pour l’établissement, un responsable de son application et un personnel
qualifié pour son exécution.
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Le Plan d’Opération Interne (POI) est imposé aux installations SEVESO et peut être
également imposé aux installations classées.
Les installations dites « SEVESO » doivent établir un Plan d’opération interne POI au
Maroc avant la mise en service, le mettre à jour et le tester au maximum tous les 3 ans.
Pour les sites classés Seveso AS, un Plan d’Opération Interne (POI) et un Plan Particulier
d’Intervention (PPI) sont obligatoirement mis en place pour faire face à un risque
grave, susceptible de conduire à un accident majeur.
Le Plan particulier d’intervention (PPI) est un plan d’urgence qui vise à mobiliser des
acteurs précisément identifiés, dont les services de secours, les collectivités territoriales
concernées ou encore des exploitants d’autres sites à risques proches de l’accident.
Dès lors qu’un accident est susceptible de dépasser l’enceinte du site industriel, et
donc le cadre de déclenchement du Plan d’opération interne POI, l’industriel doit
demander le déclenchement du dispositif PPI auprès du Préfet, habilité à le faire.
Selon les PPI, l’industriel peut avoir pour obligation d’anticiper le déclenchement de
ce dernier en alertant par exemple lui-même la population, en interrompant la
circulation ou les réseaux au voisinage du site.
Il s’agit de gérer une crise ou une pollution interne à l’entreprise sans risque de
propagation à l’extérieur du site. Le plan d’opération interne au Maroc s’est imposé
dans le milieu des années 80 comme l’un des outils prépondérants dans la politique
de prévention des risques industriels. Cet outil constitue le premier maillon de réponse
opérationnelle organisée et planifiée pour faire face aux événements accidentels
non souhaités.
Le plan d’opération interne (POI) est un document pratique qui prévoit la mise en
place de schémas opérationnels adaptés et efficaces à partir d’études de danger
intégrant désormais la cinétique d’accidents potentiels. Le Plan d’opération interne
POI impose au chef d’établissement à « s’auto organiser », il doit donc disposer d’une
organisation interne et du matériel adaptés à la gestion d’un accident sur son site.
31
Quelle que soit la typologie du risque technologique, il convient de limiter les
conséquences lorsque ce risque se manifeste. Pour limiter ces conséquences, le Plan
d’Opération Interne (POI) est une procédure interne prédéfinie qui dicte les mesures
d’organisation des secours et d’intervention à mettre en œuvre au moment du sinistre.
C’est un document opérationnel qui définit les mesures d’organisation et qui précise
les méthodes et moyens d’intervention mis en œuvre en cas d’accident afin de
protéger le personnel, les populations et l’environnement. Il trouve son fondement
dans les différents scénarios d’accidents identifiés lors de la réalisation de l’étude de
dangers.
32
L’arrêté préfectoral qui établit le POI détermine également les mesures d’urgence qui
incombent à l’exploitant sous le contrôle de l’autorité de police (bouclage des abords
de l’installation, modalités d’alerte et d’information des populations voisines).
Le fondement de ces mesures se trouve dans législation relative à la sécurité civile.
L’étude du danger
Le POI s’articule autour d’une étude de danger comportant une analyse des
différents risques se présentant au sein de l’établissement.
L’étude de dangers / évaluation des risques expose les objectifs de sécurité poursuivis
par l’exploitant, la démarche et les moyens pour y parvenir. Elle décrit les mesures
d’ordre technique et les mesures d’organisation et de gestion pertinentes propres à
réduire la probabilité et les effets des phénomènes dangereux et à agir sur leur
cinétique.
Tout au long de la vie de l’installation, l’exploitant veille à l’application de la politique
de prévention des accidents majeurs et s’assure du maintien du niveau de maîtrise du
risque. L’étude de dangers justifie que le projet permet d’atteindre, dans des
conditions économiquement acceptables, un niveau de risque aussi bas que possible,
compte-tenu de l’état des connaissances et des pratiques et de la vulnérabilité de
l’environnement de l’installation.
Un certain nombre de points clés fondés sur une démarche d’analyse des risques :
- Identification et caractérisation des potentiels de dangers ;
- Description de l’environnement et du voisinage ;
- Réduction des potentiels de dangers ;
- Présentation de l’organisation de la sécurité ;
- Estimation des conséquences de la concrétisation des dangers ;
- Accidents et incidents survenus (accidentologie) ;
- Evaluation préliminaire des risques ;
- Etude détaillée de réduction des risques ;
- Quantification et hiérarchisation des différents scénarios en terme de gravité,
de probabilité et de cinétique de développement en tenant compte de
l’efficacité des mesures de prévention et de protection ;
- Évolutions et mesures d’amélioration proposées par l’exploitant ;
- Résumé non technique de l’étude de dangers – Représentation
cartographique.
33
L’étude de dangers doit décrire les meilleures technologies disponibles et engager
l’exploitant à réduire les risques à la source. Elle comporte une description de
l’ensemble des phénomènes dangereux susceptibles de se produire et donne une
évaluation des zones risquant d’être affectées en cas d’accident ainsi que la
probabilité d’occurrence et la gravité liées aux phénomènes dangereux identifiés,
malgré les moyens de prévention mis en place, même si leur probabilité est très faible.
L’étude de dangers doit enfin comporter une description des moyens de secours
publics ou privés disponibles en cas d’accident.
Le Plan blanc
C’est un plan d’accueil particulier à l’hôpital devant faire face à un afflux de victimes
dépassant la capacité habituelle de son service des urgences.
C’est l’homologue du plan rouge au sein des hôpitaux.
Il relève du directeur de l’hôpital.
Le plan blanc permet d’établir des règles pour assurer la meilleure qualité de soins et
la meilleure orientation possible des blessés dans l’hôpital.
La répartition des blessés dans plusieurs établissements permet d’éviter l’afflux vers un
seul hôpital.
L’hôpital le plus proche est tenu en réserve de dispositif car les victimes ayant quitté
les lieux avant l’arrivée des secours vont s’y précipiter spontanément ou quand les
secours préhospitaliers sont inexistants ou dépassés.
Cette éventualité ne correspondrait qu’à déplacer la catastrophe des lieux où elle
est survenue vers les urgences de l’hôpital le plus proche qui va se retrouver submergé.
34
3.1.2. Médecine d’urgence pré-hospitalière
Le SAMU :
Le Service d’Aide Médicale Urgente est un service médico-techniqu implanté dans
le centre hospitalier le plus important de la région ou de la province.
Il est dirigé par un médecin anesthésiste réanimateur.
La principale mission opérationnelle du SAMU est la réception des appels urgents.
Le SAMU est chargé de l’écoute permanente des appels d’aide urgente.
Ces appels sont pris en charge par des permanenciers (ères) dont le rôle est de
déterminer les coordonnées de l’appelant, d’effectuer une première analyse
sommaire de la gravité de la situation et de référer l’appel vers le médecin régulateur
du SAMU.
Celui-ci doit être doté de la plus haute compétence (anesthésiste - réanimateur) pour
exploiter au mieux l’information contenue dans l’appel, en posant des questions
permettant l’estimation précise de l’état du patient, en calmant “l’effet panique” du
patient.
C’est également cet organe régulateur qui aura à gérer, de la manière la mieux
adaptée à l’état du patient, l’action de secours et éventuellement l’organisation de
l’accueil hospitalier des victimes.
Le SAMU est aussi impliqué dans la gestion des situations de "crise" (plan ORSEC, plan
rouge, etc.), et dans la formation en urgentologie des médecins, infirmiers et
secouristes.
Le SAMU est doté d’un centre d’enseignement spécialisé en urgence (CESU) et
constitue un observatoire remarquable des urgences. Il est actuellement vrai que le
bénéfice du SAMU s’exprime en vies humaines sauvées et que toute demande
d’assistance médicale exige une réponse adaptée. La principale qualité de la
démarche du SAMU est la rapidité.
Le SMUR :
Le Service Mobile d’Urgence et de Réanimation est une unité hospitalière rattachée
au SAMU ou au service des urgences, implanté dans le principal hôpital régional.
Le SMUR intervient à la demande du SAMU pour la prise en charge à l’extérieur de
l’hôpital, le ramassage et le transfert des blessés en état grave ; c’est l’intervention
primaire en dehors de l’enceinte hospitalière ;
il peut s’agir aussi d’un transport secondaire qui constitue toute intervention au départ
d’un service de soins vers un autre service hospitalier de soins ou de diagnostic. Le
SMUR représente le moyen opérationnel privilégié du SAMU et la réponse la plus lourde
et la plus sophistiquée qui puisse être apportée à un appel d’urgence en
préhospitalier.
Le SMUR comprend au moins une unité mobile hospitalière (UMH). Celle-ci correspond
à l’équipe de réanimation hospitalière animée par un anesthésiste réanimateur et un
infirmier anesthésiste avec son lot de réanimation portable autonome en énergie, le
matériel de transmission, véhiculés par un oxybus adapté à la mission.
35
Le SMUR est par ailleurs, l’expression originale d’une idée à travers le monde : "le soin
médical urgent doit aller sur les lieux de la détresse, ce n’est pas aux détresses d’aller
vers le soin".
C’est donc l’hôpital avec ses moyens de réanimation qui va chercher la victime
réalisant ainsi une chaîne médicale de soins.
Le SMUR représente désormais une école de l’oxyologie qui est la science de la
médecine rapide.
36
3.2. Intervention sur les lieux d’un sinistre
Le poste médical avancé (PMA)
C’est la structure de la chaîne médicale de l’avant. Les victimes sont regroupées dans
ce poste où ils reçoivent les premiers soins et bénéficient d’un triage médical qui a
une double finalité :
- Diagnostique
- Thérapeutique.
La catégorisation des blessés par le triage permet de dresser un ordre de priorité
d’évacuation, opposant les urgences absolues à risque vital aux urgences relatives à
risque potentiel ou fonctionnel, après bien sûr, la pratique des premiers gestes
thérapeutiques et la mise des blessés en condition d’évacuation.
37
Cas particulier du risque technologique ou nature majeur
Attentat terroriste :
Se protéger des effets de l'explosion
- A l'extérieur : s'allonger près du trottoir pour éviter
les projections,
- A l'intérieur : chercher les zones les plus résistantes
pour s'y abriter (encadrement des portes et
fenêtres ou sous la table).
Nuages toxiques :
- Ne pas rester dans un véhicule,
- Rejoindre un local clos avec un linge sur la bouche et le nez,
- Condamner fenêtres, portes, cheminée, bouches d'aération, ventilation,
- Se laver à grande eau les mains et le visage en cas d'irritation,
- Ne pas téléphoner, sauf nécessité pour ne pas saturer le réseau et entraver les
secours,
- Ne jamais quitter l'abri sans consignes des autorités,
- Ecouter la radio et regarder la télévision.
Accident nucléaire :
- Rejoindre un local clos,
- Quitter ses vêtements,
- Condamner portes, fenêtres…
Inondations :
- Rejoindre sans tarder un lieu protégé situé en dehors des limites d'invasion de
l'onde de submersion,
- Obstruer portes et soupiraux,
- Monter dans les étages les denrées alimentaires,
- Ranger les produits toxiques à l'abri de l'eau,
- Couper l'électricité et le gaz,
- Eviter de s'aventurer dans les zones inondées,
- Conduire les animaux d'élevage sur les hauteurs.
38
Tremblement de terre :
Dès les premières secousses :
- Dehors : s'éloigner des constructions ou s'abriter sous un porche,
- En voiture : ne pas quitter l'habitacle,
- A la maison : s'abriter sous une table solide ou à l'angle d'un mur,
- Ne pas fuir pendant les secousses,
- Se méfier des chutes d'objets,
- Ne pas fumer,
- Ecouter la radio et regarder la télévision
Après les secousses :
- Gagner un endroit isolé muni d'objets de première nécessité,
- S'éloigner des zones côtières (risque de raz de marée)
3.3. L’alerte
Alerter : c’est faire intervenir, le plus vite possible, les moyens de secours compétents
adaptés au type de l’accident.
L’alerte doit être réalisée le plus rapidement possible après avoir effectué la protection
de l’accident, un bilan rapide des victimes et commencer les gestes de secours.
L’alerte est effectuée par un témoin de l’accident ou par le sauveteur s’il est seul.
Qui alerter ?
L’arrivée des secours va dépendre de la qualité et de la rapidité de l’alerte; cela
dépend à la fois du type de l’accident et du lieu où l’on se trouve.
Les numéros d’appel d’urgence sont gratuits à partir des téléphones fixes ou des
téléphones portables.
A partir des téléphones publics, ils peuvent être composés sans carte de téléphone et
sans pièces de monnaie (15, 19, 177) et le 112 uniquement à partir d’un portable ; ce
numéro met en contact avec le 177 (gendarmerie) en zone rurale ou le 19 (police) en
zone urbaine.
39
La police numéro 19, et la gendarmerie royale numéro 177
La police et la gendarmerie règlent les problèmes d’ordre public, elles assurent la
protection de la zone de l’accident (protection des victimes, des témoins ou
secouristes et des biens…) elles établissent les constats et peuvent donner l’alerte à
l’échelon supérieur provincial ou préfectoral.
A partir d’un téléphone portable, l’appel n’arrive pas toujours au standard du centre
de secours le plus proche qui couvre cette zone. Il peut parfois arriver dans une autre
ville ou province.
Il est important de préciser avec exactitude le lieu de l’accident, le sens de la
circulation de l’accident et le point kilométrique s’il s’agit d’un accident sur autoroute.
Au cas où vous ne restez pas sur les lieux de l’accident, vous devez le préciser parce
que votre numéro peut servir de numéro de contre appel en cas de nécessité.
40
Chapitre IV
GESTES ET SOINS
D’URGENCE
4.1. La notion d’urgence
4.1.1. Généralités sur l’urgence
Victime et comportement
Victime :
Individu qui présente une détresse résultant d’un changement soit physique soit
psychologique. Elle se caractérise par le traumatisme qui l’a conduit à cet état. On
parle de « victime » dans le langage courant et de « patient » en milieu hospitalier. La
personne présente toujours la double composante, physique et psychologique.
Comportement :
L’état psychique dans lequel se trouve une victime doit toujours être pris en compte. Les
victimes réagissent toutes différemment au stress (de la catatonie à l’agressivité). Il
convient d’aborder la victime avec prudence et discernement. Les outils du sauveteur
sont notamment l’écoute, le langage (verbal et non verbal), la reformulation et la
réassurance.
La prise en charge
Le service des urgences a pour vocation « d’accueillir sans sélection, 24h/24, tous les
jours de l’année, toute personne se présentant en situation d’urgence, y compris
psychiatrique, et la prendre en charge, notamment en cas de détresse et d’urgence
vitale »
42
Urgences potentielles
L’examen primaire
o ABC :
- A : Airway = voies respiratoires. Vérifier la position du patient, puis
explorer les voies aériennes supérieures et évaluer leur perméabilité
de façon à les libérer
- B : Breathing = ventilation :
▪ Observer la respiration, l’apparition de cyanose
▪ Mesurer la fréquence respiratoire
- C : Circulation = circulation :
▪ Rechercher une hémorragie externe
▪ Surveiller la perfusion sanguine interne par la coloration de
la peau et le temps de recoloration
▪ Observer la sudation
▪ Mesurer le pouls et la température
- Déficit neurologique :
▪ Observer l’état de conscience, la perte de connaissance,
l’amnésie circonstancielle
▪ Score de Glasgow
▪ Réactivité et symétrie des pupilles
▪ Vérifier l’orientation spatio-temporelle
L’examen secondaire
o Déshabiller le patient et le protéger contre les pertes thermiques
o Signes vitaux
o Pouls
o Respiration
o Température
o Pression artérielle
o Puis anamnèse ou histoire de la maladie ou du traumatisme
43
44
Urgence vitale
Phase d’analyse
Avant toute action, il est indispensable d’avoir fait rapidement une analyse complète
de la situation (c’est-à-dire une présentation cardinale et un examen primaire). Cette
étape permet l’organisation et la mise en place des actions.
Il faut répondre aux quatre questions suivantes :
Où ? Le lieu où l’on se trouve
Quoi ? Les dangers présents
Combien ? Le nombre de victimes
L’état ? La gravité de l’état des victimes (urgent, critique)
La réponse à ces questions doit être effectuée avant d’entreprendre l’action, car une
fois les actions lancées il est difficile de reprendre de la hauteur.
45
Se protéger soi et les autres.
Avant d’entreprendre toute action, il faut s’interroger sur les risques d’aggravation
qu’elle peut entrainer.
L’objectif est d’écarter ou de supprimer un danger lorsqu’il existe, que ce soit pour la
victime elle-même, les témoins ou le soignant/l’intervenant/soi-même
Risque à envisager : le danger initial, à l’origine de l’accident, qui peut persister
(l’accident peut être générateur de danger, et la situation peut s’aggraver).
Conduite à tenir : une observation rapide et rigoureuse de l’environnement proche de
la victime de manière à identifier tout risque de suraccident ou d’aggravation de la
situation.
Objectifs de la protection : supprimer ou limiter le danger pour la victime, pour le
sauveteur, et pour les témoins).
Les acteurs
L’urgence est une chaine impliquant une organisation très bien définie entre chaque
maillon.
Victime : toute personne impliquée dans une situation le mettant face à un
danger dont elle ne peut se soustraire par elle-même. Il faut la soustraire au
danger et faire l’évaluation de son état. La victime est à l’origine de la chaine.
Impliqué : toute personne impactée par l’accident ou l’incident mais apte à y
faire face s’il lui est indiqué la marche à suivre. Leur prise en charge ne doit pas
être négligée dans un premier temps pour éviter d’augmenter le nombre de
victimes dues à un suraccident.
Appelant : le premier maillon de la chaine, celui qui fait l’état des lieux, prévient
et donne l’alerte.
NB : Il est toujours préférable de s’assurer qu’un appel a bien été transmis. Il vaut mieux
deux appels sur une intervention que pas d’appel du tout.
46
Secouriste : personne qui réalise les premiers gestes d’urgence, soit par une
action directe sur la victime (compression d’une hémorragie, massage
cardiaque, etc.), soit par la mise en sécurité de tous les intervenants (couper le
courant électrique, mettre les impliquée derrière la glissière de sécurité, etc.).
Transport : il est essentiel que le transport soit assuré au mieux en fonction de l’état
de la victime. Il existe différents moyens de transport, le plus adapté doit être
choisi :
o Transport pédestre
o Ambulance
o Hélicoptère, etc.
Lieu de prise en charge : il est essentiel que les victimes soient adressées dans le
lieux les plus adaptés à leur situation (une mauvaise adresse entraine une perte
de temps, et, en conséquence, la diminution des chances de survie).
47
4.1.1. Scores et outils de l’urgence
Score de Malinas :
Permet d’évaluer le risque d’accouchement avant l’arrivée dans une structure. Le
score se mesure de 0 à 10 et indique un risque d’accouchement imminent si > à 7
48
Évaluation de la douleur
Il existe de nombreuses échelles d’évaluation de la douleur
o Échelle visuelle analogique : le patient déplace le curseur sur une ligne en
fonction de son ressenti
49
Brûlures : règle de Wallace
Les brulures sont une lésion de la peau ou des muqueuses provoquées par l’exposition
à un agent, à une substance, à un courant électrique ou à un rayonnement.
Comme pour les plaies, on distinguera des brûlures simples et des brûlures graves. Elles
seront définies par leur type, leur profondeur, leur étendue ainsi que leur localisation.
50
Sevrage alcoolique : le score de Cushman
Ce score mesure l‘état de manque dans lequel se trouve le patient.
- Le score est compris entre 0 et 21
- Score < à 7 : traitement per os
- Score 8 à 14 : hospitalisation
- A partir de 15 : réanimation
51
Critères :
o Ouverture des yeux (score E)
o Réponse motrice (score M)
o Réponse verbale (score V)
o Un score inférieur à 8 signe un coma grave
o Le test doit être complété avec la réactivité des pupilles
o La symétrie est étudiée lorsque l’œil droit réagit à une stimulation de l’œil gauche
o La réactivité est étudiée lorsque l’œil ne réagit pas au stimulations (myosis ou
mydriase)
52
4.2. La prise en charge des urgences
4.2.1. Alerte et protection
53
NB : Si la situation ne présente plus de risque, effectuer un bilan vitale précoce (état de
conscience, fréquence cardiaque et fréquence respiratoire).
54
Alertes
- Il faut prévenir les secours le plus tôt possible :
- N° d’urgence (Cf. Chap 3)
- A l’hôpital, prévenir ses collègues, le médecin du service, le
réanimateur ou l’urgentiste de garde, selon la gravité et les
protocoles de l’établissement
Transmissions
- Les informations à transmettre sont :
- Le lieu de l’accident le plus précisément possible
- Les circonstances de l’accident si elles sont connues
- Les risques persistants
- Le bilan vital
Arbre décisionnel
55
4.2.2. Inconscience
Définition
Personne qui ne répond pas aux ordres simples : ouvrir les yeux, serrer la main, tout en
maintenant une ventilation spontanée.
Signes
Signes de gravité :
La chute des muscles de la langue et l’inhalation peuvent obstruer les voies aériennes
provoquant un arrêt respiratoire par hypoxie
Signes de détresse :
Détectés :
- Par le score de Glasgow
- La réactivité des pupilles
Eléments aggravants :
- Grossesse
- Obésité
- Port d’un casque (motard)
Conduite à tenir, prise en charge
Vérifier l’état de conscience de la personne à l’aide d’injonctions simples
(ouvrez les yeux, serrez-moi les mains, etc.)
Surveiller la présence d’une ventilation spontanée
Appeler les secours
Libérer les voies aériennes supérieures (LVA) en dégrafant le col, la cravate et la
ceinture si nécessaire
Installer la victime en position latérale de sécurité (PLS)
Préparer une oxygénothérapie si possible
56
57
4.2.3. Arrêt cardio-respiratoire chez l’adulte
Définition
L’arrêt cardio respiratoire (ACR) est un état de non-réaction face à des stimuli externes,
avec abolition de la ventilation ou une ventilation anormale (GASP).
Signes
- Pas de réponse à une question, un ordre simple, un stimulus visuel ou tactile
- Absence de ventilation sur 10 secondes ou gasp.
Eléments aggravants
- Arrêt post-traumatique
- Grossesse
58
59
4.2.4. Le massage cardiaque externe
Les gestes élémentaires de survie (G.E.S.) ont pour but de maintenir une liberté des voies
aériennes, de permettre une ventilation pulmonaire et une circulation sanguine
efficace sans avoir recours à d'autres équipements.
Les G.E.S. doivent être appliqués selon des règles précises.
La survie est conditionnée par le délai de mise en œuvre de la réanimation qui doit être
le plus court possible.
L'unique indication est l'inefficacité circulatoire confirmée par l'absence de pouls
carotidien.
Le massage cardiaque externe est toujours pratiqué d'emblée en premier. La
paume de la main appuie à 90° au niveau de la partie supérieure 1/3 inférieur
du sternum, perpendiculairement à l'axe du sternum, les épaules transmettant la
force principale. Phases de compression et de relaxation doivent avoir la même
durée.
Le rythme des compressions est d'au moins 100 par mn sans dépasser 120 /mn
Indication
Il n’existe qu’une seule et unique indication : l'arrêt circulatoire.
La circulation est inefficace d'où le terme "d'inefficacité circulatoire"
On parle plus simplement " d'arrêt cardio-respiratoire " ou "d'arrêt cardiaque" même s'il
s'agit d'une fibrillation ventriculaire.
Si l'arrêt est brutal, on dit aussi "mort subite".
Il se reconnaît par:
• Inconscience
• Absence de pouls carotidien
• Ventilation arrêtée
Le massage cardiaque doit débuter le plus tôt possible
60
Technique
o Puisque le cœur et la respiration sont liés, le MCE était toujours associé à la
ventilation, en privilégiant le cœur qui est prioritaire.
o Actuellement on préconise le MCE immédiatement sans ventilation artificielle
au début, surtout si la perte de connaissance est brutale.
o Le seul MCE sera suffisant sans ventilation artificielle pendant 4 minutes puisque
nous avons accumulé un peu d'oxygène d'avance.
o Cette attitude est celle enseignée pour le grand public. Libre à vous, si vous
êtes 2, et que défibrillateur et insufflateur sont près d'associer rapidement MCE +
défibrillation et insufflation.
61
La technique
o Une pression ferme mais souple, non brutale est appliquée de façon à ce que le
sternum se déplace vers le bas d'au moins 5 cm sans aller au-delà de 6 cm, en
direction du rachis.
o Elle est maintenue, les bras tendus, de façon à ce que le sternum reste comprimé
pendant un court instant, puis les épaules sont relevées sans pour autant bouger
les mains. Le sternum revient à sa position initiale.
o La pression doit être relâchée complètement (le talon de la main qui a comprimé
doit rester en place ou très légèrement décoller du thorax.
o Grâce à une position strictement perpendiculaire, on évite, en principe de casser
des côtes.
62
La coordination
63
Efficacité
Risques
64
Cas particulier : enfant de 1 à 8 ans
Chez l'enfant, la conduite à tenir devant un arrêt cardiaque diffère de celle l'adulte, car
la cause la plus fréquente est un arrêt de la respiration.
o Placer le « talon » d'une main immédiatement en dessous d'une ligne droite
imaginaire réunissant les mamelons de l'enfant
o Relever les doigts pour ne pas appuyer sur les côtes
o Se placer bien au-dessus de l'enfant, à la verticale de sa poitrine et bras
tendu
o Réaliser les compressions thoraciques, à une ou deux mains (fonction de la
force physique du sauveteur), pour « enfoncer » le sternum d'environ 1/3 de
l'épaisseur du thorax de l'enfant
o Poursuivre les compressions thoraciques à une fréquence d'environ 100 fois
par minute
o Après 30 compressions enchaîner avec 2 insufflations (ou 15 compressions/2
insufflations selon l’âge)
Le thorax doit reprendre sa dimension initiale après chaque compression qui doit
impérativement être relâchée complètement (le talon de la main qui comprime se
décolle légèrement du thorax) pour que l'efficacité des compressions thoraciques soit
maximale, afin de permettre au cœur de bien se remplir de sang.
65
o Le degré de compression dépend de l’âge et varie de 1,5 cm à 2,5 cm.
o La fréquence des compressions est chez le nouveau-né et le nourrisson de
120/mn
L’arrêt cardio-respiratoire (ACR) est un état de non réaction face à des stimuli externes,
avec abolition de la ventilation.
Signes
66
o Mettre en œuvre le DSA/DES dès que possible
o Contrairement à l’adulte, l’alerte ne sera donnée qu’après 2 mn de RCP.
o Après 2mn de RCP, vérifier à nouveau les signes vitaux
o En cas de reprise de la ventilation ou d’un pouls, placer la victime en PLS sous
surveillance accrue
o En cas de doute, la RCP doit être poursuivie
67
4.2.6. Malaise
Définition
Le malaise est une sensation pénible, de mal être, pouvant être causée par une
pathologie
Conduite à tenir- Prise en charge
Les signes ressentis par une victime lors d’un malaise sont très nombreux.
Cherche avant tout à installer la victime dans une position d’attente
Réaliser un bilan
Mettre en œuvre la procédure d’alerte et surveiller la victime jusqu’à l’arrivée des
secours.
S : signes et symptômes
A : allergies
M : médicaments
P : passé médical
L : « last oral take » dernier médicament/traitement pris
E : évènements déclenchants
R : risques (facteur de)
68
4.2.7. Utilisation du défibrillateur semi-automatique.
Définition
Contre-indications
Utilisation
➢ Après avoir établi que la victime est bien en arrêt cardio-respiratoire, il faut
installer le DSA
➢ Poser les électrodes comme indiqué sur le schéma
69
o Brancher le cordon d’alimentation des électrodes au DSA
o Allumer l’appareil
o Suivre les indicateurs du défibrillateur et écarter les personnes autour de la victime
lors de l’analyse
o Appuyer sur le bouton lorsque le choc est recommandé ou entamer une RCP
dans le cas inverse
70
4.2.8. Relevage et brancardage
Définition
Le relevage brancardage consiste à relever un patient, le placer sur un brancard, afin
de pouvoir le transporter en toute sécurité. Cela sous-entend d’être plusieurs pour le
réaliser, soit du fait de la corpulence du patient, soit du fait de suspicion d’un
traumatisme de la colonne vertébrale chez la victime. Il existe alors plusieurs techniques
possibles selon l’état de la victime, l’espace disponible et le matériel à disposition.
Précaution
71
Moyens
Quelle que soit la technique utilisée, dès lors que l’on suspecte un traumatisme du rachis
ou crânien (douleur spontanée ou à la palpation, signes évocateurs de traumatismes
osseux), le relevage du patient se fait impérativement :
o à 4 professionnels pour optimiser la rectitude du rachis ;
o après la pose d’un collier cervical ;
o avec installation de la victime dans un matelas immobilisateur à dépression ou
plan dur avec cale tête.
Utilisation de :
o brancard normalisé ;
o brancard cuillère ;
o plan dur ;
o alèze souple de transfert ;
o lève malade en service de soins.
Principes de manutention
Protéger son rachis :
o Dos droit, genoux pliés pour solliciter les muscles des cuisses et non le rachis.
o Position des sauveteurs selon la taille et la corpulence.
o Coordination des professionnels par un leader qui donne les ordres clairs : celui
o qui se trouve à la tête de la victime
72
C'est l'ensemble des gestes coordonnés et précis assurant le
déplacement d'un patient en toute sécurité jusqu'au
brancard.
Il ne faut aucune précipitation. Ces gestes doivent être
réalisés par des professionnels et si possible en nombre.
Ils sont fonction :
o Du poids
o De la maladie ou du traumatisme
o Du nombre de secouristes
o De l'environnement
Principe de relevage
73
Position stable
Il faut toujours soulever le blessé en ne fléchissant pas sa colonne vertébrale mais au
contraire en fléchissant les genoux sans s'asseoir sur les talons puis élever les membres
inférieurs colonne bloquée, les bras seront toujours tendus.
La respiration est bloquée, le ventre contracté.
Ce mouvement est réalisé avec un bon équilibre : terrain stable, chaussures plates et
membres inferieurs écartés.
Bonne prise
Il faut avoir une bonne prise afin de ne pas lâcher le blessé. Le mieux est de glisser les
mains sous l'individu, la prise par les vêtements est à éviter.
L'efficacité est maximum si la prise a lieu le plus près possible du sauveteur donc : pieds
Mouvements
Il faut éviter les mouvements heurtés, saccadés, les manipulations en plusieurs fois sans
ordre, ni efficacité.
On doit toujours respecter l'axe tête-cou-tronc-jambes quel que soit l'état du blessé,
avec éventuellement traction prudente du cou.
Le pire serait la prise immédiate du blessé par les aisselles et les pieds.
C'est le brancard qui va au blessé et non pas le contraire.
Équipe
Il faut toujours travailler en équipe, avec un chef donnant des ordres permettant
une bonne coordination des gestes sans brusquerie.
Il faut être en nombre suffisant, et utiliser la méthode adaptée à la victime et à la
situation.
Risques
Tout risque de chute de la victime lors de son relevage est évité si la technique est
correctement choisie et exécutée.
Le respect des règles de manutention évite à l'équipier de se blesser pendant la
manœuvre.
74
Méthode de relevage
Relevage à l'aide d'une sangle Relevage à la cuillère à Relevage avec un portoir
l'aide d'une planche souple
Cette méthode est logiquement utilisée dans les pays où les équipages d'intervention
se composent de deux personnes. Par contre, elle nécessite de disposer de cette civière
en nombre suffisant. Or, dans de nombreux contextes (structurels ou accidentels), il y a
carence de matériel mais pas d'hommes. Par ailleurs, la civière à lame ne permet pas
les relevages jambes relevées ou en position semi-assise. La connaissance des autres
méthodes de relevage reste donc indispensable.
Pont amélioré
Le pont amélioré est la méthode de référence, car c'est celle qui permet de prendre le
plus de précautions, mais elle nécessite la présence de cinq équipiers (dont le chef). Le
relevage peut nécessiter la présence d'un sixième équipier pour s'occuper de la
surveillance d'un traumatisme spécifique.
Le brancard est positionné dans l'axe de la victime, si possible du côté des pieds de la
victime (ce qui permet au chef d'être dans l'axe de la victime), sinon du côté de la tête.
75
Brancard venant par la tête
Si le brancard approche par la tête, deux techniques sont possibles.
La première : le chef se place au niveau de la tête mais sur le côté de la victime afin de
laisser la place au brancard de passer ; il est en diagonale par rapport à l'axe de la
victime. La seule prise possible est l'occipito-mentonnière ; la main du côté des pieds de
la victime est engagée sous la nuque (toute autre prise aurait tendance à faire tourner
la tête de la victime), et c'est donc le genou du chef qui est du côté des pieds de la
victime qui est levé.
La seconde : le chef se place en pont dans l'axe, et se lève comme les autres équipiers
pour laisser passer le brancard. Le maintien de tête peut alors être latéro-latéral. Le reste
de la technique est strictement identique à la technique précédente.
Pont simple
Le pont simple est une variation du pont amélioré sans le maintien de la tête. Il ne peut
donc être utilisé que lorsque l'on est sûr que la victime ne présente pas de traumatisme
du rachis. Cette technique ne nécessite que quatre équipiers (dont le chef).
Le chef cumule en fait la fonction de l'équipier no 1 : il enjambe la victime en
s'appuyant sur un équipier et en regardant les pieds ; il met une main sous la nuque de
la victime, l'autre main sous le dos, entre les omoplates. Il se lève avec les autres
équipiers, et le brancard passe entre ses jambes. Le reste de la manœuvre est identique.
Lorsque la victime présente un traumatisme particulier, mais sans suspicion de
traumatisme rachidien, on peut effectuer un pont simple avec cinq personnes, le chef
étant alors sur le côté pour s'occuper spécifiquement de la partie blessée. Par exemple,
en cas de suspicion de fracture d'une jambe, il peut s'occuper de soutenir la jambe
attelée.
76
o Si le creux du dos est suffisamment marqué (image de droite) : on plie la sangle
en trois, on la glisse dans le creux du dos, on fait remonter les deux extrémités vers
les épaules et on glisse la partie centrale sous les fesses.
Puis, l'équipier aux épaules fait passer une des extrémités sur son épaule puis sous
l'aisselle opposée (elle traverse donc son dos) ; les deux extrémités sont nouées ou bien
tenue par une main. Une des mains passe sous la nuque de la victime pour soutenir la
tête il est préférable d'utiliser un brancard dit « cuillère ».
77
Pont à deux
Si la victime ne présente pas de traumatisme et que seuls deux personnes sont
disponibles, il est possible de glisser un plan dur : un des sauveteurs lève la tête, l'autre
sauveteur glisse le plan dur dessous ; puis, le premier sauveteur lève les épaules, puis les
hanches, tandis que l'autre continue de pousser la planche.
Cette méthode est également utile si la victime est dans un lieu étroit comme une fosse ;
la rotation permet de glisser un portoir souple, une planche ou les parties d'une civière
à aubes.
Relevage à la cuillère
Le relevage à la cuillère est une opération qui consiste à porter la victime à plusieurs
équipiers en la plaquant sur la poitrine. Cette méthode ne peut être utilisée que si la
victime ne présente pas de traumatisme instable (en particulier pas de fracture). Elle est
assez inconfortable pour la victime, qui se retrouve sur le côté, il faut donc bien expliquer
la manœuvre avant de la débuter.
78
Le brancardage
Définition
Technique permettant de ramasser un malade ou un blessé et de le transporter sans
aggraver son état.
79
4.2.9. Surveillance de l’urgence
La surveillance pré- ou intra hospitalière des malades graves doit se faire de manière
continue et fiable, et concerner, pour être efficace, un certain nombre de paramètres
vitaux :
Surveillance systématique
Paramètres :
Fréquence cardiaque (/mn)
PA (mmHg)
Température (°C)
Saturation en oxygène (SpO2, %)
Évaluation de la douleur (EVA, EN, EVS ou ALGOPLUS chez les
patients non communicants)
Le rythme de surveillance peut être modifié par la prescription médicale selon les
besoins du patient.
o Toute modification brutale de l’état de santé du patient ou si le seuil critique des
paramètres est atteint, il faut le signaler au médecin responsable du patient.
o Mettre en œuvre les actions nécessaires : « en cas d’urgence et en dehors de la
mise en œuvre du protocole, effectuer les gestes indispensables en attendant
que puisse intervenir un médecin ».
Définition
Un chariot d’urgence est un équipement destiné à contenir tout le matériel
indispensable pour bien prendre en charge un patient dans des situations critiques.
80
emplacement spécifique connu de tous afin que les utilisateurs puissent y avoir
accès rapidement.
o Doit être fermé à l’aide d’un verrou plastique, de façon à ce que son intégrité
soit garantie.
o Ses dimensions doivent être adaptées à celles des couloirs, passages, ou
chambres dans les établissements de soins.
o Sa hauteur n’excède pas 95cm, sa largeur 80cm et sa profondeur 40cm.
o Comporte des tiroirs mais ces deniers ne doivent pas compliquer la recherche de
médicaments ou nécessaires pour les traitements. Ainsi, on limite généralement
ce nombre à cinq ou six, en veillant à ce que ces compartiments soient faciles à
ouvrir et dotés de butoirs en fin de course.
D’autres accessoires peuvent être ajoutés au chariot standard pour les besoins d’un
service spécifique. Par exemple, les chariots d’urgence peuvent comporter des racks,
une potence avec crochets, un support poubelle, un aspirateur à mucosité sur rail
latéral, un porte container à aiguilles souillées, un porte défibrillateur, une planche à
massage cardiaque ou une fixation solide pour obus à oxygène et manodétendeur.
Le contenu des chariots d’urgence peut varier suivant les spécificités des services
auxquels ils sont dédiés. Cependant, ils doivent contenir des équipements de base,
autrement dit le contenu minimum requis pour les situations d’urgence, en attendant
que le patient pris en charge soit transféré vers le service de réanimation.
La composition de base d’un chariot d’urgence est la suivante :
o Défibrillateur semi-automatique (DSA)
o Bouteille d’oxygène à manodétendeur intégré
o Médicaments pour les cas d’urgence
o Appareils de ventilation
o Matériel pour les injections intraveineuses ou intramusculaires
o Matériel d’aspiration
o Plan pour massage cardiaque.
Chariot d’urgence
81
Composants du chariot d’urgence
INAUSTI
82
La procédure de vérification se fait généralement suivant l’ordre ci-après :
o Au-dessus : tester le défibrillateur et vérifier que les matériels sont complets
o Cotés : vérifier la présence des matériels
o Derrière : vérifier la présence des matériels
o Intérieurs : vérifier que le contenu est conforme au protocole prédéfini
o Nettoyage : nettoyer l’intérieur et l’extérieur
o Notes : noter les observations à l’issue de la vérification
o Scellement: à l'aide du sceau en plastique
o Rangement : replacer le chariot à son lieu de rangement
Chaque vérification est suivie d’un nettoyage à la solution antibactérienne. Il faut veiller
à ce que toutes les mesures mises en place (entretien, nettoyage et vérification du
chariot d'urgence) soient respectées et procéder à l’inventaire des produits utilisés et
demander un réapprovisionnement en pharmacie par le biais d’un formulaire à remplir.
Le mode de réapprovisionnement du chariot d’urgence doit être adapté au
fonctionnement du service qui l’utilise. Lorsque l’unité de soins reçoit le chariot, il doit
émettre une validation. Chaque produit doit être rangé dans un compartiment bien
défini, avec une mention de type « produits pharmaceutiques pour chariot d’urgence
». Chaque validation de demande sera accompagnée d’un bon de sortie de stock,
que l’on joint aux produits pharmaceutiques du bac. Après vérification du libellé, de la
quantité, de la date de péremption et des références de produits, l’infirmière valide la
réception.
Il est important de respecter les dispositions mises en place au niveau de chaque service
dans l’utilisation d’un chariot.
Il suffit d’un petit défaut de procédure pour mettre en danger la vie d’un
patient, arrivant souvent aux urgences dans état critique.
La phase de vérification est importante, car il faut que les soignants aient accès à tout
le nécessaire au moment des soins d’urgence. Tout comme pour n’importe quel
matériel de soin, le chariot doit être convenablement nettoyé.
83
Chapitre V
VALEURS ET REGLES
DEONTOLOGIQUES
5.1. Code de déontologie professionnelle et valeur
Introduction
Le travail dans le secteur de la sante conduit à des contacts répétés avec des malades,
parfois en situation difficile et qui ont besoin d’être pris en charge. Ainsi, le courage et
la persévérance, un équilibre certain de caractère et une certaine sérénité sont donc
indispensables, la référence à un code éthique et déontologique peut y contribuer.
Il faut être animé (e) du désir de comprendre les autres et de les aider, être discret (e),
agir avec tact, ne jamais procéder par autorité ; ses interventions doivent être
caractérisées par le plus grand respect de la personne humaine. Et c'est dans les
principes éthiques et déontologiques qu’il est possible de se ressourcer pour trouver
l'énergie nécessaire pour forger les aptitudes et les qualités nécessaire à l'exercice idéal
de sa profession.
Définition
Un code de déontologie régit un mode d'exercice d'une profession (déontologie
professionnelle) ou d'une activité en vue du respect d'une éthique. C'est un
ensemble de droits et devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui
l'exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public.
Du diagnostic à l’ordonnance
86
envisagés, leurs coûts et effets éventuels, mais aussi les
possibles effets en cas de non traitement. Le patient doit
également être informé des autres options de traitement
et de leur efficacité.
Secrets professionnels
87
Le médecin doit s’abstenir de vanter ses
expériences
Protection du patient
88
5.1.2. Les valeurs
Les valeurs donnent un sens commun à la profession. Ces valeurs fondamentales
reflètent les principes qui guident les actions des professionnels de la sante
dans l’exercice de la profession. Ils adhèrent à ces valeurs et s’engagent
à préserver l’image et la crédibilité de la profession.
L’intégrité
Le respect de la personne
L’autonomie professionnelle
89
La compétence
professionnelle
La compétence se réfère à la
responsabilité de maintenir et de
développer ses connaissances et ses
habiletés et de tenir compte des
données probantes et des bonnes
pratiques. Elle fait aussi appel à la
capacité de reconnaître et de
respecter ses limites dans l’exercice
de la profession.
L’excellence des soins
La collaboration professionnelle
reflète l’importance accordée à agir
en partenariat avec d’autres
professionnels et intervenants, en vue
d’assurer et d’optimiser la qualité et la
sécurité des soins et services à la
patientèle.
L’humanité
Disponibilité et diligence
90
Faire preuve de disponibilité et de
diligence raisonnables.
Relation de confiance
Comportements prohibés
91
5.2. Droits et obligations du professionnel soignant
Liberté
d’opinion et
égalité des
Liberté
d’expression
Le droit de Liberté
grève syndicale
Le droit à un Le droit de
dossier grève
individuel
Le droit à une
protection
dans
Le droit à des
conditions
d’hygiène et
Liberté d’expression :
Le droit à l’expression directe et collective sur le contenu, les conditions d’exercice et
l’organisation de leur travail est reconnu à l’ensemble des personnels hospitaliers.
Liberté syndicale :
Il s’agit d’un principe constitutionnel. Il signifie :
o Une liberté de créer un syndicat
o Une liberté d’adhérer à un syndicat
o Une liberté d’exercer un mandat syndical
o Sur l’évolution des rémunérations, les conditions et l’organisation du travail.
Le droit à la participation :
Il s’agit d’un droit, exercé par délégation (élection de représentants), à participer à
l’élaboration des règles statutaires, à l’examen des décisions individuelles de carrière et
à la définition et la gestion de l’action sociale, culturelle, sportive et de loisirs. (Ex : avis
des Commissions Administratives Paritaires, Comité de Gestion des Œuvres Sociales,
Formation continue du personnel Hospitalier).
92
Le droit de grève :
Ce principe constitutionnel garantit à tous les travailleurs le droit de faire grève.
Cependant le droit de grève dans le service public nécessite certaines dispositions
particulières pour préserver un autre principe, celui de la continuité du service public.
Ainsi en cas de grève, le directeur a la responsabilité de maintenir un « service
minimum » et donc le droit d’interdire l’exercice du droit de grève à certains agents.
onnel
Le secr et
tion
nnel
L’exécut
travail
ion du
de se co
professio rer
L’obligat le
nsac
nnel
ion
Le secret professionnel :
Les professionnels sont tenus au secret professionnel. Dans certains cas précis, il y a
obligation de révélation des faits (sévices infligés aux mineurs, déclaration de maladies
contagieuses avec l’accord de la victime, sévices constatés présumant de violences
sexuelles …).
La violation du secret professionnel sous quelque forme que ce soit peut entraîner une
condamnation du professionnel par le juge pénal. Il peut aussi être sanctionné par la
voie disciplinaire.
93
La discrétion professionnelle :
L’obligation de discrétion professionnelle est relative à tous faits, informations ou
documents dont le professionnel a connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de
l’exercice de ses fonctions.
Cette discrétion vise à protéger les tiers, notamment le malade, mais aussi
l’administration.
L’obligation de réserve :
Le professionnel n’est pas autorisé à tenir des propos politiques, syndicaux ou
confessionnels envers les patients.
L’exécution du travail :
Chaque professionnel a un rang hiérarchique et est responsable des tâches qui lui sont
confiées. A ce rang, il doit donc se conformer aux instructions de son supérieur et ne
peut s’y soustraire que dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et de
nature à compromettre gravement l’ordre public. Le supérieur hiérarchique n’est pas
pour autant dégagé des responsabilités qui lui incombent par la responsabilité de ses
subordonnés.
94
5.3. Droits fondamentaux des patients
Ainsi, tout individu dispose de droits fondamentaux en matière de santé. Leur objectif
est d'encadrer les conditions d'accès aux soins médicaux des individus. Il s'agit
notamment de :
• la liberté de choisir son médecin ou/et son établissement ;
• du droit au secret médical ;
• du droit à la non-discrimination. Un professionnel de santé ne peut pas refuser de
traiter un patient en raison de son sexe, son âge, son origine, son orientation
sexuelle ou de son origine supposée ;
• du droit au respect de la vie privée, de l'intimité et de la dignité du patient ;
• du droit à la prise en charge de la douleur.
Proclamé formellement sur le plan international dès 1946, date de signature à NEW
YORK de la constitution de l'organisation mondiale de la santé, le droit à la santé était
défini dans son préambule comme :
« Un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». L'article 1 de ladite
constitution ajoute que : « le but de l'organisation mondiale de la santé est d'amener
tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible ».
95
L'accès libre et équitable du patient aux soins
Selon l'OMS, le droit de toutes les personnes à la santé, y compris l'accès à des services
et à des soins essentiels de qualité est primordial. Chaque personne doit avoir accès (sur
les plans physique, financier...) à un ensemble déterminé de services et de soins de
santé de qualité acceptable.
Par nature, le droit aux soins recouvre pour tout patient la capacité d'obtenir les soins
que son état nécessite, tout en incluant l'égalité d'accès au service public et l'obligation
générale d’assistance due à toute personne en péril.
Autrement dit, ce droit signifie que tout patient malade bénéficiera des soins qui lui sont
nécessaires, sans autre considération de sa pathologie ou son handicap. En outre, le
droit aux soins suppose à la fois la compétence des professionnels qui les dispensent et
la capacité technique de l'établissement au sein duquel ils sont donnés. Il s'agit, en effet,
de donner des soins attentifs et conformes aux données de la science.
96
Le patient est libre de choisir son médecin
Le patient est libre de choisir le médecin qui le soigne, et le médecin doit lui faciliter
l’exercice de ce droit. De son côté, le médecin peut refuser de suivre l’état d’un patient
pour des raisons professionnelles ou personnelles acceptables, sauf s’il s’agit d’une
situation d’urgence ou d’un manquement à un devoir humanitaire.
Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur ; celle-ci doit
être prévenue, évaluée, prise en compte et traitée :
o Soulagement de la souffrance
o Prise en compte de l’aspect psychologique
o Actes de préventions et de soins (curatifs/palliatifs) sans faire courir de risque
disproportionné par rapport au bénéfice escompté
o Soulagement de la souffrance
o Traçabilité de la douleur dans le dossier
Droit à l’information
Le droit à l'information fait également partie des droits des patients et des malades.
Un patient peut demander à tout moment à son médecin des informations concernant
son état de santé et les traitements qui lui sont prescrits. Il peut notamment poser des
questions concernant la nécessité d'un traitement et ses conséquences. Le patient peut
également exercer son droit à ne pas connaître un diagnostic, sauf en cas de risque de
transmission avérée :
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o Droit à l’information sur les investigations, traitements, actions de préventions
proposées ainsi que leur utilité, leur urgence, leurs conséquences, les risques
prévisibles, les autres solutions possibles, les conséquences prévisibles en cas de
refus...
o La volonté d’un patient d’être tenu dans l’ignorance doit être respecté sauf si
des tiers sont exposés à un risque de transmission.
o Les droits des mineurs ou des majeurs sous tutelle sont exercés par les titulaires de
l’autorité parentale.
Un patient peut demander à connaître le montant des actes médicaux qu'il a effectué.
De leur côté, les professionnels de santé sont dans l'obligation :
Le droit des patients et des malades permet à ces derniers de ne pas se retrouver
démunis en cas de problèmes. Un patient ayant subi un préjudice physique, moral et/ou
matériel suite à un acte médical, a la possibilité de saisir la justice afin d'obtenir
réparation (sous forme d'indemnisations par exemple).
98
Un dossier médical ne peut être consulté que par :
o le patient ou le malade majeur ;
o le représentant légal ou le tuteur, si la personne est mineure ou sous tutelle ;
o l'ayant-droit d'une personne décédée ;
o le médecin du patient lorsqu'il a expressément été désigné comme
intermédiaire.
Ainsi, Le droit des patients et des malades stipule que ces derniers peuvent accéder aux
documents suivants :
o les résultats de leurs différents examens médicaux ;
o les feuilles de surveillance ;
o les protocoles et prescriptions thérapeutiques ;
o les comptes rendus de consultation ;
o les documents de correspondance entre médecins.
Il existe cependant des limites au droit des patients ou des malades à consulter leur
dossier médical. Ainsi, les patients ne pourront avoir accès aux documents contenant
des informations recueillies auprès de proches ou de personnes ne faisant pas partie du
corps médical (par exemple une assistante sociale). Il arrive également que des notes
de professionnels de santé soient considérées comme des notes personnelles. Ces
documents ne pourront être consultés.
Un patient peut demander son dossier médical auprès d'un médecin ou d'un
établissement de santé.
Il pourra le consulter dans un établissement de santé accompagné par un professionnel,
ou par le biais de copies envoyées par courrier. Toute personne a accès à l'ensemble
des informations concernant sa santé, détenues par des professionnels et
établissements de santé.
Elle peut accéder à ces informations directement ou par l'intermédiaire d'un médecin
qu'elle désigne.
99
5.4. Les principes éthiques de la profession
La loi cadre n° 34-09 qui est de toute l’histoire de la législation sanitaire au Maroc, la
première du genre, fixe les principes et les objectifs fondamentaux de l’action de l’Etat
en matière de santé ainsi que l’organisation du système de santé qu’elle définit comme
un ensemble d’éléments interdépendants et complémentaires. Largement conforme à
la conception de l’OMS, Elle prévoie dans son article 30 des instances de concertation
en matière de santé, pour assurer la cohérence des actions du système de santé,
améliorer sa gouvernance, permettre la participation active des différents partenaires
audit système, et donc la création d’un comité national d’éthique.
Comité national
Au Maroc, il n’y a pas encore de comité national d’éthique. Un tel comité est
indispensable et pas seulement pour les essais cliniques. Il s’intéresse plus largement à
tout conflit de valeurs dans le domaine du vivant. Cela peut concerner la procréation
médicalement assistée, les manipulations génétiques ou la législation sur l’avortement.
C’est dire que la composition du comité national d’éthique doit être pesée
attentivement et que ses membres et son président doivent être fédérateurs, au-dessus
de tout soupçon et capables de saisir les enjeux et de maîtriser les concepts.
Comités régionaux
Les comités régionaux sont créés ou auto-créés mais nécessitent une reconnaissance
de la faculté de médecine.
Pour ce qui concerne le comité national, aucun cadre juridique n’existe. La loi 28-
13 encadre la recherche biomédicale. La loi-cadre 34-09 prévoit (article 30) la création
d’un comité national.
5.4.3. Rôle des comités d'éthique marocaine à l'égard des activités biomédicales
101
5.5. Déterminants sociaux de la santé
Définition
Les Déterminants Sociaux de la Santé sont des facteurs variables qui agissent,
directement, sur la baisse ou l’augmentation d’un indicateur sanitaire et dont la maîtrise
échappe, de par leur nature, aux seules compétences du professionnel de santé. Les
institutions sociales, étatiques, communales et la société civile assument une part de
responsabilité vis-à-vis des problèmes de santé.
Les DSS influencent la santé, en bien ou en mal, de nombreuses façons. Les écarts
extrêmes dans les revenus et la richesse, par exemple, ont des conséquences négatives
pour la santé des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté, et ces effets sont
amplifiés quand ces personnes sont rassemblées dans des régions pauvres. Par contre,
les biens-nantis qui vivent dans des régions riches sont globalement en meilleure santé.
Le gradient social montre que plus le niveau de revenu est élevé, meilleurs sont les
résultats de santé, et plus le niveau de revenu est bas, pires sont les résultats de santé.
Le gradient social représente non seulement les effets du revenu sur la santé, mais aussi
l'importance du revenu comme moyen d'avoir accès aux autres déterminants sociaux
de la santé, comme l'instruction, les aliments, le logement, les activités récréatives et
autres ressources sociétales.
102
Voici une liste de 14 déterminants sociaux de la santé :
==>Revenu et ==>Développement
répartition du revenu Liste des déterminants sociaux de la du jeune enfant
==>Instruction santé ==>Insécurité
==>Chômage et alimentaire
sécurité d'emploi ==>Logement
==>Emploi et ==>Exclusion sociale
conditions de travail ==>Filet de sécurité
==>Race sociale
==>Invalidité ==>Services de
santé
==>Statut
autochtone
==>Sexe
103