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TA02 Fondamentaux Et Valeurs Manuel Cours 01 10 2021 PDF

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Office de la Formation Professionnelle

et de la Promotion du Travail

Manuel de Cours
Module N°2
Fondamentaux et valeurs du système de santé marocain
Secteur : Santé
Ambulancier
Technicien

Secteur : Santé

Edition 2021
Version 1 : 10 10 2021

Assistance Technique pour la création de filières de formation dans les métiers de la santé

Edition 2021
Direction de la Recherche et de l’Ingénierie de Formation
SOMMAIRE

COMPETENCES-CIBLES ET OBJECTIFS OPERATIONNELS .................................................................. 3


CHAPITRE I SYSTEME NATIONAL DE SANTE AU MAROC ................................................................ 5
1.1 Caractéristiques du système de soin national ............................................................................... 6
1.2 Types d’établissement et organisation de la couverture sanitaire. .............................................. 11
CHAPITRE II SYSTEME HOSPITALIER ............................................................................................15
2.1. Caractéristiques du système de soin national. ............................................................................ 16
2.2. Systèmes d’assurance maladie .................................................................................................. 19
2.3. Organisation des services et du secteur administratif d’un établissement. .................................. 22
CHAPITRE III ORGANISATION DES SECOURS AU MAROC ..............................................................26
3.1. L’organisation des secours ........................................................................................................ 27
3.2. Intervention sur les lieux d’un sinistre ....................................................................................... 37
3.3. L’alerte ..................................................................................................................................... 39
CHAPITRE IV GESTES ET SOINS D’URGENCE.................................................................................41
4.1. La notion d’urgence .................................................................................................................. 42
4.2. La prise en charge des urgences ................................................................................................. 53
CHAPITRE V VALEURS ET REGLES DEONTOLOGIQUES ..................................................................84
5.1. Code de déontologie professionnelle et valeur ........................................................................... 85
5.2. Droits et obligations du professionnel soignant .......................................................................... 92
5.3. Droits fondamentaux des patients ............................................................................................. 95
5.4. Les principes éthiques de la profession .....................................................................................100
5.5. Déterminants sociaux de la santé .............................................................................................102

2
COMPETENCES-CIBLES ET OBJECTIFS OPERATIONNELS
Module 2 : Fondamentaux et les valeurs du système de santé marocain
Code : TA – 02 Durée : 70 heures

ENONCE DE LA COMPETENCE

Pour démontrer sa compétence, le stagiaire doit


Intégrer les fondamentaux et les valeurs du système de santé
marocain
selon les conditions, les critères et les précisions qui suivent.

CONTEXTE DE REALISATION

• Individuellement

• A l’atelier et en laboratoire

• À partir :
- des données consignées dans le Référentiel de métier et le
programme de formation ;
- de ressources documentaires variées

• À l’aide :
- Sites internet
- Etudes de cas

CRITÈRES GÉNÉRAUX DE PERFORMANCE

• Participation active au partage d’informations


• Capacité de mémorisation mobilisée
• Manifestation d’ouverture au cheminement proposé

3
OBJECTIF OPÉRATIONNEL

ÉLEMENTS DE LA COMPETENCE CRITÈRES PARTICULIERS DE PERFORMANCE


- Pertinence de l’information recueillie.
- Reconnaissance juste :
A. Recueillir de l’information sur le système - du cadre juridique et règlementaire
national de santé au Maroc - de l’organisation des soins
- des politiques publiques
- des systèmes d’assurances sociales
- de la population médico-soignante
- Pertinence de l’information recueillie.
- Description argumentée de :
- L’organisation générale du système de
santé
- le maillage territorial et national du système
de santé
- les statuts juridiques des établissements de
B. Connaître le système hospitalier soins
- l’organisation des services d’un hôpital
- l’organisation administrative d’un hôpital
- la typologie des acteurs du système de
santé
- les systèmes de couverture sociale
- Distinction juste des compétences des
acteurs.
- Pertinence de l’information recueillie.
- Information adaptée sur :
- Les intervenants
- les compétences
C. Décrire l’organisation des secours au Maroc - le cadre règlementaire
- les procédures
- Distinction juste de la définition d’une
urgence, d’une crise, une catastrophe,
etc..
- Analyse pertinente et rapide d’une
situation
- Mise en sécurité effective du patient
- Installation effectuée sans risque pour le
patient ni l’intervenant
- Gestes d’urgences appropriés
correctement effectuée
D. Maîtriser les Gestes et soins d’urgence
- Utilisation du matériel de premier secours
opérationnelle
- Information pertinente transmise aux bons
interlocuteurs
- Numéros d’urgence connus et mémorisés
- Typologie et situations exceptionnelles
connues
E. Organiser ses activités professionnelles dans le - Code de déontologie connu
- Enumération exacte des droits du patient
respect des règles déontologiques et des
- Mise en œuvre systématique du respect
valeurs
des droits du patient.

4
Chapitre I
SYSTEME NATIONAL
DE SANTE AU MAROC
1.1 Caractéristiques du système de soin national

Définition.
Le système de santé est un ensemble des moyens (organisationnels, humains, structurels,
financiers) destinés à réaliser les objectifs d’une politique de santé.
Selon la constitution de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé est « un état
de complet bienêtre physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une
absence de maladie ou d'infirmité » et représente « l’un des droits fondamentaux de
tout être humain, quelles que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition
économique ou sociale ».

En 1952, l’OMS définit la santé publique comme la science et l’art de prévenir les
maladies, de prolonger la vie et d’améliorer la santé physique et mentale à un niveau
individuel et collectif. Le champ d’action de la santé publique inclut tous les systèmes
de promotion de la santé, de prévention des maladies, de lutte contre la maladie
(médecine et soins) et de réadaptation.

La santé publique est aussi une question sociale et politique : les maladies ont une
histoire et une influence sur la société, toutes les catégories de la population n'ont pas
le même rapport à elles, et les politiques sanitaires diffèrent selon les pays.

1.1.1 Données démographiques et sanitaires

Pour les données démographiques, la population totale marocaine (en millions) est de
33,8 dont (58%) en milieu urbain et (42%) en milieu rural. Sa démographie est en pleine
transition avec une diminution continue de la fécondité (indice synthétique de la
fécondité est de 2,1 enfants par femme) et un allongement de l’espérance de vie (74,8
ans, avec 73,9 pour le sexe masculin et 75,6 pour le sexe féminin). La Population est très
jeune (environ 28% de la population a moins de 15 ans). La population âgée de plus de
60 ans est de 8%. Le Taux d’alphabétisation est de 56,1% (84% pour les 15-24 ans). Le
pays a enregistré d’importantes avancées en termes de réduction de la pauvreté
absolue (passée de 15,3% à 9% entre 2001 et 2007), les situations de vulnérabilité
économique demeurent largement répandues, un quart de la population vivant dans
la pauvreté, particulièrement dans les zones rurales.
En ce qui concerne les données sanitaires, les taux de mortalité maternelle sont élevés
(112 par 100 000 naissances vivantes) et d’analphabétisme ainsi que la faible
participation féminine à la vie active. Le Maroc figure cependant parmi les 9 pays de
la région OMS à avoir adopté un plan national en faveur de l’amélioration de la santé
de la mère et de l’enfant en 2013 (taux de mortalité infantile est de 28,8 pour 1000
naissances vivantes). La situation sanitaire au Maroc est caractérisée par la réduction
des niveaux de mortalité et de fécondité qui annonce la transition démographique et
un changement de la structure de morbidité qui induit l’émergence des maladies
chroniques suite à la transition épidémiologique.

1.1.2 Qu’est-ce qu’un système de santé ?

Un système de santé peut se définir comme étant : toutes activités, qui portent sur les
services de santé mis à la disposition d’une population donnée et sur l’utilisation de ces
services par la population.
Dans le monde il existe trois grands types de système de santé :
- Le système de santé nationalisé :
Caractérisé par la prépondérance du service national / public auquel l’accès est
gratuit. Le financement est assuré par l’impôt (Ex. type Angleterre).
- Le système de santé intermédiaire :
Caractérisé par une offre de soins mixte (public/privé) et l’assurance maladie financée
par les cotisations prélevées du salaire (obligatoire et en général généralisée) Ex France.
- Le système de santé libéral (ex. USA) :
Caractérisé par une prépondérance du secteur privé. Il n’existe pas de système national
obligatoire d’assurance maladie comme en France. L’Etat assure 2 programmes, un
pour les personnes âgées et un pour les familles pauvres. Le reste de la population est
assuré par les employeurs ou à titre individuel.

Le système national de santé se définit comme l’ensemble des ressources humaines,


matérielles, financières ainsi que les institutions et activités destinées à assurer la
promotion, la protection, la restauration et la réhabilitation de la santé de la population.

Les principes du système national de santé sont :


❖ La solidarité et la responsabilisation de la population dans la prévention, la
conservation et la restauration de la santé.
❖ L’égalité d’accès aux soins et services de santé.
❖ L’équité dans la répartition spatiale des ressources sanitaires.

7
Les composants du système national de santé :
Le système national marocain de santé se compose des secteurs suivants :
1°) Un secteur Etatique (public) comprenant :
a) Le Ministère de la santé
b) Les services de santé des FAR
c) les services de santé relevant des collectivités locales
2°) Un secteur mutualiste, des assurances et des établissements publics
3°) Un secteur privé
4°) Un secteur traditionnel
En somme, le système national de santé peut être résumé en 3 secteurs principaux :
❑ Secteur public
❑ Secteur à but non lucratif
❑ Secteur privé à but lucratif

Organigramme Ministère de la santé

Inspection générale Cabinet

Secrétariat général
Direction de la population
Division de
L’approvisionnement
D. De l’épidémiologie et
De Lutte contre les Mies

D. Des hôpitaux et des


Division du parc auto Soins ambulatoires
Et des affaires
générales
D. Médicament et de la
pharmacie

Délégations aux
Wilayas, Provinces
Et Préfectures D. Équipement et de la
Division de maintenance
l’informatique
Et des méthodes

D. Des ressources
humaines

Institut national
D. Réglementation et
D’administration
Du contentieux
sanitaire

D. Planification et
Ressources financières

8
1.1.3 Système d’assurance et de prévention pour la santé.
Le système marocain de Sécurité sociale a connu de nombreuses améliorations depuis
quelques années, et permet à ses assurés, nationaux ou expatriés, de bénéficier d’une
bonne prise en charge de leurs dépenses de santé.

Le régime marocain de protection sociale couvre tous les salariés du secteur public et
du secteur privé. Il assure aux intéressés une protection contre les risques de maladie
maternité, invalidité, vieillesse, survie, décès, chômage et il sert des prestations
familiales.

L'assurance accident du travail-maladies professionnelles est obligatoire pour tous. Les


entreprises doivent souscrire une police d'assurances pour le compte de leurs employés
auprès d'une Société d'Assurance et de Réassurances (Fédération Marocaines des
sociétés d'assurances et de réassurance).

Depuis peu, les travailleurs indépendants et les personnes non salariées exerçant une
activité libérale sont couverts par le régime d'assurance maladie obligatoire (AMO) et
le régime des pensions. Les lois suivantes sont entrées en vigueur :

• la loi 98-15 relative à l'Assurance Maladie Obligatoire de base pour les catégories
des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non-salariés
exerçant une activité libérale,
• la loi n° 99-15 instituant un régime de pensions pour les catégories des
professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non-salariés
exerçant une activité libérale.
L'organisme de gestion du régime des travailleurs salariés et non-salariés est la Caisse
Nationale de Sécurité sociale (CNSS) qui gère l'ensemble des risques du régime privé.

La Caisse Nationale des Organismes de prévoyance sociale (CNOPS) gère l'assurance


maladie du régime public et des étudiants, et sera remplacée à terme, suite aux décret
Loi n° 2-18-781 du 10 octobre 2018 et décret n° 2-19-328 du 29 août 2019, par la Caisse
Marocaine de l'Assurance Maladie (CMAM).

L'Agence Nationale de l'Assurance Maladie (ANAM) a pour mission l'encadrement


technique de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) dont la gestion a été confiée aux
caisses citées ci-dessus.

9
❖ Sécurité sociale au Maroc : l’AMO, couverture médicale de base
En vertu du système de Sécurité sociale marocain, tous les salariés d’une entreprise
marocaine, qu’ils soient nationaux ou résidents, doivent s’affilier à la couverture
médicale de base, appelée AMO, via leur caisse nationale de rattachement :
• la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) pour les salariés et retraités du privé
• la Caisse marocaine d’Assurance maladie (CMAM) pour les salariés et retraités du
public
Sont couverts les salariés ainsi que leur conjoint et enfants à charge, s’ils sont non mariés
et âgés de moins de 21 ans.

La loi-cadre sur la protection sociale adoptée en mars 2021 a étendu cette couverture
aux travailleurs indépendants, qui en étaient jusqu’ici exclus : commerçants, artisans,
agriculteurs, professionnels libéraux et autres dirigeants d’entreprise libérale,
bénéficieront désormais des mêmes droits et paniers de soins que les travailleurs du
secteur privé, dès l’entrée en vigueur de cette loi.

❖ Quelle couverture santé fournit l'AMO marocaine aux assurés nationaux ou


expatriés ?
Sur le modèle de la Sécurité sociale française, l’Assurance maladie marocaine calcule
ses remboursements en fonction de tarifs de référence et de taux de prise en charge
(en général de 70 à 90%) appliqués aux différents soins délivrés :
- les actes de médecine générale et de spécialités médicales et chirurgicales
- les soins relatifs au suivi de la grossesse, à l’accouchement et ses suites
- les analyses de biologie médicale
- la radiologie et imagerie médicale
- les soins optiques
- les soins bucco-dentaires
- les actes paramédicaux…

Ces tarifs et taux sont en cours de revalorisation depuis 2019. Ils sont par exemple passés,
pour une consultation généraliste, de 80 DH (7,5 €) remboursés à hauteur de 70%, à 150
DH (14 €) remboursés à hauteur de 80%. Ces revalorisations ont permis aux tarifs de
référence de la Sécurité sociale de se rapprocher davantage des prix moyens
réellement pratiqués par les professionnels de santé du pays, et de réduire ainsi le reste
à charge (ou ticket modérateur) des assurés.

❖ Les limites du système de santé marocain et les atouts de l’assurance santé


internationale pour les expatriés
Les remboursements de la Sécurité sociale marocaine ne suffisent toutefois pas à couvrir
l’intégralité des dépenses engagées, ni les dépassements d’honoraires, souvent
importants, pratiqués par le secteur de santé privé.

10
Marocains comme expatriés souscrivent donc très généralement une assurance santé
complémentaire, permettant de couvrir leur ticket modérateur et de prendre en charge
leurs dépenses en cas de soins délivrés dans les établissements de santé privés du pays ;
des établissements très nombreux, et dont la qualité des équipements comme la
qualification du personnel médical, attirent les patients.

Deux possibilités se présentent alors : souscrire une assurance locale ou une assurance
santé internationale. Choisir cette seconde option permet de bénéficier de la garantie
de rapatriement sanitaire, d’un niveau de prise en charge souvent plus avantageux,
d’une couverture des soins délivrés aussi en France, et de formalités généralement plus
allégées en termes de souscription comme de remboursement.

Attention : certaines assurances santé marocaines exigent que leurs assurés réalisent
de nombreuses démarches pour pouvoir être remboursés en cas d’hospitalisation avec
dépassements d’honoraires (envoi préalable d’un devis à la caisse d’Assurance
maladie et à l’assureur, vérification de la cohérence des dépassements pratiqués,
nécessité d’avance des frais et obtention du remboursement sur vérification de
facture…).

1.2 Types d’établissement et organisation de la couverture sanitaire.


Le Ministère de la Santé a mis au point un dispositif de prise en charge fondé sur le
nombre d’habitants et sur l’estimation des activités à réaliser par chaque type de
structure ou formation sanitaire.
Ce dispositif se présente en deux principaux réseaux :
1. Le réseau d’actions hospitalières
2. le réseau d’actions ambulatoires (RSSB).

L'offre de soins comporte, outre les ressources humaines, l'ensemble des infrastructures
sanitaires relevant du secteur public ou privé et toutes autres installations de santé, fixes
ou mobiles ainsi que les moyens mis en œuvre pour produire des prestations de soins et
de services en réponse aux besoins de santé des individus, des familles et des
collectivités. L'offre de soins doit être répartie sur l'ensemble du territoire national d'une
manière équilibrée et équitable.

11
1.2.1 Statut juridique des établissements de soins.

❖ Les hôpitaux publics


Sur le plan du statut juridique des hôpitaux, il existe trois types d'hôpitaux combinant des
modes d'organisation et de gestion, très différents : les établissements publics, les
établissements gérés de manière autonome (SEGMA), les établissements en régie.

• Les Etablissements Publics Hospitaliers (EPH) :


Ils sont représentés par les 05 centres hospitaliers universitaires (CHU), disposant d'un
statut qui leur confère une personnalité morale (c.à.d. titulaire de droits et d'obligations
et peut avoir un nom, un patrimoine et un siège sociale) et une autonomie financière.
Ils sont répartis sur les villes de Rabat, Casablanca, Marrakech, Fès et Oujda.

• Les Services d'Etat Gérés de Manière Autonome (SEGMA) :


Ce sont les hôpitaux les plus nombreux. Ils n'ont pas de personnalité morale mais ont une
autonomie financière. C'est un statut qui a été initié pour la première fois en 1987 dans
cinq hôpitaux. En 1998, il a connu une nouvelle organisation selon laquelle les hôpitaux
SEGMA sont regroupés en Centres Hospitaliers Provinciaux, Préfectoraux (CHP) ou
Régionaux (CHR).

• Les hôpitaux gérés en mode régie :


Ce type de statut ne confère à l'hôpital ni personnalité morale ni autonomie financière.
Son budget n'est pas individualisé par rapport à celui de la délégation territoriale dont
il relève.

❖ Etablissements privés
On entend par clinique, quelle que soit sa dénomination ou le but qu'elle poursuit,
lucratif ou non, tout établissement de santé privé ayant pour objet d'assurer des
prestations de diagnostic et de soins des malades, blessés et des femmes enceintes ou
parturientes dans le cadre de l'hospitalisation pour la période que nécessite leur état de
santé, et/ou leur dispenser des prestations de réhabilitation. Elle peut participer au «
service d'assistance médicale urgente » (SAMU), conformément aux textes législatifs et
réglementaires en vigueur dans le domaine d'organisation des soins.

❖ Forme juridique de la clinique


Une clinique peut appartenir à une personne physique à la condition que celle-ci soit
médecin, à un groupe de médecins, à une société commerciale ou à une personne
morale de droit privé poursuivant un but non lucratif, selon les conditions suivantes :
1 - Si la clinique appartient à un médecin, il doit être inscrit au tableau de l'Ordre dans
la catégorie des médecins du secteur privé. Il peut constituer une société à
responsabilité limitée à associé unique.

12
Dans ce cas, il doit cumuler les fonctions de directeur médical et de gérant de la société
;
2 - Si la clinique appartient à un groupe de médecins, ils doivent tous être inscrits au
tableau de l'Ordre dans la catégorie des médecins du secteur privé. ils doivent
constituer entre eux, soit l'une des formes de l'association prévues à l'article 39 ci-dessus,
soit une société régie par le droit commercial (Société à responsabilité limitée SARL,
Société anonyme ...) ;
3 - Si la clinique appartient à une société de non médecins ou de médecins et de non
médecins, la responsabilité de sa direction médicale doit être confiée à un médecin
inscrit au tableau de l'Ordre dans la catégorie des médecins du secteur privé ;
4 - Si la clinique appartient à une personne morale de droit privé poursuivant un but non
lucratif, la responsabilité de sa direction médicale doit être confiée à un médecin inscrit
au tableau de l'Ordre dans la catégorie des médecins du secteur privé. La gestion des
affaires non médicales de la clinique doit être assurée par un gestionnaire administratif
et financier qualifié.
Il est interdit aux propriétaires d'une clinique et au gestionnaire de s'immiscer dans les
fonctions du directeur médical ou de lui ordonner des actes limitant ou affectant
l'exercice de ses fonctions.
Il est interdit à tout organisme gestionnaire de l'assurance maladie de créer ou de gérer
une clinique.
Les fonctions de directeur médical de la clinique ne peuvent être cumulées avec celles
de sa gestion administrative et financière.

1.2.2 Plaintes et réclamations.


Dans le cadre d’une démarche d’amélioration de la qualité de la prise en charge, il
convient d’accroître les possibilités offertes aux usagers de s’exprimer, pour définir des
pistes de progrès. Il s’agit donc à la fois de multiplier les dispositifs de recueil, mais aussi
de développer une culture de l’écoute à tous les niveaux, les deux allant de pair avec
une politique d’information et de communication vis-à-vis des professionnels et des
usagers.

Ainsi, chaque établissement doit développer les thématiques suivantes au sein de


chaque structure :
➢ Favoriser une écoute au plus près des usagers
➢ Construire et mobiliser un réseau de personnes pour prendre en charge les
difficultés exprimées par les usagers aux différents stades de leur parcours dans
l’établissement
➢ Informer les usagers sur les modalités d’expression

13
1.2.3 Droits individuels et couverture sanitaire.

Les droits individuels de l'usager du système de santé découlent des droits


fondamentaux reconnus à toute personne, indépendamment de son état de santé
(droit à la protection de la santé, droit au respect de la dignité, au respect de la vie
privée, à la non-discrimination dans l’accès à la prévention et aux soins…).

Il existe des droits plus spécifiques reconnus à l’usager du système de santé (droit d’être
informé sur son état de santé, d’accéder directement à son dossier médical, de
participer aux décisions concernant sa santé…
Cependant il ne faut pas oublier que qui dit "droits" dit également "devoirs", devoirs qui
incombent à l'usager dans son utilisation du système de santé et dans sa relation avec
les professionnels de santé.
Selon l’OMS le « droit de jouir du meilleur état de santé possible » implique que soient
réunis un ensemble de critères sociaux favorables à l’état de santé de tous, notamment
la disponibilité de services de santé, des conditions de travail sans risque, des logements
appropriés et des aliments nutritifs. La réalisation du droit à la santé est étroitement liée
à la réalisation des autres droits de l’homme, notamment le droit à l’alimentation, au
logement, au travail, à l’éducation, à la non-discrimination, à l’accès à l’information et
à la participation.
Le droit à la santé suppose à la fois des libertés et des droits.
❖ Les libertés comprennent le droit de l’être humain de contrôler sa propre santé
et son propre corps (par exemple les droits sexuels et génésiques), ainsi que le
droit à l’intégrité (par exemple le droit de ne pas être soumis à la torture et de ne
pas être soumis sans son consentement à un traitement ou une expérience
médicale).
❖ Les droits comprennent le droit d’accès à un système de protection de la santé
qui garantisse à chacun, sur un pied d’égalité, la possibilité de jouir du meilleur
état de santé possible.
Les politiques et les programmes de santé ont la capacité de promouvoir ou de violer
les droits de l’homme, notamment le droit à la santé, en fonction de la façon dont ils
sont conçus ou mis en œuvre. S’ils visent à respecter et à protéger les droits de l’homme,
ils aident le secteur de la santé à assumer sa responsabilité, qui est de se préoccuper
de la santé de chacun.

14
Chapitre II
SYSTEME HOSPITALIER

15
2.1. Caractéristiques du système de soin national.

2.1.1. Organisation du système national de santé.


L’offre de soins, appelée parfois le système de soins, est un sous-système du système
de santé. Elle a un caractère mixte qui joint le secteur privé et le secteur public. Son
organisation se caractérise par la coexistence d’un système moderne de soins et d’un
système traditionnel :
1. Le secteur public
2. Le secteur privé à but non lucratif
3. Le secteur privé à but lucratif
4. Le secteur de médecine traditionnelle

2.1.2. Perspective d’emploi, Rémunération et conditions de travail.

Actuellement la profession est demandée sur le marché de l’emploi à cause de la


pénurie en personnel que connaît le secteur de la santé et de l’importance de la
demande sociale dans ce domaine. Aussi, la profession est soumise à une évolution
technologique et scientifique à laquelle elle doit faire face et s’adapter en
permanence.

• Perspective d’emploi
Les futurs diplômés possèdent des compétences pluridisciplinaires pour mieux exercer
leur métier dans différents secteurs d'activités sanitaires : public, privé, associatif, etc.
Ainsi le recrutement se fait par :
- Le Ministère de la Santé ;
- Les centres hospitaliers autonomes ;
- Les établissements sanitaires privés ;
- Les associations ou organisations non gouvernementales à vocation sanitaire.

Concernant la possibilité d’avancement et d’évolution, dans le secteur public, la


personne peut évoluer dans les échelles de la fonction publique selon les procédures
courantes :
- La promotion interne par ancienneté ;
- L’examen d’aptitude professionnelle.

Ce type de promotion confère l’amélioration de son salaire. Le professionnel qui se


distingue par sa compétence son ancienneté, et ses qualités managériales peut
occuper des postes de responsabilité.
Pour celui qui souhaite manager une équipe de soins ou enseigner dans les instituts de
formation du personnel paramédical, il doit posséder le diplôme des études
paramédicales du second cycle à l’issue d’une formation de deux années d'études.
Dans le premier, il assure ainsi le lien entre l'équipe soignante, les médecins et
l'administration. Parmi ses nombreuses missions, on peut retenir qu'il assure la gestion
du personnel paramédical du service (planning, formation, congés, évaluations…),
mais aussi la gestion du matériel du service et la mise en place des projets de soins.
Dans le second cas, il peut aussi assurer des fonctions de formateur, dans un Institut
de Formation aux Carrières de Santé ou dans un Institut de Formation des techniciens
de Santé. Il sera ainsi responsable de l'organisation de la formation.
Ce type de promotion a un impact positif non seulement sur le plan pécuniaire mais
aussi sur l’estime de soi.

• Rémunération :
Quant à la rémunération, dans le secteur public, un débutant perçoit un salaire
mensuel de 3.500 à 3.700 dirhams (selon la zone d’affectation) et de 6.000 à 9.000
dirhams environ en fin de carrière, en fonction de l’échelle de rémunération (de 9 à
11) qu’il aura réussi à gravir. Dans le secteur privé, le salaire est débattu librement entre
les deux parties (employeur et employé), mais il ne peut être inférieur au Salaire
Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) en application du code de travail. Dans
l’exercice libéral, les honoraires sont variables et dépendent de plusieurs facteurs.

• Conditions de travail
Les conditions de travail varient selon les secteurs, les lieux de travail et l’organisation
des services. Elles sont en général difficiles eu égard :
- à la charge de travail importante (nombre important de patients ou de
consultants) ;
- à l’insuffisance des ressources matérielles (appareils, produits fongibles,
médicaments, etc.) ;
- aux horaires de travail (les gardes, les jours fériés…).

Le travail est habituellement exigeant physiquement et se fait dans un contexte peu


confortable. Il est difficile et exige :
- une certaine force physique (pousser le chariot, soulever le patient, l’installer
dans son lit, etc.) ;
- une personnalité équilibrée (qualité des relations humaines) ;
- une compétence technique (maitrise des gestes) ;
- une disponibilité (travail de nuit, de fin de semaine, des jours fériés, etc.).
La profession expose la personne qui l’exerce :
- à la fatigue (position debout ou penchée, vas et viens fréquents) ;
- au stress voire même l’épuisement ;
- aux infections et aux maladies professionnelles (VIH, SIDA, hépatites virales,
tuberculose, méningite, allergies liée aux produits utilisés dans le milieu de
travail, etc.) liées aux conditions de travail difficiles et à la pénurie de moyens
de prévention et de protection de la santé ;
- aux accidents de travail (chutes causant parfois des blessures ou des fractures,

17
infections nosocomiales ou acquises au niveau de l’établissement sanitaire…) ;
- aux agressions verbales et physiques de la part des patients, consultants et
accompagnants ;
- aux fautes professionnelles (erreur de dosage des médicaments, négligence
de la surveillance du patient, etc.).

• Prévention d’accidents et comportement à adopter


L’hôpital (ou toute autre établissement sanitaire) est un lieu à risque d’infection. Le
risque d’y contracter une infection nosocomiale est important. Il est également le lieu
où des accidents peuvent survenir (chute, piqûres avec du matériel piquant,
blessures, brûlures, etc.). Les autorités sanitaires ainsi que les professionnels de la santé
doivent prendre les mesures nécessaires pour garantir la santé et la sécurité dans le
milieu de travail, à savoir :
• Les vestiaires équipés de douches et de lavabos pour le personnel ;
• L’hygiène corporelle correcte, cheveux propres et attachés, ongles courts et
non vernis, mains sans bijou ;
• Le lavage des mains avant et après chaque acte de soins ;
• Le port de tenues correctes adaptées à la nature du travail en fonction du
risque auquel le personnel est exposé ;
• La gestion adéquate des déchets à l’intérieur de l’hôpital pour éviter tout risque
de contamination intramuros ou extramuros ;
• La surveillance médicale du personnel comportant :
- la vaccination pour tout le personnel notamment contre l’hépatite B et
en particulier le personnel infirmier ;
- un programme de surveillance biologique et radiologique périodique
pour le personnel (numération sanguine, parasitologie des selles,
radiographie pulmonaire…) ;
- les mesures de prévention des risques professionnels en milieu de travail
notamment les risques d’accidents du travail (exemple : piqûre par un
matériel piquant ou tranchant souillé), les maladies professionnelles
(tuberculose, hépatite B et C) ;
- les mesures à prendre en cas d’accident exposant le personnel infirmier
à des risques de contamination (Prendre les mesures d’urgence, établir
un rapport détaillé sur les conditions de survenu de l’accident, assurer
une surveillance continue de la victime, faire une enquête sur les causes
et les conditions de survenue de l’accident, prendre les mesures
nécessaires afin d’éviter des accidents similaires au niveau de
l’établissement).
• L’hygiène des locaux et du matériel : Il est recommandé d’utiliser le matériel à
usage unique. Les autres matériels doivent être désinfectés par des procédés
chimiques ou physiques (autoclave) ou l'association des deux. Tout matériel ou
dispositif qui peut être stérilisé doit l'être. Les locaux doivent être entretenus et
nettoyés soigneusement, chaque jour. Il faut respecter l’application de
protocoles spécifiques pour la désinfection ou la stérilisation de certains locaux
(bloc opératoire, salle de brûlés, etc.) ;
• L’élimination des déchets hospitaliers par le respect de tous les intervenants de

18
la réglementation très précise concernant le ramassage, le transport, et
l’élimination des déchets d'activité de soins à risque infectieux.

2.2. Systèmes d’assurance maladie


Comme dans la plupart des pays du monde, les composantes du système de
protection sociale au Maroc ont été développées de manière fragmentée sur une
période très longue. Aujourd’hui le système au Maroc se compose d’un système de
sécurité sociale qui est contributif (CMR, RCAR, CNSS, CNOPS, …), d’un système de
protection sociale partiellement contributif (RAMED), et d’un système de protection
sociale non-contributif (Tayssir, Kafala, IINDH, établissements de protection sociale
pour les personnes en difficulté…). Bien que nous parlions d’un système, ces
composantes ont été introduites au fur et à mesure en réponse à des problèmes et
questions spécifiques. L’ensemble de ces composantes n’a donc pas été conçu
comme « un système ».

2.2.1. Assurance sociale :


L’assurance sociale, qui est la branche contributive de la protection sociale, est
souvent associée à l’emploi dans le secteur formel, qui pourtant au Maroc n’emploie
qu’à peine le un tiers de la population. L’assurance sociale couvre les risques de perte
de revenus liée à la maladie, à la maternité, à l’invalidité, à la vieillesse, ou au décès,
et sert les prestations familiales. L’assurance sociale au Maroc se caractérise par sa
faible couverture ainsi que sa fragmentation en termes de financement, de
prestation, de condition d’octroi et d’administration.

2.2.2. L’assurance maladie :

Les risques de perte de revenus liés à la maladie sont couverts par l’assurance
maladie, qui représente une des composantes fondamentales de la sécurité sociale.
Au Maroc, la couverture médicale de base, traitée plus en détail dans la section
santé, est composée du RAMED pour les personnes démunies qui ne sont assujetties à
aucun régime d’assurance maladie obligatoire de base et remplissant les conditions
pour être éligibles audit régime, et de l’AMO (Assurance Maladie Obligatoire), qui
devrait couvrir à terme toute personne exerçant une activité lucrative, les titulaires de
pension, les anciens résistants et membres de l’armée de libération, et les étudiants
de l’enseignement supérieur public et privé dans la mesure où ils n’en bénéficient pas
en vertu de l’article 5 de la loi 65-00 portant code la Couverture Médicale de Base.
Tel que prévu par la législation en vigueur (Articles 59 et 60 de la loi 65-00), l’Agence
Nationale de l’Assurance Maladie (ANAM) a pour missions principales l’encadrement
technique et la régulation du régime de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), ainsi
que la gestion des ressources du Régime d’Assistance Médicale aux
Economiquement Démunis (RAMED). L’AMO des travailleurs du secteur privé et l’AMO
des fonctionnaires se trouvent être gérés respectivement par la CNSS et la CNOPS.

19
Selon les estimations, le RAMED devrait couvrir près de 26% de la population, et le reste
serait couvert par l’AMO. Pour l’instant, du fait de la mise en œuvre progressive de
l’assurance AMO, seuls les salariés et les titulaires de pensions du secteur privé et public
et leurs ayants droit sont couverts, ainsi que les étudiants. L’AMO et le RAMED
couvraient en 2014 seulement 50% de la population marocaine, soit 17,9 millions de
personnes (Rapport d’activités de l’ANAM, 2013/2014). L’extension de la couverture,
notamment celle des indépendants, reste donc un défi majeur pour le Royaume, et
que le gouvernement est en train de discuter afin que ces indépendants et les
personnes non-salariées exerçant une profession libérale puissent être couverts. Cela
va permettre à environ 11 millions de Marocains, entre assurés et ayants droit, de
bénéficier d’une couverture médicale, soit 30% additionnelle de la population.

2.2.3. Les régimes de pension :


Le système des pensions couvre les risques de perte de revenus liée à la vieillesse, à
l’invalidité (due à d’autres causes qu’un accident de travail, vue que l’invalidité
causée par un accident de travail est gérée par les compagnies d’assurance
(l’assurance pour les accidents de travail est obligatoire). Pour un meilleur contrôle,
elle devrait être laissée à la gestion d’une des caisses existantes, telle que la CNSS) ou
au décès. La couverture du système de pension reste cependant limitée. Seulement
20% des personnes de plus de 60 ans touchent une pension de retraite (tableau 2).
L’extension de la pension devrait se faire en même temps que l’extension de l’AMO
aux indépendants, celle-ci étant associée à un régime de pension pour encourager
les indépendants à déclarer leur revenu réel et afin d’assurer une continuité de la
couverture maladie après l’âge de cessation d’activité professionnelle. Il n’y a à ce
jour aucun programme de pension sociale non-contributive dans le Royaume.

2.2.4. Effectifs médico-soignants :

Secteur public :
Un où entrent enjeu les dispositifs du Ministère de la Santé, le service de santé des
Forces Armées Royales et les collectivités locales.

20
MEDECINS DU MINISTERE DE LA SANTE

Médecine Générale 4 799


Chirurgie Générale 422
Autres spécialités 5 712
Total des Médecins 10 933

Quant au personnel infirmier, Il y a actuellement environ 8,5 infirmiers pour 10 000


habitants soit environ 1 infirmier pour 1 134 habitants dans le secteur public.

PERSONNEL PARAMEDICAL DU SECTEUR PUBLIC


A.S.B 10 020
A.S. 192
INFIRMIER 18 832
ENSEMBLE 27 786

A.S.B : Adjoint de santé breveté


A.S. : Adjoint de santé diplômé d’état

Secteur privé :
Un secteur privé à but lucratif où exercent des médecins, des chirurgiens-dentistes,
des pharmaciens et des professionnels paramédicaux soit au sein du cabinet ou de
cliniques d'hospitalisation.

MEDECINS DU SECTEUR PRIVE

Médecine Générale 4 109


Chirurgie Générale 400
Autres spécialités 3 808
Total des Médecins 8 317

21
2.3. Organisation des services et du secteur administratif d’un
établissement.

2.3.1. Organisation des établissements hospitaliers selon leur statut et leurs


spécialités
L’hôpital est un établissement sanitaire destiné à héberger des malades, des blessés
ou des parturientes en vue de leur dispenser des prestations de diagnostic, de
traitement et des soins d’urgence nécessités par leurs états de santé.

Organisation d’un hôpital


 La direction de l’hôpital :
L’hôpital est dirigé par un Directeur nommé par le Ministre de la Santé. Il est assisté :
- D’une équipe de collaborateurs placés à la tête des différents services qui sont
tenus à respecter les relations fonctionnelles entre eux dans la limite de leurs
compétences respectives ;
- De la commission médicale consultative.

 Le directeur veille sur :


- L’application des orientations du Ministère ;
- L’organisation, et le fonctionnement de l’hôpital ;
- La coordination et la gestion des ressources humaines.

Les 12 fonctions de l’Hôpital


Les fonctions de l’Hôpital se résume en quatre catégories de missions définies
comme suit :

 Mission de soins :
- Diagnostic
- Traitement
- Hôtellerie
 Mission de développement Professionnel :
- Enseignement
- Recherche
- Expertise
 Mission de santé Publique :
- Service public
- Appui au RESSB
- Assistance
 Mission économique et managériale :
- Achat
- Gestion des productions
- Direction

22
Classification selon le mode de gestion :
 Les hôpitaux dits « en régie » ou SEGER (services de l’Etat gérés en régie) :
L’organisation et le fonctionnement de ces établissements sont assurés par l’état, ils
sont dans une situation de dépendance statutaire et financière du Ministère de la
Santé et ne disposent pas de personnalité morale. Leurs ressources financières sont
des crédits délégués par le département sur le budget général.

 Les hôpitaux érigés en Service de l’Etat Géré de Manière Autonome (SEGMA) :


Il s’agit de services dotés d’une autonomie financière qui facilite leur autonomie de
gestion, mais qui ne disposent pas de personnalité morale, ils sont soumis à la
subordination de l’administration sanitaire.
« Les SEGMA sont des services de l’état dont les opérations de recettes, de dépenses
et de trésorerie sont exécutées par un chef de service sous ordonnateur à plein droit
et par un comptable public spécial rattaché au comptable supérieur de royaume ».

 Les Centres Hospitaliers Érigés en établissements Publics Administratifs


(CHEEPA) :
Ce sont des établissements dotés de personnalité morale et juridique propre, d’une
autonomie financière plus au moins étendue, d’une indépendance aux autorités
administratives et d’une autonomie de gestion des ressources. En contrepartie, de par
leur statut d’établissements publics, ils se trouvent soumis à certains contrôles de l’Etat
et au respect des principes fondamentaux du service public.
Les centres hospitaliers concourent à la réalisation des objectifs fixés par l’Etat en
matière de santé.

Classification selon la spécificité de l’établissement :


 Hôpital Général (HG) :
C’est un établissement qui assure des services et des soins à des clients de tout âge
qui serait atteints d’affections diverses.
 Hôpital Spécialisé (HS) :
C’est un établissement qui assure des services et des soins à des clients qui seraient
atteints d’une affection d’un appareil ou d’un organe donné.

Classification hiérarchisée :
 Le Premier niveau :
L’hôpital Local
Le Centre Hospitalier Provincial ou Préfectoral (CHP) : Un ou plusieurs hôpitaux
généraux ou spécialisés.
 Le Deuxième niveau :
Le Centre Hospitalier Régional (CHR) : Un ou plusieurs hôpitaux généraux et
spécialisés.

23
 Le Troisième niveau :
Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) : C’est un établissement offrant une gamme
complète de services et de soins hautement spécialisés.

2.3.2. Flux des patients et accessibilité des services


L’accessibilité des services dépend de la nature du type des hôpitaux.

Classification selon la capacité litière :


C’est une ancienne classification, elle présente les formations hospitalières sous quatre
types hiérarchisées partant du niveau le plus rapproché de la population jusqu’au plus
sophistiqué établissement de santé ; Cette classification se fait comme suit :

 L’hôpital local :
C’est une formation sanitaire d’une capacité de 120 à 200 lits et qui dessert une
population de 200.000 à 250.000 habitants. L’hôpital local comporte au minimum
quatre disciplines de base : la médecine, la chirurgie, la pédiatrie et la gynéco-
obstétrique.

 L’hôpital provincial :
D’une capacité de 200 à 500 lits, il est implanté au chef-lieu de la province d’où il
prend en charge la totalité de la population qu’y habite. L’hôpital provincial
comprend en plus des quatre disciplines de l’hôpital local : la dermatologie, la
psychiatrie, la radiologie, l’ophtalmologie, les urgences et la réanimation.

 Centre Hospitalier Régional :


Dessert toute la région concernée, sa capacité est de 500 à 1 000 lits et comprend
outre les disciplines de l’hôpital provincial : le service des brûlés, la gastro-entérologie,
l’oncologie, la réhabilitation, l’oto-rhino-laryngologie (ORL) et la cardiologie.

 Centre Hospitalier Universitaire ( C.H.U.) :


Sa capacité est supérieure à 1 000 lits. Ces centres sont hautement équipés et
disposent de toutes les disciplines et ont une vocation de formation et de recherche
médicale.

2.3.3. Le réseau d’actions ambulatoires (réseau de soins de santé de base)

Ce réseau comporte un ensemble d’établissements dits de soins de santé de base


(ESSB) qui sont destinés à assurer les soins de santé primaires (SMI-PF, vaccination,
prévention et contrôle des maladies endémiques, traitement des maladies et lésions
courantes, éducation, assainissement, fourniture des médicaments essentiels…).
Le réseau ambulatoire se compose des formations sanitaires suivantes :

24
 Le Dispensaire Rural (DR)

Définition :
C’est une formation sanitaire de base, placée dans une aire géographique de 15 000
habitants appelée secteur sanitaire. Chaque secteur est divisé en sous-secteurs
d’environ 5 000 habitants visités par un infirmier itinérant ou une équipe mobile. C’est
le plus petit ESSB, il constitue l’unité opérationnelle de premier recours, non
médicalisée, la plus décentralisée du SS devant délivrer les soins de santé essentiels :
Promotion, Prévention et Soins.

 Fonctions du DR :
o Identification de la population à charge, ainsi que les problèmes sanitaires.
o Fourniture des soins essentiels à titre ambulatoire et par des visites à domicile
(itinérance).
o Surveillance épidémiologique de l’aire desservie.
o Fourniture des services de santé maternelle et infantile y compris la
planification familiale.
o Contributions à l’amélioration des conditions de l’accouchement à
domicile.
o Coordination et supervision de l’exécution des programmes sanitaires.

 Le Centre de Santé Communal (C.S.C.) :

Définition :
C’est une formation sanitaire implantée au chef-lieu d’une commune d’environ 45
000 habitants. C’est le premier établissement sanitaire médicalisé en milieu rural.
 Fonctions :
o Il assure les soins essentiels et les activités de protection de la santé de la
mère et de l’enfant, ainsi que les consultations médicales.
o Lutte contre les MT et les MNT.
o Encadrement des dispensaires qui lui sont rattachés.

Le Centre de Santé Urbain (C.S.U.) :

C’est la formation de santé qui se situe dans une agglomération urbaine et assure les
soins curatifs essentiels et les activités de prévention, la protection de la santé de la
mère et de l’enfant, les consultations médicales (médecine générale, pédiatrie,
gynécologie).

25
Chapitre III
ORGANISATION DES
SECOURS AU MAROC

26
3.1. L’organisation des secours
Une catastrophe se définit comme une situation réalisant une inadéquation entre le
nombre de victimes et les moyens de secours immédiatement disponibles.

Une catastrophe génère un afflux massif et brutal de blessés survenant dans un


contexte de crise où règnent l’insécurité, le désordre et le chaos.

Toute organisation en cas d’afflux de nombreuses victimes repose sur des plans de
secours préétablis.

En effet l’improvisation n’est pas de mise dans de telles situations rares mais prévisibles.
Il faut disposer des plans de secours à la fois précis ou plutôt précisés par l’expérience
et la simulation.

Les pouvoirs publics ont ainsi mis en place des plans d’urgence préétablis, polyvalents
pour faire face à ces périls.

Le tronc commun de ces plans est présenté par la chaîne de secours qui est le
dispositif qui permet lors d’un sinistre de réaliser :
- L’alerte et le balisage
- Le ramassage des blessés "blessés techniqués"
- La réalisation des premiers soins "gestes de survie"
- Le tri et l’évacuation des victimes dans l’ordre de l’urgence
- L’accueil des victimes à l’hôpital
- La régulation médicale

3.1.1. Les plans d’urgence

Le plan ORSEC
Le Plan Orsec ou organisation provinciale des secours, concerne les catastrophes
étendues qui affectent gravement la vie normale des populations.
Il est déclenché et dirigé par le gouverneur ou le wali de la province ou de la wilaya
concernée par le sinistre.
Il permet la réquisition des moyens et des personnes nécessaires à la gestion de la
crise.
Pour remplir cette mission le gouverneur ou le wali dispose d’un état major sous
l’autorité du chef de la division préfectorale ou provinciale de la protection civile et,
comprenant les chefs des six services composant le groupement mobile
d’intervention (GMI) et la cellule de direction du plan ORSEC.

27
Ces six services sont :
- Liaisons et transmissions (services des transmissions téléphoniques et cellulaire,
etc.)
- Police, Gendarmerie Royale (maintien de l’ordre)
- Secours, sauvetage (Protection Civile, Pompiers, FAR, Forces Auxiliaires, etc.)
- Soins médicaux (Ministère de la Santé, Croissant Rouge Marocain « CRM », etc.)
- Transport, travaux (équipement, FAR, ONE, ONEP, etc.)
- Accueil et hébergement (ONG, Associations, CRM, etc.)

Plan Rouge
Il assure l’organisation des secours pour des catastrophes à effets limités provoquant
des victimes (> 10 en général) : accidents de la voie publique, explosions,
effondrements ou en présence de victimes polyagressées (risque technologique,
chimique, pollution, etc.).
Le plan rouge est déclenché par le gouverneur, la direction des soins repose sur deux
responsables aux fonctions bien distinctes, mais qui travaillent en parfaite
collaboration :
- Le directeur des secours a en charge la lutte contre le sinistre, l’extinction d’un
feu, la localisation des victimes, les travaux de dégagement ou de
franchissement, la désincarcération, le déblaiement, le sauvetage et la mise
en sécurité.
- Le directeur des secours médicaux (DSM) gère la prise en charge médicale des
victimes et survivants et assure la mise en place et le fonctionnement de la
chaîne médicale de secours.
Le plan rouge est caractérisé par la rapidité de la mise en place des moyens de
secours et d’une organisation sanitaire qui repose sur :
- Une équipe d’intervention rompue aux techniques d’urgence et à l’utilisation
des moyens de télécommunication.
Cette équipe est formée de secouristes, de médecins, d’infirmiers, de brancardiers,
d’ambulanciers, etc. facilement identifiables aux moyens de brassards ou de
chasubles de couleurs différentes selon leurs fonctions.
Ils assurent la relève des victimes et leur transfert vers un centre de tri, sous contrôle
médical. Ce premier transfert constitue la petite NORIA de ramassage. (NORIA est un
mot d’origine arabe (Nâ Oûra)).
- Un poste médical avancé (PMA) ou centre de tri primaire et de catégorisation
des blessés en : éclopés, urgence extrême et urgence relative.
Il est placé à proximité du sinistre en zone sûre. Le PMA est la structure de la chaîne
médicale en cas de sinistre grave, elle est animée par des médecins du SAMU et par
l’équipe d’intervention.
Les victimes sont regroupées dans plusieurs PMA où ils reçoivent les premiers soins
avant d’être évacués vers le centre médical d’évacuation.

28
Ce deuxième transfert constitue la petite NORIA d’évacuation.
- Le centre médical d’évacuation (CME) : c’est le point de répartition des
évacuations.
Ce centre est situé en retrait de la catastrophe. Il s’intercale entre les PMA et les
structures hospitalières d’accueil. Le CME est implanté sous tente ou dans des modules
utilisant parfois des locaux en “dur” disponibles sur place.
Il est composé :
✓ d’une zone de révision du tri,
✓ d’un poste de mise en condition,
✓ d’un secteur de réanimation et gestes de chirurgie d’urgence,
✓ d’un sas d’attente d’évacuation.
L’évacuation des victimes vers les structures hospitalières constitue la grande NORIA.
NB : Outre le plan rouge, certains entreprises industrielles “à risque” (industrie chimique,
raffinerie, aéroports, etc.) sont dotées de plans d’opération internes (POI) où seul le
personnel de l’entreprise est sollicité et des plans particuliers d’intervention (PPI)
nécessitant la collaboration de tous les moyens extérieurs à l’entreprise (sapeurs
pompiers, SAMU, Protection Civile,etc.). Le POI et le PPI sont sous la responsabilité du
directeur de l’entreprise.

29
Le POI
A la demande de l’administration, pour certaines installations soumises à autorisation,
ou obligatoirement pour les installations classées soumises à servitudes, le chef
d’établissement doit établir un Plan d’Opération Interne au Maroc ou POI. Dans ce
Plan d’opération interne (POI) au Maroc, l’employeur définit les méthodes
d’organisation, les méthodes d’intervention et les moyens nécessaires à mettre en
œuvre progressivement en fonction de l’évolution de la situation.

L’ensemble des mesures de prévention mises en place sur les installations à risque si
poussées soit-elles – ne peuvent garantir que l’incident, l’accident ou le sinistre majeur
ne surviendront pas. Aussi, la préparation aux situations d’urgence et la démarche de
gestion de crise constituent pour l’industriel un acte de prévention en soi (réflexion,
élaboration de la planification adaptée, formation, information).

L’objectif du Plan d’Opération interne au Maroc ou POI est de faire face à un


accident et de protéger le personnel, les biens et l’environnement de l’établissement.
Le Plan d’Opération Interne au Maroc doit être rédigé en prenant en compte les
éléments contenus dans l’étude des dangers (notamment les scénarios d’accidents)
et désigne, pour l’établissement, un responsable de son application et un personnel
qualifié pour son exécution.

Le Plan d’Opération Interne (POI) au Maroc est un plan de secours pour l’intérieur de
l’établissement, élaboré, rédigé et mis en œuvre par l’entreprise par le Directeur des
Opérations Internes (DOI : Directeur de l’entreprise ou son représentant) ou son
département d’urgence ou le personnel qualifié pour le faire.

Le Plan d’Opération Interne (POI) doit être rédigé en prenant en compte les éléments
contenus dans l’étude des dangers (notamment les scénarios d’accidents) et
désigne, pour l’établissement, un responsable de son application et un personnel
qualifié pour son exécution.

30
Le Plan d’Opération Interne (POI) est imposé aux installations SEVESO et peut être
également imposé aux installations classées.

Les installations dites « SEVESO » doivent établir un Plan d’opération interne POI au
Maroc avant la mise en service, le mettre à jour et le tester au maximum tous les 3 ans.
Pour les sites classés Seveso AS, un Plan d’Opération Interne (POI) et un Plan Particulier
d’Intervention (PPI) sont obligatoirement mis en place pour faire face à un risque
grave, susceptible de conduire à un accident majeur.

Le Plan particulier d’intervention (PPI) est un plan d’urgence qui vise à mobiliser des
acteurs précisément identifiés, dont les services de secours, les collectivités territoriales
concernées ou encore des exploitants d’autres sites à risques proches de l’accident.
Dès lors qu’un accident est susceptible de dépasser l’enceinte du site industriel, et
donc le cadre de déclenchement du Plan d’opération interne POI, l’industriel doit
demander le déclenchement du dispositif PPI auprès du Préfet, habilité à le faire.
Selon les PPI, l’industriel peut avoir pour obligation d’anticiper le déclenchement de
ce dernier en alertant par exemple lui-même la population, en interrompant la
circulation ou les réseaux au voisinage du site.
Il s’agit de gérer une crise ou une pollution interne à l’entreprise sans risque de
propagation à l’extérieur du site. Le plan d’opération interne au Maroc s’est imposé
dans le milieu des années 80 comme l’un des outils prépondérants dans la politique
de prévention des risques industriels. Cet outil constitue le premier maillon de réponse
opérationnelle organisée et planifiée pour faire face aux événements accidentels
non souhaités.
Le plan d’opération interne (POI) est un document pratique qui prévoit la mise en
place de schémas opérationnels adaptés et efficaces à partir d’études de danger
intégrant désormais la cinétique d’accidents potentiels. Le Plan d’opération interne
POI impose au chef d’établissement à « s’auto organiser », il doit donc disposer d’une
organisation interne et du matériel adaptés à la gestion d’un accident sur son site.

Cette organisation doit permettre d’empêcher l’aggravation du sinistre, d’éviter qu’il


ne sorte des limites de l’établissement (ou que les effets de ce sinistre menacent les
populations) et de remettre l’installation en état de fonctionnement. La réalisation
d’exercices d’application du Plan d’opération interne au Maroc doit être effective,
afin d’en vérifier la fiabilité et d’en combler les lacunes éventuelle.

31
Quelle que soit la typologie du risque technologique, il convient de limiter les
conséquences lorsque ce risque se manifeste. Pour limiter ces conséquences, le Plan
d’Opération Interne (POI) est une procédure interne prédéfinie qui dicte les mesures
d’organisation des secours et d’intervention à mettre en œuvre au moment du sinistre.

Le principal objectif du plan d’opération interne est de permettre de se préparer le


plus rapidement possible et le plus efficacement possible à une situation de crise,
d’éviter toute improvisation ou de se trouver face à des situations inattendues. La Plan
d’opération interne POI vise à protéger le personnel, les populations, le matériel et
l’environnement immédiat. C’est un outil d’aide à la gestion de crise, à la décision
pour le Directeur des Secours.

C’est un document opérationnel qui définit les mesures d’organisation et qui précise
les méthodes et moyens d’intervention mis en œuvre en cas d’accident afin de
protéger le personnel, les populations et l’environnement. Il trouve son fondement
dans les différents scénarios d’accidents identifiés lors de la réalisation de l’étude de
dangers.

A partir de ces scénarios sont retenues des situations accidentelles types,


représentatives des événements susceptibles de survenir (émission de produits
toxiques, incendie, etc.) et des conséquences qui pourraient en résulter. A chaque
type d’accident doit correspondre une intervention particulière.

Le POI recense les moyens en personnels et en matériels des services de secours


publics et privés. Il doit pouvoir être mis en œuvre rapidement et de façon organisée
en cas d’accident. A cet effet, il peut être réalisé sous forme de fiches. Ces fiches
décrivent et définissent, notamment :
- Le plan de situation permettant d’évaluer l’installation et son environnement
géographique proche ou concerné par les accidents possibles, au moyen de
plans commentés et annotés.
- Le schéma et Les niveaux d’alerte, les messages à diffuser et leurs
destinataires.
- Les plans des réseaux.
- un plan-masse indiquant les entrées, le “poste central de sécurité” (P.C.S), le
ou les points de rassemblement, les différents secteurs de risque…
- La présentation des moyens de transmission.
- Les niveaux de risques selon l’activité, les produits stockés, mis en œuvre ou
fabriqués.
- l’évaluation des niveaux de risque s’effectue par secteurs et pour l’ensemble
du site ; à chaque type de risques correspond une intervention.
- Le mode d’organisation des secours à l’intérieur de l’installation.
- Les différents scénarios d’accidents envisageable.

32
L’arrêté préfectoral qui établit le POI détermine également les mesures d’urgence qui
incombent à l’exploitant sous le contrôle de l’autorité de police (bouclage des abords
de l’installation, modalités d’alerte et d’information des populations voisines).
Le fondement de ces mesures se trouve dans législation relative à la sécurité civile.

L’étude du danger

Le POI s’articule autour d’une étude de danger comportant une analyse des
différents risques se présentant au sein de l’établissement.

L’étude de dangers / évaluation des risques expose les objectifs de sécurité poursuivis
par l’exploitant, la démarche et les moyens pour y parvenir. Elle décrit les mesures
d’ordre technique et les mesures d’organisation et de gestion pertinentes propres à
réduire la probabilité et les effets des phénomènes dangereux et à agir sur leur
cinétique.
Tout au long de la vie de l’installation, l’exploitant veille à l’application de la politique
de prévention des accidents majeurs et s’assure du maintien du niveau de maîtrise du
risque. L’étude de dangers justifie que le projet permet d’atteindre, dans des
conditions économiquement acceptables, un niveau de risque aussi bas que possible,
compte-tenu de l’état des connaissances et des pratiques et de la vulnérabilité de
l’environnement de l’installation.

Un certain nombre de points clés fondés sur une démarche d’analyse des risques :
- Identification et caractérisation des potentiels de dangers ;
- Description de l’environnement et du voisinage ;
- Réduction des potentiels de dangers ;
- Présentation de l’organisation de la sécurité ;
- Estimation des conséquences de la concrétisation des dangers ;
- Accidents et incidents survenus (accidentologie) ;
- Evaluation préliminaire des risques ;
- Etude détaillée de réduction des risques ;
- Quantification et hiérarchisation des différents scénarios en terme de gravité,
de probabilité et de cinétique de développement en tenant compte de
l’efficacité des mesures de prévention et de protection ;
- Évolutions et mesures d’amélioration proposées par l’exploitant ;
- Résumé non technique de l’étude de dangers – Représentation
cartographique.

33
L’étude de dangers doit décrire les meilleures technologies disponibles et engager
l’exploitant à réduire les risques à la source. Elle comporte une description de
l’ensemble des phénomènes dangereux susceptibles de se produire et donne une
évaluation des zones risquant d’être affectées en cas d’accident ainsi que la
probabilité d’occurrence et la gravité liées aux phénomènes dangereux identifiés,
malgré les moyens de prévention mis en place, même si leur probabilité est très faible.
L’étude de dangers doit enfin comporter une description des moyens de secours
publics ou privés disponibles en cas d’accident.

Le Plan blanc
C’est un plan d’accueil particulier à l’hôpital devant faire face à un afflux de victimes
dépassant la capacité habituelle de son service des urgences.
C’est l’homologue du plan rouge au sein des hôpitaux.
Il relève du directeur de l’hôpital.
Le plan blanc permet d’établir des règles pour assurer la meilleure qualité de soins et
la meilleure orientation possible des blessés dans l’hôpital.
La répartition des blessés dans plusieurs établissements permet d’éviter l’afflux vers un
seul hôpital.
L’hôpital le plus proche est tenu en réserve de dispositif car les victimes ayant quitté
les lieux avant l’arrivée des secours vont s’y précipiter spontanément ou quand les
secours préhospitaliers sont inexistants ou dépassés.
Cette éventualité ne correspondrait qu’à déplacer la catastrophe des lieux où elle
est survenue vers les urgences de l’hôpital le plus proche qui va se retrouver submergé.

Le plan de mise en alerte des services hospitaliers


A l’hôpital, le plan blanc organise l’accueil des victimes ; cette organisation
est centrée sur le plan de mise en alerte des services hospitaliers (MASH) qui
comprend :
- La mobilisation des différents intervenants et la répartition de leurs tâches,
- l’identification d’un circuit différent de celui habituel des urgences qui ne doit
pas être utilisé par le MASH.
- La création de zones d’exception de réception et l’aménagement de surfaces
de dégagement (hall d’entrée, amphi, salle de réveil, cafétéria, etc.)
permettant l’installation de brancards, de matériel de soins et de lots de
réanimation.
- La réalisation d’un fléchage spécifique :
✓ ANACOR = antenne d’accueil et d’orientation
✓ SAU = service d’accueil des urgences
✓ un accès dégagé et un parking pour ambulances
✓ Un centre de communication et d’information : famille, autorité, médias,
etc. ont droit à l’information ; une seule source autorisée, un seul discours
précis et courtois.
- La participation des services de diagnostic : radiologie, laboratoire…
- Et de services de logistique : cuisine, lingerie, crèche…

34
3.1.2. Médecine d’urgence pré-hospitalière

Le SAMU :
Le Service d’Aide Médicale Urgente est un service médico-techniqu implanté dans
le centre hospitalier le plus important de la région ou de la province.
Il est dirigé par un médecin anesthésiste réanimateur.
La principale mission opérationnelle du SAMU est la réception des appels urgents.
Le SAMU est chargé de l’écoute permanente des appels d’aide urgente.
Ces appels sont pris en charge par des permanenciers (ères) dont le rôle est de
déterminer les coordonnées de l’appelant, d’effectuer une première analyse
sommaire de la gravité de la situation et de référer l’appel vers le médecin régulateur
du SAMU.
Celui-ci doit être doté de la plus haute compétence (anesthésiste - réanimateur) pour
exploiter au mieux l’information contenue dans l’appel, en posant des questions
permettant l’estimation précise de l’état du patient, en calmant “l’effet panique” du
patient.
C’est également cet organe régulateur qui aura à gérer, de la manière la mieux
adaptée à l’état du patient, l’action de secours et éventuellement l’organisation de
l’accueil hospitalier des victimes.
Le SAMU est aussi impliqué dans la gestion des situations de "crise" (plan ORSEC, plan
rouge, etc.), et dans la formation en urgentologie des médecins, infirmiers et
secouristes.
Le SAMU est doté d’un centre d’enseignement spécialisé en urgence (CESU) et
constitue un observatoire remarquable des urgences. Il est actuellement vrai que le
bénéfice du SAMU s’exprime en vies humaines sauvées et que toute demande
d’assistance médicale exige une réponse adaptée. La principale qualité de la
démarche du SAMU est la rapidité.

Le SMUR :
Le Service Mobile d’Urgence et de Réanimation est une unité hospitalière rattachée
au SAMU ou au service des urgences, implanté dans le principal hôpital régional.
Le SMUR intervient à la demande du SAMU pour la prise en charge à l’extérieur de
l’hôpital, le ramassage et le transfert des blessés en état grave ; c’est l’intervention
primaire en dehors de l’enceinte hospitalière ;
il peut s’agir aussi d’un transport secondaire qui constitue toute intervention au départ
d’un service de soins vers un autre service hospitalier de soins ou de diagnostic. Le
SMUR représente le moyen opérationnel privilégié du SAMU et la réponse la plus lourde
et la plus sophistiquée qui puisse être apportée à un appel d’urgence en
préhospitalier.
Le SMUR comprend au moins une unité mobile hospitalière (UMH). Celle-ci correspond
à l’équipe de réanimation hospitalière animée par un anesthésiste réanimateur et un
infirmier anesthésiste avec son lot de réanimation portable autonome en énergie, le
matériel de transmission, véhiculés par un oxybus adapté à la mission.

35
Le SMUR est par ailleurs, l’expression originale d’une idée à travers le monde : "le soin
médical urgent doit aller sur les lieux de la détresse, ce n’est pas aux détresses d’aller
vers le soin".
C’est donc l’hôpital avec ses moyens de réanimation qui va chercher la victime
réalisant ainsi une chaîne médicale de soins.
Le SMUR représente désormais une école de l’oxyologie qui est la science de la
médecine rapide.

Le centre 15 ou la protection civile


La protection civile met à la disposition de la population 24H/24 un numéro d’appel
unique, simple à mémoriser, permanent et gratuit le « 15 » pour assurer la permanence
de la réponse aux demandes de secours et de soins.

La direction des hôpitaux et des soins ambulatoires


Au niveau national, il n’existe qu’une seule stratégie appelée : plan d’organisation
des secours définie dans une circulaire de ministère d’Etat à l’intérieur (circulaire du
25 janvier 1983 qui modifie et complète la circulaire du 07 septembre 1966).

La direction des hôpitaux est constituée de quatre divisions :


✓ la division des hôpitaux
✓ la division de l’assistance
✓ la division des soins ambulatoires
✓ la division des urgences et secours
Cette dernière est chargée de :
- Développer une stratégie pour l’organisation d’un service d’aide médicale
urgente à l’ensemble du Royaume.
- Contribuer à veiller au ramassage médicalisé des victimes d’accidents de la
circulation ou autres catastrophes.
- Définir les programmes de formation en urgentologie et contribuer à leur
réalisation.
- Coordonner une stratégie de restructuration des services des urgences à
travers le Royaume et contribuer à sa mise en œuvre et l’évaluer de façon
continue.

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3.2. Intervention sur les lieux d’un sinistre
Le poste médical avancé (PMA)
C’est la structure de la chaîne médicale de l’avant. Les victimes sont regroupées dans
ce poste où ils reçoivent les premiers soins et bénéficient d’un triage médical qui a
une double finalité :
- Diagnostique
- Thérapeutique.
La catégorisation des blessés par le triage permet de dresser un ordre de priorité
d’évacuation, opposant les urgences absolues à risque vital aux urgences relatives à
risque potentiel ou fonctionnel, après bien sûr, la pratique des premiers gestes
thérapeutiques et la mise des blessés en condition d’évacuation.

Catégorisation des blessés graves en


préhospitalier
Cette catégorisation comporte 4 degrés
d’urgence utilisant le délai préopératoire
comme critère de classification.
- Les urgences absolues comportent 2
niveaux :
✓ Urgences extrêmes : UE, blessés en
danger de mort, pour lesquels une réanimation intensive s’impose
d’emblée, sans elle tout acte chirurgical serait illusoire : Priorité 1
✓ Urgence U1 : première urgence, blessés en danger de mort par
l’apparition de troubles physiopathologiques irréversibles dont le
traitement chirurgical doit être effectué dans un délai de 6 heures :
Priorité 2
- Les urgences relatives comportent également 2 niveaux :
✓ Urgence U2 : deuxième urgence, blessés dont le traitement peut être
différé au maximum à la 18ème heure : Priorité 3
✓ Urgence U3 : troisième urgence, blessés dont le traitement peut attendre
36 heures, sous réserve d’une mise en condition appropriée et révision
du diagnostic en cours d’évacuation : Priorité 4
Quelle que soit l’importance des lésions somatiques, une attitude de prise en charge
des lésions psychologiques de stress post-traumatique est organisée : ainsi les victimes
susceptibles d’évoluer vers un choc post-traumatique sont prises en charge par des
cellules d’urgences médico-psychologiques (CUMP) une fois arrivées à l’hôpital et
lorsque les thérapeutiques somatiques auront été mises en route.

37
Cas particulier du risque technologique ou nature majeur

Le signal national d'alerte a pour objet d'avertir la population de la nécessité de


s'abriter immédiatement en un lieu protégé et de se porter à l'écoute de la Radio et
Télévision Marocaine (RTM) qui va confirmer l'alerte sur tout ou une partie du territoire
national et indiquer à la population la conduite à tenir et les premières mesures
détaillées de protection à prendre ainsi que l'organisation des secours.

Attentat terroriste :
Se protéger des effets de l'explosion
- A l'extérieur : s'allonger près du trottoir pour éviter
les projections,
- A l'intérieur : chercher les zones les plus résistantes
pour s'y abriter (encadrement des portes et
fenêtres ou sous la table).

Nuages toxiques :
- Ne pas rester dans un véhicule,
- Rejoindre un local clos avec un linge sur la bouche et le nez,
- Condamner fenêtres, portes, cheminée, bouches d'aération, ventilation,
- Se laver à grande eau les mains et le visage en cas d'irritation,
- Ne pas téléphoner, sauf nécessité pour ne pas saturer le réseau et entraver les
secours,
- Ne jamais quitter l'abri sans consignes des autorités,
- Ecouter la radio et regarder la télévision.

Accident nucléaire :
- Rejoindre un local clos,
- Quitter ses vêtements,
- Condamner portes, fenêtres…

Inondations :
- Rejoindre sans tarder un lieu protégé situé en dehors des limites d'invasion de
l'onde de submersion,
- Obstruer portes et soupiraux,
- Monter dans les étages les denrées alimentaires,
- Ranger les produits toxiques à l'abri de l'eau,
- Couper l'électricité et le gaz,
- Eviter de s'aventurer dans les zones inondées,
- Conduire les animaux d'élevage sur les hauteurs.

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Tremblement de terre :
Dès les premières secousses :
- Dehors : s'éloigner des constructions ou s'abriter sous un porche,
- En voiture : ne pas quitter l'habitacle,
- A la maison : s'abriter sous une table solide ou à l'angle d'un mur,
- Ne pas fuir pendant les secousses,
- Se méfier des chutes d'objets,
- Ne pas fumer,
- Ecouter la radio et regarder la télévision
Après les secousses :
- Gagner un endroit isolé muni d'objets de première nécessité,
- S'éloigner des zones côtières (risque de raz de marée)

3.3. L’alerte
Alerter : c’est faire intervenir, le plus vite possible, les moyens de secours compétents
adaptés au type de l’accident.

L’alerte doit être réalisée le plus rapidement possible après avoir effectué la protection
de l’accident, un bilan rapide des victimes et commencer les gestes de secours.

L’alerte est effectuée par un témoin de l’accident ou par le sauveteur s’il est seul.

Qui alerter ?
L’arrivée des secours va dépendre de la qualité et de la rapidité de l’alerte; cela
dépend à la fois du type de l’accident et du lieu où l’on se trouve.

Les numéros d’appel d’urgence sont gratuits à partir des téléphones fixes ou des
téléphones portables.
A partir des téléphones publics, ils peuvent être composés sans carte de téléphone et
sans pièces de monnaie (15, 19, 177) et le 112 uniquement à partir d’un portable ; ce
numéro met en contact avec le 177 (gendarmerie) en zone rurale ou le 19 (police) en
zone urbaine.

La protection civile : P.C numéro 150


La P.C, en fonction de l’appel, peut envoyer un véhicule de réanimation avec un
médecin ou une ambulance pouvant assurer l’évacuation primaire des blessés vers
l’hôpital.

Les sapeurs pompiers : numéro 150


Les S.P assurent les premiers secours en cas d’accident, ils éteignent les incendies,
effectuent les interventions spécialisées particulières : le déblaiement, la
désincarcération ou le dégagement des blessés et leur transport vers l’hôpital.

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La police numéro 19, et la gendarmerie royale numéro 177
La police et la gendarmerie règlent les problèmes d’ordre public, elles assurent la
protection de la zone de l’accident (protection des victimes, des témoins ou
secouristes et des biens…) elles établissent les constats et peuvent donner l’alerte à
l’échelon supérieur provincial ou préfectoral.

Que dire pour alerter ?


Le message d’alerte doit être clair, précis et permettre à votre interlocuteur
de comprendre :
- La situation afin de vous envoyer les secours adaptés à l’accident.
Le message de l’alerte doit comprendre :
- Le numéro du téléphone d’où vous appelez, en cas de nécessité, les secours
doivent pouvoir vous joindre.
- La localisation exacte de l’accident ou de la victime (ville, rue, douar, kiada…)
- La raison de l’appel (accident de la route, incendie, noyade…)
- Les circonstances particulières (camion effectuant un transport de produits
dangereux, risque d’incendie ou d’explosion, blessés incarcérés…)
- Le nombre de blessés ou de malades
- Le bilan de la ou des victimes
- Les gestes de secours effectués
Lorsque le message d’alerte est achevé, vous devez attendre les instructions de votre
interlocuteur avant de raccrocher.

A partir d’un téléphone portable, l’appel n’arrive pas toujours au standard du centre
de secours le plus proche qui couvre cette zone. Il peut parfois arriver dans une autre
ville ou province.
Il est important de préciser avec exactitude le lieu de l’accident, le sens de la
circulation de l’accident et le point kilométrique s’il s’agit d’un accident sur autoroute.
Au cas où vous ne restez pas sur les lieux de l’accident, vous devez le préciser parce
que votre numéro peut servir de numéro de contre appel en cas de nécessité.

40
Chapitre IV
GESTES ET SOINS
D’URGENCE
4.1. La notion d’urgence
4.1.1. Généralités sur l’urgence

Victime et comportement

 Victime :
Individu qui présente une détresse résultant d’un changement soit physique soit
psychologique. Elle se caractérise par le traumatisme qui l’a conduit à cet état. On
parle de « victime » dans le langage courant et de « patient » en milieu hospitalier. La
personne présente toujours la double composante, physique et psychologique.

 Comportement :

L’état psychique dans lequel se trouve une victime doit toujours être pris en compte. Les
victimes réagissent toutes différemment au stress (de la catatonie à l’agressivité). Il
convient d’aborder la victime avec prudence et discernement. Les outils du sauveteur
sont notamment l’écoute, le langage (verbal et non verbal), la reformulation et la
réassurance.

 La prise en charge

Le service des urgences a pour vocation « d’accueillir sans sélection, 24h/24, tous les
jours de l’année, toute personne se présentant en situation d’urgence, y compris
psychiatrique, et la prendre en charge, notamment en cas de détresse et d’urgence
vitale »

42
Urgences potentielles

o Potentielle : (conditionnelle, éventuelle, hypothétique, etc.) désigne une


action qui deviendrait réelle dans l’avenir si la condition était réalisée
o Urgence : caractère de ce qui est urgent, de ce qui ne souffre aucun retard,
nécessité d’agir vite
o Urgence médicale : situation pathologique dans laquelle un diagnostic et un
traitement doivent être réalisés très rapidement
o Urgence (service des) : service hospitalier où sont dirigés les blessés et les
malades dont l’état nécessite un traitement immédiat
o Une urgence potentielle est donc une situation qui, non corrigée mènera à
une urgence qui ne pourra souffrir d’attente, sans risque d’aboutir à une
urgence vitale
o Identifier l’urgence : il faut, dans ces situations, être apte à repérer les signes
d’une situation pouvant conduire à une urgence, c’est-à-dire en particulier
savoir reconnaitre les signes de choc.

 L’examen primaire
o ABC :
- A : Airway = voies respiratoires. Vérifier la position du patient, puis
explorer les voies aériennes supérieures et évaluer leur perméabilité
de façon à les libérer
- B : Breathing = ventilation :
▪ Observer la respiration, l’apparition de cyanose
▪ Mesurer la fréquence respiratoire
- C : Circulation = circulation :
▪ Rechercher une hémorragie externe
▪ Surveiller la perfusion sanguine interne par la coloration de
la peau et le temps de recoloration
▪ Observer la sudation
▪ Mesurer le pouls et la température
- Déficit neurologique :
▪ Observer l’état de conscience, la perte de connaissance,
l’amnésie circonstancielle
▪ Score de Glasgow
▪ Réactivité et symétrie des pupilles
▪ Vérifier l’orientation spatio-temporelle

 L’examen secondaire
o Déshabiller le patient et le protéger contre les pertes thermiques
o Signes vitaux
o Pouls
o Respiration
o Température
o Pression artérielle
o Puis anamnèse ou histoire de la maladie ou du traumatisme

43
44
Urgence vitale

 Une urgence vitale : correspond à la survenue d’une détresse pouvant conduire


au décès si elle n’est pas corrigée immédiatement. Une ou plusieurs grandes
fonctions vitales sont atteintes.
 La prise en charge doit être la plus précoce possible et organisée (hiérarchiser
les priorités est la clé d’une bonne prise en charge).
 Il faut identifier un danger réel ou potentiel : ne pas intervenir si les différents
dangers n’ont pas été identifiés.

Phase d’analyse

Avant toute action, il est indispensable d’avoir fait rapidement une analyse complète
de la situation (c’est-à-dire une présentation cardinale et un examen primaire). Cette
étape permet l’organisation et la mise en place des actions.
Il faut répondre aux quatre questions suivantes :
 Où ? Le lieu où l’on se trouve
 Quoi ? Les dangers présents
 Combien ? Le nombre de victimes
 L’état ? La gravité de l’état des victimes (urgent, critique)
La réponse à ces questions doit être effectuée avant d’entreprendre l’action, car une
fois les actions lancées il est difficile de reprendre de la hauteur.

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Se protéger soi et les autres.

Avant d’entreprendre toute action, il faut s’interroger sur les risques d’aggravation
qu’elle peut entrainer.
L’objectif est d’écarter ou de supprimer un danger lorsqu’il existe, que ce soit pour la
victime elle-même, les témoins ou le soignant/l’intervenant/soi-même
Risque à envisager : le danger initial, à l’origine de l’accident, qui peut persister
(l’accident peut être générateur de danger, et la situation peut s’aggraver).
Conduite à tenir : une observation rapide et rigoureuse de l’environnement proche de
la victime de manière à identifier tout risque de suraccident ou d’aggravation de la
situation.
Objectifs de la protection : supprimer ou limiter le danger pour la victime, pour le
sauveteur, et pour les témoins).

4.1.1. Les professionnels de santé et l’urgence

Les acteurs

L’urgence est une chaine impliquant une organisation très bien définie entre chaque
maillon.
 Victime : toute personne impliquée dans une situation le mettant face à un
danger dont elle ne peut se soustraire par elle-même. Il faut la soustraire au
danger et faire l’évaluation de son état. La victime est à l’origine de la chaine.
 Impliqué : toute personne impactée par l’accident ou l’incident mais apte à y
faire face s’il lui est indiqué la marche à suivre. Leur prise en charge ne doit pas
être négligée dans un premier temps pour éviter d’augmenter le nombre de
victimes dues à un suraccident.
 Appelant : le premier maillon de la chaine, celui qui fait l’état des lieux, prévient
et donne l’alerte.

NB : Il est toujours préférable de s’assurer qu’un appel a bien été transmis. Il vaut mieux
deux appels sur une intervention que pas d’appel du tout.

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 Secouriste : personne qui réalise les premiers gestes d’urgence, soit par une
action directe sur la victime (compression d’une hémorragie, massage
cardiaque, etc.), soit par la mise en sécurité de tous les intervenants (couper le
courant électrique, mettre les impliquée derrière la glissière de sécurité, etc.).
 Transport : il est essentiel que le transport soit assuré au mieux en fonction de l’état
de la victime. Il existe différents moyens de transport, le plus adapté doit être
choisi :
o Transport pédestre
o Ambulance
o Hélicoptère, etc.
 Lieu de prise en charge : il est essentiel que les victimes soient adressées dans le
lieux les plus adaptés à leur situation (une mauvaise adresse entraine une perte
de temps, et, en conséquence, la diminution des chances de survie).

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4.1.1. Scores et outils de l’urgence
 Score de Malinas :
Permet d’évaluer le risque d’accouchement avant l’arrivée dans une structure. Le
score se mesure de 0 à 10 et indique un risque d’accouchement imminent si > à 7

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 Évaluation de la douleur
Il existe de nombreuses échelles d’évaluation de la douleur
o Échelle visuelle analogique : le patient déplace le curseur sur une ligne en
fonction de son ressenti

o Échelle numérique : le patient évalue sa douleur sur un échelle de 0 à 10

o Échelle verbale simple, basée sur 4 niveaux de douleur.

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 Brûlures : règle de Wallace
Les brulures sont une lésion de la peau ou des muqueuses provoquées par l’exposition
à un agent, à une substance, à un courant électrique ou à un rayonnement.
Comme pour les plaies, on distinguera des brûlures simples et des brûlures graves. Elles
seront définies par leur type, leur profondeur, leur étendue ainsi que leur localisation.

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 Sevrage alcoolique : le score de Cushman
Ce score mesure l‘état de manque dans lequel se trouve le patient.
- Le score est compris entre 0 et 21
- Score < à 7 : traitement per os
- Score 8 à 14 : hospitalisation
- A partir de 15 : réanimation

 Conscience : score de Glasgow :


o Évalue l’état de conscience après un traumatisme crânien
o Les scores entre 14 et 3 ne varient qu’avec des signes neurologiques
o NB : le score de Glasgow doit être utilisé hors de la survenue du traumatisme.

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 Critères :
o Ouverture des yeux (score E)
o Réponse motrice (score M)
o Réponse verbale (score V)
o Un score inférieur à 8 signe un coma grave
o Le test doit être complété avec la réactivité des pupilles
o La symétrie est étudiée lorsque l’œil droit réagit à une stimulation de l’œil gauche
o La réactivité est étudiée lorsque l’œil ne réagit pas au stimulations (myosis ou
mydriase)

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4.2. La prise en charge des urgences
4.2.1. Alerte et protection

Gestion des risques.


Tout secours doit débuter par une protection de la victime, des témoins et de soi-même
et donc une évaluation des risques :
o Risques liés à la cause de l’accident, si toujours présents
o Risques de suraccident
o Risques secondaires
NB : si les risques ne peuvent être jugulés, effectuer un dégagement d’urgence.

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NB : Si la situation ne présente plus de risque, effectuer un bilan vitale précoce (état de
conscience, fréquence cardiaque et fréquence respiratoire).

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Alertes
- Il faut prévenir les secours le plus tôt possible :
- N° d’urgence (Cf. Chap 3)
- A l’hôpital, prévenir ses collègues, le médecin du service, le
réanimateur ou l’urgentiste de garde, selon la gravité et les
protocoles de l’établissement
Transmissions
- Les informations à transmettre sont :
- Le lieu de l’accident le plus précisément possible
- Les circonstances de l’accident si elles sont connues
- Les risques persistants
- Le bilan vital
Arbre décisionnel

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4.2.2. Inconscience
Définition
Personne qui ne répond pas aux ordres simples : ouvrir les yeux, serrer la main, tout en
maintenant une ventilation spontanée.

Signes
 Signes de gravité :
La chute des muscles de la langue et l’inhalation peuvent obstruer les voies aériennes
provoquant un arrêt respiratoire par hypoxie
 Signes de détresse :
Détectés :
- Par le score de Glasgow
- La réactivité des pupilles
 Eléments aggravants :
- Grossesse
- Obésité
- Port d’un casque (motard)
Conduite à tenir, prise en charge
 Vérifier l’état de conscience de la personne à l’aide d’injonctions simples
(ouvrez les yeux, serrez-moi les mains, etc.)
 Surveiller la présence d’une ventilation spontanée
 Appeler les secours
 Libérer les voies aériennes supérieures (LVA) en dégrafant le col, la cravate et la
ceinture si nécessaire
 Installer la victime en position latérale de sécurité (PLS)
 Préparer une oxygénothérapie si possible

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57
4.2.3. Arrêt cardio-respiratoire chez l’adulte

Définition
L’arrêt cardio respiratoire (ACR) est un état de non-réaction face à des stimuli externes,
avec abolition de la ventilation ou une ventilation anormale (GASP).

Signes
- Pas de réponse à une question, un ordre simple, un stimulus visuel ou tactile
- Absence de ventilation sur 10 secondes ou gasp.

 Eléments aggravants
- Arrêt post-traumatique
- Grossesse

Conduite à tenir, prise en charge


(Chez une adulte ou un enfant post-pubère)
o Vérifier l’état de conscience de la victime
o Effectuer une LVA et vérifier la ventilation sur 10 secondes
o Donner l’alerte
o Mettre en œuvre le massage cardiaque externe (MCE)
o 100 à 120 compressions par minute
o 5 à 6 cm de profondeur
o Compression au centre du strenum
o Relâchement complet du thorax entre les compressions
o Mise en œuvre des insufflations
o En cas de sauveteur seul ou isolé, ne réaliser que des compressions thoraciques
o Dans le cadre privé, le sauveteur peut choisir ou pas d’effectuer du bouche à
bouche, mais cela ne soit en aucun cas retarder les compressions
o Dans le cadre professionnel, les insufflations sont faites au BAVU dès qu’il sera
disponible. Le bouche à bouche est proscrit
o Mettre en œuvre le DSA/DES dès que possible
o Après 2mn de RCP, vérifier à nouveau la respiration
o En cas de reprise de la ventilation ou d’un pouls, placer la victime en PLS sous
surveillance accrue
o En cas de doute, la RCP doit être poursuivie

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4.2.4. Le massage cardiaque externe
Les gestes élémentaires de survie (G.E.S.) ont pour but de maintenir une liberté des voies
aériennes, de permettre une ventilation pulmonaire et une circulation sanguine
efficace sans avoir recours à d'autres équipements.
Les G.E.S. doivent être appliqués selon des règles précises.
La survie est conditionnée par le délai de mise en œuvre de la réanimation qui doit être
le plus court possible.
 L'unique indication est l'inefficacité circulatoire confirmée par l'absence de pouls
carotidien.
 Le massage cardiaque externe est toujours pratiqué d'emblée en premier. La
paume de la main appuie à 90° au niveau de la partie supérieure 1/3 inférieur
du sternum, perpendiculairement à l'axe du sternum, les épaules transmettant la
force principale. Phases de compression et de relaxation doivent avoir la même
durée.
Le rythme des compressions est d'au moins 100 par mn sans dépasser 120 /mn

Indication
Il n’existe qu’une seule et unique indication : l'arrêt circulatoire.
La circulation est inefficace d'où le terme "d'inefficacité circulatoire"
On parle plus simplement " d'arrêt cardio-respiratoire " ou "d'arrêt cardiaque" même s'il
s'agit d'une fibrillation ventriculaire.
Si l'arrêt est brutal, on dit aussi "mort subite".

Il se reconnaît par:
• Inconscience
• Absence de pouls carotidien
• Ventilation arrêtée
Le massage cardiaque doit débuter le plus tôt possible

60
Technique
o Puisque le cœur et la respiration sont liés, le MCE était toujours associé à la
ventilation, en privilégiant le cœur qui est prioritaire.
o Actuellement on préconise le MCE immédiatement sans ventilation artificielle
au début, surtout si la perte de connaissance est brutale.
o Le seul MCE sera suffisant sans ventilation artificielle pendant 4 minutes puisque
nous avons accumulé un peu d'oxygène d'avance.
o Cette attitude est celle enseignée pour le grand public. Libre à vous, si vous
êtes 2, et que défibrillateur et insufflateur sont près d'associer rapidement MCE +
défibrillation et insufflation.

61
La technique

o Une pression ferme mais souple, non brutale est appliquée de façon à ce que le
sternum se déplace vers le bas d'au moins 5 cm sans aller au-delà de 6 cm, en
direction du rachis.
o Elle est maintenue, les bras tendus, de façon à ce que le sternum reste comprimé
pendant un court instant, puis les épaules sont relevées sans pour autant bouger
les mains. Le sternum revient à sa position initiale.
o La pression doit être relâchée complètement (le talon de la main qui a comprimé
doit rester en place ou très légèrement décoller du thorax.
o Grâce à une position strictement perpendiculaire, on évite, en principe de casser
des côtes.

NB : Il faut surtout bien respecter la période de relaxation après chaque compression.

62
La coordination

o Les phases de compression et de relaxation doivent avoir la même durée.


La méthode consiste à compter de la manière suivante : « et 1 -et 2 - et 3...» en
comptant ainsi « et » représente la phase de relaxation, « 1 » la phase de
compression.
o Pour le premier témoin d'un arrêt d'origine cardiaque, pas d'insufflation pendant
3-4 mn en attendant le défibrillateur
o Pour le sauveteur, si le ventilateur est à portée de main:
o 30 MCE sont pratiqués d'emblée puis ensuite 2 insufflations.
o Le rythme des compressions est d'au moins 100 par mn sans
dépasser 120 /mn.
o Le ratio entre les compressions et la ventilation est de 30/2.
o La durée des 2 insufflations est inférieure à 5 secondes.

63
Efficacité

o Le pouls carotidien est palpé afin de vérifier l'efficacité du MCE,


puis pris régulièrement sans MCE, toutes les 2 - 3 mn afin de
vérifier s'il y a une reprise de l'activité du cœur.
o Il y a recoloration de la peau, diminution de la mydriase, voire
retour de la conscience.
o L'analyse régulière du pouls carotidien ne semble plus l'élément
essentiel de la surveillance surtout pour un témoin.
o On recommande de remplacer le sauveteur toutes les minutes
afin de limiter la fatigue source d'ineffice.
NB : le MCE sera poursuivi jusqu'à l'arrivée des secours spécialisés et/ou du défibrillateur.
- Il sera d'autant plus efficace que le délai de mise en route est bref.
- Des survies (sans séquelles) sont possibles au-delà de 30 mn.

Risques

o Une mauvaise position des mains, une compression thoracique


trop forte ou non verticale peuvent entraîner des lésions graves
du thorax (fractures de côtes) et des poumons (contusion)
chez la victime et peuvent compromettre sa survie.
o La fatigue du sauveteur altère la qualité du massage
cardiaque externe, quelques minutes après son début.
o Une étude espagnole confirme l’importance de la force
musculaire de vos bras.
Plus votre forme physique est bonne, plus vous êtes efficace.
o Rappelons que le MCE doit être effectué à une fréquence de
100 à 120 / minute, avec 100 % de compressions au centre du
thorax, une dépression thoracique de 50 à 60 mm et un temps
égal de compression et de relaxation du thorax à 100 % du
temps.
o Or au bout de 5 mn, la qualité du MCE diminue surtout la
dépression. Les personnes lourdes seront plus efficaces, à
l’opposé les petits poids devront compenser en renforçant la
force musculaire des bras.
En conclusion, sauveteurs professionnels soyez en pleine forme
physique

64
Cas particulier : enfant de 1 à 8 ans

Chez l'enfant, la conduite à tenir devant un arrêt cardiaque diffère de celle l'adulte, car
la cause la plus fréquente est un arrêt de la respiration.
o Placer le « talon » d'une main immédiatement en dessous d'une ligne droite
imaginaire réunissant les mamelons de l'enfant
o Relever les doigts pour ne pas appuyer sur les côtes
o Se placer bien au-dessus de l'enfant, à la verticale de sa poitrine et bras
tendu
o Réaliser les compressions thoraciques, à une ou deux mains (fonction de la
force physique du sauveteur), pour « enfoncer » le sternum d'environ 1/3 de
l'épaisseur du thorax de l'enfant
o Poursuivre les compressions thoraciques à une fréquence d'environ 100 fois
par minute
o Après 30 compressions enchaîner avec 2 insufflations (ou 15 compressions/2
insufflations selon l’âge)

Le thorax doit reprendre sa dimension initiale après chaque compression qui doit
impérativement être relâchée complètement (le talon de la main qui comprime se
décolle légèrement du thorax) pour que l'efficacité des compressions thoraciques soit
maximale, afin de permettre au cœur de bien se remplir de sang.

Cas particulier : nourrisson < à 1 an

Il se fait avec les doigts.


o Le sternum est rapproché de la colonne vertébrale
▪ soit avec l’index et le médius d’une main,
▪ soit avec les 2 pouces
o Le cœur est situé au même emplacement que l’adulte, le point de compression
est donc situé sur le 1/3 inférieur du sternum.

65
o Le degré de compression dépend de l’âge et varie de 1,5 cm à 2,5 cm.
o La fréquence des compressions est chez le nouveau-né et le nourrisson de
120/mn

4.2.5. Arrêt cardio-respiratoire chez l’enfant et le nourrisson


Définition

L’arrêt cardio-respiratoire (ACR) est un état de non réaction face à des stimuli externes,
avec abolition de la ventilation.

Signes

- Pas de réponse à une question, un ordre simple, un stimulus visuel ou tactile


- Absence de ventilation sur 10 secondes.

Conduite à tenir, prise en charge

(Chez un enfant pré-pubère ou un nourrisson)


o Vérifier l’état de conscience de la victime
o Effectuer une LVA et vérifier la ventilation sur 10 secondes
o Effectuer 5 insufflations « starter » puis refaire un bilan
o Recontrôler les signes vitaux
o Si reprise d’une ventilation, mettre la victime en PLS, sinon débuter la RCP
o Mettre en œuvre le massage cardiaque externe (MCE)
o 100 à 120 compressions par minute
o Profondeur correspondant à 1/3 du thorax
o Compression au centre des mamelons
o Relâchement complet du thorax entre les compressions
o Mise en œuvre des insufflations
o Dans le cadre privé, mettre en œuvre le bouche à bouche ou bouche à bouche
et nez,
o Dans le cadre professionnel, les insufflations sont faites uniquement au BAVU
pédiatrique
o En cas de sauveteur seul ou isolé, il est recommandé de réaliser 30 compressions
thoraciques pour 2 insufflations, sinon des cycles de 15 compressions/2
insufflations

66
o Mettre en œuvre le DSA/DES dès que possible
o Contrairement à l’adulte, l’alerte ne sera donnée qu’après 2 mn de RCP.
o Après 2mn de RCP, vérifier à nouveau les signes vitaux
o En cas de reprise de la ventilation ou d’un pouls, placer la victime en PLS sous
surveillance accrue
o En cas de doute, la RCP doit être poursuivie

67
4.2.6. Malaise

Définition

Le malaise est une sensation pénible, de mal être, pouvant être causée par une
pathologie
Conduite à tenir- Prise en charge

Les signes ressentis par une victime lors d’un malaise sont très nombreux.
 Cherche avant tout à installer la victime dans une position d’attente
 Réaliser un bilan
 Mettre en œuvre la procédure d’alerte et surveiller la victime jusqu’à l’arrivée des
secours.

Bilan type « SAMPLER »

S : signes et symptômes
A : allergies
M : médicaments
P : passé médical
L : « last oral take » dernier médicament/traitement pris
E : évènements déclenchants
R : risques (facteur de)

Relever si possible les paramètres vitaux :


- Fréquence cardiaque
- Pression artérielle
- Température
- Saturation en O2
- Glycémie, etc.

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4.2.7. Utilisation du défibrillateur semi-automatique.
Définition

Le défibrillateur semi-automatique (DSA) est un appareil qui effectue une analyse du


rythme cardiaque, et qui détermine automatiquement si un Choc Electrique Externe
(CEE) doit être délivré.
Son analyse lui permet de diagnostiquer une fibrillation ventriculaire dans 95% des cas.
C’est donc un appareil à utiliser devant toute personne en arrêt cardio-respiratoire.

Contre-indications

o L’utilisation de l’appareil pendant un mouvement (transport, brancardage, etc.)


peut entrainer une erreur d’analyse et est donc interdite : si un choc est
recommandé, il faut interrompre le mouvement.
o Devant le risque de blessure, voire de mort de l’entourage, l’environnement doit
être sécurisé. Il faut donc faire attention aux zones humides, aux milieux explosifs
et/ou inflammables (gaz, hydrocarbures, etc.).
o NB : certains DSA ne sont pas adaptés aux enfants de moins de 8 ans ou de 30kg.

Utilisation

➢ Après avoir établi que la victime est bien en arrêt cardio-respiratoire, il faut
installer le DSA
➢ Poser les électrodes comme indiqué sur le schéma

69
o Brancher le cordon d’alimentation des électrodes au DSA
o Allumer l’appareil
o Suivre les indicateurs du défibrillateur et écarter les personnes autour de la victime
lors de l’analyse
o Appuyer sur le bouton lorsque le choc est recommandé ou entamer une RCP
dans le cas inverse

Attention ! chez l’enfant de moins de 1 an le DSA doit être uniquement utilisé


avec les électrodes pédiatriques plus petites, comprenant un atténuateur
d’intensité, placées en antéro-postérieur

70
4.2.8. Relevage et brancardage

Définition
Le relevage brancardage consiste à relever un patient, le placer sur un brancard, afin
de pouvoir le transporter en toute sécurité. Cela sous-entend d’être plusieurs pour le
réaliser, soit du fait de la corpulence du patient, soit du fait de suspicion d’un
traumatisme de la colonne vertébrale chez la victime. Il existe alors plusieurs techniques
possibles selon l’état de la victime, l’espace disponible et le matériel à disposition.

Précaution

o Rechercher des signes de suspicion d’un traumatisme de la colonne


vertébrale.
o Adapter la technique de relevage selon la situation, le matériel et l’espace.
o Respecter les règles d’ergonomie.
o Assurer la sécurité pendant les manœuvres (relevage et transport).
o Limiter les mouvements du rachis de la victime.
o Limiter la douleur de la victime lors des manœuvres

71
Moyens
Quelle que soit la technique utilisée, dès lors que l’on suspecte un traumatisme du rachis
ou crânien (douleur spontanée ou à la palpation, signes évocateurs de traumatismes
osseux), le relevage du patient se fait impérativement :
o à 4 professionnels pour optimiser la rectitude du rachis ;
o après la pose d’un collier cervical ;
o avec installation de la victime dans un matelas immobilisateur à dépression ou
plan dur avec cale tête.

Utilisation de :
o brancard normalisé ;
o brancard cuillère ;
o plan dur ;
o alèze souple de transfert ;
o lève malade en service de soins.

Principes de manutention
 Protéger son rachis :
o Dos droit, genoux pliés pour solliciter les muscles des cuisses et non le rachis.
o Position des sauveteurs selon la taille et la corpulence.
o Coordination des professionnels par un leader qui donne les ordres clairs : celui
o qui se trouve à la tête de la victime

Le relevage permet d'installer un blessé ou une personne


victime d'un malaise sur un brancard. Il doit se faire sans
douleur et en stabilisant les lésions. On respectera l'axe tête-
cou-tronc sans flexion. Cela se fera en équipe et en
coordination.
Le brancard le plus utilisé est à 4 pieds pliables avec roulettes.
En situation d'urgence, le matelas coquille permet de
positionner correctement la victime et de circuler dans un
environnement difficile. Si le patient supporte la position
assise, on peut, dans les escaliers étroits, utiliser
provisoirement une chaise pliante.

72
C'est l'ensemble des gestes coordonnés et précis assurant le
déplacement d'un patient en toute sécurité jusqu'au
brancard.
Il ne faut aucune précipitation. Ces gestes doivent être
réalisés par des professionnels et si possible en nombre.
Ils sont fonction :
o Du poids
o De la maladie ou du traumatisme
o Du nombre de secouristes
o De l'environnement

Des gestes maladroits peuvent entraîner des paralysies définitives. On ne


devrait plus voir de blessé soulever brutalement par les bras et par les
pieds, puis transporter à toute vitesse avec renfort de klaxons.

Principe de relevage

Il faut remuer le moins


possible le blessé sous
peine d'aggravation des
blessures comme une
compression nerveuse ou
vasculaire.
Cela permet d'éviter
l'apparition d'une douleur
source d'aggravation du
choc traumatique.

73
 Position stable
Il faut toujours soulever le blessé en ne fléchissant pas sa colonne vertébrale mais au
contraire en fléchissant les genoux sans s'asseoir sur les talons puis élever les membres
inférieurs colonne bloquée, les bras seront toujours tendus.
La respiration est bloquée, le ventre contracté.
Ce mouvement est réalisé avec un bon équilibre : terrain stable, chaussures plates et
membres inferieurs écartés.

 Bonne prise
Il faut avoir une bonne prise afin de ne pas lâcher le blessé. Le mieux est de glisser les
mains sous l'individu, la prise par les vêtements est à éviter.

L'efficacité est maximum si la prise a lieu le plus près possible du sauveteur donc : pieds

près de la charge, écartés et décalés épaules effacées.

 Mouvements
Il faut éviter les mouvements heurtés, saccadés, les manipulations en plusieurs fois sans
ordre, ni efficacité.
On doit toujours respecter l'axe tête-cou-tronc-jambes quel que soit l'état du blessé,
avec éventuellement traction prudente du cou.
Le pire serait la prise immédiate du blessé par les aisselles et les pieds.
C'est le brancard qui va au blessé et non pas le contraire.

 Équipe
Il faut toujours travailler en équipe, avec un chef donnant des ordres permettant
une bonne coordination des gestes sans brusquerie.
Il faut être en nombre suffisant, et utiliser la méthode adaptée à la victime et à la
situation.

 Bonne répartition de la charge


La charge est rapprochée au maximum des porteurs.

 Risques
Tout risque de chute de la victime lors de son relevage est évité si la technique est
correctement choisie et exécutée.
Le respect des règles de manutention évite à l'équipier de se blesser pendant la
manœuvre.

74
Méthode de relevage
Relevage à l'aide d'une sangle Relevage à la cuillère à Relevage avec un portoir
l'aide d'une planche souple

Pont amélioré, le brancard venant Pont amélioré, le brancard Pont simple


par les pieds venant par la tête

La méthode la plus sûre et nécessitant le moins de personnel consiste à utiliser


une civière à aubes. En effet, elle permet d'effectuer un relevage à deux équipiers tout
en assurant un soutien de la colonne vertébrale de la victime.

Cette méthode est logiquement utilisée dans les pays où les équipages d'intervention
se composent de deux personnes. Par contre, elle nécessite de disposer de cette civière
en nombre suffisant. Or, dans de nombreux contextes (structurels ou accidentels), il y a
carence de matériel mais pas d'hommes. Par ailleurs, la civière à lame ne permet pas
les relevages jambes relevées ou en position semi-assise. La connaissance des autres
méthodes de relevage reste donc indispensable.

 Pont amélioré
Le pont amélioré est la méthode de référence, car c'est celle qui permet de prendre le
plus de précautions, mais elle nécessite la présence de cinq équipiers (dont le chef). Le
relevage peut nécessiter la présence d'un sixième équipier pour s'occuper de la
surveillance d'un traumatisme spécifique.
Le brancard est positionné dans l'axe de la victime, si possible du côté des pieds de la
victime (ce qui permet au chef d'être dans l'axe de la victime), sinon du côté de la tête.

75
 Brancard venant par la tête
Si le brancard approche par la tête, deux techniques sont possibles.
La première : le chef se place au niveau de la tête mais sur le côté de la victime afin de
laisser la place au brancard de passer ; il est en diagonale par rapport à l'axe de la
victime. La seule prise possible est l'occipito-mentonnière ; la main du côté des pieds de
la victime est engagée sous la nuque (toute autre prise aurait tendance à faire tourner
la tête de la victime), et c'est donc le genou du chef qui est du côté des pieds de la
victime qui est levé.
La seconde : le chef se place en pont dans l'axe, et se lève comme les autres équipiers
pour laisser passer le brancard. Le maintien de tête peut alors être latéro-latéral. Le reste
de la technique est strictement identique à la technique précédente.

 Pont simple
Le pont simple est une variation du pont amélioré sans le maintien de la tête. Il ne peut
donc être utilisé que lorsque l'on est sûr que la victime ne présente pas de traumatisme
du rachis. Cette technique ne nécessite que quatre équipiers (dont le chef).
Le chef cumule en fait la fonction de l'équipier no 1 : il enjambe la victime en
s'appuyant sur un équipier et en regardant les pieds ; il met une main sous la nuque de
la victime, l'autre main sous le dos, entre les omoplates. Il se lève avec les autres
équipiers, et le brancard passe entre ses jambes. Le reste de la manœuvre est identique.
Lorsque la victime présente un traumatisme particulier, mais sans suspicion de
traumatisme rachidien, on peut effectuer un pont simple avec cinq personnes, le chef
étant alors sur le côté pour s'occuper spécifiquement de la partie blessée. Par exemple,
en cas de suspicion de fracture d'une jambe, il peut s'occuper de soutenir la jambe
attelée.

 Relevage à l'aide d'une sangle


Une sangle de manutention peut faciliter le relevage. On utilise pour cela une sangle
non élastique de 6 m de long, au minimum de 3 cm de large (pour répartir le poids et
éviter la douleur) et suffisamment résistante (au minimum supportant 150 kg).
La sangle est glissée sous la victime : sa forme plate permet de la faire passer sous le dos
et sous le bassin sans soulever la victime. Cette sangle forme deux poignées qui
permettent au secouriste au bassin d'avoir une meilleure prise et un dos bien droit ; elle
se croise dans le dos ce qui évite au secouriste aux épaules (pont amélioré) ou à la tête
(pont simple) de mettre son bras entre les omoplates, et donc lui également permet de
rester le dos droit. La sangle facilite donc le relevage de personnes obèses.
On peut mettre en place la sangle de deux manières :
o Si le creux du dos est peu marqué (image de gauche), on engage la sangle dans
le creux du dos jusqu'à la moitié, puis on fait passer chaque extrémité sous la
nuque, on glisse ces deux branches sous le dos puis la partie restant dans le creux
du dos est glissée sous les fesses ;

76
o Si le creux du dos est suffisamment marqué (image de droite) : on plie la sangle
en trois, on la glisse dans le creux du dos, on fait remonter les deux extrémités vers
les épaules et on glisse la partie centrale sous les fesses.

Puis, l'équipier aux épaules fait passer une des extrémités sur son épaule puis sous
l'aisselle opposée (elle traverse donc son dos) ; les deux extrémités sont nouées ou bien
tenue par une main. Une des mains passe sous la nuque de la victime pour soutenir la
tête il est préférable d'utiliser un brancard dit « cuillère ».

 Pont de translation (pont néerlandais)


Avec la méthode du pont néerlandais, ou pont de translation, on place le brancard à
côté de la victime et on déplace la victime sur le brancard. Cette méthode est utile
lorsque l'on ne peut pas faire glisser le brancard dans l'axe (par exemple on n'a qu'un
accès latéral à la victime, ou bien le terrain est accidenté ou sablonneux et ne permet
pas de faire glisser le brancard) ; mais la mobilisation de la victime étant plus importante,
on augmente le risque de traumatisme. En cas de suspicion de traumatisme de la
colonne vertébrale, on envisagera d'abord un pont amélioré utilisant une planche sur
un terrain accidenté ou sablonneux, ou l'utilisation d'une civière à aubes en cas d'accès
difficile.
Lorsque l'on est sûr que la victime ne présente pas de traumatisme grave, on peut utiliser
le pont néerlandais à trois équipiers (dont le chef) pour économiser le nombre
d'équipiers engagés.

 Pont néerlandais à trois


Dans le pont néerlandais à trois, le chef cumule le rôle du premier équipier. Il se place à
la tête, met un pied à l'intérieur du brancard pour maintenir la hampe ; il place une
main sous la nuque, une autre sous le dos, entre les omoplates. Seul l'équipier qui est au
bassin enjambe le brancard.

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 Pont à deux
Si la victime ne présente pas de traumatisme et que seuls deux personnes sont
disponibles, il est possible de glisser un plan dur : un des sauveteurs lève la tête, l'autre
sauveteur glisse le plan dur dessous ; puis, le premier sauveteur lève les épaules, puis les
hanches, tandis que l'autre continue de pousser la planche.

 Relevage en tournant la victime


Lorsque la victime ne présente pas de traumatisme instable (en particulier pas de
fracture), il est possible de la tourner sur le côté, ce qui peut faciliter la mise sur le
brancard si l'on n'a pas de civière à lame. Ces méthodes peuvent aussi s'utiliser dans
des cas d'urgence, lorsque l'on n'a pas le temps d'amener du matériel.
Notamment dans le cas de personnes obèses, les relevages traditionnels sont très
fatigants et présentent des risques de blessure du dos pour les sauveteur, car ils sont
penchés en avant. La rotation de la victime se fait elle sans effort, et permet de glisser
un dispositif, portoir souple ou plan dur, qui permet de lever dans de bonnes conditions,
le dos droit et avec une bonne prise (poignées).

Cette méthode est également utile si la victime est dans un lieu étroit comme une fosse ;
la rotation permet de glisser un portoir souple, une planche ou les parties d'une civière
à aubes.

 Relevage à la cuillère
Le relevage à la cuillère est une opération qui consiste à porter la victime à plusieurs
équipiers en la plaquant sur la poitrine. Cette méthode ne peut être utilisée que si la
victime ne présente pas de traumatisme instable (en particulier pas de fracture). Elle est
assez inconfortable pour la victime, qui se retrouve sur le côté, il faut donc bien expliquer
la manœuvre avant de la débuter.

L'avantage est de pouvoir transporter la personne jusqu'au brancard lorsque l'on ne


peut pas approcher celui-ci de la victime. Le fait de plaquer la victime contre la poitrine
permet de réduire les efforts fournis par les équipiers, et de travailler dos droit.
Cependant, on peut la plupart du temps effectuer un relevage avec un plan dur, un
portoir souple ou une civière à lame ; on réservera donc le relevage à la cuillère aux
cas où ces portoirs ne sont pas disponibles. Il convient si possible de choisir des équipiers
de même taille. La technique peut se faire de deux à quatre équipiers (chef compris).

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Le brancardage

Définition
Technique permettant de ramasser un malade ou un blessé et de le transporter sans
aggraver son état.

Le brancardage simple : Il ne pose pas de Transport en chaise provisoire :


problème particulier, puisque le brancard est En cas de difficultés et d'obstacles importants
muni de 4 pieds à roulette. notamment en zone très étroite, escalier étroit
Néanmoins il faut faire attention aux ou ascenseur exigu.
obstacles sur le parcours même minime Le patient DOIT supporter la position assise et
comme une bande entre 2 dalles au sol. UNIQUEMENT dans ce cas, on peut utiliser la
Cette vibration peut être douloureuse chez chaise pliante.
certains malades ou blessés. La chaise est prise par ses poignets et il faut
prévenir le malade du léger basculement de
celle-ci.
Brancardage à 4
Il faut remuer le moins possible le malade, avec des mouvements en douceur sans
précipitation, non saccadés, doux, bien coordonnés par un chef d'équipe. Brancardage dans
un escalier
Le principe est de maintenir le brancard en position horizontale. Car des variations de hauteur
peuvent devenir dangereuses chez certains malades en détresse circulatoire.
En épaulant le brancard pour les porteurs dans la descente, on peut ainsi élever peu à peu le
brancard.
Le patient doit être bien sanglé.
Une bonne coordination s'impose.

79
4.2.9. Surveillance de l’urgence

La surveillance pré- ou intra hospitalière des malades graves doit se faire de manière
continue et fiable, et concerner, pour être efficace, un certain nombre de paramètres
vitaux :

Surveillance systématique
Paramètres :
Fréquence cardiaque (/mn)
PA (mmHg)
Température (°C)
Saturation en oxygène (SpO2, %)
Évaluation de la douleur (EVA, EN, EVS ou ALGOPLUS chez les
patients non communicants)

Le rythme de surveillance peut être modifié par la prescription médicale selon les
besoins du patient.
o Toute modification brutale de l’état de santé du patient ou si le seuil critique des
paramètres est atteint, il faut le signaler au médecin responsable du patient.
o Mettre en œuvre les actions nécessaires : « en cas d’urgence et en dehors de la
mise en œuvre du protocole, effectuer les gestes indispensables en attendant
que puisse intervenir un médecin ».

4.2.10. Le chariot d’urgence

Définition
Un chariot d’urgence est un équipement destiné à contenir tout le matériel
indispensable pour bien prendre en charge un patient dans des situations critiques.

Caractéristiques du chariot d’urgence

L’usage efficace du chariot est soumis à certains impératifs :


o Tous les utilisateurs doivent le connaître
o Son emplacement doit être fixe (sauf en cas de réorganisation de service)
o Les soignants doivent pouvoir y avoir accès à tout moment
o Doit contenir un minimum de choses et ce contenu doit être vérifié de façon
régulière
o Se compose de matériels de secours et de matériels médicaux indispensables
pour les traitements en urgence.
o Doit être mobile et facile à manipuler car il est sollicité dans des situations
critiques. C’est pourquoi il doit comporter des roues, mais il doit être rangé à un

80
emplacement spécifique connu de tous afin que les utilisateurs puissent y avoir
accès rapidement.
o Doit être fermé à l’aide d’un verrou plastique, de façon à ce que son intégrité
soit garantie.
o Ses dimensions doivent être adaptées à celles des couloirs, passages, ou
chambres dans les établissements de soins.
o Sa hauteur n’excède pas 95cm, sa largeur 80cm et sa profondeur 40cm.
o Comporte des tiroirs mais ces deniers ne doivent pas compliquer la recherche de
médicaments ou nécessaires pour les traitements. Ainsi, on limite généralement
ce nombre à cinq ou six, en veillant à ce que ces compartiments soient faciles à
ouvrir et dotés de butoirs en fin de course.

D’autres accessoires peuvent être ajoutés au chariot standard pour les besoins d’un
service spécifique. Par exemple, les chariots d’urgence peuvent comporter des racks,
une potence avec crochets, un support poubelle, un aspirateur à mucosité sur rail
latéral, un porte container à aiguilles souillées, un porte défibrillateur, une planche à
massage cardiaque ou une fixation solide pour obus à oxygène et manodétendeur.

Contenu du chariot d’urgence

Le contenu des chariots d’urgence peut varier suivant les spécificités des services
auxquels ils sont dédiés. Cependant, ils doivent contenir des équipements de base,
autrement dit le contenu minimum requis pour les situations d’urgence, en attendant
que le patient pris en charge soit transféré vers le service de réanimation.
La composition de base d’un chariot d’urgence est la suivante :
o Défibrillateur semi-automatique (DSA)
o Bouteille d’oxygène à manodétendeur intégré
o Médicaments pour les cas d’urgence
o Appareils de ventilation
o Matériel pour les injections intraveineuses ou intramusculaires
o Matériel d’aspiration
o Plan pour massage cardiaque.

Chariot d’urgence

81
Composants du chariot d’urgence
INAUSTI

Chariot d'urgence INAUSTI de dimensions 640x480mm et ayant une structure en


Le chariot d’urgence ne doit en aucun cas servir en-dehors des cas
d’urgence, raison pour laquelle il faut mettre des scellés pour fermer le chariot
après avoir effectué la vérification.

Entretien, vérification et réapprovisionnement

Un chariot d’urgence doit être correctement nettoyé et entretenu conformément aux


exigences en matière d’hygiène dans les milieux médicaux. Son fonctionnement et ses
composants doivent être contrôlés par semaine, et après chaque utilisation, en veillant
à s’assurer qu’il contient tout le nécessaire, grâce à la check-list de vérification.
Chaque semaine, une équipe de jour et une équipe de nuit s’occuperont de la
vérification de ce matériel et de son contenu.
Le nombre de vérifications hebdomadaires est de minimum deux fois, mais cette
fréquence doit être adaptée au fonctionnement et au rythme du service.
Sur un planning, figure une annotation ou une marque pour que les soignants puissent
s’assurer que les vérifications ont été faites.

Il y a généralement une check-list servant de support à la vérification. Cette check-list


sera placée dans un classeur prédéfini, accessible sur le chariot, avec une feuille
d'émargement pour permettre au responsable de la vérification de dater et signer.
Les nouveaux soignants intégrant le service ou les stagiaires doivent impérativement
être formés sur l’utilisation du chariot et les procédures à respecter.

Sur la base de la check-list, la vérification touche la quantité de médicaments, le bon


fonctionnement de tous les appareils :
o laryngoscope,
o défibrillateur (dont la batterie est à vider une fois par mois),
o valve de l'insufflateur,
o bouteilles d’oxygène.

82
La procédure de vérification se fait généralement suivant l’ordre ci-après :
o Au-dessus : tester le défibrillateur et vérifier que les matériels sont complets
o Cotés : vérifier la présence des matériels
o Derrière : vérifier la présence des matériels
o Intérieurs : vérifier que le contenu est conforme au protocole prédéfini
o Nettoyage : nettoyer l’intérieur et l’extérieur
o Notes : noter les observations à l’issue de la vérification
o Scellement: à l'aide du sceau en plastique
o Rangement : replacer le chariot à son lieu de rangement

Chaque vérification est suivie d’un nettoyage à la solution antibactérienne. Il faut veiller
à ce que toutes les mesures mises en place (entretien, nettoyage et vérification du
chariot d'urgence) soient respectées et procéder à l’inventaire des produits utilisés et
demander un réapprovisionnement en pharmacie par le biais d’un formulaire à remplir.
Le mode de réapprovisionnement du chariot d’urgence doit être adapté au
fonctionnement du service qui l’utilise. Lorsque l’unité de soins reçoit le chariot, il doit
émettre une validation. Chaque produit doit être rangé dans un compartiment bien
défini, avec une mention de type « produits pharmaceutiques pour chariot d’urgence
». Chaque validation de demande sera accompagnée d’un bon de sortie de stock,
que l’on joint aux produits pharmaceutiques du bac. Après vérification du libellé, de la
quantité, de la date de péremption et des références de produits, l’infirmière valide la
réception.

Il est important de respecter les dispositions mises en place au niveau de chaque service
dans l’utilisation d’un chariot.

Il suffit d’un petit défaut de procédure pour mettre en danger la vie d’un
patient, arrivant souvent aux urgences dans état critique.

La phase de vérification est importante, car il faut que les soignants aient accès à tout
le nécessaire au moment des soins d’urgence. Tout comme pour n’importe quel
matériel de soin, le chariot doit être convenablement nettoyé.

83
Chapitre V
VALEURS ET REGLES
DEONTOLOGIQUES
5.1. Code de déontologie professionnelle et valeur

Introduction
Le travail dans le secteur de la sante conduit à des contacts répétés avec des malades,
parfois en situation difficile et qui ont besoin d’être pris en charge. Ainsi, le courage et
la persévérance, un équilibre certain de caractère et une certaine sérénité sont donc
indispensables, la référence à un code éthique et déontologique peut y contribuer.
Il faut être animé (e) du désir de comprendre les autres et de les aider, être discret (e),
agir avec tact, ne jamais procéder par autorité ; ses interventions doivent être
caractérisées par le plus grand respect de la personne humaine. Et c'est dans les
principes éthiques et déontologiques qu’il est possible de se ressourcer pour trouver
l'énergie nécessaire pour forger les aptitudes et les qualités nécessaire à l'exercice idéal
de sa profession.

Définition
Un code de déontologie régit un mode d'exercice d'une profession (déontologie
professionnelle) ou d'une activité en vue du respect d'une éthique. C'est un
ensemble de droits et devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui
l'exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public.

5.1.1. Le code de déontologie médicale marocain

Le décret n° 2.21.225 relatif à un code de déontologie médicale est publié au


Bulletin officiel n° 7002. Ce décret a été élaboré en collaboration avec l’Ordre
national des médecins du Maroc dans le cadre de la mise en œuvre de l’article 2
de la loi 08.12 relative au dit Ordre. Il remplace et abroge « l’arrêté résidentiel relatif
au Code de déontologie des médecins »
Du 18 juin 1953.

Ce texte comprend des dispositions visant à déterminer de manière générale les


obligations des médecins, leurs relations avec les patients et les rapports entre
médecins ainsi qu’entre les médecins et les autres professionnels de la Santé. De
même, ce décret tend à déterminer la relation du médecin avec l’Ordre national
et ses organes ainsi que les règles déontologiques et professionnelles inhérentes à
certaines formes d’exercice de la profession, notamment la médecine du travail,
de contrôle et d’expertise.
Tous les médecins exerçant la médecine au Maroc, qu’ils soient du secteur privé ou
public dans des établissements de l’Etat, des collectivités territoriales, des
établissements publics ou des centres hospitaliers universitaires, en leur qualité
d’enseignants-chercheurs ou dans les Forces Armées Royales, sont désormais soumis
à ce nouveau code.

En vertu de l’article 5 de ce nouveau code, le médecin doit être au service de la


santé individuelle et publique et exercer sa profession dans le plein respect de la vie
humaine, de la personne et de la dignité, et s’efforcer de préserver la vie de ses
patients, de défendre leurs intérêts, de les soigner des maladies et de réduire leurs
souffrances.

De même, d’après l’article 6, le médecin doit respecter les droits de l’Homme


internationalement reconnus. Il doit également traiter tous ses patients avec le
même soin, la même responsabilité et la même conscience professionnelle, à l’abri
de toute discrimination quelle que soit sa nature, notamment en raison de l’âge, du
sexe, de la couleur, de la langue, du handicap, des convictions religieuses, ou
encore de l’orientation politique.
Il convient de noter que toute entorse au code de déontologie médicale
est passible de sanctions disciplinaires. Les médecins en cours d’inscription au
tableau de l’ordre national des médecins doivent indiquer au conseil régional qu’ils
ont pris connaissance de son contenu et doivent s’engager, par écrit, après avoir
prêté serment, à en respecter les dispositions.

Du diagnostic à l’ordonnance

Outre l’obligation d’apporter les soins à tous les patients


sans discrimination aucune, le médecin doit établir son
diagnostic en prenant « tout le temps nécessaire » et en
utilisant « si possible », les moyens scientifiques « les plus
adaptés ».
Le traitement prescrit doit être décrit le plus clairement
possible et rédigé de manière lisible. Idem pour les
rapports et certificats médicaux qui doivent être
rédigés avec prudence, de manière claire et lisible.

Ces documents doivent permettre d’identifier le patient


et doivent être datés, signés et cachetés par le médecin.
Ce dernier doit veiller à se faire comprendre par le
patient et son entourage. Il doit, de manière honnête,
claire et en s’adaptant aux capacités de compréhension
et d’assimilation du patient, l’informer du diagnostic
complet de la maladie, des analyses à effectuer et des
risques encourus, ainsi que du plan des traitements

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envisagés, leurs coûts et effets éventuels, mais aussi les
possibles effets en cas de non traitement. Le patient doit
également être informé des autres options de traitement
et de leur efficacité.

Fixation des tarifs avec lucidité, sagesse et sans


exagération

Le code de déontologie médicale prévoit certaines


dispositions relatives à la fixation des honoraires du
médecin. Ce dernier doit « fixer ses tarifs en toute lucidité,
sagesse et sans exagération, en prenant en
considération les prestations effectuées, dans le respect
total des dispositions réglementaires en vigueur en
matière de fixation de la tarification référentielle des
services médicaux ».
Par ailleurs, le médecin a l’interdiction de réduire ses
honoraires pour des raisons concurrentielles et pour
attirer la patientèle.
Cela dit, il est libre de présenter ses services gratuitement,
surtout aux personnes dans le besoin, ses proches,
collègues ou assistants.

Secrets professionnels

Le Code oblige le médecin à conserver des secrets


professionnels pour protéger les intérêts des patients, ce
qui inclut toutes les informations qui peuvent venir à sa
connaissance au cours de l’exercice de sa profession et
tout ce qu’il peut voir, inspecter, découvrir en exerçant sa
profession. L’obligation de secret professionnel ne se perd
pas en cas de décès du patient. Selon le nouveau code,
le médecin doit s’abstenir de prescrire des examens ou des
traitements inutiles, même à la demande de son patient,
et la présence d’une assurance maladie ne doit pas
l’amener à enfreindre cette règle.

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Le médecin doit s’abstenir de vanter ses
expériences

Le Code exige également du médecin qu’il utilise bien son


nom, sa description et ses déclarations et qu’il n’accepte
pas l’utilisation de sa description ou de sa réputation à des
fins publicitaires, et qu’il n’utilise que les titres légalement
reconnus qui lui ont été effectivement accordés ; cela
l’empêche également d’exercer la médecine sous un
pseudonyme. Et lorsqu’un médecin met au jour un site
internet ou tout autre espace numérique sur les réseaux
sociaux à des fins professionnelles, il doit en informer le
Conseil régional de l’Autorité nationale des médecins. Ces
sites et espaces ne peuvent servir de support publicitaire
ou d’attrait pour les patients.

L’écriture des ordonnances doit être lisible

Dans le cadre des exigences de la relation du médecin


avec les patients, le Code, en vertu de l’article 51, stipule
la nécessité de décrire le traitement avec suffisamment de
clarté, de l’écrire dans une écriture lisible, et de s’assurer
que le patient et son entourage le comprennent et
étudient bien son application.

Protection du patient

Le médecin doit également agir correctement et


fidèlement envers le patient et assurer un traitement et des
soins responsables fondés sur des données scientifiques
éprouvées et acquises avec l’aide de ses assistants, et le
cas échéant en sollicitant des avis et des services
complémentaires.

Si le médecin constate que la personne à soigner est


victime de torture ou de privation, il doit prendre tous les
moyens appropriés pour la protéger et en informer les
autorités administratives ou judiciaires compétentes.

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5.1.2. Les valeurs
Les valeurs donnent un sens commun à la profession. Ces valeurs fondamentales
reflètent les principes qui guident les actions des professionnels de la sante
dans l’exercice de la profession. Ils adhèrent à ces valeurs et s’engagent
à préserver l’image et la crédibilité de la profession.

L’intégrité

L’intégrité fait référence à l’honnêteté et à


la franchise. Elle transcende toutes les
dimensions de l’exercice de la profession.
Elle constitue la pierre angulaire des devoirs
déontologiques.

Le respect de la personne

Le respect de la personne englobe à


la fois l’établissement et le maintien
d’une relation de confiance, ainsi que
la reconnaissance de son unicité, de
son droit à la vie privée et de son
autonomie décisionnelle, laquelle
s’exprime par son droit de faire des
choix et d’être informée.

L’autonomie professionnelle

L’autonomie professionnelle se traduit par


la capacité de prendre des décisions dans
l’intérêt du patient, en toute objectivité et
indépendance, d’en être imputable et
d’en rendre compte.

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La compétence
professionnelle

La compétence se réfère à la
responsabilité de maintenir et de
développer ses connaissances et ses
habiletés et de tenir compte des
données probantes et des bonnes
pratiques. Elle fait aussi appel à la
capacité de reconnaître et de
respecter ses limites dans l’exercice
de la profession.
L’excellence des soins

L’excellence des soins est la raison d’être


de la profession infirmière et reflète
l’importance accordée à la vie humaine.
Elle vise le bien-être et la sécurité des
personnes de tout âge, à toutes les étapes
de leur vie et constituent le but ultime de la
profession infirmière.
La collaboration
professionnelle

La collaboration professionnelle
reflète l’importance accordée à agir
en partenariat avec d’autres
professionnels et intervenants, en vue
d’assurer et d’optimiser la qualité et la
sécurité des soins et services à la
patientèle.

L’humanité

L’humanité dans les soins se traduit


notamment, par la générosité envers
l’autre, la tolérance et la solidarité. Elle
permet l’empathie et l’attention à l’autre
dans son unicité.

Disponibilité et diligence

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Faire preuve de disponibilité et de
diligence raisonnables.

Dispositions visant à préserver le


secret quant aux renseignements de
nature confidentielle

Respecter les règles prévues au Code de


déontologie professionnelle relativement
au secret qu’il doit préserver quant aux
renseignements de nature confidentielle
qui viennent à sa connaissance dans
l’exercice de sa profession et des cas où il
peut être relevé de ce secret.

Relation de confiance

Chercher à établir et maintenir une


relation de confiance avec son
patient.
Agir avec respect envers le patient,
son conjoint, sa famille et les
personnes significatives pour le
patient.

Comportements prohibés

Ne pas faire preuve de violence physique,


verbale ou psychologique envers le
patient.

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5.2. Droits et obligations du professionnel soignant

5.2.1. Les droits du personnel soignant

Liberté
d’opinion et
égalité des

Liberté
d’expression

Le droit de Liberté
grève syndicale

Le droit à un Le droit de
dossier grève
individuel

Le droit à une
protection
dans

Le droit à des
conditions
d’hygiène et

Liberté d’opinion et égalité des sexes :


Aucune discrimination ne peut être faite en raison des opinions politiques, syndicales,
du sexe, de l’état de santé.

Liberté d’expression :
Le droit à l’expression directe et collective sur le contenu, les conditions d’exercice et
l’organisation de leur travail est reconnu à l’ensemble des personnels hospitaliers.

Liberté syndicale :
Il s’agit d’un principe constitutionnel. Il signifie :
o Une liberté de créer un syndicat
o Une liberté d’adhérer à un syndicat
o Une liberté d’exercer un mandat syndical
o Sur l’évolution des rémunérations, les conditions et l’organisation du travail.

Le droit à la participation :
Il s’agit d’un droit, exercé par délégation (élection de représentants), à participer à
l’élaboration des règles statutaires, à l’examen des décisions individuelles de carrière et
à la définition et la gestion de l’action sociale, culturelle, sportive et de loisirs. (Ex : avis
des Commissions Administratives Paritaires, Comité de Gestion des Œuvres Sociales,
Formation continue du personnel Hospitalier).

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Le droit de grève :
Ce principe constitutionnel garantit à tous les travailleurs le droit de faire grève.
Cependant le droit de grève dans le service public nécessite certaines dispositions
particulières pour préserver un autre principe, celui de la continuité du service public.
Ainsi en cas de grève, le directeur a la responsabilité de maintenir un « service
minimum » et donc le droit d’interdire l’exercice du droit de grève à certains agents.

Le droit à un dossier individuel :


Toutes les pièces et décisions, concernant un agent au cours de sa carrière, sont
classées dans un dossier qui le suit. L’agent peut avoir accès à son dossier individuel.

Le droit à une protection dans l’exercice des fonctions :


Le droit à être protégé contre les menaces, injures, diffamations à son égard.

Le droit à des conditions d’hygiène et de sécurité :


Celles-ci doivent être de nature à préserver la santé et l’intégrité physique de l’agent.

Le droit à la formation professionnelle :


Ce droit distingue l’accès à des formations d’adaptation et de perfectionnement.

5.2.2. Les obligations du personnel soignant


L’obligat
réserve
ion de
Le droit
pr ofession
secret
à des Le
nel
professi
La discré le
pr ofessio

onnel
Le secr et

tion
nnel

L’exécut
travail
ion du

de se co
professio rer
L’obligat le
nsac
nnel
ion

Le secret professionnel :
Les professionnels sont tenus au secret professionnel. Dans certains cas précis, il y a
obligation de révélation des faits (sévices infligés aux mineurs, déclaration de maladies
contagieuses avec l’accord de la victime, sévices constatés présumant de violences
sexuelles …).
La violation du secret professionnel sous quelque forme que ce soit peut entraîner une
condamnation du professionnel par le juge pénal. Il peut aussi être sanctionné par la
voie disciplinaire.

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La discrétion professionnelle :
L’obligation de discrétion professionnelle est relative à tous faits, informations ou
documents dont le professionnel a connaissance dans l’exercice ou à l’occasion de
l’exercice de ses fonctions.
Cette discrétion vise à protéger les tiers, notamment le malade, mais aussi
l’administration.

L’obligation de réserve :
Le professionnel n’est pas autorisé à tenir des propos politiques, syndicaux ou
confessionnels envers les patients.

L’obligation d’information du public :


Dans un souci d’amélioration des relations avec les usagers, les professionnels sont
tenus d’informer ceux-ci de leurs droits et devoirs (charte du patient) et de porter à la
connaissance du responsable de service les doléances exprimées par les patients et
leurs familles.
Cette obligation s’applique dans le respect des règles de secret et de discrétion
professionnels.

L’exécution du travail :
Chaque professionnel a un rang hiérarchique et est responsable des tâches qui lui sont
confiées. A ce rang, il doit donc se conformer aux instructions de son supérieur et ne
peut s’y soustraire que dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et de
nature à compromettre gravement l’ordre public. Le supérieur hiérarchique n’est pas
pour autant dégagé des responsabilités qui lui incombent par la responsabilité de ses
subordonnés.

L’obligation professionnelle de se consacrer totalement à sa fonction :


Ce principe signifie :
o Que toute l’activité professionnelle de du professionnel est centrée sur l’exercice
des tâches qui lui sont confiées
o Qu’il ne peut exercer aucune activité professionnelle privée et lucrative sauf
exceptions fixées par décret
o Qu’il ne peut avoir des intérêts directs ou indirectes dans une entreprise en
relation avec son administration et de nature à compromettre son
indépendance.
o L’interdiction de cumul d’emplois ne concerne pas les productions d’œuvres
scientifiques, les enseignements, expertises ou consultations.

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5.3. Droits fondamentaux des patients

Comme tout droit de l'homme, le patient se trouve reconnaître un droit à la santé,


couvert par le droit au consentement et au respect de la vie privée.
Le droit à la santé est aujourd'hui reconnu par divers textes de portées aussi bien
nationales qu'internationales. La combinaison des règles et principes proclamées par
ces derniers, permet de mettre l'accent sur l'un des principaux droits du patient qui
est l'accès libre et équitable aux soins

Ainsi, tout individu dispose de droits fondamentaux en matière de santé. Leur objectif
est d'encadrer les conditions d'accès aux soins médicaux des individus. Il s'agit
notamment de :
• la liberté de choisir son médecin ou/et son établissement ;
• du droit au secret médical ;
• du droit à la non-discrimination. Un professionnel de santé ne peut pas refuser de
traiter un patient en raison de son sexe, son âge, son origine, son orientation
sexuelle ou de son origine supposée ;
• du droit au respect de la vie privée, de l'intimité et de la dignité du patient ;
• du droit à la prise en charge de la douleur.

La reconnaissance du droit à la santé.

Proclamé formellement sur le plan international dès 1946, date de signature à NEW
YORK de la constitution de l'organisation mondiale de la santé, le droit à la santé était
défini dans son préambule comme :
« Un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». L'article 1 de ladite
constitution ajoute que : « le but de l'organisation mondiale de la santé est d'amener
tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible ».

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L'accès libre et équitable du patient aux soins

Selon l'OMS, le droit de toutes les personnes à la santé, y compris l'accès à des services
et à des soins essentiels de qualité est primordial. Chaque personne doit avoir accès (sur
les plans physique, financier...) à un ensemble déterminé de services et de soins de
santé de qualité acceptable.

Par nature, le droit aux soins recouvre pour tout patient la capacité d'obtenir les soins
que son état nécessite, tout en incluant l'égalité d'accès au service public et l'obligation
générale d’assistance due à toute personne en péril.

Autrement dit, ce droit signifie que tout patient malade bénéficiera des soins qui lui sont
nécessaires, sans autre considération de sa pathologie ou son handicap. En outre, le
droit aux soins suppose à la fois la compétence des professionnels qui les dispensent et
la capacité technique de l'établissement au sein duquel ils sont donnés. Il s'agit, en effet,
de donner des soins attentifs et conformes aux données de la science.

A l'instar du droit international, le Maroc reconnait le droit à la santé pour toute la


population. La réforme constitutionnelle Marocaine de 2011 confirme l’aspect global
qui associe l’accès à la santé avec les droits au développement, à l’équité et à l’égalité
des chances (Article 31), en reconnaissant la prééminence des conventions
internationales des droits humains, la constitution ne s’arrête pas seulement à la garantie
des droits à la santé mais opte pour la mise en œuvre d’une politique en matière de
santé assurant la transversalité et l’approche intersectorielle. Une telle action
intersectorielle qui, au-delà du Ministère de la Santé, d’autres ministères et des
départements intéressés, est essentielle pour remédier aux inégalités de santé et pour
l’accès universel à la santé.

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Le patient est libre de choisir son médecin

Le patient est libre de choisir le médecin qui le soigne, et le médecin doit lui faciliter
l’exercice de ce droit. De son côté, le médecin peut refuser de suivre l’état d’un patient
pour des raisons professionnelles ou personnelles acceptables, sauf s’il s’agit d’une
situation d’urgence ou d’un manquement à un devoir humanitaire.

Prise en charge de la douleur :

Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur ; celle-ci doit
être prévenue, évaluée, prise en compte et traitée :
o Soulagement de la souffrance
o Prise en compte de l’aspect psychologique
o Actes de préventions et de soins (curatifs/palliatifs) sans faire courir de risque
disproportionné par rapport au bénéfice escompté
o Soulagement de la souffrance
o Traçabilité de la douleur dans le dossier

Respect de la dignité et de l’intégrité du patient :

o Respect de l’intimité du patient à tout moment du séjour hospitalier


o La personne hospitalisée et traitée avec égards
o Présence des étudiants aux examens du patient avec son accord uniquement

Droit à l’information

Le droit à l'information fait également partie des droits des patients et des malades.
Un patient peut demander à tout moment à son médecin des informations concernant
son état de santé et les traitements qui lui sont prescrits. Il peut notamment poser des
questions concernant la nécessité d'un traitement et ses conséquences. Le patient peut
également exercer son droit à ne pas connaître un diagnostic, sauf en cas de risque de
transmission avérée :

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o Droit à l’information sur les investigations, traitements, actions de préventions
proposées ainsi que leur utilité, leur urgence, leurs conséquences, les risques
prévisibles, les autres solutions possibles, les conséquences prévisibles en cas de
refus...
o La volonté d’un patient d’être tenu dans l’ignorance doit être respecté sauf si
des tiers sont exposés à un risque de transmission.
o Les droits des mineurs ou des majeurs sous tutelle sont exercés par les titulaires de
l’autorité parentale.

Droit du patient de participer à une décision

Le patient est associé à la décision le concernant en fonction de son degré de


maturité s’il est mineur, ou selon ses facultés de discernement s’il est majeur sous
tutelle.

Connaître le prix des soins médicaux

Un patient peut demander à connaître le montant des actes médicaux qu'il a effectué.
De leur côté, les professionnels de santé sont dans l'obligation :

o de renseigner le patient sur le remboursement des soins par l'Assurance maladie ;


o d'informer le patient sur une éventuelle pratique des dépassements d'honoraires
;
o d'afficher le tarif des prestations dans la salle d'attente ou dans le lieu de
réception du patient.

Le droit à l'indemnisation des malades en cas de préjudice

Le droit des patients et des malades permet à ces derniers de ne pas se retrouver
démunis en cas de problèmes. Un patient ayant subi un préjudice physique, moral et/ou
matériel suite à un acte médical, a la possibilité de saisir la justice afin d'obtenir
réparation (sous forme d'indemnisations par exemple).

Le droit des patients à accéder à leur dossier médical personnel

Aussi, tout patient ou malade est en droit de demander à un professionnel de santé ou


à un établissement de santé l'accès aux informations contenues dans son dossier
médical.

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Un dossier médical ne peut être consulté que par :
o le patient ou le malade majeur ;
o le représentant légal ou le tuteur, si la personne est mineure ou sous tutelle ;
o l'ayant-droit d'une personne décédée ;
o le médecin du patient lorsqu'il a expressément été désigné comme
intermédiaire.

Ainsi, Le droit des patients et des malades stipule que ces derniers peuvent accéder aux
documents suivants :
o les résultats de leurs différents examens médicaux ;
o les feuilles de surveillance ;
o les protocoles et prescriptions thérapeutiques ;
o les comptes rendus de consultation ;
o les documents de correspondance entre médecins.

Il existe cependant des limites au droit des patients ou des malades à consulter leur
dossier médical. Ainsi, les patients ne pourront avoir accès aux documents contenant
des informations recueillies auprès de proches ou de personnes ne faisant pas partie du
corps médical (par exemple une assistante sociale). Il arrive également que des notes
de professionnels de santé soient considérées comme des notes personnelles. Ces
documents ne pourront être consultés.
Un patient peut demander son dossier médical auprès d'un médecin ou d'un
établissement de santé.
Il pourra le consulter dans un établissement de santé accompagné par un professionnel,
ou par le biais de copies envoyées par courrier. Toute personne a accès à l'ensemble
des informations concernant sa santé, détenues par des professionnels et
établissements de santé.
Elle peut accéder à ces informations directement ou par l'intermédiaire d'un médecin
qu'elle désigne.

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5.4. Les principes éthiques de la profession

5.4.1. Comité d’éthique

La loi cadre n° 34-09 qui est de toute l’histoire de la législation sanitaire au Maroc, la
première du genre, fixe les principes et les objectifs fondamentaux de l’action de l’Etat
en matière de santé ainsi que l’organisation du système de santé qu’elle définit comme
un ensemble d’éléments interdépendants et complémentaires. Largement conforme à
la conception de l’OMS, Elle prévoie dans son article 30 des instances de concertation
en matière de santé, pour assurer la cohérence des actions du système de santé,
améliorer sa gouvernance, permettre la participation active des différents partenaires
audit système, et donc la création d’un comité national d’éthique.

Comité national

Au Maroc, il n’y a pas encore de comité national d’éthique. Un tel comité est
indispensable et pas seulement pour les essais cliniques. Il s’intéresse plus largement à
tout conflit de valeurs dans le domaine du vivant. Cela peut concerner la procréation
médicalement assistée, les manipulations génétiques ou la législation sur l’avortement.

C’est dire que la composition du comité national d’éthique doit être pesée
attentivement et que ses membres et son président doivent être fédérateurs, au-dessus
de tout soupçon et capables de saisir les enjeux et de maîtriser les concepts.

Comités régionaux

Il existe au Maroc 5 comités régionaux d’éthique, créés au niveau des facultés de


médecine : Casablanca, Rabat, Fès, Oujda et Marrakech. Sans ces comités, il n’y a pas
d’essais cliniques sur le territoire national. Comme pour toute expérimentation sur le
vivant, rien ne peut se faire sans références éthiques. Ces comités jouent donc un
certain rôle.
5.4.2. Création des comités d’éthique

Les comités régionaux sont créés ou auto-créés mais nécessitent une reconnaissance
de la faculté de médecine.
Pour ce qui concerne le comité national, aucun cadre juridique n’existe. La loi 28-
13 encadre la recherche biomédicale. La loi-cadre 34-09 prévoit (article 30) la création
d’un comité national.

5.4.3. Rôle des comités d'éthique marocaine à l'égard des activités biomédicales

En tant qu'organisme strictement consultatif sans aucun pouvoir décisionnel, le comité


d'éthique a pour mission de donner des avis sur les problèmes éthiques soulevés par les
progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, médecine et de la santé.
L’avis du comité d’éthique est consultatif et facultatif aux projets d'expérimentation ou
de recherche marocains. Les dossiers traités par le comité sont principalement des essais
cliniques des médicaments, des études épidémiologiques ou des travaux de recherche
sur des volontaires sains.

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5.5. Déterminants sociaux de la santé

Définition
Les Déterminants Sociaux de la Santé sont des facteurs variables qui agissent,
directement, sur la baisse ou l’augmentation d’un indicateur sanitaire et dont la maîtrise
échappe, de par leur nature, aux seules compétences du professionnel de santé. Les
institutions sociales, étatiques, communales et la société civile assument une part de
responsabilité vis-à-vis des problèmes de santé.

Impact des déterminants sociaux sur la santé (DSS)

Les déterminants sociaux représentent une des causes principales de l’inégalité en


santé. En 2005, l’Organisation Mondiale de la Santé a créé la Commission Mondiale sur
les Déterminants Sociaux de la Santé (CMDSS), qui se donne pour objectifs de présenter
aux gouvernements, à la société civile, aux organisations internationales et aux
donateurs des moyens pratiques pour assurer de meilleures conditions sociales pour la
santé.

Les DSS influencent la santé, en bien ou en mal, de nombreuses façons. Les écarts
extrêmes dans les revenus et la richesse, par exemple, ont des conséquences négatives
pour la santé des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté, et ces effets sont
amplifiés quand ces personnes sont rassemblées dans des régions pauvres. Par contre,
les biens-nantis qui vivent dans des régions riches sont globalement en meilleure santé.

Le gradient social montre que plus le niveau de revenu est élevé, meilleurs sont les
résultats de santé, et plus le niveau de revenu est bas, pires sont les résultats de santé.
Le gradient social représente non seulement les effets du revenu sur la santé, mais aussi
l'importance du revenu comme moyen d'avoir accès aux autres déterminants sociaux
de la santé, comme l'instruction, les aliments, le logement, les activités récréatives et
autres ressources sociétales.

102
Voici une liste de 14 déterminants sociaux de la santé :

==>Revenu et ==>Développement
répartition du revenu Liste des déterminants sociaux de la du jeune enfant
==>Instruction santé ==>Insécurité
==>Chômage et alimentaire
sécurité d'emploi ==>Logement
==>Emploi et ==>Exclusion sociale
conditions de travail ==>Filet de sécurité
==>Race sociale
==>Invalidité ==>Services de
santé
==>Statut
autochtone
==>Sexe

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