Cercle Napoleon 29 01 04 02

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 47

Cercle Napoléon

semaine du 29 janvier
au 4 février
Joachim Murat
élevé à la dignité de grand amiral de l’Empire
le 1er février 1805

au sommaire 
 

AVEZ-VOUS BIEN LU LE PRÉCÉDENT ENVOI ?


LA VIE DE L'ASSOCIATION 
NOS AMIS
ADHÉSION 2023
ACTIVITÉS FUTURES
 

DE NOS AMIS DE
L'ASSOCIATION BELGE NAPOLÉONIENNE
FEUILLETEZ L'UNE DE LEURS REVUES
ET ABONNEZ-VOUS À PRIX AMICAL
 

NOS ÉPHÉMÉRIDES 
• 29 JANVIER 1814 :
VICTOIRE DE NAPOLÉON À BRIENNE,
GOURGAUD SAUVE L’EMPEREUR
• 30 JANVIER 1853 :
NAPOLÉON III ÉPOUSE EUGÉNIE DE MONTIJO
• 31 JANVIER 1844 :
MORT DU GÉNÉRAL BERTRAND
• 1er FEVRIER 1768 :
NAISSANCE DU GÉNÉRAL LAURISTON
• 2 FÉVRIER 1836 :
MADAME MÈRE MEURT À ROME 
• 3 FEVRIER 1807 :
NAPOLÉON VAINQUEUR À ALLENSTEIN
• 4 FÉVRIER 1814 :
LE 4e GARDES D’HONNEUR S’ILLUSTRE À SCHILTIGHEIM 
 

vous avez raté les éphémérides de la semaine dernière ?


Cliquez plus bas

retrouvez la semaine du 22 au 28  janvier

 
 

  avez-vous bien lu le précédent envoi


?
 

• La question de la semaine dernière:


 

Le 17 janvier 1816, un premier Français entre à Longwood


sans la permission du gouverneur. Comment s'appelle-t-il ? 
C'est Arthur Bertrand, quatrième enfant des Bertrand.

Bravo à Dominique Morincôme, Anne Manaud, Marie-Christine


Néant, Catherine Brunel, Danielle Jérôme, Pierrick Denis,
Daniel Mathieux, Maurice et Chantal Fabre, Marie Mad, Gaël
Grosdemanche, Richard Delanoy, Gérard Tardif, Annie
Bugnot, André Michel, Chloé Bernard, Renée et Jacques
Delpech

Mais il y avait une autre réponse,  le premier Français était une


Française, née 7 mois plus tôt, Napoléone de Montholon.
Conçue sur le Northumberland pendant la traversée vers
Sainte-Hélène, elle décèdera au XXe siècle, et sera la dernière
survivante des Français entourant l'Empereur à Sainte-Hélène.
Merci pour cette autre réponse à Jean-François Ecobichon et à
Jacques Macé.

• La question de cette semaine:


 

Le 25 janvier 1800, Bonaparte organise une armée de réserve à


Lyon, Dijon et Chalons.
Sous quel nom sera connue plus tard cette armée ?

cliquez ici pour envoyer votre réponse


Vous organisez une manifestation napoléonienne ? Vous
voulez nous parler de votre association de reconstitution ? Ou
d'un lieu insolite, ou peu connu en relation avec
l'Empire ? Faites-nous en part, nous le
publierons par courriel (1200 envois) et aussi sur Facebook, où
nous avons 10422 abonnés.

Et merci de renvoyer vous-même ce courriel à tous vos amis


sensibles à l'épopée napoléonienne.
 

Pour que Vive l'Empereur !

 
 

la vie de l'association  
 

LE CERCLE NAPOLÉON EST AFFILIÉ À


L'INSTITUT NAPOLÉON
LE SOUVENIR FRANÇAIS
LA SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE DE LA LÉGION ÉTRANGÈRE

LE CERCLE NAPOLÉON EST AMI AVEC


BONAPARTE À VALENCE
POUR LE PANACHE
L'ASSOCIATION BELGE NAPOLÉONENNE
LES AMIS DU BARON LARREY
MUSEO MEDAGLIERE DELL' EUROPA NAPOLEONICA
MUSEO DI MARENGO
LA SOCIÉTÉ  EUROPÉENNE D'HISTOIRE DE LA MÉDECINE
SOUS LE 1er EMPIRE  
LA SOCIÉTÉ NAPOLÉONIENNE
MUSEO GLAUCO LOMBARDI DE PARME
ADHÉREZ AU CERCLE NAPOLÉON

adhésion 2023 par internet au Cercle Napoléon

adhésion 2023 par formulaire papier à imprimer

en 5 mn, le film de nos activités 2021-2022

Voyez comment se terminent nos conférences

     

prochaines activités
du Cercle Napoléon
 
Le Cercle Napoléon inaugure avec Natalia Griffon de
Pleineville et nos amis du Souvenir Français un cycle de
conférences à Narbonne
Un repas sur réservation prolongera cette conférence
 

Si vous voulez y participer, réservez en renvoyant


et en indiquant "1870" 
un chèque de 30€ par convive,
libellé au nom du Cercle Napoléon
à Bertrand Leenhardt, 
7 rue Jeanne Galzi, 34670 Baillargues,
et confirmez votre envoi postal par un courriel 

confirmez votre participation au repas par mail au Cercle Napoléon

•  Vendredi 10 mars 2023 à Montpellier


Bonaparte et l'Expédition d'Égypte
Jean-Pierre Loubet

regardez la conférence sur Murat, Roi de Naples, par


le Prince Joachim Murat, sur notre chaine YouTube
en cliquant ici

accédez à toute notre chaine Youtube Cercle Napoléon

a
De nos Amis Belges de l'ABN
  
Nos amis de l'Association Belge Napoléonienne éditent
une excellente revue, digne de celles de notre ami David
Chanteranne. Feuilletez-la, vous avez un lien, vous jugerez
ainsi de sa qualité.
 

Ils nous proposent une abonnement à tarif réduit:  cinq


revues par an, une par trimestre, plus un hors-série, au
tarif de 42,50€ à la place de 50€. Utilisez le code promo
CN2023 sur cette page:
https://www.associationbelgenapoleonienne.be/produit/nouvel-
abonnement-2/
(quelquefois cela ne passe pas bien sur Chrome, utilisez alors un
autre navigateur)
ou en cliquant sur ce lien

abonnement à tarif préférentiel

feuilletez une revue de l'Association Belge Napoléonienne

 
 

  Nos éphémérides  
 
29 JANVIER 1814 : VICTOIRE DE NAPOLÉON À
BRIENNE, GOURGAUD SAUVE L’EMPEREUR
 

Ce 29 janvier 1814, Blucher, croyant marcher sur les troupes


françaises, est sur la route de Troyes. Il franchit l’Aube, alors que
l’Empereur, avec 30.000 hommes, est en fait sur ses arrières, à
Saint-Dizier, et projette de prendre ses troupes prussiennes à
revers. Pour cela, il a envoyé le colonel Bénard porter un message
au maréchal Mortier à Troyes. Le plan est d’attaquer l’armée alliée
en tête par Mortier, et en queue par Napoléon. Mais Bénard, pris
par une patrouille cosaque, n’a pas le temps de détruire la lettre.
Blücher en prend connaissance et fait aussitôt volte face et se
positionne, avec son artillerie, devant Brienne, où il attend l’avant
garde française. 

Napoléon, à 4 heures du matin, par ce jour froid et humide,


dans ces chemins détrempés par pluie et neige mêlés, marche à la
tête de ses troupes. Brienne et ses environs, il connait, mais la
brume épaisse ne l’aide pas à s’orienter. Il arrive dans un village,
Maizières-lès-Brienne, occupé par des hussards ennemis. Ils sont
rapidement mis en déroute. Vient alors à lui un curé en soutane.
“Sire, Sire, soyez béni. Me reconnaissez-vous ?”

Napoléon reconnait en lui son professeur à l'école Royale


militaire de Brienne, il y a déjà trente ans. Oui, c’est bien lui !
C’est Edmé Henriot ! Ce curé, qui connait parfaitement les lieux,
propose à l’Empereur de le guider. Aussi vite, le mameluk Roustan
l’accueille en croupe de son cheval, avant de lui en faire octroyer
un. Le père Henriot connait bien la géographie des lieux, les
chemins praticables ou impraticables par ce temps de chien, la
position des postes de l’ennemi. Il permet ainsi à Napoléon une
progression rapide et sécurisée.

Vers 15 heures 30, les Français arrivent sur les hauteurs de


Perthes, et sont en vue de Brienne, la ville de la jeunesse de
Napoléon. La bataille est engagée. Les russes défendent les abords
de Brienne, pendant que l'armée prussienne se range sur les
hauteurs, devant le château. Napoléon donne l'ordre à l'artillerie
d'ouvrir le feu. Il est 16 heures et l'attaque est générale. Puis,
l'Empereur ordonne au maréchal Ney d'attaquer Brienne, mais les
assauts ne produisent aucun succès. La nuit tombe, Blücher, certain
de sa victoire, se rend au château de Brienne pour y passer la nuit. 

Mais en arrivant devant Brienne, Napoléon a vu surgir un


autre souvenir de sa jeunesse, Royer, avec qui le jeune
Bonaparte avait tant cheminé autour du château. Lui aussi connait
parfaitement les lieux, et offre de guider les troupes du général
Château vers l’endroit où Blücher, se sentant en sécurité, savoure
sa victoire. Royer et un détachement sous les ordres du chef de
bataillon Henders franchissent le mur de la propriété et pénètrent
dans les caves. Ils sont maintenant sous la salle à manger où dîne
Blücher et son état-major…
 

• Lisons, de Ségur, “du Rhin à Fontainebleau"

"Dans cette lutte du 29 janvier, nos corps s'arrachant


péniblement des fondrières du bois du Der, n'ont pu arriver que
successivement sur le champ de ce combat; leurs efforts, sans
simultanéité, n'ont point été décisifs; ils ont repoussé pourtant
l'ennemi sur Brienne, mais d'abord sans atteindre cette ville, et la
nuit semblait nous avoir arrêtés dans la plaine. Ainsi, vers six
heures du soir, ce vaste château carré, couronnant une hauteur, ses
cours, ses jardins, ses terrasses, et la ville, qui en est à cinq cents
pas au pied de la colline, Blücher en était resté maître. 

Déjà même, croyant le combat fini, lui et les siens, attablés,


buvaient au succès de leur résistance, quand soudain leur joie se
change en frayeur par la plus vive des alertes. Ce fut notre premier
boulet qui la donna: il vint briser en mille éclats, sur les têtes et sur
la table même de Blücher et de son état-major, le lustre sous lequel
ces étrangers dînaient joyeusement !
A ce coup inattendu, aux cris d'attaque qui le suivent, ils se
lèvent, ils se pressent en tumulte, et, abandonnant à pied le
château, que nos bataillons escaladaient du côté des jardins,
Blücher et ses officiers fuient précipitamment pour se réfugier dans
la ville. Mais, en descendant l’avenue, ils se heurtent contre la
brigade Baste, qui la remontait. Blücher tombe au milieu de notre
avant-garde. Plusieurs des siens, son aide de camp même, sont ou
pris ou tués à ses côtés, et malheureusement c'est l'ardent et
heureux vieillard, trop fait à ces échauffourées, qui seul y échappe!

C'était Napoléon lui-même qui venait d'ordonner ce


renouvellement d'attaque. Pendant que, non loin de là, croyant
Blücher prisonnier, il s'écrie: “Qu'il tient le vieux sabreur ! Que la
campagne ne sera point longue !”, le feld-maréchal, plus irrité
qu'étonné, court appeler Alsufiew et Sacken à son secours. Alors,
en dépit d'une nuit obscure s'engage une des plus furieuses mêlées
de cette guerre. 

Deux fois ils attaquent le château; mais l'un de nos chefs de


bataillon, l’intrépide Henders, s'y est établi avec quatre cents
hommes des 37e et 56e régiments; il profite habilement de ses
avantages, se cramponne dans cette position, en jonche de morts
toutes les avenues, et, malgré les efforts d'une armée entière, il s'y
rend inexpugnable.”
 

• Comment s’en échappe Blücher ?

Blücher et son État-Major se sentent piégés, mais sont sauvés par


un Allemand, Dietschin, qui habite Brienne depuis 24 ans. Blücher
l'avait invité à dîner. Dietschin lui signale comment se sauver de ce
château, et l'entraîne à travers bois, vers sa ferme. De là, Blücher
ordonne à ses troupes dans Brienne de mettre le feu à la ville pour
retarder l'attaque française. Puis il part pour Trannes, à une dizaine
de kilomètres, pour rejoindre son parc d'artillerie. 

Il est 10 heures du soir, les combats continuent dans Brienne.


Les incendies éclairent chaque maison. Le contre-amiral Baste,
atteint par un boulet de canon  meurt, malgré les soins prodigués
par Larrey. Decouz, son général de division, est blessé grièvement
de deux coups de feu en pleine poitrine. Il en mourra quelques
jours plus tard. Le maréchal Berthier est blessé à la tête par un
coup de lance.

• Napoléon attaqué par des cosaques

Une bande de cosaques s’approche de l’Empereur, dans la nuit


noire sur le chemin de Maizières, où est son quartier général. Ils
s'élancent sabre et lance à la main. Le général Dejean les aperçoit
et donne l’alarme: “Aux cosaques !” Il attaque au sabre l’un
d’entre-eux, mais celui-ci s’échappe et se lance alors sur
l'Empereur.

Le général Corbineau et le Baron Gourgaud se précipitent.


Gourgaud s’interpose. La pointe de la lance du cosaque se plante
dans le centre de sa légion d’Honneur, sans heureusement le
blesser. Gourgaud, au pistolet, abat ce cosaque qui tombe raide
mort aux pieds de l'Empereur. Accourus à bride rabattue, des
chasseurs à cheval  dispersent dans la nuit noire, par une grêle de
balles, les cosaques qui n’avaient pas été sabrés. Quand le combat
cesse enfin, chacun reste l'arme prête jusqu'au petit matin. Ce n'est
qu'alors que les Français constatent la retraite de l’ennemi.

Que devient le Père Henriot ? Il avait bien juré de ne plus


abandonner Napoléon, mais pendant la bataille, il a son cheval tué
sous lui. Plus encore, il est blessé au talon. Pas du tout habitué au
sifflement des balles et au fracas de la guerre, il rejoint rapidement
à sa paroisse. Napoléon l’y retrouve vers 11 heures du soir, puis
arrive Berthier, tout couvert de sang et de boue. L’Empereur
taquine gentiment le curé sur sa guerre en soutane, puis lui donne
la croix. 

Napoléon, pour éviter l'erreur de Blücher, qui avait voulu


coucher au château et failli y être pris, décide de coucher chez le
Père Henrion, à la cure de Maizières. le presbytère est aussitôt
converti en chambre impériale. Le lendemain, l’église sera
transformée en hôpital, et le Père Henriot y déploiera toute son
énergie à soigner les blessés.
 

• Qu’écrit Napoléon sur cette bataille:

“Si j'avais eu de vieilles troupes, il aurait été possible de mieux


faire et d'enlever tous les parcs et bagages que j'ai vu défiler
devant nous et que mon mouvement instantané à forcé Blücher à
rappeler d'Arcis sur Aube. Si Brienne avait pu être occupé plus tôt,
tout serait en notre pouvoir; mais dans les circonstances actuelles
et avec l'espèce de troupe qu'il faut manier, il faut se tenir heureux
de ce qui est arrivé”.
30 JANVIER 1853 : NAPOLÉON III ÉPOUSE
EUGÉNIE DE MONTIJO

Le 30 janvier 1853, à Notre-Dame de Paris, à la façade décorée


pour l’occasion par l’architecte Viollet-le-Duc, a lieu me mariage
de l’Empereur Napoléon III avec Maria Eugenia de Palafox-
Portocarrero de Guzmán, marquise d’Ardales et de Moya,
comtesse de Teba et de Montijo, plus communément appelée
Eugénie de Montijo. Elle a 26 ans, son futur mari approche de ses
45 ans.

L’empereur lui-même a expliqué son choix dans une


communication aux membres du Sénat, du Corps législatif et du
Conseil d'État: "Je viens donc, Messieurs, dire à la France:  J'ai
préféré une femme que j'aime et que je respecte, à une femme
inconnue dont l'alliance eût eu des avantages mêlés de sacrifices.
Sans témoigner de dédain pour personne, je cède à mon penchant,
mais après avoir consulté ma raison et mes convictions". Il tient à
rappeler que si Eugénie est d’origine espagnole, elle est "Française
par le cœur, par l'éducation, par le souvenir du sang que versa son
père pour la cause de l’Empire".

En effet, son père, second fils du comte de Montijo, grand


d’Espagne, s’était destiné tout enfant à la carrière des armes. Il
sortait à peine de l'école d'artillerie de Ségovie, que, plein
d’enthousiasme pour la gloire de l'Empereur, il prit parti dans
l'armée française et assista, sous nos drapeaux, à plusieurs des
sanglantes batailles de la Péninsule. A la bataille de Salamanque,
où il commandait comme colonel d'artillerie, il perdit un oeil et eut
la jambe fracassée. Il fit avec distinction la campagne de 1814 et
fut décoré de la main de l'Empereur. Lors de la défense de Paris,
l'Empereur lui confia le tracé des fortifications de la capitale, et le
mit à la tête de l'école polytechnique pour défendre là position des
buttes Saint-Chaumont, ou il eut ainsi l’honneur de tirer les
derniers coups de canon pour la défense et pour l'indépendance de
la France.
 

• Notre reportage, ce 30 janvier 1853, en direct de


Notre-Dame
A une heure moins quelques minutes, la voiture de leurs
Majestés arrive sur le parvis de Notre-Dame. Les troupes qui
composent l'en-tête du cortège se replient par la rue du Cloître-
Notre-Dame pour se former derrière l’église. Les troupes qui
suivent s'arrêtent et restent en colonne. Les tambours battent, le
bourdon s’ébranle, le canon tonne. Aussitôt Mgr l’archevêque de
Paris, précédé de son.chapitrée et de ses vicaires-généraux en
chapes dorées, se dirige processionnellement, crossé, mitré et croix
en tête, vers le grand portail, pour recevoir Leurs Majestés et leur
présenter la croix-à baiser, l'eau bénite et l’encens.

La porte s'ouvre, et l’Empereur, tenant la droite et donnant la


main à l'Impératrice, fait son entrée dans la basilique par la droite
de la porte d’honneur. Les officiers de la maison de l'Empereur et
ceux des princes vont se placer.au bout de la nef, à la hauteur des
premières tribunes partant du transept, et forment la haie contre les
tribunes pour livrer passage aux grands officiers de la couronne qui
se placent devant eux. Les ministres se mettent à droite du transept
devant la tribune du sénat.

Leurs Altesses impériales, les princes impériaux et la princesse


Mathilde vont prendre place au bas dé l'estrade impériale, à droite
du trône où les attendent des pliants pour s'asseoir et des carreaux
pour s’agenouiller. Le roi Jérôme porte le grand collier de la
Légion d'honneur, donné par l'Empereur son frère, et le collier de
la Toison d'or qui a été porté par Fernand Cortès. Les princes
Lucien Bonaparte, Lucien Murat, la princesse Bacciochi-Camerata
et Son Excellence madame la comtesse de Montijo, madame la
vicomtesse de Chassiron, le comte d'Albe, le duc d'Ossuna et le
général Toledo viennent se placer à la gauche du fauteuil de
l’Impératrice.
La grande maîtresse de l'Impératrice, sa dame d'honneur et
ses dames du palais, se tiennent debout derrière le fauteuil de Sa
Majesté. Le grand maître des cérémonies se met à droite un peu en
avant du prie-Dieu de l'Empereur, et vis-à-vis de lui, à droite et à
gauche, les maîtres et les aides des cérémonies. Monseigneur
l'évêque de Nancy, premier aumônier de l'Empereur, se place à
droite de l'estrade, revêtu du rocher et de la mosette, tenant le livre
de prières de Sa Majesté pour le lui remettre au commencement de
la sainte messe.

Au moment où Leurs Majestés entrent dans l'enceinte, elles se


placent sous un dais de velours rouge, semé d'abeilles d'or et tenu
par quatre chanoines; elles embrassent la croix et reçoivent l'eau
bénite et l'encens des mains du vénérable prélat. Derrière
monseigneur l'archevêque de Paris marchent le général Canrobert
et le baron colonel de Béville, aides de camp de service; les
maréchaux de Saint-Arnaud, comte Vaillant et Magnan, sont de
chaque côté du dais avec le grand chambellan qui tient le chapeau
de l’Empereur. Les maréchaux ont le bâton en.main. Toute
l'assistance est debout. Il y a un moment de silence et de
recueillement solennel. Puis la voute s'ébranle, l'orchestre exécute
une marche de Schneitzhœffer, et Leurs Majestés viennent
lentement se placer sur les fauteuils de l’estrade.

L'Empereur est en uniforme de général de division de grande


tenue. Le grand collier de la légion d'honneur que porte l'Empereur
est celui que Napoléon Ier portait le jour du sacre. Il a été remis à
Sa Majesté Impériale pour cette solennité, par S.A.I. le prince
Jérôme. L'Impératrice porte une robe à queue en velours épingle
blanc, recouverte en point d'Angleterre, au corsage à basques,
parsemé de diamants. Sur son front est posé le diadème de
diamants et de saphirs, mêlés de fleurs d'oranger. Tous les regards
se portent sur Sa Majesté.

Leurs Majestés se rendent au pied de l’autel et s'y tiennent


debout. L'empereur ôte ses gants et les remet au grand chambellan.
L'Impératrice ôte les siens et les remet à sa dame d'honneur. Leurs
Majestés se donnent la main droite.

Le prélat, s'adressant à l'Empereur et à l'Impératrice, dit:


"Vous vous présentez ici pour contracter mariage en face de la
sainte Eglise ?" L'Empereur et l'Impératrice répondent: "Oui,
monsieur." Après ces paroles, le premier aumônier de l'Empereur,
précédé d'un maître des cérémonies, va déposer dans un plateau de
vermeil, placé sûr l'autel, les pièces d'or et l'anneau et les
présente à la bénédiction de l’archevêque. Alors monseigneur
l'archevêque adresse à Leurs Majestés les interpellations suivantes:

A l’Empereur: "Sire, vous déclarez, reconnaissez et jurez devant


Dieu, et en face de la sainte Eglise, que vous prenez maintenant
pour votre femme et légitime épouse madame Eugénie de Montijo,
comtesse de Teba, ici présente ?" L'Empereur répond "Oui,
monsieur." L'officiant continue: "Vous promettez et jurez de lui
garder-fidélité en toutes choses, comme un fidèle époux le doit à
son épouse, selon le commandement de Dieu ?" L'Empereur
répond:"Oui, monsieur."

L'officiant, s'adressant ensuite à l'Impératrice: "Madame, vous


déclarez, reconnaissez et jurez devant Dieu, et en face de la sainte
Eglise, que vous prenez maintenant pour votre mari et légitime
époux l'Empereur Napoléon III, ici présent ?" L'Impératrice
répond: "Oui, monsieur." L'officiant continue: "Vous promettez et
jurez de lui garder fidélité en toutes choses, comme une fidèle
épouse le doit à son époux, selon le commandement de Dieu ?"
L'Impératrice répond: "Oui, monsieur.”

L'officiant remet alors successivement à l'Empereur les pièces


d'or et l'anneau, et Sa Majesté présente les pièces d'or à
l'Impératrice, en disant: " Recevez ce signe des conventions
matrimoniales faites entre vous et moi." L'Impératrice, après avoir
reçu les pièces d’or des mains de l'Empereur, les remet à sa dame
d'honneur, qui se tient derrière elle.

Ensuite, l'Empereur place l'anneau au doigt annulaire de la


main gauche de l’Impératrice, en disant: "Je vous donne cet anneau
en signe du mariage que nous contractons." L'officiant, faisant le
signe de la croix sur la main de l'Impératrice, dit: In nomine Patris,
et Filii, et Spiritus sancti. L'Empereur et l'Impératrice se mettent à
genoux, et l'officiant, étendant la main, sur les époux, qui se
donnent la main droite, prononce la formule sacramentelle: Deus
Abraham, Deus Isaac, etc.

Après les oraisons, l'Empereur et l'Impératrice reviennent à


leur trône. La messe commence et après l'Evangile, le premier
aumônier de l'Empereur, précédé d'un maître des cérémonies , se
rend à l'autel, reçoit des mains du maître des cérémonies du clergé
le livre de l'Evangile et le porte à baiser à Leurs Majestés.

Après le Pater, Leurs Majestés, averties par le grand-maître


des cérémonies, se rendent au pied de l'autel et s'y mettent à
genoux sur les carreaux préparés. Le premier aumônier et l’évêque
de Versailles étendent sur la tête de Leurs Majestés un poêle de
brocard d'argent, et le tiennent ainsi tendu pendant l'oraison, etc, et
la préface qui la suit. La préface étant achevée, l'archevêque
officiant jette l'eau bénite sur l'Empereur et sur l'Impératrice, et
continue la messe, et Leurs Majestés retournent à leurs fauteuils.

L'Empereur et l'Impératrice se mettent à genoux à l’ite, missa


est; l'officiant se tournant alors vers Leurs Majestés, récite la
prière, qui termine la cérémonie du mariage: Deus Abraham, Deus
Isaac, Deus Jacob, etc. Pendant l'office, l'orchestre, composé de la
société des concerts, des choeurs et des musiciens de tous les
théâtres lyriques, exécute avec un ensemble admirable le Credo et
l'O salutaris de Cherubini, le Sanctus d'Ad. Adam, l'andante de la
symphonie en la et de la symphonie en ut mineur de Beethoven.

Monseigneur l'archevêque donne la bénédiction pontificale et


lit le dernier évangile pendant que les choeurs chantent le Domine,
salvum fac Imperatorem, arrangé par Auber. Enfin le prélat
entonne le Te Deum qui est continué par l'orchestre. On avait
choisi, pour cette solennité, le magnifique Te Deum de Lesueur,
ainsi que l’Urbs beata du même maître, qui ont été interprétés avec
une rare supériorité. Pendant le Te Deum, monseigneur
l'archevêque, accompagné du curé de Saint-Germain-l'Auxerrois,
paroisse des Tuileries, présente à Leurs Majestés le registre où est
consigné l’acte du mariage religieux. Les princes et les princesses
de la famille impériale, les cardinaux, les ministres, les maréchaux
et amiraux et les présidents des grands corps de l'Etat, ont signé
ensuite.

Après le Te Deum, le grand maître des cérémonies fait un salut


à Leurs Majestés pour les prévenir que la cérémonie est achevée.
A ce moment les grands officiers de la couronne, les princes, les
ministres, et les autres personnes, venues en cortège, se mettent en
marche pour prendre leurs rangs dans le cortège du retour. 

Leurs Majestés descendent du trône et se mettent en marche,


suivies comme elles l’étaient à l'arrivée. Monseigneur l'archevêque
et son chapitre métropolitain les reconduisent processionnellement
sous le dais jusqu'au porche de la cathédrale…

31 JANVIER 1844 : MORT DU GÉNÉRAL


BERTRAND
 
Très affaibli physiquement par un long périple dans ces Etats-
Unis d’Amérique qu’il souhaitait découvrir, Henri Gatien
Bertrand, saisi par la rigueur de l’hiver sévissant en France à son
retour, est victime d’un coup de froid qui lui est fatal. Et c’est dans
son hôtel particulier de Châteauroux, dans sa ville natale, qu'il rend
le dernier soupir.

La vie et la carrière de ce “fidèle des fidèles”, comme on l’a


surnommé tant de fois, ne saurait se cantonner à sa présence aux
côtés de l’Empereur tant sur l’île d’Elbe que sur celle de Sainte-
Hélène où il accompagnera Napoléon jusqu’à son ultime souffle.
Durant près de 25 ans, le Berrichon ne cessera de se dévouer à
toutes les tâches qui lui seront confiées avec courage et efficacité.
 

• Premier fait d’armes en Egypte

Sa rencontre avec Bonaparte, au début de la première


campagne d’Italie en 1797, est déterminante. Le Premier consul
ne tarde pas à apprécier les qualités affichées par Bertrand dans
l’arme du Génie en matière de fortifications. Ce dernier les mettra
en œuvre lors de l’expédition d’Egypte tout en accomplissant son
premier acte de bravoure lors de la bataille terrestre d’Aboukir. 

Blessé à deux reprises, Bertrand parvient à s’emparer d’un


drapeau turc, participant ainsi à la victoire. De retour en France,
Bertrand est nommé commandant du Génie du camp de Saint-
Omer, rattaché au camp de Boulogne. Et c’est sur la côte d’Opale
qu’il fera réaliser d’impressionnants travaux destinés à protéger la
flottille d’invasion. Il sera fait Commandeur de la Légion
d’honneur lors de la grande distribution du 16 août 1804 dans le
vallon de Terlincthun.
 
• Aide de camp de l’Empereur

Le 7 mars 1805, Bertrand, général de brigade, est nommé aide


de camp de l’Empereur. Après le départ de la Grande Armée du
camp de Boulogne, il se voit confier une mission de la plus haute
importance: inspecter et reconnaître le terrain, du Rhin au Danube,
une tâche si bien conduite qu’elle ne sera pas étrangère à la grande
victoire d’Austerlitz où il se comportera brillamment face à
l’ennemi en s’emparant d’une batterie d’artillerie.

Mais auparavant, Bertrand s’était nettement illustré par son


intrépidité en favorisant la prise d’un grand pont particulièrement
stratégique menant à Vienne, faisant croire aux troupes en
défendant l’accès qu’un armistice était sur le point d’être signé.
Les Autrichiens tombèrent dans le piège. La voie était libre pour
les troupes commandées par Murat et Lannes. Napoléon pouvait
s’installer dans la capitale autrichienne.
 

• Artisan de la victoire de Wagram

Nommé général de division le 30 mai 1807, Bertrand est à Eylau,


à Heislberg, Friedland…, jamais très loin de l’Empereur qui
l’apprécie au point de contraindre une certaine Fanny Dillon,
cousine de l’Impératrice Joséphine, à l’épouser, une union qui en
fera un “couple exemplaire” selon l’historien Jacques Macé.

Commandant du génie de l’armée d’Allemagne, Bertrand sera


l’un des artisans de la victoire de Wagram en 1809, les ponts qu’il
fera construire permettant à toute l’armée française de franchir le
Danube, réalisant “le plus beau travail fait depuis les Romains…"
selon Napoléon.
Nommé gouverneur des provinces illyriennes en 1811, Bertrand
ne sera pas de la campagne de Russie mais il est appelé à la
rescousse d’une Grande Armée très affaiblie et se voit confier le
commandement du 4ème corps.

Nommé Grand maréchal du Palais après la mort de Michel


Duroc, mortellement blessé par un boulet, Bertrand, à la suite de la
bataille de Leipzig, se retrouve à la tête d’une poignée d’hommes à
Hanau mais, à un contre dix, réussit l’exploit de protéger la retraite
du gros des troupes jusque Mayence. Toujours aux côtés de
l’Empereur lors de la campagne de France de 1814, Bertrand se
distingue à Montmirail, et à Montereau. 

• Un grand témoin de l’agonie

Il accompagne Napoléon à l'île d'Elbe puis, en sa qualité de


major-général de la petite troupe, revient sur le sol de France, ce
qui lui vaudra d’être ensuite condamné à mort par contumace. Puis
vient Waterloo, la seconde abdication, le départ pour Sainte-
Hélène. Bertrand fait le choix de ne pas abandonner l’Empereur et
restera sur l’île jusqu’à son agonie.

Amnistié et rentré au pays, Bertrand se consacre activement à


son rôle de propriétaire terrien, innove dans les travaux agricoles,
est élu député pour un court mandat. Le décès de Fanny le 6 mars
1836 le plonge dans le plus profond désarroi. Il part en Martinique
afin de gérer les propriétés familiale de son épouse puis entreprend
un grand et triomphal voyage en Amérique.
 

• Le repos éternel aux Invalides

Entré dans la légende, Bertrand participe à l’émouvant voyage


du Retour des Cendres, ignorant qu’un jour, il aurait l’immense
honneur de se retrouver à proximité de l’Empereur à l’hôtel des
Invalides, de par la volonté de la représentation nationale et du
peuple.

Inhumé à Châteauroux dans un premier temps, le corps de


Bertrand, à l’initiative des Chambres, est en effet transféré à Paris
en signe de grande reconnaissance. La cérémonie officielle se
déroule le 5 mai 1847, date hautement symbolique s’il en est. Son
tombeau se situe à l’entrée de la crypte impériale, face à celui de
Duroc, tout en haut de l’escalier conduisant au dôme où repose
Napoléon.
 

Hervé Deguines, qui a écrit ces lignes, est l’auteur de l'ouvrage


“Le général Bertrand, Grand maréchal du Palais, compagnon de
Napoléon pour l’éternité” préfacé par David Chanteranne, paru aux
éditions Soteca. Il est disponible auprès de l’auteur au prix de 25
euros (frais d’envoi compris), règlement à adresser au nom de
l’auteur, 17 rue de l’Ecluse Carrée, 62137 Coulogne. Contact:
deguines.herve@bbox.fr
1er FEVRIER 1768 : NAISSANCE DU GÉNÉRAL
LAURISTON

Jacques Jean Alexandre Bernard Law de Lauriston, fils de


Jean Law de Lauriston, maréchal de camp, gouverneur de
Pondichéry, et petit-neveu du financier d’origine écossaise John
Law, contrôleur général des finances, nait le 1er février 1768 dans
les Indes françaises, à Pondichéry.

Elève à l’École militaire de Paris en 1784 et 1785, il y est l’ami


de Bonaparte. Il en sort le, avec le grade de lieutenant en second
au régiment de Toul. En 1791, il est capitaine en second, puis en
1792 aide de camp du général Beauvoir. Au siège de Maastricht en
1793 il est mis à l'ordre du jour de l'armée, et après le siège de
Valenciennes, nommé chef de brigade du 4e régiment d'artillerie à
cheval. Puis, en 1796, il quitte l’armée.

En 1800, le Premier consul le nomme aide de camp. Il est en


Italie. Après Marengo, il prend la tête et réorganise le 1er régiment
d’artillerie, qui s’était mutiné. À Copenhague, en 1801, il assiste,
alors qu’il est en mission diplomatique, au bombardement de la
ville par la marine de Nelson. Au printemps 1802, on le charge de
porter à Londres la ratification du traité de paix conclu à Amiens,
en octobre 1801, entre la France et le Royaume-Uni. Il est y reçu
en triomphe par la population. La foule détèle les chevaux et traîne
sa voiture aux cris de “Vive Bonaparte” jusqu'à son hôtel !

Le voilà général de brigade en septembre 1802, chevalier de la


Légion d'honneur en 1803, puis commandeur en 1804. Début
1805, il est nommé général de division, et commande les troupes
d’une expédition vers les Antilles, sous les ordres de l'amiral
Villeneuve. Il quitte Toulon le 29 mars et arrive à la Martinique le
12 mai. Il y prend aux Anglais le rocher du Diamant, réputé
imprenable.

De retour à Paris. Il fait la campagne de 1805 en


Autriche. Commissaire impérial en Dalmatie en février 1806,
Lauriston bat les Russes et les Monténégrins à Raguse. Il devient
gouverneur de Braunau, Raguse et des Bouches de Kotor. En
décembre 1807, il est nommé gouverneur général de Venise.

En 1808, Lauriston accompagne Napoléon à l'Entrevue


d'Erfurt. Il est fait comte de l'Empire et part combattre en
Espagne. De retour en Allemagne en 1809, il passe à l'armée
d'Italie et se fait remarquer aux batailles de Raab et de Wagram, où
il commande cent pièces de l'artillerie de la Garde. À l'issue de
cette bataille, Napoléon lui octroie le grand cordon de la Couronne
de Fer.

Après le traité de Schönbrunn, Lauriston accompagne


l'archiduchesse Marie-Louise d'Autriche en France pour son
mariage avec Napoléon. Il est nommé ambassadeur en Russie à
Saint-Pétersbourg, et pendant la campagne de Russie, il sert à
nouveau comme aide de camp de Napoléon. Après la prise de
Moscou, l'Empereur charge, sans succès, Lauriston d'une mission
de négociation de paix avec le général Koutouzov.  A la retraite de
Russie, il commande l’arrière-garde.

En Allemagne, il organise le 5e corps de la Grande Armée. Aux


batailles de Lützen, et de Bautzen. il bat les Prussiens Mais à
Leipzig le 19 octobre 1813 il est fait prisonnier A Paris on le croit
même mort.

Lauriston ne rentre en France qu’en avril 1814, après la chute


de l'Empire. Le comte d’Artois le prend comme aide de camp, il
est fait chevalier de Saint-Louis, grand cordon de la Légion
d’honneur et capitaine de la 1ère compagnie des mousquetaires
gris.  Pendant les Cent-Jours, après avoir accompagné le roi jusqu'à
Béthune, il se retire sur ses terres, près de La Fère.

Après Waterloo, il est pair de France, le 17 août et reçoit le


commandement de la 1re division d'infanterie de la Garde royale.
Il vote la mort du maréchal Ney en décembre 1815, préside de
nombreux tribunaux militaires contre ses anciens frères d’armes,
reçoit en récompense la croix de commandeur de Saint-Louis et le
titre de marquis, puis en 1820 le commandement supérieur des 12e
et 13e divisions militaires. 

Le 6 juin 1823, Lauriston est élevé à la dignité de maréchal de


France et commande du 2e corps de réserve de l'armée des
Pyrénées, qui va entrer en Espagne et prendre Pampelune. À son
retour de France, il est nommé grand veneur. Il devient ministre
d'État le 4 août 1824.

Le 11 juin 1828. il est frappé d'une apoplexie foudroyante et


mortelle, alors qu’il est avec sa maitresse, la danseuse Amélie
Legallois. Son nom est gravé sur l’Arc de triomphe, pilier est,
colonne 13.
2 FÉVRIER 1836 : MADAME MÈRE MEURT À
ROME 
 

• Lisons “Madame Mère” écrit en 1892 par le baron


Félix Hippolyte Larrey

Le 27 janvier, Madame ressentit un refroidissement brusque et


fut atteinte d'un accès de fièvre dont s'alarmaient justement les
personnes de son entourage. Les médecins, appelés en toute hâte
par le cardinal, parvinrent à calmer les premiers effets du mal, avec
une amélioration apparente. Conservant l'intégrité de sa raison,
Madame demanda les sacrements, qui lui furent aussitôt
administrés. L’énergie morale de sa vie entière ne l’abandonna pas
un seul instant. 

Quatre jours lui restaient et elle les consacra aux apprêts de


l'heure suprême. Il semblait que la mort n'eût pas de prise sur
cette grande âme, aussi forte qu'était affaibli le corps désormais
impuissant à la renfermer. L'auguste malade sembla s'endormir une
fois de plus; et c'était pour ne point se réveiller. Le refroidissement
qu’elle avait ressenti semblait l'avoir glacée, en éteignant peu à peu
le foyer de sa chaleur vitale.

Les derniers jours de janvier disparaissaient sans que Madame


Mère eût la consolation, à la veille de mourir, d'embrasser l'aîné de
ses enfants. Joseph, comte de Survilliers, revenu d'Amérique, n'a
pas obtenu l'autorisation de revoir sa mère mourante, pas plus que
quelques années auparavant, lors du grave accident qui condamna
Madame à l'immobilité la plus absolue. Son quatrième fils, Louis,
comte de Saint-Leu, était hors d'état par sa santé de quitter
Florence où il dépérissait. 

L'ex-reine Caroline, malgré son extrême désir de revoir sa


mère, ne put en obtenir la permission et dut se résigner avec
douleur. Lucien plus favorisé, en venant à Rome pour vendre son
domaine de Tusculum et se retirer à Canino, avait pu embrasser
encore sa mère, qui l'avait tant aimé. Jérôme enfin, comte
Montfort, habitant la Toscane, s'était rendu auprès d'elle, pour
alléger les souffrances dernières de cet exil de vingt ans.
S. A. I. Madame Mère est morte le 2 février 1836 vers sept
heures du soir, à quatre-vingt-six ans, révolus (si on accepte la date
officielle mais contestable de sa naissance).
 

• Les enfants de Madame Mère

De son mariage, le 1er juin 1764, avec Charles-Marie


Bonaparte, Maria-Letizia Ramolino a donné le jour à treize
enfants, cinq qui mourront en très bas âge et huit qui survivront:
- Joseph (1768-1844), roi de Naples puis roi d'Espagne, 
- Napoléon (1769-1821), Premier Consul puis Empereur des
Français, 
- Lucien (1775-1840), Ministre de l'Intérieur sous le Consulat puis
ambassadeur en Espagne,
- Maria Anna, dite Elisa (1777-1820), princesse de Piombino et
de Lucques, puis grande-duchesse de Toscane,
- Louis (1778-1846), roi de Hollande,
- Paolina, dite Pauline (1780-1825), princesse Borghèse,
- Maria-Annunziata, dite Caroline (1782-1839), reine de Naples, 
- Jérôme (1784-1860), roi de Westphalie

Madame Mère a pu voir ses huit enfants ainsi devenir: un


empereur, trois rois, une reine, deux princesses, ainsi qu'un
ambassadeur ! Charles-Marie Bonaparte, mort bien trop tôt n’a
bien sûr pu en être témoin. Napoléon, le jour de son sacre, n’a-t-il
pas dit à son frère: “Joseph, si notre père nous voyait…”
3 FEVRIER 1807 : NAPOLÉON VAINQUEUR À
ALLENSTEIN

Après la seconde bataille de Pultusk, le 26 décembre 1806,


L'armée russe, profitant d’un temps épouvantable, arrive à
faire retraite, en abandonnant sur place artillerie et bagages. Les
grands frimas se sont installés, et obligent les armées à prendre
leurs quartiers d'hiver, et à cesser toute manœuvre hostile. Du
moins c’est ce que pense Napoléon. 

Mais, fin janvier 1807, sous le commandement du comte von


Bennigsen, les Russes se mettent en mouvement pour attaquer la
faible aile gauche française, avec pour volonté de l'écraser et de
contourner l’armée française. Hélas pour eux, transgressant les
ordres de l’Empereur, Ney avait envoyé des troupes à la recherche
de subsistance. Ses soldats rencontrent l'avant-garde russe, et en
avertissent immédiatement Napoléon. 

Aussitôt l’Empereur ordonne, pour attirer les Russes vers


l’Ouest, de replier son aile gauche, et dirige vers Allenstein, dans
le Nord, la majorité de son armée pour les prendre en revers, alors
qu'ils ne l’attendent pas là. Napoléon dépêche un courrier à
Bernadotte, avec ordre d'attaquer par le Sud. Malheureusement ce
courrier est pris, et Bennigsen, averti du plan de l’Empereur,
concentre alors ses troupes entre les rivières Elle et Passarge.

Le 3 février 1807, le corps de cavalerie de réserve de Murat,


soutenu par le corps de Soult, arrive sur la rivière Alle, et y
découvre une grande partie de l’armée russe. Napoléon ordonne
alors à quatre autres corps d'armée de marcher pour se positionner
entre Allenstein et Deppen, et à Murat de retarder son attaque.
Murat doit attendre les renforts pour attaquer frontalement les
Russes, avec la division Saint-Hilaire, tandis que Soult flanquera
l’ennemi. 

Chez les Russes, le général Kamensky doit protéger la route


stratégique de Liebstadt et surtout les ponts sur l'Alle. Il doit
donc livrer bataille et surtout ne pas fuir. Le combat ne débute que
vers 15 heures, les Russes ont eu le temps d’installer leurs quinze
canons et la mousqueterie. Les Français, en marche vers eux,
subissent de lourdes pertes. Mais, sous leur pression, ils
contraignent les Russes à reculer.

Davout, Soult, et plus tard Augereau les repoussent au-delà de


l'Alle, et s’emparent du pont stratégique de Bergfried, qui tombe
intact entre leurs mains. Bennigsen décide alors d'accélérer sa
retraite et ordonne à Kamensky de se retirer à Deppen en
abandonnant six canons et trois cents prisonniers sur le champ de
bataille. Tous les Russes pris sont enfermés dans l'église St-
Jacques de Allenstein. Pour se réchauffer, ils brûleront tout le
mobilier de l’église, le feu intense conduira à sa ruine. Le
lendemain, les Français prennent aux Russes seize canons et Soult
fait 1200 prisonniers.

Napoléon n'a pas réussi, comme il l’aurait désiré, à livrer une


bataille décisive avec les Russes; dans les prochains jours, ce sera,
le 6 février, la bataille de Hoff, suivie, le 8, par la bataille d'Eylau...
4 FÉVRIER 1814 : LE 4e GARDES D’HONNEUR
S’ILLUSTRE À SCHILTIGHEIM 
 

• Qui sont ces gardes d’honneur ? Le Lieutenant-


Colonel Georges Housset, dans “La garde
d'honneur 1813-1814”, écrit:
L'histoire nous plonge en 1812, après les désastres de la
campagne de Russie. Napoléon doit enrôler de nouvelles troupes
pour affronter une nouvelle coalition. Parmi ces soldats levés en
hâte, 10.000 cavaliers forment corps. Il s'agit de la Garde
d'honneur. Ses effectifs devaient être constitués par les fils des
familles les plus considérées des 130 départements de l'Empire.
Les gardes d'honneur voient le feu pour la première fois en Saxe,
en 1813. Ils chargent encore avec héroïsme durant la campagne de
France, l'année suivante.
 

• Et Ronald Pawly et Patrice Courcelle, dans


“Napoleon's Guards of Honour”, en disent:

Recrutés parmi les classes sociales dirigeantes, habillés et


équipés à leurs frais et accompagnés de valets chargés des basses
besognes comme l'entretien des écuries, ces hommes étaient
promis à devenir officiers après une année de service dans le rang.
Bien que totalement impréparés au combat à leur intégration dans
la Grande armée, les Gardes d'honneur gagnèrent en compétence et
confiance en servant aux côtés de l'élite de la cavalerie de la Garde
Impériale lors des campagnes de Saxe et de France, 1813-1814, et
se distinguèrent lors des batailles de Hanau et de Reims.

Quatre régiments sont crées à la suite d’un Sénatus-consulte de


mobilisation en date du 3 avril 1813. ils sont attachés dans la
Garde le 29 juillet 1813; le 1er régiment aux chasseurs à cheval, le
2e aux dragons, le 3e aux Grenadiers et le 4e aux Lanciers.
 

• Lisons Jérôme Croyet, Docteur en histoire et


Archiviste adjoint aux Archives Départementales
de l’Ain :
En janvier 1814, les alliés ont traversé le Rhin, la Campagne de
France est commencée. Le 4 janvier, un détachement du 2e et du
4e, fort de trois cent quatre vingt quatre hommes et trois cent
quarante neuf chevaux, stationne à Hoenheim, sous les ordres du
chef d’escadron Brouville. Ce détachement a aussi retraité de
Wantzenau à Strasbourg en combattant. 

Un ses pelotons du 4e, sous les ordres du lieutenant Dubuisson


est fortement engagé. Durant l’affrontement, Dubuisson reçoit un
coup de lance à la tête et un autre au corps. Il tombe de cheval et
est capturé par l’adversaire.

A dater du 9, chaque jour, un officier et quinze gardes montés


partent en éclaireurs en dehors de la ville. Le 24 janvier, deux
cent vingt-cinq gardes du 4e, sous les ordres de Thurot, ancien
colonel du 8 hussard, participent à la sortie de Strasbourg et se
signalent par leur bravoure; placés en réserve ils reçoivent avec
fermeté la charge de cavalerie ennemie et la repoussent. Deux
chevaux des gardes du 4e sont blessés.

Le 4 février, une nouvelle sortie a lieu: le détachement dont


faisaient partie les gardes, commandé par le chef d’escadron
Brouville, avec 200 hommes du régiment de la Meurthe et trois
pièces de 6, devait marcher sur Schiltigheim, pour maintenir
l’ennemi de ce côté et masquer la principale sortie. Les gardes
d’honneur, quoiqu’ils eussent ordre de ne pas se compromettre, ont
cédé à l’ardeur militaire qui les anime. Ils ont pris et repris trois
fois le village de Schiltigheim... 

Ces jeunes gens se sont conduits avec la valeur la plus brillante.


Le commandant de Brouville les a conduits avec bravoure,
intelligence et sang-froid.
Malgré des ordres stricts de non-engagement, les gardes
d’honneur font une fois de plus preuve du peu de cas qu’ils
font de la discipline. Le capitaine du 4e, Colonna d’Istria, qui,
dirige l’avant garde, de par son exemple et son ardeur, entraine les
gardes du 4e quatre fois de suite sur Schiltigheim sous une pluie de
balles, tuant son cheval, mais ne l’empêchant pas de continuer
l’action à son poste. Le lieutenant Bacchigliani, en compagnie des
maréchaux des logis chefs Orfengo et Reynes, du maréchal des
logis Marcetti, font preuve d’un très grand courage. Durant ce
combat, le 4 déplore la mort de deux hommes. Dix-huit hommes
sont blessés et quatre chevaux tués. Neuf chevaux sont blessés.

Le 13 février, les gardes d’honneur du 4e tentent une nouvelle


sortie sur la Robertsau, où un détachement parti en éclaireurs
tombe sur un poste de Landwehr, qu’ils débusquent. Les
maréchaux des logis Marietti et Mounot sont blessés. Le lieutenant
Delamer, désarçonné, continue le combat à pied et conduit des
tirailleurs. 

L’ivresse de la victoire enfièvre les gardes d’honneur du 4e,


justifiant ainsi leur indiscipline dont se plaint leur hiérarchie:
encouragés par d’honorables succès, il est impossible de modérer
leur ardeur à la vue de l’ennemi.

Le 19 mars à 15 heures, huit gardes d’honneur attaquent une


soixantaine de fantassins badois vers l’église de Robertsau, et en
capturent deux. Les gardes n’ont que deux chevaux blessés. Leur
dernier combat a lieu le 8 avril 1814 à Khel. 
4 Février 1805 : Décret impérial
qui décide la mise en place
de la numérotation des rues de Paris

Pour les rues perpendiculaires à la Seine,


les chiffres sont noirs sur fond ocre 

Cercle Napoléon
 

sur Facebook
en français et en anglais
10 422 abonnés
1200 courriels hebdomadaires
et une chaine Youtube Cercle Napoléon
 

Marchons sur les pas de l'Empereur !


 

Un renseignement ? Un commentaire ? Écrivez-nous en cliquant ici

Vous aimerez peut-être aussi