J-Attali Econ - Positive 2013
J-Attali Econ - Positive 2013
J-Attali Econ - Positive 2013
présidé par
Jacques Attali
Fayard /
Rapporteures générales :
Julie Bonamy et Angélique Delorme
Oliver Wyman
ISBN : 978-2-213-67820-7
7
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Introduction ......................................................................... 11
Synthèse : Restaurer la priorité au long terme .................... 15
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POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
11
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
12
INTRODUCTION
15
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
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RESTAURER LA PRIORITÉ AU LONG TERME
17
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
18
RESTAURER LA PRIORITÉ AU LONG TERME
19
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
21
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
22
QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE POSITIVE ?
23
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
24
QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE POSITIVE ?
a. L’entrepreneuriat social
L’entrepreneuriat social recouvre des initiatives fondées sur
des modèles économiques viables, appartenant au secteur mar-
chand, et ayant, par exemple, une utilité environnementale
forte ou une volonté de permettre aux plus pauvres d’accéder à
la société de consommation à travers les stratégies Bottom of
25
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
1. Le bas de cette pyramide est incarné par les 2,5 milliards d’individus
qui vivent avec moins de 2 euros par jour. L’expression « Bottom of the Pyra-
mid » (BoP) est plus largement utilisée pour décrire le développement de
nouveaux modèles économiques d’entreprises qui ciblent délibérément les
individus les plus pauvres.
26
QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE POSITIVE ?
27
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Créée en 2002, Ethicable est une Scop qui vise à mieux organiser les filières
agro-tropicales pour soutenir les agriculteurs des pays en développement et
pallier les imperfections actuelles du commerce international. Présente dans
25 pays, la société a déjà entrepris un projet spécifique pour une centaine
de produits : à chaque fois, une démarche de diagnostic est d’abord menée,
aux côtés des producteurs locaux, puis vient une phase d’appui technique
qui peut porter sur les procédures de production comme sur la recherche de
nouveaux débouchés commerciaux. Ainsi, en Haïti, la production de cacao a
été améliorée, grâce à une technique de fermentation, pour permettre de
trouver d’autres filières d’exportation que la grande industrie de la confise-
rie. À Madagascar, une production locale de pulpe de litchis a été mise en
place pour une utilisation dans des produits alimentaires dérivés, ce qui per-
met aux agriculteurs de bénéficier d’un revenu plus régulier dans l’année,
alors qu’ils ne pouvaient auparavant exporter leur récolte qu’une fois par an,
par voie maritime, sans aucune marge de négociation sur les prix.
28
QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE POSITIVE ?
Créée en 1987, Archer était, à ses débuts, une simple association constituée
pour défendre le bassin d’emploi de la Drôme, avant de devenir une société
par actions simplifiée (SAS). Aujourd’hui, le groupe Archer comprend une quin-
zaine d’activités, qui vont, entre autres, de la réparation de vélos à l’entretien
des espaces verts. La branche la plus emblématique est celle de la chaussure de
luxe, un secteur en crise où, malgré un savoir-faire artisanal d’excellence, les
liquidations d’entreprises s’étaient spectaculairement multipliées ces dernières
années. Pourtant, après le rachat d’une ligne de production, une dizaine
d’artisans ont été embauchés et une marque propre s’est développée, « Made in
Romans ». Le groupe explique son succès par son mode de gestion : les
74 actionnaires sont constitués non seulement de chefs d’entreprise et de par-
tenaires du groupe (dont trois acteurs de la finance solidaire : France Active,
le Crédit coopératif et Garrigue), mais aussi de l’ensemble des 1 200 salariés.
Par ailleurs, les dividendes sont limités, les écarts de salaire réduits de 1 à 3,5
et les bénéfices systématiquement réinvestis.
29
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
30
QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE POSITIVE ?
31
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
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QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE POSITIVE ?
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POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
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QU’EST-CE QUE L’ÉCONOMIE POSITIVE ?
37
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
38
LA CRISE ACTUELLE S’EXPLIQUE LARGEMENT…
1. Le Chapitre 11 de la loi sur les faillites des États-Unis permet aux entre-
prises de se réorganiser sous la protection de cette même loi. Cette procédure
est disponible pour tous les types d’entreprises ainsi que pour les particuliers.
39
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
1. Olivier Favereau.
2. Blanche Segrestin et Armand Hatchuel, Refonder l’entreprise, op. cit.
CHAPITRE 3
Le monde en 2030,
si l’économie ne devient pas
davantage positive
La démographie :
explosion et déséquilibres géographiques
41
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Le progrès technologique :
technologie verte, réseaux, accès gratuit
Le développement des technologies vertes se poursuivra
pour permettre l’optimisation de l’efficacité énergétique et
réduire ainsi les coûts de fonctionnement, face à un coût de
l’énergie, ressource rare, qui ira croissant. Elles deviendront
ainsi un véritable moteur de croissance qui irriguera l’ensemble
des secteurs.
Le développement des réseaux de transport et l’émergence
des nouvelles technologies de l’information ont déjà conduit à
un changement radical de paradigme. Le développement de
technologies fondées sur les réseaux se poursuivra, fournissant
ainsi un cadre pour la recherche scientifique, la culture et la
conception des produits. Le monde sera dès lors de plus en
plus intégré et connecté : 50 milliards d’appareils seront
connectés à Internet d’ici 2020. Le cloud computing représen-
tera plus de 25 % du marché informatique mondial. La minia-
42
LE MONDE EN 2030, SI L’ÉCONOMIE NE DEVIENT PAS…
La montée de la démocratie
et de l’économie de marché :
croissance et précarité des classes moyennes
Partout, marché et démocratie se développeront. L’un sera
mondial, l’autre sera locale.
L’un et l’autre favoriseront le développement de la liberté
individuelle, facteur de mouvement mais aussi de précarité, de
priorité au court terme et d’instabilité des contrats.
Les vingt prochaines années verront partout l’essor de classes
moyennes, qui représenteront jusqu’à 65 % de la population
mondiale. Pour la première fois, la majorité du monde ne sera
pas pauvre. Leur mode de vie se calquera sur le modèle occi-
dental.
Le monde deviendra un gigantesque réseau, pour les entre-
prises et pour les individus, à travers un rejet grandissant des
attaches physiques, une préférence pour les modèles écono-
miques décentralisés, contractuels, fondés sur les réseaux vir-
tuels ou physiques. Cet empire des réseaux se reflétera à
travers une valorisation de l’usage (accès, disponibilité, mobi-
43
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
44
LE MONDE EN 2030, SI L’ÉCONOMIE NE DEVIENT PAS…
45
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Le changement climatique
Le climat sera également victime de l’activité humaine à forte
consommation d’énergies fossiles. En 2030, les émissions de
gaz à effet de serre devraient être supérieures de 17 % à celles
de 2010. Les pays développés devraient avoir réduit leurs émis-
sions de 15 % seulement par rapport au niveau de 1990. Si rien
n’est fait avant 2017 en matière d’économies d’énergie, l’objec-
tif d’une augmentation des températures limitée à 2 °C en 2050
ne sera pas atteint. En 2030, les températures devraient avoir
augmenté de 0,55 °C. Le niveau de la mer aura alors crû de
presque 12 centimètres. Conjuguée à des cyclones plus nom-
breux, cette hausse aura poussé entre 20 et 30 millions de
personnes à fuir leur région littorale vulnérable. Les consé-
quences du changement climatique auront une répartition géo-
graphique contrastée : les effets les plus sévères se feront sentir
en Afrique subsaharienne et en Asie.
46
LE MONDE EN 2030, SI L’ÉCONOMIE NE DEVIENT PAS…
47
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
L’explosion urbaine
Le défi démographique, la pauvreté dans les campagnes et
les progrès de la productivité agricole se traduiront également
par une explosion urbaine incontrôlée, alimentée par un exode
économique. En 2030, plus de 60 % de la population mon-
diale, soit 4,9 milliards de personnes, sera urbaine contre 50 %
aujourd’hui, et 60 % de ces urbains vivront dans des villes
d’Afrique et d’Asie, dont les bidonvilles compteront respective-
ment plus de 400 et 700 millions d’habitants.
Alors que seulement 150 à 200 millions de personnes vivent
aujourd’hui dans un autre pays que celui où elles sont nées, la
48
LE MONDE EN 2030, SI L’ÉCONOMIE NE DEVIENT PAS…
La sécurité
De multiples sources de tensions émergeront : accès à l’eau
et aux ressources rares, notamment énergétiques, et gestion des
flux migratoires dus au changement climatique et aux dyna-
miques économiques contrastées. Cohabiteront : acteurs éta-
tiques, interétatiques, non étatiques et transétatiques. Les conflits
prendront également la forme de techniques nouvelles : usage de
drones, guerres électroniques, « cyberguerres », guerres urbaines
et conflits de basse intensité. La lutte contre la prolifération des
menaces technologiques en tout genre, bien au-delà de la prolifé-
ration nucléaire, devra faire l’objet d’efforts accrus.
De nouveaux conflits régionaux potentiels pourront éclater,
par exemple en Iran, en mer de Chine, dans le Sahara, en
Corée du Nord.
49
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
La gouvernance mondiale
La maîtrise de ces conflits pourrait être mise à mal par
l’absence d’une véritable gouvernance mondiale. Le pouvoir
deviendra en effet plus diffus et les acteurs interétatiques
comme les organisations internationales, ou transétatiques
comme les ONG ou les villes, joueront un rôle croissant. Ces
nouveaux équilibres exigent l’émergence de structures de gou-
vernance mondiale adaptées à ces nouvelles réalités. Toutefois,
en 2030, les États demeureront toujours les acteurs prépondé-
rants.
Les organisations internationales, du FMI au Conseil de
sécurité de l’ONU, devront évoluer pour rester – ou devenir –
représentatives du monde qu’elles sont censées incarner.
La démocratie
La progression de la démocratie à travers la planète reste un
défi pour demain. L’augmentation des revenus et l’émergence
de nouvelles classes moyennes conduiront à la démocratisation
progressive de nombreux pays. Cette transition contribuera à
créer provisoirement des instabilités politiques. Les pays du
Golfe et la Chine pourraient se démocratiser progressivement
d’ici 2030. D’autre part, les technologies de l’information
auront un effet ambivalent : elles permettront aux États de
mieux contrôler les citoyens, mais aussi aux citoyens de contes-
ter l’État.
En 2030, plus que jamais, l’état de droit mondial sera une
nécessité pour encadrer le marché global. À la démocratie
nationale devra s’ajouter un état de droit planétaire. Sans cela,
les crises comme celle dont nous peinons à sortir seront vouées
à se répéter de manière accélérée et amplifiée.
50
LE MONDE EN 2030, SI L’ÉCONOMIE NE DEVIENT PAS…
53
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
L’ÉCONOMIE POSITIVE
EST CRÉATRICE D’EMPLOIS DE BONNE QUALITÉ
54
LE PASSAGE ACCÉLÉRÉ À L’ÉCONOMIE POSITIVE…
1. L’étude « The Nun Study » a été conduite de 1986 à 2008 par le neuro-
logue D. Snowdon (University of Minnesota, University of Kentucky), initia-
lement sur le vieillissement et Alzheimer. Elle a donné lieu à un livre, Aging
with Grace: What the Nun Study Teaches Us About Leading Longer, Heal-
thier, and More Meaningful Lives, New York, Bantam Books, 2001.
55
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
56
LE PASSAGE ACCÉLÉRÉ À L’ÉCONOMIE POSITIVE…
57
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
58
LE PASSAGE ACCÉLÉRÉ À L’ÉCONOMIE POSITIVE…
1. Voir l’étude réalisée par McKinsey pour Ashoka, mars 2012 : http://
france.ashoka.org/sites/francesix.ashoka.org/files/Etude%20
d’impact%20de%20l’entrepreneuriat%20social%20-%20synthese_0.pdf
59
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
60
LE PASSAGE ACCÉLÉRÉ À L’ÉCONOMIE POSITIVE…
*
* *
61
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
55 %
40 %
5%
63
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
64
MESURER L’ÉCONOMIE POSITIVE : DEUX NOUVEAUX INDICATEURS
65
Panorama des indicateurs macroéconomiques du bien-être existants
67
Classement de la France au regard
d’indicateurs macroéconomiques existants
Rang de la France
Indicateurs existants sur nombre
de pays classés
méthodologique
Applicabilité à l’ensemble Méthodologie applicable à tous les pays
des pays – sous réserve de disponibilité des données
Comparabilité des résultats Méthodologie permettant la comparaison
dans le temps des résultats des pays dans le temps
70
MESURER L’ÉCONOMIE POSITIVE : DEUX NOUVEAUX INDICATEURS
Altruisme rationnel
Éducation Connexions
positive …entre …entre positives
générations territoires
Altruisme
Participation rationnel… Solidarité
positive positive
…entre
acteurs
EMPATHIE
71
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
72
MESURER L’ÉCONOMIE POSITIVE : DEUX NOUVEAUX INDICATEURS
75
0 4 2
70 1
0
3 2 6
65
0 3
3 5
60 5 0 2
9 2
2 0 3
55 5
5 3 3
50 6
8
7 5
45 6 7 10 9
13
40 10
35
30
Grèce
Turquie
Italie
Hongrie
Mexique
Pologne
Slovaquie
Corée du Sud
Israël
Japon
Slovénie
République tchèque
Portugal
Estonie
Irlande
France
Royaume-Uni
Nouvelle-Zélande
Espagne
Chili
Autriche
Allemagne
États-Unis
Suisse
Belgique
Luxembourg
Australie
Canada
Islande
Pays-Bas
Finlande
Danemark
Norvège
Suède
73
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
74
MESURER L’ÉCONOMIE POSITIVE : DEUX NOUVEAUX INDICATEURS
75
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Adéquation avec
déf. économie
positive
turels. Cette liste n’est pas exhaustive, d’autres indices sont disponibles.
sur la volonté d’évoluer d’un pays
Panorama des indicateurs existants
• Centré sur le libéralisme, d’où un • Analyse détaillée des infrastructures • Suivi des réformes du droit du travail
Résultat manque de transparence • Centré sur la durabilité et pas sur la et identification des meilleures pratiques
maximisation des différents impacts pour améliorer le marché du travail
Note : la liste des indicateurs pris en compte est un point de référence pour les indices struc-
Mesurer…
© Oliver Wyman.
Définir
Créer… • Méthodologie
• Comparabilité
Communiquer…
Responsabiliser les entités
• Engagement du conseil d’administration Renforcer
• Structures légales Investisseurs
• Contrôle
• Labels attribués aux entités • Rapport aux investisseurs
• Comparaison et évaluation
…l’impact financier
Cadre d’évaluation de la volonté
et non financier
Comment accélérer
la (r)évolution vers l’économie positive
COMMENT ENCOURAGER
UNE (R)ÉVOLUTION POSITIVE
DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE ?
PROPOSITION N° 1
REPENSER PROFONDÉMENT LES OBJECTIFS DES ENTREPRISES
79
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
80
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
54 %
49 % 48 %
25 %
21 %
3%
Il y a trois ans
Actuellement
81
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Certainement (33 %)
83 %
Probablement (50 %)
82
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 2
OUVRIR À TOUTES LES ORGANISATIONS PRIVÉES
LA POSSIBILITÉ D’INSCRIRE LES OBJECTIFS POSITIFS
AU CŒUR DE LEUR STRATÉGIE, SANS CRÉER DE NOUVEAUX SILOS
83
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
84
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
Le label B-Corp a été imaginé en 2006, aux États-Unis, pour distinguer des
entreprises qui répondent à des normes rigoureuses de performance sociale
et environnementale, de responsabilité et de transparence. Selon ses
concepteurs, ce label se voulait un équivalent, mutatis mutandis, de la cer-
tification « commerce équitable » accordée à certains produits importés. Les
entreprises certifiées le sont au terme d’un processus très rigoureux d’éva-
luation conduit par le « B-Lab », qui comprend une évaluation dite
« B-impact », au terme de laquelle l’entreprise engagée dans le processus
doit atteindre, au minimum, un score de 80 points sur un total de 200 sans
s’en tenir à de simples opérations de marketing (« greenwashing »). Les cri-
tères d’appréciation diffèrent selon la taille, le secteur d’activité et le lieu
d’implantation de l’entreprise, qui doit en outre, pour conserver sa certifica-
tion, la faire confirmer tous les deux ans. Aujourd'hui, il existe plus de
786 entreprises certifiées dans 27 pays, dont, par exemple, BetterWorld-
Books, Sustainable Harvest ou encore Ben & Jerry’s.
Plusieurs pays ont créé, ces dernières années, de nouvelles formes juridiques
pour encourager l’entrepreneuriat social. Ainsi, douze États américains, à la
suite du Maryland, en 2010, ont voté la création d’un statut spécifique dit
« benefit corporation » pour les entreprises qui, sans être non lucratives, ont
comme finalités explicites de créer un impact social ou environnemental parti-
culier. Neuf États américains proposent par ailleurs le statut de L3C (« low-profit
limited liability company »), qui a été imaginé comme un statut de société
hybride pour faciliter le recours aux investissements de ces entreprises au profil
social particulièrement marqué. Au Royaume-Uni, également, la mise en place
des CIC (Community Interest Company), depuis 2005, répond aux mêmes exi-
gences de souplesse pour les entreprises qui souhaitent œuvrer principalement
au bien commun à travers leur activité. Dans l’Union européenne, on retrouve le
même souci de concilier certaines caractéristiques de l’entreprise et de l’engage-
ment social, à travers différentes formes juridiques comme la société à finalité
sociale (SFS), en Belgique, ou l’« impresa sociale », en Italie.
85
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
PROPOSITION N° 3
DÉFINIR UN STATUT DU DIRIGEANT D’ENTREPRISE
Mesurer
Pour évoluer vers l’économie positive, des instruments de
mesure sont nécessaires afin d’évaluer la progression accomplie
de manière objective. C’est la raison pour laquelle il a semblé
impératif que le présent rapport construise deux indicateurs
nationaux (cf. supra). Des indicateurs évaluant la positivité des
86
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
✶ PROPOSITION1 N° 4
DÉFINIR DES INDICATEURS EXTRA-FINANCIERS DE RÉFÉRENCE
87
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
88
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
Question : Parmi les éléments suivants, quels sont les deux qui vous manquent le
plus pour accélérer votre démarche dans le domaine de l’empreinte sociale ?
PROPOSITION N° 5
ŒUVRER EN FAVEUR D’UNE ÉVOLUTION PROFONDE
DES NORMES COMPTABLES INTERNATIONALES
89
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
1. Les normes IFRS sont des normes comptables, élaborées par l’Interna-
tional Accounting Standards Board (IASB), destinées aux entreprises cotées
ou faisant appel à des investisseurs afin d’harmoniser la présentation et la
clarté de leurs états financiers.
2. Le mark-to-market consiste à évaluer régulièrement, voire en perma-
nence, une position sur la base de sa valeur observée sur le marché au moment
de l’évaluation. Le terme fair value, ou juste valeur, est également utilisé : il
implique la valorisation d’actifs et de passifs sur la base d’une estimation de
leur valeur de marché ou de leur valeur d’utilité par actualisation des flux de
trésorerie estimés attendus de leur utilisation. Ainsi, l’IASB impose d’utiliser la
juste valeur pour comptabiliser les instruments financiers qui n’ont pas voca-
tion à être détenus jusqu’à leur échéance (et notamment les produits dérivés).
90
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 6
CRÉER UNE AGENCE EUROPÉENNE DE NOTATION POSITIVE
91
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Financer
L’économie positive ne peut survivre sous perfusion. Il lui
faut de véritables flux de financement stables et massifs, afin de
permettre son développement rapide, ferme et durable.
Beaucoup d’outils se développent déjà pour permettre de
diriger les flux financiers vers les initiatives positives. De tels
outils pourraient être utilisés à une plus grande échelle. Par
ailleurs, il existe une véritable demande d’investissements de
long terme de la part d’acteurs tels que les mutuelles, les assu-
rances ou les fonds de pension. Cependant, beaucoup de ces
outils sont encore bridés par la règlementation en vigueur, par-
92
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 7
FAIRE DE L’INVESTISSEMENT SOCIALEMENT RESPONSABLE
OU ISR UN VÉRITABLE LEVIER POUR LA CROISSANCE DE L’ÉCONOMIE POSITIVE
93
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
94
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 8
1
CRÉER UN FONDS MONDIAL D’ÉCONOMIE POSITIVE
95
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Il est composé de deux textes, une directive et un règlement, qui visent à ren-
forcer et à harmoniser la réglementation dans le secteur bancaire. Il trans-
pose dans le cadre législatif européen les nouvelles normes mondiales issues
des accords de Bâle III et est entré en vigueur le 17 juillet 2013.
96
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 9
DÉVELOPPER MASSIVEMENT LES SOCIAL IMPACT BONDS
ET LES GREEN BONDS
97
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
✶ PROPOSITION N° 10
PERMETTRE LE DÉVELOPPEMENT DU FINANCEMENT PARTICIPATIF
98
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
99
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
100
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
✶ PROPOSITION N° 11
REDIRIGER L’ÉPARGNE ET LES INVESTISSEMENTS
VERS LES ACTIVITÉS POSITIVES
101
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
PROPOSITION N° 12
FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DE LA MICROFINANCE
102
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
103
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
PROPOSITION N° 13
RENFORCER L’ACTION DES BANQUES
CONTRE L’EXCLUSION BANCAIRE
104
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 14
POURSUIVRE ET AMPLIFIER LA LUTTE CONTRE LES PARADIS FISCAUX
105
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
PROPOSITION N° 15
CRÉER UNE VÉRITABLE TAXE
SUR LES TRANSACTIONS FINANCIÈRES
106
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 16
INDEXER LA RÉMUNÉRATION DES DIRIGEANTS
SUR LA POSITIVITÉ DE L’ENTREPRISE
107
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
PROPOSITION N° 17
RENFORCER LES ACTIONNAIRES DE LONG TERME
108
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 18
INTÉGRER DES CRITÈRES POSITIFS DANS LES CHOIX DES MARCHÉS PUBLICS
109
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
110
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 19
RÉNOVER LES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ (PPP)
EN DES CONTRATS DE PERFORMANCE ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE
111
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
112
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
✶ PROPOSITION N° 20
RENDRE OBLIGATOIRE L’AFFICHAGE DE L’IMPACT SOCIAL
ET ENVIRONNEMENTAL DES PRODUITS
113
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
PROPOSITION N° 21
RENDRE LES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES VÉRITABLEMENT POSITIVES
114
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 22
ENGAGER LE DÉVELOPPEMENT D’UNE E-ADMINISTRATION
1
ET D’UN OPEN GOVERNMENT
115
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
116
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 23
ÉTENDRE LE CONCEPT DE RESPONSABILITÉ ÉLARGIE
DES PRODUCTEURS À D’AUTRES PROBLÉMATIQUES QUE LE RECYCLAGE
117
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
118
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
119
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
PROPOSITION N° 24
DÉFAVORISER FISCALEMENT LES ORGANISATIONS NON POSITIVES
ET VALORISER LES COMPORTEMENTS POSITIFS
120
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
121
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
PROPOSITION N° 25
CRÉER DES PÔLES DE COOPÉRATION TERRITORIALE POSITIVE
122
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
Non
38 %
62 %
Oui
123
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
PROPOSITION N° 26
METTRE LE NUMÉRIQUE AU SERVICE DE L’INNOVATION
PAR TOUS ET POUR TOUS
124
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
125
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
PROPOSITION N° 27
LANCER UNE NÉGOCIATION SOCIALE SUR L’INTRODUCTION DU LONG TERME
DANS LA GOUVERNANCE DE L’ENTREPRISE
126
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
127
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Culture du courage 45 %
128
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 28
ENCOURAGER LES ÉNERGIES RENOUVELABLES
ET L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE
129
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
130
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
131
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
✶ PROPOSITION N° 29
SENSIBILISER LES ÉLÈVES DES ÉCOLES À L’ALTRUISME
ET À L’ÉCONOMIE POSITIVE
132
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
133
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
✶ PROPOSITION N° 30
RENDRE LE SERVICE CIVIQUE OBLIGATOIRE ET INTERNATIONAL
✶ PROPOSITION N° 31
FAIRE DE L’ÉCOLE UN LIEU D’ÉCHANGE ENTRE LES GÉNÉRATIONS
134
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
✶ PROPOSITION N° 32
METTRE LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION AU CŒUR DE L’ÉDUCATION
135
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
✶ PROPOSITION N° 33
CRÉER UN ESPACE MONDIAL DE PARTAGE DU SAVOIR
136
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
137
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
✶ PROPOSITION N° 34
CRÉER UN HAUT-COMMISSARIAT AU LONG TERME
138
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
139
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
PROPOSITION N° 35
TRANSFORMER LE CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL
ET ENVIRONNEMENTAL (CESE) EN UN
CONSEIL DU LONG TERME OU D’ORIENTATION VERS LA SOCIÉTÉ POSITIVE
1. Voir les rapports du Conseil d’État de 1991 et 2006 sur la sécurité juri-
dique.
140
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 36
ORGANISER CHAQUE ANNÉE UN DÉBAT AU PARLEMENT
SUR L’ÉVOLUTION DE L’INDICE DE POSITIVITÉ DE L’ÉCONOMIE
✶ PROPOSITION N° 37
RÉDIGER UNE CHARTE MONDIALE DES RESPONSABILITÉS UNIVERSELLES
141
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
✶ PROPOSITION N° 38
CRÉER UN TRIBUNAL MONDIAL POUR JUGER
LES CRIMES COMMIS CONTRE L’ENVIRONNEMENT
142
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 39
RENFORCER LA PRISE EN COMPTE DES ENJEUX SOCIAUX
ET ENVIRONNEMENTAUX DANS LES PROCÉDURES D’ARBITRAGE
143
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
✶ PROPOSITION N° 40
POSER LES FONDEMENTS D’UN FUTUR « ÉTAT DE DROIT MONDIAL »
144
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
145
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
✶ PROPOSITION N° 42
ÉTENDRE LES POSSIBILITÉS POUR LES SALARIÉS
PRIVÉS ET PUBLICS DE S’ENGAGER
AU SERVICE D’UNE CAUSE ALTRUISTE
146
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
147
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
PROPOSITION N° 43
LUTTER CONTRE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATIONS
148
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
PROPOSITION N° 44
FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉCONOMIE DU PARTAGE
149
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
150
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
151
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
152
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
Intégrer Intéresser
Rendre compte
État
entreprises
Sensibiliser
territoires
Développer Projeter
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membre français du réseau KPMG constitué de cabinets indépendants adhérents de KPMG
International Cooperative (« KPMG International »), une entité de droit suisse. Tous droits
réservés.
153
Deux types
L’État Outils
de priorité Pilier
disponibles de la future
4 objectifs pour devenir le gardien du long terme rapidement économie
positive
Participer à la mise en
Mettre en place les outils de Moderniser la relation aux
4 Redéfinir les politiques publiques place d’une dynamique
l’économie positive citoyens
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internationale
INTER–
12 17
NATIONAL 11 15
13 14 16
EURO-
PÉEN
8 10
NATIO- 1
NAL 9
3 4 5 7
2 6
L’État :
Moderniser la relation aux 9. Mise à disposition des données publiques via un portail
10. Mettre en place une e-administration
citoyens
4 objectifs pour devenir le gardien du long terme
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Favoriser
Intégrer l’ensemble des acteurs dans une
Stimuler l’intelligence collective les échanges d’expérience et les
gouvernance spécifique
connexions
Inter -
national 5
Européen 6 9
National
1 2 3 4 8
7
Territoires :
Favoriser les échanges 8. Assurer une veille et la diffusion de bonnes pratiques venant de toutes les initiatives
d’expériences et les (exemple du Nord-Pas-de-Calais)
connections 9. Institutionnaliser les échanges entre les organismes de microcrédit et les banques
Citoyens : Deux types
Outils
de priorité Pilier
3 objectifs principaux pour exercer son rôle disponibles de la future
rapidement économie
positive
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Promouvoir
Libérer les initiatives individuelles Réduire la distance avec les institutions
Une culture « positive »
Inter-
national
Européen
National 1 2 3 4 6 8
5 7
Citoyens :
Se conformer à la « norme »
Constituer un lieu d’expérimentation positive Innover dans le financement
positive
© 2013 KPMG.
Inter- 6 7 13
national
8 11 18
Européen 9 15 16
1 2 3 4
National 12 14 17
10
5
National
Enjeu Objectifs Actions à mener Pilote
Constituer un lieu 1. Renforcer l’appropriation par les entreprises des technologies qui permettent une meilleure implication des
salariés
d’expérimentation
2. Mettre en œuvre le contrat d’évolution
Entreprises :
créatrice de
valeur pour Se conformer à la 8. Faire bouger les normes comptables vers une comptabilité universelle
9. Mettre en place un label économie positive et une agence de rating
tous « norme » positive
10. Repenser globalement l’architecture de la fiscalité des entreprises autour des externalités
11. Mettre en place des indicateurs extra-financiers de référence pour l’entreprise
12. Réviser la définition du contrat de société et favoriser l’adoption d’objectifs positifs par les entreprises
13. Intégrer au droit international de l’investissement la prise en compte des enjeux RSE
« L’IMPORTANT »
Ce sont les mesures piliers, les chantiers à lancer d’ici 2017
pour poser le cadre de l’économie positive :
Entreprises
1. inscrire dans le droit la mission positive de l’entreprise
2. refondre les normes comptables pour intégrer le long
terme
3. définir des indicateurs positifs extra-financiers
4. réformer la gouvernance de l’entreprise pour rééquilibrer
l’interaction entre les différentes parties prenantes et intégrer le
long terme
Financement
5. créer un fonds mondial d’économie positive
6. repenser globalement l’architecture de la fiscalité des
entreprises autour des externalités positives ou négatives
Institutions
7. transformer le CESE en Conseil du long terme/Conseil
d’orientation vers la société positive
8. créer un tribunal mondial de l’environnement
9. œuvrer pour l’adoption d’un grand texte international sur
les responsabilités universelles et la protection de l’humanité
158
COMMENT ACCÉLÉRER LA (R)ÉVOLUTION…
Sociétal
10. orienter l’éducation vers l’économie positive en sensibili-
sant les plus jeunes au long terme et à l’altruisme
« L’URGENT »
Ce sont les mesures quick wins, applicables rapidement, pour
enclencher la dynamique de l’économie positive dans les douze
prochains mois.
Entreprises
1. intégrer l’innovation sociale dans le crédit impôt-
recherche
2. lancer un programme d’identification et de structuration
de pôles territoriaux de coopération positive
3. cartographier les politiques qui permettent une responsa-
bilité élargie des producteurs (sur le modèle d’Eco-Emballages)
Consommateurs
4. rendre obligatoire l’affichage positif pour permettre un
choix éclairé des consommateurs
État comme composante de la demande
5. agir par la commande publique
6. mettre en place les contrats de performance environne-
mentale et sociale en lieu et place des partenariats public-privé
Finance
7. renforcer les possibilités de financement participatif
8. lutter contre le trading à haute fréquence à travers une
taxe sur les transactions financières
Secteurs d’avenir
9. démarrer la transition énergétique
10. s’engager dans le numérique (e-administration)
159
Donner un sens :10 actions pour bâtir
Phase de réflexion Phase de
une économie positive en cinq ans Décision
et de consultation mise en œuvre
© 2013 KPMG.
Entreprises
Sociétal
Orienter l’éducation vers l’économie positive
10 en sensibilisant les jeunes à l’altruisme
Expérimentations Loi
Faire bouger les choses dans les dix-huit mois Phase de réflexion Phase de
Décision
et de consultation mise en œuvre
© 2013 KPMG.
Finance
1 Lutter contre le trading à haute fréquence à travers
une véritable taxe sur les transactions financières LF 2015
Citoyen
Mettre en place l’affichage positif pour permettre
8 un choix éclairé des consommateurs
Loi
Faire bouger les choses dans les dix-huit mois
Outils positifs
165
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
166
MEMBRES DU GROUPE DE RÉFLEXION
167
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
168
MEMBRES DU GROUPE DE RÉFLEXION
173
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Claude Alphandéry
Cédric Baecher
174
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
dont elles ont, déjà, la charge d’inventer l’avenir tout en faisant face
aux crises du présent : accès au logement, à l’emploi, à l’éducation, à
la santé…
Sans dialogue, sans effort de réinvention et de réenchantement, le
risque d’incompréhension et de rupture ne ferait que s’accroître.
Ma conviction est que ce risque de rupture doit être appréhendé à
trois niveaux : entre générations (individus et groupes d’individus
aux différents âges de leur vie), entre territoires (pays industrialisés et
en développement, zones urbaines et zones rurales…) et entre
acteurs (personnes physiques et morales de tous profils).
Dès lors, en quoi une réflexion sur l’économie positive peut-elle
ouvrir de nouveaux chemins de réconciliation, recréer une vision
partagée du progrès aujourd’hui si nécessaire ?
Parler d’économie positive, c’est d’abord réaffirmer avec force que
l’économie n’appartient à personne.
La façon dont une population démunie s’organise, tant bien que
mal, pour accéder à l’eau dans un bidonville oublié n’est pas un sous-
pan de l’économie. La façon dont un entrepreneur innove dans un
quartier difficile pour transformer les difficultés du quotidien en
opportunités de marché relève autant de l’économie que le projet de
création d’une nouvelle monnaie.
L’économie fait référence à l’homme, à la réalité de son quotidien,
à la gestion de ses contingences et de ses interactions avec ses sem-
blables et avec son environnement, à toutes les échelles. Elle est pra-
tique avant d’être théorique. Ne confondons pas la fin et les moyens.
Ensuite, parler d’économie positive, c’est rappeler (et assumer)
que l’économie a besoin de règles.
En cela, elle est indissociable de la sphère politique, car ces règles
doivent être définies (et mises à jour, autant que de besoin) dans un
cadre démocratique solide et reconnu, pour assurer leur légitimité.
La règle n’est pas l’ennemie de la libre entreprise : elle est au
contraire une condition nécessaire à son développement et à sa
réussite. Elle fournit un cadre d’action serein et protège contre les
pratiques et dysfonctionnements déviants. Notre besoin de vivre
ensemble est au moins aussi fort que notre besoin d’échanger. À
nous d’assumer ensemble la nécessaire perte de souveraineté
175
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
176
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
William Bourdon
177
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
178
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
Je défends l’idée que l’intérêt général doit être traité avec autant de
précision, d’exigence et de résultats que les enjeux stratégiques et
commerciaux des entreprises privées. Pourquoi ne pas utiliser, pour
promouvoir la santé, l’éducation ou l’environnement, les savoir-faire
comme l’innovation, le marketing ou la relation clients qui ont
prouvé leur efficacité ? Étant entendu que l’efficacité, ce n’est pas
juste de s’assurer de la mise en œuvre de moyens pour atteindre un
objectif ; l’efficacité, c’est de s’assurer du résultat que l’on obtient.
J’ai souhaité contribuer au groupe de réflexion sur l’économie
positive pour porter cette vision, car je crois profondément en l’inté-
rêt de mettre au profit d’un enjeu sociétal l’exigence du monde de
179
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Vianney de Chalus
180
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
181
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Alexander Crawford
182
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
Antoine Frérot
183
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Clara Gaymard
184
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
185
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
186
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
Nathalie Hanet
187
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Jean-Luc Hees
188
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
Andrea Illy
189
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Paul Jorion
190
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
191
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Henri Lachmann
Maurice Lévy
192
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
Claire Martin
193
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
François Marty
194
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
Matthieu Ricard
195
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
196
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
Jack Sim
197
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Dennis J. Snower
L’économie positive, fondée sur des synergies entre tous les êtres
vivants, promeut des valeurs telles que l’altruisme, la bienveillance et
la compassion, et transforme la simple croissance en épanouissement.
C’est un système économique qui engendre une prospérité équitable
et durable. La durabilité et l’équité sont favorisées par une réparti-
tion harmonieuse des possibilités existant au sein d’une génération et
entre générations. La prospérité repose sur le bien-être, notamment
l’élaboration de relations d’entraide, la reconnaissance des liens entre
tous les êtres vivants et la possibilité d’évolution personnelle.
À bien des égards, l’élaboration progressive d’une économie mon-
diale a rendu difficile le passage à une économie positive. La mondia-
lisation n’a pas seulement unifié les normes de croissance de la
198
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
199
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
200
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
201
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Jean-Marc Tassetto
Hélène Valade
202
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
203
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Martin Vial
J’ai une conviction très forte : les entreprises vont devoir assumer
de plus en plus l’« empreinte sociale et sociétale » qu’elles laissent
dans l’entreprise et autour d’elles. Car, aujourd’hui, aucune entreprise
ne peut plus se désintéresser des conséquences de ses décisions et de
l’impact de ses actions sur la société en général.
204
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
C’est dans cet esprit que le groupe Europ Assistance, que j’ai
l’honneur de diriger depuis dix ans, a notamment développé un par-
tenariat mondial avec Ashoka, première association internationale
agissant en faveur de l’entrepreneuriat social.
Aujourd’hui, dix compagnies du groupe Europ Assistance exer-
çant leurs activités sur quatre continents sont activement impliquées
dans la démarche de sélection et de soutien d’un entrepreneur social
démontrant ainsi que l’économie positive et l’innovation sociale se
construisent directement sur le terrain en se fondant sur des solu-
tions pragmatiques et sur l’engagement d’acteurs impliqués. Ce par-
tenariat est totalement intégré dans la stratégie de l’entreprise, la
promotion d’entrepreneurs sociaux permettant d’enrichir le réseau
des prestataires auxquels le groupe recourt.
Je me félicite à cet égard que la coopération entre les entreprises à
but lucratif et les associations et ONG progresse chaque jour un peu
plus. Car les entrepreneurs sociaux bénéficient de la recherche d’effi-
cience des entreprises lucratives, tandis que ces dernières mettent en
œuvre diverses formes de responsabilité sociale incluant des partena-
riats avec des associations et ONG.
205
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Philippe Zaouati
206
CONTRIBUTIONS PERSONNELLES DES MEMBRES…
209
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
210
ANNEXES
ANNEXE 1
Commande du président de la République
lors du LH Forum 2012
213
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
fois par an, j’aimerais que vous puissiez me communiquer les conclu-
sions de votre rapport lors d’une prochaine réunion, de façon à ce
que vous puissiez vous dire que ce que vous faites aujourd’hui est
utile non seulement à ceux qui sont présents dans vos débats, mais à
la nation tout entière. »
ANNEXE 2
Architecture de l’indice
de positivité de l’économie
215
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Dette
Ce critère examine le poids des intérêts de la dette, ceux-ci com-
parés aux recettes de l’État. En effet, en amont de s’acquitter de sa
dette, un État doit d’abord faire face aux intérêts de celle-ci. Cette
mesure est donc une indication de sa capacité à la rembourser. Elle
est une expression de l’altruisme entre les générations, car elle illustre
le poids financier qui pèse sur la jeune génération, lié à la dette que
216
ARCHITECTURE DE L’INDICE DE POSITIVITÉ DE L’ÉCONOMIE
Investissement
Ce critère examine la part du PIB consacrée aux investissements,
comme approximation de l’investissement fait pour le futur par les
générations présentes. À titre d’illustration, l’investissement dans la
recherche médicale aujourd’hui est altruiste envers les générations
présentes et futures.
217
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Employabilité
Cette variable mesure le nombre de jeunes âgés de 15 à 29 ans qui
sont ni dans un cursus scolaire, ni en emploi, ni en formation. Il s’agit
du concept de NEET (neither in education, employment nor training)
qui permet de mettre en évidence la difficulté d’un pays à donner un
futur à sa jeunesse. Rappelons qu’en Europe du Sud le taux de chô-
mage des jeunes atteint des seuils critiques, entre 25 et 40 %.
Mise en capacité
Il s’agit de mesurer le sentiment de préparation à la vie adulte par
les élèves/étudiants tels qu’ils l’expriment dans l’enquête Pisa réalisée
par l’OCDE. Permettre d’accéder à un emploi, tel que mesuré par le
critère précédent, est un socle. Un altruisme supérieur entre les géné-
rations s’exprimerait par le sentiment de capacité des jeunes généra-
tions. Se sentent-elles en situation de mettre en œuvre leur projet ?
La mesure de Pisa ici choisie rejoint le critère de « capability »
(liberté effective) du Prix Nobel d’économie Amartya Sen. Un sys-
tème éducatif altruiste prépare non seulement à trouver un emploi,
mais plus largement prépare aux défis de l’existence, de manière
objective mais aussi de manière subjective, c’est-à-dire ressentie par
l’élève ou l’étudiant.
218
ARCHITECTURE DE L’INDICE DE POSITIVITÉ DE L’ÉCONOMIE
219
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Représentativité du Parlement
Ce critère compare la part de chaque classe d’âge (moins de
30 ans, 30-45, 45-60, plus de 60 ans) au Parlement avec la part que
représente cette classe d’âge dans la population du pays. Il s’appuie
sur le fondement idéologique qu’une société positive est une société
où les pouvoirs, y compris législatifs, sont partagés entre les généra-
tions. Il s’agit bien d’un altruisme rationnel au sens où les gagnants
sont multiples : les accédants au pouvoir, mais aussi ceux pouvant se
décharger du poids des responsabilités.
220
ARCHITECTURE DE L’INDICE DE POSITIVITÉ DE L’ÉCONOMIE
221
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Changement climatique
Ce critère, en mesurant la quantité d’émission de CO2 pour la
consommation énergétique du pays, évalue la volonté de progresser
vers une économie décarbonée, conformément à la volonté exprimée
par la communauté internationale lors de la Conférence des par-
ties à la convention sur les changements climatiques de Cancún
(« COP 16 », novembre-décembre 2010) : limiter la hausse de la tem-
pérature moyenne en dessous de 2 °C par rapport à l’ère préindus-
trielle1. Les efforts à mener sont importants pour réussir cette
transition énergétique de façon concertée, sans impacter négative-
ment la compétitivité des économies nationales. C’est tout l’enjeu du
développement des filières de l’économie verte.
Génération de déchets
Ce critère examine la capacité d’un pays à limiter raisonnable-
ment la production de déchets associée à sa croissance économique.
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement
(PNUE), le secteur des déchets concentre quatre principaux types
de défis : croissance en volume et en complexité2 (notamment sous
l’effet de l’élévation du niveau de vie et de la croissance écono-
mique) ; risques croissants pour la santé publique et les écosys-
tèmes ; difficulté de promouvoir de nouveaux comportements et
modèles économiques valorisant la réduction des déchets, leur réu-
tilisation et/ou leur recyclage ; contribution du secteur au changement
climatique. La réduction de la production de déchets constitue donc
une priorité de l’économie positive. En l’état, l’indicateur ne tient
222
ARCHITECTURE DE L’INDICE DE POSITIVITÉ DE L’ÉCONOMIE
223
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Économie numérique
L’économie collaborative est indissociable de l’économie posi-
tive. L’accès stable aux nouvelles technologies (de façon équitable
entre territoires) est vital pour faciliter l’insertion sociale et profes-
sionnelle. Selon l’Union internationale des télécommunications
(octobre 2012), un tiers de la population mondiale est désormais
connecté à Internet (2,5 milliards d’internautes, les abonnés à Inter-
net haut débit mobile étant deux fois plus nombreux que les abon-
nés à Internet haut débit fixe). En France, selon l’Insee, la
proportion de ménages disposant d’un accès Internet à domicile a
été multipliée par cinq en dix ans, illustrant une tendance à la
réduction de la fracture numérique. Cependant, les mêmes statis-
tiques invitent à s’interroger sur la persistance de différences de
situations selon le diplôme et le milieu socio-économique, faisant de
la fracture numérique un phénomène d’autant plus clivant1. Ce cri-
tère mesure ainsi la part de la population connectée à Internet.
Qualité du logement
Au-delà des données macroéconomiques, l’économie positive doit
prendre en compte, de façon aussi concrète que possible, les préoc-
cupations quotidiennes des citoyens. Parmi ces préoccupations, le
logement constitue une thématique prioritaire, en particulier pour les
224
ARCHITECTURE DE L’INDICE DE POSITIVITÉ DE L’ÉCONOMIE
jeunes1 et pour les personnes les plus démunies. Le défi est claire-
ment lié à l’économie positive : loger dignement, à un coût raison-
nable, l’ensemble des ménages. Selon Terra Nova, plusieurs actions
peuvent être menées pour progresser dans ce sens : politique de
construction volontariste, cadre d’urbanisme écologique structurant,
réduction des prix immobiliers et fonciers, régulation décentralisée
des politiques de l’habitat, etc. L’indicateur retenu ici mesure le
nombre de pièces à vivre disponibles par personne au sein de la
population, tel que construit par l’OCDE dans le « Better Life Index ».
Aide au développement
L’expression du principe d’altruisme rationnel entre territoires,
dans son acception internationale, fait nécessairement référence à
l’aide publique au développement, mesurée ici en proportion du PIB
du donateur. Plus qu’un simple principe d’assistance, il s’agit d’éva-
luer dans quelle mesure un pays mène les efforts nécessaires pour
apporter sa contribution à la réalisation des Objectifs du millénaire
définis en 2000 par les Nations unies (lutte contre la pauvreté et la
faim, renforcement de l’éducation, promotion de l’égalité des sexes,
225
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
226
ARCHITECTURE DE L’INDICE DE POSITIVITÉ DE L’ÉCONOMIE
Équilibre territorial
L’équilibre territorial et la gouvernance territoriale constituent des
dimensions essentielles de l’économie positive. Si les villes disposent
généralement de niveaux de compétitivité élevés, leur permettant
d’attirer des investissements et des talents, elles font en parallèle face
à des contraintes fortes (densification des réseaux de base, emploi,
logement, sécurité, conflits d’usages dans l’accès aux ressources, etc.).
Face à de tels défis, pour maîtriser les effets du développement
urbain et limiter les disparités entre espaces, il est important de valo-
riser le potentiel des zones rurales (développement de filières locales
et de circuits courts, par exemple) et de favoriser les synergies entre
zones rurales et urbaines. Il est donc préférable que la population ne
soit pas concentrée dans un nombre restreint de centres urbains.
Pour mesurer cette polarisation autour des grands centres urbains, le
critère retient la part de la population du pays vivant dans la plus
grande agglomération (au sens large).
L’ÉCONOMIE DE L’EMPATHIE
(ALTRUISME ENTRE ACTEURS)
227
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Liberté de la presse
La presse, souvent décrite comme le quatrième pouvoir, est un élé-
ment essentiel du bon fonctionnement de la démocratie et du respect
de la règle de droit. Rien n’est jamais acquis en ce domaine comme le
montre la chute de trente et une places du Japon dans le classement
2013 de Reporters sans frontières du fait du déficit d’information sur
228
ARCHITECTURE DE L’INDICE DE POSITIVITÉ DE L’ÉCONOMIE
Croissance de l’économie
La croissance économique reste la variable clé du dynamisme
d’une société. Aujourd’hui, la croissance économique mondiale pré-
sente de fortes disparités entre les pays en voie de développement qui
tirent l’économie mondiale vers le haut avec une prévision de 5,1 %
de croissance en 2013, contre 1,2 % pour les pays riches1. Les
moteurs de la croissance de demain restent indéniablement à inven-
ter pour rendre le progrès économique plus soutenable, écologique
et inclusif. Ce progrès fait toutefois partie intégrante de l’économie
positive de par la motivation qu’il engendre et la rationalité qu’il
implique.
229
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
1. « Un individu est confiant s’il met des ressources à disposition d’une
autre partie, en l’absence d’un contrat formel, en espérant en retirer des
bénéfices », James Coleman, Foundations of Social Theory, Harvard Uni-
versity Press, 1990.
2. Voir Algan, Cahuc, Zylberberg, La Fabrique de la défiance, Albin
Michel, 2012.
3. Rapport du Conseil national des politiques de luttes contre la pauvreté
et l’exclusion : « Pour une mise en œuvre effective du droit à des moyens
convenables d’existence. Analyse établie autour du concept de “reste à
vivre” », septembre 2012.
230
ARCHITECTURE DE L’INDICE DE POSITIVITÉ DE L’ÉCONOMIE
Tolérance
Les discriminations ont des effets à court, moyen et long terme sur
la structuration des sociétés. À court terme, on observe des tensions
sur le marché du travail qui augmentent les frictions et donc les inef-
ficacités2. À moyen et long terme, les effets sur le logement, l’urbani-
sation et la mixité sociale3 pèsent sur la construction d’une société
inclusive et coopérative. L’économie positive doit favoriser la prospé-
rité à travers la tolérance et la non-discrimination. Ce critère mesure
la tolérance qu’ont les individus envers leurs voisins en combinant
diverses réponses à des questions du World Value Survey.
231
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
Parité
L’évolution des sociétés modernes à travers le monde est
aujourd’hui indissociable de la question de l’égalité entre les femmes
et les hommes. L’étude de plus de 70 pays couvrant près de 80 % de
la population mondiale a ainsi montré que la démocratie et la qualité
des institutions vont désormais de pair avec la prise en compte de la
parité1. La défense statutaire de la femme n’est cependant pas suffi-
sante, tant les mécanismes à l’œuvre sont complexes et renvoient à
l’évolution des cultures et des valeurs. Ainsi, il a été montré qu’aux
États-Unis, malgré une évolution sans précédent de la condition
féminine, le bien-être des femmes a diminué au cours des trente-cinq
dernières années2. L’économie positive n’a donc de sens que si elle
prône l’équité des genres dans toutes les sphères de la société, à com-
mencer par les sphères du pouvoir. Le critère mesure ici le pourcen-
tage des femmes au Parlement.
232
ARCHITECTURE DE L’INDICE DE POSITIVITÉ DE L’ÉCONOMIE
Santé
Il ne s’agit pas ici d’évaluer la qualité des systèmes de santé de
chaque pays, mais la perception qu’ont les individus de leur propre
santé, ce qui conduit à des résultats significativement différents :
85 % des Mexicains se disent satisfaits de leur santé en 2011, contre
81 % des Américains1, alors que l’espérance de vie à la naissance des
premiers est inférieure de trois années à celle des seconds2. Cet indice
de perception disponible via le World Value Survey montre combien
les individus ont confiance en eux et se sentent entourés par une
société suffisamment protectrice pour avancer dans leur vie. Il s’agit
donc bien d’une mesure de cohésion sociale et d’inclusion.
235
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
236
« EASE OF DOING POSITIVE ECONOMY INDEX »…
237
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
1. http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/indicateurs-
indices/li/indicateurs-developpement-durable-nationaux.html
SYNTHÈSE EN ANGLAIS
Restoring long-term thinking
as a top priority
239
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
240
SYNTHÈSE EN ANGLAIS
241
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
have no legal definition in French law. The civil code article regar-
ding binding partners suggests that a business is an entity that only
cares about its associates. The new definition suggested by this report
includes the social, environmental and economical missions of a firm.
Also, the creation of unified or at least harmonized positive extra-
financial indicators (recommendation #4) is needed to provide us
with a measurement tool of the positive impact of economic entities,
necessary for transparency and healthy competition. The report also
calls for a reshaping of all accounting standards (recommendation
#5), so as to integrate the missing idea of long-term thinking and ena-
bling to take into account the positive actions of a company. Finally,
a business will only become positive if it adopts positive decision-
making processes and governance: the stakeholders’ influence on the
company’s strategies needs to be rebalanced so as to place every one
on an equal footing (recommendation #17).
Some of the 10 key-measures are focused on finance – and more
specifically financing –, through a variety of actions. First, France
should suggest to the G8 or G20 the creation of a global positive
economic fund (recommendation #8). This implies to rethink the
structure of our fiscal system according to positive or negative exter-
nalities, so as to encourage or discourage certain behaviors (recom-
mendation #24).
Institutional reforms are also necessary: the notion of long-term
should be enshrined in law and institutions. On a national level, an
authority dedicated to the well-being of future generations should be
created, for instance called the Long-term Council, and based on the
current Economic, social and environmental council (recommenda-
tion #35). In order to spread the idea of long-term thinking on an
international level, we might consider drawing up an international
charter on universal responsibilities, defining the duties present gene-
rations should take upon themselves towards future generations
(recommendation #37), and creating an international environmental
court (recommendation #38).
Finally, education is key to foster altruistic, environmentally res-
ponsible citizens, who are concerned with the interests of future
generations (recommendation #29).
242
SYNTHÈSE EN ANGLAIS
OUVRAGES
245
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
246
BIBLIOGRAPHIE
SITES INTERNET
www.banquemondiale.org
www.imf.org
www.insee.fr/fr
www.lelabo-ess.org
www.oecd.org/fr
www.un.org/fr
www.beyond-gdp.eu/fr
DOCUMENTAIRES
Avertissement ............................................................................. 7
Sommaire .................................................................................... 9
Introduction ................................................................................ 11
Synthèse : Restaurer la priorité au long terme .................... 15
249
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE
250
TABLE DES MATIÈRES
251
POUR UNE ÉCONOMIE POSITIVE