Andavakoera Mines or
Andavakoera Mines or
Andavakoera Mines or
SOMMAIRES DE REVUES
(Le Journal des débats, 15 mai 1910)
La Nature, revue des sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie, journal
hebdomadaire illustré. Masson et Cie éditeurs, 120, boulevard Saint-Germain, Paris.
Sommaire du no 1929, du 14 mai 1910 :
Le dynamomètre d'effraction de M. A. Bertillon. — Aéroplanes et orthoptères, par
Lucien Bresch. — Photographie des couleurs : les plaques dioptichromes Dufay, par G.
Mareschal. — Les mines d'or d'Andavakoera à Madagascar, par Albert Bordeaux 1. —
Le nouvel accumulateur Edison, par H. Marchand. — Académie des Sciences, par Ch.
de Villedeuil. — La prudence d'un castor, par V. Forbin.
Ce numéro contient 81 gravures et un supplément avec le bulletin météorologique
de la semaine.
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Un bon coup de collier ayant été donné, grâce au beau temps constant en cette
saison, M. Mortages a pu prendre le paquebot du 21 juillet, pour aller rejoindre son
associé M. Grignon. Il est parti en compagnie de M. Newal, ingénieur appartenant à la
mission de nombreux professionnels qui opère en ce moment sur les riches placers de
l'Andavakoera.
MM. Mortages et Grignon présents à Paris, les négociations seront menées
rapidement et la solution intéressant cette superbe affaire ne saurait se faire attendre
longtemps.
Tous les prospecteurs de la région font des vœux bien sincères pour que ce résultat
mérité soit au plus vite effectif. Une Compagnie importante, puissamment outillée,
organisée avec cette merveilleuse perfection dont le secret nous est encore peu connu
en France, doit obtenir dans cette entreprise des bénéfices énormes. Et c’est pour cette
raison que tous ceux qu’intéressent les questions minières — et ils sont nombreux —
1 Albert Bordeaux (1865-1937) : missions en Afrique du Sud pour la Compagnie lyonnaise d'exploration
apprendront avec joie, Ia nouvelle que I’affaire en cours concernant les placers de
l'Andavakoera, est traitée.
Cette joie n'est pas motivée seulement par la sympathie que l’on peut avoir pour les
heureux propriétaires des mines. Elle est surtout légitimée par la certitude que l’on a de
voir, par la suite, des missions nombreuses, d'importance plus ou moins grande, arriver
dans notre région Nord dont se révèlent, tous les jours plus nombreux et plus riches, les
gisements aurifères.
(Du Diègo-Suarez)
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L'or à Madagascar
par L. GANET.
(L’Écho des mines et de la métallurgie, 24 novembre 1910)
Nous terminerons cette courte étude générale par quelques notes sur la région
d'Andavakoera (Nord) dont la richesse contraste beaucoup avec tout ce qui est connu,
jusqu'à ce jour, à Madagascar. C'est, en somme, au point de vue aurifère, une
formation bien spéciale qui a donné de brillants résultats depuis sa récente découverte,
ainsi que les chiffres ci-dessous le font ressortir.
1908 961,965
Voici quelques extraits d'une récente étude, publiée dans les « Annales des mines »,
par M. Merle, ancien chef du service des mines de Madagascar, et qui a visité toute
cette région.
2 Caplong : il figure dans l’Annuaire de Madagascar, 1926, comme exploitant aurifère à Ankitokazo,
Truitard, Madagascar et les intérêts français, thèse de doctorat de sciences économiques, Librairie L.
Venot, Dijon, 1912).
Il semble que le titre de l'or soit plus élevé dans les filons pyriteux que dans ceux où
la galène est abondante.
La forte teneur du métal natif en argent est caractéristique de toute la région de
l'Andavakoera et suffit pour la différencier de toutes les autres contrées aurifères de
Madagascar.
L'or à Madagascar
(suite)
(L’Écho des mines et de la métallurgie, 28 novembre 1910)
* *
de la répartition capricieuse de l'or. Pour créer des sièges d'extraction, foncer et équiper
des puits, percer des galeries, se livrer en somme à des travaux préparatoires coûteux, il
faudrait avoir reconnu des gîtes représentant un tonnage suffisant et une teneur
convenable.
Or, là, rien de semblable. Tel qui, aujourd'hui, a extrait de son trou plusieurs
kilogrammes d'or, ne trouvera plus rien demain, sans qu'on sache pourquoi, l'allure et
l'aspect du filon n'ayant pas changé.
MM. Mortages et Grignon ont installé à Betsiaka une usine comprenant cinq
batteries de cinq pilons, du type courant de la maison Fraser and Chalmer's, actionnée à
la vapeur et capable, théoriquement, de broyer 100 tonnes de quartz par jour. Cette
usine devait utiliser le tout-venant du gîte pétrosiliceux de Ranomafana, amené sur
wagonnets au moyen d'un decauville de 7 kilomètres de longueur. Or, après essais, on
s'est aperçu que ce minerai ne présentait pas une teneur assez élevée pour être traité.
L'erreur initiale a été de croire que la roche bleue pétrosiliceuse était un minerai d'or,
alors qu'elle n'était (et pas toujours) que la gangue de filonnets quartzeux aurifères ; là
où il n'y a pas de filonnets quartzeux, il n'y à pas d'or. D'autre part, l'amalgamation
simple ne suffit pas pour traiter des minerais pyriteux ; il aurait fallu lui adjoindre la
cyanuration, et les frais d'installation, déjà considérables (plus d'un million), en raison de
la difficulté des voies d'accès, auraient encore été augmentés. L'usine de Betsiaka
trouvera son emploi le jour, qu'il faut espérer prochain, où l'on aura découvert le gîte
(filon ou stockwerk), capable de subvenir à sa consommation. En ce moment, et en
admettant, ce dont je doute fort, que la main-d'œuvre veuille se prêter à la
combinaison, il n'y a aucune raison pour traiter à l'usine le minerai riche que les
Malgaches extraient de leurs « trous ».
Un élément d'un très grand intérêt pour apprécier la valeur des gisements aurifères
de Madagascar-Nord et étudier la possibilité de les exploiter industriellement aurait été
la comparaison de la quantité de terre remuée ou de minerai traité avec le poids d'or
extrait. Ce travail n'a pu être fait à cause des errements suivis jusqu'à présent. Le chef
de poste se borne à peser l'or qu'on lui apporte, sans savoir d'où il provient
exactement.
Les productions mensuelles varient beaucoup, et les différences proviennent moins
des variations du nombre d'ouvriers suivant les saisons que de l'irrégularité des gîtes.
Ainsi, en janvier 1909, en pleine saison pluvieuse, l'extraction s'élève à 247 kg. 678,
et tombe à 48 kg. 428 en juillet, c'est-à-dire pendant le meilleur mois de l'année sous le
rapport climatologique.
Comme personnel, on peut admettre une moyenne de 4.800 ouvriers travaillant 300
jours par an.
*
**
« Il semble que ce soit le vide causé par un effondrement qui a permis la venue au
jour des roches éruptives et, par suite, la venue de l'or lui-même. Car l'or provient,
comme les autres métaux, des roches éruptives qui l'ont apporté des profondeurs.
Suivant les théories actuelles, l'or a suivi à l'état de fumerolles les fentes minces qui
s'étaient produites, et il a été saisi ensuite par des eaux chaudes et acides, comme il en
subsiste encore (eaux à 62°). Mais, en outre, il a été ensuite l'objet d'une véritable
concentration hydrothermale au voisinage de la surface. Tout l'or actuellement exploité,
accompagnant le quartz cristallisé en croûtes et géodes, ne peut être que d'origine
hydrothermale, mais la profondeur atteinte est très faible, et l'allure du gisement peut
changer notablement au-dessous des niveaux actuels.
*
**
En résumé, l'on peut donc dire, d'une manière générale, que l'or est très répandu à
Madagascar, mais en très faible quantité, à part quelques concentrations. Beaucoup de
latérites et alluvions aurifères, mais qui ne sont guère exploitables que par la méthode
indigène.
Il y a bien des rivières et fleuves aurifères, mais des essais de dragage par la
Compagnie occidentale ont échoué ; notons en passant, le projet à large envergure de
l'exploitation du grand fleuve, l'Ikopa, dont des sondages ont montré la richesse, mais
dont l'exécution demande de puissantes ressources financières que le Syndicat franco-
hova n'a pu encore trouver.
Quant aux filons (de fracture ou interstratifiés), beaucoup sont également aurifères,
mais l'alliance nécessaire d'un tonnage suffisant et d'une teneur convenable ne s'est
encore rencontrée que rarement : en tous cas, elle n'a encore donné lieu à aucune
exploitation industrielle, hormis l'installation du Nord dont nous avons parlé. La
formation du Nord (Andavakoera) a bien donné jusqu'ici de brillants résultats, mais,
ainsi que le font ressortir tous les ingénieurs l’ayant visitée, les travaux n'ont encore
porté que sur la surface, et la minéralisation peut, vu sa nature hydrothermale, changer
en profondeur.
Toutefois, il convient de ne pas oublier que l'île n'est encore que peu prospectée, et il
est permis d'espérer que l'on trouvera, un jour ou l'autre, des formations capables
d'exploitation réellement industrielle. L'or du Transvaal n'a-t-il pas eu des débuts
fortement discutés ?
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MISE EN SOCIÉTÉ
INGÉNIEURS
NOMINATIONS
(L'Écho des mines et de la métallurgie, 2 mars 1911)
André Boyer [né à Metz le 22 juillet 1870](E. C. P., 1893) a été nommé directeur à
Madagascar de la nouvelle Société des mines d'or de l'Andavakoera.
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LETTRE DE MADAGASCAR
(Le Journal des débats, 4 mars 1911)
Paris
Société des mines d'or de l'Andavakoera
(L’Écho des mines et de la métallurgie, 20 avril 1911)
Au capital de 5 millions de francs divisé en 50.000 actions de 100 fr. dont 25.000
d'apport attribuées à MM. [Alphonse] Mortages et Grignon, qui reçoivent en outre
1.300.000 fr. espèces et 47.500 parts bénéficiaires sur les 50.000 créées. — Siège social
à Paris, 48, rue de Londres. Conseil : MM. H[enry] Buhot [Crédit foncier d’Algérie et de
Tunisie (CFAT)], A[lbert] Galicier [banquier], M. Grignon, J.-V. Groselier, A[lphonse]
Mortages, J[ules] Riollot4 , P. Grignon et P. Sacaze.
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Modifications de sociétés
(L’Écho des mines et de la métallurgie, 1er mai 1911)
4 Jules Riollot (Mâcon, 1872-Paris, 1944) : École des mines de Saint-Étienne, 1892. Directeur technique
Société des mines d'or l’Andavakoera, 48, rue de Londres. — Transfert du siège, 2,
place de la Madeleine.
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[…] M. Levat5 a d'abord parlé de l'or. Il a rappelé qu'il y a cinq ans, la production de
l'or a reçu un véritable coup de fouet à la suite de la découverte des mines
d'Andavakoera, gisements situés dans le nord de l'île et qui ont donné, en cinq ans, une
quantité supérieure à 4.000 kilogrammes, c'est-à-dire une valeur brute d'environ 12
millions de francs. Les recherches de M. Levat l'ont conduit à croire que le reste de l'île
est également bien partagé. Le métal précieux se trouverait dans tous les terrains
cristallins qui forment le plateau central de Madagascar, c'est-à-dire sur les deux tiers
environ de sa surface.
Si compliquée que soit la question de la main-d'œuvre dans un pays grand comme la
France, qui ne compte que 2.600.000 habitants pour la plupart peu actifs, l'exploitation
industrielle de ces gisements serait possible dans des conditions exceptionnelles de bon
marché, grâce à l'abondance des rivières et des cascades qui ruissellent du plateau
central. […]
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L. Truitard,
Madagascar et les intérêts français,
thèse de doctorat de sciences économiques,
Librairie L. Venot, Dijon, 1912.
Le premier exercice social, ne comportant qu’une durée de neuf mois, aurait permis
la réalisation d'un bénéfice net d'environ 325.000 francs qui seraient consacrés aux
amortissements.
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directeur général de la Société Le Nickel, iI effectua des missions au Turkestan russe et en Boukhovine, et
dans de nombreuses colonies françaises. Il s’engagea dans la Société d'Adieu-Vat et de Bonne-Aventure,
en Guyane (1904) qui aboutit à une liquidation (1911). Membre du conseil supérieur des colonies.
Chevalier de la Légion d’honneur du 29 octobre 1912 (min. Colonies) à la suite de sa mission à
Madagascar.
M. A. Lacroix, professeur au Muséum d’histoire naturelle, revient de Madagascar. Il y
fut envoyé, l’an dernier, par les ministères des colonies et de l’instruction publique :
[…]… Nous nous rendîmes en filanzane aux mines d'or d'Andavakœra. Ces mines
sont fort intéressantes. Alors que les autres filons malgaches se sont formés dans des
gangues de quartz compact, nous trouvons ici une formation originale des veinules de
quartz en cristaux distincts, implantés perpendiculairement aux parois et formant une
sorte de mâchoire, entre les dents de laquelle s'est concentré irrégulièrement un
mélange de quartz et d'or cristallisé. Cet or a cette autre particularité d'être
argentifère ; il est de couleur pâle. L'exploitation, jusqu'à présent, s'est faite « à la
malgache » ; on se contentait de ramasser le quartz aurifère, produit par la destruction
naturelle du filon. On commence à procéder plus rationnellement, et il sera intéressant
de voir ce que va donner un type aussi nouveau. […]
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Des comptes soumis aux actionnaires de la société dans leur dernière assemblée
générale, il résulte que l'exercice 1911 se solde par un bénéfice net de 374.366 francs,
sur lequel 318.877 francs ont été consacrés aux amortissements, le solde a été reporté
à nouveau.
———————
Je voudrais résumer brièvement aujourd'hui, pour les lecteurs des Annales coloniales,
la situation de l'industrie aurifère à Madagascar, telle qu'elle se présente d'après les
dernières statistiques officielles. […]
Dans le Nord de l'île, à Andavakoera, à Ranomafana, MM. Mortages et Grignon se
sont préoccupés de la recherche en profondeur des roches aurifères ; cinq puits de 25 à
30 mètres ont été creusés, et leur réseau, de galeries atteint aujourd'hui près de 1.300
mètres de longueur. […]
——————————————————
ARRÊTÉ
autorisant la Société des Mines d'or de l'Andavakoera à relier par une ligne
téléphonique d'intérêt privé les postes aurifères de Betsiaka et de Ranomafana.
(Le Journal officiel de Madagascar, 21 décembre 1912)
Vu l'arrêté local du 15 avril 1907, fixant les tarifs et les dispositions générales à
appliquer en ce qui concerne la concession des abonnements aux réseaux
téléphoniques de Madagascar ;
Vu la lettre no 100-A, du 10 avril 1912, par laquelle M. Boyer, fondé de pouvoirs de
la Société des Mines d'or de l'Andavakoera, demande l'autorisation de relier par une
ligne téléphonique privée le poste aurlfère de Betsiaka à celui de Ranomafana,
Arrête :
Etc., etc., etc.
Tananarive, le 9 décembre 1912.
ALBERT PICQUIÉ.
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GRIGNON DÉBARQUÉ
COUP D’ACCORDÉON
Société des mines d'or de l'Andavakoera
(Les Annales coloniales, 1er mars 1913)
Cette société anonyme a son siège à Paris, 21, place de la Madeleine. Sa durée est
de 50 années, à compter du 20 mars 1911, pour l'exploitation de la concession des
mines d'Andavakoera (gisements d'or, de métaux précieux et autres métaux et pierres
précieuses) situées province de Diégo-Suarez (île de Madagascar). Le capital avait été
fixé à 5 millions de francs divisé en 50.000 actions de 100 fr. chacune, dont 25.000 ont
été souscrites et libérées en numéraire.
L'assemblée générale, tenue le 8 mars 1913, a décidé la réduction du capital actuel
de 5 millions de francs à 2.500.030 par l'échange de deux actions actuelles contre une
action nouvelle dite ordinaire. Elle a décidé également la réduction de 30 à 20 pour
cent de la partie des bénéfices attribuée aux parts de fondateur. Elle a décidé enfin que
le capital réduit à 2.500.000 francs sera augmenté de pareille somme de
2.500.000 francs par la création et la souscription de 25.000 actions nouvelles
privilégiées de 100 francs chacune, payables en numéraire, ayant un droit de priorité sur
les actions ordinaires.
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APPELS DE FONDS
(Cote de la Bourse et de la banque, 25 juin 1913)
Société des Mines d'or de l'Andavakoera. — Versement des trois derniers quarts, soit
75 fr. par titre, sur les actions de priorité, du 10 au 20 juillet, au siège social à Paris, 21,
place de la Madeleine. — Petites Affiches, 24 juin 1913.
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Les immobilisations atteignent 4 millions de francs Le développement des galeries
atteint 1.267 mètres.
Le compte Profits et pertes se solde par un excédent de 1.969 fr. 80.
L'orpaillage a laissé un bénéfice de 175.552 fr. 53.
Il convient de souligner la diminution sensible des achats d'or (environ 213 kg en
1912 contre 316 kg en 1911).
L'usine a laissé un bénéfice de 27.514 fr. 79 provenant de la vente de 39 kg. 740
d'or produit par le traitement du minerai.
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Les comptes de l'exercice 1913 accusent un bénéfice brut de 480.807 fr., dont
477.093 fr. ont été consacrés à des amortissements et 3.714 reportés à compte
nouveau. De l'analyse du bilan, il ressort qu'à la suite d'amortissements, pratiqués avant
inventaire, le chapitre des valeurs immobilières a été ramené de 4.630.825 fr. à
2.264.160 fr. L'administrateur délégué, au cours de la discussion, a déclaré qu'il y avait
tout lieu d'espérer que les travaux de recherches révéleraient du nouveau minerai ; en
outre, le conseil a décidé de distribuer, dans un avenir prochain, un acompte de
dividende aux actions privilégiées, correspondant à l'intérêt au 3 décembre.
Le rapport du conseil expose qu'il a été extrait, au cours de l'exercice 1913, 383 kg
589 d'or, soit 130 kg de plus qu'en 1912.
Il n'y a pas encore de dividende cette année, étant donné la nécessité de pratiquer de
larges amortissements.
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EXIT MORTAGES
Mines d'or de l'Andavakoera
(Le Journal des finances, 17 juin 1917)
L'assemblée d'hier a approuvé les comptes de 1916 que nous avons analysés
antérieurement et voté la dividende de 5 fr. 55 net pour les actions ordinaires et 4 fr. 48
nef pour les actions de priorité, payables le 15 juillet prochain. La démission de
M. Mortages, administrateur, a été acceptée. Les sept autres membres du conseil ont
été réélus. D'après le rapport, les difficultés signalées lors du dernier exercice existent
toujours et se sont même accentuées. Le manque de personnel européen, la pénurie de
navires, l'épizootie charbonneuse, sont autant de causes ayant occasion une diminution
dans la production.
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RÉQUISITION No 3040 D
(Le Journal officiel de Madagascar, 15 décembre 1917)
poches, nous pouvons espérer que les travaux qui vont être poursuivis lui permettront
de les trouver et, par conséquent, de réaliser des productions intéressantes.
Dès maintenant, d’anciens chefs mineurs démobilisés sont en route pour regagner la
colonie ; des instructions ont été données au directeur pour préparer la reprise des
travaux de profondeur, de telle sorte que, dès son retour à la mine, M. Benoist puisse,
conformément au programme que nous avons arrêté en complet accord avec lui,
reprendre progressivement les travaux.
Sa confiance dans l’avenir est entière ; connaissant son expérience en matière de
mines en général et de la nôtre en particulier, nous n’avons pas le droit de ne pas
partager cette confiance.
D’après les comptes qui vous sont soumis, la bilan accuse, pour l’exercice 1918, un
solde bénéficiaire de 482.391 fr. 69. En tenant compte du report de l’exercice
précédent, les bénéfices disponibles se montent à 484.873 fr. 77.
Nous vous proposons, après avoir prélevé sur ces bénéfices, conformément à l’article
46 des statuts, les sommes nécessaires au paiement d’un premier dividende de
6 %pour 1917 et 1918 aux actions de priorité et d’un dividende de 6 %aux actions
ordinaires, d’affecter une somme de 250.000 fr. à l’amortissement du capital privilégié.
Ces actions ont déjà été amorties de 50 %en 1916, mais il reste toujours une charge
d’intérêts de 15.000 fr. par an qui pourrait sembler lourde si nous devions passer
plusieurs exercices improductifs. Par le fait du remboursement complet des actions
privilégiées, les actions ordinaires pourront profiter des bénéfices, même minimes, qui
seraient réalisés et la situation de la Société s’en trouverait très assainie.
Le solde bénéficiaire serait donc réparti comme suit (article 46 des statuts) :
insuffisant pour justifier la distribution d’un second dividende aux actions et une
attribution aux parts de fondateur. Nous vous proposons donc de décider qu’il sera
reporté à nouveau avec affectation spéciale aux actions et aux parts dans la proportion
fixée par l’article 46 des statuts.
SI vous approuvez nos propositions, les coupons no 5 et 6 des actions de priorité,
après déduction des impôts de finances, seraient payables à raison de :
Enfin, vous aurez à nommer pour l’exercice 1919, un ou plusieurs commissaires aux
comptes : MM. Lucien Rousseau, Émile Perrot et Gabriel Boissier 6 sont rééligibles.
Le conseil d'administration.
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Société d'Andavakoera
(L’Écho des mines et de la métallurgie, 12 octobre 1919, p. 585)
La société n’a produit, pendant les huit premiers mois de l'année, que 15 kg d’or,
dus exclusivement à l'orpaillage. L'exercice en cours sera donc bien moins favorable
que.le précédent qui avait donné 365 kg d'or, dont 52 kg provenaient de l'orpaillage et
383 kg du traitement du minerai à l'usine.
La production avait été particulièrement importante l’an dernier par suite de la
découverte, en février, d'une poche de minerai riche. Mais depuis, la Société a dû
arrêter les travaux à la mine faute du personnel nécessaire et les difficultés des
transports empêchant de faire parvenir le matériel indispensable. Les travaux ont été
repris récemment et du personnel est en route pour Madagascar en vue de leur donner
plus de développement.
———————————————————
À Madagascar, les mines d'or de l'Andavakoera n’ont obtenu en 1919 que 35 kilos
d'or, alors que la production s’était élevée en 1918 à 365 kilos. Les travaux de
recherche, repris il y a quatre ou cinq mois, n'ont pas encore donné de résultats positifs.
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ANDAVAKOERA
(Le Journal des finances, 16 avril 1920)
6 Gabriel Boissier (1864-1931) : secrétaire, directeur, puis administrateur-secrétaire des Mines de zinc
L'exercice 1920, dont il sera rendu compte à l'assemblée du 1er septembre, se solde
par une perte de 132.823 francs contre une perte également de 25.570 francs pour
1919. Il ne sera proposé aucun dividende. La dernière répartition remonte à 1918
(dividende de 6 francs et remboursement de 50 francs par action privilégiée). La Société
a limité son activité, en 1920, à l'orpaillage qui a laissé un bénéfice brut de 66.412
francs. En tenant compte des intérêts et divers, les produits totaux ont atteint 91.405
francs, pour 224.228 francs de frais généraux, d'où le déficit signalé plus haut.
La situation de trésorerie est encore bonne. Pour faire face à 160 000 francs environ
de passif exigible, l'entreprise dispose d’un actif liquide et réalisable supérieur à
840.000 francs.
—————————
Faute de quorum, l'assemblée convoquée hier a été remise à une date ultérieure
—————————
Les comptes de l'exercice 1922 ont été approuvés par I’assemblée ordinaire du 5
février. Ces comptes font ressortir une perte de 25.083 fr. (contre 197.440), ce qui
porte le déficit total à 381.517 fr. L'exploitation souterraine n'a pu être abandonnée
[sic : reprise], mais la réorganisation de l'affaire paraît en voie de réalisation, ce qui
nécessitera un capital nouveau de 1 million 1/2. afin d'effectuer le dénoyage de la mine
et la reprise d'une exploitation normale. L’exploitation, qui n’a porté que sur
l’orpaillage, a donné pour l’exercice écouté une production de 49 kg 980 gr. d’or
contre 35 kg 507 gr.
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Andavakoera
(Le Journal des finances, 26 mars et 2 avril 1926)
« Certains journaux ont publié sur notre société des renseignements qui ne sont pas
tout à fait exacts. Il est du devoir d'un conseil d'administration de signaler en cette
circonstance à ses actionnaires les erreurs qui ont pu être commises. Il y a tout d'abord
une erreur de principe. En effet, dans les informations qui ont été données, il est, bien
entendu, question de kg et de grammes. Mais des kg de quoi ? Il s'agit, dans notre
société, de kg d'or de lingot et non pas d'or fin. La différence est assez sensible, car le
titre de nos lingots varie généralement entre 730 et 750.
D'autre part, dans un journal récent, il y avait des indications tout à fait erronées. On
parlait d'une production de 44 kg pour une semaine, ce qui est tout à fait inexact : ce
chiffre se rapporte à un mois. D'ailleurs, les renseignements que nous recevons ne nous
donnent pas la production semaine par semaine. Je ne voudrais donc pas, et le conseil
partage pleinement mon avis, que les actionnaires puissent être induits dans une erreur
qui pourrait leur être très préjudiciable. La production, actuellement, est bonne, mais
elle n'est pas encore telle que l'on puisse envisager des bénéfices très considérables. »
Voilà qui est net et cette franchise est plus de mature à créer autour de l'entreprise
une atmosphère de confiance qu'à provoquer la suspicion. Cependant, si l'entreprise
donne ainsi la mesure de sa bonne foi, il n'en demeure pas moins que son avenir reste
incertain. Les résultats de 1924, ce sont ceux qui ont été soumis à la récente assemblée,
présentent une amélioration appréciable sur les années précédentes, puisqu'ils se
traduisent par un léger bénéfice contre des pertes antérieurement ; la rencontre d'une
zone d'enrichissement permet encore d'escompter des progrès plus sensibles pour
1925, de telle sorte que le solde déficitaire antérieur pourra vraisemblablement être
définitivement amorti ; mais l'avenir reste incertain. Les gisements sont très irréguliers,
puisqu'ils sont constitués par des « bonanzas » et la société, qui ne fait actuellement
que de l’orpaillage, devra se procurer de nouveaux capitaux si elle veut reprendre ses
travaux miniers. Ses titres ne sont donc que des billets de loteries, particulièrement les
parts, dont le dividende, en partant du fonds social actuel de 3.000.000, n'augmente
que de 0 fr. 15 par franc de superdividende à l'action.
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Les comptes de Mines d'or de l'Andavakoera pour 1927 se soldent par un déficit de
156.875 francs contre un bénéfice de 393.674 francs en 1926.
L'an passé, il avait été distribué 7 fr. 20 par action ordinaire, 3 fr. 81 par action de
jouissance et 0 fr. 29 par part.
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NOUVEAU CONSEIL
Mines d'or de l'Andavakoera
(Journal des chemins de fer, des mines et des travaux publics, 10 août 1929)
Les actionnaires ont approuvé les comptes de 1928 se soldant par une nouvelle perte
de 231.406 fr. portant le déficit total à 388.283 fr. Après discussion, le conseil a
démissionné. Un nouveau conseil a été élu composé de MM. C. Laffon, A. Hattu7 , G.
Strap [du groupe Léonino], G. Chatain, C. Calin, E. Grimaud, G. Croisier. Une mission
partira pour étudier les ressources de l'Andavakoera. L'ass. extr. qui devait statuer sur
l'augm. du capital n'a pu être tenue faute de quorum.
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Le sous-sol malgache
(Les Annales coloniales, 24 décembre 1929)
Nous avons eu mainte occasion de parler des produits du sous-sol malgache. Il nous
paraît utile de donner une vue générale de ce qu'on peut appeler la carte souterraine
de la Grande Île, d'après l'étude d'un éminent spécialiste, M. Goursat, ingénieur des
Mines, ancien directeur du Service des mines de Madagascar. […]
L'or
L’or a été la grande production minière de Madagascar ; déjà avant la conquête, une
société, en association avec la reine, exploitait les activions aurifères de la région de
Maevatanana. La découverte des gisements filoniens de l’Andavakoera, dans la région
d'Ambilobé, au sud de Diégo-Suarez, a attiré dans cette région un grand nombre de
prospecteurs ; le gisement de l’Andavakoera a peut-être produit, à lui seul, la moitié de
la production totale de la colonie. Actuellement, il donne une production insignifiante.
La production de l'or, depuis la fin de la guerre, n'a cessé de décroître très
rapidement. Madagascar, qui a produit annuellement plusieurs tonnes d'or, ne
produisait plus, en 1926 que 306 kg. et en 1927 que 210 kg. Sur ces chiffres,
l'exportation, vers l'Europe est très faible : 196 kg. en 1926, 96 kg. en 1927, 32 kg. en
1928.
Les principales provinces productrices sont : Maevatanana (un tiers de la production
environ), Diégo-Suarez, Mananjary, Moramanga, Ambositra.
L'or obtenu est une poudre fine, avec de rares et très petites pépites. Sa teneur est
très haute, généralement supérieure à 770 millièmes d'or pur, sauf pour le gisement de
l'Andavakoera, où la proportion d'argent associé à l'or est de l'ordre de 15 %.
7 Albert Hattu : né le 20 janvier 1865 à Cambrai (Nord), ingénieur ECP, marié en 1898 à Suzanne-
L’ass. ord. qui a eu lieu le 28 fév. a approuvé les comptes de l’ex. au 31 déc. 1929
faisant apparaître une perte de 356.217 fr., s’ajoutant aux pertes antérieures, ce qui
donne un déficit total de 744.500 francs.
Le rapport indique que la production de l’année 1929 a été de 8 kg 675 d’or pur,
provenant en majeure partie du broyage de minerai extrait de profondes tranchées et
de travers-bancs.
Le gouvernement de la colonie a effectué, au cours de l’ex. 1929, le troisième
versement sur les sommes dues à la soc. p. le rachat de la route des placers, p. la partie
comprise dans les limites de la concession sociale.
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Perte de 1931 : 184.433 fr. portant le déficit total à 1.263.821 fr. (A.E.F.)
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Informations et communiqués
MINES D'OR DE L'ANDAVAKOERA
(Le Journal des débats, 1er juillet 1933)
MISSION RADIESTHÉSISTE !
Informations et communiqués
MINES D'OR DE L'ANDAVAKOERA
(L’Écho des mines et de la métallurgie, 10 septembre 1933, p. 491-492
et Le Journal des débats, 23 août 1933)
Mines de l’Andavakoera
(Madagascar, industriel, commercial, agricole, 16 janvier 1935)
Cette société a produit au cours du mois de novembre écoulé, 6.596 grammes d'or
contre 2.284 pour le mois de novembre 1933.
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La production d'or de cette société a été de 16 kg 298 gr. pour le dernier trimestre
1924 contre 8 kg 563 gr. pour le trimestre correspondant de l'année précédente.
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FINANCE ET RADIESTHESIE
(Le Journal des finances, 31 mai 1935)
Les Mines d'or de l'Andavakoera ont connu depuis leur création, en 1911, bien des
vicissitudes. Les gisements alluvionnaires qu'elles exploitent à Madagascar sont
extrêmement irréguliers. En 1925, la société avait produit 91 kg d'or ; en 1926, 55 kg ;
mais, depuis, la production est tombée rapidement à des chiffres dérisoires,
n'atteignant que 8 kg en 1931 et 12 kg en 1932. Depuis 1927, l'exploitation est
déficitaire et, au 31 décembre 1933, les pertes atteignaient la moitié du capital de 3
millions.
C'est alors que le conseil a décidé l'envoi à Madagascar, il y a deux ans, d'une
mission comprenant, notamment, un « radiesthésiste choisi parmi les plus réputés ». Ce
spécialiste aurait, paraît-il, rapporté de précieuses indications sur les points où il estime
que l'or existe. Ses indications ont même été si séduisantes qu'il a été décidé
incontinent d'augmenter le capital de 250.000 fr. pour effectuer la vérification de ces
données et doter dans ce but l'exploitation d'un matériel plus moderne.
Malheureusement, les recherches entreprises sur les conseils du « radiesthésiste » ont
été gênées jusqu'à présent par des difficultés matérielles provisoires, « mais il n'y a
aucune raison, déclarait le président à l'assemblée d'octobre dernier, de penser que les
résultats ne seront pas intéressants et rémunérateurs, étant donné les teneurs à la
tonne déjà révélées ».
Cette belle confiance paraît partagée par l'un des principaux actionnaires de l'affaire,
qui n'a pas hésité à garantir une nouvelle augmentation de capital de 125.000 fr.,
actuellement en cours de réalisation, et destinée à l'achat de nouveau matériel pour la
mine.
Tout cela est fort intéressant, mais on admettra difficilement que les seules
indications du « radiesthésiste », si éprouvé soit-il, aient suffi pour motiver ce nouvel
investissement de fonds. Ne s'agirait-il pas, plutôt, de la découverte d'une nouvelle
« poche » aurifère, comme cela s'est produit déjà, il y a quelques années, dans les
gisements à surprises de l'Andavakoera ? Si cette hypothèse est exacte, l'unique
souscripteur de l'augmentation de capital en cours pourrait bien ne pas réaliser une
trop mauvaise opération.
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d'une part, de l'orpaillage effectué par les indigènes pour 18 kg. 790,7, et, d'autre part,
pour 7 kg 445 gr. de l'exploitation de la vallée de Courmalandy effectuée par les grues
à moteur. »
« Bien que cet exposé ne doive traiter que des choses et des faits se rapportant à
l'exercice 1934, nous croyons pouvoir vous dire qu'au cours de l'année actuelle, de
nombreuses prospections, accompagnées de sondages et d'analyses nous permettent
d'affirmer que l'or alluvionnaire existe bien dans toutes les vallées sur un grand nombre
d'hectares, avec des teneurs moyennes variant de 3 à 17 grammes au mètre cube et à
des profondeurs, sous des couches de terres stériles, ne dépassant pas 5 mètres. »
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Chapitre 23
[…] Il y a environ quatre années [1935, dit-il ailleurs], M. Croisier, le grand animateur
de la société à cette époque, eut l'idée d'envoyer à Andavakoera une mission
radiesthésiste. Un essai très concluant fut fait, paraît-il, aux environs de Saint-Germain-
en-Laye. La Banque de France prêta un lingot de 10 ou 12 kg qui fut enterré à une
certaine profondeur dans le sol. Quatre radiesthésistes à pendule et un baguettisant
prirent part au concours. Toujours d'après les intéressés, tous signalèrent très
approximativement l'endroit où se trouvait le lingot. Je crois, si mes souvenirs sont
exacts, que ce fut l'opérateur à la baguette, qui s'en rapprocha à une distance de 60
centimètres. Bref, l'expérience avait complètement réussi (toujours d'après les
intéressés). La Vie financière rendit compte in extenso des résultats de cette expérience
qui fit quelque bruit dans toute la presse.
Une assemblée générale de la société eut lieu, et tous les détails de l'expérience
ayant été communiqués aux actionnaires, il fut décidé que la mission partirait à
Madagascar aux mines de l'Andavakoera, avec un ingénieur pour contrôler les travaux
de la mission. Le simple bon sens aurait dû inciter le conseil d'administration d'envoyer
en mission, certains des radiesthésistes qui avaient concouru à Saint-Germain-en-Laye.
Eh bien non ! Ce fut un radiesthésiste de Lyon qui n'avait pas assisté à l'expérience qui
fut désigné. Le baguettisant qui avait assisté au concours s'offrit de faire le voyage à ses
frais ; je ne sais pour quelle cause, il fut écarté (j'ai su plus tard, que c'étaient deux
antagonistes irréconciliables. L'un prétendait que c'était la baguette qui avait tous les
pouvoirs et l'autre prétendait que c'était le pendule).
[…] Je me garderai bien de faire la critique de la radiesthésie qui est une science
nouvelle, mais la plus grande partie de ses adeptes portent, je crois, un grand tort à
cette science […] ; vous touchez soit une carte soit une feuille de papier blanc, vous
l'envoyez de Madagascar à un radiesthésiste de Paris qui, promenant son pendule sur
cette feuille de papier vous dira la maladie dont vous êtes atteint […] Vouloir faire croire
toutes ces choses, c'est, je pense, prendre les gens pour des naïfs. […] En 1908 ou
1909, M. Prolets, sourcier parisien très connu revenant de Maurice où des Indiens
l'avaient fait venir pour découvrir un trésor, vint me trouver à son passage à Diégo et
me fit des offres de service. Andavakoera étant en pleine production : je jugeai à propos
de ne pas accepter ses services. […]
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TRANSFERTS DE SIÈGES
MINES D'OR DE L'ANDAVAKOERA
(Le Journal des finances, 31 juillet 1936)
Siège transféré du 82, rue d'Amsterdam, à Paris, au 24, rue Chaptal, à Paris.
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MADAGASCAR
Sté des mines d'or de l'Andavakoera
(L'Écho des mines et de la métallurgie, 1er août 1936)
Le siège social de cette société au capital de 3.875.000 fr. vient d'être transféré du
82, rue d'Amsterdam au 24, rue Chaptal, Paris.
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Les comptes de l'exercice 1935 font apparaître une nouvelle perte de 48.197 fr.
contre 19.715 fr. pour 1934.
Au bilan au 31 décembre 1935, les exigibilités figurent pour 260.452 francs, contre
226.634 fr. En regard, le disponible et réalisable est porté pour 211.077 francs, contre
233.011 fr., et. les comptes débiteurs pour 153.697. fr. contre 135.785 fr.
Approvisionnements : 85. 118 fr. contre 72.733. Le déficit total figure pour
1.654.431 fr. Immobilisations : 2.127.954 fr. contre 2.025.697 fr. ; réserve légale :
96.826 fr. (inchangée). Le capital est porté pour son nouveau montant de 3.875.000 fr.
contre 3.750.000 fr.
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Le rapport signale que, en vue de mettre fin à la période déficitaire, le conseil a
envisagé une association avec un syndicat belge dénommé « Syndicat Oret », qui a
envoyé depuis trois mois un ingénieur spécialiste sur les placers pour se rendre compte
des possibilités d'avenir de la mine.
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Pour tenter de mettre un terme aux déficits enregistrés depuis neuf ans, le conseil de
cette société aurait l'intention de conclure des accords avec un syndicat belge qui
assurerait la direction de l'exploitation.
Déjà, un ingénieur spécialiste serait sur place, et la conclusion de l'accord
interviendrait très prochainement.
Bien que la production de ces mines ait doublé au cours des trois dernières années, la
société estime qu'il ne lui est pas possible, dans les circonstances actuelles, de procéder
à l'augmentation de capital nécessaire pour acquérir du matériel nouveau, engager des
ingénieurs compétents et recruter du personnel indigène dans le Sud de Madagascar,
d'un meilleur rendement, paraît-il, que celui existant dans la région de Diégo.
Ce serait là les raisons de l'appel au syndicat belge.
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On cote 56 francs les MINES DE L'ANDAVAKOERA dont l'exercice 1936 se solde par
un léger bénéfice de 32.122 francs ; mais il reste au bilan un solde débiteur de
1.654.431 francs.
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1937-1945
DIRECTION ET GESTION TECHNIQUE DÉLÉGUÉES
À LA SOCIÉTÉ NEVILLE FOSTER
MINES D'OR DE L'ANDAVAKOEA.
(Le Journal des débats, 15 septembre 1937)
Les comptes de l'exercice 1936 ont été approuvés par l'assemblée du 10 septembre.
Au cours de l'exercice, la production des métaux précieux a été de 28 kg 430, en
diminution de 7 kg sur celle de l'exercice précédent. La montant des ventes,
448.582 fr., est sensiblement égal à celui de 1935, dû en partie à l'augmentation du
prix de réalisation de l'or à partir de septembre 1936. Le bénéfice d'exploitation ressort
à 32.622 fr., ramené après amortissement sur inventaire à 1.950 francs.
Parlant de la mission envoyée sur place aux frais d'un syndicat, de fin mai au 5
octobre, le rapport du conseil indique que celle-ci aurait terminé ses travaux, mais que
les rapports des ingénieurs ne lui ont pas été communiqués. Néanmoins, il croit pouvoir
dire que les indications des recherches antérieures faites par la société se trouveraient
confirmées et que l'exploitation des sables aurifères, vu leur quantité et leur teneur en
or, s'avère comme devant être rémunératrice.
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[…] Les districts du Sud, assez peuplés, fournissent seuls un excédent de main-
d'œuvre qu'une vieille coutume — elle remonte à une trentaine d'années, au moment
de l'exploitation intensive des placers d'Andavakoera — fait diriger uniquement vers le
Nord et le Nord-Ouest de la Grande Île où elle est assurée de trouver du travail. Ce sont
d'ailleurs uniquement des hommes adultes qui s'expatrient; ainsi, pour deux ou trois
années généralement.
Comme ils sont économes – ne les a-t-on pas appelés les Auvergnats de
Madagascar ? —, ils rentrent chez eux avec un pécule assez important, pécule souvent
représenté par des bœufs qu'ils achètent, au cours du voyage de retour, aux éleveurs de
l’Ouest.
Je crois difficile — surtout en raison du désir de ces populations de se constituer un
petit troupeau – de les amener à s'employer dans les plantations de la côte Est où le
bétail est rare et où le pasteur ne veut pas se dessaisir de son cheptel. De plus, la gêne
est surtout saisonnière : or, la main-d'œuvre fournie par les adultes veut être occupée
toute l'année. Là est le point crucial. […]
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Pour l'exercice 1937, la production d'or s'est chiffrée à 27 kg. 297 contre 28 kg. 430
pour l'exercice précédent.
Les comptes se soldent par un bénéfice de 5.281 francs. Pour 1936, après
30.673 francs d'amortissements, le bénéfice net s'était établi à 1.950 francs.
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Le président a déclaré que la production au cours des huit premiers mois de 1938 a
été de 35 kg contre 27 kg pour l'exercice 1937.
Les dernières prospections ont permis de reconnaître une exploitation d'un
rendement de 300 kg d'or.
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Les assemblées des obligataires et des porteurs de parts qui devaient avoir lieu le
1er février n'ayant pu se tenir faute de quorum, ont été reportées à une date ultérieure.
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Émissions, cotations
MINES D'OR D'ANDAVAKOERA
(Le Journal, 26 octobre 1942)
MORTAGES
par Étienne CROUZET
(Hommes et destins d’outre-mer, tome 3 sur Madagascar)
Au cours de mes tournées, autour de 1940, j'ai rencontré plusieurs fois Mortages à
Ambilobé. Il était alors sur la fin de son existence et complètement ruiné, n'ayant même
plus le petit hôtel du Camp d'Ambre dont il avait vécu pendant quelques années.
Reparti à la recherche de cet or qui l'avait autrefois rendu riche immensément, et
poursuivant inlassablement sa chimère, il espérait trouver un autre galet pareil à celui
qui était si lourd qu'il l'avait cassé pour voir, et dont il disait, avec un constant
émerveillement, que sa tranche était jaune comme un gâteau de maïs.
Entre deux prospections, hélas désormais toujours vaines il aimait évoquer sa
splendeur d'antan, et c'était passionnant pour les hôtes de ce petit hôtel de brousse où
il venait se reposer par intermittence. Dans ce qu'il racontait, il était très difficile pour
ceux qui l'écoutaient de discerner ce qui était histoire vraie de sa vie, ou rêverie sans
cesse embellie par la nostalgie de ses fastes et de ses prodigalités passées. Mais c'était si
prenant, qu'il paraissait normal pour ses auditeurs que cet être à la vie d'exception
s'installât de son vivant dans sa légende.
Né à Nancy, son service militaire à Dakar lui donna la vocation de l'Outre-Mer et il
débarqua à Diégo-Suarez en 1897, muni d'un petit pécule, à la recherche d'un travail
qu'il désirait par nature aussi peu dépendant que possible. Il y noua rapidement de
solides amitiés malgaches des deux sexes, faisant même, dit-on, frère de sang avec un
originaire des plateaux.
Après quelques essais, aux fortunes diverses, de commerce à Diego et entre Diego et
Nossy-Bé, sa vocation de chercheur d'or s'imposa définitivement à lui. C'était, à
l'époque, un métier pénible et dangereux dans une brousse difficile, à peine pacifiée,
9Pierre Heckly : fils de Louis Heckly, ingénieur E.T.P., président de l’Immobilière Construction du Maroc,
filiale de l’Immobilière construction de Paris (ICP)(André Weil). Frère de Jean (ép. Monique Dromain), de
Dany (ép. Francis Gautier, dirigeant de Colgate-France, puis de BSN), de Georges et d’Odile.
qu'il fallait fouiller sans trêve ni répit et à travers mille périls pour espérer forcer la
chance de la découverte et peut-être de la fortune.
Enfin lui et (ou) ses amis malgaches tombèrent sur les placers de I'Andavakoera, à la
fois exceptionnels par leur teneur en électron (or à 250 millièmes d'argent) et
phénomène isolé dans la région.
Les alluvions, racontait Mortages, y étaient si riches (4 tonnes par an les premières
années), qu'au bout de quelques semaines, il revint à Diégo-Suarez, sa récolte d'or sur
le dos de plusieurs porteurs qui attendirent patiemment assis sur le trottoir de la banque
qu'il puisse se faire ouvrir un coffre par un directeur d'agence fortement incrédule en
présence de cet homme have et déguenillé.
Se figurant que son pactole serait éternel, il dilapida son or, au fur et à mesure qu'il
le récoltait, en de folles excentricités, en quelques investissements malheureux, et à faire
gratuitement le bien à des gens dont il n'attendait aucune reconnaissance et qui n'en
eurent guère les mauvais jours venus.
Les placers s'épuisant, il dut d'abord s'associer avec un Monsieur Grignon qui
apporta les fonds nécessaires à l'installation, en 1908, de la première usine malgache de
broyage des minerais aurifères. En 1911 fut fondée la Société des mines d'or de
l’Andavakoera, au capital de 5 millions, pour poursuivre l'exploitation industrielle dont
Mortages n'était plus alors que l'inventeur. Cette exploitation, qui connut de
nombreuses difficultés, dont d'importantes venues d'eaux chaudes, s'arrêta
définitivement en 1921 — la production des alluvions, seule poursuivie à quelques kg
par an, s'amenuisant progressivement jusqu'à cesser à la veille de la Seconde Guerre
mondiale.
Entre-temps, mobilisé en 1914, il eut au front pendant quatre ans une brillante
conduite.
De retour à Madagascar, il végéta quelques années en tenant l'hôtel du Camp
d'Ambre. Puis il s'épuisa jusqu’à la fin de sa vie à la recherche d'un nouvel Eldorado qui
lui aurait redonné sa splendeur passée. La course du temps, la faisant chaque jour plus
belle à son souvenir, lui en rendait le retour toujours plus désirable et le lui fit espérer
sans défaillance jusqu'à sa mort.
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