Deborin
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Les citations :
La dialectique se réduisait à la science des lois générales du mouvement, tant du monde
extérieur que de la pensée humaine -deux séries de lois identiques au fond, mais différentes
dans leur expression en ce sens que le cerveau humain peut les appliquer consciemment,
tandis que, dans la nature, et, jusqu'à présent, également dans la majeure partie de l'histoire
humaine, elles ne se fraient leur chemin que d'une façon inconsciente, sous la forme de la
nécessité extérieure, au milieu d'une série infinie de hasards apparents. Mais, du coup, la
dialectique des idées ne devint que le simple reflet conscient du mouvement dialectique du
monde réel […]
p. 201-202
De même que dans toute science historique ou sociale en général, il ne faut jamais oublier, à
propos de la marche des catégories économiques, que le sujet, ici la société bourgeoise
moderne, est donné, aussi bien dans la réalité que dans le cerveau, que les catégories
expriment donc des formes d'existence, des conditions d'existence déterminées, souvent de
simples aspects particuliers de cette société déterminée, de ce sujet, […]
(Marx, Contribution à la critique de l’économie politique)
p. 202
L'existence sociale et la conscience sociale ne sont pas plus identiques que ne le sont en
général l'existence et la conscience. De ce que les hommes, lorsqu'ils entrent en rapport lés
uns avec les autres, le font comme des êtres conscients, il ne s'ensuit nullement que la
conscience sociale soit identique à l'existence sociale. Dans toutes les formations sociales plus
ou moins complexes, et surtout dans la formation sociale capitaliste, les hommes, lorsqu'ils
entrent en rapport les uns avec les autres, n'ont pas conscience des relations sociales qui
s'établissent entre eux, des lois présidant au développement de celles -ci, etc. […] La
conscience sociale reflète l'existence sociale, telle est la doctrine de Marx. L'image peut
refléter plus ou moins fidèlement l'objet, mais il est absurde de parler ici d'identité. La
conscience reflète en général l'existence, c'est là une proposition générale du matérialisme
tout entier. Et il est impossible de ne pas voir quel lien direct et indissoluble la rattache à la
proposition du matérialisme historique, d'après laquelle la conscience sociale reflète
l'existence sociale
p. 206
Le Moi est un Moi pour moi-même, en même temps qu’un Toi pour l’autre. Le Moi sujet est
en même temps objet. A quoi il faut ajouter que le Moi n’est pas l’être abstrait sur lequel
opère la philosophie idéaliste. Le Moi est un être réel. Mon corps appartient à mon être. Bien
plus : mon corps, en tant que tout, est mon Moi, mon être véritable. Ce n’est pas un être
abstrait qui pense, mais cet être réel, ce corps. Ainsi, à l’inverse de ce qu’assurent les
idéalistes, l’être réel, matériel, se révèle sujet, et la pensée prédicat. Là réside l’unique
solution possible à la contradiction entre être et pensée, où l’idéalisme s’est débattu en vain.
Par ce moyen, on n’élimine aucun des termes de la contradiction : tous deux sont conservés,
en révélant leur unité véritable.
(Plékhanov, Les questions fondamentales du marxisme)
p. 207
« La molécule, en tant que plus petite partie de la matière capable d’une existence autonome,
est une catégorie tout à fait rationnelle, un « nœud », comme dit Hegel, dans la série infinie
des divisions, qui n’y marque pas une rupture ou un achèvement [abschliesst] mais une
différence qualitative.
p. 209
Au sujet de Hofmann, tu as tout à fait raison. Tu verras d’ailleurs dans la fin de mon
chapitre III, où est esquissée la transformation du maître-artisan en capitaliste — à la suite de
changements purement quantitatifs —, que je cite dans le texte la découverte de Hegel sur la
loi de la brusque commutation du changement purement quantitatif en changement qualitatif,
comme étant également vérifiée en histoire et dans les sciences de la nature.
p. 210
Citation :
p. 211
Attention !, Déborine ne cite pas toute la citation ci-dessous mais la coupe. Peux-tu faire
la coupure nécessaire ?
:
La dialectique supérieure du concept est non pas de créer et de concevoir la détermination
seulement comme la limite et le contraire, mais de créer et de concevoir à partir d’elle le
résultat et le contenu positifs, comme ce par quoi elle est seule le développement et le progrès
immanent. Cette dialectique est par suite, non pas l’acte extérieur d’une pensée subjective,
mais au contraire l’âme propre du contenu, âme qui fait progresser organiquement ses
rameaux et ses fruits. À ce développement de l’Idée comme d’une activité propre de sa raison,
la pensée ne s’intéresse qu’en tant que pensée subjective, sans ajouter de sa part aucun
complément. Considérer quelque chose rationnellement ne consiste pas à apporter à l’objet de
l’extérieur une raison et à l’élaborer par ce moyen, mais au contraire c’est l’objet qui est pour
lui-même rationnel ; ici, c’est l’esprit dans sa liberté, la plus haute pointe de la raison
consciente d’elle-même, qui se donne la réalité effective et se produit comme monde qui
existe ; c’est ce travail, qu’accomplit la raison de la chose, que la science a seulement pour
tâche de porter à la conscience.
(Hegel, Philosophie du droit, § 31)
p. 212, en note
p. 215