Critères de Choix Du Moteur 2
Critères de Choix Du Moteur 2
Critères de Choix Du Moteur 2
Dans le choix d’un moteur pour une application particulière, on devra tenir compte des facteurs
suivants :
Le réseau de distribution électrique alimentant le moteur doit fournir la tension appropriée et avoir
une puissance suffisante pour démarrer et faire fonctionner la charge du moteur. La limite de la
tension d'alimentation du réseau électrique est fonction du courant exigé par le moteur pour
fonctionner. Par exemple, un moteur de 50 HP va absorber 150 ampères pour tourner sous 208/120
volts, mais seulement 50 ampères sous 600/347 volts. Par conséquent, il ne serait ni économique ni
pratique d'utiliser, pour une tension donnée, des moteurs dépassant une certaine puissance nominale
si le diamètre des conducteurs devient trop gros, tant pour l'alimentation qu'à l'intérieur du moteur.
Les moteurs sont classés par :
* Niveau de tension (donc puissance).
* Principe de moteur (asynchrone & synchrone).
BT: U < 400 V, Sn théorique < 132 kW, Sn pratique < 150 kW
ou 200 CV = moteur asynchrone.
MT: 400 V < U < 20 kV (en pratique de 2 à 6.6 kV)
100 kW < Sn théorique < 2 MW ou 2700 CV,
Sn pratique maximum < 3.5 MW ou 4700 CV = moteur asynchrone.
Caractéristique Tension
100% 90%
Caractéristique - 17 % + 23 %
Couple de démarrage + 21 % - 19 %
Courant de démarrage + 10 % - 10 %
On doit éviter d'utiliser un moteur dont la tension d'alimentation n'est pas normalisée ou n'est pas
appropriée à celle du réseau. Par exemple, un moteur indiquant une tension de 440 V sur sa plaque
signalétique est parfois raccordé à un réseau 480 V. Même si la tension maximale permise pour ce
moteur est de 484 V (110 % x 440), il n'existe aucune marge pour une hausse éventuelle de la
tension d'alimentation (par exemple, l'entreprise de distribution d'électricité peut très bien fournir
une tension de 500 volts et rester dans les tolérances acceptables) étant donné que le moteur
fonctionne déjà à sa limite de tension maximale admissible. On devra utiliser un moteur de tension
appropriée ou bien installer un transformateur délivrant la tension voulue.
Pour qu'un moteur fonctionne adéquatement, le déséquilibre des tensions de phase doit être
inférieur à 1 %. Un déséquilibre de tension de 3,5 % occasionne une augmentation de température
de 25 % et un accroissement de courant de l'ordre de 6 à 10 fois la valeur du déséquilibre de
tension. Ces effets sont attribuables à la circulation des courants inverses dans le moteur. Le
déséquilibre de tension se calcule comme suit :
À titre d'exemple, si des tensions de ligne ont été mesurées à 600, 585, et 609 volts, la moyenne
est de 598 volts. L'écart maximal par rapport à la moyenne est de 13 volts (598-585) et le
déséquilibre de tension est donc de (13/598) x 100 =2,2 %.
Si un moteur doit fonctionner avec un déséquilibre de phases supérieur à 1 %, il devra être déclassé
conformément au graphique suivant (Figure 1).
Figure 1 : Facteur de déclassement des moteurs à induction triphasés à cage d'écureuil en fonction
du déséquilibre de tension
On ne devrait pas faire fonctionner un moteur si le déséquilibre de phases est supérieur à 5 %. En
fonctionnement normal, l'écart de fréquence admissible d'un moteur peut atteindre 5 %. En principe,
la fréquence ne devrait pas poser de problème lorsque le réseau d'alimentation est celui d'une
entreprise d'électricité. La vitesse des moteurs varie directement avec la fréquence de l'alimentation.
Papillotement de la tension
Le démarrage de moteurs ou d'autres fortes charges entraînent une chute de tension sur le réseau
d'alimentation résultant de l'effet entraîné sur l'impédance du circuit par leurs courants d'appel
élevés ; cette chute de tension se manifeste sous la forme d'un papillotement dans les circuits
d'éclairage. À mesure que le moteur prend de la vitesse, le courant retombe à des valeurs de
fonctionnement normales et la tension du réseau se rétablit. Ce papillotement devient inacceptable
lorsque l'amplitude de la chute de tension et la fréquence d'apparition dépassent certains seuils. Ce
seuil d'inconfort est représenté sur la courbe de papillotement de la tension (Figure 2).
2. Classe d’isolation
Pour choisir la classe d’isolation d’un moteur, on doit se reporter au tableau n° 3 :
Remarques :
De façon standard, les moteurs sont conçus pour fonctionner à une température ambiante de
40°C et une altitude maximale de 1000 m. Dans des conditions d’utilisation différentes, il
est alors nécessaire de corriger les valeurs données pour une classe d’isolation.
L’échauffement est aussi une valeur extrêmement importante, car il va varier en fonction de
l’utilisation qui est faite du moteur. Certaines applications vont par exemple entraîner un
échauffement plus important du moteur : il faut donc aussi prendre en compte la température
d’échauffement permise en plus de la classe d’isolation.
Une règle empirique est que la vie utile d'une isolation double avec chaque tranche de 10 °C
de température d'isolation non employée. Par exemple, si vous utilisez un moteur dont la
température totale sera de 110 °C (y compris la température ambiante, l'échauffement du
moteur et l'écart pour point chaud), mais qui est construit avec un système d'isolation de
classe B (130 °C), il existe une marge supplémentaire de 20 °C non utilisée. Cette marge
supplémentaire va porter la durée de vie de l'isolation de 20 000 h à 80 000 h.
Figure 6 : Durée de vie de l'isolation en fonction de la température
Moteur triphasé
Couple de Couple de
démarrage décrochage
(en pour (en pour
Courant
Type cent cent Glissement Applications types
de démarrage
du couple du couple
de charge de charge
assigné) assigné)
Ventilateurs,
soufflantes, pompes et
Types A et B :
compresseurs
Courant de
100-200 % 200-250 % Normal <5% centrifuges, etc., pour
démarrage
lesquels le couple de
normal.
démarrage est
relativement peu élevé.
Charges de pointe
élevées avec volants
Type D :
d'inertie comme
Couple de
poinçonneuses, cisailles,
démarrage et 275 % 275 % Peu élevé >5%
monte-charge,
glissement
extracteurs, treuils et
élevés.
palans, pompes de puits
de pétrole et étireuses.
Les moteurs du type B sont de loin les plus courants et ils conviennent à presque toutes les
applications, sauf celles où peuvent intervenir un couple de démarrage ou des charges de pointe
élevés.
Les moteurs du type A servent rarement dans des applications nouvelles car leur courant de
démarrage est plus élevé que celui des moteurs du type B pour un couple de démarrage quasiment
identique. Le type A ne figure dans ce guide qu'à titre exhaustif seulement.
Figure 4-Graphiques couple-vitesse des moteurs de type A, B, C, D
3.2.1. Vitesse
Les moteurs synchrones fonctionnent à la vitesse synchrone sans baisse de vitesse sur toute leur
gamme de charges. On devra opter pour ces moteurs lorsqu'une vitesse précise et constante est
nécessaire.
Petits ventilateurs et
À bague de 1050, 1550, Très faible 50-
Faible soufflantes à
déphasage 3000 100 %
entraînement direct.
À condensateur Ventilateurs et
permanent 825, 1075, 1625 Faible 75-150 % Modéré soufflantes à
(PSC) entraînement direct
Ventilateurs et
soufflantes à courroie
À enroulement et à entraînement
1140, 1725, Faible à modéré
auxiliaire de Modéré direct, petits outils,
3450 130-170 %
démarrage pompes centrifuges et
appareils
électroménagers
Pompes, compresseurs,
À démarrage
1140, 1725, Modéré à élevé Modéré à outils, convoyeurs,
par conden-
3450 200-400 % élevé machines agricoles et
sateur
ventilateurs industriels
-Moteurs à condensateurs
De nombreux moteurs monophasés incluent un condensateur en série avec un des enroulements du
stator afin d'optimiser le déphasage du champ au démarrage. Les courants capacitifs déphasent la
tension en avant de 90°. En ajoutant des condensateurs, on obtient un déphasage du courant dans un
enroulement par rapport à l'autre. Il en résulte un couple de démarrage plus élevé que ne peut en
produire un moteur à enroulement auxiliaire de démarrage.
On utilise les moteurs à condensateur pour des applications nécessitant un couple de
démarrage élevé, par exemple dans le cas des compresseurs ou des climatiseurs. Leur
puissance assignée s'élève jusqu'à environ 10 HP.
5.Types de service
Trois classes de régimes d'utilisation caractérisent la plupart des charges de moteurs : service
continu, service périodique et service intermittent. Mais il existe plusieurs autres services (Tableau
6).
Tableau 6- Type de service
Un moteur standard qui sort de l’usine où il a été fabriqué est prévu
pour fonctionner en service continu, service de type Si, c’est-à-dire à
Type S1 : service charge nominale constante avec moins de six démarrages (espacés
continu dans le temps) par heure. Lorsque le régime de fonctionnement du
moteur ne correspond pas à cette description, c’est à l’acheteur
qu’incombe la responsabilité de spécifier le service. L’acheteur peut
décrire le service par l’une des méthodes suivantes :
- numériquement, si la charge ne varie pas ou varie de façon connue ;
-graphiquement, par une représentation des grandeurs variables en
fonction du temps ;
— en cherchant la description qui lui correspond le mieux dans les
services types de la norme CEI 34-1 et en choisissant l’un des
services types de S1 à S10 qui est au moins aussi sévère que le
service prévu.
Type S2 : service Fonctionnement à charge constante pendant un temps déterminé,
temporaire moindre que celui requis pour atteindre l’équilibre thermique, suivi
d’un repos d’une durée suffisante pour rétablir à 2 K près l’égalité de
température entre la machine et le fluide de refroidissement.
Type S3 : service Suite de cycles de service identiques comprenant chacun une période
intermittent périodique de fonctionnement à charge constante et une période de repos. Dans
ce service, le cycle est tel que le courant de démarrage n’affecte pas
l’échauffement de façon significative.
Suite de cycles de service identiques comprenant une période
appréciable de démarrage, une période de fonctionnement à charge
Type S4 : service constante et une période de repos.
intermittent périodique
à démarrage
Suite de cycles de service périodiques comprenant chacun une
période de démarrage, une période de fonctionnement à charge
Type S5 : service constante, une période de freinage électrique rapide et une période de
intermittent périodique repos.
à freinage électrique
Type S6 : service Suite de cycles de service identiques comprenant chacun une période
ininterrompu de fonctionnement à charge constante et une période de
périodique à charge fonctionnement à vide. Il n’existe pas de période de repos.
intermittente
Type S7 : service Suite de cycles de service identiques comprenant chacun une période
ininterrompu de démarrage, une période de fonctionnement à charge constante et
périodique à freinage une période de freinage électrique. Il n’existe pas de période de
électrique repos.
Type S8 : service Suite de cycles de service identiques comprenant chacun une période
ininterrompu de fonctionnement à charge constante correspondant à une vitesse de
périodique à rotation prédéterminée, suivie d’une ou plusieurs périodes de
changements liés de fonctionnement à d’autres charges constantes correspondant à
charge et de vitesse différentes vitesses de rotation réalisées par exemple par changement
du nombre de pôles dans le cas des moteurs à induction), Il n’existe
pas de période de repos
Service dans lequel généralement la charge et la vitesse ont une
variation non périodique dans la plage de fonctionnement admissible.
Type S9: service à Ce service inclut fréquemment des surcharges appliquées qui peuvent
variations non être largement supérieures à la pleine charge (ou aux pleines
périodiques de charge charges). Pour ce service type, des valeurs appropriées à pleine
et de vitesse charge devront être considérées comme bases du concept de
surcharge.
Type S10: service à Service comprenant au plus quatre valeurs distinctes de charges (ou
régimes constants charges équivalentes), chaque valeur étant appliquée pendant une
distincts durée suffisante pour que la machine atteigne l’équilibre thermique.
La charge minimale pendant un cycle de charge peut avoir la valeur
zéro (fonctionnement à vide ou temps de repos).
n = nD + knF + k’ni
Calcul RMS de puissance
La puissance RMS est la racine carrée de la somme des carrés, la puissance fois l'intervalle de
temps, divisé par la somme des intervalles de temps.
La puissance efficace est la racine carrée de la somme des puissances élevées au carré, multipliées
par l'intervalle de temps correspondant et divisées par la somme des intervalles de temps.
Considérons par exemple la courbe puissance-temps ci-après Figure 5).
Figure 5 : Courbe de régime d'utilisation périodique
Dans ce cas, l'intervalle de temps et la charge sont :
Tableau 5 : Exemple de régime d'utilisation périodique
20-
Temps (s) 0-10 10-20 30-40 40-50 50-60
30
Charge
5 7 1 9 1 8
(HP)
Calcul RMS de puissance
RMS de puissance est égale à la racine carrée de 250 plus 490, plus 10 plus 810 plus 10, plus de
640 divisé par 10 plus 10 plus 10 plus 10 plus 10 plus 10. Cela résout à une réponse de 6,07.
Des moteurs de 6,07 HP, par exemple, n'existant pas sur le marché, le choix approprié sera
celui d'un moteur de la puissance assignée supérieure la plus proche, soit de 7,5 HP.
Service intermittent
Ce régime d'utilisation présente successivement des intervalles indéfinis de périodes de charge ou
hors charge, charge et pause, ou charge, hors charge et pause. Exemple : les ouvre-porte de garage).
Choisir un moteur dont la puissance en HP correspond à la puissance nécessaire à la charge.
-Vitesse
Vitesse constante
(Exemple : ventilateur).
Vitesse constante
(Exemple : ventilateur).
À plusieurs vitesses
(Exemple : ventilateur de chaudière).
-Démarrage et arrêt
Fréquence des démarrages et arrêts. Dans le cas de démarrages fréquents, s'assurer que la
température des enroulements et du circuit magnétique n'est pas supérieure aux
caractéristiques assignées du moteur.
Exigences en matière de couple de démarrage. Prêter spécialement attention aux charges ayant
une inertie élevée afin de s'assurer que le couple de démarrage du moteur est approprié.
Limites d'accélération. S'assurer que le moteur entraînant la charge atteint sa pleine vitesse
assez rapidement pour ne pas faire déclencher la protection de surcharge. À l'inverse,
certaines charges vont demander un certain temps avant d'atteindre leur pleine vitesse : par
exemple un convoyeur à bande. Dans ce cas, un entraînement à vitesse variable serait justifié
car il permettrait en outre de limiter le courant lors de la mise en marche.
7. Conditions environnementales
1. Exposition à :
1. des combustibles, explosifs, abrasifs ou poussières conductrices ;
2. de la charpie ou des milieux de fonctionnement très sales où l'accumulation d'impuretés
peut nuire à une ventilation normale;
3. des vapeurs chimiques, gaz inflammables ou gaz explosifs;
4. des rayonnements radioactifs;
5. de la vapeur, de l'air salin ou de la vapeur d'huile;
6. des endroits humides ou très secs, la chaleur rayonnante, l'infestation d'animaux
indésirables, ou des milieux propices au développement de champignons;
7. des chocs et vibrations anormaux, ou des charges mécaniques de sources externes;
8. des poussées axiales ou latérales anormales exercées sur l'arbre du moteur.
8. Caractéristiques physiques
Enveloppe
L'enveloppe du moteur devra être choisie de manière à le protéger dans les conditions
d'environnement auquel il est destiné.
Le Tableau 6 présente la liste des enveloppes normalisées.
Tableau 6 : Enveloppes de moteurs normalisées
Types Caractéristiques
Ouvert :
Abrité (ODP) Fonctionne sous des gouttes de liquide tombant à un angle avec la
verticale pouvant aller jusqu'à 15°.
Protégé contre les Fonctionne sous des gouttes de liquide tombant à un angle avec la
projections verticale pouvant aller jusqu'à 100°.
Protégé contre les En plus du type 1, ces moteurs comportent des conduits qui servent à
intempéries type 2 évacuer les particules soufflées à haute vitesse dans le moteur.
Totalement fermé :
Protégé conte les Exclut les quantités de poussières inflammables ou de poussières qui
poussières inflammables nuiraient au rendement.Â
Protégé auto ventilé Refroidi par ventilateur et protégé par des ouvertures de dimensions
limitées.
Comporte des enroulements noyés dans une résine pour des conditions
Encapsulé
de fonctionnement difficiles.
montage au mur
montage au plafond
montage sur socle
montage frontal (sur flasque)
montage sur bride
Le diamètre et la longueur de l'arbre peuvent faire l'objet d'une demande spéciale au cas où les types
ou matériaux des arbres standards ne conviennent pas pour la disposition de montage envisagée ou
pour la configuration de la machine.
9. Facteurs de surcharge
Le facteur de surcharge d'un moteur représente sa capacité à dépasser de façon continue sa
puissance mécanique assignée. Un facteur de surcharge supérieur à 1 permet de disposer d'une
marge de demande de puissance de pointe sans qu'il soit nécessaire d'acquérir un moteur plus
puissant. À une température ambiante de 40 °C, le facteur de surcharge normalisé pour les moteurs
d'une puissance intégrale de 1 à 200 HP est de 1,15.
Le rendement d'un moteur est généralement diminué lorsqu'il fonctionne au régime du facteur de
surcharge.
En cas de besoin, on peut normalement définir des facteurs de surcharge pour des températures plus
élevées ou des conditions d'altitude supérieure à 3300 pieds.
10. Bruit
Lorsqu'on fait fonctionner un moteur dans un milieu où les niveaux de bruit sont préoccupants, on
utilisera des paliers lisses qui sont plus silencieux que les roulements à rouleaux ou à billes.
Si le bruit constitue un facteur préoccupant, il existe de nombreuses technologies actives et
passives aidant à réduire considérablement le bruit audible. Les moteurs émettent par nature
des bruits répétitifs et se prêtent donc à des techniques de suppression des bruits. La
production d'une forme d'onde sonore en opposition de phase annule effectivement ou réduit
considérablement le bruit d'un moteur. Les casques d'écoute antibruit pour passagers
d'avions emploient cette technique pour masquer le bruit des moteurs.
Les pertes dans le fer comprennent les pertes par hystérésis (énergie nécessaire à la magnétisation
du circuit magnétique) ainsi que les pertes par courants de Foucault dans le circuit magnétique du
stator (courants de circulation induits par magnétisme). Les pertes dans le fer représentent environ
25 % des pertes totales.
Les pertes dans le stator sont dues à l'effet d'échauffement I2R (effet Joule) du courant I qui circule
dans la résistance R des enroulements du stator. Elles représentent quelque 35 % des pertes totales.
Dimensionner un moteur pour qu'il fonctionne à environ 75 % de sa pleine charge assure une marge
considérée en général comme raisonnable. Un facteur de surcharge de 1,15 procure une marge
supplémentaire de 15 % au-dessus de la pleine charge et permet de répondre aux conditions de
charges de pointe à court terme.
Les moteurs à induction ne doivent pas être surdimensionnés outre mesure (< 50 % de la charge)
car leur coût d'investissement et les coûts en énergie deviennent alors plus élevés, tandis que leur
facteur de puissance et leur rendement sont plus faibles.
où :
C = coût d'investissement initial plus coûts d'installation
ET = Coût total de l'énergie = h/an x $ /kWh x kW moyens x années
M = Coût total d'entretien = $ annuels x années
Des calculs plus complexes engloberaient facteurs d'escompte, inflation, augmentations des prix de
l'énergie, etc., qui devraient tous être ramenés à leur valeur actuelle. Toutefois, l'énergie étant
l'élément le plus important, la formule ci-dessus permet d'effectuer rapidement des comparaisons
simples.
Par exemple, un moteur de 10 HP fonctionne pendant 50 % du temps à une puissance moyenne de
7,5 HP. Son rendement est de 88 %. Son prix d'achat est de 700 $ et son installation a coûté 100 $.
Le moteur est censé durer 10 ans et son entretien va coûter 30 $ annuellement. Le prix de
l'électricité est de 0,05 $/kWh.
Le même calcul effectué pour un moteur éconergétique (rendement de 93 %) coûtant 150 $ de
plus à l'achat aboutirait à un coût du cycle de vie de 14 325 $, soit une économie de 699 $.
ODP 1000 tr/min 87,5 88,5 90,2 90,2 91,7 92,4 93,0 93,0 93,0 93,6 94,1 94,1 94,5 94,5
TEFC 1500 tr/min 87,5 89,5 89,5 91,0 91,0 92,4 92,4 93,0 93,0 94,1 94,5 94,5 95,0 95,0
Ces trois méthodologies présentent quelques différences dont la plus importante est la détermination
des pertes supplémentaires dues à la charge (réf. 19).
Dans la norme IEEE 122 méthode B, on détermine les pertes supplémentaires dues à la charge de
manière indirecte. La norme CEI s'appuie sur l'hypothèse que ces pertes supplémentaires doivent
être prises égales à 0,5 % de la puissance consommée, alors que la norme JEC tient pour acquis
qu'il n'existe pas de pertes supplémentaires dues à la charge. Il s'ensuit donc que les rendements de
moteurs déterminés selon les diverses normes ne sont pas comparables. Les différences peuvent
atteindre 5 points de pourcentage ou davantage.
On considère, de façon générale, que la norme CSA C390 (IEEE 112 méthode B) constitue la
méthode la plus précise. Une harmonisation future des diverses normes est probable, mais sa mise
en application va demander du temps.
La NEMA a mis en œuvre un programme volontaire qui autorise les fabricants à qualifier leurs
moteurs de moteurs "Superéconergétiques" lorsqu'ils satisfont ou dépassent les niveaux minimum
établis par la NEMA (norme volontaire NEMA Premium™, MG-1 2003 applicable aux moteurs de
1 à 500 HP). Le Tableau 7-9 illustre l'avantage que présente, pour certains types de moteurs, le label
superéconergétique par rapport à un moteur éconergétique en termes d'économies d'énergie.
Au Canada, les moteurs à induction d'une puissance comprise entre 1 et 200 HP vendus après 1998
doivent présenter le rendement minimal prescrit dans la norme CSA CAN/CSA-C390-98. Ces
moteurs sont appelés moteurs EPAct.
Tableau 7-9 : Moteur éconergétique comparé à un moteur superéconergétique NEMA*
Moteur
Moteur super Économie relative Économie annuelle Économie
Puissanceéconergétiqu
éconergétiqueen énergie en énergie kWh annuelle $/an
e
* Basé sur l'achat d'un moteur TEFC à 1800 tr/m fonctionnant pendant 8000 h/an à 75 % de sa
charge assignée et un coût énergéÂtique de 0,05 $ par kWh. Source : Motor Systems Tip Sheet #1 •
September 2005 - US DOE Publication (réf. 22).
Tenant compte du fait que les moteurs font souvent partie d'un équipement de fabricant d'origine,
les exigences de rendement minimal sont en voie d'être fixées (par exemple taux de rendement
énergétique ou EER pour les appareils de conditionnement d'air). On garantit ainsi que les
fabricants optimiseront leurs techniques en matière de rendement global.
Les comparaisons des rendements de moteurs devront être basées sur le "rendement nominal" du
moteur établi à l'aide d'une des méthodes d'évaluation ci-dessus. Des logiciels pratiques et gratuits
sont disponibles en ligne pour faciliter le choix de moteurs éconergétiques.
Au Canada, "OSMCan" (réf. 8) est un bon outil logiciel pour le choix d'un moteur. OSMCan est
issu du logiciel "IMSSA" (International Motor Selection and Savings Analysis), version
internationale de l'excellent logiciel américain de gestion de l'énergie des moteurs MotorMaster+,
qui a été mis au point par l'Extension Energy Program de la Washington State University (voir les
liens Web recommandés). Le logiciel est simple d'emploi mais cependant très complet et qui
comprend les types de moteurs les plus récents.
La base de données de l'OSMCan comprend :
Lorsque l'on ne connaît pas la charge réelle du moteur, on peut employer une valeur estimative de
65 %.
Des moteurs présentant des rendements différents peuvent être comparés sur le plan économique en
calculant leurs coûts annuels d'exploitation et en comparant les économies réalisées à la différence
de prix entre moteurs.
L'analyse économique la plus courante employée pour les moteurs électriques est une analyse de la
période de récupération simple selon la formule :
Par exemple, si un moteur superéconergétique coûte 40000 DA de plus qu'un moteur
standard et qu'il est censé économiser 30000 d'électricité par an, la période de récupération
simple sera de 400/300 = 1,33 années.
Les compagnies admettent généralement des périodes de récupération simple de l'ordre de 1 à
2 années ou moins. Des périodes de récupération simple plus longues peuvent rester
acceptables pour d'autres utilisateurs, comme par exemple les propriétaires de maisons.
Une autre formule d'estimation des économies est la suivante :
où :
Les économies annuelles augmenteront proportionnellement au prix de l'électricité, au nombre
d'heures de fonctionnement annuel et au facteur de charge.
*
Appellations normalisées des différents systèmes de refroidissement
La commission électrotechnique internationale (CEI) a publié une recommandation intitulée
Mode de refroidissement des machines tournantes (norme EN 60034-6). Cette
recommandation définit les modes de refroidissement des machines électriques tournantes, les
classifie, donne des symboles et des désignations abrégées qui peuvent être utilisées pour tous
les modes d’usages courants et indique les constituants qui ne sont pas considérés comme
faisant partie de la machine.
L’objet de cette recommandation est de simplifier les relations entre constructeurs et
utilisateurs.
La désignation du mode de refroidissement d’une machine comprend :
-une lettre IC ;
-un premier chiffre indiquant la manière dont le fluide de refroidissement circule (Tableau
1) ;
-une lettre et un chiffre indiquant pour le circuit de refroidissement primaire , c'est-à-dire
celui en contact avec les enroulements :
*la nature du fluide de refroidissement ( tableau 2) ;
*la manière dont l’énergie nécessaire à la circulation du fluide de refroidissement est
fournie (tableau 3) ;
-s’il y a lieu, une lettre et un chiffre indiquant pour le circuit de refroidissement secondaire,
c'est-à-dire celui le plus proche de l’utilisateur :
*la nature du fluide de refroidissement (tableau 2) ;
*la manière dont l’énergie nécessaire à la circulation du fluide de refroidissement est
fournie (tableau 3) ;
Tableau 1-Signification des chiffres caractéristiques pour la disposition des circuits (1er
Chiffre)
Tableau 2-Lettres caractérisant la nature du fluide de refroidissement
2.3.3-Echangeur thermique
L’air est un fluide couramment utilisé pour ventiler les machines tournante. On peut
néanmoins faire appel à des fluides intermédiaires. Pour cela, on utilise un système, appelé
échangeur thermique, qui permet de ne pas mettre les éléments de la machine en contact avec
l’air ambiant environnant la machine.
-Echangeur air-air : Il est constitué soit d’ailettes de refroidissement pour les petites machines
(figure 3, code de ventilation IC411) soit d’un faisceau de tubes en alliage d’aluminium,
cuivre, laiton ou acier inoxydable. Ce faisceau de tubes peut être soit indépendant et monté
sur la carcasse (code de ventilation IC611, figure 5), soit incorporé à la carcasse (code de
ventilation IC511 figure 4).
Cette solution (échangeur air-air), fréquemment employée dans les installations extérieures,
rend le moteur autonome mais conduit à un surdimensionnement de la machine, qui devient
démesurée pour les puissances importantes.
-Echangeur hydraulique : son utilisation permet de conserver le dimensionnement normal des
machines. Cet hydro réfrigérant est constitué de tubes généralement en cuivre où circule le
fluide secondaire de refroidissement (généralement de l’eau) et sur lesquels sont empilées des
ailettes en cuivre ou en aluminium qui augmente la surface d’échange.
Les tubes sont sertis dans des plaques d’extrémité ; des boites à eau assurant la circulation de
l’eau dans les tubes et portent les bases de raccordement. Ce système nécessite évidemment
une circulation d’eau froide et, à l’extérieur, requiert des précautions contre le gel.
Figure 5- Moteur asynchrone IP54 ( code de ventilation IC511)
L’humidité, nuisible si elle est excessive, est quelquefois néfaste si elle n’est pas suffisante ;
c’est le cas du fonctionnement d’un collecteur de machine à courant continu ou de jeu de
bagues d’une machine synchrone ou asynchrone dans une atmosphère sèche : la patine se
forme mal, le collecteur ou les bagues se détériorent et les balais s’usent anormalement.
Dans certaines conditions d’utilisation, d’autres facteurs particuliers peuvent intervenir : le
sable d’une région désertique ; les séismes dans une région exposée.
Ces contraintes peuvent entrainer des contraintes particulières dans l’étude de la conception
du matériel :
-étanchéité renforcée au niveau des paliers, dans le premier cas ;
-rigidité renforcée de la carcasse, dans le second cas.
3.2- Conditions d’exploitation
Indépendamment des facteurs climatiques, certaines conditions d’exploitation interviennent
dans la conception de la machine électrique.
Certains matériels devant fonctionner dans des ambiances nucléaires (centrale électrique, par
exemple), sont soumis à des taux de radiation importants qui obligent le concepteur à choisir
les matériaux adéquats (isolants, lubrifiants , etc. .. ;).
Certaines contraintes thermodynamiques (pression et température élevées , présence de
vapeur d’eau) obligent le fabricant à étudier et à adapter spécialement la machine à
l’environnement où elle doit fonctionner.
Citons également certaines atmosphères chimiques corrosives pouvant attaquer des parties du
matériel, par exemple l’anhydride sulfureux qui corrode rapidement les collecteurs, ou la
poussière abrasive qui entraine une érosion rapide des isolants (cimenteries, mines de fer).
Dans le tableau 7, est représenté le matériel électrique pour atmosphère explosibles.
Les protections contre les moisissures, les animaux, les insectes, l’humidité exceptionnelle, les
vapeurs et les gaz corrosifs doivent faire l’objet de dispositions particulières du constructeur,
après description précises des conditions d’exploitation par l’utilisateur.
3.3-Degré de protection
Les normes françaises NF C 51-115 (machines tournantes) et NF C 20-010 (matériels
électriques en général) précisent respectivement les degrés de protection procurés par les
enveloppes des machines électriques tournantes et ceux procurés, plus généralement, par les
enveloppes des matériels électriques.
Pour symboliser ces degrés de protection, il est fait usage des lettres IP, suivies de deux
chiffres caractéristiques ( tableau 8)
-Le premier chiffre caractéristique indique que l’enveloppe procure une protection des
personnes contre l’accès aux parties dangereuses et en même temps une protection des
matériels qu’elle contient contre la pénétration de corps solides étrangers.
-Le deuxième chiffre caractéristique indique le degré de protection procuré par les enveloppes
contre les effets nuisibles sur le matériel dus à la
Tableau7-Matériel électrique pour atmosphères explosibles
4-Influence de la machine électrique sur l’environnement
4.1-Le bruit
Les influences exercées par la machine électrique sur l’environnement correspondent en
général à des nuisances au premier rang desquelles figure le bruit.
Toute machine électrique provoque des bruits d’origine mécanique et magnétique, dus à la
rotation des parties tournantes et des bruits d’origine aérodynamique, dus à la ventilation et à
la turbulence de l’air autour des parties tournantes ; pour les moteurs à collecteur, on trouve
de plus, le bruit des balais.
Tableau8- Indices de protection des enveloppes des matériels électriques
Les machines électriques alimentées par convertisseur électroniques génèrent des bruits
magnétiques supplémentaires induits par les harmoniques du courant.
Les bruits d’origine magnétique ont plusieurs causes qui résultent soit des forces radiales
d’attraction entre le rotor et le stator, soit des forces tangentielles qui s’exercent sur les
conducteurs, soit des forces longitudinales liées à certaines dissymétries.
Exemple : Un mauvais choix du rapport entre les nombres d’encoches au stator et au rotor,
dans un moteur asynchrone à cage est souvent générateur de bruit magnétique, les forces
radiales créées, dans ce cas, étant prépondérantes dans la génération du bruit.
Les bruits d’origine aérodynamique sont beaucoup plus fréquents. On distingue les bruits dus
aux ventilateurs, qu’il s’agisse de ventilation externe ou interne, aux évents de ventilation et
les bruits dus au rotor en mouvement, notamment de ses extrémités (têtes de bobines ou cercle
de court circuit pour les moteurs asynchrones). Ces bruits peuvent être considérablement
diminués par l’utilisation de dispositifs insonorisants : isolation de la carcasse, silencieux à
l’aspiration et au refoulement.
Une question qui se pose fréquemment est celle de la séparation des causes de bruit. Comment
peut-on savoir si un son pur, de fréquence déterminée, est dû à un phénomène aérodynamique
ou à un phénomène électromagnétique ? Il suffit, alors que le moteur est à sa vitesse nominale,
de couper la tension d’alimentation :
-si le bruit a une origine magnétique, il disparait instantanément ;
-s’il s’agit d’un bruit aérodynamique, la diminution de son niveau est progressive et
s’accompagne d’une réduction de fréquence, directement liée à la vitesse de rotation du rotor.
Exemple : Pour une machine tournante de 1500 tr/mn et de conception normale, les niveaux
de puissance sonore à ne pas dépasser sont pour des puissances électriques 1,10,100kW et
égales ou supérieures à 1000 kW respectivement de 80, 90,100 et 110 dB. Ces valeurs
dépendent u type de construction.
Les constructeurs peuvent en général, construire des machines à niveau de bruit réduit (de
l’ordre de 5 à 10 dB de réduction) . Cela étant fait au détriment du prix de revient.
4.2- Vibrations mécaniques
Un autre phénomène vibratoire influe sur l’environnement : ce sont les vibrations mécaniques
de la machine tournante ; ces dernières sont généralement très différentes de celles de
l’organe accouplé : pompe, ventilateur, compresseur, diesel, etc.…
Les mesures vibratoires sont souvent réalisées sur les corps de paliers dans les trois directions.
5-Marquage
Toute machine électrique doit etre munie d’une ou de plusieurs plaques signalétiques ( norme
EN 60034-1). Les informations minimales sont :
-le nom du constructeur ou marque
-le numéro de série du constructeur ou marque d’identification
-la tension assignée
-la fréquence assignée pour les machines à courant alternatif
Les autres indications sont :
-la puissance, le courant, la vitesse et le service assigné
-les caractéristiques d’excitation
-le code de la machine du constructeur et l’année de fabrication
-pour les machines alternatives :le nombre de phases et le facteur de puissance assignée
-le degré de protection procuré par les enveloppes (code IP)
-la classification thermique ou limite d’échauffement
-l’altitude maximale d’utilisation
-les températures minimale et maximale de l’air ambiant et /ou de l’eau de refroidissement
-la masse totale de la machine
-les instructions de raccordement et le sens de rotation
DÉCHIFFRER LA PLAQUE
SIGNALÉTIQUE DE VOTRE MOTEUR
ÉLECTRIQUE
Le service (indiquée par la lettre S), qui définit le type d’utilisation du moteur :