Théories Des Organisations
Théories Des Organisations
Théories Des Organisations
Introduction générale :
La théorie des organisations veut rassembler tout ce qui tend à une meilleure
compréhension du phénomène de l’organisation. Le terme théorie est sans doute
paradoxal pour un domaine où si peu est connu avec certitude qu’il n’existe même pas de
définition communément acceptée de son objet. Le problème se complique du fait des
sens multiples du mot « organisation », à la fois construit (une organisation), action
(l’organisation) et méthodes (d’organisation). Pour éviter toute controverse, en suivant la
définition de Crozier nous considérons que l’organisation est la réponse au problème de
l’action collective, qui se pose dès qu’un projet ou une activité ne peut être mené à bien
par l’exercice de ses capacités par un individu isolé, ce qui est le cas la plupart de temps
dans notre société.
L’organisation est un mot qui signifie la mise en place des règles, de procédures et d’une
structure définissant un mode de fonctionnement d’un système quelque soit sa nature.
Les plus grandes approches se sont imposées dans la gestion des entreprises, leur mode
de raisonnement et leurs objectifs sont résumés dans le tableau suivant :
En résumé, soit c’est la stratégie qui suit la structure, soit c’est la structure qui suit la
stratégie
Structure stratégie ou stratégie structure
Le cours de théories des organisations a pour objet d’analyser le mode de
fonctionnement des systèmes (entreprise, administration, organisation, association …) et
leur évolution dans le temps. La première partie sera consacrée au développement des
différentes écoles de l’organisation et la seconde partie est réservée pour les différentes
applications organisationnelles dans l’entreprise.
A- L’école classique
1- Définition et principes
Principes Signification
La hiérarchie Décrit l’entreprise comme une succession
d’échelons, dont le niveau supérieur détient
l’autorité qui se décline dans les échelons
inférieurs par délégation.
L’unité de commandement Ce principe subordonne l’autorité
fonctionnelle à l’autorité hiérarchique : un
subordonné ne doit recevoir d’ordre que
d’un seul chef.
Le principe d’exception ou de subsidiarité Les tâches habituelles doivent être confiées
au niveau le plus bas tandis que les tâches
exceptionnelles remontent au supérieur
hiérarchique
L’optimisation de l’éventail de Chercher un nombre optimum de
subordination subordonnés qui délimite le pouvoir
hiérarchique et l’importance de la
délégation
La spécialisation organisationnelle Appliqué par Taylor à l’organisation des
postes de travail et sujet de nombreuses
discussions par la suite
2- l’apport de F. TAYLOR
en précisant la quantité de travail à fournir sachant que l’ouvrier qui atteint cette
quantité verra sa rémunération augmenter.
- Si le travailleur a été sélectionné scientifiquement selon ses capacités et formé
convenablement sa productivité augmente au moins dans un poste de travail.
- L’étude scientifique du travail et la sélection scientifique des travailleurs forment
un couple : les échecs proviennent de ce que beaucoup de managers ne veulent
pas changer leurs méthodes.
- La coopération entre le management et la main d’œuvre renforce la solidarité
humaine, car le travail et la responsabilité du travail se partagent d’une manière
égale entre la direction et les ouvriers.
Il ressort de ces principes que la prospérité de l’entreprise passe nécessairement par une
bonne organisation qui améliore la productivité. Autrement dit, la prospérité des
travailleurs et celle des entreprises vont de pair : le profit pour l’entreprise, la hausse des
salaires pour les employés grâce à l’augmentation de la productivité.
3- L’apport de H. FAYOL
Opérations Signification
prévoyance La préparation de programmes d’action qui
prennent en compte la compatibilité des
objectifs, la cohérence des prévisions à
long et à court terme, la capacité
d’adaptation et la précision.
L’organisation On pense à la présence d’une
structure,d’une unité de commandement et
des règles procédures.
Le commandement Il s’agit d’un art reposant sur la qualité
personnel du chef et le respect des
principes généraux d’administration.
La coordination Mettre de l’harmonie entre tous les actes de
l’entreprise.
Le contrôle Vérification de la conformité de toutes les
actions au programme déjà défini. Ce
contrôle doit être suivi de sanctions.
En plus de ces cinq opérations, H. Fayol énumère 6 autres fonctions importantes et qui
garantissent la bonne marche de l’entreprise :
- La fonction technique : production, transformation, fabrication.
- La fonction commerciale : achat, vente, échanges.
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4- L’apport de M. WEBER
Cet auteur distingue trois types d’organisations fondées sur la façon dont est légitimée
l’autorité :
- l’organisation charismatique fondée sur les qualités personnelles du leader qui
détient des qualités supérieures et forme ses disciples ( Ford,Renault…).
- L’organisation traditionnelle dans laquelle l’autorité découle du statut. Elle peut
avoir deux formes : la forme patrimoniale où les travailleurs reçoivent un salaire
de la part du leader, et la forme féodale où les travailleurs ont des revenus
propres, sont plus autonomes, le leader les subordonnant par des dons, des
bénéfices, par des droits coutumiers.
- L’organisation rationnelle ou légale qui revêt la forme de l’organisation
bureaucratique
M. WEBER a mis au jour les caractéristiques de la bureaucratie considérée comme
l’exemple type en matière de domination légale :
- les administrateurs ne sont soumis à l’autorité que pour l’accomplissement de leurs
devoirs objectifs de leur fonction sinon, ils sont libres.
- ils sont intégrés au sein d’une hiérarchie clairement définie.
- ils possèdent de solides compétences.
- ils sont nommés et non élus ou employés en vertu d’un contrat.
- ils sont payés par un salaire en fonction de leur échelon hiérarchique.
- ils exercent leur fonction sans être propriétaires.
- ils sont soumis à une stricte discipline et à un contrôle.
5- Synthèse
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Cette école regroupe les travaux de Mayo, Lewin, Liker, Mc Gregor et Maslow. ELLe
s’est constituée pour réagir contre les principes classiques et bureaucratiques. Elle a
centré son analyse sur les relations entre les individus et leur motivation en dehors de la
perspective de récompenses pécuniaires.
Les principes de cette école peuvent être résumés ainsi :
- l’organisation doit tenir compte, non seulement de l’enchaînement logique des
opérations, mais aussi du désir des employés vivant comme des êtres humains
dans l’entreprise.
- Les deux types d’organisation formelle et informelle cohabitent dans l’entreprise.
- L’organisation est considérée comme une forme de société qui a une identité
propre, distincte du projet pour lequel elle a été identifiée.
2- L’apport de MAYO
Il est considéré comme l’inventeur du mot « relations humaines ». On lui doit les
principes suivants :
- les employés sont gérés par la logique de sentiment : étudier la relation entre
productivité et moral de l’individu.
- La direction est motivée par une logiq ue de coût et d’efficacité ;
- A défaut de compromis entre ces deux logiques, le conflit est inévitable
E. MAYO est le premier à avoir identifié les fondements non économiques de la
satisfaction au travail (le désir d’être bien avec les collègues de travail) et qui constituent
des facteurs motivationnels pour l’augmentation de la productivité des travailleurs.
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3- l’apport de LEWIN
4- l’apport de LIKERT
Selon LIKERT, le quatrième type de management (participatif par groupe) est le meilleur
et le plus efficace car il est caractérisé par :
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5- L’apport de MASLOW
Les besoins
d’accomplisse
ment
La pyramide de Maslow
Théorie X Théorie Y
- L’individu éprouve une aversion - le travail peut être considéré comme
naturelle pour le travail, préfère être source de satisfaction
dirigé et cherche à éviter les - adopter un style de direction par
responsabilités objectifs
- La direction doit contraindre, - la participation des salariés est
contrôler et menacer (style assurée par la satisfaction de leurs
autoritaire et centralisé), car le seul besoins tels qu ils sont identifiés par
facteur motivationnel est le salaire. Maslow
- l’individu dispose d’un esprit
créatif et de potentialités qui ne sont
pas totalement utilisées
Le management adapté à la théorie Y doit être fondé sur les éléments suivants :
- la DPO qui suppose que le salarié participe activement à la définition et à la
fixation de ses objectifs ainsi qu’au contrôle de leur réalisation.
- La volonté d’aider le subordonné dès qu’il rencontre une difficulté, plutôt que de
porter une appréciation périodique sur performances.
- Clarification des modalités de calcul du salaire d’un subordonné, autrement dit,
chercher d’autres facteurs motivationnels autres que la récompense pécuniaire.
7- l’apport de F. Herzberg
L’idée principale de cet auteur est que les circonstances qui conduisent à la satisfaction
dans le travail sont de nature différente de celles qui procurent une « dissatisfaction » au
travail. Autrement dit, deux facteurs font partie intégrante de la nature humaine : sont le
facteur de motivation et celui d’hygiène et l’absence de l’un n’est pas compensé par
l’autre.
Le caractère original de sa théorie tient à ce que l’opposé de la satisfaction n’est pas la
dissatisfaction. La motivation ne vient pas de l’élimination des facteurs d’insatisfaction
(donc de l’amélioration des facteurs d’hygiène), elle ne s’obtient que par le
développement des facteurs de motivation. Le principe de sa théorie est le suivant :
8- Synthèse
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1- La théorie de Sloan
Né à vienne, nommé par les spécialistes comme le véritable « pape du management » car
ses idées sont le reflet des pratiques managériales qui font le succès des entreprises
américaines depuis 30 ans. Cet auteur a donné une autre vision et un autre sens au mot
management. Selon lui l’objectif de maximisation du profit est un concept minimal dénué
de sens. L’objectif premier de l’entreprise est de créer une clientèle (développer deux
fonctions de base : marketing et innovation). Donc le profit un résultat du management,
de l’innovation et de la productivité.
Les objectifs représentent la stratégie fondamentale de l’entreprise, en
conséquence ils doivent :
- être opérationnels et motivants ;
- concentrer les ressources et les efforts ;
- établis dans les fonctions-clés (RH, production, finances et organisation)
- permettre la répartition du travail, et être déterminants de la structure de
l’entreprise. Drucker a défini le manager à partir des tâches qu’il doit accomplir :
fixer les objectifs
analyser et organiser le travail en une structure adéquate
motiver et communiquer
mesurer par des normes
former les gens.
Drucker estime qu’il est nécessaire d’avoir une nouvelle conception organisationnelle
tenant compte du passé et de l’expérience, qu’il résume ainsi :
une mauvaise structure entraîne de mauvais résultats
la construction de la structure vient après la définition des activités
la structure fait suite à la stratégie
il n’existe pas d’organisation parfaite
3- la théorie de Gelinier
4- Synthèse
1- l’apport de Woodward
3- Synthèse
Accidents du
travail
Rotation du
personnel
Qualité des
produits
Les écarts de
productivité
directe
Total Total des
coûts cachés
F- L’école systémique
Les premiers travaux de cette école ont été présentés par Chester et Barnard en 1938. Le
concept du système a connu plusieurs définitions dont les principales sont les suivantes :
- C’est un ensemble de parties interdépendantes, agencées en fonction d’un
but, et on appelle structure des relations non fortuites liant les parties entre
elles et au tout.
- C’est un ensemble d’organes, de procédures, d’idées, organisé en vue de la
réalisation d’un objectif commun et distinct de son environnement.
L’approche systémique ne voit pas l’entreprise comme un ensemble de services ou de
fonctions mais comme un ensemble de sous-systèmes organisés pour assurer l’exercice
des activités de l’organisation : l’entreprise est un système ouvert, finalisé, régulé et
composé d’un ensemble de sous-systèmes en interaction.
Un système ouvert : l’entreprise est en relation avec son environnement
Un système finalisé : l’entreprise a des buts précis, des objectifs propres
distincts de ses membres.
Un système régulé : l’entreprise s’adapte en permanence pour atteindre
des objectifs précis, par autorégulation ou en raison de l’existence
d’organes de commande.
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Cette théorie est apparue en 1975 et se propose de traiter des relations existant entre le
marché et l’organisation, et de leurs influences sur des questions relatives à l’intégration
verticale, le processus d’internationalisation ou la structure financière des entreprises. Les
principaux auteurs sont R. Coase et O. Williamson. Cette théorie stipule que les marchés
fixent les prix et les agents économiques se réfèrent à eux pour leurs transactions
commerciales : la réalité est plus compliquée et coûteuse, puisqu’il faut trouver les
clients, négocier, assurer une certaine qualité de la prestation, livrer la marchandise…Ces
opérations impliquent des coûts, consomment du temps et sont empreintes d’incertitude.
Selon ces auteurs la raison d’être de l’entreprise est la réalisation des économies sur ces
coûts appelés coûts de transaction.
L’origine et la formation des coûts de transaction peuvent être résumés ainsi :
Incertitude et
Spécificité des actifs complexité de
l’environnement
Fréquence des
Petit nombre d’acteurs Opportunisme relations contractuelles
2- Le recentrage :
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