RDM Exercices
RDM Exercices
RDM Exercices
F1=9t q=3t/m
F3=3t C=6tm
A B A B
C=2tm q=2t/m
F=5t
F2=6t A B
A
3m 3.5m 2.5m 1m 4m 4m
2m 3m 1.5m 3m 3m 3m
F1=6t q=3t/m
A B F2=2t A F=1t
B
2m 4m 2m 6m 2m
L 4.5m 2.5m 2m
P P P
A B A D B Exercice 1.25 Exercice 1.26
C D C
P
a a a a 2a a
5t C=2tm q=2t/m C=5tm
A B
E A
D B D E
Rép. : TA=TC(g) =-TD(d)=-TB=P Rép. : MC=-MD=Pa/2
2m 3m 1.5m 3m 3m 3m
TC(d)=TD(g)=0, MC=MD=Pa TA=TC(g)=TD(d)=TB=-TC(d)=-TD(g)=P/2
Exercice 1.29 A
1.5m 3m 1m 1m
Rép. : VA= 10.5 t, VB=18.5 t
A
4m
Exercice 1.31
D é p l a ce m e n t s d e s p o u t r e s f l é c h i e s 19 20 C ALC UL D ES S TR UCTU R E S H YPE R STATIQU E S
A partir des équations (2.1) et (2.2), on déduit la relation différentielle sui- Nous allons voir dans les paragraphes suivants quelques méthodes parmi les
vante reliant le moment (Mz) et la flèche (y). plus importantes qui permettent d'obtenir l'équation de la ligne élastique d'une
poutre fléchie.
d2y
Mz dx 2 2.3 INTEGRATION DIRECTE DE L'EQUATION DIFFERENTIELLE
=ε 3
(2.3)
EI z dy Lorsque le chargement est simple et la section constante, l'expression analy-
[ 1 + ( )2 ] 2
dx tique du moment n'est pas compliquée et le moment d'inertie demeure constant.
L'intégration de l'équation (2.4b) reste alors aisée et permet d'obtenir facilement
Physiquement, la dérivée première y' = dy/dx représente la pente de la tan- l'équation de la déformée.
gente à la déformée y au point courant M. Dans le cadre de l'hypothèse admise
des petits déplacements, les angles sont très petits et, non seulement on peut La première intégration fournit l'expression de y' (y' = tgθ). Comme on a y' =
confondre la tangente et l'angle (dy/dx = tgθ ≈ θ), mais le terme (dy/dx)2 devient θ, en vertu de l'hypothèse des petits déplacements, on obtient en fait l'expression
négligeable devant l'unité. D'où la simplification de la relation (2.3) : générale de la rotation dont tourne la section courante. L'angle est évidemment
exprimé en radians.
Mz d2y
= ε 2 = εy" (2.4a) Notons par ailleurs que la première intégration fait apparaître une constante.
EI z dx
La deuxième intégration donne l'expression cherchée de la déformée et fait
Notons au passage que dans le cadre des petits déplacements, y' représente apparaître une deuxième constante. Les deux constantes d'intégration s'obtien-
également la rotation de la section Σ d'abscisse x. nent généralement en satisfaisant aux conditions d'appui de la poutre et de conti-
nuité de la déformée. Ces conditions sont désignées habituellement par condi-
La valeur à donner à ε se déduit plus facilement de la dernière expression. Il
tions aux limites.
suffit de comparer les signes de y" et de Mz. La convention de signes adoptée
pour le moment est exactement l'opposée de celle de y" puisqu'on considère un Il faut toujours s'assurer que les expressions obtenues des flèches (y) et des
moment comme positif quand la concavité de la déformée est tournée vers les y rotations (y'), sont continues en tout point de la poutre. En effet, une discontinui-
négatifs. té dans l'expression de y marquerait une interruption dans la poutre tandis qu'une
discontinuité de y' voudrait dire que la poutre se brise en ce point (articulation).
D'où le signe adéquat à prendre :
Les deux situations sont absurdes car la déformée est continue.
d² y M Par contre, l'expression de la courbure (donc y'') peut être discontinue. C'est
= y" = − z ou encore : EI z y" = − M z (2.4b)
dx² EI z ce qui se produit dans les sections où le moment présente une discontinuité (pré-
sence d'un couple concentré) ou bien là où la section varie brusquement (dis-
Compte tenu des relations différentielles reliant q, T et M, on peut en déduire : continuité de Iz).
d3y Ty d4y qy q Considérons l'exemple simple de la
= y ''' = − et = y IV = = (2.5) q
dx 3 EI z dx 4 EI z EI z poutre de section constante chargée
x
uniformément pour illustrer la mé-
Il importe de noter que dans le cas des barres très élancées, les flèches peu- thode (Figure 2.3). l
vent être importantes et l'expression (2.4b) ne fournit plus une bonne approxima- y
L'expression du moment est : Figure 2.3
tion. Il faut alors faire usage de la relation (2.3), sachant que ε vaut -1 pour les
raisons données plus haut. L'utilisation de la définition exacte de la courbure qx 2
Mz = −
introduit deux différences fondamentales par rapport à l'approximation (2.4) : 2
- l'équation différentielle n'est plus linéaire,
L'équation différentielle de l'élastique devient :
- dans le calcul du moment, il faut tenir compte de l'influence des déplace-
ments, ce qui revient à introduire des moments additionnels secondaires d² y x²
(moments du second ordre). EI z =q
dx² 2
D'autre part, la relation (2.1) montre qu'il y a proportionnalité entre la cour-
bure et le moment fléchissant, autrement dit les développements à partir de cette d'où :
équation sont valables uniquement dans le domaine élastique linéaire. Si on sort
de ce domaine, il faut utiliser une relation non linéaire de la forme 1/R = f(M), dy x3 x4
EI z =q +C (a) et EI z y = q + Cx + D (b)
déduite de l'étude du comportement élastoplastique de la pièce considérée. dx 6 24
D é p l a ce m e n t s d e s p o u t r e s f l é c h i e s 21 22 C ALC UL D ES S TR UCTU R E S H YPE R STATIQU E S
Pour déterminer les constantes d'intégration C et D, il faut écrire deux condi- Pour plus de commodité, on écrit l'équation différentielle de l'élastique sous
tions aux limites. Dans le cas considéré, on peut écrire dans la section d'encas- la forme :
trement deux conditions sur y et y' :
1) en x = l, y = 0 (flèche nulle) EI z y" = − M z P
2) en x = l, y' = 0 (rotation nulle) A B
• 0 ≤ x ≤ a (tronçon 1) : x
Ces conditions, sur y et y', sont des conditions aux limites géométriques alors
que les conditions aux limites sur y" et y''' (donc sur M et T, respectivement) sont M z = Pbx / l a b
l
désignées par conditions aux limites statiques.
Pb 2 y
En utilisant la condition (2), l'équation (a) donne : C = - ql3/6. EI z y 1' = − x + C1
2l Figure 2.4
Et en appliquant la condition (1), on tire de l'équation (b) : D = ql4/8.
Pb 3
D'où les expressions finales de la rotation et de la flèche : EI z y 1 = − x + C 1 x + D1
6l
ql 3 qx 3 • a ≤ x ≤ l (tronçon 2) : Mz = Pa - Pax/l
y' = − + (2.6a)
6 EI z 6 EI z
Pa 2
EI z y '2 = − Pax +
x + C2
ql 4 ql 3 qx 4 2l
y= − + (2.6b)
8 EI z 6 EI z 24 EI z Pa 2 Pa 3
EI z y 2 = − x + x + C 2 x + D2
2 6l
Une rotation est positive si elle se fait dans le sens horlogique alors qu'une
flèche est positive si elle est du côté des y positifs (vers le bas). En faisant x = 0 Les inconnues C1, D1, C2 et D2 sont déterminées à l'aide des deux conditions
dans les expressions (2.6a) et (2.6b), on obtient : aux limites en x = 0 et x = l, et des deux conditions de passage en x = a.
C/EIz = θ0 = ql3/6EIz et D/EIz = f0 = ql4/8EIz 1) en x = 0, y1 = 0 3) en x = a, y1 = y2
2) en x = l, y2 = 0 4) en x = a, y'1 = y'2
autrement dit, C et D sont respectivement la rotation et la flèche de la section
initiale de la poutre, multipliées par la rigidité flexionnelle de la poutre (EIz). La résolution de ce système d'équations donne :
La méthode d'intégration directe devient fastidieuse quand le chargement C1 = Pab(a+2b)/6l, D1 = 0, C2 = Pa(2l2+a2)/6l, D2 = -Pa3/6
et/ou la section présente(nt) des discontinuités. Dans ce cas, l'expression de D'où les expressions finales, donnant les rotations et les flèches :
Mz/EIz change à chaque discontinuité et on doit travailler par tronçon. On effec-
tue sur chaque tronçon une double intégration pour obtenir l'expression de sa • 0≤x≤a
déformée. Mais comme à chaque double intégration on voit apparaître deux
Pb 2 Pab
constantes d'intégration, le total des constantes pour toute la poutre est égal au EI z y 1' = − x + ( a + 2b ) (2.7a)
double du nombre de tronçons existants. 2l 6l
q
• Tronçon 2 ( a ≤ x ≤ b )
P C
A B
q
x M z = RA x − ( x − a )2
2
RA a
q
b EI z y " = − R A x + ( x − a )2
2
c
x2 q
d EI z y ' = − R A + ( x − a )3 + C2
l 2 3!
y RA 3 q
EI z y = − x + ( x − a ) 4 + C2 x + D2
Figure 2.5 3! 4!
En faisant x = a dans les deux dernières équations, on en déduit que : C2 = C1
La méthode de Clebsch permet, grâce à un artifice de calcul, de réduire les
et D2 = D2.
constantes à deux seulement, et ce quelque soit le nombre de tronçons. D'autre
part, la méthode fournit une expression unique de la déformée, valable pour tous • Tronçon 3 ( b ≤ x ≤ c )
les tronçons. L'expression de la rotation s'obtient naturellement par dérivation de
la fonction de la déformée. 2ème règle : On suppose la charge répartie appliquée sur tout le reste de la
poutre et on applique une charge égale et opposée pour équilibrer la charge ajou-
L'originalité de la méthode vient de sa présentation particulière des calculs. tée (cet artifice permet d'avoir des expressions générales valables sur toute la
L'idée essentielle de la méthode consiste à écrire l'expression du moment sur un longueur de la poutre).
tronçon en ajoutant de nouveaux termes (au moins un terme) à l'expression du
moment sur le tronçon précédent en gardant la même origine des abscisses x q q
M z = RA x − ( x − a )2 + ( x − b )2
(voir règle 1). 2 2
Appliquons cet artifice à l'exemple considéré. Ecrivons pour chaque tronçon q q
l'expression du moment, l'équation différentielle de l'élastique puis effectuons les EI z y " = − R A x + ( x − a )2 − ( x − b )2
2 2
deux dérivations successives.
1ère règle : Elle consiste à placer l'origine des coordonnées x, y au centre de x2 q q
EI z y ' = − R A + ( x − a ) 3 − ( x − b ) 3 + C3
gravité d'une section extrême de la poutre, l'extrémité gauche par exemple. 2 3! 3!
• Tronçon 1 ( 0 ≤ x ≤ a ) : RA 3 q q
EI z y = − x + ( x − a ) 4 − ( x − b ) 4 + C3 x + D3
3! 4! 4!
M z = RA x
En comparant les flèches et les rotations dans la section de jonction x = b, on
EI z y" = − R A x trouve : C3 = C2 et D3 = D2.
• Tronçon 4 ( c ≤ x ≤ d )
x2
EI z y ' = − R A + C1
2 q q
M z = RA x − ( x − a ) 2 + ( x − b ) 2 − P( x − c )
RA 3 2 2
EI z y = − x + C1 x + D1
3! q q
EI z y" = − R A x + ( x − a ) 2 − ( x − b ) 2 + P( x − c )
En faisant x = 0 dans les deux dernières expressions, on obtient : 2 2
D é p l a ce m e n t s d e s p o u t r e s f l é c h i e s 25 26 C ALC UL D ES S TR UCTU R E S H YPE R STATIQU E S
F=2ql
q C=ql² fE? θE?
Exercice 2.4
A B
0≤x≤a, EIy=7qa4/24-qa3x/3+qx4/24
E Rép. : fE =ql4/3EI, θE =5ql3/6EI
q
θA =-qa3/6EI l l l
A B
a≤x≤3a (AB)
a 2a a Exercice 2.10
EIy=5qa4/8-4qa3x/3+qa2x2-qax3/3+qx4/24
fM? θA? fM=-qa4/24EI
P=ql C=ql² fA? θA?
q
Exercice 2.5 q
A B Rép. : fA =25ql4/384EI, θA =-7ql3/48EI
fE? θE? - Poutre bi-articulée avec une force concentrée en son milieu.
P P P Rép. : fM (l/2)=0.417 cm ; fT(l/2)=0.012 cm.
E B avec : P = 3 t, a = 3 m
- Poutre console uniformément chargée (extrémité libre en x = 0).
a a a a EIz = 2 1010 Kgcm2 Rép. : fM (0)=5.00 cm ; fT(0)=0.048 cm.
Rép. : fE =1.35 cm, θE =-0.00675
Exercice 2.14 Exercice 2.20
Traiter les exercices 2.2, 2.6 et 2.7 avec la méthode de la poutre conjuguée. Une poutre-console de section rectangulaire (bh) en acier (E ; G) de longueur
Chercher les déformées et les grandeurs indiquées des systèmes représentés l supporte à son extrémité libre une charge verticale P.
ci-après en utilisant la méthode de la poutre conjuguée. Déterminer l'équation de la déformée en tenant compte de l'influence de l'ef-
fort tranchant.
Exercice 2.15 Exercice 2.16 Calculer la flèche de l'extrémité libre sous l'action de l'effort tranchant seul.
Comparer cette flèche à celle provoquée par le moment de flexion seul.
P C P = 1 t, h = 5 cm, b = 3 cm, l = 1.5 m, E = 21 105 Kg/cm2, G = 8 105 Kg/cm2.
P
B A E B
A
M C y=Pl3/3EI-Pl2x/2EI+Px3/6EI+κPl/GA-κPx/GA
l l l 2l/3 l/3 yM(0)=fM =Pl3/3EI=17.14 cm
yT(0)=fT =κPl/GA=0.015 cm
fM? fC? fE? θE?
Rép. : fM =-Pl3/12EI, fC =3Pl3/4EI Rép. : fE = -2Cl2/81EI, θE=Cl/9EI
A- Poutres continues à âme pleine 111 1 12 C A L C U L D E S S T R U C T U R E S H Y P E R S T A T IQ U E S
3) Effort tranchant
B- POUTRES EN TREILLIS ARTICULES
L’expression de l'effort tranchant dans la section courante d’abscisse x
s’obtient en dérivant par rapport à x l'expression du moment. Désignons par 6.5 SYSTEMES ISOSTATIQUES PLANS EN TREILLIS ARTICULES
Ts( F ) l’effort tranchant dû aux charges extérieures ; il vient :
6.5.1 Définitions
M − M k −1
Ts = Ts( F ) + k (6.19) a) Système en treillis articulé
lk
On appelle système en treillis articulé (système réticulé ou plus brièvement treil-
lis) un ensemble de pièces droites ou courbes, appelées barres, liées les unes aux
6.3.5 Exemple d'application q autres (en leurs extrémités) par des articulations. Les points d'assemblage des
Considérons une poutre à (a) barres sont appelés nœuds.
trois travées égales et à inertie
constante soumise à une charge 0 1 2 3 Membrure supérieure
l1=l l2=l l3=l
uniforme q (Figure 6.13a).
M1 M2 Montant Diagonale
La poutre est deux fois hy-
perstatique mais compte tenu de (b)
Membrure inférieure
la symétrie, il n’y a qu’une seule
inconnue. On écrit une fois M1=1 Figure 6.14 : Poutre isostatique
l’équation des trois moments,
pour k=1. (c) ms1 b) Système plan en treillis articulé
M0 = M3 = 0 Lorsque les axes des barres et les charges appliquées sont situés dans un
1
M2=1 même plan, on parle alors de système plan.
et M 1 = M2 = M
(d) ms2 c) Système chargé indirectement
Equation des trois moments
(appui 1) : On dit qu'un système en treillis est chargé indirectement, si toutes les forces
1 extérieures sont appliquées exclusivement aux nœuds.
M 0 l0 + 2 M 1 ( l1 + l 2 ) + M 2 l 2 = (e) Ms(F) Si les charges sont appliquées en des points quelconques et notamment en des
( )
= −6 EI R1g ( F ) + R1d ( F )
ql2/8
endroits des barres autres que les nœuds, on parle alors de système chargé direc-
tement.
5 Ml = −6 EI ( 2 R );
g( F )
1 ql2/10
d) Système isostatique
(f) Ms(M)
R1g ( F ) = R1d ( F ) Si les équations de la statique suffisent à elles seules à la détermination com-
5 Ml = −12 EI R1g ( F ) plète du système, c'est-à-dire qu'elles permettent de calculer les réactions et les
efforts en tout point du système, le système considéré est dit isostatique. Dans le
1 2 ql 2 ql 3 ql2 /10
cas contraire, le système et dit hyperstatique.
R1g ( F ) = l =
2 EI 3 8 24 EI (g) Ms
ql2/40 6.5.2 Treillis chargés indirectement
2 2ql2/25
ql
⇒ M =− , M est dirigé Seuls les treillis isostatiques plans, chargés indirectement, seront envisagés
10 0.4ql 0.5ql
dans le sens opposé du sens dans ce chapitre.
(h) Ts
choisi arbitrairement. a) Théorème :
Les figures 6.13g et 6.13h 0.6ql
Lorsqu'un système plan en treillis articulé, constitué de barres droites, est
montrent les diagrammes de M chargé indirectement, chaque barre du système n'est soumise qu'à un effort nor-
et de T. Figure 6.13 mal constant.
A- Poutres continues à âme pleine 113 1 14 C A L C U L D E S S T R U C T U R E S H Y P E R S T A T IQ U E S
Considérons une barre du treillis. Le système étant en équilibre, chaque barre 6.5.3 Méthodes de calcul
le constituant l'est aussi. La barre étant articulée, ses extrémités ne sont le siège
On peut diviser les méthodes de calcul des systèmes en treillis articulés isos-
d'aucun moment. Les seules sollicitations qu'elle supporte sont les systèmes de
tatiques en deux catégories : les méthodes analytiques et les méthodes graphi-
forces concentrées aux extrémités.
R1 ques. La méthode graphique la plus répandue est celle de Cremona (tracé de
Chaque système de forces admet Cremona). Elle consiste à construire le polygone des forces en chaque nœud. Les
une résultante. Les résultantes (R1 et méthodes analytiques les plus usuelles sont la méthode des nœuds et la méthode
R2) doivent obligatoirement être éga- des sections. Les trois méthodes citées seront présentées.
les et opposées pour que l'équilibre
Il faut souligner que, indépendamment de la méthode utilisée, on doit tou-
puisse se réaliser. En définitive, la
jours commencer par le calcul des réactions.
barre n'est soumise qu'à un effort
normal constant pouvant être une a) Méthode des nœuds
R2
traction ou une compression.
Principe : La méthode consiste à isoler le nœud considéré par des coupures
b) Condition d'isostaticité libérant les efforts dans les barres et à projeter toutes les forces, efforts normaux
Figure 6.15 : Barre d'un treillis et forces extérieures, agissant sur le nœud suivant deux axes perpendiculaires.
Les barres n'étant soumises qu'à
chargé indirectement
des efforts normaux, en chaque nœud On doit obligatoirement entamer les calculs par un nœud auquel n'aboutissent
du treillis il y a un système de forces que deux barres (2 inconnues, 2 équations). Puis on passe à un nœud qui ne pré-
en équilibre. L'équilibre d'un système y sente pas plus de deux inconnues.
agissant sur une particule, un nœud F1
par exemple, est vérifié si la résul- Exemple d'application
x
tante est nulle ou si les projections F1
suivant 2 directions perpendiculaires P/2 P P/2
y
(x et y par exemple), sont nulles (ΣFx C 4 E 8 F
= 0, ΣFy = 0). Fn α
3 7 9 x
Fi h 1 5
Si n désigne le nombre de nœuds A 2 6 B
Figure 6.16 : Nœud d'un treillis D G
(les appuis sont aussi des nœuds, n = chargé indirectement
10 pour le système de la figure 6.14), l l l l
le nombre d'équations d’équilibre de la statique qu'on peut écrire est égal à 2n.
Soient b le nombre de barres et l le nombre de liaisons dans les appuis. La Figure 6.18 : Poutre isostatique
condition d'isostaticité s'écrit :
• Nœud A
2n = b+l (6.20)
N1 Le choix du sens des efforts dans les barres est arbi-
Il faut cependant préciser que la condition (6.20) peut s'avérer insuffisante à traire. Le sens choisi correspond à la traction ; le calcul
prouver l'isostaticité d'un treillis ; le système doit en outre être géométriquement montrera pour chaque barre la nature exacte de l'effort
invariable. qu'elle porte.
N2
Une règle simple dite règle A Σ F x = 0 ⇒ N2 = 0
de la maille triangulaire per-
met de vérifier si le système est ΣFy = 0 ⇒N1 = -P (le signe "-" indique que la
RA=P barre 1 est soumise à une compression).
isostatique et stable. Cette règle
s'énonce comme suit : si, par-
tant d'une maille triangulaire, Figure 6.17 : Système vérifiant
on arrive à reconstituer le sys- la condition 6.20 mais instable
tème en ajoutant 2 barres à la
fois, alors le système est isostatique stable.
A- Poutres continues à âme pleine 115 1 16 C A L C U L D E S S T R U C T U R E S H Y P E R S T A T IQ U E S
• Nœud C La figure 6.19 ci-après montre la nature de l'effort dans les barres étudiées.
ΣFx = 0 ⇒ N3 cosα + N4 = 0 P
N4 P/2 P/2
α ΣFy = 0 ⇒ P - N3 sinα = 0
N3 d'où :
P
N3 = (traction) P P
N1=P sin α
Figure 6.19 : Représentation de la nature des efforts
P
et N 4 = − (compression)
tgα Convention :
• Nœud D - Flèches vers les nœuds = compression
- Flèches vers le centre = traction
- 0 = effort nul
N3=P/sinα
N5 ΣFx = 0 ⇒ N 6 = N 3 cos α = b) Méthode des sections (ou de Ritter)
P
= (traction) Principe : La méthode consiste à pratiquer dans le système une coupe ne
tgα rencontrant pas plus de 3 barres (sauf dans des cas précis) non concourantes, de
N2=0 α
N6 ΣFy = 0 ⇒ N 5 = − N 3 sin α = façon à séparer le treillis en deux parties. Pour trouver l'effort dans une des
D barres, on écrit l'équation d'équilibre de rotation de l'une des deux parties par
= − P (compression)
rapport au point d'intersection des autres barres (Figure 6.20).
ΣM/A = 0 ⇒ N5 = …
• Nœud E 6
ΣM/B = 0 ⇒ N4 = … B 5
P
ΣFx = 0 ⇔ + N8 + N7 cos α = 0 ΣM/C = 0 ⇒ N6 = … 4 C
P/2 tgα (partie de droite) A
N4=P/tgα E
N8 P Figure 6.20
α ΣFy = 0 ⇒ N7 = (traction) NB : Le point d'in-
2 sin α tersection des barres par
3 P rapport auquel on calcule les moments n'est pas nécessairement un nœud du
⇒ N8 = − (compression)
2 tgα système (d'où l'intérêt à travailler graphiquement).
N7
N5=P Cas particuliers
1) Deux barres coupées sont parallèles (point d'intersection rejeté à l'infini)
• Nœud F (Figure 6.21)
3 P
ΣFx = 0 ⇒ N8 ' = − (compression) K H
P 2 tgα
N8=(3/2)P/tgα
N8' ΣFy = 0 ⇒ N9 = − P (compression)
F A
L J
N9
L'effort NKH est obtenu à partir de l'équation ΣM/J = 0 et l'effort NLJ dans la
barre LJ s'obtient à partir de : ΣM/K = 0. Pour calculer NKJ, on utilise une équa-
tion d'équilibre de translation, ΣFy = 0 par exemple ; ou bien une équation
d'équilibre de rotation par rapport à un appui, ΣM/A = 0 par exemple.
A- Poutres continues à âme pleine 117 1 18 C A L C U L D E S S T R U C T U R E S H Y P E R S T A T IQ U E S
2) Plus de trois barres coupées : la méthode de Ritter peur être appliquée à 1 Z'
condition que les barres coupées soient toutes convergentes sauf une. sin α = = , d'où : Z' = 4 5 m
5 4
I et : N 6 = −5.59 t
(a)
6 9
3 Pour calculer les efforts dans les barres 1, 2 et 3 on écrit les équations d'équi-
libre de translation en A et C. On peut également appliquer la méthode de Ritter.
2 5 8
1
4 7
(a)
I Nature des efforts
La coupe a-a (Figure 6.22) présente trois barres concourantes 4-5, 5-6 et 6-9 Remarque : Dans la pratique, les bras de leviers peuvent être mesurés graphi-
en 6 et l'équation ΣM/6=0 donne l'effort N47. L'effort N47 connu, on fait la coupe quement ce qui présente l'avantage de faciliter le travail.
I-I et il n'y a plus que trois efforts inconnus.
Intérêt de la méthode des sections : elle permet de calculer directement l'ef-
fort de n'importe quelle barre et constitue de ce fait un excellent moyen de vérifi- c) Méthode de Cremona (tracé de Cremona)
cation des résultats obtenus par les autres méthodes. Principe : La méthode consiste à tracer le polygone d'équilibre des forces
appliquées à chaque nœud. Tous les nœuds étant en équilibre, les polygones sont
Exemple d'application nécessairement fermés.
Pour pouvoir appliquer la méthode, il est nécessaire que le système possède au
2t
moins un nœud auquel n'aboutissent que deux barres.
Les étapes de la méthode :
3t 6 3t 1m
Z' 1) On représente le système dans une échelle des longueurs.
i 7
Z
2 5 2) On calcule les réactions puis on numérote :
1m
3
A α α B a) Les intervalles entre les forces extérieures en tournant dans un sens, le
1 4
j
sens horlogique par exemple.
c
b) Les intervalles du réseau (domaines intérieurs délimités par les barres).
2m 2m 2m 2m
RA RB Ainsi, chaque barre se trouve caractérisée par deux chiffres désignant les
Figure 6.23 intervalles (domaines) adjacents.
3) On construit le polygone des forces extérieures, dans une échelle des for-
8
Réactions : R A = R B = t=4t ces choisie ; ce polygone est fermé puisque les forces extérieures sont équilibrées
2 par les réactions (équilibre global). On précise le sens des forces par des flèches.
ΣM/i = 0 ⇔ 2RA – N4 = 0 ⇒ N4 = 8 t (traction) 4) On trace ensuite le polygone des forces agissant sur chaque nœud (forces
ΣM/A = 0 ⇔ 2x3t + ZN5 = 0, extérieures et efforts dans les barres) en commençant par un nœud auquel abou-
4 3t tissent seulement deux barres puis on passe à un nœud n'ayant que deux efforts
avec : Z = m i inconnus.
5
N5 N.B. : Les directions des efforts sont connues (orientations des barres) et leurs
3 sens et intensité sont obtenus en fermant chaque polygone.
⇒ N5 = − 5t N4
2
RA=4t
ΣM/j = 0 ⇔ Z'N6 – 2x3t + 4RB = 0 2m
⇒ Z'N6 = -10 tm
A- Poutres continues à âme pleine 119 1 20 C A L C U L D E S S T R U C T U R E S H Y P E R S T A T IQ U E S
Exemple d'application 4- Construction des polygones des forces agissant sur chaque nœud.
Soit à calculer les efforts dans les barres de la poutre représentée à la figure a) Nœud A : Les efforts intervenant sont : N16, N65 et F51. Cette dernière
6.24 déjà calculée par la méthode de Ritter. force étant connue et représentée sur le polygone des forces extérieures.
Notons que seul le point 6 est indéterminé.
2t
(3)
E
2 3
3t 3t
C G 1
8 9 l (6)
1 4
6 7 10 11 2
A B
D F 6
(2) 5
l l l l (4) 3
7
RA=4t 5 RB=4t 8
(4)
Figure 6.24 (5) 4
1- Numérotation des domaines extérieurs (délimités par les forces appli- A partir du point 1 on trace une parallèle à la barre AC (N16) et à partir de 5
quées et les réactions) : 1, 2, 3, 4 et 5 (sens horlogique, Figure 6.24). on mène une parallèle à AD (N65). L'intersection des deux parallèles détermine le
2- Numérotation des domaines intérieurs (mailles) : 6, 7, 8, 9, 10, 11 (de point 6 cherché. Pour connaître le sens des efforts N16 et N65, on ferme le poly-
gauche à droite). On pouvait choisir des lettres à la place des chiffres gone en partant de l'effort connu, F51 (schémas ci-dessous).
(Figure 6.24).
1
On peut maintenant numéroter chaque effort (extérieur ou interne), avant de (compresion)
N16
passer à l'étape suivante. Chaque effort est caractérisé par les deux chiffres des A (traction)
domaines qui sont adjacents à sa direction. Les efforts internes agissant sur les N65
nœuds sont numérotés en tournant dans le sens horlogique (Figure 6.25).
F51
6 5
F23=2t
E N39
Les flèches obtenues en fermant le polygone (des efforts agissant sur le nœud
N82 A) indiquent la nature de chaque effort.
F12=3t F34=3t
N98
C N28 b) On passe ensuite au nœud D où seuls les efforts dans les barres DF et
N61 N87 DC sont inconnus.
N16 N76 Efforts intervenant : N56 (connu puisque N65 est connu), N67 et N75. Dans ce
A N67
cas également, seul le point 7 est indéterminé.
N65 N56 D N75 F
A partir de 6 on mène une parallèle à DC (N67) et à partir de 5 on trace une
F51=4t F45=4t
Figure 6.25 parallèle à DF (horizontale) (N75). L'intersection des deux parallèles se fait au
point 6, donc le point 7 est confondu avec 6. Le polygone des forces en D (N56,
3- On trace le polygone des forces extérieures (forces appliquées et réac- N67 et N75) se limite au segment 5-7 ; donc l'effort N67 = 0 (voir schémas ci-
tions). Ce polygone est représenté par le segment vertical : 1-2-3-4-5-1 dessous).
(Figure 6.26).
A- Poutres continues à âme pleine 121 1 22 C A L C U L D E S S T R U C T U R E S H Y P E R S T A T IQ U E S
8
a
6 N56 5 N56 (traction)
7 N76 D N75 (traction) 7
5
6
c) Point C : Efforts intervenant : N61, F12, N28, N87 et N76 (N67 = N76 = 0). 2
Seul le point 8 reste à trouver.
4 4'
A partir du point 2 on trace une parallèle à CE (N28) ; puis à partir de 7 on 1 3
a
mène une parallèle à CF (N87). L'intersection des deux parallèles détermine la
position du point 8. On ferme ensuite le polygone pour déterminer le sens des Figure 6.27 : Ferme type Polonceau
efforts inconnus (N87 et N28) (N61→F12→N28→N87 et N76) (schémas ci-après).
Ayant amorcé le Cremona en 1, en arrivant en 4 on se trouve en présence de
F12
3 efforts inconnus (N45, N46 et N44'). La coupe a-a' permet de calculer directement
1
l'effort N44' (Σ M/8=0) ; après quoi on poursuit normalement le tracé de Cremona.
N28
C 2) Barres ne travaillant pas (N=0)
N61
2 N87 Dans l'exemple ci-contre, cinq
6 P
barres ne travaillent pas (N=0) ;
N76
7 néanmoins, elles sont nécessaires
8 car elle contribuent à :
- assurer l'indéformabilité et
l'isostaticité du système ;
- réduire les longueurs de Figure 6.28 : Poutre avec plusieurs
flambement ; barres non sollicitées
- faciliter les dispositions
constructives.
Remarques :
1) Utilisation combinée du tracé de Cremona et de la méthode de Ritter
Lors d'un tracé de Cremona, on ne peut pas franchir les nœuds auxquels aboutis-
sent plus de deux barres dont les efforts sont inconnus. La méthode de Ritter
permet de franchir ces nœuds. Il suffit d'effectuer une ou plusieurs coupes don-
nant les valeurs des efforts dans les barres "surabondantes". Ce cas se présente
fréquemment dans les fermes dites "Polonceau" (Figure 6.27).
A- Poutres continues à âme pleine 123 1 24 C A L C U L D E S S T R U C T U R E S H Y P E R S T A T IQ U E S
Exercice 6.1
(0) (2) EI=Cte
(1)
P=2t q=1t/m C=4tm
1m 3m 2m
(1) EI=Cte
(2) (3)
3m 3m 5m 2m Exercice 6.6
q P=ql/2
Exercice 6.2
EI=Cte
(1) (2) (3)
q=1t/m C=3tm q=1t/m
l l/2 l/2
EI=Cte
(0) (1) (2)
2m 3m 3m 2m
Exercice 6.7
q q EI=Cte
P=5t (1) (2) (3) (4)
l l/2 l/2 1
EI=Cte
(1) (2) (3) (4)
Exercice 6.8
8m 6m 4m 2m
F2=4.8t
F1=2.375t
Exercice 6.4 1.5t/m
2.8t/m 1.5t/m 2.8t/m
P=12t A B C D E
q=4.5t/m 1m 2m
q=2t/m
3I 2I I 3m 7m 5m 1m
(0) (1) (2) (3)
12m 4m 4m 4m
La section de la poutre, de forme rectangulaire (bxh), varie d'un tronçon à l'autre
comme suit : SAB=20x55 cm2, SBC=25x60 cm2, SCD=25x50 cm2, SDE=25x40 cm2.
A- Poutres continues à âme pleine 125 1 26 C A L C U L D E S S T R U C T U R E S H Y P E R S T A T IQ U E S
(A) Exercice 6.11: M0=0, M1=548.4 kgm, M2=-443.0 kgm, M4=98.4 kgm,
x1
R0=4.00 t, R1=11.10 t, R2=34.95 t , R3=25.95 t.
15m Exercice 6.12 : x1=3 m, MA=-1125 kgm, MTmax=729 kgm (x=4.42 m),
MB=3600 kgm, RA=884.1 kg, RB=2 615.9 kg,
Soit la poutre représentée ci-dessus dont la rigidité fléxionnelle est constante γB=0.003726 rd, f=2.96 cm, Menc=578 kgm.
et vaut 1200 tm2. Signes : Les poutres considérées étant toutes horizontales, un moment positif
1) Quelle valeur faut-il donner à x1 pour que les moments en A et B soient signifie que les fibres inférieures sont tendues, et inversement. Une réaction
égaux. verticale positive est orientée vers le haut. Pour les déplacements, une rotation
est positive si la section tourne dans le sens horlogique alors qu'une flèche est
2) Prenons x1=4 m. On demande de : positive quand le déplacement se fait vers le bas.
2.1) tracer les diagrammes de M et de T,
2.2) calculer la rotation de la section B, 6.5.4 Exercices
2.3) calculer la flèche de l'extrémité libre de la poutre.
Exercice 6.13 : Poutre en K.
3) La même poutre est libre de toute charge mais son appui B subit un
affaissement de 20 mm. Calculer le moment qui apparaît dans l'encastrement.
A- Poutres continues à âme pleine 127 1 28 C A L C U L D E S S T R U C T U R E S H Y P E R S T A T IQ U E S
Déterminer les efforts dans les barres suivantes: 5-6 ; 5-9 ; 6-9 ; 9-13 ; 12-13.
Rép. :
Rép. : N56=-5.44 t, N59=-0.19 t, N69=0.26 t, N913=-0.26 t, N1213=5.44 t.
On trace :
9
2t (3)
3m 5 6 8
4 7 1
1 2 3
5 "14"
2m 4m 2m (4)
3
F12 P=20t
D N26
Exercice 6.17
Déterminer les efforts dans les montants 1, 2 et 3 ainsi que l'expression géné-
rale donnant l'effort Nm dans le montant courant m.
m
3 2 1 α
P P P P P P P
a a a a a a a
Exercice 6.16
Déterminer les efforts dans les barres numérotées de 1 à 3.
a
P
1 2
3
30°