Les Anxiolytiques Et Hypnotiques 2022
Les Anxiolytiques Et Hypnotiques 2022
Les Anxiolytiques Et Hypnotiques 2022
d. Effets pharmacologiques :
On peut caractériser les benzodiazépines par les propriétés pharmacologiques suivantes :
Anxiolytique : en diminuant l’agressivité et atténuent les anomalies de comportement induites par
la peur.
Sédative et hypnotique
Myorelaxante : une diminution du tonus musculaire et de la coordination. Cet effet s’observe avec
toutes les benzodiazépines mais à une dose supérieure à celle nécessaire pour induire l’anxiolyse et
la sédation.
Anticonvulsivante et antiépileptique: cet effet est obtenu pour des concentrations élevées.
Effet amnésiant.
e. Indications : (prescription légalement limitée à 12 semaines au maximum)
Elles sont en rapport direct avec les effets pharmacologiques et cliniques :
Anxiolytiques : anxiété excessive, états névrotiques, anxiété des psychotiques.
Hypnotiques : ce sont des médicaments symptomatiques des insomnies qu’ils soulagent, au moins à
court terme, sans en traiter la cause.
Anticonvulsivants et antiépileptiques : elles sont utilisées de manière préventive et curative dans
certaines formes d’épilepsie et dans les convulsions.
Myorelaxants : dans les contractures douloureuses.
Utilisés en prémédication par voie injectable, en anesthésiologie
f. Effets indésirables :
Ils sont généralement peu fréquents (< 4-5 %). Ils sont en rapport avec la dose et /ou la sensibilité
individuelle :
- Troubles de la vigilance : somnolence,
- Altération des performances psychomotrices : difficultés de concentration, hypotonie
- Troubles de la mémoire (amnésie antérograde)
- Perte de l’équilibre, sensations ébrieuses
- En cas de traitement prolongé : développement d’une tolérance et risque de dépendance physique
et psychique pouvant entraîner à l’arrêt un syndrome de sevrage (anxiété, insomnie, irritabilité,
céphalées).
g. Interactions médicamenteuses :
Pharmacocinétiques :
- Pansements antiacides
- Inhibiteurs enzymatiques : cimétidine, contraceptifs oraux
- Inducteurs enzymatiques : Ethanol, carbamazépine, phénytoïne.
Pharmacodynamiques :
- Dépresseurs du SNC : majoration de la dépression
- + Alcool = majoration des troubles de la vigilance
- Clozapine : collapsus avec risque d’arrêt respiratoire et cardiaque.
h. Pharmacocinétique :
Certaines propriétés sont communes aux benzodiazépines comme la résorption et la distribution, par contre
chaque molécule a un métabolisme spécifique dont pour certaines la formation de métabolites actifs et une
durée d’élimination propre.
Résorption : elle est rapide et importante (70-90%), le Tmax est obtenu en 1 heure (sauf pour
Oxazépam, Lorazépam qui sont résorbés plus lentement).
Distribution : la fixation aux protéines plasmatiques est généralement élevée, le volume de distribution
moyen est de 1 L/kg de poids corporel suggérant une accumulation tissulaire.
Métabolisme : variable et complexe, dépendant des molécules. Il conduit pour certaines
benzodiazépines à la formation de métabolites actifs.
Elimination : les métabolites sont éliminés par les urines, les temps de demi-vie sont variables :
Clotiazépam 5 heures
Diazépam 32 heures
Loflazépate 77 heures
- Toutes les benzodiazépines passent dans le placenta et dans le lait maternel.
4. Les carbamates
- Ce sont les premiers anxiolytiques synthétisés (en 1950)
- Tous les carbamates utilisés en thérapeutique sont des esters d’alcool + Acide carbamique
- Les médicaments : Méprobamate , Fébarbamate.
a. Mécanisme d’action :
Les carbamates interagissent avec les récepteurs GABA-ergiques, ce qui explique la communauté d’activité
avec les BZD. Cependant, aux posologies usuelles le taux d’occupation des récepteurs par les carbamates
est faible.
b. Effets pharmacologiques :
- Anxiolytique
- Sédatif et myorelaxant
- Effet hypnotique à fortes doses
- Effet inducteur enzymatique modéré
- Dépression des systèmes respiratoires et cardio-vasculaires aux doses élevées.
NB : Comparés aux benzodiazépines, on peut considérer que les carbamates ont plutôt une efficacité
pharmacologique et clinique inférieure et une toxicité supérieure.
c. Les indications :
Méprobamate par voie orale : anxiété excessive, insomnies d’endormissement, contractures musculaires
douloureuses.
Méprobamate par voie IV : états d’agitation, crises d’angoisse aiguës, prémédication avant certains
examens.
d. Pharmacocinétique :
Une bonne résorption par voie orale avec un Tmax moyen de 1-2 heures, métabolisme hépatique important
et glucurono-conjugaison facilitant l’élimination des dérivés inactifs par voie urinaire.
Passage transplacentaire et passage important dans le lait maternel.
e. Effets indésirables :(Ils sont beaucoup plus nombreux et fréquents que pour les benzodiazépines)
- Somnolence diurne (surtout en début de traitement)
- Tolérance lors d’un traitement prolongé avec dépendance et syndrome de sevrage en cas d’arrêt brutal
du traitement.
- Atteintes hépatiques (surtout si le traitement est prolongé)
- Plus rarement : éruptions cutanées allergiques, nausées, vomissements, céphalées, vertiges, ataxie,
troubles de l’accommodation.
- En cas de surdosage : somnolence, état ébrieux, hypotonie musculaire puis coma, dépression
respiratoire, et risque de défaillance cardio circulatoire.
5. Buspirone :
a. Mécanisme d’action :Il agit sur les systèmes sérotoninergique et dopaminergiques
Sur les récepteurs sérotoninergique : C’est un anxiolytique agoniste des récepteurs 5HT1A pré-
synaptiques (autorécepteurs) en diminuant la synthèse et la décharge au niveau des neurones
sérotoninergiques. Mais aussi agoniste partiel des mêmes récepteurs post-synaptique
Sur les récepteurs D2 de la dopamine : action antagoniste, mais les effets anxiolytiques sont liés
au récepteur 5HT1A.
b. Effets pharmacologiques :
L’effet anxiolytique est comparable à celui des benzodiazépines mais avec un délai d’action de 1 à 3
semaines. Il n’y a pas d’effet sédatif, ni myorelaxant, ni anticonvulsivant. Il n’entraîne aucune dépendance,
ni réaction de sevrage à l’arrêt du traitement.
c. Indications : anxiété excessive (traitement d’une durée maximale de 12 semaines)
d. Pharmacocinétique :
Très bien résorbé mais subit ensuite un premier passage hépatique qui réduit sa biodisponibilité à 4%.
Fixation aux protéines plasmatiques. Métabolisme hépatique avec élimination rénale des métabolites.
Demi-vie plasmatique : 4 – 8 heures.
e. Effets indésirables :(Rares et transitoires) Nausées, vomissements, gastralgie, céphalées, vertiges,
sensations ébrieuses.
6. Hydroxyzine :
- L’Hydroxyzine est un anxiolytique peu utilisé sauf en cas de manifestations mineures de l’anxiété.
C’est un antihistaminique de type H-1, et anti- cholinergique, utilisé dans le traitement des urticaires aigues
allergiques, et doté de propriétés antiémétiques, sédatives et anxiolytiques.
- Indications : traitement des anxiétés excessives.
- Pharmacocinétique : une résorption digestive rapide, un métabolisme complet, une demi-vie de 6 - 8
heures.
- Effets indésirables: somnolence diurne, effets atropiniques, troubles oculaires avec augmentation de la
pression intra-oculaire et risque de poussées aiguë de glaucome.
- Elle n’induit pas de dépendance mais on observe un syndrome de sevrage à l’arrêt du traitement.
- Contre-indications : glaucome, grossesse au cours du premier trimestre et allaitement.
7. Etifoxine :
- Appartient à la famille des Benzoxazines
- Action anxiolytique dépourvue d’effet myorelaxant ou amnésiant.
- Deux mécanismes d’actions complémentaires :
o Agit sur un site spécifique du récepteur GABA-A, indépendant de celui des BZD ce qui
potentialise la transmission gaba-ergique.
o Régulation mitochondriale de la production de neurostéroides, ce qui potentialise la transmission
gaba-ergique.
- Bien toléré par l’organisme, et n’entraine pas de dépendance.
- A ne pas associer avec les anticholinergiques et les dépresseurs du SNC.
B. Les hypnotiques
I. Rappel physiopathologique sur le sommeil et l’insomnie :
1. Définition :
L’insomnie n’est pas une maladie mais un symptôme aux contours très variables dans ses formes et dans le
temps ; elle peut être : occasionnelle, transitoire ou chronique. De nombreux facteurs peuvent occasionner
une insomnie :
Facteurs psychophysiologiques : anxiété, comportement négatif vis-à-vis du sommeil.
Facteurs psychiatriques : dépression, schizophrénie.
Facteurs organiques : la douleur.
Médicaments et alcool : alcool.
Environnement : facteurs climatiques, bruit, lumière, altitude.
Perturbation du rythme circadien : horaires irréguliers du sommeil.
II. Différentes classes de médicaments hypnotiques :
II.1. Définition :
Les hypnotiques sont des médicaments qui permettent aux insomniaques de dormir.
d. Effets indésirables :
Effets résiduels, entraînant une somnolence diurne, effets atropiniques : sécheresse buccale,
constipation.
Excitation chez le nouveau-né et l’enfant si surdosage.
Risque de photosensibilisation.