2022 2023 Ensembles2 TD1 Denombrabilite
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Ensembles dénombrables
On rappelle qu’un ensemble E est fini s’il existe un entier n ∈ N tel que E est en bijection avec l’ensemble
J1, nK = {1, . . . , n}. L’entier n est alors appelé le cardinal de E. S’il existe une bijection d’un ensemble fini E
dans F, alors les deux ensembles ont le même cardinal.
On souhaite comparer des ensembles infinis. On dit que les ensemble E et F sont équipotents s’il existe une
bijection de E dans F.
1 Critère de dénombrabilité
Définition 1 (Ensemble dénombrable). Un ensemble est dénombrable s’il est fini ou s’il est en bijection avec N.
Exercice 1 - Premiers exemples d’ensembles dénombrables. Montrer que les ensembles suivants sont dénombrables
en exhibant une bijection avec N:
Exercice 2 - Critères de dénombrabilité. Dans cet exercice, on cherche à déterminer des critères pour montrer
qu’un ensemble est dénombrable.
1. Montrer que si X ⊆ N alors X est dénombrable. On pourra considérer l’application suivante qui est
définie si X est infinie:
5. Utiliser ce critère pour montrer que l’ensemble des nombres rationnels, noté Q, est dénombrable.
6. Soient ( Ai )i∈N une famille d’ensembles dénombrables indexés par N. Montrer que l’union
S
n ∈N An est
dénombrable.
7. Utiliser ce critère pour montrer que l’ensemble des parties finies de N est dénombrable.
Nous avons donc les critères suivants pour montrer qu’un ensemble est démombrable.
Théorème 1
Soit X un ensemble, les trois propositions suivantes sont équivalentes:
• X est dénombrable;
• il existe une surjection de N dans X;
• il existe une injection de X dans N.
Proposition 3
Soient A1 , A2 , . . . , Ak des ensembles dénombrables, l’ensemble A1 × A2 × · · · × Ak est dénombrable.
Proposition 4
Soient ( Ai )i∈N une famille d’ensembles dénombrables indexés par N, l’ensemble
S
n ∈N An est dénombrable.
Exercice 3 - E et P ( E) ne sont pas en bijection. Soient E un ensemble non vide et f : E → P ( E) une applica-
tion.
1. On définit l’ensemble de Cantor associé à f par
A = {x ∈ E : x ∈
/ f ( x )}.
Théorème 6 (Cantor)
L’ensemble [0, 1[ n’est pas dénombrable.
Exercice 4. Soit f : N −→ R une application. On définit (un )n∈N∗ la suite à valeur dans {0, 1, . . . , 9} tel que
un est la nème décimale de f (n).
On définit le nombre réel r = 0, v1 v2 v3 . . . vn . . . tels que pour tout n ∈ N∗ on a vn = 1 si un = 0 et vn = 0 si
un 6= 0.
Exercice 5 - Existence de nombres transcendants. √ Un nombre (réel ou complexe) est algébrique s’il est racine
d’un polynôme à coefficients entiers. Par exemple 2 est algébrique car racine de X 2 − 2, i est algébrique car
racine de X 2 + 1...
Un nombre est transcendant s’il n’est pas algébrique. Le but de l’exercice est de montrer l’existence de nombre
transcendant. En général il est difficile de montrer qu’un nombre est transcendant.
1. On note Zn [ X ] ⊆ Z[ X ] l’ensemble des polynômes entiers de degré inférieur ou égal à n. Montrer que
Zn [ X ] est dénombrable.
2. Montrer que l’ensemble des nombres algébriques est dénombrable.
3. En déduire l’existence de nombres transcendants.
Remarque: On peut montrer par des méthodes avancées que π et e sont transcendants.
3 Théorème de Cantor-Schröder-Bernstein
Pour montrer que deux ensembles E et F sont équipotents, il est souvent difficile d’exhiber une bijection. Le
théorème suivant dit qu’il suffit d’exhiber une injection de E dans F et une autre de F dans E.
Théorème 7 (Théorème de Cantor-Schröder-Bernstein)
S’il existe une application injective de E vers F et une application injective de F vers E, alors il existe une
application bijective de E vers F.
Exercice 6 - Exemples d’ensembles non dénombrables. Le théorème suivant est très utile pour montrer que
deux ensembles sont équipotents.
En utilisant ce théorème, montrer que [0, 1], ]0, 1[, ]0, 1[2 , R et P (N) sont équipotents deux à deux.
Exercice 7 - (Preuve du théorème de Cantor-Schröder-Bernstein). Le but de cet exercice est de démontrer
le théorème de Cantor et Bernstein. On se donne donc deux ensembles E et F et deux applications injectives
i : E −→ F et j : F −→ E. On note par ailleurs
A0 = E \ j ( F ), A1 = j ◦ i ( A0 ), ..., A n +1 = j ◦ i ( A n )
et [
B= An , C = E \ B.
n ≥0
1. Construction de l’application.
(a) Démontrer que pour tout x ∈ C, il existe un unique z ∈ F tel que x = j(z). On notera cet élément
ϕ ( x ).
(b) Pour x ∈ B, on note ϕ( x ) = i ( x ). Démontrer que l’on a ainsi bien défini une application ϕ : E −→ F.
2. Un exemple. On considère E = N, F = {n ∈ N : n ≥ 2} et
i: E −→ F j: F −→ E
n 7−→ n + 4 n 7−→ n
3. Injectivité de ϕ.
(a) Démontrer que les restrictions de ϕ à B et à C sont injectives.
(b) Considérons maintenant x ∈ C et y ∈ B tels que ϕ( x ) = ϕ(y). Démontrer que x = j ◦ i (y).
(c) En déduire que ϕ est injective.