Ure Hopitaux
Ure Hopitaux
Ure Hopitaux
RESPONSABLES
ENERGIE
Energie
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de
l'E
ne
rgie
Quelques
chiffres ...
En 1994, en Wallonie, la consommation d'énergie pri- Lorsque l'on examine l'évolution de leurs consommations
maire dans les institutions de soins de santé s'élevait à spécifiques durant ces quinze dernières années, on
1145 Millions de kWh, soit 18,2% de la consommation remarque une nette diminution des consommations en
du secteur tertiaire. combustible jusqu'en 1980. Cette diminution est princi-
palement attribuée à la fermeture de certains hôpitaux
parmi les plus petits et les plus anciens, donc les plus mal
isolés.
Le site du Centre Hospitalier Régional et du CPAS de Mais ne nous attardons pas plus longuement sur la pro-
Mouscron comporte un ensemble de bâtiments dont les blématique de la rénovation des menuiseries extérieures.
deux principaux sont l’hôpital, datant de 1965, de 156 lits Celle-ci sera décortiquée plus en détails dans l’analyse des
et une maison de retraite de 200 lits. L’hôpital regroupe actions menées au Centre Hospitalier “La Tourelle” de
des activités poly- Verviers.
cliniques et d’hos-
pitalisation, seules ➔ en aménageant le hall d’entrée
les interventions principal ...
chirurgicales pro- Comment en un projet, assurer le confort des réception-
grammées y étant nistes, la convivialité de l’accueil des visiteurs, l’accès du
assurées. bâtiment aux personnes moins valides ou encore encom-
brées et diminuer les coûts énergétiques.
Depuis son entrée
en fonction en Lors de la construction de l’hôpital, dans les années 60,
1991, le responsable technique multiplie les actions URE. l’entrée principale fut équipée de portes battantes entiè-
Toute action qui pourrait s’avérer rentable d’un point de rement vitrées. On peut imaginer en examinant une
vue énergétique est envisagée. photo prise à l’époque, l’aberration énergétique de ce
dispositif : simple vitrage, absence de joint autour des
Ici, la vision du responsable se veut globale. L’économie ouvertures, blocage régulier des portes en position ouver-
réalisée est physique mais également tarifaire. De plus, te pour faciliter le passage des fauteuils roulants ou des
lorsque la rentabilité des rénovations est limitée, celles-ci paquets encombrants. Il s’agissait donc de diminuer les
s’inscrivent dans un but d’amélioration du confort des déperditions et les inétanchéités des ouvertures. Une
occupants, patients ou employés, et d’amélioration du solution simple fut appliquée : la création d’un sas avec
standing de l’institution. ouverture et fermeture des portes gérées par un détec-
teur de présence. Dans ce sas, l’ouverture simultanée des
portes automatiques en vis-à-vis est impossible. A aucun
Améliorer
le confort des occupants
moment, le hall d’entrée
n’est donc directement en De gauche à
droite :
➔ en remplaçant les menuiseries contact avec l’extérieur.
une ancienne
extérieures ... entrée principale
particulièrement
peu étanche à
Ainsi, l’entièreté des fenêtres des différents bâtiments l’air;
(hôpital, maison de retraite; 2500 m2 de vitrage) ont été aujourd’hui,
des guichets
remplacées par des châssis équipés de double vitrage. d’accueil
nettement plus
Tout le monde sait qu’au prix actuel de l’énergie, cette conviviaux
action est très difficilement rentabilisée par les économies
d’énergie. Malgré des coûts d’investissement extrême-
ment réduits (liés à la quantité de fenêtres rénovées), le
temps de retour de ces travaux est estimé à plus de
18 ans. Les économies engendrées doivent donc être
L’économie d’énergie réalisée par cette action est diffici-
considérées comme le bonus d’une action d’entretien, de
lement chiffrable. On peut cependant mentionner qu’elle
réhabilitation des lieux, et d’amélioration notable du
a permis la suppression de tous les radiateurs présents
confort des occupants. Il en va de même pour la rénova-
dans le hall (12 radiateurs de 5 kW) sans porter préjudice
tion de certains locaux dont l’apport en lumière naturelle
au confort que du contraire. Les guichets d’accueil de la
était assuré par des murs en briques de verre. Ces derniers
réception, entièrement vitrés pour protéger les hôtesses
ont été remplacés par des fenêtres avec vitrage isolant à
du froid, ont pu être remplacés par des comptoirs ouverts.
la grande joie des occupants qui peuvent maintenant pro-
La convivialité de l’accueil s’en trouve par la même occa-
fiter de la vue sur le monde extérieur.
sion nettement améliorée.
Toutes les situations d’urgence sont prises en charge par
Diminuer
les factures électriques un hôpital voisin. Cette situation engendre une occupa-
tion intermittente du bloc opératoire : durant les jours
➔ Première étape: changer de tarif ouvrables les salles sont occupées de 8 à 17h, le temps de
Pour les consommateurs électriques raccordés en haute midi étant souvent un temps de pause; aucune opération
tension, maîtriser les dépenses consiste d’une part à dimi- n’a lieu durant les week-ends et les jours fériés.
nuer les consommations et d’autre part à limiter au maxi-
mum les appels en puissance durant les heures de pointe Anciennement, la climatisation fonctionnait inutilement
pendant lesquelles les distributeurs facturent la demande 24h sur 24 et 365 jours par an.
au prix fort. L’amélioration réalisée vise à mettre à profit l’intermitten-
ce des besoins tout en ne s’enfermant pas dans la rigidi-
Selon le responsable technique, le tarif horaire tradition- té d’une programmation horaire.
nel (binôme A) précédemment appliqué dans l’institution
n’offrait aucun point de repère pour savoir à quel Comme souvent en matière de gestion des équipements,
moment il était le plus indiqué de freiner la consomma- on peut faire confiance aux utilisateurs pour l’enclenche-
tion. En effet la période de pointe s’étalait sur toute la ment des systèmes car ils sont indispensables au bon
journée. déroulement de leur activité. Par contre l’arrêt de ceux-ci
fait généralement l’objet d’oublis, par ailleurs tout à fait
Une concertation avec le distributeur a donc permis un compréhensibles.
changement de tarif. Avec le tarif horosaisonnier mainte-
nant appliqué, on connaît précisément les périodes La gestion de la climatisation des salles d’opération, ima-
durant lesquelles les efforts doivent se concentrer. ginée par le responsable énergie repose sur trois prin-
cipes:
Pour le CHR, les heures dites “de pointe” se répartissent • premièrement, en semaine, la mise en route de l’instal-
de 8h à 9h, de 11h30 à 12h30 et de 17h30 à 19h30. En lation est commandée par les occupants, indépendam-
hiver (de novembre à février), la pointe de puissance est ment dans chaque salle, grâce à un simple interrupteur;
facturée à 670 Frs/kW appelé, tandis que le reste du • par contre une mise au ralenti de la ventilation (6 renou-
temps elle l’est à 135 Frs/kW. vellements d’air par heure) est gérée automatiquement
L’armoire de par un détecteur de présence. L’enclenchement du systè-
commande de la
climatisation d’une ➔ Deuxième étape: gérer la me n’étant pas lié à une sonde de présence, le passage
salle d’opération : un
interrupteur pour la climatisation des salles occasionnel d’un membre du personnel dans une salle
mise en route et un
détecteur de présence d’opération ...
pour l’arrêt.
inoccupée n’entraîne pas le redémarrage de l’installation;
...en limitant au maximum les temps • enfin, une programmation horaire met l’installation
de fonctionnement
complètement à l’arrêt durant les week-ends et jours
En période d’activité, l’ambiance fériés.
des salles d’opération doit être
maintenue dans des conditions L’économie réalisée peut se diviser en :
strictes de température, d’humidité • diminution des consommations des ventilateurs (15 kW
et d’hygiène. Un taux de renouvel- installés) mis à l’arrêt ou au ralenti : gain de 190.000 Frs
lement d’air de 30 volumes par par an;
heure est entre autres nécessaire. • diminution des coûts de traitement d’air, notamment
Traiter cet air neuf est une opéra- grâce à la mise à l’arrêt du compresseur (de 30 kW) et de
tion particulièrement consommatri- l’humidification (3 humidificateurs à vapeurs de 12 kW)
ce d’énergie. en période d’inoccupation : gain de 330.000 Frs par an;
En outre, au CHR, les salles d’opé- • gestion indépendante des salles : gain difficilement chif-
ration ne sont utilisées que pour frable
des interventions programmées.
Le réservoir d’eau glacée :
stocker du froid pour délester
les machines
Le stockage de froid
Le stockage de froid utilise pendant les périodes de faible
demande en froid (ou de demande nulle), le complément ou
la totalité de la puissance de production frigorifique
disponible pour charger un accumulateur.
investissement.
La gestion du stock d’eau est simple. Lorsque la piscine
➔ en limitant les consommations est vide , un indicateur de niveau ouvre une électrovanne
d’eau de distribution ... commandant le remplissage en eau de ville, jusqu’à un
Petit à petit, l’eau devient une matière précieuse. Son indicateur de niveau maximum. La quantité d’eau ajoutée
coût, lié aux problématiques de l’épuration devient de correspond au volume nécessaire à une vaisselle. Ce sys-
plus en plus élevé et pèse de façon non négligeable sur tème permet de profiter du moindre orage, tout en limi-
les budgets des institutions hospitalières. C’est pourquoi, tant au maximum la consommation d’eau de ville.
bien que ne faisant pas spécifiquement partie de la ges-
tion de l’énergie, il est important de décrire ici comment Un projet d’une deuxième piscine pour alimenter les toi-
sa consommation est gérée au CHR de Mouscron. lettes (une par chambre) est actuellement à l’étude.
Une piscine de 120 m3 récolte d’une part les eaux de pluie On peut aisément se faire une idée de l’économie réali-
et d’autre part l’eau de ville adoucie à 0°F nécessaire au sée: le lave-vaisselle consomme 2,1 m3 d’eau par jour, 365
refroidissement des appareils de radiologie. jours par an, soit une consommation annuelle de 770 m3
Anciennement, cette dernière était systématiquement par an. A cette économie doit s’ajouter une diminution
évacuée vers les égouts. L’eau douce ainsi récupérée ali- très importante de la consommation d’adoucisseur et de
mente les lave-vaisselle et la production de vapeur. savon, voire même d’énergie (diminution de l’entartrage)
Epaisseur
d’isolation (mm)(1) Déperditions de chaleur par mètre de tuyau et degré d’écart entre l’eau et l’ambiance (W/mK)
DN 10 15 20 25 32 40 50 65 80 100
3/8’ 1/2’ 3/4’ 1’ 5/4’ 1 1/2’ 2’ 2 1/2’ 3’ 4’
0 0.550 0.725 0.912 1.125 1.425 1.625 2.108 2.525 2.953 3.924
20 0.157 0.180 0.207 0.239 0.279 0.307 0.360 0.430 0.487 0.599
30 0.133 0.150 0.170 0.194 0.224 0.244 0.283 0.334 0.375 0.456
40 0.118 0.132 0.149 0.168 0.192 0.208 0.239 0.279 0.312 0.376
50 0.108 0.121 0.135 0.151 0.171 0.185 0.211 0.244 0.271 0.324
60 0.101 0.112 0.124 0.139 0.156 0.168 0.191 0.219 0.243 0.288
80 0.164 0.186 0.205 0.240
100 0.146 0.165 0.180 0.210
Exemple : les pertes d’une boucle non isolée de 100 m de long et de 2’ de diamètre,
véhiculant de l’eau sanitaire à 50°C, au sein d’un vide ventilé (température annuelle moyenne de 10°C) sont estimées à
Le suivi des factures énergétiques est souvent le parent “Les équipements sont-ils utilisés de la façon la plus
pauvre de la gestion des institutions. Seul le service comp- rationnelle ? Comment déterminer les actions prioritaires
tabilité y porte un regard, mais uniquement pour en assu- à entreprendre?”
rer le payement. Les dépenses énergétiques sont alors
considérées comme des dépenses obligatoires et incom- Voici des questions auxquelles il est impossible de
pressibles. Elles sont donc budgétisées d’année en année répondre sans avoir une photographie dynamique du
sans regard critique. fonctionnement du bâtiment.
L’exemple du CHR de Namur (un hôpital de 421 lits) prou- Dans un premier temps, seules les consommations géné-
ve cependant le contraire. Il montre clairement qu’une rales d’électricité, de gaz et d’eau sont mesurées de façon
connaissance du fonctionnement énergétique réel de son continue grâce au rapatriement des impulsions fournies
institution associée à la sensibilisation du personnel par les compteurs des sociétés distributrices.
conduit, dans certaines situations, à des réductions Il est ainsi possible de suivre quotidiennement l’évolution
importantes de la facture énergétique, ce, sans lourde des consommations.
rénovation technique.
L’allure prise par celles-ci permet rapidement de détecter
Au départ, la démarche appliquée est entièrement basée les pointes de fortes consommations (qui sont dans le cas
sur une surveillance quotidienne du mode de consomma- de l’électricité, facturées au prix fort), les anomalies de
tion de l’institution. Ceci devrait d’ailleurs être le point de fonctionnement (fuites, déréglages, ...) ou encore l’utili-
départ d’une gestion efficace de l’énergie dans toute ins- sation anormale d’un équipement (fonctionnement de
titution. nuit, ...).
ELECTRICITE
IMPULSIONS MODEM
COMPTAGE
MEMORISATION →
GAZ
INTEGRATION →
TARIFICATION →
REPARTITION →
RAPPORT
RAPPORT
journalier
journalier
DIRECTION DE
L''HOPITAL
0
en puissance de 196 kW qui apparaissait une fois sur le 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
➔ Améliorer la régulation de ➔ Produire l’eau chaude sanitaire
l’installation de chauffage au meilleur coût
Sans comptage, la surveillance d’une installation de Durant les mois d’été, les chaudières ne sont maintenues
chauffage est difficile à réaliser. On considère souvent à en fonctionnement que pour produire l’eau chaude sani-
tort que si aucune plainte, ni aucune panne ne survient, taire. La mesure conjuguée de la quantité d’eau consom-
l’installation fonctionne correctement. mée et de la consommation de gaz naturel met en évi-
dence les rendements extrêmement mauvais qui résultent
La mesure en continu des consommations en gaz a de l’utilisation estivale des grosses chaudières. Le rende-
cependant mis en évidence des anomalies de fonctionne- ment de production d’ECS en été est estimé à moins de
ment qui coûtaient à l’institution plus de 2.000.000 Frs 20%. Une dissociation entre celle-ci et la production de
par an. chauffage s’avérerait donc être un investissement ren-
Le diagramme de charge des chaudières montre claire- table.
ment, une relance matinale trop hâtive, en régime une
régulation qui semble ”chercher ses marques” et une ➔ Limiter les consommations en
étrange relance en soirée. Ce mode de fonctionnement eau de distribution
passe habituellement inaperçu car il se trouve noyé dans Comme nous l’avions mentionné pour le CHR de
la facture mensuelle globale. Mouscron, l’augmentation du prix de l’eau donne à cette
200
dernière un poids qui n’est plus négligeable dans les frais
kW AVANT réglage : la régulation des chaudières semble hésitante
de fonctionnement des institutions hospitalières. C’est
180
pourquoi la chasse aux consommations inutiles s’impose
160
Relance matinale également.
140 Citons un exemple : souvent, les fuites dans le réseau de
120
distribution d’eau sont détectées extrêmement tard car
Relance en soirée
elles surviennent dans des tronçons inaccessibles (gaines
100
techniques, caniveau, vide ventilé,...). En outre, après leur
80 découverte, l’importance des pertes est généralement
60 sous-estimée car difficilement mesurable.
Ici aussi, la mesure en temps réel des consommations
40
fournit un moyen d’alarme impitoyable. Il devient alors
20
Consommations de gaz
Temps (heures)
déraisonnable pour les responsables de fermer les yeux
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
sur les dysfonctionnements.
Ainsi, sur le site de l’hôpital, grâce à la télésurveillance,
une fuite de plus de 10 m3 d’eau par heure fut immédia-
tement détectée.
200 20
kW APRÈS réglage : le fonctionnement des brûleurs est régulier m3/h
Une fuite d’eau de plus de 10 m3/h
180 18
Relance matinale
140 14
120 12
100 10
80 Consommations de gaz 8
60 6
20 2
Temps (heures) Temps (heures)
0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
En conclusion :
3,6 MFrs d’économie
Depuis sa mise en service au CHR de Namur, en mai 95,
la télésurveillance est à l’origine de plus de 3,6 MFrs
d’économie sur la facture énergétique totale qui s’élevait
à l’origine à 26 MFrs. Le pari de diminuer la facture de
10% en un an a été tenu.
Pour estimer l’économie nette réalisée, il est nécessaire de
mentionner une répartition des coûts liés à l’installation
de télésurveillance.
L’hôpital André Vésale de Charleroi compte environ 450 En principe car, dans un lieu public tel qu’un hôpital, il est
lits. A l’hôpital proprement dit, viennent s’ajouter un série impossible que les vannes soient utilisées correctement. Il
de bâtiments répartis sur le site dont l’ ”Oasis” d’une est même inévitable qu’après un certain temps, la plupart
capacité de 200 lits pour les hospitalisations de longue succombent aux sollicitations des occupants.
durée et une maison de repos de 150 lits.
Aux grands maux, les grands
Nous allons présenter ici quelques actions de grande remèdes !
envergure qui y furent menées ces dernières années. Au Un projet de rénovation complète de la distribution et de
delà de celles-ci, il est important de signaler que la ges- la régulation du chauffage fut mis sur pied. Celui-ci devait
tion de l’énergie est, dans cet hôpital, une préoccupation permettre en tout premier lieu de rétablir un confort
permanente. Chaque dossier de rénovation et d’entretien décent dans tout le bâtiment. Ensuite il convenait de
fait l’objet d’une analyse en terme d’optimalisation éner- réduire au maximum les pertes de l’installation en adap-
gétique des installations. tant la production et la distribution aux besoins réels de
chaque partie du bâtiment.
De nouveaux circuits de chauffage furent donc créés, cha-
cun desservant une zone homogène de l’établissement.
Des sondes extérieures et des sondes d’ensoleillement par
façades furent placées pour adapter la température de
l’eau distribuée en fonction des conditions atmosphé-
riques propres à chaque orientation. Enfin pour assurer
un fonctionnement correct de l’installation, des vannes
d’équilibrage ont été placées au départ de chaque circuit.
Le coût de ces transformations s’élève à 15 MFrs. Le
confort est enfin assuré partout. Deplus une économie
annuelle de 15% de la consommation en gaz fut enre-
gistrée, soit 17.400 GJ/an ou 4,2 MFrs par an.
Le projet fut associé à une rediscussion tarifaire du coût
du gaz avec le distributeur. Le tout mis ensemble, la fac-
ture de chauffage est passée de 28 à 20 MFrs par an.
Améliorer
le confort et diminuer les
La chaufferie de
l’hôpital André Vésale
consommations de gaz
GPA
56.000 m3/h
GPB
29.600 m3/h GE
VARIATEUR 3
∆P
90° 70°
150° 80°
en chaufferie
en chaufferie
90° 70°
Un hôpital tel que l’hôpital Vésale, traite par jour des mil-
liers de m3 d’air pour assurer la qualité de l’ambiance des
différentes salles d’opération. Par exemple, un salle
Produire de façon combinée sa chaleur et son électricité, de d’opérations de 100 m3 de volume demande un débit
façon autonome n’est donc pas toujours intéressant d’air d’au moins 5000 m3/h d’air neuf.
financièrement. Dans certains cas, par exemple si En période hivernale, il est nécessaire d’humidifier cet air
l'institution a des besoins de chaleur importants et stables et avant son introduction dans l’ambiance. Cet opération
peu de besoins en électricité, il peut être logique de doit évidemment se dérouler dans des conditions d’hy-
chercher à revendre , au réseau de distribution, l'excédent giène strictes.
d'électricité produit par l'unité de cogénération. Dans la C’est pourquoi la technique d’humidification à eau per-
pratique, cette situation s'avère relativement peu due est utilisée.
intéressante car le prix de rachat de l'électricité par le réseau Pour limiter, dans ce cas, la consommation en eau, une
est environ la moitié du prix auquel il est vendu au client. vanne d’équilibrage a été installée avant les pulvérisateurs
de chaque humidificateur. Celles-ci ont été réglées pour
Dans ce cas il est cependant possible de contribuer à fournir une quantité d’eau juste suffisante pour saturer
économiser l'énergie grâce à la cogénération, en s’adressant en eau l’air pulsé.
aux entreprises de production et de distribution d'électricité
qui proposent un partenariat dont les conditions sont
basées sur les principes suivants :
• l'installation est construite et financée par l'entreprise
Gestion
des ascenseurs : un truc
d'électricité ;
• l'électricité continue à être facturée comme par le passé ;
• la chaleur produite par l'unité de cogénération est alors Pour étonnant que cela puisse paraître, la compréhension
facturée à un prix légèrement inférieur à celui payé pour la par le public du fonctionnement des ascenseurs est sou-
produire par d'autres sources (prix déterminé par la vent très difficile.
rentabilité globale du projet).
“Sur quel bouton faut-il appuyer lorsque l’on veut des-
Dans ce cas, le client n’aura pris aucun risque technique ou cendre ou monter? Sur la flèche vers le haut? Sur celle
financier, .... Il ne réalisera pas d'économies financières vers le bas? On a sûrement plus de chance d’être servi
substantielles mais contribuera à économiser de l'énergie. Il rapidement si on appuie sur tous les boutons!”
faut noter cependant que les entreprises d'électricité
n'acceptent le partenariat que lorsque c'est financièrement Il en résulte une mise en marche simultanée de plusieurs
intéressant pour elles (sur base du coût évité en centrale ascenseurs pour satisfaire une seule demande.
électrique), ce qui implique une taille d'installation fort
importante (généralement plusieurs MWe). C’est le cas de Pour limiter ces erreurs de manipulation, sans investir
l’hôpital Vésale (1300 kWe). dans un système de gestion automatique des appels, le
responsable technique a fait installer, en correspondance
de chaque bouton, une plaquette explicative : ”pour
monter”, ”pour descendre”.
Le CHR de verviers
Les lits
repoussés le plus loin possible
des fenêtres
Voici une constatation qui résume parfaitement le problè-
me principal de cet hôpital.
En augmentant l’éclairage naturel et le champ de vision On peut estimer que l’amélioration des performances
vers l’extérieur, ce nouveau dessin du châssis a eu comme énergétiques des châssis et la diminution des infiltrations
autre conséquence positive ”d’agrandir les chambres”. d’air conduisent à une économie de 1400 GJ par an, soit
Et cela fait évidemment plaisir aux occupants... un montant de 440.000 Frs par an
Enfin, pour tenter d’apporter une réponse complète au Le temps de retour de l'investissement est donc au mini-
problème posé, des stores pare-soleil extérieurs ont été mum de 23 ans...
mis en place et leur commande, manuelle, a été intégrée
aux nouveaux châssis. Mais si l'aspect purement financier ne peut justifier à lui
seul une volonté de rénovation d'anciennes menuiseries
De haut en bas: extérieures, il faut, à l’image de la direction de l’hôpital de
le dessin simple des nouvelles Verviers, prendre en compte d'autres arguments et
fenêtres rend l’entretien plus
facile et ”agrandit” les chambres; d’autres motivations.
le programme de renouvellement
des châssis de l’aile centrale du
CHR de verviers concerne un Et parmi ces arguments, celui de l'amélioration du confort
niveau par an. On voit ici les
nouvelles et les anciennes est certainement le plus important.
menuiseries.
Celui qui visite aujourd’hui les parties de l’hôpital dont les Très prochainement, on devrait ainsi piloter davantage
châssis sont déjà rénovés, ne peut que constater l’effet d'équipements grâce à cette installation. Cela suppose
bénéfique que ces travaux ont eu sur le caractère confor- que certains régulateurs soient remplacés par des sys-
table de l’ambiance intérieure du bâtiment. tèmes compatibles. D'autres régulateurs peuvent, par
Dès que ce sujet est abordé, le personnel et les malades contre, être conservés.
insistent sur l’étendue des progrès accomplis. Au point
qu’il est des services, comme celui de radiologie, où l’ins- C’est aussi toute la problématique de la bonne gestion de
tallation de chauffage ne se met plus en marche ! l’occupation des locaux qui a été étudiée et repensée car
cela permet de moduler le fonctionnement des appareils
Au niveau financier, les résultats chiffrés ne sont peut-être de chauffage en fonction des besoins réels.
pas encore spectaculaires mais ils témoignent quand
même d’une évolution importante puisque la hausse
continue du coût du poste Energie dans le budget global Valoriser
le groupe de secours
de l’institution semble stoppée. En chiffres absolus, ce
budget a diminué d’environ 4% (sans même tenir comp- Un autre projet ambitieux concerne la tarification élec-
te de la hausse automatique due à l’index) entre 1995 et trique.
1996. Ce n’est pas négligeable !
Comme nous l'avons à plusieurs reprises signalé, les
Et c’est surtout psychologiquement important car cela consommations électriques en période de pointe consti-
donne confiance à ceux qui se sont lancés sur la voie de tuent, du fait de la facturation, une dépense souvent
l’Utilisation Rationnelle de l’Energie ! importante pour les institutions hospitalières.
Le cas du CHR de Verviers prouve, s’il en était encore D'un autre côté, les hôpitaux disposent presque toujours
besoin, qu’aborder la problématique de l’énergie, c’est d'un groupe électrogène de secours, équipement indis-
l’occasion, indirecte mais très efficace, de porter un pensable mais très peu utilisé.
regard neuf sur l’état de santé d’un immeuble ( et même
d’une institution toute entière...) qui pourrait paraître figé Le rapprochement est alors rapide à faire.
aux yeux de certains. Pourquoi ne pas autoproduire une partie de son électrici-
Car, au-delà de l’aspect purement énergétique, c’est de la té durant les heures de pointe au moyen de ce groupe de
préservation d’un patrimoine bâti, de son embellisse- secours.
ment, du confort qu’il procure à ses occupants... et, fina-
lement, de la qualité de notre vie à tous qu’il s’agit ! Certaines précautions sont, cependant, à prendre. En
aucun cas, l'hôpital ne peut débiter de l'électricité sur le
réseau du distributeur. Dans le cas contraire, toute inter-
vention du distributeur pour une réparation sur celui-ci
peut devenir dangereuse.
Une nouvelle
installation de climatisation
De plus, en cas d'interruption de l'alimentation générale
de l'hôpital, il faut que le groupe de secours soit automa- Prochainement, une nouvelle aile du bâtiment, avec
tiquement dédié aux équipements indispensables (salles quatre salles d'opération, sera aménagée.
d'opérations, ascenseurs, ...).
Cette nouvelle section devra disposer d'un système de cli-
Ces quelques règles respectées, les responsables de l'hô- matisation. L'ancienne installation de production de froid
pital sont passé à la pratique. Depuis le 1er novembre devenant vétuste et énergétiquement dépassée, il est pro-
1996, le groupe électrogène alimente ainsi une partie du jeté d'installer une toute nouvelle centrale qui alimente-
bâtiment de 11 à 13h00 et de 17 à 19h00 (heures de rait l'entièreté du bâtiment.
pointe de tarif horosaisonnier). Son enclenchement est
automatique dès la détection du signal horaire envoyé Or, à Verviers, la plupart des bâtiments sont chauffés via
par le distributeur. le réseau urbain de vapeur. Durant l'été, la production de
vapeur du distributeur devient, évidemment, excéden
On peut estimer le gain financier réalisé à 100.000 ... taire.
150 000 Frs/mois grâce à la diminution de la pointe 1/4
horaire. L'occasion est belle pour les responsables de l'hôpital
pour négocier une diminution importante du prix de la
Par exemple, en novembre 1995, la pointe facturée fut de vapeur durant cette période et ainsi envisager le place-
379 kW (soit 250.000 Frs), tandis qu'en novembre 1996, ment d'une production d'eau glacée par absorption dans
elle ne fut que de 148 kW (soit 99.000 Frs). laquelle la source chaude serait fournie par la vapeur.
➔ Principe de production
d’eau glacée par
absorption
Le groupe électrogène de secours alimente l’hôpital de 11h à 13h et de 17h à 19h
●●●
Comment fonctionne une machine
frigorifique à absorption ?
Dans l'évaporateur, l'eau glacée du circuit de distribution se
refroidit en cédant sa chaleur au fluide frigorigène. S'étant
échauffé et vaporisé, celui-ci est injecté dans l'absorbeur où il
est mis en solution en contact avec une pulvérisation de
solvant. La solution riche en fluide frigorigène est alors
pompée vers le générateur où elle est dégazée grâce à un
apport de chaleur en provenance d'un réseau vapeur ou
d'une combustion. La vapeur de fluide frigorigène ainsi
récupérée est envoyée vers le condenseur où elle cède sa
chaleur à de l'eau ou de l'air de refroidissement en se
condensant. Après passage dans un détendeur, le fluide
frigorigène, fortement refroidi, arrive dans l'évaporateur où il
va soustraire la chaleur à l'eau à refroidir. Et le cycle
recommence.
GENERATEUR CONDENSEUR
yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy
VAPEUR yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy
EAU DE
yyyyyyyyyyy yyyyyyyyyyy REFROIDISSEMENT
yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy
ABSORBEUR ÉVAPORATEUR
5°
yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy 10°
yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy yyyyyyyyyyy
yyyyyyyyyyy
EAU GLACEE
yyyyyyyyyyy yyyyyyyyyyy
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l’Institut Wallon asbl,
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à l’initiative du
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