ENTRETIEN
ENTRETIEN
ENTRETIEN
OU
FRANÇOIS TARDIF
6 juin 2023
Québec
Abstract
Personne ne connaît vraiment Isis! Elle est une déesse méconnue! Si
seulement on la ramenait en ce jour, bien des hommes seraient à ses pieds à les
baiser. En fait, c’est Isis qui a racheté mon cœur. En 2012, j’étais l’ancien élève de
la Douce Dame, la Vierge Marie, et aujourd’hui, en 2023, c’est Dame Isis qui me
demande une dictée. Elle est une Dame et à la fois toutes les femmes en même
temps. Je vais devoir l’expliquer car le mystère reste entier. Si on a un cœur qui
nous appartient et que soudainement il est racheté, alors nous devenons son
serviteur, son esclave, son instrument. Oui, quelle est la suite des événements si la
vie que j’ai connue est finie et que c’est Isis qui la gouverne maintenant? Ce livre
va tenter de dérouler le tapis rouge devant chaque pas de cette déesse et je vais
tenter de traduire certains passages le plus littéral possible. Quand c’est le cœur
qui doit parler c’est un, mais si c’est la déesse elle-même j’ai bien l’intention de
me faire son interprète.
Son sarcophage
Le plus inusité c’est que ce n’est pas une déesse inatteignable et dont le culte
reste sans échange. Elle avait vraiment désiré vivre notre vie, parmi nous. Elle
avait un vrai pouvoir et une vraie place chez les dieux, et elle avait même choisi de
naître à une époque de son choix. Chanceuse! Elle aurait pu choisir le futur comme
l’an 3100 A.D., mais elle a plutôt été naître en l’an 997 B.C.. Qui pourrait
comprendre? C’est ce que je vais tenter d’élucider.
Déesse Isis, maintenant que tu as une seconde chance de vivre et que je suis
ton instrument, quelle est ta première question ?
─ Pourquoi vos présumés archéologues continuent de déterrer les cadavres de mes
gens sans vergogne ni respect malgré les avertissements et les malédictions?
─ Très bonne question. D’abord, selon moi, ils se disent désespérés de trouver des
artefacts historiques et les partager avec la modernité.
─ Vraiment! Tu sais François que j’ai accès à votre histoire : de la mienne jusqu’à
la vôtre, mon âme à nue a accès aux Enfers encore ouverts! Et je vais te révéler un
indice que vos archéologues sont déjà morts. Le Roi des rois que vous ignorez
encore après vingt siècles, Jésus, vous pensez le connaître mais en fait vous ne
l’aviez pas encore compris malgré votre sagesse moderne. Il vous a dit dans son
Parchemin testamentaire : « Vous êtes des sépulcres blanchis». Réfléchis François
pour ton monde, penses-tu que déterrer des momies noircies à la malédiction
pourrait bien se finir? Jésus s’est dégagé lui-même des conséquences d’une telle
action : briser des sceaux mortuaires anciens c’est pire que voler tous les bijoux
des vivants, et ceux qui les brisent deviennent prisonniers des mots prononcés.
Jésus a connu l’ancien monde avant de venir dans son corps, il savait que les
rituels mortuaires avaient été scellés dans la mort, et une mort éternelle obéissait
au respect de la paix du corps avant celle de l’âme. Alors, vos savants se sont
floués en dérangeant le respect des morts. Les malédictions ont été prononcées
pour un but : protéger la postérité. Et Jésus est reparti d’où il est venu, il ne vous a
laissé aucunes traces de son corps! Réveillez-vous! Si vous aviez cherché le corps
de Jésus sans succès il y a une raison, pourquoi réveiller les momies milles fois
mortes?
Oui, les femmes de ton époque aiment ce que tu n’aimes pas nécessairement.
Tu ne dois pas forcer les choses sinon ça va faire comme une ex-copine que tu as
eue… Je t’ai choisi comme instrument de ma sagesse parce que tu as lu une
sélection de textes anciens avec cœur et non tête. Savais-tu qu’à mon époque les
gens vivaient sans tracas, même de la mort? Chacun se mariait et avait des enfants
sans se soucier de ce que vous appelez « le revenu ». Quand on faisait l’amour,
notre lit était de paille mais nos cœurs s’abandonnaient sans luxe. La pauvreté était
une affaire de paysans, la richesse une affaire de pouvoir. Tu me comprends? Si les
femmes de ton époque ne te voient pas c’est parce que tu ne sors plus autant
qu’avant. Pensais-tu que j’allais te dire que ton cœur est pur? Non. Merci d’avoir
intercepté le Message, sans toi je serais ni morte ni vivante : une ex-déesse
prisonnière du temps. Alors, promet-moi d’aimer celle qui passera sur ton chemin
avec intégrité, confiance et espérance. Tu vas la rencontrer ta femme, un peu tard
mais bientôt… Le futur réserve une surprise, même aux plus évolués de leur
époque. Aime. Aime. Aime-là en mon souvenir!
─ O Isis, tu sais que je respecte les anciens. Quelle a été ton fantasme avant même
d’avoir eu la chance de t’incarner dans un corps de chair en -997?
─ Tu me poses encore une autre question sur le monde des morts! François, tu sais
que je vivais parmi les dieux et qu’à un moment j’ai eu une option de sortie de ce
monde merveilleux. Je vivais en toute hauteur et les gens qui me vouaient un culte
donnaient tous leurs revenus pour des sacrifices dispendieux à l’excès. Je
comprenais leur désir de vivre en paix selon leur conscience mais un jour ancien,
j’ai vécu une sorte de doute sur la qualité des sacrifices. Les dieux me
fournissaient tout ce que j’avais besoin pour ma vie immortelle. J’avais mes
temples, mes adeptes, mon cercle astral, mes parents, mes fils, mon pouvoir, mais
pas mon plaisir du cœur à son centre. La vie humaine était mon domaine où je
tirais mon profit. Les hommes jouissaient en moi, et je les rendaient fous dans leur
orgasmes. Leurs femmes enfantaient d’une déesse sans le savoir. Je me souviens
d’un moment où j’étais une déesse et à la fois la somme de tous les vivants! Une
femme dans les femmes. Une reine qui comprenait les abeilles, et les autres ruches
s’étaient même raccordées à ma colonie. J’étais devenue une déesse à plusieurs
fonctions, tellement que les dieux me jalousaient. Et dans mon désir, j’ai imaginé
une fin. Cependant, j’enviais ces femmes comme si j’avais envie de jouir dans la
chair. Et c’est ce qui m’a propulsée vers une libération personnelle de mes
obligations de déesse. Mes jours dans l’Éternité étaient comptés, mon secret avait
été divulgué. Mes amis étaient devenus des ennemis. Qui pouvait considérer les
humains pour importants en leur fin? Personne ne m’a aidée et personne ne m’a
proposé de voie alternative. Et le jour est venu : une femme enfantait dans une
étable abandonnée, elle mourrait seule sans aide, j’ai eu ma chance de vivre enfin!
Pauvre elle, elle est décédée en me donnant naissance. On m’a découvert le
lendemain, on a coupé mon cordon et on m’a adoptée gratuitement ensuite sans
savoir que mon âme avait 5000 ans de soif! Mon fantasme a été de vivre cette vie
qui passe en une nuit. Et j’ai eu cette chance malgré mon statut privilégié. Je ne
regrette rien, même je revivrais chaque moments en double. Et tu es le
récipiendaire de ce message 3000 ans après! Tu es heureux! Savoure chacun de
mes mots, je devrai m’élever bientôt dans le Paradis que tu as lu, mais je le ferai
en reconnaissance aux hommes! Voilà, cher ami, mon fantasme c’était juste de
vivre ta vie! Et j’ai joui! Chaque seconde! Chaque minute! Chaque souffrance!
Chaque battement de mon cœur imparfait! Merci mon «Dieu», je peux me rendre à
la source et redonner l’Amour qui m’a été donné en des temps anciens.
─ Wow! Isis, tu es directe! J’ai une autre question : Que dirais-tu aux jeunes de ma
génération concernant le futur et la façon de vivre pour s’en sortir victorieux?
─ Tu sais que mon pouvoir est désormais limité quant au futur. Mais je comprends
ta question. Étant donné que j’ai choisi une vie humaine, j’ai perdu la
connaissance du futur. Que veux-tu on doit faire des choix et rien n’est sans une
sorte de troc! Cependant, le monde fonctionne selon des lois écrites bien avant
mon temps. Et l’évolution des mœurs subit une sorte de cycle au passage des
siècles. Ton époque, à ce que je semble ressentir, a une soif de vérité comme au
temps de la Renaissance. L’électricité fait son chemin, mais il manque de lumière
dans les cœurs. Personne n’a encore la clef idéale pour son époque! Les vieux
méditent en se taisant sagement alors que les jeunes courent après une plume au
vent… Je peux te dire que mon passage restera inaperçu mais qu’une Femme
viendra et elle aura cette clef. Je le sais, je suis une femme de mon époque, et
j’avais ma clef. On partage les mêmes liens, c’est juste que je n’ai pas d’autorité
sur ton époque. Oui, les jeunes doivent garder confiance au futur. Et au moment
opportun, il y aura un rayon de nouveauté, ancien, mais adapté à ton époque. Ne
t’inquiètes pas, la fin du monde n’est pas pour dans cent ans. Mieux, je peux juste
de dévoiler que la Vie triomphe avant même d’être née.
─ Merci pour les renseignements, je sais que c’est caché à mon entendement, et je
t’en remercie. J’ai aussi une autre interrogation. Parle-moi de Cléopâtre, comment
était-elle réellement?
─ D’abord, la femme que tu t’imagines c’est une pâle réflexion comparé à la
réalité. On l’a surélevée sans savoir ce qui est dépeint dans son cœur.
[À compléter demain]
─ François, tu es en plein dedans : ta vie est déjà dans le vortex du temps! Jésus a
eu le choix de choisir son époque tout comme moi! Il avait la mainmise directe sur
le Temps, mais pas moi : j’étais déesse mais le Fils de Dieu avait mon sort en ses
mains. Cependant, moi aussi j’ai aimé aimer les humains. Le Monde entier a été
précédé de l’amour de Dieu. Et à la fin, il y aura aussi un peu avant une
démonstration d’amour. Jésus est venu en avance par amour…
Je suis la dernière de mes pairs de jadis, et tu m’as ouvert ton cœur sans
savoir si j’étais une démone ou un ange. Il y a eu un film appelé Prom Night II, le
connais-tu? En 1987, la démone Mary-Lou Mahoney est enchaînée en enfer et elle,
et d’autres, doit danser pour le diable. Et par une surprise elle réussi à se libérer et
retourne dans son ancienne école secondaire. Bref, elle fait un carnage pour son
obsession de redevenir la reine du bal. Et toi, tu m’ouvres ton cœur sans savoir
mes intentions! Une dernière danse avec un homme dans le bal de la vie! François,
tu peux chercher la vérité dans les livres si tu veux, mais tu dois retourner à ton
époque mon cher ami. Je devrai te quitter bientôt : la lumière va luire sur moi et je
me laisserai emporter sans empêchement. Tu devras continuer ta vie comme elle se
doit de continuer. Ne cherches pas les secrets, ils doivent rester cachés encore un
peu de temps. Tu es un homme spécifique! Mais comporte-toi en marchant droit.
─ Isis, pourquoi tu me fais rendre nostalgique? Tu as accès à mon cœur et tu me
réponds selon mes couleurs! O Femme au cœur ineffable : amour je veux me
noyer dans ta sagesse! Mais je te comprends : j’ai ma vie présente à vivre, et tu vas
me manquer après ton départ! Qui pourra me croire de ta visite? Je devrai me taire
pour ne pas passer pour fou! Je t’aimerai toujours! Et je le sais! Tu m’as aimé
avant mon adolescence sachant que mon temps viendrait trente ans plus tard! Tu
es la dame de mes fantasmes et je ne peux te toucher de chair! J’ai l’impression de
bouillonner dans mes désirs! Pourquoi on m’a enseigné si la vérité passe et
disparaîtra dans peu de temps? Mon amour, je t’en supplie ne me laisse pas seul en
ce monde qui m’a filtré, tamisé! Isis! Isis! Isis!
─ François, tu dois comprendre que j’ai déjà eu ma chance : une déesse qui quitte
ses fonctions c’est sans appel. J’ai aimé la vie que tu vis. Ne t’en fais pas, tu
rencontras la femme qui elle aussi sera reconnaissante.
─ Isis, comment était ta vie parmi les dieux? Avais-tu une tunique? Comment
étaient tes vertus?
─ Oui, François, tu pose la question juste. D’abord, j’étais innément pourvue des
perfections qui me caractérisaient : beauté, fraîcheur, fécondité, chance, pouvoir,
luminosité, travail, vie, amour, reconnaissance, réciprocité, aphrodisiaques, ébriété,
nostalgie, jouissance, fantasme, richesse, moisson, etc. La vie de mon époque
demandait une dose d’espérance en des cultes pas si évidents à saisir, mais
pourtant les hommes incultes me donnaient plus en dons que les hommes érudits!
Les hommes qui me vénéraient avaient une vie remplie, des obligations lourdes, et
une somme de tracas assez considérable, et pourtant ils ont donné plus que je ne
leur auraient demandé selon leur condition. Tu comprends que mon essence
n’avait pas lieu de tirer profit de la pauvreté, et pourtant ceux qui m’ont offert leur
prémisses m’ont donné le goût de vivre leur vie! Et ces hommes, ils sont dans la
béatitude en ce moment… Ma qualité de déesse ne se référait pas à mes dons
surnaturels mais plutôt à l’essence de mes sujets. Et voilà que tu as connu le secret
de ma vaillance en des hauts cercles, et plus tard j’ai choisi de faire le grand saut!
J’ai tout troqué mes bijoux, anneaux d’ors, sceptres, tuniques, serviteurs, pouvoirs,
beauté, pour une vie simple sur terre. Les vertus éternelles n’avaient rien de
comparable à naître nue la première minute. La vie n’a pas de prix.
─ Isis, tes mots sont trop riches, et qui peut les entendre sans se remettre en
question? Merci de m’abreuver de ton souci de la vérité. En fait, je ne m’attendais
pas à une telle réponse! ! C’est héroïque! Je me sens encore plus en déphasage de
ta pensée. Plus tu m’informes, plus je me sens décalé. Pourquoi m’avoir choisi? Tu
sais que ta sagesse va me mener dans un chemin douloureux.
─ Comment ai-je pu vivre sans te rencontrer avant? J’aurais voulu être ton vrai
compagnon, et j’aurais même inventé des hiéroglyphes! Pardonne cet érotisme,
mon sentiment m’envahis et j’ai peine à retenir mon fantasme de tout couvrir de ce
délire tendre! C’est injuste que tu me visites à un moment si si tard! C’est moi qui
voit dans des lunettes incongrues. Quelle désastre! Isis! Isis! Isis!
Mots anciens
J’avais promis d’expliquer quels étaient les mots anciens mais j’ai changé
d’idée. Le Comment c’est mieux. Alors, qu’est-ce c’est qu’une pensée ancienne?
D’abord, notre cerveau moderne n’a pas idée de la souffrance d’une pensée
antique. Autrefois, les concepts de l’abstraction n’avaient pas été réformés ni
dilués. Aujourd’hui, notre langue s’est vraiment écartée de la vraie source, la
langue mère. Au départ, imaginez-vous que les mots devaient être déclinés,
démontés, réorganisés et ensuite écrits ou parlés avec une bonne dose de génie. Le
petit peuple avait ses façons, et les érudits avaient une autre vision de la
préservation de la langue de leurs pères. Il y a eu une période que je qualifie de «
jour de floraison » des mots, mais elle a été vite supplantée à cause des barbares.
Néanmoins, je me souviens que c’était une vraie joie de lire des textes bien cordés,
sans espaces, et pourtant les hommes de lettres avaient un sens qui nous
dépassaient de loin. Imaginez un texte plein où c’est le sens du mot lui-même qui
dicte la syntaxe! Du génie! Imaginons un mur en maçonnerie où les briques se
suivent parfaitement, pas même un jour pour respirer. Aujourd’hui, on peut voir
qu’à chaque brique il y a un espace : notre sagesse linguistique est bien mal isolée
des intempéries… Imaginez vous ce paragraphe uni concrètement, mais non
seulement cordé mais réorganisé pour contenir une idée parfaitement organisée
dans son sens au lieu des accommodements des détails selon la logique. Bien-sur,
l’accès au savoir n’était pas normalisé, c’était même injuste, et la majorité des
gens devaient faire des choix de vie qui ne leur donnaient pas accès au savoir. Il
n’y avait pas de gouvernement qui défrayait les coûts de l’Éducation jusqu’à la
toge. Mon opinion : ça va rester gravé dans la pierre, et au moins il faut se
souvenir. Ma devise : « Je me Souviens… »
Ajouts modernes
Espaces entre les mots, virgules, points, paragraphes, traits d’union, stylos à
bille, encre en gelée, papier à filigrane, enveloppe, timbre, sujet-verbe-
complément, etc.
On doit maintenant écrire avec des espaces et de nouvelles règles selon notre
époque. Il faut accepter aussi que le passé reste intact. Ce serait de la dictature de
revenir à l’ancien système. Les langues modernes ont leur charme et j’ai connu
leur parfum depuis ma jeunesse. Autrefois, le grec était séduisant, aujourd’hui
c’est l’anglais. Isis ne m’a pas parlé de son dialecte, et quand je parle de couleur,
elle n’a pas grandi dans la ville. Sa langue de son temps avait une façon de tourner
les mots qu’aujourd’hui c’est presqu’oublié. Le copte n’était pas son jargon mais
elle sourit, et 1000 ans en arrière, on peut comprendre pourquoi je reste dans mon
ignorance. Et même si Isis me donnait une leçon de langue, serait-ce utile pour
nous lecteurs? La modernité veut la nouveauté, pas la caducité. Selon moi, les
langues doivent continuer à changer, évoluer, car nous le sommes aussi. O
Néologismes! Jouissez! Jouissez votre entrée dans le dictionnaire! Soyez féconds!
Dépeignez-nous sans limites!
Le physique d’Isis
Une femme inconnue qui a vécu une vie en retrait des honneurs, des gloires,
des défilés, des couronnements, des parades majestueuses, des cérémonies, des
palaces intemporels, c’était Isis, la déesse aimante. Elle a tout perdu et elle a ravalé
son désir de prendre la première part, même sur terre. Elle avait découvert une
essence essentielle et elle s’en est mise partout sur le corps.
Le rendez-vous galant
Une jolie demoiselle se présente à un homme, et ils marchent un peu
ensemble. Elle porte une tunique plutôt modeste et elle a des boucles d’oreilles
avec des étoiles qui virevoltent au vent d’après-midi. Il fait si beau, l’Égypte
grouille de vie et le vent est chaud. Le soleil plombe sur la place du marché, et les
gens sont occupés à faire leurs courses. Des femmes marchant avec une amphore
sur la tête ferait croire que la femme a un cou fort, et là on se croit vraiment au
cœur d’une époque reculée. Je vois Isis qui rie. Elle est si belle! Une femme qui rit
ça donne envie de la marier. Même inconnue! Et voilà que la déesse rit encore.
Elle a des hanches de vraie femme, ses courbes sont proportionnelles à ses seins.
La beauté de son époque diffère de la nôtre un peu. Un petit derrière à son époque
c’était vu comme un manque de flexibilité et de tendresse naturelle. Les hommes
ne voyaient pas la beauté dans des magazines, mais la femme idéale était une
aimante dévouée, une nourricière autant qu’une matriarche. Enfanter demandait un
corps avec des hanches généreuses et il ne fallait pas que le travail soit trop dur
sinon la césarienne n’existait pas et l’épidurale non plus.
Isis rit encore plus! Et l’homme a vraiment l’air d’être heureux et d’être aux
anges! C’est rafraîchissant de voir une si jolie complicité. Je ne pensais pas qu’on
pouvait rire comme ça à son époque. Elle a définitivement une touche de plus que
les autres femmes qui passent sans même la regarder. Les femmes parfois se
jalousent mais ne le montrent pas nécessairement. Alors, je m’aperçois qu’elle se
touche parfois les cuisses sous la nappe de la table. C’est un réflexe probablement,
elle continue de parler et je réalise qu’elle vit une sorte d’excitation tout en jasant
avec l’homme. Rien n’est visible, mais ça doit être sa façon à elle. Et elle se frotte
encore le dessus des cuisses tout en riant. Elle touche son corps, son cœur doit
immanquablement être touché! Je suis témoin de ce moment spécifique, et je
pense comprendre. Ça aurait pu être directement au lit, mais non, Isis me montre la
première rencontre avec son homme qui allait la rendre heureuse ensuite. Je me
sens aux premières loges d’un moment magique! On pourrait transposer ce
moment dans un café de Paris en 1778 vers 21h30, sur une rue de roches pavées,
lampes à l’huile tamisées, deux cafés sucrés au lait, des gens qui discutent sans
distinctions de noms ou de genres, c’est du romantisme pur. Je me sens désireux
de voir plus.
Le secret
On est plus tard, une ou deux semaines plus tard. Ils marchent mains dans la
mains, et on peut entendre le bruit des mouettes sur bord du Nil. On semble dans
un lieu plein de vie, je pense que c’est le port. Il y a des bateaux, et ça bouge pas
mal. Les amoureux se revoient après un temps d’attente. Ils ont dû attendre car
chacun avait des obligations, mais ils se sont dit la vérité de se donner chacun un
peu de temps. Je pense détecter ce qui s’est passé. Avant de quitter leur première
rencontre, l’homme lui a dit un message dans le creux de son oreille gauche. Ça
me semble voilé, ça devait être quelque chose de vraiment intime, Isis me le cache.
Wow! Et j’ai soudain vu ses yeux briller. Non, mais ça c’est une vision très belle :
je n’ai jamais vu des yeux scintiller de même! Elle semblait légère, sustentée
d’apesanteur et l’homme lui a fait une salutation semblable d’un noble envers une
dame de qualité. Et il est parti. Elle marchait lentement pensive. Je n’ai pas
entendu le mot secret, mais je sais qu’elle y pense en marchant. Je serais bien
voyeur, mais Isis cache un secret. Mystère de femme. Peut-être que c’est la leçon :
le mystère doit rester caché, sinon on perd la magie.
La chevelure
Ça sent l’encens et la pièce en est remplie. Je suis dans une petite maison,
vraiment pas comme on connaît aujourd’hui. Pas de fondations mais il y a un
plancher en bois de planches, on est chez une personne pauvre. Les murs me
semblent en crépis blancs, et il y a deux ou trois petites fenêtres. Je me sens
comme étourdi tout-à-coup. Je n’ai pas l’habitude d’une si forte odeur dans l’air.
Je ne suis pas un homme qui aime l’encens, mais bon, je ne suis qu’un invité, et je
vais tenter de ne pas juger prématurément. Pendant que la vision passe, Isis reste
silencieuse dans mon cœur. Elle ne veut pas me troubler par une narration, mais
me laisser découvrir à ma façon. Donc, là je regarde en direction de la chambre de
bain, et je vois une baignoire du type vraiment ancien : une sorte de cuve fabriquée
en bois et assemblée à la façon des tonneaux de vin du Moyen Âge. Fabriquée par
un artisan à la main habile! On peut voir l’eau qui fume encore de sa chaleur.
Quelqu’un a dû passer en charriant des sceaux, non c’était elle qui a préparé le
bain. Ça l’a dû prendre des heures? Parce que ça doit bien faire une bonne
quinzaine de gallons… Je vois enfin Isis! Elle porte un peignoir en coton et malgré
le manque de lumières, je réalise que son corps va entrer dans ce bain bientôt. Elle
chantonne une chanson, probablement en dialecte local, et elle semble comme
contente de prendre soin de sa personne. Si j’étais une femme, moi aussi je
voudrais me préparer pour une sortie romantique en me couvrant d’arômes et de
parfums. Je pense réaliser qu’elle ne passera pas une heure dans ce si petit
contenant, mais tout est prêt au tour. Il y a les lampes qui brûlent doucement, et je
voudrais bien sauter des étapes, mais elle prend son temps. Je la vois retirer son
étoffe et je vois enfin sa nudité. OK. Une femme dans toute sa beauté. Je pensais
que les poses de Playboy c’était bien, mais là je me trompais. Elle a laissé ses poils
pubiens complètement en friche, mais ça l’a son charme. Moi j’ai déjà eu des
rastas! Les poil ça chatouille, et probablement que c’est sa raison d’être. Une part
dans un tout. Rien n’est laissé au hasard. Et je suis comme les mains liées dans
mon étonnement. Je la vois se mouvoir avec grâce comme si elle était dans un
palais. Et on est dans une cabane en l’an -981, elle a probablement seize ans. Une
pure nymphe du passé oublié et je vois ce spectacle! Sa jeunesse est visible et
comme une fleur qui se plie au vent, elle rayonne de beauté. Ses formes sont
conséquentes : des seins qui pointent devant et des fesses qui font un derrière de
déesse. Non mais la peau est aromatisée avant le bain, et après elle le sera aussi.
Un homme ça niaise pas si ça veut se laver, mais une femme ça fait comme si
c’était la dernière fois. Le temps semble avoir deux directions : moi qui savoure,
elle qui se délecte. Ses cheveux noirs me font un grand effet, et de voir son corps
bouger me rappelle que je suis tellement en manque. Mais ce n’est pas moi le sujet,
c’est Isis. Et elle resplendit! Quand je parlais de ses yeux, il me faut dire qu’ils
sont noirs et pourtant ils propulsent un jet de lumière qui transperce tout ce que ça
touche. Elle est heureuse et elle est comme transportée dans son rêve éveillé. Je la
vois d’un œil curieux, d’un œil sensible, d’un œil silencieux. Elle met le premier
pied dans l’eau, et comme un chat, elle fait juste vérifier la température avec
l’extrémité. Et elle aurait eu besoin d’une piscine d’eau propre et chauffée, mais
elle se contente d’une coquille.
― Isis, tu sais mes pensées avant même que je ne te pose une question cordiale.
Mais pour les lecteurs, raconte moi ton enfance. Comment étais-tu jusqu’à tes
seize ans?
― Oui, tu fais bien de me questionner sur cette période oubliée. C’est important
pour connaître une personne, ses bases, ses souvenirs, ses parents. Mais avant, je
veux lire ta main et te révéler ce que tu ne sais pas sur la tienne. La tienne est
spéciale. Si j’analyse tes paumes, tu as à première vue des belles lignes presque
claires. Et à un moment il y a une coupure. Ne t’inquiètes pas. Ce n’est pas sur ton
futur. Ton enfance a été coupée à un moment donné et tout a changé. Si on
rallongeait la partie coupée en extrapolant, juste pour voir, tu serais surpris! As-tu
déjà rêvé à vivre une autre vie complètement opposée à ce que tu as connue?
C’était ton autre toi que tu n’as jamais connu, et tu ne le connaîtras pas non plus.
Si tu es dans cette voie c’est que tu devais y être. Je sais que tu aurais aimé ton
autre alternatif, mais tu ne l’aurais pas compris. Maintenant, je vais te montrer ma
main, et la vraie ligne vivante que tu es curieux de voir et qui a eu la chance
d’avoir pu progresser en avant-plan.
J’ai été élevée dans la vraie pauvreté dans un village à environ quatre-vingt
miles d’Alexandrie. Accepte ça comme repère, car la vraie localité a disparue
depuis. Et Alexandrie aussi, accepte-là de façon littéraire comme ville-lumière
même si elle n’existait pas à mon époque et que tout a été décalé
géographiquement. Disons que mon vrai nom était Anna, même si je te l’avais
épelé tu aurais été troublé, et la fluidité de ma dictée aurait été interrompue par tes
questions. Donc, on m’a nommée avec un nom de mon époque, et sa signification
est tombée dans l’oubli depuis longtemps, tout comme mon dialecte, et mes
racines. J’avais une bonne santé, et je grandissais avec les autres enfants de ma
localité en me faisant des amis de jeu. On jouait aux dés, au roches, à cache-cache,
la marelle, aux poupées, aux déguisements, et on récitait des cantiques en sautant à
la corde. Les grecs avaient des jeux bien drôles. Nos parents avaient de belles
valeurs, et ma mère adoptive tenait feu et lieu selon la coutume pendant que mon
père ramenait pitance. Aujourd’hui vous vivez une ambivalence sur ce sujet, mais
à mon temps, les enfants étaient témoins directs d’un exemple parental dès la
jeunesse. Je n’ai pas connu les garderies comme vous faites, sinon je serais
devenue décalée comme tu me disais plus tôt. Je me souviens d’avoir surpris une
fois mes parents se chicaner, et j’ai pleuré, et ils m’ont consolée et ensuite plus
jamais je ne les ai revus en différent. J’ai été gambader dans les champs, glaner
des fruits, fabriquer des étoffes traditionnelles avec ma mère, apprendre à écouter
mes parents, jouer toute la journée, et on est même allé voir les pyramides une fois.
Le plus drôle de mon enfance c’est que le temps a passé très lentement. J’ai pu
vivre à la seconde près, alors que les autres enfants comptaient les jours avant de
porter la robe. J’avais une belle petite tunique de lin que ma mère m’avait
confectionnée avec des broderies anciennes. Une vraie petite fille habillée avec
soin, et pourtant pauvre d’apparat. Il y avait des tempêtes de sables qui
engloutissaient le village et on pouvait avoir congé d’école! J’ai commencé à
apprendre des notions intellectuelles vers votre deuxième année. C’est qu’il fallait
soit payer un scribe pour les avancés, ou profiter des temps libres d’un esclave. On
n’avait ni l’un ni l’autre, donc mes parents on seulement pu me faire entrer dans
les rangs vers sept ans. Tu te demandes si j’ai eu assez d’école pour une instruction
de qualité? Oui, les femmes n’avaient pas trop de hautes obligations côté études, et
c’était pas si mal que ça. En fait, la culture des grecs nous avait aidée en tant que
filles. On se regroupait entre filles et on partageait tout dès la jeunesse, et on
gardait ce lien du cœur en grandissant. Le gynécée que tu penses, il existait bien
avant. Mon père travaillait comme maçon. C’était un beau métier manuel pour un
homme pragmatique. Il est mort heureux aux côtés de ma mère, et elle a sangloté
son départ, et moi aussi je ne pouvais résister de faire comme elle. Et ensuite, je
suis devenue pubère, et je découvrais mon corps. Mes amies ont été plus
aventureuses que moi, et elles me confiaient leurs découvertes en toute naturalité.
On s’entraidait comme des sœurs. Et je me souviens à l’école, il y avait ce garçon
gentil, il devait bien avoir trois ans de plus que moi, il m’avait offert un petit
assemblage de fleurs sauvages qu’il avait cueilli au petit matin. Si charmant! On
ne s’est plus revu, il a déménagé dans une autre région, mais je m’en suis toujours
souvenu comme d’un signe que je rencontrerai sa version améliorée plus tard. Les
petits détails souvent servent de base aux valeurs et convictions morales de
l’avenir. Pas besoin de hautes études, souvent c’est la nature même qui s’offre à
nous en toute courtoisie. Ce sujet va t’intéresser je pense. Et un jour j’ai eu mes
premières règles. Ma mère a organisé une fête pour célébrer mon arrivée dans le
monde adulte. J’ai passé la plus belle journée avinée de toute ma vie! Mes amies,
plus précoces que moi, m’ont rejointes avec toutes leurs fleurs de douceurs et leurs
sentiments les plus tendres pour une nuit entre femmes. Ici on dirait une soirée
pyjama. Mes seins se formaient, et ce que je me suis aperçue c’est que mon sang
était si brûlant de désirs que ça me donnaient des étourdissements tellement ça
forçait le magnétisme de mon être intérieur. Mon imagination a effectivement
pensé qu’il n’y a pas assez de hiéroglyphes(même si je ne les avais pas appris). Tu
as vu mon corps sortant du bain, j’étais encore pucelle à un âge où mes amies
avaient leurs deuxième enfant. La maturité c’est très jeune qu’il fallait la
construire. Comprends-tu? Si j’avais attendu que les sphères de ma vie soient
alignées en parfaite cohésion je n’aurais pas rencontré mon Amour de vie, et je me
serais probablement perdue dans une autre vie parallèle d’une autre Anna
alternative avec un système de valeur aux antipodes du mien prévu dans ma main.
Mon homme avait un nom encore plus traditionnel que le mien, disons qu’il
s’appelait Joe. Les noms dans mon époque étaient très évocateurs, et même mille
ans après moi, ceux qui restaient populaires avaient tous une part à jouer dans la
vie des vivants et des dieux. Un filet social qui s’assure que les âmes ne tombent
pas en oubli, ni de leur vivant ni après la mort ça c’est ma culture et mon époque!
On est loin du culte tricoté serré que les gens de ta patrie pensent encore avoir! Si
tu m’avais croisée sur ton chemin, tu aurais vu une femme-Soleil, et tu m’aurais
fait signe sans gêne, et c’était coutume de s’attendre à être touchée quand un
homme nous remarque vraiment. Comprends-tu? Bien-Sûr rien n’a été parfait! En
mon temps il y avait aussi des déceptions sociales, mais quand j’ai déménagé à
Alexandrie à mes seize ans le monde m’ouvrait la porte même s’il y avait des
vipères tout le tour du cadre! Et j’ai souri, et je n’ai plus regardé derrière une fois
le pas franchi. La minute que j’ai vu la vie s’entrouvrir j’ai su qu’un homme allait
croiser mon chemin bientôt : ma beauté était relative, mais comme on dit : pays
chaud, homme chaud! Ça n’a pas pris trois mois, que je me trouvais dans la mire
d’un beau félin. J’utilise ce terme pour te faire un clin d’œil à propos du Sphinx.
Imagine qu’un homme veut savoir les mystères de la femme, que fera-t-il? Et il
doit se décider vite, c’est déjà le soleil de midi. Je te laisse méditer pourquoi je me
suis comporté de la même manière que les femmes de mon époque, de la vraie
Égypte…
― O Isis! J’ai une question au sujet des pyramides, et je sais que tous y ont déjà
pensés une fois dans leur vie. Est-ce qu’on a réellement poussé les blocs de pierres
avec des billots en dessous? Ou bien pourquoi personne n’a construit d’autres
pyramides comme à New York, Paris, Londres, Montréal, Sydney, Pékin?
Maintenant, imagine que les pyramides auraient été construites à une époque
où il y avait une disparité entre les croyances de la vie éternelle des paysans et
celle des nobles. Elles ont été construites pour laisser un message fort, et pourtant
quelques millénaires après on ne voit que la poussière de l’oubli qui les recouvre.
Je vais te dire un indice : je sais que tu sais que la pierre ne s’est pas déplacée par
une force d’hommes, sinon comme tu as mentionné il y en aurait dans les villes
soleil de ton monde, mais personne ne les a reproduites. Et pourtant bien des gens
croient à la même symbolique éternelle. Même vos machines hydrauliques
puissantes n’ont pas essayées de déplacer des aussi gros blocs de pierres, et tu sais
pourquoi. Donc, revenons aux guerres. Même à mon époque, les secrets avaient
été déjà remplacés par des vérités adroites et bien pensées par les hautes sphères
Égyptiennes. Imagine à ton époque! À un moment, en Égypte ancienne, il y a eu
une guerre et le vainqueur a signé un accord avec le Pharaon vaincu. Un accord
implique de prendre l’avant-bras et de tenir avec l’autre bras l’épaule, formuler un
résumé concis du pacte mutuel sous le regard des dieux et des hommes présents. Il
n’y a eu aucune tricherie dans le mode opératoire, mais l’Égypte a du faire une
concession sans égal : abandonner sa découverte technologique pour préserver la
paix avec les autres empires. Et ce moment historique n’a jamais été documenté
pour les mêmes raisons que successeur de Ramsès Second n’a pas documenté les
détails de sa défaite contre les Habirous(Hébreux). Tu comprends que l’Égypte
avait aussi sa fierté et sa grandeur à protéger dans son peuple. Aujourd’hui vous
faites les mêmes concessions pour préserver une stabilité dans le monde des
sciences, sinon vous seriez déjà en avance de 1000 ans. Et, oui François, tu avais
raison de douter des Romains, le latiniste qui t’avais initié t’avais indiqué que la
clique, du premier siècle avant Jésus-Christ, avait probablement tout inventé les
fameuses épopées de Romulus à Tarquin, et vous aviez raison. Les Romains aussi
on dû faire des modifications à leur histoire pour préserver la paix intérieure,
c’était pour garder leur propre peuple tranquille avec de belles histoires qu’on a
bien vite fait apprendre par cœur. Alors, tu n’as pas à savoir de quelle avancée les
pyramides ont été érigées, il devait y avoir un frein sinon le monde aurait été
déstabilisé et trop en avance. Dommage, ce sont les pouvoirs qui dictent et non les
prolétaires.
― Merci Isis. Au moins on sait que les dirigeants ont aussi de la sagesse à leur
façon. Est-ce que je peux revenir sur Cléopâtre, je n’ai pas pu vraiment développer
sur elle la semaine passée?
― Écoute Isis, là j’ai besoin d’une pause. J’ai besoin de respirer quelques
bouchées d’air. J’ai des étourdissements intérieurs si profonds que ma raison a
peine à assimiler ces notions nouvelles mais si philosophiques.
― OK. Je ne peux que répondre aussi : merci Isis! Je ne sais plus c’est qui qui a
reçu le plus de notre échange, mais je vais suivre tes conseils et je retournerai à
mon époque avec le souvenir d’une femme, et le goût d’aimer. Tu as aussi suivi
ma façon de mon époque : tu t’es habillée avec des vêtement que j’ai reconnus de
la dernière mode, et j’ai respecté ton choix de te laisser poursuivre ta route les
cheveux dans le vent et l’esprit libre de se sentir bien en toi-même. Si tu veux me
revoir, regarde en bas par une belle nuit d’été, et tu verras une étoile qui scintille
par intermittence irrégulière c’est moi!
FIN
François Tardif
14 juin 2023