Contentieux Fiscal
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INTRODUCTION GENERALE
Le mot contentieux est d’étymologie latine, du mot ¨contentiosus¨, qui veut dire « qui respire
la lutte, qui est un chicaneur ». Par lutte, il faut comprendre la défense de ses intérêts mes
également le conflit ou le procès. En réalité, le verbe latin ¨contendere¨ signifie soutenir
énergiquement, prétendre, défendre. On peut alors dire que le contentieux fiscal est la gestion
des litiges, des différends susceptibles de naître dans des relations pluriels qui existent entre
l’administration fiscale et le contribuable. Au lieu de comprendre le contentieux comme un
conflit, une querelle, il faut le saisir comme une modalité de gestion des litiges. A titre de
rappel, le contentieux fiscal est une variable du contentieux administratif qui se rapporte à la
gestion des dissensions, des oppositions de vues, des différends ou des litiges qui opposent
d’une part le contribuable dont un droit a été violé et d’autre part l’administration fiscale
souvent mise en cause. Cela revient à dire que, le but du contentieux fiscal est de traiter ou de
trancher les litiges qui naissent de l’action de l’administration fiscale. C’est donc aux actes de
l’un mode de gestion des différends entre les partenaires fiscaux que sont, le contribuable
souvent traité de fraudeur et la machine répressive fiscale.
Cela revient à dire que la loi consacre le droit à la contestation du contribuable et organise les
modalités de gestion de la contestation de l’imposition. Le contentieux fiscal s’attache aux
actes de l’administration fiscale en matière d’assiette, de contrôle, de recouvrement de l’impôt
et toutes les fois que les droits du contribuable sont violés. Dans ce sens, le contentieux fiscal
se réduirait à la « juridiction contentieuse », toutefois, il existe certaines procédures de gestion
de l’impôt qui ne relèvent pas de ce contentieux classique, ainsi, ces procédures peuvent être
mises en œuvre suite aux décisions de l’administration fiscale qui font grief. Dans ces
conditions, le contribuable tient à obtenir l’annulation des actes abusifs de l’administration, la
réparation des erreurs, le bénéfice des droits ou des dommages et intérêts. En dehors des
phénomènes de contestations et du fait des partenariats entre les deux acteurs sociaux.
Certains recours administratifs peuvent être utilisés par les contribuables pour faire valoir leur
droit ou pour solliciter la bienveillance de l’administration. A titre de rappel et sur le
fondement de la primauté du droit communautaire, le contentieux fiscal peut naître d’une
violation des dispositions du droit régional. Pour conduire ce cours du contentieux fiscal,
l’examen va d’abord porter sur l’examen du recours contentieux classique avant les
développements sur les autres recours du système d’imposition.
PREMIERE PARTIE : LE CONTENTIEUX FISCAL CLASSIQUE
Sont juger selon les règles du contentieux d’assiette, toutes les actions tendant à la décharge, à
la réduction des impositions, à l’exercice du droit à la déduction et toutes les actions non
conformes aux règlements internes ainsi qu’aux normes communautaires. Au cours de son
recours contentieux, le contribuable en fonction de son degré de satisfaction aura devant lui
un ou deux interlocuteurs : l’administration fiscale et potentiellement le juge. Le contentieux
d’assiette est désigné dans le code général des impôts « la juridiction contentieuse » celle-ci se
déroule en deux phases. La première est administrative alors que la seconde est
juridictionnelle.
En vertu de l’article L-116 du Livre des procédures fiscales du CGI, la réclamation préalable
doit être déposée dans les unités opérationnelles ou chez le directeur général des impôts. Les
requêtes peuvent donc être adressées au chef des structures opérationnelles ou au niveau de la
direction générale des impôts compte tenu de la compétence territoriale et matérielle encadrée
par les seuils :
Le chef de centre régional des impôts (CCRI) compétent sur son territoire pour les
réclamations d’un montant inférieur ou égal à 50M en principal.
Le directeur des grandes entreprises (DGE) compétent pour les montants
n’excédant pas 100M en principal pour les réclamations de ses assujetties
Le directeur général des impôts (DGI) compétent pour les montants supérieurs au
seuil prévu pour le CCRI et le DGE
B- Les délais
Pour être recevable, les réclamations doivent parvenir aux services compétents dans un délai
de 30 jours à partir de l’émission de l’avis de mise en recouvrement (AMR) ou de la
connaissance certaine de l’imposition. La réclamation doit être déposée dans le service
compétent contre une décharge.
Si c’est par voie postale, le cachet de la poste fait foi, si c’est par voie électronique il faut
utiliser une application pouvant montrer l’accusé de réception du destinataire.
Le délai de traitement ou de réponse à la réclamation par le service technique est également
de 30 jours.
Le point de départ du décompte des délais est le lendemain de la connaissance de l’évènement
déclencheur, le point d’arrivé est le 30eme jour qui suit le point de départ.
NB: la réclamation portée devant le ministre des finances tient lieu de recours gracieux
préalable. Elle est formée et introduite par le contribuable dans un délai de 30 jours à compter
de la date de notification de la décision des autorités fiscales qui ne donne pas satisfaction au
contribuable. Le traitement de la réclamation préalable dans les services du ministre des
finances est de 2 mois à compter de la date de réception du recours.
Tout silence de l’administration ou du Ministre en charge des finances vaut rejet implicite de
la demande (Article L-128)
1- La qualité du requérant
La réclamation préalable est engagée par le contribuable en litige, elle est individuelle,
toutefois, lorsque les contribuables sont imposées collectivement, ils peuvent formuler une
réclamation collective du fait de leur solidarité. Exemple : les héritiers pour une succession
Sont autorisés à déposer les demandes pour autrui :
les mandataires qui peuvent être les gérants, les différents conseils ou toute autre
personne munie d’un mandat ou solidaire au paiement.
Les codébiteurs d’une obligation ou d’une imposition comme les propriétaires indivis
L’examen consiste à découvrir les erreurs de formes et de fond commises de part et d’autre
par les partenaires fiscaux. En effet pour améliorer la qualité du service à l’usager en même
temps que le civisme fiscal, le contentieux doit être traité de manière juste et à plusieurs
niveaux. L’instruction préalable permet au responsable en charge du contentieux de prendre
les bonnes décisions.
La seconde phase du contentieux se déroule devant le juge, elle ne peut être engagée que si la
décision de l’administration n’a pas entièrement donné satisfaction au contribuable, en effet,
en vertu du principe de la séparation des pouvoirs, de la séparation des autorités
administratives et judiciaires, l’administration doit d’abord prendre position avant que le
réclamant puisse déférer sa requête devant le juge.
Le juge de l’imposition porte plusieurs casquettes, il est parfois, le juge administratif, le juge
civil ou même le juge pénal d’où la complexité de la gestion de la contestation fiscale. Le
Cameroun a bien voulu unifier les juridictions en matière de gestion de la contestation fiscale.
Néanmoins, le dualisme juridictionnel a survécu. Avant d’examiner ce mouvement qui va de
la dualité vers l’unicité du juge, l’examen va porter sur l’initiative de la saisine des
juridictions avant de rappeler les délais sans divertir à l’étendue des compétences du juge de
l’impôt.
La charge fiscale du contribuable peut avoir des conséquences importantes sur sa situation de
fortune. Le contentieux fiscal a pour objet de limiter ces conséquences néfastes. C‘est dans
ce sens qu’il a été organisé au profit du contribuable certains recours qui ne procèdent pas
toujours du contentieux mais qui permettent une gestion du système d’imposition en matière
de litiges. Il s’agit des mesures .., compensation, la substitution des bases légales.
Le sursis de paiement fait partie des procédures d’urgence, il s’agit d’une procédure purement
fiscale qui pour se former emprunte des éléments aux deux procédures d’urgence de droit
commun que sont le référé administratif et le sursis à exécution. A titre de rappel, si le référé
administratif accélère la procédure, le sursis à exécution a pour effet de retarder jusqu’à la
décision au fond l’exécution d’un acte administratif unilatéral ou d’une décision
administrative dont les conséquences peuvent devenir irréversible lorsque les droits de
l’usager sont irrémédiablement compromis. Comme le sursis à exécution, le sursis de
paiement vise la suspension de l’application d’un acte administratif à travers une décision
d’avant dire droit sans toucher au fond du litige. Pour comprendre le sursis de paiement l’on
pourra analyser outre sa demande, ses conditions et ses effets.
A- La demande de sursis
Il faut partir du fait que l’introduction d’une réclamation contentieuse ne dispense pas le
contribuable de l’acquittement des sommes dues au titre de sa charge fiscale. L’on dit alors
que l’engagement d’un recours contentieux n’a pas un effet suspensif, cela revient à dire que
seul le sursis de paiement permet de suspendre les mesures de poursuites en matière de
recouvrement de l’impôt.
Toutefois, la demande du sursis de paiement doit être expresse dès la phase administrative et
ensuite au début de la phase juridictionnelle. Le sursis doit différer le paiement des
impositions litigieuses.
A- La compensation
Au cours de la procédure contentieuse, l’administration fiscale peut effectuer les
compensations entre les dégrèvements reconnues justifiés pour le contribuable et les
insuffisances ou omission retrouvée dans l’assiette de calcul des impositions en cause. La
détermination du domaine d’application de la compensation précèdera la présentation des
conditions d’exercice et des effets de cette procédure.
1- Le domaine d’application
L’article L-125 bis du LPF dispose : « Lorsqu’un contribuable demande la décharge ou la
réduction d’une imposition quelconque, l’administration peut à tout moment de la
procédure et malgré l’expiration des délais de prescription, effectuer la compensation dans
la limite des impositions contestées entre les dégrèvements reconnues justifiés et les
insuffisances ou omissions constatées dans l’assiette ou le calcul de l’imposition au cours
de l’instruction de la demande » En réalité c’est l’apparition d’une insuffisance ou d’une
omission révélée par l’instruction qui permet à l’administration fiscale de maintenir
totalement ou partiellement l’imposition contestée alors même que le dégrèvement sollicité.
Exemple : un commerçant a omis d’imputer sur son bénéfice imposable certaines charges
déductibles dont il demande la prise en compte par voie contentieuse. L’administration peut
alors lui faire Etat de l’imputation erronée de certaines autres charges qui ne sont pas
déductibles de son résultat fiscal. Malgré le caractère fondé de ma=la demande du
contribuable, les dégrèvements sollicités seront limités ou annulés
1- Le domaine d’application
Au cours d’une procédure contentieuse et malgré l’absence de nouvelles insuffisances ou
omissions, l’administration fiscale peut justifier le bien-fondé d’une imposition contestée en
invoquant un fondement légal différent de celui qui a été initialement appliqué. Dans ces
conditions, le rehaussement initial des impôts (rappel des impôts) peut être totalement ou
partiellement maintenu lorsque la base légale d’imposition est ainsi modifiée. La base
d’imposition sera alors soumise à l’impôt de la catégorie véritable du contribuable. Exemple:
lors d’une procédure de rectification contradictoire ayant pour objet le rappel des impôts sur
revenus dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux, le contribuable conteste la
nature des bénéfices rectifiés par voie contentieuse. L’administration peut alors requalifier
ledit bénéfice plutôt en bénéfice non commercial changeant seulement la base légale
d’imposition. Dans le cas d’espèce on substituera à la comptabilité des engagements la
comptabilité des caisses
2- L’opposition à poursuites
Elle permet au contribuable de dénoncer non pas la surimposition dont il est victime mais les
vices de procédures du recouvrement forcé
A titre de rappel, dans les juridictions de l’ordre judiciaire ce sont les agents de recouvrement
qui sont les justiciables, l’administration fiscale se contente de les assister à travers les
responsables des services fiscaux et les avocats.
Le juge judicaire intervient comme juge civil et parfois même comme juge répressif.
Dans l’affaire BABISSANA (Ste Prescriptor) et MP c/ ANANGA, MBELE,
ABOUEN Bienvenu, d’Avril 2006, le juge répressif a décidé qu’attendu que les
prévenus sont des fonctionnaires employés dans l’Etat, c’est dans l’exercice de leurs
fonctions que les actes répréhensibles mis à leur charge ont été perpétrés ; Que l’Etat
du Cameroun cité par ailleurs a désigné un représentant pour défendre ses agents et ses
intérêts, il y a lieu de déclarer l’Etat du Cameroun civilement responsable
conformément à l’article 1384 du Code Civil.
Même si cette décision est prise dans une cacophonie juridique, le juge répressif a
ressorti la responsabilité de la personne morale à l’égard de tiers en la substituant de
plein droit à celle de ses agents pour les dommages causés dans l’exercice de leurs
fonctions.
Ce contentieux vise la réparation d’un préjudice causé par l’Etat ou par l’un de ses
démembrements. Lorsque les intérêts du contribuable ne peuvent pas être couverts par le
dégrèvement des impositions, il peut intenter une action en indemnisation du préjudice causé
en vertu de l’article 2 de la loi N°2006/022 du 22 Décembre 2006 portant organisation et
fonctionnement des tribunaux administratifs. Outre le champ d’application, l’analyse va
porter sur le régime du contentieux en responsabilité de l’Etat.
1- Le champ d’application
Le contentieux en indemnisation ne peut pas prospérer lorsque le contribuable a obtenu un
dégrèvement total ou partiel des impositions en vertu de principe de l’interdiction des recours
parallèles. La responsabilité de l’administration fiscale est engagée par la commission d’une
faute, deux conditions doivent être réunies :
Un comportement fautif de l’administration fiscale
Un préjudice indemnisable en relation directe avec cette faute
Sans regrouper dans ce vocable, les requêtes adressées à l’administration fiscale qui ne font
pas partie directement du contentieux fiscal classique. Il s’agit d’un ensemble de recours de
gestion du système d’imposition. Si la plupart de ces requêtes relèvent de la grâce
administrative d’autres ont des connexions avec le contentieux de l’imposition.
La juridiction gracieuse ne procède pas du recours gracieux préalable, elle vise l’obtention
d’un mesure d’équité, de bienveillance de l’administration aux fins d’abandon, d’atténuation,
de remise des impôts ainsi que des pénalités. La notion de juridiction gracieuse est qualifiée
de manière impropre puisqu’il s’agit d’une demande de grâce d’un recours en grâce. La
détermination du champ d’application du gracieux précèdera sa gestion.
1- En matière en droit
L’abandon de droit ou le dégrèvement total ou partiel des prélèvements obligatoires ne
s’appliquent qu’aux impôts directs ce qui revient à dire que le gracieux est proscrit pour tous
les autres types d’impôts qui sont simplement collectés ou retenues à la source par le
redevable légal
2- En matière de pénalité
L’abandon des pénalités est possibles pour tous les types d’impositions quelles que soient
leurs natures. On parle alors de l’automatisation des remises et modération des pénalités.
Les pénalités sont remises sans que la solvabilité du contribuable soit en cause. Toutefois, et
en vertu de l’article L-142 LPF les pénalités consécutives à une taxation d’office ne peuvent
pas faire l’objet d’une remise ou d’une modération
B- La transaction
La transaction est organisée par l’article L-125 LPF, elle a pour objet comme le gracieux
classique la remise ou la modération des impôts ainsi que des pénalités selon des formes
particulières. L’étude de son champ d’application et les modalités précèderont ses effets.
En principe, la demande gracieuse est adressée au service émetteur des impôts. Elle n’est pas
soumise à des conditions de délai peut prendre toutes les formes comme une simple lettre.
Toutefois, elle doit contenir les indications nécessaires pour identifier les impositions et les
pénalités soumises en grâce. Ainsi que les mobiles qui fondent la demande.
Les autorités compétentes en matière de contentieux sont les mêmes que celles habilités à
recevoir les réclamations préalables gracieuses. Toutefois, les compétences matérielles
changent :
Le chef de centre régional des impôts et le directeur des grandes entreprises sont
compétents pour les remises et modérations dans la limte de 30M
Le directeur général des impôts, dans la limite de 100M
Le ministre chargé des finances pour pour des montants supérieurs à 100M
Les décisions de la juridiction gracieuse peuvent être les remises, les modérations et les rejets.
Lorsque la décision d’une autorité compétente ne satisfait pas le contribuable, le recours
hiérarchique lui est ouvert jusqu’au ministre des finances.
Il n’existe pas de recours devant le juge de l’impôt, toutefois et à titre de rappel, comme pour
toute décision administrative qui fait grief, le contribuable peut former un recours pour excès
de pouvoir devant le juge administratif classique en invoquant « l’erreur manifeste
d’appréciation de l’autorité fiscale »
Le gracieux convoque une certaine justice sociale pour les personnes vulnérables sur le
fondement du « principe d’égalité devant l’impôt ». En effet, par rapport à ce principe
d’égalité il y a rupture d’égalité lorsqu’il n’y a pas de justificatif objectif, raisonnable pour
traiter différemment les personnes placées/classées dans une situation analogue (12 avril 2002
N°239693, Ste financière LABEYRIE)
Pour la Cour européenne des droits de l’homme, constitue une rupture d’égalité « le fait de
ne pas traiter différemment les personnes qui se trouvent dans une position sensiblement
différente » CEDH 06 Avril 2009 N°3436/97
CHAPITRE II : Les procédures connexes du contentieux fiscal
Les procédures en connexion avec le contentieux fiscal sont entre autres certaines procédures
administratives classiques et certains recours impliquent certains types de juridictions
(juridiction pénale, juridiction communautaire)
A- Le champ d’application
Le dégrèvement d’office encore dénommé la restitution d’office est organisée par l’article L-
124 bis du LPF… peut prononcer le dégrèvement des impositions alors même que le délai de
réclamation est échu ou même en cas d’instance devant les tribunaux. En effet « sur
proposition motivée des services et après avis de la commission en non-valeur des créances
fiscales, le directeur général des impôts soumet au ministre des finances des projets de
dégrèvements d’office des impositions résultant des erreurs matérielles. L’erreur matérielle
renvoie aux incorrections de toutes sortes portant sur la liquidation de l’impôt, l’identité du
redevable ou la quotité des impositions émises » cela revient à dire que seront dégrevés
d’office les impositions mis à tort à la charge du contribuable
Le recours hiérarchique fait partie des recours administratifs classiques au sein desquels on
peut recenser entre autres : le recours gracieux dont le destinataire est l’auteur de l’acte, le
recours en harcèlement lorsque la hiérarchie vous met dans une situation de malaise.
(La forme et le contenu du recours seront présentés avant la décision et sa portée)
Le recours hiérarchique n’a pas de forme particulière et n’est soumis à aucun respect des
délais, il s’agit d’un recours adressé à une autorité supérieure à l’auteur de l’acte contesté. Il
doit être accompagné d’une copie de l’acte contesté, être motivé en fait et en droit,
accompagné des justificatifs pertinents susceptibles d’invalider ou de faire réviser le décision
administrative.
Les procédures qualifiées de spéciales dans ce cadre sont : le contentieux des collectivités
territoriales décentralisé et les facteurs de garantie du droit communautaire. Une étude
pourrait également se faire sur le thème : ¨le contentieux fiscal répressif¨
Paragraphe 1 : Le contentieux local
Le contentieux fiscal local est organisé par le 3eme livre du CGI consacré à la fiscalité locale.
Les conditions et le contenu de la réclamation succèderont à la détermination du champ
d’application.
A- Le champ d’application
Il relève deux organisations : la direction générale des impôts et les collectivités territoriales
décentralisées avec plus précisément la commune. Il existe donc deux régimes juridiques du
contentieux local.
Pour les impôts prélevés par la direction générale des impôts, le contentieux fiscal de droit
commun est appliqué, un contentieux local spécial sera appliqué aux prélèvements
obligatoires levés par la commune. C’est ce contentieux spécial qui sera l’objet de notre
développement.
Les autorités compétentes dudit contentieux sont : le maire pour la réception des réclamations
préalables et le préfet.
b) Le recours en manquement
Le recours en manquement fait suite à un comportement abusif à l’égard d’une norme
communautaire qu’affiche un Etat membre. Le manquement doit être fait par rapport au droit
primaire (le traité instituant la communauté), au droit dérivé (le droit appliqué dans les
Etats membres) ou aux principes généraux du droit communautaire
Si la prise des décisions de justice relève de l’application du droit, l’exécution de ces mêmes
décisions pose souvent des problèmes qui échappent au droit du fait de leurs connotations
politiques. Or la décision de justice doit trouver sa réalisation matérielle. Le droit
communautaire ne peut en réalité connaitre son efficience que dans l’exécution des décisions
de justice et dans le rôle créateur du droit de sa jurisprudence.
Le non-respect de ce droit commun des Etats fait de l’Etat membre défaillant un Etat
récalcitrant. En réalité dans la CEMAC, les litiges relatifs aux Etats défaillants ne semblent
pas être à l’ordre du jour. La chambre judiciaire de la Cour de justice communautaire de la
CEMAC refuse d’emprunter les méthodes de sa consœur européenne avec laquelle la parenté
normative et organique est pourtant affirmée
L’article 4 du traité de la CEMAC révisé en matière de recours en manquements
dispose « sont attendus les textes spécifiques propre à régir les sanctions applicables aux Etats
incriminés ». Ces textes seront toujours attendus puisqu’il n’est pas de l’intérêt de la
conférence des chefs d’Etats d’aborder de tels sujets.
Ce qui revient à dire que le plus grand obstacle de la CEMAC en réalité la définition du cadre
juridique.