Introduction Generale + Chapitre 1-3

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1

EPIGRAPHE
« Sans dignité il n’y a pas de liberté,

Sans justice il n’y a pas de dignité,

Et sans indépendance il n’y a pas d’homme libres. »

Disait Patrice Emery Lumumba (1925-1961), le 30 Juin 1960 (jour sacré de


liberté), jour de l’accession à l’indépendance et à la souveraineté de l’actuelle
République Démocratique du Congo.

Nous y répondons, en disant : « L’homme trouve sa dignité dans le travail. »


2

EN MEMOIRE DE
ABONDE A MALOBA, MUHIYA AHOMBO, Pierre MUYUMBA NDUBULA MATINDI
et Jean KIMUNI LAYLAY ABENGU, mes ancêtres, de qui j’ai hérité la chair, le sang et
nom.
Gérard NYEMBO Y’ABENGU ABW, mon grand-père et Justin Odéric KAHONGO
SANGWA, mon père et mon idole, pour leur sens de responsabilité et leur dévouement
débordant d’amour et de générosité.
3

DEDICACES
A ma très chère, douce et vaillante mère Chantal Brigitte MBABI FAILA ABENGU, pour
ton amour indéfectible, pour la qualité de l’éducation dont je suis bénéficiaire, pour les
valeurs qui m’ont été inculqué, pour les nombreux sacrifices consentis en faveur de tes
enfants et ta famille en général. Grand merci ;

A mes frères et sœurs, les KAHONGO, Myriam KUNGWA, Mosaic MUKAMBA, Yvonne
IBEBEKE et Aaron KAHONGO, que ce travail soit pour vous l’objet d’un encouragement,
pour tous les efforts que vous ne cessez de conjuguer, pour que mes études, ma progression
dans le milieu de la science, mon évolution en tant qu’homme et ma vie d’une manière
générale soient une réussite ;

A ceux qui m’ont précédé, à mes contemporains et à ceux qui viendront, pour l’histoire que
vous m’avez léguée en héritage, pour celle que je suis en train d’écrire avec vous et pour
celle qui s’écrira en lettre d’or, au grand bonheur de ceux qui travaille, qui espère et qui
patiente ;

A mon pays, la République Démocratique du Congo, au peuple congolais et ses dirigeants.


4

REMERCIEMENTS
L’accomplissement de ce présent travail n’est pas l’œuvre de mes efforts,
moyens ou capacités humaines, mais l’inverse, tout m’a été donné, qui plus est, gratuitement
par le bon Dieu, le Tout-Puissant ABEJA MBUNGU, source de sagesse et principe suprême
de toute chose, auprès de qui j’obtiens la pénétration pour comprendre, la mémoire pour
retenir, la méthode pour apprendre, la lucidité pour m’interpréter et m’exprimer. Il a aidé le
début de mon travail, a dirigé son progrès et a couronné sa fin. Que la gloire, la louange, la
force et l’honneur lui reviennent.

Ce travail est un édifice résultant d’un apport collectif. Ainsi, il a connu la


participation remarquable de beaucoup de personnes, telles que : le Professeur Ordinaire
CHEY MUKANDU, pour nous avoir encadré et dirigé. Puisse-t-il trouver dans ces quelques
lignes l’étendue nos sincères remerciements.

Nous témoignons aussi notre gratitude à tous ceux qui de près ou de loin
m’ont soutenu dans la réalisation de ce mémoire de licence. Un merci particulier à Marie-
Thérèse Lumbu, Norbert Muyumba, Gracia Lumbu, Jacinthe Nzugu, Frédéric Mwehu,
Bienfait Kimpinde, Maman Kaj, mes oncles et tantes, mes neveux et nièces, ainsi qu’à tous
les autres que j’ai omis, non pas expressément.
Enfin, à tous mes amis et collègues en l’occurrence Guelord Kanonga, Idris
Sambi, Jonathan Mbula, Dan Makal, Samy Nyembo, Israël Kaseya, Adonis Kabamba, Luc
Mwenge, Sarah Bakaji, Cynthia Kalobo, Esther Kavira, Michée Kalenga, Mervine Ntumba,
Jael Tabalo, Prisca Feza, Lycette Kabuya, Cynthia Kahande, Rita Sapi, Myriam Kor, Sarah
Mulongoy. Que cette œuvre scientifique, résultat d’un surpassement dont vous êtes les
principaux incitateurs et fruit de notre cheminement collectif, soit l’expression de notre
indéfectible amitié que je souhaite inscrire dans la durée. Que tous ceux qui m’ont aidé de
près ou de loin, matériellement ou financièrement, moralement ou spirituellement, trouvent
ici l’expression de ma profonde gratitude.
5

AVANT-PROPOS
Ce mémoire rentre dans le cadre de l’obtention du diplôme de Licence en
Sciences économiques et de Gestion. Il étudiera l’impact qu’a le taux de pression fiscale sur
les indicateurs de performance macroéconomique en RDC. L’idée de ce mémoire de
recherche est venue du constat selon lequel le taux de pression fiscale observé en RDC
compte parmi les plus faibles d’Afrique subsaharienne.
En effet, le taux de pression fiscale en RDC se situe à 9% de moyenne sur les
dix dernières années, et les politiques fiscales ne cessent de s’ajuster, dans le but de rendre à
la fois maximales et optimales les recettes fiscales, à travers notamment les révisions
successives de la loi des finances, les réformes fiscales, etc.
Cette étude se veut être une contribution devant permettre de mettre en relief
les différents obstacles, mais aussi les alternatives, pour un environnement économique et
fiscale propice en RDC. Ainsi, des suggestions sont proposées pour lever ces obstacles, en
particulier celles liés à la faiblesse du taux de pression fiscale et à l’origine de la croissance
économique.
Les difficultés n’ont pas manqué. Elles concernent, entre autres, la
disponibilité de données fiables et actuelles, la disponibilité des acteurs évoluant dans le
secteur fiscal, pour la réalisation d’interviews. Cette dernière situation nous a contraints à
nous contenter des entretiens informels que nous avons pu avoir avec quelques spécialistes.
6

INTRODUCTION GENERALE
1. PRESENTATION DU SUJET
L’environnement économique et surtout fiscal en RDC est caractérisé par une
panoplie d’impôts et taxes, droits et redevances tant sur plan national que sur le plan local
(provincial). Dans les deux cas, ces prélèvements sont importants, car non seulement, ils
servent de ressources nécessaires pour financer les objectifs de développement et les services
non marchands concourant à la réalisation de l’intérêt général des populations (la défense
nationale, le maintien de l’ordre, la fonction judiciaire, etc.), mais ils constituent également
un des éléments importants qui crée l’environnement légal dans lequel doivent évoluer les
activités au sein d’une économie (production, consommation, investissement, etc.). Les
prélèvements sont des charges pécuniaires à la charge des citoyens d’un pays, qui relèvent
des finances publiques et constituent une part importante des recettes du budget d’un Etat. Le
recouvrement, la maximisation, ainsi que l’allocation optimale de ces deniers publics rendent
l’appréhension de la réglementation fiscale –visible à travers la loi des finances publiques,
votée tous les ans par le législateur– tout à fait primordiale, afin de saisir leur portée à la fois
économique, juridique et sociale1.

En effet, les recettes fiscales de la RDC reposent principalement sur les impôts
directs et les impôts indirects, qui concourent tous à la maximisation des recettes publiques
sur l’ensemble du territoire national congolais, lesquelles financent grandement les dépenses
publiques de l’Etat. Assujettir un agent économique au paiement des impôts et taxes, revient
donc à exercer une pression fiscale sur celui-ci. Plus il y a d’entreprises, plus il y a d’ouvriers,
bref plus il y a de l’activité au sein de l’économie congolaise, il est donc tout à fait logique et
légitime de voir la pression fiscale grimper de quelques points. L’on remarquera qu’en RDC,
la population est passée, selon les approximations de l’Institut Nationale Statistique (INS), de
±80.000.000 d’habitants à ±100.000.000 d’habitants entre 2006 et 20182 et que le niveau
d’activité, mesuré par le Produit Intérieur Brut (PIB) est passé progressivement de 38
milliards de USD à 50 milliards de USD entre 2015 et 20193. Au vu de ces observations qui
traduisent clairement que le potentiel fiscal de la RDC croit considérablement chaque année,
mais aussi que la structure fiscale de la RDC a connu d’importantes réformes visant à
mobiliser et à maximiser d’avantage les recettes fiscales. Quand est-il de la pression fiscale
en RDC, qui s’observe à moins de 12%, un des ratios les plus faibles d’Afrique.

Il est à signaler que pour la RDC, un pays à la taille d’un continent, regorgeant
des ressources, humaines, agricoles, minières, énergétiques, etc., une pression fiscale aussi
faible n’a pas lieu d’être et ne serait due qu’à la fraude fiscale qui implique une violation de
la loi fiscale, en vue d’échapper à l’impôt ; à l’évasion fiscale qui incite le contribuable à
exploiter les faiblesses des procédures de l’administration fiscale, mais aussi des
insuffisances, des imperfections et des lacunes de la loi, pour contourner l’impôt ; au manque
de culture fiscale quasi invisible dans le chef des assujettis aux paiements des impôts et taxes,
1
NDEMBA TSHILAMBU E., « Pression fiscale optimale et croissance économique en République Démocratique
du Congo : 1990-2020 », dans HAL Open Science, avril 2021, p25.
2
Institut National de la Statistique, Annuaire statistique 2020 (projections démographiques), p61.
3
Banque Centrale du Congo, Rapport annuel 2019, p54.
7

qui se traduit généralement par une révolte fiscale ; au trafic d’influence qui incitent certains
contribuables à peser de leur statut, de leur fonction ou même de leur relations informels avec
des autorités supérieurs pour parvenir à contourner l’impôt, ceci traduit justement une
corruption à outrance ; aux exonérations et exemptions de toutes sortes, qui contribuent
fortement à la minimisation de recettes fiscales ; à la prolifération des activités informelles
qui, par faute d’un recensement et d’un contrôle rigoureux, échappe au paiement de l’impôt et
entraînant ainsi des pertes estimées en centaine des milliards des Francs Congolais au trésor
public.

2. ETAT DE LA QUESTION
L’Etat de la question est une analyse documentaire établissant le bilan critique
des travaux effectués sur un sujet donné pendant une période déterminée et pouvant se
présenter sous forme écrit ou oral. Il s’engage dans une démarche à deux dimensions
consistant d’une part, à prendre connaissance des travaux qui ont été réalisé sur le thème qui
fait l’objet d’une recherche et d’autre part, à se forcer de mettre la main sur des ouvrages de
synthèse qui font le point sur les grandes questions qui encadrent l’objet de l’étude retenu4.

La question de la pression fiscale, visible à travers les réformes successives


opérées sur les structures fiscales propres à chaque pays fait débats depuis des millénaires.
Les économistes classiques tels qu’Adam Smith et David Ricardo en ont fait mention dans la
plupart de leurs analyses, les économistes contemporains également à l’instar des
Keynésiens, des Néo-classiques et même des Néo-keynésiens. Cette question est au cœur de
la formation des grandes décisions politiques, de la controverse autour de la taille de l’Etat au
sein d’une économie, de la construction des structures sociales égalitaires, etc. C’est ainsi que
dans le cadre de notre étude, nous avons passé en revue quelques ouvrages constituant la
littérature théorique et empirique existante sur ce thème.

A. Revue de littérature théorique


La littérature économique existante sur les impacts des structures fiscales sur
la croissance économique a été marquée par les écrits des auteurs tels que MUSGRAVE,
RAWLS et GILBERT, qui ont retenu notre attention.

1°) RICHARD MUSGRAVE explore les structures fiscales et leviers fiscaux.


Il constate que les structures économiques influencent les structures fiscales à travers la
création de nouvelles bases d’imposition potentielles. Il conclut que les structures fiscales se
caractérisent par un fort impôt foncier tandis que les impôts sur la consommation doivent se
limiter à certains biens de base produits dans les entreprises de grande taille qui fournissent
une matière imposable facile à atteindre5.

2°) JOHN RAWLS met l’accent sur les principes d’équité. Il estime que
l’agent économique, qui doit définir les différents types et niveaux d’impositions, doit se
comporter comme s’il se trouvait dans un état originel, qui choisit entre différents écarts

4
FRANGIERE J-P., « Comment réussir un mémoire : choisir son sujet, gérer son temps, savoir rédiger », Dunod,
Paris, 2016, p17.
5
MUSGRAVE R., « Fiscals Systems », Yale Univerity Press, 1969, p.102.
8

sociaux, en ignorant non seulement sa propre situation, mais aussi les caractéristiques
possibles des états sociaux alternatifs6.

3°) RICHARD GILBERT avance que les structures fiscales ne sont rien
d’autres que des vecteurs dont l’évolution dans le temps ou l’espace peut être observée en les
décomposant impôts par impôts ou grâce à l’usage d’indices synthétiques (indice de
visibilité, concentration apparente, etc.). Selon lui, les structures fiscales ont pour objectif de
comprendre la portée des lois d’évolution de la composition du prélèvement fiscal et la
signification qu’y prend la dynamique des différents impôts et cotisation sociales. Il confirme
que les structures fiscales s’appliquent aux qualités apparentes des impôts (assiette, mode
d’imposition, etc.) ainsi qu’à ses effets (psychologiques et politiques)7.

Quant à PAUL ROMER8, ROBERT LUCAS9, PHILIPPE AGHION et PETER


HOWITT10, ils tiennent tous la même affirmation selon laquelle, la fiscalité est un outil de la
croissance économique : une meilleure politique fiscale encourage les entreprises à investir
dans le capital physique et dans l’innovation. Cela favorise la création des richesses, des
emplois et permet d’élargir l’assiette fiscale.

B. Revue de littérature empirique


Des nombreux travaux empiriques ont été entrepris sur les effets des structures
fiscales sur la croissance économique, les uns dans les pays développés et les autres dans les
pays en développement. L’on observe ici, deux groupes qui s’opposent à travers les
conclusions de leurs analyses.

1°) FABIO PADOVANO et EMMA GALLI, dans une étude portant sur les
effets de l’imposition du revenu personnel sur la croissance économique pour un panel de 23
pays de l’OCDE, sur un période de 40 ans, trouvent une relation négative et significative
entre le taux marginale d’imposition et le taux de croissance moyen du produit intérieur brut
(PIB), pour un niveau donné de croissance démographique, de capital physique et de capital
humain. Ils confirment aussi l’effet négatif de la progressivité de la structure fiscale sur
l’allocation de ressources11.

2°) FRIDA WIDMALM, dans une étude réalisée en 2001, intitulée « Tax
Structure and Growth : Are Some Taxes Better Than Others ? », dans laquelle elle examine
les effets de l’impôt sur le revenu personnel, l’impôt sur le revenu corporatif, les taxes sur les
biens et services et l’impôt foncier sur la croissance économique. Elle avance que la
progressivité d’une taxe a des effets négatifs sur la croissance économique12.
6
RAWLS J., « Théorie de la justice », Edition du Seuil, 1971, p232.
7
GILBERT R., « Regulatory Choices : A Perspective on developments in Energy Policy », University of California
Press, 1979, p98.
8
ROMER P., « Increasing Returns and Long Run Growth » dans Journal of Political Economy, octobre 1986, p67.
9
LUCAS R., « On the mechanics of economic development » dans Journal of Monetary Economics, juillet 1988,
p42.
10
AGHION P., HOWITT P., « Théorie de la croissance endogène », Dunod, 2000, p452.
11
PADOVANO F., GALLI E., « Tax Rates and Economic Growth in the OECD Countries (1950-1990) », dans
Western Economic Association International, vol.39, 2001, p57.
12
WIDMALM F., « Tax Structure and Growth : Are Some Taxes Better Than Others ? » dans Pubic Choice,
vol107, mai 2001, p219.
9

3°) Les travaux de l’Organisation pour la Coopération et le Développement


Economique (OCDE) analysent l’impact des impôts sur les bénéfices des sociétés, des
investissements nationaux, des investissements étrangers et des incitations des entreprises à
investir dans des activités novatrices sur la production. Ces travaux montrent une incidence
négative entre ces variables et la production. Ils confirment également les effets négatifs de
l’impôt sur le revenu du travail, des cotisations de sécurité sociale sur les incitations des
travailleurs à fournir de la main d’œuvre13.

4°) LARRY JONES, RODOLFO MANUELLI et PETER ROSSI, dans


l’article « On the Optimal Taxation of Capital Income » publié en 1993, une hausse de
l’imposition du capital pouvait stimuler la croissance économique si le supplément de recettes
publiques finançait un supplément des dépenses publiques productives14.

5°) De leur côté, CLEMENS FUEST, MATHIEU PARENTI et FARID


TOUBAL, dans l’article « Fiscalité internationale des entreprises : quelles réformes pour
quels effets ? » publié en 2019, montrent que les baisses d’impôts étaient susceptibles de
freiner la croissance économique en « affamant la bête » (starving the beast), c’est-à-dire en
poussant les autorités à moins investir dans le capital public15.

3. PROBLEMATIQUE
La problématique se définit comme un ensemble de question qu'une science ou
une philosophie se pose relativement à un domaine de recherche donné16. Autrement dit,
celle-ci est le faisceau autour duquel gravite le socle de la recherche.

En ce qui nous concerne, la préoccupation majeure de notre étude tourne


autour de la pression fiscale, qui est en effet le rapport entre le volume des recettes fiscales
collectées au cours d’une année, dans une économie donnée et la richesse produite au cours
d’une année, dans cette même économie, exprimé en pourcentage. Cette réalité est présente
dans toutes les économies à travers le monde, toutes fois dans les unes elle s’observe à la
baisse, dans d’autres par contre, elle s’observe à la hausse. Dans le cas de la RDC, les
ambitions exprimées par le Gouvernement, de collecter le maximum des recettes fiscales sont
bel et bien visibles, toutes fois celles-ci ne sont pas accompagnées par une augmentation du
niveau d’activité et par conséquent une amélioration des conditions des vies des populations.
Les dix dernières années, en RDC, la pression fiscale s’est située en moyenne à 9.0%17, un
ratio largement inférieur à celui observé dans la majorité de pays Africains, tels que le Congo
Brazzaville 22%, le Cameroun 20%, le Gabon 20%, le Mozambique 29%, la Ghana 25%, le
Maroc 27%, la Côte d’Ivoire 20%, l’Afrique du Sud 30%, la Namibie 34%, la Tunisie 32% et
la Tanzanie 22%18. Le constat est clair, il s’agit bel et bien des pays ayant une forte pression
13
O.C.D.E., « Impôt sur les bénéfices des sociétés » 2020, p05
14
JONES L., MANUELLI R., ROSSI P., « On the Optimal Taxation of Capital Income », dans Journal of Economic
Theory, vol73, 1993, p112.
15
FUEST C., PARENTI M., TOUBAL F. « Fiscalité internationale des entreprises : quelles réformes pour quels
effets ? » dans Conseil d’Analyse Economique, n°54, novembre 2019, p11.
16
PINTO R., GRAWITZ M., « Méthodes en sciences sociales », éd. Dalloz, Paris 2001, p.228.
17
Banque Centrale du Congo, Rapport annuel 2019, p43.
18
JACQUEMOT P., RAFFINOT M., «  La Mobilité Fiscale En Afrique », dans Revue d’économie financière. N°131,
mars 2018, p254-263.
10

fiscale qui possèdent de surcroit des fortes économies, c’est le cas notamment de la France,
de la Belgique, du Danemark, de la Suède et de l’Italie où la pression fiscale culmine
respectivement à 46%, 45%, 45%, 43% et 42%19.

L’objectif de cette dissertation est tout d’abord de rendre compte du niveau de


la pression fiscale dans l’économie Congolaise, et ensuite de la confronter à quelques
grandeurs macroéconomiques, pour ainsi évaluer son importance, tirer des conclusions quant
à ses effets et enfin proposer des solutions sous forme d’alternatives. Ceci soulève un certain
nombre d’interrogations auxquelles notre étude s’efforcera à répondre, à savoir :

1° Comment la pression fiscale a-t-elle évolué en RDC au cours de la période


faisant l’objet de note étude ?

2° Quelle a été l’incidence de cette évolution sur les grandeurs


macroéconomiques en RDC (le taux de croissance du PIB, le taux de chômage, le taux
d’inflation, l’équilibre extérieur, la consommation, la dette publique extérieure et les
investissements directs étrangers) ?

Ceci étant, les éléments des réponses, au questionnement énoncé ci-haut, nous
amènent à formuler des hypothèses.

4. HYPOTHESES DE RECHERCHE
L’hypothèse de recherche est une proposition de réponse aux questions que
l’on se pose à propos de l’objet de la recherche, formulée en des termes tels que l’observation
et l’analyse puissent fournir une réponse. Elle sert de fil conducteur au chercheur engagé
dans la recherche20.

Dans le cadre de cette présente étude, nous retiendrons les propositions ci-
après :

1°) La pression fiscale se situe à 9% de moyenne sur une période de 10 ans,


selon nos observations. Entre 2016 et 2020, elle est passée de 11% à 7%, une dégringolade de
4 points. Laquelle est consécutive non seulement aux différentes failles imputables au
système fiscal congolais, visible à travers la fraude fiscale, l’évasion fiscale et autres vices
constatées dans le chef du fisc et du contribuable congolais. Mais aussi les conséquences
économiques désastreuses causées par la pandémie de Covid-19 entre 2019 et 2020.

2°) la pression fiscale est un ratio qui n’est pas sans conséquence sur les
composantes de la demande globale, étant donné que chacune d’elle subit les effets soit de sa
hausse, soit de sa baisse. Elle exprime la part des recettes fiscales dans la création de la
richesse au sein d’une économie. Elle est observée à la baisse entre 2016 et 2020 en RDC.
Ceci est consécutif à un faible niveau d’activité au sein de l’économie congolaise, et les
conséquences sont telles que :

19
Journal Les Echos, du samedi 21 octobre 2006. Données issues des travaux de l’OCDE, p37.
20
PINTO R., GRAWITZ M., « Méthodes en sciences sociales", éd. Dalloz, Paris 2001, p.291.
11

1° La consommation (consommation intermédiaire et finale) a


relativement baissé compte tenu du faible niveau de production.
2° L’investissement (investissement local et IDE) a baissé du fait que la
production et la consommation sont observées à la baisse.
3° Les dépenses publiques ont baissé du fait que les recettes fiscales qui
les financent ne sont pas optimales compte tenu du faible niveau d’activité.
4° La balance commerciale affiche quant à elle un solde déficitaire du fait
que l’offre des biens et services à l’intérieur est incapable de répondre efficacement à la
demande locale, compte tenu du faible niveau d’activité observé en RDC.

5. RAISONS DU CHOIX ET INTERET DU SUJET


A. Raisons du choix du sujet
1°) La curiosité scientifique de découvrir comment la pression fiscale a évolué
entre 2016 et 2020 et son incidence sur les grandeurs macroéconomiques en RDC.
2°) Le désir d’enrichir et d’approfondir nos connaissances dans le domaine de
la fiscalité et des finances publiques, de l’investissement, etc.
3°) Notre souhait est de contribuer à la recherche des solutions pouvant
permettre l’amélioration de l’incidence de la pression fiscale sur les grandeurs
macroéconomiques.

B. Intérêt du sujet
1°) Sur le plan de la recherche, notre rédaction doit être produit en 5
exemplaires, pour qu’il constitue une documentation supplémentaire qui va enrichir la
documentation déjà existante, afin qu’il serve à d’autres chercheurs qui se pencheront sur le
même thème à l’avenir.
2°) Sur le plan pratique ou macroéconomique, cette étude sur la pression
fiscale intéresse les dirigeants et décideurs du pays, dans la mesure où ceux-ci recherchent la
maximisation des recettes fiscales tout en gardant une structure sociale égalitaire.

6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Un sujet de recherche doit être circonscrit, afin d’éviter qu’il soit superficiel et
nage dans les généralités. C’est ainsi que notre sujet va se limiter d’étudier les contours de la
structure et de la pression fiscale en RDC et ce pour une période de 5 ans, allant de 2016 à
2020. La délimitation dans l’espace est motivée par l’accessibilité des données, tandis que la
délimitation dans le temps est motivée, d’une part par la récente alternance politique connue
en RDC et d’autre part par les épisodes terribles et douloureux, issus des conséquences
tragiques de la pandémie de Covid-19.
12

7. METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Nous ne pouvons entreprendre notre recherche qui se veut scientifique, sans
faire référence à la méthodologie utilisée. Cette dernière est une exigence essentielle et
incontournable pour une bonne recherche scientifique.

Pour Madeleine Grawitz, juriste et sociologue française, une méthode est


l’ensemble d’opération intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu’elle poursuit, les démontrent et les vérifient. Pour notre part, nous la définissons
comme étant un ensemble d’action, un cheminement fractionné en étapes, élaboré en
séquences afin de parvenir à un but21.

En effet le choix d’une méthode s’inscrit dans une stratégie de recherche. C’est
ainsi que les méthodes, inductive, comparative, analytique, statistique, économétrique et
historique, nous ont permis de faire la vérification de nos hypothèses, partant des
informations à notre portée.

A. Méthodes de recherche
1°) La méthode inductive
Cette méthode consiste en l’induction, c’est-à-dire un raisonnement dans
lequel on tire une conclusion universelle au à partir des données particulières. Elle part des
faits observés, d’expérimentations pour déboucher sur une loi générale. D’une manière brève,
c’est partir du particulier au général.

Cette méthode nous a permis de faire une étude en partant des caractéristiques
spécifiques de l’économie en rapport avec notre thème, pour ainsi généraliser les conclusions
à l’ensemble de l’économie.

2°) La méthode comparative


Comparer, c’est confronter deux ou plusieurs choses pour déceler les
ressemblances et les dissemblances. La méthode comparative conduit à l’explication des faits
dans la mesure où elle permet de déceler les liens de causalité ou les facteurs générateurs de
ressemblances ou de dissemblances constatées.

Dans le cadre de cette étude, cette méthode nous a permis de comparer année
après année, l’importance de l’évolution de la pression fiscale en RDC, ainsi d’analyser les
possibles effets de sa hausse ou de sa baisse sur l’économie Congolaise.

3°) La méthode analytique


Cette méthode consiste en l’analyse systématique de toutes les informations
ainsi que les données récoltées. Elle insiste beaucoup sur chaque élément d’un tout, et elle
considère les informations recueillies dans leur singularité plutôt que dans leur l’ensemble22.

Elle nous a permis d’analyser systématiquement toutes les informations, ainsi


que les données récoltées dans des manuels, des ouvrages, des rapports, etc., lesquelles ont
été d’abord sélectionné, traité, avant d’être prise en considération.
21
GRAWITZ M., « Méthodes des sciences sociales », éd. Dalloz, 1986, p165.
22
LAUBET DEL BAYLE J-L., « Initiations aux méthodes de sciences sociales », Editions L’Harmattan, 2001, p132.
13

4°) La méthode statistique


Cette méthode consiste à recueillir, traiter et analyser les données issues de
l’observation de phénomènes aléatoires, c’est-à-dire dans lesquels le hasard intervient.
L’analyse des données est utilisé pour décrire les phénomènes étudiés, faires des prévisions
et prendre des décisions à leur sujet. En cela la statistique est un outil essentiel pour la
compréhension et la gestion des phénomènes complexes23.

Cette méthode nous a permis grâce à la statistique descriptive et inférentielle


de résumer les informations contenues dans les données à notre portée, de façon synthétique
et efficace, à l’aide des graphiques, tableaux et indicateurs numériques, des modèles
probabilistes du phénomène étudié.

5°) La méthode historique


Cette méthode est axée sur l’histoire qui, sans être explicative par elle-même,
rend l’explication dans la mesure où elle replace les institutions dans le milieu sociale où
elles ont pris naissance dans leurs conditions concomitantes ; d’une part elle nous offre le
tableau de leur existence et d’autre part elle permet la comparaison dans le temps24.

Elle nous a permis de prendre connaissance de l’importance de l’évolution de


la pression fiscale en RDC, ainsi que ses enjeux et contour dans les grandes décisions au
sommet de l’Etat et enfin comprendre le pourquoi de son faible niveau par rapport à celui
observé dans la plupart des pays sur le continent africain.

B. Techniques de recherche
Si la méthode est une démarche intellectuelle ou une voie, les techniques en
sont les outils et les moyens. Elles sont des procédés opératoires, rigoureux, bien définis,
transmissibles et susceptibles d’être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions adaptées
aux genres des problèmes et des phénomènes en cause25.

C’est ainsi que, pour parvenir à récolter et traiter les informations à notre
portée, la technique documentaire et la technique d’interview nous ont été d’une grande
utilité.

1°) La technique documentaire (ou l’observation indirecte)


La technique documentaire est une fouille systématique de tout ce qui est écrit
ayant une liaison avec le domaine de recherche26. Elle consiste en une analyse consultative
des documents écrits tels que les ouvrages, les rapports, les manuels, les journaux officiels, la
webographie, les documents inédits (notes de cours, mémoires, thèses, etc.).

2°) La technique d’interview


L’interview est une technique qui a pour objectif d’organiser un rapport de
communication verbale entre deux personnes, l’enquêteur et l’enquêté, concernant un objectif

23
GAUDOIN O., « Notes de cours des Principes et Méthodes Statistiques », Esimag 1ère année, Grenoble INP,
inédit, p.07
24
PINTO R., GRAWITZ M., « Méthodes en sciences sociales », éd. Dalloz, Paris 2001, p.291.
25
Idem p.101.
26
MULUMBATI N., « Manuel de sociologie générale », éd. Africa, 1980, p26.
14

précis27. L’utilisation de l’interview libre dans le cadre de cette étude se justifie par le fait que
les entretiens exploratoires que nous avons eu avec les professionnels, les spécialistes et les
experts de la fiscalité et des finances publiques, nous ont fournis des informations non
négligeable, pour l’avancement de notre rédaction.

8. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL


Mise à part l’introduction et ses principaux sous points, notre rédaction va
s’étendre sur trois chapitres dont le contenu se résume de la manière que voici :

Premier chapitre : Notions d’économie


Dans ce chapitre qui comprend quatre sections, il a été question de faire un
aperçu sur les notions générale d’économie, mais aussi de définir quelques concepts utiles à
notre étude, c’est entre autre la production, l’investissement, la consommation et la
croissance économique.
Deuxième chapitre : La fiscalité et la pression fiscale
Dans ce chapitre qui comprend quatre sections, il a été question de distinguer
la fiscalité intérieure de la fiscalité extérieure, ainsi leurs acteurs respectifs ; de parler de la
pression fiscale et de ses enjeux au sein d’une économie, ainsi que du lien existant entre la
fiscalité et la croissance économique.
Troisième chapitre : Les Effets de la pression fiscale sur l’économie de la RDC
Dans ce chapitre qui comprend quatre sections, il a été question de présenter
l’ensemble de données chiffrées issues de nos observations, pour ainsi mesurer les effets de la
pression fiscale sur les indicateurs macroéconomiques tels que le taux de croissance, le taux
d’emploi, le taux d’inflation.

PREMIER CHAPITRE : LES NOTIONS D’ECONOMIE


Dans ce chapitre, nous présentons les principales grandeurs
macroéconomiques susceptibles de subir les effets de variations de la pression fiscale en
RDC. Il s’agit entre autres du PIB, de la consommation, de l’investissement et du taux de
croissance économique.

27
ARMAS B., « Les méthodes en sciences sociales », éd. Mont Chrétien, 2006, p20.
15

SECTION 1 LE PRODUIT INTERIEUR BRUT


1°) Définitions
Que signifie " Produit intérieur brut " ? L’OCED tente d’y répondre de la
manière suivante : " Brut " signifie qu'aucune déduction n'a été faite pour l'amortissement des
machines, bâtiments et autres actifs utilisés dans la production ; " Intérieur " veut dire que
l'on prend uniquement en compte les unités institutionnelles résidentes contribuant à la
production ; " Produit " désigne les services produits, qu'ils soient renvoies à tous les types
de biens et services produits, qu'ils soient achetés, imputés ou mesurables autrement. Ces
biens et services se retrouvent dans la consommation finale des ménages, des institutions sans
but lucratif au service des ménages et des administrations publiques. Il s’agit d’un indicateur
économique qui permet de quantifier la valeur totale de la production de richesse annuelle
effectuée par les agents économiques (ménages, entreprises, administrations publiques)
résidant à l’intérieur d’un territoire28.

Il mesure la richesse créée sur le territoire national, il ne tient pas compte du


fait qu'une partie de cette richesse a été créée par des non-résidents et, qu'à l'inverse, des
résidents ont créé de la richesse dans le reste du monde, c'est ce qui explique le qualificatif
"intérieur". Pour déterminer le revenu tiré par les résidents de l'activité de production, il faut
donc déduire du PIB le revenu distribué aux non-résidents et ajouter le revenu issu de la
production que les résidents ont tiré du reste du monde.

Dans le cadre de cette dissertation, il sied d’établir des distinguos entre PIB
marchand et PIB non marchand, entre PIB et PNB, entre PIB en valeur nominale et PIB en
Volume réel.

Le P.I.B marchand mesure la production des biens et services qui s'échangent


sur un marché ou qui sont susceptibles de s'échanger moyennant le paiement d'un prix. Ainsi,
le P.I.B marchand est calculé à partir des valeurs ajoutées des entreprises et est évalué au prix
du marché. Tandis que le P.I.B non marchand fournit une estimation de l'ensemble des
services fournis par les administrations publiques à titre gratuit. Il obéit à une logique
d'équité, de justice sociale29.

Le PIB est la somme des emplois finaux intérieurs de biens et de services


(consommation, la formation brute du capital, la variation des stocks), ainsi que les
exportations nettes. Tandis que le Produit National Brut (PNB) inclut dans le PIB les revenus
nets en provenance de l’extérieur et déduit les revenus nets versés à l’extérieur. C’est-à-dire
ce revenu net est en fait la différence entre les revenus des investissements étrangers sur le
territoire national et les revenus des investissements du pays à l'étranger.

Le PIB en valeur réel ou en volume est la valeur du PIB qui ne tient pas
compte des variations des prix, c’est-à-dire de l’inflation. Il a l’avantage de montrer les
variations à la hausse et la baisse en quantité, de la production des biens et services. C’est la

28
OCDE., « Comptes nationaux des pays de l’OCDE, Volume 2020 Numéro 1 », OCDE 2020, p.89.
29
BLANCHARD O., COHEN D., « Macroéconomie », Pearson Education, 2010, p.234.
16

valeur utilisée lorsqu’on calcule la croissance du PIB. Tandis que le PIB en valeur nominal
désigne le PIB au prix courant, sans corrections des effets de l’inflation30.

2°) Mesure du PIB


Le produit intérieur brut se calcule au prix du marché et sa valeur comptable
est issue d’un compte de résultat (charges et produits). Il ne mesure que le flux de production,
et non le stock de capital ou de dettes. Il recense à la fois la production marchande et la
production non marchande, composée exclusivement de services. Le PIB au prix du marché
peut se calculer sous trois angles différents :

Selon l’approche de la production

Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées des agents économiques
résidents, calculée au prix du marché, à laquelle on ajoute la part de la valeur ajoutée
récupérée par l’Etat (TVA et droits de douane) et de laquelle on soustrait les subventions.

PIB = Sommes des valeurs ajoutées + TVA + droits et taxes sur les importations –
Subventions sur les produits

Selon l’approche de la dépense

Le PIB est égal à la somme des emplois finaux intérieurs de biens et services,
c’est-à-dire : la consommation finale effective, l’investissement et les variations des stocks.
Cette définition se déduit de l’égalité comptable entre les ressources de l’économie (PIB) et
les emplois qui sont faites de ces ressources.

PIB = Consommation finale + Formation brute du capital fixe + Variation de stocks +


Exportations – Importations

En développant la consommation finale et en omettant la variation de stocks,


cette formule peut également s’écrire de la manière suivante :

PIB = Consommation + Investissement + Dépenses publiques + Exportation – Importation

Selon l’approche du revenu

Le PIB est égal à la somme des revenus bruts des secteurs institutionnels :
rémunération des salariés, les impôts sur la production et les importations moins les
subventions, l’excèdent brut d’exploitation et le revenus mixte.

PIB = (S + B + I + Rn + A) + (Tn + D)

Avec :

Rémunération des salariés (S)

Bénéfices des sociétés avant impôts (B)

30
BRANA S., BELIS-BERGOUIGNAN M-C., « Comptabilité nationale : QCM et exercice corrigés, sujets d’examen
corrigés, avec rappels de cours », Dunod, 2017, p.147.
17

Intérêts et revenus divers de placement (I)

Revenus nets des entreprises (Rn)

Ajustement de la valeur des stocks (A)

Taxes nettes (Tn)

Dépréciation (D)

3°) Déterminants du PIB


Si la croissance d’un pays est de 3,2% sur une année N, cela signifie que le
PIB de ce pays a enregistré une augmentation de 1,2% entre la fin de l’année N-1 et la fin de
l’année N. l’augmentation du PIB peut être due soit une augmentation de la quantité produite,
soit à une augmentation des prix.

La croissance en valeur prend en compte l’augmentation des prix, c’est-à-dire


l’inflation. La croissance en volume ne prend en compte que l’augmentation des quantités
produites. Elle est corrigée de l’inflation.

Les auteurs classiques considèrent que les déterminants de la croissance


économique sont essentiellement la terre (les ressources naturelles), le capital et le travail.
Pour les auteurs classiques, la production est fonction de la terre, du capital et du travail. Or
ces facteurs de production sont soumis à une malédiction : la malédiction des rendements
décroissants. L’économiste américain Robert Solow a élaboré un modèle de croissance qui
échappe à la malédiction des rendements décroissants. Le capital et le travail sont des
facteurs de production variables, notamment pour s’adapter au progrès technique qui peut
modifier les techniques de production. Pour Solow, la production est fonction de du capital,
du travail, qui sont variables, et du progrès technique31.

SECTION 2 L’INVESTISSEMENT
1°) Définitions
La comptabilité nationale définit l'investissement comme le renouvellement
des équipements et l'augmentation au cours d'une période, du patrimoine des agents.
L'ensemble de ces opérations constitue la formation brute du capital fixe (investissement
brut), qui peut être le fait de différents agents économiques. Pour les entreprises, il s’agit de
l’acquisition des biens durables, pour un usage d’au moins un an, dans le processus de
production. Dans ce cas, il peut avoir trois formes : investissement de capacité,
investissement de remplacement et investissement de productivité. Pour les ménages, il s’agit
des acquisitions dans le cadre de leur activité domestique, qui ne concerne pas forcément une
activité de production (le logement, par exemple). Pour les entrepreneurs individuels, il s’agit
des ménages dont les acquisitions ont pour finalité l’exercice d’une activité de production.32.

Selon N. MOURGES, l'action d'investir est fondatrice de l'activité


économique. Elle détermine la capacité productrice sans laquelle il ne peut y avoir ni
31
BARRE R., « Economie politique : Tome second », Presse Universitaire de France, 1955, p232.
32
VEDIS H-L., Macroéconomie en 24 fiches, éd. Dunod, paris 2006, p30.
18

production, ni croissance économique. Elle exige une accumulation préalable des moyens de
financement33.

Selon G. MANKIW, le terme investissement suscite quelquefois un peu de


confusion dans l'esprit des étudiants en macroéconomie. Au sens macroéconomique,
l'investissement doit créer un capital nouveau. C'est ainsi que G. MANKIW dit que
l'investissement consiste à acheter des biens destinés à une utilisation future34.

L'investissement joue un rôle double au sein de l'activité économique :

1°) En tant que composante de la demande finale, l'investissement est comme,


la consommation, une dépense et à ce titre il peut soutenir l'activité économique
indépendamment de l'usage concret auquel il est destiné35.

2°) Mais en tant que facteur de production, l'investissement est souvent


considéré comme le moteur de la croissance économique dans la mesure où il accroît les
capacités productives du pays et améliore sa productivité.

Nous savons que l'investissement désigne la part de l'épargne consacrée à


l'achat des biens de production et des biens immobiliers. L'analyse économique de
l'investissement dans ses effets sur la croissance, l'emploi et la rentabilité permettent de
distinguer plusieurs types d'investissement :

1°) Les investissements productifs : ils sont objet d'amélioration des outils de
production comme l'augmentation de la production par homme et par heure ou par un
montant d'argent investi dans la productivité ou encore le volume global de production ;

2°) Les investissements administratifs civils : ils améliorent l'équipement


collectif ; infrastructure comme l'équipement scolaires et les infrastructures routières qui
favorisent les échanges.

3°) Les investissements en logement : achetés par les particuliers, loués par des
sociétés immobilières, propriété d'entreprise les destinant au logement en leurs salaires, ils
constituent une part essentielle de l'épargne investi par les ménages.

D'une manière générale, les créateurs d'entreprises ne sont intéressés que par la
première sorte d'investissement.

Dans le cadre de cette dissertation, il y a lieu de distinguer différents types


d’investissements, selon la nature de leur objet, c’est entre autres : Investissement brut et
investissement net

L'investissement brut et l'investissement net se distinguent l'un de l'autre par la


prise en compte, ou non, de l'amortissement, on dira que :

33
MOURGES N., Le choix des investissements dans l'entreprise, éd. Economica, Paris 1994, p65.
34
MANKIW G., Macroéconomie, 3ème éd. de Boeck university, paris, Bruxelles, 2003, p31
35
Idem p32.
19

L'investissement brut = investissement net + amortissement, et L'investissement net =


investissement brut - amortissement.

2°) Mesure de l’investissement


L’investissement net est un terme utilisé en macroéconomie, pour désigner
l’augmentation de capital après réduction de la dépréciation de la période. L’investissement
dans l’économie implique ce qu’on appelle la formation de capital. Ainsi, dans la sphère
économique, le terme investissement a un sens différent de celui communément attribué par
les ménages en tant qu’agent économique. On parle d’investissement brut quand le flux
d’investissement comprend l’investissement neuf et l’investissement de remplacement.
L’investissement de remplacement correspond à un flux d’investissement neuf destiné à
remplacer l’ancien, afin de maintenir le niveau de productivité et d’éviter les dépenses de
maintenance. L’investissement net quant à lui correspond à la différence entre
l’investissement brut et l’investissement de remplacement. Il s’agit de l’utilisation de
nouveaux capitaux d’une entreprise dans le but d’accroître son rendement et sa production.

Par un jeu de substitution ou d’équivalence, voici plusieurs formules résumant


l’investissement net.

Investissement net = Investissement brut – Investissement de remplacement

Investissement net = Investissement brut – Amortissement

Investissement net = Achat de biens de production durable – Perte du capital liée à l’usage ou
à l’usure des biens de production

Investissement brut = Capital de départ – Capital en fin de période

Cette série équivalente permet de comprendre le comprendre le concept


d’investissement net sous divers angles. Il est à noter que pour les entreprises ou d’une
manière générale les agents économique, la finalité de l’investissement réside dans la
génération des bénéfices.

3°) Déterminants de l’investissement


Selon une analyse classique, l’investissement est une fonction décroissante du
taux d’intérêt. Autrement dit la baisse du taux d’intérêt favorise la décision d’investir.
Comme l’épargne est une fonction croissante du taux d’intérêt. Alors, quand le taux est trop
bas, la demande des fonds prêtables est plus forte que l’offre des fonds prêtables, quand il est
trop haut c’est l’inverse. Il s’agit de la loi des débouchés de Say.

Selon l’approche Keynésienne, l’investissement est bien une fonction


décroissance du taux d’intérêt mais l’épargne ne dépend pas du taux d’intérêt mais du revenu.

SECTION 3 LA CONSOMMATION
1°) Définitions
La notion de consommation est vaste, et mérite d'être approfondie dans le but
de rendre ce terme beaucoup plus compréhensif. Le verbe « consommer » vient du latin «
20

consumare » qui signifie « accomplir, mettre à son terme, à son achèvement". La


consommation a souvent été assimilée au simple fait de détruire ou d'épuiser un objet ; elle
est alors conçue comme une activité improductive par opposition à la production censée
construire le monde. La consommation est un phénomène dont les dimensions sont à la fois
économique, sociale et psychologique, et pour comprendre la consommation il faut étudier le
comportement du consommateur. Elle peut être conçue également comme l'opération
économique qui consiste à l'utilisation immédiate des biens et services qui seront détruit dans
ce processus36.

Au sens économique, la consommation caractérise l'acte d'un agent


économique (le consommateur) qui utilise (consommation finale) ou transforme
(consommation intermédiaire) des biens et services, dans le but de satisfaire un besoin. Cette
utilisation ou transformation provoque la destruction immédiate (biens non durables) ou
progressive (biens durables) des éléments consommés.

De ce fait, d'un point de vue général, la consommation (destructrice de la


valeur) s'oppose à la production (créatrice de la valeur).

Ces actes de consommation sont conditionnés par de nombreux paramètres,


notamment : Pouvoir d'achat, niveau des prix, usages des groupes sociaux, contraintes de la
vie collective, accès au marché, réglementation, offre des fournisseurs, effets de la
concurrence (à l'échelon local ou dans le cadre de la mondialisation).

A. SILEM et J. M. ALBERTINI définissent la consommation comme étant un


emploi d'un bien ou d'un service en vue de sa formation dans la production (consommation
intermédiaire), soit pour sa destruction dans la consommation (consommation finale)
impliquant la destruction progressive ou immédiate d'un bien37.

L'INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques)


définit la consommation de la manière suivante : La consommation finale représente la valeur
des biens et services utilisés pour la satisfaction directe des besoins humains que ceux-ci
soient individuels (consommation finale des ménages) ou collectifs (consommation finale des
services non marchands par les administrations publiques et privées).

« Le but de l'économie n'est pas le travail mais la consommation », dit Alfred


Sauvy. De ce fait, la consommation est un concept qui désigne l'utilisation des objets produits
pour satisfaire des besoins.

La consommation des ménages occupe une place de première importance


parmi les grands agrégats économiques. En effet, elle représente plus des deux tiers du PIB
de l'UEMOA selon la revue Perspective Monde. Elle est donc indispensable à la mise en
place des bonnes politiques économiques et à la stabilité macroéconomique d'un pays38. De ce

36
CAPUL J-Y., GARNIER O., Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, Haltier 2008, p.85.
37
SILEM A., ALBERTINI J-M., « Lexique économique », Dalloz, 2012, p.543.
38
TIDIANE NDIAYE C., « L’Afrique noire dans les relations internationales : la vision du monde diplomatique »,
L’auteur, 1994, p76.
21

fait, dans des pays en voie de développement tel que la RD Congo, la consommation des
ménages constitue et/ou est considérée comme étant l'un des moteurs de la croissance.

On peut classer les biens selon leur durée d'utilisation. Elle est unique pour les
biens non durables (produits alimentaires), progressive pour les biens semi durables
(habillement), à long terme pour les biens durables (logement).

La consommation n'étant pas une fonction homogène, elle peut donner lieu à
différents classements fondés sur l'une ou l'autre de ses caractéristiques. On distingue
généralement : La consommation individuelle et la consommation collective. Dans la
consommation individuelle, le bien ou le service consommé n'est réellement consommé que
par un seul individu, excluant tout autre individu du même usage en même temps (par
exemple : une paire de lunettes). , Dans la consommation collective, plusieurs individus
peuvent consommer en même temps le même bien ou le même service (utilisation d'une
autoroute, par exemple), sans possibilité d'exclusivité et tout en satisfaisant le même besoin.
Les consommations collectives sont en général des services non marchands produits par des
administrations publiques (certains services collectifs pouvant toutefois être produits par le
secteur privé (les cliniques par exemple).

La comptabilité nationale distingue « la consommation finale » et « la


consommation intermédiaire » ou («consommation productive»). Quand une entreprise
consomme des matières premières pour la production (la farine pour la boulangerie), la
consommation est dite intermédiaire. Dans ce cas la destruction permet de fabriquer d'autres
biens (le pain). Mais quand un ménage consomme (le pain), la destruction est définitive : on
parle donc de la consommation finale.

La réflexion économique sur la consommation fût et continue aujourd'hui


d'être très féconde. Les précurseurs furent Keynes, Brown, Friedman et Modigliani. La
première spécification ayant retenu l'attention des économistes est à mettre à l'actif de Keynes
et considérait le revenu comme étant la variable explicative de la consommation.

À sa suite, les autres auteurs précités ont proposé des modèles plus
approfondies et plus élaborés pour donner des spécifications encore plus réalistes. Il est à
souligner que la réflexion économique, du moins dans ses débuts, considérait peu les
dimensions microéconomiques de la fonction de consommation et raisonnait sur le plan
macroéconomique où l'on fait « l'hypothèse d'un individu représentatif ». Certes, Keynes a
fondé sa relation sur une «loi psychologique» d'ordre microéconomique mais il l'a développé
d'un point de vue macroéconomique.

Les Keynésiens s'intéressent à la relation fonctionnelle s'établissant entre la


consommation globale en termes réels et le revenu réel de la période à partir de la loi
psychologique fondamentale de Keynes qui est stipulée comme suite : « lorsque le revenu
augmente, la consommation augmente aussi mais d'un montant inférieur à l'accroissement du
revenu »39.

39
BOUSSEYROL M., « Introduction à l’œuvre de Keynes », Ellipses, 2000, p143.
22

2°) Mesure de la consommation


La consommation des ménages qui doit être évaluée en comptabilité nationale
est celles des ménages résidents, qu’elle ait lieu dans ou hors du territoire économique
national. La consommation totale est obtenue en retranchant la consommation globale des
non-résidents sur le territoire et en additionnant la consommation globale des résidents hors
du territoire. La comptabilité nationale distingue les dépenses de consommation de la
consommation effective. Pour les ménages, les biens et services marchands constituent les
dépenses de consommation. Pour les Administrations publiques, les dépenses dont le
consommateur effectif est identifiable (santé et éducation) et les dépenses correspondant aux
fonctions régaliennes des administrations (police, justice, défense, …) constituent les
dépenses de consommation. Pour passer de la consommation des ménages à la consommation
effective, il faut ajouter les transferts sociaux versés par les Administrations publiques et les
institutions sans but lucratif au service des ménages, qui constituent une dépense de
consommation pour celles-ci. Pour les institutions sans but lucratif au service des ménages,
dont les dépenses de consommation sont considérées comme individualisables, ces dernières
constituent une consommation effective pour les ménages 40. Le tableau ci-dessous illustre de
manière synthétique, comment se calcule la consommation effective.

ménages Administration Institutions sans


publique (APU) but lucratif au
service des
ménages (ISBLSM)

Dépenses de Dépenses de Dépenses collectives Dépenses de


consommation consommation et individuelles des consommation des
APU ISBLSM

Consommation Dépenses de Dépenses collectives


effective consommation des des APU
ménages + dépenses
des APU + dépenses
des ISBLSM
Tableau 1 : calcul de la consommation effective.

Sources  : tableau élaborée par l’Institut National des Statistiques et des Etudes
Economiques.

3°) déterminants de la croissance économique


La fonction de la consommation keynésienne est la suivante :

C = C0 + c.Y

40
BRANA S., BELIS-BERGOUIGNAN M-C., « Comptabilité nationale : QCM et exercice corrigés, sujets d’examen
corrigés, avec rappels de cours », Dunod, 2017, p.184. ,
23

Avec :

C : Consommation actuelle

Y : Revenu actuel

C0 : Consommation autonome

c : Propension marginale à consommer

Dans cette spécification, seul l'effet revenu est retenu et on suppose les effets
des autres facteurs comme étant des données stables ou constantes. Ce modèle fût critiqué par
l'économiste Brown qui a intégré un aspect inter temporel de la consommation. La
spécification proposée par Brown est la suivante :

Ct= C0+ c.Yt+ b.Ct-1

Avec :

Y : Revenu actuel ;

Ct-1: consommation passée ;

C0 : consommation autonome ;

b et c : paramètres.

La consommation n'est pas seulement fonction du revenu actuel mais plutôt


elle est fonction du revenu actuel et de la consommation passée.

Friedman va approfondir l'approche introduite par Brown de la consommation


à court terme. Selon cet auteur, la consommation n'est pas déterminée par le revenu courant
mais par le revenu moyen anticipé, appelé revenu permanent. Ce revenu permanent,
économiquement pertinent pour analyser les décisions de consommation, n'est pas observable
statistiquement. Il diffère du revenu courant observable et est soumis à des fluctuations
conjoncturelles sans grande importance pour les décisions de consommation41.

Pour Modigliani, la consommation d'un individu est fonction de son âge. D'où
l'approche du cycle de vie selon laquelle le revenu est élevé en début d'activité et diminue
lorsque l'individu prend sa retraite ou ne peut plus travailler physiquement42.

SECTION 4 LA CROISSANCE ECONOMIQUE


1°) Définitions
La croissance économique désigne la variation positive de la production de
biens et de services dans une économie sur une période donnée, généralement une période
longue. En pratique, l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le produit intérieur brut ou

41
FRIEDMAN M., « A theory of the consumption function », Princeton University Press, 1957, p111.
42
ANDO A., MODIGLIANI F., « The life cycle hypothesis of saving : Aggregate implications and tests », MIT,
1980, p306.
24

PIB. Il est mesuré « en volume » ou « à prix constants » pour corriger les effets de l'inflation.
Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent la croissance du
PIB par habitant comme indication de l'amélioration de la richesse individuelle, assimilée au
niveau de vie.

La croissance est un processus fondamental des économies contemporaines,


reposant sur le développement des facteurs de production, lié notamment à la révolution
industrielle, à l'accès à de nouvelles ressources minérales (mines profondes) et énergétiques
(charbon, pétrole, gaz, énergie nucléaire...) ainsi qu'au progrès technique. Elle transforme la
vie des populations dans la mesure où elle crée davantage de biens et de services. À long
terme, la croissance a un impact important sur la démographie et le niveau de vie (à
distinguer de la qualité de vie) des sociétés qui en sont le cadre. De même, l'enrichissement
qui résulte de la croissance économique peut permettre de faire reculer la pauvreté.

Les économistes utilisent le terme de croissance conventionnellement pour


décrire une augmentation de la production sur le long terme. Selon la définition de François
Perroux, la croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou
plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global
net en termes réels43. ». La définition de Simon Kuznets va au-delà et affirme qu'il y a
croissance lorsque la croissance du PIB est supérieure à la croissance de la population.

Il est important de distinguer trois notions qui « ne sont absolument pas les
mêmes choses » :

La croissance des flux biophysiques (énergie et matériaux) ; la croissance de la


valeur monétaire de la production (PIB) ; la croissance du bien-être économique de la
population.

2°) Mesure de la croissance économique


La croissance économique est généralement mesurée par l'utilisation
d'indicateurs économiques dont le plus courant est le produit intérieur brut (PIB). Il offre une
certaine mesure quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des comparaisons
internationales, on utilise également la parité de pouvoir d'achat, qui permet d'exprimer le
pouvoir d'achat dans une monnaie de référence. Pour comparer la situation d'un pays à des
époques différentes on peut également raisonner à monnaie constante44.

L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance


économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs critiques. Le PIB ne mesure que la Valeur
Ajoutée produite par les agents économiques résidents. Il ne prend donc pas en compte les
transferts de ressources internationaux, alors que ces derniers représentent souvent une part
importante de leur richesse nationale.

Cette contradiction apparente provient probablement du fait que le PIB ne


mesure pas réellement le développement, le progrès en lui-même ; mais juste l'activité

43
PERROUX F., « Dictionnaire économique et social », Haltier, 1990, p.65.
44
MAILLET P., « La croissance économique », Presse Universitaire de France, 1976, p.98.
25

économique, pourvoyeuse d'emploi. Peu importe s'il y a progression de la société dans


l'absolu : le fait est que toute augmentation de la Valeur Ajoutée signifie in fine un emploi et
des revenus pour ceux qui y contribuent. À partir de là, on suppose la création de richesse par
la dynamique de l'augmentation de la production.

Dans son acception classique, le développement économique ne se résume pas


à la seule croissance économique et des indicateurs ont été proposés pour mesurer plus
finement celui-ci, comme l'indice de développement humain.

3°) Déterminants de la croissance économique


On peut distinguer plusieurs types de déterminants à la croissance
économique, entre autres les richesses naturelles, l’environnement extérieur, la population,
l’innovation (concept qui ne concerne pas seulement le progrès technique), l’investissement,
la connaissance, la cohérence du développement45. Les principales conclusions des travaux de
Xavier Sala-i-Martin, économiste espagnol spécialiste de la croissance, confirment qu'il n'y a
pas qu'un seul déterminant simple de la croissance économique.

Xavier Sala-i-Martin avance par ailleurs que le niveau initial est la variable la
plus importante et la plus robuste. C'est-à-dire que, dans la plupart des cas, plus un pays est
riche, moins il croît vite. Cette hypothèse est connue sous le nom de convergence
conditionnelle. Il considère également que la taille du gouvernement (administration, secteur
public) n'a que peu d'importance. Par contre la qualité du gouvernement a beaucoup
d'importance : les gouvernements qui causent l'hyperinflation, la distorsion des taux de
change, des déficits excessifs ou une bureaucratie inefficace ont de très mauvais résultats. Il
ajoute également que les économies plus ouvertes tendent à croître plus vite. Enfin,
l'efficience des institutions est très importante : des marchés efficients, la reconnaissance de
la propriété privée et l'état de droit sont essentiels à la croissance économique46.

45
MADDISON A., « L’économie mondiale : Une perspective millénaire », OCDE, Paris, 2001, p.46.
46
BARRO R., SALA-I-MARTIN X., « La croissance économique », Chenelière/McGraw-Hill, 1996, p.332.
26

DEUXIEME CHAPITRE : LA FISCALITE ET LA PRESSION


FISCALE
Dans ce chapitre, nous présentons brièvement l’essentiel de la fiscalité à
l’intérieur et à l’extérieur en RDC d’une part, ainsi que la pression fiscale, les théories
explicatives de la pression fiscale et l’interaction entre la pression fiscale et la croissance
économique d’autre part.

SECTION 1 LA FISCALITE A L’INTERIEUR


1°) La législation fiscale congolaise
Quatre textes législatifs de base, repris dans le Code des impôts, composent la
législation fiscale de la RDC. Il s’agit des textes ci-dessous :

L’ordonnance loi n°69-006 du 10 février 1969 relative à la contribution réelle ;

L’ordonnance loi n°69-007 du 10 février 1969 relative à la contribution


exceptionnelle sur les rémunérations du personnel expatriés ;

L’ordonnance loi n°69-009 du 10 février 1969 relative à la contribution


cédulaire sur les revenus ;

L’ordonnance loi n°69-058 du 05 décembre 1969 relative à la contribution sur


le chiffre d’affaires remplacée l’ordonnance loi n°10-001 du 20 août 2010 afférente à
l’institution de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

Bien que réunis dans le Code des impôts, ces textes comportent chacun ses
propres dispositions. Celles-ci sont répétitives et d’usage complexe. Avec le temps ces quatre
textes fondamentaux ont connu des nombreuses modifications en ce qui concerne l’assiette,
le taux ainsi que les règles de procédure.

2°) Le système fiscale congolais


Le système fiscal congolais est déclaratif et cédulaire. Quatre catégories
d’impôts caractérisent ce système. Il s’agit des impôts réels, des impôts cédulaires sur les
revenus, de l’impôt exceptionnel sur les rémunérations des expatriés et de l’impôt minimum
pour les expatriés, ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée.

Le système déclaratif consiste en une souscription préalable d’une déclaration


à déposer dans le délai fixé par la loi par la loi, aux services de l’administration des impôts.
Le système cédulaire consiste en une subdivision d’une même matière imposable en plusieurs
catégories, sur chacune desquelles s’applique un impôt différent appelé cédulaire.

3°) Les règles et principe de l’impôt


L’impôt requiert plusieurs principes qui sont considérés actuellement comme
des règles d’or de la fiscalité, qui sont : La justice ou l’équité ; la certitude ; la commodité ;
l’économie et la légalité.
27

En RDC, les impôts constituent une part importante des recettes de l’Etat. Ils
reposent sur les règles suivantes : La territorialité ; le système déclaratif ; le système
cédulaire ; l’opération d’assiette.

4°) Les impôts directs et indirects


La fiscalité à l’intérieur en RDC est constituée essentiellement des impôts
directs et indirects, perçus par l’Administration des impôts.

5°) La Direction Générale des Impôts47

Section I : Aspect historique

L'administration fiscale congolaise est aussi vieille que le Congo lui-même.


L'histoire récente indique trois périodes de l'évolution de l'administration fiscale.

§1. La période avant 1988

Il existait à cette époque une direction des contributions au sein du Ministère


des finances. Cette direction était placée sous l'autorité directe du secrétaire général aux
finances et évoluait à côté d'autres directions telles que les douanes, le trésor.

§2. La période de 1988 à 2003

A cette époque la direction a été érigée en direction générale par l'ordonnance


n°88/039 du 10 mars 1988, portant création de la direction générale des impôts placée sous
tutelle du ministère des finances et dotée d'une autonomie administrative et financière, une
administration spécialisée en vue de maximiser les recettes fiscales.

§3. La période de 2003 à ce jour

Cette période est marquée par la création de la Direction Générale des Impôts
par le décret n°017/2003 du 02 mars 2003, administration qui remplace la Direction Générale
de Contribution et qui institue une nette distinction, entre les directions centrales, d'une part,
chargées de la conception et de la direction opérationnelle et les services extérieurs, d'autre
part, chargés de la gestion quotidienne de l'impôt.

Section II : Objet

Créée par l'ordonnance n°88-039 du 10 mars 1988, la DGI a pour mission


essentielle d'accroître la mobilisation des recettes fiscales.

C'est ainsi qu'elle est appelée à exercer, dans le cadre des lois et des
règlements en vigueur, toutes les missions et prérogatives en matières fiscales ci-après :
l'assiette, le contrôle, le recouvrement et le contentieux des impôts, taxes, redevances et
prélèvements à caractère fiscal.

La DGI est chargée d'étudier et de soumettre à l'autorité compétente les projets


de lois, de décrets et d'arrêtés en la matière.
47
Sources : http://www.dgi.gouv.cd [consulté le 4 septembre 22].
28

Elle doit consulter pour tout texte ou toute convention à incidence fiscale ou
tout agrément d'un projet d'investissement à un régime fiscal dérogatoire.

La Direction Générale des Impôts exerce ses compétences, de la manière


exclusive sur toute l'étendue du territoire national48.

La DGI est placée sous l'autorité directe du ministère ayant les finances dans
ses attributions.

Section III : La structure

La direction générale des impôts est dirigée par un directeur général assisté de
deux directeurs généraux adjoints, nommés et le cas échéant, relevés de leurs fonctions par le
président de la République, sous proposition du ministère ayant les finances dans ses
attributions49.

Elle comprend une administration centrale, une direction opérationnelle, une


direction urbaine dans la ville de Kinshasa, une direction provinciale dans chaque province
ainsi que des services extérieurs.

L'administration centrale est composée de la direction générale et des


directions centrales suivantes :

1) La direction des ressources humaines

2) La direction de gestion budgétaire et des services généraux

3) La direction de l'informatique

4) La direction des études, de la législation et du contentieux

5) La direction du contrôle fiscal

6) La direction de la taxation et de la documentation

7) La direction de recouvrement.

La direction opérationnelle et les services extérieurs : la direction des grandes


entreprises, les centres des impôts et les centres des impôts synthétiques.

Les directions centrales, la Direction des Grandes Entreprises, la direction


urbaine et les directions provinciales sont hiérarchiquement soumises à l'autorité du Directeur
Général.

Elles sont subdivisées en divisions et bureaux, la direction générale des impôts


dispose d'une institution des services sous l'autorité directe du DG50.

48
Article 2 du décret n°017/2003 DU 02 mars 2003 portant création de la DGI modifié et complété par le
décret-loi n°04/099 du 30 décembre 2004, dans le J.O, n° Spécial, janvier 2005.
49
Article 5 du décret-loi n°05/079 du 05 septembre 2005 modifiant et complétant le décret n°017/2003.
29

§1. Structure administrative

A. Fonctions de commandement

1. Direction Générale : dirigée par un DG, assisté de deux D.G.A.

2. Direction : dirigée par un directeur ;

3. Division : dirigée par un chef de division

4. Bureau : dirigé par un chef de bureau.

B. Fonctions de collaboration et d'exécution

1. Attaché de bureau

Nous avons : attaché de 1ère classe et attaché de bureau de la 2ème classe.

2. Agents du bureau

Nous avons : des agents de bureau de 1ère classe et les agents de 2ème classe.

3. Agents auxiliaires

Nous avons : les agents auxiliaires de 1ière classe et agents auxiliaires de


2ième classe.

4. Huissiers.

§2. Structure organique

La DGI s'organise en services centraux, direction opérationnelle, direction


urbaine de Kinshasa, directions provinciales et services extérieurs.

A. Les services centraux

Composés de la Direction Générale et des directions centrales.

1. Direction générale

Composée d'un DG assisté de deux directeurs généraux adjoints et des services


rattachés à la direction générale qui sont subdivisés en divisions.

1) La division administrative ayant à sa tête un chef de division qui est coordonnateur des
secrétariats du directeur Général et des directeurs généraux adjoints ;

2) Division cellule technique : composée de 10 inspecteurs d'impôts qui sont des chefs de
division ;

50
Article 4 du décret n°017/2003 du 02 mars modifié et complété par le décret-loi n°04/099 du 30 décembre
2004, dans le J.O., n° spécial, janvier 2005.
30

3) Inspection des services : composée d'un inspecteur coordonnateur qui est directeur, d'un
secrétariat et des brigades de 60 inspecteurs qui sont des chefs de division.

2. Directions Centrales :

Constituées de 7 directions, chacune d'elles est dirigée par un Directeur et


subdivisée en divisions. Celles-ci sont subdivisées chacune en bureaux.

B. La direction opérationnelle : Direction des Grandes Entreprises

Dirigée par un directeur, subdivisée en division, bureaux. Elle comprend 7


divisions, à savoir :

- Division d'appoint et des contentieux ;

- Ressources humaines et services généraux

- Informatique ;

- Informations et Liaisons ;

- Gestion ;

- Contrôle fiscal ;

- Recouvrement.

C. Direction Urbaine de Kinshasa.

Dirigée par un directeur, subdivisée en division et compte 10 inspecteurs qui


sont des Chefs de division.

Elle comprend 8 divisions :

- Ressources humaines ;

- Affaires sociales ;

- Gestion budgétaire et services généraux

- Informatique ;

- Assiette ;

- Recouvrement ;

- Contentieux ;

- Véhicule.

D. Direction provinciale
31

Dirigée par un directeur, comprend 5 inspecteurs qui sont chefs de division


tandis qu'en direction urbaine il y a 10 inspecteurs. Elle a les mêmes divisions que la
direction urbaine.

E. Services extérieurs

1. Centre Impôts

Dirigé par un chef de division, subdivisé en bureau et chaque bureau en


cellule, à savoir :

- Appoint et Contentieux ;

- Ressources humaines et Services Généraux ;

- Informatique ;

- Accueil et Informatique ;

- Gestion ;

- Contrôle Fiscal ;

- Recouvrement.

2. Centre d'Impôts Synthétiques

De même, il est dirigé par un chef de division, ici nous avons le bureau de :

- Appoint et Contentieux ;

- Informatique ;

- Accueil et Vulgarisation ;

- 4 Brigades de recouvrement.

Directeur Général

Inspection des Services

Cellule Technique

Division Administrative

Directeur Général Adjoint

Directeur Général Adjoint

Direction des Ressources Humaines

Direction de la Législation Budgétaire


32

Direction de l'Information

Direction provinciale des impôts Nord Kivu

Direction provinciale des impôts de la province Orientale

Direction provinciale des impôts de Maniema

Direction provinciale des impôts du Katanga

Direction provinciale des impôts du Kasaï Oriental

Direction provinciale des impôts du Kasaï Occidental

Direction provinciale des impôts de l'Equateur

Direction provinciale des impôts du Bas-Congo

Direction provinciale des impôts de BDD

Direction urbaine de Kinshasa

Direction des grandes entreprises

Direction de recouvrement

Direction du contrôle fiscal

Direction de la taxation et de la documentation

Direction des études de la législation du contentieux.

SECTION 2 LA FISCALITE A L’EXTERIEUR


1°) La législation douanière congolaise
Trois textes législatifs de base caractérisent la fiscalité à l’extérieur en RDC. Il
s’agit de :

L’Ordonnance Loi n° 10/002 du 20 août 2010 portant Code de Douane élaboré


conformément à la convention de KYOTO Révisée (CKR) qui est une convention
internationale d’harmonisation et simplification des régimes douaniers. Il comprend 15 titres,
49 chapitres, 403 articles, beaucoup d’innovations et a compétence sur tout le territoire
douanier de la RDC.

L’Ordonnance loi n° 18/002 du 13 mars 2018 a été élaborée sur proposition du


Gouvernement en révisant l’Ordonnance-loi n°067/2012 du 21 septembre 2012 relative aux
droits d’accises et de consommation et au régime des boissons alcooliques. Le nouveau Code
comprend 06 titres, 27 chapitres et 148 articles.
33

L’Ordonnance loi n° 011/2012 du 21 septembre 2012 et l’Ordonnance loi n°


012/2012 du 21 septembre 2012 élaboré suivant le Système Harmonisé « SH » de désignation
et codification des marchandises qui est le langage universel du commerce mondial.

2°) Le régime et douanier congolais


Le régime douanier est un statut juridique donné à la marchandise à l’issue de
son dédouanement. Il détermine si les droits et taxes seront acquittés ou non, si le contrôles
du commerce extérieur seront accomplis ou non. Il concerne les exportations comme les
importations. Il existe un régime de droit commun applicable à tous les produits et qui ne
pourraient prétendre à une quelconque exonération et un régime d’exception subdivisé en
plusieurs régime applicables aux produits qui ont droit partiellement ou intégralement à des
exonérations au niveau de frontières. On distingue les régimes de base (commun), qui
comprennent l’exportation et l’importation ; les régimes de suspensifs (transit) qui
comprennent le transit communautaire et le transit international routier ; les régimes
économiques qui comprennent l’entreposage, le perfectionnement actif, le perfectionnement
passif, l’admission temporaire et la transformation sous douane.

3°) Les droits de douane et le droit d’accise


Les droits de douane est un impôt prélevé sur une marchandise à importer dès
qu’elle franchit la frontière de l’autre pays. Ils constituent l’un des principaux instruments du
protectionnisme. On distingue deux types de droits de douane : le droit ad rem ou spécifique,
qui est un montant d’argent fixé par unité de mesure de marchandise, il prévoit le montant
d’unités monétaires qui doivent être prélevées par unité mesurable (poids, volume, surface,
etc.) et le droit ad valorem, qui représente un pourcentage de la valeur monétaire des
marchandises imposables, c’est le type de droit le plus populaire dans le monde et est aussi
celui qui est principalement utilisé pour fixer les concession tarifaires.

Les analyses économiques font souvent la distinction entre les deux types de
fonctions concernant les droits de douane : les droits de douane sont conçus soit comme
source de recettes, soir comme moyen de protection. En d’autres termes, ils visent à
recouvrer l’argent pour le gouvernement d’une part et à gonfler les prix des marchandises
importées et à protéger les industries nationales de la concurrence étrangère51.

Le droit d’accise est un impôt indirect perçu sur la consommation, parfois


aussi le seul commerce de certains produits, en général, cette taxe frappe l’alcool et les
boissons alcoolisées, les tabac fabriqués (cigarettes, cigares, etc.), les produits énergétiques
(pétrole, gaz, etc.), les véhicules, les produits dits « de luxe ». Le but recherché par le
législateur est de dissuader la consommation de produits qu’il considère comme ayant une
externalité négative.

51
HINIRIRO A., « Histoire mondiale des douanes et des tarifs », Organisation Mondiale des Douanes, 2003,
p206.
34

4°) La Direction Générale des Douanes et Accises52

La Direction Générale des Douanes et Accises, DGDA en sigle, a été créée par
Décret n°09/43 du 03 décembre 2009 portant création et organisation de la Direction
Générale des Douanes et Accises, en sigle « DGDA», succédant à l’Office des Douanes et
Accises « OFIDA », est une régie financière dirigée par un Directeur Général, assisté de deux
Directeurs Généraux Adjoints, nommés par l’Ordonnance du Président de la République.

Aux termes du décret n°011/06 du 25 janvier 2011 portant institution de son


cadre organique, la DGDA comprend :

Une administration centrale avec 16 Directions ; 12 Directions Provinciales ; 5


Représentations à l’étranger (Bruxelles, Mombasa, Douala, Dar-es-Salaam et Kampala).

 Histoire de la Douane Congolaise

L’Administration Douanière Congolaise remonte de l’époque coloniale c’est-


à-dire avec l’histoire de l’occupation étrangère de l’Afrique puis à celle de l’État Indépendant
du Congo.

Comme Colonie Belge: Une structure douanière fut mise sur pied à l’époque
pour permettre à l’Etat de réaliser des recettes nécessaires à l’occupation et à l’exploitation du
territoire. Pendant l’époque Coloniale, les services des douanières existaient et fonctionnaient
avec des instruments juridiques édictés par le Colonisateur. Toutes les formalités
s’effectuaient et les recettes se percevaient à la métropole.

De 1960 à 1979: Au cours de cette période, un service était créé au sein du


Ministère des Finances et régi par les mêmes textes laissés par le Colonisateur. De cette
même époque, il y a eu création d’une Direction qui s’occupe des douanes et accises pour les
missions économiques et fiscales. Pendant cette période, le pays bénéficiait d’un tissu
économique fort, si bien que l’apport de la Douane se faisait de manière non apparente ou
non perceptible.

De 1979 à 2009: L’Office des Douanes et Accises (OFIDA); Entreprise


Publique. Pour rappel, l’OFIDA a été créé par l’Ordonnance n°79-114 du 15 mai 1979 en tant
qu’Etablissement Public à caractère administratif, économique et financier doté d’une
personnalité juridique et avec les mêmes missions principales. Qu’il faut souligner qu’avant
le 15 mai 1979, l’OFIDA fonctionnait comme une Direction des Douanes et Accises au sein
du Ministère des Finances avec comme principaux instruments de base: le Décret du 29
janvier 1949, l’ordonnance-loi de 1950, ainsi que l’arrêté Ministériel du 6 janvier 1968 relatif
aux droits d’accises et de consommation.

De nos jours: Du fait de la loi n°08/007 du 07 juillet 2008 et du Décret n°09/12


du 24 avril 2009 du Premier Ministre, l’OFIDA a été transformé en service Public dénommé
Direction Générale des Douanes et Accises, doté d’une autonome administrative et

52
Sources : http://douane.gouv.cd [consulté le 4 septembre 22].
35

financière, relevant de l’autorité du Ministre des Finances. La DGDA est donc née des
cendres de l’OFIDA.

Cette réforme a été justifiée par les exigences liées à l’évolution du système
commercial multinational, appuyée par les principaux bailleurs des fonds dans un cadre
formel avec les Institutions de Bretton Woods (Banque Mondiale et Fonds Monétaire
International), mais aussi de la volonté politique interne dans le but de capitaliser plus de
ressources internes pouvant impulser un véritable développement.

 Mission fiscale, économique et sécuritaire

– Mission fiscale

La DGDA perçoit

1. les droits, taxes et autres redevances à caractère douanier et fiscal, présent


et à venir et qui sont dus soit de l’importation ou de l’exportation des marchandises de toutes
natures, soit du fait de leur transit ou de leur séjour en entrepôt douanier ;

2. les droits d’accises présents et à venir.

– Mission économique

La DGDA joue un rôle majeur dans l’économie nationale notamment en :

1. facilitant et sécurisant les échanges commerciaux et la production locale des


produits soumis aux droits d’accises ;

2. protégeant l’espace économique national en particulier par l’application des


normes aux frontières ;

3. faisant respecter les règles des politiques d’intégration du pays dans les
communautés économiques régionales ;

4. établissant les statistiques du Commerce extérieur.

– Mission sécuritaire :

Dans l’espace du territoire national, la DGDA assure la protection et la


sécurité des citoyens notamment en :

1. appliquant les législations connexes aux frontières concernant la protection


de l’environnement conformément aux conventions internationales ;

2. protégeant la société contre toutes sortes de trafics illicites, comme ceux des
marchandises dangereuses, des déchets toxiques et des produits qui appauvrissent la couche
d’ozone ;

3. assurant la mise en œuvre des mesures de protection de la chaîne logistique


internationale ;
36

4. surveillant les frontières et les fabriques des produits soumis aux droits
d’accises ;

5. luttant contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière organisée et le


blanchiment d’argent ;

6. relevant les infractions en matière des douanes et accises et aux législations


connexes dans l’exercice de tous ces contrôles.

SECTION 3 LA PRESSION FISCALE


1°) Définitions et règles de mesure de la pression fiscale
La pression fiscale est un indicateur qui mesure la capacité de
l’économie d’un pays à contribuer au fonctionnement de l’Etat au moyen de recettes.
En d’autres termes, elle mesure le poids de l’impôt par rapport à la masse des
richesses produites et permet ainsi de repérer la charge fiscale. On distingue deux sortes
de pression fiscale : la pression fiscale nationale et la pression fiscale individuelle.

•Pression fiscale nationale

S’agissant de la pression fiscale nationale, elle est exprimée par le


rapport du prélèvement fiscal sur le revenu national c’est-à-dire par la formule :

Prélèvement fiscal
Pression fiscal=
Revenu natioanl

•Pression fiscale individuelle

S’agissant de la pression fiscale individuelle, elle exprime le sacrifice


que le contribuable est amené à consentir sur l’ensemble des richesses qu’il a acquises
au cours d’une période donnée, c’est-à-dire le plus souvent sur son revenu annuel. De
ce fait, l’impôt par sa seule existence peut modifier le comportement économique et
social d’un contribuable, il peut aussi exercer une influence sur sa consommation ainsi
que sur son épargne. Raison pour laquelle certains Etats jouent sur la pression fiscale
pour doper la consommation.

2°) Déterminants de la pression fiscale


Les déterminants de la pression fiscale surtout dans les pays à faible revenu, d’Afrique
subsaharienne sont d’ordre économique, social et politique. C’est ainsi les analyses
économiques sur la pression fiscale identifient entre autre :

 le niveau de développement et la composition sectorielle, car des


études ont montré que le niveau de taxation était positivement corrélé au niveau de revenu
par habitant, confirmant ainsi la loi Wagner selon laquelle la demande de services publics
serait élastique au revenu, reliant ainsi le besoin de financement de ces prestations publiques ;
 l’importance du secteur informel et du cadre institutionnelle, car la
densité de la population, le taux de l’urbanisation, le ratio de dépendance, le rôle
prépondérant joué par la qualité des institutions et donc la gouvernance sur la mobilité des
37

ressources domestiques expliquent le niveau de prélèvement fiscal au sein des économies des
pays en développement53.
3°) Théories explicatives de la pression fiscale
A. La théorie d’Ibn Khaldoun
Les premières études sur la relation entre la pression fiscale et le respect des
règles par les contribuables remontent au 14e siècle, avec les écrits d'Ibn Khaldoun, qui
utilise la théorie de l'État pour affirmer que, plus le taux d'imposition est élevé, moins l'État
perçoit de recettes, du fait de la non-conformité des contribuables. Il pense également que les
différences de taux d'imposition dépendent du niveau de civilisation atteint chez les
contribuables. Selon lui, chaque dynastie passe par cinq étapes de développement, de
l'ascension au déclin, chaque étape correspondant à un taux d'imposition différent en fonction
de l'attitude du dirigeant, car les réformes sont inévitables à chaque étape. Aux premiers
stades d'une dynastie, les impôts sont peu élevés, mais permettent de collecter des recettes
fiscales importantes. Au fil du temps, à mesure que les souverains se succèdent, ils peuvent
abandonner leurs habitudes tribales au profit d'un État civilisé. Leurs besoins et désirs
augmentent également, en partie parce qu'ils se sont habitués au luxe. Ainsi, de nouveaux
impôts sont imposés à leurs sujets et le taux des anciens impôts est augmenté afin d'accroître
leurs revenus. Mais les conséquences de ces augmentations d'impôts sur l'économie sont
perceptibles. Cependant, les contribuables perdent immédiatement leur conformité.

Ibn Khaldoun analyse ici ce que l’on pourrait interpréter aujourd’hui comme
un processus inflationniste lié à la fois à l’augmentation des dépenses publiques, alimentée
par une pression fiscale de plus en plus forte qui renchérit les prix et à une insuffisance
d’épargne, car tout le monde s’est habitué à consommer et veut maintenir son pouvoir
d’achat. Pour ce faire, les commerçants augmentent leur marge bénéficiaire, et les autres
catégories sociales (artisans, agriculteurs, fonctionnaires, etc.) exigent des salaires et des
revenus toujours plus élevés. En somme, on se trouve en présence d’un excès de demande
globale (publique et privée) qui alimente une inflation de plus en plus galopante. Cette
inflation provoque alors l’appauvrissement de tous les habitants des villes.

Il soutient qu'une pression fiscale lourde est injuste au regard des


contribuables, car elle entraîne un ralentissement de l'activité économique et un gel de la
production. En conséquence, l'assiette fiscale sera limitée et les recettes fiscales diminueront.
Pour Ibn Khaldoun, il existe un seuil critique au-delà duquel une augmentation de taux
d'imposition engendre la réduction des recettes fiscales ; en dépassant cette limite, les
contribuables préfèrent arrêter ou ralentir la production plutôt que de remettre l'argent dans
les caisses de l'État. En résultat, des taux d'imposition élevés récupèrent moins de recettes à
l’État, pour garantir un niveau optimal de recettes, il est donc nécessaire de réduire la
pression fiscale ou trouver un niveau d'imposition équitable. Pour Ibn Khaldoun, des impôts
plus élevés sont la raison décisive de l'évasion fiscale. Au-delà d'un certain niveau, lorsque
l'impôt dépasse ce qui est acceptable pour le contribuable, l'impôt devient une charge

53
FERRY M., « Pays pauvres et pression fiscale : les déterminants de la pression fiscale dans les pays à faibles
revenus », dans BSI Economics, octobre 2013, p.88.
38

déraisonnable. Cette théorie d’Ibn Khaldoun développée au 14e siècle a été matérialisée sous
la forme d'une courbe par l'économiste Laffer, en 198054.

B. La théorie de Laffer développée par Barro


Selon Arthur Laffer, « trop d'impôt tue l'impôt ». Cette citation est une
description précise de la relation entre l'excès d'impôt et son impact sur le comportement des
contribuables. La légitimité de l'impôt et la détermination de l'assiette fiscale sont des sujets
qui préoccupent de nombreux économistes. L'interaction entre la pression fiscale et la
croissance peut prendre la forme non linéaire d'une courbe de Laffer. Cette courbe, introduite
par Arthur Laffer (1980) et développée par Barro (1990), décrit l'évolution des recettes
fiscales en fonction du taux marginal d'imposition, en reliant le taux d'imposition et les
recettes fiscales. Il illustre l'idée d'un niveau d'imposition maximal et optimal au-delà duquel
les recettes fiscales diminuent. De toute évidence, un taux d'imposition nul entraîne des
recettes fiscales nulles, tandis qu'une augmentation du taux d'imposition marginal entraîne
des recettes fiscales supplémentaires. En revanche, si le taux marginal d'imposition dépasse le
taux d'imposition optimal, les recettes fiscales diminuent. En raison des anticipations
rationnelles des agents économiques, toute augmentation du taux d'imposition au-dessus du
niveau optimal réduit l'offre de travail et d'investissement, ce qui entraîne une baisse de la
production. Cela conduit à un ralentissement de la croissance et à une baisse des recettes
fiscales, ainsi qu'à l'évasion et à la fraude fiscale.

Figure 1 : La courbe d’Arthur Laffer

Sources  : Figure élaborée par Robert Barro, en 1990.

Laffer a averti que la forte imposition excessive est coûteuse pour les
décideurs économiques en matière de croissance économique et de mobilisation fiscale.
Ainsi, la courbe de Laffer affirme que l’augmentation des taux d’imposition ne s’accompagne
pas, nécessairement, avec une augmentation des ressources fiscales. Certes, des taux de
taxation élevés favorisent la fraude et l’évasion fiscale, et par conséquent, les contribuables
54
MAKKI S., « faits et pensée économiques dans la Muqaddima d’Ibn Khaldoun », éditeur non identifié, 2006,
p65.
39

vont davantage être dirigés vers des comportements tels que la corruption. Inversement, un
faible recouvrement fiscal conduit à des coûts financiers élevés en termes de contrôle fiscal,
et donc un rythme faible de collecte des recettes fiscales.

Sur la base de ce raisonnement Lafferien, l’auteur atteste que les dépenses


publiques financées par une fiscalité proportionnelle traduisent la célèbre courbe de Laffer en
cloche (U inversé). Cette courbe met en relation les recettes fiscales et les taux d’imposition,
néanmoins elle ne permet pas de déterminer le taux d’imposition qui maximise la croissance
économique. Dans ce sens, Barro a repris les travaux de Laffer tout en soulignant l’existence
d’une courbe en cloche. La nouvelle courbe de Laffer développée permet de déterminer le
seuil d’imposition optimal sur la base de la liaison entre le taux de la taxation et le taux de la
croissance économique. L’auteur affirme bien que jusqu’à un certain point de taxation, la
fiscalité stimule la croissance économique, cependant, au-delà de ce point, elle décourage et
freine ladite croissance55.

SECTION 4 L’INTERACTION ENTRE LA FISCALITE ET LA CROISSANCE


ECONOMIQUE
Une fiscalité fonctionnelle exige le franchissement d’un seuil minimum de
pression fiscale. C’est en fonction de ce seuil que les fiscalistes préconisent une élévation de
la pression fiscale dans les pays en développement. Cependant, l’augmentation de la pression
fiscale dans les jeunes Etats, se heurte à plusieurs limites. Tout d’abord, le faible niveau de la
production dans ces pays limite considérablement la capacité contributive des redevables56.
L’expérience montre que le prélèvement fiscal gagne en importance lorsque le processus de
développement et d’industrialisation s’accentue57. Ensuite, l’inéquitable répartition de la
charge fiscale constitue une seconde limite à l’augmentation de la pression fiscale58.

La fiscalité dans les PED est d’une manière générale une fiscalité non
consensuelle. Enfin, on peut noter l’attitude égoïste et irresponsable des groupes privilégiés,
qui ont tendance à faire supporter l’essentiel de la charge fiscale par les classes les plus
déshéritées59. Par ailleurs, le prélèvement fiscal dépend du potentiel fiscal de chaque pays; ce
dernier varie d’une manière considérable d’un pays à l’autre, en fonction de facteurs
structurels relatifs à chaque pays.

Une politique fiscale efficace, doit être définie en fonction de la stratégie de


développement économique et social choisie. Elle doit avoir pour support un système fiscal
juste, souple et adapté et doit viser la réalisation d’objectifs clairs, cohérents et précis. La
complexité des problèmes fiscaux dans les PED nait précisément de l’ambiguïté et de la
55
BARRO R., « Les finances publiques dans les modèle de croissance économique », National Bureau of
Economic Rechearch, 1990, p34.
56
KOKKE M., WEIZIG F., « Fiscalité et financement du développement », dans Commerce & Investissement,
Document d’information du SOMO (Centre de Recherche des Multinationales), octobre 2008, p31.
57
TANZI V., ZEE H., « Une politique fiscale pour les pays en développement », Dossiers Economiques, n°27,
FMI, mars 2001. P.17.
58
HENIN P.Y., RALLE P. « Les nouvelles théories de la croissance : quelques apports pour la politique
économique », dans Revue Economique n°132, Juillet 1993, p.85.
59
HORUSITZKY P., « L’Etat et les politiques publiques : enjeux, acteurs et dispositifs 2ème éd. Catégorie A et B,
Dunod, 2013, p.89.
40

diversité des fins poursuivies: opérer une redistribution égalitaire du revenu national,
accélérer et orienter la croissance économique, augmenter la formation de l’épargne publique
etc... Un taux de croissance élevé et une répartition des revenus plus équitables constituent les
objectifs officiels de toute « société progressive ». Cependant, ces deux objectifs entrent en
conflit, l’un avec l’autre. Nous devons alors axer notre choix sur l’un ou l’autre.

Devant les faibles taux de croissance des économies en développement, la


redistribution des revenus apporte relativement peu aux groupes à faible revenu. La solution à
ce problème épineux relève d’un choix éthique sur l’importance relative à attribuer à la
répartition et à la croissance du revenu, dans le court et le long terme. Il semble que dans un
premier temps la fiscalité doit encourager et stimuler la croissance économique. Même les
groupes, à faibles revenus, ont plus à gagner d’une expansion économique rapide que d’une
politique de redistribution des revenus qui risque d’être celle de la pauvreté60.

La croissance repose sur trois principes: la restriction de la consommation, le


désir de produire le plus possible et la préférence pour l’investissement productif. La fiscalité,
avec les possibilités d’incitation qu’elle offre, constitue un important stimulant quant à la
réalisation des objectifs du plan de développement. Dans cette optique, l’objectif est, d’une
part, d’amener les épargnants à investir d’une manière productive, et d’autre part, de réaliser
des consommations préférentielles par voie fiscale. C’est le concept même de la fiscalité
fonctionnelle, dont les effets ne dépendent pas seulement du volume total des recettes mais
également de leurs incidences. L’objectif de croissance économique place la fiscalité, encore
une fois, devant la nécessité d’un choix. S’agit-il de viser l’augmentation de la production de
l’entreprise privée, en détournant l’épargne des emplois improductifs ou de faible intérêt pour
l’économie, ou alors miser sur l’investissement public et dans ce cas augmenter la formation
de l’épargne publique.

En supposant que les dépenses publiques sont rationalisées au maximum et


que les investissements productifs ont la priorité, la fiscalité peut et doit aider à la réalisation
des objectifs suivants:

• Mobiliser l’épargne publique et favoriser la formation d’une épargne privée;

• Canaliser l’épargne dans ses utilisations les plus productives telles que l’éducation et
la santé; Encourager l’investissement productif, national et étranger;

• Atténuer la régressivité de l’imposition indirecte;

• Restreindre la consommation de luxe.

Mais quels que soient le rôle et l’importance que peut revêtir une politique
fiscale de développement, elle ne peut être efficace que si elle repose sur une volonté
politique de croissance61. De nombreux travaux ont démontré l’impact des structures fiscales

60
JEZE G., «  Cours des finances publiques 1935-1936 » Université de Paris, Faculté de Droit, Ed. Librairie
Générale de droit et de jurisprudence, 1936, p25.
61
ASSI TANO M., OULAI SIENI T., « Les effets des politiques fiscales sur la croissance économique : une analyse
des données en panel appliquées sur six pays de l’UEMOA », dans ESJ, Octobre 2019, p92.
41

sur la croissance économique. Les uns soutiennent que l’incidence des structures des impôts
influence positivement la croissance économique, à travers la structure de consommation qui
influe positivement sur l’offre de main-d’œuvre. Les autres soutiennent quant à eux que les
structures des impôts entretiennent des relations négatives sur la croissance économique, ils
confirment que l’impôt sur les gains en capital bloque l’investissement et empêche une
réallocation efficace du capital.
42

TROISIEME CHAPITRE : LES EFFETS DE LA PRESSION


FISCALE SUR L’ECONOMIE CONGOLAISE
Dans ce chapitre, nous présentons les données chiffrées de notre phénomène
observé, nous rendons également compte de l’effet ou de l’incidence qu’a la pression fiscale
sur chacune des variables (grandeurs macroéconomiques) retenues pour cette étude, et enfin
nous constatons les résultats qui se dégagent de nos analyses et suggérons des alternatives
possibles, pour le cas de l’économie congolaise.

SECTION 1 EVOLUTION DE LA PRESSION FISCALE


1°) Observation de la pression fiscale sur 30 années (1990-2020)

PRESSION FISCALE
12.00

10.00
PRESSION FISCALE (en %)

8.00

6.00
PRESSION FISCALE
4.00

2.00

-
1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 3 3
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1
ANNEES [1990 - 2020]

Figure 2 : Evolution de la pression fiscale 1990-2020

Sources : Banque Centrale du Congo, Rapports annuels 2007-2020.

2°) Facteurs explicatives de la pression fiscale


La pression étant le revenu fiscal annuel collecté au sein d’une économie
rapporté au PIB, il s’agit en d’autres termes d’un indicateur macroéconomique qui capte la
contribution des recettes fiscales dans la création des richesses au sein d’une économie. Les
facteurs explicatifs de son évolution sont de deux ordres. Le premier, en rapport avec la
qualité du revenu fiscal et le second, en rapport avec le niveau d’activité au sein de
l’économie.
A. La qualité du revenu fiscal
La qualité du revenu est fortement influencée par plusieurs éléments entre autres :
1°) La conformité fiscale des contribuables
2°) La prolifération des activités informelles
3°) La fraude et l’inflation fiscale
4°) Le trafic d’influence
5°) L’assiette fiscale non élargie
6°) Le taux d’imposition élevé. Etc.
43

B. Le niveau d’activité au sein de l’économie


1°) Le niveau de l’activité au sein de l’économie est fortement influencé par plusieurs
éléments entre autres :
2°) Le niveau de consommation publique et privée
3°) Le niveau d’investissement publique et privée
4°) L’allocation optimale des dépenses publiques
5°) La meilleure combinaison des facteurs de production. Etc.

SECTION 2 EVOLUTION DES GRANDEURS MACROECONOMIQUES


1°) Présentation des données chiffrées

PIB REEL ($ au prix courant)


60,000,000,000.00

50,000,000,000.00
PIB Réel ( $ au prix courant)

40,000,000,000.00

30,000,000,000.00
PIB REEL ($ au prix courant)
20,000,000,000.00

10,000,000,000.00

-
1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31
ANNEES [1990 - 2020]

Figure 3 : Evolution du PIB réel 1990-2020

Sources : Banque Centrale du Congo, Rapports annuels 2007-2020.


44

2°) Evolution du PIB/habitant et du taux de croissance

Evolution du taux de croissance, du RNB/hab et du PIB/hab


15.00 1,200.00

10.00 1,000.00
taux de croissnce du PIB

RNB/hab & PIB/hab


5.00 800.00

- 600.00
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31

(5.00) 400.00

(10.00) 200.00

(15.00) -

années [190 - 2020]

TAUX DE CROISSANCE RNB/HAB PIB/HAB

Figure 4 : Evolution du taux de croissance, du RNB/hab. et du PIB/hab. 1990-2020

Sources : Banque Centrale du Congo, Rapports annuels 2007-2020.

3°) Evolution du taux d’inflation

TAUX D'INFLATION
30,000.00

25,000.00
inflation moyenne annuelle

20,000.00

15,000.00
INFLATION
10,000.00

5,000.00

-
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10111213141516171819202122232425262728293031
(5,000.00)
année [1990 - 2020]

Figure 5 : Evolution du taux d'inflation 1990-2020

Sources : Banque Centrale du Congo, Rapports annuels 2007-2020.


45

4°) Evolution de l’équilibre extérieur

EQUILIBRE EXTERIEUR
30.00
équilibre extérieur (en % du PIB)

20.00
10.00
-
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
(10.00)
(20.00)
(30.00)
(40.00)
(50.00)
année [1990 - 2020]

Figure 6 : Evolution de l'équilibre extérieur 1990-2020

Sources : Banque Centrale du Congo, Rapports annuels 2007-2020.

5°) Evolution du taux de chômage

TAUX DE CHOMAGE
taux de chômage des jeunes âgés de 15 à

14.00

12.00

10.00

8.00
24 ans

6.00

4.00

2.00

-
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
année [1990 - 2020]

Figure 7 : Evolution du taux de chômage 1990-2020

Sources : Banque Centrale du Congo, Rapports annuels 2007-2020.


46

6°) Evolution de la consommation

CONSOMMATION
consommation des ménages (en % du PIB)

30.00
25.00
20.00
15.00
10.00
5.00
-
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31
(5.00)
(10.00)
(15.00)
année [1990 - 2020]

Figure 1 : Evolution de la consommation des ménages 1990-2020

Sources : Banque Centrale du Congo, Rapports annuels 2007-2020.

7°) Evolution des Investissements Directs Etrangers

IDE Entrées nettes


14.00

12.00
IDE Entrées nettes (en % du PIB)

10.00

8.00

6.00
IDE Entrées nettes
4.00

2.00

-
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31
(2.00)

(4.00)

années [1990 - 2020]

Figure 2 : Evolution des Investissements directs étrangers 1990-2020

Sources : Banque Centrale du Congo, Rapports annuels 2007-2020.


47

8°) Evolution de la dette publique extérieure


dette publique extérieeure (en % du PIB)

DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE


1,600.00
1,400.00
1,200.00
1,000.00
800.00 DETTE EXTERIEUR
600.00
400.00
200.00
-

année [1990 - 2020]

Figure 3 : Evolution de la dette publique extérieure 1990-2020

Sources : Banque Centrale du Congo, Rapports annuels 2007-2020.

SECTION 3 EFFETS DE LA PRESSION FISCALE


La pression fiscale sous étude, nous amène à la confronter à des grandeurs
macroéconomiques qui concourent à la performance macroéconomiques d’un Etat, il s’agit
du taux de croissance économiques, du taux d’inflation, du taux de chômage ainsi que de
l’équilibre extérieur. A ces grandeurs, nous songerons d’adjoindre la consommation de
ménages, les investissements directs à l’étranger ainsi que la dette publique extérieure, qui
sont dans une certaine mesure influencés par le taux de pression fiscale observé au sein d’une
économie.
Si l’analyse économique théorique postule l’existence d’une liaison entre deux
variables, la confirmation statistique se déroule en trois étapes, qui consistent en :
a) La recherche du modèle explicite, de la forme de la relation entre les deux
variables, c’est-à-dire, celui qui précise formellement l’équation de la courbe adaptée à
l’allure du phénomène ;
b) L’estimation des coefficients du modèle de la relation, cette équation servira
à estimer la valeur prise par une des variables en fonction de la valeur prise par l’autre ;
c) La mesure de l’intensité de la liaison postulée, de la qualité de
l’ajustement. 62

Nous examinons ces trois étapes dans le cas de l’ajustement linéaire. Il s’agit
succinctement de, premièrement, représenter le nuage des points, de tracer la droite de
régression et de déterminer l’équation de cette droite. Ensuite, de calculer le coefficient de
corrélation linéaire et le coefficient de détermination. Et enfin, de faire des prévisions à l’aide
de l’équation de la droite de régression.

62
BAILLY P., CARRERE C., « Statistiques descriptives : l’économie et les chiffres », Presse Universitaire de
Grenoble, 2015, p.150.
48

Dans le souci de mieux appréhender le contenu de nos analyses, certains


concepts nécessitent d’être définis afin de saisir leur sens et leur contexte, dans le cas de cette
étude. Il s’agit entre autres de :
1) La droite de régression
La droite de régression sert d’abord à vérifier l’existence d’une relation
linéaire entre deux variables et la nature de celle-ci. Elle sert ensuite à faire des prévisions.
Ainsi l’équation de la droite peut être utilisée pour calculer les valeurs d’une variable
associée à une valeur que l’on donne à une autre.
2) Le nuage des points
Le nuage des points ou le diagramme de dispersion est une représentation
graphique dans un repère du plan d’une série statistique à deux variables X et Y. chaque
individu i est représenté par un point dont les coordonnées sont les valeurs respectives des
variables X et Y prises par l’individu i. l’allure du nuage des points révèle s’il existe une
liaison ou non entre les deux variables quantitatives. En général, les variables sont, dans une
certaine mesure, dépendantes l’une de l’autre.
3) Le coefficient de corrélation
Le coefficient de corrélation mesure la plus ou moins grande dépendance entre
deux variables sous étude. On la désigne par la lettre « r » et elle varie entre -1 et +1 : plus
« r » est plus proche de +1 ou de -1, plus les deux variables sont dépendants. Plus il est
proche de 0, plus les deux variables sont indépendants. Le signe que prend le coefficient a un
caractère prépondérant, car il indique le sens de la liaison entre les variables. La liaison est
dite directe quand le signe est positif et elle est dite inverse quand le signe est négatif.

4) Le coefficient de détermination
Le coefficient de détermination mesure la significativité ou encore la
pertinence qui existe entre deux variables statistiquement corrélées. Contrairement au
coefficient de corrélation qui varie entre -1 et +1, le coefficient de détermination varie entre 0
et 1. Plus il est proche de 0, plus la corrélation est faible. Plus il est proche de 1, plus la
corrélation est élevée.
1°) tableaux comparatifs des phénomènes observés
La statistique descriptive nous a permis de présenter les principales
caractéristiques des séries statistiques se rapportant à notre étude. C’est ainsi que le tableau
ci-dessous reprend les principales caractéristiques décrivant nos séries chronologiques : en
colonne, sont reprises les grandeurs macroéconomiques retenues pour notre étude et en ligne,
sont reprises leurs caractéristiques statistiques.
49

consommation
statistiques pression taux de taux de équilibre dette IDE
inflation finale des
descriptives fiscale chômage croissance extérieur extérieure entrées
ménages

Moyenne 5,487 8,023 1,371 1274,029 -5,915 129,798 2,887 3,458


Erreur-type 0,607 0,358 1,108 865,700 3,183 44,525 0,636 1,323
Médiane 5,9 6,7 2,9 29,9 -6,7 77,8 2,1 4,4
Mode 0,7 6,4 2,9 5,9 _ _ 0,1 4,5
Écart-type 3,377 1,996 6,171 4820,011 17,721 247,903 3,543 7,365
Variance de
11,406 3,983 38,085 23232505,667 314,017 61455,746 12,550 54,250
l'échantillon
Kurstosis
(Coefficient -1,263 -1,530 -0,361 28,543 -0,667 24,544 1,333 0,993
d'aplatissement)
Coefficient
0,147 0,552 -0,807 5,263 -0,474 4,744 1,357 0,619
d'asymétrie
Plage 10,6 5,6 23,0 26767,1 64,9 1387,0 14,0 33,5
Minimum 0,7 6,2 -13,5 -1,2 -44,8 10,3 -1,3 -9,9
Maximum 11,3 11,8 9,5 26765,9 20,1 1397,3 12,7 23,6
Somme 170,1 248,7 42,5 39494,9 -183,4 4023,7 89,5 107,2
Nombre
31 31 31 31 31 31 31 31
d'échantillons
Tableau 2 : statistiques descriptives du phénomène observé

Sources : nos manipulations à l’aide du logiciel MS Excel 2013.

2°) Incidence sur le taux de croissance

TAUX DE CROISSANCE
15.00
taux de croissance du PIB (en %)

10.00
f(x) = 1.58169652452291 x − 7.30795415552732
R² = 0.749271628945782
5.00

-
- 2.00 4.00 6.00 8.00 10.00 12.00
(5.00)

(10.00)

(15.00)
pression fiscale [1990 - 2020]

Figure 4 : incidence de la PF sur la croissance

résultats
50

Coefficient de corrélation 0.8656


Coefficient de détermination 0.7493
Droite de régression Y = 1.5817x – 7.308
Prévisions à l’aide de l’équation de la droite Pour x = 1.234, y = -5.3561
de régression, en considérant les bornes Pour x = 1.929, y = -4.2569
inférieures et supérieures de l’intervalle de
confiance de la régression.
Sources : nos manipulations, à l’aide du logiciel MS Excel 2013
La relation linéaire entre la pression fiscale et le taux de croissance
économique, traduite par le coefficient de corrélation est de 0.8756, soit 86.56%. Ce
coefficient nous renseigne qu’il y a, dans le cas de notre étude, une forte corrélation positive
entre les deux grandeurs. Et la pertinence de cette corrélation, traduite par le coefficient de
détermination est de 0.7493. En d’autres termes, l’équation de la droite de régression est
capable de déterminer 74.93% de la distribution des points.

3°) Incidence sur le taux d’inflation

TAUX D'INFLATION
600
inflation moyenne annuelle

500

400

300
f(x) = − 32.7177305781419 x + 287.277937092978
200 R² = 0.481917328919746

100

0
0 2 4 6 8 10 12
pression fiscale

Figure 5 : Incidence de la PF sur l'inflation

résultats
Coefficient de corrélation -0.6941
Coefficient de détermination 0.4819
Droite de régression Y = -32.718x + 287.28
Prévisions à l’aide de l’équation de la droite Pour x = -250.259, y = -1211.253
de régression, en considérant les bornes Pour x = -76.744, y = 540.6481
inférieures et supérieures de l’intervalle de
confiance de la régression.
51

Sources : nos manipulations, à l’aide du logiciel MS Excel 2013

La relation linéaire entre la pression fiscale et le taux d’inflation, traduite par


le coefficient de corrélation est de -0.6941, soit 69.41%. Ce coefficient nous renseigne qu’il y
a, dans le cas de notre étude, une corrélation négative entre les deux grandeurs. Et la
pertinence de cette corrélation, traduite par le coefficient de détermination est de 0.4819. En
d’autres termes, l’équation de la droite de régression est capable de déterminer 74.93% de la
distribution des points.

4°) Incidence sur le taux de chômage

TAUX DE CHOMAGE
taux de chômage des jeunes (15 à 24 ans)

30.00
20.00
10.00
-
- f(x) = 1.15511951312401
2.00 x − 12.2534138445933
4.00 6.00 8.00 10.00 12.00
(10.00) R² = 0.048467790603502

(20.00)
(30.00)
(40.00)
(50.00)
pression fiscale [1990 - 2020]

Figure 6 : Incidence de la PF sur le chômage

résultats
Coefficient de corrélation 0.7968
Coefficient de détermination 0.6349
Droite de régression Y = 0.4708x + 5.439
Prévisions à l’aide de l’équation de la droite Pour x = 0.33, y = 5.5943
de régression, en considérant les bornes Pour x = 0.606, y = 5.7243
inférieures et supérieures de l’intervalle de
confiance de la régression.
Sources : nos manipulations, à l’aide du logiciel MS Excel 2013

La relation linéaire entre la pression fiscale et le taux de chômage, traduite par


le coefficient de corrélation est de 0.7968, soit 79.68%. Ce coefficient nous renseigne qu’il y
52

a, dans le cas de notre étude, une forte corrélation positive entre les deux grandeurs. Et la
pertinence de cette corrélation, traduite par le coefficient de détermination est de 0.6349. En
d’autres termes, l’équation de la droite de régression est capable de déterminer 63.49% de la
distribution des points.

5°) Incidences sur l’équilibre extérieur

EQUILIBRE EXTERIEUR
14.00
12.00
équilibre extérieur (en % du PIB)

10.00
8.00
6.00 f(x) = 0.681526464832335 x − 0.852504892515489
R² = 0.422140293638749
4.00
2.00
-
- 2.00 4.00 6.00 8.00 10.00 12.00
(2.00)
(4.00)
pression fiscale [1990 - 2020]

Figure 7 : Incidence de la PF sur l'équilibre extérieur

résultats
Coefficient de corrélation 0.2202
Coefficient de détermination 0.0485
Droite de régression Y = 1.1551x -12.253
Prévisions à l’aide de l’équation de la droite Pour x = -0.788, y = -13.1632
de régression, en considérant les bornes Pour x = 3.098, y = -8.6745
inférieures et supérieures de l’intervalle de
confiance de la régression.
Sources : nos manipulations, à l’aide du logiciel MS Excel 2013

La relation linéaire entre la pression fiscale et l’équilibre extérieur, traduite par


le coefficient de corrélation est de 0.2202, soit 22.02%. Ce coefficient nous renseigne qu’il y
a, dans le cas de notre étude, une faible corrélation positive entre les deux grandeurs. Et la
pertinence de cette corrélation, traduite par le coefficient de détermination est de 0.0485. En
53

d’autres termes, l’équation de la droite de régression est capable de déterminer 4.85% de la


distribution des points.

6°) Incidence sur la dette publique extérieure

DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE


dette publique extérieure (en % du PIB)

1,600.00
1,400.00
1,200.00
1,000.00
800.00
600.00
400.00
200.00 f(x) = − 28.2685207634964 x + 284.909851028088
R² = 0.14831868622783
-
- 2.00 4.00 6.00 8.00 10.00 12.00
pression fiscale (1990 - 2020]

Figure 8 : Incidence de la PF sur la dette publique extérieure

résultats
Coefficient de corrélation -0.385
Coefficient de détermination 0.1483
Droite de régression Y = -28.269x +284.91
Prévisions à l’aide de l’équation de la droite Pour x = -53.9953, y = 1811.3031
de régression, en considérant les bornes Pour x = -2.541, y = 356.7415
inférieures et supérieures de l’intervalle de
confiance de la régression.
Sources : nos manipulations, à l’aide du logiciel MS Excel 2013

La relation linéaire entre la pression fiscale et la dette publique extérieure,


traduite par le coefficient de corrélation est de -0.385, soit -38.5%. Ce coefficient nous
renseigne qu’il y a, dans le cas de notre étude, une faible corrélation négative entre les deux
grandeurs. Et la pertinence de cette corrélation, traduite par le coefficient de détermination est
de 0.1483. En d’autres termes, l’équation de la droite de régression est capable de déterminer
14.83% de la distribution des points.
54

7°) Incidence sur la consommation

CONSOMMATION
consommation finales des ménages (en %

30.00
25.00
20.00
15.00
du PIB)

10.00
5.00 f(x) = 0.529444647644617 x + 0.552950497924215
- R² = 0.0589379175858534
- 2.00 4.00 6.00 8.00 10.00 12.00
(5.00)
(10.00)
(15.00)
pression fiscale [1990 - 2020]

Figure 9 : Incidence de la PF sur la consommation des ménages

résultats
Coefficient de corrélation 0.2426
Coefficient de détermination 0.0589
Droite de régression Y = 0.5294x +0.553
Prévisions à l’aide de l’équation de la droite Pour x = -0.274, y = 0.3879
de régression, en considérant les bornes Pour x = 1.332, y = 1.2381
inférieures et supérieures de l’intervalle de
confiance de la régression.
Sources : nos manipulations, à l’aide du logiciel MS Excel 2013

La relation linéaire entre la pression fiscale et le taux de croissance


économique, traduite par le coefficient de corrélation est de 0.2426, soit 24.26%. Ce
coefficient nous renseigne qu’il y a, dans le cas de notre étude, une faible corrélation positive
entre les deux grandeurs. Et la pertinence de cette corrélation, traduite par le coefficient de
détermination est de 0.0589. En d’autres termes, l’équation de la droite de régression est
capable de déterminer 5.89% de la distribution des points.
55

8°) Incidence sur les investissements directs étrangers

IDE Entrées nettes


14.00
entrées nettes des IDE (en % du PIB)

12.00
10.00
8.00
6.00 f(x) = 0.681526464832335 x − 0.852504892515489
R² = 0.422140293638749
4.00
2.00
-
- 2.00 4.00 6.00 8.00 10.00 12.00
(2.00)
(4.00)
pression fiscale [1990 - 2020]

Figure 10 : Incidence de la PF sur les investissements directs étrangers

résultats
Coefficient de corrélation 0.6496
Coefficient de détermination 0.4221
Droite de régression Y = 0.6815x -0.8525
Prévisions à l’aide de l’équation de la droite Pour x = 0.378, y = -0.5948
de régression, en considérant les bornes Pour x = 0.984, y = -0.1819
inférieures et supérieures de l’intervalle de
confiance de la régression.
Sources : nos manipulations, à l’aide du logiciel MS Excel 2013

La relation linéaire entre la pression fiscale et les entrées nettes des


investissements directs étrangers, traduite par le coefficient de corrélation est de 0.6496, soit
64.96%. Ce coefficient nous renseigne qu’il y a, dans le cas de notre étude, une corrélation
positive entre les deux grandeurs. Et la pertinence de cette corrélation, traduite par le
coefficient de détermination est de 0.4221. En d’autres termes, l’équation de la droite de
régression est capable de déterminer 42.21% de la distribution des points.

SECTION 4 CONSTAT GENERAL ET SUGGESTIONS


1°) Constat général
La fiscalité, en tant que composante ou instrument de la politique budgétaire
au sein d’une économie, joue un rôle prépondérant entre les mains des décideurs afin
d’orienter l’économie vers la performance souhaitée. C’est ainsi qu’elle est usitée à des fins
de résoudre des déséquilibre d’ordre macroéconomique. Toutefois, son usage incontrôlé ou
immodéré peut plonger l’ensemble d’une économie dans une crise de l’offre ou de la
demande des biens et services par exemple.
Nos analyses statistiques renseigne que la pression fiscale, étant que grandeurs
macroéconomiques, est liée dans une certaine mesure ou intensité aux autres grandeurs
56

macroéconomiques retenues pour cette présente étude, à savoir : le taux de croissance, le taux
d’inflation, le taux de chômage, l’équilibre extérieur, la dette publique extérieure, la
consommation des ménages et les investissements directs à l’étranger. Les coefficients de
corrélation, calculé de chacune des régressions linéaires simples entre la pression fiscale et
les grandeurs macroéconomiques susmentionnées, qui, nous informent sur le sens et
l’intensité d’une liaison entre deux variables. Le constat général de nos analyses est repris de
manière concise dans le tableau de synthèse ci-après :

Régression linéaire simple Sens de la liaison Intensité de la liaison


Pression fiscale & taux de Positif (ou direct) Forte (supérieure à 75%)
croissance économique
Pression fiscale & taux Négatif (ou inverse) Relativement forte
d’inflation (inférieure à 75%)
Pression fiscale & taux de Positif (ou direct) Forte (supérieure à 75%)
chômage
Pression fiscale & équilibre Positif (ou direct) Faible (inférieure à 50%)
extérieur
Pression fiscale & dette Négatif (ou inverse) Faible (inférieure à 50%)
publique extérieure
Pression fiscale et Positif (ou direct) Faible (inférieure à 50%)
consommation
Pression fiscale et Positif (ou direct) Relativement forte
investissements directs (inférieure à 75%)
étrangers
Tableau 3 : Constat général des résultats de l'étude

Sources : nos manipulations, à l’aide du logiciel MS Excel 2013

2°) Suggestions
La théorie économique nous enseigne que la performance macroéconomique
passe à travers l’atteinte des quatre objectifs majeurs au sein d’une économie qui sont : la
croissance économique, la stabilité des prix, l’équilibre extérieur, le plein emploi. Toute
économie vise à atteindre une croissance économique optimale et soutenue. L’on remarque
que la liaison fortement positive entre le taux de pression fiscale et le taux de croissance
économique observés en RDC, nous amène à suggérer d’user de la fiscalité pour booster et
soutenir la croissance économique. Toutefois, il faudrait que ces deux grandeurs répondent à
certaines conditions que nous qualifierons de de « nécessaire ». En ce concerne le taux de
pression fiscale, il faudrait qu’il résulte d’une maximisation et d’une optimalisation des
recettes fiscales en lieu et place d’une maximisation des recettes fiscales tout simplement.
Ceci passe à travers notamment l’élargissement de l’assiette fiscale, la suppression
d’innombrables exonérations et exemptions au paiement des impôts, la bonne culture fiscale
des contribuables, la réduction voire l’annihilation de la fraude et de l’évasion fiscale. En ce
qui concerne qui concerne le taux de croissance économique, il faudrait reconsidérer ses
origines, qui peuvent être internes et externes à l’économie. En parlant de ses origines
internes, qui peuvent consister entre autres en la dépense publique, celle-ci doit être optimale,
57

déterminant de l’investissement et de la consommation privée et non improductif comme les


sont les investissements dits « éléphant blancs ». En parlant de ses origines externes, qui
peuvent consister entre autres au recours aux investissements directs étrangers et à
l’endettement, ceux-ci doivent être encadrés par une législation de qualité, à l’image de la Loi
sur la sous-traitance, du Code minier, du Code des investissements, etc. en vigueur en RDC,
ainsi qu’un excellent service de la dette.
58

CONCLUSION GENERALE
A l’issue de ce travail de recherche qui se voulait exploratoire et dont thème a
porté sur les effets de la pression fiscale sur l’économie congolaise. Il a été structuré en trois
chapitres essentiels, en plus d’une introduction et d’une conclusion.
L’introduction générale s’est constituée autour de huit points essentiels à
savoir : la présentation du sujet, dans ce point, nous avons décrit notre phénomène observé,
en évoquant entre autres les caractéristiques propres à l’environnement économique et fiscal
en RDC, qui montrent que pour une population de plus de 100 millions d’habitants, avec un
niveau de production qui croit annuellement de 3% de moyenne, le taux de pression fiscale
observés en RDC se situe à 9% de moyenne sur les 10 derniers années, un ratio largement
faible à celui observé dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne ; l’état de la
question, dans ce point, nous avons revisité les grandes lignes des ouvrages et articles qui
encadrent l’objet de notre étude, grâce à une revue de littérature théorique et empirique ; la
problématique, dans ce point, nous avons formulé bon nombre d’interrogation, parmi
lesquelles une seule s’est révélée préoccupante, à savoir : pourquoi le taux de pression fiscale
en RDC s’observe à 9% de moyenne sur les dix dernières années ? Laquelle, nous avons
éclaté en deux afin de saisir parfaitement le problème et proposer des solutions : Comment la
pression fiscale a-t-elle évolué au cours de la période sous étude ? Quelle a été incidence de
son évolution sur l’économie congolaise ? ; les hypothèses de recherche, dans ce point, nous
avons formuler, en réponse à nos questions de recherche, les propositions provisoires ci-
après : le taux de pression fiscale a connu une évolution croissante au cours de la période
sous étude, néanmoins il s’est observé à la baisse pendant la pandémie de Covid-19,
l’incidence de son évolution sur les grandeurs macroéconomiques est positive sur le taux de
croissance, le taux de chômage, le taux d’inflation et les investissement, elle négative sur
l’équilibre extérieur, la consommation et la dette publique extérieure ; la délimitation spatio-
temporelle, dans ce point, nous avons circonscrit notre travail dans le temps, c’est-à-dire 30
ans, soit de 1990 à 2020 et dans l’espace, c’est-à-dire l’étendue de la RDC ; la méthodologie
de recherche, dans ce point, nous avons sélectionné les méthodes et les techniques utiles à
l’accomplissement de notre travail, il s’agit des méthodes inductive, comparative, analytique,
statistique et historique, quant aux techniques, l’observation indirecte et l’interview nous ont
servi des moyens et outils afin dans notre rédaction ; et enfin le plan sommaire du travail,
dans ce point, nous avons présenté la structure intégrale de notre travail, qui s’est constituée
successivement de l’introduction générale, du premier chapitre qui porte sur les notions
d’économie, du deuxième chapitre qui porte sur les notions de fiscalité et pression fiscale, du
troisième chapitre qui porte sur les effets de la pression fiscale sur l’économie congolaise et
enfin d’une conclusion générale.
Le premier chapitre intitulé : les notions d’économie, s’est consacré à
appréhender les différents concepts utiles à notre étude. Notre démarche a consisté à donner
les définitions, à préciser les règles de mesure, ainsi qu’à présenter les déterminants de
chacun des concepts. Les concepts ayant été retenu sont : le produit intérieur brut, la
croissance économique, l’investissement, la consommation. Le deuxième chapitre intitulé :
les notions de fiscalité et de pression fiscale, s’est consacrée à étudier les notions générales de
59

fiscalité, à décrire l’environnement fiscale (intérieur et extérieur) en RDC, ainsi qu’à


appréhender le concept pression fiscale ou pression fiscale, ses règles de mesure, et ses
principaux déterminants. Le troisième chapitre intitulé : les effets de la pression fiscale sur
l’économie congolaise, s’est consacré à présenter les données chiffrées ainsi que l’évolution
dans le temps de chacune des grandeurs macroéconomiques retenues dans le cadre de cette
étude. Notre étude a visé à déterminer et mesurer les effets de la pression fiscale sur les
grandeurs macroéconomiques en RDC, c’est ainsi que la pression fiscale a été considéré
comme la variable explicative ou indépendante et chacune de grandeurs macroéconomiques,
prises un par un, comme des variables expliquées. Un nuage des ponts représentant la
confrontation entre la pression fiscale et chacune des grandeurs macroéconomiques a été
dressé et sur base duquel une droite de régression linéaire a été tracé, une équation de la
droite de régression a été déterminé, un coefficient de corrélation, ainsi qu’un coefficient de
de détermination ont été calculé. De ces opérations et manipulation grâce au logiciel MS
Excel 2013, il en résulte que la pression fiscale a une incidence positive sur la croissance
économique, le taux de chômage, l’équilibre extérieur, la consommation et les
investissements directs étrangers, d’une part, elle a une incidence négative sur le taux
d’inflation et la dette publique extérieure, d’autre part. Il sied de préciser que seuls la
croissance économiques et le taux de chômage subissent une forte influence positive de la
pression fiscale, quant au taux d’inflation et aux investissements directs étrangers, ils
subissent une influence relativement forte de la pression fiscale, tandis que l’équilibre
extérieur, la dette publique extérieure et consommation subissent une faible influence de la
pression fiscale.
Au vu des résultats obtenus, nous avons proposé des suggestions sous formes
d’alternatives, pour le cas de l’économie congolais. User de la fiscalité, en lieu et place d’en
abuser, serait une piste pour booster et soutenir la croissance économique. Toutefois, faudra-
t-il, d’une part, que la fiscalité vise la maximisation ainsi que l’optimalisation des recettes
fiscales car dit-on un bon impôt est celui qui est reconnu légitime, économiquement efficace
et équitable, d’autre part, que la croissance économique ait à la fois une origine interne et
externe à l’économie congolaise. Nous estimons n’avoir pas tout épuisé dans ce domaine.
C’est ainsi que des préoccupations autour de l’ajustement des mesures et politiques fiscales,
pour une croissance économique optimale pour la RDC au sein de la Zone de Libre Echange
Continentale Africaine (ZLECAf) ; la fiscalité en Afrique et RDC face aux enjeux
économiques mondiaux résultant du conflit russo-ukrainien, peuvent constituer des sujets
recherche à l’avenir. De ce faire, nous tenons à souligner que toute œuvre humaine a toujours
été sujette à des erreurs, insuffisances et imperfections. Nous comptons donc sur l’indulgence
des lecteurs qui examineront en profondeur. Nous restons ouverts quant aux critères et
suggestions dans l’optique de nous améliorer à l’avenir.
60

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63

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES


Tableau 1 : calcul de la consommation effective.................................................................................22
Tableau 2 : statistiques descriptives du phénomène observé...............................................................48
Tableau 3 : Constat général des résultats de l'étude.............................................................................56

Figure 2 : La courbe d’Arthur Laffer...................................................................................................38


Figure 3 : Evolution de la pression fiscale 1990-2020.........................................................................42
Figure 4 : Evolution du PIB réel 1990-2020........................................................................................43
Figure 5 : Evolution du taux de croissance, du RNB/hab. et du PIB/hab. 1990-2020..........................44
Figure 6 : Evolution du taux d'inflation 1990-2020.............................................................................44
Figure 7 : Evolution de l'équilibre extérieur 1990-2020......................................................................44
Figure 8 : Evolution du taux de chômage 1990-2020..........................................................................45
Figure 9 : Evolution de la consommation des ménages 1990-2020.....................................................45
Figure 10 : Evolution des Investissements directs étrangers 1990-2020..............................................46
Figure 11 : Evolution de la dette publique extérieure 1990-2020........................................................46
Figure 12 : incidence de la PF sur la croissance..................................................................................49
Figure 13 : Incidence de la PF sur l'inflation.......................................................................................50
Figure 14 : Incidence de la PF sur le chômage....................................................................................51
Figure 15 : Incidence de la PF sur l'équilibre extérieur........................................................................52
Figure 16 : Incidence de la PF sur la dette publique extérieure............................................................53
Figure 17 : Incidence de la PF sur la consommation des ménages.......................................................54
Figure 18 : Incidence de la PF sur les investissements directs étrangers..............................................55
64

TABLES DES MATIERES

EPIGRAPHE.........................................................................................................................................1
EN MEMOIRE DE................................................................................................................................2
DEDICACES.........................................................................................................................................3
REMERCIEMENTS.............................................................................................................................4
AVANT-PROPOS.................................................................................................................................5
INTRODUCTION GENERALE...........................................................................................................6
1. PRESENTATION DU SUJET...................................................................................................6
2. ETAT DE LA QUESTION........................................................................................................7
A. Revue de littérature théorique................................................................................................7
B. Revue de littérature empirique...............................................................................................8
3. PROBLEMATIQUE..................................................................................................................9
4. HYPOTHESES DE RECHERCHE.........................................................................................10
5. RAISONS DU CHOIX ET INTERET DU SUJET..................................................................11
A. Raisons du choix du sujet....................................................................................................11
B. Intérêt du sujet.....................................................................................................................11
6. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE...........................................................................11
7. METHODOLOGIE DE RECHERCHE...................................................................................12
A. Méthodes de recherche........................................................................................................12
B. Techniques de recherche......................................................................................................14
8. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL........................................................................................14
PREMIER CHAPITRE : LES NOTIONS D’ECONOMIE.................................................................15
SECTION 1 LE PRODUIT INTERIEUR BRUT............................................................................15
1°) Définitions.............................................................................................................................15
2°) Mesure du PIB.......................................................................................................................16
3°) Déterminants du PIB..............................................................................................................17
SECTION 2 L’INVESTISSEMENT...............................................................................................17
1°) Définitions.............................................................................................................................17
2°) Mesure de l’investissement....................................................................................................19
3°) Déterminants de l’investissement...........................................................................................19
SECTION 3 LA CONSOMMATION.............................................................................................20
1°) Définitions.............................................................................................................................20
65

2°) Mesure de la consommation..................................................................................................22


3°) déterminants de la croissance économique.............................................................................23
SECTION 4 LA CROISSANCE ECONOMIQUE..........................................................................24
1°) Définitions.............................................................................................................................24
2°) Mesure de la croissance économique.....................................................................................24
3°) Déterminants de la croissance économique............................................................................25
DEUXIEME CHAPITRE : LA FISCALITE ET LA PRESSION FISCALE.......................................26
SECTION 1 LA FISCALITE A L’INTERIEUR.............................................................................26
1°) La législation fiscale congolaise............................................................................................26
2°) Le système fiscale congolais..................................................................................................26
3°) Les règles et principe de l’impôt............................................................................................26
4°) Les impôts directs et indirects................................................................................................27
SECTION 2 LA FISCALITE A L’EXTERIEUR............................................................................32
1°) La législation douanière congolaise.......................................................................................32
2°) Le régime et douanier congolais............................................................................................33
3°) Les droits de douane et le droit d’accise................................................................................33
4°) La Direction Générale des Douanes et Accises......................................................................34
SECTION 3 LA PRESSION FISCALE..........................................................................................36
1°) Définitions et règles de mesure de la pression fiscale............................................................36
2°) Déterminants de la pression fiscale........................................................................................36
3°) Théories explicatives de la pression fiscale............................................................................37
SECTION 4 L’INTERACTION ENTRE LA FISCALITE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
.........................................................................................................................................................39
TROISIEME CHAPITRE : LES EFFETS DE LA PRESSION FISCALE SUR L’ECONOMIE
CONGOLAISE...................................................................................................................................42
SECTION 1 EVOLUTION DE LA PRESSION FISCALE.............................................................42
1°) Observation de la pression fiscale sur 30 années (1990-2020)...............................................42
2°) Facteurs explicatives de la pression fiscale............................................................................42
SECTION 2 EVOLUTION DES GRANDEURS MACROECONOMIQUES................................43
1°) Présentation des données chiffrées.........................................................................................43
2°) Evolution du PIB/habitant et du taux de croissance...............................................................43
3°) Evolution du taux d’inflation.................................................................................................44
4°) Evolution de l’équilibre extérieur..........................................................................................44
5°) Evolution du taux de chômage...............................................................................................45
6°) Evolution de la consommation...............................................................................................45
66

7°) Evolution des Investissements Directs Etrangers...................................................................46


8°) Evolution de la dette publique extérieure...............................................................................46
SECTION 3 EFFETS DE LA PRESSION FISCALE......................................................................46
1°) tableaux comparatifs des phénomènes observés....................................................................48
2°) Incidence sur le taux de croissance........................................................................................49
3°) Incidence sur le taux d’inflation.............................................................................................50
4°) Incidence sur le taux de chômage..........................................................................................51
5°) Incidences sur l’équilibre extérieur........................................................................................52
6°) Incidence sur la dette publique extérieure..............................................................................53
7°) Incidence sur la consommation..............................................................................................54
8°) Incidence sur les investissements directs étrangers................................................................55
SECTION 4 CONSTAT GENERAL ET SUGGESTIONS.............................................................55
1°) Constat général......................................................................................................................55
2°) Suggestions............................................................................................................................56
CONCLUSION GENERALE..............................................................................................................58
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................................................................60
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES............................................................................................63
TABLES DES MATIERES.................................................................................................................64
ANNEXES..........................................................................................................................................67
67

ANNEXES
Annexe I : Données relatives au phénomène observé
TAUX DE
DETTE CONSOMMA
TAUX DE CHOMAGE EQUILIBRE IDE Entrées
PRESSION PIB REEL ($ au prix TAUX D'INFLATION PUBLIQUE TION DES
ANNEES CROISSANCE (jeunes âgés EXTERIEUR nettes (en %
FISCALE courant) MOYEN ANNUEL EXTERIEUR MENAGES
DU PIB de15 à 24 (en % du PIB) du PIB)
(en % du PIB) (en % du PIB)
ans)
1990 0,70 9 349 764 580,37 - 6,60 6,50 109,00 - 9,00 - 0,20 289,80 4,50
1991 1,30 9 633 911 368,02 - 8,40 6,50 2 338,40 - 16,90 0,10 113,60 4,50
1992 1,70 8 227 200 892,44 - 10,50 6,70 3 855,30 - 10,80 - 0,10 128,40 4,50
1993 0,70 10 706 246 370,93 - 13,50 6,50 1 657,60 - 20,60 0,10 88,91 4,50
1994 2,20 5 840 529 411,76 - 3,90 6,40 26 765,90 - 44,80 - 0,10 167,93 4,40
1995 2,50 5 647 034 188,03 0,70 6,40 466,40 - 29,50 - 0,40 1 397,30 1,60
1996 2,40 5 772 020 526,11 - 1,00 6,40 638,20 - 25,60 0,40 307,80 - 4,00
1997 2,10 6 091 061 291,31 - 5,60 6,40 192,60 - 6,70 - 0,70 100,72 - 5,80
1998 3,10 6 215 716 712,29 - 1,60 6,30 26,90 - 12,30 1,00 194,62 6,00
1999 3,00 4 711 259 427,27 - 4,30 6,30 441,90 - 9,80 0,20 63,50 - 5,60
2000 0,70 19 088 046 305,80 - 6,90 6,30 2 630,10 20,10 0,50 128,91 1,20
2001 2,70 7 438 189 100,33 - 2,10 6,30 73,10 - 1,00 1,40 181,76 - 0,80
2002 4,20 8 728 038 525,14 2,90 6,20 31,70 - 1,10 2,10 123,22 - 9,90
2003 4,00 8 937 567 059,88 5,80 6,20 13,40 14,90 4,40 104,45 23,60
2004 5,20 10 297 483 481,22 6,60 6,20 6,40 14,50 4,00 114,79 4,60
2005 5,90 11 964 484 667,91 6,30 6,20 29,90 10,50 1,50 77,79 7,00
2006 6,90 14 451 902 467,93 5,30 6,80 13,30 1,50 1,80 79,14 0,10
2007 7,10 16 737 071 816,38 6,30 7,40 20,30 - 24,00 10,80 65,24 7,30
2008 9,20 19 788 515 873,89 6,20 8,10 20,50 7,40 8,70 62,30 0,60
2009 8,00 18 648 373 312,42 2,90 8,70 32,70 - 14,00 - 1,30 73,42 2,20
2010 8,70 21 565 720 044,46 7,10 9,40 20,80 6,80 12,70 22,41 6,90
2011 8,90 25 839 749 198,82 6,90 10,00 13,80 13,20 6,20 17,83 - 6,20
2012 10,10 29 306 235 826,39 7,10 10,70 5,90 13,70 9,90 16,77 16,20
2013 11,30 32 679 745 297,65 8,50 10,70 2,80 10,80 5,20 16,03 12,70
2014 10,90 35 909 040 265,93 9,50 10,60 1,00 3,80 4,20 13,70 7,80
2015 11,00 37 917 704 900,08 6,90 10,60 - 1,20 - 38,90 3,10 12,66 6,70
2016 8,30 37 134 799 974,52 2,40 10,60 4,30 - 35,20 2,50 13,55 2,40
2017 6,60 38 019 265 625,88 3,60 10,50 43,10 12,20 2,80 13,54 2,40
2018 7,40 46 831 342 212,55 5,80 10,50 31,00 14,10 3,00 10,26 - 1,50
2019 6,90 50 400 746 171,42 4,40 10,50 5,90 - 13,61 2,60 10,66 17,30
2020 6,40 49 868 970 641,11 1,70 11,80 3,90 - 13,06 3,10 12,72 - 8,00

Sources : (1) Banque Centrale du Congo, Rapports annuels 2007-2020

(2) http://www.données.banquemondiale.org
68

Annexe II : Régression linéaire entre la pression fiscale et le taux de croissance du PIB
RAPPORT DÉTAILLÉ

Statistiques de la régression
Coefficient de détermination 0,86560
multiple
Coefficient de détermination R^2 0,74927
Coefficient de détermination R^2 0,74063
Erreur-type 3,14299
Observations 31

ANALYSE DE VARIANCE
Degré de Somme des Moyenne des F Valeur critique
liberté carrés carrés de F
Régression 1 856,09069 856,09069 86,66302 0,00000
Résidus 29 286,47318 9,87839
Total 30 1142,56387

Coefficients Erreur-type Statistique t Probabilité Limite Limite Limite


inférieure pour supérieure inférieure pour
seuil de pour seuil de seuil de
confiance = confiance = confiance =
95% 95% 95,0%
Constante -7,30795 1,08987 -6,70535 0,00000 -9,53699 -5,07892 -9,53699
PRESSION FISCALE 1,58170 0,16991 9,30930 0,00000 1,23420 1,92919 1,23420

ANALYSE DES RÉSIDUS RÉPARTITION DES PROBABILITÉS

Prévisions Résidus Résidus Centile TAUX DE


TAUX DE normalisés CROISSANCE
Observation CROISSANCE
1 -6,20077 -0,39923 -0,12919 1,61290 -13,5
2 -5,25175 -3,14825 -1,01880 4,83871 -10,5
3 -4,61907 -5,88093 -1,90311 8,06452 -8,4
4 -6,20077 -7,29923 -2,36209 11,29032 -6,9
5 -3,82822 -0,07178 -0,02323 14,51613 -6,6
6 -3,35371 4,05371 1,31181 17,74194 -5,6
7 -3,51188 2,51188 0,81286 20,96774 -4,3
8 -3,98639 -1,61361 -0,52218 24,19355 -3,9
9 -2,40469 0,80469 0,26041 27,41935 -2,1
10 -2,56286 -1,73714 -0,56215 30,64516 -1,6
11 -6,20077 -0,69923 -0,22628 33,87097 -1
12 -3,03737 0,93737 0,30334 37,09677 0,7
13 -0,66483 3,56483 1,15361 40,32258 1,7
14 -0,98117 6,78117 2,19444 43,54839 2,4
15 0,91687 5,68313 1,83910 46,77419 2,9
16 2,02406 4,27594 1,38373 50,00000 2,9
17 3,60575 1,69425 0,54827 53,22581 3,6
18 3,92209 2,37791 0,76951 56,45161 4,4
19 7,24365 -1,04365 -0,33773 59,67742 5,3
20 5,34562 -2,44562 -0,79142 62,90323 5,8
21 6,45281 0,64719 0,20944 66,12903 5,8
22 6,76914 0,13086 0,04235 69,35484 6,2
23 8,66718 -1,56718 -0,50715 72,58065 6,3
24 10,56522 -2,06522 -0,66832 75,80645 6,3
25 9,93254 -0,43254 -0,13997 79,03226 6,6
26 10,09071 -3,19071 -1,03254 82,25806 6,9
27 5,82013 -3,42013 -1,10678 85,48387 6,9
28 3,13124 0,46876 0,15169 88,70968 7,1
29 4,39660 1,40340 0,45415 91,93548 7,1
30 3,60575 0,79425 0,25702 95,16129 8,5
31 2,81490 -1,11490 -0,36079 98,38710 9,5

Sources : nos manipulations à l’aide du logiciel MS Excel 2013

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