Manuel de Conception Des Ponceaux-2017
Manuel de Conception Des Ponceaux-2017
Manuel de Conception Des Ponceaux-2017
des ponceaux
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REMERCIEMENTS
Cet ouvrage a été, depuis sa première parution jusqu’à maintenant, une mise en
commun de connaissances et d’expériences de nombreuses personnes travaillant
ou ayant travaillé tant à la Direction des structures qu’à l’extérieur du Ministère.
Nous tenons à souligner leur contribution.
À moins d'une autorisation écrite par la Direction des structures du ministère des
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ce document à des fins d’enseignement est interdite. Par ailleurs, il est possible
qu'un Info-structures de la Direction des structures soit diffusé pour apporter
des modifications ou des précisions au contenu avant une mise à jour ou une
nouvelle édition.
Direction des structures
INSTRUCTIONS DE MISE À JOUR
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vouloir retirer les pages actuelles et les remplacer par les pages révisées tel que
décrit ci-après:
RETIRER AJOUTER
SECTION REMARQUES
Page Page
Chapitre 7
7.2.3.3 Mise à jour de la section selon la
norme CAN/CSA-S6-14 « Code canadien sur
le calcul des ponts routiers ».
7.3.4 Précisions sur les critères d'utilisation
des plans types des ponceaux rectangulaires
en béton armé prédimensionnés.
7.4.2.2 Retrait de la figure 7.4-3 et référence
aux dessins normalisés du Tome III -
Ouvrages d'art correspondants.
7.4.4 Mise à jour de la section selon les
appellations du produit.
Annexe 7 Mise à jour du texte, des tableaux, des
spécimens des plans types et de l'exemple
selon la norme CAN/CSA-S6-14 « Code
canadien sur le calcul des ponts routiers ».
Ajout de détails sur la disposition de
l'armature transversale à l'extrémité d'un
ponceau avec biais.
CHAPITRE 1 INTRODUCTION
1.1 Généralités
1.2 Cheminement d'un projet
1.3 Méthodologie
2.1 Généralités
2.2 Considérations courantes
2.3 Caractéristiques du cours d'eau
2.4 Traversée proposée
2.5 Structures existantes
2.6 Information locale
CHAPITRE 3 HYDROLOGIE
3.1 Généralités
3.2 La méthode « rationnelle »
3.3 Superficie du bassin versant « Ab »
3.4 Coefficient de ruissellement « Cp »
3.5 Intensité de précipitation « I »
3.6 Influence des lacs et marécages
3.7 Période de retour pour la conception
3.8 Exemple pratique
i
CHAPITRE 4 HYDRAULIQUE DES COURS D'EAU
4.1 Généralités
4.2 Caractéristiques du cours d'eau
4.3 Concepts fondamentaux
4.4 Écoulement en eau libre
4.5 Relation niveau-débit
4.6 Exemple pratique
5.1 Généralités
5.2 Caractéristiques des ponceaux
5.3 Conditions d'écoulement
5.4 Vitesse d'écoulement
5.5 Choix final
5.6 Procédure générale de conception
5.7 Exemple pratique
6.1 Généralités
6.2 Sols de fondation
6.3 Contraintes géotechniques
6.4 Mise en place
7.1 Généralités
7.2 Charges
7.3 Ponceaux rectangulaires en béton armé (PBA)
7.4 Tuyaux
8.1 Généralités
8.2 Mur parafouille
8.3 Type d'aménagements
8.4 Protection du lit du cours d'eau
8.5 Protections additionnelles
ii
CHAPITRE 9 DÉFAUTS DES PONCEAUX
9.1 Généralités
9.2 Défauts courants
9.3 Défauts propres aux structures flexibles
10.1 Généralités
10.2 Inspection
10.3 Contraintes
10.4 Réhabilitation sans tranchée
iii
LISTE DES SYMBOLES ET DES ABRÉVIATIONS
A surface d'écoulement
d50 diamètre des particules d'un matériau dont 50% (en masse) sont
supérieures à cette dimension
E énergie spécifique
Fr nombre de Froude
i
LISTE DES SYMBOLES ET DES ABRÉVIATIONS
(suite)
hc profondeur critique
hn profondeur normale
hm profondeur moyenne
ii
LISTE DES SYMBOLES ET DES ABRÉVIATIONS
(suite)
I intensité de précipitation
l largeur au miroir
Pm périmètre mouillé
iii
LISTE DES SYMBOLES ET DES ABRÉVIATIONS
(suite)
Pt poids du tuyau
Q débit
R risque
Re nombre de Reynolds
Rh rayon hydraulique
Sp pente du ponceau
tc temps de concentration
iv
LISTE DES SYMBOLES ET DES ABRÉVIATIONS
(suite)
W poids de l'enrochement
θ mesure d'angle
µ moyenne de la précipitation
∑ signe de sommation
v
AVANT - PROPOS
INTRODUCTION
La conception d'un ponceau est souvent très complexe. C'est pourquoi il convient de
suivre une méthode rigide afin de s'assurer de ne négliger aucun facteur. Le manuel se
compose de dix chapitres qui couvrent la majorité des éléments à considérer lors de la
conception.
Le chapitre 4 élabore les principes élémentaires de l'hydraulique des cours d'eau. Ces
notions permettent en outre de mettre en relation les débits générés par le bassin
versant et les caractéristiques locales du cours d'eau. Les conditions d'écoulement
ainsi obtenues seront comparées à celles occasionnées par l'implantation de la
structure.
1-1
Le chapitre 7 traite des considérations structurales à prendre en compte pour les
différents types de ponceaux. Il introduit les notions de base sur la conception
structurale et le comportement des ponceaux. Il fait l'énumération des types de
ponceaux les plus courants, de leurs dimensions ainsi que des hauteurs admissibles de
remblai. Il contient également les informations nécessaires pour compléter les plans
normalisés des ponceaux rectangulaires en béton armé, coulés en place et
préfabriqués.
Le chapitre 9 introduit les différents défauts observés sur les ponceaux. Les principaux
problèmes y sont abordés en fonction des différents types de ponceaux. Ce chapitre
est un résumé du chapitre correspondant du manuel d'inspection des structures. Son
étude permettra en outre d'améliorer l'étape de la conception car il explique aussi quels
sont les problèmes potentiels propres à chaque type de ponceau.
1-2
1.2 CHEMINEMENT D'UN PROJET
De façon générale, un projet est réalisé selon un cheminement qui favorise une suite
logique de l'ensemble des opérations nécessaires à la conception d'un ouvrage de type
ponceau. L'organigramme illustré à la figure 1.2a montre le cheminement global d'un
projet. Les références aux chapitres de ce manuel sont indiquées pour chaque étape
de l’organigramme.
La première étape consiste à prendre connaissance du dossier pour se faire une idée
globale du projet, déterminer l'ampleur de l'étude et planifier les opérations à réaliser.
Généralement, l'étude hydrologique peut être effectuée simultanément à cette étape, en
tout ou en partie, à partir des cartes et autres données disponibles dans les dossiers.
L'enquête sur les lieux doit être ensuite réalisée le plus tôt possible afin d’avoir en main
l'ensemble des informations nécessaires à l'analyse des différentes contraintes
hydrauliques, géotechniques, structurales, etc. Cette étape est particulièrement
importante car elle permet de comparer les résultats des calculs aux observations
relevées sur le site.
Les deux étapes suivantes consistent à envisager plusieurs solutions en calculant les
dimensions minimales requises pour différents types de ponceau. Les solutions
étudiées doivent permettent d'évacuer adéquatement les débits déterminés par
l'analyse hydrologique tout en tenant compte des contraintes relatives au site à l'étude.
Une solution finale doit être choisie parmi les solutions possibles.
Une autre étape porte sur l’aménagement des extrémités des ponceaux afin de
protéger la structure contre l'affouillement du lit du cours d'eau et l'érosion des berges et
du remblai de la route. Dans certains cas, aucune protection spéciale n'est nécessaire;
la revégétalisation naturelle du site pouvant s'avérer une protection suffisante.
1-3
Figure 1.2a Organigramme type d'un projet
1-4
Lorsque toutes les étapes précédentes sont terminées, les plans et devis de la nouvelle
structure peuvent être élaborés en vue de la construction.
Une fois construite, la structure doit être inspectée, entretenue et réparée selon les
différentes procédures prévues à cet égard. Il est important de vérifier le comportement
de la structure et de le comparer avec les projections de l'étude initiale du projet. Ce
retour d'information est essentiel pour améliorer l'efficacité des méthodes théoriques,
profiter de l'expérience acquise et augmenter l'expertise.
Les aspects économiques sont, bien sûr, omniprésents mais doivent être pondérés en
fonction du risque. Le niveau du risque qui peut être toléré pour un site particulier varie
en fonction de l'ampleur de la structure, des problèmes hydrauliques potentiels, de la
circulation, de l'importance générale de la route, etc. La figure 1.2b illustre la variation
des coûts d'une structure en fonction de la période de récurrence considérée lors de la
conception. Une structure vulnérable à des événements à courte période de récurrence
peut occasionner des coûts de réparation et d'entretien très importants. Par contre, le
coût de construction aura tendance à être élevé si la structure doit être conçue pour
résister à des événements ayant une longue période de récurrence. Tous ces aspects
doivent être considérés lors du choix de la solution optimale.
Figure 1.2b Variation des coûts en fonction de la période de récurrence retenue pour
la conception
1-5
1.3 MÉTHODOLOGIE
Tous les chapitres ont une présentation identique, soit un texte descriptif assorti de
tableaux, figures, équations et abaques. Ces éléments sont généralement directement
intégrés au texte, quelquefois regroupés en annexe. De façon générale, les
informations en annexe peuvent directement servir aux calculs de conception. Les
différents tableaux, figures, équations et abaques sont numérotés en fonction de la
section dans laquelle ils sont présentés, qu'ils soient incorporés au texte ou regroupés
en annexe. Des formulaires types sont ajoutés à la fin de certains chapitres pour
faciliter l’étude d'un projet.
Les unités utilisées dans le manuel sont celles du système métrique. Pour certaines
équations, les facteurs métriques diffèrent de leurs équivalents du système impérial. Il
est recommandé d'utiliser les équations métriques pour éviter toute erreur de
conversion.
La dernière page de chaque chapitre rappelle les références utilisées comme sources
principales d'informations, références qui peuvent être consultées pour de plus amples
renseignements.
1-6
CHAPITRE 2
2-i
2.5 STRUCTURES EXISTANTES 2-63
2.5.1 Localisation et description de la structure existante 2-64
2.5.2 Estimation de l'année de la construction 2-64
2.5.3 Niveaux des eaux hautes 2-64
2.5.4 Écoulement de décharge 2-65
2.5.5 Matériau du lit naturel du cours d'eau 2-67
2.5.6 Matériau du radier de la structure 2-67
2.5.7 Dommages de l'affouillement et réparations 2-68
2.5.8 Dégradation 2-70
2.5.9 Creusage artificiel 2-70
2.5.10 Autres informations 2-71
2.5.11 Estimation du rendement 2-72
2.5.12 Dimensions de l'ouverture 2-72
RÉFÉRENCES 2-89
ANNEXE 2
2-ii
2.1 GÉNÉRALITÉS
La conception hydraulique d'un ponceau ou d'un pont dépend en bonne partie des
résultats de l'enquête sur le terrain. Cette enquête permet de recueillir les données
nécessaires aux calculs et d’identifier les problèmes existants ou potentiels à considérer
lors de la conception d'une structure.
L'enquête sur le terrain doit être réalisée pour toutes les traversées de rivières, de
ruisseaux, de lacs, etc. Dépendant des conditions locales du site, les données
recueillies peuvent être utilisées pour les buts suivants :
• fournir des données pour le calcul des débits aux endroits où les méthodes
normales ne sont pas applicables;
• fournir une dimension de ponceau ou de pont comme base de référence pour les
calculs;
• vérifier l'évaluation des débits de crue du projet;
• vérifier les niveaux d'eau calculés par l'équation de Manning;
• vérifier les dimensions de la structure proposée;
• déterminer le meilleur emplacement et alignement (biais) de la structure;
• déterminer les problèmes, actuels ou potentiels, devant être éliminés ou pris en
compte lors de la conception, tels la dégradation du lit du cours d'eau, l’érosion
latérale, la présence de castors ou de débris;
• relever les caractéristiques spéciales du bassin versant et du site qui peuvent
affecter l'écoulement des eaux;
• évaluer le rendement de la structure existante;
• évaluer les risques de dommage aux propriétés avoisinantes.
2-1
2.2 CONSIDÉRATIONS COURANTES
Pour obtenir les meilleurs résultats possibles lorsqu’on prépare un voyage
d’enquête sur le terrain, il faut toujours tenir compte des aspects suivants:
• planification de l'enquête;
• plan topographique;
• aspects environnementaux;
• aspects pratiques sur le terrain;
• formulaire d'enquête.
Assembler et examiner les données avant d'entreprendre l'enquête sur le terrain (1)
• cartes topographiques;
• plans géométriques et plans des profils;
• plan de localisation du site;
• photographies aériennes du site;
• dossiers du pont existant, dessins et données du ponceau;
• dossiers hydrologiques et rapports de drainage tout près du site;
• cartes du risque d'inondation (si disponible);
• informations environnementales sur la qualité de l'eau, la présence de poissons, etc.
2-2
Figure 2.2.1 Organigramme de l'enquête sur le terrain
2-3
Inspection préliminaire de la route (2)
Une fois le tracé de la route proposée raisonnablement bien établi et reporté sur une
photographie aérienne ou sur un plan, les concepteurs et autres intervenants doivent
visiter la ligne de la route et inspecter toutes les traversées de cours d'eau.
Cette étape peut ne pas être nécessaire pour les traversées de pont, à moins qu'un
sérieux doute ne subsiste sur l’emplacement qui convient le mieux à la traversée.
a) Itinéraire et horaire
La première étape est de sélectionner le trajet routier le plus économique vers le ou les
sites à visiter.
Bien que l'ordre dans lequel l'enquêteur réalise son travail soit flexible, il est souhaitable
qu’il inspecte le site de la traversée ou de la structure existante avant d'interroger les
riverains, de façon pouvoir poser les questions pertinentes. En outre, il pourra se faire
ainsi une meilleure idée du site de la traversée. Par exemple, la hauteur du pont
existant est souvent un indice de la hauteur des crues passées. De même, les
dimensions du pont ou du ponceau peuvent donner une idée de l'amplitude des crues
sur le cours d'eau à l'étude.
La durée du voyage doit être établie avec le plus de précision possible. L'enquête pour
un pont simple peut exiger une demi-journée (en plus du temps du voyage), alors que
pour un petit ponceau, une heure ou deux peuvent suffire.
2-4
b) Accès au site
Si des moyens spéciaux de transport sont nécessaires, il faut normalement les réserver
bien à l'avance, en tenant compte, par exemple, de l'achalandage durant la saison
touristique.
Les rencontres sur le site avec le personnel des différents organismes doivent
également être planifiées.
d) Sécurité
La planification de l'enquête doit toujours tenir compte des aspects touchant la sécurité
et la santé au travail.
a) Formulaire d'enquête
Une série de formulaires nécessaires pour chaque traversée doit être préparée en
tenant compte du nombre de structures à inspecter et de résidants à interroger.
Dans la mesure du possible, les formulaires doivent être remplis à partir des données
disponibles au bureau, rapports d'étude, etc., mais ces informations, parfois
incorrectes, doivent être vérifiées sur le terrain. Les données touchant les dimensions
des ponts et des ponceaux sont normalement correctes dans les dossiers mais les
profondeurs d'eau et les élévations du lit doivent être validées sur le terrain car elles
peuvent avoir changé considérablement depuis l’établissement des plans.
L'enquête sur le terrain doit être réalisée au moyen du formulaire d'enquête présenté à
la sous-section 2.2.5, en se référant au texte du présent chapitre au besoin.
2-5
Résultats de l'enquête (7)
Pendant que les résultats de l'enquête sont encore frais à la mémoire, un examen
soigneux des notes prises sur le terrain doit être fait pour les éclaircir ou les compléter
au besoin. Les photographies prises lors de l'enquête doivent être datées, identifiées et
localisées à l'aide d'un croquis des lieux. Tout autre détail doit être noté
rigoureusement. Les négatifs ou les diapositives doivent ensuite être versés au
dossier du projet ou classés à l’endroit désigné.
Pour diverses raisons, des données spéciales telles des relevés bathymétriques par
sondage acoustique ou des mesures de vitesses faites à l'aide de différents appareils
peuvent être nécessaires. L'acquisition de ces données prend un temps assez long et
exigera normalement un second voyage.
Lorsque l'enquête sur le terrain est terminée, on utilise les données obtenues pour
effectuer l'étude hydraulique du pont ou du ponceau.
Le plan topographique de base est décrit brièvement ci-dessous. Son contenu a été
normalisé le plus possible dans le Manuel d’arpentage et géomatique du Service des
technologies d’exploitation de la Direction du soutien à l’exploitation des infrastructures
(chapitre 5, Orographie)
Ce plan est habituellement demandé par les intervenants en région ou par la Direction
des structures dans les cas d'études spéciales.
Le relevé de la ligne de centre de la route projetée se fait sur une distance minimale de
50 m de chaque côté des rives du cours d'eau. Transversalement, il doit couvrir 15 m
de chaque côté de la ligne de centre. Le long du cours d'eau, la distance minimale du
relevé doit être de 50 m autant en amont qu'en aval de la ligne de centre projetée.
Transversalement au cours d'eau, il doit couvrir une distance minimale de 20 m à partir
des rives. Ces distances peuvent être augmentées selon la topographie et la
configuration du site si cela s’avère nécessaire pour obtenir toute l'information
nécessaire.
2-6
2.2.3 Aspects environnementaux
Les deux buts importants sont d’assurer le passage des poissons à travers les
ponceaux et d'éviter l’affouillement ou la sédimentation des aires de frayère. Les
données nécessaires pour atteindre ces buts sur les cours d'eau ayant un fort potentiel
de pêche sont:
Les enquêtes dans des conditions hivernales sont souvent insatisfaisantes en raison
des indices importants qui peuvent être dissimulés par la neige et la glace. On les
évitera donc autant que possible en modifiant le calendrier des projets. S’il est impératif
2-7
de procéder à une enquête dans ces conditions, il faut alors recueillir davantage
d'informations locales, qui pourront ensuite être confirmées par une seconde inspection
après la crue du printemps.
Pour éviter des conséquences sérieuses en cas d’accident, deux personnes doivent
toujours être présentes sur le site des enquêtes en régions éloignées. Une boussole et
une trousse de premiers soins doivent toujours être apportées en région boisée.
L'enquêteur doit toujours demander la permission avant d'entrer sur un terrain privé. Si
le propriétaire ne peut être rejoint, il laisse sa carte d'affaire à la suite de sa visite.
Il est à noter que l'information recueillie sous les catégories « caractéristiques du cours
d'eau », « traversée proposée » et « structures existantes » est basée sur les propres
observations de l'enquêteur. L'information obtenue à la section « information locale »,
qui est obtenue de sources locales, est destinée à compléter et à vérifier les données
des autres catégories.
Lorsque l'espace disponible n'est pas suffisant pour décrire adéquatement un point
quelconque, le verso du feuillet peut être utilisé pour compléter l'information à l'aide
d’une description ou de croquis.
Les feuillets du formulaire complétés pour un exemple type d’enquête sur une traversée
de cours d'eau par un ponceau sont présentés aux pages 2-10 à 2-19. Cet exemple
illustre le résultat d'une enquête sur le terrain réalisée pour la conception hydraulique
d'un ponceau à l'endroit d'un nouveau tracé proposé de la route. Il faut savoir que la
clarté de l'information est fonction des sources disponibles pour chaque traversée; ainsi,
les données pour une traversée en région éloignée pourraient être moins complètes.
Les photos 2.2.5a et 2.2.5b sont des exemples de photographies prises lors d’une
enquête. Normalement, le reportage photographique doit couvrir l'ensemble du site à
l'étude et illustrer les particularités qui lui sont propres.
2-8
Photo 2.2.5a Exemple de photographies prises lors de l'enquête
Barrage de castor en amont du ponceau
2-9
2-10
2-11
2-12
2-13
2-14
2-15
2-16
2-17
2-18
2-19
2.3 CARACTÉRISTIQUES DU COURS D'EAU
Cette partie de l'enquête sert à établir un niveau et une vitesse devant servir de
référence pour mesurer, estimer et vérifier les niveaux d'eau et les débits lors des
crues.
A) Niveau d'eau
Le niveau des eaux du jour (N.E.J.) lors de l'enquête doit être noté. Ce niveau établit
un plan de référence utile pour mesurer le niveau des crues sur un cours d'eau. Il peut
facilement être transposé ailleurs. Par exemple, si le niveau des crues mesuré à une
structure existante est de 2.0 m au-dessus du niveau des eaux du jour (N.E.J.) et que le
niveau des eaux du jour est de 0.3 m, le niveau réel des crues est donc de 2.3 m. Cette
valeur peut être transposée à un site voisin à la condition que les caractéristiques de
l'écoulement soient similaires.
B) Vitesse
La méthode du flotteur est facile à utiliser pour mesurer approximativement les vitesses
de l'écoulement. Le passage d'objets à la dérive tels que glace, bois, ou tout autre
objet flottant est mesuré plusieurs fois sur une longueur de cours d'eau assez longue
pour fournir une estimation juste du temps de passage.
• Choisir deux sections en travers sur une partie droite du cours d'eau de façon à ce
que le temps de passage de l'objet flottant soit d'au moins 20 secondes. L'objet
flottant peut être une branche d'arbre, un morceau de bois ou un autre objet, et la
partie émergée ne doit pas donner prise au vent. Mesurer la distance entre les deux
sections.
2-20
• Lancer l'objet dans l'eau de façon à ce qu'il atteigne une vitesse constante avant
d'arriver à la section en amont. Le temps de passage entre les deux sections doit
être mesuré à l'aide d'un chronomètre ou d'une montre. Deux ou trois mesures de
temps doivent être faites pour établir une moyenne représentative.
Essentiellement, un cours d'eau est stable si aucun changement dans ses dimensions,
sa forme et sa trajectoire n'a été observé depuis plusieurs années. Il est considéré
instable, au contraire, lorsqu’il s’est produit des changements assez importants dans le
temps au point de devenir un facteur significatif dans l'entretien des structures.
L'érosion latérale et la dégradation du lit sont parmi les plus importants de ces
changements. L’érosion active des berges, la dégradation progressive ou la
sédimentation du lit, l’accumulation importante de sable sans végétation et des
coupures récentes de méandres sont des indices qui permettent de reconnaître si un
cours d'eau est instable. Le cours d'eau stable, au contraire, aura une largeur
relativement constante, des berges avec une forte végétation et des accumulations
négligeables de sable. Les photos 2.3.2a et 2.3.2b, regroupées à la fin de la section,
montrent les deux types de cours d'eau.
Informations à recueillir
2-21
Figure 2.3.2a Formes d'un cours d'eau
2-22
En plus du danger qu’elle présente pour les structures, la dégradation du lit peut
entraîner l’érosion et même l’effondrement des berges, entraînant ainsi l’élargissement
du cours d'eau d’où peut souvent résulter une perte importante de terres agricoles. Ce
genre de dégradation surviendra généralement aux endroits où la pente du cours d'eau
est localement plus forte que celle correspondant à un profil stable, par exemple, en
amont d'une zone de coupure de méandres où le redressement a eu pour effet de
diminuer la longueur du lit et ainsi d'augmenter sa pente. La figure 2.3.3a et la photo
2.3.3a montrent un tel phénomène.
La sédimentation du lit est, quant à elle, causée par une diminution de la capacité de
transport de sédiments d'un cours d'eau. Elle peut être causée par une diminution
soudaine de la pente du cours d'eau ou par le déversement d'une grande quantité de
sédiments dans celui-ci. Les taux de transport de sédiments sont difficiles à estimer;
les cours d'eau subissant ce phénomène sont souvent instables.
Informations à recueillir
• S’il existe déjà des traversées sur le cours d'eau, les examiner pour voir s’il y a des
indices de dégradation (voir la sous-section 2.5.8).
2-23
Figure 2.3.3a Dégradation du lit due à une coupure de méandres
2-24
− Examiner les photographies aériennes pour relever les indices possibles de
dégradation et de sédimentation. La dégradation peut être indiquée par une
érosion active le long des berges. La sédimentation peut être révélée par la
présence de dépôts récents aux endroits où la vitesse du courant diminue
soudainement.
Bien que les effets du creusage artificiel d'un cours d'eau ne soient pas, la plupart du
temps, aussi sérieux que ceux de la dégradation du lit, il existe de nombreux exemples
de ponts et de ponceaux qui se sont écroulés à la suite du creusage et de
l'élargissement de canaux et de fossés municipaux. Le dragage d'un cours d'eau
principal peut aussi provoquer un abaissement du lit dans un cours d'eau tributaire.
Lorsque le creusage d'un cours d'eau est prévu, l'abaissement des semelles ou la mise
en place du radier d'un ponceau à un niveau adéquat doit également être prévu pour
assurer la pérennité de la nouvelle structure.
Informations à recueillir
• Examiner les structures existantes pour des indices d'un creusage antérieur.
• Se renseigner auprès des municipalités et des résidants pour savoir si des projets
de creusage sont prévus.
2-25
2.3.5 Glace
La glace peut causer différents types de problèmes lorsqu’un pont enjambe un cours
d’eau. Le problème le plus courant est l'embâcle, au moment où le couvert de glace se
brise au printemps ou à l'hiver.
Un embâcle de glace peut causer une importante augmentation du niveau d'eau et peut
entraîner des dommages importants si les glaces s'appuient contre le tablier. Les
embâcles peuvent aussi forcer la rivière à sortir de son lit mineur pour inonder le lit
majeur (plaine inondable) et même parfois la route d'approche. Elles peuvent
également provoquer de profonds affouillements en obstruant l'ouverture du pont.
De la glace de frasil peut se former dans des rivières à courant rapide et obstruer la
section d'écoulement des eaux en adhérant au fond du cours d'eau ou en s'accumulant
sous un couvert de glace. Ce phénomène est toutefois moins fréquent.
Les embâcles peuvent se former dans les sinuosités des rivières, aux endroits où les
eaux sont peu profondes, aux ponts trop bas ou trop étroits et en amont des piles de
pont. Ils sont fréquemment le résultat de blocs de glace qui s'amoncellent contre un
couvert de glace stable dans une zone où la pente du cours d'eau est faible. Cette
situation se produit habituellement aux embouchures des cours d'eau et cause souvent
des embâcles importants. La figure 2.3.5 illustre les localisations les plus fréquentes
des embâcles de glace.
Il est difficile de détecter s’il s’est déjà produit un embâcle de glace lorsqu’on fait une
inspection. Par conséquent, à moins de pouvoir relever des indices d’un tel
phénomène, il faut privilégier les témoins oculaires tels les propriétaires riverains et les
responsables des ministères impliqués comme source d'informations.
2-26
Figure 2.3.5 Localisations d'embâcle de glace
2-27
L'impact des glaces peut voiler les piles en acier, casser les piles en bois et
endommager les piles en béton. Pour tenir compte de ces risques, il est donc
nécessaire, au moment de la conception, de connaître l'épaisseur des glaçons
transportés par le cours d'eau lors de la débâcle et la hauteur à laquelle l'impact s'est
produit.
Un autre problème lié aux glaces peut se manifester lorsqu'un large couvert de glace
s'appuie sur une structure, sur laquelle peuvent alors s’exercer des efforts importants
de poussée engendrés par l'expansion thermique du couvert ou des efforts de
soulèvement provoqués par la fluctuation du niveau d'eau.
Le temps consacré à l’obtention des données sur la glace doit être en relation avec
l'importance de la structure et la gravité des problèmes rencontrés. Les informations les
plus importantes à recueillir touchent la possibilité ou non d'embâcles de glace dans la
zone à l'étude, l'effet de la structure sur les embâcles et l'effet des glaces sur la
structure. Lorsque c'est possible, le site sera inspecté lorsqu'un embâcle ou une
débâcle est encours.
Informations à recueillir
• Noter la hauteur, les dimensions et la profondeur des cicatrices laissées par les
glaces sur les arbres, etc.
• Noter les indices de fortes inondations, telles que traces d'érosions ou jeunes arbres
couchés, en inspectant les plaines inondables et en examinant les photographies
aériennes. Les fortes inondations se produisent souvent quand le lit de la rivière est
bloqué par un embâcle. Quoi qu'il en soit, un embâcle ne peut être confirmé que par
des informations de source locale.
• Noter les indices de poussée des glaces sur les berges ou dans la plaine inondable.
• Noter la longueur probable du cours d'eau qui contribue à la débâcle, par exemple à
partir d'un barrage ou d'un lac situé en amont. La quantité de glace passant à un
site donné est évidemment proportionnelle à la longueur du cours d'eau en amont.
Cette longueur peut être déterminée à l'aide de cartes topographiques et de
photographies aériennes.
• Noter les emplacements où il y a risque d'embâcles, par exemple, dans les courbes,
aux étranglements, aux abords des structures existantes, et déterminer s’il est
possible d’en éliminer les causes.
• Noter les influences humaines qui peuvent affecter la formation de la glace, par
exemple la présence d’un barrage, d’une station thermique ou d'une usine de
traitement des eaux.
2-28
• Noter l'effet appréhendé des embâcles de glace sur les propriétés en amont et la
possibilité d'installer une structure auxiliaire (de décharge) pour limiter
l'exhaussement du niveau des eaux (remous).
Les enquêtes faites pendant qu’un embâcle de glace est en cours doivent être
effectuées avec de grandes précautions. Il est extrêmement dangereux de marcher ou
de grimper sur les blocs de glace. Toutes les mesures doivent être prises à partir d'un
endroit sûr.
• Estimer les vitesses de déplacement des blocs de glace, renseignement qui peut
être utile au concepteur pour les calculs d'impact.
• Noter la présence d'un pont de glace à proximité du site à l'étude, de même que
l'épaisseur de la glace qui peut causer des problèmes si le pont de glace doit
continuer à être utilisé après la construction de la nouvelle traversée.
2-29
2.3.6 Débris
De grandes quantités de bois et d'autres débris sont transportés par un cours d'eau
dont les berges sont sujettes à l'érosion ou dont le bassin versant est urbanisé. Dans
ce dernier cas, les débits de pointe peuvent être particulièrement élevés. La photo
2.3.6 montre une rivière avec un potentiel de transport de débris.
Le potentiel de transport de débris d'un cours d'eau peut influencer la sélection du type
de pont ou de ponceau, la hauteur, le nombre de travées ou de tuyaux.
Informations à recueillir
2.3.7 Castors
2-30
Informations à recueillir
2.3.8 Navigation
Informations à recueillir
• Noter le type et les dimensions maximales des embarcations utilisant le cours d'eau.
Sur les petits cours d'eau, il faut obtenir cette information des responsables locaux,
des exploitants de marina et des résidants; à titre indicatif, mesurer aussi le
dégagement vertical de la structure existante, si naturellement il est adéquat. Noter
en particulier s’il faut tenir compte du passage de grands voiliers pour le choix de la
hauteur et du type de pont.
Il est à remarquer qu’en amorçant l'étude d'un projet de pont, l'ingénieur doit
s'informer du caractère de navigabilité du cours d'eau auprès de la Direction du
domaine hydrique du ministère de l'Environnement du Québec. Si le cours d'eau est
navigable de par la loi, il doit s'enquérir des exigences du gabarit de la voie de
navigation auprès de l'agent régional de la Loi sur la protection des eaux navigables
de la Garde côtière canadienne de Transports Canada.
2.3.9 Barrage
2-31
Si la charge hydraulique sur un barrage durant une crue importante est connue, le débit
de cette crue peut être calculé à partir des dimensions du déversoir. Le débit de
conception peut ainsi être vérifié. Si les enregistrements des débits sont connus de
l’entreprise qui exploite le barrage , il n’est plus utile de savoir quelles sont les
dimensions du déversoir.
Informations à recueillir
− Les détails sur les poutrelles en bois empilées les unes sur les autres qui
contrôlent l'écoulement des eaux, sur les ouvertures de vannes, sur les débris ou
toute autre obstruction présente durant la crue des eaux.
• Noter l'état du barrage et de ses approches. La rupture d'un barrage situé en amont
peut gravement affecter la traversée, alors qu'un bris en aval peut augmenter les
profondeurs d'affouillement à la traversée.
2-32
Figure 2.3.9a Géométrie d'un déversoir de barrage
L'évaluation du niveau d'une crue pour un débit donné à une traversée de cours d'eau
dépend de la section transversale d'écoulement, du coefficient de rugosité, de la pente
du canal en aval et de la plaine inondable.
Toutefois, dans quelques cas, cette évaluation peut être grandement modifiée par
d'autres éléments de contrôle en aval du site, tels les barrages (mentionnés
précédemment), les lacs, les chutes, les rapides ou la confluence avec un cours d'eau
plus important. Ces éléments influenceront la ligne d'eau, l'affouillement à la traversée
et également, l'ouverture et la hauteur de la structure.
2-33
À titre d'exemple, la hauteur d'une structure érigée près de l’embouchure d’un tributaire
sera fonction de l'évaluation de la crue sur le tributaire lorsque la rivière principale est
en crue. Par contre, les calculs d'affouillement seront basés sur les caractéristiques de
la crue sur le tributaire lorsque la rivière principale est à l'étiage.
Informations à recueillir
Noter toutes les conditions en aval du site de la traversée qui peuvent influencer les
niveaux d'eau, y compris :
• un lac;
Normalement, les caractéristiques d'un bassin versant sont définies au bureau à partir
de l'étude de photographies aériennes ou de cartes topographiques. Cependant, dans
des cas spéciaux, il peut être nécessaire d'obtenir des données supplémentaires sur le
terrain.
Une telle situation peut survenir quand une vérification de l'estimation du débit de
conception révèle une grande divergence entre la valeur des calculs et celle déduite à
partir des informations recueillies sur le terrain. Si la divergence demeure après avoir
soigneusement vérifié les calculs et les dimensions du bassin versant, il faut examiner
la possibilité d'un débordement de crue vers ou à partir d'un bassin versant adjacent à
l'aide de photographies aériennes et de cartes topographiques. Les zones de
débordement probables doivent être examinées sur le terrain pour y relever des indices
possibles tels des débris, et la population locale doit être interrogée à ce sujet. Le
débordement d'un bassin versant vers un autre se produit ordinairement sur un terrain
plat susceptible d'être inondé, surtout aux endroits où les fossés de route réunissent les
deux bassins versants. Un autre lieu de débordement possible est l'endroit où les cours
d'eau de deux bassins versants sont très rapprochés et sont séparés par des terres
basses.
2-34
Sur certaines rivières, les eaux de débordement se déplacent occasionnellement à
travers champs sur plusieurs kilomètres, en contournant de nombreuses traversées de
cours d'eau. La figure 2.3.11 illustre ce phénomène.
Des changements majeurs dans l'utilisation des terres, par exemple l'urbanisation et la
déforestation, qui ne sont pas montrés sur les cartes topographiques et les
photographies aériennes, seront délimités aussi précisément que possible sur le terrain.
De façon similaire, des marécages récemment drainés ou des boisés éclaircis en
permanence pour l'agriculture seront notés.
2-35
Photo 2.3.2a Cours d'eau stable
2-36
Photo 2.3.2C Photographie aérienne. Cours d'eau instable
2-37
Photo 2.3.3a Dégradation du lit indiquée par une augmentation de la
pente du cours d'eau et une érosion des berges
2-38
Photo 2.3.3c Seuil en enrochement
2-39
Photo 2.3.3e Sédimentation indiquée par la présence de dépôts de gravier
dans le lit du cours d'eau
2-40
Photo 2.3.6 Potentiel de débris indiqué par l'érosion des berges et la
présence d'arbres déracinés
2-41
Photo 2.3.9a Barrage - Mur et déversoir en béton avec poutrelles en bois
pour contrôler les débris
2-42
2.4 TRAVERSÉE PROPOSÉE
Les principaux buts de cette partie de l'enquête sont d'obtenir les données nécessaires
pour la conception hydraulique de la structure et déterminer la configuration la plus
avantageuse pour la nouvelle traversée.
• canal existant;
• limites extérieures de la plaine inondable (qui souvent suivent à peu près les bords
du fond de la vallée);
• topographie générale du site, par exemple les collines, les canaux auxiliaires, etc.;
2-43
• affleurements rocheux - montrer leur emplacement, la nature du roc et son aptitude
probable à résister à l'affouillement. Les surfaces de roc laminé comme du schiste
argileux peuvent se détacher sous l'effet de l'écoulement rapide des eaux ou se
désintégrer sous l'action du gel et des intempéries. Par contre, un roc solide tel le
granite ou le gneiss est extrêmement résistant à l'érosion.
Même lorsque les affleurements rocheux sont présents sur les deux berges, le fond
du lit n'est pas nécessairement de roc, à moins que ce ne soit clairement visible ou
que l'enquête puisse le prouver. La présence de roc doit être confirmée par une
étude géotechnique avant que des recommandations soient faites pour la protection
contre l'affouillement.
Les données hydrauliques qui suivent sont énumérées sur le formulaire d'enquête et
doivent être montrées sur le croquis ou sur le plan, ou au verso du feuillet du formulaire
si l'espace est insuffisant.
Les calculs des niveaux de crues à partir des caractéristiques du cours d'eau et de la
plaine inondable sont souvent d'une fiabilité douteuse en raison de la difficulté d'estimer
les coefficients de rugosité et leurs variations dans le temps. Pour cette raison, un
effort considérable doit être fourni pour obtenir les données sur le terrain.
Les estimations les plus fiables des niveaux de crue sont habituellement obtenues des
résidants et des responsables locaux. Cependant des efforts particuliers doivent être
faits pour trouver sur le terrain des indices de niveau d'eau haute tout en sachant que le
niveau en question peut avoir été provoqué par une crue de faible période de retour.
Il est essentiel de faire la distinction entre deux types de niveau des eaux hautes:
l'écoulement en eau libre et l'écoulement avec une obstruction. Le niveau des eaux
hautes (N.E.H.) en eau libre est requis pour les calculs de l'affouillement, du remous et,
dans plusieurs cas, pour l'établissement des élévations des soffites de pont et du profil
des approches. Le niveau des eaux hautes avec une obstruction tel un embâcle de
glace ou de débris, ou un glissement de terrain, est habituellement augmenté et le
N.E.H. qui en résulte peut faire rejeter le N.E.H. en eau libre pour l'élévation du soffite et
des approches. Il est bon de rappeler que ces deux types de N.E.H. peuvent être
influencés par des contrôles en aval tels des barrages ou des lacs, ou par des
événements telle la perte d'un barrage en amont.
2-44
Idéalement, le N.E.H. en eau libre trouvé sur le terrain doit avoir une période de retour
comparable à la crue de conception. Par conséquent, si la période de conception est
de 25 ans, un effort doit être fait pour déterminer les deux plus haut N.E.H. observés en
eau libre durant cette période. Si le plus haut N.E.H observé en eau libre dépasse
largement le second (par exemple de 50%), il est possible que le plus haut niveau soit
relié à une crue exceptionnelle pour laquelle une fréquence peut difficilement être
estimée. La seconde crue peut alors être supposée d'une période de retour équivalente
à la moitié de la période affectée à l'observation du comportement du cours d'eau.
Dans ces cas, les informations des résidants et des responsables locaux sont
essentielles pour une évaluation plus précise de la période de retour des N.E.H.
En pratique, sur le terrain, l'enquêteur doit faire un effort pour déterminer le N.E.H.
extrême observé, tenter d'évaluer sa période de retour à partir des informations des
résidants et des responsables locaux et finalement déterminer les conditions
d'écoulement, soit en eau libre, soit avec obstruction.
Une crue majeure fournit une excellente occasion d'obtenir des informations fiables sur
le N.E.H. Étant donné que plusieurs marques laissées par une inondation disparaissent
rapidement ou sont complètement envahies par la végétation, elles doivent être
enregistrées aussitôt que possible après l'événement. Si les niveaux ne peuvent être
mesurés immédiatement, les lignes de hautes eaux peuvent être indiquées à l'aide de
piquets, peinture, etc.
Aux endroits où un N.E.H. ne peut être établi de façon fiable au site de la traversée
proposée, le N.E.H. à un pont existant ou à un autre emplacement sur le même cours
d'eau peut être transposé à la traversée, en tenant compte de l'augmentation, lors des
crues, des niveaux d'eau au-dessus du niveau des eaux du jour (N.E.J.). La sous-
section 2.3.1 explique cette technique, qui est acceptable en autant que les conditions
hydrauliques soient comparables aux deux sites.
L'autre niveau des eaux hautes sur lequel un effort doit porter est le niveau des eaux
hautes annuelles (N.E.H.A.), qui correspond à l'élévation moyenne des crues
maximales atteintes normalement à tous les ans. Ce niveau, souvent atteint lors des
crues du printemps, laisse sur le terrain des indices plus facilement détectables par les
résidants et les responsables locaux. Ce niveau est utile notamment pour établir la
relation niveau-débit. Les résultats de cette relation doivent refléter les conditions
réelles observées.
Pour les traversées affectées par les marées, les volumes des Tables des marées et
courants du Canada, publiés par le ministère des Pêches et des Océans (Canada), donnent
des renseignements sur les marées, les courants et les niveaux d'eau marégraphiques. Il
peut néanmoins être très utile de recueillir auprès des résidants locaux des informations sur
les niveaux géodésiques atteints par les différentes marées.
2-45
Informations à recueillir
• Examiner le site pour trouver des marques de hautes eaux, les décrire et noter leur
élévation ou leur hauteur par rapport au niveau des eaux du jour (N.E.J.). Noter
aussi la fiabilité estimée de la marque (excellente, bonne, passable, faible) en
prenant en considération les points suivants :
− les N.E.H. les plus fiables sont habituellement sur des surfaces parallèles à la
direction de l'écoulement;
− le N.E.H. à une obstruction à l'écoulement, tel un arbre ou une pile de pont, peut
être artificiellement plus élevé immédiatement en amont qu'en aval;
− les marques des hautes eaux ont très probablement été dépassées antérieurement,
puisque plusieurs indices ont une durée de vie très courte;
− débris fins tels que semences, brins d'herbe, etc. sur les structures, les clôtures
et les talus (souvent l'indice le plus fiable dans le cas d'une crue récente);
− débris grossiers tels que troncs d'arbres, branches, etc. accrochés au tablier du
pont ou présents dans la plaine inondable;
− marques ou taches laissées sur les structures, les maisons, etc.. Les photos
2.4.2d, 2.4.2e et 2.4.2f illustrent cet indice;
2-46
− cicatrices laissées sur les troncs d'arbres par des glaces. Ces cicatrices
fournissent un enregistrement des N.E.H. assez permanent. Cependant, il faut
se rappeler qu'elles représentent seulement les crues d'hiver ou de printemps,
qu'elles peuvent représenter les conditions avec embâcle de glace, et que les
petits arbres peuvent avoir été pliés par l'écoulement des glaces avant de
retourner à leur position initiale. Les photos 2.4.2g et 2.4.2h illustrent cet indice.
Informations à recueillir
• Indiquer les différents parcours empruntés par l'écoulement sur un plan, une
photographie aérienne ou un croquis.
2-47
Figure 2.4.2a Parcours de l'écoulement et configuration de la nouvelle traversée
Si l'équation de Manning est utilisée pour le calcul des niveaux de crue, le coefficient de
rugosité (n) pour différents segments du cours d'eau et de la plaine inondable doit être
estimé aussi précisément que possible, en n'oubliant pas qu'il y a plusieurs
changements incontrôlables et qu'un haut degré de précision est difficile. Le cours
d'eau et la plaine inondable doivent être décrits et photographiés de façon à ce que les
valeurs de (n) pour les segments puissent être estimées au bureau.
2-48
Informations à recueillir
• Noter le type et les dimensions du matériel de surface du lit et des berges du cours
d'eau. Voir le point « Matériaux du lit et des berges ».
• Noter les détails sur l'utilisation des terres agricoles (par exemple, des cultures en
rangées parallèles à la direction de l'écoulement).
• Noter si les arbustes ou les petits arbres ont vraisemblablement été fléchis et
submergés durant la crue.
Bien que les sections transversales du cours d'eau apparaissent sur le plan
topographique du site (si on dispose d’un tel plan), il est de bonne pratique de noter
aussi les dimensions approximatives sur le croquis du site. Une attention particulière
doit être portée à la hauteur des berges. Cette hauteur par rapport à celle de la crue
détermine la proportion de l'écoulement empruntant la plaine inondable et par
conséquent, influence la courbe de la relation « niveau-débit ».
Lorsque le canal est droit et uniforme, une seule section transversale est suffisante.
Étant donné que la section d'écoulement d'un cours d'eau est rarement constante sur
toute sa longueur, il est important de définir la section la plus représentative possible du
secteur à l'étude.
2-49
E) Matériau du lit et des berges
Les études détaillées de fondation sont réalisées pour les ponts et les gros ponceaux
(habituellement après les enquêtes sur le terrain), à moins que les géotechniciens ne
soient certains que les fondations s'appuient sur le roc. L'étude géotechnique permettra
la reconnaissance explicite des sols du lit et des berges.
Bien que le rapport de l'étude géotechnique fournisse des détails du sol sous-jacent au
lit du cours d'eau, le lit lui-même n'est pas toujours décrit adéquatement. Une
description des matériaux en surface du lit est donc nécessaire pour évaluer
l'affouillement aux ponts et aux ponceaux. La description du matériau des berges peut
également être utilisée lors de la conception de la protection contre l'érosion ou dans
l'estimation du coefficient de rugosité du canal.
Informations à recueillir
Les informations suivantes doivent être notées afin que les observations de l'étude
géotechnique puissent être complétées.
• Examiner et classer les matériaux du lit et des berges en accord avec le tableau
2.4.2 présenté à l'annexe 2. Lorsque la classification des matériaux est réalisée,
estimer le plus précisément possible le pourcentage de chacun des matériaux.
2-50
Informations à recueillir
• Examiner le cours d'eau actuel sur le terrain et sur les photographies aériennes pour
identifier les zones d'érosion et de sédimentation et localiser ces zones sur un plan,
une photographie aérienne ou un croquis.
• Noter l'existence d'érosion des berges causée par l'action des vagues produites à
partir de lacs.
2-51
G) Propriétés potentiellement affectées par la traversée
La construction d'un pont ou d'un ponceau avec un remblai à travers une plaine
inondable peut augmenter la valeur du remous. De plus, la concentration de
l'écoulement à travers l'ouverture d'une structure peut augmenter la vitesse à travers
cette ouverture et, par conséquent, le potentiel d'érosion en aval. Ces problèmes, et
d'autres, lesquels peuvent affecter les propriétés situées en amont et en aval, doivent
être soigneusement analysés pour éviter des dommages futurs.
Informations à recueillir
Les élévations critiques des bâtiments (coins, rebords des fenêtres du sous-sol,
premiers planchers) et des terres pouvant être développées devront être établies
par un relevé d'arpentage.
• Noter les propriétés et les structures situées en aval du pont ou du ponceau projeté
qui peuvent être affectées par l'augmentation des vitesses de l'écoulement. La
situation la plus critique est une structure localisée à une courte distance en amont
d'un bâtiment construit au sommet d'une berge érodée. Dans cette situation, une
augmentation de l'érosion peut donner lieu à une réclamation pour dommages très
coûteuse. Dans de tels cas, des photographies de l'état des lieux avant construction
peuvent être très utiles.
• Noter les bâtiments situés dans la plaine inondable immédiatement en aval d'une
route qui peuvent être affectés par un débordement de l'écoulement au-dessus de
la route en cas de très forte crue. L’emplacement de ces propriétés peut influencer
la localisation des baisses du profil de la route aux approches des structures.
2-52
Pour que la conception de la traversée soit satisfaisante, il faut se rappeler que le cours
d'eau, la plaine inondable, l'ouverture de la structure, le profil aux approches et les
structures secondaires forment ensemble un système dans lequel un changement dans
l'une ou l'autre des composantes peut affecter les autres, en partie sinon en totalité.
La localisation et l'alignement d'une nouvelle structure doit tenir compte des conditions
présentes et prévues au site et dans la zone adjacente.
Informations à recueillir
2-53
• Si possible, localiser la traversée sur un secteur stable du cours d'eau. Un secteur
relativement droit est préférable;
• Sur un cours d'eau relativement droit, aligner la structure avec le canal principal, en
tenant compte des déplacements éventuels du cours d'eau;
• Sur un cours d'eau fortement en méandres, autant que possible, localiser l'approche
de la route de telle façon que la boucle du méandre en amont soit assez loin pour
qu'elle n'attaque pas la route dans un avenir prévisible;
• Si le cours d'eau est en courbe, pour déterminer l'angle du biais des piles,
considérer l'effet de la vitesse à la sortie de la structure sur les berges en aval. Au
besoin, utiliser un alignement pour les piles ou les ponceaux qui dirige l'écoulement
loin de la berge;
• Prendre en compte les effets de la dégradation du lit du cours d'eau sur le niveau du
radier ou la localisation des culées en tenant compte de l'élargissement et de
l'approfondissement éventuels du lit;
• Éviter si possible les traversées à canaux multiples. Si cela ne peut être évité, il est
préférable d'effectuer des travaux pour redéfinir un lit unique du cours d'eau.
B) Détournements du canal
Les détournements doivent être évités mais, aux endroits où ils apparaissent essentiels,
le choix de l'alignement doit se faire à l'aide des plans topographiques du site et des
photographies aériennes.
Il faut déterminer:
• s’il existe un autre moyen pour éviter un détournement. La figure 2.4.3a illustre un
exemple d'un détournement;
2-54
• l'effet du biais sur le coût de la structure;
2-55
Figure 2.4.3b Détournement d'un tributaire
C) Écoulement de décharge
• enlever la pression des glaces sur la structure principale lors des embâcles de
glace;
• réduire le remous en amont lorsque le canal principal est obstrué par les glaces;
2-56
• évacuer les eaux lorsque l'élimination du débordement de la route d'approche d'une
structure existante n'est pas acceptable;
D) Protection du canal
Noter l'étendue probable de la protection des berges et tous les autres travaux
d'entretien nécessaires. Ces travaux peuvent servir à préserver la structure ou la route
ou à empêcher l’érosion prévue en aval des structures qui résulterait de l'augmentation
de vitesse à travers ces dernières.
2-57
Photo 2.4.2a Niveau des eaux hautes d'une crue récente indiqué par une
marque de ligne d'eau sur le talus
Photo 2.4.2b Niveau probable des eaux hautes annuelles indiqué par des
marques de ligne d'eau sur les berges
2-58
Photo 2.4.2c Niveau probable des eaux hautes annuelles indiqué par des
marques de ligne d'eau sur les berges
Photo 2.4.2d Taches sur le roc laissées par le jeu des marées
2-59
Photo 2.4.2e Niveau des eaux hautes indiqué par des marques sur la pile
d'un pont
Photo 2.4.2f Niveau d'une crue exceptionnelle indiqué par une marque de
ligne d'eau laissée sur un chalet
2-60
Photo 2.4.2g Niveau des eaux hautes assez fréquent indiqué par une
cicatrice laissée sur un tronc d'arbre par les glaces
Photo 2.4.2h Niveau des eaux hautes assez fréquent indiqué par des
cicatrices laissées sur les troncs d'arbre par les glaces
2-61
Photo 2.4.2i Changement dans l'alignement du lit ayant un effet important
sur l'écoulement de l'eau à la structure
2-62
2.5 STRUCTURES EXISTANTES
Une enquête minutieuse sur le terrain portant sur les ponts ou les ponceaux
actuellement en place est très importante dans la conception d'une nouvelle traversée
car elle permet de recueillir des informations utiles au concepteur et notamment :
• les dimensions de la structure existante, qui peuvent servir de base pour les calculs
hydrauliques de conception;
• les informations sur les problèmes à la nouvelle traversée, tels les embâcles de
glace et le creusage artificiel.
Les informations recueillies pour chaque structure existante doivent être notées sur un
feuillet séparé (feuillet de la page 5 de 8 du formulaire d'enquête). Les feuillets des
pages 5 et 6 de 8 du formulaire rempli pour un exemple type d’enquête sont présentés
aux pages 2-14 à 2-17.
Sur des rivières larges, il est habituellement conseillé d'inspecter les ponts existants
jusqu’à plusieurs kilomètres en amont et en aval de la traversée proposée. Sur de plus
petits cours d'eau, seuls les ponceaux les plus rapprochés en amont et en aval peuvent
être inspectés.
2-63
Sur un cours d'eau sans structures situé en région éloigné, il peut être possible d'utiliser
les données d'une traversée existante sur une rivière voisine dont les caractéristiques
du bassin versant sont similaires. Cependant, les différences dans les conditions
d'écoulement des eaux entre les deux sites doivent être soigneusement notées. Les
résultats ne doivent être utilisés que comme guide très grossier.
Avant d’effectuer un voyage sur le terrain, on peut gagner du temps en obtenant le plus
d'informations possibles à partir des dossiers des structures. Les plans des ponts
doivent être examinés et les données pertinentes, tels les ouvertures et les niveaux des
eaux hautes, notées; il faut cependant se rappeler qu'occasionnellement, les plans
peuvent légèrement différer de la structure existante.
Il est essentiel de connaître l'âge approximatif d'une structure pour apprécier son
rendement hydraulique. S’il s’agit d’une structure relativement récente, on aura peu de
renseignements sur l'ouverture à moins qu'elle n'ait déjà subi une crue majeure. On
peut normalement se renseigner sur l'âge d'une structure en consultant les dossiers
des structures ou en s’informant auprès du personnel du ministère des Transports.
de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports ou des résidants locaux.
Comme on l’a vu à l'article 2.4.2, il est nécessaire de bien évaluer les niveaux atteints
par les crues aux fins des calculs de l'affouillement et du remous, pour vérifier les
niveaux calculés des crues et pour choisir le niveau minimal de la structure et du profil
de la route et aussi, pour évaluer l'aire effective de l'ouverture d'une structure existante.
2-64
Une estimation préliminaire du niveau probable de la crue peut être obtenue en notant
le dégagement vertical d'un pont existant, qui aura été construit intentionnellement plus
haut que les approches de la route. Dans de tels cas, le niveau extrême de la crue sera
souvent plus bas que le dessous du pont. Une telle observation n'est généralement pas
valable dans le cas des ponceaux puisqu'ils sont souvent submergés durant les crues
importantes.
Informations à recueillir
• Noter si une membrure inférieure d'un pont à poutres triangulées en acier a été
fléchie vers l'aval par l'impact des glaces ou de gros débris. La photo 2.5.3 illustre
cette situation. Vérifier si le fléchissement n'aurait pas été causé par un mouvement
vers l'intérieur des culées et si le pont n'aurait pas été rehaussé à la suite de
dommages.
• Noter la présence de débris, de cicatrices laissées par les glaces et toutes les autres
marques d'eaux hautes déjà mentionnées à la sous-section 2.4.2.
• Noter les niveaux des marques d'eaux hautes en amont et en aval et le long des
berges pour fournir une indication sur l'importance du remous. Ceci est
spécialement important pour les ponceaux où le remous est souvent très significatif.
• Vérifier sur les culées et les murs en ailes les marques des eaux hautes souvent
indiquées avec de la peinture ou tout autre façon par le personnel d'entretien ou
d'autres organismes.
• Noter si une station de jaugeage est installée sur le cours d'eau à proximité de la
traversée, plus tard, demander au ministère de l'Environnement les données
disponibles sur les crues. Il faut se rappeler que la période d'enregistrement des
données peut ne pas inclure les plus fortes crues, puisque la station de jaugeage
n'était pas nécessairement en opération durant les années où les plus fortes crues
sont survenues.
Plusieurs ponts et ponceaux sont soulagés d'une proportion importante du débit durant
les crues majeures par l'écoulement au-dessus de la route d'approche. La quantité
d'eau contournant la structure peut constituer une forte proportion du total,
particulièrement si le remblai est très bas ou s'il y a une perte du remblai. Par
conséquent, dans l'évaluation de la capacité hydraulique de la structure existante, il est
essentiel de prendre en considération la proportion approximative des débits
contournant la structure. Négliger cet aspect peut fausser l’évaluation de la capacité
hydraulique de la structure. Si aucun indice concluant d'écoulement au-dessus de la
route n'est détecté, il faut évaluer la possibilité qu'un tel écoulement puisse se produire
en se basant sur les hauteurs de remblais, la présence d'une baisse du profil de la route
aux approches, etc.. La photo 2.5.4a présente un cas d'écoulement de décharge.
2-65
Informations à recueillir
− les dépôts de gravier, en aval des accotements, qui ont été emportés. Ces
dépôts peuvent être recouverts de végétation et ne pas être immédiatement
apparents. La photo 2.5.4b présente plusieurs indices d'un écoulement de
décharge;
− les clôtures adjacentes à la baisse de profil de la route qui ont été endommagées
ou réparées; (voir la photo 2.5.4b)
− les débris empilés contre les clôtures sur le bord de la route, adjacent à la baisse
de profil;
− les cicatrices des glaces sur les arbres, en aval des baisses de profil de la route;
− les perrés ou autres protections placés sur la partie aval du remblai, à l'endroit
correspondant à une baisse du profil de la route (voir la photo 2.5.4b);
• Noter si le remblai aux approches paraît avoir été rehaussé. Comme cette
information est habituellement difficile à reconnaître, s’informer auprès des
responsables locaux.
2-66
2.5.5 Matériau du lit naturel du cours d'eau
Une connaissance des dimensions et des types de matériau formant le lit du cours
d'eau est souvent utile pour estimer les vitesses d’écoulement au passage des ponts ou
des ponceaux à contour ouvert.
Informations à recueillir
• Vérifier, en sondant avec un jalon d'arpentage ou une tige, si la structure n’a pas un
radier en béton ou en pierre dissimulé sous un dépôt. Une structure avec un radier
peut parfois résister à une forte charge hydraulique sans subir de dommage.
• Vérifier si le matériau dans le cours d'eau sous la structure n'a pas été mis en place
intentionnellement pour contrer l'affouillement. Cette vérification peut se faire en
comparant le matériau du lit en amont et en aval.
Plusieurs ponceaux et quelques petits ponts ont des radiers de types divers, qui
peuvent être en acier ondulé, en béton, en gabion, en perrés ou en un autre matériau.
Le matériau du radier sera noté et brièvement décrit si nécessaire. Le radier de
protection installé après la construction originale est d'un intérêt particulier puisque cela
indique généralement un problème antérieur d'affouillement. La photo 2.5.6 illustre
cette situation.
2-67
2.5.7 Dommages de l'affouillement et réparations
Informations à recueillir
2-68
Figure 2.5.7 Fosse d'affouillement en aval d'une structure
2-69
• Vérifier la présence des restes de vieilles structures en partie démolies.
2.5.8 Dégradation
Informations à recueillir
• Noter si le niveau général du lit du cours d'eau paraît s'être abaissé depuis la
construction du pont ou du ponceau. Par exemple, la semelle d'une pile ou d'une
culée peut être minée ou avoir été consolidée pour remédier au minage antérieur.
Prendre soin de bien distinguer entre dégradation et creusage artificiel; les cours
d'eau dégradés ont habituellement une pente relativement forte alors que les canaux
creusés artificiellement sont souvent très plats.
Comme déjà mentionné à la sous-section 2.3.4, les indices d'un creusage antérieur
sont beaucoup plus faciles à repérer à partir de l'inspection des structures existantes.
Les résidants locaux et le personnel des municipalités seront aussi en mesure de
donner des informations à ce sujet.
2-70
Informations à recueillir
• Noter si le niveau général du lit paraît avoir été abaissé depuis la construction de la
structure, ce que révèlent des indices tels l'élévation du lit par rapport à celle des
semelles, le minage des culées ou des travaux de consolidation effectués sur les
semelles. La photo 2.5.7e illustre un exemple de consolidation d'une semelle de
culée.
• soulèvement partiel à l'entrée d'un tuyau de tôle ondulée (faire la distinction avec un
tassement différentiel près du centre du ponceau causé par le poids du remblai);
• glissement ou érosion en aval d'un remblai causé par une infiltration excessive à
travers ce remblai;
• cavités sous le pavage causées par l'érosion souterraine produite par l'écoulement
de l'eau à travers le remblai ou le terrain naturel;
2-71
• écoulement significatif à travers un remblai de roches;
Avec le temps, un observateur expérimenté peut souvent se former une opinion sur la
capacité ou le rendement de l'ouverture d'une structure. Par exemple, si une fosse
d'affouillement profonde et large est observée à un pont ou un ponceau, il est
généralement raisonnable d’en déduire que l'ouverture est trop petite.
D'un autre côté, si l'ouverture est obstruée d'une façon significative par des dépôts
d'alluvions, c’est que l'ouverture est généralement trop large. Il est cependant possible
que le matériau ait été déposé après le passage de la dernière crue ou qu'un
écoulement de décharge se soit produit.
L'addition d'un radier artificiel à une structure peut indiquer que l'ouverture est
inadéquate, du moins avec le matériau original du radier. L'évaluation d'une nouvelle
structure qui n'a pas subi de crue majeure ou une structure qui a connu plusieurs
écoulements de décharge doit être entreprise avec grande circonspection.
Les dimensions de l'ouverture effective d'un pont ou d'un ponceau sont indiquées ci-
après. Des croquis d'ouverture de pont sont présentés aux tableaux 2.2.5c et 2.2.5d de
l’exemple d’une enquête pour une traversée de cours d’eau.
2-72
B) Hauteur depuis le soffite jusqu'au profil de la route
Noter les hauteurs à partir du soffite et jusqu'au dessus du tablier du pont. Ces
dimensions sont nécessaires parce qu'occasionnellement des ambiguïtés sur les
relevés d'arpentage à propos de l'élévation du soffite ont été signalées. Pour les
ponceaux, mesurer la hauteur depuis le faîte ou le soffite jusqu'au profil de la route.
Le dégagement depuis le niveau des eaux du jour (N.E.J.) jusqu'au soffite du pont (ou
des dégagements dans le cas d'un soffite en courbe ou en pente), donne souvent une
indication préliminaire du dégagement requis à une nouvelle structure.
Si le profil de la route existante n'est pas connu, estimer, à l'aide d'un niveau à main ou
d'un autre instrument, la différence d'élévation entre le point le plus bas du profil aux
approches et le profil au pont ou au ponceau. Il est essentiel de déterminer le profil de
la route pour calculer le débit au-dessus de la route ou pour déterminer le N.E.H. à
partir de la profondeur d'eau au-dessus de la route.
E) Profondeur depuis le niveau des eaux du jour jusqu'au lit du cours d'eau
Mesurer les profondeurs des eaux du jour en différents points représentatifs, d'un côté à
l'autre de l'ouverture de la structure, et les noter sur le croquis.
Utiliser un jalon d'arpentage ou un autre moyen pour sonder le lit du cours d'eau en
différents points, de part et d'autre de l'ouverture, afin de vérifier la profondeur de
matériau meuble qui recouvre le vrai fond de la fosse d'affouillement initial. Ce
matériau peut avoir été déposé dans la fosse d'affouillement lors de la dernière crue
majeure. Considérer aussi les points suivants :
• pour des mesures d'affouillement dans une rivière à écoulement rapide, la méthode
la plus rapide et précise est probablement le sondage acoustique.
2-73
Figure 2.5.12a Ouvertures effectives de ponts mal alignés
2-74
G) Profondeur moyenne à distance de la structure
Cependant, il faut se rappeler que le matériau affouillé déposé en aval peut rehausser
sensiblement le niveau d'eau naturel au pont, comme le montre la figure 2.5.12b.
2-75
Photo 2.5.3 Impact des glaces indiqué par le fléchissement d'une membrure
inférieure d'un pont à poutres triangulées
2-76
Photo 2.5.4b Écoulement de décharge indiqué par la protection, les dépôts de
gravier et les débris en aval de la route d'approche
2-77
Photo 2.5.7a Ponceau probablement trop petit indiqué par une fosse
d'affouillement en aval
2-78
Photo 2.5.7c Affouillement indiqué par le minage de la semelle d'une culée
2-79
Photo 2.5.7e Affouillement indiqué par la consolidation d'une semelle de culée
de pont avec des sacs de sable et ciment et de l'enrochement
2-80
Photo 2.5.10b Englacement d'un ponceau ayant causé le bris de la route
2-81
2.6 INFORMATION LOCALE
Le but de cette partie de l'enquête est d'obtenir une information qui ne peut être
obtenue par d'autres moyens, pour confirmer ou améliorer les résultats obtenus lors de
l'inspection détaillée du site et lors des calculs hydrauliques. Les points à traiter sont
énumérés au feuillet de la page 7 de 8 du formulaire d'enquête. Les feuillets des pages
7 et 8 de 8 du formulaire rempli pour un exemple type d’enquête sont présentés aux
pages 2-18 et 2-19.
L'information doit être obtenue d'au moins deux sources pour chaque site afin de
pouvoir la vérifier par recoupement, ce qui est particulièrement important dans les cas
de réclamations, effectives ou possibles, pour dommages.
Les photographies prises par les résidants et les responsables locaux peuvent souvent
préciser l'étendue et les causes des embâcles de glace, les niveaux atteints lors des
crues, les désastres et le comportement des cours d'eau lors de tels événements. Elles
peuvent également fournir des indices très utiles dans les cas de réclamations pour
dommages. Des photos de crues peuvent également être disponibles dans les
archives des journaux locaux. Les photos 2.6a et 2.6b donnent des exemples de
photographies de source locale.
2-82
2.6.2 Détails de l'informateur
Il s’agit d'obtenir des détails sur les crues les plus graves survenues au cours des vingt-
cinq dernières années ou plus pour les ponts et des dix dernières années pour les
ponceaux.
Si possible, obtenir les niveaux des deux plus fortes crues. La raison pour laquelle il
importe de noter la seconde crue la plus forte, c’est que cette information peut fournir
une bonne indication sur leur importance relative. Si la plus forte crue est de beaucoup
supérieure à la seconde, des informations additionnelles doivent être recueillies pour
s'assurer qu’elle était vraiment exceptionnelle et qu’il n’y a donc pas nécessairement
lieu de la retenir dans l’étude de la structure.
Les informations sur les niveaux les plus fiables des crues sont normalement celles qui
sont basées sur un objet fixe tel un pont, une maison, une grange ou un poteau de
clôture. Au moins deux points doivent être notés pour faire un recoupement. Si
possible, ces points peuvent être vérifiés plus tard avec des informations de source
différente.
Aux endroits où des réclamations pour dommages sont à craindre, il est doublement
important de recouper les témoignages sur le niveau des crues.
Lorsque c'est possible, on obtiendra les niveaux d'eau haute en amont et en aval d'un
ponceau ou d'un pont afin d’estimer le remous. Cela permet d'estimer les débits à l'aide
des calculs hydrauliques. L'informateur doit noter si une différence appréciable entre
les niveaux d'eau en amont et en aval des structures a été observée.
2-83
B) Facteurs affectant le N.E.H.
Noter tous les facteurs pouvant affecter les crues, y compris les embâcles de glace et
de débris ou la rupture d'un barrage ou d'un remblai en amont.
Essayer d'obtenir les dates approximatives des crues. Il peut être utile de consulter les
journaux locaux pour classer chronologiquement les crues, pour établir les corrélations
possibles avec les conditions climatiques enregistrées et pour savoir si les crues sont
survenues lors des débâcles du printemps ou lors de fortes précipitations d'été ou
d'automne.
Informations à recueillir
2-84
• Écoulement traversant les structures de décharge
Dans certains cas, un cours d'eau qui déborde traverse les champs sur quelques
kilomètres pour reprendre son cours normal en aval ou encore dans un bassin
versant voisin. La figure 2.3.11 illustre le phénomène. Dans de telles conditions,
une structure existante peut avoir été contournée pendant plusieurs années lors
des crues majeures et, par conséquent, ne jamais avoir pris la totalité des crues.
Cependant, si des digues ou d'autres travaux sont prévus sur la rivière pour
confiner l'écoulement à l'intérieur des berges ou de la plaine inondable, la structure
aura à faire face à des débits accrus.
Les résidants du lieu sont souvent la seule source d'information à ce sujet car les
indices montrant qu'une traversée a été contournée de cette façon sont souvent
difficiles à déceler. Dans certains cas, l'examen de cartes topographiques et de
photographies aériennes peut aider un observateur averti à supposer un tel
contournement.
Les effets importants d'un embâcle de glace ou de débris ont déjà été discutés aux
sous-sections 2.3.5 et 2.3.6. Les résidants du lieu doivent être interrogés sur ces points
parce que ce genre d'information est habituellement difficile à obtenir par une inspection
visuelle.
Une note doit être faite, à savoir si les résidants considèrent que l'embâcle est causé
par une structure existante ou par des conditions naturelles.
Le personnel d'entretien et les résidants de l’endroit doivent être interrogés sur les
points suivants susceptibles d’avoir un lien avec la structure:
2-85
• Profondeurs d'affouillement
Le lit du cours d'eau peut avoir été creusé lors d'une forte crue et la fosse
d'affouillement remplie de façon naturelle durant et après la régression de la crue.
Ce point est vérifié surtout dans les cas où le lit apparaît fortement affouillable.
Parfois les réparations faites aux culées et aux piles peuvent ne pas être évidentes
à l'inspection. L'ensemble des culées et des piles peuvent avoir été replacées après
avoir été minées ou des palplanches peuvent avoir été enfoncées pour prévenir un
effondrement.
De la pierre peut avoir été déversée en quelques occasions pour remplir une fosse
d'affouillement afin d’empêcher le minage.
• Remous excessif
Dans de rares cas, un ponceau ou un pont avec un radier non affouillable peut avoir
subi un remous de plusieurs mètres. Ceci ne signifie pas nécessairement que la
structure n'est pas valable, dans la mesure où aucun problème n'est causé en
amont. L'information peut cependant être utile pour le calcul des débits ou pour
vérifier les dimensions de la structure proposée.
Plusieurs embâcles de glace sont causés par les conditions d'écoulement du cours
d'eau plutôt que par la présence des ponts et des ponceaux mais occasionnellement
une structure peut être la cause d'un embâcle.
Les embâcles de débris se produisent plus souvent aux ponceaux. Les castors
peuvent aussi être la cause de problèmes aux ponceaux mais rarement aux ponts.
Des poutres peuvent avoir été rehaussées pour améliorer le dégagement. Ceci
n'est pas toujours évident lors de l'inspection et doit être vérifié à partir d'information
locale.
2-86
• Soulèvement des piles
Sur les lacs, les réservoirs, etc., où un couvert de glace solide peut monter et
descendre avec la variation des niveaux d'eau, vérifier si les piles exposées du pont
ont déjà été soulevées par les glaces.
Des cavités sous la route à l'endroit des ponceaux ou derrière les culées de pont
peuvent indiquer une infiltration d'eau excessive à travers le remblai.
Si l’un des points suivants semble avoir un rapport avec le site à l'étude, des efforts
doivent être faits pour obtenir l'information à partir des sources locales dans le but de
confirmer, de réfuter ou de compléter l'information obtenue par l'inspection sur le
terrain.
Sous-section
2-87
Photo 2.6a Photographie d'une propriété inondée prise par un résidant
2-88
RÉFÉRENCES
1. Harris, J.D. Field Investigations For Water Crossing. MTC Drainage Manual.
Ontario. 1986.
2-89
ANNEXE 2
Glossaire 2A-1
Affouillement : abaissement local du lit d'un cours d'eau par l'action érosive
de l'écoulement des eaux.
Expansion thermique : expansion d'un couvert de glace causée par des variations de
température.
Marque d'eau haute : indice tels des débris, des cicatrices de glaces indiquant un
N.E.H..
Minage des semelles : abaissement du lit jusqu'en dessous des semelles lors d'un
affouillement ou d'une dégradation.
Niveau des eaux du jour (NEJ) : élévation de l'eau au moment de l'enquête sur le
terrain.
Niveau des eaux hautes (NEH) : élévation la plus haute atteinte lors d'une crue des
eaux.
Niveau des eaux hautes annuelles (NEHA) : moyenne des élévations maximales
atteintes normalement à tous les ans.
2A-1
Niveau des eaux hautes extrêmes (NEHEX) : élévation maximale à un site durant la
durée totale de l'observation.
Sondage acoustique : mesure, à l'aide d'un instrument, du temps pris par une onde
sonore pour voyager de la surface de l'eau jusqu'au lit du
cours d'eau pour déterminer la profondeur de l'eau.
2A-2
Tableau 2.2.1 Liste de vérification de l'équipement
DOCUMENTS
• Cartes topographiques
• Photographies aériennes
• Feuilles du formulaire d'enquête
• Plans topographiques, profils, etc.
• Cartes routières
• Identification du Ministère / cartes d'affaire
• Informations diverses :
• Adresse et no de tél. des personnes à rencontrer
• Dates des crues si elles sont connues
• Données disponibles sur le N.E.H.
• Notes de terrain des projets antérieurs dans le voisinage
ÉQUIPEMENT STANDARD
• Crayons; crayons gras pour photographies aériennes
• Cartable ou planche à pince
• Ruban à mesurer (± 30 mètres)
• Ruban à mesurer (± 3 à 5 mètres)
• Jalon d'arpentage (3 ou 4 sections vissées ensemble)
• Caméra et films
• Chapeau de sécurité
• Veste de sécurité
• Niveau à main
• Chaussure de travail approuvée
• Insecticide
• Vêtement de pluie
2A-3
Tableau 2.4.2 Classification des matériaux du cours d'eau
CLASSIFICATION DESCRIPTION %
Gravier Diamètre 5 à 75 mm
2A-4
CHAPITRE 3
HYDROLOGIE
RÉFÉRENCES 3-43
ANNEXE 3
3.1 GÉNERALITÉS
Dans sa définition la plus large, l'hydrologie est la science qui traite de l'étude des eaux.
Ce manuel s'intéresse à l'aspect de l'hydrologie qui étudie plus spécifiquement le
ruissellement de surface.
Q = Cp . I . Ab (3.1a)
Q = Cp I Ab (métrique) (3.1b)
360
3-1
3.2 LA « MÉTHODE RATIONNELLE »
3.2.1 Origine
L'origine précise de cette méthode reste quelque peu obscure. La littérature américaine
l'attribue à Kuichling vers 1889 bien que les principes de l'équation aient été explicites
dans les travaux de Mulvaney vers 1851; la littérature britannique l'attribue à Lloyd-
Davis vers 1906; la littérature française, quant à elle, à Caquot ...
La simplicité de cette méthode est la raison première pour laquelle elle est largement
utilisée depuis plus d'un siècle.
3-2
Le coefficient de ruissellement est le même pour des précipitations de
différentes périodes de retour et pour tout événement de précipitation sur
un même bassin versant.
3.2.3 Discussion
Selon la littérature, les hypothèses énumérées à l'article 3.2.2 peuvent, à la limite, être
valides pour des surfaces pavées se drainant dans des conduites fermées de
dimensions et de caractéristiques hydrauliques bien définies. Cette équation a donc été
et est toujours largement utilisée pour concevoir des systèmes de drainage pluvial en
zone urbaine.
3-3
Figure 3.2.2 Hydrogramme-type de la méthode rationelle
Différents auteurs ont démontré que le temps d'écoulement le long d'un bassin versant
varie en fonction de l'importance du débit : ceci élimine le concept de temps de
concentration unique pour un bassin versant. Cette constatation est tout à fait
conforme aux lois de l'hydraulique et détruit, à elle seule, la justesse de l'utilisation de la
méthode rationnelle.
D'autres ont établi qu'une précipitation d'une certaine période de retour ne provoquait
pas un ruissellement d'une période de retour identique. En effet, en tenant compte de
l'impact des conditions antécédentes d'humidité (influençant l'infiltration, la rétention,
l'évapotranspiration, etc.) sur la réponse hydrologique d'un bassin, cette constatation
s'avère tout à fait réaliste. L'hypothèse d'un coefficient de ruissellement unique pour un
bassin versant est tout aussi discutable pour les mêmes raisons.
3-4
Certains organismes ont fait étudier une même série de bassins versants par plusieurs
spécialistes et ont ensuite comparé les résultats obtenus. Les conclusions de ces
spécialistes ont fait état de différences relatives sur les débits de pointe allant jusqu'à
400%.
La Direction des Structures a donc tenté de développer une marche à suivre qui vise à
uniformiser l'évaluation des différents paramètres de la méthode rationnelle, ceci dans
le but de réduire au maximum l'écart entre les débits évalués par différentes personnes.
Cette méthode permet donc d'obtenir des résultats convenables pour fin de drainage
routier. Il est cependant essentiel de faire ressortir que l'écart-type sur la valeur de
débit calculé est considérable et ce, pour toutes les raisons énumérées précédemment.
3-5
3.3 SUPERFICIE DU BASSIN VERSANT « Ab »
Le bassin versant est le territoire géographique qui alimente en eau le cours d'eau au
droit de l'ouvrage projeté. Il est limité par la ligne de partage des eaux qui est
confondue, en général, avec la ligne des crêtes et qui coupe perpendiculairement toute
ligne de niveau (les éventuels transferts souterrains sont ignorés). Un exemple est
présenté à la figure 3.3a.
Les limites d'un bassin versant peuvent être déterminées de plusieurs façons:
directement sur le terrain, sur cartes topographiques, sur tout plan à l'échelle ou à l'aide
de photographies aériennes. À noter que la mesure de superficie directement sur une
photographie aérienne est entachée d'erreur : les limites du bassin, identifiées à l'aide
de cette dernière, doivent être reportées sur une carte topographique et la superficie
mesurée sur celle-ci.
La plupart des routes sont bordées par un ou plusieurs fossés de drainage. La route
limite donc souvent le bassin versant.
Le drainage agricole peut modifier de façon extensive les limites d'un bassin versant.
L'enquête sur les lieux ou une bonne connaissance de la région permet d'en
déceler l'existence. En cas d’incertitude, le responsable local du ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) peut fournir une information
valide.
En zone urbaine, la présence d'un réseau d'égout pluvial peut aussi modifier
sensiblement les limites d'un bassin versant. Les responsables municipaux sont
généralement en mesure de fournir tous les renseignements pertinents quant à
l'étendue du réseau en question.
3-6
Figure 3.3a Schéma d'un bassin versant type
3-7
3.4 COEFFICIENT DE RUISSELLEMENT « CP »
3.4.1 Définition
L'eau qui ne ruisselle pas est interceptée par la végétation, retenue dans des
dépressions ou s'infiltre purement dans le sol.
Afin d'éliminer, le plus possible, l'arbitraire dans la sélection de cet important paramètre,
la méthode utilisée est la suivante :
À l'aide des cartes pédologiques, des cartes de dépôts de surface, des cartes de dépôts
meubles, des photographies aériennes ou de toutes autres sources pertinentes de
renseignements, les types de sols recouvrant le territoire drainé sont identifiés et
classifiés ensuite selon leur texture en utilisant une méthode qui s'inspire de celle du
« Soil Conservation Service » (SCS). Cette méthode tente de classifier chaque texture
de sol selon sa réponse hydrologique potentielle.
3-8
Tableau 3.4.1a Coefficients de ruissellement - Zone rurale
COEFFICIENTS DE RUISSELLEMENT « Cp »
ZONE RURALE
CLASSIFICATION HYDROLOGIQUE
VÉGÉTATION PENTE
Sb A AB B BC C CD
CULTURE
PÂTURAGE
BOISÉ
3-9
Tableau 3.4.1b Coefficients de ruissellement - Zone urbaine
COEFFICIENTS DE RUISSELLEMENT « Cp »
ZONE URBAINE
ZONE COMMERCIALE
- CENTRE VILLE 0.70 0.95
- BANLIEUE 0.50 0.70
ZONE INDUSTRIELLE
- PEU DENSE 0.50 0.80
- DENSE 0.60 0.90
ZONE RÉSIDENTIELLE
- UNIFAMILIALE 0.30 0.50
- MULTIPLES, DÉTACHÉES 0.40 0.60
- MULTIPLES ATTACHÉES 0.60 0.75
- BANLIEUE 0.25 0.40
3-10
Les paragraphes suivants explicitent plus en détail la méthode utilisée pour déterminer
le coefficient de ruissellement.
La figure 3.4.2a montre les zones couvertes par ce type de document. Ces cartes
pédologiques couvrent une très grande partie de la zone habitée du Québec.
Les sols identifiés sur ce document sont tous classifiés au point de vue hydrologique.
Le tableau 3.4.2a fait état de la grille utilisée pour classifier la réponse hydrologique des
sols. Ceux-ci ont été classés à l'aide de leur description tirée de la carte pédologique et
d'une évaluation de leur texture à l'aide du graphique de la figure 3.4.2b.
La figure 3.4.2c indique les zones pour lesquelles les cartes susmentionnées sont
disponibles. Les sols identifiés sur ces documents sont classifiés à l'aide du tableau
3.4.2b.
3-11
Figure 3.4.2a Zones couvertes par les cartes pédologiques
TEXTURE
100 I G r o s s iè re
II M o y e n n e m e n t g ro s s iè re
90
III M oyenne
80 IV F in e
V T r è s fin e
Pourcentage d'argile
70
L e c la s s e m e n t te x tu r a l s e fa it à l'a id e d e s
60 p o u rc e n ta g e s d e s a b le e t d 'a rg ile d e s 1 5 0
p re m ie rs m illim è tr e s d 'é p a is s e u r d u s o l.
V C e tte in fo r m a tio n e s t tiré e d e s é tu d e s
50 p é d o lo g iq u e s .
40
30
20
III
IV II
10
I
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
P o u rc e n ta g e d e s a b le
3-12
Tableau 3.4.2a Classification hydrologique selon la pédologie
3-13
Figure 3.4.2c Zones couvertes par les cartes de dépôts de surface
3-14
Tableau 3.4.2b Classification hydrologique des sols selon les dépôts de surface
3-15
Tableau 3.4.2b Classification hydrologique des sols selon les dépôts de surface
(suite)
3-16
3.4.3 Pente moyenne d'un bassin versant « Sb »
Lorsqu'un bassin versant s'approche de la forme d'un plan incliné, la pente moyenne
est alors facile à déterminer.
3-17
3.5 INTENSITÉ DE PRÉCIPITATION « I »
3-18
Dans le cas où une courbe IDF locale ne serait pas disponible, les figures 3.5.1b et
3.5.1c, extraites de l'Atlas de la fréquence des pluies au Canada (Environnement
Canada), donnent les isohyètes de la moyenne et de l'écart-type, respectivement, de la
précipitation totale d'une durée de 1 heure pour l'ensemble du territoire québécois.
Le tableau suivant donne, à titre indicatif, les différentes valeurs du coefficient Ki qui
permettent de calculer l'intensité de la précipitation d'une durée de 1 heure mais de
différentes périodes de retour.
2 -0.164
5 0.719
10 1.305
20 1.866
25 2.044
50 2.592
100 3.137
3-19
Figure 3.5.1b Isohyètes de la moyenne de la précipitation totale d'une durée de 1
heure
3-20
Figure 3.5.1c Isohyètes de l'écart type de la précipitation totale d'une durée de 1
heure
3-21
Cependant, afin d'obtenir l'intensité de précipitation d'une même période de récurrence
correspondant au temps de concentration du bassin versant à l'étude, la valeur ainsi
obtenue doit être multipliée par le coefficient de correction suivant :
3-22
3.5.2 Temps de concentration « tc »
3-23
Dans le cas où le coefficient de ruissellement serait supérieur à 0.40, le temps de
concentration se calcule à l'aide de l'équation suivante (Bransby-Williams):
tc = 0.057 Lc (3.5.2b)
Sc0.2Ab0.1
Dans tous les cas, le temps de concentration retenu pour le calcul du débit ne pourra
être inférieur à 10 minutes.
Le calcul de la longueur et de la pente « 85-10 » d'un cours d'eau est explicité ci-après.
La pente du cours d'eau est défini comme la pente « 85-10 », soit la pente moyenne du
tronçon du cours d'eau localisé entre deux points se situant respectivement à 10% en
amont de l'exutoire et à 15% en aval de la limite extrême du bassin versant. Les zones
de chutes et de rapides sont exclues du calcul de cette pente.
3-24
Tableau 3.5.2 Équations - Temps de concentration
Cp < 0.40
Cp > 0.40
tc = 0.057 Lc (3.5.2b)
Sc0.2 Ab0.1
où tc : temps de concentration (min)
Lc : longueur du cours d'eau (m)
Sc : pente « 85-10 » du cours d'eau (%)
Ab : superficie du bassin versant (ha)
tc min = 10 min
3-25
3.6 INFLUENCE DES LACS ET MARÉCAGES
Sur la figure 3.6, la courbe « A » est utilisée lorsque les zones de rétention sont
localisées sur le parcours de l'écoulement au voisinage du site à l'étude.
La courbe « C » doit être utilisée lorsque les zones de rétention sont localisées sur le
parcours de l'écoulement mais surtout en tête du bassin versant à l'étude.
3-26
Figure 3.6 Effet de laminage des lacs et marécages
3-27
3.7 PÉRIODE DE RETOUR POUR LA CONCEPTION
Tout ouvrage d'art sur un cours d'eau, pont ou ponceau, est conçu pour assurer la
permanence de la circulation.
Une forte crue peut endommager les structures et ainsi affecter cette circulation.
Il n'est cependant pas possible de prévoir dans tous les cas des structures construites
pour résister à toute épreuve. Pour des raisons d’ordre économique, il est nécessaire
d'accepter un certain pourcentage de risque qu'une structure ne soit endommagée,
risque qui peut varier d'un projet à l'autre. Une structure indestructible peut être
parfaitement justifiable à un certain endroit mais complètement inadmissible ailleurs.
Le risque en question peut se quantifier. Une crue, d'une période de retour donnée, a
une probabilité bien définie d'être dépassée pendant la vie utile de l'ouvrage. Le
graphique de la figure 3.7.1 exprime cette relation de risque qu'un événement d'une
période de retour de T années ne se produise durant une période de n années.
3-28
Figure 3.7.1 Courbes du risque
3-29
3.7.2 Coefficient de conversion
QT = Fq . Q25 (3.7.2)
3-30
3.8 EXEMPLE PRATIQUE
La première étape consiste à déterminer les limites des bassins versants de ces deux
sites en utilisant les documents les plus récents. À cause de la faible superficie des
zones d'étude, ces limites ont été établies à l'aide des photographies aériennes les plus
récentes disponibles, examinées sous stéréoscope. Une visite des lieux est parfois
requise pour établir clairement la structure du ruissellement de surface de certaines
zones du bassin versant.
Les limites ainsi déterminées ont ensuite été reportées sur la meilleure carte
topographique disponible, en l'occurrence celle à l'échelle de 1;20000. Les superficies
respectives des bassins versants des sites à l'étude ont ensuite été calculées à l'aide
d'un planimètre; elles sont respectivement de 76.0 ha et de 102.8 ha. La figure 3.8.1
permet de localiser ces sites, de visualiser les limites de leurs bassins versants
respectifs et d'apprécier la topographie générale des lieux.
3-31
Figure 3.8.1 Limites et topographies des bassins versants
La nature des sols en place doit aussi être précisée afin de les classifier selon leur
réponse hydrologique. La carte pédologique locale, si elle existe, permet d'extraire la
description des sols de la zone d'étude. Ensuite, à l'aide de la classification
apparaissant en annexe, la classe hydrologique de chaque sol est établie. La figure
3.8.2b illustre les résultats de cette étape.
Dans le cas où la carte pédologique des lieux ne serait pas disponible, le paragraphe
sur la classification hydrologique des sols énumère les documents pouvant la remplacer
et décrit la méthode de classification correspondante.
3-32
Figure 3.8.2a Utilisation du sol
3-33
3.8.3 Pente moyenne des bassins versants
L'étape suivante consiste à déterminer la pente moyenne des bassins versants à l'étude
pour fin de sélection du coefficient de ruissellement.
3-34
Le tableau suivant illustre la méthode et donne le résultat du calcul de la pente
moyenne des deux bassins versants à l'étude.
Sb 0.0815 0.0678
Cette méthode est surtout valide lorsque le relief est accidenté. Elle sous-estime
systématiquement la pente moyenne du bassin versant lorsque celui-ci s'approche de la
forme d'un plan incliné.
3-35
3.8.4 Coefficient de ruissellement
3-36
Tableau 3.8.4 Détermination du coefficient de ruissellement pondéré des bassins
à l'étude
Cl. hydrol. AB B C
Sb ≥ 8%
Bassin global
3% <Sb < 8%
3-37
L'intensité de la précipitation d'une durée de 1 heure et d'une période de récurrence de
25 ans se calcule à l'aide de l'équation 3.5.1a:
La pente du cours d'eau est définie comme la pente « 85-10 », soit la pente moyenne
du tronçon du cours d'eau localisé entre deux points se situant respectivement à 10%
en amont de l'exutoire et à 15% en aval de la limite extrême du bassin versant. Les
zones de chutes et de rapides sont exclues du calcul de cette pente.
3-38
Figure 3.8.6 Pente « 85-10 » des cours d'eau (Sc)
Temps de concentration
3-39
Coefficient de correction de l'intensité de précipitation
Dans le cas présent, comme les temps de concentration des bassins sont inférieurs à 1
heure, l'équation 3.5.1b doit être utilisée.
bassin no 1 :
bassin global :
3-40
Tableau 3.8.7a Sommaire des paramètres et résultats
Pour passer à un débit d'une période de retour différente de 25 ans, le débit d'une
période de retour de 25 ans est multiplié par les coefficients de conversion du tableau
3.7.2. Les valeurs obtenues apparaissent au tableau 3.8.7b.
3-41
Tableau 3.8.7b Sommaire des débits
Débit (m3/s)
Période de retour
(années) Fq Bassin no1 Bassin global
Les débits d'une période de retour de 10 ans sont donc respectivement de 2.2 et
2.5 m3/s, pour les deux sites à l'étude cités en début d'exemple. Il est usuel d'arrondir
le résultat final à un seul chiffre après le point.
3-42
RÉFÉRENCES
6. SCS (Soil Conservation Service). Urban Hydrology for Small Watersheds. TR-55.
U.S. Department of Agriculture. 1975.
3-43
ANNEXE 3
HYDROLOGIE
COEFFICIENTS DE RUISSELLEMENT Cp
ZONE RURALE
CLASSIFICATION HYDROLOGIQUE
VÉGÉTATION PENTE
Sb A AB B BC C CD
CULTURE
PÂTURAGE
BOISÉ
3A-1
Tableau 3.4.1b Coefficients de ruissellement - Zone urbaine
COEFFICIENTS DE RUISSELLEMENT Cp
ZONE URBAINE
DESCRIPTION MINIMUM MAXIMUM
3A-2
Tableau 3.4.2c Classification des sols par groupes hydrologiques à partir des
cartes pédologiques
CLASSIFICATION DES SOLS PAR GROUPES HYDROLOGIQUES
À PARTIR DES CARTES PÉDOLOGIQUES
3A-3
CLASSIFICATION DES SOLS PAR GROUPES HYDROLOGIQUES
À PARTIR DES CARTES PÉDOLOGIQUES
3A-4
CLASSIFICATION DES SOLS PAR GROUPES HYDROLOGIQUES
À PARTIR DES CARTES PÉDOLOGIQUES
Série Txt Cl Série Txt Cl
Chicoutimi l.a C Dequen l.s.m B
Chicoutimi a.lo CD Des Aïeux l B
Chute l.a C Des Indiens l.s B
Clermont l.s B Des l'Aigles s AB
Coaticook l.a C Des Orignaux l B
Coffin s A Des Pins l B
Coleraine l B Des Pins l.s B
Colton l.s B Des Saults l B
Colton s A Des Saults l.li BC
Comis l.li BC Des Saults l.s B
Comporté s AB Des Tours s A
Compton l.m B Desbiens s A
Comtois l B Desbiens s.m B
Comtois l.a C Deschaillons l B
Comtois l.s.a B Deschaillons s A
Corbin l.s B Dessaint l B
Corbin l.li C Dessaint l.s B
Corbin l BC Diable l.s A
Corfu s AB Diable s A
Coteau l.s B Dionne l.g B
Coulonge l.s B Dionne l.s B
Courval l.s B Dionne s AB
Courval l B Ditchfield l.s B
Courval l.s.m B Dolbeau l.s B
Courval s AB Donat l.li C
Covey l.s B Donat l.li.a C
Dalhousie a C Dorval a C
Dalhousie l.a C Dorval l.a C
Dalhousie l.li BC Dosquet l.s B
Dalhousie l.li.a C Dosquet l.s.g AB
Dallaire l B Dosquet l.s.m B
Danby l.s.g AB Dosquet s A
Danby s A Dosquet l.g B
Dandy l.s B Dosquet l B
Dauphine a.li C Douglas l.s B
De Guire s AB Drolet l.li BC
De l'Anse a.li C Du Bourrelet l BC
De l'Anse l BC Du Bourrelet l.s B
De l'Anse l.a C Du Cap l.li BC
De l'Anse l.s B Du Contour l B
Deligny l.s AB Du Coutour l.s B
Deligny s AB Du Chenaux l.li.a BC
Demers l.li C Du Creux l B
3A-5
CLASSIFICATION DES SOLS PAR GROUPES HYDROLOGIQUES
À PARTIR DES CARTES PÉDOLOGIQUES
Série Txt Cl Série Txt Cl
3A-6
CLASSIFICATION DES SOLS PAR GROUPES HYDROLOGIQUES
À PARTIR DES CARTES PÉDOLOGIQUES
Série Txt Cl Série Txt Cl
3A-7
CLASSIFICATION DES SOLS PAR GROUPES HYDROLOGIQUES
À PARTIR DES CARTES PÉDOLOGIQUES
Série Txt Cl Série Txt Cl
3A-8
CLASSIFICATION DES SOLS PAR GROUPES HYDROLOGIQUES
À PARTIR DES CARTES PÉDOLOGIQUES
Série Txt Cl Série Txt Cl
3A-9
CLASSIFICATION DES SOLS PAR GROUPES HYDROLOGIQUES
À PARTIR DES CARTES PÉDOLOGIQUES
Série Txt Cl Série Txt Cl
3A-10
CLASSIFICATION DES SOLS PAR GROUPES HYDROLOGIQUES
À PARTIR DES CARTES PÉDOLOGIQUES
Série Txt Cl Série Txt Cl
3A-11
CLASSIFICATION DES SOLS PAR GROUPES HYDROLOGIQUES
À PARTIR DES CARTES PÉDOLOGIQUES
Série Txt Cl Série Txt Cl
3A-12
CLASSIFICATION DES SOLS PAR GROUPES HYDROLOGIQUES
À PARTIR DES CARTES PÉDOLOGIQUES
3A-13
Tableau 3.4.2d Coordonnées des organismes responsables des cartes
pédologiques et de dépôts de surface
Cartes pédologiques
• INSTITUT DE RECHERCHE ET
DE DÉVELOPPEMENT EN AGROENVIRONNEMENT
Centre de recherche
2700, rue Einstein, B.1.310
Sainte-Foy, Qc
G1P 3W8
Téléphone : (418) 643-2787
Télécopieur : (418) 644-6855
3A-14
Figure 3.5.1b Isohyètes de la moyenne de la précipitation totale d'une durée de 1
heure
3A-15
Figure 3.5.1c Isohyètes de l'écart type de la précipitation totale d'une durée de 1
heure
3A-16
Figure 3.5.1d Coefficient de correction de I en fonction du temps
3A-17
Tableau 3.5.2 Équations - Temps de concentration
Cp < 0.40
tc min = 10 min
Cp > 0.40
tc = 0.057 Lc (3.5.2b)
Sc0.2A0.1
tc min = 10 min
3A-18
Figure 3.6 Effet de laminage des lacs et marécages
3A-19
Figure 3.7.1 Courbes du risque
3A-20
LOCALISATION ET DESCRIPTION (formulaire 3.1)
3A-21
LOCALISATION ET DESCRIPTION (formulaire 3.2)
SOMMAIRE Ab Cp AbxCp
Zone rurale
Zone urbaine
Somme [AbxCp]
Somme [Ab]
Coefficient de ruissellement Cp
3A-22
LOCALISATION ET DESCRIPTION (formulaire 3.3)
HYDROLOGIE
Ab - superficie du bassin versant (ha)
AL - superficie des lacs et marécages (ha)
Sb - pente moyenne du bassin (%)
Cp - coefficient de ruissellement
I25;60 - intensité de précipitation (mm/h)
Lc - longueur du cours d'eau (m)
Sc - pente « 85-10 » du cours d'eau (%)
tc - temps de concentration (min)
Fi - coefficient de correction de l'intensité
FL - coefficient de réduction du débit pour laminage
Q25L - débit (m3/s)
Sommaire des paramètres et résultats
Période de retour
Fq Débit (m3/s)
(années)
2 0.54
5 0.72
10 0.85
20 0.96
25 1.00
50 1.11
100 1.23
Sommaire des débits
3A-23
LOCALISATION ET DESCRIPTION (formulaire 3.4)
∑Ab = ∑AbxCp
Cp =
C p ( F i I 25;60 ) Ab
Q 25 = FL
360
Période de retour Débits Débits
bruts laminés
(années) (m³/s) (m³/s)
2
5
10
25
50
100
3A-24
CHAPITRE 4
RÉFÉRENCES 4-22
ANNEXE 4
4.1 GÉNÉRALITÉS
Le but de ce chapitre est de rappeler aux concepteurs des notions de base concernant
l'hydraulique des cours d'eau. Une bonne connaissance des caractéristiques et du
comportement du cours d'eau permettra de faciliter la conception de l'ouvrage et de
déterminer quelle option conviendra le mieux au site étudié.
L'écoulement d'un cours d'eau naturel est régi par certaines lois physiques et certains
concepts fondamentaux. Une connaissance de base de ceux-ci permettra de mieux
évaluer les différents facteurs qui en influencent le comportement.
4.2.1 Morphologie
Par morphologie du cours d'eau, on entend sa configuration telle qu'elle apparaît sur
une carte topographique ou sur une photographie aérienne. Un cours d'eau peut être
rectiligne, en méandres ou encore formé de canaux multiples. L'analyse de la
morphologie du cours d'eau dans le secteur d'implantation d'une nouvelle structure
s'avère utile pour évaluer les mouvements possibles du lit et les risques d'érosion des
berges dans les secteurs sinueux du cours d'eau. En identifiant les problèmes, on peut
y parer par des aménagements particuliers aux extrémités du ponceau et assurer ainsi
la pérennité de l'ouvrage.
4-1
4.2.2 Pente
La pente d'un cours d'eau est un paramètre très important qui a une influence directe
sur la conception du ponceau. Ce paramètre fait partie des différentes équations
d'écoulement et peut influencer le choix final de l'ouvrage. La pente choisie doit être
représentative du secteur où sera implantée la structure. Elle est déterminée lors du
relevé topographique des lieux ou estimée à partir de cartes topographiques.
Pour simplifier les calculs hydrauliques, une forme géométrique simple peut
avantageusement représenter la section type du cours d'eau. La forme trapézoïdale
s'avère la plus utile à cette fin. Le tableau 4.2.3 de l'annexe 4 donne les principales
propriétés hydrauliques pour les sections types de cours d'eau les plus courantes.
4-2
Figure 4.2.3 Sections types
4-3
4.2.4 Composition du lit et des berges
L'écoulement dans un cours d'eau se fait à surface libre sous différentes conditions :
permanent ou non-permanent, uniforme ou non-uniforme, laminaire ou turbulent, et
fluvial ou torrentiel ou critique. Le tableau 4.3.1 donne les caractéristiques de chaque
type d'écoulement.
4-4
Tableau 4.3.1 Types d'écoulement
Écoulement Caractéristiques
fluvial les forces d'inertie sont petites par rapport aux forces de
Fr < 1 gravité.
torrentiel les forces d'inertie sont grandes par rapport aux forces de
Fr > 1 gravité.
4-5
4.3.2 Équation d'énergie
Ht = Z+h+Hv (4.3.2a)
4-6
L'expression V2/2g représente l'énergie cinétique (Hv), elle est fonction de la vitesse
d'écoulement au carré. Ce terme est exact si la vitesse est uniforme sur toute la
section. Pour tenir compte de la variation de la vitesse, le terme de l'énergie cinétique
peut être corrigé à l'aide du coefficient α.
V2
Hv = α (4.3.2b)
2g
Pour les cours d'eau naturels, le coefficient α varie de 1.15 à 1.50. Cette correction est
fréquemment négligée dans les cas où la variation de la vitesse est faible (α=1).
Un autre terme fréquemment utilisé est l'énergie spécifique (E) qui représente la somme
de la hauteur d'eau et de l'énergie cinétique (équation 4.3.2c). La figure 4.3.2b illustre
la relation de la hauteur d'eau et de l'énergie spécifique pour un débit constant.
V2
E = h+ (4.3.2c)
2g
4-7
Cette figure indique que, pour chaque valeur de l'énergie spécifique, deux profondeurs
distinctes peuvent être obtenues sauf dans le cas où l'énergie spécifique serait au
minimum. Ce point correspond à la profondeur critique (hc) de l'écoulement :
l'écoulement est alors dit « critique ». L'écoulement est fluvial dans le cas où la
profondeur est supérieure à la profondeur critique et torrentielle dans l'autre cas. La
profondeur critique et les pertes de charge dans l'écoulement sont des notions
importantes qui serviront ultérieurement pour évaluer le rendement hydraulique du
ponceau.
V12 V22
Z1 + h1 + = Z2 + h 2 + + ∆h (4.3.2d)
2g 2g
La valeur ∆h représente la perte de charge entre les points 1 et 2. Les termes de cette
équation sont illustrés à la figure 4.3.2c.
4-8
4.3.3 Nombres de Reynolds et de Froude
Nombre de Reynolds - Re
Le nombre de Reynolds est le résultat d'une expression sans dimension qui caractérise
les conditions d'écoulement et met en relation les forces d'inertie et de viscosité.
Rh
Re = V (4.3.3a)
ν
où V : vitesse moyenne (m/s)
Rh : rayon hydraulique (m)
ν : viscosité cinématique (m2/s)
La viscosité cinématique v est égale à 1.308 x 10-6 m2/s, soit la viscosité cinématique de
l'eau douce à la pression atmosphérique et à une température de 10°C.
De façon générale, dans les cours d'eau naturels à écoulement à surface libre,
l'écoulement est turbulent.
4-9
Nombre de Froude - Fr
Le nombre de Froude est le résultat d'une expression sans dimension qui caractérise
les conditions d'écoulement et met en relation les forces d'inertie et les forces de
gravité. Il est donné par l'équation 4.3.3b.
V
Fr = (4.3.3b)
gA
l
Fr = 1 écoulement critique
4-10
4.4 ÉCOULEMENT EN EAU LIBRE
L'équation la plus fréquemment utilisée est celle dite de Manning. Elle a été
développée pour des conditions uniformes d'écoulement pour lesquelles le profil de la
surface et celui de la ligne d'énergie sont parallèles au lit. En pratique, l'équation est
considérée comme valable pour les cas d'écoulement non-uniforme rencontrés
invariablement dans la nature. Elle se présente sous la forme suivante:
1
V = R 2/3
h S (4.4.1a)
n
4-11
La formule de Manning ne met en relation que la profondeur normale, c'est-à-dire la
profondeur d'eau atteinte dans le cours d'eau en régime uniforme. Ainsi, au voisinage
de singularités susceptibles de perturber l'écoulement, la profondeur réelle pourra être
notablement différente de la profondeur normale mais atteindra cette dernière dès que
les effets de la perturbation se seront dissipés.
Cette formule est d'un maniement facile puisqu'elle fait appel à des valeurs mesurables
sur les lieux. La détermination du coefficient de rugosité, de la pente locale du cours
d'eau et de la section type doit être minutieuse. Des mesures imprécises obtenues lors
de l'enquête peuvent donner des débits, ou des profondeurs normales, empreints
d'erreurs. Dans tous les cas, les résultats doivent être corroborés par les observations
sur les lieux.
Il n'existe pas de relation simple entre les caractéristiques d'un cours d'eau et la valeur
du coefficient de rugosité comme dans le cas des ponceaux et des conduites. C’est
dire que l’évaluation correcte de ce coefficient ne s’acquiert qu’avec l'expérience. Il
importe donc de bien comprendre les facteurs qui l'influencent.
4-12
Pmt = Pm1 + Pm2 + Pm3
Fond = Pm1
Berge = Pm2 + Pm3
P m1 Pm2 + Pm3
Coeff. n = x n1 + x n2
Pmt Pmt
Les tableaux 4.4.2a, 4.4.2b et 4.4.2c de l'annexe 4 contiennent une liste des coefficients
de rugosité pour différents matériaux et conditions d'écoulement. Ces tableaux facilitent
le choix du coefficient de rugosité. Les photographies 4.4.2a à 4.4.2d accompagnant
les tableaux illustrent certains coefficients de rugosité pour différentes conditions
d'écoulement et différents types de cours d'eau.
Le coefficient de rugosité peut être influencé par des facteurs autres que la composition
du lit et la présence de végétation. Le tableau 4.4.2d de l'annexe 4 permet de majorer
la valeur du coefficient de rugosité en fonction de la variation de la section
d'écoulement, des irrégularités rencontrées dans le cours d'eau, des obstructions
possibles et de la sinuosité du cours d'eau (méandres).
4-13
4.4.3 Distribution de vitesse
La vitesse varie suivant un plan vertical: la vitesse est maximale près de la surface et
diminue progressivement jusqu'au fond. En pratique, dans les calculs
unidimensionnels, la vitesse moyenne (Vm) représente adéquatement ces distributions
de vitesse. Des exemples de distributions de vitesse sont présentés à la figure 4.4.3.
Cette figure illustre la différence entre les distributions de vitesses des écoulements
laminaires et turbulents. L'écoulement turbulent possède une distribution de vitesse
plus uniforme de la surface au lit que l'écoulement laminaire; ce dernier est davantage
influencé par la friction au niveau du lit.
Dans les cours d'eau naturels à écoulement à surface libre, l'écoulement est
généralement turbulent.
Les vitesses d'écoulement évaluées pour le cours d'eau naturel doivent être comparées
aux vitesses occasionnées par l'implantation du ponceau. Si l'ouvrage engendre des
vitesses d'écoulement susceptibles de provoquer de l'érosion, des mesures correctives
aux extrémités du ponceau et dans le lit du cours d'eau doivent être prises pour
stabiliser et protéger l'ouvrage et le milieu environnant.
4-14
4.5 RELATION NIVEAU-DÉBIT
1
Q = A R 2/3
h S (4.5)
n
ÉLÉVATION (m)
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Q an Q 10 Q 25 Q 50 Q 100
DÉBIT Q (m3/s)
4-15
Ce graphique indique que dans le premier segment de la courbe, la hauteur d'eau
augmente rapidement en fonction du débit. Par la suite la variation relative de la
hauteur d'eau est plus faible. La courbe prend cette forme puisque généralement
l'augmentation de la section d'écoulement est beaucoup plus forte que celle du niveau
d'eau. La présence d'un lit majeur ou d'une zone de débordement amplifie ce
phénomène. Ce type de courbe permet de visualiser les niveaux d'eau générés par des
débits de différentes périodes de récurrence.
Les niveaux d'eau calculés dans le cours d'eau naturel doivent être comparés avec
ceux qui résulteront de l'implantation du ponceau. Le ponceau ne doit pas générer des
niveaux d'eau excessifs pour la route et pour les propriétés situées en amont.
4-16
4.6 EXEMPLE PRATIQUE
L'exemple qui suit illustre, à partir d'une situation simple, les principes généraux et
les principales équations de l'hydraulique des cours d'eau.
Soit un cours d'eau dont le tronçon à l'étude est relativement rectiligne et uniforme et
dont la pente longitudinale est de 0.8%. Le lit principal est composé d'herbes et de
broussailles peu denses et clairsemées. De plus, le cours d'eau renferme quelques
irrégularités. Le coefficient de rugosité de Manning choisi est donc de 0.04, soit 0.03
pour la composition du lit et des berges, majoré de 0.01 pour tenir compte des
irrégularités. Les tableaux 4.4.2c et 4.4.2d de l'annexe 4 aident à déterminer ces
paramètres.
La section type du cours d'eau a une largeur au fond de 4 m et des pentes de talus de
1V:2H. Dans le but de simplifier les calculs, la section est représentée sous une forme
trapézoïdale. La figure 4.6.1 résume l'ensemble des caractéristiques du cours d'eau.
4-17
4.6.2 Calculs et résultats
Les principaux calculs à effectuer permettent d'établir une relation niveau-débit par
l'équation de Manning et de déterminer le type d'écoulement par le nombre de Froude.
Le calcul suivant est effectué pour un niveau d'eau (h) égal à 0.5 m.
Vitesse d'écoulement :
1 A
V = R 2/3
h S où Rh =
n Pm
2.50
Rh = = 0.40
6.24
1
V = 0.402/3 0.008
0.04
V = 1.22 m/s
Débit :
Q = VA
Nombre de Froude :
V 1.22
Fr = = = 0.60 (Fr < 1)
gA 9.81 x 2.50
l 6.0
4-18
Le tableau 4.6.2 regroupe les principaux résultats de cet exemple. Ces résultats
permettent d'obtenir certaines informations importantes. Ainsi, indépendamment du
niveau d'eau dans le cours d'eau, le régime d'écoulement est de type fluvial. À partir de
ces résultats, il est possible de déterminer les niveaux d'eau pour différentes périodes
de récurrences basées sur les débits obtenus préalablement par les méthodes décrites
au chapitre sur l'hydrologie. La courbe qui met en relation les niveaux d'eau et les
débits apparaît à la figure 4.6.2.
La vitesse d'écoulement peut être utilisée pour analyser les problèmes d'érosion et pour
définir le type et la grosseur de la protection requise pour le lit et les berges du cours
d'eau.
4-19
Tableau 4.6.2 Principaux résultats (exemple)
4-20
Figure 4.6.2 Relation niveau-débit (exemple)
4-21
RÉFÉRENCES
4. Frenette Marcel & Harvey Bernard. Hydraulique fluviale I (notes de cours). Les
presses de l'université Laval. 1971.
4-22
ANNEXE 4
bh b + 2h bh h b
b + 2h
zh 2 2h 1 + z 2 zh 1 2zh
h
2 1 + z2 2
θ
D2 θD 1 sin θ θ - sin θ D (sin )D
(θ - sin θ) 1 - D 2
8 2 4 θ θ ou
sin 8
2 2 h(D - h)
2 16 h 2 2/3 lh 2 3A
lh 2
l + h
3 3
2
l + 16 h /3 2 3 2 h
4A-1
Tableau 4.4.3 Écoulement critique - Profondeur (hc), vitesse (Vc), débit (Q), Énergie spécifique (E)
Vc2 gh c b h 3/2
c g 3
hc
g 2
2 Vc2 gh c g 5
zh 5/2
c
hc
g 2 2 4
3 Vc2 2 8g 4
gh lc h 3/2
c
hc
2 g 3 c 27 3
4A-2
Abaque 4.4.1 Équation de Manning
4A-3
Tableau 4.4.2 Coefficients de rugosité de Manning (matériaux du lit)
4A-4
Tableau 4.4.2b Coefficient de rugosité de Manning (canaux et fossés)
4A-5
Tableau 4.4.2c Coefficients de rugosité de Manning (cours d'eau)
B) Torrent de montagne
C) Herbe et broussailles
4A-6
Tableau 4.4.2d Majoration du coefficient de rugosité
1.0 - 1.2 0
1.2 - 1.5 15
> 1.5 30
4A-7
Caractéristiques du cours d'eau :
Majoration
• largeur :4m • alignement droit non
• hauteur berge : 1.5 m • section régulière non
• rive droite : 1V:1.5H • pas d'obstruction non
• rive gauche : 1V:1.5H
• pente : 0.4%
• niveau d'eau : 1.5 m (récurrence annuelle)
4A-8
Caractéristiques du cours d'eau :
Majoration
• largeur :4m • méandres 15%
• hauteur berge : 2.5 m • section irrégulière 0.005
• rive droite : 1V:1H • érosion importante 0.010
• rive gauche : 1V:1H
• pente : 0.6%
• niveau d'eau : 1.5 m (récurrence annuelle)
4A-9
Caractéristiques du cours d'eau :
Majoration
• largeur :3m • alignement sinueux non
• hauteur berge : illimitée • section régulière non
• rive droite : 1V:1H
• rive gauche : 1V:1.5H
• pente : 3.5 %
• niveau d'eau : 1.2 m (récurrence annuelle)
4A-10
Caractéristiques du cours d'eau :
Majoration
• largeur :6m • alignement droit non
• hauteur berge :2m • section régulière non
• rive droite : 1V:1.5H
• rive gauche : 1V:1.5H
• pente : 3.5%
• niveau d'eau : 1.2 m (récurrence annuelle)
4A-11
Projet no. : Route : Concepteur :
Municipalité : Rivière : Vérificateur :
Description : Date :
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
1.2
1.4
1.6
1.8
2.0
4A-12
CHAPITRE 5
RÉFÉRENCES 5-39
ANNEXE 5
5.1 GÉNÉRALITÉS
La traversée d'un cours d'eau peut être réalisée à l'aide d'un pont ou d'un ponceau. Le
choix d'un ponceau peut présenter plusieurs avantages. Sa construction est
généralement plus économique, sa mise en place plus rapide et les coûts de son
entretien plus faibles.
Ce chapitre sur l'hydraulique des ponceaux inclut une description des types, des
catégories et des formes de ponceaux les plus courants. Il traite de la capacité
hydraulique d'un ponceau sous différentes conditions d'écoulement et des contraintes
s'y appliquant. Il permet finalement de proposer une solution qui satisfait les exigences
hydrauliques du site étudié.
5-1
5.2 CARACTÉRISTIQUES DES PONCEAUX
Les matériaux les plus utilisés dans la construction ou la fabrication des ponceaux sont
le béton et l'acier. Quelques ponceaux sont construits en bois et il existe présentement
sur le marché des ponceaux en aluminium et en matière thermoplastique; les ponceaux
en matière thermoplastique sont toutefois limités actuellement aux petits diamètres.
Les ponceaux se divisent en deux grandes catégories: les ponceaux à contour fermé et
ceux à contour ouvert. La différence réside dans le fait que le ponceau à contour ouvert
est supporté par des semelles ou un radier en béton indépendant du ponceau. Les
deux catégories sont illustrées à la figure 5.2.2.
5-2
Figure 5.2.2 Catégories et formes de ponceaux
5-3
5.2.3 Formes de ponceaux
Rectangulaire
Circulaire
Disponible pour différents matériaux, cette forme est très répandue à cause de sa
facilité d'installation. Ce type de ponceau est très efficace dans différentes conditions.
La largeur d'écoulement est réduite au niveau des eaux basses et au-delà de la mi-
hauteur.
Arquée
La forme arquée est souvent utilisée lorsque le profil disponible est peu élevé et qu'une
largeur d'écoulement plus importante à faibles niveaux d'eau est requise.
Elliptique
La forme elliptique horizontale convient bien pour des profils bas et une grande largeur
d'écoulement. La forme elliptique verticale convient mieux pour des profils hauts et une
faible largeur d'écoulement.
Voûtée
Cette forme de ponceau est un arc à peu près semi-circulaire en acier ou en béton qui
repose sur des semelles ou sur un radier. Elle est généralement utilisée sur un sol de
fondation très résistant ou directement sur le roc.
5-4
Lorsque le ponceau est construit sur des semelles, le lit naturel du cours d'eau peut être
conservé. Un seul batardeau construit au centre du cours d'eau peut être suffisant pour
la construction des semelles, puisque le cours d'eau peut être dévié de part et d'autre
de celui-ci.
La figure 5.2.2 résume l'ensemble des catégories et des formes de ponceaux les plus
courantes.
Les propriétés hydrauliques des ponceaux sont similaires à celles mentionnées dans le
chapitre sur l'hydraulique des cours d'eau. Ces propriétés sont principalement
regroupées sous les termes suivants:
A = surface d'écoulement
Pm = périmètre mouillé
Q = débit
Les valeurs de ces différents termes varient en fonction du niveau d'eau à l'intérieur du
ponceau. Les abaques 5.2.4a à 5.2.4d de l'annexe 5 permettent de déterminer
rapidement la valeur de ces propriétés en fonction du niveau d'eau pour les formes de
ponceaux les plus courantes.
5-5
5.3 CONDITIONS D'ÉCOULEMENT
Cette section contient un exposé succinct traitant de l'hydraulique des ponceaux et des
abaques permettant d'en établir les dimensions pour un ensemble de conditions
données. Le principal critère qui influence la conception a trait au fait que l'ouvrage doit
permettre le passage de l'eau sans occasionner des niveaux d'eau ou des conditions
d'écoulement inadmissibles. Une relation niveau-débit valide doit donc être évaluée au
site en tenant compte de la présence du ponceau. Dans les études de capacité
hydraulique de ponceaux, la profondeur d'eau à l'entrée (Ham) ou le niveau maximal
d'opération doit généralement être déterminé.
Dans le cas des ponceaux conventionnels installés sous le réseau routier, les
expériences en laboratoire et les observations sur le terrain révèlent que l'écoulement
dans les ponceaux se classe généralement en deux grandes catégories: l'écoulement
avec un contrôle à l'entrée et l'écoulement avec un contrôle à la sortie. Les ponceaux
très longs peuvent être évalués comme une conduite fermée.
Pour chaque type d'écoulement, des formules et des coefficients différents sont utilisés
pour calculer la capacité hydraulique d'un ponceau. Dans un cas de contrôle à l'entrée,
les facteurs principaux sont la section libre, la profondeur d'eau et la géométrie de
l'entrée. Le contrôle à la sortie nécessite en plus de tenir compte de la profondeur
d'eau en aval (Hav), de la pente, de la rugosité et de la longueur du ponceau.
5-6
La hauteur d'eau à l'entrée est égale à la profondeur d'eau dans le cours d'eau naturel à
laquelle s'ajoute une charge dynamique occasionnée par l'entrée du ponceau. Cette
hauteur d'eau est la distance verticale entre le radier à l'entrée du ponceau et la ligne
de charge à l'amont. Elle est représentée par l'équation suivante:
V2
Ham = h + (5.3.1)
2g
5-7
Figure 5.3.1 Types de contrôle à l'entrée
5-8
Les abaques 5.3.1a à 5.3.1g, regroupés à l'annexe 5, donnent la relation hauteur-débit
pour la plupart des ponceaux classiques en contrôle à l'entrée. Les abaques mettent en
relation la hauteur du ponceau (H), le débit (Q) et la profondeur d'eau à l'amont (Ham)
pour différents types de ponceau. Les tableaux et les abaques de l'annexe 5 pour les
ponceaux en contrôle à l'entrée sont valides pour les seules profondeurs d'eau
indiquées sur les abaques. Toute extrapolation à partir de ces abaques est imprécise.
Un résumé du mode d'emploi des différents abaques est donné en annexe.
Les abaques peuvent être présentés sous forme numérique. La résolution de l'équation
polynomiale de cinquième degré, apparaissant au tableau 5.3.1a, permet de calculer la
profondeur d'écoulement à l'amont du ponceau. Les mêmes limites de validité
s'appliquent cependant et doivent être scrupuleusement respectées.
5-9
Chacun de ces cas est abordé indépendamment dans les sections suivantes. Les
procédures décrites dans ce manuel donnent des résultats exacts pour fins de drainage
routier pour le calcul des profondeurs d'eau à l'entrée pour les conditions d'écoulement
à pleine section. La méthode proposée dans le cas de la section d'écoulement
partiellement pleine donne, pour les profondeurs d'eau à l'entrée, une solution dont
l'exactitude décroît avec la hauteur.
5-10
Figure 5.3.2a Types de contrôle à la sortie
5-11
Cas A : Ponceau coulant plein
La perte de charge totale ∆H ou encore l'énergie nécessaire pour faire passer une
quantité donnée d'eau dans un ponceau coulant plein sur toute sa longueur avec
contrôle à la sortie est constituée de trois termes principaux. Ces trois termes,
généralement exprimés en mètres d'eau, sont la perte de charge à l'entrée He, la perte
de charge par frottement Hf et la perte de charge à la sortie Hs. La perte de charge
totale se traduit par un rehaussement du niveau d'eau à l'entrée et s'exprime par une
équation de la forme:
∆H = H e + H f + H s (5.3.2a)
Chacune de ces pertes de charge est une fonction de la charge découlant de la vitesse
d'écoulement de l'eau, c'est-à-dire la charge dynamique Hv représentée par l'équation
5.3.2b. Dans cette équation, V représente la vitesse moyenne dans le ponceau, soit le
quotient du débit (Q) par la section d'écoulement (A). Ce cas correspond à un
écoulement plein, c'est-à-dire que V = Q/A.
V2
Hv = (5.3.2b)
2g
V2
He = K e (5.3.2c)
2g
5-12
La perte de charge par frottement Hf est l'énergie nécessaire pour vaincre la résistance
due à la rugosité du ponceau. Le terme Hf est développé par la formule de Manning.
19.6 n 2 Lp V 2
Hf = (5.3.2d)
R1.33
h 2g
V2
Hs = K s (5.3.2e)
2g
⎛ 19.6 n 2 Lp ⎞ V 2
⎜
∆H = K e + + 1⎟ (5.3.2f)
⎝ R1.33
h ⎠ 2g
La figure 5.3.2b illustre la relation entre les termes de l'équation 5.3.2f, à savoir la ligne
de charge, la ligne piézométrique et la profondeur d'eau à l'entrée Ham. La ligne de
charge représente la charge totale résiduelle en tout point le long du ponceau. La ligne
piézométrique est définie par l'élévation qu'atteindrait l'eau dans de petits tubes
verticaux attachés aux parois du ponceau et répartis sur sa longueur. La ligne de
charge et la ligne piézométrique sont parallèles sur toute la longueur du ponceau, sauf
au voisinage de l'entrée où la veine d'eau se contracte pour s'élargir ensuite. La
différence de hauteur entre ces deux lignes est égale à la charge dynamique V2/2g.
La charge dynamique du cours d'eau naturel à l'entrée est généralement faible et peut
être négligée. Cette hypothèse est sécuritaire et implique que la ligne d'eau coïncide
avec la ligne de charge à l'entrée du ponceau. Ainsi, la profondeur de l'eau à l'entrée,
calculée par les méthodes fournies dans ce manuel pour le contrôle à la sortie, peut
être supérieure à celle observée dans la nature dans certains cas.
5-13
La charge à l'amont (Ham) représente donc la distance verticale entre le radier à l'entrée
du ponceau et la surface de l'eau.
L'équation 5.3.2f peut être résolue en extrayant ∆H des abaques 5.3.2a à 5.3.2h pour
les écoulements à pleine section. Chaque abaque traite d'une forme unique de
ponceau ainsi que d'un seul type de matériau et d'une seule valeur de n. Ces abaques
peuvent être utilisés pour d'autres valeurs de n en calculant une longueur équivalente
du ponceau tel que décrit dans le mode d'emploi des abaques pour contrôle à la sortie,
à l'annexe 5.
5-14
⎛ 19.6 n 2 Lp ⎞ V 2
∆H = ⎜ K e + + 1⎟ (5.3.2f)
⎝ R1.33
h ⎠ 2g
5-15
Cas B : Profondeur critique égale à la hauteur du ponceau
Quand le débit est suffisant pour donner une profondeur critique égale à la hauteur libre
du ponceau, l'écoulement occupera la pleine section à la sortie tel qu'indiqué au cas B.
La ligne piézométrique passera par le couronnement du ponceau à la sortie pour tous
les débits supérieurs à celui provoquant une profondeur critique égale à la hauteur libre
du ponceau. Le niveau à l'amont de la structure se calcule en ajoutant la charge totale
∆H au niveau du couronnement du ponceau à la sortie.
Les types usuels d'écoulement pour les faibles profondeurs d'eau à l'aval sont illustrés
aux cas C et D. Ces deux genres d'écoulement dépendent de l'importance du débit et
de la forme de la section du ponceau.
2
V
H am ≥ H + ( K e + 1 ) (5.3.2g)
2g
5-16
Cas D Ponceau coulant partiellement plein
Afin de déterminer précisément les profondeurs d'eau à l'entrée dans ce cas, il est
nécessaire de calculer la courbe de remous correspondant aux conditions
d'écoulement. Ce manuel n'explicite pas ce type de calcul. La solution proposée ici est
identique à celle décrite au cas C. L'exactitude de la profondeur d'eau à l'entrée décroît
cependant avec le débit. Cette méthode est généralement satisfaisante pour des
profondeurs d'eau à l'entrée supérieures à 75% de la hauteur libre du ponceau.
Équation générale
La profondeur d'eau à l'entrée peut être exprimée par une équation valable pour tous
les cas de contrôle à la sortie et pour toutes les profondeurs d'eau en aval. Cette
équation générale de la profondeur d'eau à l'entrée est la suivante:
Ham = ∆H + h o - Lp Sp (5.3.2h)
5-17
La valeur de ho varie en fonction du type de contrôle à la sortie. Le tableau 5.3.2c
résume les choix possibles. La figure 5.3.2c schématise les cas A et C.
5-18
Figure 5.3.2c Hauteur de calcul en aval (ho)
5-19
Profondeur d'eau en aval (Hav)
Pour les ponceaux en contrôle à la sortie, la profondeur d'eau à l'aval est un des
facteurs principaux pour le calcul de la profondeur d'eau à l'entrée et pour la
détermination de la capacité du ponceau. Cette profondeur d'eau dans le cours d'eau
naturel, à l'aval de la structure, doit donc être déterminée avec soin.
Une bonne expérience et beaucoup d'esprit critique sont nécessaires pour évaluer les
profondeurs d'eau pouvant se produire lors des crues. Une inspection sur le terrain est
requise pour reconnaître les sections de contrôle de l'écoulement à l'aval et les niveaux
atteints par les eaux, tels que discutés plus amplement au chapitre 2 du manuel.
Lorsque le niveau de l'eau à la sortie du ponceau est influencé par des contrôles situés
à l'aval, d'autres moyens peuvent être utilisés pour déterminer la profondeur de l'eau à
l'aval. Il est nécessaire quelquefois de définir la relation hauteur-débit du cours d'eau
dans lequel se jette celui sous étude, de connaître les cotes de retenue d'un barrage ou
encore d'établir les niveaux atteints par la marée.
La profondeur critique (hc) à la sortie d'un ponceau est utile dans les cas de contrôle à
la sortie. Elle représente la profondeur d'eau correspondant à un écoulement critique,
c'est-à-dire lorsque le nombre de Froude est égal à l'unité. Cette profondeur varie en
fonction du débit et des caractéristiques du ponceau. Les abaques 5.3.3a à 5.3.3g
permettent de déterminer la profondeur critique pour différentes formes et dimensions
de ponceaux. L'équation 5.3.3, mettant en relation le débit, la surface d'écoulement et
la largeur au miroir, a servi à les établir.
g A3c
Q= = f ( hc ) (5.3.3)
lc
où Q = débit (m3/s)
Ac = surface d'écoulement à la profondeur critique (m2)
lc = largeur au miroir à la profondeur critique (m)
hc = profondeur critique (m)
La surface (A) et la largeur au miroir (l) sont fonction de la profondeur d'écoulement (hc)
dans le ponceau.
5-20
5.3.4 Conduite fermée
Le ponceau de forme circulaire peut quelquefois être calculé comme une conduite
fermée, notamment lorsque le ponceau est très long. La capacité hydraulique du
ponceau est déterminée au moyen de l'équation de Manning ou de l'abaque 5.3.4. Cet
abaque met en relation le diamètre, la pente, la vitesse et le débit pour un ponceau en
béton coulant plein. Le coefficient de Manning utilisé est de 0.013. Les deux équations
suivantes donnent la vitesse d'écoulement et le débit pour une conduite coulant pleine.
2
V = 30.527 D3 S (5.3.4a)
8
Q = 23.976 D 3 S (5.3.4b)
Les différents abaques des ponceaux dont le contrôle s'effectue à l'entrée, joints à
l'annexe 5, sont de bons exemples pour déterminer l'efficacité de l'entrée. Les trois
échelles de la profondeur à l'amont démontrent directement l'influence de l'angle des
murs en aile, d'une extrémité saillante, biseautée ou incorporée à un mur droit ou
encore d'une extrémité chanfreinée. De même, le tableau des coefficients de perte de
charge à l'entrée indique les augmentations potentielles de la capacité hydraulique par
des aménagements particuliers à l'entrée.
5-21
5.4 VITESSE D'ÉCOULEMENT
Dans de nombreux cours d'eau, la vitesse maximale dans le lit mineur est très
supérieure à la vitesse moyenne sur la section. Le besoin de protection du lit et des
berges aux extrémités de la structure peut être déterminé en comparant les vitesses à
la sortie du ponceau aux vitesses maximales du cours d'eau naturel.
Les vitesses à la sortie d'un ponceau coulant en contrôle à l'entrée ne peuvent être
déterminées avec précision que par un calcul de courbe de remous. Elles peuvent
cependant être déterminées de façon approximative en calculant la vitesse moyenne
sur la section d'écoulement au moyen de la formule de Manning. La vitesse à la sortie,
calculée par cette méthode, sera généralement élevée car la profondeur normale, tirée
de cette formule, est rarement atteinte à cause de la longueur relativement courte des
ponceaux sous les routes. La forme du lit à la sortie, du mur parafouille et des murs en
ailes influencent de façon marquée la vitesse du courant à la sortie de la structure. À
toute fin pratique, dans la plupart des conditions de contrôle à l'entrée, le niveau d'eau
en aval de la structure, quel qu'il soit, a peu d'influence sur la réduction des vitesses à
la sortie du ponceau. Par conséquent, la vitesse correspondant à la profondeur
normale d'écoulement dans le ponceau est considérée comme la vitesse de
l'écoulement à la sortie.
5-22
Vsortie = Q/A
Dans le cas du contrôle à la sortie, la vitesse moyenne à la sortie sera égale au quotient
du débit par la section d'écoulement au point considéré. Cette surface mouillée peut
être soit celle correspondant à la profondeur critique, soit celle correspondant à la
profondeur de l'eau à l'aval de la structure, soit encore la pleine section libre du
ponceau. La section d'écoulement utilisée ne peut en aucun cas dépasser la pleine
section du ponceau. La figure 5.4.2 indique la profondeur d'eau à considérer pour
différentes conditions d'écoulement à la sortie du ponceau.
5-23
Vsortie = Q/A
5-24
5.5 CHOIX FINAL
Les calculs précédents ont permis de déterminer les dimensions minimales d'un
ponceau en tenant compte des différentes contraintes hydrauliques. Le choix final du
ponceau est déterminé à partir de ces résultats et en tenant compte de l'ensemble des
autres contraintes qui influencent un projet. Ces contraintes peuvent être de nature
structurale, géotechnique, environnementale ou dépendre de considérations d'entretien,
de navigabilité, de mise en place, de coûts ou de toutes autres contraintes propres à un
projet.
Ainsi, certaines contraintes doivent être considérées pour déterminer le choix final du
ponceau :
écoulement :
fondation :
sur une bonne fondation, tous les ponceaux sont adéquats; cependant, si la
qualité de la fondation occasionne des tassements inadmissibles, les structures
flexibles sont plus indiquées; le chapitre 6, traitant des considérations
géotechniques, traite des caractéristiques du sol.
5-25
mise en place :
durabilité :
la durée de vie prévue pour chaque ponceau étudié doit être évaluée et analysée
afin de faire le choix le plus judicieux.
dans les cours d'eau à forte pente, la vitesse d'écoulement de l'eau est élevée et
le courant peut entraîner des sédiments et de grosses pierres; l'utilisation d'un
ponceau en béton avec un radier est alors recommandé.
environnement :
5-26
5.6 PROCÉDURE GÉNÉRALE DE CONCEPTION
La procédure suivante permet de suivre, étape par étape, le cheminement complet pour
déterminer le type et les dimensions des ponceaux proposés. Le formulaire 5.1 à la fin
de l'annexe 5 permet de regrouper toutes les informations nécessaires à la réalisation
de ces différentes étapes.
Contrôle à l'entrée
5-27
Contrôle à la sortie
Vérification
À cette étape, les vitesses d'écoulement à la sortie pour les différents types et
dimensions de ponceau étudiés doivent être calculées afin de déterminer les
besoins de protection du lit du cours d'eau et des extrémités du ponceau.
6e étape - Recommandations
5-28
5.7 EXEMPLE PRATIQUE
L’exemple qui suit permet d'illustrer, à partir d'une situation simple, les principes
généraux et les principales équations du chapitre sur l'hydraulique des ponceaux.
5.7.1 Description
L'exemple concerne la construction d'une structure de type ponceau sous une route
principale qui traverse un cours d'eau dont les caractéristiques sont données à la
section 4.6. L'analyse hydrologique du bassin versant et l'étude hydraulique du cours
d'eau au site à l'étude ont permis d'obtenir les niveaux d'eau et les débits pour
différentes périodes de récurrence. La figure 5.7.1a et le tableau 5.7.1a résument les
caractéristiques du site et les principaux résultats.
5-29
Tableau 5.7.1a Résultats de l'analyse hydrologique et de l'étude hydraulique
du cours d'eau
5-30
5.7.2 Calculs et résultats
Contrôle à l'entrée
Contrôle à la sortie
Ham = ∆H + ho - LpSp
5-31
Tableau 5.7.2b Essai nº1 - Contrôle à la sortie
Les résultats du premier essai indique que la profondeur en amont occasionnée par ce
ponceau est plus grande dans le cas d'un contrôle à l'entrée, soit 4240 mm. Cette
profondeur est inférieure au profil disponible de 5000 mm mais supérieure à la hauteur
d'eau admissible de 2300 mm. Il faut donc faire un deuxième essai en augmentant les
dimensions du ponceau. Les résultats de chaque essai sont regroupés au tableau
5.7.2h.
Contrôle à l'entrée
Contrôle à la sortie
5-32
Ce second essai est encore inacceptable puisque la profondeur en amont du ponceau
de 2700 mm en contrôle à l'entrée est supérieure à la hauteur d'eau admissible de 2300
mm. Il faut donc faire un troisième essai.
Contrôle à l'entrée
Contrôle à la sortie
Ce troisième essai satisfait l'ensemble des contraintes du site. Les résultats pour
l'ensemble des essais sont indiqués au tableau 5.7.2h.
La quatrième étape consiste à répéter les étapes précédentes en utilisant d'autres types
et d'autres dimensions de ponceaux. À titre d'exemple, les tableaux 5.7.2i et 5.7.2j
regroupent les résultats pour des ponceaux métalliques de formes circulaire et arquée.
Les résultats du tableau 5.7.2i permettent de constater que, pour les contraintes du site
sous étude, l'utilisation d'un tuyau métallique circulaire est difficile en raison d'une
hauteur d'eau à l'amont inadmissible en contrôle à l'entrée.
5-33
Le calcul de la hauteur d'eau à l'amont dans le cas du contrôle à la sortie nécessite
absolument le calcul de la courbe de remous puisque Ham/H est inférieure à 0.75.
L'inexactitude de l'utilisation de la méthode pour ce cas occasionne des erreurs
importantes de la hauteur d'eau en amont. Cette hauteur augmente pour un ponceau
de plus grande dimension alors que c'est l'inverse qui est vrai.
Vitesse à la sortie
1 2/3
V = Rh S (4.4.1a)
n
Q=VA
largeur = 4.0 m
débit = 18.0 m3/s
rugosité = 0.012
pente = 0.8 %
Le tableau 5.7.2g montre les résultats obtenus par itérations sur la profondeur en
utilisant les paramètres ci-haut mentionnés.
5-34
Tableau 5.7.2g Détermination de la vitesse à la sortie
Les résultats démontrent clairement que le ponceau occasionne une mise en vitesse
très importante (5.28 m/s) à la sortie du ponceau par rapport aux vitesses naturelles du
cours (2.06 m/s). La vitesse d'écoulement à la sortie a plus que doublé. La protection
des extrémités du ponceau contre l'érosion et l'affouillement est donc essentielle.
L'exemple de la section 5.7 a été inclus à titre indicatif pour illustrer l'ensemble des
étapes menant au calcul des dimensions minimales de ponceau imposées par les
seules contraintes hydrauliques au site à l'étude.
5-35
Tableau 5.7.2h Conception d'un ponceau: rectangulaire en béton armé
5-36
Tableau 5.7.2i Conception d'un ponceau: circulaire métallique
5-37
Tableau 5.7.2j Conception d'un ponceau: arqué métallique
5-38
RÉFÉRENCES
2. AISI (American Iron and Steel Institute). Handbook of Steel Drainage & Highway
Construction Products, First Canadian Edition. 1984.
5-39
ANNEXE 5
Propriétés hydrauliques
Abaque 5.2.4a Propriétés hydrauliques - Ponceau circulaire 5A-1
Abaque 5.2.4b Propriétés hydrauliques - Ponceau arqué 5A-1
Abaque 5.2.4c Propriétés hydrauliques - Ponceau elliptique horizontal 5A-2
Abaque 5.2.4d Propriétés hydrauliques - Ponceau voûté 5A-2
5A-i
Abaque 5.3.2e Contrôle à la sortie - Ponceau arqué en acier (n = 0.024) 5A-24
Abaque 5.3.2f Contrôle à la sortie - Ponceau arqué en acier
(n = variable) 5A-25
Abaque 5.3.2g Contrôle à la sortie - Ponceau elliptique en béton
(n = 0.012) 5A-26
Abaque 5.3.2h Contrôle à la sortie - Ponceau voûté en acier
(radier en béton) 5A-27
5A-ii
Abaque 5.2.4a Propriétés hydrauliques - Ponceau circulaire
5A-1
Abaque 5.2.4c Propriétés hydrauliques - Ponceau elliptique horizontal
5A-2
Contrôle à l'entrée - Mode d'emploi des abaques
La relation entre les échelles est déterminée en reliant par une droite la dimension
du ponceau, le débit et l'échelle #1 de la profondeur d'eau à l'amont du ponceau.
Les trois échelles qui représentent le type d'entrée du ponceau sont reliées entre
elles par une ligne droite horizontale. Un exemple sur chaque abaque permet d'en
bien comprendre l'utilisation.
5A-3
Équation générale : Contrôle à l'entrée
5A-4
Équation générale : Contrôle à l'entrée
Ham/H = a + bX + cX2 + dX3 + eX4 + fX5
X = Q/LH3/2
Type d'extrémité
Coefficients
X = Q/D5/2
Type d'extrémité
Coefficients
5A-5
Équation générale : Contrôle à l'entrée
Ham/H = a + bX + cX2 + dX3 + eX4 + fX5
X = Q/D5/2
Type d'extrémité
Coefficients
X = Q/LH3/2
Type d'extrémité
Coefficients
5A-6
Équation générale : Contrôle à l'entrée
Ham/H = a + bX + cX2 + dX3 + eX4 + fX5
X = Q/LH3/2
Type d'extrémité
Coefficients
X = Q/LH3/2
Type d'extrémité
Coefficients
5A-7
Équation générale : Contrôle à l'entrée
Ham/H = a + bX + cX2 + dX3 + eX4 + fX5
X = Q/A5/4
Type d'extrémité
Coefficients
5A-8
Abaque 5.3.1a Contrôle à l'entrée - Ponceau rectangulaire en béton
5A-9
Abaque 5.3.1b Contrôle à l'entrée - Ponceau circulaire en acier
5A-10
Abaque 5.3.1c Contrôle à l'entrée - Ponceau circulaire en béton
5A-11
Abaque 5.3.1d Contrôle à l'entrée - Ponceau arqué en acier
5A-12
Abaque 5.3.1e Contrôle à l'entrée - Ponceau elliptique horizontal en
béton
5A-13
Abaque 5.3.1f Contrôle à l'entrée - Ponceau elliptique vertical en béton
5A-14
Abaque 5.3.1g Contrôle à l'entrée - Ponceau voûté en acier - radier en béton
5A-15
Contrôle à la sortie - Mode d'emploi des abaques
En contrôle à la sortie, la capacité hydraulique du ponceau, pour toute forme et
dimension, dépend de l'ensemble de ses caractéristiques.
La relation entre les échelles est établie en les reliant par deux droites. La
première relie l'échelle de la dimension du ponceau et celle de la longueur
correspondant au coefficient choisi pour la perte de charge à l'entrée. Cette
première droite coupe la ligne pivot en un point. La seconde droite relie le débit et
le point d'intersection de la première droite avec la ligne pivot. Cette droite
prolongée jusqu'à l'échelle de la perte de charge, permet d'interpoler cette valeur.
5A-16
Ponceau rectangulaire
L'abaque pour les ponceaux rectangulaires a été établi pour des écoulements
pleins pour des sections carrées (H/L=1). Il est cependant considéré être
suffisamment précis pour être employé pour un rapport de la hauteur à la largeur
du ponceau variant entre 0.5 et 0.2. (0.5<H/l<2).
5A-17
Tableau 5.3.2a Coefficients de perte de charge à l'entrée (Ke)
Saillant du remblai
Arêtes vives 0.5
Mur de tête
Arêtes vives 0.5
Saillant du remblai
Sans mur de tête 0.9
He = Ke x V2/2g
5A-18
Tableau 5.3.2b Coefficients de perte de charge à l'entrée (Ke)
He = Ke x V2/2g
5A-19
Abaque 5.3.2a Contrôle à la sortie - Ponceau rectangulaire en béton
(n = 0.012)
5A-20
Abaque 5.3.2b Contrôle à la sortie - Ponceau circulaire en acier (n = 0.024)
5A-21
Abaque 5.3.2c Contrôle à la sortie - Ponceau circulaire en acier (n = variable)
5A-22
Abaque 5.3.2d Contrôle à la sortie - Ponceau circulaire en béton (n = 0.012)
5A-23
Abaque 5.3.2e Contrôle à la sortie - Ponceau arqué en acier (n = 0.024)
5A-24
Abaque 5.3.2f Contrôle à la sortie - Ponceau arqué en acier (n = variable)
5A-25
Abaque 5.3.2g Contrôle à la sortie - Ponceau elliptique en béton (n = 0.012)
5A-26
Abaque 5.3.2h Contrôle à la sortie - Ponceau voûté en acier (radier en béton)
5A-27
Profondeur critique - Mode d'emploi des abaques
La profondeur critique (hc) à la sortie d'un ponceau est utile dans les cas de
contrôle à la sortie. Elle représente la profondeur d'eau pour un écoulement
critique où le nombre de Froude est égal à l'unité. Cette profondeur varie en
fonction du débit et des caractéristiques du ponceau. Les abaques 5.3.3a à 5.3.3g
permettent de déterminer la profondeur critique pour différentes formes et
dimensions de ponceaux. Ces abaques traduisent la relation suivante:
g A 3c
Q= = f ( hc ) (5.3.3)
lc
Q = débit (m3/s)
Ac = surface d'écoulement à la
profondeur critique (m2)
5A-28
Abaque 5.3.3a Profondeur critique (hc) - Ponceau rectangulaire en béton
5A-29
Abaque 5.3.3b Profondeur critique (hc) - Ponceau circulaire
5A-30
Abaque 5.3.3c Profondeur critique (hc) - Ponceau arqué en acier
5A-31
Abaque 5.3.3d Profondeur critique (hc) - Ponceau arqué en acier
5A-32
Abaque 5.3.3e Profondeur critique (hc) - Ponceau elliptique horizontal en
béton
5A-33
Abaque 5.3.3f Profondeur critique (hc) - Ponceau elliptique vertical en béton
5A-34
Abaque 5.3.3g Profondeur critique (hc) - Ponceau vouté en acier
5A-35
Tableau 5.3.4 Coefficients de rugosité de Manning (n) pour les ponceaux
*
Pour les ponceaux d'une longueur supérieure à 20 fois
le diamètre, cette valeur peut être inférieure.
5A-36
Abaque 5.3.4 Débits et vitesses d'écoulement - Conduite circulaire coulant
pleine (n=0.013)
5A-37
Projet no. : Route : Concepteur:
Municipalité : Rivière : Vérificateur:
Description : Date :
Hydrologie
Méthode :
2
Surface du bassin (km ) :
Pente du cours d'eau (%):
Sols :
Choix :
CONSIDÉRATIONS GÉOTECHNIQUES
RÉFÉRENCES 6-17
ANNEXE 6
6.1 GÉNÉRALITÉS
Une reconnaissance des sols de fondation doit être effectuée avant de remplacer ou de
construire un ponceau ou des murs en aile ainsi que pour certains types de réparation.
L’étude des sols peut être plus ou moins élaborée selon l'importance et le type
d'ouvrage, la hauteur des remblais et la nature des sols en place.
Il est recommandé d'effectuer une étude géotechnique complète ou plus élaborée dans
les cas suivants :
• construction d’un ponceau dans un nouveau tronçon de route (là où les sols
seront nouvellement chargés);
• remplacement d’un ponceau dont les fondations reposent sur des pieux et qui
montre des désordres physiques ou des déformations attribuables à des
tassements différentiels dans les sols compressibles sous-jacents. Si les
fondations du ponceau reposent sur des semelles superficielles et que des
tassements ou des déformations ont été observés au fil des dernières années,
une étude géotechnique plus élaborée sera également requise, car la
consolidation des sols porteurs n’est pas encore terminée;
L’étude géotechnique peut être simplifiée ou non requise lorsqu’il s’agit d’une
réparation ou d’un remplacement d’un ponceau et que l’ouverture et le profil routier
demeurent sensiblement les mêmes (aucune charge supplémentaire prévue sur les
sols sous-jacents).
6-1
L'étude géotechnique présente des informations qui guident le choix du type de
structure, du type de fondation et des méthodes de construction de l'ouvrage. Les
résultats de l'étude permettent de formuler des conclusions et des recommandations
spécifiquement sur :
6-2
6.2.1 Socle rocheux
6-3
Des problèmes de fondation peuvent survenir si les sols de fondation sont constitués
d'alluvions récentes très lâches déposées dans les vallées des rivières.
1
TYPE DE SOL RÉACTION GÉOTECHNIQUE (kPa)
(pour des tassements inférieurs à 25 mm)
Les sols fins regroupent les silts et les argiles. Ce sont des sols mous et compressibles
tout comme les sols organiques. Le tableau 6.2.3 donne un aperçu de la réaction
géotechnique admissible de ces types de sols.
Les tills sont composés principalement d'un mélange d'argile, de silt, de sable et gravier
en proportions variables. Comme les particules fines (silt et argile) représentent
fréquemment une fraction importante des tills, ce type de sol peut se retrouver souvent
dans la catégorie des sols fins.
6-4
Tableau 6.2.3 Réaction géotechnique des sols fins et des sols organiques
1
TYPE DE SOL RÉACTION GÉOTECHNIQUE (kPa)
(pour des tassements inférieurs à 25 mm)
Argile molle 40 à 80
Silt argileux mou
1
Les sols argileux et organiques sont susceptibles de problèmes de stabilité et de
tassement sous chargement, les sols silteux à des problèmes de capacité portante.
2
La consistance de l'argile est généralement déterminée au scissomètre de chantier.
Lorsque ces types de sols possèdent une consistance moyenne, molle ou très molle,
des problèmes de fondation, de stabilité et de tassement des ouvrages sont à prévoir si
le concepteur ne tient pas compte de leur faible capacité portante (ÉLUT).
6-5
6.3 CONTRAINTES GÉOTECHNIQUES
Le choix du type de structure doit tenir compte des contraintes géotechniques qui
limitent l'utilisation de certains ouvrages.
Lors du dimensionnement d’un ponceau dont la fondation est appuyée sur un sol ayant
une grande capacité portante (roc, till dense…), le concepteur doit tenir compte de
charges verticales supplémentaires qui s’exerceront sur le ponceau en raison des
tassements éventuels des sols situés au pourtour de ce dernier. Le Code canadien sur
le calcul des ponts routiers (CAN/CSA-S6-06) prévoit l’application d’un coefficient de
voûtement, selon le type de ponceau et la séquence d’installation. Lorsqu’un nouveau
remblai important, de l’ordre de 15 m et plus de hauteur, surplombe un ponceau, les
charges dues aux redistributions de contraintes produites par le tassement des remblais
latéraux du ponceau peuvent atteindre jusqu’au double du poids des terres, ce qui
correspond à un coefficient de voûtement de 2 (voir figure 6.3). Cet apport de
contraintes supplémentaires est appelé « Effet Marston ». Pour contrer cet effet, un
remblai léger constitué de pneus usagés est déposé sur le dessus du ponceau afin de
permettre un certain tassement du remblai situé au-dessus de la fondation appuyée sur
un sol réputé non compressible.
6-6
6.3.1 Ponceau en béton armé (PBA)
Sur le roc, le radier du ponceau est coulé directement sur la surface rocheuse. Les
dénivellations sont comblées avec un coussin de régalage en béton d'épaisseur
spécifique afin d'uniformiser le profil de l'excavation. Lorsque le coût de remplissage est
trop élevé, un coussin de support en matériel granulaire compactable peut être utilisé
pour uniformiser la surface rocheuse.
Il est déconseillé d’avoir un radier en partie sur le roc et en partie sur un coussin
granulaire en raison des tassements différentiels qui peuvent survenir pendant et après
la construction du ponceau. Si on ne peut éviter cette situation, il faudra s’assurer que
le coussin d’assise est protégé contre l’affouillement1 et que les matériaux granulaires
(MG 20 ou CG14) sont densifiés au minimum à 95 % de la masse volumique sèche
maximale par couches de 150 mm d’épaisseur. Dans ce cas, la zone de transition
longitudinale entre le plancher rocheux et le coussin granulaire devra s’effectuer selon
une transition minimale de 1V:4H sur une distance égale à la largeur du ponceau + 2 m
(voir figure 6.3.1). Il faut également s’assurer que les sols naturels sous-jacents
peuvent supporter adéquatement les nouvelles charges, sinon il faudra remplacer les
sols de faible portance par un remblai structural, et, dans ce cas, une étude
géotechnique est requise. De plus, si cela est possible, il est préférable de faire
correspondre un joint de la structure du ponceau au droit du contact roc-coussin
granulaire.
1
Se référer au Code canadien sur le calcul des ponts routiers.
6-7
Sur un sol naturel granulaire dont la réaction géotechnique est élevée, le radier du
ponceau est construit directement sur le sol de fondation densifié au minimum à 95 %
de la masse volumique sèche maximale (95 % de l'essai Proctor modifié).
Sur un sol fin pour lequel une étude prévoit des tassements importants, l'emploi d'un
ponceau de béton n'est pas recommandé. À l’occasion, un remblai de préchargement est
placé sur les sols porteurs afin de produire à l’avance les tassements, avant la pose finale
du ponceau. La pose de sections courtes préfabriquées en béton (2 à 3 m de longueur)
peut représenter également une autre solution pour éviter des efforts de flexion trop
importants dans le ponceau de béton. Si des tassements différentiels importants sont
prévus, le ponceau peut être construit avec une cambrure dans le profil longitudinal afin
de minimiser l’effet négatif de ces tassements.
Sur le roc, le TBA est installé sur un coussin de support d'épaisseur spécifique afin
d'éviter le poinçonnement du ponceau par des arêtes de roc.
Sur un sol naturel granulaire, le tuyau en béton armé est également installé sur un
coussin de support.
Sur un sol fin, le TBA peut être utilisé si les tassements évalués par l'étude géotechnique
sont compatibles avec la déformation permise pour les joints du tuyau.
Une vérification de la réaction géotechnique des sols de fondation est nécessaire pour
les ponceaux métalliques arqués en raison des fortes pressions développées aux coins
inférieurs de la structure.
Sur le roc, le tuyau est construit sur un coussin de support qui peut varier
entre 300 et 600 mm d'épaisseur selon le diamètre du ponceau et ce dernier est muni
de murs de tête imperméables. Ce type de ponceau ne doit jamais être construit
directement sur une surface rocheuse.
6-8
Sur un sol granulaire, le tuyau est installé sur une assise en matériau granulaire.
Sur un sol fin et un sol organique (tourbière) pour lesquels des tassements
importants sont prévus, l'emploi de ces tuyaux est recommandé. La méthode usuelle
pour tenir compte des tassements prévus consiste à donner une cambrure au profil
longitudinal du tuyau. Dans le cas où cette solution n'est pas pratique, une
augmentation de la dimension du tuyau peut réduire ou annuler l'effet des tassements
prévus. Un préchargement des sols porteurs ou l’utilisation d’un noyau léger sont
d’autres solutions envisageables.
Sur le roc, les semelles sont coulées directement sur la surface rocheuse qui a été
préalablement nettoyée. Si la surface du roc comporte des aspérités assez profondes,
elles devront être comblées par un ou des coussins de régalage en béton.
Comme spécifié à la section 6.3.1, dans le cas d’une semelle qui doit être construite en
partie sur le roc et en partie sur un coussin granulaire, les mêmes précautions
spéciales devront être prises que pour un ponceau sur radier (référence figure 6.3.1).
Sur un sol granulaire dont la réaction géotechnique est élevée, les semelles sont
construites directement sur le sol de fondation densifié au minimum à 95 % de la
masse volumique sèche maximale.
Sur un sol fin pour lequel une étude prévoit des tassements importants, il n’est pas
recommandé de construire des semelles filantes; si on ne peut éviter cette situation, les
sols devront être excavés si les conditions de terrain s’y prêtent ou les semelles devront
reposer sur des pieux.
Sur un sol organique (tourbière), l’emploi de semelles filantes n’est pas recommandé
sur ce type de sol très compressible, sauf si l’épaisseur de la tourbe n’est pas trop
grande (<2 m) pour être excavée et que les sols sous-jacents offrent la capacité
portante voulue.
6-9
6.3.5 Mur en aile en béton armé
Lorsque la capacité portante (ÉLUT et ÉLUL) des sols donnée par l'étude géotechnique
est insuffisante pour l'utilisation du mur en aile en béton armé proposée par l'étude
hydraulique, les solutions possibles sont :
• de remplacer le mur en béton armé par un mur plus flexible comme un mur
renforcé mécaniquement ou par un revêtement de protection en enrochement
lorsque la hauteur du remblai et le régime hydraulique le permettent (la stabilité
de ces ouvrages doit toutefois être vérifiée).
La mise en place des ponceaux comporte des étapes qui sont déterminantes pour
assurer la pérennité des ouvrages. Outre la préparation des lieux, ces étapes
comprennent les excavations des sols en place et l'aménagement des remblais au
voisinage du ponceau; au besoin, elles peuvent aussi comprendre celles reliées au
détournement du cours d'eau, à la préparation de la fondation et au remblayage de la
structure.
Le déroulement de ces étapes est essentiellement le même, quel que soit le type de
structure.
6-10
6.4.1 Excavation
Les dimensions des excavations doivent respecter les normes en vigueur pour la mise
en place des différents types de ponceaux. Les dessins normalisés du chapitre 4
« Ponceaux » du Tome III – Ouvrages d’art des normes du Ministère montrent les
excavations nécessaires à la mise en place des ponceaux.
La réalisation des excavations doit satisfaire toutes les exigences publiées par les
organismes régissant la sécurité sur les chantiers. Lorsque le sol ne présente pas de
danger de glissement, les pentes des excavations sont verticales sur 1,2 m dans le
fond de l’excavation et de l’ordre de 1V:1H à 1V:3H par la suite dans les dépôts
granulaires situés au-dessus de la nappe phréatique. La pente varie en fonction de la
granulométrie et de la compacité des sols granulaires. Pour les sols situés sous la
nappe phréatique, des études de stabilité sont nécessaires pour déterminer des pentes
d’excavation sécuritaires.
Dans les sols argileux de faible consistance ou d’autres sols instables, des études de
stabilité doivent être réalisées pour déterminer les pentes à respecter.
Les pentes d’excavation dans le roc sont souvent verticales, mais il arrive dans certains
cas que la géologie structurale est défavorable avec des plans de faiblesses. Les
parois doivent alors être adoucies ou renforcées avec travaux de stabilisation (ancrage,
injection, etc.).
Pour des excavations réalisées dans un sol à forte perméabilité, tels le sable, le gravier
et le roc très fracturé, les infiltrations des eaux souterraines et des eaux de surface
doivent être contrôlées. La réaction géotechnique des sols au fond de l'excavation doit
être uniforme afin de minimiser les tassements différentiels. Les sols de plus faible
réaction géotechnique doivent être remplacés. Les sols de fondation sous le coussin ne
doivent pas contenir de pierres de dimensions supérieures à 112 mm et doivent être
exempts de sol gelé et de sol organique. Lorsque le fond de l’excavation est plus bas
que la nappe phréatique, des travaux d’assèchement adéquats doivent être entrepris
afin d’éviter un éventuel soulèvement ou un remaniement du fond de l’excavation.
Sur le roc, l'uniformisation du fond de l'excavation peut nécessiter la mise en place d'un
coussin de régalage en béton ou d’un coussin de granulaire de calibre MG 20.
Les matériaux granulaires constituant l'assise servent à mieux répartir les charges sur
le ponceau. La charge qu'un ponceau de béton peut supporter dépend, en plus de sa
résistance structurale, de la capacité de l'assise et des sols sous-jacents à reprendre la
réaction verticale de façon à ce que le ponceau n'ait pas à subir des tassements
différentiels et des contraintes de cisaillement trop fortes dans le sens longitudinal et
également dans le sens transversal si la semelle est très large.
6-11
De façon générale, l'assise est composée d'un coussin de support et de remblais
latéraux. Les dimensions de ces différentes composantes sont établies selon le type et
les dimensions de la structure. Les facteurs qui déterminent la capacité portante de
l'assise sont la surface de contact avec le ponceau et la qualité et le degré de
densification des sols. Lorsque les sols pulvérulents (sable, gravier…) situés sous
l’assise sont saturés d’eau (avec ou sans écoulement apparent), le coussin de support
devrait être constitué de matériaux granulaires en pierre nette (20 mm) ou de 5-20 mm.
Dans ce dernier cas, le coussin doit être enrobé d’un géotextile.
Si le sol situé sous l’assise est constitué en grande partie de matériaux fins (silt et
argile) et que sa capacité portante est suffisante pour le ponceau, la mise en place du
coussin de support (MG 20 ou CG 14) devrait être modifiée de la façon suivante afin
d’éviter un effet de pompage et le remaniement des sols fins naturels : les premières
couches du coussin de support devront être compactées avec un rouleau sans le mode
vibration pour les 500 premiers millimètres en augmentant le nombre de passes. Si le
coussin est plus épais (remblai structural), les couches subséquentes pourront être
compactées en mode vibration, à la condition qu’un plan de compaction soit approuvé
au préalable, en fonction des équipements utilisés et du type de sol naturel sous-jacent.
Le remblayage d'un ponceau constitue une étape importante lors de sa mise en place.
Dans le cas des ponceaux flexibles, leur capacité structurale dépend de la qualité du
remblayage.
Les dimensions et les spécifications des assises sont illustrées dans les dessins
normalisés du chapitre 4 « Ponceaux » du Tome III – Ouvrages d’art des normes du
Ministère.
L'assise pour la mise en place des ponceaux rectangulaires en béton armé est
constituée essentiellement d'un coussin de support de MG 20 densifié au minimum
à 95 % de la masse volumique sèche maximale par couche de 150 mm d’épaisseur. La
largeur du coussin correspond à la largeur externe du ponceau + 1 200 mm et son
épaisseur dépend des dimensions du ponceau et de la capacité portante des sols
sous-jacents (étude géotechnique).
6-12
6.4.2.2 Tuyaux en béton armé (TBA)
Les types d'assise et le remblayage recommandés pour la mise en place des tuyaux de
béton armé sont :
• Assise en matériau granulaire (réseau routier) : cette assise est composée d'un
coussin de support en MG 20 densifié au minimum à 95 % de la masse
volumique sèche maximale. La largeur du coussin est égale au diamètre
extérieur du tuyau + 1 200 mm et son épaisseur varie entre 150 et 400 mm, en
fonction du diamètre du tuyau et de la présence du roc ou du sol. Le coussin de
support ne doit pas être densifié sur une épaisseur de 150 mm et sur une
largeur égale au tiers du diamètre extérieur du tuyau, vis-à-vis du tiers central de
ce dernier. Le remblai latéral est composé de MG 20 ou de CG 14 densifié
au minimum à 90 % de la masse volumique sèche maximale par couches
de 150 mm jusqu'à la mi-hauteur du tuyau et par la suite par couches
de 300 mm jusqu’à, au minimum, 600 mm au-dessus du tuyau. Le remblayage
complémentaire est réalisé avec des matériaux de l’excavation ou un sol
compactable et densifié au minimum à 90 % de la masse volumique sèche
maximale par couches de 300 mm. Pour le premier mètre au-dessus de la
conduite, les seuls équipements permis sont les dameuses, les plaques
vibrantes et les rouleaux à tambour dont la charge totale appliquée ne dépasse
pas 50 kN.
• Assise sur terrain naturel (entrée privée) : cette assise requiert une fondation
uniforme et exempte de blocs, de cailloux ou de roc. Le sol naturel est remanié
sur une largeur égale au tiers du diamètre extérieur du tuyau, vis-à-vis du tiers
central de ce dernier. Si la fondation de l'excavation contient des cailloux, des
blocs ou si elle atteint le roc, le tuyau est placé sur un coussin de matériau
granulaire d’une largeur égale au diamètre extérieur du tuyau + 600 mm et d'une
épaisseur variant entre 150 et 400 mm, en fonction du diamètre du tuyau et de la
présence du roc ou du sol. Le remblayage latéral et le recouvrement de
protection sont réalisés avec les matériaux de l’excavation ou un sol
compactable et densifiés au minimum à 85 % de la masse volumique sèche
maximale par couches de 300 mm et exempts de pierres plus grandes que
112 mm sur les 300 premiers mm au pourtour du tuyau. Le remblayage
complémentaire est réalisé avec des matériaux de l’excavation ou un sol
compactable et densifié au minimum à 85 % de la masse volumique sèche
maximale par couches de 300 mm. Pour le premier mètre au-dessus de la
conduite, les seuls équipements permis sont les dameuses, les plaques
vibrantes et les rouleaux à tambour dont la charge totale appliquée ne dépasse
pas 50 kN.
6-13
6.4.2.3 Tuyaux en tôle ondulée (TTO) et en thermoplastique
Les types d'assise recommandés pour la mise en place des tuyaux en tôle ondulée et
les tuyaux en thermoplastiques sont :
6-14
• Assise reposant sur le terrain naturel (entrée privée) : cette assise requiert une
fondation uniforme et exempte de blocs, de cailloux ou de roc. Le sol naturel est
remanié sur une largeur égale au tiers du diamètre extérieur du tuyau, vis-à-vis
du tiers central de ce dernier. Si la fondation de l'excavation contient des
cailloux, des blocs ou si elle atteint le roc, le tuyau est placé sur un coussin de
matériau granulaire d’une largeur égale au diamètre extérieur du tuyau
+ 600 mm et d'une épaisseur variant entre 150 et 500 mm, en fonction du
diamètre du tuyau et de la présence du roc ou du sol. Le remblayage latéral et le
recouvrement de protection sont réalisés avec les matériaux de l’excavation ou
un sol compactable et densifiés au minimum à 85 % de la masse volumique
sèche maximale par couches de 300 mm et exempts de pierres plus grandes
que 56 mm sur les 300 premiers millimètres au pourtour du tuyau. Le
remblayage complémentaire est réalisé avec des matériaux de l’excavation ou
un sol compactable et densifié au minimum à 85 % de la masse volumique
sèche maximale par couches de 300 mm. Pour le premier mètre au-dessus de la
conduite, les seuls équipements permis sont les dameuses, les plaques
vibrantes et les rouleaux à tambour dont la charge totale appliquée ne dépasse
pas 50 kN.
6-15
Le remblayage doit se faire uniformément et simultanément des deux côtés de façon à
éviter que le tuyau se resserre, roule d'un côté ou de l'autre, se soulève, se déchire ou
se rupture à la suite d’une perte de support latéral du côté peu ou non remblayé. Il est
généralement considéré que la largeur minimale de remblai à mettre en place de
chaque côté du ponceau flexible est celle donnée par la largeur interne (L) du ponceau,
de façon à créer une pression de confinement latérale suffisante pour assurer l’intégrité
du ponceau. Ainsi, la largeur minimale du remblai de construction nécessaire pour bien
confiner le ponceau flexible équivaut à 3 fois sa largeur interne. Cette largeur minimale
peut être différente pour une construction en tranchée ou pour les structures de
grandes dimensions.
Lorsque le remblai de chaque côté du tuyau est à peu près à égalité du sommet de
celui-ci, le matériel de compactage ne doit pas circuler dans la zone de 300 mm
d’épaisseur immédiatement au-dessus du tuyau. Dans cette situation, la technique de
remblayage consiste à appliquer et à densifier successivement des couches de
300 mm d’épaisseur à l’aide de matériel de compactage qui doit suivre certaines
restrictions pour le premier mètre au-dessus du tuyau (se référer aux dessins
normalisés du chapitre 4 du Tome III – Ouvrages d’art des normes du Ministère).
6-16
RÉFÉRENCES
6-17
ANNEXE 6
CONSIDÉRATIONS GÉOTECHNIQUES
Tableau 6.2.3 Capacité portante admissible des sols fins et des sols organiques 6A-2
Tableau 6.2.1 Capacité portante admissible du socle rocheux
1
TYPE DE SOL CAPACITÉ PORTANTE
ADMISSIBLE ESTIMÉE (kPa)
Gravier dense 2
Sable graveleux dense 300 min.
Gravier compact
Sable graveleux compact 100 à 300
Gravier lâche
Sable graveleux lâche 100 max.
1
: Ces valeurs tiennent compte de la présence de la nappe phréatique au niveau des
fondations.
2
: La compacité des sols est généralement déterminée à l'aide de l'essai de
pénétration standard.
6A-1
Tableau 6.2.3 Capacité portante admissible des sols fins et des sols organiques
1
TYPE DE SOL CAPACITÉ PORTANTE
ADMISSIBLE ESTIMÉE (kPa)
Argile molle
Silt 75 max.
1
: Les sols argileux et organiques sont exposés à des problèmes de stabilité et de
tassement sous charge. Les sols silteux sont sujets à des problèmes de capacité
portante.
2
: La consistance de l'argile est généralement déterminée au scissomètre de chantier.
6A-2
CHAPITRE 7
CONSIDÉRATIONS STRUCTURALES
ANNEXE 7
7.1 GÉNÉRALITÉS
Les ponceaux sont de petits ouvrages d’art généralement placés sous un remblai. Ils
doivent être calculés pour supporter les charges qui les sollicitent, comme la charge de
sol, le poids propre de la structure et les surcharges routières.
Les hauteurs de remblai mentionnées dans ce chapitre sont fonction des conditions de
chargement de la surcharge routière CL-625.
La figure 7.1 illustre les types de ponceau d’usage courant. Ces structures,
principalement le tuyau en béton armé, sont aussi utilisées pour la construction de
réseaux de drainage en conduite fermée.
https://www.transports.gouv.qc.ca/fr/entreprises-partenaires/entreprises-
reseaux-routier/guichet-unique-qualification-produits/Pages/liste-produits.aspx
7-1
Figure 7.1-1 Types de ponceaux
7-2
7.2 CHARGES
Une structure installée sous un remblai est soumise à des charges qui influencent
directement ses dimensions. Ces charges agissent sur la structure différemment selon
que la structure est rigide ou flexible.
Il faut être très prudent lorsqu’il s’agit d’augmenter la hauteur de remblai au-dessus d’un
ponceau existant en rehaussant le profil de la route. Un calcul structural est nécessaire
dans ces cas pour vérifier le comportement du ponceau existant. L’augmentation de la
hauteur de remblai peut occasionner une charge supplémentaire qui dépassera la
capacité structurale du ponceau.
Dans cette catégorie de structures sont inclus les ponceaux en béton. Ces structures ne
tolèrent pratiquement aucune déformation sous l’action des charges. Les principaux
types de structures rigides sont les ponceaux rectangulaires en béton armé (PBA),
coulés en place ou préfabriqués, et les tuyaux en béton armé (TBA). Les ponceaux
voûtés en béton, préfabriqués ou coulés en place, font également partie de cette
catégorie.
Les structures de cette catégorie sont conçues pour supporter les charges qui les
sollicitent. Dans le cas des tuyaux en béton armé, la qualité du matériau de l’assise
autour du ponceau est importante et influence la hauteur admissible du remblai. Le
coussin de support permet d’obtenir une répartition adéquate des charges sur
l’ensemble de la structure et d’éliminer les concentrations d’efforts. La figure 7.2.1
illustre ce principe.
Les structures flexibles sont des ouvrages composites constitués d’une paroi métallique
ou de PEHD entourée d’un certain volume de sol dont le rôle est fondamental dans le
comportement de l’ouvrage. Les principales formes de structures flexibles existantes
sont les ponceaux circulaires en tôle ondulée et en PEHD et les ponceaux arqués en
tôle ondulée. Les ponceaux métalliques de petites dimensions, dont la portée est
généralement inférieure à 3 000 mm, sont constitués d’éléments préfabriqués à joints
agrafés dont les ondulations sont hélicoïdales. Les ponceaux de plus grandes
dimensions sont constitués de tôles fortes ondulées percées en usine et assemblées en
place par boulonnage.
7-3
Ces structures sont relativement souples. Elles sont conçues et dimensionnées pour
pouvoir, sous l’action des charges qui les sollicitent, se déformer et prendre appui sur le
massif de sol adjacent. Ceci implique que l’assise qui entoure le ponceau soit en
mesure d’offrir la résistance nécessaire sans déformations excessives, faute de quoi
des efforts inadmissibles peuvent se développer dans les parois. Pour les ponceaux
métalliques de forme arquée et elliptique, des contraintes très élevées sont transmises
dans le sol autour des zones de faibles rayons de courbure. La répartition des charges
sur une structure flexible est illustrée à la figure 7.2-2.
Pour ces raisons, il est nécessaire de considérer le remblai qui entoure le ponceau
comme faisant partie intégrante de la structure. Ce volume de sol est très important tant
sur les côtés que sur le dessus du ponceau. Le volume de sol adjacent au ponceau
peut être sollicité sur une largeur au moins égale à la portée du ponceau.
Longitudinalement, les ponceaux en TTO ainsi que les ponceaux en PEHD ayant des
joints conçus de façon à résister au déplacement, à la déchirure et à l’arrachement
peuvent généralement supporter des tassements différentiels relativement importants. Il
est possible d’en tenir compte en donnant une cambrure au ponceau lors de
l’installation.
7.2.3.2 Surcharge
La surcharge routière CL-625 doit être prise en considération dans la conception des
ponceaux. Son influence varie en fonction de la hauteur du remblai. Ainsi, plus la
hauteur du remblai est élevée, moins l’effet de la surcharge routière se fait sentir sur le
ponceau (voir figure 7.2-3).
7-4
Figure 7.2-1 Répartition des charges sur une structure rigide
7-5
Figure 7.2-2 Répartition des charges sur une structure flexible
150
140
130
120
110
100
CONTRAINTES (kPa)
90
80
70
60
50
SURCHARGE CL-625 (+IMPACT)
40 CHARGE PERMANENTE
30 CHARGE TOTALE
20
10
0
0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0
7-6
7.2.3.3 Charges de séismes
Les ponceaux doivent être conçus de manière à résister aux forces d’inertie liées à un
séisme ayant une probabilité de 2 % en 50 ans. La composante verticale du rapport
d’accélération sismique AV doit équivaloir au 2/3 du rapport d’accélération horizontale
du sol AH. La valeur de AH doit être égale à l’accélération horizontale maximale du sol
AHM. Cette valeur varie selon l’endroit géographique. L’accélération horizontale
maximale du sol AHM est déterminée par la Commission géologique du Canada
(http://www.earthquakescanada.ca/).
Les critères de conception retenus pour effectuer les calculs structuraux de ces
ouvrages réfèrent à la méthode de calcul aux états limites et aux normes les plus
récentes. Les états limites sont définis comme des états au-delà desquels une structure
cesse de satisfaire aux conditions pour lesquelles elle a été conçue et calculée
initialement.
Radier
L’épaisseur du radier d’un ponceau coulé en place mesure 25 mm de plus que celle
d’un ponceau préfabriqué, pour tenir compte des exigences concernant l’enrobage de
l’armature des dalles de béton coulées sur le sol. L’enrobage doit être de 75 mm
comparativement à 50 mm pour un ponceau préfabriqué.
Goussets
Les goussets sont situés à chaque coin du ponceau. Ils ont pour but de mieux distribuer
les efforts de flexion et de cisaillement.
Imperméabilisation
La dalle supérieure d’un ponceau recouvert d’un remblai de moins d’un mètre doit être
protégée par une membrane d’étanchéité. La membrane doit être prolongée de 150 mm
vers le bas des murs verticaux et être relevée de 50 mm le long des murs de tête.
7-7
7.3.2 Ponceau coulé en place
Le ponceau coulé en place est construit par sections d’une longueur maximale de 12 m.
Les sections sont séparées par un joint de dilatation. L’armature de la dalle, des murs et
du radier ne doit pas être continue vis-à-vis ce joint, mais des goujons doivent être
prévus pour relier les sections du radier.
Joint
Un enduit bitumineux doit être placé à l’emboîture du joint de dilatation. Les joints entre
les éléments doivent être étanchés au moyen de deux bandes de membrane
autocollante pour joints, la première d’une largeur de 300 mm et la deuxième d’une
largeur de 500 mm. Le rôle de cette membrane est d’empêcher l’infiltration de l’eau et
des particules fines à travers les joints. Dans les cas où des tassements sont
prévisibles, une membrane géotextile doit recouvrir le joint à partir du dessus des
semelles.
Joint
Le type de joint prévu entre chaque élément préfabriqué est conçu de façon à permettre
un emboîtement qui empêche le déplacement des éléments les uns par rapport aux
autres.
7-8
joint dont les dimensions diffèrent à celui prévu aux plans types. Une barre lisse en
forme de U doit être prévue pour maintenir l’alignement des éléments pendant la mise
en place. Les joints entre les éléments doivent être étanchés au moyen de deux bandes
de membrane autocollante pour joints, la première d’une largeur de 300 mm et la
deuxième d’une largeur de 500 mm. Le rôle de cette membrane est d’empêcher
l’infiltration de l’eau et des particules fines à travers les joints. Dans les cas où des
tassements sont prévisibles, une membrane géotextile doit recouvrir le joint à partir du
dessus des semelles.
Des plans types sont disponibles pour les ponceaux rectangulaires en béton armé
coulés en place et préfabriqués. Au nombre de huit, ils ont été conçus pour couvrir
l’ensemble des ponceaux rectangulaires prédimensionnés. Chaque plan contient les
informations communes à tous les ponceaux. Il doit être complété avec les données
spécifiques à chaque ponceau, c’est-à-dire les dimensions du ponceau et les quantités
d’armature et de béton. Les plans types généraux (spécimen), les tableaux contenant
les informations spécifiques à chaque ponceau et la procédure pour compléter les plans
sont regroupés à l’annexe 7.
L’ouverture libre des ponceaux rectangulaires varie entre 1,2 et 6 m. La hauteur libre
varie entre 0,9 et 4,5 m pour les ponceaux coulés en place et entre 0,9 et 3,5 m pour
les ponceaux préfabriqués. Cette hauteur varie par tranches de 300 ou de 500 mm.
L’épaisseur minimale des parois est de 200 mm.
Les ponceaux rectangulaires ont été conçus pour supporter une hauteur de remblai
variant de 600 mm jusqu’à la hauteur spécifiée aux tableaux. Pour des hauteurs de
remblai différentes ou des dimensions (ouverture, hauteur et épaisseur des parois)
différentes, un calcul spécifique doit être effectué. De plus, la classe du site considéré
pour les charges sismiques est un sol de classe C (section 4.4.3.2 de la
norme CAN/CSA-S6). À cette classe du site correspond un coefficient de site F de 1. Si
le coefficient de site F est supérieur à 1 pour le site choisi, il faudra effectuer un calcul
structural indépendant. La conception des ponceaux prédimensionnés ne considère pas
la présence d’une épaisseur de remblai différente de part et d’autre d’une section
transversale de ce dernier. Si la différence de hauteur de remblai est supérieure à 1 m,
un calcul structural indépendant est requis.
7-9
7.4 TUYAUX
7.4.1 Généralités
La condition d’installation d’un tuyau influence les charges qui agissent sur lui. La mise
en place s’effectue généralement en tranchée ou en remblai, comme illustré à la
figure 7.4-1. Les spécifications pour chaque type d’installation sont indiquées au
tableau 7.4-1.
Condition
Description
d'installation
7-10
Figure 7.4-1 Condition d’installation (en tranchée ou en remblai)
7-11
L’installation en tranchée ou en remblai est déterminée par l’élévation finale du profil de
la route par rapport à celle du terrain naturel. L’installation en tranchée est
principalement utilisée pour la mise en place de conduites d’égout pluviale et
d’aqueduc, ou pour le remplacement de conduites existantes.
L’espacement requis entre les ponceaux installés à un même niveau doit être suffisant
pour permettre de placer adéquatement le remblai, principalement au niveau des
hanches, et de permettre l’accès aux équipements de compactage utilisés lors de la
mise en place. L’espacement minimum dépend de la forme et de la dimension des
ponceaux ainsi que du type de matériau de remplissage. Cet espacement minimum est
particulièrement important pour les structures flexibles, dont la capacité structurale
dépend du sol adjacent. La figure 7.4-2 illustre l’espacement minimum à respecter lors
de l’installation de ponceaux multiples. L’espacement minimum indiqué peut être
diminué si un matériau de remplissage ne nécessitant pas de compaction et possédant
une résistance à la compression minimale après 28 jours de 10 MPa est utilisé.
Pour des conduites multiples installées dans une tranchée unique, le type de
chargement peut varier d’une condition de tranchée simple à une condition de remblai,
ou être une combinaison des deux. Une analyse géométrique de chaque installation est
nécessaire pour déterminer les types de chargement qui s’exercent sur chaque
conduite.
7-12
Figure 7.4-2 Espacement minimal – Ponceaux multiples
La conception structurale d’un tuyau de béton armé doit comprendre les six étapes
suivantes :
7-13
La pente maximale recommandée pour l’installation des ponceaux rigides est de 6 %
selon le chapitre 4 du « Tome III - Ouvrages d’art » des normes du Ministère. Toutefois,
au-delà d’une pente de 3 %, les extrémités des ponceaux doivent être ancrées et des
aménagements spéciaux pour dissiper l’énergie et améliorer le rendement hydraulique
doivent être prévus.
Charge de sol
Facteur de charge
Facteur de sécurité
Un facteur de sécurité doit être prévu dans le calcul de la charge puisque la résistance
du tuyau, une fois installé, dépend des conditions d’installation qui sont souvent
indépendantes de la volonté du concepteur. Les valeurs appliquées comme facteur de
sécurité sont basées sur des jugements d’ingénierie et sur l’expérience de chantier.
Pour les tuyaux en béton armé, le facteur de sécurité est de 1,0, si le critère de
fissuration est de 0,3 mm. À l’état limite ultime, le facteur de sécurité est de 1,5.
Classe de tuyau
Le calcul d’un tuyau en béton armé est régi par deux critères pour garantir sa résistance
structurale, qui varie en fonction de la classe du tuyau.
La charge qui produit une première fissure de 0,3 mm est la charge minimale
en N/m/mm de diamètre intérieur du tuyau que celui-ci doit soutenir en compression,
suivant la méthode des trois génératrices, sans développer de fissures plus grandes
que 0,3 mm par mètre de longueur; la charge ultime est la charge minimale exprimée
en N/m/mm que le tuyau doit pouvoir porter avant l’écrasement, suivant la méthode
précitée. Le tableau 7.4-2 indique les valeurs minimales à la fissuration de 0,3 mm et
à l’écrasement.
7-14
Tableau 7.4-2 Résistance requise selon la classe de tuyau en béton armé
IV 100 150
V 140 175
(*)
Charge Dmin. à l'essai en compression suivant la méthode des trois génératrices
Joint
Les joints des tuyaux non munis de garnitures d’étanchéité doivent être recouverts
d’une membrane géotextile d’une largeur de 1,0 m, bien tendue autour des éléments.
La longueur de la bande doit être égale à 1,3 fois le périmètre extérieur du tuyau.
L’assise est constituée des matériaux qui entourent le ponceau et forment le coussin de
support et les remblais latéraux, jusqu’à la mi-hauteur du tuyau au maximum. Les
caractéristiques de l’assise influencent directement la hauteur de remblai admissible au-
dessus du tuyau. Les assises pour les tuyaux en béton armé, valides pour les
installations en tranchée et en remblai, sont classifiées en deux types différents,
illustrés à la figure 7.4-3.
Ce type correspond à l’assise sur terrain naturel pour les entrées privées du dessin
normalisé 003 du chapitre 4 du « Tome III – Ouvrages d’art » des normes
du Ministère.
Dans certains cas particuliers où on veut obtenir une meilleure capacité portante pour
de plus grandes hauteurs de remblai, il est possible d’avoir recours à des assises où le
remblai situé dans le quart inférieur du tuyau est composé d’un remblai sans retrait. Un
remblai sans retrait est un matériau de remblayage à densité contrôlée, c’est-à-dire que
7-15
la densité du matériau n’exige aucun compactage pour obtenir une capacité de support
suffisante. Le coussin de support est composé d’un matériau granulaire densifié à 95 %
de l’essai Proctor modifié.
Les dimensions courantes des tuyaux en béton armé varient de 450 mm à 3 600 mm.
Les figures 4.5-1a et 4.5-1b du chapitre 4 du « Tome III – Ouvrages d’art » des normes
du Ministère donnent les hauteurs admissibles de remblai en fonction du diamètre des
tuyaux pour les deux types d’assises et ce, pour les tuyaux en béton armé (TBA) ou
non armé (TBNA). Les hauteurs normalisées de remblai ont été déterminées pour une
conduite installée en projection positive, soit la condition la plus défavorable pour le
calcul structural. Le tableau 7.4-3 indique les valeurs des différents coefficients utilisés
pour déterminer les hauteurs admissibles de remblai.
Coefficients Valeurs
p facteur de projection 1
Pour des hauteurs de remblai supérieures, un calcul spécifique doit être effectué.
7-16
7.4.3 Tuyau en tôle ondulée (TTO)
Les tuyaux en tôle ondulée comprennent les tuyaux en tôle d’acier galvanisée (TTOG)
ou aluminisée (TTOA). Il existe également des tuyaux en acier galvanisé avec
recouvrement de polymère. Ces tuyaux sont regroupés dans la catégorie des structures
flexibles. Ils sont disponibles en éléments préfabriqués à joints agrafés ou constitués de
tôles fortes ondulées à joints boulonnés, assemblées sur le terrain.
Les ouvrages considérés dans le présent chapitre n’incluent pas la catégorie des
ponceaux voûtés en tôle ondulée. Le calcul structural de ces ponceaux doit être fait
individuellement pour chaque projet.
La conception des tuyaux en tôle ondulée de forme circulaire doit respecter les étapes
suivantes :
Le calcul structural doit tenir compte des types d’assises et des critères de calculs
utilisés dans les normes.
La conception des tuyaux en tôle ondulée de forme arquée, voûtée ou elliptique doit
respecter les six étapes mentionnées pour les tuyaux de forme circulaire; il faut de plus
déterminer les pressions exercées dans les coins en fonction de la capacité portante du
sol de fondation.
7-17
Joint
Les raccords pour les ponceaux en tôle ondulée sont de type à collier en tôle ondulée
ou partiellement ondulée, ou universel à cran. Les joints doivent être recouverts d’une
membrane géotextile d’une largeur de 1 m et d’une longueur égale à 1,3 fois le
périmètre extérieur.
Les dimensions, les types d’ondulations, les épaisseurs des tôles et les hauteurs
maximales admissibles de remblai au-dessus des tuyaux en tôle ondulée en acier
varient pour chaque structure. Le tableau 4.5-1 et les figures 4.5-2 et 4.5-3 du
chapitre 4 du « Tome III - Ouvrages d’art » des normes du Ministère regroupent les
différentes caractéristiques des ponceaux les plus courants.
Les hauteurs admissibles de remblai sur les ponceaux à sections circulaires ont été
vérifiées jusqu’à une certaine hauteur. Les calculs pour ces hauteurs admissibles ont
été effectués avec les critères établis dans les normes sur les ponceaux. Pour des
hauteurs de remblai supérieures, un calcul spécifique doit être effectué.
La durée de vie des tuyaux de tôle ondulée peut être influencée par certains
paramètres environnementaux, dont l’air, le sol et l’eau. À l’exception de certains
environnements extrêmement pollués, le contact atmosphérique a peu d’effet sur la
durabilité des tuyaux de tôle ondulée. Également, les matériaux de remblai qui entrent
en contact avec le tuyau sont généralement présélectionnés pour leurs caractéristiques
de densification, de drainage et de non-corrosion. Ces matériaux isolent généralement
le tuyau des sols environnants, qui pourraient être corrosifs en raison de leur pH et de
leur contenu en sels dissous.
Par contre, dans la plupart des installations, c’est généralement l’eau en contact direct
avec le tuyau qui détermine le rendement à long terme des matériaux en tôle ondulée.
En outre, il faut tenir compte, le cas échéant, du sel de déglaçage.
Les principales caractéristiques de l’eau qui influent sur la durabilité des tuyaux de tôle
ondulée sont le pH, la résistivité, la dureté et la teneur en chlorures. Comme les
échantillons d’eau sont faciles à recueillir et à mesurer, bien que ce ne soit pas
obligatoire, il est possible de vérifier chacune de ces caractéristiques.
7-18
pH de l’eau
Résistivité de l’eau
La dureté de l’eau
La dureté est indiquée par la quantité d’ions de carbone de calcium (CaCO3) dissous
dans l’eau et détermine la capacité tampon ou l’aptitude de l’eau à neutraliser l’acidité
provenant des eaux pluviales et d’autres sources. L’eau douce naturelle présente une
faible concentration en CaCO3, qui neutralise l’acidité et forme une croûte protectrice à
la surface des tuyaux. La limite de dureté pour les tôles en acier est indiquée à la
figure 7.4-4.
Teneur en chlorures
Les chlorures (Cl) sont des ions hautement solubles que l’on retrouve couramment
dans les sels de voirie, l’eau de mer et les bassins d’évaporation. Ces ions sont
généralement les plus importants facteurs de faible résistivité et favorisent la corrosion
de l’acier non protégé. La limite des chlorures pour les tôles en acier est présentée à la
figure 7.4-4.
Types de tuyaux
7-19
Figure 7.4-4 Limites d’utilisation des tuyaux en tôle ondulée
Les tuyaux en PEHD comprennent les tuyaux à profil fermé (paroi lisse à l’intérieure et
à l’extérieure) ainsi que les tuyaux à profil ouvert (paroi lisse à l’intérieure et à paroi
annelée à l’extérieur).
Ces tuyaux entrent dans la catégorie des tuyaux flexibles. Le calcul de la charge
permanente et des surcharges au-dessus du tuyau se détermine de la même manière
que pour les tuyaux en tôle ondulée.
7-20
Joint
Les raccords doivent être constitués du même type de matériau que les tuyaux. Les
joints des tuyaux non munis de garnitures d’étanchéité, à l’exception des joints vissés,
doivent être recouverts d’une membrane géotextile d’une largeur de 1,0 m bien tendue
autour des éléments. La longueur de la bande doit être égale à 1,3 fois le périmètre
extérieur du tuyau.
Les diamètres des tuyaux en PEHD utilisés comme ponceaux sous le réseau routier ou
sous une entrée privée varient de 450 à 3 050 mm pour les tuyaux à profil fermé et
de 450 à 1 500 mm pour les tuyaux à profil ouvert.
Les hauteurs admissibles de remblai sur les tuyaux en PEHD à profil ouvert varient
de 600 mm minimum à 7 000 mm.
7-21
7.5 RÉFÉRENCES
7-22
ANNEXE 7
CONSIDÉRATIONS STRUCTURALES
TABLE DES MATIÈRES
7A-i
Plans types PT213-xx :
7A-ii
ANNEXE 7
Les plans types, au nombre de huit, ont été conçus pour couvrir l’ensemble des ponceaux
rectangulaires prédimensionnés de type caisson.
Tableau 7.3-4 Liste des plans types des ponceaux rectangulaires en béton armé
Coulé en place
Préfabriqué
L : ouverture libre
Les tableaux 7.3.4a à 7.3.4x contiennent les données pour compléter les plans types. Le
plan type à utiliser est indiqué sur chacun des tableaux. Comme mentionné au titre de
chacun des tableaux, les données qu’ils contiennent sont valides pour les ponceaux
construits dans les zones sismiques dont la valeur de l’accélération horizontale maximale
du sol (AHM) est inférieure ou égale à 0,3 (AHM = 0,3 au titre du tableau), ou se situe
entre 0,3 et 0,5 (AHM = 0,5 au titre du tableau).
Comme indiqué au titre de chacun des tableaux, les données qu’ils contiennent ont été
déterminées pour un site de classe C (section 4.4.3.2 de la norme CAN/CSA-S6). À cette
classe du site correspond un coefficient de site F de 1. Les données des ponceaux
prédimensionnés sont valides si le coefficient de site F est inférieur ou égal à 1.
7A-1
Pour faire la sélection d’un ponceau dans les différents tableaux (7.3.4a à 7.3.4x), on
sélectionnera dans un premier temps le tableau approprié, selon que l’on désire un
ponceau de type coulé en place ou préfabriqué, et en fonction de la valeur de
l’accélération horizontale maximale du sol AHM correspondant au site du projet. Il est
aussi important de vérifier la classe du site relative au projet. Ces données se retrouvent
au titre du tableau.
Les ponceaux coulés en place sont identifiés par les numéros H101 à H206 tandis que
ceux préfabriqués le sont par les numéros H501 à H592.
Pour les ponceaux en contact avec de l’eau salée, des armatures en acier galvanisé
doivent être utilisées.
Les détails d’armature contenus dans les tableaux 7.3.4a à 7.3.4x concernent seulement
les ponceaux sans biais. Dans le cas d’un ponceau avec biais, l’armature transversale
située à l’intérieur de la distance « a » des extrémités du ponceau doit être disposée en
éventail tel qu’illustré à la figure 7.3.4. L’armature transversale, située au-delà d’une
distance « a » des extrémités est identique à celle d’un ponceau sans biais.
7A-2
a
1
2 espacement
T
L + 2T
T
espacement
2a
Vue en plan
où a = (L + 2T) tan
= angle entre la face de l’extrémité du ponceau et la perpendiculaire
à l’axe longitudinal de celui-ci ( ≤ 20°)
L : ouverture libre
T : épaisseur des murs du ponceau
Le plan type spécifié aux tableaux doit être complété à l'aide des informations suivantes :
1- CARACTÉRISTIQUES
Le type de béton doit être spécifié au plan d’ensemble selon le tableau 2.8-1 du Tome III –
Ouvrages d’art des normes du Ministère.
7A-3
a
• La contrainte transmise au sol sous les charges en service (ÉLUT) se trouve
dans la partie 1 du tableau.
• Remblai b m
La hauteur maximale de remblai sur le ponceau projeté. Cette valeur ne doit pas
dépasser la hauteur maximale de remblai qui se trouve dans la partie 1 du tableau
pour le numéro de ponceau choisi.
3- COUPE TYPE
• Dimensions générales
• Autres dimensions
• Armature
7A-4
4- BORDEREAU D'ARMATURE
• Le bordereau d'armature est complété à l'aide des valeurs données dans la partie 2
du tableau.
• Un ponceau faisant une longueur totale supérieure à 12 m doit être formé d’au moins
deux sections de longueurs identiques, inférieures ou égales à 12 m.
• La longueur des barres à inscrire au bordereau d’armature des plans est obtenue de
différentes façons. Pour certaines barres, cette valeur est directement donnée au
tableau du ponceau. Pour d’autres, il suffit d’additionner les valeurs de A et B données
au même tableau. Finalement, pour les barres dont le type donné au bordereau
d’armature du plan du ponceau concerné est 2A ou 3A, un rayon minimal de 20 fois le
diamètre est requis pour le pliage, ce qui a une incidence sur la longueur de ces
barres. Pour ces dernières, il faut calculer leur longueur en fonction de leur diamètre et
du type de pliage en utilisant les indications suivantes :
LONGUEUR
Barre no
TYPE 2A TYPE 3A
15M A + B - 135 A + 2B - 270
20M A + B - 165 A + 2B - 330
25M A + B - 215 A + 2B - 430
30M A + B - 255 A + 2B - 510
• Les calculs des longueurs des barres d’armature longitudinale des murets et des
parafouilles doivent tenir compte de l’angle du biais (α) :
L + 2T − 150
Longueur =
cos α
Les masses linéiques des barres d’armature nos 10M, 15M, 20M et 25M sont les
suivantes :
7A-5
5- ESTIMATION DES QUANTITÉS ET DES COÛTS
Une estimation préliminaire peut être réalisée en utilisant les quantités fournies dans la
partie 1 des tableaux.
Ponceau
béton au mètre de ponceau : 3,16 mm × 850,00 m$3 = 2686,00 m$
3
Goujons (armature)
15barres × 0,003925 mm
kg
× 900mm × 2,00 kg$ = 106,00$
La liste des prix se trouve sur le site Internet de la Direction des structures.
7A-6
Tableau 7.3.4a Ponceaux rectangulaires en béton armé coulés en place (série H101 à H104)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,3 et site de classe "C"
7A-7
Tableau 7.3.4b Ponceaux rectangulaires en béton armé coulés en place (série H105 à H113)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,3 et site de classe "C"
7A-8
Tableau 7.3.4c Ponceaux rectangulaires en béton armé coulés en place (série H114 à H122)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,3 et site de classe "C"
7A-9
Tableau 7.3.4d Ponceaux rectangulaires en béton armé coulés en place (série H123 à H130)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,3 et site de classe "C"
H123 170 3400 15M 190 4480 20M 950 15M 250 1940 170 1160 1940 20M 250 1080 170 4480 20M 170 1190 20M 170 3400 15M 15M
H124 150 3200 15M 190 4680 20M 1350 15M 250 1940 150 1550 1940 20M 250 1280 170 4680 20M 150 1430 20M 150 3200 15M 15M
H125 180 3400 15M 180 4480 20M 950 15M 250 2440 180 1160 2440 20M 250 1080 160 4480 20M 180 1190 20M 180 3400 15M 15M
H126 170 3200 15M 180 4680 20M 1350 15M 250 2440 170 1550 2440 20M 250 1280 160 4680 20M 170 1430 20M 170 3200 15M 15M
H127 200 3400 15M 180 4480 20M 950 15M 250 2940 200 1160 2940 20M 250 1080 160 4480 20M 200 1190 20M 200 3400 15M 15M
H128 190 3200 15M 170 4680 20M 1350 15M 250 2940 190 1550 2940 20M 250 1280 150 4680 20M 190 1430 20M 190 3200 15M 15M
H129 200 3400 15M 170 4480 20M 950 15M 250 3440 200 1160 3440 20M 250 1080 150 4480 20M 200 1190 20M 200 3400 15M 15M
H130 200 3200 15M 170 4680 20M 1350 15M 250 3440 200 1550 3440 20M 250 1280 150 4680 20M 200 1430 20M 200 3200 15M 15M
7A-10
Tableau 7.3.4e Ponceaux rectangulaires en béton armé coulés en place (série H131 à H142)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,3 et site de classe "C"
7A-11
Tableau 7.3.4f Ponceaux rectangulaires en béton armé coulés en place (série H143 à H153)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,3 et site de classe "C"
7A-12
Tableau 7.3.4g Ponceaux rectangulaires en béton armé coulés en place (série H154 à H157)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,5 et site de classe "C"
7A-13
Tableau 7.3.4h Ponceaux rectangulaires en béton armé coulés en place (série H158 à H166)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,5 et site de classe "C"
7A-14
Tableau 7.3.4i Ponceaux rectangulaires en béton armé coulés en place (série H167 à H175)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,5 et site de classe "C"
7A-15
Tableau 7.3.4j Ponceaux rectangulaires en béton armé coulés en place (série H176 à H183)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,5 et site de classe "C"
7A-16
Tableau 7.3.4k Ponceaux rectangulaires en béton armé coulés en place (série H184 à H195)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,5 et site de classe "C"
7A-17
Tableau 7.3.4l Ponceaux rectangulaires en béton armé coulés en place (série H196 à H206)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,5 et site de classe "C"
7A-18
Tableau 7.3.4m Ponceaux rectangulaires en béton armé préfabriqués (série H501 à H504)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,3 et site de classe "C"
7A-19
Tableau 7.3.4n Ponceaux rectangulaires en béton armé préfabriqués (série H505 à H516)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,3 et site de classe "C"
7A-20
Tableau 7.3.4o Ponceaux rectangulaires en béton armé préfabriqués (série H517 à H525)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,3 et site de classe "C"
H518 3000 1800 250 600 3000 2,78 422 2,21 167 105
H519 3000 2100 250 600 3000 2,93 421 2,21 167 110
H520 3000 2400 250 600 3000 3,08 442 2,21 167 110
H521 3000 2400 350 3000 5100 4,52 515 2,33 181 170
H522 3000 2500 250 600 3000 3,13 445 2,21 167 110
H523 3000 2500 300 3000 3900 3,84 465 2,27 178 135
H524 3000 2500 350 3900 5100 4,59 518 2,33 181 170
H525 3000 2500 400 5100 6700 5,36 598 2,39 184 215
* Pression sous le radier du ponceau pour la hauteur de remblai maximale ÉLUT : induit par les charges en service
7A-21
Tableau 7.3.4p Ponceaux rectangulaires en béton armé préfabriqués (série H526 à H533)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,3 et site de classe "C"
H527 4000 2000 400 2400 3700 5,76 648 3,02 235 135
H528 4000 2500 300 600 2300 4,44 579 2,90 224 95
H529 4000 2500 400 2300 3700 6,16 671 3,02 235 135
H530 4000 3000 300 600 2200 4,74 590 2,90 224 95
H531 4000 3000 400 2200 3600 6,56 694 3,02 235 135
H532 4000 3500 300 600 2200 5,04 620 2,90 224 95
H533 4000 3500 400 2200 3500 6,96 736 3,02 235 135
* Pression sous le radier du ponceau pour la hauteur de remblai maximale ÉLUT : induit par les charges en service
7A-22
Tableau 7.3.4q Ponceaux rectangulaires en béton armé préfabriqués (série H534 à H541)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,3 et site de classe "C"
H535 5000 2000 500 2400 3500 8,50 1007 3,78 291 135
H536 5000 2500 400 600 2400 6,96 825 3,65 281 105
H537 5000 2500 500 2400 3400 9,00 1045 3,78 291 135
H538 5000 3000 400 600 2300 7,36 817 3,65 281 100
H539 5000 3000 500 2300 3300 9,50 1084 3,78 291 135
H540 5000 3500 400 600 2200 7,76 819 3,65 281 100
H541 5000 3500 500 2200 3200 10,00 1072 3,78 291 135
* Pression sous le radier du ponceau pour la hauteur de remblai maximale ÉLUT : induit par les charges en service
7A-23
Tableau 7.3.4r Ponceaux rectangulaires en béton armé préfabriqués (série H542 à H546)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,3 et site de classe "C"
H543 6000 2500 400 600 1600 7,76 905 4,28 328 80
H544 6000 2500 550 1600 2600 11,17 1200 4,47 341 115
H545 6000 3000 400 600 1600 8,16 966 4,28 328 80
H546 6000 3000 500 1600 2200 10,50 1205 4,41 338 105
* Pression sous le radier du ponceau pour la hauteur de remblai maximale ÉLUT : induit par les charges en service
7A-24
Tableau 7.3.4s Ponceaux rectangulaires en béton armé préfabriqués (série H547 à H550)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,5 et site de classe "C"
H548 1200 900 200 3000 8000 1,08 118 1,01 80 230
H549 1800 900 200 600 4800 1,32 178 1,39 107 145
H550 1800 1200 200 600 4800 1,44 193 1,39 107 150
* Pression sous le radier du ponceau pour la hauteur de remblai maximale ÉLUT : induit par les charges en service
7A-25
Tableau 7.3.4t Ponceaux rectangulaires en béton armé préfabriqués (série H551 à H562)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,5 et site de classe C
7A-26
Tableau 7.3.4u Ponceaux rectangulaires en béton armé préfabriqués (série H563 à H571)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,5 et site de classe "C"
7A-27
Tableau 7.3.4v Ponceaux rectangulaires en béton armé préfabriqués (série H572 à H579)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,5 et site de classe "C"
H573 4000 2000 400 2100 3300 5,76 648 3,02 235 125
H574 4000 2500 300 600 2000 4,44 553 2,90 224 90
H575 4000 2500 400 2000 3300 6,16 671 3,02 235 125
H576 4000 3000 300 600 2000 4,74 590 2,90 224 90
H577 4000 3000 400 2000 3200 6,56 694 3,02 235 125
H578 4000 3500 300 600 1900 5,04 613 2,90 224 90
H579 4000 3500 400 1900 3100 6,96 736 3,02 235 125
* Pression sous le radier du ponceau pour la hauteur de remblai maximale ÉLUT : induit par les charges en service
7A-28
Tableau 7.3.4w Ponceaux rectangulaires en béton armé préfabriqués (série H580 à H587)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,5 et site de classe "C"
H581 5000 2000 500 2100 3100 8,50 979 3,78 291 125
H582 5000 2500 400 600 2100 6,96 817 3,65 281 95
H583 5000 2500 500 2100 3000 9,00 1020 3,78 291 125
H584 5000 3000 400 600 2000 7,36 817 3,65 281 95
H585 5000 3000 500 2000 2900 9,50 1075 3,78 291 125
H586 5000 3500 400 600 1900 7,76 819 3,65 281 95
H587 5000 3500 500 1900 2800 10,00 1072 3,78 291 125
* Pression sous le radier du ponceau pour la hauteur de remblai maximale ÉLUT : induit par les charges en service
7A-29
Tableau 7.3.4x Ponceaux rectangulaires en béton armé préfabriqués (série H588 à H592)
Zone sismique : Accélération horizontale maximale du sol AHM = 0,5 et site de classe "C"
H589 6000 2500 400 600 1400 7,76 915 4,28 328 75
H590 6000 2500 550 1400 2300 11,17 1200 4,47 341 110
H591 6000 3000 400 600 1400 8,16 974 4,28 328 75
H592 6000 3000 500 1400 1900 10,50 1194 4,41 338 95
* Pression sous le radier du ponceau pour la hauteur de remblai maximale ÉLUT : induit par les charges en service
7A-30
N
E
I M
C
É
P
S
Figure 7.3.4a Ponceau rectangulaire en béton armé – Plan type PT213-11
7A-31
N
E
I M
C
É
P
S
Figure 7.3.4b Ponceau rectangulaire en béton armé – Plan type PT213-11A
7A-32
N
E
I M
C
É
P
S
Figure 7.3.4c Ponceau rectangulaire en béton armé – Plan type PT213-12
7A-33
N
E
I M
C
É
P
S
Figure 7.3.4d Ponceau rectangulaire en béton armé – Plan type PT213-12A
7A-34
N
E
I M
C
É
P
S
Figure 7.3.4e Ponceau rectangulaire en béton armé – Plan type PT213-13
7A-35
N
E
I M
C
É
P
S
Figure 7.3.4f Ponceau rectangulaire en béton armé – Plan type PT213-13A
7A-36
N
E
I M
C
É
P
S
Figure 7.3.4g Ponceau rectangulaire en béton armé – Plan type PT213-14
7A-37
N
E
I M
C
É
P
S
Figure 7.3.4h Ponceau rectangulaire en béton armé – Plan type PT213-14A
7A-38
EXEMPLE
Données :
Selon les exigences hydrauliques, le ponceau doit avoir une ouverture libre de 3 000 mm
et une hauteur libre de 2 400 mm (3 000 x 2 400).
Le ponceau, d’une longueur totale de 33 000 mm, sera coulé en place. Après construction,
la hauteur totale de remblai sur le ponceau atteindra 2 500 mm. Cette structure sera située
dans la municipalité de Beaupré (AHM =0,383 pour 2% sur 50 ans).
Selon l’étude géotechnique, le sol en place a une réaction géotechnique de 225 kPa à
l’ÉLUT (en service) et le site est de classe C.
Résultats :
Dans un premier temps, considérant que l’on veut spécifier un ponceau de type coulé en
place et le fait que l’on se retrouve dans une région où l’accélération horizontale maximale
du sol AHM = 0,383, on se réfère au tableau 7.3.4i. Ce dernier nous indique que le plan
type correspondant est le PT213-12.
Avec les données d’ouverture libre (L = 3000), de hauteur libre (H = 2400) et de la hauteur
de remblai de 2 500 mm, nous identifions le ponceau numéro H170 du tableau 7.3.4i
comme celui qui nous convient.
À la partie 1 du tableau, il est indiqué que la contrainte transmise au sol pour le ponceau
est de 110 kPa à l’ÉLUT. Cette valeur est inférieure au 225 kPa de réaction géotechnique
du sol en place de l’étude géotechnique, on peut alors compléter le plan type.
7A-39
B) Utilisation du plan type
H = 2 400 mm
L = 3 000 mm
T = 250 mm
a = 110 kPa
2500
b= = 2,5m
1000
c = 60 mm
d = 250 + 25 = 275mm
7A-40
Bordereau d’armature :
P1 : longueur = 2 500 mm
no = 15M
P2 : longueur = 3 380 mm
no = 20M
P3 : longueur = 700 mm
no = 15M
P4 : longueur = 2 340 mm
no = 15M
P5 : dimension A = 950 mm
dimension B = 2 340 mm
longueur = 950 + 2 340 - 135 = 3 155 mm (type 2a)
no = 15M
P6 : dimension B = 980 mm
Longueur = 980 + 150 = 1 130 mm
no = 15M
P7 : longueur = 3 380 mm
no = 20M
P8 : dimension A = 980 mm
dimension B = 980 mm
longueur = 980 + 980 - 135 = 1 825 mm (type 2a)
no = 15M
P9 : longueur = 2 500 mm
no = 15M
Le ponceau ayant une longueur totale de 33 000 mm sera formé de trois sections de
11 000 mm.
7A-41
On établit les équations qui nous permettront de compléter la colonne « Nombre ».
P3 : nombre = 4 × N 3
L + 2T − 2 × 60 H
*
L + 2T − 2 × 75
*
L + 2T − 2 × 60
*
7A-42
Figure 7.3.4i Exemple
7A-43
CHAPITRE 8
RÉFÉRENCES 8-33
ANNEXE 8
8.1 GÉNÉRALITÉS
Les extrémités des ponceaux peuvent prendre plusieurs formes, soit saillantes ou
biseautées, et être munies ou non de murs de tête, de murs en aile et de mur
parafouille. Le type d'extrémité peut engendrer plusieurs effets. Il peut, entre autres,
améliorer le rendement hydraulique de l'installation, augmenter la résistance structurale,
éliminer des problèmes d'instabilité et améliorer l'esthétique de l'ensemble de la
structure.
L'aménagement des extrémités est nécessaire pour remplir une ou plusieurs des
fonctions suivantes :
8-1
8.2 MUR PARAFOUILLE
Le mur parafouille fait souvent partie intégrale du mur de tête. Il peut être réalisé en
béton, en acier, en tôle ou en bois.
Le coût d'un parafouille est relativement faible par rapport à celui du ponceau, surtout
en tenant compte du niveau de protection qu'il confère à l'installation.
8-2
Figure 8.2b Parafouille type - cas b
8-3
8.3 TYPE D'AMÉNAGEMENTS
L'aménagement des extrémités le plus courant et le moins coûteux pour des tuyaux en
tôle ondulée d'une portée inférieure à 2400 mm et pour des tuyaux de béton armé d'un
diamètre inférieur à 1200 mm consiste à en laisser l'extrémité saillante telle qu'illustrée
à la figure 8.3.1.
CL
PLAN PLAN
:2
H : 2H
1V 1V
ÉLÉVATION ÉLÉVATION
L'extrémité saillante du tuyau flexible est vulnérable au soulèvement provoqué par les
sous-pressions hydrostatiques. Des mesures appropriées, mentionnées à la section
8.3.6, doivent donc être prises afin d'assurer la stabilité du ponceau.
8-4
Ce type d'extrémité n'est pas recommandé pour les tuyaux préfabriqués en béton,
principalement à cause de la longueur réduite des sections qui ont tendance à se
disloquer au niveau des joints même pour un affouillement relativement mineur.
Les tuyaux en tôle ondulée d'une portée supérieure à 3000 mm, principalement ceux
réalisés en tôle forte, sont normalement biseautés afin de répondre aux contraintes de
la sécurité routière ou d'améliorer leur apparence. La figure 8.3.2 illustre ce type
d'aménagement.
Le tuyau en tôle ne doit pas être biseauté du radier au sommet puisqu'il présente ainsi
un affaiblissement significatif de sa résistance structurale et est donc vulnérable aux
pressions latérales du sol et aux sous-pressions hydrauliques. La pente de la face
biseautée doit être supérieure à 1V:3H; la pente généralement recommandée est de
1V:2H.
8-5
L'absence du mur parafouille peut provoquer le soulèvement de l'extrémité et
ultimement l'effondrement du ponceau. Le renforcement adéquat de la section
biseautée par du béton ou de l'acier ou encore la construction de murs lui permet de
résister aux pressions latérales du sol et d'éliminer toute distorsion de l'extrémité.
Un des aménagements les plus utilisés pour satisfaire aux exigences énumérées à la
section 8.1 consiste à construire des murs de tête et des murs en aile, lesquels
assurent le soutien du remblai et le protègent contre l'érosion. Ils peuvent améliorer
aussi la capacité hydraulique du ponceau en orientant favorablement l'écoulement.
Il en existe plusieurs types. Ils peuvent être réalisés en béton, coulés en place ou
préfabriqués, en maçonnerie, en sacs de sable et ciment, en bois traité, en acier ou
encore à l'aide de gabions. Les figures 8.3.3a à 8.3.3i illustrent les caractéristiques
principales de certains types de murs de tête et de murs en aile, sans cependant être
exhaustives. Les murs en aile peuvent être constitués de matériaux différents des murs
de tête qu'ils complètent. Les normes du ministère des Transports du Québec donnent
plus en détail les dimensions caractéristiques de ces murs.
Pour certains projets, la réduction de la hauteur des murs de tête et des murs en aile
peut être une solution acceptable et peut ainsi permettre de réduire les coûts de
construction.
8-6
Figure 8.3.3a Mur de tête et parafouille en béton pour ponceaux circulaires
et arqués de portée inférieure à 900 mm
8-7
Figure 8.3.3c Aménagement type de murs d'extrémités - cas a
8-8
Figure 8.3.3d Aménagement type de murs d'extrémités - cas b
8-9
Figure 8.3.3e Coupe type d'un mur en béton armé
8-10
Figure 8.3.3g Coupe type d'un mur en sacs de sable et ciment
8-11
La figure 8.3.3i illustre quelques murs types de 1 à 5 m de hauteur, réalisés en gabions
avec gradins intérieurs, avec et sans talus, et pour des capacités portantes de sol
variables. Les normes du MTQ donnent avec précision les caractéristiques requises
pour ce type de mur en fonction principalement de la hauteur projetée et de la capacité
portante du sol.
8-12
8.3.4 Extrémité préfabriquée
Des extrémités préfabriquées en acier sont disponibles pour les ponceaux en tôle
ondulée de forme circulaire et arquée jusqu'à 2400 mm de diamètre et 2130 mm de
portée respectivement. La figure 8.3.4 illustre ce type d'extrémité.
8-13
8.3.5 Ponceau en biais
8-14
8.3.6 Sous-pressions hydrostatiques
Les sous-pressions sont des efforts ascendants qui s'exercent sur tout corps plongé
dans un liquide.
• biseauter en paliers;
• éviter de biseauter parallèlement à la route un ponceau en biais;
• renforcer les bords de l'entrée pour prévenir toute déformation due aux forces
hydrauliques et aux pressions du sol;
Outre les ancrages classiques, tels que les murs de tête, d'autres méthodes permettent
de contrer les forces de soulèvement :
Le schéma de la figure 8.3.6a illustre les forces en présence et permet d'identifier les
différents paramètres.
8-15
Figure 8.3.6a Paramètres des forces de sous-pressions
Fs = As • Ls • γe (8.3.6a)
Afin de déterminer le poids requis pour annuler la force hydrostatique (poids qui peut
être logé dans le mur parafouille), la sommation des moments des forces en présence
par rapport au point R permet d'obtenir l'équation suivante :
Ps = Fs - Pt (8.3.6b)
2
où Fs : force hydrostatique (Kg-f)
Ps : poids stabilisateur nécessaire (Kg-f)
Pt : poids du tuyau (sur une longueur Ls)
Ps = Fs (8.3.6c)
2
8-16
L'exemple pratique suivant permet de visualiser le calcul.
Exemple pratique
Ham : 2.4 m
hn : 1.5 m
L'aire du tuyau comprise entre Ham et hn doit être établie pour calculer As:
Le poids nécessaire pour annuler cette force se calcule à l'aide de l'équation 8.3.6c :
8-17
Un facteur de sécurité de 2.0 est généralement appliqué; le poids nécessaire pour
assurer la stabilité de l'extrémité du tuyau est ainsi de :
Flambage du radier
Ce risque de flambage du radier, dans les cas de remblai saturé, peut être réduit en
procédant lors de la mise en place à :
Il peut être préférable d'éviter l'utilisation des tuyaux arqués ou elliptiques lorsque de
telles conditions sont présentes.
8-18
Figure 8.3.6b Schématisation du flambage du radier par les forces de sous-
pressions
8-19
8.4 PROTECTION DU LIT DU COURS D'EAU
La première touche les cours d'eau dits « stables », c'est-à-dire ceux dont le parcours et
le profil varient peu dans le temps. Dans le cas où les berges et le lit du cours d'eau
seraient constitués d'un matériau qui s'érode facilement, l'érosion apparaît
généralement sous la forme d'une fosse d'affouillement à la sortie du ponceau, creusée
par les fortes vitesses locales de l'écoulement. Les matériaux grossiers enlevés à cet
endroit se déposent généralement immédiatement à l'aval et forment souvent un seuil
en travers du cours d'eau. Ce seuil peut amener lui-même des problèmes d'érosion de
la berge latérale en y faisant dévier l'écoulement. Cette fosse d'affouillement peut
cependant être comblée par le transport naturel de sédiments du cours d'eau et ne
réapparaître qu'à la prochaine crue. Dans le même ordre d'idées, il est aussi possible
qu'un certain affouillement se produise à l'entrée immédiate du ponceau à cause d'une
perturbation locale de l'écoulement.
La deuxième catégorie d'érosion touche les cours d'eau dits « instables », c'est-à-dire
ceux dont le parcours et le profil varient de façon importante d'une crue à l'autre. Dans
ces cas, le ponceau est, à toute fin pratique, indépendant de ce type d'érosion et en
subit lui aussi les conséquences, qui sont généralement soit un rehaussement ou un
abaissement général du lit du cours d'eau, soit une sédimentation locale qui obstrue
partiellement le ponceau et en diminue la performance hydraulique, soit la formation, à
la sortie du ponceau d’une chute, qui n’en affecte généralement pas directement la
performance mais qui peut entraîner d'autres effets négatifs.
Une fosse d'affouillement peu profonde à la sortie d'un ponceau n'est pas
nécessairement nuisible à l'équilibre local du cours d'eau et peut être même bénéfique
dans certain cas. Certaines contraintes fauniques de migration des poissons peuvent
par contre interdire ou, au contraire, exiger une telle fosse en raison, par exemple, de la
vitesse natatoire des espèces fréquentant le cours d'eau.
Une protection contre l'affouillement n'est pas nécessaire dans tous les cas. En effet,
les matériaux composant le lit du cours d'eau peuvent être aptes à résister aux vitesses
d'écoulement à la sortie du ponceau et ne pas nécessiter une protection
supplémentaire. Les tableaux 8.4a et 8.4b de l'annexe indiquent les vitesses moyennes
admissibles pour différents types de matériau du lit.
Les sous-sections suivantes décrivent les méthodes les plus courantes pour protéger le
lit contre l'effet des fortes vitesses d'écoulement.
8-20
Certaines protections spéciales telles qu'un élargissement artificiel du cours d'eau, une
fosse d'affouillement préfabriquée, un bassin calmant peuvent parfois être justifiés pour
empêcher ou régler des problèmes sérieux d'érosion ou d'affouillement. Ces
constructions peuvent cependant s'avérer relativement coûteuses et ne doivent être
utilisées que dans des cas exceptionnels.
8.4.1 Empierrement
Le revêtement doit être réalisé tel qu'indiqué aux figures 8.4.1a à 8.4.1e, regroupées en
annexe. Une membrane géotextile sous l'enrochement peut être nécessaire afin de
prévenir la perte des particules fines du sol sous-jacent et éviter ainsi tout déplacement
de l'empierrement.
Lorsqu'une pierre de dimension adéquate n'est pas disponible, une protection en béton,
en sacs de sable et ciment, en blocs préfabriqués ou en gabions peut être réalisée.
8-21
Figure 8.4.1f Dimension de l'enrochement stable en fonction de la vitesse
de l'écoulement contre l'enrochement
8-22
8.4.2 Fosse d'affouillement préfabriquée
L'équation 8.4.2 donne les dimensions nécessaires pour l'enrochement tandis que le
tableau 8.4.2 donne les dimensions caractéristiques des deux types de cuvette
généralement utilisés.
⎡ 0.028 H 2 ⎤ ⎡ Q ⎤ 1.33
d50 = ⎢ ⎥ (8.4.2)
⎣ H av ⎦ ⎢⎣ LH 1.5 ⎥⎦
8-23
Figure 8.4.2 Fosse d'affouillement préfabriquée
8-24
8.4.3 Transition empierrée
Dans le cas où le radier à la sortie du ponceau serait au-dessus du niveau naturel du lit
du cours d'eau, l'aménagement illustré à la figure 8.4.3 assure une transition graduelle
et une protection adéquate à la sortie du ponceau.
8-25
Les dimensions caractéristiques de l'ouvrage sont données ci-après :
1.333
⎡ 0,035 H 2
⎤ ⎡ Q ⎤
d 50 = ⎢ ⎥ ⎢ 1.5 ⎥
(8.4.3)
⎣ H av ⎦ ⎣ LH ⎦
Une pente longitudinale plus douce peut être utilisée si le profil illustré à la figure 8.4.3
n'est pas réalisable : la performance hydraulique de la transition sera cependant
diminuée. La largeur minimale à l'amont, dans ce cas, doit être de (L + 4 H) au lieu de
(L + 2 H).
Pour des raisons économiques, l'empierrement peut être remplacé par un matelas de
gabions ou une protection équivalente lorsque les caractéristiques du site à l'étude le
permettent.
Dans les cas où l'écoulement présente une très forte énergie, l'aménagement d'une
cuvette de ressaut hydraulique peut être envisagé. La figure 8.4.4 illustre un exemple
type d'une telle installation. Cette structure est cependant un ouvrage coûteux et doit
être considéré uniquement en derniers recours pour résoudre des cas particulièrement
complexes. Sa conception dépasse cependant le cadre du présent manuel et le lecteur
est prié de consulter les références citées.
8-26
Figure 8.4.4 Dissipateur d'énergie - aménagement type
8-27
8.5 PROTECTIONS ADDITIONNELLES
Lorsque la pierre n'est pas disponible, l'empierrement peut être remplacé par une
protection équivalente en béton, en sacs de sable et ciment, en blocs préfabriqués, en
gabions, etc.
Sur des sols qui s'érodent très facilement, l'empierrement ou tout autre protection doit
être posé sur une membrane géotextile pour empêcher la perte des particules fines.
8-28
8.5.2 Contrôle des débris
Aux sites où le volume de débris transporté par le cours d'eau est important et où les
risques d'accumulation aux abords de la structure ne sont pas négligeables, trois
solutions peuvent généralement être envisagées, selon la quantité de débris
transportés et leur volume. Il s'agit de :
• faire passer les débris à travers le ponceau, soit en prévoyant un ouvrage pour
ce faire à l'entrée, soit en augmentant simplement l'ouverture par rapport à celle
requise en raison des contraintes d’ordre strictement hydraulique;
• réorienter les débris vers une zone adjacente à l'ouvrage où ils peuvent être
stockés temporairement avant d'être ramassés;
Dans des cas extrêmes de transport de débris, il peut même être nécessaire de
construire un pont.
Les figures 8.5.2a et 8.5.2b illustrent des structures types qui répondent aux objectifs
mentionnés.
8-29
Figure 8.5.2a Déflecteur à débris - exemple type
8-30
8.5.3 Contrôle des barrages de castors
Les problèmes causés aux routes par les barrages de castors, principalement à l'entrée
des ponceaux, est une réalité dans certaines régions du territoire québécois. Ces
barrages bloquent complètement ou partiellement l'écoulement, peuvent faire
augmenter le niveau des eaux jusqu’à la hauteur de la route et détériorer le remblai.
L'approche préconisée pour limiter les dégâts à la route consiste à fournir au castor un
site privilégié pour l'aménagement d'un barrage. Les travaux nécessaires consistent à
aménager un canal précédé d'un pré-barrage immédiatement à l'amont du ponceau.
Comme le castor a tendance à construire son barrage à l'endroit le plus étroit du cours
d'eau, le pré-barrage se révèle à ses yeux un site idéal pour ce faire. Cette solution se
veut permanente et se révèle efficace. Le schéma de la figure 8.5.3b donne les
caractéristiques de l'ouvrage.
Dans les cas où le site ne se prête à aucun des aménagements précédents, la solution
consiste à se débarrasser des trouble-fête, tout en sachant que cela ne s'avère
généralement qu'une solution à court terme puisque le problème peut être récurrent.
8-31
Figure 8.5.3a Tuyau en «T» - Contrôle des barrages de castors
8-32
RÉFÉRENCES
2. J.D. Harris. Hydraulic Design of Culverts. MTC Drainage Manual - Ontario. 1985.
8-33
ANNEXE 8
8A-1
Tableau 8.4b Vitesse maximale admissible pour terrain naturel sans végétation
Note : Les vitesses admissibles de ce tableau sont applicables à des canaux rectilignes.
Pour des canaux sinueux, celles-ci doivent être multipliées par le coefficient
suivant :
8A-2
Figure 8.4.1a Aménagement - Extrémité saillante
Ponceau circulaire ou arqué de 1200 mm et moins de diamètre ou
de portée
8A-3
REVÊTEMENT
REMBLAI
(NOTE 2)
BERGE
H
LIT DU COURS D'EAU
1 000 min.
ENTRÉE : D
PARAFOUILLE SORTIE : 2 D
COUPE (NOTE 1)
1200
1200
BERGE
NOTES:
1- PARAFOUILLE
MUR PRÉFABRIQUÉ OU COULÉ EN PLACE EN BÉTON
DE 30 MPa
SACS DE SABLE ET CIMENT
PIÈCES DE BOIS TRAITÉ DE 200 x 200 ASSEMBLÉES
À L'AIDE DE CLOUS @ 600 c/c
PALPLANCHES EN ACIER
2- REVÊTEMENT
EN SACS DE SABLE ET CIMENT
EN GABIONS
EN PIERRES (MEMBRANE GÉOTEXTILE SI NÉCESSAIRE)
EN PAVÉ DE BÉTON À EFFET AUTOBLOQUANT
EN BÉTON COULÉ EN PLACE
8A-4
Figure 8.4.1c Aménagement - Extrémité biseautée
Ponceau circulaire ou arqué en tôle ondulée de 1400 mm et plus
de diamètre ou de portée
8A-5
Figure 8.4.1d Aménagement - Extrémité avec mur vertical partiel
Ponceau de 1000 mm et plus de hauteur
8A-6
Figure 8.4.1e Aménagement - Extrémité avec mur vertical complet
Ponceau de 450 mm et plus de hauteur
8A-7
Figure 8.4.1f Dimension de l'enrochement stable en fonction de la vitesse de
l'écoulement contre l'enrochement
8A-8
CHAPITRE 9
RÉFÉRENCES 9-14
9.1 GÉNÉRALITÉS
Les ponceaux sont souvent installés dans un environnement agressif qui les soumet à
des efforts importants menaçant leur stabilité. Les fortes vitesses d'écoulement et les
hauts remblais génèrent des efforts et des contraintes d’importance qui s’exercent sur
la structure. Le but de ce chapitre est de faire ressortir les principaux défauts qui
peuvent affecter le ponceau et l’aménagement de ses extrémités. Une bonne
connaissance des défauts potentiels facilitera la prise de décisions lors de la conception
et de la construction puisque, très souvent, les défauts principaux sont amorcés à ces
étapes.
Les défauts énumérés dans les pages suivantes sont répartis en deux groupes. Le
premier traite des défauts courants susceptibles d'affecter l'ensemble des ponceaux
indépendamment de leur catégorie, de leur forme ou du type de matériau dont ils sont
constitués. Le deuxième groupe regroupe les défauts propres aux structures flexibles,
particulièrement sensibles au comportement du matériau situé autour du ponceau
puisque la résistance structurale de ces ouvrages est directement influencée par le
comportement du sol environnant.
Pour une analyse complète et détaillée des défauts des ponceaux, le Manuel
d'inspection des structures, réalisé par la Direction des structures, peut être consulté.
Ce manuel, en deux tomes, a été conçu pour uniformiser le processus d'inspection pour
l'ensemble des structures du réseau routier. Il permet d'identifier et d'évaluer les
différents défauts des structures. Le chapitre 13 de chaque tome traite spécifiquement
des structures du type ponceau. Une description détaillée des différents défauts et des
photos spécialement sélectionnées y apparaissent pour en faciliter l'identification et
l'évaluation.
9-1
9.2 DÉFAUTS COURANTS
Les ponceaux sont soumis à des contraintes hydrauliques importantes qui peuvent
occasionner des défauts à la structure et mettre sa durabilité et sa stabilité en danger.
D'autres défauts, d'ordre géotechnique et structural, peuvent également affecter le
ponceau. Les défauts peuvent apparaître subitement ou encore évoluer lentement,
selon l'importance et la régularité des efforts qui sollicitent l'ouvrage. Pour l'ensemble
des ponceaux, la liste suivante donne les défauts les plus courants:
- l'affouillement,
- la sédimentation,
- l'érosion,
- l'accumulation de débris,
- l'infiltration,
- le tassement,
- la glace,
- les défauts de matériaux.
Ces défauts peuvent apparaître et évoluer à divers stades qui influencent différemment
le comportement de la structure. Aux défauts ci-haut mentionnés s'ajoutent les défauts
propres aux structures flexibles, traités à la section 9.3.
9.2.1 Affouillement
L'affouillement est le creusage, par le courant, du sol de fondation aux extrémités d’un
ponceau. L'affouillement crée une dépression ou une fosse plus ou moins étendue qui
risque de mettre en danger la stabilité du ponceau. Une fosse à la sortie du ponceau
est très représentative des problèmes d'affouillement engendrés par l'augmentation des
vitesses d'écoulement. L'affouillement peut également affecter les semelles en béton
des ponceaux à contour ouvert tel qu'illustré à la figure 9.2.1.
9-2
9.2.2 Érosion
L'érosion affecte les ponceaux en dégradant le lit du cours d'eau et des approches du
ponceau soit localement (érosion locale), soit de façon plus étendue (érosion
générale). Elle se produit lorsque la pente du cours d'eau est forte et la vitesse
d'écoulement élevée. La présence de sable grossier, de gravier, de débris et de glace
augmente les risques d'érosion.
L'érosion locale est caractérisée par la perte de matériaux constituant le lit aux abords
du ponceau. Elle est active sur une portion très localisée du cours d'eau ou des
approches du ponceau. Elle résulte d'une insuffisance de protection des extrémités du
ponceau et du lit du cours d'eau.
9-3
Figure 9.2.1 Affouillement
9-4
9.2.3 Infiltration
L'ouverture des joints de raccordement entre les sections du ponceau et une protection
inadéquate aux extrémités se révèlent les principales causes de l'infiltration. L'absence
de parafouilles favorise l'infiltration et la perte des matériaux adjacents au ponceau.
9.2.4 Tassement
Lorsque ce tassement différentiel entre le milieu du ponceau et ses extrémités est trop
accentué, de graves problèmes apparaissent dans les parois, notamment au droit des
joints de raccordement: déformation, fissuration et déchirure des tôles, poinçonnement
par les boulons, fissuration du béton, infiltration, etc..
9-5
Figure 9.2.3 Infiltration
9-6
9.2.5 Sédimentation
Les cours d'eau qui transportent de grandes quantités de débris de toutes sortes sont
exposés à de nombreux problèmes. Les débris peuvent s'accumuler rapidement à
l'entrée du ponceau et provoquer une augmentation du niveau d'eau. Le problème peut
être réduit par la mise en place de pièges à débris ou de déflecteurs qui captent ou
orientent les débris flottants.
Dans certains cas, les castors peuvent obstruer l'entrée des ponceaux ou construire
des barrages en aval qui entraînent de fortes accumulations d'eau aux abords des
ponceaux et contribuent à en diminuer le rendement hydraulique. De plus, le bris de
ces barrages situés immédiatement à l'amont d'un ponceau peut générer des débits
beaucoup plus considérables que projetés; le ponceau est ainsi exposé aux défauts
d'érosion, d'affouillement et d'infiltration.
Les ponceaux multiples (batterie de ponceaux) sont employés pour donner une
capacité hydraulique suffisante dans le cas de rivières larges. Toutefois, ce type
d'arrangement favorise l'accumulation de débris et augmente les risques d'embâcles de
glace.
Une batterie de ponceaux est réalisable à la condition d'avoir une bonne connaissance
de l'importance du transport des débris par le cours d'eau; il faut toutefois s'attendre,
dans la plupart des cas, à devoir intervenir régulièrement pour dégager l'entrée des
ponceaux. Certains aménagements, telle l'installation de déflecteur et de pièges à
débris, permettent de minimiser ces interventions.
9-7
9.2.7 Glace
La présence de glace à l'intérieur des ponceaux est courante sous notre climat. Ce
phénomène résulte de l'accumulation successive de lentilles de glace obstruant
partiellement ou complètement les ponceaux. De très faibles débits en période de
larges fluctuations de température sont responsables de la formation de ces lentilles de
glace, qui résulte de l'alternance des cycles de gel et de dégel. Dans les cas de cours
d'eau coulant sur le roc, le même phénomène se produit en période de très grand froid.
Les ponceaux peuvent être affectés par les défauts propres aux matériaux utilisés, tels
que le béton, la tôle ondulée, le bois et le plastique. Ces défauts peuvent être
importants et affecter une partie considérable de l'ouvrage.
La détérioration du béton des ouvrages d'extrémités, des radiers, des semelles et des
surfaces exposées du ponceau sont des défauts qui peuvent affecter le comportement
de l'ouvrage.
9-8
9.3 DÉFAUTS PROPRES AUX STRUCTURES FLEXIBLES
La plupart des défauts propres aux structures flexibles sont reliés à une conception ou à
une mise en oeuvre déficiente, résultat d'une connaissance insuffisante des règles de
conception et de construction. Une bonne conception et une mise en oeuvre adéquate
exigent la connaissance du principe de l'effet composite entre le ponceau et le sol qui
l'entoure.
L'origine des défauts est souvent reliée à un ensemble de causes qui agissent
simultanément et non à l'effet d'une seule.
La déformation des ponceaux est souvent reliée à une mise en œuvre déficiente et à
l’utilisation de matériaux inadéquats. Il est donc fréquent que les déformations
surviennent durant la construction. La gravité de ces déformations dépend de leur
amplitude, de leur caractère évolutif et des autres défauts qui en résultent tels que le
pivotement des tôles, le glissement, la fissuration des tôles au niveau des trous des
boulons, la déformation de la chaussée, les fissures du radier, etc. La figure 9.3.1
illustre les déformations les plus courantes; elles sont explicitées en détail ci-après.
9-9
Figure 9.3.1 Déformation des structures flexibles
9-10
Aplatissement transversal
Cette déformation est, en principe, directement reliée à une rigidité insuffisante des
remblais latéraux due à un compactage inadéquat, à la présence de matériaux non
conformes, à la migration de matériaux fins par l'infiltration d'eau le long des parois
extérieures, etc. Cette déformation doit être arrêtée sinon elle peut entraîner la perte
de l'ouvrage.
Déformation latérale
Déformation locale
9-11
9.3.2 Déformation des extrémités
Par ailleurs, le radier des ponceaux aux extrémités, lorsqu'il est insuffisamment ancré
au parafouille ou lesté, peut être affecté par des soulèvements dus aux sous-pressions.
Ce phénomène peut rapidement s'aggraver sous l'action des forces du courant et des
chocs de corps flottants. Il peut entraîner rapidement, au cours d'une crue, l'obstruction
totale de l'ouvrage.
9-12
9.3.4 Sous-pressions
Les sous-pressions engendrent des efforts ascendants générés lorsqu'un corps est
placé dans un milieu liquide. Ainsi, lorsqu'un ponceau est placé dans un milieu saturé
d'eau, la présence de sous-pressions peut entraîner des problèmes importants et
conduire à la perte de l'ouvrage, spécialement lorsque le niveau de la nappe phréatique
est élevé dans le sol ou lorsque les marées influencent le site du ponceau.
Les forces en cause dans les cas de sous-pressions sont le poids de la conduite, le
poids du volume d'eau déplacé, le poids de l'eau à l'intérieur du ponceau et le poids du
remblai. L'analyse des forces qui affectent la structure démontre que les ponceaux en
acier, plus légers, sont les plus vulnérables aux effets des sous-pressions.
9-13
RÉFÉRENCES
9-14
CHAPITRE 10
ENTRETIEN ET RÉFECTION
RÉFÉRENCES 10-25
10.1 GÉNÉRALITÉS
Les structures de type ponceau sont les ouvrages les plus répandus sur l’ensemble du
réseau routier québécois. Quoique peu visibles, ces structures doivent être inspectées
et entretenues au même titre que les ponts dans le but d’assurer leur pérennité ainsi
que la sécurité des usagers. Négliger d’assurer l’entretien minimal régulier de ces
structures peut entraîner, dans certains cas, des coûts de réfection extrêmement
importants. À ce titre, le manuel d’inspection des structures et le manuel d’entretien
des structures, élaborés par la Direction des structures, constituent les références de
base. Il faut donc se doter d’un système de suivi et d’interventions efficace plutôt que
de réagir seulement lorsque les problèmes deviennent apparents et plus difficiles à
résoudre.
L’inspection d’un ouvrage constitue la première mesure à prendre pour déterminer son
état réel. Les ponceaux de grandes dimensions, c’est-à-dire supérieurs à 1000 mm,
peuvent être inspectés visuellement puisqu’il est possible de pénétrer à l’intérieur. Pour
les ponceaux plus petits, plusieurs méthodes d’auscultation à distance permettent
d’obtenir l’information désirée. Cette étape permettra de procéder à l’évaluation d’un
ouvrage et de déterminer les types d’intervention possibles pour le réhabiliter.
Il faut tenir compte de l’ensemble des contraintes qui affectent la structure pour choisir
la méthode d’intervention la plus appropriée. Ces contraintes peuvent être de nature
structurale, hydraulique, géotechnique et environnementale. Il faut évaluer également
les différentes contraintes de réalisation propres à chaque site d’intervention.
Le présent chapitre met l’accent sur les méthodes de réhabilitation dites sans tranchée,
qui font appel à des opérations d’insertion, de chemisage, de projection de béton et de
forage.
10-1
10.2 INSPECTION
Cette étape est très importante puisque ses résultats servent directement à orienter les
décisions et les interventions futures. Elle permet :
La grande diversité des ouvrages de type ponceaux, de par leurs matériaux, leurs
formes et leurs dimensions, impose le recours à plusieurs méthodes d’auscultation afin
d’obtenir l’information désirée pour toutes les situations rencontrées.
Inspection visuelle
10-2
Caméra vidéo
Un système de caméra vidéo , installé sur une perche ou sur un tracteur mobile
télécommandé, permet l’accès à l’intérieur du ponceau afin de vérifier l’ensemble de la
structure. Des caméras munies de têtes rotatives et pivotantes permettent d’inspecter
en détail tous les éléments tels le radier, les murs et la voûte. Les données
enregistrées peuvent être conservées et servir de base de comparaison lors des
inspections ultérieures.
Gabarit et laser
10.2.2 Évaluation
10-3
• Infiltration très importante pouvant occasionner la perte d’une partie du remblai,
affecter le profil routier et même l’intégrité structurale de l’ouvrage si elle est
suffisante pour entraîner les matériaux qui ceinturent le ponceau;
10-4
10.3 CONTRAINTES
Une capacité structurale insuffisante est souvent l’élément déclencheur qui justifie une
intervention ayant pour but de réhabiliter un ouvrage. Si la capacité structurale du
ponceau en cause est encore bonne, une intervention limitée à sa surface interne peut
s’avérer suffisante. Dans le cas contraire, l’intervention doit pouvoir lui redonner une
capacité structurale suffisante. La méthode d’intervention utilisée sera donc différente
dans les deux cas.
Il faut être prudent lors du rehaussement d’un profil de route au-dessus d’un ponceau
existant. Dans un tel cas, un calcul structural est nécessaire pour vérifier le
comportement du ponceau en place en fonction des nouvelles conditions de
chargement. L’augmentation de la hauteur du remblai peut occasionner une charge
supplémentaire qui dépassera la capacité structurale du ponceau ou la capacité
portante du sol de fondation. Le chapitre 7 du code canadien sur le calcul des ponts
routiers permet de calculer les charges qui sollicitent les ouvrages sous remblai.
Les structures flexibles peuvent se déformer lorsqu’elles ont à supporter des charges
qui dépassent leur capacité ou lorsque des problèmes affectent le sol environnant qui
fait partie intégrante de la structure. La figure 9.3.1 du chapitre 9 montre plusieurs
types de déformations qui affectent ce type de structures.
Les ponceaux en acier de forme arquée sont des structures très vulnérables aux
déformations et connaissent souvent des problèmes provoqués par les pressions
importantes localisées au niveau des plaques de coins. De plus, il faut procéder avec
beaucoup de minutie lors de l’installation de ce type de ponceau car la densification
uniforme du sol au niveau des coins inférieurs est difficile à effectuer.
10-5
Les principaux critères à considérer sont la rugosité intérieure du ponceau, les
conditions d’écoulement liées au contrôle à l’entrée ou à la sortie, ainsi que les
conséquences sur la modification des niveaux d’eau ou des vitesses d’écoulement. Il
est important de déterminer les points de contrôle du ponceau. Ainsi, si la capacité
hydraulique de l’ouvrage dépend des conditions à l’entrée, alors l’amélioration de la
rugosité interne du ponceau ne modifiera pas les niveaux d’eau à l’amont.
L’entonnement ou le type d’entrée peut alors être modifié afin d’augmenter la capacité
hydraulique de l’ouvrage. Cette situation ne se présente pas pour les réseaux d’égout
pluviaux en conduites fermées puisque dans ces cas, le rendement hydraulique de
l’ouvrage est toujours contrôlé par la section d’écoulement, la pente et la rugosité
interne du tuyau.
Rugosité interne
Ainsi, une diminution de la rugosité interne entraîne une augmentation des vitesses
d’écoulement et par le fait même, une augmentation de la capacité hydraulique du
ponceau. Le tableau 5.3.4 du chapitre 5 donne les valeurs du coefficient de rugosité de
Manning (n) pour différents matériaux.
Bassin de rétention
10-6
Protection à la sortie
La présence d’un ponceau dans un cours d’eau représente un obstacle qui vient
perturber les conditions naturelles d’écoulement à cet endroit. Une évaluation
environnementale doit être effectuée pour s’assurer que les travaux ne perturbent pas
les espèces présentes de la faune locale. Il faut en outre vérifier que les vitesses
d’écoulement demeurent acceptables pour les espèces de poissons fréquentant le
cours d’eau.
10-7
10.3.5 Contraintes de réalisation
10-8
10.4 RÉHABILITATION SANS TRANCHÉE
10.4.1 Insertion
La méthode par insertion (tubage) est la plus répandue actuellement pour les
interventions sans tranchée sous les routes du MTQ. Elle consiste à insérer un
nouveau ponceau à l’intérieur du ponceau existant et ensuite à procéder au
remplissage du vide annulaire entre les deux parois. Cette méthode permet la
rénovation et le renforcement structural du ponceau à réhabiliter. Les tuyaux insérés
peuvent être en béton, en acier ou en matière thermoplastique. Le choix du type de
tuyau est directement fonction de la section d’écoulement disponible. Il faut s’assurer
dans tous les cas que l’ouvrage possédera les capacités structurales et hydrauliques
requises pour le site à l’étude. Cette technique peut être utilisée sur la totalité de la
longueur du tuyau ou pour réaliser des interventions ponctuelles.
L’insertion peut s’effectuer par tirage ou par poussée selon les contraintes locales
rencontrées sur le site. Par exemple, un tuyau circulaire en béton poussé à l’intérieur
du ponceau à réhabiliter peut nécessiter l’utilisation d’une machinerie imposante si la
longueur est importante. Les forces de friction augmentent rapidement en fonction de
la longueur à pousser, à l’instar des risque de bris. Les sections du tuyau peuvent
aussi être tirées une à la fois à l’aide d’un treuil.
Les photos 10.4.1a et 10.4.1b montrent un tuyau de tôle ondulée galvanisée, réhabilité
sous l’autoroute 640 dans la municipalité de Lorraine. Il y avait de graves problèmes de
corrosion et de perte de matériaux autour de l’ouvrage en place. L’insertion a été
réalisée en une seule journée et l’injection du vide annulaire le jour suivant. Les travaux
n’ont provoqué aucune perturbation de la circulation, pourtant très dense, sur
l’autoroute 640.
10-9
Photo 10.4.1a Tuyau circulaire en acier (Lorraine; A-640)
10-10
Voici les caractéristiques des travaux réalisés.
La réhabilitation d’un tuyau de tôle ondulée galvanisée a été nécessaire parce que des
problèmes d’infiltration ont provoqué la perte du matériau de remblai autour de
l’ouvrage et occasionné l’effondrement d’une partie de la chaussée. Le tuyau se trouvait
sous l’autoroute 50, dans la municipalité de Masson. La photo 10.4.1c montre un
problème de perte de matériau de remblai attribuable à un joint d’assemblage ouvert.
Voici les caractéristiques de l’ouvrage :
10-11
Photo 10.4.1c Tuyau circulaire en acier (Masson; A-50)
10-12
Autres types d’insertion
Il existe d’autre types d’insertion qui sont utilisés plus spécifiquement dans le domaine
municipal, mais qui peuvent être adaptés pour la réhabilitation des ponceaux. Il s’agit
de l’insertion de tuyaux déformés, de tuyaux comprimés et de tuyau à joint en spirale.
Une autre méthode consiste à tirer parti des propriétés élastiques du PEHD. Le
diamètre du tuyau est réduit de 7 à 15 % par forçage à travers un appareil de traction.
Il est ensuite inséré dans le tuyau à rénover. Lorsque l’effort de traction est relâché, le
tuyau tend à reprendre son diamètre initial et vient alors se plaquer sur la paroi de
l’ancien tuyau. Le tubage est ainsi exécuté, sans vide annulaire, avec une perte
minimale de section d’écoulement.
Ces deux dernières techniques sont actuellement possibles pour des structures d’un
diamètre allant jusqu’à 1100 mm.
10-13
La technique d’insertion à joint en spirale permet de mettre en place le nouveau tuyau à
partir d’une bande étroite de matériau thermoplastique qui s’assemble de façon
hélicoïdale. Cette méthode permet de réhabiliter des ponceaux jusqu’à 2400 mm de
diamètre. La figure 10.4.1b en illustre le principe.
10-14
10.4.2 Chemisage
10-15
a) Technique par inversion
10-16
Cas pratique : Chemisage d’un tuyau en béton
Un tuyau de 900 mm de diamètre, situé sous la route 365 dans la municipalité de Pont-
Rouge, a été réhabilité au moyen de la technique du chemisage. Le problème de la
structure en place était la perte de matériaux du remblai par les joints du ponceau. La
photo 10.4.2a montre l’intérieur du tuyau après l’intervention. La membrane épouse
parfaitement la section du tuyau. Cette réhabilitation n’est pas structurale. Elle n’a pour
but que d’empêcher la perte de matériaux par les différents joints. La photo 10.4.2b
montre une vue de l’entrée du tuyau réhabilité.
10-17
Photo 10.4.2a Chemisage interne (Pont-Rouge; TBA-900mm)
10-18
10.4.3 Béton projeté
Cette méthode est utilisée pour la réfection partielle ou totale de l’intérieur du ponceau.
Généralement, c’est la partie inférieure des ponceaux en acier qui est très détériorée
par rapport au mur et à la voûte. Le radier est constamment soumis aux vitesses
d’écoulement (abrasion) et aux cycles de mouillage et de séchage dans la zone de
fluctuation des niveaux d’eau (corrosion).
Les photos 10.4.3a et 10.4.3b montrent la réhabilitation pour un tuyau circulaire en acier
situé sous l’autoroute 40 dans la municipalité de Pointe-du-Lac. Voici les
caractéristiques de l’ouvrage :
Les photos 10.4.3c et 10.4.3d montrent une réhabilitation complète d’un ponceau en
acier situé sous l’autoroute 20 dans la municipalité de St-Vallier. Pour ces deux
derniers cas, aucune perturbation à la circulation n’a été nécessaire grâce à l’utilisation
d’une technique sans tranchée.
10-19
Figure 10.4.3a Béton projeté détail
10-20
Photo 10.4.3a Tuyau circulaire en acier (Pointe-du-Lac; A-40)
10-21
Photo 10.4.3c Tuyau circulaire en acier (Saint-Vallier; A-20)
10-22
10.4.4 Forage
Cisaillement
Le type de sol composant le remblai doit être déterminé avec précision. Le procédé de
forage utilisé dépend toujours du matériel à traverser et une connaissance inadéquate
du sol peut entraîner des coûts supplémentaires de réalisation. La figure 10.4.4a
montre le principe de l’installation d’un nouveau ponceau par une technique de forage.
10-23
Un puits d'accès est excavé à chaque VÉRIN
extrémité
Un mur d'acier ou de bois, appuyé sur
la paroi de l'excavation, est installé
afin de servir d'appui aux vérins.
Des rails sont installés pour servir de
guide aux sections de tuyau. RAIL
Les vérins sont fixés sur des supports. SUPPORT DE VÉRIN
APPUI
PIÈCE D'ESPACEMENT
10-24
RÉFÉRENCES
1. AISI; Steel Drainage Highway Construction Products ; American Iron and Steel
Institute ; Washington ; 4e édition 1994
2. CSA; Code canadien sur le calcul des ponts routiers ; Norme nationale du
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