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quels défis?
Artificial intelligence in the face of Moroccan companies,
what challenges?
*Dounia Ait El Bour, *Bouchra Lebzar
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Introduction
L’intelligence artificielle (IA) est l’un des sujets de bouleversements majeurs de notre
époque. Une évolution technologique engendrant autant d’opportunités de résolutions
de problèmes, autant de changements dans les usages et aussi autant de peurs. Entre
fantasmes, espoirs et inquiétudes, l’IA aujourd’hui offre surtout de nouvelles opportu-
nités aux entreprises.
Au Maroc comme ailleurs au monde, la course aux big data et aux algorithmes créent
de nouveaux horizons. Dans les faits, l’intelligence artificielle est déjà très présente
dans nos vies, à travers évidemment nos smartphones - nouveaux GPS, assistants vo-
caux, etc. - et de plus en plus dans nos voitures. Même constat dans les entreprises, où
l’on utilise souvent bien d’autres outils tels que la traduction automatique ou des
chatbots pour répondre aux consommateurs sur Internet.
Selon McKinsey & Company, l’IA représente une opportunité majeure pour le Maroc.
Dans son étude « Potentiel du digital et de l’intelligence artificielle », publiée en
2018, le cabinet déclare qu’il y a actuellement huit secteurs assez matures pour tirer
pleinement profit de ces technologies : banque, télécoms, assurance, industrie auto-
mobile, agriculture, énergie, auto-entrepreneuriat et e-gov (administration électro-
nique)1.
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Rapport de MCKINSEY &COMPANY publié le 20 Juillet 2018.
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ces experts, cela parlait au public, et cela permettait de formuler tout un tas de pro-
messes et ainsi d’attirer des crédits (Agnès Guillot, 2018 « Petite histoire de
l’intelligence artificielle » ; Futura tech article –robotique).
L'intelligence artificielle (IA) est « l'ensemble de théories et de techniques mises en
œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence ». Elle cor-
respond donc à un ensemble de concepts et de technologies plus qu'à une discipline
autonome constituée. D'autres, remarquant la définition peu précise de l'IA, notam-
ment la commission nationale de l’informatique et des libertés, la définissent comme
« le grand mythe de notre temps » (Joost N. Kok, Egbert J. W. Boers, Walter A. Kos-
ters, Peter van der Putten and Mannes Poel; Artificial Intelligence: Definition, Trends,
Techniques and Cases; Encyclopedia of Life Support Systems (EOLSS), pp:2-3).
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Le biomimétisme consiste à créer des processus, des substances, des appareils ou des systèmes qui
imitent la nature. L'art et la science par lesquels on conçoit et construit des appareils par biomimétisme
s'appelle parfois la bio-imitation, car il s'agit de copier les systèmes biologiques. Ce domaine intéresse
tout particulièrement les chercheurs en nanotechnologie, en robotique, en intelligence artificielle (ou
IA), dans l'industrie médicale et le secteur militaire.
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2. Le Maroc : Etat des lieux et perspectives
2.1 Méthodologie
Dans le présent article et dans le but d’explorer l’état des lieux de l’intelligence artifi-
cielle au sein des entreprises marocaines et ce dans les secteurs liés précités, nous
avons opté pour une recherche documentaire en rassemblant les données issues
d’autres études théoriques et empiriques pour aboutir à une approche analytique qui
nous aide à nous positionner par rapport à d’autres pays investissant en IA.
Figure 2. Les actifs qui attendent des prises de parole et de décisions de la part de
leurs dirigeants3
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BCG GAMMA qui a réalisé l’enquête internationale sur l’IA est l’entité du BCG dédiée à
l’intelligence artificielle (IA). 650 data scientists, spécialistes des techniques d’analyse de données
(data science, ingénierie, optimisation, machine learning) développent des solutions pour transformer
radicalement la performance des plus grands groupes.
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métiers sont concernés et seront profondément transformés. L’opportunité est réelle,
notamment au Maroc, l’attente est forte, à nous de la matérialiser4.
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L’enquête a été menée auprès de 8.080 personnes appartenant à la population active à travers le
monde, dont un minimum de 1.000 personnes dans chaque pays étudié (France, Allemagne, Espagne,
Royaume-Uni, Etats-Unis, Canada, Chine et Maroc).
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Du ministère de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration.
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objectif de procurer aux participants un solide bagage théorique en intelligence artifi-
cielle, renforcé par de multiples exemples et retours d’expérience.
Casablanca, Marrakech, Rabat, Agadir,… plusieurs universités commencent à se posi-
tionner sur l’intelligence artificielle (IA). «L’ENSEM, l’EST de Casablanca, ou en-
core, la FST de Mohammedia ont initié des recherches sur la robotique, l’électronique
embarquée… y compris avec des établissements étrangers».
L’Université internationale de Rabat (UIR) mène également plusieurs projets: prédic-
tion de cyber-attaques, robotique, véhicules autonomes (sans chauffeur), et enfin, un
projet de maching learning avec le groupe PSA. Son objectif est de prédire le compor-
tement des conducteurs de voitures électriques, ainsi que l’autonomie de ces véhi-
cules.
En collectant ces informations, nous touchons déjà la conscience et l’intérêt de
l’enseignement supérieur par rapport à cette révolution technologique en impliquant
écoles, universités, professeurs et étudiants.
3.3 Une entreprise espagnole implante le premier système anti-fraude basé sur
l’intelligence artificielle
Salafin, filiale de BMCE Bank, est l’une des entités qui a intégré les systèmes de
l’entreprise espagnole. Dédiée au financement de crédits à la consommation et à
l’achat de véhicules auprès de particuliers et de PME, Salafin a détecté quelque 700
cas de fraude réels en 2017.Pour atténuer ces chiffres, un modèle a été mis en place,
qui calcule la probabilité de fraude lors des demandes de crédit déposées auprès des
institutions financières. Ainsi, le risque de fraude est évalué avant l’octroi définitif du
prêt. Le système est en place depuis quelques mois et les prévisions d’AIS Group de-
vraient permettre d’améliorer la détection des fraudes chez les institutions financières
marocaines de 20 à 30%6.
Quand on parle d’IA pour les banques ou assurances, c’est dans l’objectif d'obtenir
des prédictions du comportement client (produits bancaires, contrats d’assurance…).
Plus le nombre de données sur le client est grand, plus le programme donnera des ré-
sultats concluants. Cette technologie peut prédire les produits qui seront achetés par le
client ou qui susciteront son intérêt, en se basant sur l’historique des achats et autres
comportements. Ceci permet à la banque ou à l’assureur de proposer au client le pro-
duit qui va immédiatement l’interpeller.
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BMCE BANK, février 2019, www.bmcebank.ma
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niveaux de pression adéquats. L’IA pourrait aider les managers à choisir les combi-
naisons optimales qui feront évoluer leurs productions en se basant sur l’historique
des productions. Les facteurs tels que : les quantités mélangées, la température, la
pression, qui ont permis de réaliser tel ou tel chiffre d’affaires seront reproduits. (Du
ministère de l’industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique).
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avec 241M$ pour 100 transactions, et enfin le Koweit et la Jordanie avec respective-
ment des montants de 177M$ et 100M$7.
Conclusion
Il faut dire que les perspectives offertes par l’IA aux professionnels semblent infinies
et aiguisent bien des appétits. Tous les secteurs sont potentiellement concernés. Dans
les faits, l’intelligence artificielle est déjà très présente dans nos vies, à travers évi-
demment nos smartphones - nouveaux GPS, assistants vocaux, etc. - et de plus en plus
dans nos voitures. Même constat dans les entreprises, où l’on utilise souvent bien
d’autres outils tels que la traduction automatique ou des chatbots pour répondre aux
consommateurs sur Internet. Mais l’IA permet d’aller beaucoup plus loin ; il ne s’agit
plus de gagner aux échecs ou de battre des champions de jeux, mais bien de rendre les
entreprises plus productives, plus efficaces et plus innovantes !
Cette exploration sectorielle nous a permis de déduire les conclusions qu’il est néces-
saire de s’aligner en terme d’investissements en Big Data en général et en IA spécifi-
quement, on a aussi pu détecter les secteurs sur lesquels il faudra se focaliser en tant
que marketteurs afin d’améliorer de plus en plus la relation client notamment dans les
secteurs bancaires, d’assurance et de services publiques.
Aujourd’hui grâce à ses différentes utilisations, l’intelligence artificielle touche à de
multiples domaines qui pourraient faciliter notre quotidien. Mais malgré son évolution
rapide, l’intelligence artificielle n’a pas encore atteint plusieurs pays et plusieurs sec-
teurs d’activité et c’est le cas du Maroc.
Références
[1] CARILLO K., (date de consultation: 19 janvier 2018), «Big data, machine lear-
ning, intelligence artificielle…N’oublions pas le manager», Harvad Business Re-
view France, [en ligne]. URL: https://www.hbrfrance.fr/chroniques-
experts/2018/01/18675-big-data-machine-learning-intelligence-artificielle-
noublions-manager/.
[2] GUILLOT, A., (date de consultation: 19 février 2018), « Petite histoire de
l’intelligence artificielle », Dossier - La robotique de A à Z, Futura tech, pp. 3-8 ;
2018. [En ligne], 33 pages, [https://www.futura-
sciences.com/tech/dossiers/robotique-robotique-a-z-178/page/3/].
[3] HILL, J., FORD W.R., FARRERASI, I.G., (2015), «Real conversations with
artificial intelligence», Computers in Human Behavior, Volume 49, August 2015,
pp.245-250.
[4] HILLARY, L., WATSON M.J., «Georgia Tech's first AI teaching assistant,
Georgia professional tech education», November 2016, p.10.
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Ces statistiques ont été collectées à partir de l’étude réalisée par MICROSOFT dans la région MEA
en Août 2019.
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[5] JOOST N. K., et al, «Artificial Intelligence: Definition, Trends, Techniques and
Cases», in JOOST N. K., (dir.). (2009), Artificial Intelligence, Encyclopedia of
Life Support Systems (EOLSS), EOLSS Publishers/UNESCO, Oxford, 403 pag-
es, pp.1-20.
[6] KNOX, J. (2014), « Algorithmes actifs: Espaces socio-matériaux dans l'e-
learning et les cultures numériques MOOC », Virtualités du campus, Université
dans le nuage, Numéro spécial, 3(1).
[7] TURING, A.M., «Computing Machinery and Intelligence », Mind Journal, Vo-
lume 59, No 236, October 1950, pp. 433-460.
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