Cardiologie 02éd
Cardiologie 02éd
Cardiologie 02éd
Objectifs
Expliquer les risques inhérents aux valves artificielles et aux prothèses vasculaires et les
mesures préventives correspondantes
Recommandations, consensus
Haute Autorité de santé (2008): Cardiopathies valvulaires et congénitales graves chez l'adulte
European Society of Cardiology (2007): Guidelines on the management of valvular heart disease
American College of Cardiology / American Heart Association (2006): Guidelines for the
management of patients with valvular heart disease
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▪ PROTHÈSES VALVULAIRES
→ INTRODUCTION
Le remplacement valvulaire est devenu ces dernières décennies une chirurgie courante et les
prothèses valvulaires sont de plus en plus performantes
Néanmoins, le remplacement valvulaire par prothèse doit être considéré plutôt comme une
chirurgie palliative que comme une guérison
Les opérés sont exposés à moyen et à long terme à des complications graves
De ce fait, on opte chaque fois que possible pour une chirurgie conservatrice, surtout pour la
valve mitrale: commissurotomie percutanée pour la sténose mitrale, plastie chirurgicale dans la
majorité des cas d'insuffisance mitrale
→ TYPES DE PROTHÈSE VALVULAIRE
Prothèses mécaniques
L'élément mobile est une bille dans une cage en titane pour les plus anciennes prothèses
(prothèse de Starr-Edwards), un disque (prothèse de Björk-Shiley), deux hémidisques ou hémi-
ailettes pour les prothèses le plus largement utilisées (prothèses de Saint-Jude, Sorin…)
Anneau métallique avec trois valves biologiques, sigmoïdes aortiques de porc (bioprothèses de
Hancock, de Carpentier-Edwards…) ou péricarde de veau (valve de Ionescu-Shiley)
Les bioprothèses se détériorent plus rapidement en position mitrale qu'en position aortique, en
raison des contraintes mécaniques plus importantes lors de la fermeture mitrale
Ces dernières années, développement de bioprothèses aortiques mises en place par voie
percutanée (remplacement valvulaire aortique percutané): valves Edwards et CoreValve
Avantages et inconvénients
Prothèses mécaniques
Inconvénients:
Avantages: pas de traitement anticoagulant, bon profil hémodynamique avec faible gradient
transprothétique, beaucoup moins de complications thromboemboliques
Inconvénient: dégénérescence de la prothèse, d'où une durée de vie limitée (8-18 ans), possible
dégénérescence précoce (< 2 ans)
→ CHOIX DE LA PROTHÈSE
choix du patient
→ SURVEILLANCE
Surveillance postopératoire
Surveillance clinique
Éducation du patient, tenue du carnet de suivi des AVK avec dose et INR, prophylaxie de
l'endocardite infectieuse, carte de porteur de prothèse valvulaire
auscultation des bioprothèses identique à celle des valves natives, possible souffle
systolique éjectionnel peu intense
L'absence de fièvre, de foyer infectieux (ORL, dentaire…) et d'altération de l'état général doit
être vérifiée soigneusement à chaque consultation (endocardite infectieuse?)
Surveillance paraclinique
Biologie:
équilibre du traitement anticoagulant par AVK: il doit être parfaitement équilibré et ne doit
jamais être interrompu; surveillance de l'INR avec INR cible
initialement, INR toutes les 48 heures jusqu'à obtention de l'équilibre, puis espacement 1
fois par semaine puis tous les 15 jours puis 1 fois par mois à vie
Faible: prothèses à double ailette, Cible: 2,5 Fourchette: entre Cible: 3,0 Fourchette: entre 2,5
les plus utilisées 2,0 et 3,0 et 3,5
les porteurs de bioprothèse ne nécessitent pas de traitement anticoagulant, sauf durant les trois
premiers mois postopératoires, parfois simple traitement par HBPM ou par aspirine
Rétrécissement mitral
Radiocinéma de valve:
Échocardiographie:
au minimum tous les 3 ans pour les patients restant stables, généralement 1 fois par an
l'examen au Doppler est essentiel (Doppler pulsé, continu et couleur): permet de mesurer
les gradients transprothétiques, surtout le gradient moyen
→ COMPLICATIONS
Complications thrombo-emboliques
Thrombose de prothèse
clinique:
OAP, décompensation cardiaque globale, syncope, état de choc, voire mort subite,
embolies artérielles périphériques
paraclinique:
traitement:
urgence thérapeutique; le risque est avant tout embolique, mais aussi évolution vers la
thrombose occlusive
clinique:
embolies périphériques
paraclinique:
traitement:
Embolies systémiques
Migration dans une artère périphérique d'un thrombus formé sur la prothèse
Plus rarement, ischémie aiguë d'un membre inférieur, infarctus du myocarde embolique, infarctus
rénal ou splénique
Surtout pour les prothèses mitrales avec thrombus sur la face atriale de la prothèse
Endocardite infectieuse
Complication redoutable chez les porteurs de prothèse: pronostic sombre, avec une mortalité de
30 à 80 % dans les formes précoces, et de 20 à 40 % dans les formes tardives
Se rapproche de l'endocardite infectieuse sur valve native, avec des germes comparables
Il faut insister sur la prévention et le traitement indispensable de tout foyer infectieux, notamment
ORL et dentaire, chez les porteurs de prothèse
Désinsertion de prothèse
Plus fréquente dans les premiers mois postopératoires, peut être secondaire au lâchage d'une ou
de plusieurs sutures sur tissus fragiles (calcification de l'anneau, sujet âgé) ou à une endocardite
infectieuse, responsables d'une fuite
Dégénérescence de bioprothèse
Dégénérescence plus rapide chez les patients jeunes, en position mitrale, si grossesse et si
facteurs favorisant la calcification (hyperparathyroïdie et insuffisance rénale)
Accidents hémorragiques des AVK (voir item 182: « Accidents des anticoagulants »)
Conduite à tenir:
saignement mineur sans gravité mais avec surdosage: traitement hémostatique local,
suspension des AVK puis diminution de la dose; éviter la vitamine K car risque de
thrombose de prothèse, à discuter si INR > 9
Hémolyse
Une anémie hémolytique marquée doit faire rechercher une dysfonction de prothèse, thrombose
ou désinsertion
Bien que non spécifique, l'élévation des LDH est le meilleur critère quantitatif d'hémolyse; un
taux de LDH > 2 fois la normale témoigne presque toujours d'une hémolyse pathologique
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▪ PROTHÈSES VASCULAIRES
→ GÉNÉRALITÉS
→ COMPLICATIONS
Complications précoces
Rupture anastomotique:
Complications tardives
Thrombose:
Sepsis:
complication rare
diagnostic:
facteurs favorisants: mouvements excessifs dans une zone de flexion articulaire, sepsis
Dégradations de matériel:
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128 AthéRome: éPidéMiologie et Physiopathologie. Le Malade PolyathéRomateux
Objectifs
Décrire les principes de la prise en charge au long cours d'un malade polyathéromateux
Recommandations, consensus
Haute Autorité de santé (2008): Prévention vasculaire après un infarctus cérébral ou un accident
ischémique transitoire
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▪ ÉPIDÉMIOLOGIE
En France, on dénombre environ 100 000 infarctus du myocarde et 80 000 AVC chaque année
La maladie athéromateuse est souvent révélée par un événement vasculaire aigu localisé
(infarctus du myocarde, AVC). Cependant, il ne faut pas oublier que l'athérome est une maladie
généralisée avec fréquemment des localisations vasculaires multiples. En effet, le registre
REACH a observé chez plus de 65 000 patients vasculaires les données suivantes:
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▪ MÉCANISMES PHYSIOPATHOLOGIQUES
accumulation du cholestérol des LDL dans l'intima artérielle, favorisée par l'effet
mécanique de la pression artérielle (rôle délétère de l'hypertension artérielle)
oxydation in situ du cholestérol des LDL par des mécanismes enzymatiques et non
enzymatiques
à terme, si la sténose devient suffisamment serrée, le patient peut présenter des symptômes
à l'effort (sténose > 50 %) ou au repos (sténose > 90 %)
la dysfonction endothéliale peut être à l'origine d'une réponse vasomotrice paradoxale sur
les cellules musculaires lisses, responsable d'un vasospasme
Représentation simplifiée de l'athérogenèse
Facteurs de rupture
Intrinsèques:
notion de plaque vulnérable à haut risque de rupture: centre lipidique important, chape
fibreuse fine ou fragile (l'INFγ et les métalloprotéinases fragilisent la plaque, le TGFβ et
les inhibiteurs des métalloprotéinases - TIMP - stabilisent la plaque)
Rupture de plaque
La rupture ou l'érosion de la chape fibreuse met en contact direct le centre lipidique avec le sang
La rupture peut se compliquer d'une thrombose aiguë de plaque pouvant évoluer vers un état sub-
occlusif ou occlusif; ce phénomène n'est pas constant et peut être corrigé par la fibrinolyse
physiologique ou médicamenteuse (infarctus du myocarde ou AVC); les antiagrégants
plaquettaires (aspirine, clopidogrel) préviennent l'événement thrombotique
Des facteurs favorisent la thrombose: la libération de facteur tissulaire, une thrombopathie, des
troubles de la coagulation…
Des ruptures de plaques concomitantes sont souvent constatées: thrombus dans deux artères
coronaires distinctes, association AVC ischémique et syndrome coronaire aigu
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Doppler de l'aorte
Masse battante péri-ombilicale expansive en
Aorte abdominale ± angio-TDM ou
systole Souffle systolique péri-ombilical
angio-IRM aortique
Hypokaliémie, insuffisance
Hypertension artérielle résistante Souffle para-
Rénale rénale Doppler des artères
épigastrique
rénales Angio-IRM
Angio-TDM ou angio-IRM
Mésentérique Douleur et météorisme abdominal post-prandial Artériographie cœlio-
mésentérique
→ CIBLE THÉRAPEUTIQUE
Tous les patients présentant une maladie vasculaire établie doivent recevoir le traitement suivant en
l'absence de contre-indication:
statines:
antiagrégants plaquettaires:
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129 Facteurs de Risque Cardio-Vasculaire et PréVention
Objectifs
Expliquer les modalités de la prévention primaire et secondaire des facteurs de risque cardio-
vasculaire et les stratégies individuelles et collectives
Recommandations, consensus
European Society of Cardiology / European Atherosclerosis Society (2011): Guidelines for the
management of dyslipidaemias
Haute Autorité de santé - Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (2006):
Traitement médicamenteux du diabète de type 2
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (2005): Prise en charge
thérapeutique du patient dyslipidémique
Haute Autorité de santé (2005): Prise en charge des patients adultes atteints d'hypertension
artérielle essentielle
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (2003): Stratégies thérapeutiques
médicamenteuses et non médicamenteuses de l'aide à l'arrêt du tabac
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▪ INTRODUCTION
→ DÉFINITION
Les six principaux facteurs de risque cardio-vasculaire sont l'âge, les antécédents familiaux,
l'hypertension artérielle, le tabagisme, les dyslipidémies et le diabète
Risque absolu ou global: probabilité de survenue d'un événement cardio-vasculaire pendant une
période de temps donnée (5 ans, 10 ans…) chez un patient ayant un ou plusieurs facteurs de
risque cardio-vasculaire (par exemple: un patient a 10 % de risque d'avoir une coronaropathie
dans les 5 ans au vu de ses facteurs de risque)
Le risque absolu doit être évalué par le score « SCORE » (Société européenne de cardiologie):
il prédit en pourcentage le risque de décès cardio-vasculaire à 10 ans, il faut multiplier la valeur
par 3 pour obtenir le risque d'événement cardio-vasculaire fatal ou non
Risque SCORE (Risque de maladie cardio-vasculaire mortelle à 10 ans dans les populations à
faible risque)
Les limites de SCORE sont l'absence de prise en compte du C-HDL, du diabète (multiplier la
valeur par 5 chez la femme et par 3 chez l'homme), des antécédents familiaux (multiplier la
valeur par 2), de la fonction rénale (clairance < 60 mL/min), de l'obésité abdominale et de la
sédentarité
Risque relatif: probabilité de survenue d'un événement cardio-vasculaire chez un sujet ayant un
ou plusieurs facteurs de risque cardio-vasculaire rapportée à la probabilité de survenue de ce
même événement en l'absence de ces facteurs de risque (par exemple: un patient tabagique a 5
fois plus de risque d'avoir un infarctus du myocarde qu'un non-fumeur au même âge)
Attention, le cumul des facteurs de risque est multiplicatif. Par exemple, pris séparément, le
risque relatif lié à l'hypertension artérielle est de 3 et celui lié au tabagisme est de 1,6;
l'association tabagisme + hypertension artérielle entraîne un risque relatif de 3 × 1,6 = 4,8
La prévention primaire vise à corriger les facteurs de risque cardio-vasculaire au sein d'une
population indemne de maladie cardio-vasculaire afin d'empêcher son apparition
La prévention secondaire consiste à contrôler les facteurs de risque cardio-vasculaire chez des
patients ayant déjà une maladie cardio-vasculaire ou rénale (protéinurie > 0,5 g/24 h ou débit de
filtration glomérulaire < 60 mL/min) avérée
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▪ ÂGE
Le risque de développer une maladie cardio-vasculaire augmente avec l'âge. Les femmes sont
exposées plus tardivement en raison d'une protection hormonale jusqu'à la ménopause
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▪ ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX
Les antécédents familiaux suivants sont considérés comme des facteurs de risque cardio-vasculaire:
infarctus du myocarde ou mort subite avant 55 ans chez le père ou chez un parent du 1er degré de
sexe masculin
infarctus du myocarde ou mort subite avant 65 ans chez la mère ou chez un parent du 1er degré de
sexe féminin
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▪ HYPERTENSION ARTÉRIELLE (voir item 130, « Hypertension artérielle de l'adulte »)
Une hypertension artérielle permanente, traitée ou non traitée, est un facteur de risque cardio-
vasculaire
Le risque relatif est de 8 pour les AVC et de 3 pour les coronaropathies et pour l'artériopathie
oblitérante des membres inférieurs (AOMI)
La pression artérielle présente une relation continue avec le risque cardio-vasculaire, et ce dès
115/75 mmHg
Avant 55 ans, la pression artérielle systolique et la pression artérielle diastolique sont corrélées
toutes les deux au risque d'événement cardio-vasculaire
Après 55 ans, le risque cardio-vasculaire est davantage corrélé à la pression pulsée (pression
artérielle systolique - pression artérielle diastolique), sans qu'un seuil soit clairement défini
(50-55 mmHg?)
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▪ TABAGISME
Un tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans est considéré comme un facteur de risque
cardio-vasculaire.
→ PHYSIOPATHOLOGIE
Le tabac entraîne:
en prévention primaire, après 3 ans de sevrage, le risque coronaire rejoint celui des non-
fumeurs
À noter que le tabagisme passif est également associé à une augmentation du risque cardio-
vasculaire
- entre 6 et 30 minutes: 2
- entre 31 et 60 minutes: 1
- après 60 minutes: 0
Trouvez-vous difficile de vous abstenir de fumer dans les endroits où c'est interdit?
- oui: 1
- non: 0
- la première le matin: 1
- n'importe quelle autre: 0
- 10 ou moins: 0
- 11 à 20: 1
- 21 à 30: 2
- 31 ou plus: 3
- oui: 1
non: 0
Fumez-vous lorsque vous êtes malade et que vous devez rester au lit presque toute la journée?
- oui: 1
non: 0
Bupropion LP (Zyban®):
Varénicline (Champix®)
Thérapies cognitivo-comportementales:
0-4 points: pas ou peu de dépendance. Sevrage sans traitement ou substitut nicotinique
5-6 points: dépendance moyenne. Aide d'un professionnel de santé et substitut nicotinique
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▪ DIABÈTE (voir « Diabète sucré de type 1 et 2 de l'enfant et de l'adulte », item 233, Gynécologie
- Endocrinologie - Nutrition)
glycémie > 2 g/L (11 mmol/L) indépendamment de l'heure du prélèvement, associée à des
signes cliniques de diabète (amaigrissement, polyurie, polydipsie)
Le risque cardio-vasculaire est majoré lors de l'association du diabète à une néphropathie (débit
de filtration glomérulaire < 60 mL/min ou protéinurie > 0,3 g/24 h)
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Obésité abdominale: périmètre abdominal > 102 cm chez l'homme et > 88 cm chez la femme
(fréquemment associée à l'hypertension artérielle, la dyslipidémie et au diabète)
Fonction rénale: une clairance < 60 mL/min est considérée comme à très haut risque cardio-
vasculaire
Consommation excessive d'alcool: plus de 3 verres de vin par jour chez l'homme et plus de 2
verres par jour chez la femme
Atteinte des organes cibles (voir item 130, « Hypertension artérielle de l'adulte »)
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Très haut risque: maladie coronaire ou vasculaire (AVC ischémique, artériopathie oblitérante
des membres inférieurs) avérée, diabète de type 1 ou 2 avec microalbuminurie, maladie rénale
chronique avec clairance < 60 mL/min, risque SCORE ≥ 10 %
Haut risque: hypertension artérielle sévère, dyslipidémie familiale, risque SCORE entre 5 % et
10 %
SYNDROME MÉTABOLIQUE
Il se définit par la présence chez un sujet d'au moins trois des cinq facteurs suivants:
obésité abdominale: tour de taille > 102 cm chez l'homme, > 88 cm chez la femme
C-HDL < 0,4 g/L chez l'homme, < 0,5 g/L chez la femme
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▪ PRÉVENTION
→ PRÉVENTION COLLECTIVE
→ PRÉVENTION INDIVIDUELLE
Elle s'adapte à chaque patient dans le cadre d'une prévention primaire ou secondaire
dyslipidémie (régime pauvre en acides gras saturés et cholestérol au profit des acides gras
insaturés et notamment les oméga-3, utilisation d'hypolipémiants si besoin)
En prévention secondaire après accident coronaire, AVC ou AOMI, un traitement spécifique est
nécessaire par antiagrégants plaquettaires, IEC et statines; dans les coronaropathies,
bêtabloquants en plus
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130 Hypertension ArtéRielle de L'Adulte
Objectifs
Recommandations, consensus
European Society of Hypertension / European Society of Cardiology (2007): Guidelines for the
management of arterial hypertension
Haute Autorité de santé (2005): Prise en charge des patients adultes atteints d'hypertension
artérielle essentielle
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→ DÉFINITION
Pression artérielle systolique (PAS) ≥ 140 mmHg et/ou pression artérielle diastolique (PAD) ≥ 90
mmHg confirmée(s) à plusieurs reprises pendant une période de 3 à 6 mois (trois consultations avec
deux mesures à chaque fois).
Mesures aux deux bras lors de la 1re consultation, puis garder la plus élevée comme référence
→ CLASSIFICATION
CATÉGORIE PAS (mmHg) PAD (mmHg)
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▪ ÉPIDÉMIOLOGIE
La prévalence augmente avec l'âge (un tiers des sujets âgés de plus de 50 ans sont hypertendus)
La PA présente une relation continue avec le risque cardio-vasculaire, et ce dès 115/75 mmHg
Avant 55 ans, la PAS et la PAD sont corrélées toutes les deux au risque d'un événement cardio-
vasculaire
Après 55 ans, le risque cardio-vasculaire est davantage corrélé à la pression pulsée (PAS -
PAD) sans qu'un seuil soit clairement défini (50-55 mmHg)
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▪ PHYSIOPATHOLOGIE
Lors d'un effort, l'élévation de la PA est physiologique. Elle est secondaire à l'augmentation du
débit cardiaque, en relation avec l'élévation de la fréquence cardiaque et du volume d'éjection
systolique
L'élévation inappropriée des résistances vasculaires systémiques est le plus souvent en cause
dans la genèse de l'HTA
la stimulation sympathique
le système rénine-angiotensine-aldostérone
la fonction rénale
l'obésité
l'alimentation
Les reins sont au centre de la régulation de la PA. D'une part, ils contrôlent la volémie par
l'intermédiaire de la natriurèse. D'autre part, ils interviennent dans la régulation des résistances
vasculaires systémiques par l'intermédiaire du système rénine-angiotensine
L'HTA entraîne à long terme un retentissement cardio-vasculaire sur les organes cibles:
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▪ ÉTIOLOGIE
HTA secondaires:
Dans 75 % des cas: d'origine athéromateuse chez un patient polyvasculaire; dans 25 % des cas:
dysplasie fibromusculaire de la média (femme jeune)
Signes d'appel: hypokaliémie < 3,5 mmol/L en l'absence de traitement modifiant la kaliémie
(IEC, antialdostérone…), prélèvement sans garrot; altération de la fonction rénale spontanée ou
après introduction d'un IEC ou d'un antagoniste des récepteurs de l'angiotensine II (ARAII);
HTA sévère, résistante, maligne ou accélérée; souffle para-ombilical; hypotrophie rénale à
l'échographie
Diagnostic par Doppler des artères rénales (1re intention), angio-IRM (débit de filtration
glomérulaire > 30 mL/min), angio-TDM (débit de filtration glomérulaire > 60 mL/min)
En cas de doute persistant, artériographie rénale; pas de place pour les prélèvements veineux
étagés et la scintigraphie au captopril
Revascularisation par angioplastie avec implantation d'un stent en cas d'athérome si sténose >
60 % symptomatique (HTA), insuffisance rénale (rein ischémique), OAP ou insuffisance
cardiaque avec fraction d'éjection du ventricule gauche conservée
Traitement antihypertenseur pouvant être efficace: IEC/ARAII (sauf sténose des artères rénales
bilatérale), inhibiteurs calciques
HYPERALDOSTÉRONISME PRIMAIRE
Dans 70 % des cas: hyperplasie bilatérale des surrénales; dans 30 % des cas: adénome de Conn,
carcinome surrénal…
TDM centrée sur les surrénales à la recherche d'un adénome ou d'une hyperplasie
PHÉOCHROMOCYTOME
Stabilisation tensionnelle par labétalol (alpha et bêtabloquant) puis chirurgie rapide (au cours
de la même hospitalisation)
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▪ CLINIQUE
→ INTERROGATOIRE
Souffle vasculaire, abolition ou asymétrie des pouls, lésions cutanées d'origine vasculaire
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▪ PARACLINIQUE
Bandelette urinaire
Hémoglobine, hématocrite
Glycémie à jeun, cholestérolémie totale, des HDL et des LDL, triglycéridémie, uricémie
ECG de repos
Fond d'œil
Microalbuminurie
Hypertrophie du ventricule gauche électrique (Sokolow > 3,8 mV) ou échographique (index de
masse ventriculaire gauche > 125 g/m2 chez l'homme et > 115 g/m2 chez la femme)
Index de pression systolique < 0,9: artériopathie oblitérante des membres inférieurs
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▪ TRAITEMENT
La prise en charge dépend du niveau tensionnel et du risque cardio-vasculaire qui prend en compte:
Arrêt du tabac, réduction pondérale si besoin, diminution de la consommation d'alcool (< 30 g/j
chez l'homme et < 20 g/j chez la femme), exercice physique régulier d'endurance
Apport sodé limité à 5-6 g/j de NaCl, privilégier les fruits et légumes
→ TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX
Cinq classes thérapeutiques sont recommandées en première intention dans l'HTA: diurétiques
thiazidiques, bloqueurs du système rénine-angiotensinealdostérone (IEC et ARAII), inhibiteurs
calciques et bêtabloquants
Le traitement est débuté par une monothérapie ou une association fixe faiblement dosée. La
monothérapie est rarement suffisante pour obtenir la valeur cible de PA:
À PRIVILÉGIER EN EFFETS
CLASSE CONTRE-INDICATIONS
CAS DE… SECONDAIRES
Infarctus du myocarde,
Toux, œdème
insuffisance cardiaque, Sténose bilatérale des artères
IEC angioneurotique,
maladie rénale ou rénales, hyperkaliémie
hyperkaliémie
vasculaire, diabète
Infarctus du myocarde,
insuffisance cardiaque, Sténose bilatérale des artères
ARAII Hyperkaliémie
maladie rénale ou rénales, hyperkaliémie
vasculaire, diabète
Asthénie,
Diurétique Personnes âgées, sujets de
Goutte impuissance,
thiazidique race noire
goutte
œ;dème des
Inhibiteur membres
Personnes âgées, angor
calcique inférieurs,
céphalées, flush
Associations à privilégier:
Il faut éviter l'association d'un bêtabloquant avec un diurétique thiazidique chez les patients à
risque de développer un trouble du métabolisme glucidolipidique
Si la PA n'est pas à la cible malgré les RHD et trois médicaments à dose optimale dont un
diurétique, il s'agit d'une HTA résistante dont les causes sont:
HTA secondaire
HTA MALIGNE
PAD > 130 mmHg, responsable d'un retentissement viscéral
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▪ SUIVI
En présence d'une AOC, on fait tout au plus 1 fois par an une échocardiographie transthoracique
et un Doppler des troncs supra-aortiques
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131 ArtéRiopathie OblitéRante de L'Aorte et des Membres InféRieurs. AnéVrismes
Objectifs
Recommandations, consensus
European Society of Cardiology (2011): Guidelines on the diagnosis and treatment of peripheral
artery diseases
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→ DÉFINITION
Rétrécissement du calibre des artères irriguant les membres inférieurs, se traduisant par une
chute de pression, avec index de pression systolique < 0,9 (IPS: rapport pression artérielle
systolique à la cheville sur pression artérielle systolique humérale mesurée à l'aide d'une sonde
Doppler)
Ischémie d'effort avec ou sans signe clinique (IPS < 0,9): risque cardio-vasculaire
Ischémie permanente chronique ou aiguë (voir item 208, « Ischémie aiguë des membres »):
risque local
→ ANATOMIE
Vascularisation artérielle des membres inférieurs
→ PHYSIOPATHOLOGIE
Réduction du calibre artériel le plus souvent liée au développement de l'athérome, entraînant une
ischémie d'effort puis de repos
Les deux facteurs de risque cardio-vasculaire dont le poids est le plus important dans le
développement de l'AOMI sont le tabac et le diabète
→ ÉTIOLOGIE
Athérosclérose (+++)
→ CLINIQUE
Interrogatoire
Signes fonctionnels
Claudication intermittente:
Dysfonction érectile
Signes physiques
Mesures de la pression artérielle au niveau des deux membres supérieurs et des deux membres
inférieurs (recherche d'un gradient de pression ou d'une hypertension artérielle)
Abolition ou diminution d'un pouls artériel (membres supérieurs et inférieurs), recherche d'un
souffle artériel (carotidien, fémoral, poplité et périombilical)
le diagnostic de certitude repose sur la biopsie (cutanée, musculaire ou rénale) qui met en
évidence les cristaux de cholestérol
Classifications
CLASSIFICATION DE
CLASSIFICATION DE LERICHE ET FONTAINE
RUTHERFORD
Catégorie
Claudication faible
1
Stade Claudication intermittente IIA > 100 mètres IIB < 100 Grade Catégorie Claudication
II mètres 1 2 modérée
Catégorie
Claudication sévère
3
Pression artérielle systolique à la cheville < 50 mmHg si douleur de repos, < 70 mmHg si
lésions ischémiques, ou pression artérielle systolique aux orteils <30 mmHg (à utiliser en cas de
médiacalcose, notamment IPS > 1,4)
Amputation (après mesure étagée de la TcPO2) si échec du traitement médical et risque vital
(réadaptation +++, appareillage, kinésithérapie, soins infirmiers, prise en charge psychologique)
→ PARACLINIQUE
Examens systématiques:
mesure de l'IPS avec sonde Doppler (pression artérielle systolique de l'artère tibiale
postérieure ou pédieuse divisée par pression artérielle systolique de l'artère humérale),
c'est l'examen de première intention:
si <0,9: AOMI
ECG de repos
Épreuve d'effort sur tapis de marche (3,2 km/h, pente 10 %) pour quantifier le périmètre de
marche et son amélioration après traitement
→ TRAITEMENT
Correction des facteurs de risque cardio-vasculaire: arrêt du tabac (+++), équilibre du diabète
et de la pression artérielle; information et éducation du patient: marche quotidienne de 30
minutes, objectif de pression artérielle <140/90 mmHg
Statines: cholestérolémie des LDL cible < 1 g/L, voire < 0,7 g/L si possible; en cas d'échec,
diminution du taux de LDL > 50%
▶▶.............
→ ARBRES DÉCISIONNELS
Prise en charge de la claudication intermittente
Prise en charge de l'ischémie critique de membre
→ SUIVI
Patient stable:
Doppler artériel des membres inférieurs à 6 mois, à 12 mois puis tous les ans
tous les ans: IPS, ECG de repos, glycémie à jeun, exploration d'une anomalie lipidique,
créatininémie, protéinurie
Doppler des troncs supra-aortiques tous les 4 ans si pas d'anomalie initiale
Retour au début
→ DéFINITION
Augmentation de 50%du diamètre par rapport à celui de l'artère sus-jacente avec perte du
parallélisme des bords:
Faux anévrisme: poche néoformée par extravasation de sang située autour de l'artère
(typiquement après une ponction ou un traumatisme)
→ ÉTIOLOGIE
→ PHYSIOPATHOLOGIE
→ CLINIQUE
Interrogatoire
Signes fonctionnels
Signes physiques
→ PARACLINIQUE
Angio-TDM abdominale: examen de référence, plus précis que l'échographie pour mesurer
l'anévrisme et rechercher un thrombus; injection de produit de contraste pour limiter le thrombus
et la paroi
Bilan du terrain: Doppler artériel des membres inférieurs et des troncs supraaortiques, ECG de
repos, créatininémie, exploration d'une anomalie lipidique, glycémie à jeun
Dans 50 % des cas, le patient présente un second anévrisme, d'où l'intérêt de réaliser un bilan de
l'ensemble du réseau artériel
→ COMPLICATIONS
Rupture dans la veine cave inférieure: fistule aorto-cave, insuffisance cardiaque sévère
Embolie: à partir d'un thrombus; ischémie aiguë de membre ou syndrome des orteils pourpres
→ TRAITEMENT
Indications: diamètre > 50 mm ou croissance rapide (> 5 mm par an), fissuration, dissection,
rupture (mortalité proche de 100 %), compression, embolies distales, thrombus intra-anévrismal
important ou lésions iliaques associées
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→ DéFINITION
Perte du parallélisme des bords avec un diamètre > 35 mm ou > 2 fois le diamètre de l'aorte
adjacente.
→ CLINIQUE
Découverte fortuite sur une radiographie thoracique, une échocardiographie ou une TDM
thoracique
Douleur thoracique avec migration rachidienne évoquant une fissuration ou une dissection
→ PARACLINIQUE
TDM thoracique avec injection: définit les limites, la taille et les calcifications
→ TRAITEMENT
Indications: diamètre > 55 mm, emboles systémiques, insuffisance aortique sévère, compression,
rupture, dissection (voir item 197, <<Douleur thoracique aiguë et chronique “)
Chirurgie:
Traitement endoluminal:
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→ CLINIQUE
→ PARACLINIQUE
→ DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
Kyste poplité
→ TRAITEMENT
Chirurgie:
mise à plat de l'anévrisme et greffe, par un pontage veineux au niveau poplité et un pontage
prothétique aux étages fémoral et iliaque
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132 Angine de Poitrine et Infarctus Myocardique
Objectifs
Recommandations, consensus
European Society of Cardiology (2011): Guidelines for the management of acute coronary
syndromes in patients presenting without persistent STsegment elevation
European Society of Cardiology (2006): Guidelines on the management of stable angina pectoris
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▪ INTRODUCTION
→ ANATOMIE
Le réseau coronaire naît de l'aorte ascendante initiale et comporte trois artères principales:
l'artère interventriculaire antérieure (IVA) et l'artère circonflexe (Cx), qui sont les branches
de division du tronc commun de la coronaire gauche
Si le réseau coronaire droit est dominant (deux tiers des cas), la coronaire droite se divise en
rétroventriculaire et interventriculaire postérieure, elle vascularise la partie basse du septum et
la paroi inférieure du ventricule gauche. Si le réseau coronaire gauche est dominant, c'est la Cx
qui donne la rétroventriculaire
Une atteinte tritronculaire correspond à la présence de lésions significatives sur les trois artères
principales (IVA, Cx et CD). Si une seule artère est atteinte, on parle de lésion monotronculaire.
Si deux artères sont atteintes, il s'agit d'une atteinte bitronculaire
Réseau coronaire
→ PHYSIOPATHOLOGIE
Les trois paramètres majeurs déterminant la consommation d'oxygène par le myocarde sont:
la fréquence cardiaque
la contractilité (inotropisme)
Concept de sidération myocardique: dans les suites d'un infarctus du myocarde (IDM) reperfusé
précocement, il peut exister des zones hypocontractiles récupérant une fonction mécanique
normale dans un délai de plusieurs jours à plusieurs semaines. Le traumatisme hypoxique
entraîne une sidération transitoire de la fonction contractile sans nécrose tissulaire
les plaques stables ont une progression lente et régulière, leur chape fibromusculaire est
épaisse et un réseau artériel de suppléance a généralement le temps de se développer; la
clinique s'exprime par un angor stable
les plaques instables ou vulnérables disposent d'une chape fibreuse fine pouvant se rompre
et entraîner une thrombose (sténose critique ou occlusion totale) sans réseau de suppléance;
le tableau clinique correspondant est le syndrome coronaire aigu (SCA) ou la mort subite
Physiopathologie
→ CORRESPONDANCE ANATOMO-ÉLECTRIQUE
VI à V4 Antéroseptoapical
IVA
V1à V6, DI, VL Antérieur étendu
V7 à V9 Basal ou postérieur
Coronaire droite
V3R, V4R Ventricule droit
→ PIDÉMIOLOGIE
Prévalence de la coronaropathie en France estimée entre 2 et 4 %; 120 000 IDM et 46 000 décès
par an
Mortalité hospitalière: 7 % pour les SCA avec sus-décalage de ST (SCA ST +) et 5 % pour les
SCA sans sus-décalage de ST (SCA ST -; attention: ST - ne veut pas dire “ avec sous-décalage
de ST “ mais “ sans sus-décalage de ST “)
→ PRéSENTATIONS CLINIQUES
angor stable
ischémie silencieuse
mort subite
→ ÉTIOLOGIE
Athérosclérose coronaire (+++) (> 90 %); rechercher les facteurs de risque cardio-vasculaire
Atteinte congénitale: pont musculaire myocardique entourant l'artère coronaire, fistule coronaire
Diminution des apports et augmentation des besoins: rétrécissement aortique serré (hypertrophie
myocardique et baisse du débit cardiaque), insuffisance aortique (chute de la pression artérielle
diastolique et augmentation de l'inotropisme)
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▪ ANGOR STABLE
→ CLINIQUE
Angor:
si tous ces critères sont réunis, il s'agit d'une douleur angineuse typique; en l'absence de l'un
de ces critères, on parle de douleur angineuse atypique
dans 20 % des cas, la douleur n'est pas rétrosternale et la localisation peut égarer le
diagnostic: bras gauche, xiphoïde, dos…; son apparition à l'effort est donc fondamentale
la douleur peut irradier dans les bras (gauche > droit), les épaules, le maxillaire inférieur
ou l'épigastre
l'angor est stable lorsqu'il apparaît pour des efforts d'intensité fixe sans aggravation
Quatre tableaux cliniques évoquent une progression brutale des lésions coronaires, équivalant à
un SCA:
Signes fonctionnels pouvant être associés à l'angor: dyspnée, palpitations (troubles du rythme
ventriculaire ou supraventriculaire)
L'examen physique du patient angineux est souvent pauvre; il faut cependant rechercher les
éléments suivants:
stade II: limitation légère, angor pour un périmètre de marche supérieur à 100-200 mètres
sur le plat ou la montée de plus d'un étage
stade III: limitation marquée, angor pour un périmètre de marche inférieur à 100-200 mètres
sur le plat ou la montée d'un étage
→ PARACLINIQUE
ECG de repos
Souvent normal, parfois signes d'ischémie permanente (ondes T négatives pointues et symétriques,
sous-décalage de ST) ou séquelles d'IDM (ondes Q).
Indications: angor stable, ou diabétique présentant deux autres facteurs de risque cardio-
vasculaire (dépistage d'une ischémie silencieuse)
Modalités: sur cyclo-ergomètre ou tapis de marche, protocole de Bruce avec paliers d'intensité
progressive (augmentation de 10 à 30 W toutes les minutes): le test est maximal si la fréquence
cardiaque atteinte correspond à 85 % de la fréquence maximale théorique (220 - âge)
Interprétation:
test non réalisable: maladie rhumatismale des membres inférieurs, artériopathie oblitérante
des membres inférieurs
Contre-indications: IDM récent, rétrécissement aortique serré, sténose serrée du tronc commun,
hypertension artérielle non contrôlée, thrombus ventriculaire gauche, embolie pulmonaire,
cardiomyopathie obstructive, insuffisance cardiaque décompensée
Signes faisant suspecter une coronaropathie sévère (atteinte tritronculaire ou du tronc commun
gauche): chute de la pression artérielle à l'effort, sousdécalage > 2 mm ou sus-décalage de ST,
signes d'ischémie à faible charge, troubles du rythme ventriculaire
Points positifs: permet de localiser l'ischémie et d'en apprécier l'étendue; sensibilité supérieure
à celle de l'épreuve d'effort
Échocardiographie de stress
L'examen débute par une échocardiographie transthoracique puis se poursuit par des perfusions
à doses croissantes de dobutamine (amine inotrope et chronotrope positive); la perfusion de
dobutamine mime une épreuve d'effort et permet de visualiser l'apparition de troubles de la
cinétique segmentaire évoquant une ischémie localisée à l'effort
Avantages: plus sensible et plus spécifique que l'épreuve d'effort; localise l'ischémie; pas
d'irradiation; analyse fonctionnelle cardiaque
IRM de stress
échocardiographie transthoracique:
Holter-ECG:
Coro-TDM (TDM des artères coronaires avec injection de produit de contraste iodé):
recommandée si les autres examens non invasifs ne sont pas contributifs et si la probabilité
de coronaropathie est faible
valeur prédictive négative élevée: permet d'éliminer une coronaropathie si l'examen est
norma
Cathétérisme sélectif des artères coronaires par ponction d'une artère fémorale ou radiale
Les lésions coronaires “limites “peuvent être évaluées au cours de l'examen par des techniques
d'échographie endocoronaire (étude anatomique) ou de guide de pression (étude fonctionnelle)
pour discuter d'une revascularisation
Dans le même temps, une ventriculographie peut être réalisée pour analyser la fonction
systolique globale et segmentaire du ventricule gauche
Indication dans l'angor stable: quasi systématique si patient en bon état général, traitement
médical ne permettant pas de contrôler l'angor chez un patient en mauvais état général, doute
diagnostique après les examens non invasifs
La revascularisation par angioplastie percutanée peut avoir lieu au cours du même geste
En vue d'un possible geste d'angioplastie, administration avant l'examen de 250 mg d'aspirine
IV, de 300 à 600 mg de clopidogrel et d'un bolus d'anticoagulant (sauf en cas d'évaluation avant
une chirurgie cardiaque, par exemple un remplacement valvulaire)
→ TRAITEMENT
La prise en charge de l'angor stable peut se faire en ambulatoire ou lors d'une hospitalisation courte si
une coronarographie est nécessaire.
Objectifs
Sevrage tabagique
Alimentation équilibrée: riche en acides gras mono et polyinsaturés, pauvre en acides gras
saturés et en cholestérol
Statines systématiques avec objectif de cholestérolémie des LDL < 1 g/L, si possible < 0,7 g/L;
si la cible n'est pas atteinte, association possible à l'ézétimibe (Ezetrol®)
IEC
Si la douleur persiste plus de 15 minutes, appeler le 15 (SAMU): il s'agit d'un SCA jusqu'à
preuve du contraire
Traitement anti-ischémique de première intention; améliore les symptômes chez l'ensemble des
coronariens et la mortalité en cas de fraction d'éjection du ventricule gauche (FEVG) < 40 %
Contre-indications absolues: asthme, bloc atrio-ventriculaire de haut degré (2e degré Mobitz II
et 3e degré), insuffisance cardiaque non contrôlée, artériopathie oblitérante des membres
inférieurs au stade d'ischémie chronique permanente
La dose est adaptée à une fréquence cardiaque cible: < 60 battements par minute au repos et <
110 battements par minute à l'effort
activité sympathique intrinsèque: effet bradycardisant peu marqué au repos mais présent à
l'effort (acébutolol)
En cas d'imprégnation 24 h/24, il existe un échappement thérapeutique en quelques jours; ils sont
donc prescrits uniquement pendant la période diurne
Inhibiteurs calciques
Dihydropyridines:
Bradycardisants:
vasodilatateur coronaire
En cas de symptômes persistants malgré une dose optimale de bêtabloquants, on peut ajouter une
dihydropyridine, un activateur des canaux potassiques ou un nitré
Revascularisation myocardique
Angioplastie
Inflation d'un ballonnet sur la lésion coronaire avec implantation d'une endoprothèse métallique
(stent) permettant de maintenir l'artère ouverte
Indications: atteintes mono ou bitronculaires, atteintes tritronculaires chez un patient récusé pour
la chirurgie
Deux types de stents: nu ou actif (présence d'une substance inhibant la prolifération endothéliale
dans le stent: paclitaxel, sirolimus)
Stent actif privilégié chez les patients diabétiques, en cas de lésion longue et sur des artères
grêles de petit diamètre
Complications: thrombose aiguë de stent (< 1 %, IDM nécessitant une nouvelle angioplastie en
urgence), thrombose tardive de stent, resténose dans le stent par prolifération intimale au bout
de plusieurs mois (25 %, moins fréquente avec les stents actifs)
Traitement adjuvant: aspirine + clopidogrel pendant 1 mois si stent nu, au moins 9 mois si stent
actif; poursuivre un des deux antiagrégants à vie
Pontage aorto-coronaire
pontage artériel (mammaire interne), à réserver pour le réseau gauche (atteinte du tronc
commun gauche ou de l'IVA) car la durée de vie de ce pontage est plus longue que celle
d'un greffon veineux (NB: durée de vie du pontage mammaire interne gauche > mammaire
interne droit > veineux), développement de techniques de pontages “tout artériel”
En cas de rétrécissement aortique avec gradient moyen compris entre 30 et 50 mmHg, il faut
associer au pontage un remplacement valvulaire aortique; en cas d'insuffisance mitrale sévère
avec FEVG > 30 %, il faut associer une chirurgie mitrale au pontage
▶▶.............
On peut, pour des raisons techniques, réaliser des stratégies combinées de revascularisation associant
angioplastie et chirurgie. Par exemple: pontage mammaire interne sur IVA, pontage saphène sur
marginale du bord gauche et angioplastie de la coronaire droite proximale.
▶▶.............
→ SUIVI
Objectifs
élements du suivi
Consultation tous les 3 mois chez le généraliste et tous les ans chez le cardiologue
Épreuve d'effort annuelle, voire échographie de stress ou scintigraphie myocardique tous les 3
ans; si les examens non invasifs retrouvent une ischémie non documentée auparavant, il faut
discuter la réalisation d'une coronarographie
Mort subite: tachycardie ventriculaire ou fibrillation ventriculaire (80 %), IDM (20 %)
ISCHÉMIE SILENCIEUSE
Terrain: diabète (+++) (pas de douleur du fait de la neuropathie végétative), mais tout patient
coronarien peut présenter une ischémie silencieuse
Diagnostic: mise en évidence d'une ischémie par épreuve d'effort, scintigraphie myocardique ou
échocardiographie de stress
→ EN RÉSUMÉ
Prise en charge de I'angor stable
Coronarographie: présence ou non de lésions coronaires significatives mais n'expliquant pas les
symptômes au repos
Test diagnostique à la méthylergométrine (Méthergin®, n'a pas l'AMM dans cette indication):
reproduit la douleur angineuse et les signes électriques; peut être réalisé au cours d'une
coronarographie; le spasme est levé par administration de dérivés nitrés ou de trinitrine
Ce phénomène entraîne une anoxie tissulaire dans le territoire d'aval responsable d'une nécrose
myocardique
Le pronostic des SCA a été largement amélioré par le développement des techniques de
revascularisation et par le raccourcissement des délais de prise en charge
→ SCA ST-
Clinique
La douleur comporte des caractéristiques identiques à celle de l'angor, mais son mode
d'apparition diffère:
Il faut éliminer les principaux diagnostics différentiels: embolie pulmonaire, dissection aortique,
péricardite, valvulopathie, pneumothorax, pleurésie, pneumopathie, ulcère gastro-duodénal,
oesophagite, douleur chondro-costale (voir item 197, “Douleur thoracique aiguë et chronique
“)…
Paraclinique
ECG de repos 18 dérivations (standard + dérivations droites et postérieures)
Examen de première intention à réaliser dans les 10 minutes après l'arrivée du patient et à
répéter 6 heures et 24 heures plus tard. Le comparer si possible à un tracé de référence
Les anomalies pouvant être constatées (par ordre de gravité décroissante) sont les suivantes:
SCA ST - antérieur (également appelé syndrome de menace de l'IVA; par sténose serrée de l'IVA
proximale). Ondes T négatives dans le territoire antéro-septo-apico-latéral
Échocardiographie transthoracique
Recherche une hypokinésie ou une akinésie segmentaire dans le territoire des modifications
électriques: confirme le diagnostic
Radiographie thoracique
Réalisée de principe pour éliminer les diagnostics différentiels et rechercher des signes de surcharge
pulmonaire.
Coagulation
Ionogramme sanguin
Coronarographie
Coro-TDM
IRM cardiaque
Troponine I ou T:
son élévation débute à la 4e heure, d'où l'intérêt d'une seconde mesure 6 à 9 heures après le
premier dosage
le dosage de la troponine ultra-sensible permet de réduire le délai de détection de nécrose
myocardique: un dosage à l'admission aux urgences et un second 3 heures plus tard
intérêt en cas de récidive angineuse après IDM (détection d'une nouvelle nécrose alors que
les dosages de troponine sont toujours positifs)
Créatininémie avec calcul de la clairance par la formule MDRD (Modification of Diet in Renal
Disease) ou de Cockcroft et Gault: l'insuffisance rénale est un critère de mauvais pronostic
À l'issue de l'évaluation clinique et paraclinique, certaines équipes utilisent des scores de gravité
pour orienter la prise en charge et décider de l'urgence de la coronarographie (stratification du
risque). Parmi les plus utilisés, on retient les scores GRACE, TIMI et FRISC.
Stade
0-34 2 0 <40 0 <70 0 <80 63 Arrêt cardiaque 43
I
Stade Troponine
35-70 5 21 40-49 18 70-89 7 80-99 58 15
II élevée
Stade
71-105 8 43 50-59 36 90-109 13 100-119 47
III
Stade
106-140 11 64 60-69 55 110-149 23 120-139 37
IV
≥354 31 >200 0
Thérapeutique
En urgence
Traitement anti-ischémique:
dérivés nitrés: voie IV ou per os, dose adaptée pour contrôler la douleur angineuse
inhibiteurs calciques:
anticoagulants:
HNF: bolus en IV direct de 60 à 70 UI/kg (max: 5 000 UI) puis 12-15 UI/kg/h au
pousse-seringue électrique; vitesse adaptée pour obtenir un TCA entre 1,5 et 2,5 fois
celui du témoin (environ 50 à 70 s)
héparinede bas poids moléculaire (HBPM): bolus IV puis en sous-cutané toutes les 12
heures à dose curative; contre-indiquée en cas d'insuffisance rénale (clairance < 30
mL/min); énoxaparine (Lovenox®) - 100 UI/kg/12 h (patient de 70 kg: 0,3 mL IV puis
0,7 mL/12 h en sous-cutané); éviter les HBPM si débit de filtration glomérulaire < 60
mL/min; en l'absence d'alternative thérapeutique, surveillance de l'activité anti-Xa
pour adaptation de la posologie
antiagrégants plaquettaires:
aspirine: chez tous les patients; dose de charge de 160 à 325 mg IV, puis 75 à 100 mg
per os à vie en l'absence de contre-indication
clopidogrel (Plavix®): dose de charge de 600 mg per os, puis 75 mg/j (on peut
proposer 150 mg/j pendant 1 semaine) pendant 1 an dans tous les cas (implantation
d'un stent ou non); si la décision de pontage aorto-coronaire est prise, le clopidogrel
doit être arrêté 5 à 7 jours avant la chirurgie
prasugrel (Efient®): dose de charge de 60 mg per os, puis 10 mg/j pendant 1 an; la
coronaropathie doit être avérée avant de débuter le prasugrel; traitement contre-
indiqué en cas d'antécédent d'AVC, d'un age > 75 ans ou d'un poids inférieur à 60 kg
(risque hémorragique accru en comparaison du clopidogrel)
ticagrelor (Brilique®): dose de charge de 180 mg per os puis 90 mg/j pendant 1 an;
l'AMM française n'est pas encore disponible mais les recommandations le placent
comme l'inhibiteur des récepteurs P2Y12 de première intention
anti-G PIIb-IIIa: blocage des liaisons entre les plaquettes activées; recommandés en
association avec le clopidogrel, l'aspirine et l'HNF dans le cadre du SCA ST - à haut
risque (élévation de la troponine, diabète, sous-décalage de ST) pour lequel une
coronarographie précoce (< 72 h) est réalisée; évaluer le risque hémorragique avant
de mettre ce traitement en place: abciximab (Réopro®), eptifibatide (Integrilin®),
tirofiban (Agrastat®); durée d'environ 48 à 72 heures, sans dépasser 24 heures après
l'angioplastie
la place des anti-G PI Ib-IIIa est devenue moins importante depuis l'apparition du
prasugrel (Efient®) et du ticagrelor (Brilique®)
Coronarographie:
urgente (< 2 h, même délai que lors d'un SCA ST +), en présence de signes de gravité
immédiate:
insuffisance cardiaque
FEVG < 40 %
non recommandée en première intention chez les patients présentant un SCA ST - à bas
risque:
dans ce cas, on réalise un examen non invasif à la recherche d'une ischémie; si une
ischémie est documentée, la coronarographie est réalisée dans un second temps
en cas d'insuffisance rénale, réaliser une hydratation avant et après la coronarographie avec
500 mL de sérum salé isotonique pour prévenir la néphropathie aux produits de contraste
iodés
Revascularisation:
À long terme
règles hygiéno-diététiques
arrêt du tabac
alimentation riche en fruits, légumes, acides gras insaturés, pauvre en sel et acides
gras saturés
hypolipémiants: statines pour tous les patients, quelle que soit la cholestérolémie des LDL:
cible < 1 g/L, voire < 0,7 g/L (encore plus bénéfique) en l'absence de contreindication
bêtabloquants: bénéfice prouvé pour les patients ayant une dysfonction du ventricule gauche
(FEVG < 40 %), données moins claires pour les autres
IEC:
éplérénone (Inspra®)
Réadaptation cardiaque:
épreuve d'effort systématique 4 à 8 semaines après le SCA pour rechercher une ischémie
résiduelle
SCA ST -, en résumé
Schéma SCA ST -, en résumé
→ SCAST +
La fissuration ou la rupture d'une plaque d'athérome vulnérable est responsable d'une thrombose
d'une des principales artères coronaires (IVA, Cx ou CD). L'ischémie myocardique s'installe
dans le territoire d'aval, responsable d'une nécrose myocardique, débutant dès la 30e minute. Cet
état de nécrose irréversible s'initie au niveau de l'endocarde et s'étend en direction de l'épicarde
La libération des catécholamines à la phase aiguë favorise une hyperkinésie compensatrice des
segments de myocarde sain
La zone infarcie est responsable d'un remodelage et d'une dilatation du ventricule gauche
pouvant aller même jusqu'à une dilatation anévrismale du territoire nécrosé
Clinique
intensité: beaucoup plus forte que celle de l'angor, sensation de mort imminente
L'IDM inférieur peut revêtir une forme trompeuse, avec syndrome vagal, douleur épigastrique,
nausées et vomissements
des signes d'insuffisance ventriculaire droite (en faveur d'une nécrose du ventricule droit):
turgescence jugulaire, reflux hépato-jugulaire, hépatalgie
Paraclinique
ECG
1re heure: grandes ondes T amples, pointues et symétriques, signe le plus précoce
d'ischémie sous-endocardique
à partir de la 4e heure: onde Q de nécrose transmurale, large (> 0,04 s) et profonde (>
1/3 de l'onde R)
à partir de la 24e heure: onde Q suivie par une onde T négative symétrique et pointue
(ischémie sous-épicardique)
l'apparition récente d'un bloc de branche gauche associé à une douleur angineuse typique
est un SCA ST + jusqu'à preuve du contraire
La présence d'un bloc de branche gauche ou d'un stimulateur cardiaque ne permet pas toujours
d'interpréter la repolarisation dans les dérivations précordiales. La clinique et les marqueurs de
nécrose doivent orienter la prise en charge
Échocardiographie transthoracique
Elle ne doit pas retarder la reperfusion coronaire; elle est donc souvent réalisée après la
revascularisation, sauf en cas de doute diagnostique
Recherche de la zone akinétique ou hypokinétique secondaire à la nécrose
Radiographie thoracique
Biologie
L'attente des résultats biologiques ne doit en aucun cas retarder la reperfusion coronaire
Marqueurs de nécrose myocardique: leur pic est un reflet de l'étendue de la nécrose en l'absence
de reperfusion; en revanche, un pic enzymatique précoce (H + 12 pour la troponine) indique une
reperfusion précoce et efficace
Thérapeutique
Chaque minute compte: la reperfusion coronaire doit être la plus précoce possible pour diminuer la
mortalité et l'étendue de la zone de nécrose.
Repos strict
Monitorage électrique
Oxygène: 3 à 5 L/min
Prasugrel 60 mg ou ticagrelor 180 mg (pas d'AMM pour le ticagrelor pour l'instant) peuvent être
proposés à la place de la dose de charge de clopidogrel en cas d'angioplastie
Un anticoagulant parmi: HNF (bolus de 100 UI/kg suivi d'une perfusion continue avec un TCA
cible: 2 à 3 fois celui du témoin), HBPM (Lovenox® 0,3 mL IV), bivalirudine ou fondaparinux
Stratégie de revascularisation
signes de gravité (pression artérielle systolique < 100 mmHg, fréquence cardiaque > 100
battements par minute, insuffisance ventriculaire gauche)?
contre-indication à la thrombolyse?
Si les signes cliniques ont débuté depuis moins de 12 heures, la reperfusion peut se faire par
angioplastie ou par thrombolyse selon le schéma ci-après
Au-delà de la 12e heure après le début des signes cliniques, la fibrinolyse est contre-indiquée
L'angioplastie est possible jusqu'à la 24e heure bien que son bénéfice ne soit pas démontré
Angioplastie primaire:
revascularisation par angioplastie avec implantation d'un stent après le premier contact
médical
elle nécessite une salle de coronarographie disponible 7 j/7 et 24 h/24 et une équipe
entraînée
à la phase aiguë, seule la lésion coupable est traitée, sauf en cas de choc cardiogénique;
une revascularisation complète par angioplastie ou pontage aortocoronaire sera discutée à
distance
cette méthode est à préférer à la thrombolyse si le délai de reperfusion est estimé à moins
de 2 heures (délai de transfert < 1 h 30 min)
si la douleur thoracique a débuté depuis moins de 2 heures et qu'il s'agit d'un SCA ST +
antérieur ou qu'il existe des signes de gravité (OAP, choc), le délai d'angioplastie primaire
est abaissé à 1 h 30 min (délai de transfert < 1 h)
par rapport à la fibrinolyse, pour une prise en charge dans un délai comparable,
l'angioplastie primaire assure une meilleure reperfusion, diminue le risque de réocclusion,
préserve une meilleure FEVG et diminue le risque de saignement
Angioplastie facilitée: angioplastie réalisée après une fibrinolyse efficace (il persiste souvent
une lésion coronaire serrée malgré la reperfusion par fibrinolyse)
Thrombolyse:
elle est indiquée de préférence avant la 6e heure, mais elle peut être réalisée jusqu'à la 12e
heure; elle doit être débutée dans les 30 minutes après le premier contact médical
pas de bénéfice démontré d'une reperfusion immédiate sauf pour les IDM inférieurs avec
extension au ventricule droit
traitement médical par clopidogrel (75 mg), aspirine (75 mg) et anticoagulant (HBPM,
HNF ou fondaparinux)
Bêtabloquants per os pour une fréquence cardiaque cible au repos de 50 à 60 battements par
minute en l'absence d'insuffisance ventriculaire gauche ou d'hypotension artérielle
Statines à fortes doses pour obtenir une cholestérolémie des LDL < 0,7 g/L: atorvastatine
(Tahor®) - 80 mg -, rosuvastatine (Crestor®) - 20 mg -, simvastatine (Zocor®) - 40 mg -; la
statine est nécessaire même si la cholestérolémie des LDL spontanée est < 0,7 g/L
Complications
Complications précoces
modérée (Killip II): le traitement comprend oxygène, diurétiques de l'anse, nitrés et IEC en
l'absence d'hypotension artérielle et d'insuffisance rénale
sévère (Killip III): traitement identique au stade précédent; si besoin, ventilation “non
invasive “par pression positive continue (CPAP: Continuous Positive Airway Pressure),
voire intubation oro-trachéale et ventilation mécanique
Rupture septale:
formation d'une communication interventriculaire au cours d'un IDM antéro septal ou plus
rarement inférieur
mortalité > 50 %
Insuffisance mitrale aiguë:
apparaît entre J3 et J7 sous forme d'un tableau d'insuffisance ventriculaire gauche associée
à un souffle holosystolique à l'apex irradiant dans l'aisselle
ECG: sus-décalage en V3R et V4R associé à la nécrose inférieure, fibrillation atriale, bloc
atrio-ventriculaire
taux de décès élevé en cas de choc cardiogénique sur infarctus du ventricule droit non
reperfusé
Malaise vagal:
avant tout, corriger une hypokaliémie, une hypomagnésémie, une hypoxémie ou une acidose
Troubles de conduction:
bradycardie sinusale: fréquente dans les IDM inférieurs; si elle est mal tolérée, atropine ou
sonde d'entraînement électrosystolique
bloc sino-atrial: au cours des IDM inférieurs; même traitement que la bradycardie sinusale
bloc atrio-ventriculaire infrahisien avec échappement ventriculaire lent: au cours des IDM
antérieurs; nécessite souvent la mise en place d'une sonde d'entraînement électrosystolique
puis l'implantation définitive d'un stimulateur cardiaque
bloc de branche gauche, bloc bifasciculaire ou bloc de branche alternant (gauche et droit):
au cours des IDM antérieurs; peut évoluer vers un bloc atrioventriculaire complet; la mise
en place d'une sonde d'entraînement électrosystolique est souvent nécessaire
Complications thrombo-emboliques:
Péricardite aiguë:
arrêt des anticoagulants (et poursuite des antiagrégants) si épanchement car risque de
transformation hémorragique
Complications tardives
plus fréquent dans les IDM antéro-septo-apicaux que dans les IDM inférieurs
traitement: IEC à la phase précoce pour limiter le remodelage ventriculaire, AVK au long
cours si risque embolique, résection chirurgicale de l'anévrisme si insuffisance cardiaque
réfractaire ou trouble du rythme ventriculaire menaçant
Syndrome de Dressler:
régime méditerranéen
Suivi
À 1 mois:
objectifs: pression artérielle < 140/90 mmHg, cholestérolémie des LDL<0,7 g/L, HbA1c <
6,5 %, indice de masse corporelle < 25
Pronostic
le diabète
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< 12
Thrombolyse - - -
heures
Phase
Anticoagulants - Phase aiguë Phase aiguë
aiguë
Bêtabloquants + + + +
Aspirine + + + +
IEC + + + +
Nitrés + + + +
Oméga-3 - - - +
Règles
+ + + +
hygiénodiététiques
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135 Thrombose Veineuse Profonde et Embolie Pulmonaire
Objectifs
Recommandations, consensus
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (2009): Prévention et traitement de
la maladie thrombo-embolique veineuse en médecine
European Society of Cardiology (2008): Guidelines on the diagnosis and management of acute
pulmonary embolism
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▪ DÉFINITIONS ET ÉPIDÉMIOLOGIE
Embolie pulmonaire (EP): migration dans l'arbre artériel pulmonaire d'un embole, le plus
souvent cruorique, responsable d'une oblitération brusque, totale ou partielle, du tronc ou d'une
ou de plusieurs branches de l'artère pulmonaire
L'incidence annuelle des MTEV suspectées cliniquement est de 2-3/1 000 dans le monde
occidental, elle augmente avec l'age
L'EP est une affection fréquente, grave, mettant en jeu le pronostic vital, constituant une urgence
cardiologique, souvent méconnue en raison du polymorphisme de ses manifestations
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▪ PHYSIOPATHOLOGIE
Triade de Virchow favorisant la TVP: stase sanguine + altération de la paroi vasculaire +
hypercoagulabilité
Au stade initial, le thrombus est peu adhérent et les risques de migration sont élevés; au bout de
quelques jours, le thrombus devient adhérent et les risques d'embolie sont moindres
Migration de l'embole dans l'arbre artériel pulmonaire et obstruction d'une artère pulmonaire ou
d'une de ses branches
Conséquences:
effet shunt dû à un hyperdébit par redistribution du sang dans les territoires non
embolisés et à une pneumoconstriction dans les zones embolisées
au niveau de l'hémodynamique:
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▪ ÉTIOLOGIE
chimiothérapie
grossesse, post-partum
antécédent de MTEV
insuffisance veineuse
cancer
obésité
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▪ DIAGNOSTIC DE TVP
→ CLINIQUE
douleur provoquée par la palpation, au mollet si TVP surale, à la cuisse ou inguinale en cas
de TVP ilio-fémorale
ocedème important, blanc, chaud, dur, ne prenant pas le godet et pouvant intéresser
l'ensemble du membre inférieur, douleur beaucoup plus vive, parfois spontanée et
invalidante
→ EXAMENSCOMPLÉMENTAIRES
D-dimères:
un taux normal de D-dimères (< 500 ng/mL) permet d'écarter le diagnostic de TVP en
évolution, un taux élevé de D-dimères ne permet pas de l'affirmer
sensibilité et valeur prédictive négative très élevées, mais spécificité très basse
examen non invasif sensible et spécifique pour les TVP proximales (fémorales, poplitées),
sensibilité plus basse pour les TVP distales
opérateur-dépendant
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→ CIRCONSTANCESDEDÉCOUVERTE
Parfois, découverte fortuite dans le cadre d'un bilan de TVP ou d'un bilan d'extension de cancer
→ CLINIQUE
Signes fonctionnels:
signes pulmonaires:
toux irritative
cyanose rare
signes extrapulmonaires:
anxiété, angoisse
Signes physiques:
l'examen pulmonaire est pauvre; auscultation pulmonaire souvent normale; parfois, foyer de
crépitants (infarctus pulmonaire) ou signes d'épanchement pleural
parfois, cyanose
les touchers pelviens, bien que rarement concluants, doivent être réalisés à la recherche
d'une thrombose pelvienne
Recherche des facteurs de risque
→ EXAMENSCOMPLÉMENTAIRES
ECG
Tachycardie sinusale
ondes T négatives en V1, V2, V3 (pouvant en imposer pour un syndrome coronaire aigu)
Hyperclarté
Atélectasie
Épanchement pleural
Classiquement, effet shunt (PaO2 + PaCO2 < 120 mmHg), avec hypoxie et hypocapnie,
responsable d'une alcalose respiratoire
D-dimères
Plus efficace pour les atteintes lobaires que segmentaires, visualisation de l'embole après
injection
Angio-TDM
Examen non invasif, sensible mais peu spécifique et rarement disponible en urgence
Défaut de perfusion sans anomalie de ventilation: signe caractéristique de l'EP, aspect dit de
haute probabilité (observé dans 15 % des cas)
Angiographie pulmonaire
Examen performant, sensible, spécifique et avec une bonne valeur prédictive négative, mais
invasif
Utilisée parfois en cas d'examens non invasifs non concluants et de doute diagnostique; réalisée
alors en même temps qu'un cathétérisme cardiaque droit
Montre une amputation d'une branche d'artère pulmonaire et/ou une hypoperfusion périphérique
Échocardiographie transthoracique
Signes indirects d'EP: HTAP, dilatation des cavités droites, septum paradoxal
Visualisation d'un thrombus dans la veine cave inférieure, dans l'oreillette droite, le ventricule
droit
élimination des diagnostics différentiels: choc cardiogénique d'autre origine, dissection aortique
Dosage de la troponine I ou T:
▶▶.............
À part les D-dimères et la scintigraphie, un examen négatif ne permet pas d'éliminer le diagnostic.
Retour au début
▪ éVOLUTION ET PRONOSTIC
→ HISTOIRENATURELLE
Sans traitement, évolution vers le décès dans 25 % des cas pour l'EP
→ COMPLICATIONS
Pour la TVP:
extension de la TVP
récidive
EP
Pour l'EP:
infarctus pulmonaire
épanchement pleural
récidive
mort subite
→ PRONOSTIC
Pour la TVP:
Pour l'EP:
pour les petites EP, bon pronostic mais risque de développer une HTAP
le risque de mortalité est surtout lié à l'erreur diagnostique; il existe des scores permettant
de distinguer les patients à risque de mortalité faible
▶▶.............
Penser à l'EP, c'est adopter le diagnostic et donner des anticoagulants, jusqu'à preuve du contraire.
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▪ DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
De la TVP:
insuffisance veineuse
De l'EP:
Retour au début
▪ STRATÉGIE DIAGNOSTIQUE
→ POUR LA TVP
Probabilité clinique faible si score < 1 point Probabilité clinique intermédiaire si score = 1 ou 2
points Probabilité clinique forte si score ≥ 3 points
évaluation de la probabilité clinique de TVP par un score, par exemple celui de Wells.
Stratégie en cas de TVP
→ POURL'EP
évaluation de la probabilité clinique d'EP pour orienter les examens paracliniques: utilisation de
scores (de Wells ou de Genève modifié) afin de classer les patients en probabilité faible,
moyenne ou forte
En cas de suspicion d'EP avec risque élevé de mortalité, la stratégie est la suivante
En cas de suspicion d'EP avec risque faible à modéré de mortalité, la stratégie est la suivante
Probabilité clinique faible si score = 0-3 points Probabilité clinique faible si score = 0-1 point
Probabilité clinique intermédiaire si score = 4-10 Probabilité clinique intermédiaire si score = 2-6
points Probabilité clinique forte si score > 10 points Probabilité clinique forte si score > 6
points points
▪ TRAITEMENT
→ EP NON GRAVE
Hospitalisation
HNF IV en cas d'insuffisance rénale (clairance de la créatinine < 30 mL/min) ou pour les
patients instables ou si une intervention chirurgicale est prévisible (accord professionnel)
Relais précoce par AVK, dès J1, objectif INR = 2-3; arrêt des HBPM ou fondaparinux au bout
de 5 jours, à condition que 2 INR consécutifs soient entre 2 et 3 à 24 heures d'intervalle
Filtre cave: prévention de l'EP chez les patients avec contre-indication absolue des
anticoagulants, TVP récidivante malgré une anticoagulation adaptée; réduit l'incidence des EP
mais augmente les TVP et n'augmente pas la survie globale
→ EP GRAVE
→ TVP
Traitement local: alitement systématique non recommandé, contention veineuse élastique (à 30-
40 mmHg à la cheville) pendant au moins 2 ans, lever précoce afin de diminuer l'influence de la
stase veineuse
Antalgiques
Si TVP distale sans argument pour une EP, bien tolérée et patient compliant, traitement
ambulatoire possible par HBPM ou fondaparinux
RISQUE
ANNUEL DE
RÉCIDIVE DURÉE DU
GRADE DE
FACTEURS APRÈS ARRÊT TRAITEMENT
RECOMMANDATION
D'UN RECOMMANDÉE
TRAITEMENT
DE 3 MOIS
Chirurgie
MTEV avec Immobilisation
facteur prolongée ≥3 jours
déclenchant Fracture des Faible (3 %) 3 mois Grade A
majeur membres inférieurs
transitoire dans les 3 derniers
mois
MTEV avec
Cancer en cours de
facteur de ≥ 6 mois Prolongée
traitement Syndrome
risque Éevé (9 %) tant le facteur Accord professionnel
des que
persistant persiste
antiphospholipides
majeur
Absence de facteur
déclenchant majeur
MTEV Absence de facteur Élevé (9 %) > 6 mois Grade B
idiopathique de risque persistant
majeur
→ TRAITEMENT PRÉVENTIF
chez les patients à risque en cas d'alitement, d'intervention chirurgicale à risque thrombo-
embolique; pendant 7 à 10 jours si chirurgie à faible risque, 7 semaines si chirurgie à fort
risque (chirurgie orthopédique, chirurgie carcinologique abdominale)
port bilatéral jour et nuit dès l'admission et tant que persiste le risque thromboembolique
(même si reprise de la marche)
Retour au début
La recherche d'anomalies de la coagulation chez les patients comme chez les proches est peu
informative et souvent perturbée, d'une part, lors des épisodes thrombotiques aigus et, d'autre
part, par l'administration d'anticoagulants
Retour au début
136 Insuffisance Veineuse Chronique. Varices
Objectifs
Recommandations, consensus
Retour au début
▪ DÉFINITIONS, ÉPIDÉMIOLOGIE
Insuffisance veineuse chronique (IVC): ensemble des manifestations cliniques en rapport avec
une insuffisance du retour veineux par incontinence valvulaire
Retour au début
▪ PHYSIOLOGIE, ANATOMIE
Deux réseaux veineux du membre inférieur, reliés par des veines perforantes:
système abdomino-diaphragmatique
Retour au début
▪ ÉTIOLOGIE
Maladie postphlébitique:
compression de la veine iliaque commune gauche par l'artère iliaque commune droite
(syndrome de Cockett)
Retour au début
▪ DIAGNOSTIC
→ CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE
Gêne fonctionnelle
Gêne esthétique
Complications
→ CLINIQUE
Interrogatoire
Signes fonctionnels:
jambes lourdes
crampes
prurit
paresthésies
Symptômes majorés:
au cours de la journée
le froid
la contention-compression veineuse
Parfois, impatience nocturne (besoin impérieux de mobiliser les jambes), brûlures et rougeur du
pied au cours de la nuit (à différencier de l'érythermalgie vraie), claudication intermittente
veineuse (cède en décubitus)
Examen clinique
Inspection et palpation
Examen bilatéral et comparatif des membres inférieurs, le poids du patient reposant sur le
membre non concerné
Trajets veineux superficiels, varices, troubles trophiques, cordon induré, douleur provoquée
Ectasie veineuse des crosses saphènes ou le long d'un trajet: incontinence valvulaire (ostiale ou
perforante)
Signe du flot: percussion de la saphène avec un doigt et perception d'une onde de pression
provoquée en aval, pour repérer le trajet veineux
Manœuvres d'intérêt secondaire avec l'échographie-Doppler:
manœuvre de Trendelenburg: sujet allongé, membre inférieur surélevé pour vidanger les
veines superficielles; mise en place d'un garrot veineux à la racine de la cuisse, puis le
sujet se lève:
Signes de stase:
œdème du pied blanc, mou, prenant le godet, à recrudescence vespérale, absent le matin au
lever, sans redistribution vers d'autres territoires
lésions cutanées:
ulcères veineux: indolores, non creusants; fond propre humide; siège périmalléolaire;
contour en carte de géographie
Recherche:
Réalisé systématiquement avant chirurgie, avant sclérose, dans le bilan étiologique d'un ulcère
des membres inférieurs, en cas de suspicion de TVP
▶▶ .............
Retour au début
▪ CLASSIFICATION DE L'IVC
CLASSIFICATION DE PORTER
Classe
Sujet exempt de gêne fonctionnelle veineuse (avec ou sans varices)
0
▪ COMPLICATIONS
→ COMPLICATIONS AIGUËS
Phlébite superficielle:
thrombose saphène extensive vers les crosses ou par les veines perforantes avec risque de
TVP et d'embolie pulmonaire
→ COMPLICATIONS CHRONIQUES
Cutanées: troubles trophiques (dermite ocre, atrophie blanche de Milian, eczéma, varicosités)
Lymphœdème
Retour au début
▪ DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
hernie crurale
kyste synovial
anévrisme poplité
Maladies veineuses:
fistules artério-veineuses
compressions pelviennes
Retour au début
▪ TRAITEMENT
Favoriser le retour veineux: jambes surélevées, marche régulière, réduction pondérale, éviter le
chauffage par le sol et l'exposition au soleil prolongée, lutte contre la station debout prolongée,
surélever les pieds du lit de 10 cm
À noter que les varices lors d'une grossesse peuvent régresser à la fin de celle-ci
→ TRAITEMENT MÉDICAL
Contention veineuse:
réduit la dilatation des veines et augmente la vitesse d'écoulement du sang veineux; diminue
le volume du membre; effet antiœdème; améliore l'efficacité de la pompe musculaire
pour les bas et collants de contention, quatre classes en fonction de la pression exercée:
contention faible (classe I), moyenne (classe II), forte (classe III), très forte (classe IV)
Traitement médicamenteux:
efficacité discutée
Crénothérapie: en cas de gêne clinique persistante après une prise en charge médicale et/ou
chirurgicale correcte; durée de la cure: 3 semaines
→ SCLÉROTHÉRAPIE
Mécanisme d'action: injection d'un produit sclérosant dans une veine superficielle aboutissant à
une fibrose et une disparition du matériel veineux
→ CHIRURGIE
Indications:
Objectifs
Recommandations, consensus
Retour au début
▪ DÉFINITIONS, ÉPIDÉMIOLOGIE
Insuffisance veineuse chronique (IVC): ensemble des manifestations cliniques en rapport avec
une insuffisance du retour veineux par incontinence valvulaire
Retour au début
▪ PHYSIOLOGIE, ANATOMIE
Deux réseaux veineux du membre inférieur, reliés par des veines perforantes:
système abdomino-diaphragmatique
Retour au début
▪ ÉTIOLOGIE
Maladie postphlébitique:
compression de la veine iliaque commune gauche par l'artère iliaque commune droite
(syndrome de Cockett)
Retour au début
▪ DIAGNOSTIC
→ CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE
Gêne fonctionnelle
Gêne esthétique
Complications
→ CLINIQUE
Interrogatoire
Signes fonctionnels:
jambes lourdes
crampes
prurit
paresthésies
Symptômes majorés:
au cours de la journée
le froid
la contention-compression veineuse
Parfois, impatience nocturne (besoin impérieux de mobiliser les jambes), brûlures et rougeur du
pied au cours de la nuit (à différencier de l'érythermalgie vraie), claudication intermittente
veineuse (cède en décubitus)
Examen clinique
Inspection et palpation
Examen bilatéral et comparatif des membres inférieurs, le poids du patient reposant sur le
membre non concerné
Trajets veineux superficiels, varices, troubles trophiques, cordon induré, douleur provoquée
Ectasie veineuse des crosses saphènes ou le long d'un trajet: incontinence valvulaire (ostiale ou
perforante)
Signe du flot: percussion de la saphène avec un doigt et perception d'une onde de pression
provoquée en aval, pour repérer le trajet veineux
Manœuvres d'intérêt secondaire avec l'échographie-Doppler:
manœuvre de Trendelenburg: sujet allongé, membre inférieur surélevé pour vidanger les
veines superficielles; mise en place d'un garrot veineux à la racine de la cuisse, puis le
sujet se lève:
Signes de stase:
œdème du pied blanc, mou, prenant le godet, à recrudescence vespérale, absent le matin au
lever, sans redistribution vers d'autres territoires
lésions cutanées:
ulcères veineux: indolores, non creusants; fond propre humide; siège périmalléolaire;
contour en carte de géographie
Recherche:
Réalisé systématiquement avant chirurgie, avant sclérose, dans le bilan étiologique d'un ulcère
des membres inférieurs, en cas de suspicion de TVP
▶▶ .............
Retour au début
▪ CLASSIFICATION DE L'IVC
CLASSIFICATION DE PORTER
Classe
Sujet exempt de gêne fonctionnelle veineuse (avec ou sans varices)
0
▪ COMPLICATIONS
→ COMPLICATIONS AIGUËS
Phlébite superficielle:
thrombose saphène extensive vers les crosses ou par les veines perforantes avec risque de
TVP et d'embolie pulmonaire
→ COMPLICATIONS CHRONIQUES
Cutanées: troubles trophiques (dermite ocre, atrophie blanche de Milian, eczéma, varicosités)
Lymphœdème
Retour au début
▪ DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
hernie crurale
kyste synovial
anévrisme poplité
Maladies veineuses:
fistules artério-veineuses
compressions pelviennes
Retour au début
▪ TRAITEMENT
Favoriser le retour veineux: jambes surélevées, marche régulière, réduction pondérale, éviter le
chauffage par le sol et l'exposition au soleil prolongée, lutte contre la station debout prolongée,
surélever les pieds du lit de 10 cm
À noter que les varices lors d'une grossesse peuvent régresser à la fin de celle-ci
→ TRAITEMENT MÉDICAL
Contention veineuse:
réduit la dilatation des veines et augmente la vitesse d'écoulement du sang veineux; diminue
le volume du membre; effet antiœdème; améliore l'efficacité de la pompe musculaire
pour les bas et collants de contention, quatre classes en fonction de la pression exercée:
contention faible (classe I), moyenne (classe II), forte (classe III), très forte (classe IV)
Traitement médicamenteux:
efficacité discutée
Crénothérapie: en cas de gêne clinique persistante après une prise en charge médicale et/ou
chirurgicale correcte; durée de la cure: 3 semaines
→ SCLÉROTHÉRAPIE
Mécanisme d'action: injection d'un produit sclérosant dans une veine superficielle aboutissant à
une fibrose et une disparition du matériel veineux
→ CHIRURGIE
Indications:
Objectifs
Recommandations, consensus
European Society of Cardiology (2011): Guidelines for the management of acute coronary
syndromes in patients presenting without persistent ST-segment elevation
Haute Autorité de santé (2009): Synthèse d'avis et fiche de bon usage des médicaments prasugrel
(Efient® ) et rivaroxaban (Xarelto® )
Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (2009): Prévention et traitement de
la maladie thrombo-embolique veineuse en médecine
Retour au début
▪ ANTIAGRÉGANTS PLAQUETTAIRES
→ ASPIRINE
Effet antiagrégant à dose faible (75 à 500 mg/j), effet anti-inflammatoire à dose plus forte (> 1
g/j)
Effet sur les plaquettes irréversible; nécessité d'attendre 8 à 10 jours (durée de vie normale des
plaquettes) pour ne plus avoir d'effet antiagrégant détectable; en pratique, compétence
hémostatique 3 à 4 jours après l'arrêt
Indications
Comme antiagrégant:
syndrome coronaire aigu (SCA) avec (« ST + » ) ou sans (« ST - ») sus-décalage de ST
avec dose de charge initiale
thrombocytoses
péricardite
Contre-indications
Ulcère gastro-duodénal
Maladie hémorragique
Posologie
Effets secondaires
Ulcère gastro-duodénal (+++), saignements digestifs surtout pour les posologies anti-
inflammatoires
Autres hémorragies
Allergie
→ CLOPIDOGREL (PLAVIX®)
Indications
Angor stable avec mise en place d'une endoprothèse (stent) coronaire, pendant au minimum 1
mois si stent nu, 12 mois si stent actif
Contre-indications
Hypersensibilité connue
Hémorragie
Grossesse, allaitement
Posologie
75 mg/j
Dose de charge de 600 à 900 mg uniquement avant une angioplastie (SCA et angioplastie
programmée avec mise en place d'un stent)
Effets secondaires
Hémorragies
Allergie
Précautions d'emploi
Action plus rapide (délai d'action 30 min) et plus importante (moins de biotransformation) que
le clopidogrel
A démontré la diminution des événements ischémiques (AVC, infarctus du myocarde dont les
thromboses de stent, décès cardio-vasculaire) sans diminution de la mortalité par rapport au
clopidogrel mais avec un sur-risque hémorragique, surtout chez les sujets âgés de plus de 75
ans, les sujets pesant moins de 60 kg et les patients aux antécédents d'AVC ou d'accident
ischémique transitoire
Indication
Prévention des événements athérothrombotiques chez les patients traités par angioplastie primaire ou
retardée dans les SCA (angor instable, SCA ST +, SCA non ST +) en association à l'aspirine.
Contre-indications
Poids < 60 kg
Allergie
Posologie
Effets secondaires
Hémorragies.
Précautions d'emploi
Doit être suspendu 7 jours avant une chirurgie programmée.
→ TICAGRELOR (BRILIQUE®)
Action plus rapide (délai d'action de 30 min) et plus importante que celle du clopidogrel
Indication
A l'AMM européenne (pas d'AMM en France pour l'instant), en association à l'aspirine (dose de
maintien: 75-150 mg/j) dans la prévention des événements athérothrombotiques chez les adultes
atteints de SCA (angor instable, SCA ST -, SCA ST +), incluant les patients pris en charge
médicalement et ceux subissant une intervention percutanée ou un pontage.
Contre-indications
Insuffisance hépatique
Allergie
Posologie
Effets secondaires
Hémorragies
Dyspnée
Céphalées
Épistaxis
Mécanisme d'action
Demi-vie courte, d'où effet antiagrégant immédiatement réversible après arrêt de la perfusion
Indications
Eptifibatide, tirofiban: SCA ST -, à haut risque dans les 24 heures avant la réalisation de la
coronarographie
Leur place est de moins en moins importante avec l'apparition du prasugrel et du ticagrelor
Abciximab:
Contre-indications
Hypersensibilité connue
Thrombopénie
Ponction récente (< 24-48 h) d'une artère ou d'un organe sans possibilité de compression
Présence d'une hémorragie extériorisée
Dissection aortique
Effets secondaires
Hémorragies graves
Allergie
Retour au début
▪ ANTICOAGULANTS
→ HÉPARINES
Deux types: héparine non fractionnée (HNF) et héparines de bas poids moléculaire (HBPM).
HNF
Voie d'administration
Administrée par voie sous-cutanée ou IV, inactivée per os, jamais en intramusculaire.
Mécanisme d'action
Polysaccharide sulfaté extrait de l'intestin de porc, de poids moléculaire moyen élevé (environ
15 000 Da), inhibiteur indirect de la thrombine
Inefficacité chez les patients ayant un déficit congénital ou acquis en antithrombine III
Indications
Contre-indications
Absolues:
dissection aortique
AVC hémorragique
Relatives:
thrombopénie
chirurgie récente
endocardite infectieuse
Les doses d'héparine standard s'expriment en UI, par référence à un étalon international
par voie IV
5 000 UI/mL
traitement curatif: 400-500 UI/kg/j à adapter selon le TCA (TCA cible: 2 à 3 fois celui du
témoin)
25 000 UI/mL
traitement curatif: 500 UI/kg/j à adapter selon le TCA (TCA cible: 2 à 3 fois celui du
témoin)
Effets secondaires
Accidents hémorragiques
Surveillance biologique
TCA:
réalisé 6 heures après le début du traitement puis 6 heures après chaque modification de
posologie
Héparinémie:
intérêt pour surveiller un patient porteur d'un allongement spontané du TCA (syndrome des
antiphospholipides…)
HBPM
Mécanisme d'action
Mesure de l'activité anti-Xa non systématique, réalisée dans certains cas particuliers
Indications
Hémodialyse
Contre-indications
Idem HNF
Insuffisance rénale:
Posologie
Daltéparine (Fragmine®):
en sous-cutané
Énoxaparine (Lovénox®):
Nadroparine (Fraxiparine®):
en sous-cutané
Effets secondaires
Idem HNF
Le risque de TIH existe, même s'il est moins fréquent qu'avec l'HNF
Surveillance biologique
Mesure de l'activité anti-Xa non systématique, réalisée dans certains cas particuliers:
insuffisance rénale modérée (clairance de la créatinine entre 30 et 60 mL/min)
Demi-vie plus longue, permettant une seule ou deux injections par jour
Pas de surveillance du TCA, mesure de l'activité anti-Xa dans certains cas particuliers
→ AVK
Mécanisme d'action
Indications
Fibrillation atriale
Thrombus intracardiaque
Thrombophilie
Contre-indications
Allergie
Pharmacologie
Forte fixation (90 à 99 %) à l'albumine plasmatique; seule la forme libre est active
Posologie
Administration en une prise quotidienne, de préférence le soir, ou deux prises quotidiennes pour
l'acénocoumarol (demi-vie courte)
Débuter le traitement par 1 comprimé par jour, contrôle de l'INR à 48 heures puis, en fonction,
ajuster la posologie par 1/4 de comprimé; de nouveau, contrôle de l'INR à 48 heures et
ajustement de la posologie jusqu'à obtention de l'INR cible
Relais héparine-AVK précoce après les premiers jours de traitement par héparine, qui comporte
trois avantages essentiels:
un chevauchement plus long entre les deux traitements avec baisse de tous les cofacteurs
vitamine K-dépendants dont la cinétique de décroissance n'est pas uniforme
une moindre durée du traitement par l'héparine, avec le corollaire d'une moindre incidence
de TIH
Interactions
AINS, aspirine
Amiodarone
tétracyclines et dérivés
Chloramphénicol Barbituriques
Cimétidine Chlordiazépine
Cholestyramine
Cisapride Éthylœstradiol
Phénylbutazone
Quinine
Ralentisseurs du transit
Sulfamides hypoglycémiants
Diminution de l'efficacité des AVK si alimentation riche en vitamine K (foie, choux, épinards…)
ou en aliments s'opposant à l'action des AVK (avocats en grande quantité)
Effets secondaires
problème majeur des AVK (voir item 182, «Accidents des anticoagulants»)
deux cas de figure:
Surveillance biologique
explore les facteurs II, VII, X mais aussi le facteur V (non vitamine K-dépendant), n'explore
pas le facteur IX: donc imparfait
prothèse valvulaire cardiaque mécanique: INR entre 2 et 4,5 (plutôt 2 à 3 pour les
prothèses aortiques et 3 à 4,5 pour les prothèses mitrales)
puis régulièrement, 1 fois par semaine pendant 1 mois, puis mensuellement à vie
NFS: à vérifier de temps à autre afin de dépister le plus tôt possible un saignement occulte
Port d'un carnet d'anticoagulant avec les coordonnées du cardiologue, l'indication des AVK et
l'INR cible
→ FONDAPARINUX (ARIXTRA®)
Mécanisme d'action
Pentasaccharide de synthèse
Excellente biodisponibilité
Indications
SCA ST - à la phase aiguë avec absence de coronarographie prévue en urgence (< 120 min);
attention: lors de la coronarographie, l'administration d'HNF IV en plus est nécessaire afin
d'éviter les thromboses de cathéter
Contre-indications
Endocardite infectieuse
Hémorragie active
Allergie
Grossesse, allaitement
Posologie
Pour les SCA, lors de la coronarographie: un bolus d'HNF est nécessaire en plus du
fondaparinux
Effets secondaires
Accidents hémorragiques
Allergie
Danaparoïde
Indication: traitement substitutif pour les patients présentant une TIH de type 2 ou ayant un
antécédent de TIH de type 2, dans les mêmes indications que l'héparine
Lépirudine
En IV au pousse-seringue électrique
Bivalirudine
Administration en IV
Posologie:
SCA ST -: bolus IV de 0,1 mg/kg immédiatement suivi d'une perfusion IV de 0,25 mg/kg/h;
si angioplastie, bolus additionnel de 0,5 mg/kg avant l'intervention puis perfusion IV de
1,75 mg/kg/h pendant l'intervention et 0,25 mg/kg/h après l'intervention pendant 4 à 12
heures
Attention, l'INR n'est pas interprétable en cas de prise de ces anticoagulants oraux
Rivaroxaban (Xarelto®)
Doit être pris 6 à 10 heures après la chirurgie, à la dose de 10 mg/j; durée de 2 semaines après
une prothèse totale de genou et 5 semaines après une prothèse totale de hanche
Contre-indications: insuffisance hépatique sévère avec troubles de coagulation, insuffisance
rénale, grossesse, allaitement
Dabigatran (Pradaxa®)
Demi-vie: 12 à 17 heures
Absence d'antidote
Posologie: 220 mg/j pendant 10 jours après une prothèse totale de genou et 28 à 35 jours après
une prothèse totale de hanche
L'instauration du traitement se fait à la dose de 110 mg, 1 à 4 heures après la fin de l'intervention
et après vérification de l'hémostase postopératoire
La posologie est réduite à 150 mg/j chez les sujets âgés de plus de 75 ans, en cas d'insuffisance
rénale modérée (clairance entre 30 et 50 mL/min) et en cas d'association à l'amiodarone
Contre-indications: insuffisance rénale sévère (clairance < 30 mL/min), atteinte hépatique (avec
transaminases > 2N)
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▪ THROMBOLYTIQUES
→ MÉCANISME D'ACTION
Action protéolytique de la plasmine, à la fois sur la fibrine et sur le fibrinogène, permettant une
lyse du thrombus fibrino-plaquettaire
→ INDICATIONS
Contre-indications absolues:
ponction récente (< 24-48 h) d'une artère ou d'un organe sans possibilité de compression
dissection aortique
→ PRODUITS
→ EFFETS SECONDAIRES
Allergie
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182 Accidents des Anticoagulants
Objectifs
Recommandations, consensus
Haute Autorité de santé (2008): Prise en charge des surdosages en antivitamines K, des
situations à risque hémorragique et des accidents hémorragiques chez les patients traités par
antivitamines K en ville et en milieu hospitalier
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→ SURDOSAGE ASYMPTOMATIQUE
INR
MESURES CORRECTRICES
MESURÉ
Arrêt du traitement
par AVK
INR ≥ 10 Avis spécialisé sans délai ou hospitalisation
5 mg de vitamine K
per os
→ ACCIDENTS HÉMORRAGIQUES
Premier rang des accidents iatrogènes, 13 % des hospitalisations pour effets indésirables
Hémorragie grave
Mise en route du traitement sans attendre le résultat de l'INR s'il n'est pas disponible rapidement
Restauration d'une hémostase normale (objectif: INR < 1,5) en urgence (quelques minutes):
Contrôle de l'INR:
30 minutes après administration du complexe prothrombique humain; si l'INR reste > 1,5,
administration complémentaire de complexe prothrombique humain, adaptée à la valeur de
l'INR
Réintroduction des AVK après une hémorragie grave en fonction du siège de l'hémorragie et de
l'indication des AVK:
Si indication des AVK maintenue, une fois le saignement contrôlé, traitement par héparine à
dose curative en parallèle de la reprise des AVK en milieu hospitalier, sous surveillance
clinique et biologique
Conduite à tenir identique à celle définie pour les hémorragies spontanées suivant la nature du
traumatisme
Tératogenèse
→ PRÉVENTION
Éviter les injections intramusculaires, prendre des précautions en cas de soins dentaires…
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→ ACCIDENTS HÉMORRAGIQUES
Peut révéler une lésion hémorragique méconnue (ulcère gastro-duodénal, fibrome utérin,
anévrisme cérébral…)
Gravité variable
Conduite à tenir
Prévention
Pas de traitement par HBPM en cas d'insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30
mL/min)
pour les HBPM: numération plaquettaire ± anti-Xa (patients âgés, insuffisants rénaux,
obèses…)
Observée lors des traitements par HNF et dans une moindre mesure par HBPM, quelles que
soient les doses utilisées (complication non dose-dépendante)
TIH de type 1
TIH de type 2
Survient:
parfois avant le 5e jour si traitement par héparine dans les 3 mois précédents
AUTRES
THROMBOPÉNIE POINTS TIMING POINTS THROMBOSE POINTS POINT
CAUSES
5
10 jours ou 24
Nouvelle
Chute de 50 % ou heures si
2 2 thrombose, 2 Aucune 2
nadir > 20 G/L héparinothérapie
nécrose cutanée
récente < 30
jours
Confirmation du diagnostic:
Conduite à tenir:
arrêt immédiat de l'héparine sous toutes ses formes (rincer les cathéters…)
déclaration à la pharmacovigilance
Prévention
Prévention primaire:
une TIH
un sous-dosage héparinique
Dans les autres cas, arrêt des AVK ou inhibition en cas d'urgence
Situations qui imposent un relais par une héparine, si l'interruption des AVK est nécessaire pour un
acte programmé
Dans les autres cas, relais postopératoire par une héparine à dose curative
J - 1:
hospitalisation systématique
Prise en charge préopératoire du patient pour une chirurgie ou un acte invasif urgent à risque
hémorragique
INR dans les 30 minutes suivant l'administration du complexe prothrombique humain et avant la
réalisation de la chirurgie ou de l'acte invasif
Si l'acte est réalisable dans un délai compatible avec la réversion par la seule vitamine K (6 à
24 h suivant le niveau de l'INR), l'administration de complexe prothrombique humain n'est pas
nécessaire
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197 Douleur Thoracique Aiguë et Chronique
Objectifs
Recommandations, consensus
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▪ PRÉAMBULE
L'urgence est de rechercher une maladie qui menace le pronostic vital immédiat
Devant toute douleur thoracique, il faut être systématique: interrogatoire précis, examen clinique
rigoureux, examens paracliniques de débrouillage puis décision de réaliser ou non un bilan plus
poussé pouvant déboucher sur une hospitalisation
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▪ INTERROGATOIRE
Antécédents et traitement:
traitement en cours
Caractéristiques de la douleur:
éviter d'orienter les réponses, en laissant le soin au patient de trouver les adjectifs qui
décrivent le mieux ses sensations: interrogatoire non directif
date de début, horaire (diurne, nocturne), évolution dans le temps (quotidienne, de plus en
plus fréquente…)
irradiations: vers les membres supérieurs, les épaules, les avant-bras, les poignets et la
mâchoire (origine coronaire), vers le dos, descendant vers les lombes et les membres
inférieurs (évoquant une douleur migratrice de dissection aortique)…
signes d'accompagnement:
éruption cutanée
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▪ EXAMEN CLINIQUE
Signes d'insuffisance cardiaque droite (embolie pulmonaire massive, tamponnade sur dissection
aortique, extension d'un infarctus au ventricule droit ou infarctus du ventricule droit,
pneumothorax compressif)
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→ ECG
→ GAZ DU SANG
Intérêt en cas de suspicion d'embolie pulmonaire: recherche d'un effet shunt (PaO2 + PaCO2 <
120 mmHg) avec hypoxie et hypocapnie responsable d'une alcalose respiratoire
→ PROTÉINES CARDIAQUES
Troponine T ou I:
s'élèvent 4 à 6 heures après le début de la douleur thoracique (positives dès 3 heures pour
les nouvelles troponines dites ultrasensibles)
intérêt d'un dosage de contrôle si le premier est normal, dans les 6 heures suivant la
douleur
peuvent être élevées lors d'une péricardite, d'une myopéricardite, d'une embolie
pulmonaire…
CPK-MB, myoglobine
→ D-DIMÈRES
Un taux normal (< 500 ng/mL) permet d'écarter le diagnostic d'embolie pulmonaire
soit le diagnostic est posé (syndrome coronaire aigu avec sus-décalage de ST, syndrome
coronaire aigu sans sus-décalage de ST, péricardite, pneumopathie, pneumothorax…)
soit il existe un doute sur une origine organique et il faut alors pousser les investigations plus
loin
→ ÉCHOCARDIOGRAPHIE TRANSTHORACIQUE
Péricardite: épanchement
Quand il persiste un doute sur l'origine ischémique d'une douleur thoracique et que les examens
précédents sont normaux
→ ANGIO-TDM THORACIQUE
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▪ ÉTIOLOGIE
→ CAUSES CARDIO-VASCULAIRES
Syndrome coronaire aigu avec sus-décalage de ST (voir item 132, «Angine de poitrine et infarctus
myocardique»)
Syndrome coronaire aigu sans sus-décalage de ST (voir item 132, «Angine de poitrine et infarctus
myocardique»)
Dissection aortique
Clivage de la média avec réalisation d'un faux chenal progressant de façon rétrograde ou
antérograde: urgence médico-chirurgicale, pronostic vital engagé (50 % de décès)
Classification de De Bakey
Classification de De Bakey
Clinique
Syncope
AVC
Paraclinique
TDM thoracique avec injection, en urgence: fait le diagnostic (flap intimal, vrai chenal et faux
chenal)
Angio-TDM thoracique: dissection aortique de l'aorte ascendante avec faux chenal englobant le tronc
commun coronaire gauche
Thérapeutique
Morphiniques IV
→ CAUSES PLEURO-PULMONAIRES
Embolie pulmonaire (voir item 135, «Thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire»)
Radiographie thoracique: opacité de la base avec limite supérieure concave en haut et en dedans
(ligne de Damoiseau)
Pneumopathie
→ CAUSES PARIÉTALES
Métastase osseuse
→ CAUSES DIGESTIVES
Rupture œsophagienne: urgence; provoque une médiastinite postérieure, létale dans 50 % des
cas
Reflux gastro-œsophagien
Spasme œsophagien
Ulcère gastro-duodénal
→ CAUSES NEUROGÈNES
Diagnostic d'élimination
Terrain: sujet jeune, neurotonique, sans facteurs de risque cardio-vasculaire, contexte d'anxiété
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208 IschéMie Aiguë des Membres
Objectifs
Recommandations, consensus
Retour au début
▪ DÉFINITION
Obstruction aiguë du réseau artériel, responsable d'un mauvais pronostic fonctionnel (ischémie du
membre) et vital (rhabdomyolyse avec acidose métabolique et insuffisance rénale aiguë).
Retour au début
▪ PHYSIOPATHOLOGIE
→ MÉCANISMES POSSIBLES
Athérothrombotique par rupture d'une plaque d'athérome (contexte d'artériopathie oblitérante des
membres inférieurs +++)
Traumatique: dissection sur cathétérisme artériel, fracture déplacée, syndrome des loges
→ CONSÉQUENCES
Souffrance des neurones dès 3 heures d'anoxie, mort cellulaire à la 12e heure: déficit
sensitivomoteur
Souffrance des myocytes dès 6 heures d'anoxie: rhabdomyolyse avec risque d'hyperkaliémie,
d'insuffisance rénale aiguë et d'acidose métabolique
Souffrance cutanée (24 h d'anoxie): nécrose
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▪ DIAGNOSTIC
→ CLINIQUE
Cause de l'ischémie:
nécrose cutanée
Aucun ou
IIA Menace différée minime Aucun Récupérable si traité immédiatement
(orteils)
→ PARACLINIQUE
Le diagnostic est clinique: aucun examen paraclinique coûteux en temps ne doit retarder la prise
en charge thérapeutique en cas de signes de gravité
CPK, myoglobine, ionogramme sanguin (kaliémie +++), créatininémie, azotémie, gaz du sang,
CRP: rhabdomyolyse et son retentissement
Bilan préopératoire: NFS, coagulation, bilan hépatique, groupage sanguin, anticorps irréguliers
ECG de repos: fibrillation atriale, flutter, bloc de branche gauche (cardiopathie), séquelle
d'infarctus du myocarde, onde P mitrale (hypertrophie de l'oreillette gauche)
Prévoir à distance: glycémie à jeun, bilan lipidique, Doppler artériel des troncs supra-aortiques,
de l'aorte et des membres inférieurs, échocardiographie transthoracique, voire
transœsophagienne
Retour au début
▪ TRAITEMENT
→ TRAITEMENT MÉDICAL
Repos au lit
Héparine non fractionnée au pousse-seringue électrique après un bolus de 5 000 UI, puis à
adapter pour obtenir un TCA entre 2 et 3 fois celui du témoin
→ TRAITEMENT INTERVENTIONNEL
chirurgie: embolectomie à la sonde de Fogarty (cause embolique +++), pontage artériel en cas
de maladie athéromateuse diffuse, amputation en cas de lésions irréversibles
→ CHOIX THÉRAPEUTIQUE
Prise en charge de l'ischémie aiguë de membre
→ SURVEILLANCE
Biologie: CPK, myoglobine, azotémie, créatininémie, kaliémie, TCA quotidien, NFS 2 fois par
semaine (thrombopénie induite par l'héparine)
→ À LONG TERME
Discuter au cas par cas le traitement anticoagulant au long cours par AVK (balance
bénéfice/risque), éducation du patient, surveillance de l'INR
Objectifs
Diagnostiquer un malaise, une perte de connaissance, une crise comitiale chez l'adulte
Recommandations, consensus
European Society of Cardiology (2009): Guidelines for the diagnosis and management of
syncope
Haute Autorité de santé (2008): Pertes de connaissance brèves de l'adulte: prise en charge
diagnostique et thérapeutique des syncopes
Retour au début
▪ INTRODUCTION
Lipothymie: malaise sans perte de connaissance. Elle se manifeste par des vertiges, un
étourdissement, une vision trouble, des bourdonnements d'oreilles ou une réduction du champ
visuel. La lipothymie est à considérer comme un équivalent de syncope
En termes de fréquence: sujets jeunes: causes vagales; sujets âgés: hypotension orthostatique et
causes cardio-vasculaires
Retour au début
▪ DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
Circonstances de survenue:
→ EXAMEN CLINIQUE
Traces de traumatisme
Signes de déshydratation
→ EXAMENS PARACLINIQUES
Échocardiographie transthoracique: si une cause cardiaque est suspectée. Elle peut mettre en
évidence un rétrécissement aortique serré, une cardiomyopathie obstructive, un myxome de
l'oreillette ou une hypertension artérielle pulmonaire
déroulement du test:
test positif si apparition d'une syncope ou d'une hypotension orthostatique, associée ou non
à une bradycardie
Retour au début
▪ SYNCOPES RÉFLEXES
Contexte: absence de cardiopathie, nombreux épisodes de syncope.
→ SYNCOPE VASOVAGALE
Favorisée par: station debout prolongée, espace confiné et surchauffé, période postprandiale
Contexte de pression sur le sinus carotidien: massage, collier serré, rasage, tumeur cervicale,
rotation de la tête
→ SYNCOPE SITUATIONNELLE
Elle se produit lors d'une situation particulière: toux, éternuement, douleur abdominale,
déglutition, défécation, miction, manœuvre de Valsalva, après un effort intense
Retour au début
▪ HYPOTENSION ORTHOSTATIQUE
Elle se définit par une baisse de 20 mmHg de la pression artérielle systolique et/ou de 10 mmHg
de la pression artérielle diastolique en position debout, associée ou non aux symptômes
L'examen clinique doit donc comporter une mesure de la pression artérielle en position couchée
ou assise puis en position debout à 1, 2 et 3 minutes
Elle survient généralement lors d'un passage à l'orthostatisme ou lors d'une station debout
prolongée (intérêt du tilt-test)
Causes:
insuffisance veineuse
période postprandiale
Traitement:
midodrine (Gutron®)
Retour au début
Contexte: présence d'une cardiopathie connue, syncope d'effort ou de repos, signes fonctionnels
évocateurs (angor, palpitations, dyspnée), antécédents familiaux de mort subite, traitement
hypokaliémiant ou allongeant le QT.
→ ARYTHMIES CARDIAQUES
Tachycardies supraventriculaires
→ TROUBLES DE CONDUCTION
Dysfonction sinusale (bradycardie sinusale < 40 battements par minute, bloc sino-atrial, pauses
sinusales répétées > 3 s)
BAV du 2e degré Mobitz II ou BAV complet, bloc de branche alternant (bloc de branche droite
alternant avec un bloc de branche gauche)
absence de prodromes
amnésie de l'épisode
→ CARDIOPATHIES
Syncope d'effort: rétrécissement aortique serré (+++), cardiomyopathie obstructive,
hypertension artérielle pulmonaire
Syncope révélant une dissection aortique, une tamponnade, une embolie pulmonaire, un infarctus
du myocarde
Retour au début
▪ CRISE COMITIALE
Durée: plus longue que la syncope, la perte de connaissance est prolongée de quelques minutes à
quelques dizaines de minutes
Phase post-critique: confusion prolongée, myalgies diffuses, perte d'urine, morsure latérale de
langue typique, stertor
Si l'EEG est réalisé dans les 24 premières heures, il peut apporter un argument supplémentaire
(ondes lentes résiduelles); un EEG normal n'exclut pas le diagnostic
Retour au début
Pseudosyncope psychogène:
trouble conversif (névrose hystérique): début progressif, durée longue (parfois plusieurs
heures), mouvements anarchiques caricaturaux, résistance à l'ouverture des yeux, pas de
blessure, bénéfices secondaires fréquents
Retour au début
Tétrade narcoleptique:
hallucinations hypnagogiques
Retour au début
236 Fibrillation Auriculaire
Objectifs
Recommandations, consensus
European Society of Cardiology (2010): Guidelines for the management of patients with atrial
fibrillation
Retour au début
▪ DÉFINITION
Tachycardie supraventriculaire caractérisée par une activation atriale anarchique entraînant une
perte de la systole atriale et une contraction irrégulière des ventricules
Prévalence corrélée avec l'âge (> 10 % chez les sujets âgés de plus de 80 ans), la sévérité d'une
valvulopathie ou la présence d'une insuffisance cardiaque
→ CLASSIFICATION
Fibrillation atriale (FA) paroxystique: retour spontané en rythme sinusal en moins de 7 jours (le
plus souvent, moins de 48 heures)
→ GRAVITÉ
Liée au risque thrombo-embolique: AVC ischémique (risque multiplié par 5), ischémie aiguë de
membre…
Liée au fait que la FA est asymptomatique chez un tiers des patients (retard diagnostique)
Retour au début
▪ PHYSIOPATHOLOGIE
Prédisposition génétique, voire mutation sur les gènes codant les canaux sodiques ou
potassiques
Retour au début
▪ ÉTIOLOGIE
→ CARDIOPATHIES (70 %)
Cardiopathie hypertensive
Cardiomyopathies dilatées
Cardiomyopathies hypertrophiques
→ MÉTABOLIQUES
Hypokaliémie (+++)
Anémie
→ AUTRES
Péricardite
Idiopathique
Retour au début
▪ DIAGNOSTIC
→ CLINIQUE
FA: date de début si elle a été ressentie par le patient, durée, traitement…
→ PARACLINIQUE
ECG:
Se méfier d'une FA à réponse ventriculaire lente et régulière: cela peut traduire un bloc atrio-
ventriculaire complet (qui peut être symptomatique: syncopes, insuffisance cardiaque…)
Retour au début
▪ TRAITEMENT
→ OBJECTIFS
→ ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE
En cas de recours au traitement par AVK: buts, risques, notion d'INR cible, adaptation de la
dose en fonction de l'INR, apport stable en aliments riches en vitamine K, risques du sous-
dosage et du surdosage, prévenir tous les professionnels de santé de ce traitement, carnet de
surveillance
Le patient à haut risque est traité par AVK avec un INR cible compris entre 2 et 3
Le patient à risque faible est traité par de l'aspirine, de 75 à 325 mg/j
STRATIFICATION DU RISQUE
FACTEURS DE RISQUE
FACTEURS DE RISQUE ÉLEVÉ
MODÉRÉ
Diabète
RECOMMANDATIONS THÉRAPEUTIQUES
0 Aspirine
LE SCORE CHADS2
Il est utilisé par de nombreux médecins en pratique clinique pour évaluer le risque thrombo-
embolique en cas de FA non valvulaire
Diabète: 1 point
Le score CHA2DS2-VASc doit être calculé seulement si score CHADS2 < 2 en cas de FA non
valvulaire:
H: hypertension: 1 point
D: diabète: 1 point
CHA2DS2-VASc ≥ 2: AVK
II faut également prendre en compte le risque hémorragique, qui peut être évalué à l'aide du
score HAS-BLED, en 9 points:
H: hypertension: 1 point
A: abnormal renal or liver function: 1 point pour chaque
S: stroke: 1 point
faire un relais par héparine s'il y a une prothèse valvulaire mécanique ou si le patient est à
haut risque ou si la durée d'arrêt des AVK est supérieure à 1 semaine
ne pas faire de relais par héparine si le risque est modéré et si la durée d'arrêt des AVK est
inférieure à 1 semaine
CONTRÔLE DU
RYTHME:
CONTRÔLE DE LA FRÉQUENCE CARDIAQUE
RESTAURATION DU
RYTHME SINUSAL
L'ablation du nœud atrio-ventriculaire avec mise en place d'un stimulateur cardiaque est
exceptionnellement proposée pour améliorer les symptômes si la FA reste rapide malgré le
traitement médical
hospitalisation nécessaire
la cardioversion peut être réalisée par une dose de charge d'amiodarone (IV sur voie
veineuse centrale ou per os) ou par choc électrique externe lors d'une brève anesthésie
(consultation de préanesthésie 48 h avant)
le risque thrombo-embolique justifie la mise en place d'un traitement anticoagulant dès que
la FA a débuté depuis plus de 48 heures
si la FA a débuté depuis moins de 48 heures (on ne sait pas encore si elle est paroxystique
ou persistante), on peut réaliser une cardioversion médicamenteuse après avoir administré
un bolus IV d'héparine non fractionnée sans attendre les 3 semaines d'anticoagulation
habituelle (le risque embolique est considéré comme faible)
→→.............
En cas de flutter isthmique dépendant, l'ablation endocavitaire peut être proposée en première
intention
→→.............
Retour au début
▪ SUIVI
→ OBJECTIFS
Réévaluation régulière des traitements antithrombotiques (balance bénéfice/risque) et
antiarythmiques
→ CLINIQUE
→ PARACLINIQUE
INR en cas de traitement par AVK, 1 à 2 fois par semaine à l'initiation du traitement puis au
minimum 1 fois par mois quand l'INR est équilibré
Holter-ECG, si besoin, pour s'assurer que la fréquence cardiaque est contrôlée ou pour
rechercher des accès de FA paroxystique
Épreuve d'effort: chez les patients actifs pour s'assurer que la fréquence cardiaque à l'effort est
bien contrôlée
Retour au début
249 Insuffisance Aortique
Objectifs
Recommandations, consensus
Haute Autorité de santé (2008): Cardiopathies valvulaires et congénitales graves chez l'adulte
European Society of Cardiology (2007): Guidelines on the management of valvular heart disease
Retour au début
INTRODUCTION
→ DÉFINITION
Défaillance de l'appareil valvulaire aortique (défaut d'étanchéité de la valve aortique) entraînant une
fuite de sang de l'aorte vers le ventricule gauche en diastole.
→ PHYSIOPATHOLOGIE
Dans l'insuffisance aortique (IA) chronique, le patient reste longtemps asymptomatique car le
ventricule gauche s'adapte à la surcharge volumétrique en se dilatant
Dans l'IA aiguë, le ventricule gauche n'a pas le temps de s'adapter et la surcharge volumétrique
aiguë provoque un œdème aigu pulmonaire
Il peut exister une insuffisance coronaire fonctionnelle (artères coronaires normales) secondaire
à l'augmentation des besoins myocardiques en oxygène, due à l'hypertrophie ventriculaire gauche
et à la chute de la pression aortique diastolique
Retour au début
→ ÉTIOLOGIE
→ IACHRONIQUES
parfois, véritable dystrophie des sigmoïdes aortiques (syndrome des valves flasques)
IA congénitales:
→ IA AIGUËS
Endocardite infectieuse:
les lésions associent des végétations intrasigmoïdiennes, une mutilation valvulaire par
ulcération ou perforation d'une ou de plusieurs valvules sigmoïdiennes ou abcès de l'anneau
Retour au début
▪ DIAGNOSTIC POSITIF
→ CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE
Dyspnée d'effort
Douleurs angineuses
→ CLINIQUE
Signes fonctionnels
Souvent asymptomatique
Signes physiques
Auscultation cardiaque:
souffle diastolique, decrescendo, maximal au foyer aortique et au bord gauche du sternum
mieux perçu chez un patient debout, en expiration forcée, le thorax penché en avant
pistol shot: bruit très intense mésosystolique produit par la mise en tension brutale
des parois aortiques
galop protodiastolique
Signes périphériques:
cortège de signes: pouls capillaire, double souffle crural, hippus pupillaire, signe de
Musset (hochement de la tête), pouls bondissant de Corrigan…
→ EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
ECG
Souvent normal
L'ECG n'est modifié que dans l'IA chronique importante, avec une hypertrophie ventriculaire
gauche de type diastolique puis de type systolique
Échocardiographie transthoracique
En Doppler couleur, on visualise un flux de sang diastolique allant de l'aorte vers le ventricule
gauche
extension spatiale du jet régurgité dans le ventricule gauche en Doppler couleur (peu
fiable)
Retentissement:
dissection aortique
Cathétérísme cardiaque
Indiqué quand il existe un doute ou une discordance sur la sévérité de la régurgitation ou sur sa
responsabilité dans une dysfonction ventriculaire gauche
Retour au début
▪ DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Insuffisance pulmonaire, observée dans les grandes hypertensions artérielles pulmonaires
Frottement péricardique
Retour au début
▪ ÉVOLUTION ET PRONOSTIC
→ HISTOIRE NATURELLE
L'apparition des symptômes ou d'une dysfonction du ventricule gauche est un facteur prédictif
d'évolution défavorable
Dès l'apparition de symptômes, le pronostic à moyen ou court terme devient sévère, même si la
fonction systolique est conservée: la survie moyenne est de 3 à 5 ans après l'apparition de
l'angor, de 2 à 3 ans après les premiers signes d'insuffisance ventriculaire gauche et de moins de
1 an en cas d'insuffisance cardiaque globale
La survie à 5 ans des patients en classe fonctionnelle III ou IV de laNew York Heart
Associationest de 30%
Le risque de mort subite en l'absence de symptômes est faible et existe surtout en présence d'une
grande dilatation du ventricule gauche
→ MODALITÉS DU SUIVI
En l'absence de signes fonctionnels, les patients avec IA modérée doivent être suivis
cliniquement et par échocardiographie tous les 2 ou 3 ans
En présence d'une IA volumineuse, quand la chirurgie est retardée, une surveillance est
impérative, tous les 6 mois ou tous les ans, selon le degré et l'évolutivité du retentissement sur le
ventricule gauche et le diamètre de l'aorte ascendante
→ COMPLICATIONS
Endocardite infectieuse: complication la plus fréquente et la plus grave de l'IA
Dissection aortique
Mort subite
→ PRONOSTIC
du terrain
une dilatation ventriculaire gauche importante et, surtout, une altération de la fonction
systolique
Retour au début
▪ INDICATIONS CHIRURGICALES
Les indications opératoires sont fondées sur les symptômes, les dimensions du ventricule
gauche, la fraction d'éjection du ventricule gauche et le diamètre de l'aorte ascendante
L'IA aiguë avec insuffisance cardiaque est une indication chirurgicale urgente
Principales indications:
IA volumineuse symptomatique
Retour au début
▪ BILAN PRÉOPÉRATOIRE
Consultation préanesthésique
Coronarographie:
chez les patients présentant un angor
Retour au début
▪ TRAITEMENT
→ TRAITEMENT CHIRURGICAL
Si l'IA est isolée: remplacement valvulaire simple par prothèse mécanique ou biologique
Si l'IA est associée à une dilatation de l'aorte ascendante: remplacement valvulaire associé à un
remplacement de l'aorte ascendante avec réimplantation des coronaires (intervention de Bentall)
Si les valves sont normales à l'échocardiographie et si l'IA est minime, remplacement de l'aorte
ascendante avec réimplantation des coronaires et conservation de la valve aortique native
(intervention de Tirone David)
Parfois, chez le sujet jeune, utilisation de la valve pulmonaire du patient comme autogreffe
aortique et remplacement de la valve pulmonaire par une homogreffe (intervention de Ross)
Le traitement de l'IA aiguë sévère avec insuffisance cardiaque repose sur le remplacement
valvulaire aortique en urgence
→ TRAITEMENT MÉDICAL
Traitement bêtabloquant indiqué dans la maladie de Marfan pour prévenir les éventuelles
récidives de dissection
Retour au début
250 Insuffisance Cardiaque de L'Adulte
Objectifs
Recommandations, consensus
European Society of Cardiology (2008): Guidelines for the diagnosis and treatment of acute and
chronic heart failure
Retour au début
▪ INTRODUCTION
→ DÉFINITION
Incapacité du cœeur à assurer un débit sanguin adapté aux besoins métaboliques de l'organisme.
→ IC SYSTOLIQUE (60%)
Elle associe:
des symptômes d'insuffisance cardiaque (IC), au repos ou à l'effort, présents ou dans les
antécédents
Elle associe:
des symptômes d'IC, au repos ou à l'effort, présents ou des antécédents de poussée d'IC aiguë
congestive
→ ÉPIDÉMIOLOGIE
Augmentation majeure de la fréquence avec l'âge, donc augmentation du nombre dans les
années à venir liée au vieillissement de la population
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▪ PHYSIOPATHOLOGIE
→ MÉCANISMES COMPENSATEURS
À la phase initiale, ils permettent un maintien du débit cardiaque et de la pression de perfusion
des organes périphériques
Surcharge de volume
Dysfonction
(insuffisance aortique, Dilatation du ventricule gauche
systolique
insuffisance mitrale)
Dysfonction
diastolique
Ischémie
myocardique
Hypertrophie et
Activation du système rénine-angiotensine- fibrose
Hypovolémie relative
aldostérone: augmentation de la volémine, myocardiques
Hypoperfusion rénale vasoconstriction périphérique Rétention
hydrosodée
→ EXPRESSIONS CLINIQUES
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▪ ÉTIOLOGIE
Cardiomyopathies secondaires:
Péricardite constrictive
→ IC À DÉBIT ÉLEVÉ
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▪ CLINIQUE
→ INTERROGATOIRE
Signes fonctionnels
Dyspnée d'effort puis de repos: symptôme principal; son intensité est évaluée grace à la
classification de laNew York Heart Association(NYHA) en quatre classes:
classe II: dyspnée pour des efforts importants sans entraver la vie courante
Orthopnée: dyspnée de décubitus, quantifiée en nombre d'oreillers nécessaires pour bien dormir
Galop gauche protodiastolique (B3, témoin d'une élévation des pressions de remplissage) ou
présystolique (B4, lié à un trouble de la compliance)
Signes fonctionnels
Signes physiques
Tachycardie
Poids accru
→ IC GLOBALE
Insuffisance ventriculaire gauche aiguë responsable d'une inondation alvéolaire par du liquide
plasmatique secondaire à une élévation brutale de la pression dans les capillaires pulmonaires
Clinique:
Examens à but étiologique: troponine, ionogramme sanguin, NFS, CRP, ECG, échocardiographie
transthoracique
oxygénothérapie à haut débit, voire ventilation non invasive par pression positive continue
(CPAP: Continuous Positive Airway Pressure); si échec, intubation oro-trachéale et
ventilation invasive (intérêt de la pression expiratoire positive)
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▪ PARACLINIQUE
Les quatre examens paracliniques fondamentaux pour réaliser le diagnostic d'IC sont l'ECG, la
radiographie thoracique, l'échocardiographie transthoracique et le dosage du BNP (ou NT-pro-BNP).
→ BILAN BIOLOGIQUE
NFS: rechercher une anémie, qui favorise l'IC, une polyglobulie en cas de maladie pulmonaire
chronique
→ RADIOGRAPHIE THORACIQUE
Certains signes sont peu spécifiques mais fréquents dans l'IC: tachycardie sinusale, bloc de
branche gauche complet
Il peut exister des signes de cœur pulmonaire en cas de maladie pulmonaire: bloc de branche
droite, hypertrophie du ventricule droit, aspect S1Q3
mesures des cavités et de l'épaisseur des parois: recherche d'une hypertrophie ventriculaire
(hypertension artérielle, rétrécissement aortique…), d'une dilatation du ventricule gauche
(insuffisance aortique ou mitrale) ou droit (cœur pulmonaire, insuffisance tricuspide), d'une
dilatation des oreillettes (cardiopathie rythmique ou valvulaire)
évaluation des pressions de remplissage et de la fonction diastolique: Doppler transmitral,
Doppler tissulaire et TM couleur, notamment dans le cas de l'IC à fonction systolique
préservée
Si l'échocardiographie n'est pas suffisamment contributive ou est insuffisante pour évaluer une
valvulopathie, il peut être nécessaire de réaliser un cathétérisme cardiaque droit ± gauche avec
ventriculographie
→ ÉPREUVE D'EFFORT
→→.............
En cas de suspicion de cardiopathie ischémique, d'autres examens paracliniques peuvent être réalisés
(coronarographie, échocardiographie sous dobutamine et scintigraphie myocardique).
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▪ RAITEMENT
→ OBJECTIFS
Apport hydrique limité entre 1 et 2 L/j par jour selon les conditions climatiques
Pratique d'une activité physique d'endurance régulière, éviter les séjours en altitude
Réadaptation cardiaque: chez les patients stables, protocoles de réadaptation adaptés à l'IC
Observance thérapeutique
→ TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX
Quatre classes thérapeutiques améliorent la survie: IEC, bêtabloquants, antagonistes des récepteurs
de l'angiotensine II (ARAII) et antialdostérone.
IEC
Bêtabloquants
Administrer chez les patients en IC stable par augmentation progressive de la dose (toutes les 2
à 4 semaines) en milieu hospitalier jusqu'à la dose maximale tolérée
Avant et après chaque modification thérapeutique, il faut réaliser un examen clinique (signes
fonctionnels, surcharge hydrosodée, fréquence cardiaque, pression artérielle en position couchée
et debout) et un ECG de repos afin de s'assurer de la bonne tolérance du traitement
ARAII
Chez les patients symptomatiques sous IEC, bêtabloquants et diurétiques, on peut associer en
plus les ARAII, sous contrôle strict de la fonction rénale et de la kaliémie
Contre-indications: sténose bilatérale des artères rénales, créatininémie > 220 µmol/L, kaliémie
> 5 mmol/L, rétrécissement aortique serré
Contre-indications: créatininémie > 220 µmol/L, kaliémie > 5 mmol/L, association IEC + ARAII
Autres médicaments
AVK: en cas de fibrillation atriale, de dilatation sévère du ventricule gauche avec risque de
thrombus intracavitaire, d'anévrisme intraventriculaire, d'HTAP sévère…
Ivabradine (Procoralan®): inhibiteur sélectif des courants If, en cas d'insuffisance cardiaque
chronique (NYHA II à IV) avec dysfonction systolique, chez un patient en rythme sinusal et dont
la fréquence cardiaque est ≥ 75 battements par minute, en association au traitement standard
comprenant les bêtabloquants ou en cas de contre-indications ou d'intolérance aux bêtabloquants
→ TRAITEMENT ÉTIOLOGIQUE
→ AUTRES TRAITEMENTS
s'adresse aux patients sous traitement médical optimal en classe III ou IV de la NYHA avec
une FEVG ≤ 35 % et des QRS ≥ 120 ms et à ceux en classe II de la NYHA avec des QRS ≥
150 ms
l'espérance de vie doit être estimée supérieure à 6 mois (à éviter par exemple en cas de
cancer métastatique d'évolution rapide)
chez les patients en classe III-IV de la NYHA avec FEVG ≤ 35 % et QRS ≥ 120 ms en
association à la stimulation biventriculaire (prévention primaire)
chez les patients présentant une altération de la FEVG et un arrêt cardiaque ou une
tachycardie ventriculaire mal tolérée (prévention secondaire)
chez les patients présentant une FEVG < 30-35 %, 40 jours après un infarctus, sous
traitement médical optimal (prévention secondaire)
IEC + + + +
Digoxine - ± ± ±
Dobutamine - - - ±
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▪ SUIVI
Le patient stable doit être suivi au minimum 1 fois par an par le cardiologue. En cas d'instabilité
ou d'adaptation thérapeutique (bêtabloquants, antialdostérone, IEC), le patient est suivi, selon
son état, de façon hebdomadaire ou mensuelle
L'hospitalisation est nécessaire en cas de poussée d'IC sévère ou lorsque la prise en charge à
domicile n'est plus possible
→ CLINIQUE
→ PARACLINIQUE
Anémie
Hyperthyroïdie ou hypothyroïdie
Syndrome coronaire aigu avec (“ST +”) ou sans (“ST -”) sus-décalage de ST
Poussée hypertensive
Embolie pulmonaire
Chirurgie extracardiaque
Hypotension artérielle
FEVG basse
Hyponatrémie
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251 Insuffisance Mitrale
Objectifs
Recommandations, consensus
Haute Autorité de santé (2008): Cardiopathies valvulaires et congénitales graves chez l'adulte
European Society of Cardiology (2007): Guidelines on the management of valvular heart disease
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▪ INTRODUCTION
→ DÉFINITION
Perte d'étanchéité de la valve mitrale due à l'atteinte de l'appareil valvulaire mitral, responsable
d'un reflux anormal de sang du ventricule gauche vers l'oreillette gauche en systole
l'atteinte d'un ou de plusieurs de ces quatre éléments peut entraîner une insuffisance mitrale
(IM)
→ PRÉVALENCE
→ MÉCANISMES
par “ballonnisation”, qui modifie la surface de contact entre les deux valves
par dilatation de l'anneau: la surface totale de l'orifice est plus grande que celle des
valves
type I: IM avec mouvements valvulaires normaux, soit par dilatation de l'anneau, soit par
perforation valvulaire
type II: IM par prolapsus valvulaire, définie par l'excursion du bord libre valvulaire en
systole au-delà du plan de coaptation normal
type III: IM par restriction du mouvement valvulaire, empêchant le retour de la valve sur le
plan de coaptation
→ PHYSIOPATHOLOGIE
IM chronique
Conséquences d'amont:
Conséquences d'aval:
Une fois les mécanismes adaptatifs dépassés, apparition d'un tableau d'insuffisance cardiaque
gauche, voire globale
La dilatation de l'oreillette gauche est souvent responsable d'un passage en fibrillation atriale
La dilatation du ventricule gauche peut entraîner une dilatation de l'anneau mitral, ajoutant une
part d'IM fonctionnelle
IM aiguë
élévation brutale des pressions dans l'oreillette gauche puis répercussion en amont avec
élévation des pressions capillaires pulmonaires, responsable d'un OAP hémodynamique avec
possible insuffisance cardiaque globale aiguë
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▪ ÉTIOLOGIE
→ IM CHRONIQUE
IM dégénératives:
rétraction, remaniement, calcifications des valves et des cordages, atteinte d'autres valves
association très fréquente à un rétrécissement mitral dans le cadre d'une maladie mitrale
IM fonctionnelles: anneau mitral dilaté par dilatation du ventricule gauche dans le cadre de
cardiopathies dilatées, ischémiques, valvulaires, primitives…
IM ischémiques:
dysfonction de pilier (souvent postérieur) en zone hypo ou akinétique dans les suites d'un
infarctus (souvent) inférieur
restriction valvulaire, phénomène de tenting avec traction sur les cordages favorisée par un
remodelage du ventricule gauche empêchant une coaptation des feuillets mitraux
IM congénitales:
→ IM AIGUË
Endocardite infectieuse:
survient dans plus de la moitié des cas sur une lésion préexistante
Traumatisme
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▪ DIAGNOSTIC POSITIF
→ CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE
OAP
endocardite infectieuse
→ CLINIQUE
Signes fonctionnels
Dyspnée d'effort variable, classes I à IV de laNew York Heart Association, parfois orthopnée
Asthénie et fatigabilité, surtout dans les IM aiguës avec insuffisance circulatoire de repos
Signes physiques
Auscultation cardiaque:
maximal à la pointe
irradiations ascendantes le long du bord sternal gauche en cas d'IM développée aux
dépens de la petite valve mitrale
d'intensité constante
→ EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
ECG
Parfois normal
Dilatation de l'oreillette gauche: arc moyen gauche convexe (auricule gauche), débord de
l'oreillette gauche au niveau de l'arc inférieur droit avec aspect en “double contour”
Échocardiographie transthoracique
Diagnostic positif: visualisation d'un flux de régurgitation systolique dans l'oreillette gauche au
Doppler couleur
Mécanisme, étiologie:
Quantification de la régurgitation:
quantification de l'IM à l'aide des trois modes Doppler (pulsé, continu et couleur)
aucun des paramètres n'est suffisamment sensible et spécifique pour, à lui seul, quantifier la
régurgitation
Retentissement:
Épreuve d'effort
Cathétérisme cardiaque
Holter-ECG
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▪ DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
rétrécissement aortique:
auscultation voisine de celle d'une IM à irradiation ascendante, quand l'IM est développée
aux dépens de la petite valve
association des deux valvulopathies possible, notamment chez les sujets ŝgés
cardiomyopathie obstructive:
communication interventriculaire:
Retour au début
▪ ÉVOLUTION
→ HISTOIRE NATURELLE
IM chronique:
évolution habituellement lente, pendant plusieurs années ou décennies
les formes minimes ou modérées peuvent être bien tolérées pendant toute la vie
parfois, aggravation brutale des symptômes en rapport avec une rupture de cordages, une
endocardite infectieuse avec destruction valvulaire ou un passage en fibrillation atriale
IM aiguë:
puis évolution rapide vers une insuffisance cardiaque sévère puis terminale en 1 à 2 ans
→ COMPLICATIONS
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▪ INDICATIONS CHIRURGICALES
IM organiques volumineuses:
Retour au début
▪ BILAN PRÉOPÉRATOIRE
Consultation préanesthésique
Coronarographie:
Retour au début
▪ TRAITEMENT
→ TRAITEMENT CHIRURGICAL
plastie mitrale:
réparation de la valve mitrale, souvent associée à la mise en place d'un anneau mitral
la plastie mitrale est l'opération de choix lorsque les lésions valvulaires et sous-
valvulaires sont accessibles
s'adresse habituellement à des formes plus évoluées lorsque la plastie n'est pas
réalisable
plus souvent par prothèse mécanique que par bioprothèse, le risque de dégénérescence
primaire de celle-ci étant particulièrement élevé chez les sujets jeunes
chez les sujets ŝgés, fibrillation atriale très fréquente qui nécessite un traitement
anticoagulant, ce qui enlève une grande partie de l'intérêt d'une bioprothèse
Traitement de l'insuffisance cardiaque: intérêt des IEC qui diminuent les symptômes et réduisent
les volumes du ventricule gauche en diminuant la postcharge
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274 PéRicardite Aiguë
Objectifs
Recommandations, consensus
Retour au début
▪ DÉFINITION
Inflammation aiguë du péricarde s'accompagnant ou non d'un épanchement péricardique entre les
feuillets viscéral et pariétal
Physiologiquement, il existe entre les deux feuillets une cavité virtuelle contenant 20 à 50 mL de
liquide
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▪ ÉTIOLOGIE
Qualifiées de “bénignes”
Virus le plus souvent en cause: Coxsackie B (rarement A), virus de la grippe, virus de la
mononucléose infectieuse, adénovirus, entérovirus (virus poliomyélitique), échovirus (virus de
la varicelle, de l'hépatite), virus dans le cadre du VIH
Germes en cause le plus souvent: staphylocoque doré, streptocoques, bacilles Gram négatif
(Haemophilus influenzae)
Le plus souvent hémorragiques avec épanchement important, altération de l'état général, signes
de compression cardiaque et parfois tamponnade
Péricardite urémique
Péricardite du dialysé
→ AUTRES CAUSES
Hypothyroïdie, lupus, sclérodermie, polyarthrite rhumatoïde, rhumatisme articulaire aigu, péricardite
radique.
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▪ CLINIQUE
→ INTERROGATOIR
Douleur thoracique:
début brutal
→ EXAMEN CLINIQUE
Frottement péricardique:
perçu aux deux temps du cycle cardiaque (systolodiastolique), réalise un bruit de va-et-
vient, rappelant classiquement des bruits de pas sur la neige fraîche ou le crissement du
cuir neuf
Reste de l'examen sans particularité dans la forme typique: pouls, pression artérielle et
auscultation pulmonaire normaux
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▪ EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
→ ECG
stade 1 (< 24 heures): sus-décalage de ST concave en haut (“en selle de chameau”), dans
toutes les dérivations (“circonférentiel”) et sans image en miroir
L'aspect ECG peut simuler une maladie coronaire mais les anomalies de la repolarisation sont
diffuses et concordantes, il n'y a pas d'image en miroir ni d'onde Q de nécrose
L'ECG peut être normal, le caractère évolutif des signes électriques imposant une répétition des
ECG
Sus-décalage du segment ST concave vers le haut circonférentiel (dans toutes les dérivations), sous-
décalage de PQ bien visible en territoire inférieur
Silhouette cardiaque avec aspect particulier “en carafe” lorsque l'épanchement est abondant
→ ÉCHOCARDIOGRAPHIE TRANSTHORACIQUE
Recherche d'arguments pour une myocardite associée, pour les diagnostics différentiels
→ BIOLOGIE
Les autres examens biologiques effectués dans le cadre d'une péricardite aiguë ne servent qu'à
rechercher une cause: bilan immunologique avec sérodiagnostics viraux, recherche de
contamination par le VIH et intradermoréaction à la tuberculine
▪ COMPLICATIONS
Rechutes et récidives:
se rencontrent essentiellement lors des péricardites aiguës idiopathiques
surviennent soit pendant, soit à l'arrêt du traitement (rechutes), soit spontanément, soit
encore au décours d'une autre affection virale
Tamponnade péricardique:
adiastolie aiguë
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▪ DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Toutes les affections pouvant associer une douleur thoracique, une dyspnée, une hyperthermie et
des modifications ECG
Retour au début
▪ TRAITEMENT
antalgiques (paracétamol)
le traitement corticoïde favoriserait les rechutes, il est donc à proscrire au cours d'une
première péricardite
en cas de récidive fréquente, on peut envisager un traitement par colchicine au long cours
drainage chirurgical et biopsie péricardique: indiqués dès qu'il existe des signes de
tamponnade, en cas de péricardite postopératoire, traumatique, septique, ou en cas de
péricardite prolongée; permettent en outre l'analyse du liquide péricardique et l'examen
anatomopathologique d'un fragment péricardique
TAMPONNADE PÉRICARDIQUE
Définition
Clinique
Tachycardie
Radiographie thoracique
ECG
Possible alternance électrique: peut être totale - c'est-à-dire porter sur l'onde P, les QRS et
l'onde T - ou bien porter uniquement sur les complexes QRS
Échocardiographie transthoracique
Enfoncement des parois libres des oreillettes, compression expiratoire des cavités droites
Dilatation du ventricule droit en inspiration avec refoulement du ventricule gauche par le septum
interventriculaire
Étiologie
Les principales causes sont les suivantes, mais toutes les péricardites peuvent évoluer vers la
tamponnade: néoplasique (plus de 30 %), après infarctus (environ 20 %), idiopathique (15 %),
urémique (9 %), iatrogène (hémopéricarde), purulente, tuberculeuse, postradique, dissection aortique.
Traitement
Préférer le drainage chirurgical mais ce n'est pas toujours réalisable en urgence; ne doit pas
faire différer la réalisation d'une ponction péricardique
Les manœuvres tendant à diminuer le retour veineux et/ou les traitements vasodilatateurs ou
diurétiques sont contre-indiquées
Définition et généralités
Sur le plan anatomopathologique, le péricarde est fibreux, épaissi, plus ou moins calcifié
Clinique
Radiographie thoracique
Calcifications présentes dans 20 à 60 % des cas, mieux visibles sur la radiographie de profil.
ECG
Échocardiographie transthoracique
Dilatation des cavités droites, de la veine cave inférieure, des veines sushépatiques
Cathétérisme droit
Tendance à l'égalisation des pressions diastoliques depuis les veines périphériques jusqu'aux
capillaires pulmonaires et à la pression télédiastolique du ventricule gauche
Au niveau du ventricule droit, on note l'aspect typique de dip-plateau ou en racine carrée, avec
en protodiastole une pression normale mais, dès le début de la diastole, remontée abrupte suivie
d'un plateau méso et télédiastolique
Étiologie
Traitement
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281 RéTréCissement Aortique
Objectifs
Recommandations, consensus
Haute Autorité de santé (2008): Cardiopathies valvulaires et congénitales graves chez l'adulte
European Society of Cardiology (2007): Guidelines on the management of valvular heart disease
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▪ INTRODUCTION
→ PRÉVALENCE
5 % chez les sujets âgés de plus de 75 ans, 3 % ayant un rétrécissement aortique (RA) serré, la
moitié d'entre eux étant asymptomatiques
→ PHYSIOPATHOLOGIE
Sténose dite serrée quand la surface est < 1 cm2 ou 0,5 cm2/m2 et/ou quand le gradient ventricule
gauche-aorte moyen est > 50 mmHg
▪ ÉTIOLOGIE
→ RA DÉGÉNÉRATIF
Présence de calcifications des sigmoïdes et de l'anneau aortique sans fusion commissurale avec
extension au septum
→ RA CONGÉNITAL
Valvulaire:
association fréquente avec une dilatation de l'aorte ascendante par lésion de jet
Post-streptococcique
Cause rare en Occident, se rencontre dans certaines populations à risque, notamment les
migrants
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▪ DIAGNOSTIC POSITIF
→ CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE
angor d'effort
syncope d'effort
dyspnée d'effort
→ CLINIQUE
Signes fonctionnels
syncope ou lipothymie d'effort: plusieurs mécanismes peuvent être évoqués, par bas débit
et hypoperfusion cérébrale, par bloc atrio-ventriculaire de haut degré, par trouble du
rythme ventriculaire avec risque de mort subite
dyspnée d'effort
Signes physiques
Auscultation cardiaque:
timbre rude et rŝpeux, dit serratique (le bruit que fait une scie)
intensité variable, augmentée par les diastoles longues (après une extrasystole),
diminuée en cas d'altération de la fraction d'éjection du ventricule gauche
→ EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
ECG
Hypertrophie ventriculaire gauche systolique avec Sokolow > 3,5 mV et ondes T négatives en
territoire latéral
Calcifications de la valve et des sigmoïdes aortiques, mieux visibles sur un cliché de profil
Échocardiographie transthoracique
Examen clé
mesure de la surface aortique par planimétrie chez le patient échogène, mais peu fiable
En mode Doppler:
calcul du gradient de pression moyen entre ventricule gauche et aorte; un gradient moyen >
50 mmHg témoigne d'un RA serré
calcul de la surface valvulaire aortique par l'équation de continuité: une surface valvulaire
aortique < 1 cm2 ou < 0,5 cm2/m2 témoigne d'un RA serré
mesure du pic de vitesse au Doppler continu: RA serré lorsque pic > 4 m/s
Une échocardiographie à la dobutamine peut être réalisée en cas de RA serré avec dysfonction
du ventricule gauche afin d'évaluer la réserve contractile; l'absence de réserve myocardique est
grevée d'un risque chirurgical plus important mais sans incidence sur la survie à long terme
Épreuve d'effort
Intérêt chez les patients porteurs d'un RA serré asymptomatique afin de démasquer des
symptômes
Cathétérisme cardiaque
Permet la mesure du gradient moyen entre ventricule gauche et aorte et le calcul de la surface
aortique
Holter-ECG
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▪ DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
insuffisance mitrale:
insuffisance mitrale par défaillance de la petite valve mitrale avec véritable souffle au
foyer aortique irradiant aux carotides
cardiomyopathie obstructive:
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▪ ÉVOLUTION
→ HISTOIRE NATURELLE
Période prolongée de latence au cours de laquelle la mortalité et la morbidité sont très faibles
La surface diminue de 0,1 à 0,2 cm2 par an avec une progression du gradient de 7 à 16 mmHg
Évolution variable d'un patient à l'autre: on distingue les “progresseurs” rapides et les
“progresseurs” lents
Les symptômes apparaissent lorsque le RA devient serré, avec une grande variabilité
individuelle; cela constitue un tournant évolutif radical
Espérance de vie moyenne de 3 à 4 ans après l'apparition de l'angor ou des syncopes, de l'ordre
de 2 ans après l'apparition des premiers signes d'insuffisance cardiaque gauche
Le risque de mort subite, redouté chez les patients symptomatiques, paraît faible en l'absence de
symptômes, probablement < 1%par an
→ MODALITÉS DU SUIVI
Éducation et information du patient sur les symptômes devant le conduire à consulter rapidement
Dans les autres cas, et pour autant que les patients restent asymptomatiques, une réévaluation
clinique semestrielle et échographique annuelle est suffisante
→ COMPLICATIONS
Mort subite
Troubles du rythme
Insuffisance cardiaque
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▪ INDICATIONS CHIRURGICALES
→ PATIENTS SYMPTOMATIQUES
→ PATIENTS ASYMPTOMATIQUES
L'indication chirurgicale est admise chez un patient asymptomatique porteur d'un RA serré dans
les cas suivants:
calcification modérée à sévère et vitesse de progression du pic de vélocité ≥ 0,3 m/s par an
Dans les autres cas, les patients doivent être suivis régulièrement, cliniquement et en
échocardiographie-Doppler tous les 6 mois afin d'évaluer les symptômes et le degré de sténose
du RA
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▪ BILAN PRÉOPÉRATOIRE
Consultation préanesthésique
Coronarographie:
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▪ TRAITEMENT
→ TRAITEMENT CHIRURGICAL
Les prothèses mécaniques de dernière génération autorisent (chez les patients en rythme sinusal
et à bon ventricule gauche) une anticoagulation modérée (INR de 2 à 3)
En cas d'atteinte coronaire associée, un pontage coronaire est réalisé dans le même temps
Les résultats opératoires sont très satisfaisants: mortalité de 3%avant 70 ans, 5%entre 70 et 80
ans, 9%au-delà en cas de remplacement valvulaire aortique isolé; en cas de remplacement
valvulaire aortique associé à un pontage coronaire, la mortalité est plus importante
Après remplacement valvulaire aortique, la courbe de survie des opérés rejoint celle d'une
population comparable de même age
→ VALVULOPLASTIE PERCUTANÉE
Consiste à dilater l'orifice aortique à l'aide d'un ballon, par voie fémorale
Indiquée dans les RA congénitaux chez les adolescents et les adultes jeunes en attente d'un
remplacement valvulaire aortique chirurgical
Indiquée chez les patients porteurs d'un RA serré décompensé (en OAP) afin de passer l'épisode
aigu et de permettre une chirurgie ou un remplacement valvulaire aortique percutané dans de
meilleures conditions à moyen terme (“bridge to surgery” ou “bridge to transcatheter aortic
valve implantation”)
Taux de complications élevé, pas d'amélioration du pronostic vital à moyen et long terme
Technique en plein essor avec élargissement des indications (EUROSCORE > 20, contre-
indication à l'anesthésie générale, “thorax hostile” …)
→ TRAITEMENT MÉDICAL
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284 Troubles de La Conduction Intracardiaque
Objectifs
Retour au début
▪ INTRODUCTION
Tissu de conduction
En cas de défaillance du tissu de conduction à un niveau, le relais est pris par d'autres cellules
automatiques du tissu de conduction sous-jacent. Le rythme d'échappement est d'autant plus bas
que les cellules sont plus éloignées du nœud sinusal:
échappement idioventriculaire (en aval du faisceau de His): 30 battements par minute, QRS
larges
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▪ CLINIQUE
Asymptomatique et de découverte fortuite pour les BAV du 1er degré et les BAV du 2e degré de
type I
→→.............
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→ DÉFINITION ET ECG
Bradycardie sinusale (fréquence cardiaque < 50 battements par minute):
Dysfonction sinusale:
BSA du 2e degré: bradycardie sinusale, survenue d'une pause avec absence d'onde P sur
l'ECG
BSA du 3e degré: bradycardie régulière sans ondes P visibles (paralysie sinusale), avec
échappement jonctionnel
Bloc sino-atrial du 3e degré: absence d'ondes P, échappement lent (40 battements par minute) avec
élargissement des QRS
→ CAUSES
Dégénératives
Métaboliques (hyperkaliémie)
Médicamenteuses
Ischémiques
Hémorragie méningée
Postopératoires, traumatiques
Infectieuses
→ TRAITEMENT
Stimulation cardiaque définitive: pose d'un stimulateur cardiaque pour les BSA de haut degré
(BSA du 2e et du 3e degré) et pour la maladie de l'oreillette
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BAV du 2e degré (BAV2) (certaines ondes P ne sont pas conduites aux ventricules):
- BAV2 de type I (Mobitz I): allongement progressif de l'espace PR jusqu'à ce qu'une onde
P soit bloquée (période de Luciani-Wenkebach); le plus souvent de siège nodal ou supra-
hisien et de bon pronostic
Bloc atrio-ventriculaire du 2e degré de type Mobitz II, conduction 2/1 (les ondes P non
conduites sont difficilement visibles dans ST-T)
- oreillettes et ventricules battent à leur propre fréquence, il n'y a aucune relation entre les
ondes P et les complexes QRS: dissociation atrio-ventriculaire
Cas particuliers:
- BAV paroxystique:
- l'ECG peut être normal; il peut montrer un bloc alternant (alternance entre BBD et
BBG) ou l'association entre un BBD et un hémibloc postérieur gauche (bloc
bifasciculaire), synonymes de trouble de conduction paroxystique de haut degré
(indication de stimulation cardiaque); il peut montrer un BBG ou un bloc
bifasciculaire (BBD + hémibloc antérieur ou postérieur gauche) ou trifasciculaire
(BAV1 + BBD + hémibloc antérieur ou postérieur gauche)
Transitoires, réversibles
- inférieur: BAV le plus souvent de siège nodal, bénin, bonne réponse à l'atropine,
régression en quelques heures ou quelques jours
- antérieur: BAV lié à l'atteinte du faisceau de His ou de ses deux branches, grave,
mauvaise tolérance du rythme d'échappement bas et lent, témoigne d'une zone de nécrose
myocardique importante, d'où une mortalité élevée
Inflammatoires: collagénoses
→ TRAITEMENT
Stimulation cardiaque définitive: pose de stimulateur cardiaque pour les BAV de haut degré
(BAV2 type II et BAV3) chroniques, permanents ou paroxystiques
Retour au début
→ DÉFINITION ETECG
- conduction à partir de l'oreillette, présence d'une onde P (afin de distinguer les rythmes
idioventriculaires)
- BBG complet:
- BBG incomplet:
- BBD complet:
- aspect rSr' en V1, V2, onde S profonde et large (traînante ou empâtée) en V5, V6, D1
- BBD incomplet:
- QRS fins
- déviation axiale gauche > - 30°, avec aspect qlS3 (onde S profonde en D3 et petite
onde q en D1)
- hémibloc postérieur gauche (plus rare):
- QRS fins
Bloc de branche droite complet (QRS: 180 ms; il y a aussi un BAV du 1er degré [PR: 340 ms] et un
hémibloc antérieur gauche [dérivation axiale au-delà de - 30°])
→ ÉTIOLOGIE
BBG:
BBD:
→ TRAITEMENT
Traitement de la cardiopathie, traitement de l'insuffisance cardiaque
STIMULATION CARDIAQUE
Nomenclature
Modalités de stimulation
Simple chambre:
Double chambre:
Pour régler le stimulateur: mode de stimulation, sensibilité d'écoute, intensité et durée du courant
de stimulation, délai atrio-ventriculaire, fréquence minimale programmée, adaptation à l'effort,
commutation de mode
Pour interroger le stimulateur: seuils, impédance (état d'usure de la pile), durée de stimulation…
Intérêt du test à l'aimant: permet de forcer le fonctionnement du stimulateur et ainsi de vérifier le bon
entraînement électrosystolique.
Objectifs
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▪ PRINCIPES
▪ INDICATIONS
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▪ CONDITIONS DE RÉALISATION
Installation: patient en décubitus dorsal, détendu; éviter les sources électriques à proximité
(montre, débrancher le lit électrique)
- dérivations droites:
- dérivations postérieures:
V3 Septum interventriculaire
- F: fréquence
- R: rythme
- A: axe
- C: conduction
- H: hypertrophie
- I: ischémie
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Elle correspond à la succession d'ondes électriques entrecoupées d'espaces qui caractérisent les
phénomènes de dépolarisation et repolarisation myocardique:
onde P:
espace PR:
complexe QRS:
segment ST:
- entre la fin du complexe QRS et l'onde T
espace QT:
Ondes électriques
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▪ FRÉQUENCE CARDIAQUE
Si la vitesse de déroulement du papier est de 25 mm/s, une seconde correspond à 2,5 cm, soit 5
grands carreaux; un grand carreau correspond à 0,20 seconde
Un intervalle RR' durant 1 seconde correspond à une fréquence de 60 battements par minute; 1
grand carreau = 300/min, 2 grands carreaux = 150/min, 3 grands carreaux = 100/min, 4 grands
carreaux = 75/min, 5 grands carreaux = 60/min, 6 grands carreaux = 50/min
En cas de fréquence cardiaque irrégulière, il faut réaliser une moyenne sur plusieurs cycles
cardiaques:
- exemple: 10 cycles cardiaques sont présents sur 20 grands carreaux; fréquence cardiaque
= 10 × 300/20 = 150/min
- on peut également compter le nombre de cycles cardiaques sur la totalité d'un papier
millimétré (50 grands carreaux); fréquence cardiaque = nombre de cycles × 300/50 =
nombre de cycles × 6
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Le rythme cardiaque normal est sinusal: une onde P monomorphe est suivie d'un complexe QRS
monomorphe. Dans ce cas, le rythme est régulier.
Fibrillation atriale: rythme irrégulier à QRS fins sans onde P; en cas de bloc de branche
fonctionnel, les QRS peuvent être larges; si la réponse ventriculaire de la fibrillation atriale est
lente et régulière, il peut y avoir un bloc atrio-ventriculaire complet associé
Tachycardie jonctionnelle: tachycardie régulière à QRS fins; fréquence cardiaque > 180
battements par minute; absence d'onde P ou onde P rétrograde
Tachycardie ventriculaire: régulière à QRS larges; soutenue si > 30 s, non soutenue si < 30 s
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▪ AXE
L'axe frontal du coeur se définit à partir des dérivations périphériques. On peut évaluer l'axe de QRS
et de l'onde P à partir du schéma suivant.
- exemple pour l'axe de P: l'onde P est isoélectrique en aVL; l'onde P la plus grande est en
DII: axe = + 60°
Axe de QRS:
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Un trouble de conduction peut être éliminé si les conditions suivantes sont réunies:
Blocs sino-atriaux: absence d'onde P transitoire responsable d'une bradycardie régulière à QRS
fins (échappement jonctionnel) ou larges (échappement ventriculaire)
Blocs atrio-ventriculaires: anomalies de l'espace PR
- du ler degré: allongement constant de l'espace PR (> 0,20 s), mais toutes les ondes P sont
conduites aux ventricules (une onde P suivie d'un QRS)
- du 2e degré:
- Mobitz II: blocage d'une onde P avec une période régulière (bloc 2/1 si une onde P
est bloquée pour une onde P conduite, bloc 3/1 si 2 ondes P sont bloquées pour une
onde P conduite…)
- aspect RSR' en V1-V2 avec ondes T négatives, onde S large et profonde en V5-V6
- bloc de branche droite incomplet si durée de QRS < 0,12 s, complet si durée de
QRS ≥ 0,12 s
- bloc de branche gauche incomplet si durée de QRS < 0,12 s, complet si durée de
QRS ≥ 0,12 s
- postérieur gauche: déviation axiale droite, > + 90°; onde S en DI et Q en DIII (aspect
S1Q3)
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▪ HYPERTROPHIES
HYPERTROPHIE ÉTIOLOGIE DESCRIPTION ECG
DII
DII: onde P > 0,12 s
et bifide
V1
V1: grande onde R
ou aspect de bloc de
branche droite
V1
Indice de Sokolow
>3,5 mV (RV5 ou V6
Hypertension artérielle pulmonaire, + SV1 ou V2)
Ventriculaire
rétrécissement aortique, insuffisance
gauche (HVG)
aortique, cardiomyopathie obstructive
HVG systolique:
ondes T négatives
V5
HVG diastolique:
ondes T positives
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▪ ISCHÉMIE
DIAGNOSTIC
CLASSIFICATION DESCRIPTION ECG ECG
DIFFÉRENTIEL
Hyperkaliémie:
Ondes T amples
QRS larges,
symétriques
bradycardie
SCA ST+
Péricardite: sus-
Sus-décalage de
décalage de ST
ST convexe en
concave en haut,
haut Onde de
diffus; pas de
Pardee localisée
miroir
Hypertrophie,
Ondes T
bloc de - branche:
négatives et
ondes T
symétriques
asymétriques
SCA ST-
Imprégnation
Sous-décalage de digitalique: sous-
ST localisé décalage de ST
diffus
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▪ TROUBLES MÉTABOLIQUES
Hyperkaüémie à 6,7 mmol/L (pauses sinusales, élargissement des QRS, ondes T amples)
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325 Palpitations
Objectifs
Recommandations, consensus
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▪ INTRODUCTION
Les palpitations sont un signe fonctionnel défini comme la perception anormale des battements
cardiaques. Elles peuvent révéler de nombreux états pathologiques de gravité variable ou
simplement une crise d'angoisse
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▪ EXTRASYSTOLES
II s'agit d'une dépolarisation prématurée naissant soit au niveau atrial (extrasystole atriale), soit
au niveau ventriculaire (extrasystole ventriculaire). L'extrasystole est suivie d'une diastole
longue appelée repos compensateur puis d'un battement post-extrasystolique fort pouvant être
ressenti par le patient
L'interrogatoire retrouve une « sensation de raté » ou de pause (diastole longue) et/ou «un grand
coup dans la poitrine» (battement post-extrasystolique)
Les extrasystoles ventriculaires sont plus fréquemment ressenties que les extrasystoles atriales
Elles sont toutes les deux bien tolérées. L'interrogatoire ne retrouve pas de notion de lipothymie,
syncope ou angor
L'extrasystole atriale se caractérise sur l'ECG par une onde P prématurée de morphologie
différente des ondes P sinusales et suivie d'un QRS fin de même morphologie que les QRS
spontanés
L'extrasystole ventriculaire correspond sur l'ECG à un QRS large (aspect de bloc de branche)
prématuré
On parle de bigéminisme lors de l'alternance répétée d'une extrasystole et d'un complexe normal
Le trigéminisme est une alternance répétée d'une extrasystole et de deux complexes normaux
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▪ TACHYCARDIE SINUSALE
II s'agit d'un rythme sinusal avec une fréquence cardiaque supérieure à 100 battements par
minute
Au repos, il peut s'agir d'une crise d'angoisse (attaque de panique). Elle survient alors dans un
contexte d'anxiété, de surmenage et s'associe généralement à d'autres plaintes fonctionnelles
(oppression, tremblements, paresthésies, douleurs abdominales…). La fréquence cardiaque est
généralement inférieure à 120 battements par minute. La crise disparaît après administration
d'anxiolytiques
Attention, une tachycardie sinusale de repos peut être également un symptôme révélateur d'une
affection organique sous-jacente (anémie, sepsis, hyperthyroïdie, embolie pulmonaire, choc,
phéochromocytome…)
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ECG: tachycardie irrégulière à QRS fins, absence d'ondes P sinusales, trémulation polymorphe
de la ligne de base. II peut exister des QRS larges en cas de bloc de branche fonctionnel ou
organique associé
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▪ FLUTTER ATRIAL
Palpitations régulières avec une fréquence ventriculaire fixe de 150 battements par minute très
évocatrice (conduction des ondes F en 2/1), mais pouvant être irrégulières lors d'une conduction
variable des ondes F (flutter alternant)
Flutter atrial avec fréquence ventriculaire à 65 battements par minute (conduction 4/1). Ondes F
«en toit d'usine» bien visibles en territoire inférieur
ECG: ondes atriales régulières, à la fréquence de 300 battements par minute, appelées ondes F
(aspect en dents de scie ou en toit d'usine, visibles dans les dérivations inférieures, pas de retour
à la ligne isoélectrique). Dans la présentation habituelle, le noeud atrio-ventriculaire filtre une
onde F sur deux et entraîne une cadence ventriculaire à 150 battements par minute. En cas de
conduction atrio-ventriculaire ralentie (pharmacologie ou pathologie), la fréquence ventriculaire
peut être de 100 battements par minute (conduction 3/1) ou de 75 battements par minute
(conduction 4/1)
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▪ TACHYCARDIE ATRIALE
ECG: activité atriale régulière avec une onde P de morphologie différente de l'onde P (étroite et
pointue) sinusale, cadence ventriculaire comprise entre 150 et 250 battements par minute avec
des QRS fins réguliers
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▪ MALADIE DE BOUVERET
Tachycardie par réentrée intranodale (noeud atrio-ventriculaire) ou par une voie accessoire
responsable d'une tachycardie jonctionnelle
Début et fins brusques, crises quasi exclusivement diurnes (un accès nocturne remet en cause le
diagnostic)
Signes associés: précordialgies, angor, lipothymie, syncope (notamment chez les patients âgés)
Après la crise, la polyurie et l'asthénie sont des signes classiques mais inconstants
ECG: QRS fins réguliers à 200 battements par minute, pas d'onde P précédant la stimulation
ventriculaire, parfois des ondes P rétrogrades sont visibles
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Tachycardie naissant en aval du faisceau de His et caractérisée par au moins trois battements
successifs larges à une fréquence supérieure à 120 battements par minute
TV dite soutenue si sa durée est supérieure à 30 secondes; dans le cas contraire, on parle de TV
non soutenue
ECG: QRS larges (> 0,12 s), réguliers, fréquence variable, dissociation atrio-ventriculaire
(ondes P non conduites), complexes de capture (complexe sinusal au sein de la TV) ou de fusion
(fusion entre un complexe sinusal et un complexe de TV s'exprimant par une morphologie
intermédiaire)
Traitement: si la TV est mal tolérée, choc électrique externe sous brève anesthésie générale; en
cas de bonne tolérance, réduction par amiodarone ou par un antiarythmique de classe I
(lidocaïne…)
Tachycardie ventriculaire à 160 battements par minute (de type retard droit-axe hyperdroit [190°])
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▪ TORSADES DE POINTE
Aspect de TV polymorphe d'une durée courte (20 complexes): QRS élargis se tordant autour de
la ligne de base
Apparaît généralement en cas de bradycardie sévère avec allongement de l'espace QT > 0,50 s;
le déclencheur est généralement une ESV à couplage tardif
Causes:
Traitement:
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▪ EXAMENS PARACLINIQUES
ECG intercritique: il permet parfois de retrouver des arguments en faveur d'une cardiopathie
(séquelles d'infarctus du myocarde, bloc de branche, syndrome de Wolff-Parkinson-White) ou
d'un trouble métabolique favorisant les palpitations (hypokaliémie: allongement du QT et
torsades de pointe)
Holter-ECG: boîtier portatif permettant un enregistrement continu du rythme cardiaque pendant
24 ou 48 heures. II présente un grand intérêt si les épisodes de palpitations sont fréquents. II peut
permettre de poser le diagnostic si les symptômes sont concomitants d'anomalies électriques
Épreuve d'effort: elle peut être réalisée si les palpitations sont ressenties à l'effort. Elle peut
mettre en évidence une fibrillation atriale ou une TV (cardiopathie ischémique)
Exploration électrophysiologique: son but est de déclencher par stimulation endocavitaire une
arythmie ventriculaire ou atriale reproduisant les symptômes du patient. L'interprétation étant
difficile et l'examen risqué (déclenchement de TV), on le réserve en cas de cardiopathie sévère
ou de signes de mauvaise tolérance lors des accès de palpitations
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▪ CONDUITE À TENIR
Conduite à tenir
SYNDROME DE WOLFF-PARKINSON-WHITE
Présence d'un faisceau accessoire de Kent permettant une conduction atrio-ventriculaire sans
passage par le noeud atrio-ventriculaire
ECG intercritique: onde delta au pied du QRS (dépolarisation par le faisceau de Kent) et PR
court
Gravité: passage en fibrillation atriale entraînant une fibrillation ventriculaire par une
conduction via le faisceau de Kent
II n'existe pas toujours de recommandations par des sociétés savantes. Vous pouvez avantageusement
consulter:
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