Rombauts 10

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10- La culture des arbres

Rien que la connaissance de la sylviculture, science traitant de la culture des forêts, ne soit pas
indispensable au professionnel des métiers du bois, il est bon de posséder quelques rudiments sur ce sujet,
la forêt nous fournissant notre matière d'œuvre.

Quelle est la superficie des forêts de notre territoire ?


Les forêts couvrent en France 10 500 000 hectares environ (en 1966).
• Les forêts domaniales, appartenant à l'Etat, couvrent 24 % de la surface boisée,
• Les forêts communales, appartenant aux communes, couvrent 24 % de la surface boisée,
• les forêts ou bois appartenant à des particuliers couvrent 52 % de la surface boisée.
La superficie occupée par les forêts représente 20 % de la surface totale de la France ; malgré son
importance, elle est insuffisante pour satisfaire tous les besoins.

Comment est organisée la forêt ?


Les forêts sont divisées en coupes ou en parcelles.
Dans les pays montagneux, la limite de coupe est généralement une limite naturelle, fonds de vallée, arête
rocheuse, etc.
Il n'en est pas de même pour les forêts de plaine où seules les rivières offrent des limites naturelles ; on
partage donc la forêt en parcelles, limitées par des lignes droites se coupant en angles droits et portant le
nom de laies. La laie qui partage deux coupes a généralement deux mètres de largeur. Des laies plus
importantes de 4 mètres séparent deux groupes de parcelles ; on les appelle aussi laies Sommières ou
SOMMIÈRES.

Les indications de la parcelle sont inscrites à la peinture sur les arbres d'angle ou gravées sur des bornes de
pierre.

Les forêts communales ont une division particulière: les trois quarts de la superficie de la forêt communale
sont divisés en parcelles et le reste constitue ce qu'on appelle le quart de réserve. Pourquoi quart de
réserve ?
Ce lot est un endroit où l'on peut puiser le bois nécessaire à la reconstruction d'un ouvrage d'art, à la
réfection d'une charpente détruite par le feu par exemple. Elle sert aussi à subvenir aux besoins du budget
communal en cas de dépenses extraordinaires.

Exploitation de la forêt
Est-ce qu’on abat les arbres sans discernement ou, au contraire, un plan est-il établi pour un abattage
rationnel ?
Vous vous doutez bien qu'en abattant n'importe comment et n'importe quand les arbres, les forêts
disparaîtraient rapidement.
Il existe différentes méthodes d'exploitation. Quelles sont-elles ?

Hébergé par www.lescopeaux.asso.fr Chap. 10/1


Le taillis
Le taillis est formé des rejets des souches d'arbres déjà abattus. Seuls les arbres feuillus (chêne, hêtre,
châtaigner, etc.) ont cette faculté ; les conifères ne rejettent pas. La période qui s'écoule entre deux coupes
successives est dite révolution. La coupe ne laisse subsister aucun brin ; elle est dite à blanc. La révolution
varie de 20 à 40 ans. Cependant, pour les taillis de châtaigniers donnant des cercles de tonneaux, elle peut
être de 5 à 20 ans.

Le taillis sous futaie


Prenez une bûche et comptez les cernes ; vous saurez ainsi le nombre d'années mises par la branche pour
devenir telle que vous la voyez.
Croyez-vous qu'en 30 ou 40 ans un rejet puisse fournir des planches telles que vous les utilisez à l'atelier ?
Non, certainement, et vous en déduisez aisément que le traitement en taillis ne convient pas aux forêts
devant produire de grosses grumes.

Comment obtenir les bois nécessaires à l'industrie du meuble, du bâtiment, de la tonnellerie, etc. ?
Périodiquement, tous les 25 à 30 ans, on coupe à ras de terre tout le peuplement, sauf un certain nombre
de sujets choisis parmi les plus beaux et qui sont réservés pour le bois d'œuvre.
La forêt comporte alors :
a) des taillis issus de souches anciennes,
b) des arbres de différents âges et de différentes grosseurs.

Nous verrons plus tard l'âge moyen d'abattage des arbres ; mais sachez, dès maintenant, que les chênes
sont abattus vers 210 ans, soit 7 révolutions de 30 ans.
Le taillis n'est donc pas seul à être coupé ; on abat aussi les arbres adultes, c'est-à-dire ceux pouvant
donner des grumes qui seront débitées en planches pour l'industrie.

La futaie pleine
On peut représenter la futaie pleine comme un taillis qu'on laisserait vieillir longtemps. Ce peuplement est
constitué par des sujets du même âge, croissant côte à côte à l'état serré : c'est pour cela qu'on dit futaie
pleine.
Mais les arbres les plus vigoureux étouffent les plus fragiles ; et vous vous en rendriez mieux compte si
nous vous disions qu'une forêt de 20 ans comptant 20 000 tiges n'en compterait plus que 240 à 175 ans !
L'homme a donc intérêt à intervenir pour dégager les tiges trop serrées ; il pratique alors une éclaircie.
Le pin maritime est traité à futaie pleine. Chaque année, une partie de la forêt est traitée à blanc et l'on
donne à la coupe la forme de bandes de manière à faciliter sur le sol nu, la dispersion des semences issues
des arbres voisins.

La futaie jardinée
Ne croyez pas qu'il s'agisse du traitement des arbres des jardins ; non, la futaie jardinée est une sorte
d'exploitation de la forêt.
Tous les arbres sont inventoriés, c'est-à-dire qu'on a mesuré et noté le diamètre de chaque arbre, pris à
1,30 m au-dessus du sol.
L'exploitation consiste à garder dans la forêt toujours le même nombre de sujets, donc à en abattre
périodiquement de toute grosseur, de-ci de-là, un peu de la même façon que l'on pratique l'éclaircie.

Résumé
La forêt n'est pas livrée à elle-même ; elle est entretenue et soigné de manière à fournir le meilleur
rendement.
Nous connaissons maintenant quatre sortes d'exploitation : le taillis, le taillis sous futaie, la futaie pleine, la
futaie jardinée.

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