Principes Mathématiques de La Philosophie Naturelle
Principes Mathématiques de La Philosophie Naturelle
Principes Mathématiques de La Philosophie Naturelle
ch
Newton, Isaac
A Paris, 1756
ETH-Bibliothek Zürich
www.e-rara.ch
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PRINCIPES
MATHÉMATIQUES
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PRINCIPES
MATHÉMATIQUES
DE LA
PHILOSOPHIE NATURELLE,
TOME PREMIER.
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AVERTISSEMENT
7
DE L' E D I T E U R-
Et Ouvrage est composé de deux Parties.
La premiere est une traduction du texte lit¬
téral des Principes Mathématiques de la Philosophie Na¬
turelle. Il est presque superflu d’avertir quelle a été
faite fur la derniere édition de 1726 , édition qui
femporte sur toutes les précédentes par rapport aux
corrections suggérées par des idées postérieures , Sc
par les remarques de quelques célébrés Mathémati¬
ciens . L ’iílustre Interprète , plus jalouse de saisir
i’eíprit de f Auteur , que ses paroles , n’a pas craint en
quelques endroits ff ajouter ou de transposer quel¬
ques idées pour donner au sens plus de clarté . En
conséquence on trouvera souvent Newton plus intel¬
ligible dans cette traduction que dans f original ; Sc
même que dans la traduction Angloise . En effet on
s est tellement attaché dans cette derniere au texte
littéral de f Auteur , que s'il y a quelque ambiguïté
dans le Latin , on la retrouve dans fAnglois . Tant
de timidité donneroit lieu de soupçonner l’Auteur
d avoir faiblement entendu son original , Sc d ’avoir
use de la ressource ordinaire en pareil cas : c’est de ren -?
dre les mots quand on ne peut rendre les choses . Nous
Tome I, Z
ij AVERTISSEMENT,
aimons pourtant mieux penser que cette scrupuleuse
fidélité víent d’un autre motif , Sc^attribuer à un cer¬
tain respect íì justement acquis à oet immortel Ouvra¬
ge , respect qui a engagé son Traducteur à le rendre
trait pour trait.
A l’égard de la confiance que le Public doit avoir
dans cette traduction , il suffit de dire qu elle a été
faite par feue Madame la Marquise du Chatdet , A
qsselie a été revue par M. Clairault.
La seconde partie de l’Ouvrage est un Commen¬
taire des endroits des principes , relatifs au íystême
du monde,. Çe Commentaire est lui- même divisé en
deux parties , dans lapremiere desquelles on expose
de la maniéré la plus sensible, les principaux phéno¬
mènes dépendans de Pattraction : ces découvertes
jusqssàprésent hérissées de tant d’épines , seront dé¬
formais accessibles à tous les Lecteurs capables de
quelque attention , qui auront de légeres notions
Sc
des Mathématiques.
A cette partie du Commentaire en succède une
plus sçavante. On y donne par analyse la solution
des plus beaux problèmes du íystême du monde : on
y examine la forme qu ont réellement ou qu’auroient
les orbites des planètes dans les différentes hypo¬
thèses de pesanteur , Pattraction qu exerceroient des
corps de différentes figures , la réfraction de la lu¬
mière , effet de Pattraction des parties insensibles des
corps , la théorie de la figure de la terre Sc celle des
marées. Toutes ces recherches font tirées pour la pffir
part ou des Ouvrages de M. Clairault, ou des cahiers
qu il donnoit en forme de leçons à M. le Comte du
AVERTISSEMENT . iij
Châtelet Lomont, fils de l’illustre Marquise. L’avant
derniere section est un excellent précis de son Trai¬
té sur la figure de la terre. La dissertation du Sçavant
M. Daniel Bernoulli,qui a remporté le prix pro¬
posé pour la question des marées forme le fond de la
derniere : elle est de plus augmentée de diverses notes
Sc éclaircissemens que f Auteur a communiqués.
On s’étonnera fans doute que ce Commentaire ne
s’étende pas plus loin ; mais je lai déja dit , ion Au¬
teur a cru devoir se borner à ce qui concerne plus
particulièrement le système du monde , Dans cette
vue , il n’a pas jugé nécessaire de commenter la par¬
tie des Principes qui contient la théorie des fluides.
D’aiileurs cette théorie a été traitée par tant de mains,
Sc en particulier avec tant de succès par MM. Daniel
Bernoulli Sc à’Alembert,dont les écrits font entre
les mains de tout le monde , qu il devenoit superflu
d’y toucher . A Pégard de la théorie des Comètes ,
on trouve dans la premiere partie du Commentaire
un article entier qui les concerne Sc qui doit suffire.
La détermination géométrique de la forme de leurs
orbites est contenue dans le problème général des tra¬
jectoires , & cest dans les traités d’Astronomie qu on
doit chercher la maniéré d’en déterminer la forme Sc
la position d'après les observations. M. le Monnier
a suffisamment rempli cet objet dans ses élémens
d'Astronomie , Sc ceux qui ne trouveroient pas une
clarté suffisante dans le texte même du troisième livre
des Principes de M . Newton peuvent, recourir à
ccs élémens comme à un excellent Commentaire.
II riy a que la théorie des planètes secondaires dont
á ij
WAVERTISSEMENT.
le manque dans cet Ouvrage fembleroit plus diffi¬
cile à justifier; mais au tems où M . Clairault travail-
loit avec Madame du Chatelet, il étoit encore trop
peu content , & de ce que Newton avoit fait fur ce
sujet , Sc de ses idées propres , pour lui en rien com¬
muniquer . Cette partie intéressante du système du
Monde n’a reçu que depuis peu cette perfection qui
lui manquoit . Pour suppléer à ce défaut , on doit
con¬
sulter la pièce de M . Clairault qui a remporté le
prix
,
de ? Académie de Peteríbourg fur la théorie de la Lune
M , d’Alember t
Sc la premiere partie de f Ouvrage que
vient de publier fous le titre de Recherches sur quelques
points importuns du (yflème du Monde.
C’est-làtoutce qu’en qualité d’Editeurs nous avons
adiré de cet Ouvrage . M. de Voltaire a pris la peine
de tracer le caractère de la fçavante Dame qui en est
i ’Auteur . La Préface Historique qu on lit à la fuite
decet Avertissement est de cet homme célébré.
í!
K'^ K
3 $îí
PRÉFACE HISTORIQUE-
PREFACE
DE MONSIEUR NEWTON
ct /ct premiers édition des Principes en 1686.
LESAnciens
, nous
l’
firent beaucoupcomme
de cas de la aMéchanique
pprend Pappus
C Etteplusieursseconde
Articles Edition
& avec paroit corrigés
quelques dans
additions.
Dans la seconde Section du premier ' Livre on a
rendu plus facile la maniéré de trouver les forces
nécessaires pour faire mouvoir un corps dans des or¬
bites données ; & dans la Section V II . du second
Livre , on a recherché avec plus de foin , la théorie
de .la résistance des fluides, qu on confirme par de
nouvelles expériences . Dans le III . Livre , on dé¬
duit dune façon plus complette , la théorie de la
Lune & la préceflìon des Equinoxes , Sc l’on a ajouté
à la théorie des Comètes un plus grand nombre
d’exemples d’orbites calculées, & avec-plus de foins:
ce qui lui donne une -nouvelle confirmation.
.r <-
wm
m
*
PREFACE DE L’AUTEUR
. à la troijìéme édition.
D Ans M. Camberton
cette a foin
,dont
Edition
, Docteur en médecine , très-
troisième eu
LA MARQUISE DU CHASTELET,
PRINCIPES
PRINCIPES
MATHÉMATIQUES
DE LA
PHILOSOPHIE NATURELLE.
D É F INITIONS.
DÉFINITION PREMIERE.
La quantité de matière se mesure par la denstl &
le volume
pris ensemble
..
'Air devenant d’une densité double cil quadruple
^ r Définitions,.
en quantité , lorsque l’espaceest double , Le
sextuple,- - -
íì l’eípace est triple. On en peut dire autant de la
neige & de la poudre condenséespar la liquéfaction
ou la compression, auffi- bien que de tous les corps-
condensés par quelque cause que ce puisse être.
Je ne fais point attention ici au milieu qui passe
librement entre
IfeS parties des corps , supposé qu’un
tel milieu éxiste. Je désigne*
Tome Jí L ..,
«
L PRINCIPES MATHÉMATIQUES
= ==^ == = la quantité de matière par les mots de corps ou de masse. Cette
■. quantité se connoît par le poids des corps : car j’ai trouvé par
des expériences très éxactes fur les pendules , que les poids des
corps font proportionnels à leur masse; je rapporterai ces expé¬
riences dans la fuite.
DÉFINITION II.
ha quantité de mouvement ejl le produit de la masse par la vitesse.
Le mouvement total est la somme du mouvement de chacune
des parties ; ainsi la quantité du mouvement est double dans un
corps dont la masse est double , si la vitesse reste la même ; mais
si on double la vitesse, la quantité du mouvement fera quadruple.
DÉFINITION III.
La force qui réside dans la matièrevis( insita) efi le pouvoir qu'elle
a de résister
. C’esl par cette force que tout corps persévéré de lui-même
dans son état actuel de repos ou de mouvement
'uniforme en ligne
droite.
La force centripète ejl celle qui fait tendre les corps vers quelque
point , comme vers un centre, soit qu ils soient tirés ou poussés vers
ce point , ou qu ils y tendent d' une façon quelconque.
Définitions.
lution ; & sans le secours de quelque force qui s’oppoíe à cet
effort & qui les retient dans leurs orbes , c’est- à-dire , de quel¬
que force centripète, ils s’en iroient en ligne droite d’un mouve¬
ment uniforme.
Un projectile ne retomberoit point vers la terre , s’il n’étoit point
animé par la force de la gravité , mais il s’en iroit en ligne droite
dans les cieux avec un mouvement uniforme , si la résistance de
l’air étoit nulle . C’est donc par fa gravité qu ’il est retiré de la ligne
droite , ôc qu’il s’infléchit fans cesse vers la terre ; & il s’infléchit
plus ou moins , selon sa gravité & la vitesse de son mouvement.
Moins la gravité du projectile fera grande par rapport à fa quantité
de matière , plus il aura de vitesse; moins il s’éloignera de la ligne
droite , & plus il ira loin avant de retomber fur la terre.
Ainsi , si un boulet de canon étoit tiré horisontalement du haut
d’une montagne , avec une vitesse capable de lui faire parcourir un
espace de deux lieues avant de retomber fur la terre : avec une
vitesse double , il n’y retomberoit qu’après avoir parcouru à peu
près quatre lieues , Le avec une vitesse décuple , il iroit dix fois plus
loin ; ( pourvu qu ’on n’ait point d’égard à la résistance de l’air , ) &:
cn augmentant la vitesse de ce corps , on augmenteroit à volonté
le chemin qu’il parcoureroit avant de retomber fur la terre , &
on diminueroit la courbure de la ligne qu’il décriroit ; en íbrte
qu ’il pourroit ne retomber fur la terre qu’à la distance de io , de
?o , ou de 90 degrés ; ou qu ’enfin il pourroit circuler autour , fans
y retomber jamais , & même s’en aller en ligne droite à l’infini
dans le ciel.
Or , par la même raison qu’un projectile pourroit tourner autour
de la terre par la force de la gravité , il se peut faire que la lune
par la force de sa gravité , ( supposé qu’elle gravite ) ou par quel¬
qu ’autre force qui la porte vers la terre , soit détournée à tout mo¬
ment de la ligne droite pour Rapprocher de la terre , & qu’elle
soit contrainte à circuler dans une courbe , & sans une telle force,
la lune ne pourroit être retenue dans son orbite.
de la PHILOSOPHIE naturelle . î
Si cette force étoit moindre qu’il ne convient , elle ne retireroit
pas assez la lune de la ligne droite ; & si elle étoit plus grande , elle
1en retireroit trop , & elle la tireroit de son orbe vers la terre . La
quantité de cette force doit donc être donnée ; & c’est aux Mathé¬
maticiens à trouver la force centripète nécessaire pour faire cir¬
culer un corps dans un orbite donné , & à déterminer réciproque¬
ment la courbe dans laquelle un corps doit circuler par une force
centripète donnée , en partant d’un lieu quelconque donné , avec
une vitesse donnée.
La quantité de la force centripète peut être considérée comme
absolut , accélératrice & motrice.
DÉFINITION VI.
C’est ainsi que la force magnétique est plus grande dans un ai¬
mant que dans un autre , suivant la grandeur de la pierre , & l’in-
tensité de sa vertu.
DÉFINITION VII.
La quantité accélératrice de la force centripète es proportionnelle à la
vttese qu elle produit dans un temps donné.
- Le poids des corps est d’autant plus grand , qu’ils ont plus de
masse; & le même corps pèse plus près de la surface de la terre »
que s’il étoit transporté dans le ciel. La quantité motrice de la force
centripète est la force totale avec laquelle le corps tend vers le
centre , & proprement son poids ; & on peut toujours la connoître
en connoiflant la force contraire & égale qui peut empêcher le
corps de descendre.
J ai appelle ces différentes quantités de la force centripète , mo¬
,
trices, accélératrices, & absoluesafin d etre plus court.
On peut , pour les distinguer , les rapporter aux corps qui font
attirés vers un centre , aux lieux de ces corps , ôc au centre des
forces.
On peut rapporter la force centripète motrice au corps , en
la considérant comme l’effort que fait le corps entier pour Rap¬
procher du centre , lequel effort est composé de celui de toutes
íès parties.
La force centripète accélératrice peut te rapporter au lieu du
corps , en considérant cette force en tant quelle se répand du
centre dans tous les lieux qui l’environncnt , pour mouvoir les
corps qui s’y rencontrent.
Enfin on rapporte la force centripète absolue au centre , comme
à une certaine cause sans laquelle les forces motrices ne se propa-
geroient point dans tous les lieux qui entourent le centre ; soit que
cette cause soit un corps central quelconque , ( comme l’aimant
dans le centre de la force magnétique , & la terre dans le centre de
la force gravitante , ) loir que ce soit quelqu’autre cause qu’on
n apperçoit pas. Cette façon de considérer la force centripète est
purement mathématique : & je ne prétends point en donner la
cause physique.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 7
La force centripète accélératrice est donc à la force centripète
1 * Définitions.
motrice , ce que la vitesse est au mouvement ; car cie meme que la _ _—
quantité de mouvement est le produit de la masse par la vitesse, la
quantité de la force centripète motrice est le produit de la force
centripète accélératrice par la masse ; car la somme de toutes les
actions de la force centripète accélératrice fur chaque particule
du corps est la force centripète motrice du corps entier. Donc à
la surface de la terre où la force accélératrice de la gravité est la
même sur tous les corps , la gravité motrice ou le poids des corps
est proportionnel à leur masse; 5c si on étoit placé dans des régions
où la force accélératrice diminuât , le poids des corps y diminue-
roit pareillement ; ainsi il est toujours comme le produit de la masse
par la force centripète accélératrice. Dans les régions où la force
centripète accélératrice feroit deux fois moindre , le poids d’un
corps fousdouble ou foustriple feroit quatre fois ou six fois
moindre.
Au reste, je prens ici dans le même sens les attractions & les
impulsions accélératrices & motrices , & je me fers indifféremment
des mots &impulsion, &attraction, ou de propmjìon quelconque vers
un centre : car je considéré ces forces mathématiquement & non
physiquement ; ainsi le Lecteur doit bien fegarder de croire que
j’aie voulu désigner par ces mots une efpece d’action , de cause ou
de raison physique ; & lorsque je dis que les centres attirent , lors¬
que je parle de leurs forces , il ne doit pas penser que j’aie voulu
attribuer aucune force réelle à ces centres que je considéré comme
des points mathématiques.
S C H O L I E.
Je viens de faire voir le sens que je donne dans cet Ouvrage à
des termes qui ne font pas communément usités. Quant à ceux de
temps, d!espacede
, lieu de& mouvement, ils font connus de tout le
monde ; mais il faut remarquer que pour n’avoir considéré ces
quantités que par leurs relations à des choses sensibles, on est
tombé dans plusieurs erreurs.
8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
- Pour les éviter , il faut distinguer le temps , l’espace , le lieu .,
DEFINITIONS . O i i S
—... &r le mouvement , en absolus& relatifs , vrais & apparens , mathé¬
matiques & vulgaires.
I . Le temps absolu , vrai & mathématique , sans relation à rien
d’extérieur , coule uniformément , & s’appelle durée. Le temps re¬
latif , apparent & vulgaire , est cette mesure sensible &: externe
d’une partie de durée quelconque ( égale ou inégale ) prise du
mouvement : telles font les mesures d'heures, de jours de , mois ,
&c . dont on se sert ordinairement à la place du temps vrai.
II . L’espace absolu , sans relation aux choses externes , demeure
toujours similaire & immobile.
L ’eípace relatif est cette mesure ou dimension mobile de l’eípacc
absolu , laquelle tombe sous nos sens par fa relation aux corps , &r
que le vulgaire confond avec l'espace immobile . C’est ainsi , par
éxemplc , qu ’un eípace , pris au dedans de la terre ou dans le ciel,
est déterminé par la situation qu ’il a à l’égard de la terre.
L’espace absolu & l’espace relatif font les mêmes d’espece &
de grandeur ; mais ils ne le font pas toujours de nombre ; car, par
éxemple , lorsque la terre change de place dans l’espace , l’espace
qui contient notre air demeure le même par rapport à la terre ,
quoique Pair occupe nécessairement les différentes parties de l’es¬
pace dans lesquelles il passe , Le qu’il en change réellement fans
cesse.
I I I . Le lieu est la partie de l’espace occupée par un corps , &
par rapport à l’espace , il est ou relatif ou absolu.
Je dis que le lieu est une partie de l’èspace , &■non pas simple¬
ment la situation du corps , ou la superficie qui l’èntoure : car les;
solides égaux ont toujours des lieux égaux , quoique leurs superfi¬
cies soient souvent inégales , à cause de la dissemblance de leurs
formes ; les situations , à parler éxactement , n’ònt point de quantité -,
ce font plutôt des affections des lieux , que des lieux proprement
dits.
De même que le mouvement ou la translation du. tout hors dé
son-
de la philosophie naturelle . 5
son lieu est la somme des mouvemens ou des translations des
parties hors du leur ; ainsi le lieu du tout est la somme des lieux
de toutes les parties , Sc ce lieu doit être interne , Sc être dans tout
le corps entier ( & proptma intzrnus & in corport toto. )
IV . Le mouvement absolu est la translation des corps d’un lieu
absolu dans un autre lieu absolu , Sc le mouvement relatif est la
translation d’un lieu relatif dans un autre lieu relatif ; ainsi dans un
vaisseau poussé par le vent , le lieu relatif d’un corps est la partie
du vaisseau dans laquelle ce corps fe trouve,ou l’efpace qu’il occupe
dans la cavité du vaisseau; Sc cet espace fe meut avec le vaisseau;
Sc le repos relatif de ce corps est fa permanence dans la même par¬
tie de la cavité du vaisseau. Mais le repos vrai du corps est fa per¬
manence dans la partie de l’espace immobile , où l’on suppose que
se meut le vaisseau Sc tout ce qu’il contient. Ainsi, si la terre étoit
en repos , le corps qui est dans un repos relatif dans le Vaisseau
auroit un mouvement vrai Sc absolu, dont la vitesse seroit égale
à celle qui emporte le vaisseau sur la surface de la terre ; mais
la terre se mouvant dans l’espace , le mouvement vrai Sc absolu
de ce corps est compolé du mouvement vrai de la terre dans
l’espace immobile , Sc du mouvement relatif du vaiíïèau sur la
surface de la terre ; & si le corps avoir un mouvement relatif
dans le vaisseau, son mouvement vrai Sc absolu seroit compose
de son mouvement relatif dans le vaisseau, du mouvement relatif
du vaisseau fur la terre , Sc du mouvement vrai de la terre dans
l’espace absolu. Quant au mouvement relatif de ce corps fur la
terre , il seroit formé dans ce cas de son mouvement relatif
dans le vaisseau , & du mouvement relatif du vListeau fur la
terre . Ensorte que si la partie de la terre où se trouve ce vaisseau
&voit un mouvement vrai vers l’orient , avec une vitesse divisée
€n toioo parties : que le vaisseau fût emporté vers l’occident avee
ïo P as tses de cette vitesse; Sc que le Pilote se promenât dans le
Vaisseau vers Torient , avec une partie de cette même vitesse: ce
Pilote auroit un mouvement réel Sc absolu dans l’espace im-
Tom Z/ .
ÏO PRINCIPES MATHÉMATIQUES
— ——— mobile , avec ioooi parties de vîtesse vers I orient , & un mou-
Defiwit ioi-Ts. vement re i at if f ur la terre vers l’occident avec 9 parties de
Vitesse.
On distingue en astronomie le temps absolu du temps relatif
par Yéquation du temps. Car les jours naturels font inégaux , quoi-
qu ’on les prenne communément pour une mesure égale du temps;
Sc les Astronomes corrigent cette inégalité , afin de meíurer les
mouvemens célestes par un temps plus éxact.
Il est très possible qu il n’y ait point de mouvement parfaite¬
ment égal , qui puisse servir de messire exacte du temps ; car tous
les mouvemens peuvent être accélérés 8c retardés , mais le temps
absolu doit toujours couler de la même maniéré.
La durée ou la persévérance des choses est donc la même,
soit que les mouvemens soient prompts , soit qu ’ils soient lents,
&• elle scroit encore la même , quand il n’y auroit aucun mouve¬
ment ; ainsi il faut bien distinguer le temps de ses mesures sen¬
sibles , & c’est ce qu on fait par Téquation astronomique . La né¬
cessite de cette équation dans la détermination des Phénomènes
se prouve assez par l’expérience des horloges à pendule , &c par
les observations des Eclipses des satellites de Jupiter.
Lordre des parties de Tespace est aussi immuable que celui dés
parties du temps ; car si les parties de l’eípace sortoient de leur
lieu , ce seroit , fi l’on peut s’exprimer ainsi , sortir d’elLes- mêmes.
Les temps & les espaces n’ont pas d’autres lieux qu ’eux - mêmes,
&c ils sont les lieux de toutes les choses . Tout est dans le temps,
9
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ïj
repos absolu ) & étant transportées avec les cieux qui les entou¬
rent , elles font effort, ainsi que les parties des touts qui tournent,
pour s’éloigner de saxe du mouvement.
Les quantités relatives ne font donc pas les véritables quantités
dont elles portent le nom , mais ce font les mesures sensibles,
( exactes ou non exactes ) que l'on employé ordinairement pour
les mesurer. Or comme la signification des mots doit répondre à
l’usage qu’on en sait , on auroit tort si on entendoit par les mots
de temps, d’espace, de lieu & de mouvement, autre chose que les
mesures sensibles de ces quantités , excepté dans le langage pure¬
ment mathématique . Lorsqu on trouve donc ees termes dans
l’Ecriture , ce. seroit faire violence ail- texte sacré , si au lieu do
les prendre pour les quantités qui leur servent de mesures sen¬
sibles, on les prenoit pour les véritables quantités absolues , ce
seroit de même aller contre le but de la Philosophie &C des Ma¬
thématiques , de confondre ces mêmes mesures sensibles ou quan¬
tités relatives avec les quantités absolues qu elles mesurent.
11 faut avouer qu'il est très difficile de .connaître les mouve-
mens vrais de chaque corps , & de les distinguer actuellement des
mouvemens appareils , parce que les parties de l’eípace -immobile
dans lesquelles s'éxécutent les mouvemens vrais , ne tombent pas
sous nos sens. Cependant il ne faut pas en désespérer entièrement ’,
car on peut se servir , pour y parvenir , tant des mouvemens
apparens , qui font les différences des mouvemens vrais , que
des forces qui sont les causes & les effets des mouvemens
vrais. Si , par exemple , deux globes attachés l’un à sautre
par le moyen d’un fil de longueur donnée viennent à tourner au¬
tour de leur centre commun de gravité , la tension du fil sora
c°nnoître l’effort qu’ils font pour s’écarter du centre du mouve-
ment donnera
>& par ce moyen la quantité du mouvement cir¬
culaire. Ensuite , si en frappant ees deux globes en même-temps,
dans des sens opposés, Lc avec des forces égales , on augmente ou
on diminue le mouvement circulaire , on connoîtra par l’augmen-
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
tation ou la diminution de la tension du fil , l’augmentation ou
la diminution du mouvement ; & enfin on trouvera par ce moyen
les côtés de ces globes où les forces doivent être imprimées pour
augmenter le plus qu’il est possible le mouvement , c’est-à-dire, les
côtés qui fe meuvent parallèlement au fil , Le qui suivent son
mouvement ; connoissant donc ces côtés & leurs opposés qui
précédent le mouvement du fil, on aura la détermination , du
mouvement.
On parviendrait de même à connoître la quantité &r la déter¬
mination de ce mouvement circulaire dans un vuide quelcon¬
que immense , où il n’y auroi r rien d'extérieur ni de sensible à
quoi on pût rapporter le mouvement de ces globes-
Si dans cet espace il se trouvoit quelques autres corps trés
éloignés qui conservassent toujours entr’euxune position donnée»
tels que font les étoiles fixes, on ne pourrait sçavoir par la transla¬
tion relative des globes , par rapport à ces corps , s’il faudrait at¬
tribuer le mouvement aux globes , ou s’il le faudrait supposer
dans ces corps ; mais si en faisant attention au fil qui joint les
globes , on trouvoit fa tension telle que le mouvement des globes
le requiert ; alors non- seulement on verrait avec certitude que ce
font les globes qui fe meuvent , & que les autres corps font en
repos ; mais on aurait la détermination du mouvement de ces glo¬
bes par leurs translations relatives à l1égard des corps.
On fera voir plus amplement dans la fuite comment les mou-
vemens vrais peuvent fe connoître par leurs causes, leurs effets,
& leurs différences apparentes , & comment on peut connoître
au contraire par les mouvemens vrais ou apparens leurs causez
&r leurs effets, & c’est principalement dans cette vue qu’on a.
composé cet Ouvrage.
AXIOMES
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 17
AXIOMES,
0 U
LOIX DU MOUVEMENT*
PREMIERE LOI.
Tout corps persévère dans Vètat de repos ou de mouvement uniforme en
ligne droite dans lequel U se trouve , à moins que quelque force
nagijfe far lui, & ne le contraigneà changerd’état.
E s projectiles par eux-mêmes persévèrent dans leurs mou-
L vemens , mais la résistance de Pair les retarde , Sc la force axiomes,
de la gravité les porte vers la terre . Une toupie , dont les ° u D Lu IX
, , • it i i il .. Mouvement.
parties le détournent continuellement les unes les autres de la ligne -
droite par leur cohérence réciproque, ne cesse de tourner, que parce-
que la résistance de Pair la retarde peu à peu. Les planettes Sc les
comètes qui font de plus grandes masses, & qui se meuvent dans
des espaces moins résistans, conservent plus long-tçmps leurs mou-
vemens progressifs 8c circulaires.
II . LOI.
Les changemens qui arrivent dans le mouvement font proportionnelsà
la force motrice, &se font dans la ligne droite dans laquelle cette
force a été imprimée.
Si une force produit un mouvement quelconque, une force
double de cette premiere produira un mouvement doublé , Sc une
force triple un mouvement triple , soit qu elle ait été imprimée
en un seul coup , soit quelle Paît été peu à peu Sc
successivement,
êc ce mouvement , étant toujours détermine du meme cote que
la force génératrice, seraajoûté au mouvement que le corps est.
Tome r!
/.
IS PRINCIPES MATHÉMATIQUES
retranché j -
íupposé avoir déja , s’il conspire avec lui -, ou en sera
Axiomes,
en partie,
ou i
nu
o IX
s’il lui est contraire , ©u bien sera retranché ou ajoûté
formera un
Mouvement, s’il lui est oblique ; & [de ces deux mouvettiens il s’en
premieres.
seul , dont la détermination sera composée des deux
I I X. L O I.
COROLLAIRE II:
D ’ou l ’on voit qu'une force directe AD ef composée des forces obliques
quelconques K& d * BD , 6* réciproquement qu'elle peut toujours se
résoudre dans les forces obliques quelconques AB & BD . Cette réfor
lution & cette composition des forces se trouve confirméeà tout mo¬
ment dans la mêchanique.
'>
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . it
parallèle à l’horison,il est clair que les forces avec lesquelles le Axiomes,
ou Loii
corps presseroit les plans p Q > pG, qui le retiesldroientdans cette vu
Mouvement*
supposition , seroient exprimées , la premiere par p N, la& se¬
conde par HN. Donc en supprimant le plan pQ , &Claissant le
fil Np qui fait absolument le même effet , la tension de ce fil sera
la même forcep N avec laquelle le plan p Q étoit pressé.
Ainsi la tension dufil , lorsqu’il est dans la situation oblique p N,
Fíg. ei
est à la tension du même fil , lorsqu il a , comme dans le cas pré¬
cédent , la situation perpendiculaire P N, comme/ ?N à pH. C ’est
pourquoi si le poids p est au poids A dans la raison composée de
la raison réciproque des moindres distances du centre de la roue
Lux fils p N &cA M , £>c de la raison directe de p HkpN ;ces poids
auront une égale force pour faire mouvoir la roue , 8c seront par
conséquent en équilibre , ce dont tout le monde peut reconnoître.
la vérité.
Le poids p, en s’appuyant fur ces deux plans obliques , est dans
le même cas qu’un coin entre les deux surfaces internes du corps
qu’il fend : & on peut connoítre par- là les forces du coin &c du
marteau : puifqu’en effet la force avec laquelle le corpsp , presse le
plan p Q, est à la force avec laquelle ce même corps est poufic
vers ces plans , suivant la ligne perpendiculaire pH, parla force
de sa gravité ou par les coups du marteau >comme pNapHi
Sc à la force par laquelle il presse l’autre plan pG Pcomme p N
à H N.
On peut par une semblable décomposition des forces trouver
la force de la vis ; car la vis n est autre chose qu’un coin mû par
un levier , ce qui fait voir la fécondité de ce Corollaire , & fournit
de nouvelles preuves de fa vérité ; il peut servir de base à toute la
rnéchanique dans laquelle on a employé jufqu’à présent tant de
distérens principes.
On en tire aisément , par éxemple , les forces de toutes les ma¬
chines composées de roues , de tambours , de poulies , de leviers,
de cordes tendues , de poids montans directement ou obliquement,
ii PRINCIPES ; MATHÉMATIQUES
ass Sc enfin de tontes les puiíîanccs dont les machines font ordinaire-
otrf ment composées,; on en tiíeroit auffi les forces nécessaires LUX tea-
mouveJent. dons pour mouvoir les,membres des animaux.
COROLLAIRE III.
La quantité de mouvement >, quj. résulte de la sqmmí de tous les mouyemms
vers,,le, même côté, & de, leurs différences , vers des côtés opposéS, ne
change poitit par l 'action des corps entr'eux.
L’action St h. réaction font égales, suivant la troisième loi ;
donc par la seconde elles produisent dans les mouvemens des
changemens égaux dans des directions opposées. Donc íì les mou¬
vemens se font du même côté ; ce. qui sera ajoûté au mouve¬
ment du corps chassé, doit être ôté du mouvement de celui qui
le fuit j ensorte que.la somme des mouvemens demeure la même
qu' auparavant . Si les corps viennent de deux côtés opposés , il
faudra retrancher également du mouvement de Ces deux corps ,
Sc par , conséquent la différence des mouvemens vers
des côtés
opposés demeurera toujours la, même.
Supposons, par éxemple , que la boule A soit triple de la boule
2?, St qu’elle ait deux parties de vitesse, Sc que B la suive dans la
même ligne droite avec. i o parties de vitesse, le mouvement du
<;orps A sera à celui du corps R , comme 6 à m : Prenant donc
Ç& 10 pour exprimer les quantités de mpuvement de ces corps ,
16 fera la somme de leurs mouvemens.
Lorsque ces corps viendront à sc rencontrer , fi le corps ^ ga¬
gne ; , 4 ou 5 parties de mouvement , le corps 3 . en perdra au¬
tant , ensorte que le corps A:, après la réflexion continuant
son chemin avec 9 , ip ou n parties de mouvement , le
corps B , ira avec / , 6 ou *, Sc la somme fera toujours de
parties comme auparavant . Si le corps A gagne 9 , 10,11 ou n
parties , Sc qu ’il poursuive par conséquent son chemin après le
choc avec ij , ic, 17 ou 18 parties de mouvement ; le corps R
perdant tout ce que le corps A gagne , continuera de sc mouvoir
«
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
vers le même côté àvec une partie dé mouvement , après en avoir SSSSSSS
perdu 9 j ou il restera en repos , ‘ayant perdu les 10 parties de mou- * V Voix"
vement progreffif qu’il avoit , ou il retournera vers le côté opposé mouvement.
avec un degré de mouvement , après àvoir perdu tout ce qu’il
avoit & même une partie de plus ( si je puis m’exprimer ainsi ) ,
ou bien enfin il retournera vers le côté opposé avec deux parties
de mouvement , après avoir perdu ìz parties de son mouvement
progreffif, Ainsi les sommés dés mouvemens confpirans 15+ x Ou
i <î-j-o, & lès différences des mouvemens opposés 17—1 Sc 18—2,
seront toujours të parties còmtíiè avant le choc Sc la réflexion .-
Connoissant donc la quantité de mouvement avec laquèíle les
corps se meuvent après la réfìéxion , on trouvera la vitesse de
chacun , en supposant que cette vitesse soit à la vitesse avant la
réfìéxion , comme le mouvement après la réfìéxion est au mou¬
vement avant lá réflexion. Ainsi dans lé derniér cás ; où lé corps
A avoit ë partiés de mouvement avant la réflexion *& ' 18 aptes,
ôc 2 de vitesse avant la réflexion ; ou trouvés òk que lá Vitesse après
la réflexion seroit 6 , en disantcomme S partiés de mouvement
avant la réflexion , sont à r 8 parties après la réflexion ; ainsiz dè
vîtéstè avant la réflexion ío'nt à 6 de vîtefîèaprés fa réHexion.
Si lès corps n’ëtbiént pas sphériques , ou que se mouvant suivant
Mouvement. cent res j m ais je ne considérerai point ces cas dans la fuite , parcs
qu il seroit trop long de démontrer tout ce qui y a rapport.
COROLLAIRE IV.
les
Les mouvemens des corps enfermés dans un espace quelconque sont
mêmes entr'eux , soit que cet espace soit en repos , soit qu Use meuve
uniformément en ligne droite sans mouvement circulaire.
\m
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ji
erreurs d’un ou deux pouces que j’ai trouvé dans les mesures à la
difficulté de prendre ces mesures avec assez d’éxactitude ; cax il
étoit difficile de faire tomber les Pendules dans le même instant, Mouvement.
enforte que les corps se rencontrassent ssans le lieu le plus bas
■AB ,- de
& marquer éxactement les lieux s &ck ausquels les corps
remontoient après le choc ; &r il pouvoit encore s’y mêler d’au¬
tres causes d’erreur , comme l’inégale densité des parties des corps
suspendus , leur différente texture , Lee.
Et afin qu’on ne m’objecte pas que la loi que j’ai voulu prou¬
ver par ces Expériences suppose les corps ou parfaitement durs,
ou parfaitement élastiques , & que nous ne connoissons point de
telscorps , j’ajouterai que ces Expériences réussissent auffi- bien fur
les corps mois que fur les corps durs , Le que par conséquent la
vérité de ce principe ne dépend point de la dureté des corps ; car
si on veut rappliquer aux cas où les corps ne font pas parfaite¬
ment durs , il faudra seulement diminuer la réfléxion dans une
certaine proportion relative à la quantité de la force élastique.
Dans la théorie de Wrtnn ôc d’Hugrns, les corps absolument
durs , après s’être choqués , s’éloignent l’un de l’autre avec la même
vitesse qu’ils avoient dans le choc. On peut rassurer avec encore
plus de certitude des corps parfaitement élastiques. Dans les corps
qui ne font pas parfaitement élastiques, la vitesse avec laquelle
ils s en retournent après le choc , doit être diminués relative¬
ment à la force élastique ; & parce que cette force ( pourvu que
les parties des corps ne soient point altérées par la collision, ou
qu’elles ne souffrent point d’extension comme celle que cause le
marteau ) est constante Sc déterminée , ainsi que je l’ai remarqué j
elle fait que les corps rejailliíïènt avec une vitesse relative qui
est à la vitesse qu’ils avoient avant le choc dans une raison
donnée.
Je fis auffi cette expérience avec des pelottes de laine très
ferrées. Je commençai par déterminer la quantité de la force élas¬
tique , en faisant tomber les Pendules & en mesurant la réfléxion :
■}Z PRINCIPES MATHÉMATIQUES
&c eníuite eonnoissant cette force , j’
en conclus les réflexions pour
'r
Axiomes,
° “ dV ^
ix outres cas , & je trouvai que les expériences y répondoient . Les.
toujours Tune de l ’autre après le choc avec
Mouvement . p e l 0 ttes s eloignoient
une vîteíTe relative , qui étoit à leur vitesse relative dans le choc »,
comme 5 à 2 environ . Les boules d’acier rejaillissoient à peu près
avec leur même vitesse : les boules de liège rejaillissoient avec une
vitesse un peu moindre ; Sc dans les boules de verre ces vitesses
croient à peu près comme 15 à 16. ainsi la troisième loi se trouve
confirmée dans le choc Sc dans la réfléxion des corps par la
théorie » Sc la théorie , Pess parl ’expérience. Je vais faire voir
qu’elle Pess aussi dans les attractions.
Imaginez entre les deux corps A ScB un obstacle quelconque qui
les empêche de se joindre . Si un de ces corps comme A est
plus attiré
main qui tire la corde directement , est au poids qui monte di¬
rectement ou obliquement , comme la vitesse de son ascension
perpendiculaire à la vitesse de la main qui tire la corde , il y aura
équilibre.
Dans les Horloges & les autres machines dont la construction
dépend du jeu de plusieurs roues , les forces contraires qui font des
efforts pour les mouvoir & pour les retenir , fe contrebalanceront
mutuellement , si elles font entr’elles réciproquement comme les
vitesses des parties des roues aufquelles elles font imprimées.
La force de la vis pour presser un corps est à la force de la
main qui tourne la manivelle , comme la vitesse circulaire de la
manivelle dans la partie où la main la fait tourner , est à la vi¬
tesse progreffive de la vis vers le corps qu elle presse.
Les forces avec lesquelles le coin presse les deux côtés du bois
quil fend , font à la force avec laquelle le marteau frappe le
coin , comme le chemin que fait le coin dans la direction de la
force que-lui impriment les coups du marteau , est à la vitesse avec
laquelle les parties du bois cedent au coin selon les lignes per¬
pendiculaires aux faces du coin. II en est de même dans toutes
les machines dont l’efficacité consiste en cela seulement , qu en
diminuant la vîteflè on augmente la force & réciproquement ;
Sc c’est par- là qu on résout ce Problème dans toutes les efpeces de
lies
DU MOUVEMENT
DES COR P S.
L IVRE P RE MI E R.
SECTION PREMIERE.
■S-LEMME PREMIER.
LEMME III.
Les dernieres raisons de ces mêmes figures feront encore des raisons d ’ê-
galité , quoique les bases A B , B C , CD , &c. des parallélogrammes
soient inégales ,pourvû qu 'elles diminuent ' toutes à Virfini .
Les espaces qu'unc force finie fait parcourir au corps qu elle presse, soit
que cette force soit déterminée & immuable , soit qu elle augmente ou
diminue continuellement , sont dans le commencement du mouvement
en raison doublée des temps.
Que les lignes A D , AE représentent les temps , 6c les ordon¬
nées D B , E Clés vitesses produites ; les espaces décrits avec ces
vitesses seront comme les aires ABD , ACE qui auroientété
PI
v®
DÊ LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4Î
décrites par h.fluxion dé ces ordonnées , c’est- à- dire ( par le
Lem¬
me í>. que
) ces espaces seront dans le commencement du mou¬
vement en raison doublée des temps  D , A E. C . Q . F: D.
Cor. i . De - làontire aisément , que lorsque des
corps qui par-
coureroient dans des temps proportionnels des parties
semblables
de figures semblables , font sollicités par de nouvelles
forces quel¬
conques égales & appliquées de la même maniéré , les
déviations
causées par ces farces , c'est- à- dire , les distances des
points où les
corps íont arrivés réellement aux points où ils íéroient
arrivés fans
faction de ces forces , font entr ’elles à peu près comme les
quarrés
des temps dans lesquels ces déviations ont été
produites.
Cor. 2 . Et les déviations causées par des forces
proportionnelles
& appliquées de même aux parties semblables de
figures sembla¬
bles , font en raison composée des forces &c des qúarrés
des temps.
Cor. II en est de même des espaces quelconques que les
corps
pressés par des forces diverses décrivent . Ces cípaces
font encore
dans le commencement du mouvement , comme les
forces mul¬
tipliées par les quarrés des temps.
Cor. 4. Donc , dans le commencement du
mouvement , Jes forces
íont comme les espaces décrits directement , &
inversement com¬
me les quarrés des temps.
Cor. 5 . Et les quarrés des temps sont comme les
espaces décrits
directement , & inversement comme les forces
S C H O LIE.
Lorsqu’on compare des quantités indéterminées de
différent
genre , &c qu ’on dit que l’une d’elles est en raison
directe ou in¬
verse d une autre : on entend par -là que la première
augmente
ou diminue dans la même raison que la derniere ,
ou dans la
raison inverse j & lorfqu ’on dit qu ’une quantité est
directe¬
ment ou inversement , comme plusieurs de ces
quantités , cela
signifie qu elle augmente ou diminue en raison
composée des
raisons dans lesquelles ces autres quantités
augmentent ou
• Fi j
4+ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
'
1diminuent , ou dans la raison composée des raisons renversées de
.MourjEMEKi ces raisons. Si on dit, par exemple , que A est directement comme
pes Couss , , 1 l
”• B Sc comme C, Sc inversement comme D : cela veut dire que A
augmentera ou diminuera en même raison que B x C x ou
/ BC o
& —
que les quantités A sont entr’elles en raison donnée.
L E M M E X I.
Dans toutes Us courbts qui ont une courbure finie au point de contact y
la fioufiendante évanouissanted 'un angle de contact efià la fin en rai¬
son doublée de la fioufiendante de Uarc quelle termine.
Cas x. Soient Ab B cet arc , A D fa tangente , B D la sousten-
dante de sangle de contact , laquelle est perpendiculaire à la tan¬
gente , Sc A B la soustendante de Tare. Soient ensuite A G ScB G
perpendiculaires k A D Sck AB , Sc soit G la rencontre de ces
perpendiculaires . Cela posé, imaginons que les points D , B, G }
vîg- ti. deviennent les pointsd , b, g , Sc que le point I soit la derniere in¬
tersection des lignes A G , B G, lorsque les points B Sc D sont
arrivés en A y il est clair que la distance GI peut être moindre
qu’aucune distance assignable ; mais à cause qu’on peut faire
paffer des cercles par les points A s B , G , Sc par les points A} b, g.
on a AB 1=zA G x B D Sc Ab 1=Agx bd ;donc A B 1est k A b*
en raison composée des raisons de A G , k A g Sc de B D k bd.
Mais comme on peut supposer la distance G1 plus petite qu’aucunc
longueur assignable, la différence entre la raison de A G à Ag Sc
la raison d’égalité peut être moindre qu’aucune différence assigna¬
ble ; donc la différence de la raison de A B *k A b 1k la raison de
B D k bd , peut être moindre que toute différence assignable. Donc
( par le Lemme r . ) la derniere raison dc AB 1k Ab 1sera la même
que la derniere raison ácBD kbd . C. Q. F. D.
Cas z. Supposé que B D soit incliné sur AD, selon un angle
quelconque donné , la derniere raison de BD kbd restera toujours
la même. Sc sera par conséquent la même que la raison de A B *
2-Ab 1, C, Q. F. D,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4;
Cas. 3 . Quand même sangle D ne seroit point donné , &• q Ue j a LlTlE
IlCUlEt.
droite B D convergeroit vers un point donné , ou quelle seroit
tirée suivant une loi quelconque ; les angles D te d, formés selon
la. même loi , tendroient toujours à devenir égaux , & à la fin leur
différence deviendroit moindre que toute différence donnée »c’est-
à-dire , (par le Lemme 1.) qu ’ils seroient égaux à la fin , Se par con¬
séquent les lignes B D , bd seroient entr ’elles dans la même raison,
qu ’aupatavant . C. Q. F . D.
Cor. 1 . Comme les tangentes A D , Ad, les arcs A B ,Ab t Sc
leurs finus 2? C , b c deviennent à la fin égaux aux cordes AB,
A b, leurs quarrés font auísià la fin comme les soustendantes BD ,
b d.
Cor. z. Et ces quarrés seront aufli entr ’eux à la fin comme les
flèches des arcs , lesquelles coupent les cordes en deux parties
égales , Se convergent vers un point donné ; car ces flèches font
comme les soustendantes B D , b d.
Cor.z . Donc , lorsqu ’un corps avec une vîteíïè donnée décrit
un arc , la flèche de cet arc est en raison doublée du temps pen¬
dant lequel il est décrit.
Cor. 4 . Les triangles rectilignes A D B , A d b íont à la fin en
raison triplée des côtés A D , Ad , 6c en raison sesquiplée des cô¬
tes D B , d b ; puisqu ’ils font en raison composée des côtés A D ,
B>B ,Se Ad , db, de même les triangles A B C , Abc, sont à la
fin en raison triplée des côtés B C, b c. J ’appelle raison sesquiplée
la raison sousdoublée de la raison triplée , parce qu ’elle est com¬
posée de la raison simple Se de la raison sousdoublée.
3 . Comme D B , d b deviennent à la fin parallèles , & en
Cor.
raison doublée de A D te de A d, les dernieres aires curvilignes
A D B , A d b seront ( par la nature de la parabole , ) les deux
tiers des triangles rectilignes AB D , Ab d ; te les segmens AB,
Ab, les tiers de ces mêmes triangles , te de- là ces aires Se ces seg¬
mens feront en raison triplée , tant des tangentes AD , A d , que
des cordes te des arcs AB , Ab.
jf.6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
- S C H O LIE.
Vv
“TcTrTs. Ali reste , dans toutes ces démonstrations nous supposons que
- -sangle de contact n’est ni infiniment plus grand que les angles
de contact contenus entre la tangente & la corde des cercles >
ni infiniment plus petit que ces mêmes angles , c’est-à-dire que
nous supposons que la courbure au point A n ’est ni infiniment
petite , ni infiniment grande , mais que le rayon oscillateur AI,
est d’une grandeur finie ; car íì on prenoit D B proportionnelle
à A D 5, aucun cercle ne pourroit passer par le point A entre la
tangente A D la & courbe AB ,- en
& ce cas sangle dè contact
feroit infiniment plus petit que les angles de contact circulaires ;
& par le même raisonnement , si on fait successivementD B pro¬
portionnel à A Z>4 j A D 1, A D c, A D 1, & c. on aura une série
infinie d’angles de contact , dont chacun fera infiniment plus petit
que celui qui le précédé , & si son fait successivementB D propor-
. 4 J. 6 2.
tionnelle a. A D z, A D *A D *AD 4, A D 5, A D 6, &cc. on aura
une autre suite infinie d’angles de contact , dont le premier fera du
même genre que les angles de contact circulaires ; le second sera
infiniment plus grand ; le troisième infiniment plus grand que le
second , & ainsi de suite. De plus , entre deux quelconque de ces
angles on peut inférer une fuite d’angles intermédiaire , laquelle
fera infinie des deux côtés , Le telle que chacun des angles qui la
composeront sera infiniment plus grand , ou infiniment plus petit
que celui qui le précédé. Entre les termes A D 1& A D J, par
15 II 9 1
exemple , on peut insérer la férie A D 6,AD 3 ì AD ^ ,AD ì i
JD *, A D ^yAD 1* , AD ^ yAD^ Lee , . Enfin on pourra en¬
core insérer entre deux angles quelconques de cette derniere
férie , une nouvelle férie d’angles intermédiaires toujours infini¬
ment plus grands les uns que les autres ; car la nature ne connoît
point de bornes.
Ce qu on a démontré des lignes courbes & des superficies
qu’elles renferment , peut Rappliquer facilement aux surfaces
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 47
courbes des solides & aux solides mêmes. J’ai commencé par ces livre
Lemmes , pour éviter de déduire de longues démonstrations ad PREMIER.
,
absurdumselon la méthode des anciens Géomètres.
Tau rois eu des démonstrations plus courtes par la méthode des
indivisibles; mais parce que l’hypothése des indivisibles me paroît
trop dure à admettre , 8c que cette méthode est par conséquent
peu géométrique ; j’ai mieux aimé employer celle des premieres
8c dernieres raisons des quantités qui naissent & s’évanouifsent;
<&: j’ai commencé par taire voir , le plus brièvement que j'ai pu , ce
que deviennent les quantités , lorsqu’elles atteignent leurs limites.
Je démontrerai par cette méthode tout ce qu on démontre par
celle des indivisibles; mais en ayant prouvé le principe , je m’en
servirai avec plus de sécurité.
Ainsi, lorsque dans la fuite je considérerai des quantités comme
composées de particules déterminées , & que je prendrai pour des
lignes droites de petites portions de courbes ; je ne désignerai point
par- là des quantités indivisibles, mais des quantités divisibles
évanouissantes; de même, ce que je dirai des sommes 8c des raisons,
doit toujours s’entendre non des particules déterminées , mais des
limites des sommes & des raisons des particules évanouiíïantes ; ÔC
pour sentir la force de mes démonstrations , il faudra toujours se
rappeller la méthode que j’ai suivie dans les Lemmes précédens.
On peut dire , contre ce principe des premieres &c dernieres
raisons , que les quantités qui s’évanouissent n’ont point de der¬
niere proportion entr’elles; parce qu’avant de s’évanouir , la pro¬
portion quelles ont n’est pas la derniere , & que lorsqu’elles sont
évanouies , elles n’en ont plus aucune. Mais on pourroit soute¬
nir par le même raisonnement qu’un corps qui parvient d’un
mouvement uniformément retardé à un certain lieu où son mou¬
vement s’éteint , n’a point de derniere vitesse; Car , diroit-on, avant
que ce corps soit parvenu à ce lieu , il n’a pas encore fa derniere
vitesse, & quand il l’a atteint , il n’en a aucune , puisqu’alors son
mouvement est «teint. Or , la réponse à cet argument est facile ;
4g PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Do on doit entendre par la derniere vitesse de ce corps celle avec
MOUVEMENT
ses Cores,
laquelle il se meut , non pas avant d’avoir atteint le lieu où Ton:
mouvement cesse, non pas après ' qu’il a atteint cé lieu,mais
celle quil a dans l’instant même qu’il atteint ce dernier lieu
&" avec laquelle son mouvement cesse. II en est de même de la
derniere raison des quantités évanouissantes , il faut entendre par
cette raison celles qu'ont entr’elles des quantités qui diminuent,
non pas avant de s’évanotiir , ni après quelles sont évanouies,
mais celle qu’elles ont dans le moment même qu’elles ^évanouis¬
sent. De la même maniéré , la premiere raison des quantités nais¬
santes est celle que les quantités qui augmentent ont au moment
qu’elles naissent, & la premiere ou derniere,somme de ces quan¬
tités est celle qui répond au commencement ou à la fin de leur
existence , c’est-à-dire , au moment quelles commencent à aug¬
menter ou qu’elles cessent de diminuer.
II y a une certaine borne que la vitesse d’un corps,peut atteindre
à la fin de son mouvement , & qu’elle. ne scauroit passer; c’est
cette vitesse qui est la derniere vîtefíè du corps. 11 en est de même
des limites & des proportions de toutes les quantités qui com,-
mencent & cessent. Comme cette limite est certaine & définie,
c’est un problème très géométrique que de la-déterminer ; car on
peut regarder comme géométriques tous les problèmes où il s’agit
de déterminer avec précision quelque quantité.
On objectera peut-être que si les dernieres raisons qu’ont
entr’elles les quantités qui s évanouissent font données, les der¬
nieres grandeurs de ces quantités seront auffi données; Sc qu’ainsi;
toute quantité fera composée d’indivisibles , au contraire de ce
qu’Euclide a démontré des incommensurables dans le dixième Livre
de ses élémens. Mais cette objection porte fur une supposition
fausse; car les dernieres raisons qu’ont entr elles les quantités qui
«'évanouissent ne font pas en esset les raisons des dernieres quan¬
tités , ou de quantités déterminées & indivisibles, mais les limites
dont les raisons des quantités qui décroissent à l ’infini approchent-
fans.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 45
sans cesse, limites dont elles peuvent toujours approcher plus près L
que d’aucune différence donnée , qu’elles ne peuvent jamais pas¬ PRE
SECONDE SECTION.
De la recherche des forces centripètes.
PROPOSITION I. THÉORÈME L
'J) ans les mouvemens curvilignes des corps, les aires décrites* autour
d ’un centre immobile , font dans un mime plan immobile , &font.
proportionnelles au tempsr
Supposé que íe temps soit divisé en parties égaies , & que dans
îa premiere partie de ce temps , le corps, par la force qui lui a été
imprimée , décrive la ligne AB: siiivant la premiere loi du mou¬
vement dans un second temps égal au premier , il décriroit , si
ïien ne f en cmpéchoit , la droite BC ^ AB -, Donc en tirant au
«entre S , les rayons AS , B S , c Sf les aires AS B , B S c seroient
egales. Supposé que lorsque ce corps est arrivé en B, la force Fi2'
tec ravon-i168 .decrites Par un corps autour d’un centre font les espaces terminus pat
1 qw partent de ce centre , St par Tare fur lequel s ’appuient ces rayons.
TomeD
5o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
" Du centripète agisse sur lui par un seul coup , mais assez puissant pour
de^ cTr ’Ts. l ’obliger à se détourner de la droite B c à&: suivre la droite
J 111B C. Si on tire la ligne Cc parallèle à B S , laquelle rencontre B C
en C 3à la fin de ce second temps , le corps ( selon le i . Corollaire
des loix ) sera en C dans le même plan que le triangle J S B.
En tirant ensuite la ligne S C, le triangle SBC sera égal au
triangle SB c,à cause des parallèles SB , Cc, donc il fera aussi
égal au triangle S AB.
De même , íì la force centripète agit successivement sur Ic
corps en C , D 3 £ , &c.& qu ’elle lui fasse décrire à chaque petite
portion de temps les droites C’D Z , >E , E F, rc& . ces lignes feront
toutes dans le même plan ; & le triangle S CD fera égal au trian¬
gle S B C, le triangle S D E au triangle ACD , & le triangle SEF
au triangle S D E. Ce corps décrira donc cn des temps égaux des
aires égales dans un plan immobile : & en composant , les som¬
mes des aires quelconques S A DS , SA F S seront entr’elles com¬
me les temps employés à les décrire.
Qu’on imagine maintenant que le nombre des triangles aug¬
mente ôc que leur largeur diminue à l’infinij il est clair {par le
Cor. 4. du Lemme 3. ) que leur dernier périmètre ADF, fera
une ligne courbe . Donc la force centripète , qui retire le corps à
tout moment de la tangente de cette courbe , agit fans interrup¬
tion , & les aires quelconques SA D S , SA F S , qui étoient pro¬
portionnelles aux temps employés à les décrire , leur seront en¬
core proportionnelles dans ce cas. C. Q. F. D.
Cor. 1 . La vitestè d’un corps attiré vers un centre
immobile
dans un espace non résistant , est réciproquement comme la per¬
pendiculaire tirée de ce centre à la ligne qui touche la courbe
au lieu où le corps se trouve ; car la vitesse de ce corps aux lieux
A , B , C >D , E , est proportionnelle aux bases AB , BC,C D,
DE , E F des triangles égaux ; & ces bases font entr’elles en
raison réciproque des perpendiculaires qui leur font abaissées du
centre.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Jt
Cor. t. Si on fait un parallélogramme A B C F, sur les cordes
AB , B C, de deux arcs successivement parcourus par Je même
corps en des temps égaux dans des espaces non résistans, 8c que
la diagonale B V de ce parallélogramme ait la même position que
celle qu’elle a à la fin , lorsque ces arcs diminuent l’infini, cette
diagonale prolongée passera par le centre des forces.
Cor. 3. Sion fait lès parallélogrammes AB C F , DEFZ , íût
les cordes AB , B C 8c D E,EF des arcs décrits en temps égaux
dans des espaces non résistans, les forces en B 8c en E feront
entr’elles dans la derniere raison des diagonales B V, E Z , lorsque
ces arcs diminueront à l’infini ; car les mouvemens du corps , sui¬
vant les lignes B C 8c E F, font composés( par le Cor. 1. des loix)
des mouvemens suivant les lignes B c , BF 8c Ef , E Z :or , B V 8c
E Z qui, font égales à Cc, 8c à Ff, ont été parcourues par les im¬
pulsions de la force centripète en B 8c en E, selon ce qui a été
démontré dans cette proposition ; donc elles font proportionnelles
à ces impulsions.
Cor.4. Les forces par lesquelles les corps , qui fe meuvent dans
des eípaces libres , font détournés du mouvement rectiligne 8c
contraints à décrire des courbes , sont entr’elles comme les fléchés
des arcs évanouissants parcourus en temps égaux , 8c Ces flèches
convergent vers le centre des forces , & coupent les cordes des arcs
évanouissants en deux parties égales ; car ces flèches font la moi¬
tié des diagonales dont on vient de parler dans le Cor. 3.
Cor. j . Ainsi ces mêmes forces font à la force de la gravité
comme les flèches des arcs décrits font aux flèches verticales des
arcs paraboliques que les projectiles décrivent dans le même
temps.
Cor. 6. Tout ce qui a été démontré jufqu’ici fera encore vrai,
Par le Cor. j . des loix , lorsque les plans dans lesquels les corps
fe meuvent , 8c les centres des forces placés dans ces plans,
au | icu d être en repos , íè mouveront uniformément en ligne
droite.
G ij
zr *■ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Do PROPOSITION II . THEOREME II.
mouvement
corps qui fe meut dans une ligne courbe décrite
j> ss Corps . La force centripète d ' un
Si un corps décrit autour d 'un autre corps qui se meut d'une façon
quelconque des aires proportionnelles au temps, la force qui anime
le premier ef composéed ’une force qui tend vers le second
, & de
toute la foret accélératrice par laquelle ce second corps efl animé.
Soit le premier corps L 6c le second T : Si une force nouvelle
égale & contraire à celle qui agit sur le corps T , agit sor ces
deux corps , selon des lignes parallèles , le premier corps L con¬
tinuera , par le Cor. 6. desloix , à décrire autour du corps T les
mêmes aires qu’auparavant ; mais la force qui agissoit sor le corps
T fera détruite par cette nouvelle force qu’on a supposé lui être
égale Sc contraire . Donc , par la premiere loi , ce corps T aban¬
donné à lui-même demeurera en repos, ou se mouvera uniformé¬
ment en ligne droite ; & le corps Z , qui est animé alors par la
différence de ces forces , c’est-à-dire par la force restante , conti¬
nuera à décrire des aires proportionnelles au temps autour du
corps T. D«nc par le Théor . z. la différence de ces forces tend
C. Q .F .D.
vers le corps T comme à son centre.
Cor. i. 11 suit de-là, que si un corps L décrit autour d'un
autre corps
des aires proportionnelles au temps , & que de la force totale qui
presse le corps L , soit simple , soit composée de plusieurs forces,
solon le Cor. z. des loix , on soustrait toute la force accélératrice
qui agit sor l’autre corps ; la force restante par laquelle le corps
est animé , tendra tout entiers vers l’autre corps T comme
centre.
Cor. z . Et si ces aires ne s’éloignent pas beaucoup d’être pro-
54 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D u
portionnelles au temps , la force restante fera à peu près dirigée
mouvement
DES C0R . PS1
vers le corps T.
Cor. 3. Et réciproquement , si la force restante tend à peu près
vers le corps T , les aires -feront à peu près proportionnelles au
temps.
Cor. 4 . Si le corps L décrit autour du corps T des aires qui
s’éloignent beaucoup de la proportionnalité des temps , & que ce
corps T soit en repos, ou qu il fe meuve uniformément en ligne
droite , la force centripète qui tend vers ce corps est nulle , ou
bien elle est mêlée & composée avec d’autres forces très puis¬
santes ; & la force totale , composée de toutes ces forces , s’il y en
en a plusieurs, fera dirigée vers un autre centre mobile ou im¬
mobile. 11 en est de même , lorsque le corps T fe meut d’un mou¬
vement quelconque , pourvu que l’on prenne pour force cen¬
tripète , celle qui reste après qu’on a soustrait la force totale
qui agit sur le corps T.
S C H O L I E.
eiproquement comme z- p* -
c~ ’ àk -à-dire ( en négligeant
Supposé que le corps tourne dans une spirale P Q S qui coupe tous les
rayons S P , S Q , &c. fous un angle donné : on demande la loi de la
force centripète qui tend au centre de cette spirale.
AUTRE SOLUTION.
La perpendiculaire S Y abaissée fur la tangente , & la corde
PU du cercle oscillateur étant en raison donnée avec S P , $ PK
est proportionnel àíf ' xPP, c ’est-à-dire , par les Cor. Le 5.
de la Prop. 6, réciproquement proportionnel à la force centri¬
pète.
L E M M E X I I.
PROPOSITION X. PROBLÈME y.
Un corps circulant dans une ellipse : on demande la loi de la force
centripète qui tend au centre de cette ellipse.
Soient CA, CB les demi axes de l’ellipsc ; G P, A d’autres N§. »o.
diamètres conjugués; PF , QTdes perpendiculaires à ces diamètres;
Q r une ordonnée au diamètre G P si ; on acheve le parallélo¬
gramme Q v P R 3on aura p ar i es coniques P v X. v G Qv* t !
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
P C1'. C D 1. Mais L cause des triangles semblables QvT,P CF\
Du
MOUVEMENT Q v1: Q T 1: : PCl ■P F z, Donc,en composant ces raisons, on aura
P v X vG : QT ' y. PC *: CDZ, & PC *: PF 1, ou vG : 2^ 1 r ,
p C1: SP - P* C1 .
PF 1,.Si on écrit présentement Q R pour Pv , que
AUTRE SOLUTION.
du même centre font égaux dans toutes les ellipses; car ces temps
font égaux dans les ellipses semblables( par les Cor. ; . Lc 8. de
la Prop. 4.) ; mais dans les ellipses qui ont le grand axe commun ,,
ils font lesunsaux autres directement comme les aires elliptiques
totales , ôc inversement comme lés particules de ces aires décrites
en temps égal , c’est-à-dire directement comme les petits axes, &
inversement comme les vitesses dés corps dans les sommets prin¬
cipaux , ou directement comme les petits axes , & inversement
comme les ordonnées au même point de Taxe commun. Mais ces
deux raisons directes ôc inverses qui composent la raison des
temps font alors égales ; donc les temps font égaux..
S C H o LIE.
T R O I S I É>M E S E G T I O N. -
i. J so - .. ..
Du
P R.Q POSITION XII . PROBLÈME VII.
MOUVEMENT
ms Corps.
hiperbole ; on demande la loi
corps fi meuve dans une
7osé qu ' un
Les mêmes choses étant posées , les temps périodiques- dans les- ellipses , ,
font en raison sesquiplée de leurs grands axes ..
Puisque Te petit axe est moyen proportionnel entre le grand
axe & le paramétré , Te rectangle, formé par les axes est donc en
raison composée de la.raison sousdoublée du paramétré &. de la
raison sesquiplée du grand axe ; mais ce rectangle , par le Cor. de.
la Prop. 14. est en raison composée de la raison sousdoublée du
paramétré , & de la raison du temps périodique . Otant donc de
part & d’autre Ta raison sousdoublée du paramétré , il restera la
raison sesquiplée du grand axe , qui sera la même que la raison
du temps périodique . C. Q. F. Z?.
Corol. Les temps périodiques sont donc les mêmes dans les
ellipses,, & dans les cercles , dont les diamètres sont égaux aux
grands axes des ellipses..
Les mêmes choses étant poses , fi par les points où Von suppose les
corps dans chaque orbite on mene des tangentes , & qu’on abbaijse
du foyer commun dés perpendiculaires fur , les tangentes , les vitesses
de ces corps seront en raison composée de la raison, inverse: de ces
perpendiculaires:
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 7$
perpendiculaires? & de la raison directe sousdoublee des paramétrés—> —»
. .
Livre
principaux. premier.
Du foyer S à la tangente P R tirez la perpendiculaire 5 T , la
vîtefíè du corps P fera réciproquement en raison sousdoublee de r :§. i6.
S Yz
la quantité —— ; car cette vitesse est comme le petit arc P Q
Que la force centripète qui tend au point S soit celle qui fìs. î 7.&z8.
fait circuler le corps p dans une orbite donnée p q , 6c que la vi¬
tesse de ce corps au point p soit connue. Que le corps P parte
du lieu P, suivant la ligne P R avec une viteíïe donnée , 6c qu etì
vertu de cette vitesse & de la force centripète , il décrive la
section conique P Q. Que la droite P A touche cette courbe en
P , 6c que p r touche pareillement l'orbite p q en p si
; l’on ima¬
gine des perpendiculaires tirées du point S à ces tangentes ; il
est clair , par le Cor. 1. de la Prop. 16. que le principal para^-
metre de la section conique cherchée sera au principal para¬
métré de lorbite donnée , en raison composée de la raison dou¬
blée des perpendiculaires , 6c de la raison doublée des vitesses,
ainíì il fera donné. Soit L le paramétré de la section conique
cherchée , le foyer S de cette même section étant auffi don¬
né , en faiíànt sangle RPH égal au complément à deux
droits de sangle RPS, on aura la position de la ligne P JP,
qui passe par 1autre foyer ; car tirant S K perpendiculaire k P H,
K ij
76 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
*". '
. supposant que B C soit le demi axe conjugué , on aura,
mouvement SP l - x KPxPH + P H %C H *= 4-B H *—^ B C 1
C0RPS - 5= Tp -ÇPH* Z_ x 3 ^ -f PH —SP 1- f z SPx pH + PH *—Lx
SP+ PH, Sc ajoíìtant de part &r d’autre t KPx P H- SP ^ pjj 1
+LXSP + PH, il viendra L xTp ^ÇTh =z S Px P H+ z KPx PH
ou S P -\-P H : PH :z: S P f- z K P : L. d ’où P H est donnée tant
de longueur que de position.
Si la vîteíse du corps au point P est telle que le paramétré L
foit moindre que zSP z KP, la ligne P H tombera du même
Fîg. r/, côté de la tangente P R que la ligne P S -, ainsi la courbe fera
une ellipse, Sc comme ses foyers S & H feront donnés , son
grand axe S P + P H fera auífi donné.
Si la vîteífe du corps est telle , que le paramétré L soit égal à
ZS P z KP, la ligne P H fera infinie, & par conséquent la
courbe sera une parabole dont Taxe S H parallèle à la ligne P K
fera donné.
Si le corps part du Heu P avec une vîteíïe encore plus grande,
il faudra prendre la ligne P H de f autre côté de la tangente ; ainsi
la tangente passant entre les foyers , la courbe fera une hiperbole
dont Taxe principal fera égal à la différence des lignes S P Sc PH,
Sc sera par conséquent donné.
Dans tous ces cas , si l’on suppose que le corps P se meuve
dans la section conique ainsi trouvée , il est clair , par les Prop. n.
ii . Sc ij. que la force centripète fera réciproquement comme
le quarré de la distance dit corps au centre S des forces ; ainsi
la ligne P Q représentera exactement celle que le corps dé¬
crira par une telle force en partant du lieu donné P , avec une
vitesse donnée , Sc suivant une ligne droite P R donnée de po¬
sition. C. Q- F-
Cor. i . De-là,le sommet principal D , le paramétré L , Sc 1c
Du
MOUVEMENT
des Corps.
QUATRIEME SECTION.
De la détermination des orbes elliptiques , paraboliques &
ues, lorsque ïun des foyers est donné.
LEMME XV.
Te foyer , & les axes principaux étant donnés , décrire les trajectoires
elliptiques & hiperholiques qui passent par des points donnés , & qui
touchent des droites données de posttion.
passe par deux points Ê ScC, Sc qui ait pour foyer le point donné S.
Comme cette trajectoire est donnée cPespeee, la raison de l’axe
principal à la distance des foyers fera donnée. Prenez K B à B S,
Sc L C h S C dans cette raiíon ; décrivez deux cercles des centres
B ScC , & des intervalles B K Sc CL -, fur la droite K L qui touche
ces cercles en K Sc en L , abaissez la perpendiculaire S G , Sc cou¬
pez cette ligne S G en A Sc en a, en forte que G A soit k AS,
Sc G a k a S , comme KB kBS \ Sc des sommets A , a , Sc fur
Taxe A a décrivez ensuite une trajectoire , le Problème sera
résolu.
Car soit HYâtitre foyer de la Figure décrite , puïsquson a ,G A :
A S : \ Ga : a S , on aura , en divisant ,G a —GA ou A a : aS —AS
ou S H dans la même raison , Sc par conséquent dans la raison
qui est entre l’axe principal de la Figure cherchée Sc la distance
de lès foyers. La Figure décrite est donc de la même espece que
la Figure à décrire. Et comme KBcHkBSScLCk CS dans
la même raison , cette courbe paífèra par les points B Sc C,
comme il est clair par lès coniques.
* %• H* Cas 2. Soit proposé maintenant de décrire autour du foyer >5
donné , une trajectoire qui soit touchée quelque part par les deux
lignes T R Sc t r*
Abaistèz
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . St
Abaissez du foyer sur ces tangentes les perpendiculaires S T , Livre
PREMIER.
S t, prolongez
& ces perpendiculaires en V, &en v , en forte que
T F 8c t v soient égales à T S à& t S. Coupez la ligne F v en deux
parties égales au point O élevez
, eníuite la perpendiculaire in¬
définie O H , 8c coupez en jK*& en k la droite F S prolongée
indéfiniment , en forte que FR soit à Kí & F k à k S comme ,
Taxe principal de la trajectoire à décrire est à la distance des
foyers. Enfin fur le diamètre K k décrivez un cercle qui coupe
la ligne 0 H en H ,- ôc tracez une trajectoire dont les foyers
soient S & H , 8c Taxe principal une ligne égale à F H \ 8c le
Problème fera résolu.
Car coupant k K en deux parties égales au point X, tirant &
les lignes H X , H S , HF , Hv :puisque FR : R S ; : Fk : kS , 8c
par conséquent : : FK -\- Fk : RS + kS 8c : : Fk —FR : k S—R
S,
c’est-à-dire : : z FX: z RX , 8c z: : RX: z S X, ou ce qui
re¬
vient aumême : : FX : H X 8c : : HX : S X les ; triangles FXH,
HXS sont semblables : ce qui donne VH : HS \ \ FXiXH ,
c’est-à-dire : : FR : R S. De- Ià il fuit que l’axe principal F H de
la Fig, î4.
trajectoire décrite est à la distancé S H de ses foyers , dans la même
raison que celle qui est entre 1axe principal de la trajectoire a
décrire 8c la distance de ses foyers , 8c que par conséquent la
trajectoire est de l’cspece demandée. De plus , comme VU 8c v U
sont égales à l’axe principal , & que les lignes FS,v S .font
coupées en deux parties égales parles perpendiculaires T R , t r,
il est clair , par le Lemme ij* que la trajectoire décrite aura
encore la propriété demandée d’être touchée par les droites
T R , t r. C . Q. F. F.
Cas z. Le foyer S étant donné , on demande une trajectoire
qui Fig.
touche la droite TR en un point donné R.
Sur la droite T R abaissez la perpendiculaire S T, 8c prolon¬
gez la en V^en sorte que T F —S T. Tirez ensuite FR 8c
coupez
en k Sc en K la droite F S prolongée indéfiniment en sorte que
F K soit a S K Sc Vk à S k comme l’axe principal de fcllipse à
TomeL L
Si PRINCIPES MATHÉMATIQUES
íùr le
décrire est à la distance des foyers ; ayant décrit ensuite
FR prolongée,
jïes^’coI” diamètre iEit un cercle qui coupe en H \ a. droite
qui
tracez une trajectoire dont les foyers soient S Sc H , Sc
ait pour axe principal une ligne égale à V H,Sc le Problème
fera résolu.
Car il est clair , par ce qui a été démontré dans le second cas,
Taxe
que F H : SH : \ FK : SK, Sc par conséquent comme
ses
principal de la trajectoire â décrire est à la distance entre
la
foyers , la trajectoire décrite fera donc de même espece que
, que
trajectoire à décrire . De plus , il est clair par les coniques
R qui
cette trajectoire fera touchée au point R par la droite T
C. Q . F. F.
coupe sangle FR S en deux parties égales.
tra¬
Fig. 3«. Cas4 . Soit enfin propoíè de décrire autour du foyer S la
pastè
jectoire [AP B qui soit touchée par la droite TR, Sc qui
qui
par un point quelconque P donné hors de la tangente , Sc
, fur
soit semblable à la Figure apb décrite des foyers s, h
Sc
Taxe principal ab.
Abaissez fur la tangente TR la perpendiculaire S T, Sc pro-
h s q,
longez -Ia en F, en forte que T F —S T. Faites les angles
q
s h q respectivement égaux aux angles F S P , S P F, du centre
un
& d’tm intervalle qui soit à ab , comme S P à FS, décrivez
cercle qui coupe la figure apb en p joignez , les points s Scp Sc
sangle
tirez S H qui soit à s h , comme S P à sp, Sc qui fasse
p s q.
! P S.H. cgal à sangle p s k , Sc sangle F S H égal à l’angle
Ensuite, des foyers H Sc S fur Taxé principal A B égal à la distance
F H., décrivez la section:conique , 8c le Problème fera résolu.
Car fi on tire s v qui soit à s/, , comme s k à s q , Sc qui faste
l’angso
sangle vsp égal à sangle hsq , Sc l ’angle vsh égal à
consé¬
p s q, les triangles svk, spq seront semblables , &c par
quent on aura vh pql : '. s h : s q, c ’est-à-dire , à cause des trian¬
gles semblables FSP: h s q *: S V : S P ou ab: p q. Donc
vsh
vhzzab. De plus , à cause des triangles semblables VS H ,
F H : S H : : vh : sh >c’est- à-dire , que saxe de la section conique
P/ivií 'Ae i p,tût S z . Jii- /- . Fûíune
E Gr C D VH
AEf C D L QR ST
J- D
Pi a' ■J z,
A ■S
I K s
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 8;
décrite est à Tintervalle de ses foyers comme 1axe a b à Tinter- SSS55 ""
tervalle s h des foyers ; 6c par conséquent la figure décrite est hemiu.
semblable à la figure ap h. De plus , cette figure passe par le
point P , parce que le triangle P S H, est semblable au triangle F;g. J6i&}7t
p s k -, 6c elle est touchée par la droite T R à, cause que son axe
est égal à FLf , 8c que Tí est coupée en deux parties égales
par TR. C . Q. F. F.
LEMME XVI.
Trouver un point , duquel tirant des lignes droites à trois points
donnés , les différences de ces trois droites soient nulles ou
donneés.
Cas i . Soient A , B , C>les points donnés , 6c Z, le quatrième
point qu’il faut trouver ; la différence des lignes A Z ,B Z étant
donnée , le point Z fera à une hiperbole qui aura pour foyers
les points A 6c B,6c pour axe principal la différence donnée. Fíg. j8.
Soit M N cet axe , prenant P M : MA : : MN: A B, élevant ensuite
P R perpendiculaire sur A B, 6c abaissant Z A perpendiculaire
sur P R ;on aura , par la nature de l’hiperbole , Z R : A Z : : M Ni
A B. Par le même raisonnement on trouvera que le point Z sera
à une autre hiperbole dont les foyers seront les points A 6c C,
& Taxe principal la différence entre A Z 6c CZ , 6c on trouvera
auífi la droite Q S perpendiculaire fur A C, à laquelle Q S, si
on méne la perpendiculaire Z S d ’un point quelconque Z de
cette hiperbole , Z S fera k A Z comme la différence entre A Z
6c CZ est à A C. Cela posé , il est aisé de remarquer que les rai¬
sons de Z R 6c de Z S k A Z font données 6c que par consé¬
quent celle que Z A 6c Z S ont entr’elles est donnée aussi. Donc,
fi les droites RP , S Q prolongées se rencontrent en T , 6c qu on
tire T Z 6c T A, la figure TR Z S sera donnée d'espece , Lc la
droite T Z dans laquelle est placé le point cherche Z fera don¬
née de position. De plus , la droite T A fera donnée aussi ainsi
;&
que 1angle A T Z parce que les raisons de A Z 8c de T Z
Lq
84 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
BSSSSSSSSí à Z S sont données , celle de A Z 8c de T Z entr ’elles fera
Do ,
mouvement^ donnée auffi ,8c par conséquent le triangle entier A T Z dont
, le
sommet est le point cherché Z , fera enfin donné. C. Q. F. T.
Cas z . Si deux de ces trois lignes , comme A Z 8c BC, sont
k-x. ;8. égales, tirez la droite TZ en sorte qu’elle partage la droite AB
en deux parties égales , 8c cherchez ensuite le triangle A T Z
comme ci-dessus.
Si
Cas ces trois lignes sont égales , le point Z fera placé dans
le centre du cercle qui passe par les points A , B , C. C . Q. F. T.
Ce Problème se résoud aussi par le livre des Touchantes
d’Apollonius,restitué par Viet.
PROPOSITION XXI . PROBLÈME XIII.
Décrire une trajectoire autour d ' un foyer donné , laquelle passe par des
points donnés , & touche des droites données de position.
Que le foyer A, le point P , 8c la tangente T R soient donnés,
8c qu ’il s’agiíïc de trouver l’autre foyer H.
Abaissez fur la tangente la perpendiculaire ST , 8c prolongez-
laen Y, en forte que T Y —S T : Y H, fera alors égale à Taxe
principal . Tirez ensuite S P , If P , 8c S P fera la différence entre
H P 8c Taxe principal . De la même maniéré , si on a plusieurs
tangentes TR , ou plusieurs points P, on trouvera toujours au¬
tant de lignes Y H, ou P H, tirées de ces points Y ou P, au foyer H y
lesquelles seront égales aux axes, ou en différeront de longueurs
données S P , 8c ces lignes seront par conséquent égales entre
Fig- 39* e^ es ' ou bien elles auront des différences données , 8c de - là il
fuit qu on aura par le Lemme précédent l'autre foyer H. Ayant
donc les foyers 8c la longueur de Taxe ( qui fera Y H\ ou bien
la droite égale à P H ±S P, c’est-à-dire , P As-f P S , si la trajec¬
toire est une ellipse ,8c P H —s P , si c’est une hiperbole ) on aura
la trajectoire . C. Q. F. F.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 85
S C H O L I E. Iitre "
PREMIER»
Pu
MOUVEMENT
des Corps, CINQUIÈME SECTION.
De la détermination des Orbites lors qtfi aucun des foyers
nejl donné.
LEMME XVII.
1
v
88 PRINCIP êS MATHÉMATIQUES
Du
par exemple , Sc par les quatre points A , B , C, D , on imagine
mouvement une section conique , je dis que cette section conique passera par
0 es Corps.
tout autre point P trouvé de la même maniéré. Si on le nie , qu’on
suppose donc que A P coupe cette courbe en quelque point autre
que P , comme en b. Tirant de ces points p Scb ,aux côtés du
Fig. 44. trapèze , Sc fous les angles donnés les droitesp q , p r , p s , pt , &
bk,b n,bf,bd; on aura , par le Lemme 17 ,pqx p r : psxp t : \
b kxbn : bfx b d. Mais P Qx P R est à P S x P T dans la même
raison , par l’hipothese. Donc , à cause que les trapèzes bk Af>
P Q A S font semblables, on aura P Q : P S : : bk : bf,Sc par con¬
séquent , en divisant les termes de la premiere proportion par les
termes correípondans de celle-ci , on aura bn : b d : : P R ; P T.
Donc les trapèzes équiangles D nbd , D RPT font semblables ;
d'ou l’on tire que leurs diagonales D b, D P coïncident , & qu’ainsi
le point b tombe dans l'intersection des droites A P , D P, c’est-à-
dire , qu’il coïncide avec le point P, ou , ce qui revient au même,
que le point P, quelque part qu’on le prenne , fera à la section
conique ainfi déterminée. C. Q . F. D.
S CHO L IE,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 8-
S C H Q L I E. ~ T777T
P R EMI E A.
Tante lï
50 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
tWfriMTaflOT—BB
' ^ - LE M M E XIX.
MOUVEMENT
conique en plus de quatre points ; car supposant que cela pût être,
imaginez que deux sections coniques eussent les cinq points A,B,C,
P yO communs, & quelles fussent coupées lune & l’autre par
k-L- 47-
la ligne B D dans les points D , d q la droite Cd coupant la droite
PQ enq,on auroit PR . PTwP qi p T , ce qui donneroitPA=
P q }contre l'hipothesc.
T>E LA PHILOSOPHIE NATURELLE. s;
LEMME XXL Livre
premier.
nique qui paste par les points donnés B , C,A que ; les angles
V B M , D c M soient respectivement égaux aux angles JBÇ ,
94 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
' A CB -, &c que faisant coïncider successivement le point D avec
de°u icorTs. les deux points donnés p , P de la section conique , on détermine
— -— 7--. les points n & N avec lesquels le point coïncide successivement
pâr cette opération , la droite n N sera le lieu de tous les
Fíg. .jp points M. Car supposez que le point M soit à quelque courbe ;
dans ìê ' cêlS le lieu des points D déterminé par cette courbe ,
feroìt'ìiiie section conique qui passeroit par les cinq points B , C,
A , p , P ; niais , par ce qui á été démontré, le lieu des points D,
lórfcjde les points M font dans une ligne droite , est encore une
section conique qui passe par les mêmes points B , C, A ,p , P . On
auroit donc , par;la supposition que le point M est dans une courbe,
deux sections coniques qui passeraient pâr les cinq mêmes points,
ce qui est impossible par íe Cor. 3. du Lemme 10. donc cette sup¬
position est absurde.
PROPOSITION XXII . PROBLÈME XIV.
- •
Décrire une trajectoire qui pajse, par quatre points donnés & qui aie
pour tangente une. droite donnée de pojìtion.
Décrire une trajectoire qui passe par trois points donnés, & qui soit
touchée par deux lignes droites données de postions
Par deux quelconques B 6c D des trois points donnés B , C, D,
tirez la droite indéfinie B D qui rencontre les tangentes don¬
nées HI , K L dans les points H6c R , ensuite par le point D , Sc r «.
parle troisième point donné C, tirez la droite indéfinie CD ,
qui rencontre les mêmes tangentes aux points I Sc L. Déplus,
coupez ces lignes en R Sc en S, de sorte que H R soit à R R
comme la moyenne proportionnelle entre B H Sc H D est à la
moyenne proportionnelle entre B R Si K D , Sc que IS soit à
L S comme la moyenne proportionnelle entre CI Sc ID est à
%otm
LN
9%PRINCIPES MATHÉMATIQUES
L D, Cela fait , soit que
’ dÛ~~” te moyenne proportionnelle entre C L Sc
K Sc H , ISc L, ou
sìTs'caTps, vous ayez pris les points R ScS entre les points
que" cela est per¬
- -—- fur les prolongemens de R H Sc de IL, ainsi
S avec les
mis , vous aurez , par les rencontres de la ligne R
FlS' í6, tangentes HI Sc K L les , points d’attouchement A Sc P.
Car si on suppose,que A Sc P soient les points d’attouchement
point quel¬
placés quelque part dans les tangentes , & que par un
sature tan¬
conque I, des points If , I,R,L, placé fur l une ou
K L,
gente HI , on tire la droite IY parallèle à l'autre tangente
Sc qu ’on prenne 1Z
Sc qui rencontre la courbe en X Sc en Y ,
, par les co¬
moyenne proportionnelle entre IX Sc I Y :on aura
le rectangle
niques , le rectangle XIx IY ou IZ 1à, Z P 1, comme
construction,
CI XID au rectangle CL xL D , c'est- à-dire , par la
SI : S L , Sc
comme S / 1à S Z 1:d ’où l’on tirera que IZ : L P : :
que par conséquent les points S , P , Z font en ligne
droite . De plus,
les tangentes concourant au point G , on aura
encore par les coni¬
1, qui donne
ques le rectangle XI x I You I Z 1: / A 1;i GP 1: G A
en ligne
IZ : I A : \ GP : G A. Donc , les points P , Z Sc A sont
aussi. On
droite , 6^ par conséquent les points S , P ScA , y sont
P , P Sc A,
prouvera par le même raisonnement que les points
A Sc P font
sont en ligne droite . Donc les points d’attouchement
dans la droite R S.
décrira
Ayant ainsi les points d’attouchement A Sc P , on
précé¬
la trajectoire comme dans le premier cas du Problème
dent. C. Q. F . F.
Proposi-
Dans cette Proposition , ôe dans le second Cas dé la
que la
;g tion précédente les constructions sont les mêmes, soit
quelle ne la
droite X 'Y coupe la trajectoire en X Sc en T , soit
dépendent
coupe point ; puisque les opérations qu’on a faites ne
pour
" point de cette section. Or ayant démontré les constructions
d’en tirer la
le Cas où JF rencontre la trajectoire , il fera aisé
; je ne m’y
démonstration pour le cas où elle ne la rencontre pas
arrêterai donc pas, de crainte d’êtrç trop long.
\
de LA PHILOSOPHIE naturelle . 99
LEMME
U '^ ílTlXC
-Z^AmcAeJI ,paqeJd -f
Jlli . JS Jsip, 3ó
X S T L S
% \ ff
Fui , 38.
Fìq .1 \q. 3
S Fiy■3ç
Flq .5Q,
-FiqScc
-Fúj. 5f
■fl fr b r
''ay .63
X T
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
LEMME XXV.
Ljvrs
PREMIER,
Si les quatre côtés d'un parallélogramme prolongés indéfiniment tou¬
chent une section conique quelconque, & quils soient coupés par un&
cinquième tangente quelconque, en prenant fur deux cotés quelcon¬
ques opposés de ce parallélogramme lessegmens terminés à deux an¬
gles opposés, chacun de ces segmens fera au côté duquel il aura été
retranche par la cinquième tangente , comme la partit de l 'autre côté
du parallélogramme , comprise entre le point d attouchement & le
troisième côté , est à Vautre segment.
egales , & qu’on tire une droite par les points de bisection, cette,
droite passera par le centre de la section conique. Car puisque
Qqi Ee : : K Q : Me, il faut , par le Lemme z y. que la droite qui
TomeE Q
-o<5 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
,
par Je milieu de E qr & de t Q passe auffi par le milieu
ZÏZ palis
de la section co-
^ToT/ , de M K. Or , le milieu de M K est le centre
Eíg. 61, nique.
PROPOSITION XXVII . PROBLÈME XIX.
droites données
Décrire une trajectoire qui soit touchée par cinq lignes
de pojition.
Placer les trois côtés d?un triangle donné de grandeur & d ’espece, en~
sorte que ses trois angles soient respectivement appliqués sur trois lignes
données de position , mais qui ne font pas toutes parallèles entr elles<
LEMME XXVII.
Décrire un trapèze donné d'espece, dont les angles soient appliqués
respectivement fur quatre, lignes droites données de, pofition , en suppo¬
sant que. ces quatre lignes ne soient ni toutes parallîles , ni conver¬
gentesà un seul point.
riz.70.L71. Que les quatre droites .4 B C t A D., B P , ÇE soient données
de position., la premiere coupant la seconde en A, la troisième en.
B , & la quatrième en C!; Sc qu’on se propose de décrire le trapèze
fghi semblable au trapèze F GUI 6c placé en telle lotte que les
quatre angles s , g t h } i , égaux respectivement aux angles F , G ».
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . îíX
H , 1 , soient appliqués respectivement sur les quatre lignes ABC, t I VH
A D , B D , CE. premier*
Ayant ensuite achevé les cercles dé ces segmens , & tiré la ligne
indéfinie P Q , qui joint les centres P & Q des deux premiers
cercles F S G > F T H, on prendra fur cette ligne la droite
Q R qui soit à P Q , comme B C à A B , en observant pour la
position dô cette ligne QR , que sordre des lettres P , Q , R
soit le mêtne que celui des lettres A , B , C\ cela fait , du cen¬
tre A & de l’intervalle R F , on décrira un quatrième cercle
FNc qui coupera le troisième F FI en c , 6c l ’on tirera F c
qui coupera le premier cercle en a, r & le íccond en b. Menant
alors les droites aG -,b H , cl, on n’aura plus qu ’à construire la fi¬
gure ABC fghi semblable à la figure ab c FG H J , & le trapèze
fghi sera celui qu ’il falloit construire.
Car supposant que les deux premiers cerclés F S G , FT H se
coupent en K, soient tirées P K , QK , R K , aK , b K , c K , lk soit
prolongée QP en L , les angles à la circonférence FaK , FbK ,
FcK étant moitié des angles FPK , F Q K , FRK au centre,
seront égaux aux angles LPK , LQK , L R K. Donc la fig ure
P Q A A est équiangle , & semblable à la figure ab cK , cc qui
donne ab .- bcr . PQ : QR, c ’est-à- dire , : : A B : B C. De plus , les
angles fAg ,/B h,/Ci, sont égaux , par construction , aux angles
FaG , Fb H , F cl. Donc la figure ABC sgh i est semblable à la
figure ab c F GHI . Donc le trapèze fghi sera semblable au
rii PRINCIPES MATHÉMATIQUES»
trapèze FG HI , Sc aura ses anglesf,g , h , i respectivement ap¬
D V
Mouvement puyées fur les droites ABC >A D , B D , CE . C. Q.F , F.
pes Corps
Cor. On peut mener par ce moyen une ligne droite ,
dont les
Fig. 70. & 71
parties soient placées suivant un ordre donné entre quatre droites
données’ de position , & qui ayent entr’ellcs une proportion
donnée. Car augmentant les angles FG H , GUI jufqu ’à ee
que les droites FG , G H , HI deviennent le prolongement
lune de l’autre , la construction précédente donnera la droite
fg hi dont les parties/ g , gh,hi, placées entre les quatre droites
données de position AB Sc AD }A D Sc B D , BD , Sc CEt
seront entr’elles comme les lignes , FG , G H , HI , & garderont
le même ordre entr’elles. La même question peut se résoudre un
peu plus vîte de la maniéré suivante.
Fig- 7- - & 7Z- Soient prolongées les droites A B St B D en K Sc en L , en»
sorte que BK : AB ; : HI : GH ,- Sc D L t B D : : G I : F G soit >
,
tiré ensuite K L qui rencontre la droite CE en i , Sc soit prolon¬
gé i L en M , ensorte que LM : i £ : : G H : HI. Cela fait , tirant
en g,
la ligne M Q parallèle à £ 2?, Sc qui rencontre la droite AD
la ligne tirée de g à i rencontrera les lignes AB , BD en / Sc en
ht
Sc sera la ligne demandée;
Car en tirant A P parallèle k B D Sc qui rencontre z L en P\
on aura g M à. L k (gi à. k i yMi z Li , GI z H / , AK z B K,}
Sc A P à BL dans la même raison . Coupant alors D L en 2? en¬
ivrée que D L soit à R L dans cette même raison , Sc marquant les
points Q Sc S, où la droite Mg coupe les droites A B Sc A D, on>
aura , à cause des proportionnelles g S à gM , AS z A P , ScD S à
J) L , les proportions g 5 : L h r ; A S : BL : : D S : RL ; Sc B L—RL:
Lfi —Bl : lAS —DS : gS —A S,c 'c(k-zduc,BR : Bh : : AD:
,-
Ag , Sc par conséquent : : 3D : g (f , Sc réciproquement B R
B D ; ; Bh .’ gQ, ou l ’. fhifg. Mais par la construction , la ligne
B L a été coupée en J ? & en R dans la même raison que la ligne
FI en G en & H: Donc B R : B D ’. '. FHiFG. donc fh :fg : z
F H : FG. Or , comme oa aau iïìgi : hiiiMi : Li, c’est-à-dire L ::
G :
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . iij
GÍ : HI, il est clair que la ligne fi est coupée en g & h de la
même maniéré que FI l’est en G &c H. C . Q. F. F. pltEM1Elu
Dans la construction de ce Corollaire , après qu’on a mené Z K
qui coupe CE en i, si on prolonge i E en V, en Forte qu’on ait Fig>7a>&^
EV : E i : : F H : H 1 , &: quon tire Vf parallèle à B D, on aura
également la solution du Problème. On l’auroit encore de même,
si da centre i, de
& l'inrervalle IH on décrivoit un cercle qui
coupât B D en X , ôc qu ’on prolongeât i X en Y , en sorte quQ
i Y~ IF y& qu ’on tirât ensuite Y/parallèle k B D.
Wrm & Wallis ont donné autrefois d’autres solutions de ce
Problème.
SIXIÈME SECTION.
De la détermination des mouvemens dans des Orbes donnés.
dans
Trouver pour un temps donné le lieu d 'un corps qui se meut
une Trajectoire Parabolique donnée.
■ LEMME xxviii.
Do
J t
MOUVEMENT 9
quelconques de toute figure ovale , déterminées par les
des Corps . Les parties
ou par d. 'autres droites tirées à volonté , ne peuvent ja¬
' coordonnées
mais être trouvées par aucune équation d 'un nombre fini de termes &
de dimensions.
I M
Fuj , \ S j .et ô 8.
Fuj -J 8.
O
DE LA PHILOSOPHIE naturelle . ut
indifféremment. De même , les sections coniques Sc les courbes Lrr r b
hsm ; u.
du troisième degré pouvant se couper en six points , leurs inter¬
sections se trouvent toutes à la fois par des équations de six di¬
mensions , & les intersections de deux courbes du troisième degré
pouvant être au nombre de neuf , elles se trouvent toutes en meme
temps par des équations de neuf dimensions. Si cela n'arrivoit
pas nécessairement, on pourroit réduire tous les Problèmes soli¬
des aux Problèmes plans , Sc les sursolides aux Problèmes solides.
Je parle ici des courbes dont le degré est irréductible. Car si
réquation qui exprime une courbe , peut être réduite à un degré
inférieur , la courbe ne sera pas unique »mais elle sera composée
de deux ou plusieurs courbes dont on peut trouver les intersec¬
tions séparément par différents calculs. Les deux intersections des
droites Sc des coniques sc trouvent aussi toujours par des équa¬
tions de deux dimensions, les trois intersections des droites Sc des
courbes irréductibles du troisième degré , par des équations de
trois dimensions, Sc les quatre intersections des droites Sc des
courbes irréductibles du quatrième degré , par des équations de
quatre dimensions, Sc ainsi à l’infini.
Or , la spirale étant une courbe simple Sc qu on ne peut
décomposer ea plusieurs courbes , le nombre infini de ses inter¬
sections avec une ligne droite ne sera exprimé que par une
équation d’un nombre infini de dimensions Sc de racines , qui I
donnera toutes ces intersections à la fois , puisque c’est la même
loi Sc le même calcul pour toutes. Car si du pôle on abaifle
une perpendiculaire fur la droite coupante , Sc que cette perpen¬
diculaire se meuve avec la droite coupante autour du pôle , les
intersections de la spirale passeront mutuellement entr’elles, celle
qui étoit la premiere ou la plus proche , sera après une révolu¬
tion la seconde , après deux révolutions elle sera la troisième, m
Sc ainsi de fuite ; Sc cependant réquation ne changera point , à
• É
ii ? PRINCIPES MATHÉMATIQUES
. révolution retournent à leurs premières grandeurs , l’équâtion re-
Du viendra à fa premiere forme ; ainsi une feule & même équation
ses corps, donnera toutes les intersections , &r elle aura par conséquent un
. nombre infini de racines qui lés donneront toutes. On ne peut
donc trouver d’une maniéré générale une intersection quelcon¬
que d’une droite & d une spirale par une équation finie , & par
conséquent il n’y a point d’ovale dont l’aire coupée par des droi¬
tes à volonté puisse être exprimée par une telle équation.
En prenant le rayon de la spirale proportionnel au périmètre
de 1’ovale coupée , il sera ailé de prouver par le même raisonne¬
ment qu’on ne peut exprimer la longueur de ce périmètre d’une
façon générale par aucune équation finie. Au reste , je parle
ici des ovales qui ne font pas touchées par des figures conju¬
guées qui s’étendent à l’infini.
Cor. De - là onvoit que Taire elliptique décrite autour du foyer
ne peut pas être exprimée dans un temps donné par une équation
finie , que par conséquent elle ne peut être déterminée par
la description des courbes géométriquement rationnelles. Rap¬
pelle courbes géométriquement rationnelles , celles dont la rela¬
tion entre les abscisses& les ordonnées peut être déterminée par
des équations en termes finis. Les autres courbes , telles que les
spirales , les quadratices , les troehordes , & c. je les nomme des
courbes géométriquement irrationelles. Je vais montrer à couper
Taire elliptique proportionnellement au temps par une courbe
de cette eípece.
PROPOSITION XXXI . PROBLÈME ' XXIII.
Trouver pour un temps donne lelieu d'un corps qui se meut dans une
trajectoire elliptique donnée.
SEPTIEME SECTION.
De lascension& de la descension reóHligne des corps.
Les choses trouvées ci-devant étant posées, la vitesse du corps qui tombe
ejì,dans un lieu quelconqueC . à la vitesse du corps qui décrit un
Fi ?. Sfi. & 87.
cercle au tour du centreB, à la distance B C, dans la raison sous.
doublée A C , (distance du corps au sommet ultérieur A du cercle ou
de
Si la- figure B E D ejl une parabole , la vîtejfie du corps qui tombe efi
égale dans un lieu quelconqueC , à la vîtejfie avec laquelle ce corps
peut décrire uniformément un cercle autour du centre P, & a la moi- fjg , tztz,
tie de fa dijlance BC.
La vitesse du corps qui décrit la parabole RPB autour du
centre S , est dans un lieu P par
, le Corol . 7. de la Prop . 1<S,
titf PRINCIPES MATHÉMATIQUES
^ «-gale à la vitesse du corps qui décrit uniformément un cercle au-
OïVcoTp1!. wur du même centre S 8c à la distance1 5 P. Supposant donc
' que la largeur CP de la parabole diminue à Tinfini, enforte que
Tare parabolique PfB coïncide avec la droite CL , la proposi-
Fig.88, tíon fëra prouvée , puisque le centreS se confondra avec le som¬
met B 3 8c la distanceS P avec la distanceB C. C . Q. F.D.
PROPOS ITION XXXV . THÉORÈME XI.
Les mêmes, choses étant posées, Paire de la figure DES décrite au¬
tour du centre S ejl égale à Paire qu’un corps peut décrire, en tour—
. 8?. &90 nant uniformément pendant le même temps dans un cercle dont le
Pîg
centre ejl le même point S , & le rayon la moitié du paramétré de la-
figure DES.
Supposant que le corps ait parcouru la petite ligne Cc en
tombant pendânt un très-petit espace de temps, 8c que dans 1c
même temps un autre corps K, en tournant uniformément dans
le cercle O Kk , ait décrit Tare K k autour du centre S on,
élèvera les perpendiculairesCD , c d qui rencontrent la figure
DES en D 8c en d , on tirera S D XS d , S K , S k , l'on menera
D d qui rencontre Taxe J S en T, l& 'on abaissera la perpendi¬
culaire S T fur cette ligne.
Cas i . Si la figureD E S est une hyperbole équilarere,
ou un
cercle » & que Ion diamètre transversalA S soit coupé en deux
parties égales au point O , S O fera là moitié du paramétré. Or
comme T C: T D : : Cc : D d , & T D : T S : : CD : S T , on aura
TC-. TS : : CD X C c \ ST x D d -, mais T C: TS : : A C : A O s
par le Coroî. i . de la Prop. 33. Si on prend Tes dernieres raisons
(/
de ces lignes lorsque les points D 8c coïncident : donc A Ci
A O ouS K CD x Cc : S Y x D d. Déplus , par la Prop. 3; .
la vitesse en C dw corps qui descend est à la vitesse du corps qui;
décrit un cercle autour du centre S 8c k la distance S C en
raison sousdoubiée de A C à A O ou S K , 8c cette vitesse, par
le Corel. 6. de la Erop. 4. est à la vitesse du corps qui décrit le
K
PROPOSITION
de la philosophie NATURELLE. \ X9
PROPOSITION XXXVIII . THÉORÈME XII . LlTlI '
V R E M I E Ri
tant pressé par une force centripète donnée & uniforme , telle
qu’on suppose ordinairement la gravité , il acquière au lieu D
une vitesse égale à celle qu’un autre corps poussé par une force
quelconque a acquise au même lieu Z>, on aura le lieu A , d’oú
cet autre corps a commencé de tomber en prenant fur la per¬
pendiculaire D F une ligne DR qui , soit à f comme la force
uniforme est à la force variable en D, en & coupant l’aire
A B F D égale au rectangle P D R Q. Car puisque TaireA BFD
est à Taire DFG E comme i FI, ou comme \ V à 1 ,
c’est-à-dire , comme la moitié de la vîtestè totale produite par la
force variable est à l’incrément de cette vitesse, & que de mê¬
me Taire P <2 PD est à Taire D R S E comme , la moitié de la
vitesse totale produite par la force uniforme est à l’incrément
de cette vitesse; que de plus ces incrémens , à cause de légalité
des temps naissans, font comme les forces génératrices , c’est-à-
dire , comme les ordonnées D F , DR, ou , ce qui revient au
même , comme les aires naissantes D F G E , D R S E ,- il s’en-
suit que les aires totales ABF D , P Q R D feront Tune à Tau-
tre comme les moitiés des vitesses totales , & que par conséquent
elles seront égales , ainsi que ces vitesses.
Cor. 1. Ainsi,si d’un lieu quelconque D , on jette un corps en
en haut ou en en bas avec une vitesse donnée , 6c que la loi de
la force centripète soit connue , on trouvera fa vrteste dans un
autre lieu quelconque e en élevant l’ordonnée eg , & prenant
cette vitesse 3 la vitesse dans le lieu D , comme la racine du
R ij
r;L PRINCIPES MATHÉMATIQUES
rectangle P Q R D augmenté de Taire curviligne D F gt, si Ic
s° cTr pV Èeu 6 plus bas que le lieu D ou , diminué de cette aire , SÏI est
-- plus haut , à la racine du rectangle P Q R D.
F>S" 17' çor' j . On connoîtra auflì le temps en élevant Tordonnée e m
réciproquement proportionnelle à la racine quarrée de P Q R J}
, &
rt D Fge prenant le temps pendant lequel le corps décrit
la ligne De, au temps que Tautre corps poussé par une force
uniforme a employé à tomber de P en D , comme Taire curvili¬
gne D L me est au rectangle iP D x D L. Car le temps pendant
lequel le corps , poussé par une force uniforme , a décrit la ligne
P D est au temps pendant lequel ce même corps a décrit la
ligne P E en raison sousdoublée de P D kPE, c’est-à-dire, ( lorsque
la petite ligne D E est naissante, ) en raison dcPDkPD + { DE
ou de iP D à xP D f - - D E ,- d ’où il suit que ce temps par P Z? est
au temps par DE, comme %PD à DE, ou , ce qui revient au
même , comme le rectangle a P D X D L est à Taire D L ME,
mais le temps par DE, soit que cette droite ait ete parcourue
en vertu de la force constante ou de la force variable , est au temps
par D e, parcourue en vertu de la force variable , comme Taire
D LME est à Taire D L me. Donc le temps par P D est au temps
,
par D e comme zP D X D L k Taire D L me.
HUITIÈME SECTION.
De la détermination des orbes que décrivent des corps sollicités
par des forces centripètes quelconques.
tandis que Vautre monte ou descend dans une ligne droite par la même
force, ont la même vitesseà une même distance quelconque du centre,
ces corps auront la même vitessea toutes les autres distances.
Et par le même raisonnement , les corps qui ont des vitelïès éga¬
les à égale distance du centre , font également retardés en montant
à des hauteurs égales. C. Q. F,D.
i 34 PRINCIPES MATHÉMATIQUES,
»' . . . . — Cor. i . Si un corps suspendu par un fil oscille , ou qu’il soit
Mouvement forcé de se mouvoir dans une ligne courbe par quelque obstacle
La force centripète étant donnée , & la quadrature des courbes étant sup¬
posée , on demande les trajectoires des corps, & les temps de leurs
mouvemens dans ces trajectoires.
NEUVIÈME SECTION.
La différence des forces par lesquelles deux corps peuvent avoir te même
mouvement , Vun dans une orbite en repos3 Vautre
& dans la même
orbite révolvante, ejl en raison triplée inverse de leur commune
hauteur.
Que les parties up , p k de l ’orbite révolvante soient éga¬
les aux parties FP , P K de l ’orbite en repos , l’intervalle P K
étant supposé très petit. De plus , que k r abbaiffee perpendicu¬
lairement fur Cp soit prolongée jusqu’en m eníorte
; que mr
soit k kr comme sangle F Cp k sangle F C P. Fíg . 104.
Puisqué les hauteurs P Cr& p CK C k C des corps révol-
vans íont toujours égales , il est clair que les incrémens ou les
décrémens des lignes P C & p C seront toujours égaux. Ainsi, íì
les mouvemens de chacun de ces corps dans les lieux P & p
font décomposés ( par le Cor. 2. des loix ) en deux mouvemens,
dont les uns soient dirigés vers le centre , ou suivant les lignes
P C, p C, r & les autres soient transversaux aux premiers ; c’est-
à-dire , dirigés suivant des lignes perpendiculaires à ces lignes
P C, p C ,- les mouvemens vers le centre seront égaux, & le
mouvement transversal du corps p fera au mouvement transver¬
sal de sature corps P comme le mouvement angulaire de la li-
gúcpC au mouvement angulaire de la ligne P C-, c ’est-à-dire,
comme sangle FCp k sangle F € P. Donc , dans le même temps
dans lequel le corps. P parvient par ces deux mouvemens au point
K , le corps p étant mû d’un mouvement égal vers le centre
fera porté également de p vers C , & fera par conséquent au
bout de ce temps quelque part dans la ligne m kr ,- ôc par son
mouvement transversal il sera arrivé à une distance de la ligne
P C, qui fera à la distance de la ligne P C k laquelle sature corps
P fera arrivé comme le mouvement transversal du corps p au
mouvement transversal de sature corps P. Ainsi comme la ligne
k r est egale à la distance de ls ligne P C k laquelle le corps P
S ij
l
ï 40 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du est arrivé , si m r est à Ar comme sangle VCp à sangle V C P ;
e°sToTp T, c ’est- à-dire , comme le mouvement transversal du corps p au
dm
•1 - — mouvement transversal de l’autre corps P il, est clair que le
F]s- lc4* corps p au bout de ce temps fera en m.
C’est-là ce qui arrivera quand les corps p ôc P se mouveront
également dans les lignes p C Ôc P C, ôc que par conséquent ils
feront pouffes dans ces directions par des forces égales.
Mais comme il arrive que le corps p se trouve au bout de ce
temps au point n déterminé en prenant Cn —Ck en , &: telle
forte que l’anglc p C n soit à sangle ./>Ck comme sangle VCp à
l’angle VCP. 11 faut donc qu’il soit pouffe par une force plus
grande que celle qui pouffe le corps P , si sangle n Cp est plus
grand que sangle R Cp\ c ’est-à-dire , si i’orbite up k se meut en
conséquence ou en antécédence , avec une vitesse plus grande
que le double de celle avec laquelle la ligne C P (c meut en con¬
séquence ; ôc qu ’il soit pouffe au contraire par une force moin¬
dre , si l’orbite se meut plus lentement en antécédence. De plus,
la différence des forces des corps P ôc p fera comme l’intervalle
m n.
Que du centre C & de sintervalle Cn ou Ck on décrive un cercle
«
qui coupe les lignes mr , mprolongées en r ôc en t, le rectangle
m nxm t sora égal au rectangle m k x ms, donc m n— ** tmS
m
Or comme les espacesp C k , p C n font donnés de grandeur dans un
temps donné , la première raison des lignesk r ôc m r, de leur diffé¬
rence m k , ÔC de leur somme m s dans leur naissance sera la
raison simple inverse de p C. Donc , celle du rectangle mk X m s
sera la doublée de cette raison ; mais m t est directement comme
jr—m t : c ’est-à-dire , comme la hauteur p C. Donc x m1*
m ~ mt
Cor. 1, 11 fuit delà que la différence des forces dans les lieux
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ,4!
P & p, OU K & k est à la force par laquelle le corps peut Livre
faire fa révolution par un mouvement circulaire de R vers K , premier.
1
1
i4i PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du laquelle le corps peut faire fa révolution dans un cercle à la dis-
UVE
M0UÏ
OEs C“ " , tance CF avec la même vitesse que le corps qui décrit une el-
lipfe a au point F, est à la. force par laquelle le corps ré vol-
vant dans une ellipse est pressé à son apside F comme la moitic
du paramétré de l’ellipíe au demi diamètre C F du cercle ; donc
Fig. 104. s a valeur est De plus , la force qui est à celle - là comme
RGG - RFF
GG —FF à F F a pour valeur : & cette force
c ~ft
( par le Çorol. i . ) est la -'différence au point F àct forces par les¬
quelles, le corps P dans une ellipse immobile F P K , Le le corps/»
dans une ellipse mobile upk , font leur révolution. Donc , comme
on vient de voir que cette différence à une hauteur quelconque
^ est à ce quelle devient à la hauteur CV, comme A T à ^ ^ ,11
s enfuit que cette même différence à la hauteur quelconque A
sera RGG - RFF , & par conséquent , Q on ajoute à la force
A ì -
1
FF
AÂ , par laquelle le corps peut faire fa révolution dans une cl-
VFF
c’est-à-dire le rayon du cercle oscillateur dans ce point , . — Fig. 104.
ce qu’est en V la force centripète par laquelle le corps peut faire
fa révolution dans une trajectoire quelconque immobile FPK,
& -ST ce qu’elle est dans un autre lieu quelconque P ? A la hauteur
CP , &c que le rapport de G à inexprimé toujours la raison donnée
de l’angle FCpk sangle FCP \ la force.centripète , par laquelle le
même corps pourra achever les mêmes mouvemens dans le même
temps dans la même trajectoire upk muë circulairement , fera
. r , , ‘
comme la íommedes forces X -f FRGG - . FRFF
>■ -. ■ ..
.A. S Fig . 83
£ _ ii
-Fzq. b'S
Fiq , 8j
Fiq . S6,
J? iq . 100
L ‘fy 'J *
fy J' T'
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . I+,
rcspondans des numérateurs , c’est-à-dire les donnés avec les don¬
nés , Sc les non donnés avec les non donnés , on aura/îç G —
iîF/ ’-l- TFF : T> í : — FFXi - ; TTX + ; TXX - X * 0^
: : —F F: 3— T T+ 3 T X —X 1, qui -( dans le cas oùl ’orbe appro¬
chera tellement du cercle qu’elle se confondra avec lui , ce qui
rend T égal à A & fait évanouir As.) deviendra RGG T : 5* V
— FF : —3 T 1, qui donné G G t T T '. '. F 1: réciproque¬
ment , G G : FF : : T* -3 c’èst-à-dire : : r 3: ; donc G sera à F,
c’est-à-dire l’angle VCp à l’angle VCP , comme 1 à |/ 3. Donc,
lorsque le corps dans une ellipse immobile fera en descendant de
la plus haute apside à la plus basse l’angle VCP de 180 degrés,
si on peut s’exprimer ainsi, un autre corps dans une ellipse mo¬
bile , Sc par conséquent dans l’orbite immobile dont nous traitons
ici , fera en descendant de l’apside la plus haute à la plus basse
l’angle VCp de - ; ce qui est fondé fur la similitude de l’orbe
que le corps décrit par une force centripète uniforme , & de celui
que le corps décrit dans un plan immobile en faisant ses révolu¬
tions dans une ellipse révolvante , similitude qui n’a lieu cepen¬
dant que lorsque les orbes font supposées fort approchantes des
circulaires. 1■
■
Le résultat de cet éxemple est donc qu’un corps , qui fe meut
avec une force centripète uniforme dans une orbite qui approche
fort du cercle , fera toujours entre la plus haute apside & la plus
basse un angle au centre de ~ -° ou de ivz ". 5j' zf. II fera le
même angle en allant de l’apside la plus haute à la plus basse;
Sc en retournant ensuite de la plus basseà la plus haute , & ainsi
de fuite à l’infini.
Exemple z. Supposons que la force centripète soit comme une
_ nt& c.
■L _ _
' ! Aï :~ ‘ “
& en comparant les termes des .numérateurs on aura , R G G
- RfF + TFF: b T ™-f c T n;T "—'- n ,c 7 j»
1-
X T m" 1-f —cXT n~\ &c. qui devient, dans la suppo¬
sition que les orbites approchent infiniment d’être circulaires,
+ :
:F lmbT m~ 1+ ncT »- 1t. ou G *: F %::
b r ™~ 14. c T? - :1: mb T m~ *+ n c T 1, ou ( en exprimant arith-
metiquement par l’unité la plus grande hauteur C V ou T)
G *• E* í t bp- ç : m b ne y d ’oû on tire GàFfC eso-a-dire , san¬
gle VCp à Fangle FCP> comme 1 L L’angle V CP\
T i>
\
i 48 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Ú v
entre sapside la plus haute Sc la plus basse dans une ellipse im¬
Mouvement
ses Corps,
mobile , étant donc de 1800, sangle FCp entre les mêmes ap¬
sides dans sorbe que le corps décrit par une force centripète
proportionnelle à la quantité ÍAl +lAl fera de i8o° va ! + _£_ _
Par le même raisonnement , si la force centripète est comme
b-A ~ cé. n., on trouvera sangle entre les apsides de 1S00 1/ ,
A J Lm b—n c’
Sc on résoudra de même le Problème dans les cas plus difficiles.
La quantité à laquelle la force centripète est proportionnelle
doit toujours fe changer en des séries convergentes dont le dé¬
nominateur íbit A r , ensuite il faut prendre la partie constante
du numérateur qui vient de cette opération , dans la même rai¬
son à son antre partie qui est variable , que la partie donnée
R GG - RFF + TFF du numérateur RGG - RFF + TFF-
FFX est à la partie variable — FFZ du même numérateur.
Négligeant alors dans la proportion les quantités qui peuvent
sêtre par la nature des orbes , Sc écrivant l'unité au lieu de T,
on trouvera la proportion de G à F.
1 . Si la force centripète est comme quelque puiflance de
Cor.
I &■î
ou A par > & conséquent la force sera réciproquement
comniei » ou A t , ou directement comme A 5ou A' 1. Enfin
fi le corps a fait une révolution entière , Sc trois degrés
de
plus lorsqu’il revient à la plus haute apside d1où il étoit parti,
Sc que par conséquent cette apside faste à chaque
révolution du
corps trois degrés dans le même sens que ce corps , on aura,
n »
m : n j: : S$° : ; 6o° ou : : î zî : î zo qui donne A ~^ ~“s—A+zs>î z3
* c4j,,
Sc par conséquent la force centripète fera
réciproquement comme
A '+c4i, ou réciproquement comme A 1~ à peu près. La
force
centripète décroît donc dans une raison un peu plus grande que
la raison doublée , mais qui approche 59 - fois plus près
de cette
raison que de la triplée.
Cor. z Ainsi, si le corps , par une force centripète qui
íòit ré¬
ciproquement comme le quarré de la hauteur , fait fa révolution
dans une ellipse qui ait son foyer dans le centre des forces, &
qu’à cette force centripète on ôte ou on ajoute une force
nou¬
velle quelconque ; on peut connoître ( par l' éxemple 3) le mou¬
vement des apsides causé par cette force nouvelle : Sc récipro¬
quement.
Si , par exemple , de la force Par laquelle le corps fait fa
révolution dans une ellipse , on ôte une nouvelle force exprimée
par cA, la force restante fera alors comme —-- -- ce qui
donnera ( exemple 3) b=1 , m =1 , & n —4 ; & dans cette sup¬
position sangle de la révolution entre les apsides fera de 1S0®
./I —c
I —4 c
Supposé que cette nouvelle force soit de 357. 45 parties , moi n-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . , fi
drc que la première par laquelle le corps fait fa révolution dans
une ellipse j c’est- à-dire , que c _ T‘°°T lorsque J ou T = i 1s a
vement , a pour mesure une ligne qui est au double du sinus verse
de Tare ~ B P comme i CE à CB.
Ou point F, o ù CE rencontre le cercle roulant , tirez au kiZ.io/ . k ioS.
point P la droite F P menez
& la tangente F H. Tirez ensuite
de P les droites B P , P E , CP Sc la tangente P H. Abaissez
de F fur CP la perpendiculaire FF , Sc du point G où cette
perpendiculaire rencontre P H, ainfi que du point H concours
des tangentes P H , F H, menez G I Sc HK perpendiculaires à
F P. Enfin du centre C Sc d ’un intervalle quelconque Co, dé¬
crivez Tare 7iom, & du centre F Sc de l’intervallc Fo, décri¬
vez I’arc oq qui coupe en q la ligne F P prolongée . Cela fait,
il est aisé de remarquer que comme le cercle , en avançant,
tourne toujours autour du point de contact B , la droite j? P est
perpendiculaire à la cycloïde AP, par & conséquent que la
droite F P touche cette courbe au point P ;le rayon du cercle
nom , étant augmenté ou diminué peu à-peu , égalera enfin la li¬
gne CP , Sc parce que la figure évanouissante Pnomq Sc la
figure PFGFI sont semblables, la derniere raison des petites
lignes évanouissantes P m, P n , P o, P q , c’est-à-dire , la raison
des changemens momentanés de la courbe A P , de la droite CP ,
de Tare circulaire B P , & de la droite F P , fera la même que
celle des lignes P F , P F , PG , PI respectivement. Mais com¬
me F F est perpendiculaire fur C F , Sc F PI fur CF , Sc que par
conséquent les angles HFG , FCF font égaux ; que de plus
l 'angle FHG à ( cause des angles droits F Sc P du quadrila¬
tère HFEP) est égal à l’angle CEP , les triangles FGH , CEP
feront semblables; ce qui donnera G H : H Fou H P Sc KI • K P
’. '. EPx CE ; d’oú l’on tire CB : E C : : PI : PK , Sc par consé¬
quent CB x ce P; ; / : P F , : .- P q - P m. Donc le décrément
de la ligne F P c, ’est-à-dire , lïncrément de la ligne B F —F P
est à l’incrément de la ligne courbe A P dans la raison donnée
V ij
r;6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
*JI" .. ■*" " de CB k z CE, d’où il suit, par le Cor. du Lemme 4. que
■ les Ion-
*D u 1
mouvement gueurs entieres B V—VP &: A P sont dans la même raison.
v£8 ' Maintenant il est clair qu’en prenant B V pour rayon , VP est
le cosinus de sangle BVPo \x \ BEP , &c B V —Vp i e sinus
verse du même angle : donc dans le cercle dont le rayon est
. 107
Jfig •
. &108 p V , BV —VP fera le double du sinus verse de l'arc ~ B P t
donc A P est au double du sinus verse de l’arc ~ B P, comme
z C E k C B. C . Q. F. D.
Nous nommerons la ligne A P considérée dans la premiere
&
Proposition, cycloide extérieure,celle qui est considérée dans
la derniere , nous la nommerons cycloïde intérieure.
Cor. 1. Si on décrit une cycloide entiere A S L, qu & ’on la
coupe en deux parties égales en A, l’arc P S fera k VP ( double du
sinus de sangle FBP pour le rayon E B ) comme zCEkCB,
& par conséquent en raison donnée.
Cor. z. Et le demi périmètre de la cycloïde A S sera égal à la
ligne droite qui est au diamètre B V du cercle , comme z CE k CB.
PROPOSITION L. PROBLÈME XXXIII.
Faire qu’un corps suspendu par un fil oscille dans une cycloïde donnée.
fì| . ic9. Etant donnée la cycloïde intérieure Q R S coupée *en deux
moitiés au point R , & rencontrant par ses deux extrémités Q &c S
la superficie du globe Q V S au dedans duquel elle a été dé¬
crite , soit tirée de R au centre C de ce globe la droite C R
qui coupe en deux parties égales l’arc Q A en O , & quî soit
prolongée en A ;ensorte que CA : C O : : CO : C R. Du centre C
& de sintervalle C A soit décrit ensuite un globe extérieur
&
D A F, par le moyen de ce globe & du cercle dont le dia¬
mètre est AQ, soient tracées deux demi cycloïdes A Q , AS,
lesquelles touchent le globe intérieur en Q & en S , &c rencon¬
trent le globe extérieur en A. Cela fait , si de ce point A, on
suspend le corps T par un fil A P T dont la longueur soit égale
à A R , & que l’on fasse osciller ce corps entre les demi cycloï-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i (7
des A Q , A S ; ensortc que toutes les fois que le pendule s’éloi- L, vRE
gnera de la perpendiculaire A R, la partie superieure A P de ce pREMIER *
fil soit appliquée à la demi cycloïde A.P S, tandis que le reste "
P T de ce fil demeure étendu en ligne droite , la ligne décrite
par le corps T , pendant ces oscillations, fera la cycloïde donnee
QRS. C . Q. F. F.
Car tirant du centre C au point F, où le fil rencontre le cer¬
cle QOS, le rayon C F , 6c élevant des extrémités P & T de la
partie droite P T du fil les perpendiculaires P B , T W, qui ren¬
contrent la droite CFea B ôc en W, il est clair , par la con¬
struction & la formation des figures semblables AS , S R, que
ces perpendiculaires P B , TW couperont fur C F les intervalles
F B , F W égaux aux diamètres O A , OR des cercles roulans
de ces deux cycloïdes. Donc T P est à F P ( double du sinus de
l'angle F B P pour le rayon { B F) comme B W à B V, ou
comme AO -\ - 0 R %AO s c ’est- à - dire , ( à cause que CA est
proportionnelle àCO,CO à CH, & A O à O R) comme CA +
C O à C A, ou bien encore , en coupant B F ca deux parties éga¬
les au point E, comme z CE à C B. De -là il fuit , par le Corel. r.
de la Prop. 49. que la partie droite P T du fil est toujours égale à
l'arc P S de la cycloïde , ôc que tout le fil A P T est égal à l’arc
APS moitié de la cycloïde , c’est-à-dire (Cor. z. de la Prop. 49. )
, &
à la longueur A R réciproquement , si on suppose que le fil
demeure toujours égal à A R , le point T se mouvera dans la cy¬
cloïde donnée Q R S. C . Q . F. D.
Cor. Le fil A R est égal à la demi-cycloïde A S, par& con¬
séquent il a au demi-diamétre A C du globe extérieur la même
raison que la dcmi-cycloïde S R , qui est semblable à la premiere
AS, au demi-diamétre CO du globe intérieur.
i 58 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dv PROPOS ITION LI . THÉORÈME XVIII.
MOUVEMENT
DES C ORï
Si on supposé que le corps T , oscillant comme on vient de Vexpliquer
Fîg. no. dans la cycloïde Q R S } soit animé par une force centripète ten¬
dante au centre C , ct agissant proportionnellement à la distance au
centre, ct qu’il n 'éprouve faction d'aucune autre force , les oscilla¬
tions 'de ce corps , quelqu'inégales qu elles soient , seront de même
durée.
Trouver les vítejfes des pendules dam chaque point des arcs qu ils dé¬
crivent , & les temps qu ils employent tant à parcourir ces arcs
entiers que leurs parties quelconques.
D ’un centre quelconque G de & l’intervalle G H égal à l’arc F;g, m,& Ilx
R S de la cycloïde , décrivez le demi cercle H K M coupé en
deux parties égales par le demi diamètre G K. Imaginez ensuite
que pendant que le corps T part de S pour aller vers R , un corps
L parte de H pour aller vers G en éprouvant f action d’une force
proportionnelle à la distance à ce centre , & égale en Hì* la force
que le corps T a en S vers le centre C.
Comme les forces qui sollicitent ces corps sont égales dans le
commencement , & quélscs sont toujours proportionnelles aux
,6o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
' espaces T R &c L G à décrire , elles feront par conséquent éga-
,r. wcf « .. IeS dans i es lieux T & L cn Opposant TR - LG }ainsi il est
- clair que ces corps décriront les espaces égaux ST , H L dans
FJg.m. iii. je conime0C ement. Donc ces corps continuant à être sollicités
également dans la fuite , ils continueront aussi à décrire des es¬
paces égaux. C’est pourquoi , par la Prop. 38. le temps dans le¬
quel le corps décrit Tare S T fera au temps dune oscillation,
comme Tare HI, qui exprime le temps que le corps H employé
à arriver en L, est à la demie circonférence H K M qui repré¬
sente le temps que ce corps H employé à arriver en M. Et la
raison de \/ S R 1— T R 1à S R exprimera celle de la vitesse
du pendule en T à sa vitesse cn R, à cause que cette raison est
la même que celle de la vitesse du corps H au lieu L à fa vi¬
tesse au lieu G, que& ces dernieres vitesses font comme les
incréments des lignes H L , HG, pendant des fluxions de temps
égales , ou , ce qui revient au même , pendant les fluxions éga¬
les des arcs HI , H K.
De plus , à cause que dans des oscillations par des arcs moin¬
dres que la cycloïde entiere , les arcs décrits cn temps égaux
font proportionnels aux arcs entiers de ces oscillations, il est
clair que , quelles que soient ces oscillations, on aura toujours
pour un temps donné les vîteflès & les arcs décrits. Ce qui!
falloit premierement trouver.
Supposez à présent que des corps suspendus à des fils oscil¬
lent dans des cycloïdes différentes, décrites dans l’intérieur de
globes différens dont les forces absolues soient différentes : si on
appelle F' ìz force absolue d’un globe quelconque Q OS, la force
accélératrice , qui agit fur le pendule dans la circonférence de ce
globe au lieu d’où le pendule commencé à tomber , fera comme
la distance au centre du globe , & comme la force absolue con¬
jointement , c’est-à-dire , comme COx V. Donc la petite ligne
décrite H Y dans un instant donné , qui doit etre proportionnelle
à cette force , fera aussi comme C O x .V.
Mais:
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 161 —
Mais cn élevant la perpendiculaire Z Y qui rencontre la cir- pVimVe*.
conférence en Z , Parc naissant H Z qui est proportionnel à — — —
y/ G Hx H Y représente cet instant donné , donc cet arc nais.
íant est comme y/ G Hx C O x V , Sc par conséquent le temps
dune oscillation entiere dans la cycloïde Q R S lequel
( temps est Fig<
directement comme la demie circonférence H K M qui représente
cette oscillation entière Sc inversement, comme l’arc H Z qui repré¬
sente de même l’instant donné ) devient comme G H directement
Sc \/ G HxC O xV inversement , c’est-à-dire , à cause des é»a-
SR 6
Ics G H Sc S R , comme y/ ^ ^ ou > , par le Cor. de la Pro-
AD
position ; o. comme V Donc , dans toutes les cycloï-
des Sc dans tous les globes , les oscillations produites par des for¬
ces absolues quelconques font en raison composée de la raison
sous-doublée directe de la longueur du fil , Sc des raisons sous-
doublées inverses de la distance entre le point de suspension Sc
le centre du globe , Sc de la force absolue du globe. C. Q. F. T.
Cor. i . On peut par ce moyen comparer le temps qu’un corps
met à osciller avec celui qu’il mettroit à faire une révolution
autour du même centre de forces , ou à descendre en ligne
droite vers ce centre . Car si, on fait le diamètre du cercle qui
décrit la cycloïde dans le globe égal au demi diamètre de ce
globe , la cycloïde deviendra une ligne droite qui passera par
le centre du globe , ensorte que l’oscillation se changera alors
en un mouvement d’ascension & de descension dans cette droite :
Sc par le second cas de cette proposition , le temps de cette deí-
cension Sc de cette ascension perpendiculaire , ainsi que le temps
qui lui est égal , dans lequel le corps ^en tournant uniformément
autour du centre du globe à une distance quelconque , décrit
tine moitié de ía révolution., est au temps d’unc oscillation dans
la cycloïde QRS comme i à y/
Cor. 2. On tire auflì de-là ce que Wrtn Sc Hughens ont trouvé
TomeL X
i6r. PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dusur la cycloïde ordinaire . Car si le diamètre du globe est au-
^mouvement
,g ment£ ^ i >ingni ^ fa superficie se changera en un plan , la force
centripète deviendra uniforme 6c dirigée suivant des lignes per¬
pendiculaires à ce plan , & notre cycloïde ne fera plus que la
cycloïde ordinaire . Dans ce cas , la longueur de l’arc de cy¬
cloïde , compris entre ce plan & le point décrivant , deviendra
égale, au quadruple du sinus verse de la moitié de Tare du cercle
roulant compris entre ce même plan & le point décrivant,
Fig. m . w*, comme Wren l 'a trouvé : & le pendule suspendu entre deux cy
cloïdes oscillera dans une cycloïde semblable &c égale en em¬
ployant toujours le même temps , quelques inégales que soient
ces oscillations, ainsi que l'a démontré Hughens. Enfin le temps
de ces oscillations fera celui qu ’Hughens a déterminé.
On peut appliquer les propositions qu’on vient de démontrer
au système actuel de la terre , car les doux des roues qui rou¬
lent fur la surface de la terre décrivent des épicycloïdes exté¬
rieures ; Sc les pendules qui scroient suspendus au dedans de la
terre dans des cavernes entre deux arcs depicycloïdes intérieu¬
res feroient des oscillations isochrones. Car , comme on le verra
au troisième livre , la gravité qui agit au dessus de la terre en
raison renversée du quarté des distances agit au dedans en rai¬
son de la simple distance au centre.
PROPOSITION LIII . PROBLÈME XXXV.
En supposant la quadrature des courbes, trouver les forces par lesquelles
les corps feront toujours des oscillations isochrones dans des
courbes données.
Fig. nj. Le corps T oscillant dans une ligne courbe quelconque STRQ,
dont Taxe A R passe par lé centre C des forces ; soit tirée TX
qui touche cette courbe dans le lieu quelconque T , & soit pris
fur cette tangente TX l ’intervalle T F égala Tare TR , ce qui
ne demande autre chose que la quadrature des courbes. Soit
élevée ensuite fur la tangente la perpendiculaire Y Z, laquelle ren-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . , 6; BBS1BKœiBS,
contrant en Z la droite C T donnera T Z pour exprimer la force mu
centripète cherchée . C. Q. F . T. >tl! "-
Car si la force T Z par laquelle le corps est tiré de T vers Fig. u *.
C est décomposée dans les forces T Y , Y Z la , partie YZ tirant
le corps dans la direction du fil P T ne change rien à son mou¬
vement ; mais l'autre force T Y accélérera ou retardera directe¬
ment son mouvement dans la courbe STRQ. Ainsi , puisque
cette force est comme Tare T R k décrire , les accélérations ou
retardations du corps dans deux oscillations de différente éten¬
due seront toujours , dans les parties à décrire supposées pro¬
portionnelles , comme ces parties , &r il arrivera par conséquent
que ces parties seront décrites -en même temps. Or les corps
qui décrivent dans des temps égaux des parties toujours pro¬
portionnelles aux tous , décrivent auffi les tous en temps égal.
C. Q. F. D.
Cor. i . Donc si un corps T qui pend à un fil rectiligne A T Fîg . n 4.
.
Fig. 117 Les mêmes choses que dans la Proposition précédente & que
le corps T parte du lieu donné S suivant une direction & avec
une vitesse donnée ; que T soie le lieu où ce corps cil arrivé après
un temps quelconque ; T t le petit arc parcouru pendant un
instant donné , P p fa projection fur le plan BDO c, ’est-à-dire,
une petite partie de la projection A P p de la trajectoire fur ce
plan i la petite ellipse p Q la projection du cercle Récrit fur la
surface courbe du centre O ôc du rayon T f , O p le rayon tiré
du centre O au point p.
II est clair que la vitesse du corps T au point quelconque T
fera donnée par la hauteur T C, ou , ce qui revient au même,
par le rayon O P de la projection de la trajectoire , & que la
grandeur des axes de la petite ellipse p Q ne dépendra non plus
que de la même ligne. Donc à cause que le secteur P Op est
proportionnel au temps , on connoîtra le point p intersection de
cette ellipse & de Op , cest-à-dire , queia position d P p, ou,
ce qui -revient au même , le sinus de sangle p P O ne dépçndra
encore que de O P. Or la relation connue entre Op & le sinus
de p P O donnera facilement la projection A P en employant la
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ï(j7
construction des courbes de la Prop. 41. & k projection A P SSSSS23
, r Lmî , . ,,
étant connue donne tout de fuite la trajectoire deraandee. premier.
— — ‘i 11 Fig . u7.
ONZIEME SECTIO N. .
Du mouvement des corps qui s"
1attirent mutuellement par díl
forces centripètes.
J’ai traité jufqu’ici des mouvemens des corps attirés vers un
centre immobile , tel qu’il n en existe peutêtre aucun dans la
nature ; car les attractions ont coutume de se faire vers des corps»
Sc les actions des corps qui attirent Sc qui font attirés
font tou¬
jours mutuelles Sc égales par la troisième loi. Si on ne consi¬
dère , par exemple , qûe deux corps , ni le corps attiré , ni lé corps
attirant ne feront en repos ; mais ils feront l’un & l’autre , par leur
attraction mutuelle , ( selon leCorol . 4. desLòix ) leur révolution
autour de leur centre commun de gravité ; s’il .y a plusieurs corps
qui soient tous attirés vers un seul qu’ils attirent auífi, ou bien
qui s’attirent tous mutuellement , ils doivent se mouvoir en-
tr’eux de forte que leur centre commun de gravite soit en repos,
ou qu’il se meuve uniformément en ligne droite.
Je vais expliquer, les mouvemens produits par ces forces que
je nomme attrsDons , quoique peut-être je deuífe plutôt les ap-
peller impulsons, pour parler le langage des Physiciens ; mais je
laisseà part les disputes qu’on peut élever fur cette dénomination»
Sc je me fers des expressions les plus commodes pour
les Mathé¬
maticiens.
= raison donnée Pune à l’autre , austï bien qu’à la distance totale quí
r pTs. est entre les deux corps. De plus , ces distances sont transportées
b“°sUcoM
— — autour de leur ternie commun d un mouvement angulaire égal,
parce que ces corps étant toujours posés en ligne droite l’un par
rapport à l'autre , ne changent point leur inclinaison mutuelle,
mais les ‘droites , qui sont entr’elles en raison donnée, & qui sont
transportées d’un mouvement angulaire égal autour de leurs ex¬
trémités , decrivent autour de ces mêmes extrémités des figures
entièrement semblables dans des plans qui sont en repos avec
ces termes , ou qui se meuvent d’un mouvement quelconque qui
n’est point angulaire . Donc , Lce- C. Q. F. D.
PROPOSITION LVII .L THÉORÈME XXI.
Etant donnée, la loi des forces avec lesquelles deux corps battirent mu¬
tuellement, on peut, en supposant queUun de ces corps soit fixe , donner
telle impulsiond l'autre qu'il décrive autour de lui une courbe égale
& semblableà celles que ces deux corps décrivent l 'un autour de
Vautre lorsqu ils font tous deux mobiles autour de leur centre com¬
mun de gravité,
r-z.n8.Liiz,. Q ue ses corps A & P fastent leur révolution autour d’un centre
commun de gravité C , l’un allant de S vers T, l’autre de P vers Q*
Que d’un point donne s, on tire sp , s q toujours égales & pa¬
rallèles à AP & à Q T ; la courbe pqv, que le point p décrit en
tournant autour d’un point immobile s , fera semblable & égale
aux courbes que les corps S P& décrivent mutuellement autour
l’un de l’autre ; & par conséquent , par le Théorème 10. elle sera
semblable aux courbes £ T & P Q F, que ces mêmes corps dé¬
crivent autour de leur centre commun de gravité C.
. £ as ç; e comitiun - centre de gravité C, par le Cor. 4. des loix r
Fig.n8. &119
est en repos , ou se meut en ligne droite uniformément . Suppo¬
sons premièrement qu’il soit en repos, & qu il y ait en í &t en p
deux corps, desquels celui qui est immobile soit en j, celui&
qui est mobile cn p , & que ces corps soient égaux & semblables.
aux
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . jg 9
aux corps S Sc P. De plus , que les droites P R Sc p r touchent L 1v R £
PREMIER.
les courbes P Q & p q en P Sc p que ,& les lignes C Q & s q
soient prolongées en P Sc en r , à cause que les figures C P R Q y Jrij , 118.&
s P r q font semblables , on aura R Q : r q ; ; CP : sp , Sí par consé¬
quent ces lignes seront en raison donnée . Ainsi,si la force par la¬
quelle le corps P est attiré vers le corps S , Sc par conséquent
Vers le centre intermédiaire <7, étoit à la force par laquelle le
corps p est attiré vers le centre s , dans cette même raison don¬
née ; ces corps en temps égaux seroient retirés des tangentes
PR,pr vers les arcs PQ,pq par des intervalles RQ,rq pro¬
portionnels à ces arcs , Sc par conséquent la force qùi agit sur le
corps p le feroit éirculer dans une courb epqu, qui feroit sem¬
blable à la courbe P Q_V , que la premiere force fait parcourir
au corps P , Sc leurs révolutions s’acbeveroient dans les mêmes
temps.
Mais comme ces forces ne font pas Tune à 1’autre dans la raison
de C P à sp\ qu ’au contraire elles font égales à cause que les
corps S Sc s, P Sc p font semblables Sc égaux , Sc que les distan¬
ces S P, sp font égales , ces corps dans des temps égaux feront
également retirés de leurs tangentes . Donc , afin que le dernier
corps p soit retiré d’un intervalle plus grand rq,i\ faut un temps
plus long, lequel fera en raison sousdoublée de ces intervalles,
à cause que les espaces au commencement du mouvement font
par le Lemme io . en raison doublée des temps . Or , pour faire
en forte que le temps par Tare p q soit au temps par l’arc P Q,
comme sp à CP, il ne faut autre chose que prendre la vitesse
du corps p à la vitesse du corps P , dan la même raison de sp
à CP,puisque les espaces pq , PQ font entr ’eux dans la raison
lìmple ds s p à C P. Supposant donc de telles vitesses aux corps ,
ils feront toujours attirés par des forces égales , Sc décriront autour
des centres en repos C Sc s les figures semblables P Q V , p qv ,
lesquelles la derniere p qv fera égale Sc semblable à la figure que
je corps P décrit autour du corps mobile C. Q . F . D .
Tome I. Y
.x 7o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du Cdí r . Supposons à présent que le commun centre de gravité
nn ^c'oT/s, l'e meuve uniformément en ligne droite avec l’cspace dans le-
' “ quel les corps se meuvent entr’eux , tous les mouvemens s’éxécu-
F>g. iis.&n9. tçront dans cet espace comme auparavant , par le sixième Coroll.
des Loix. Ainsi ces corps décriront mutuellement autour l’un de
l’autre les mêmes figures qu’auparavant , lesquelles seront égales
&: semblables à la figure pqv . C. Q.F . D.
Cor. i . Ainsi deux corps qui s’attirent mutuellement par des
dans le centre autour duquel ces figures font décrites ; & réci¬
proquement si de telles figures font décrites , les forces centripètes
seront réciproquement proportionnelles au quarté de la distance.
Cor. 3 . Deux corps quelconques qui tournent autour d’un cen¬
tre commun de gravité décriront autour de ce centre , & au¬
tour d’eux-mêmes des aires proportionnelles au temps.
PROPOSITION LIX . THÉORÈME XXII.
Le temps périodique de deux corps S ct P , qui font leur révolution au¬
tour de leur commun centre de gravité C , efl au temps périodique de
Vun ou Vautre de ces corps P , qui tourne autour d’un autre centre
immobile S, ct qui y décrit une figure égale ct semblableà celle que
ces corps décrivent mutuellement l ’un autour de l ’autre, en raisonfous-
doublée de Vautre corpsS, à la somme S -j- P de ces corps.
SP
+ de ces corps . Et par conséquent les sommes des temps em¬
ployés à parcourir tous les arcs semblables, P Q & p § , c’est- à-
dire , les temps totaux des révolutions des corps S & P , sont
dans cette même raison sousdoublée . C. Q. F. D.
PROP OSITION LX . THÉO RÉME XXIII.
Si deux corps S & P , qui s ’attirent mutuellement par des fortes réci¬
proquement proportionnelles au quarré de leur dijlance , font leurs
révolutions autour d 'un centre de gravité commun ; h grand axe de
P ellipse que Vun ou Vautre de ces corps P décrira par ce mouvement
autour de Vautre corps S fera à Vaxe principal de ï ellipse , que le
même corps P peut décrire dans le même temps périodique autour de
Vautre corps S , supposé en repos , comme la somme des deux corps
S + P , à la premiere des deux moyennes proportionnelles entre cette
somme & Vautre Corps S.
Y ij:
174 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D U PROPOSITION LXL THÉORÈME XXIV.
Mouvement
ILS CORPJ,
Si deux corps s 'attirent mutuellement suivant une loi donnée à,volonté
& se meuvent dé une façon quelconque sans éprouver aucune autre
action f ils se mouveront comme s ’ils ne s ’attiroient pas mutuellement,
qu 'ils fusent attirés l ’un & Vautre avec les mêmes forces par un
troiséme corps placé dans leur centre commun de gravité : & la loi
des forces attirantes fera la même , tant à Végard de la difance de
ces corps à ce centre commun , qu à Végard de la distance qui eji
entre ces corps.
Si trois corps dom les forces décroijfent en raison doublée des dfiances
s 'attirent mutuellement , & que les attractions accélératrices de deux
quelconques vers le trois 'me , soient entr’elles en raison renversée du
quarré des difîances , les plus petits tournant autour du plus grand ;
je dis que le corps le plus intérieur des deux petits décrira autour de
cegrand corps des aires qui approcheront pins d'être proportionnelles
au temps , & que la figure qu il décrira approchera plus dé être une
ellipse dont le foyer sera le centre des forces , fi le grand corps efi
agité par les attraclions des petits corps , que s 'il étoit en repos , &
qu il n éprouvât aucune attraction de leur part , ou qu il fût beaucoup
plus ou beaucoup moins agité en vertu déune attraction beaucoup plus
ou beaucoup moins*forte.
°
Le corps extérieur S décrit des aires plus proportionnelles au temps _gREM1ER
& un orbe plus approchant de la forme elliptique autour du centre Fig.
de gravité O des corps intérieurs P & T } qu autour du corps le
plus intérieur T.
Car les attractions qui portent 1c corps S vers les corps P &
T composent son attraction absolue , laquelle est dirigée avec
plus de force vers le centre commun de gravité O de ces corps,
que vers le plus grand corps T ,- ainsi elle approche plus d’'être
réciproquement proportionnelle au quarté de la distance S 0 »
qu’au quarré de la distance S T.
PROPOSITION LXVIII . THÉORÈME XXVIII-
Les mêmes loix d 'attraction étant posées , le corps extérieur S décrira Fig . i **ì
autour O , commun centre de gravité des corps intérieurs P & T ,
de
: §8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Vu corps de Tautre , décriroienc autour de ce commun centre de
MOUVEMENT
DL5 Corps, gravité cn repos des ellipses éxactes, ce qui est clair par le
Corollaire %. de la Proposition 58. & par ce qui a été démon'
tré dans les Propositions 64. Lc 6; .
I2Í. Ce mouvement elliptique est un peu troublé à cause de la
distance du centre de ces deux corps au centre vers lequel le
troisième corps S est attiré. Si de plus le centre commun de ces
trois corps se meut, cette perturbation sera encore plus grande,
&"par conséquent elle sera la moindre, lorsque le centre commun
de gravité de ces trois corps fera en repos ; c’est-à-dire , lorsque
le corps le plus grand & le plus intérieur T fera attiré selon la
même loi que les autres ; & elle deviendra toujours de plus gran¬
de en plus grande , lorsque le commun centre de gravité de ces
trois corps , commencera à se mouvoir par la diminution du mou¬
vement du corps T, que & ce centre fera de plus en plus agité.
Cor. Il est aisé de tirer de là , que si plusieurs petits corps font
leurs révolutions autour d’un plus grand , leurs orbites approche¬
ront plus d’être des ellipses, & les aires qu’ils décriront se¬
ront plus égales , si tous ces corps s’attirent & s’agittent mutuelle¬
ment par des forces accélératrices qui soient directement comme
leurs forces absolues , & inversement comme les quartes de leurs
distances, &c que le foyer d’une orbite quelconque soit placé
dans le centre commun de gravité des corps intérieurs , ( c’est-à-
dire , le foyer de la première orbite intérieure , dans le centre de
gravité du grand corps qui est le plus intérieur de tous ; le foyer
de la seconde orbite , dans le centre commun de gravité des
deux corps les plus intérieurs , & celui de la troisième orbite ,
dans le centre commun de gravité des trois corps les plus inté¬
rieurs ; &■ainsi de fuite, ) que si le corps intérieur étoit en repos,
& qu’il fut le foyer commun de toutes ces orbites.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i ->,
PROPOSITION LXIX . THÉORÈME XXIX.
en raison doublée des distances, s’il arrive que les plus petits
tournent autour du plus grand dans des ellipses éxactes à très-
peu de choses près , que leur foyer commun soit à peu prés dans
le centre de ce plus grand corps , (k que ces petits corps décri¬
vent autour du plus grand des aires presque proportionnelles au
temps ; les forces absolues de ces corps seront entr’clles éxacte-
ment ou à peu près comme ces corps ; &c au contraire . Ce qui
est clair par le Corol. de la Prop. 68. le Corol. 1. de cette
Proposition.
S C H O L I E.
DOUZIÈME SECTION.
Des forces attraSHves des corps sphériques*
Fk . iiì ' lí i * 5
Soient A H R B , a h k b deux superficies sphériques égales ;
S , s leurs centres ; P , p deux corpuscules placés hors de ces
sphères , chacun à une distance quelconque du centre . Soient
de plus P A S B , p a sb des droites tirées des corpuscules aux
centres S Sc s ; P H K Sc PIL , p h k 5c pil d ’autres droites
tirées par les mêmes corpuscules en telle forte que les arcs H K
Sc IL , hk Sc il soient respectivement égaux ; S F D Sc S E t
sfd Sc se les perpendiculaires abaissées des centres S Sc s se r
les cordes H K 6c IL , h k Sc il ,- IR Sc I Q , ir Sc iq ses
perpendiculaires abaissées de / fur P K fur &
PB, de f fur
p k 5c fur p b. Enfin soit supposé que les angles D P E , dp e
s’évanouistent , ce qui, à cause de légalité de D S Sc d e ds ,
de ES Sc de es, permet de regarder ses lignes PE Sc P F »
p e Sc ps , D F Sc ds comme égales , - ;t.
, DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 203
Cela posé , on aura P I : P F : : RI : D P 8c p f : pi \ \ Livre
PREMIER.
df ou D F : ri , ce qui donnera PI x p f : P R X p i : : R / :
ri ou ( Cor . 3. Lem . VII . ) : : I H : i h. De plus , PI : P S ; ; FÌg,X*4.
IQ : $ E &c ps : p i : : se ou SE : iq 8c par conséquent »
PI X p s : P S x p i : : 1Q : i q- Delà on tire P1 1x p f X p s :
1X P F x : : IQ X HI s: L X iq- C’est- à-dire , que
la petite surface sphérique produite par la révolution de HI
autour de P S est a la petite surface sphérique produite par
la révolution de hi autour de pi , comme P I 1 x pf x p s à,
pi 1 x P F x P S. Mais les forces avec lesquelles ces petites
surfaces tirent vers elles les corpuscules P 8c p font ( par hy¬
pothèse ) comme ces surfaces directement , &: comme les quartes
des distances PI 8c pi inversement , donc ces forces font com¬
me p f X / i à P F X P S.
En décomposant présentement ces forces , par le Corol . 2. des
loix , pour avoir les parties qui en résultent dans le sens des dia¬
mètres P S , p s il est clair , que les forces résultantes dans cette
direction seront aux forces totales comme P S à P F 8c comme
p s à p f- Donc la force suivant P S de la petite surface pro¬
duite par HI sera à la force suivant p 5 de la petite surface
PF f
produite par h i , comme p/x p 5 X p ~^ k P F x P S x c ’est-
à-dire , en raison renversée des quarrés des distances P S , p s.
Or on trouveroit la même chose pour toutes les autres petites
surfaces dont les deux superficies sphériques font composées .'
Donc les attractions entières de ces deux superficies fur les cor¬
puscules P 8c p font entr ’elles en raison renversée des quarrés
des distances de ces corpuscules aux centres . C. Q . F . D-
Si toutes les parties d.' une sphere homogène attirent en raison renver¬
sée du quarré des distancesj & 071 fappose donnes , tant la
densité de cette sphere , que le rapport du rayon de cette sphere
C c ij
4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES,
Du à la dijlance da corpuscule qu'dit attire , Tattraction exercée sur
MouVEMEKT
dss Corps ct corpuscule sera proportionnelle au rayon de la sphere,
Qu ’on se représente deux sphères & deux corpuscules placés
à des distances de leurs centres respectivement proportionnelles
aux rayons de ces sphères . Qu ’on imagine ensuite ces deux
sphères composées d’une infinité de particules respectivement
semblables 8c semblablement posées par rapport aux corpuscu¬
les . Il est clair , que les attractions que chacun de ces corpuscules
souffrira de la part de toutes les particules de la sphère atti¬
rante , seront en raison composée de toutes ces particules direc¬
tement , 8c de tous les quarrés de leur distance inversement.
Mais toutes ces particules étant semblables 8c semblablement
placées , elles seront comme les cubes des rayons , 8c les quarrés
des distances des corpuscules à chaque particule font comme les
quarrés de ces mêmes rayons ; donc toutes les attractions de ces
particules seront seulement comme les rayons ; donc les attrac¬
tions de ces deux sphères seront dans cette même raison.
C. Q. F. D.
Cor. x . Si deux corpuscules, se mouvant autour de deux sphères
de même matière attractive , décrivent chacun un orbite circu¬
laire , 8c que les rayons de ces orbites soient proportionnels
aux rayons des sphères attirantes , les temps périodiques seront
égaux.
Cor. i. Et réciproquement , si les temps périodiques sont égaux,
les distances des corpuscules seront proportionnelles aux rayons
des sphères . Ces deux Corollaires sont évidens par le Corol . j.
de la Prop . 4.
Cor. 3. Deux solides quelconques semblables 8c homogènes,
étant composés de parties qui attirent en raison renversée des
quarrés des distances , exercent fur deux corpuscules }placés sem¬
blablement par rapport à eux , des forces qui sont dans la raison
directe de leurs dimensions semblables.
P/a/ic/u* sr, pape . 2op >J ^Poìume,
DE LÀ PHILOSOPHIE NATURELLE . ^
PROPOSITION LXXIII. THÉORÈME XXXIII.
Un corpuscule, placé dans Vintérieur d'une sphère dont les par¬
ties attirent en raison renversée du quarté des disantes , tend vers
le centre de cette sphere avec une force proportionnelle à Itt simple
disance.
Que A C B D soit la sphere attirante , P le corpuscule placé Fig
dans son intérieur , S le centre de cette sphere , & P E QF la
Iphere décrite du même centre S &c du rayon P S. II est clair,
parla Proposition 70 , que toutes les surfaces sphériques compri¬
ses entre A C B D , & E P F Q n exercent aucune attraction
fur le corpuscule P , & que par conséquent la seule sphere
intérieure P E QF agit sur ce corpuscule . Mais l’attraction de
cette sphere est par la Proposition 7z . comme la distance P, S.
Donc , & c. C. Q . F . D.
S C H O L I E.
Si s tous les points d’une sphere donnée tendent des forces centripètes
égales, qui décroisent en raison doublée des disances à ces points ,
cette sphere exercera sur une autre sphere quelconque composée de
parties homogènes entr elles une attraction qui fera en raison ren¬
versée du quarré des distances de leurs centres.
Car l’attraction d’une particule quelconque de la sphere attirée
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i07
est en raison renversée du quarré de sa distance au centre dç Livre
fremif . R.
la sphere attirante par la Prop. 74. &■elle est pat conséquent
la même qu 'elle seroit si toute la sphère attirante étoit réduite
à un corpuscule placé dans son centre . Mais faction de ce cor¬
puscule auquel on suppose réduite la sphere attirante , doit etre
la même sur la sphere attirée quelle seroit , si au lieu d’agir sur
cette sphere attirée , il éprouvait au contraire vers les parties
de cette sphere des forces égales à celles avec lesquelles il les
attire ; & la somme des forces avec lesquelles il seroit attiré
par cette sphere , seroit , par la Proposition 74 . en raison inverse
du quarré de la distance au centre . Donc 'l’attraction du corpus¬
cule , ou , ce qui revient au même > celle de la sphere attirante
sur la sphere attirée , est réciproquement proportionnelle au quar¬
ré de la distance des centres de ces sphères.
Cor. 1 . Les attractions des sphères vers d’autres sphères homo¬
gènes font comme les sphères attirantes directement , & comme
les quarrés des distances des centres inversement.
Cor. L. II en , est de même lorsque la íphere attirée attire auffi.
Car chaque point de cette sphere attire les points de l’autre avec
la même force avec laquelle il en est réciproquement attire . Si
donc dans toute attraction le point attirant éprouve la même
action que le point attiré , il en naîtra une action mutuelle
double , proportions gardées.
Cor. Tout ce qui a été dit ci -deflus du mouvement des
corps dans des sections coniques autour des foyers a lieu , si on
place dans ces foyers les centres des sphères attirantes.
Cor. 4. Et tout ce qui concerne le mouvement dans des sec¬
tions autour du centre de ces courbes peut s’appliquér aux
mouvemens qui se font dans l’intérieur d ’une sphere.
si
20 8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
' Dd . triques dont Us densités du centreà la circonférence varient suivant
«ne loi quelconque, s’attirent réciproquement avec des forces qui
— font en raison renversée du quarré des défiances de leurs centres.
Soient AB , CD , EF , rc& . tant de sphères concentriques
homogènes qu’on voudra», dont les intérieures étant ajoutées aux
extérieures , ou en étant retranchées forment une sphere totale
AB composée de couches plus ou moins denses vers le centre
qu a la circonférence. Soient ensuite GH y FK , LM , Lee.
d’autres sphères homogènes concentriques dont l’addition ou la
soustraction forment pareillement une sphere G H hétérogène
du centre à la circonférence. Par la Prop. 75. une quelconque
des sphères homogènes AB ou CD, une & & quelconque des
sphères homogènes GH , IK , Lee. s’attireront réciproquement
avec une force qui est en raison renversée du quarré de S P.
Donc les attractions réciproques des sphères totales hétérogènes
AB , G H qui font produites par les sommes ou par les diffé¬
rences des attractions des sphères homogènes , seront auílì ca
raison renversée du quarré de S P:
Qu’on suppose présentement que le nombre dé toutes ces
ípheres homogènes, dont Paddition ou la soustraction forment les
sphères hétérogènes , soit augmenté jusqu’à l'insini , on pourra
donner à ces sphères hétérogènes une loi quelconque de densité
du centre à la circonférence , Le leur attraction réciproque de¬
meurera toujours en raison renversée du quarré de la distance
S P. C. Q. F. D.
Cor. 1 . Si on a plusieurs sphères composées ainsi drorbes de;
différentes densités , l’attraction accélératrice de lune quelcon¬
que de ces sphères vers une autre quelconque , à même distan¬
ce , fera comme la sphere attirante.
Cor. 1. Et à distance inégale , elle sera comme cette sphere
divisée par le quarré de là distance.
Cor. 3 . Mais l’attraction motrice , à distance égale , fera com*
D d ij
ri r. PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Fìgii }*. A B E étant unt sphère homogène dont le centre est S , & dont toutes
les parties attirent suivant unt loi quelconque des distances6, * P
un corpuscule placé sur Paxe A B de cette sphere, la force avec la¬
quelle ce corpuscule sera attiré par toute la sphere, sera proportion¬
nelle à Paire A B N d 'une courbe A N B dont les ordonnées D N
correspondantes aux ordonnées DE du cercle S E B font prises en
raison composée de la force qu’éxerce sur P la particule placée en
D E 1X P S
E, & du solide PE
Conservant les constructions du dernier Lemme & du dernier
Théorème , concevez Taxe A B de la sphere divisé en un nom¬
bre innombrable de particules egaies D d, toute
& la (phere
divisée en autant de petites lames sphériques E F se par
; & le
point n élevez l’ordonnée d n à la courbe AN B il, est clair,
par le Théorème précédent , que la force avec laquelle la petite
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Zlf
lame EFfe attiré le corpuscule P , est en raison composée de Livre
D E l x Ff de
& la force qu’une particule exerce à la distance PE. PREMIER*
Mais par le dernier Lemme D d : F f PE : PS, ce qui donne k-z. -r».
P S x Dd
Ff =z ; <k D E l X Ff = Dd x DE l x P S Donc
PE " " FË
la force de la petite lame E F fe est en raison composée de
D dx DE *PE x PS_
& de la force qu’une particule exerce à la
distance PF , c’est-à-dire , par la construction de la courbe AN B,
comme DNxDd ou comme Taire évanouissante D N n d.
Donc les forces de toutes les petites lames de même espèce, ou,
ce qui revient au même , la force de la sphere enticre sur le
corpuscule P est comme Taire totale A N B.
Cor. i. Delà , si la force centripète qui tend à chaque parti¬
cule est toujours la même quelle que soit la distance , & qu’on
y D E *x P S
suppose D N proportionnelle a - r—E - , la force totale rpar
laquelle le corpuscule P sera attiré par la sphere sera comme
Taire A N B.
Cor Si la force centripète des particules est réciproquement
z.
__ construction.
Fîg. Elevez aux points L , A , S , B les perpendiculaires Ll , Aa t
Ss , B b, desquelles S s soit égale à SI ,- & décrivez par le point
s Thyperbole a sb dont les asymptotes soient Ll , B L, Cette
hyperbole coupera les lignes A a , B b aux points a & b , &
donnera par ce moyen Taire AasbB, de laquelle retranchant
le rectangle i A S x SI , on aura Taire cherchée A N B.
Fig. 133
- Exemple 5 . Si la force centripète qui tend à chaque particule
de la íphere décroît en raison quadruplée de la distance à ces
PE*
particules , écrivez —^ ^ au lieu de V, fk ensuite y/ 2 P S X LL>
au lieu dc P E , par ce moyen D N deviendra proportionnelle à
SI ' xSL SI 1 S 1 1x A L x L B
-, X
V ^SI y/LDi iy/íSl ' ' )/LD í \/ 1 S J
x 7 dont les trois parties , servant toujours d ordonnées
Dans une sphere dont le ctntrc eji S & le rayon S A > fi on prend
ST j SA , S P continuellement proportionnelles , l 'attraction d ’un Fig. 135.
corpuscule place dans un lieu quelconque I au dedans de cette sphere,
sera à Vattraction d 'un autre corpuscule placé hors de la sphere ,
dans le lieu P , en raison composée de la raison sousdoublée des
diftances IS , P S , du centre , & de la raison sousdoublée des forces
avec lesquelles ces mêmes corpuscules P & I seroìent attírès par une
feule particule placée au centre de la sphere.
Fig, ,Z6. en faisant lc même usage de / que l’on a fait de P que cette
DE ' xIS
ordonnée D N doit être dans ce cas proportionnelle à
IE xV *
ÍUpposant donc que les forces centripètes , qui émanent d’un point
quelconque E de la sphere , soient l’une à l'autre dans les dis¬
tances IE , PE comme P E 9 à IE” , on trouvera que l’or-
donnéc D N que donneroit la supposition du corpuscule en P est à
celle que donneroit la supposition du corpuscule en / dans le rap¬
DE l xPS s DE *xIS
port des quantités c’est-à-dire , dans
P Ex P E ” IExlE”
le rapport de PSxIExlE ” , à IS x P E x P E ". Or , parcc
que les lignes SI , SE , S P font en proportion continue , les
triangles SPE , SIE font semblables Sc donnent IE : P En
IS : S E ou SA. Ecrivant donc dans le rapport précédent des
deux valeurs de D N la raison de IS à S A au lieu de celle de
IE 'ÏPE, on aura lc rapport de PSx IE n à S Ax PE ”. Mais
la raison de P S à S A est la raison sousdoublée des distances
PS , SI \ Sc la raison de IE 9 à P E” ( à cause de la proportion
IE : PE : : IS : S A ) est la raison sousdoublée des forces aux
distances P S , I S. Donc les valeurs de D N dans les deux cas,
Lc par conséquent les aires des courbes ausquelles elles appar¬
tiennent , ou , ce qui revient au même , les attractions des cor¬
puscules en P Sc en I , font en raison composée de ces raisons
fousdoublées . C. Q . F . D.
TREIZIEME SECTION.
Des forces attractives des corps qui ne font pas sphériques.
PROPOSITION
1
Fig - 140.
Du centre Ar& d’un intervalle quelconque A D soit décrit un
cercle dans le plan auquel la droite iP est perpendiculaire ;
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i27
pour trouver la force par laquelle un corpuscule quelconque P
est attiré vers ce cercle , on tirera d’un point quelconque E de
ce cercle une ligne PE au corpuscule attiré P , on prendra,en¬
suite sur la droite PA , P F = P E , Sc on tirera la perpendicu¬
laire F K qui soit comme la force avec laquelle le point E attire
le corpuscule P. On tracera la courbe IKL, lieu de tous les points
K , Sc qui rencontre le plan du cercle en L enfin, on prendra
fur P A , PH =zP £>, Sc on élèvera la perpendiculaire HI qttj
rencontrera la courbe , dont on vient de parler , en / j alors l’at-
traction du corpuscule P vers le cercle fera comme l’aire AH IL
multipliée par la hauteur A P . C. Q. F. T.
Car si on prend fur A E la ligne infiniment petite ïZe, qu ’on
tire Pe , Sc que fìir PE ôc P A on prenne P C Sc P f égales
a P t , la force avec laquelle un point quelconque E de Pan¬
neau décrit du centre A Sc de Tintervalle AE attire
, vers lui le
corpuscule P étant supposée proportionnelle à F K on , trouvera
que la force avec laquelle ce point attire le corps P vers A, est
proportionnelle, à — - , & que la force av.ee laquelle tout
Panneau attire le corps P vers A, est comme Panneau , Sc
A P Ss J ? TC
—conjointement ;
mais cet anneau est comme le rectan¬
F f ij
218 principes mathématiques
Cor. 2.
r
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Mî
Cor. r - Si l’attraction de la partie ultérieure de ce solide infini ~~£
est très-petite , en comparaison de l’attraction de sa partie cité- SKE
rieure , on peut la négliger r & l’attraction de sa partie citérieure Fij
décroîtra à peu près comme la puissance n — 3 de la distance.
Cor. 3 . De-là , si un corps quelconque foi & plan d’un côté
Toîm / » Qg
z; 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
dT ~ Supposons, par éxemple , qu’un corps décrive une courbe
besUcoM
rf 9, dont les ordonnées , faisant avec le plan attirant un angle cons-
. : tant , soient comme les puissances ~ des abscissesA prises fur
ce plan. Pour trouver la force attractive de ce plan en vertu de
laquelle cette courbe est décrite , on supposera que sabsciíTe A
augmente d’une trés-petitepartie O, & on transformera l’ordonnée
Zf+ Ô k en une fuite infinie Aï + ™Oa '^ +
Tl 2. 71 n
QUATORZIÈME SECTION.
Du Mouvement des corpuscules attirés par toutes les parties
d 1un corps quelconque .
S C H O L I E.
On peut appliquer ces recherches fur sattraction à la réfléxîon
de la lumière & à sa réfraction qui se fait , comme Snellius fa dé¬
couvert i en raison donnée des Sécantes, &: par conséquent en
raison donnée des sinus, ainsi que Deseartes fa fait voir.
Car il est certain , par lá découverte des phénomènes des satel¬
lites de Jupiter confirmée par les observations de plusieurs Astro¬
nomes , que la propagation de la lumière est successive, & qu’el-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . t y9
k vient du soleil à la terre en sept ou huit minutes ; 6c les rayons l. IVk L
en passant près des angles des corps opaques ou transparens tels PREMIER,
Ceux de ces rayons qui en passant approchent le plus près des Fig. 151.
corps se courbent davantage , comme s’ils étoient plus attirés,
ainsi que je m en fuis assuré par des expériences actes. Ceux qui
éx
passent à de plus grandes distances s’infléchissent moins ; 6c ceux
qui passent à des distances encore plus grandes s’infléchissent un
peu en sens contraire , 6c forment trois faisceaux de couleurs.
Dans la figure cssjointe , S représente la pointe d’un couteau ou
d’un corps quelconque A S B y 6c gowo g , fnunf , emtme ,
dlsld, font des rayons qui s’infléchissent vers-le couteau par des
arcs owo y n un , mtm , Isl, plus ou moins concaves selon leurs
distances. Or comme cette courbure des rayons se fait à une
certaine ^distance du couteau , les rayons qui l’atteignent doivent
donc serre infléchis avant de l’avoir atteint . 11 en est de même
des rayons qui tombent fur du verre : ainsi la réfraction ne fe
fait pas dans le seul point de l'incidence ; mais peu à peu par
^incurvation continuelle des rayons , laquelle sc fait en partie
dans l’air avant qu’ils atteignent le verre , 6c en partie , si je
ne me trompe , dans lc verre même après qu’ils y font entrés
comme il est marqué dans la figure ci- jointe où les rayons ck ^c, Fig.
biyb , ahxa, dont l’incidence se fait en r , q 6c p , s ’inflé¬
chissent entre k 6c i 6c y , h 6c x.
A cause de l’analogie qui est entre le mouvement progressif
de la lumière , 6c celui des autres projectiles , j’ai cru nécessaire
d’ajouter les Propositions suivantes en faveur des Opticiens . Au
reste , je ne m’embarasse point de la nature des rayons , je n'éxa-
140 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
P u
mine point s’ils sont matériels ou non ; mais je me contente de
Mouvement
sks Corps.
déterminer les trajectoires des corps qui peuvent être semblables
à celles que décrivent les rayons.
Les mêmes choses étant posées > & étant décrite, autour de Paxe A B pjgi
une surface attractive quelconque C D , régulière ou irrégulière , au
travers dt laquelle doivent passer des corps partis du point A y
trouver quelle seroit une autre surface attractive E F capable de
faire converger ces corps au point donné B.
S C H O LIE.
SM^
G H
C ÏJJM
-
;s .
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i +î
rayons qui tombent hors de Taxe du verre. Cependant ce n’eft
point assez pour pouvoir perfectionner l’optique qu’on ait assigné
aux verres la figure sphérique ou telle autre quelconque , il
saudroit encore pouvoir remédier à la différence de réfrangibi-
àê des différons rayons. Tant qu'on ne fera pas en état de
corriger les erreurs qui naissent de cette différence , tout ce
qu’on fera pour corriger les autres ne fera jamais qu’imparfait.
»7 m -2.-M-
irjo^ 7
{./■ »
\
DU MOUVEMENT
DES CORPS-
LIVRE SE CO ND.
SECTION PREMIERE.
D h Mouvement des corps qui éprouvent une résistance en raison
de leur vitesse.
PROPOSITION I. THÉORÈME I.
Le Mouvement que perdent les corps par la résistance quils éprouvent ,
tft comme Vespace qu'ils parcourent en se mouvant , lorsque cette
résflance est en raison de leur vitesse.
»
148 principes mathématiques
Du
Mouvement que le corps en montant pendants le temps D Ggd parcourera
pes Corps.
l’espace E Gge , que& pendant le temps D G B A de toute son
Fig . », ascension il parcourera fespace E G B ,- dans le temps A B K I
il parcourera en descendant f espace B F K , dans& le temps
IKki il; parcourera en descendant l’espace KFfk les&
vîteíìès du corps ( proportionnelles aux résistances du milieu )
à la fin des temps entiers , seront exprimées par les espaces infi¬
niment petits , A B E D y AB &d ,- respectivement proportionnels
aux espaces A B FI , AB fi la; &. plus grande vitesse que
le corps puisse acquérir en descendant sera BACH.
Fig . z. Car soit divisé le rectangle BACH en un nombre infini
de rectangles A k , Kl , L m , M n ,rc & . qui soient comme
les incrémens des vitesses en autant de temps égaux ; & les rec¬
tangles infiniment petits , A k , AI , A m , A n , &cc. seront
comme les vitesses totales , & par conséquent ( par l’hypotese )
comme les résistances du milieu au commencement de chacun
de ces temps égaux. Soit fait A C k A K ou A B H C k A B k K ,
comme la force de la gravité à la résistance dans le commen¬
cement du second temps , & soient les résistances soustraites de la
force de la gravité , les restes AB H C, KkHC , LIHC , MmHC,
&cc. feront comme les forces absolues par lesquelles le: corps est
D RxQB - t GT s D R x A B - RDGT
ou - - - ) Que le
N
temps soit représenté par Taire R D G T , &c ( Cor . i. des Loix )
soit le mouvement du corps décomposé en deux mouvemcns ,
Tun en montant , l’autre transversal. La résistance étant comme
le mouvement , qu elle soit aussi décomposée en deux parties pro¬
portionnelles & opposées aux deux parties du mouvement dé¬
composé : par ce moi en la longueur décrite par le mouvement
transversal sera ( Prop . z. de ce Livre ) comme la ligne D R x
mais la hauteur ( Prop. 3. de ce Livre ) fera comme Taire
DR X A B — R D F G } c ’est-à-dire , comme la ligne R r.
Et dans le commencement du mouvement Taire RDTG est
égale au rectangle D R X A Q donc
, cette ligne R r ou
(
DRxAB —DRxAQ . n , , n „
- N-- - ) est alors z D R comme A. Bn,—A. Q
-
.
ou Q B à N, ce qui est comme C P à D C -, par & conséquent
comme le mouvement en hauteur au mouvement transversal au
commencement. Or comme A r est toujours proportionnelle à
l’espace parcouru en hauteur , Sc D R toujours proportionnelle
à l’espace parcouru d’un mouvement transversal , & que A r est
k D R dans le commencement comme l’eípace en hauteur est
à l’espace transversal : il est nécessaire que A r soit toujours à
D R , comme Tespace en hauteur à l’espace transversal, Sc que
par conséquent le corps se meuve dans la ligne D r a F qui
est le lieu des points r. C. Q. F. D.
DRXAB RDTG
Cor. i . Donc R r : : donc , si on pro¬
N N
Q B Sc C K , DA Sc A C ) j ç Sc par conséquent
il est à 2 P D : : D P x D A : C P x A C i c ’est-à-dire , comme
la résistance à la gravité . C. Q. F. D . Cor, 4.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
Cor. 4 . Delà , si un corps est lancé d’un lieu quelconque D Livre
Second.
avec une vitesse donnée , selon une ligne droite DP donnée de
position ; & que la résistance du milieu soit donnée dans le com- Fîg,
mencement du mouvement : on trouvera la courbe D r a F que
le même corps décrira. Car la vitesse étant donnée , on sçait que
le paramétré de la parabole est donné : & prenant 1 D P &ce
paramétré , comme la force de la gravité est à la force de la ré¬
sistance, on aura DP. Ensuite coupant D C en A , eníòrte que
CP x C A soit à D P xD A dans cette même raison de la gravité
à la résistance, on aura le point A , & par conséquent la courbe
D r a F.
Cor, 5. Et au contraire , si la courbe D r a f est donnée , on xtz.4.
aura la vitesse du corps , & la résistance du milieu à chaque
lieu r. Car de la raison donnée de C P x A C à D P x D A ,
tire la résistance du milieu au commencement du mouve¬
ment , & le paramétré de la parabole , ce qui donne aussi la
vitesse au commencement du mouvement. Ensuite , de la lon¬
gueur de la tangente r L , on tire la vitesse qui lui est propor¬
tionnelle , & par conséquent la résistance du milieu à un lieu
quelconque r , laquelle est proportionnelle à cette vitesse.
Cor. 6. De ce que la longueur z P D est au paramétré de la
parabole comme la gravité à la résistance en D , de & ce que la
vitesse etant augmentee,la résistance augmente dans la même raison,
& le paramétré de la parabole dans la raison doublée de cette
raison ; il suit que la longueur 1 P D augmentera dans cette
raison simple , qu’elle sera toujours proportionnelle à la vi¬
tesse, & qu’elle n’augmentera , ni ne diminuera , quoique sangle
C D P change , à moins que la vitesse ne change aussi.
Cor. 7 . D’où on volt la maniéré de déterminer à peu près la Flgl6'
courbe D r a F par les phénomènes , & de conclure dela la
résistance& la vitesse avec laquelle le corps a été lancé. Soient
deux corps semblables & égaux jettes avec la même vitesse d’un
lieu D fous divers angles CDP , CDp ,r & que les lieux F , f,
Tome./ K. k
i PRINCIPES
54 MATHÉMATIQUES
où ils tombent fur 1c plan horiíontal D Ç soient connus. Alors
Mouvement prenant une longueur quelconque pour DP ou Dp, supposant
^
«es corps. pj US q ue j a réíìilancc en D soit à îa gravité dans une rai-
Fig. Ê, &7> son quelconque , Sc exprimant cette raison par une longueur
quelconque S M, oïl trouvera par le calcul , 5c par cette
longueur DP, prise à volonté , les longueurs D F , D f ; &
F f A
ayant trouvé par le calcul la raison de on en otera cette
DEUXIÈME SECTION.
Tig. 8. i. 11 est donc clair , que fi le temps est exprimé par une
partie quelconque A D de l’asymptote , 6c la vitesse dans ls
commencement de ce temps par Tordonnée AB -, la vitesse
à la fin de ce temps fera exprimée par Tordonnée D G -, 6c
l’espace total décrit sera représenté par Taire hiperbolique adja¬
cente AB G D : de même , Tespace qu un corps peut décrire dans
un milieu non résistant pendant le même temps A D , ôc avec
la premiere vitesse AB, fera représenté par le rectangle ABxAD.
Cor. a . Delà on a l’eípace décrit dans un milieu résistant, en
prenant cet espace à Tespace qui peut être décrit dans le même
temps dans un milieu non résistant avec la vitesse uniforme A B
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 2j7
comme l’aire hiperbolique AB GD est au rectangles B x A D. Livre
La résistance Second.
Cor. du milieu sera auffi donnée en la suppo¬
sant égale au commencement du mouvement à la force centri¬ Fi § . S.
- a A 1, - &
généralement , si on suppose A « — B , on aura A m
= B ”, & par conséquent , m a A ,n~ 1—
n b B n~~’> & m a A ~ 1zz
nb B * 1ou - »,* donc n-^a A » est égal
0
a 5 ou au moment
m
de C. Q. F. D .
Ckf L. Donc le moment de la quantité quelconque produite
A mB nest le moment de A mmultiplié par B ” &c ajoute avec
le moment de la même quantité B n multiplié par A m,c ’est-à-
dire , 7n a. A m~ 1B ' -V n b B "mm
1A m, soit que les exposans m &
n soient des nombres entiers ou rompus , positifs ou négatifs.
C’est la même chose pour le produit d’un plus grand nombre
de puissances. C. Q. F. D .
Cor. i . De là , dans les quantités continuellement proportion-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . r6 ; _ _ _
nellcs , si un terme est donné , les momens des autres termes ' lh«
seront comme ces mêmes termes multipliés par le nombre des *
intervales qui sont entr ’eux & le terme donné . Soient les quan¬
tités A > B , C , D , E y F continuellement proportionnelles;
si le terme C est donné , les momens des autres termes feront
entr ’éux comme — i A —B , D , %E , 3 F.
Cor. %. Et si dans quatre proportionnelles deux moiennes sont
données , les momens des extrêmes feront comme ces mêmes
extrêmes . II faut entendre la même chose des côtés d’un rectan¬
gle quelconque donné.
Cor. 3 . Et si la somme ou la différence de deux quarrés est
donnée , les momens de leurs côtés seront réciproquement com¬
me ces côtés.
S C H O LA E.
7ig . io. Car soit exprimée la force de la gravité par la ligne donnée
A C ,- la résistance par la ligne indéfinie A K la ; force absolue
lorsque le corps descend par la différence K C ;la vitestè du
corps par la ligne A P } qui soit moienne proportionnelle entre
A K 8c A C , 8c par conséquent en raison sousdoublée de la
résistance ; que l’incrément de la résistance dans une particule
donnée de temps soit représenté par la petite ligne K. L , 8c
Tincrément contemporain de la vîteíse par la petite ligne P Q ,
&■du centre C , soit décrite l’hyperbole quelconque BNS ayant
pour asymptotes les perpendiculaires C A , C H , 8c soient éle¬
vées les perpendiculaires AB , K N , L O qui la rencontrent en
B , N , O. Parce que A K est comme A P 1 , son moment
K L sera comme le moment 2 A P Q de A P 1 c: ’est-à-dire ,
comme A P x K C , car Tincrément P Q de la vitesse ( 2e Loi du
mouvement ) est proportionnel à la force génératrice K C. Com¬
posant la raison de K L avec celle de K N, on aura le rectangle
K L -x. K N proportionnel k APxKCxKN -, c’est-à-dire , à cause
du rectangle donné K C x K JV, proportionnel kAP ,- donc la der¬
nière raison de Taire hyperbolique K N L O au rectangle IÍLxKN
lorsque les points K 8c L coïncident , est la raison d’égalité.
Donc cette aire évanouissante est comme A P. Or Taire totale
hyperbolique ABLO est
composée des particules KNO L
qui sont toujours proportionnelles à la vîtefle A P , 8c par con¬
séquent , Taire totale est proportionnelle à l'espace décrit avec
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . z6 $, — —
cette vitesse. Soit à présent divisée cette aire dans les parties égales litre
ABMI , IM N K , KNO L ,c & . les forces absolues A C ,
IC , KC , L C, Lee. seront en progreffion géométrique . C.Q .F .D. fig . 10.
Par le même raisonnement , dans l’aíccníìon du corps , pre¬
nant de l’autre côté du point A les aires égales A B mi,i m n k,
knol , Lee. On prouvera que les forces absolues A C, i C , kC,
l C, Lee . seront continuellement proportionnelles . Donc fi dans
l’ascension Le la descension du corps on prend tous les espaces
égaux ; toutes les forces absolues IC , kC , iC , A C, KC , LC t
Lee. seront en proportion continue . C. Q . F . D.
Cor. 1 . De là , íì l’espace décrit est représenté par l’aire hyper¬
le
movvemwt^ & — décrément de la vitesse pendant le temps t fera
y-/ + UL à zNL
T
iQíOH Lcc . des arcs GAT, HI, dont les racines o^/i + QQ Fig.ir.
- -Q R o " nr7ì„ .— _7í . sont les arcs Gff &
1/rfQê & ^ + C Q+ i/i + ^ ë
HI. De plus, si on soustrait de l’ordonnée CH la demi-somme
des ordonnées B G Sc DI , Sc de l’ordonnée D I la demi-
somme des ordonnées CH Sc E K, il restera les flèches Roo
,
ScRoo -l- jSo* des arcs G I Sc H K lesquelles íont propor¬
tionnelles aux petites lignes L H Sc/ # , Lc par conséquent en
raison doublée des temps infiniment petits T Sc t. Donc la raison
dc ^T est*/ ^ ± -|R— ou R - HI -\ lMIxNI
HI
C. Q. F. T.
iVi + <2 <2‘
Mm ij
I»I^> 1111
'—
i PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du
Mouvement Cor. i . Si on prolonge la tangente H N des deux côtés , en-
bes co ».ps. forte qu'elle rencontre une ordonnée quelconque A F en T ì
férie convergente cl
+ LL 0 + ^a i a*
aa 00 -f- — o3Lee . & on aura
GD ^ c m bb . m bb bb , b b , 0 , r
—a.-
n a
-j—n 0— —-
aa
0 - a ij ao>— —+ 0 r Lee. Le se-
d bb
NX — VZ — VG = C— - A + ~ O .. Soit transfor- Flg' I4*
e e A —O
n bb bbV" .
b bb ,, ,,
infinie ^-b^n A^1, -—
ri ■ ;■ rn b ■• — tt ni
pi n n tl
mee» —==
b
— dans a ierie — ——x >H- - --n+
A ~ O n
AXTq» . . A 1' ”+ ' " ^
T ~ zA
’ii
h i nn ±
bbO z+ nL+JJJ 6 A” l±Ut bbOì t &C. & on aura GD - C-
d A _ ̱ 4- - o — ” * *O
z A n *■+• bbQ - -
,
de cette série , représentera Q o le troisième z- A-”—Ì ~.— b b O * „
" i
<? , le &
diamètre GJD, le paramétré — ^ — ou
C. q . F . T.
TomeL Na
*78 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du S C H O LIE.
Mouvement
DES Coîts,
De même qu ’on a trouvé dans le Cor . 1. la densité du milieu
Fig. 12.
comme £- x íì , on suppose la résistance comme une
gravité comme G T à — x G V.
n+ z
Fig. 15;
Donc , fi le corps jetté du lieu A dans la droite A H décrit
î’hyperbole A G K , & que A H prolongée rencontre sasymp-
tote NX en H ; tirant AI parallèle à cette asymptote , Sc qui
rencontre l’autre asymptote MX en I , la densité du milieu en
A sera réciproquement comme AH , Sc la vitesse du corps
comme «/ éJìl , &■la résistance dans le même lieu fera à la
AI
par le corps en montant du lieu A font exactes, & moins elles sont
exactes lorsqu il descend vers K ; Sc au contraire. L’hyperbole co¬
nique tient le milieu , &r d’ailleurs est la plus simple. Donc , si l’hy-
perbole est de ce genre , Sc qu ’on cherche le point K où le corps
projetté tombe fur une ligne quelconque A N qui passe par le point
A : il faudra prolonger A N ensorte qu’elle rencontre les asympto¬
tes MX , N X en M Sc en N Sc prendre N K —A M.
Réglé7. Et de là on tire une maniéré très-aisée de déterminer
cette hyperbole par les Phénomènes. Car , soient jettes deux
corps semblables Sc égaux , avec la même vitesse, fous des an¬
gles divers HA K , hAk , Sc qu ils tombent dans le plan de
l ’horison en K en
& k ; Sc soit trouvée par observation la propor¬
tion dc AK k Ak que je suppose ici celle de d à e. Après avoir
élevé une perpendiculaire AI d ’une longueur quelconque , pre¬
nez à volonté la longueur AH on Ah , Sc mesurez ensuite gra-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
phiquement les longueurs A K , A k par la réglé 6. Si la raison Second.
de A K à A k est la même que celle de d à e, la longueur A H
Fig.
aura été prise exactement . Si cette raison est moindre , prenez
sur la droite indéfinie S M la longueur S M égale à la longueur
prise A H , & élevez la perpendiculaire M N égale à la diffé¬
AK d
rence des raisons
Ak e multipliée par une droite quelconque
donnée. Ayant pris plusieurs longueurs AH, on trouvera par la Fig. IL-1
même méthode autant de points N, par & tous ces points on
pourra tracer une courbe régulière NNXN qui coupe la droi¬
te SMMM en X. Soit prise enfin A H égale à Tablcisse SX,
&■on trouvera de nouveau la longueur A K r; & les longueurs,
qui feront à la longueur priíe AI à& cette derniere AH com¬
me la longueur A K connue par expérience à la longueur A K
trouvée en dernier lieu , feront les vraies longueurs AI, & Fig. 1;.
A H qu’il falloit trouver. Or ces longueurs étant données , la
résistance du milieu au lieu A sera donnée auíïì , car elle est à
îa force de la gravité comme AH à z AI. Augmentant la den¬
sité du milieu par la réglé 4 , la résistance qu on vient de
trouver en deviendra plus exacte si on l’augmente dans cette
même raison.
Réglé. 8. Les longueurs A H , HX étant trouvées ; si on cher¬
TROISIÈME SECTION.
Vu Mouvement des Corps qui éprouvent des réfijlances qui font
en partie en raison de la vitesse, & en partie
en raison doublée de cette méme vitesse.
Du centre C soit décrite Phyperbole BEe qui ait pour asymp- Fig. iS.
rotes les perpendiculaires CADd , 8c CH , que les lignes AB ,
DE , de soient parallèles à l’asymptote C H. Queles points A 8c
G soient donnés fur l’asymptote CD ,- si le temps est représenté
par Paire hyperbolique ABED qui croît uniformément , je dis
que la vitesse peut être représentée par la longueur D F dont la
réciproque G D ajoutée avec Pordonnée CG compose la lon¬
gueur CD qui croît en progression géométrique.
Soit la petite aire DEed l’incrément donné infiniment petit du
r 84 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
o û " " temps , D d fera réciproquement comme D E , &c par Conséquent
MOUVEMENT
ke! corps, direâement comme CD- Mais le décrément de ^ L_ qui est ( par
Flg‘ l8, le Lemme r., de ceLiv . ) ~~ fera proportionnel à i 7;? . Cu à
Supposé que le corps étant attiré en enbas par une gravité uni¬
forme monte ou descende dans une ligne droite , & qu il éprouve
une rèsìsance qui soie en partie en raison de la vitesse, & en
partie dans cette même raison doublée : je dis que, Ji on ment
des droites parallèles aux diamètres du cercle & de Vhyperbole par
les extrémités de leurs diamètres conjugués , & que les vitesses
soient comme les segmens quelconques faits par ces parallèles menées
d ’un point donné , les temps seront comme les secteurs des aires
retranchées des segmens : & réciproquement.
Les mêmes choses étant posées , je dis , que Vespace décrit dans Vascen¬
sion ou la descension, es comme la différence de faire qui repré¬
sente le temps , & d'une autre aire quelconque qui augmente ou
diminue en progresìon arithmétique; fi on prend les forces compo¬
sées de la résistance & de la gravité en progression géométrique.
BDxm
& par conséquent , à cause que AB est donné , comme la
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . a9i
vitesse A P , c’est-à-dire , comme le moment de l’espace que le lTTrT"
corps décrit dans son ascension, ou dans fa descension. Donc Second>
la différence des aires , 5c cet espace qui croissent ou décroissent 5?ìs.îj.,4.&»j.
par des momens proportionnels & qui naissent ou s’évanouiíîent
cn même-temps font toujours proportionnels. C. Q . F. D.
Tr ia &
B Dx différence des aires DET &cAbNK , da plus,
S C H O L I E.
C 15 d
JPig ■q ,
~K CD
BCDB
*1. if ■
Fn / .ib.
F C
B D
OH
T Cr
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . rs;
Livre
temps de parler à présent du mouvement des corps qui éprouvent Second,
QUATRIÈME SECTION.
Du mouvement circulaire des corps dans les milieux réjijlans:
LEMME iii.
Soit P Q R unt spirale qui coupe tous les rayons S P , S Q , S R , Fij.
&c. fous des angles égaux. Soit tirée la droite P T qui touche la
spirale en un point quelconque P , & qui coupe le rayon S Q en
T ; ayant tiré à la spirale les perpendiculaires PO , QO qui
concourent en O , soit tirée S O . Je dis que ,f les points P & Q
s'approchent l'un de Pautre & se confondent , Vangle P S O de¬
viendra droit , & la derniere raison du rectangle T Q X z P S d
P Q 1 sera une raison d,'égalité.
Car des angles droits O P Q , O Q R soient ôtés les angles
égaux S PQ , S Q R , il restera les angles égaux O P S , O Q S,
Donc le cercle qui passe par les points 01, S , P passera auffi par
le point Q . Que les points P Q&: coïncident , ce cercle tou¬
chera la spirale dans lé point de leur coïncidence , &c par con¬
séquent il coupera perpendiculairement la droite O P. Que cette
ligne OP devienne le diamètre de ce cercle , &C sangle O S P,
qui est dans le demi cercle fera droit . C. Q F . D.
Sur O P soient abaiflees les perpendiculaires Q D , SE 5, C
les dernieres raisons de ces lignes seront telles ; TQ . PDy . TS
Tome P/ . p
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du ou PS : PE ou zPO : zPS -, de plus , P D : P Q ; : P Q : z PO ,
Mouvement
des Cores.
TQ x 2. P S.
d’oû on tire P Q l = C. Q. F, D.
PROPOSITION XV . THÉORÈME XII.
Fig. râ.
Fig. r/. Les mêmes choses étant supposées que dans le Lemme précé¬
dent , soit prolongée'S'Q en eníòrte que S V—SP. Que le corps
dans un temps quelconque parcoure dans un milieu résistant le
très-petit arc P Q , 8c dans un temps double , le très-petit arc
;
P R les décrémens de ces arcs qui seroient décrits dans un milieu
non résistant pendant les mêmes temps seront entr’eux comme les
quarrés des temps dans lesquels ils íont produits : donc le décré¬
ment de Tare P (j est la quatrième partie du décrément de Tare
P R. Donc si on prend Taire Q S r égale à Taire P S Q , le décré¬
ment dè Tare P Q fera égal à la moitié de la petite ligne R r
donc la force de la résistance & la force centripète font Tune à
Tautre comme les petites lignes \R r & T Q qu ’elles produisent
en même temps. Mais comme la force centripète par laquelle le
corps est pressé en P est réciproquement comme S P z, 8c que ( par
le Lemme 10. du Liv. x. ) la petite ligne T Q que cette force a
‘produit est en raison composée de la raison de cette force & de
la raison doublée du temps dans lequel Tare P Q a été décrit ,
( car dans ce cas je néglige la résistance còmme étant infiniment
plus petite que la force centripète ) T Q x S P z, c ’est-à-dire , ( par
le dernier Lemme ) \ P Q z x S P fera en raison doublée du
temps ; le temps est donc comme P Q X ]/S P ,- l& a vitesse du
corps par laquelle Tare P Q est parcouru dans ce temps est com-
PO I . n . .
me / 'q X]/SP ou \/SP 3câ -a-dire , réciproquement enrai-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . x9j
son doublée de S P . Par le même raisonnement , la vitesse avec
Livre,
S e c o n D.
laquelle l’arc Q R est décrit est réciproquement en raison sous-
doublée de .ÎQ . Mais ces arcs P Q Sc Q R font l’un a l’autre Fig. 27.
comme les vitesses décrivantes , c’est-à-dire , en raison sous-dou-
blée de S Q à S P ou, comme SQ k \/ S P x S Q ; Sc à cause
des angles égaux S P Q , S Q r Sc des aires égales PS Q , QSr,
Tare P Q est à Tare Q r comme S Q k S P. Prenant donc les diffé¬
rences des conséquents proportionnels , on aura l’arc P Q à l’arc
R r comme S Q k S P —y/sP X SQ ou | F Q. Car les points P Sc
Q coïncidans , la derniere raison de S P —yTpxTsT à {FQ est
la raison d’égalité . Et parce que le décrément dç l’arc P Q , causé
par la résistance , ou son double R r est comme la résistance Sc
le quarré du temps conjointement ; la résistance fera comme
p
, &
Mais on avoit P Q : R r : : S Q : x r Q de là
PQ ' XSP
Rr ou comme \OS
devient comme •
PQ ' xSP PQxSPxSQ OPxSP 1'
Car les points P Sc Q coïncidans , S P Sc S Q coïncideront austì,
Sc l ’angle P P Q fera droit ; & à cause des triangles semblables
Cor. 6. Si du centre S de
, & deux intervalles quelconques Fig. *7.
donnés on décrit deux cercles , & fl ces deux cercles restans
les mêmes , l’angle que la spirale fait avec le rayon S P change
d’une façon quelconque : le nombre des révolutions que le corps
P peut achever entre les circonférences de ces cercles en allant
PS
dans la spirale d’uae circonférence à Vautre est comme
Fig. »?,
Soit cette spirale P Q R- La vitesse avec laquelle le corps dé¬
crit le très-petit arc P Q étant donnée , le temps l est aussi, 8c
par la hauteur TQ , qui est comme la force centripète 8c le
quarté du temps , on a la force. Ensuite par la différence R S r des
aires P S Q & QS R décrites en des particules égales de temps,
on aura la retardation du corps , & par la retardation on trou¬
vera la résistance, 8c la densité du milieu.
PROPOSITION XVIII . PROBLÈMEV.
CINQUIEME SECTION.
DEFINITION DU FLUIDE.
Les corps fluides font ceux dont les parties cèdent à toute efect
de force qui agit fur eux , dr qui fi meuvent
tres-facilement entre eux.
Toutes les parties d'un fluide immobile & homogène enferme dans un
vase quelconque immobile dans lequel il efl comprimé de toutes parts ,
( en faisant abstraction de la gravité , de la condensation , & de
toute espèce de force centripète ) sont également pressées de tous les
côtes , & chacune refle dans son lieu sans que cette pression pro¬
duise aucun mouvement.
pas une preffion plus forte d’un côté que de l’autre , mais il
cédera à la plus forte , Sc cela dans; un instant indivisible , par-
ce que le côté infléxible du vase ne poursuit;pas. la liqueur qui
cède : le fluide en cédant pressera donc le côté opposé , Sc ainsi
la pression deviendra égale de tous côtés , Sc parce que le flui¬
de dans, le premier moment où il tend à s’éloigner du lieu où
il éprouve la plus grande preffion , en est empêché par la résis¬
tance du vase du côté opposé , la preffion devient égale de toutes
parts , dans un instant Sc fans aucun mouvement local : Sc dans
le moment les parties du fluide se pressent mutuellement Sc
également par le cinquième cas , Sc font en repos entre
elles. C. Q. F. D.
Cor. D ’où on volt que les mouvemens des parties du fluide
entr’elles ne peuvent changer par une preffion exercée de toutes
Q q ij
;e>4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du parts fur la superficie entiere du fluide, à moins que la figure
L de cette superficie ne change en quelque endroit , ou que toutes
- — les-parties du fluide en se pressant mutuellement avec plus ou
moins de force coulent plus ou moins facilement les unes sur
les autres»
PROPOSITION XX . THÉORÈME XV . ’
Si les parties d 'une sphere jluide & homogène qui enveloppe un fondsphé¬
rique qui q le même centre,gravitent également vers ce centre lorsqu’elles
en font à égale distance ; ce fonds soutiendra, le poids d ’un cylin¬
dre , dont la base ejl égale à la superficie de ce fond , & la hau¬
teur ejl la même que celle du jluide incutnbant.
FJg
. ji; Que D U M soit la superficie de ce fond , & AEI la super-
■ficie supérieure du fluide. Que ce fluide soit partagé par un
nombre innombrable de superficies sphériques BFK , CG L
dans des orbes concentriques également épaiíïes ; & que la for¬
ce de la gravité soit supposée agir seulement sur la superficie
supérieure d’un orbe quelconque , ses actions étant égales fur les.
parties égales de toutes ces superficies. La superficie de dessus
AE est donc pressée par la feule force de fa propre gravité,
par laquelle toutes les parties: dé sorbe supérieur 8c la seconde
superficie BFK par( la Prop. 151. ) , selon safgrandeur , font
également pressées» Mats outre cela , la. seconde superficie
BFK est pressée par la force de sa propre gravité , qui ,
ajoutée à la premiçre , compose une preffion double. La troisième’
superficie C GL sera pressée selon sa grandeur par cette preffion
Lc de plus par la force de fa propre gravité , c’est-à-dire , par
une preffion triple t & de même , la quatrième superficie éprou¬
vera une preffion quadruple , la cinquième une quintuple , &
ainsi de suite. La preffion que chaque superficie éprouve , n’esc.
donc pas comme la quantité solide du fluide qui s’appuie íur
elle a. mais comme le nombre des orbes jusqu’à la surface ffipé-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 305
ríeure da fluide ; & elle est égale à la gravité de sorbe inférieur
multiplié par le nombre des orbes : c’est-à- dire , à la gravité
da solide dont la derniere raison au cylindre déterminé est la
raison d’égalité , ( íupposé que le nombre des orbes croisse & que
leur épaisseur diminue à Finfini , enforte que Faction de la gra¬
vité de la superficie inférieure à la supérieure devienne conti¬
nue ). La superficie inférieure soutiendra donc le cylindre dont
on vient de parler . C. Q. F . D.
Et par un raisonnement semblable on .prouveroit la proposi¬
tion , dans le cas où la gravité décroît dans une raison quelconque
de la distance au centre , &s dans celui où le fluide est plus rare en
enhaut , & plus dense en embas . C. Q . F . D.
Cor. 1 . Donc , le fond n’ést pas pressé partout le poids du
fluide incumbant , mais il soutient seulement cette partie du poids
du fluide dont on a parlé dans cette Proposition ; le reste de son
poids étant soutenu par la figure en voûte du fluide.
Cor. z. Mais la quantité de la pression est toujours la même à
des distances égales du centre , soit que la superficie pressée soit
parallèle à Fhorison , soit qu ’elle lui soit perpendiculaire ou obli¬
que , soit que le fluide s’éleve perpendiculairement dans une ligne
droite au -dessus de la superficie pressée , soit qu ’il serpente obli¬
quement dans des canaux & des cavités qui soient de formes
régulières ou irrégulieres , & qui soient larges ou étroites , on
trouve que toutes ces circonstances ne changent rien à la pression
en appliquant la , démonstration de ce Théorème aux . différens,
cas où se trouvent les fluides,
Cor. 3. On prouve aussi par la même démonstration ( & par
la Prop . ii >. ) que les parties d’un fluide pesant n’acquiérent au¬
cun mouvement entr ’elles par la pression d’un poids incum¬
bant , pourvû qu ’011 fasse abstraction du mouvement qui vient
de la condensation.
Cor. 4 . Et par conséquent si un autre corps de la même gra¬
vité spécifique , mais incapable de condensation, ,est plongé dans
N
;o6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Livre ce fluide , il n’acquérera aucua mouvement par la pression da
6 E C o ND,
poids incumbant : il ne descendra point , il ne montera point,
& il ne fera point contraint à. changer sa forme. S’il est sphéri¬
que , il demeurera sphérique malgré la pression: s’il est quarté,
il demeurera quarté : & cela , soit qu’il soit mol ou très-fluide ;
soit qu il nage librement dans le fluide , soit qu’il s’appuie sur
le fond. Or toute partie interne quelconque d’un fluide est
dans le même cas qu’un corps plongé , & il en est de même
de tous les corps plongés qui ont la même grandeur , la même
figure , & la même gravité spécifique. Si le corps plongé devenoit
fluide en conservant son poids ; ce corps , s’il étoit monté ou des¬
cendu , ou s’il avoit pris une nouvelle forme auparavant par la
pression du fluide , seroit encore forcé de monter ou de descen¬
dre , ou de prendre une nouvelle forme : & cela , parce qu e
sa gravité & toutes les autres causes de mouvement subsistent.
Or ( par le cas 5. de la Prop. 19. ) il seroit en repos & conscr-
Veroit fa figure. Donc , 3cc.
Cor. 5. Donc le corps qui est spécifiquement plus pesant que
le fluide qui lui est contigu ira au fond , 8c s ’il est spécifique¬
ment plus léger , il montera fur la superficie, ce qui produira
du mouvement , 8c un changement de figure , tels que f excès
ou le défaut de la gravité de ce corps les peut produire . Car cet
excès , ou ce défaut font la cause de l’impulíìon que reçoit le
corps , lequel autrement eût été en équilibre avec les parties du
fluide ; & cet excès ou ce défaut de gravité du corps plongé
peut être comparé avec l’excès ou le défaut de poids des corps
qui font dans l’un ou l’autre baffin dune balance.
Cor. 6 . Les corps qui font dans des fluides ont donc une dou¬
ble gravité , lune vraie &r absolue , l’autre apparente & relative.
La gravité absolue est la force totale par laquelle le corps tend
en embas : la relative est l’excès de la gravité du corps par le¬
quel il tend plus fortement en embas que le fluide qui l’envi-
ronne. Les parties des fluides & celles de tous les corps gravi-
de la PHILOSOPHIE NATURELLE . ?07 ..
tent toutes dans leurs lieux par une gravité du premier genre : l,ï “
•j/. £^ Second, ^
donc tous leurs poids réunis composent le poids total . Car tout corps
est pesant comme on peut réprouver dans des vases pleins de
liqueur , & le poids du tout est égal aux poids de toutes le,
parties & en est par conséquent composé . Par la gravité du
second genre , les corps ne gravitent point dans leurs lieux , c’est-
à- dire , qu ’étant comparés entre eux , ils ne sont pas plus pesans
les uns que les autres , mais par les efforts mutuels qu’ils font
pour descendre ils s’opposent mutuellement à leur chute & de¬
meurent chacun à leur place comme s’ils n’avoient aucune gra¬
vité . Le peuple croit que les corps qui font soutenus dans l’air
ne font point pesans . Et il croit pesans ceux qui tombent parce
qu ’ils ne font pas soutenus par le poids de l’air . Ainsi , selon le
peuple , le poids des corps n ’est autre choie que l’excès de leur
poids absolu , sur le poids de l’air . Et c ’est pourquoi il appelle
corps légers ceux qui font moins pesans que l’air , & qui s’élévent
parce que l’air est plus pesant qu ’eux . Mais ces corps ne font
légers que comparativement , car ils descendent dans le vuide.
De même les corps qui montent ou descendent dans l’eau , à
raison de leur plus grande ou de leur moindre gravité , font
comparativement , & en apparence les uns légers & les autres
pesans , & leur pesanteur ou leur légèreté comparative & appa¬
rente , est l’excès ou le défaut dont leur gravité vraie & absolue
surpasse ou est surpassée par celle de l’eau . Ceux qui ne descen¬
dent ni ne remontent , quoiqu ’ils augmentent de leur poids ab¬
solu le poids total qu ’ils composent avec l ’eau , ne pèsent ce¬
pendant point dans l’eau comparativement & dans le sens du
peuple . Car la démonstration est la même pour tous ces cas.
Cor. 7. Ce qu ’on vient de démontrer pour la gravité a auíïï
lieu dans toutes les autres eípéces quelconques des forces cen¬
tripètes.
Cor. 8. Ainsi , iî le milieu dans lequel le corps se meut est
pressé ou par sa propre gravité ou par quelqu ’autre force centri-
jo8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
. . o v" "" pétc , Lc que le corps qui y est placé soit pressé plus fortement
^mouvemlnt. p ar | a m£me sorce ; la difference de ces forces est cette force
Fii. z-. Que ATV représente le fond sphérique sur lequel le fluide
s*appuie , que S soit le centre , & que SA , SB , SC , S D ,
SE , S Fi Lee. soient des distances continuellement proportion¬
nelles
DE 1 A PHILOSOPHIE NATURELLE . 303 —
ncllcs . Soient élevées les perpendiculaires AH ,
BI , CK , D L ,
E M , FN, &c . qui soient comme les
1 densités
,
du milieu LUX - ——'
lieux A , B,C , D,E Fig . j *.
, F, les
& gravités spécifiques dans ces
memes lieux leront comme ~ c & . Ou , ce qui
AH BI CK „ r r
revient au meme , comme vec. Suppolezprc-
mierement que ces gravités soient continuées
uniformément de
AìB , deB k C, de C à D, rc & , les décrémens se faisant par
dégrés aux points B , C , D, c & . & ces
gravités multipliées
par les hauteurs AB , BC , C D, c & .
formeront les pressions
AH , BI , C K, c & . par lesquelles le fond A
T V est preste
(selon le Théor . 15. ) : la particule A soutiendra
donc toutes les
pressions BI , CK , D L en allant à l’infinij &: la
parti¬
cule B toutes les pressions hors la premiere
AH ,- & la. parti¬
cule C toutes les pressions hors les deux
premieres A H , B I &
ainsi de fuite . Donc la densité A H de la
premiere particule A est
à la densité BI de la seconde particule B
comme la somme de
toutes les densités A H -f B I + C K + D L à l'
infini , à la somme
de toutes les densités BI + CK + H L Sec .
Et BI densité de la
seconde B est à c K densité de la troisième C,
comme la som¬
me de toutes les densités B j/ - - C K + D L
Lee . à la somme de
toutes les densités C K + D L Lee . Or ces
sommes font propor¬
tionnelles à leurs différences AH , BI , C K, c & .
& p ar con¬
séquent elles font continuellement proportionnelles , (
par le Lem¬
me 1. de ce Liv . ) donc les différences AH ,
BI , CK, & c.
qui font proportionnelles aux sommes , font
aussi continuelle¬
ment proportionnelles . Cest pourquoi , comme
les densités dans
les lieux A , B , c, Lee . font comme A H , B I
, C K , c & . elles
seront aussi continuellement proportionnelles . Qu ’on
les prenne
par sauts , Le aux distances S A , SC , SE,
continuellement
proportionnelles , les densités AH , CK , EM feront
continuel¬
lement proportionnelles ^, Le par le même
raisonnement , aux dis.
Tome I.
r
I
zis PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dv tances quelconques continuellement proportionnelles SA , S D ,
MOUVEMENT
DES Corps. SG , les densités AH , DL , GO seront continuellement pro-
- — portionnelles.
Fíg. ;r, Que les points A , B , C, D , E, Lee. se rapprochent à présent,
ensorte que la progression des gravités spécifiques , depuis le
fond ^ jusqu a la partie supérieure du fluide, devienne continue,
les densités AH , D L , GO, qui étoient toujours continuelle¬
ment proportionnelles dans des distances quelconques SA , S D ,
S G, demeureront continuellement proportionnelles. C. Q. F. Z>„
Cor. Delà , si la densité du fluide est donnée en deux lieux
cômme A 8c E , on peut trouver fa densité dans un lieu quel¬
conque Q.
jr igi Du centre S , soit décrite une hyperbole dont les asymptotes
soient les perpendiculaires S Q , SX , 8c qui coupe les lignes
AH , E M , Q T perpendiculairesà sasymptote S Q en a, e, q t
ainsi que les perpendiculaires HX , M Y , TZ, à sasymptote
S X , en h , m & t. Soit l’aire Y m t Z k Taire donnée
YmhX comme faire donnée EeqQ à faire donnée Eea A ,-
la ligne Z t prolongée coupera la ligne Q T proportionnelle¬
ment à la densité. Car si les lignes SA , SE , S Q font conti¬
nuellement proportionnelles , les aires EeqQ , E eaA seront
égales , 8c de-là , les aires YmtZ,XhmY, qui font propor¬
tionnelles aux premieres , seront auísi égales , 8c les lignes S X ,
S Y, SZ, c’est-à-dire, AH , EM , Q T seront continuellement
proportionnelles , comme le théorème le demande. Et si les
lignes SA , SE , S Q ont un autre ordre quelconque dans une
férie de quantités coutinuellement proportionnelles , les lignes
AH , EM , Q T , à cause de la proportionnalité des aires hy¬
perboliques , auront le même ordre dans une autre férie de
' quantités continuellement proportionnelles.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , jn
PROPOSITION XXII . THÉORÈME XVII. Livre
Second.
SIXIÈME
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. ;i7 «
Livre.
Second.
SIXIÈME SECTION.
D u Mouvement & de la résistance des corps oscillans.
Les quantités de matière dans les corps oscillans & dont les centres
d 'oscillation sont également disans du centre de suspenson , sont en
raison composée de la raison des poids , & de la raison doublée des
temps des oscillations dans le vuide.
Car la vîtesle qu ’une force donnée peut produire dans une ma¬
tière donnée en un temps donné est comme le temps &: la force
directement , & comme la quantité de matière inversement.
Plus la force est grande , plus le temps est long , moins il y a de
matière , Sc plus il y aura de vitesse produite : ce qui est clair
par la seconde loy du mouvement . Car si les pendules font de
même longueur , les forces motrices font comme les poids dans
les lieux également distans de la perpendiculaire ; donc si deux
corps décrivent en oscillant des arcs égaux , & que ces arcs
soient divisés en parties égales ; comme les temps dans lesquels
ces corps décrivent chaque partie correspondante des arcs font
comme les temps entiers des oscillations , les vitesses seront en-
tr ’elles dans les parties correspondantes des oscillations , comme
les forces motrices & les temps entiers des oscillations directe¬
ment , Sc comme les quantités de matière réciproquement : donc
les quantités de matière font comme les forces , Sc les temps des
oscillations directement , & réciproquement comme les vitesses.
Mais les vitesses font réciproquement comme les temps , donc les
temps font directement , Sc les vitesses font réciproquement comme
les quarrés des temps , &r par conséquent les quantités de matière
font comme ses forces motrices , & ses quarrés des temps , c’est-
TomeL S f
-. — PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Mouvement à -dire , comme les poids & les quarrés des temps. C. Q. F . D.
des Corps.or ^ . i . Donc si les temps font égaux , les quantités de matière
dans chaque corps seront comme lès poids.
Cor. z . Si les poids font égaux , les quantités de matière feront
comme les quarrés des temps.
Cor. | . Si les quantités de matière font égales , les poids feront
réciproquement Comme les quarrés des temps.
Cor. 4 . Puisque les quarrés des temps , toutes choses égales,
font comme les longueurs des pendules ; il est clair que si les
temps font égaux , ainsi que les quantités de matière , les poids
seront comme les longueurs des pendules.
Cor. 5 . Et généralement , la quantité de matière du pendule est
Comme le poids & le quarré du temps directement , & inverse¬
ment comme la longueur du pendule.
Cor. 6. Mais dans un milieu non résistant la quantité de ma¬
tière du pendule est comme le poids comparatif & le quarté
du temps directement , & comme la longueur du pendule inver¬
sement. Car le poids comparatif est là force motrice du corps
dans un milieu quelconque pesant > comme je l’ai expliqué ci-
dessûs-, donc le poids absolu dans le vuide est la même chose
que dans un tel milieu non résistant.
Cor. 7 . Et delà on voit tant la maniéré de comparer les corps
entre eux quant à la quantité de matière de chacun ; que celle
de comparer les poids du même corps en divers lieux , pour
connoître la variation de la gravité . Et par des expériences très-
exactes j’ai toujours trouvé que la quantité de matière dans cha¬
que corps étoit proportionnelle à leurs poids.
PROPOSITION XXV . THÉORÈME XX.
Les corps suspendus par des fils , fy qui se meuvent dans un milieu
quelconque qui leur réfifle eh raison des tnomens du temps , & ceux
qui se meuvent dans un milieu non rifijlant , lequel a la même gra¬
vité spécifique que ces corps , achevent leurs oscillations en des temps
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 315,
Liras
égaux dans une cycloïde . & décrivent en méme temps des arcs Second.
proportionnels au temps.
Les corps suspendus qui éprouvent une réjìjlance en raison des vitesses ,
<S* qui oscillent dans des arcs de cycloïde , ont leurs oscillations
isochrones.
Car deux corps également distans des centres de suspension
si
Si les corps suspendus à des fils éprouvent une résistance en raison dou¬
blée des vitesses, les différences entre les temps des oscillations dans
un milieu résistant , & les temps des oscillations dans un milieu
non résistant de la même gravité spécifique , seront à peu prés pro~
portionnelles aux arcs décrits en oscillant.
Car supposez que des pendules égaux décrivent dans un milieu x,-§. j*,
;
résistant des arcs inégaux AsB la résistance que le corjps éprouve
dans Tare A fera à la résistance qu il éprouve dans la partie
correspondante de l’arc B en, raison doublée des vitesses , c’est-
à- dire , comme A A à B B k peu près . Si la résistance dans Tare
B étoit à la résistance dans Tare A comme AB k A A les , temps
dans les arcs A & B feraient égaux , par la Proposition précéden¬
te . Donc la résistance A A dans Tare A , ou la résistance A B dans
Tare B produit Pexcès du temps dans Tare A fur le temps dans
un milieu non résistant ; & la résistance B B produit Pexcès du
temps dans Tare B fur le temps dans un milieu non résistant . Et
ces excès font comme les forces efficientes AB & B B à peu près,
c’est- à-dire , comme les arcs A ôc B. C. Q . F . D .
;rr PRINCIPES MATHÉMATIQUES
vu Cor. i . Delà on peut connoitre par les temps des oscillations
Mouvement ^ f
des cous. quî fe f Gnt dans un milieu résistant & dans des arcs inégaux , les
à temps des oscillations dans un milieu non résistant de la même
gravité spécifique . Car la différence des temps fera à l’excës du
temps dans le plus petit arc fur le temps dans un milieu non ré¬
sistant , comme la différence des arcs au plus petit arc.
Cor, i . Plus les oscillations font courtes ) & plus elles font isochro¬
nes , & celles qui font très - çourtes fe font à peu prés dans les mêmes
temps que si elles fe faifoient dans un milieu qui ne résistât point .Mais
les temps des oscillations qui fe font clans de plus grands arcs font un
peu plus longs , à cause que la résistance que le corps éprouve en des¬
cendant , par laquelle le temps est allongé , est plus grande , eu égard
à la longueur parcourue en descendant , que la résistance dans l’afcen-
sion subséquente , par laquelle résistance le temps est diminué . Mais
les temps des oscillations tant les plus longues que les plus cour¬
tes , semblent être un peu augmentés par le mouvement du milieu;
car le milieu résiste un peu moins aux corps retardés à raison de la
vîtefíè , &c un peu plus à ceux qui font accélérés qu à ceux qui fe
meuvent uniformément : &c cela , parcs que le milieu , par le mou¬
vement qu ’il reçoit des corps en allant du même côté qu ’eux , est
plus agité dans le premier cas , & moins dans le second ; & que
par conséquent il conspire plus ou moins avec le mouvement des
corps . 11 résiste donc plus aux pendules lorí 'qiuls descendent , &
moins lorfqu ’ils remontent , à raison de la vitesse , & par ces
deux causes le temps est allongé.
proposition XXVIII . théorème XXIII.
Supposé qu’un corps qui oscille dans une cycloïde éprouve une résis¬
tance en raison doublée de la vitesse, trouver la rèssance à chacun
des lieux.
0 C IE F de l’aire o ft L/ F — I G II fera
, au décrément
1
IEF
RGgr ou RrxRG de Taire PI
■f
G R comme
,3 HG
OQ
à RG 5&
par conséquent comme O RxHG — IEF &OR
i G
Fig. ;s- Si la droite a B ejl égale à l 'arc de cyclóide que le corps décrit en
oscillant , & qu’à chacun de ses points 13 on éleve des perpendi¬
culaires D K qui soient à la longueur du pendule comme la résis¬
tance que le corps éprouve dans les points correspondans de l 'arc
esi à la force de la gravité : je dis que la différence entre l 'arc
décrit dans toute la descension & l 'arc décrit dans toute l 'ascension
subséquente, multipliée par la moitié de la somme de ces mêmes
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 327.
LIVRE
arcs , sera égale à Vaire B K a , déterminée par toutes les perpendi¬ Second,
culaires D K.
Car soit représenté , tant Tare de cycloïde décrit dans une oscilla¬
tion entiere par la droite a B qui lui est égale , que Tare quiseroit
décrit dans le vuide par la longueur A B. Soit coupée A B en deux
parties égales au point C, ce point C représentera le point le plus
bas de la cycloïde , &cCD fera comme la partie de la force de la
gravité par laquelle le corps est preste en D suivant la tangente
de la cycloïde , & elle aura la même raison à la longueur du pen¬
dule que la force en -D à la force de la gravité. Soit donc repré¬
sentée cette force par la longueur CD & la force de la gravité
par la longueur du pendule , si on prend D K sur DE qui
soit à la longueur du pendule dans la raison de la résistanceà la
gravité , D K exprimera la résistance. Du centre C & de l’inter-
vale CA on CB soit tracé le demi cercle B E eA. Que le
corps décrive dans un espace de temps três-petit l’efpace D d ,
ayant élevé les perpendiculaires DE , de, qui rencontrent la cir¬
conférence en E & en e, elles seront comme les vitesses que le
corps , en descendant dans le vuide , acquéreroit aux lieux D
d.Ce qui est clair ( par la Prop. 52. Liv. 1. ) Soient ces vitesses
&
exprimées par les perpendiculaires DE , de ,- soit DFl a vites¬
se que le corps acquiert en D en tombant de B dans un milieu
résistant. Si du centre C & de l’intervalle CF on décrit le cercle
Ef M qui rencontre les droites de &c AB enfôc M,M fera le
lieu auquel il monteroit ensuite s’il n’éprouvoit point de résistance
ultérieure , & df seroit la vitesse qu'il acquéreroit en d. Donc ,
siFg représente le moment de la vitesse que le corps D perd
en parcourant le três-petit espace D d par la résistance du milieu-,
òc qu on prenne CN —c'g ; N sera le lien auquel se corps remon-
teroit ensuite s’il n’éprouvoit point de résistance ultérieure , ôc
M N fera le décrément de l’aícension produit par la diminution
de cette vitesse. Abbaissant F m perpendiculairement fur df, le
décrément Fg de la vitesseD F causé par la résistance Z)A sera
Ttij
, ; r8
EGSUSIUU PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Do
Mouvement
à rincrèment f m. de cette même vitesse produit par la force CD
dbs Corps. comme la force génératrice D K à la force génératrice CD.
Fig.îj. Mais à cause des triangles semblables F mf , Fkg , F D C, on a
f m : F m ou D d : : CD : D F par ; & conséquent , F g : D d :
D K : D F. Et auffi F h : Fg: : D F : CF ;par& conséquent . F h
ou M N : D d : : D K : CF ou C M. Donc la somme de toutes les
M N x C M fera égale à la somme de toutes les D dx D K.
Au point mobile M soit toujours supposé une ordonnée élevée
à angle droit , égale à l’indéterminée CM ylaquelle parcoure par
un mouvement continu toute la ligne A a le ;& trapèze décrit
par ce mouvement ou le rectangle Aax \ aB qui lui est égal
sera toujours égal à la somme de toutes les M N x CM, par &
conséquent à la somme de toutes les DdxDK, c ’est-à- dire ,
à Paire B K FT a. C. Q. F. D.
Cor. Ainsi on peut connoître à peu près par la loi de la résis¬
tance &r par la différence A a des arcs Ca t C B la proportion
de la résistance à la gravité.
Car fl la résistance D K est uniforme , la figure BKTa sera
un rectangle sous Ba & D K delà ; & , le rectangle fous \ B a
& A a. fera égal au rectangle fous B a & D K, & D K fera
égal à ‘ ~ A a -, c ’est pourquoi , comme D K représente la résis¬
tance , & que la longueur du pendule représente la gravité , la
résistance sera à la gravité eomme \ Aa à la longueur du pen¬
dule ; ce qui est entierement conforme à ce qui a été démon¬
tré dans la Prop. a8.
Si larésistance est comme la vîteíse, la figure BKTa sera à peu
près une ellipse. Car fl le corps dans un milieu non résistant décrivoit
dans une oscillation entierc la longueur A B, la vitesse dans un lieu
quelconque D seroit comme le diamètre A B du cercle décrit , dont
DE est l’ordonnée. Donc , comme BA dans un milieu résistant, &
B a dans un milieu non résistant, font décrites en temps égaux
à peu près ; Sc que les vitesses à chacun des points de la lon¬
gueur B a sont aux vitesses dans les points correípondans de la Ion-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 51*
gueur B A , comme B a à B A ,- la vitesse au point D dans un
milieu résistant fera comme l’ordonnée du cercle ou de f ellipse
;
décrits fur le diamètre a B donc la figure B K F T a. fera une
élipfe à peu près. Comme la résistance est supposée proportion¬
nelle à la vitesse, fi O F représente la résistance dans le point du
milieu O l; ’ellipfe BRFSa décrite du centre O , & avec les
diamètres OB , O K*fera égale à peu prés à la figure B K FT a,
& au rectangle A ay . B O qui lui est égal. Donc A ay B O est à
O Fy B O comme l’aire de cette ellipse est à Of ^ yBO c: ’est-
à-dire , que A a est à O F, comme l’aire du demi cercle au
quarté du rayon , ou comme 11 à 7 environ : & par conséquent
izAa seront à la longueur du pendule comme la résistance qu’é-
prouve en O le corps oscillant est à sà gravité.
Que fi la résistanceD K est en raison doublée de la vîtefle ,
la figure B K FT a sera presque une parabole dont le sommet
sera F & saxe O V, donc elle sera égale à peu près au rectan¬
gle \BayOF . Mais le rectangle \ B axAa est égal au rectan¬
gle \Ba y O F, donc O F = -^ Aa par : & conséquent la résis¬
tance qu’éprouve en O le corps oscillant est à sa propre gravité
comme \A a à la longueur du pendule.
Je pensé que ces conclusions font assez éxactes pour la pratique.
Car lorsque sellipse ou la parabole BRFSa coïncide avec la
figure B R FT a dans le point du milieu F, si elle la surpasse
vers l’un ou l’autre côté B R F ou F S a elle en est surpassée vers
le côté opposé, ce qui les rend égales à peu près.
PROPOSITION XXXI . THEOREME XXV.
Si la résistance que le corps qui oscille éprouveà chaque partie propor¬
tionnelle des arcs décrits augmente ou diminue dans une raison
donnée; la différence entre l'arc décrit dans la descenjion& Varc
décrit dans Tascension subséquente augmentera ou diminuera dans la
même raison.
Car cette différence vient de la retardation qu éprouve le pen¬
dule par la résistance du milieu , ainsi elle est comme toute la
î3 o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
retardation & comme la résistance retardative qui lui est pro¬
portionnelle.
Dans la Proposition précédente le rectangle fous la droite \ a B
&c la différence A a de ces arcs CB , Ca étoit égale à l’aire
B T Ra. Cette aire , si la longueur a B reste la même , aug¬
mentera ou diminuera dans la raison des ordonnées D K c; ’est-
à -dire , en raison de la résistance5 elle est donc comme la lon¬
gueur aB comme
& la résistance conjointement. Donc le rectan¬
gle sous A a & ~aB est comme a B comme & la résistance
conjointement , & par conséquent A a est comme la résistance.
C. Q. F. D.
Cor. 1. D’oú , si la résistance est comme la vitesse, la différence
des arcs dans le même milieu fera comme l’arc entier décrit : &
réciproquement.
Cor. 2 . Si la résistance est en raison doublée de la vîteste, cette
S CH 0 L I E GÉNÉRALE.
/
; ;L PRINCIPES MATHEMATIQUES:
Dv i , r , 4 , 8 pouces respectivement . En
divisant ces dif-
mouvemeht férences par íe nombre des
oscillations faites dans chacun de ces
cas , on trouvera que dans une des oscillations
moyennes dans
lesquelles des arcs de j j ~ , 15 , 50 , 60 , uo pouces ont
été décrits , les différences entre l’arc descendu 8c
l ’arc subsé¬
quent remonté , seront gh , ïtì > t ? >T^ - ? >iy
parties de pou¬
ces respectivement . Mais ces différences , dans les
plus grandes
oscillations , font en raison doublée des arcs décrits à peu prés,
8c dans les plus petites elles font un peu plus
grandes que dans
cette raison 8c par conséquent , ( par le Cor 2. de la
Prop . 51. de
ce Livre ) la résistance de ce globe lorsquil se
meut le plus vice
est à peu près en raison doublée de la vitesse ; 8c
lorsqu ’il se meut
le plus lentement elle est un peu plus grande
que dans cette
raison.
A présent que V représente la plus grande
vitesse dans une
oscillation quelconque , 8c que A , B , C soient des
quantités
données , & que la différence des arcs soit A K + B V
1f- C V %*
Puisque les plus grandes vitesses dans une cycloïde
font comme
la moitié des arcs décrits en oscillant , & que
dans le cercle elles
font comme les cordes de la moitié de ces ares ;
elles font donc
plus grandes dans la cycloïde que dans le cercle
, lorsque les
arcs décrits font égaux , & cela dans la raison de
la moitié de
ces arcs à leurs cordes ; mais les temps font plus
longs dans le
cercle que dans la cycloïde , en raison réciproque
de la vitesse ;
ainsi il est clair que les différences des arcs ( qui
font comme la
résistance , 8c le quarté du temps conjointement ) font à
peu prés
les memes dans l’une 8c I ’autre courbe : car
dans la cycloïde
ces différences devroìem augmenter avec la
résistance en raison
doublée à peu près de Tare à la corde , puisque la
vitesse est
augmentée dans cette raison simple , 8c elles devroient
diminuer,
ainsi que le quarté des temps , dans cette même
§sí' raison doublée.
h :. Donc pour faire la réduction à la cycloïde , il faut
prendre les
memes différences des arcs que celles qui ont été
observées dans
1s.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . J5Î
le cercle , & opposer les plus grandes vîresses proportionnelles aux
arcs entiers , ou à leurs moitiés , c’est-à-dire aux nombres | , i ,
í, 4 , 8 & 16. Ecrivant donc dans le second , le quatrième Sc
le sixième cas les nombres i , 4 Sc ,
16 , au lieu de V nous
Premiere chute. z 4 8 r6 31 64 K
Derniere ascenjion . Is 3 6 12 24 48
Nombre des oscillations. 374 2,72. 83s 4jf 22s
Ensuite , je suspendis au même fil un globe de plomb de deux
pouces de diamètre , & du poids de onces romaines , ensorte ‘M
qu ’entre le centre du globe & le point de suspension il y avoir
un intervalle de 10 -f- pieds , ôc je comptai les oscillations dans
lesquelles il perdit une partie donnée de son mouvement . Dans
les tables suivantes , la premiere marque le nombre des oscilla¬
tions dans lesquelles il perdit la huitième partie de son mouve¬
ment total , & la seconde le nombre des oscillations dans les¬
quelles il en perdit la quatrième partie.
PREMIERE TABLE.
Premiere chute. 4 8 16 ZL 64
Derniere ascenjion. lï 7 M r8 ; 6
Nombre des oscillations. 2X6 22 .8 IAZ 140 53 3O
seconde table.
Premiere chute. ï 2 4 8 r6 Zr 64
Derniere ascenson. x ïï 36 12 24 48
Nombre des oscillations, 510 518 JjíQ 318 204 121 70
Vv ij
ué PRINCIPES MATHÉMATIQUES
“ ~ En prenant dans la premiere table , la troisième , la cinquième
*ps. & la septième observation , & représentant les plus grandes vî-
»“ sUcoM
.. íelTes dans ces observations en particulier , par les nombres i , 4.,
! 6 , respectivement , & en général par la quantité U comme ci-
t
dessus: on aura ', dans la troisième observation __î_ = A 4- B
vitesse, feront dans une moindre raison que la raison doublée des
diamètres. Mais nous n’ avons pas encore considéré la résistance
du fil , qui certainement étoit assez considérable , & qui doit;
être soustraite de la résistance trouvée des pendules. Je n’ai pu la
déterminer exactement , mais cependant je l’ai trouvée plus gran¬
de, que la troisième partie de la résistance du plus petit pendule
entier -, & par-là j’ai connu que les résistances des globes , ôtant
la résistance du fil, font à peu près en raison doublée des diamé-
de LA PHILOSOPHIE NATTJRÉLLE . 337
tres . Car la raison de 7 f — j à 1 —j ou de io | à 1 ne s’éloigne
pas beaucoup de la raison doublée des diamètres qui est celle de
ut ? à 1.
Comme la résistance du fil est moins remarquable dans les plus
grands globes , j’ai essayé aussi cette expérience avec un globe
dont le diamètre étoit de 18\ pouces . La longueur du pendule
entre le point de suspension & le centre d’oscillation etoit de iui
pouces , Sc entre le point de suspension 8c le nœud fait dans le fil
de io ->ì pouces . L’arc décrit par le nœud du pendule dans íà
premiere chute étoit de 31 pouces , & celui de fa derniere as¬
cension décrit par le même nœud , étoit âpres cinq oscilla¬
tions , de z8 pouces . La somme de ces arcs , ou Tare total
décrit dans une oscillation moyenne étoit de 60 pouces . La dif¬
férence de ces arcs étant de 4 pouces , fa dixieme partie , ou
la différence entre l’ascension Sc la descension étoit de f de pou¬
ce dans une oscillation moyenne . Comme le rayon 109 £ est au
rayon nij ainsi Tare total de 60 pouces décrit dans une oscil¬
lation moyenne par le nœud , est à Tare total de 67 y pouces dé¬
crit par le centre du globe dans une oscillation moyenne ; Sc
comme la différence \ est à la nouvelle différence o , +4-7y- Si on
augmentoit la longueur du pendule dans la raison de 1z6 a 1z r.ì,
la longueur de Tare décrit restant la même , le temps d’oscillation
augmenteroit & la vitesse du pendule diminueroit dans cette rai¬
son sousdoublée , mais la différence o , ++7 5 des arcs décrits dans
î’ascenfìon & la descension subséquente reste roit la même . En¬
suite , si l?arc décrit augmentoit en raison de i z+^y à G-j\ cette
différence 0 , 4475 augmenteroit dans cette raison doublée , & par
conséquent elle deviendroit 1 , <2.9 ; . Tout ceci auroit lieu , en
íuppoíànt la résistance du pendule en raison doublée de la vîtelse.
Donc , file pendule décrivoit un arc total de iz +y^ pouces . Sc que
la longueur entre le point de suspension & le centre d’oscillation
fut de 1z6 pouces , la différence des arcs décrits dans la descension,
& l’ascension subséquente seroit de i , §295 pouces . Et cette djsc.
.8 ;; PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du férence multipliée par le poids du globe qui forme le pendule
Jírïïï » . lequel étoit de io8 onces , donne 31S, 136. De plus , lorsque le
' centre d oscillation du pendule de bois , dont on a parlé ci-dessus,
étoit distant de ir6 pouces du point de suspension, il décrivoit un
arc total de 124 ct- pouces, 8c la différence des arcs décrits dans la
descension8c l ’ascension subséquente étoit Ii £ x , qui étant
111 j? y
multipliée par le poids du globe qui étoit de 57-^ - donnoit 49,
396. J' ai multiplié ces différences par les poids des globes afin de
trouver leurs résistances. Car ces différences viennent des résistances,
ainsi, elles font comme les résistances directement 8c comme les
poids inversement. Ces résistances font donc comme les nom¬
bres ; 18, 136 & *49 , 396. Mais la partie de la résistance du plus
petit globe laquelle est en raison doublée de la vitesse, étoit à la
résistance totale , comme o , 56751 à o , 61673 , c’est-à-dire ,
comme 45,45Z, à 49 , 396 ; 8c la partie de la résistance du plus
grand globe est presque égale à toute ía résistance; donc ces par¬
ties sont comme 318 , 136 & 45,453 à peu près , c’est-à- dire,
comme 7 à 1. Or les diamètres des globes íònt 18 ^ 8c 6 f-dont
les quartés 351 -rr 8c 47 fy font comme 7,438 & 1, c ’est-à-dire,
à peu près , comme les résistances7 & 1 des globes. La diffé¬
rence des raisons est plus grande que celle qui peut venir de la
résistance du fil. Donc les parties de ces résistances qui sont,
dans des globes égaux , comme les quarrés des vitesses; sont aussi,
les vitesses étant égales, comme les quarrés des diamètres des
globes.
Au reste , le plus grand des globes dont je me fuis servi dans
ces expériences n’étoit pas parfaitement sphérique , 8c par cette
raison , dans le calcul que je viens de rapporter , j’ai négligé,
afin d’être plus court , quelques fractions trop petites ; ne m’cmbar-
rassant pas beaucoup de faire un calcul rigoureux , dans une
expérience dont l’exactitude n’étoit pas poussée aller loin. Je sou¬
haiterais cependant , à cause que la démonstration du vuide dé-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . %w
pend de ces expériences , qu ’on les fit plus exactement , fur une
plus grande quantité , Sc avec de plus grands globes . Si on prend
des globes en proportion géométrique , c’est-à- dire , dont les dia¬
mètres soient de 4 , 8 , 16 , pouces ; on pourra connoître par
la progrefíìon des expériences ce qui doit arriver dans de plus
grands globes.
Pour comparer les résistances des différons fluides entr ’eux , j’ai
tenté les expériences suivantes . J ’ai fait un petit vaisseau de
bois , long de quatre pieds , haut Sc large d’un pied , j’ai rempli
ce vaisseau d’eau de fontaine , & j’ai fait osciller le pendule lors-
qu ’il étoit plongé dans ce vaisseau , qui étoit ouvert . Un globe
de plomb du poids de 166\ onces , & de de diamètre , of-
cilloit comme il est marqué dans la table suivante , la longueur
du pendule depuis le point de íuipension jufqu ’à un point mar¬
qué fur le fil étant de \z 6 pouces , Sc de 134I pouces jufqu ’au
centre d’ofcillation.
m
.®| i
. ' fs
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 343 _ __ _
sont le mouvement quon leur a imprimé , & qui étant versés se livre
séparent facilement en gouttes , je ne doute point que les résistan- ___ _ __
ces n’obfervent la réglé que je viens de rapporter : sur-tout si ou
fait les expériences fur de plus grands globes suspendus, & qui
soient mus plus vite.
Enfin , comme plusieurs croyent qu’il y a une certaine matière
éthérée très-subtile qui traverse librement les pores des corps &
tous leurs interstices; & que cette matière qui flue dans les pores
°des corps doit causer une résistance: pour connoître si la résistan¬
ce que les corps qui se meuvent éprouvent s’exerce toute entiere
fur leur superficie externe , ou si les superficies de leurs parties
internes éprouvent une résistance sensible, j’imaginai l’expéricnce
suivante. Je suspendis à un fil long de 11 pieds & attaché à un
crochet d’acier très- ferme par le moyen d un anneau auffi d’acier,
une petite boete de sapin ronde , ensorte que cela composoit un
pendule de 11 pieds. Le crochet qui étoit très-pointu par en haut
étoit concave & tranchant , afin que Vanneau qui tenoit à ce
crochet par fa partie supérieure pur se mouvoir trés-librement ;
Se c’étoit à la partie inférieure de cet anneau que le fil étoit at¬
taché . Ce pendule étant ainsi composé je 1 elevai à la hauteur
de 6 pieds environ , dans un plan perpendiculaire à la partie in¬
terne du crochet , de peur que lorsque le pendule oscilleroit Van¬
neau ne vacillât le long du crochet . Car le point de suspension
dans lequel Vanneau touche le crochet doit demeurer immobile.
Je marquois exactement la hauteur à laquelle fêle vois le pendule,
ensuite le laissant tomber , je marquois trois autres hauteurs aus-
quelles il revenoit à la fin de la premiere , de la seconde & de
la troisième oscillation. Je répétai souvent cette expérience
afin d’être íur que ces hauteurs fussent exactement marquées.
Cela fait , je remplis la boète de plomb & des métaux les plus
pesans ; niais je pesai auparavant la boète vuide avec la partie
du fil qui l’entouroit , & la moitié du fil qui étoit tendu entre le
crochet & la boète. Car ce fil par sa. tension agit toujours fur le
Xx ij
144 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du pendule , pour le tirer hors de fa position perpendiculaire , avec
Mouvement
6 e s Corps. la moitié de ion poids. J’ajoutai à ce poids celui de i’air contenu
dans la boëte, & tous ces poids ensemble faisoient à peu près la 78e
partie de celui de la boète Iorsqu’elle étoit pleine de métal. Or
comme la boëte , lorqu’elle étoit pleine de métal , augmentoitla lon¬
gueur du pendule en tendant le fil par son poids , j’acourcis ce fil afin
que la longueur du pendule fut la même qu’auparavant . Ensuite,
élevant le pendule au même lieu d’où je l’avois premierement fait
tomber , je comptai 77 oscillations environ , jusqu’à ce que la boëte e
fut revenue à la seconde hauteur que j’avois marquée , Sc ensuite
77 autres jusqu à ce quelle fut revenue à la troisième hauteur,
Sc encore 77 jusqu’à ce quelle fut revenue à la quatrième : d’où je
SEPTIEME SECTION.
'Des mouvemens des fluides& de la réflflance des projectiles!
mêmes choses étant posées , je dis que les parties les plus grandes
des systèmes éprouvent une résistance en raison composée, de la
raU
í
de la PHILOSOPHIE NATURELLE.
fluides élastiques de la même densité, les résistances que les corps
éprouvent font égales , à peu près , lorsqu’ils fe meuvent très-vite >
soit que ces fluides soient composés de particules très-groffieres ,
ou qu’iîs le soient des plus subtiles de toutes. Car la subtilité du
milieu ne diminue pas beaucoup la résistance des projectiles qui
íè meuvent très-vîte.
Cor. 6. Tout cela fe paste ainsi dans les fluides dont la force
élastique est l’effet des forces centrifuges des parties. Mais si cette
force vient d’une autre cause , comme de l'extension des parties
telle que celle qu’on remarque dans la laine ou dans les branches
des arbres , ou de quelqu’autre cause quelconque , qui rende le
mouvement des parties entr’elles moins libre : alors la fluidité dii
milieu étant moindre , la résistance fera plus grande que dans les
précédens corollaires.
Car faction du milieu fur îe corps étant la même ( par le Cor. 5..
des loix ) soit qu’il fe meuve dans un milieu en repos , soit que
les particules de ee milieu viennent choquer ce corps supposé en
repos avec la même vitesse : commençons par considérer ici le
corps comme étant en repos , & voyons avec quelle force ce mi¬
lieu , qui est supposé se mouvoir , agira sur lui.
Que C représente donc le centre d’un corps sphérique ABKI
dont le demi diamètre est CA , que les particules du milieu frap¬
pent ce corps íphérique avec une vitefíè donnée selon des lignes
parallèles à AC\ que& F B soit une de ces droites. Soit prise
sur cette ligne la ligne LB égale au demi diamètre CB soin , &
Yy s
*** Principes mathématiques
d Dmenée B D qui touche la sphere en B. Sur K C & B D soient
abbaiísées les perpendiculaires B E yL D , la force avec laquelle
" f ^ une particule de ce milieu frappe le globe en B, en tombant
,
obliquement selon la droite F B fera à la force avec laquelle la.
même particule frapperoit perpendiculairement en b le cylindre
ONGQ décrit autour du globe & ayant pour axe J CI, com¬
me L D est à. L B , ou B E à B C. De plus , l’efficacité de cette
force pour mouvoir le globe suivant son incidence F B ou A C,
est à son efficacité pour mouvoir ce globe du côté vers lequel
elle est déterminée , c’est-à-dire , du côté de la droite B C selon
laquelle elle presse le corps directemeut , comme BE est à B C.
Et en composant ces raisons , l’efficacité d’une particule fur le
,
globe , lorsqu’clle y tombe obliquement selon la droite F B pour
le mouvoir du côté de son incidence , est à l’efficacité de cette
même particule lorsqu’elle tombe perpendiculairement sur le
cylindre selon la même droite , pour le mouvoir du même côté,
comme B E* est à BC Z. C ’est pourquoi , si sur bE qui est per¬
pendiculaire à la base circulaire 'NA 0 du cylindre , & égale
au rayon AC, on prend bH — ^ , bH sera à bE comme l’ef-
set de la particule sur le globe est à son effet sur le cylindre . Et par
conséquent , le solide formé par toutes les droites b H, fera au
solide formé par toutes les droites bE , comme l’effet de toutes
les particules fur le globe est à l’effet de toutes les particules fur
le cylindre . Mais le premier de ces solides est un paraboloïde
dont le sommet est C, l ’axe CA, le& paramétre C A le&
dernier est le cylindre circonscript à ce paraboloïde . De plus,
jl est connu que le paraboloïde est la moitié du cylindre circon¬
script ; donc la force totale du milieu sur le globe est la moi¬
tié de la force totale de ce même milieu sur le cylindre . Et par
conséquent , si les particules qui composent le milieu étoient en
repos , & que le globe & le cylindre se mussent avec la même
vitesse, la résistance que le globe éprouvèrent seroit sousdouble
de celle du cylindre, C. Q- F- D.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. u ; _ __ ,
S CH O L I E. seconb.
Fig. 41.
On peut comparer par la même méthode les autres figures en-
tr’elles quant à la résistance quelles éprouvent , Sc trouver cel¬
les qui font les plus propres à conserver longtemps leur mou ve¬
inent dans des milieux résistans. Si par exemple , on veut cons¬
truire , sur la base circulaire CEBH, décrite du centre 0 Sc
du rayon OC, un cône tronqué CB G F, dont la hauteur soit
OD , Sc qui soit de tous les cônes tronqués , construits fur la même
base Sc la même hauteur , & qui se meuvent suivant leur axe
du côté de D , celui qui éprouve la moindre résistance; coupez en
deux parties égales la hauteur 0 D en Q , & prolongez O Q en S ,
en forte que QS = QC , Sc CFG B sera le cône tronqué demandé.
D’où on tire , chemin faisant , ( sangle C SB étant toujours Fis-4*î
aigu ) que si le solide A D B E est formé par la révolution de
la figure elliptique ou ovale A D B E autour de saxe A B ,
& que la figure génératrice soit touchée par les trois droites
/ ,
FG , G H , HI dans les points F , B &c selon cette loi , que
G H soit perpendiculaire à saxe dans le point de contact B ,
& que FG , HI fassent avec la même ligne U As des angles FGB,
BHI de 135 dégrés, le solide formé par la révolution de la figu¬
re A D F G HIE autour du même axe AB éprouvera moins
de résistance que le premier solide , pourvu que l’un &: sautre
avancent suivant saxe AB , Sc que B soit le côté qui précede dans
sun & dans sautre , je ne crois pas cette proposition inutile pour
la construction des vaisseaux.
Que si la figure DNFG est une courbe d’une telle nature , que
fi par un de ses points quelconques N on abaifíè la perpendicu¬
laire N M sur saxe AB , Sc que d’un point donné G on mene
la droite G R qui soit parallèle à la droite qui touche la figure
en N , Sc qui coupe en R saxe prolongé , on aura MN : G R \ i
G R i : 4 J? RxG B 1;le solide formé par la révolution de cette
figure autour de saxe A B éprouvera une moindre résistance*
)54 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D u
Mouvement
en se mouvant de ^ vers B , dans le milieu rare dont on a parlé »
des Corps. qu’aucun autre solide circulaire quelconque décrit sur la même
Fíg. 4-. hauteur & la même base.
Fù ) . .
F, [f . 38.
c o
< U J D
l
DE LÁ PHILOSOPHIE NATURELLE . «<*
Cas x,Supposons que les particules du milieu qui tombent fur litre
k globe ou fur le cylindre ne soient pp.$ réfléchies ; de que le cy- ■
lind.re en tombant perpendiculairement fur ces particules leur
communique la vî teste simple qui l’anime , il souffrira alors une
résistance qui fera fousdouble de celle qu’il éprouve dans le pre¬
mier cas , ëc la résistance qu’éprouvera le globe sera par consé¬
quent auííì fousdouble de ce qu’elle étoit auparavant.
Cas Supposons que les particules du milieu rejaillislent de
dessus le globe par la force de la réflexion qu on suppose n’être
ni nulle , ni grande , mais moyenne ; la résistance qu’éprouvera
le globe sera dans cette même raison , c'est-à-dire , moyenne en¬
tre la résistance dans le premier cas , ëc la résistance dans le
íecond. C. Q. F. T.
Cor. i Delà , si Je globe ëc les particules font infiniment dures
SCH 0 L1E.
A
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. J57
S C H O L I E.
J'ai expose dans cette Proposition la résistance & la retarda-
tion des projectiles sphériques dans les milieux qui ne font pas
continus , & j’ai fait voir que cette résistance est à la force par
laquelle le mouvement total du globe peut être produit ou dé¬
truit , dans le temps qu’il employé à parcourir les deux tiers
de son diamètre par une vitesse uniformément continuée , com¬
me la densité du milieu est à la densité du globe , pourvu que le
globe & les particules du milieu soient très-élastiques, & quel¬
les ayent beaucoup de force réfléchissante: & enfin que cette for¬
ce est deux fois moindre lorsque le globe & les particules du mi¬
lieu font infiniment dures , & entierement incapables de réflexion.
Dans les milieux continus tels que l'eau , l’huile chaude , & le vif-
argent , dans lesquels le globe ne tombe pas immédiatement fur
toutes les particules résistantes du fluide , mais presse seulement
les particules les plus voisines, celles-là en pressent d’autres , &c
les autres d’autres encore , la résistance est encore deux fois moin¬
dre. Le globe , dans de tels milieux très-fluides, éprouve une ré¬
sistance, qui est à la force qui peut lui ôter ou lui communiquer
tout son mouvement, dans le temps dans lequel il peut parcourir
les è parties de son diamètre , par son mouvement uniformé¬
ment continué , comme la densité du milieu est à la densité du
globe. C’est ce que je tâcherai de faire voir dans les Proposi¬
tions suivantes.
f
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . «fr .
lorsque ce cercle sera infiniment diminué , sangle PHQ dimi - " uyu.
nue ra auíli à l’infini , & par conséquent la colonne sera renfermée Sec°N°
dans l’intérieur du demi sphéroïde. Cette colonne est donc moin- Fis"
dre que le demi sphéroïde , ou que les deux tiers du cylindre
dont la base est ce petit cercle & la hauteur GH ;or ce petit
cercle soutient la force de l’eau , laquelle est égale au poids de
cette colonne , puisque le poids de Peau environnante est employé
à la faire écouler.
Cor. 9. Le poids de l’eau que le très- petit cercle P Q soutient,
est égal au poids du cylindre d’eau dont la base est ce petit cercle
8c la hauteur \ G H à peu prés. Car ce poids est moyen arith¬
métique entre le poids du cône , & celui du demi sphéroïde donc
on a parlé. Mais ÍI ce petit cercle n’étoit pas extrêmement petit,
& qu’on l’augmentât jusqu'à ce qu’il fut égal à l'ouverture £F,
il soutiendroit le poids de toute l’eau qui s’appuie dessus perpen¬
diculairement , c’est-à-dire , le poids du cylindre d’eau , dont la
base est ce petit cercle & la hauteur G H.
Cor. 10 . Et ( selon moi ) le poids que ce petit cercle soutient
est toujours au poids du cylindre d’eau, dont la base est ce petit
cercle & la hauteur } G H, comme EF l est à E F l —\ P Q *, oll
comme le cercle L/ ' est à l’excés de ce cercle fur la moitié du
petit cercle P Q à peu près.
LEMME IV.
JUa ij
)68 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
S C H O L I E.
Les mêmes choses étant posées , lès corps dont on vient de parler font
pressés également par Veau qui s 'écoule par le canal,.
Cest ce qui est clair , par le Lemme 5. & par la troisième loi
du mouvement , car seau & ces corps agissent mutuellement Sc
également l’un fur l’autre»
fome. J.
Î74 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
M
Du
Mouvement LEMME VII.
des Corps.
Si Peau ejl en repos dans le canal , & que ces corps fe meuvent avec
• une vitesse égale dans le canal vers des côtés opposés , leurs résistan¬
ces seront égales entr'elles.
S C H O L I E.
S C H O L I E.
Au reste , les temps des chutes que nous avons observés dans
ces expériences doivent être corrigés . Car les globes pleins de
mercure dévoient parcourir en 4" ( par la théorie de Galilée )
257 pieds de Londres , & ils n’en parcoururent que no en 4 i '" .
II falloit donc que la table de bois employât quelque temps à
faire la bascule lorsqu on tiroir le vérouil , & que par - là elle
s’opposât au commencement à la chute des globes . Car ces glo¬
bes étoient posés , à peu près , dans le milieu de cette table , &c
ils étoient un peu plus près de son axe que le vérouil , & par¬
la , le temps de la chute fut allongé de 18'" environ ; ce qui doit
être corrigé en ôtant du temps de la chute ces j 8W/, surtout pour
;§8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Mouvementl es plus grands globes qui demeuraient un peu plus longtemps íùr
uss cores . ja ,-^ jg qUanc{ elle le déployois , à cause de la grandeur de leurs
diamètres . Cette correction étant faite , les temps dans lesquels
les six plus grands globes tombèrent , se trouvent de L" iz '" ,
7" 42 " ' , 7» 8 " 12"' , & 7" 4* W.
Le cinquième des globes pleins d’air avoit 3 pouces de diamè¬
tre , & pésoit 48 ; grains , & il tomba en 8" I & parcourut
pendant ce temps 220 pieds . Le poids d’un globe d’eau égal à
ce globe est de 16600 grains ; ôc le poids d’une quantité d’air de
même volume que ce globe est de grains ou de 15-^ grains.
Donc le poids de ce globe dans le vuide étoit de 502 -^ grains.
Et ce poids est au poids d’un volume d’air égal à ce globe , com¬
me 502 tz grains à 19 Or , 2 F font à f du diamètre de ce
globe , c’est-à- dire , à 13j - pouces dans cette raison . Donc 2 F
deviennent 28 pieds u pouces . Ce globe en tombant dans le
vuide , par la force de tout son poids qui étoit de grains,
parcourut , dans une seconde , 1954 pouces , comme ci - deflÀlS, Sc
avec un poids de 483 grains il parcourut 185,90; pouces , & avec
le même poids de 483 grains il parcourut auffi dans le vuide les.
pace F ou 14 pieds 3 { pouces en 37" 58 iv, & il acquit dans
ce temps la plus grande vitesse avec laquelle il peut descendre
dans l’air . Avec cette vitesse , ce globe en 8" 12'" parcourerait
un espace de 245 pieds jf pouces . En ôtant x, 3865 F ou 20
pieds oì pouces , il restera 22.3 pieds 3 pouces . Le globe en tom¬
bant devoit donc parcourir cet espace en 8" 1i ,,f par la théorie.
Mais il parcourut 210 pieds dans l’expérience, ainsi la différen¬
ce est insensible.
Ayant fait un calcul semblable au précédent pour les autres
globes pleins d’air , j’ai dresse la table suivante.
Poids
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 589
Espaces qui dé¬
Poids des Diamè¬ Temps employés
à parcourir 220 voient être par¬
globes. tres.
pieds en tombant. courus selon la Différences.
théorie.
5 IO grains. 5,1 pouc. 8" 12"' zí 6 pieds 11 p. 6 p. 11 p.
641 5-2 7 42 230 9 to 9
599 5H 7 42 2.27 *° 7 10
5*5 5 7 57 224 5 4 5
485 5 8 iz 2M 5 5 5
6 4r >5-2 7 42 230 7 10 *7
Exp. 14 . Au mois de Juillet 1719 . le docteur Desagulicrs re¬
commença ces expériences en cette forte. 11 donna à des vessies
de cochon une forme sphérique , en les plaçant dans des ípheres
de bois „ car en soudant de Pair dans ces vessies, après les avoir
mouillées , il les forçóit d’emplir la concavité de ces ípheres. En¬
suite ayant séché ces vessies &c ayant ôté le bois qui les entouroit
& qui pouvoit fe démonter, , il les laissa tomber d’un lieu qu’on
avoit pratiqué dans le plus haut de la voûte de la même Eglise
enforteque ces vessies tomboient alors de la hauteur de 27a pieds ;
6c il laissa tomber dans le même instant un globe de plomb qui
péfoit environ deux livres romaines. Pendant ce temps il y avoit
des personnes qui étoient placées au sommet du temple dJou on
laissoit tomberces globes , &c qui marquoient les temps qui se-
couloient pendant les chutes , il y avoit d’autres personnes
placées fur le pavé de fEglife qui marquoient La différence
qui fe trouvoit entre le temps de la chute de la vessie &
celui de la chute du globe de plomb. Ces temps étoient me¬
surés par des oscillations de pendules qui battoient les demi-
secondes. Un de ceux qui étoient en bas avoit un horloge à res¬
sort qui battoir les quarts de seconde j un autre avoit une autre
machine faite avec soin à laquelle étoit adapté un pendule qui
battoir les quarts de seconde. Un de ceux qui étoient au haut de
fEglife avoit une machine semblable. Ces instrumens étoient faits
de forte que leurs mouveraens commcncoicnt & s-àrrêtoient
quand on vouloit . Le globe de plomb tomboit en .4 secondes &
TomeJ» - D dd
—. 300 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
do
Mouvement
un quartà peu près. Et en ajoutant ce temps à la différence du
de j Corps, temps dont on a parle , on avoit le temps que la vessie employoit
" à tomber. Les temps dans lesquels cinq vessies tomberent, sur¬
passèrent la premiere fois le temps de la chute du globe de plomb
de 14^" , irî " , i4 -ss" , l \ " 6c 6c la seconde fois de
l4î " , 14Ì " , î 47/, 19 " 6c i 6\ ". Ajoutant 4qui est le temps
que le globe de plomb employa a tomber , les temps entiers dans
lesquels les cinq vessies tomberent étoient la premiere fois de 19",
17" , 18s" , 2z" & 2x| " ; Sc la seconde fois de i8 | " , i8 | " ,
18^" , 2; Sc n ". Et les temps marqués par ceux qui étoient
au haut de l’Eglise étoient la premiere fois de 19s " , 177" , 18è ",
22f " Sc 2i | " ôc la seconde fois de 19" , 18Z" , 18^" , 2+" 6c
21 Au reste , les vessies ne tomboient pas toujours en ligne
droite , ôc quelquefois elles voltigeoient Sc oscillaient de côté ôc
d’autre en tombant ce qui prolongeoit les temps de leurs chutes
quelquefois d’une demi-secondc , Sc quelquefois d’une seconde
entiere . La seconde ôc la quatrième vessie tomberent plus droit
la premiere fois ; ôc la seconde fois ce furent la premiere Ôc la
quatrième . La cinquième vessie étoit ridée , & ses rides retar-
doient uu peu fa chute. Je concluois les diamètres des vessies
de leurs circonférences que je mefurois avec un fil dont je
entourois . J’ai comparé la théorie avec les expériences dans les
la table suivante , en supposant la densité de l’air à la densi¬
té de l’eau de pluye comme 1 à 860, Sc comptant les espaces
que les globes dévoient parcourir en tombant selon la théorie.
Temps em¬ Espaces qui dé¬
/ 1 13-ijsérence en¬
voient être par¬ tre
Poids des Diamè¬ ployés à tom¬ la théorie
ber de la hau¬ courus pendant
Vessies, tres.
teur de 272 ces temps selon & P expérien¬
la théorie. ce.
pieds.
128 grains. 5,28 pou .. 19" 271 pieds 1 rp. —Opieds 1 p.
5H9 17 172- 0| +0 O-j
1 37Ì 5>3 i8| 272 7 +0 7
97 k 5, 2. 6 22 2-77 4 + 5 4
99 j 5 . * *¥ 282 0 + 10 0
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ?í>i
Notre théorie déterminoit donc presque exactement toute la résis¬
tance qu’éprouv oient les globes mus, tant dans l’eau que dans l’air,
& cette résistance est proportionnelle ( lorsque les vitesses des glo¬
bes íònt égales ainsi que leurs grandeurs ) à la densité des fluides.
Dans le scholie qui suit la sixième section, j'ai fait voir par les
expériences des pendules , que les globes égaux qui ont des vites¬
ses égales éprouvent , lorsqu’ils sc meuvent dans l’air , dans l’eau ,
&■dans le vif-argent , des résistances qui font comme les densités
de ces fluides. Mais je l'ai fait voir ici plus exactement par les ex¬
périences des corps qui tombent dans l’air & dans l’eau ; car les
pendules à chaque oscillation excitent dans le fluide un mouvement
qui est toujours contraire au retour du pendule , Le la résistance qui
vient de ce mouvement , ainsi que celle qui vient du fil auquel le
pendule est suspendu, font qu'il éprouve une résistance plus grande
que celle qu ont donné les expériences des corps qui tombent.
Car par les expériences des pendules qu’on a rapportées dans ce
scholie , un globe de même densité que l’eau devroit perdre la
partie de son mouvement , en parcourant dans Pair la lon¬
gueur de son demi diamètre . Mais par la théorie qu’on a exposée
dans cette septième section , & qui est confirmée par les expé¬
riences des corps qui tombent , le même globe p en parcourant la
même longueur , ne devroit perdre que la partie de son mou¬
vement , en’ supposant que la densité de l’eau soit à celle de l’air
comme 860 à 1. Donc les résistances étoient plus grandes dans les
expériences des pendules ( par les causes dont on vient de parler )
que dans les expériences des globes tombans , & cela en raison dc
4 à ; environ . Mais comme les résistances que les pendules qui
oscillent dans Pair , dans Peau Le dans ie vif-argent , éprouvent,
sont augmentées de la même maniéré par des causes semblables,
la proportion des résistances dans ces milieux est donnée assez
exactement , tant par les expériences des pendules que par celles
des corps qui tombent. Et on en peut conclure que les résistan¬
ces qu éprouvent les corps qui se meuvent dans des fluides quel-
Ddd ij
-F
19Ì PRINCIPES MATHÉMATIQUES
o„ conques très - subtils , font ( toutes choses égales ) comme les dcn-
fitis è fluides.
-- Ces choses étant ainsi posées,on peut déterminer à- présent quelle
partie de son mouvement un globe quelconque jette dans un
fluide quelconque perdra à peu prés dans un temps donné . Soit
D le diamètre du globe , V fa vitesse dans le commencement du
mouvement , & T le temps dans lequel le globe décrira dans 1c
vuide avec la vitesse V un espace , qui soit à l’espace } D comme
la densité du globe est à la densité du fluide : & ce globe , étant
jetté dans ce fluide , perdra dans un autre temps quelconque t la
HUITIÈME SECTION.
De la propagation du mouvement dans les fluides.
Tout mouvement propagé dans un fluide s 'éloigne de la ligne droite dans Fí‘g- ;o.
des espaces immobiles.
tant vers ces espaces AX & NO situés des deux côtés que vers Fig.
les espaces les plus rares qui font entre les pulsions ; ce qui le ren¬
dant toujours plus rare vers ces intervales Sc plus dense vers les
pulsions, le fera participer à tous ces mêmes mouvemens.
Et parce que le mouvement progressif des pulsions vient du re¬
lâchement continuel des parties les plus denses vers les intervales
antécédens les plus rares ; Sc que ces pulsions doivent s'étendre de
côté Sc d’autre avec la même vitesse à peu près vers les parties
AX , A O du milieu , lesquelles font en repos ; ces pulsions se dila¬
teront d’un côté Sc de l’autre dans les espaces immobiles AX, NO,
avec la même vitesse à peu près avec laquelle elles font propagées
directement du centre A ; Sc par conséquent elles occuperons
l’espace entier KLON . C. Q. F. D,
On réprouve ainsi dans les sons , car le son s’entend quoîqu’il y
ait une montagne entre le corps sonore Sc nous., Sc lorsqu’il entre
dans une chambre par une fenêtre , il fe répand dans toute îa
chambre , ensorte qu’on l’entend de tous fes coins , non pas tant
parce qu’il est réfléchi par les murailles de la chambre opposées
au lieu où on l’entend , que parce qùil y arrive en droiture
de la fenêtre , autant qu’on en peut juger par les sens.
Cas 3. Supposons enfin qu’un mouvement d’un genre quelcon¬
que soit [propagé de A par ['ouverture B C : comme cette propa¬
gation ne se peut faire si les parties du milieu les plus proches
du centre A ne pressent Sc ne meuvent les parties situées au-
delà ; ces parties preflees étant fluides, elles fe répandront de tou¬
tes parts vers les lieux où elles font moins pressées, Sc elles fe ré¬
pandront vers toutes les parties du milieu qui font en repos , tant
vers les latérales AX , NO, que vers les antérieures P Q >
par ce moyen , tout le mouvement qui a passé premierement par
l’ouvcrture BC, commencera à fe dilater & à retendre en ligne
TomeL e £ e
pgMgaeagag» 59g PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du droite de cette ouverture comme de son origine & comme d'un
Mouvement
® e s Corps* centre vers toutes les parties . C. Q . F . D.
£ig. ji.&s*. Je mesure la longueur de la colonne d’eau dans le sens des axes
du canal 8c des branches , 8c je la suppose égale à la somme de
ces axes ; je néglige la résistance de l’eau qui vient de son frotte¬
ment contre les branches du canal. Que A B , CD représentent
donc la moyenne hauteur de Peau dans l’une 8c l’autre branche ;
8c lorsque Peau montera dans la branche K L à. la hauteur E F
>11
lili
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du leur moindre ou leur plus grande élévation . Que AB C D E F
«s ' coTîî- représente une eau stagnante dont la superficie monte & descende
- par des ondes successives ; que A , C, E c, & . soient les éminences
Fsg‘ 53' de ces ondes , & B , D , F c& . les cavités intermédiaires qui
les séparent , comme le mouvement des ondes se fait par l’as-
cension & la descension successive de seau , ensorte que ses parties
A , C , E , &-c. qui sont les plus hautes deviennent ensuite les plus
basses ; & que la force motrice qui fait monter les parties les plus
basses & descendre les plus hautes , est le poids de l’eau élevée ;
Cette ascension & cette descension alternatives seront analogues au
mouvement d’oícillation de l’eau dans le canal , & elles obser¬
veront les mêmes loix par rapport au temps : & par conséquent
( par la Prop . 44. ) si les distances entre les lieux les plus hauts A t
C , E , & les plus bas B , D , F des ondes sont égales au dou¬
ble de la longueur du pendule ; les parties les plus hautes A , C, E,
deviendront les plus basses dans le temps dune oscillation , &
dans le temps d’une autre oscillation elles redeviendront les plus
hautes . Donc il y aura le temps de deux oscillations entre chacune
de ces ondes ; c’est- à-dire , que chacune de ces ondes parcourera
fa largeur dans le temps que le pendule employera à faire deux
oscillations ; mais dans ce même temps un pendule , dont la lon¬
gueur seroit quadruple & qui par conséquent seroit égal à la lar¬
geur de ces ondes , seroit une oscillation . Donc , Lee. C. Q . F . T.
Cor. 1 . Donc les ondes qui ont 3 pieds de Paris de largeur
en avançant dans une seconde parcourcront leur largeur ; &c par
conséquent dans une minute elles parcoureront 183 \ pieds , &
danS Une heure Iiooo pieds environ.
Cor.i . Et la vitesse des plus grandes ou des moindres ondes aug¬
mentera ou diminuera en raison sousdoublée de leur largeur.
Cela est ainsi dans l’hypotése que toutes les parties de l’eau
montent & descendent en ligne droite -, mais cette ascension &c
cette descension se font plutôt par des cercles , ainsi par cette Pro¬
position le temps n’est déterminé qu ’à peu près.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 405
Les vitesses des puisons qui se propagent dans un milieu élaflique font
en raison composée de la raison sousdoublée de la force élajlique direc¬
tement , & de la raison sousdoublée de la densité inversement , en
supposant la force élafique du fluide proportionnelle à sa conden¬
sation.
Cas i . Si les milieux font homogènes , & que les distances des
pulsions soient égales entr’elles dans ces milieux , mais que le
mouvement soit plus grand dans un des milieux : les contractions
Sc les dilatations des parties analogues seront comme ces mêmes
Supposons que le milieu soit comprimé comme notre air par Fig. 54.&55.
un poids qui incombe dessus ; & que A soit la hauteur du mi¬
lieu homogène dont le poids est égal au poids incombant , & dont
la densité soit la même que celle du milieu comprimé dans lequel
les pulsions sont propagées . Qu ’on suppose un pendule , dont la
longueur entre le point de suspension & le centre d’oscillation
Eff ij
r* PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Mouvement i *~° c ^ dans temps que cc pendule employera à faire une
des corps, oscillation entiers composée de l’allée ôc du retour , la pulsion
Fig.54.&Î5. en avançant parcourera un espace égal à la circonférence du
cercle dont le rayon est A.
Car les constructions de la Proposition 47. étant conservées , si
une ligne physique quelconque EF> en décrivant à chaque vibra¬
tion un espace P s , est preílee dans les extrémités P Ôc S àc son
allée de son retour par une force élastique égale à son poids ;
elle achevera chacune de ses vibrations dans le temps dans lequel
cette même ligne pourroit osciller dans une cycloïde dont le péri¬
mètre seroit égal à toute la longueur P S : ôc cela parce que des
forces égales doivent faire parcourir dans le même temps à des
corpuscules égaux des espaces égaux. C’est pourquoi comme les
temps des oscillations font en raison sousdoublée de la longueur
des pendules , ôc que la longueur du pendule est égale à la moi¬
tié de Tare de la cycloïde entiers ; le temps d’une vibration fera
au temps de roícîllatïora du pendule dont la longueur est A ,en
raison sousdoublée de la longueur \PS ou PO à la longueur A.
Mais la force élastique qui presse la petite ligne physique E G
lorsqu’elle est dans les extrémités P ôc S , étoit ( dans la démonstra¬
tion de la Prop. 47. ) à la force élastique entiers , comme HL —
K N à V , c’est-à- dire , ( lorsque le point R tombe sur P )com¬
me H K à V : ôc cette force entiers , c’est-à-dire , le poids in¬
combant par lequel la petite ligne E G est comprimée , est au
poids de cette petite ligne comme la hauteur A du poids incom¬
bant est à la longueur E G de la petite ligne ; donc , la force
par laquelle la petite ligne , E G est preílee dans les lieux P ÔC S,
est au poids de cette petite ligne , comme H K x A à Fy EG t
ou comme P O y A à VV ycar H K étoit à jE G comme P O
k V. Ainsi , comme les temps , dans lesquels les corps égaux font
poussés dans des espaces égaux , font réciproquement en raison
sousdoublée des forces , le temps d’une vibration produite par la
pression de la force élastique fera au temps d’une vibration pro-
de la philosophie NATURELLE . 409
duite par la force du poids , en raison sousdoublée de FFk lÌTIT'
P O x A , & ce temps est par conséquent au temps de lof - SEc° N°*
cillation du pendule dont la longueur est A> en raison sousdou- F*6,
blée de FFkPOxA &c en raison íbusdoublée de P O k A
conjointement i c est - à - dire dans
, la raison entiere de F k A.
Mais dans le temps d’une vibration entiere composée de l’allée
& du retour , la pulsion, en avançant , parcourt sa largeur en¬
tiere S C. Donc le temps dans lequel la pulsion parcourt l’es-
pace B C, est au temps d’une oscillation entiere , composée de
l’allée & du retour , comme F eítk A, c’est-à-dire , comme BC est
à la circonférence du cercle dont le rayon est A. Donc le temps
dans lequel la pulsion parcourera l’eípace B C , est dans la même
raison au temps dans lequel elle parcourera la longueur égale à
cette circonférence ; donc , dans le temps d’une telle oscillation,
la pulsion parcourera une longueur égale à cette circonférence.
C. Q. F. F>.
Cor. i . La vitesse des pulsions est celle que les graves acquièrent
en tombant d'un mouvement également accéléré , &: en parcou¬
rant dans leur chute la moitié de la hauteur A. Car dans le temps
de cette chute la pulsion parcourera avec la vitesse qu’un corps au-
roit acquise en tombant un espace qui sera égal à toute la hau¬
teur A ;donc dans le temps d’une oscillation entiere composée
de l’allée &c du retour , elle parcourera un espace égal à la cir¬
conférence du cercle dont le rayon est A : donc le temps de la
chute est au temps de l’oscillation comme le rayon du cercle est
k sa circonférence.
Cor. 1. Ainsi , cette hauteur A étant directement comme la
force élastique du fluide , &r inversement comme íà densité ; la
vitesse des pulsions fera en raison composée de la raison sous¬
doublée de la densité inversement , & de la raison íbusdoublée de
la force élastique directement.
410 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Do
Mouvement
DES Corps.
PROPOSITION L. PROBLÈME XII.
saut trouver le nombre des vibrations qn’un corps excite par ses
II
S C H O L I E.
SECTIO K
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4ij
LlTlI
" ~' S S C 0 N D.
NEUVIÈME SECTION.
Du mouvement circulaire des fluides.
HYPOTHESE.
Si une sphere solide tourne d'un mouvement uniforme , autour d'un axe
donné de position , dans un fluide homogène & infini , que le
fluide soit mû circulairement par cette seule impulsion ; & que cha¬
que partie de ce fluide continue uniformément dans son mouvement:
les temps périodiques des parties du fluide feront comme les quar¬
tés de leurs distances au centre de la sphère,
Fig. ;s. Cas r . Soit AF L une íphere mûe circulairement d’un mouve¬
ment uniforme autour de son axe S que , le fluide soit par¬
tagé en un nombre infini d’orbes concentriques de même épaiíïeur
par des cercles concentriques BGM , CRN , D10 , EKP rc. &
Supposez que ces orbes soient solides ; comme le fluide est homo¬
gène , les impressions que les orbes contigues font les unes fur les
autres seront ( par l’hypothèse ) comme leurs translations récipro¬
ques , &: comme les superficies contigues fur lesquelles se font
ces impressions . Si 1impression est plus forte ou plus foible dans
quelque orbe vers fa partie concave que vers fa partie convexe ;
l’impreffion la plus forte prévaudra , & elle accélérera ou retar¬
dera la vitesse de l’orbe selon quelle sera dirigée du même côté ou
d’un côté opposé à la direction de son mouvement . Donc , pour que
chaque orbe continue uniformément dans son mouvement , les
impulsions de part & d’autre doivent être égales entr ’elles , & se
faire vers des côtés opposés . Ainsi les impressions étant comme '
les superficies contigues & comme leurs translations réciproques ;
ces translations seront inversement comme les superficies , c’est-à-
dire , inversement comme les quarrés des distances des superficies
au centre . Mais les différences des mouvemens angulaires autour
de l’axe sont comme ces translations divisées par les distances , ou
comme ces translations directement & les distances inversement ;
c’est- à- dire , en composant ces raisons , comme les cubes des dis¬
tances inversement . C’est-pourquoi , si à chacune des parties de la
droite infinie SABCDEQ on éleve les perpendiculaires Aa »
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 417
Sb , C c , D d , E e Scc. réciproquement proportionnelles LUX cubes IVLL
de ces parties SJ,SB,SC,SB,SE Scc. Les sommes des dis- -
férences , c’est- à- dire , les mouvemens entiers angulaires,seront com - F'S- 5Í*
me les sommes correspondantes des lignes Aa , Bb , Cc,Dd,Ec
Lee. c’est- à-dire , ( si le nombre des orbes augmente Sc que leur
largeur diminue infiniment afin de former un milieu uniformé¬
ment fluide ) comme les aires hyperboliques AaQ , BbQ , C c Q,
BdQ , EeQ, Lee . analogues à ces sommes . Et les temps pério¬
diques réciproquement proportionnels aux mouvemens angulaires
seront auíïï réciproquement proportionnels à ces aires . Donc le
temps périodique d’un orbe quelconque DI O est réciproquement
comme l’aire DdQ c, ’efi- à- dire , directement comme le quarté
de la distance S D. Et c’est ce que j’ai voulu premierement dé¬
montrer.
»
418 principes mathématiques
roient accélérés, & Jes plus prompts seroient retardés par lc
. frottement mutuel , Lc par là les temps périodiques deviendroient
toujours égaux , selon la loi du cas premier . Ce frottement n’em-
pêche donc pas que le mouvement ne fe fasse selon la loi du pre¬
mier cas , Lc par conséquent , cette loi aura lieu : c’est-à-dire,
que les temps périodiques de chacun des anneaux feront commí
les quarrés de leurs distances au centre du globe. Ce que j’avois à
démontrer en second lieu.
Cas 3, Soit à- préfent un de ces anneaux divisé par des sections
transversales en des particules innombrables qui forment une sub¬
stance absolument & uniformément fluide ; comme ces sections
n’ont point de rapport à la loi du mouvement circulaire , mais
seulement à la constitution du fluide , le mouvement circulaire
continuera comme auparavant . Ainsi les aspérités de tous ces an¬
neaux ( lesquels font supposés très-petits ) ne changeront point par
ces sections, non plus que la force de leurs frottemens mutuels
ou bien ils changeront également. Ainsi la proportion des causes
demeurant la même , la proportion des effets subsistera auffi ,
c’est-à-dire , la proportion des mouvcmens Lc des temps pério¬
diques. C. Q. F . D.
Cor. 1 . Delà , les mouvemens angulaires des parties du
fluide
autour de Taxe de la sphere , sont réciproquement comme les
quarrés des distances au centre de la sphere , & les vitesses ab¬
solues sont réciproquement comme ces mêmes quarrés divisés
par les distances à l’axe.
Cor. 2 . Si un globe tourne d’un mouvement uniforme , dans
un
milieu en repos , homogène Lc infini, autour d’un axe donné de
position , il communiquera au fluide un mouvement de tourbil¬
lon , Lc ee mouvement se continuera peu à peu à l’infini ; Lc il
ne cessera point d’être accéléré dans chaque partie du fluide, jus¬
qu à ce que ks temps périodiques de chacune de ces parties soient
comme les quarrés des distances au centre du globe.
Cor. 3 . Parce que les parties intérieures du tourbillon , à
cause
de ía plus grande vîtefle, pressent & frottent les extérieures , que
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4t 9
par cette action elles leur communiquent perpétuellement du t
mouvement , & que ces parties extérieures communiquent aussi s E
cn même temps la même quantité de mouvement à d’autres par¬
ties qui leur font extérieures, & que par là elles conservent toujours
leur quantité de mouvement fans aucune variation ; il est clair,
que le mouvement se communique fans cesse du centre à la cir¬
conférence du tourbillon , & qu’il est absorbé dans Pinfinité de
cette circonférence. La matière du tourbillon contenue entre deux
superficies sphériques quelconques concentriques , n’est donc ja¬
mais accélérée , parce que tout le mouvement que la matière in¬
térieure reçoit est toujours transféré à la matière extérieure.
Cor.4. Donc , afin que le mouvement du tourbillon fe conserve
le même , il faut un principe actif par lequel le globe reçoive tou¬
jours la même quantité de mouvement qu’il imprime à la matière
du tourbillon ; 6e fans un tel principe , il faut nécessairement que
le globe 6c les parties intérieures du tourbillon , communiquant
fans cesse leur mouvement aux extérieures , & n’en recevant point
de nouveau , perdent leur mouvement peu à peu,Le qu’ils cessent
enfin de tourner.
Cor. 5 . Si un autre globe nageoir du centre de ce tourbillon ,
à une certaine distance 6c que dans le même temps il tournât
continuellement , par quelque force , autour d’un axe dont f incli¬
naison fut donnée ; par ce mouvement le fluide feroit forcé de
tourner en tourbillon ; & ce nouveau tourbillon três-petit com-
menceroit à tourner avec le globe autour du centre de l’autre
tourbillon , & peu à peu son mouvement fe propageroit à l'infini,
comme celui du premier tourbillon . Par la même raison qui fait
que ce nouveau globe feroit emporté par le mouvement du
premier tourbillon , le premier globe feroit aussi emporté par le
mouvement du second tourbillon , enforte que ces deux globes
tourneroient autour de quelque point intermédiaire , 6c qu’ils fe
fuiroient mutuellement par leur mouvement circulaire , à moins
qu’ils ne fussent rapprochés par quelqu’autre force. Ensuite , íì
■■■ii i 4 io PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Mouvement ^ es forces continuellement imprimées , par lesquelles ces globes
ises corps , continuent à se mouvoir , venoient à cesser, &c que les loix de la
mécanique permissent toutes ces suppositions, le mouvement de
ces globes diminueroit peu à peu ( par la raison indiquée dans les
Cor. 3. & 4. ) & enfin les tourbillons scroient en repos..
Cor. 6. Si plusieurs globes tournent constamment dans des lieux
donnés autour d?axes donnés de position, & avec des vitesses déter¬
minées , il se formera autant de tourbillons à l’infini. Car csiacun de
ces globes, par la même raison que le mouvement de l’un d’entr’eux
se propage à l’infini, propagera auffi son mouvement à l’infini, en-
sorte que chaque partie du fluide infini sera agitée da mouvement
qui résulte des actions de tous ces globes. Donc ces tourbillons ne
seront pas terminés par des limites certaines , mais ils se mêleront
peu à peu les uns les autres ; 8c les globes parles actions de ces tour¬
billons les uns fur les autres seront perpétuellement dérangés de
leur place , comme on l’a fait voir dans le Cor. précédent ; 8c
par conséquent , ils ne conserveront point entr’eux une position
fixe , à moins qu’ils ne soient retenus par quelqu’autre force.
Mais les forces qui font continuellement imprimées à ces globes »
Ze qui conservent leur mouvement , venant à cefler , la matière
cessera peu à peu de former des tourbillons , 8c fera à la fin en re¬
pos , par la raison assignée dans les Cor. 3. 8c 4.
Cor. 7. Si un fluide homogène est enfermé dans un vase sphé¬
rique , 8c qu ’il ait un mouvement de rotation uniforme autour
d un globe placé dans le centre, , que ce globe Lc ce vase tour¬
nent du meme côté autour du même axe , Sc que leurs temps
périodiques soient comme les quarrés de leurs demi diamètres ! les
parties du fluide ne continueront pas à se mouvoir fans accéléra¬
tion ni retardation , à moins que leurs temps périodiques ne soient
comme les quarrés des distances au centre du tourbillon. Car un.
tourbillon ne peut subsister par une autre Ion
Cor. 8. Si le vase , le fluide qui y est renfermé , 8c le globe
Les corps, qui font emportés par des tourbillons & dont les orbites
rentrent en elles-mêmes , font de même densité que ces tourbillons , <S*
fe meuvent selon la. même loi que leurs parties , quant à lu vitesse
& à la. direction.
k-x. 57. II est donc certain que les planettes ne font point transportées
par des tourbillons de matière. Car les planettes qui tournent
autour du soleil , selon l’hypotèse de Copernic , font leurs révo¬
lutions dans des ellipses qui ont le Soleil dans un de leurs foyers , &
elles parcourent des aires proportionnelles au temps. Mais les par¬
ties d’un tourbillon ne peuvent se mouvoir ainsi. Que A D , B E,
CF représentent trois orbes décrits autour du Soleil S dont
, le plus
extérieur CF soit concentrique au Soleil , &c que les aphélies
des deux intérieurs soient A & B , & leurs périhélies D &c
Le corps qui fait fa révolution dans sorbe CF, en décrivant
des aires proportionnelles au temps , fe meut d’un mouvement
uniforme . Mais le corps qui fait fa révolution dans sorbe BE „
se mouvera plus lentement dans l’aphélie B , plus vîte dans le
périhélie E , selon les loix astronomiques ; cependant , selon les
Ioix de la rnéchanique , la matière du Tourbillon doit íe mouvoir
plus vîte dans l’espace plus étroit entre A & C que dans l’eípace
plus large entre D & F c; ’est-à-dire , que le corps révolvant
ira plus vîte dans l’aphélie que dans le périhélie . Ce qui est con¬
traire l’un à l’autre. Ainsi dans le commencement du signe de la
Vierge , où Mars commence à être dans son aphélie , la distance
entre les orbes de Mars & de Venus est à la distance de ces
mêmes orbes dans le commencement du signe des Poislbns com¬
me 3 à 1 à peu prés , & par conséquent , la matière du tour¬
billon entre ces orbes devroit aller plus Vîte dans le commence¬
ment des Poissons que dans le commencement de la Vierge dans
la raison de 3 à 1. Car plus l'efpace par lequel une même quan¬
tité de matière passe dans le même temps est étroit , & plus elle
doit avoir de vitesse. Donc , si là terre est emportée par une ma¬
tière céleste avec laquelle elle soit dans un repos relatif , & qu’elle
tourne avec cette matière autour du Soleil, fa vitesse au com¬
mencement du signe des Poissons doit être à fa vitesse au commen-
-Pùm^ke. IX , T , L .
Eu ? ■So
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ai ? . -n.
cernent du signe de IaVierge en raison sesquialtere. Donc le mouve- stco »».
ment diurne apparent du Soleil devroit être de 70 minutes plus vire
dans le commencement de la Vierge , & plus lent de 48 minutes
dans le commencement des Poissons. Or , il est certain , ( par les
observations ) que le mouvement diurne apparent du Soleil est
plus vîte dans le commencement des Poiffons que dans le com¬
mencement de la Vierge , 8c que par conséquent la terre va plus
vîte dans le commencement de la Vierge que dans le commen¬
cement des Poissons. Ainsi Thypotèse des tourbillons répugne â
tous les phénomènes astronomiques , & paroît plus propre à les
troubler qu’à les expliquer . Mais on peut comprendre par ce qui
a été dit dans le premier livre comment ces mouvemens peuvent
s’exécuter fans tourbillons dans des espaces libres. Et cela fera
encore mieux expliqué dans le troisième livre.
î.’ìj er:
TOI
Jííp 20
jsiOVt. jsrrjVíjOí ..í 0 ÎUOsílíiU )
Ji a
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES MATIERES
Contenues dans les Principes Mathématiques de la Philosophie
Naturelle .
AVERTISSEMENT.
On a mis à la fin de ce premier Volume la Table générale des Matières
des Principes , quoique leur troisième Livre soit contenu dans le second
Volume j ainsi quand on trouvera le troisième Livre indiqué 3 il faudra
recourir à ce second Volume. A L'égard des citations elles doivent s ’en¬
tendre ainsi, III . x. 4 §^signifient Liv . III . Prop. X . pag. 484 . Les Prop.
font marquées en chiffres romains italiques , les pages en chiffres arabes.
A. ATTRACTION ( démonstration de ! )
AIR, densité
,à sa
conque , Ce conclutune dehauteur quel¬
la Prop . n.
universelle des corps. III . vij.
Certitude de cette démonstration . II . ìv.
du Liv. 2, qn sait voir ce quelle est à la
hauteur d’un demi diamètre de la terre. L’auteur n’a jamais affigné la cause de
III . */;'. rD cette attraction , ni la façon donc elle s exé¬
A quelle cause on peut attribuer sa cute. I . 7. I 6j. 200 . III . 179
force élastique . II . xxiij. C.
Comparaison de sa pesanteur avec celle
de l’eau. III . ibid.
CENTRE
, le commun centre de gra¬
vité de plusieurs corps ne change point
Sa résistance: on la mesure par les ex¬ son état de repos ou de mouvement par
périences des pendules. II . xxxj. faction de ces corps entr’eux. I . 27
Et par là théorie des corps tombans , on Le centre commun de gravi té de la terre,
la détermine plus exactement . II . IV Sch. du Soleil & de toute-! les planètes est en re¬
40 pos . III . xj.
AIRES ( comparaison des ) que les corps C’est ce qui est confirmé par le Cor. 2.
qui circulent décrivent par des rayons ti¬ de la Prop. 14. Liv. 3.
rés au centre , avec les temps employés à Le centre commun de gravité de la terre
les décrire. I. ìj. iij . Iviïj. Ixv. & de la Lune parcourt en une année le
ANGLES de contact ne font pas tous du grand orbe . III . ;I
même genre , mais les uns font infiniment A quelle distance ce commun centre est
plus petits que les autres . I . Lem. 11. Sch. de la Lune & de la terre . III . 101
APSIDES, 011 examine leur mouvement. Centre des forces par lesquelles les corps
l . SeB. 9. qui tournent font retenus dans leur orbite.
Tome I. m
430 TABLE ALP HABÉTIQUE
Pal' quel indice on trouve ce centre des On imagine quel est leur usage. III . r 37
aires. I, iij, 54 Sc 172,
Comment on trouve ce centre en con- Elles fe meuvent dans des sections co¬
noiííànt les vitesses des .corps qui tour¬ niques qui ont leur foyer dans le centre
nent . I. v. du Soleil , & elles décrivent des aires pro¬
CERCLES , par quelle loi d’une force portionnelles au temps par un rayon tiré au
centripète tendante à un point quelconque Soleil , & quóiqu ’elles fe meuvent dans des
donné , un corps peut décrire en tournant ellipses si leur orbe rentre en lui -même ,
la circonférence . d’uii cercle. I . iv. vij. cependant ces orbes approchent infiniment
vii) . dette paraboliques . III . xl.
CHALEUR , il est reconnu que la cha¬ On trouve leur trajectoire parabolique
leur allonge une barre de fer. III . xliv. par le moyen de trois observations don¬
Quelle est la chaleur du Soleil à diffé¬ &
nées ; III . xlj. on corrige cette trajec¬
rentes distances. III . xlj. toire trouvée . III . xlij.
Quelle elle est dans Mercure . III . viij. Comment on trouve le lieu d’une co¬
Cor. 4. mète dans une trajectoire parabolique,,
Quelle elle étoit dans la comète de pour un temps donné. III . xl) .
1680 . lorsque cette comète étoit dans son O11 compare la vitesse d’une comète
périhélie . 111. xlj. avec celle d’une planète. ïbid.
CIEUX , ils sont destitués de toute ré¬ Leurs queues.
&
sistance sensible , III . x . xlj. par con¬ Elles sont opposées au Soleil, III . xl).
séquent ils sont vuides de tout fluide cor¬ ÏJO
porel . II , xl. Ils donnent passage à la lu¬ Elles sont les plus grandes & les plus
mière fans lui faire éprouver aucune -ré¬ brillantes , immédiatement après leur pai-
fraction . III . xl) . fage d»ns le voisinage du Soleil. III . xl) ,
COMETES , elles soni du genre des 149
planètes , & 11011 dc celui des inetéol-es. La maticrc qui les compose est extrê -
III . xl . xl) . 14? menient rare. III . xl) . 15-
Elles sont placées au-dessus de la Lune, Origine Sc nature de ces queues. III.
& elles sont dans la région des planètes. 113
III . xxxix, Dans quel espace de temps elles selé-
, Comment on peut déterminer à peu près vent de la tête des comètes. III . xlj. 1 ji
leurs distances par les observations . III. Comète des années 1664 & 166 s.
JLem, IV. no On examine son mouvement obíèrvé ,
On en a observé une plus grande quan¬ •& on le compare avec la théorie . III . xlij ,
tité dans î’hémisphére vers le Soleil que 163
dans l’hemifphére opposé , & pourquoi. Comète des années 1680 & 168 1.
III . . ti 7 Son mouvement observé. III . xl) .
Elles brillent par la lumière du Soleil On le calcule pour un orbe paraboli¬
quelles réfléchissent. 'Aid. que . III . r; 1
Dans quelle proportion est ordinaire¬ Et pour un orbe elliptique . III . 138
ment cette, lumière . III . 11; On trace sa trajectoire Sc sa queue poux
Elles sont entourées de grands atmos¬ tous les lieux . III . 143
Comète de l’année I 68 t .-
phères immenses. III . 114 8t 118
On croit que celles qui approchent le On compare son mouvement avec la
théorie . III . 168
plus près du. Soleil , sont pour la plûpart
les plus petites . III . 160 On croit que cette même comète avoir
Pourquoi elles ne sont point renfermées déja paru en 1607 . Sc que par conséquent
dans le zodiaque , ( comme les planètes ) son temps périodique est de yj ans, III,
mais parcourent toutes les régions du Ciel. 171
III . 171 Comète de l’année 1683.
Elles peuvent quelquefois tomber dans Comparaison de *son mouvement avèc
le Soleil Sc lui servir d’un nouvel aliment. la théorie . III . issjr
III , 17» Comète de 172-3.
DES MATIERES. 4 *i
Comparaison de son mouvement avec espèce de fluide très -subtilqui pénétre tous
Ja théorie . III . 169 les corps , & qui demeure caché dans leur
COURBES , on les distingue en géo¬ substance , asm de pouvoir explique]; pi u.
métriques rationnelles , Sc géométriques sieurs phénomènes de la nature . III . I7?
irrationnelles . I. 118 E.
Comment on peut trouver la courbure
des figures. III . xxvif . 60. II . x. 173
(
Fluide. définition du)II. 301
On fait voir quelles loix suivent la
CYCLOIDE ou EPICYCLOIDE , leur densité & la compression des fluides. II,
rectification . I. xlviij . xlix. Setf. J.
Leur évolution . I . L i6Y On détermine le mouvement des fluides
CYLINDRE ( attraction d’nn ) composé qui s écoulent pat un trou fait dans un
de particules attirantes , Sc dont les forces vase. II . xxxvj.
attractives font réciproquement comme les FORCES , leur composition Sc leur dé¬
quartes des distances. I. r.2.9 composition. I, jo
D. FORCES ATTRACTIVES ( on déter¬
’S,
D EGRE on donne la mesure des
degrés du méridien terrestre , Sc 011
mine les) des corps sphériques composés
de particules qui attirent selon une loi
fait voir par la théorie combien leur diffé¬ quelcçjnque. I . SeSl. n.
rence est petite. III . xx. Et celles des corps qui ne font pas sphé¬
DESCENTE , quelle est la descente des riques , Sc qui font composés de particules
corps graves dans le vuide. III . 35 attirantes selon une loi quelconque , ibid.
O11 compare les espaces décrits , les FORCE CENTRIFUGE ( quelle est la)
temps employés à les décrire , Sc les yîtef- des corps fous lequateut . III . j-y
ses acquises en les décrivant dans l’ascen- FORCE CENTRIPETE , (on définit la)
fion , Sc la descension rectiligne des corps, I. , ;
en supposant une force centripète d’un On définit cequ’on entend par fa quan¬
genre quelconque . I. S ccl. 7. tité absolue. I. j
Descension & ascension des corps dans Ce qu'on entend par sa quantité aceélé-1
des milieu* réíìltans . II . iij. viij. ix . xl. ratrice . I. f
xiij . xìv. Et par sa quantité motrice . I . §
DIEU . ( nature de ) III . 173 ,• 176 , &c, On fait sçavoìr comment on peut con-
E. noître sa proportion à une force quelcon¬
I->LLIPSE, par quelle loi de force
1<centripète tendante au.centre de la fi¬
que connue. 1. j 6. Sch.
Un corps qui Circule autour d’un centre
gure cette courbe est décrite par le corps, immobile dans un espace non résistant t
1. x. fait découvrir les forces centripètes . 1,
Par quelle loi utt corps qui tourne peut Seél. z. & j.
décrire cette courbe avec une force centri¬ Les forces centripètes tendantes à un
pète qui tend à un de ses foyers . I . xj. point quelconque , & par lesquelles une
EQUINOXES . ( précession des ) figure quelconque peut être décrite par un
On assigne les causes de ce mouvement. corps qui circule étant données , les forces
III . xxj. centripètes tendantes à un autre point quel¬
Et on tire de ces causes la quantité de conque , & par lesquelles la même figure,
ce mouvement . III . xxxïx. peut être décrite dans le même temps pé4
ESPACE absolu Sc relatif . 1. 8,9,10 riodique font aussi données . I . vij . Cor, z .
11 n’est pas également plein . III. 2.1 6i
ETOILES FIXES , on démontre quelles Les forces centripètes pat lesquelles une
font en repos. III . 31 figure quelconque est décrite par un corps
A quelles causes on doit attribuer leurqui circule étant données , on aura aussi
les forces qu’il faut pour décrire une nou¬
radiation & leur scintillation . III . 148 ,
Sec. , velle figure dans laquelle les ordonnées
D’où peuvent venit les nouvelles étoi¬ ont une raison donnée avec celles de la
lés. III . 171 premiere figure , & font avec Taxe un au¬
On s’apperçoit qn’il faut admettre une tre angle quelconque pourvu que chaque.
Xìi i)
TABLE ALPHABÉTIQUE
temps périodique demeure le même. I. HYPOTHESE , cette philosophie les
Sch. 65 rejette de quelque efpéce qu’elles soient.
Oii fait voir quelles figures peuvent m. . 17-
1.
être décrites par des forces centripètes
décroissantes en raison doublée des dis¬
tances. I. xxij . Cor. 1 . I. 170 Cor. 2.
I NERTIE,
ertie . I. définition de la force
d’in-
z
La force centripète étant comme le cube JUPITER , son temps périodique . III . 9
de l’ordonnée , & tendante à un centre des Sa distance au Soleil. ibìd.
forces très-éloigné , le corps se mouvra Son diamètre apparent . III . s
dans la section conique quelconque don¬ Son diamètre véritable . III , 24
née. I. ji . Sc/i. Quantité de la force attractive . ibìd.
Si elle est comme le cube de l’ordonné, Poids des corps à fa superficie. ibìd.
Sc tendante à un centre de forces très- Sa densité. ibìd.
éloigné , le corps fe mouvra dans une hy¬ Sa quantité de matière . ibìd.
perbole . 234 , à la firn De quelle quantité son mouvement est
EUME ’E ., on explique en passant l’as- troublé par sa satuine . III . 3o
cenfion de la fumée dans une cheminée. On trouve par le calcul la proportion
III . 15 J de ses diamètres . III . 39
G. Et on la compare avec les observations.
R A VIT E’, elle est d’un autre genre ibìd.
que la force magnétique . III . 21 En combien de temps il tourne fur son
Cor. 3 .' Elle est mutuelle entre la terre & axe. III . 38
ses parties . III . 32. à la fin. L.
Sa cause n’est point aífignée. III . 178 IE U j on le définit & on le distingue
à la fin. en absolu & relatif . I. 8
Elle a lieu dans toutes les planètes . III. On trouve pour un temps donné les
V. Cor. I. lieux des corps mus dans des sections co-
Et elle décroît hors de leur superficie niques . I. Seff. 6.
en raison doublée de la distance au centre. LUMIERE , fa propagation n’est pas
III . vìïj. instantanée . I . xcvj. Sch.
Et de leur superficie vers le centre , elle Elle n’est point Tesset de l’agitation d’un
décroît dans la raison simple des distances milieu éthéré quelconque . II . 410 . Sch.
à peu près. III . ix. Sa vitesse est différente dans différens
Elle a lieu dans toits les corps , & elle milieux . I. xcv.
est proportionnelle dans chacun deux à On explique comment fe fait une forte
leur quantité de matière . III . vij. de réflexion. I . xcvj.
C’est par la force de la gravité que la On explique la réfraction . I . xliv.
Lune est retenue dans son orbite . III . iv. Elle ne fé fait pas dans le seul point de
H. l’incidence . I. 234
Y D R O STATIQ U E , on donne les Incurvation des rayons en passant près
principes de l'hydfostatique .II .Arc?.9, des bords des corps , découverte par les ex¬
HYPERBOLE , par quelle loi de force périences. I. 238 . Sch.
centrifuge tendante à éloigner le corps qui LUNE , on détermine par le calcul la
iè meut dans cette figure du centre de la figure du corps de la Lune. III . xxxviij.
figure , cette courbe peut être décrite . I. On explique ses librations .,III . xvij.
x . Sch. 63 Quel est son diamètre apparent , moyen,
Par quelle loi de force centrifuge , médiocre . III . 100. Cor. 3.
tendante à éloigner le corps du foyer de Quel est son diamètre véritable . Ibìd.
cette figure , ce corps peut la décrire dans ' Cor. 4.
.íbn mouvement . I. xìj . 69 Poids des,corps à fa surface. Ibìd . Cor. 4.
Par quelle loi de force centripète ten¬ Sa densité. Ibìd. Cor. 3.
dante au foyer de la figure , cette courbe Sa quantité de matière . Ibìd. Cor. 4.
peut être décrite par le corps qui fe meut ■Combien sa distance médiocre à la terre
àis cette figure. L xij. contient de grands diamètres de la terre,
DES MATIERES.
HI . ioi . Cor. 7 . is . & combien elle en On calcule par la théorie de la gravité
contient de médiocres, III . roi . Cor. S. les mouvemens des nœuds , & l’inégalité
Quelle est la quantité de fa force pour de ces mouvemens. III . ***. xxxj . xxxij.
mouvoir les eaux de la mer. III . xxvij. XXXlï ) .
Elle ne peut être sensible dans les expé¬ L’inclinaison de son orbe à l’écliptique
riences des pendules , ni dans aucune ex¬ est la plus grande dans les syzygies des
périence quelconque d'Iiydrostatique . III. nœuds avec le Soleil, & la plus petite dans
joo . Cor. z. les quadratures . I. Ixvj. Cor. 10.
Son temps périodique . III . xei . Cor. 7. On calcule par la théorie de la gravité
. III.
Temps de ía révolution fynodique . III. les variations de cette inclinaison
xxvj. 59 xxiv . xxxv.
On déduit ses mo uvemens & leurs iné¬ Equations des mouvemens lunaires pour
galités de leurs causes. III . xxïj. 46 &fuiv. les usages astronomiques . lu . gz. (yjaiv.
La Lune va plus lentement dans le pé¬ Mouvement moyen de la Lune.
rihélie de la terre où son orbe est dilaté , Equation annuelle . Ibid. gj
& plus vîte dans l’aphélie de la terre où Premiere équation semestre. Ibid. 9 r
son orbe est contracté . ibid. Seconde équation semestre. 9x
Elle se meut plus lentement dans les Premiere équation du centre. Ibid. 9 z
íyzygies de l’apogée avec le Soleil où son Seconde équation du centre. Ibid, 9 3 ,
prbe est contracté . III . xxxv . Sch. Elle íe
meut plus lentement dans les syzygies du Premiere variation de la Lune. III . xxix.
Soleil , & plus vîte dans les 6;
nœud avec le
syzygies , & elle décrit une aire dans une Mouvement moyen de l’apogée.
moindre raison que le temps dans le pre¬ Son équation annuelle . III . xxxv. 90
mier cas , & plus grande dans le second Equation semestre.
par un rayon tiré à la terre . III . xxij. Son équation semestre. Ibid. 90 ,
On calcule l’inégalité de ces aires . III. Mouvement moyen des nœuds . Ibid. 90
xxvj. 5 6 Leur équation annuelle , Ibid. 90
yElle a un orbe plus courbe , & elle s’é- Lent équation semestre. III . xxxìij. 79
loigne plus de la terre dans le premier cas, Inclinaison de l’orbite à l'écliptique.
& dans le second elle s approche plus de Son équation semestre. 88
la terre , & elle a un orbe moins courbe. Par quelle méthode on peut établir la
III . xxij. 4 6 théorie des mouvemens lunaires fur les
On détermine par le calcul la figure de observations . Ibid. 94
M.
cet orbe & la proportion de ses diamètres,
' 60
III . xxv ùj. AGNETIQUE . ( force ) I . 31. II.
Et on propose ensuite une méthode de 316. 111. zz. 101
trouver la distance de la Lune à la terre MARS , son temps périodique . III . 9
Sa distance au Soleil. ibid.
par son mouvement horaire . III . xxvij.
Son apogée se meut plus lentement dans Mouvement de son aphélie . III . xiv.
vîte dans son
Sch.
l ’aphélie de la terre , & plus
périhélie . III . xxxv. 83 MATIERE , on définit ce qu on entend
Son apogée avance le plus lorsque le par fa quantité . I . 1
Soleil est dans les syzygies , & il rétrograde résidente On définit « qu'011 entend par force
dans les quadratures . ibid. dans la matière , ou force d’in-
grande dans ertie. • ibid.
Son excentricité est la plus
les syzygies de I apogée avec le Soleil , Sç On définit ce qu’ou entend par force
la moindre dans les quadratures . ibid. imprimée dans la matière . j
Les nœuds se meuvent plus lentement Comment peut on connoître son exten¬
dans l’aphélie de la terre , & plus vîte sion , fa dureté , son impénétrabilité , fa
dans son périhélie . ibid. mobilité , fa force d’inertiç , fa gravité.
Les nœuds sent en repos dans leurs sy¬ III . z . III . 179
rétrogradent très- La matière subtile de Defcartes est ré¬
zygies avec le Soleil , &
vîte dans les quadratures . ibid, futée . 111, xxxj . Sch. 34}
434 TABLE ALPHABETIQUE
MECHANIQUES , on démontre & on Partie en raison de la vîteíle , & partie
explique ce qu’on appelle les puissances dans fa raison doublée . II . Seéí. 3.
méchaniques . I. 29 , 30 , 34 Des corps qui se meuvent dans des mi¬
MER , 011.déduit le flux de la mer de lieux par la feule force résidente en eux,
ses causes. III . xxiv . xxvj . xxxvij. II . j . ij. v. vj. vij. xxxv.
MERCURE , son temps périodique. Des corps qui montent ou descendent
en ligne droite dans des milieux résistans
Sa distance au Solei-l. ìbid. par la force uniforme de la gravité . II . "
Mouvement de son aphélie . III . xiv, iij. viìj. ix . xl.
Sch. Des corps projettés dans des milieux
METHODE des premìeres & dernieres résistans. II . iv. x. xj.
raisons . I- Seéí. 1. Des corps qui circulent dans des milieux
Pour transformer les figures en d’autres résistans, II . Seéí. 4.
qui soient du même genre analytique . I. Des pendules qui oscillent dans des mi¬
Lem. XXII . 99 lieux résistans. II . Seéí. 6.
Des fluxions . II . Lem. II. 2 jo Mouvement & résistance des fluides. II,
■© 'interpolation . III . Lem. V & VI. Seéí. 7.
120 , 122 Mouvement propagé dans des fluides»-
Pour trouver les quadratures approchées II . Seéí. 8.
de toutes les courbes. Ibid. 120 Mouvement circulaire ou de tourbil¬
Des séries convergentes appliquée à la lons des fluides. II . Seéí. 9.
solution des Problèmes les plus difficiles. Le monde n’a point été formé par des
I. 146,147,234 causes méchaniques . III . Sch. gen. 174-
MOUVEMENT , on définit ce qu’on N.
entend par fa quantité , I. 2 , absolu & re¬ AVIRE, proposition qui peut être
latif . 9 16- suiv. On démontre par des exem¬ de quelque utilité pour leur cons¬
ples-comment 011 peut diltìnguer ces deux truction . II . xx x' iv . Sch.
fortes de mouvemens l’un de 1autre . ' 13 O.
Loix du mouvement . 17 & suiv. MERE , sombre de la terre doit être
Composition & résolution des mouve¬ augmentée dans des éclipses de Lune
mens . I Ç) à cause de la réfraction de l’atmosphere..
On fait voir par quelle expérience on III . 94 vers la fin.
peut connoître exactement après la ré¬ ONDES , on trouve la vitesse des ondes
flexion les mouvemens des corps qui se propages dans la superficie dune eau sta¬
choquent . 27 & suiv. gnante . II . xlvj.
Mouvement des corps. OPTIQUE, détermination des verres
Dans les sections coniques excentri¬ elliptiques que Defcartes avoit cachée.
ques. I. Seéí. 1 . r, I . xcvtj.'
Dans des orbes mobiles . I . Seéí. 9. Solution plus générale du Problème de
Dans des superficies données , &t du Defcartes. I. xcviij,
mouvement réciproque des pendules . I. ORBITES , détermination des orbites
Seéí. xo.
que les corps décrivent en partant d’un
Du mouvement des corps qui s’attirent lieu donné avec une vitesse donnée & se¬
réciproquement . I. Se3 . 1 r. lon une ligne droite donnée , lorsque la
Des mouvemens des corps très-petits force centripète est réciproquement comme
qui font agités par des forces centripètes, le quarté de la distance , & qu’on connoît
qui tendent à chacune des parties de quel¬ la quantité absolue de cette force . I. xvij r
que corps d’une masse beaucoup plus gran¬ Que les corps décrivent lorsque les for¬
de. I . .Seéí. 14. ces centripètes sont réciproquement com¬
Des mouvemens des corps qui éprou¬ me les cubes des distances. I. ix . xlj . Cor. 3,
vent des résistances en raison de la vitesse. xliv . Cor. 3.
II . Seéí. 1. Quelles font celles que les corps sollici¬
En raison doublée de la vitesse. II. tés par des forces centripètes quelconques;
Seéí. í. .décrivent . I , Seéí. 8,
des ma T I E R E S. 4; 5
p, On détermine leurs orbes . III .y. v. vj.
B O L E , par quelle loi de force On trouve leurs lieux dans ces orbes. I.
AR A
centripète tendante à son foyer cette xxxj.
Leur densité est proportionnelle la cha¬
figure est décrite par le corps qui s’y meut. '
I . xiij. leur qu’elles reçoivent du Soleil. III . vùj.
Cor. 4.
PENEÍULES, on explique les propriétés
Leurs rotations diurnes sont uniformes.
des pendules . I. L lj . lij • luj. II . Seli. 6.
On compare entr’elles , tant par la théo¬ III . xvij.
rie de la gravité , que par les observations, Leurs axes sont plus courts que les dia¬
les diverses longueurs des pendules iso¬ mètres de leur équateur . III . vïij.
chrones dans les différentes latitudes des POIDS DES CORPS fur la terre , fur
lieux . III . xx. le Soleil, ou fur une planète quelconque,
PHILOSOPHIE , régies à observer en font a égales distances de leurs centres
philosophant . III . i comme les quantités de matière de ces
PLANETES , elles ne sont point trans¬ corps. III . vj.
Ils ne dépendent point de leurs formes
portées par des tourbillons corporels . II.
414 -416. 1II . 174 ni de leur texture . III . vj . Cor. 1.
PLANETES PRINCIPALES , environ¬ On les trouve pour les différentes ré¬
nent le Soleil III . 8 gions de la terre , Lc on les compare en-
tr’eux. III . xx.
Elles se meuvent dans des ellipses ayant
Je centre du Soleil dans un de leur foyer. PROBLEMES ( solution de ) de Kepler
III . xiij. par la trochoïde Sc par approximation . I.
Elles décrivent des aires proportionnelles xxxj.
au tems par un rayon tiré au Soleil. III. Construction géométrique Sc solution
xiij. synthétique du Problème des quatre lignes
Elles font leurs révolutions dans des des anciens , rapporté par Pappus , Lc que
temps périodiques qui sont eu raison ses- Descartes a tenté par le calcul algébrique.
I. . , pr
quiplée de leurs distances au Soleil. III. PROJECTILES , ils se meuvent dans
' . xiij. I& . xv.
v ùj
Elles font retenues dans leurs orbites une parabole si on fait abstraction de la
résistance du milieu . I. 17,28 , x . Sch.
par la force de gravité qui tend au Soleil,
ciij. Sch. II , x . exemp, seconde. 2
Sc laquelle est réciproquement comme le
v. Quel est leur mouvement dans les mi¬
quarté de la distance à son centre. III . ij. se lieux résistais . II . iv. x.
PLANETES SECONDAIRES , elles
meuvent dans des ellipses qui ont le cen¬ PULSIONS , on détermine les largeurs
tre de leur planète principale pour un de ou intervalles dés pulsions de Pair par les¬
leurs foyers ; elles décrivent des aires pro¬ quelles elles sont propagées . II . I. Sch.
vers la fin.
portionnelles au temps par un rayon tiré à Q-
leur planète principale . III . $ & fuìv. III.
xxij. UADRATURE (on ne peut avoir la)
Elles sont leurs révolutions dans des d’aucune ovale en termes finis. I.
temps périodiques qui sont en raison sef- Lem. XXVIÌ 1.
quiplée de leurs distances à leurs planètes QUALITE ’S ( des Corps) ’ comment ou
principales . Ibid. & 1. Iy peut les comioître , Lc quand il faut les
Elles font retenues dans leurs orbites par admettre . III . z
la force de la gravité qui tend à leur pla¬ R.
nète principale , & est réciproquement
comme le quarté de la distance à leur cen¬
tre . III . y. iij. iv. v.
(
R AISON la)
plée. I .
définition de
_
sesqui-
4j
REPOS , du repos vrai , & du repos re¬
PLANETES , leurs temps périodiques. 96 -suiv.
1,9 latif . I.
Jir. , RESÍSTENCE ( quantité de la ) dans
Leurs distances au Soleil. Ibid.
Les aphélies & les nœuds de leurs orbi¬ les milieux qui ne font pas continus . II,
xxxv.
tes font presque en repos. III . xiy.
4; 6 TABLE ALPHABETIQUE
Dans les milieux continus . II . xHxviij. les inégalités des mouvemens des satellites
Dàns des milieux d’un genre quelcon¬ de Jupiter & de Saturne , de celles des
que . II . xxxv . Sch. mouvemens de la Lune . III . xxiij.
La théorie des résistances est confirmée SATURNE , son temps périodique . III.
par les expériences des pendules. II . xxx. 9
xxxj . & Sch. suiv. Sa distance au Soleil. Ibïd,
Par les expériences des corps qui tom¬ Son diamètre apparent .- ihid.
bent . II . xl . & Sch.fiiiv. Son diamètre au vrai . III . viij.
La résistance des milieux est comme Quelle est la quantité de fa force attrac¬
leur densité , toutes choses égales. II . 340 tive . ihid.
& fiiiv. II . xxxïij . xxxv ■xxxviìj. II. 391 Poids des corps à fa surface, ihid.
En raison doublée du diamètre des corps Sa densité, ihid.
sphériques auíquels ils résistent , toutes Quantité de sa matière , ihid.
choses égales. II . 346 &suiv. II . xxxiìj. Quelle est l’altération que Jupiter cause
xxxv . xxxviìj . fig . de la pag. 3 79 dans son mouvement . III . xiij.
La résistance des fluides est de trois for¬ Diamètre apparent de Panneau qui l’en-
tes >car elle vient ou de L’inertie de la ma¬ toure . III . z
tière fluide , ou de la ténacité de ses par¬ SECTIONS CONIQUES , par quelle
ties , ou du frottement . II . xiv . Sch. loi de force centripète tendant à un point
La résistance des fluides est presque toute quelconque donné , ces figures font décri¬
dupremiergenre . il . 390 tes par les corps qui s’y meuvent . I .xviìj.
Et elle ne peut être diminué par la sub¬ Sch.
tilité des parties du fluide , fa densité res¬ Description géométrique de ces courbes
tant la même . II . 392. lorsque les foyers font donnés. I. Seéí. 4.
Proportion de la résistance d’un globe à Lorsque les foyers ne font pas donnés. I.
celle d’un cylindre dans des milieux non S'eSl., ; .
'continus. II . xxxìv. Lorsque les centres ou les asymptotes
Et dans les milieux comprimés. III . 374 íbnt donnés. I. xxvij . Sch.
Lan. VIL SOLEIL , il se meut autour du centre
Résistance d’un globe dans les milieux commun de gravité de toutes les planètes.
qui ne font pas continus . II . xxxv. III . xij.
Et dans les milieux comprimés . II. Son temps périodique autour de son
xxxviìj. axe. III . xviìj.
Comment on peut la trouver par l’ex- Son diamètre moyen apparent . III.
périence . II . xl. xxxvj . Cor. 5.
Comrnent on peut diminuer la résistance Son diamètre vrai . III . viij.
qu’un cône tronqué éprouve dans un fluide. Sa paralaxe horizontale , ihid.
II . xxxiv . Sch. Il y a une paralaxe menstruale , III.
Quel est le solide de la moindre résis¬ xxiij . à la fin.
tance . ihid. Quelle est la quantité de sa force at¬
S. tractive . III . vïij.
ATELLITE , plus grande élongation Poids des corps à fa surface, ihid.
héliorentrique au centre de Jupiter de Sa densité, ihid.
Ion dernier satellite. III . vuj. Sa quantité de matière , ihid.
Plus grande élongation heliocentrique Quelle est sa force pour troubler les
du satellite d’Hughens au centre de Satur¬ mouvemens de la Lune. III . ììj . xxv.
ne. ihid. Quelle est fa force pour élever les eaux
Temps périodiques des satellites de Ju¬ de la mer. III . xxxv) .
piter , & leurs distances au centre de cette SONS. ( on explique la nature des ) II,
planète . III . j xliij . xlvij. jusqu ’à l.
Temps périodiques des satellites de Sa¬ Ils fe détournent de la ligne droite en fe
turne , & leurs distances au centre de Sa¬ propageant . III . xlij.
turne . III 7 Cette propagation se fait par l’agitation
On fait voir comment on peut déduire de Pair, III . I. Sch.
On
TABLE A L P H A BE Tï Q UE DES MATIERES, 437
On trouve par le calcul quelle est leur de Méridien . III . xix . xx.
Vitesse. Ibid. Excès de fa hauteur à l’équateur sor fa
Elle doit être , selon la théorie , un peu hauteur aux Pôles. III . xix .vers le mil. xx.
plus mande l’été que l’hyver. Ibid , vers le à la fin.
milieu. Son plus grand Sc son plus petit dia¬
Le son cesse aulfi-tôt que lé mouvement mètre. III . xix . vers le mil. son diamètre
du corps sonore vient à cesser. Ibid . vers moyen . Ibid , &c.
lu fin. Le Globe de lâ terre est plus dense que
On l’augmente par le moyen des porte- s’il étoit entièrement - composé d eau,
Voix. Ibid. III . * .
SPHEROIDE ( attraction d’un ) dont Natation de son axe . III . xxj.
lés particules ont des forces qui sont réci¬ Oii démontre le mouvement annuel dattS
proquement comme les quartés des■dis¬ k grand orbe . III . xij . xïij. III.
tances. I. xcj. Cor. i. Quelle est la .quantité de son excentri¬
SPIRALE , on fait voir par quelle loi cité III . xxxv . Sch.
de force centripète tendante au centre, une Quelle est la quantité du mouvement:
spirale qui coupe tous ses rayons sous un de son aphélie . III . xiv . Sch. i y
angle donné peut être décrite par un corps TOURBILLON .On examine leur nature
qui tourne . I. ix . xj . xv . xvj. 8c la maniéré , dont on les employé . II.
SUBSTANCES ( les ) de toutes les cho¬ Sec. J . III . Sch■. génér. de la fin . p. 175
ses sont cachées. III . Sch. y . à là fin. V.
T.
EMS absolu 8c relatif . I . 8' ( ilyadu
VUÍDE ( on'
), bien ou si
veut que tous les espaces soient pleins)
On trouve l’éq nation astronomique ils ne le sont pas-également . II . xl . Sch.
du temps par les horloges à pendules , 8c à la fin. III . 6. Cor. 4.
parles éclipsés des satellites-de Tupiter . I. VITESSE ( plus grande ) qu’un globe:
10 puisse acquérir en tombant dans un milieu
Quels sont les temps périodiques des résistant. II . xxxviìj . Cor. 1.
corps qui tournent dans lès ellipses lors¬ Quelles sont les vitesses des corps mus :
que les forces centripètes tendent, au foyer. dans des sections coniques , lorsque les
I . xv. forces centripètes tendent au foyer . I . xvj.
TERRE ( mesure dé la ) par Norwood, VENUS . Son tems périodique . III . 9/
III . xix , par Picart . Ibid. Sa distance au Soleil. Ibid.
On détermine sa figure , la proportion Mouvement de son aphélie . III . ~;V».
dè-ses diamètres Sc de la mesure des degrés Sch.
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PHILOSOPHIE NATURELLE.
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PHILOSOPHIE NATURELLE
TOME SECOND.
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& Saillant , rue S. Jean de Beauvais.
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Chez /Lambert ", nie & à côté de la Comédie Françoise . .
/ au Parnasse. '
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M. D. G C. L V I.
Lt $ effets du ttieme genre doivent toujours être attribués ainsi > autant
qu il ejl possible, à la même cause.
éten¬
cluons que toutes les petites parties de tous les corps font
d’iner-
dues , dures , impénétrables , mobiles , & douées de la force
tie. Et c’est-là le fondement de toute la Physique.
les
De plus , nous fçavons encore par les phénomènes , que
parties contigues des corps peuvent se séparer , & les Mathéma¬
peuvent
tiques font voir que les parties indivisées les plus petites
si
être distinguées l’une de l’autre par l’esprit. On ignore encore
ces parties distinctes, & non divisées, pourroient
être séparées par
les forces de la nature ; mais s’il étoit certain , par
une feule expé¬
, eût
rience , qu’une des parties , qu’on regarde comme indivisibles
dur
souffert quelque division en séparant ou brisant un corps
seule¬
quelconque : nous conclurions par cette réglé , que non
qui font
ment les parties divisées font séparables , mais que celles
indivisées peuvent se diviser à l’infini.
les
Enfin , puisqu’il est constant par les expériences & par
près
observations astronomiques , que tous les corps qui font
la quantité
de la surface de la terre pèsent sur la terre , selon
de
de leur matière ; que la lune pèse sur la terre à raison
sur la
sa quantité de matière , que notre mer -pèse à son tour
les unes fur les
lune , que toutes les planettes pèsent mutuellement
on peut
autres , & que les comètes pèsent aussi sur le soleil ,
gravi¬
conclure , suivant cette troisième réglé que tous les corps
tent mutuellement les uns vers les autres. Et ce raisonnement
phéno¬
en faveur de la gravité universelle des corps , tiré des
leur
mènes , fera plus fort que celui par lequel on conclut
aucune
impénétrabilité : car nous n’avons aucune expérience ni
impé¬
observation qui nous assure que les corps célestes font
essen¬
nétrables. Cependant je n’affirme point que la gravité soit
dans les
tielle aux corps. Et je ssentends par la force qui réside
; au-
corps , que la feule force d’inertie , laquelle est immuable
lieu que la gravité diminue lorsqu’on s'éloigne de la terre.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , 5 .
REGLE IV , Livre
/ . , TROISIEME.
Dans la Philosophie expérimentale , les propositions tirées par indue- « _
don des phénomènes doivent être regardées malgré les hypothèses
contraires , comme éxaclement ou à peu près vraies , jusqu 'à ce que
quelques autres phénomènes les confirment entierement ou sajfent voir
qu 'elles font sujettes à des exceptions. '
Car une hypothèse ne peut affoiblir les raisonnement fondés
fur l’induction tirée de l’expérience.
PHENOMENES.
PHENOMENE PREMIER.
Les satellites de Jupiter décrivent autour de cette Planette des aires
proportionnelles aux temps , & leurs temps périodiques ( en supposant
que les étoiles fixes soient en repos ) font en raison sesquiplée de leurS
distances au centre de cette Planette.
C’est ce qui est constaté par les observations astronomiques. Car
les orbes de ces planettes font à peu près des cercles concentriques
à Jupiter , &r leurs mouvemens dans ces cercles paroiffent unifor¬
mes. A legard de leurs temps périodiques tous les Astronomes
conviennent qu’ils font en raison sesquiplée des demi diamètres
de lçurs orbes ; & c’est ce qu’on va voir par la table suivante.
Temps périodiques des satellites de Jupiter.
i 1 i8 h 27 ' 54 " . } j i 5h 13 ' 41 " . 7 J j h 42 / 36 " . i6 J ï6 h 32' ft.
PHENOMENE II.
Les satellites de Saturne décrivent autour de cette
Planette des aires
proportionnelles aux temps ; & leurs temps périodiques , ( les
étoiles
fixes étant supposées en repos ) font en raison
sesquiplée de leurs
défiances au centre de Saturne.
II estprouvé par les phases de Mercure & de Venus que ces pla-
nettes tournent autour du Soleil. Lorsque tout leur disque est éclairé
elles font au-delà du Soleil ; quand leur disque est à moitié obscur¬
ci elles font en quadrature avec le Soleil ; & quand elles pa-
roissent en croissant elles font entre le Soleil & nous ; & quelque¬
fois elles patient fur son disque sur lequel elles paroistènt alors
comme des espèces de taches. On est certain que Mars enferme
le Soleil dans son orbe , parce que son disque est entierement
éclairé lorsqu’il est prêt d’être en conjonction avec le Soleil , &:
qu’il est gibbeux dans ses quadratures . La même chose est prou¬
vée pour Saturne & pour Jupiter parce quils nous paroissent
toujours entierement éclairés : & la projection des ombres de
leurs satellites fur leur globe prouve que ces planettes emprun¬
tent leur lumière du Soleil.
PHÉNOMÈNE IV.
LeS temps périodiques des cinq principales planettes autour du Soleil , &
celui de la terre autour du Soleil , ou du Soleil autour de la terre3
^ en supposant les étoiles fixes en repos) font en raison sesquiplée de
leur moyenne distance au Soleil.
Tout le monde sçait que cette Proportion a été découverte
par
DE LA PHILOSOPHIE
NATURELLE . »
par Ktphr. Les temps périodiques
& les dimensions des orbites Trl
font les mêmes , soit que le ™ e>
Soleil tourne autour de la terre ,
soit que la terre tourne autour du -
Soleil. Tous les Astronomes
conviennent de la raison dans laquelle font
les temps périodiques.
Mais pour les grandeurs des
orbites , Kepler & Bouillaut sont
ceux qui les ont déterminées avec
le plus de foin d âpres les
observations : & les distances moyennes ,
qui répondent aux
temps périodiques , ne différent pas
sensiblement des distances
qu ils ont trouvées , & elles sont
pour la plûpart moyennes en¬
tre ce que donnent leurs
observations ; comme on le peut voir
dans la table suivante.
Tome II.
B
I© PRINCIPES MATHÉMATIQUES
pu SV3TEMÏ
p v Monde, PHENOMENE V.
B ij
Il PRINCIPES MATHÉMATIQUES
$*
DVSTEM£
v v Monde. ejì en raison réciproque du quarré de la dijlance des lieux de la
Lune au centre'de la terre.
La Lune gravite vers la terre, & par la force de la gravite elle ejl
continuellement retirée du mouvement recliligne<
S * retenue dans son
orbite.
la terre par la feule force qui la retient ( selon le Cor. de la Prop. 3.)
dans son orbite : ce qui est aisé à tirer, par le calcul , soit de la Prop.
36. du Liv. x. ou ( ce qui revient au même ) du Cor. 9. de la qua¬
trième Proposition du même Livre. Car le sinus verse de l’arc que la
i 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du systeme" Lune parcourt en une minute , dans son mouvement moyen ,
^ ^
du monde. distance de 60 demi diamètres de la terre , est de
pieds de Paris environ , ou plus exactement de r y pieds un
pouce & i £ lignes. Or , comme cette force doit augmenter en
approchant de la terre en raison doublée inverse de la distance,
& que par conséquent elle doit être 60 x 6o fois plus grande à
la surface de la terre qu à la distance où est la Lune ; un corps
qui tomberoit avec cette force , devroit parcourir ici-bas dans
une minute 60 X 60 x 15^ pieds de Paris , & dans une secon¬
de 1y^ pieds de Paris , ou plus exactement 1y pieds 1 pouce &
11 lignes . Et c’est en effet l’espace que les corps décrivent dans
une seconde en tombant vers la terre . Car la longueur du pen¬
dule qui bat les secondes dans la latitude de Paris , est de 3 pieds
de Paris & 8 lignes & demie , selon que M. Hughens l’a déterminé
& la hauteur qu' un corps grave parcourt en tombant pendant une
seconde , est à la demi longueur de ce pendule en raison doublée
de la circonférence du cercle à son diamètre ( comme M. Hughens
Ta aussi déterminé ) c’est-à-dire , que cette hauteur est de 1y pieds
de Paris 1 pouce & 1J lignes. Donc la force par laquelle la
Lune est retenue dans son orbite , seroit égale à la force de la
gravité ici-bas , si la Lune étoit prés de la surface de la terre,
donc ( selon les Réglés 1 & i . ) c’est cette même force que nous
appelions gravité. Car íì cette force étoit autre que la gravité , le§
corps en Rapprochant de la terre par ces deux forces réunies
defeendroient deux fois plus vîte , & ils parcoureroient en tom¬
bant pendant une seconde un espace de 30 f pieds de Paris t.
ce qui est entierement contraire à l’expérience.
Ce calcul est fondé fur l’hypotèse que la terre est en repos , car si
la terre & la Lune se meuvent autour du Soleil , & qu elles tournent
en même temps autour de leur commun centre de gravité : la distan¬
ce respective des centres de la Lune & de la terre fera de 60~ demi
diamètres de la terre environ , la loi de la gravité demeurant la
même ; c’est ce qu’on verra clairement si on en veut faire le calcul,,
lequel ne demande que la Prop. 60. du Livre x,.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 1j
S C H O L I E. Livre
Troisième*
vers
Les satellites de Jupiter gravitent vers Jupiter , ceux de Saturne
la.
Saturne, 5 <* les planettes principales vers le Soleil, & c' ejl par
tout mo¬
force de leur gravité que ces corps révolvans font retirés à
font retenus dans des orbites cur¬
ment de la ligne droite & qiCils
vilignes.
Car les révolutions des satellites de Jupiter autour de Jupiter,
de
celles des satellites de Saturne autour de Saturne , & celles
du
Mercure , de Venus & des autres planettes principales autour
de la
Soleil , font des Phénomènes du même genre que celui
,
révolution de la Lune autour de la terre ; & par conséquent
même
par la seconde Réglé , ils doivent dépendre de causes du
dépen¬
genre : surtout puisqu’il est démontré , que les forces dont
dent ces révolutions tendent au centre de Jupiter , de Saturne
& du
& du Soleil , & qu’en s’éloignant de Jupiter , de Saturne
Soleil , ces forces décroissent dans la même raison , dans laquelle
la force de la gravité décroît en s’éloignant de la terre.
Cor. i . Toutes les planettes íbnt donc pesantes.
Car personne
ne
ne doute que Venus , Mercure & toutes les autres planettes
com¬
soient des corps du même genre que Jupiter & Saturne. Et
me toute attraction est mutuelle par la troisième loi du mouve¬
vers
ment , Jupiter doit graviter vers tous fes satellites , Saturne
tous les siens, la terre vers la Lune, le & Soleil vers toutes les
planettes principales.
Cor. 2, La gravité vers chaque planette est réciproquement
Comme le quarté de la distance à son centre.
Cor. j . Par les Cor. i . & z. toutes les planettes
gravitent les
unes vers les autres , ainsi Jupiter Lc Saturne en s’attirant mutuel¬
con¬
lement , troublent sensiblement leurs mouvemens vers leur
jonction , le Soleil trouble ceux de la Lune, le& Soleil & la
fuite
Lune ceux de notre mer , comme je l’expliquerai dans la
SCHOLIE.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 17
S C H O L I E.
Nous avons appellé jusqu ’icì îa force qui retient les corps cé¬
lestes dans leur orbite force centripète. On a prouvé que cette for¬
ce est la même que la gravité , ainsi dans la fuite nous rappel¬
lerons gravité. Car la cause de cette force centripète , qui retient
la Lune dans son orbite , doit s’étendre à toutes les Muettes par
les Réglés 1. z & 4.
Tous les corps gravitent vers chaque planette , & fur la même pla~
nette quelconque leurs poids , à égale distance du centre, font propor¬
tionnels à la quantité de matière que chacun d 'eux contient.
Tous les corps descendent vers la terre dans des temps égaux
( en faisant abstraction de l’inégale rétardation causée par la
petite résistance de l’air ) c' est ce que plusieurs Philosophes avoient
déja observé , & cè qu ’on peut connoître avec précision par l’é-
galité des temps dans lesquels se font les~oscillations des pendu¬
les . J ’en ai fait l’expérience avec des pendules d’or , d’argent , de
plomb , de verre , de fable , de sel commun , de bois , d'eail , &
de froment . Pour y réussir , je fis faire deux boëtes de bois rondes
&■égales -, j’en emplis une de bois , & je mis un poids égal d or
dans l’autre , en le plaçant auísi exactement que je le pus dans
le point qui répondoit au centre d’oscillation de la premiere
boëte . Ces boëtes étoient suspendues à deux fils égaux de n pieds
chacun , ainsi j’avois par -là deux pendules entierement pareils
quant au poids , à la figure , & à la résistance de Pair . Ces pendu¬
les , dont les poids étoient placés à côté l’un de l’autre firent des
oscillations qui sc suivirent pendant un très- long -temps . Donc , la
quantité de matière de l’or , étoit à la quantité de matière du
bois ( par les Cor . 1. &r 6. de la Prop . 24 . du Liv . z. ) comme fac¬
tion de la force motrice fur tout l’or à cette même action fur tout le
Tome. 11, C
j3 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
»U SÏ .STBM8 bois , c’est-à-dire , comme le poids au poids. Il en fut de même
dans les autres pendules. Dans ces expériences une différence d’un
millième dans la matière des corps de même poids étoit aisée à
appercevoir,
II n’y a donc aucun doute que la nature de la gravité ne soit la
même dans les planettes &r fur la terre . Car supposé que quel¬
que corps terrestre fut élevé jufqu’à l’orbe de la lune , & que
la lune & ce corps , étant privés de tout mouvement , fussent
abandonnés à leur gravité , & tombassent ensemble vers la terre ;
il est certain , par ce qu’on a déja dit , que ce corps tk la lune
parcoureroient des espaces égaux en temps égaux , & que par
conséquent son poids feroit à celui de la lune en même raison
Itiitì que leurs quantités de matière.
De plus, comme les satellites de Jupiter font leurs révolutions
; i autour de cette planette dans des temps qui font en raison ses-
quiplée de leurs distances à son centre , leurs gravités accéléra¬
trices vers Jupiter seront réciproquement comme le quarré de
leurs distances à son centre ; & par conséquent , à égales distan¬
ces de Jupiter , elles seront égales. Ainsi ils parcoureroient des
espaces égaux en temps égaux en tombant vers Jupiter de hau¬
teurs égales ; comme il arrive aux graves fur notre terre. Et par
le même raisonnement les planettes qui tournent autour du Soleil,
étant abandonnées à la force qui les porte vers cet astre , par¬
coureroient en descendant vers lui des espaces égaux en temps
égaux s’ils tomboient de hauteurs égales. Or les forces qui accél¬
èrent également des corps inégaux font comme ces corps ; c’est-
à-dire , que les poids des corps fur les planettes font comme
la quantité de matière qu’ils contiennent.
De plus , les poids de Jupiter & de ses satellites fur le Soleil
font proportionnels à leur quantité de matière , c’est ce qui est
prouvé ( Cor. y Prop . 6 j. Liv. i . ) par le mouvement très-régu-
lier des satellites de Jupiter ; car si l’un de ces satellites étoit plus
attiré que les autres vers le Soleil , parce qu’il contient plus de
k .lîl-.'í
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . r§
matière , le mouvement des satellites ( Cor . r . p ro p. <r5. Liv . i . )
seroit dérangé par cette inégale attraction . Si , à distance égale
du Soleil , un de ces satellites étoit plus pesant sur le Soleil à
raison de sa -quantité de matière que Jupiter à raison de la sienne,
dans une raison quelconque donnée , comme , par exemple ,
dans la raison de d à e , la distance entre le centre du Soleil &
le centre de sorbe de ce satellite seroit toujours plus grande que
îa distance entre le centre du Soleil & le centre de Jupiter à peu
près en raison sousdoublée , comme je l'ai trouvé en faisant le
calcul . Et si le satellite étoit moins pesant vers le Soleil dans cette
raison de d à e , la distance du centre de sorbe du satellite au
centre du Soleil seroit moindre que la distance du centre de
Jupiter au centre du Soleil dans cette même raison sousdoublée.
Donc , si , à distances égales du Soleil , la gravité accélératrice
d’un satellite quelconque vers le Soleil étoit plus grande ou plus
petite que la gravité accélératrice de Jupiter vers le Soleil , seu¬
lement de la millième partie de fa gravité totale ; la distance
du centre de sorbe du satellite au Soleil seroit plus ou moins
grande que la distance de Jupiter au Soleil de —— partie de la
distance totale , c'est-à- dire , de la cinquième partie de la distan¬
ce du satellite le plus éloigné du centre de Jupiter , ce qui ren¬
droit cet orbe très- sensiblement excentrique . Mais les orbes des
satellites font concentriques à Jupiter , ainsi les gravités accélé¬
ratrices de Jupiter Sc de ses satellites vers le Soleil sont égales en-
tr’èlles . Par le même raisonnement , les poids de Saturne & de
ses satellites fur le Soleil sont , à des distances égales du Soleil,
comme la quantité de matière que chacun d’eux contient : Sc la
lune Sc la terre ou ne pèsent point fur le Soleil , ou bien y pèsent
dans la proportion exacte de leurs masses : or par les Cor . i - &
3. de la Prop . 5. on voit qu ’ils y doivent peser.
Ainsi les poids de chacune des parties d’une planette quelcon¬
que fur une autre planette sent entr 'eux comme la quantité de
matière que chacune de ces parties contient . Car si quelqu es-
Cij
20 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
®v Sïsteme unes de ces parties gravitoient plus &c d ’autres moins que selon
» u Monde . . , , L*
„_ leur quantité de matière : la planette totale graviteroit dans une
,
raison plus ou moins grande que celle de fa quantité de matière
suivant la nature des parties dont elle contiendroit une plus
gran¬
de quantité ; & il n’importe que ces parties fussent extérieures
ou
intérieures à la planette . Qu’on suppose, par exemple , que les
corps d’ici- bas soient élevés jusqu a sorbe de la Lune , & qu’on les
compare avec le corps de la Lune : si leurs poids étoient aux poids
,
des parties externes de la Lune comme les quantités de matière
& qu’ils fussent aux poids de ses parties internes dans une plus
grande ou une moindre raison , ces mêmes corps seroient ail poids
:
de la Lune entiere dans une plus grande ou une moindre raison
ce qui seroit contraire à ce qu’on vient de prouver.
Cor. i . Ainsi , les poids des corps ne dépendent point
de leur
forme Le de leur texture . Car si ces poids varioient avec la for¬
me , ils seroient tantôt plus grands , & tantôt moindres , selon les
différentes formes , quoique la quantité de matière fut la même:
ce qui est entièrement contraire à 1’expérience.
Cor. 2. Tous les corps qui font autour de la terre pèsent sur
la terre , leurs poids , lorsqu’ils font également éloignés de
son centre , sont comme la quantité de madère que chacun deux
contient . G’est ce que les expériences ont fait voir dans tous les
corps fur lesquels on a pu en faire. Ainsi , par la troisième régie,
on doit affirmer la même chose de tous les corps en général.
Si l’Ether ou quelquautre corps étoit entièrement privé de gra¬
vité , ou qu’il gravitât dans une moindre raison que celle de sa
quantité de matière : comme cette espèce de corps ne seroit dìffé-
ren/e des autres , suivant Aristote , Descartes & d’autres , que par
la forme de ses parties , il pourroit arriver , que ces corps , en chan¬
geant peu à peu de forme , se* changeroient dans l’espéce des
corps qui gravitent en raison de leur quantité de matière ; & au
s
contraire les corps graves pourroient perdre par la fuite des temp
. Ainsi
leur gravité en prenant la même forme que les premiers
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ir _
les poids dépendroient des formes pourroient varier avec elles , livre
contre ce qui a ete prouve dans Je Cor . précédent . ___ ____ __
Cor. z . Tous les espaces ne font pas également pleins . Car s’ils
Létoient , toute matière í’eroit également dense , ainsi la gravité spé¬
cifique du fluide qui rempliroit la région de l’air , ne céderoit point
a § ra vite spécifique du vif argent , de l’or , ou de quelqu ’autre
c°rps , quelque dense qu’il fut ; ainsi l’or ni aucun autre corps quel¬
conque ne pourroit descendre dans l’air . Car les corps ne descen¬
dent dans les fluides que parce qu ’ils font spécifiquement plus
pefans . Or si la quantité de matière peut diminuer par la raré¬
faction jufqu ’à un certain point dans un espace donné , pour¬
quoi ne pourra -t -elle pas diminuer à l’infiniì
Cor. 4 . Si les parties solides de tous les corps font de la même
.densité , Lc quelles ne puissent fe raréfier fans pores , il y a du
vuide . Je dis que les parties ont la même densité lorsque leurs
forces d’inertie font comme leur grandeur.
Cor. f . La force de la gravité est d’un autre genre que la force
magnétique . Car l’attraction magnétique n’est point comme la
quantité de matière attirée . Certains corps font plus attirés par
l’aiman , d’autres moins : &c plusieurs ne le font point du tout.
La force magnétique d’un même corps peut être augmentée ou
diminuée , elle est quelquefois beaucoup plus grande par rapport
à la quantité de matière que la force de la gravité , elle ne dé¬
croît point en s’éloignant de l’aiman en raison doublée de la
distance , mais presque en raison triplée , autant que je l’ai pu
déterminer par des expériences assez grossières.
PROPOSITION VII . THÉORÈME VII.
La gravité dans l' ìntérieur des planettes , décroît à peu près en raison
des dijlancis au centre.
PROPOSITION
t
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 33
PROPOSITION XVII . THÉORÈME XV.
Les mouyemens diurnes des planettes font uniformes , & ia libration
de la Lune vient de son mouvement diurne.
Cela. est clair par la première loi
du. mouvement& par le Cor.
í2,âe la Prop. 66. Liv . i.
Jupiter par rapport aux fixes fait fa révolution diurne en 9 h.
5^ , Mars en 24 h. 59' , Venus en 23 h. environ, la terre en 2; h.
56*, le Soleil en z$ joursî , ôc la Lune en 27 jours y h. 43 * ’
c’est ce que les Phénomènes prouvent . Les taches du Soleil reve¬
nant fur son disque dans la même situation au bout de 27 j.a par
rapport à la terre ; il faut que le Soleil fasse fa révolution par
rapport aux fixes en 2; j.{ environ . Et comme le jour de la Lune
par fa révolution uniforme autour de son axe est d’un mois , fa
même face doit regarder toujours la terre à la différence près
qui est produite par f excentricité de son orbite. C’est- là la libra-
tion de la Lune en longitude : quant à sa libration en latitude , elle
dépend de la latitude de la Lune , 6c de l’inçlinaison de son axe
nu plan de leclîptique.
Mercatot a amplement expliqué la théorie de cette libration
de la Lune d’aprés mes lettres dans son Astronomie publiée au
Commencement de Tannée 1c.y<s.
Le satellite le plus éloigné de Saturne paroît tourner autour de
son axe d’un mouvement semblable, & présenter toujours le même
côté à Saturne ; car toutes les fois qu’il approche de la partie
orientale de sorbe de cette planette , on le voit à peine , 8c souvent
îl disparûtt entìerement : ce qui peut venir de ce qu’il présente
alors à la terre une partie de son disque dans laquelle il se trouve
des taches , comme Caffini l’a remarqué.
Le satellite le plus éloigné de Jupiter paroît tourner auífi de
même autour de son axe , car il a , dans la partie de son dis¬
que opposée à Jupiter , une tache que l’on voit comme si elle etoit
dans le disque même de Jupiter , toutes les fois que ce satellite
passe entre Jupiter 6c nos yeux.
Tome II, E
s
34 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Les axes des planettes font plus petits que les , rayons de leurs
équateurs.
Trouver& comparer entreux les poids des corps dans les diverses régions
de la terre,.
G
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
bu systemeque
& par conséquent ils font égaux entr ’eux ; les poids des oar-
buMokde. * . ®
- ties égaies oc egalement situées dans ces branches , seront récipro¬
quement comme ces branches , c’est-à -dire , comme zjo à Z19.
II en est de même de tous les corps quelconques homogènes égaux,
& qui seront situées semblablement dans les branches de ce canal *,
leurs poids seront réciproquement comme ces branches , c’est- à-
dire , réciproquement comme les distances de ces corps au centre
de la terre . C ’est pourquoi , les poids des corps situés dans les
parties supérieures de ces canaux , ou à la surface de la terre ,
seront entr ’eux réciproquement comme leur distance à son centre.
Par le même raisonnement , les poids , dans quelque région de la
terre que ce soit , sont réciproquement comme les distances des
lieux au centre de la terre » & par conséquent , en supposant
que la terre soit un sphéroïde , leur proportion est donnée.
Ontirede -là ce théorème , que l’augmentation du poids , en allant
de l’équateur vers les pôles , doit être à peu près comme le sinus ver¬
se du double de la latitude , ou , ce qui est la même chose , com¬
me le quarté du sinus droit de la latitude . Les arcs des dégrés
de latitude augmentent à peu près dans la même raison dans le
méridien . Ainsi la latitude de Paris étant de 48^ 50' , celle des
lieux situés fous l’équateur de 00 d 00 ' , & celle des lieux situés
Lux pôles de 90 d , les sinus verses des arcs doubles étant par con¬
séquent de 11354, 00000 , & 10000 , pour le rayon de 10000 ;
& la gravité aux pôles étant à la gravité fous l’équateur com¬
me zzo , à z 29 , ou , ce qui revient au même , l'excès , de la
gravité aux pôles étant à la gravité fous l’équateur comme 1 à
z 19 : on trouvera que l’excès de la gravité dans la latitude de Paris,
est à la gravité fous l'équateur , comme 1 x , *òoo à . 229, ou
comme 5667 à 2290000 . Donc les gravités totales dans ces lieux,
seront l une à l’autre comme 2.2,95667 à 22.90000 . Or comme les
longueurs des pendules qui font leurs oscillations en temps égaux,
font en raison directe des gravités , & qu’à la latitude de Paris
la longueur du pendule qui bat les secondes est de j pieds de
Paris
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 41 _
Paris 8ì lignes, ou plûcôt de ; pieds 8 ~ lignes , à cause du r--*RE
poids de Pais: la longueur du pendule sous l’équateur fera moin-
dre que la longueur du pendule synchrone à la latitude de Paris.
Et cette différence fera d’une ligne & 87 millièmes de lignes.
Ceíì par un semblable calcul qu’on a dressé la table suivante.
On voit par cette table que l’inêgaîité des degrés est si petite,
que dans la géographie on peut supposer la terre íphérique :
surtout íì la matière est plus dense vers f équateur que vers les
pôles.
Tome II.
principes MATHÉMATIQUES
éloignées
Quelques Astronomes envoyés dans des régions fort
que le
' pour faire dès observations astronomiques , observèrent
l’équàteur
mouvement des horloges à pendule étoit plus lent vers
cette obser¬
que dans nos pays . M. Ricker fut le premier qui fit
au fnoís
vation dans rifle de Cayenne en 1672.. En observant
que fa
d’Août le passage des fixes par le méridien , il trouva
, 8c que
pendule retardòit fur le moyen mouvèïnfeïït à Soleil
fait osciller
la différence pár jour étoit de zf 2.8" Ensuite ayant
isochrones à
un pendule simple ensorte que ses vibrations fuffent
la lon¬
celles de fa pendule qui étoit excellente , il détermina
plusieurs
gueur du pendule simple , & il répéta ses expériences
ensuite retourné en
fois chaque semaine pendant 10 mois. Etant
celle du pen¬
France il compara la longueur de ce pendule avec
de Paris Sc
dule qui bat les secondes à Paris ( lequel avoir 3 pieds
étoit plus
8 lignesf ) Sc il trouva que le pendule fous l’équàteur
court qu’à Paris d’une ligne Sc un quart de ligne.
vers Tan¬
Depuis oe temps , Halley notre compatriote trouva
de fa pendule
née 1677. qu a Tisse de Sainte Hélène Je mouvement
étoit plus lent qu’à Londres, il n’en détermina
pas la différence 2
partie d un
mais il racourcit son pendule de plus de la huitième
cette opéra¬
pouce , c’est- à-dire , d une ligáe Sc demie . Pour faire
n’étoit
tion , comme la longueur de ta vis vers le bas du pendule
de la vis, Sc il
pas suffisante, il mit un anneau de bois à la boète
y suspendit le poids du pendule.
déterminè¬
Ensuite dans Tannée i 6îz. MM . Farm & Des bayes
rent la longueur du pendule qui bat les secondes à TObservatoire
de Gorée
de Paris , de 3 pieds de Paris 8 lignes & f , 8c dans Tisse
du pendule
jls trouvèrent par la même méthode que la longueur
étoit
synchrone étoit de 3 pieds 6 lignes 8c A, ainsi la différence
Sc de
de deux lignes. La fstêmé année , aux ifles dé la Guàdaltíupe
synchrone de
la Martinique, ils trouvèrent la longueur du pendule
3 pieds 6 lignés
pendule
M . Couplet le fils en 1^ 7. au mois de Juillet , régla
fa
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 43
fùr le moyen mouvement du Soleil a Iobservatoire de Paris,
cnsorte que pendant un temps assez long , elle s’accordoit parfai¬
tement avec le mouvement du Soleil, ôc étant à Lisbonne au mois
de Novembre suivant il trouva que cette même pendule retar-
doit , àc que la différence étoit de z* 1 en 44 heures. Au mois
de Mars suivant , il trouva qu’à Pardibe son horloge retardoit sur
Paris de 4 * iz 1' en Z4 heures . Et il assure que le pendule qui
battoit les secondes à Lisbonne étoit plus court que celui qui les
battoir à Paris de z lignesf & que celui qui les battoir à Pardibe
étoit plus court que celui qui les battoir à Paris de 3 lignes f.
J1 auroit déterminé plus exactement ces différences s’il eût fait
Celle de Lisbonne de 1 ligne j- & celle de Pardibe de z lignes f ,
car ces différences répondent respectivement à 13^ & à 4 f
zz M qui sont les différences qu ’il avoit remarquées entre les
temps marqués par son horloge , ainsi on ne doit pas beaucoup
ajouter de foi à ces observations grossières.
Les années suivantes , c’est- à-dire , en 1639 . 6c en 1700 . M-
Deshayes étant de nouveau en Amérique , détermina la longueur
du pendule qui bat les secondes dans les isles de Cayenne& de
Grenade un peu moindre de 3 pieds 6 lignes ■ §•■ Dans Tiste de S.
Chrijlopke, il trouva çette longueur de 3 pieds 6 lignes î » Et dans
Tille de S. Domingue de ; pieds 7 lignes.
En Tannée 1704. le P. Feuillée trouva à Portobello en Amérique,
la longueur du pendule qui bat les secondes de 3 pieds de Paris,
; lignes & —, c ’est-à-dire , près de 3 lignes moindre qu’à Paris »
mais il dût y avoir de Terreur dans son observation , car étant
allé ensuite à la Martinique, il trouva que la longueur dix pen¬
dule isochrone n’étoit que trois pieds de Paris y lignes &
Or la latitude méridionale de Paraïbe est de 6 d 38 ' > la lati¬
tude septentrionale de Portobello de 9 d 33y les latitudes
C’est ce qui est prouvé par le Cor. 10. de la Prop. 66. du Liv. 1.
mais ce mouvement de nutation doit être trés-soible , &r on peur.
a peine s’en appercevoír.»
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
ySTÍSME
1 © NÏ » E. PROPOSITION XXII . THEOREME XVIII.
Tous les mouvemens de la Lune , & toutes ses inégalités font unt fuite
& fe tirent des principes qu’on a posés ci-dejfus.
PROPOSITION
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 45>
Livre
PROPOSITION XXIV . THÉORÈME XIX. Troisiemi .
Par les Cor. 19. & 20. de la Prop. 66. du premier Livre , on
v°it que la mer doit s’abbaifler Sc s ’élever deux fois chaque
jour tant solaire que lunaire , Sc que la plus grande élévation de
ì’eau dans les mers libres Sc profondes , doit suivre le passage de
l’astre par le méridien du lieu dans un espace dc temps moin¬
dre que íîx heures. C’est en effet ce qui arrive dans la mer
Atlantique Sc d ’Ethiopie , Sc dans tout le trajet qui est entre la
France Sc le Cap de bonne Espérance vers l’Orient , ainsi que dans
la mer Pacifique fur les rivages du Chili Sc du Pérou : car
dans toutes ces côtes les marées arrivent vers la 2 , 3 , ou qua¬
trième heure , excepté que dans les lieux où l'eau rencontre
beaucoup de fables , la marée retarde jusqu’à la j , 6 Sc septième
heure , Sc quelquefois au de-là. Je compte les heures depuis le
passage de l’un Sc de l’autre astre par le méridien du lieu tant au-
dessus qu’au-dessous de l’horison , Sc par les heures du jour lu¬
naire j'entends la vingt- quatriéme partie du temps que la Lune
employé dans son mouvement diurne apparent à revenir au méri¬
dien du lieu.
La plus grande force du Soleil ou de la Lune , pour élever les
eaux de la mer, se trouve dans le moment même qu’ils attei¬
gnent le méridien du lieu. Cette force qu’ils impriment alors à
la mer y subsiste pendant un certain temps , Sc s’augmentc par la
force nouvelle qui lui est ensuite imprimée , jusqu'à ce que la
mer íbit parvenue à sa plus grande hauteur , ce qui arrive dans
l’espaced une heure , de deux heures , Sc le plus souvent dans celui
de trois heures environ vers les rivages , ou même dans un temps
plus long , si la mer a beaucoup de bancs.
Les deux mouvemens que ces deux astres excitent , ne peu¬
vent pas être apperçus chacun à part, mais il s’en compose un
Tome. II, G
JO PRINCIPES MATHÉMATIQUES
mouvement mixte . Dans la conjonction ou l'oppoíìtion de ces
’bu systÊme"
Nous avons dit que les aires que la Lune décrit autour de la
terre font proportionnelles au temps lorsqu on néglige l'altéra-
tion
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 57
don que faction du Soleil cauíe dans les mouvemens lunaires. Litre
TROISIEME.
Examinons ici quelle est inégalité du moment , ou de l’incré - _
ment horaire causée par cette action.
Afin de rendre le calcul plus facile , supposons l’orbe de la
Lune parfaitement circulaire , & négligeons toutes ses inégalités,
excepté celle dont il est ici question.
A cause du . grand éloignement du Soleil , supposons que les kîx. 4.'
lignes S P , ST soient parallèles entr ’elles 5 par ce moyen , la
force Z M fera toujours réduite à fa moyenne quantité TP yainsi
que la force T M à fa moyenne quantité 3 P K. Ces forces , par
le Cor . 2. des Loix , composent la force T L laquelle
; , en ab-
baiísant L E perpendiculairement sur le rayon T P , se résout
dans les forces TE , E L, dont la premiere TE, agissant toujours
íelon le rayon T P, n ’accélere ni ne retarde la description de l’aire
T P Ç parcourue par le rayon T P quant ; à la seconde E L ,
comme elle agit selon la perpendiculaire à ce rayon , elle accé¬
léré ou retarde cette description autant qu ’elle retarde ou accé¬
léré le mouvement de la Lune . Cette accélération de la Lune »
qui se fait à chaque instant , dans son passage de la quadrature C
à la conjonction A, est comme la force même accélérante E L t
, cest - a - dire , comme LjLIL ^ LXJ£ m
,
séquent comme LT..TXmm ^ ou , ce qui revient aumême , ( à cause
blables fgp 0, ep on
, a f g : ce : :sp : cp ; doncf g — pf, »
&■par conséquent sangle que ^ g soustend réellement , est au pre¬
mier angle que FG soustend , c’est-à-dire ^ le mouvement des
?r PRINCIPES MATHÉMATIQUES
»U SYSTEME
ou Monde, nœuds dans Tellipse est au mouvement des nœuds dans le cercle
Fi«- 8. comme cette ligne sg ou c e ~ à la premiere valeur de fg
t c c x fY
qu’on a trouve — — — , ou ce qui revient au même , en rai¬
son composée de / ; xcsà f Y xcp , c ’est- à-dire , en raison de
f p à f Y & de c Y à cp , ou bien encore , en menant p h pa¬
rallèle à T N & rencontrant F P en k , en raison composée de
Fh à FY & de FYkFP -, ou enfin dans la raison F k à F P
qui est celle de Dp à DP, ou de l’aire D p m d à Taire
D P M d.
Or comme , par le Cor. i . de la Prop. 30. le mouvement ho¬
raire des nœuds dans le cercle est en raison composée dc AZ z
&r de Taire D P M d , le mouvement horaire des nœuds dans Tel-
lipfe est donc en raison composée de Taire Dp m d de
& AZ
C. Q. F . D.
Cor. C ’est pourquoi , comme dans une position donnée des
nœuds , la somme de toutes les aires p D d m décrites pendant
le temps que la Lune va d’une quadrature à un lieu quelconque
m est
, Taire mpQE d, terminée par la ligne Q F tangente de
l’ellipse ; & que la somme de toutes ces aires décrites dans une
révolution entière est Taire elliptique entiere : le mouvement
médiocre des nœuds dans Tellipse sera au mouvement médiocre
des nœuds dans le cercle , comm» Tellipse au cercle ; c’est-à-dire,
: : Ta: TA ou : : 69 : 70. Lc par conséquent , puisque ( Cor. 2.
Proposition 30. ) le mouvement horaire médiocre des nœuds
dans le cercle, esta 16,r , 3 ; " , 16ÍV, 31?v commeiZ 1 à AT Z,
si on prend Tangle de 16 ° , 2i //; , 5iv, 30" , comme 69 à 70 ,
le mouvement horaire médiocre des nœuds dans Tellipse sera à
16° , 21 " , 3lV, 30' , comme A Z 1 à AT Z- , c ’est-à-dire , com¬
me le quarté du sinus dc la distance du nœud au Soleil est au
quarté du rayon.
Au reste , les aires que la Lune décrit autour de la terre , étant
parcourues plus promptement dans les syzygies que dans les qua¬
dratures
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 7 3 sjsssssmtmasBa
dratures , le temps doit diminuer dans les íyzygíes & augmen - t LiV eJ£
ter dans les quadratures , & le mouvement des nœuds doit subir _
la même loy . Flg,8‘
Or le moment de Taire dans les quadratures de la Lune , est
à son moment dans les fyzygies comme 10973 à 11073 ; Le par
conséquent , le moment médiocre dans les octans est à l’excesdans
les fyzygies . & au défaut dans les quadratures , comme la demie
somme 11013 de ces nombres est à leur demie différence jo.
Ainsi à cause que le temps dans des parties égales de sorbe de
la Lune est réciproquement comme sa vitesse , le temps médiocre
dans les octans fera à Texcès du temps dans les quadratures &c
à son défaut dans les fyzygies , produit par cette cause , comme
11013 à jo à peu près . Quant aux lieux placés entre les quadra¬
tures & les fyzygies , je trouve que l’excès des momens de Taire
à chacun des lieux fur le plus petit moment dans les quadratures,
est à peu près proportionnel au quarté du sinus de la distance
de la Lune aux quadratures ; &c par conséquent , la différence
entre le moment dans un lieu quelconque , (te le moment médio¬
cre dans les octans , est comme la différence entre le quarté du
sinus de la distance de la Lune aux quadratures , & le quarré du
sinus de 45 d ou la moitié du quarté du rayon ; &r l’incrément
du temps dans chacun des lieux entre les octans (te les quadra¬
tures , & son décrément entre les octans & les fyzygies , font
dans la même raison.
Mais le mouvement des nœuds , pendant le temps que la Lune
parcourt des parties égales d orbe, est accéléré ou retardé en
raison doublée du temps . Car ce mouvement , pendant que la
Lune parcourt Tare P M toutes
( choses d 'ailleurs égales ) est
comme ML \ (te As A est en raison doublée du temps . C’est pour¬
quoi le mouvement des nœuds dans les fyzygies , pendant
le temps que la Lune parcourt des parties données de son orbe,
est diminué dans la raison doublée du nombre 11073 au nombre
1102.3 ; (te le décrément est au mouvement restant comme 100
Tome II. K - .
lili i| MHUBM
7,
"'lirilH ' T*
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
"dû systÈme " à x0973 , & par conséquent au mouvement total à peu près comme
Me '~ 100 à 11073. Or le décrément dans les lieux entre les octans &
les syzygies& l’incrément entre les octans & les quadratures font
à peu près à ce décrément en raison composée de la raison du mou¬
vement total dans ces lieux au mouvement total dans les syzygies,
& de la raison que la différence entre le quarté du sinus de la dis¬
tance de la Lune à la quadrature , & la moitié du quarté du rayon,
a avec la moitié du quarté du rayon.
Ainsi, si les nœuds font dans les quadratures , & qu’on prenne
deux lieux également distans de Postant-, & deux autres égale¬
ment distans de la fyzygie & de la quadrature : ensuite , que des
décrémens des mouvemens dans les deux lieux entre la fyzygie
6 Postant , on retranche les incrémens des mouvemens dans les
deux autres lieux qui font entre Postant & la quadrature ; le dé¬
crément restant fera égal au décrément dans la fyzygie : ce dont
il est facile de voir la raison. De-là il suit que le décrément mé¬
diocre qui doit être retranché du mouvement médiocre des nœuds,
est la quatrième partie du décrément dans la fyzygie.
Le mouvement total horaire des nçeuds dans les syzygies, lors¬
que la Lune est supposée décrire des aires proportionnelles au
temps autour de la terre , a été trouvé précédemment de 3z "42 .f*
7 iv;le& décrément du mouvement des nœuds , dans le temps que
la Lune décrit plus promptement ce même espace, est, suivant ce
qu on vient de dire , à ce mouvement , comme 100 à 11073; donc
ce décrément est de 43 iv n v dont la quatrième partie
S C H O L I E.
PROPOSITION PREMIERE.
multipliée par A Z x M p X P G à A T K
r r
Cor, 2 . Donc , si la terre & les nœuds étoient retires
a la fìn
de chaque heure de leurs lieux nouveaux , & qu ils fuflent
tou¬
jours ramenés à leurs premiers lieux en un instant , ensorte que
leur position donnée demeurât la même pendant un mois entier
périodique , toute la variation de l’inclinaison dans ce même
temps seroit à 33" 10'" zz " , comme le produit de la som¬
me de toutes les aires H p M h, décrites pendant la révolution
o
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 8j
8§ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
jhjSïstemb , , p _
»» mon» b. la distance cis la Lune aux quadratures , multipliée par yq est
;F»g. ». à la somme d’autant de diamètres ; c’est-à- dirc , comme le dia¬
la /- !
/ '«/.I í
©Co
^ GH
Fiq . J-'i
de la philosophie naturelle . $j__
ion compote de A H du íìnus de 1angle ^4 E G. Donc , íì l >vb.e
la ligne AH est dans quelque cas égale au sinus déclinaison , Tkois '* MSí
elle augmentera par les mêmes incrémens que ce sinus, suivant Fi£' 13'
îe Cor. 3. de la Prop. précédente , & par conséquent elle demeu¬
rera toujours égale à ce sinus. Mais la ligne AH est égale à ce
sinus, lorsque le point G tombe en B ou en D. Donc elle lui est
toujours égale. C. Q. F.. £ >
J ’ai supposé dans cette démonstration que sangle B E G, qui
est le double de la distance des nœuds aux quadratures , augmen-
toit uniformément , parcs qu’il scroit superflu en cette occasion
d’avoir égard à la petite inégalité de cette augmentation.
Supposons maintenant que sangle B E G soit droit , & que dans
ce cas G g soit l’augmentation horaire du double de la distance
des nœuds au Soleil, la variation horaire de l’inclinaison fera alors
( par le Cor. 3. de la derniere Proposition )■à 33" 10'" 33"
comme le produit du sinus d’incíinaison A H &c du sinus de sangle
droit B E G , qui est le double de la distance des nœuds au So¬
leil , au quadruple du quarté du rayon ; c’est-à-dire , comme le
sinus A H de la médiocre inclinaison est au quadruple du rayon ;
ou , ce qui revient au même , ( parce que cette inclinaison médio¬
cre est presque de yd 8 ' i ) comme son sinus 896 , au quadru¬
ple dUrayon 40000 , ou comme 224 à 10000. Mais la variation
totale qui répond à la différence B D des sinus, est à cette va¬
riation horaire , comme le diamètre B D à l’arc Gg ;c ’est-à-dire,
en raison composée du diamètre B D à la demie circonférence
B G D , & de la raison de 2079— heures que le nœud employé
à aller des quadratures aux syzygies , à une heure ; joignant
donc toutes ces raisons, la variation totale B D fera à 33" io ,,f
33iv,comme 224 X 7 X r079 -^ àiioooo ou , comme 2964/ &
ï ooo , & par conséquent cette variation B D sera àe 16 1
23 " ì.
C’est-là la plus grande variation de l’inclinaison tant qu on ne
fait pas attention au lieu de la Lune dans son orbite. Car lorsque
kk PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du sïsteme les nœuds font dans les fyzygies , cette inclinaison ne change
. point par la différente position de la Lune } mais íl les nœuds
tJS* iy font dans les quadratures , ^inclinaison est moindre lorsque la
Lune est dans les fyzygies , que lorfqu’elle est dans les quadratu¬
res , de i* 43 " j comme nous l’avons dit dans le Cor. 4. de la
Prop. précédente. Et la moitié de cette difference qui est de i f
zi " i étant ôtée , la variation totale médiocre B D dans les qua¬
dratures de la Lune devient de ij ; z " , & en rajoutant à cette
variation dans les fyzygies elle devient de 17' 45 Donc si la
Lune fe trouve dans les fyzygies , la variation totale dans le pas¬
sage des nœuds des quadratures aux fyzygies fera de 177 4 ; " ;
& par conséquent si Tinclinaison lorsque les nœuds font dans
les fyzygies est de 5d 17' 10 " , elle fera., lorsque lés nœuds font
dans les quadratures & la Lune dans les fyzygies , de 4 d j 9 *
3j C’est ce qui fe trouve confirmé par les observations.
Si ensuite on veut connoître cette inclinaison de sorbe lors¬
que la Lune est dans les fyzygies & que les nœuds font dans un
lieu quelconque ; il faut prendre A B a A D comme le sinus de
4d 59 ' 3 5* au sinus de 5d 17 ' 10" , faisant ensuite sangle
AEG égal au double de la distance des nœuds aux quadratu¬
res , A H fera le sinus de l’inclinaison cherchée.
L’inclinaifon de cette orbite , lorsque la Lune est à s>o d des
Fiœuds, est égale à celle qu’on vient de déterminer. Et dans les
autres lieux de la Lune , sinégalité pour chaque mois , qui fe
trouve dans la variation de sinclinaifon , fe compense dans le
calcul de la latitude de la Lune , & elle est en quelque façon
corrigée par sinégalité du mouvement des nœuds à chaque mois ;
( comme nous savons dit ci-deífus) ainsi on peut la négliger dans
le calcul de la latitude.
S C H O L I E.
LEMME PREM IE E.
I
104 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du Systeme par la droite tirée du centre du Soleil au centre de la . terre , qu ' enfin
duMonde . _ i J
__ _ toutes les particules qui composent l 'excédent PapAPepE de la terre
Fîg. i«. par. dessus la spkere inscrite, tendentà s’éloigner de ce plan Q R avec
un effort qui soit proportionnel à leur diflance à ce plan : alors
i °. Toutes les particules qui font placéesdans le plan deVéquateur A E ,
& qui font rangées également autour du globe en forme d.'anneau , au¬
ront pour faire tourner la terre autour de son centre , une force qui fera
à celle que toutes ces mêmes particules ( placées par supposition dans
le lieu de l 'équateur le plus distant du pian Q R ) auroient pour faire
mouvoir la terre d 'un semblable mouvement circulaire autour de son
centre , comme i . est à z.
i °. Ce mouvement circulaire se fera autour d 'un axe placé dans la
commune section de T équateur & du plan Q R.
F;g. -7- centre K Sc avec le diamètre IL on décrit le demi cercle
Si du
IN LK , qu ’on suppose la demi circonférence IN L partagée
cn un nombre infini de parties égales , Sc que de chacune de
ces parties N on abbaifle le sinus N M fur le diamètre IL. La
somme des quarrés de tous ces sinus NM fera égale à la somme
des quarrés des sinus K M ,- 6c l une & l'autre somme sea égale
à la somme des quarrés d’autant de demi diamètres K N ;donc la
somme de tous les quarrés de tous les sinus N M fera sousdou-
ble de la somme des quarrés d'autant de demi diamètres K M.
fìì 16oit § à présent divisé le périmètre du cerle A E en autant de
parties égales , ôc par chacune de ces particules F soit abbaissée
une perpendiculaire FG au plan QR, ainsi que du point A la
perpendiculaire A H. La force par laquelle la particule F s’éloi-
gne du plan Q R fera comme cette perpendiculaire FG par (
l’hypothése ) & cette force , multipliée par la distance C G íèra
l’efficacité de la particule F pour faire tourner la terre autour de
son centre. Ainsi l’efficacité d’une particule au lieu F, sera à
^efficacité d’une particule au lieu A, comme FG xGC a' A Hx
;&
H C , c'est - à - dire , : : F C z : A C 1 par conséquent , l’efficacité
de toutes les parties dans leurs lieux F fera à l’efficacité d’autant
de
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 10;
de particules dans le lieu A, comme la somme de tous les FC l Livre
TROISIEME.
à la sommed’autant de A C1, c ’est-à-dire , par ce qui a déja été
démontré , comme un à deux. C. Q . F. D. Fis- »«>
£t par ce que ces particules agissent en s éloignant perpendicu¬
lairement du plan Q R , 8c cela également de chaque côté de
ce plan ; elles font tourner la circonférence du cercle de l’équa-
teur , ainsi que la terre qui y est attachée , au tour de Taxe qui
est dans ce plan Q R 8c dans le plan de l’équateur.
LEMME II.
Les mêmes choses étant posées, la fora & L'efficacité que toutes les
particules placées de toutes parts autour du globe, ont pour faire
tourner la terre autour du même axe , ejl à la force qu'un même nom¬
bre de particules, supposé placées en forme d'anneau dans le cercle
de Véquateur A E , auroient pour faire tourner la terre d'un semblable
mouvement circulaire, comme deux à.cinq.
HYPOTHESE II.
Si l anneau, dont on vient de parler , faifoit seul sa révolution autour
dit Soleil dans l orbe de la terre par le mouvement annuel, tout le test
Oij
ro8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Systeme 4e la ttrre étant ôté , & que cependant il tournât par le mouvement
biles fur cet astre font formées dans les nuées qui l’entourent 6c
qui font que nous l’appercevons plus difficilement. Or les corps des
comètes qui font environnés de nuages plus profonds 8c plus den¬
ses doivent être bien plus difficiles à appercevoir.
PROPOSITION XL . THEOREME XX.
Les comètes fe meuvent dans des scellons coniques dont le foyer tjl dans
le centre du Soleil , & elles décrivent autour de cet ajln des aires
proportionnelles au temps.
b ib 3 b4 b5 b
e2 c3 c4 c
d zd3 d
e 2c
/
fuite b —í b —c &c. qu& ’on parvienne ainsi à la dernière diffé¬
rence supposée/ , qu’on éleve enfin une perpendiculaire quelconque
R S laquelle soit une ordonnée à la courbe cherchée : on aura sa
longueur de la maniéré suivante , supposé que les intervalles HI,
IK,KL , L M , &C. soient des unités , & que AH —a , —H S
=p, { pX - IS = q,j ^ X + SK = r,írx + SL = s , { sx + SM
= * > & en continuant ainsi jusqu a la pénultième perpendiculaire
ME
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . I2 r —
ME , 6c mettant des signes négatifs aux termes HS , IS , &c. ^ IVKr
qui font du côté de A par rapport a S , & des signes positifs --
LUX termes S K , S L , &c. qui font de l’autre côté du point >5. Flg,íl“
Et en ayant attention de placer ces signes comme il convient , on
aura RS — a -\ - bp -{- cq -\ - d r -\ - es- f- ft , &c.
Gas z. Si les intervalles HI , IK , &c. des points H , I , K »
L , &c. font inégaux , prenez les différences premieres b , zb,
}b , 4. b, z b des perpendiculaires AH , BI , C K , &c. divi¬
sées par les intervalles de ces perpendiculaires , les secondes dif¬
férences c, 2 c, c; , 4 c , &c. divisées par les seconds intervalles .
les troisièmes d , i d , 3 d , &c. divisées par les troisièmes inter¬
valles , les quatrièmes e , 2 1 , 6cc. divisées par les quatrièmes in¬
Tome, 11, Q
i ia PRINCIPES MATHÉMATIQUES
BU SïSTEME
» u Monde. L E M M E V I.
Fig . aï.
Ayant observé quelques-uns des lieux d'une comète, trouver son lieu,
dans un temps quelconque intermédiaire donné.
Tirer par U point donné P une ligne droite B C , dont les parties P B „
P C coupées par deux droites AB , A C , données de positon P
ayent iune à Vautre une raison donnée.
r -
BS-» § 0it ABC uneparabole dont le foyer soit S , que la corde A C coupée
en deux au point I retranche le segment Á BCI , dont le diamètresoit
ì (». & le sommet p . Soit pris fur 1 p prolongée p O égale à la.
de LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 11?
moitié de \p,fi' lt tlrie ° S d ue l 'on prolonge en ê ensorte que S f L I VRB
TROISIEME.
soit égale à z S O. Si la comèteB se meut dans l 'arc CBA &
qu’ on tire f B qui coupeA C en E : le point E retranchera de la FiJ. a}.
L E M M E X I. Livre
Troisième.
Si une comète privée de tout : mouvement tombe vers le Soleil de i a ]iau _ Fig.
teur S N ou S p -{- ~ I p , & que la force qui la pouffe dans le com¬
mencement de cette chute soit conservée la même pendant tout le temps
qu 'elle tombe ; elle décrira en descendant un espace égal à la droite
I y. dans la moitié du temps dans lequel elle auroit parcouru dans
son orbe Varc A C.
Tome II.
R
t%
q PRINCIPES MATHÉMATIQUES
„Du M»™ . Ajoutez à ces observations quelques -unes que j’ai faites moi-
-- — même.
—- -
Terrìps de Longitude de la Latitude boréale
Tappari- Comète. de la Comète.
tion.
“h f d t " a t n
1681 .Février. 25 8 . 30 A 26 . 18 . z; Ii • 46 . 46
*7 8 . 15 27 . 4 . 30 12 . 36 . 12,
Mars. 1 ir . 0 27 . 52 . 42 12 . 23 . 40
2 8 . 0 28 . 12 . 48 12 • 19 38
•
5 11 - 3° 29 . 18 . 0 I2 . 3 « l6
7 9 Z0• 14 0 - 4 - 0 ii . 57 . 0
9 8 . 30 0 • 43 - 4 11 - 45 - 52.
Bc„u M™tt , l’étoile E étoit plus grande que —r A E e Sc plus petite que
__ 4ï
Fig. -s. ^ ^ ainsi enc àoir à peu près égale à —7- ou
ÍÌ +»
Et la comète étoit éloignée de la perpendiculaire tirée de l’étoile
A à la ligne P E de \ P E.
Le Dimanche 17 Févrierï 8 h\ après midi, la comète étant en Q,'
fa distance à l’étoile 0 étoit égale à la distance des étoiles O Sc
fí , Sc la ligne QO, prolongée , palïoit entre les étoiles K Sc
B ;je ne pus pas déterminer plus exactement la position de cette
ligne à cause des nuages qui survinrent.
Le Mardy premier Mars à 11h après midi, la comète étant en R .»
elle étoit exactement entre les étoiles K Sc C , Le la partie CR
de la ligne C R K étoit un peu plus grande que f- CK , Sc un
peu plus petite que - CK + ^ CR, ainsi elle étoit égale à \CK
+ ^CR,onk ^ CK.
Le Mercredy %Mars à 8 b après midi , la comète étant en S, fa
distance à l'étoile C étoit à peu près ác jF C, la distance de 1e-
toile F à la droite CS, prolongée , étoit de F Cr; & la distance
de l’étoile A à la même ligne étoit fois plus grande que
Ja distance de l’étoile F. De plus » la ligne N~S prolongée paf-
soit entre les étoiles H Sc I cinq ou six fois plus près de l’étoile
JJ que de l’étoile / .
Tome IL L
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
pu Systeme
pu Monde.
Lat. bo¬ Longitu¬ Latitu- Erreu rs en
Temps vrai. Longitu¬ Lati¬
des obser¬réales des comp¬descomp --Longi¬
vées. observ. tées. tées. tudes. tudes.
d~~r ~T> d f h d ï TT t ff • if
- d h / d ' "
17. 4/ 51 19. /1.H i -' 7"32 B + 0 . 12 —0 . 13
Nov. 3.16.47 LL 29-51 - ° 1.
1. 6. 0 ax 3.24 -31 I . 6. 9 + I . Z2
J . IJ. 47 : vg 3 . 2. 3 . 0 + °. 9
10 . 16.18 1/ . 32. 0 -0-.27 . 0 I / -3 3- 1 0. 2/ . 7 + I - i -1 •/3
• C «L 8. 16.4 / ° . / 3. 7A
18 .2 IJ 4 iS . /i - i/ 1.16 . /4
28 . 12. Z6 I -/ 3-3/
2.0 . 17. O
13 . 17." í j |
IX I 3.11 .41 L. LA. O
Dée. n . 4.46, 6. 32 . 30 8. 28 . 0 3b 6. 31 . 10 8.29 . 6B — I .IO + 1. 6
ïi . 6. 37' «î - í . 8. 11 2s .41 . 1z / • 4. 14 11 .44 .4* -1 ./8 + 1.19
14 . 6. 18 48 .4.9. 23 2/ -2Z- / 18 .47 -3° 1/ . 13 3/ — 1-/3 + O. 30
18 .24 . 1 ? 17 . O./l 28 . 21 .42 r.7 . r . 1 — 1-31
16 . f. ii + 1- 9
■ 29 . z . 3 " X 13.1d.41 18. 9 / 8 X 13. II."
2.S«l Q»3^ + »3 3
-j- 0 .40
30 . 8. 10 17. 38. 10 28. 11. /Z 17 .38 .17 18 . 11. 37 + 0. 7 —a .r6
26. 14 -/7 - O. 1
Jativ. / . 6. il r 8.48.33 16 . 1/ . 7 T 8.48 ./1 14 - —D. 10
. H . 17 _ ° -i 3 + 0 . 21
18.44 . 4 24-11 -/6 18.43 ./1
: 9. 7. i 1
10 . . .6. 6 10 ,40 . so 23 -43 -32 20 .40 . 13 13 -43 -1/ — 0.17 - O. 7
26 . 0 . S 22 . 16. 32 + 0 .2° - 0 . /6
■ ij ; 7. 9 1J .39 -48 12 . 17 . 18
8k 9 3/ . p 1,7. Í6 . 30 9 . 34 . H ' 7-/ 6. 6 — 0 .49 - —O. I4
:à ''
30 . 8 . 12 1 j . iw 1 16-42 -18 IZ . 18.28 16-40 - / — 1.13 - 21 3
Févf. ï . 6-3/ ’ ' 1/ . 13./3 16. 4 -: I 1/ -II ./9 16. 2. 7 — 1./4 - 1-/4
/ • 7- 4 Ì Ì6 ./9 . 6 1/- 17 - 3 16 -/ 9 -17 17 ; O + O.II - 0. 3
ÍS- 8-4 ' 16 . 18. 11.46 .46 26 . 16 . /9 tl. 4/ . 12 — 136 - 1-24
Mars. i .ii .io 27 -/ 2-4 Î I i -ij -40 ^ 27 -/ 1-47 12-12 .28
— 0.// —1 . 11
/ . n . 3? 19 . 1t. 0 12. 3. 16 L^.rv. i 1 12. l . /O + 2.11 —-0 .16
^ 1 9- 8.38 0.43. 4 il- 4/ ./2 M 0 .42 . 431 11.4/ . 3/ —o . u - 0.17
I
exhalée , elle doit être aussi un peu plus épaisse dans cet endroit,
Sc y réfléchir par conséquent une lumière plus abondante , Sc la
pu plutôt parce qu' elle fe perjoit dans fes rayons , le jour d 'ensuite, c est
pout ce qu’onput faire que de l 'appercevoir, car elle ne s'éloigna du Soleil
qued’une distance très-petite , & ellefe couchaprefqu' austhôt âpres lui . Et à
cause definextrême clarté( c’est- à- dire , de fa queue )fa tête neparoistoit
pas encore étant toute couverte de feu , mais ensuite continue
( Aristote )
lorsqu elle commença, ( c ’est- à- dire , la queue ) à être moins ardente , on
commençaà voir la face de la comète(c ’est-à-dire , fa tête , ) &fa clarté
s ' étendoit jusqu 'à la troìstéme partie du ciel• ( e’est donc à dire à 60
degrés. ) Elle parut dans l 'Hyver la
( quatrième année de la iox ç
Olympiade ) & âpres s'être élevée jusqu à la çfintured Orion, elley
disparus.
La comète de I§i8 . qui sortit des rayons du Soleil avec une
irés grande queue paroiísoit égaler ou même surpasser.un peu le?
étoiles de la première grandeur , mais on a vu beaucoup d’au-
$rps comètes plus grandes qui avaient de très -petites queues . Il
y en a eu qui, au rapport de quelques-uns , égaloienr Venu? ,
4’autres Jupite; , d'autre? merne & kune ça grandeur,
Mous concluons donc de tout ceci que les comètes sont du genre
des planètes , & quelles tournent autour du Soleil dans des orbes
très-excentriques. Et comme parmi les planètes qui nont point
de queues , celles qui tournent dans de plus pptits orbes le plus
près du Soleil font les plus petites , il est .vraisemblable que k?
Comètes, qui dans lçur périhélie approchent le plu.s prçs du Soleil
font de beaucoup plus petites que les autres , afin que par leur
Attraction elles ne dérangent pas le Soleil. Au reste , je laisse à
déterminer
4
dans un de ces lieux , ou que du moins elle n'en ait pas été fort
éloignée. Par le moyen de ces lieux apparens soient trouvés par
des opérations trigonométriques , trois lieux vrais de la comète,
dans le plan choisi pour la trajectoire . Ensuite par ces lieux trou¬
vés , soit décrite , par les opérations arithmétiques indiquées dans
la Prop. aï . du Liv. i . une section conique ayant le centre du
Soleil pour foyer , que les aires de cette courbe , lesquelles font
terminées par des rayons tirés du Soleil aux lieux trouvés , soient
D Sc E c: ’est-à-dire , D l ’aire décrite pendant le temps écoulé
entre la première Sc la seconde observation , Sc E celle qui a été
décrite pendant celui qui s’est écoulé entre la seconde Sc la troi¬
sième, & que T soit le temps total pendant lequel Taire totale
D -)r E doit être décrite par la comète avec la vitesse qui a été
trouvée dans la Prop. is . du Liv. i.
Opération ze. Que la longitude des nœuds du plan de la trajec¬
toire soit augmentée , en ajoutant à cette longitude z o' ou 3 o*
que j appelle P 5q& ue T inclinaison de ce plan à celui de 1eclip-
Tome II. X
. iffi PRINCIPES MATHÉMATIQUES
»" mo” o* t^clue scstc la même. Ensuite par le moyen des trois lieux obíer-
„ i - vés de la comète desquels on a parle , foyent trouvés dans ce nou¬
veau plan , trois lieux vrais comme ci-dessus; l’orbe qui pafíe
par ces trois points , les deux aires de cet orbe décrites entre les
observations lesquelles j appelle d Sc e ainíì , que le temps total
pendant lequel Taire totale df- - c doit être décrite.
Opération 3. Soit conservée la longitude des noeuds dans la pre¬
mière opération , & soit augmentée Tinclinaison du plan de la
trajectoire au plan de Téclipdque en ajoutant à cette inclinaison
10 ' ou 30lesquelles j ’appelle Q. Ensuite par les trois lieux ap¬
pâtons de la comète , lesquels on a observés , Lc dont nous avons
déja parlé , soient trouvés trois lieux vrais dans ce nouveau plan
ainíì que Torbite qui passe par ces lieux , les deux aires de cette
orbite décrites entre les observations , lesquelles j’appelle «T & »
Sc le temps total t pendant lequel Taire totale / -j- s doit être
décrite.
Maintenant , soit C 1: : : 4 : B , Sc G 1: : : D : E; soit de plus
g : 1 : : d : e Sc y : 1 : : J1: i ; S représentant le temps vrai écoulé
•entre la pretnierc Sc la troisième observation , Le les signes q-
& —étant mis comme ils le doivent être , on cherchera les nom¬
bres m Sc n par cette loi , que 1 G —iC = mG ~ mg -^- nG —
n y , & que z T ~ %$ —M T —m t n T —n t. Et si dans la
première opération 1 représente Tinclinaison du plan de la tra¬
jectoire au plan de Técliptique, Sc K la longitude de l’un ou de
l’autre nœud ,-1 -f n Q sera la vraie inclinaison du plan de la tra¬
jectoire au plan de Técliptique , Sc K + mp la vrate longitude
du nœud. Et enfin, si dans la premiere , la seconde Sc la troi¬
sième opération , les quantités R , r Sc S représentent les para¬
métres de la trajectoire , & les quantités-A , JL sos paramé¬
tres transversaux respectifs : le vrai paramétre de la trajectoire
que la comete décrit , íèra R q- m r —m Jij- - n p—n R Sc son vrai
paramétre transversal fera ,L-f- ml-— —1_- - : or le 1pa-
s —m Ln h —n L
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i6z
ramétrc transversal de la comète étant donné , son temps pério¬
Livre
Troisième,
l
,66 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
12r Systsme
.p U M O N D E.
triétne partie de cette cinquième partie , c’est-à- dire , 41A La co¬
mète étoit donc dans T r-8 d 29 ' 46 " ayant 8 d iì ' 56 ,f de
latitude boréale.
Lc premier Mars à 7 h o ' à Londres qui , reviennent à 8 h
' , la comète fut observée près de la seconde d’Jries ,
16 ' à Dant iig
la distance entre la comete & cette étoile , étant à la distance en¬
'
tre la première & la seconde à'Arles , c’est-à-dire , à 1 d 3 5 com¬
me 4 a 45 selon Hook , ou comme 1 a 23 selon Gottigtnés ou ;
bien , en prenant un milieu entre ces positions , de 8 ' 10" . Mais
,
la comète , selon Gottignies avoit alors précédé la seconde d'A-
ries presque de la quatrième ou cinquième partie du chemin
qu 'elle faiíoit en un jour , c’est-à- dire , de 1 ' ; ; " environ , ( en
quoi il s’accorde assez bien avec Au^out ou ) un peu moins selon
ffook , comme i f par exemple . Donc , sì à la longitude de la
première &Arles on , ajoute i # , ôe 8 * 10* à ía latitude , on aura
la longitude de la comète de 25 d 18 ' &c sa latitude boréale de
8 d 36 ' 26"
Le 7 de Mars à 7 h 3 ©' à Paris qui ( font 8 h 37 # à JDant^lg )
la distance de la comète à la seconde d’Arles étoit , selon les obser¬
vations d’Au^out, égale à la distance de la seconde d’Aries à 1étoile
A, c ’est- à- dire , quelle étoit de 52/ 29 " Lc la dissérenee des lon¬
gitudes de la comète &c de la seconde d ’Arles étoit de 45' ou 46 ' j
ou en prenant un milieu entre ces positions de 45 ' ; o " . Donc la
comète étoit dans \S ©d 2 * 48 " . Selon la figure construite par
Petit fur les observations d'Auiout , Hevelius a conclu la latitude
de cette comète de 8 d 54 ' , mais le graveur a courbé un peu
irrégulièrement le chemin de la comète vers la fin de Ton mou¬
vement , Hevelius a corrigé cette incurvation irréguliére dans la
figure qu ’il a tracée d’aprës les observations à 'Auçout, ôc il a fixé
ia latitude de la comète à 8 d 35 ' 30 " , & en corrigeant Irré¬
gularité , la latitude peut aller àS d 56 ' ouà8 d j 7 '.
Cette comète fut encore vue le 9 Mars , & alors elle devoir
être dans V o d 18 ' ayant 9 d 3 environ de latitude boréale.
Cette comète parut trois mois , elle parcourut presque six signes,
t
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 167
elle faisoit près de 20 ' par jour . Son orbe étoit fort différent
d ’un grand cercle , il étoit incurvé vers le Nord ; &c fur la fin
son mouvement de rétrograde devint direct . Ce cours si peu ordi¬
naire s’accorda depuis le commencement jusqu ’à la fin aussi exac¬
tement avec la théorie , que le cours des planètes a coutume de
s’accorder avec leur théorie , comme on le verra par la table sui¬
vante . II faut cependant soustraire deux minutes environ pour
le temps où la comète avoit la plus grande vitesse ; ce qu ’on fera en
ôtant douze secondes de sangle compris entre le nœud ascendant
& le périhélie , ou en faisant cet angle de 49 d 27 11 8 " . La paral¬
laxe annuelle de ces deux comètes ( sçavoir de celle- ci & de la pré¬
cédente ) étoit trés- considérable , ce qui démontre le mouvement de
la terre dans son grand orbe.
Cette théorie est encore confirmée par le mouvement de la
comète qui parut dans l’année 168 5.Celle -là fut rétrograde dans
son orbe , dont le plan faisoit avec l’écliptique un angle presque
droit . Son nœud ascendant étoit ( selon le calcul de Balley ) dans
nx 23 d 25 ' : inclinaison de son orbe à lecliptique étoit de 83 d
n ' : son périhélie étoit dans H 25 d 2 - ' z0 " , & la distance de son
périhélie au Soleil étoit de 56020 parties , le rayon du grand orbe
en ayant 100000 , & son périhélie arriva le z Juillet à 3 h 50 ' .
Les lieux de la comète dans cet orbe ont été calculés par Halley ;
& on les trouve dans la table suivante comparés avec les lieux ob¬
servés par Flamjl&ad.
i <S8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
PU SYSTEME
pu Monoe 1683. j Lieu du Long .cal Latit. Long . ob Lat . bo Différ Différ.
i Temps moy ) soleil. culées de boréal. fervées dt réales deslon ■des la-
la comét. calcul. la comét observ. gitud. tìtud.
Jours. h d '« d f n à t U à. t u d ! h / n
Juill. 13,11 .f/st I . 1-3° S13 - f .41 19 . 18 . 13 Si3 - 6.41 29 . 18 . 20> -j- I . 0 +0 . 7
if . u . if i .ff . n n . 37 . 4 29 . 34. 0 11. 39 .43 29 . 34 . fO + I. ff + 0 .f0
17 . ro. 10 4 .4Í .4T !0 . 7. 6 19 . 33 .30 10. S. 40 29 . 34 . 0 1+ 1. 34 +0 . 30
13 . 13.40 10 . 3S. 21 f . 10.27 iS . f 1.41 f -H . 30 28 . fO. l8 j+ x. j —1 . 14
f 11. 3f . 2S 3. 27 -/3 24 . 14 .47 3. 27. 0 l8 . 23 .40] - o. j-j — ’I. 7
1 l • 9-4» 18. 9. 11 M *7.ff . 3 16. 22 .f 2 K 27 -/4 .24 26. 22 . if | — o. 39 —0 .17
3i . i4 . Tf iS . ii . f3 17 .41 . 7 24 . l6 . f7 27. 41 . r 16 . 14. / ° ]+ ° . 1 - 'L. 7
Août. 1. 1 10. 17. 16 2f . 1s . 31 2f . l6 . l9 2f . 28 .46 if . 17 -zSl —0 .46 + 1 . 9
4 .10 .49 XI. L./O 13 . 1S. 10 14 . 10 .49 23 . 16. ff 23 . 12 . 19 •— I . lf + 1. 30
6. 10. 9 23 .f6 .4f 10 .4Z.13 iî .47 . f 20 .40 . Z1 11.49 . fj —I .fl + 2. 0
9,10 . 16 i6 .fo . f 1 16 . 7-f 7 10 . 6. 37 16 . f . ff 10. 6,10 —X . X —0 . 17
If . >4 - I irp i -47 -r; 3. 30 .48 n . 37.33 3. 16. 18 ri . ji . 1 —4 . 30 —f 31
x6 . if . 10 3-4 » . 1 v -43 . 7 9. 34. 16 °*4 Wf 9. 34. 13 —I.Il — 0 . Z
lS . If .44 f -4f -33 y14 .fi .f3 f . ii -1/1^ 24 -49 . f f . 9 -1I —3 .48 —2. 4
Austr. Austr.
11 . 14 .44 9 -3f49 II . 7 . 14 f . l 6.f 8j ir . 7 . iz j . lé .jS, —0 . 1 —0 . 3
13 . if .fi 10. 36 .48 7 . 2. 18 8. 17. 9 7- i . *7 8. 16. 41] — I . 1 —0 . 28I
16. 16. 2
13 . 31. 10iT14 .4f . 31 >6 38 . 0^ 14 .44 . 0 16. 38 . 10 —1 . 31 + o .io|
Tome/. / Y
i 7? - PRINCIPES MATHÉMATIQUES
BU SVSTEME
D U M O N D E. S C H O L I E G E’ N E’ R A L.
* Pocock fait dériver le mot de Dieu du mot arabe( Du & au génitif Di )qui
signifie Seigneur, & c’est dans ce sens que les Princes font appelles Dieux( au
& 10. ch. deS. Jean, v. 47. ) Moyfe est appelle le Dieu de son
pfeaume 84. v. 6. au
frere Aaron , & le Dieu du Roi Pharaon , ( ch. 4. del’Exod. v. 16. &ch. 7. v. xt )
&dans le même sens les âmes des Princes morts êtoient appellées Dieux autrefois par
les Gentils, maisc’étoità tort, car après leur mort ilsn’avoient plus de domination.
n’est
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 177
Livre
n ’est jamais Sc nulle - part. Toute ame qui sent en divers temps, TROISIEME.
par divers sens , Sc par le mouvement de plusieurs organes , est
toujours une feule & même personne indivisible.
* Les anciens pensoient ainsi , comme il paroît par la maniéré dont s’exprimc
Pythagore, dans le livre de laNature des Dieux de Cicéron, liv. r . ainsi que Thaïes Sc
Anaxagore ; Virgile dans les Georgiques , liv. 4. v. z 10 & dans le 6 liv. de l’Eneide '
v.7i ì .Philonzix commencement da liv. i .de l’Allégorie. Aratus dans ses phénomènes.
11 en est de même des Auteurs lactés, S. Paul, Actes des Apôtr
. ch. 17. v. 17. Sc 18.
S. Jeanàzm son Evangile , ch. 14. v. r . Moyse dans le Deuteronome , ch. 4. v. 59
& ch. io .v.14- David dans le Pseaume 139. v. 7. 8 Sc 9. Salomon au r . liv. des Roi*,
ch. 8. v, 17. Job , ch. j.i . v. ir . 13 & 14. Jèrèmie , ch. 13. v. 2.3 Sc 2.4. Les
Payenss 'imaginoient que le Soleil , la Lune , les astres , les âmes des hommes & toutes
les autres parties du monde étoient des parties de l’être suprême & qu’on leur de¬
voir un culte , mais c’étoit une erreur.
Tome II. 2
I
'r78 PRINCIPES
. MATHÉMATIQUES
bu sysTEME tendu , & on ne doit l’adorer fous aucune forme sensible. Nous
Monde avpns des idées de íès attributs , mais nous n’en avons aucune de
fa substance. Nous voyons les figures 8c les couleurs des corps ,
nous entendons leurs sons, nous touchons leurs superficies exté¬
rieures , nous sentons leurs odeurs, nous goûtons leurs saveurs :
mais quant aux substances intimes , nous ne les connoissons par au¬
cun sens, ni par aucune réflexion; & nous avons encore beaucoup
moins d’idée de la substance de Dieu. Nous le connoissons seule¬
ment par ses propriétés & ses attributs , par la structure très-sage
8c très-excellente des choses , 8c par leurs causes finales ; nous
MW
'Jir.irii’iiv-'ujincinÍL^
ME
Ra®
EXPOSITION
Planche 11 . TamiU,paqi ’ iSo
Bf h ! A\
Fia .z S
Fin .aS
ì ‘7 ■3 7'
F W ,JÏ.
19-24
V/ . M
A >, 2 D
2LÙ±-
B IQ, í
Fíq ■3 í>
L M
Fia . 22
FÚj . 23,
EXPOSITION ABREGEE
DU SYSTEME
DU MONDE,
ET EXPLICATION DES PRINCIPAUX
Phénomènes astronomiques tirée des Principes de
M . Newton .
I NT R 0 D U C T I 0 N.
i.
E S Philosophes ont commencé par avoir fur kr-m:--r--;à
PAstronomie comme fur le reste , les mêmes idées sor rlaroío-
que le peuple , mais ils les ont rectifiées; ainsi on
a commencé par croire que la terre étoit píatte , &
qu’elle étoit le centre autour duquel tournoient tous
íes corps célestes.-
ï L
Tes Babyloniens t & ensuite Pithagorc & ses disciples , áyatît VLouverccs
6-â
Tome 11, a
i PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Snlylonìini & examiné,ces idées des sens, reconnurent que la terre est ronde
Pitkagore.
•de
& regardèrent le Soleil comme le centre de l’univers ( a.)
I I I.
^euiptjdtédes parties de leur orbite avec des vitesses différentes ensorte que
°r Laproponio - l’aire décrite par une planète , cçst - à- dire , l’espace renfermé en-
Là tOTs, aires rre les lignes tirées du Soleil à deux lieux quelconques de la planè¬
te , est toujours proportionnelle au tems.
Quelques années après , en comparant le tems des révolutions
des différentes planètes autour du Soleil avec leur différent éloi¬
gnement de cet astre , il trouva que les planètes qui font placées
plus loin du Soleil se meuvent plus lentement dans leur orbe ; &
en cherchant si cette proportion est celle de leur distance , il trouva
fin en i6i8 . après plusieurs tentatives , que les tems de leurs ré-
Lareiatìonqui en
tems
est entre les . r , . ,
&ìcs volutions lout comme la racine quarree du cube de leurs moyen -»
périodiques
.
distances nçs distances au Soleil,
VI L
a non -seulement trouvé ces deux loix qui ont retenu son
Kepler
nom & qui dirigent toutes les planètes dans leur cours , & la courbe
qu ’elles décrivent , xnaís il avoit entrevu la force qui la leur fait dé¬
crire ; on trouve les semences du pouvoir attractif dans la Préface
de la philosophie naturelle. f
de fou Qommentaire íur la planète de Mars , & il va même
jusqu à dire que le flux est l’effet de la gravité de seau vers la
Lune ; mais il n'a pas tiré de ce principe ce qu' on auroit du croire
qu'un auffi grand homme que lui en auroit tiré , car il donne en¬
suite dans son Epitome d’Astronomie (c ) une raison physique du
mouvement des planètes tirée de principes tous différens ; & dans
ce même Livre de la planète de Mars , il suppose dans les pla¬
nètes un côté ami &r un côté ennemi > & à l’occaíion de leurs
aphélies & de leurs périhélies , il dit , que le Soleil attire l'un de
ces côtés, Lc qu 'il repousse sature.
VIII.
II ne faut pas croire que cette idée jettée au hazard dans le Livre
de Hook diminue la gloire de M. Newton, qui a même eu l’atten-
tion d’en faire mention dans son Livre De Sijìemate mundì. ( d, )
&
L’exemple de Hook celui de Kepler servent à faire voir quelle
distance il y a entre une -vérité entrevue & une vérité démontrée,
& combien les plus grandes lumières de l’efprit servent peu dans
les sciences,quand elles ceíïëntd etre guidées par la Géométrie.
~ X.
( e ) Myfterium Cofmographicum.
ff ) Mysterìurn Cofmographicum.
tìones Utl su& tnfi s ÍP ecu ktionibus à prìorì defcendetitibus anìmam potius ai observa3
secundam *S '™1 af erdat confiderandas adjiçerem, (c 'est Kepler qui parle ) Nota m-
J, fe Utlon em mysterii Cofmographìci.
( h Dédicacé
) de sou système de Saturne,
S PRINCIPES MATHÉMATIQUES.
dans ses mains une source si féconde de vérités admirables à
inespérées.
Une des choses qui avoir empêché Kepter de tirer du principe
de sattraction toutes les vérités qui en font une fuite , c’est signe --
Avantage de
JN&wton lur Ke-
rance où son étoit de son rems des véritables Ioix du mouvement.
pier, desontems M . Newton a eu fur Kepler l ’avantage de profiter des loix du mou-
Jes véritables Ioix*
du mouvement vemeilt établlÇS
étoierit mieux . par Hugh$ns qu <> & il a poulie beaucoup plus loà
connues* (JUC lUÍ»
x I L
Analyse íuiî- Le Livre des Principes Mathématiques dê la Philosophie na¬
vre des
.Principes
. .
tutelle dont on vient de voir la traduction , contient trois Livres
outre les Définitions, les Loix du mouvement & leurs Corollaires ;
le premier Livre est composé de quatorze Sections, le secondera
contient neuf , & le troisième contient sapplication des Proposi¬
tions des deux premiers au Système du monde.
X I I L.
X I V.
i °. Que tout corps persévère de lui- même dans son état de repos
ou de mouvement uniforme en ligne droite.,
tor'xiîu mouye- i ° - Que le changement qui arrive dans le mouvement est toujours
proportionnel à la force motrice , & íç fait dans la direction de
cette force.
5°. Que
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , 9
3®. Que faction Sc la réaction sont toujours égales Sc contraires.
X v.
XVII.
Enfin le troisième Livre des Principes traite du Système du mon - Troisième Livre,
de ; M . Newton applique dans ce Livre les Propositions du premier têm" d'umonIs"
à l’explicatìon des Phénomènes célestes : c’est dans cette application
Tome II, b
ro PRINCIPES MATHÉMATIQUES
que je vais tâcher de suivre M. Newton, & de faire voir l’enchaî-
nement de ses Principes , ôc avec quelle facilité ils expliquent les
Phénomènes astronomiques.
XVIII.
CHAPITRE PREMIER.
Principaux Phénomènes du Syflême du Mondes
I.
I I I.
. ( a )On appelle orbe, ou orbite , la courbe qu’une planète décrit en tournant autour
du corps qui lui sert de centre.
b ij
rr PRINCIPES MATHÉMATIQUES
ies planètes su- Soleil que la terre , elles font au nombre de trois ,9 Mars , Jupiter Sc
périeures, & quel 1
eít leur arrange- Saturne. ,
wenr, î
On connoît que les orbites de ces planètes renferment celle de
la terre , parce que la terre fe trouve quelquefois entre le Soleil Sc
elles.
L’orbe de Mars renferme celui de la terre , l’orbe de Jupiter
comment on celui de Mars , Sc sorbe de Saturne celui de Jupiter ; ainsi des trois
planètes supérieures , Saturne est celle qui est le plus loin de la
terre , Sc Mars en est le plus près.
On connoît cet arrangement , parce que les planètes qui font
)
le plus près de la terre , nous ( b cachent quelquefois celles qui ea
font plus éloignées.
I V.
!c-s planètes Toutes les planètes font des corps opaques ; on est assuré de
font des corps
Opaques* l’opacité de Vénus Sc de Mercure , parce que , lorsque ces planètes
passent entre le Soleil & nous , elles paroissent fur cet astre comme
des phases ,
Comment on de petites taches noires , Sc qu ’elles ont ce qu ’on appelle
s’en est aperçu. àlì . A-dire , que la quantité de leur illumination dépend de leur po¬
sition par rapport au Soleil Sc à nous.
La même raison nous fait juger de l’opaeité de Mars , qui a auíïï
des phases , Sc on juge de l ’opaeité de Jupiter Sc de Saturne , parce
que leurs satellites ne nous paroiflènt point éclairés par ces pla¬
nètes Iorfqu ’elles font entre le Soleil & ces satellites , ce qui prouve
que l’hémifphère de ces planètes qui n’est pas éclairé du Soleil , est
opaque.
V I I.
Df is,
t célestes
Tous les corps font leurs
. , Soleil courbe les corps
révolutions autour du
ou moins alongées dont le ,Soleil
dans des ellipses (c) plus autour occupe célestestoument
, -V,, „ , du Soleil.
(c ) Espèce de courbe qui est la même qu’on appelle dans le langage ordinaire une
ovalei les foyers font les deux points dans lesquels les Jardiniers placent leurs piquets
pour tracer cette eípéce de figure > dont ils fie íervent souvenu
U PRINCIPES MATHÉMATIQUES
En quel Tens les Cette révolution âes planètes autour à Soleil , le Fait d ’Occi-
planetes tour¬
nent autour du dent en Orient , (d . )
Soleil,
Il paroît de tems en tems des astres qui se meuvent en tout
sens , & avec une extrême rapidité quand ils font assez près de
Des comètes. NOUS pour être visibles , ce font les comètes.
On n ’a pas encore assez d observations pour connoître le nom¬
bre des comètes , on sçait íèulement , & il n ’y a pas longtems qu ’on
Les comètes n ’en doute plus , que ce font des planètes qui tournent autour du
font des.plane- 1 x 1*
«e». Soleil comme les autres corps de notre monde planétaire , & qu el¬
les décrivent des ellipses si alongées , qu ’elles ne sont visibles pour
nous que dans une três -petite partie de leur orbite,
VI II.
Toutes les pia- Toutes les planètes observent , en tournant autour du Soleil , le§
Net es & co- ,
les f
métes observent deux loix de Kepler y d 'ont on a parlé dans l’Introduction.
les loix de Ke- ■ n, • ■ , , , , .
fier. On içait que les comètes observent la premiere de ces loix s
je veux dire , celle qui fait décrire aux corps célestes (e des
) aires
égales en tems égaux ; Ld on verra dans la fuite qu ’il est vraisem¬
blable , par les observations qu ’on a pû faire jusqu ’à présent , que
les comètes observent austi la seconde de ces loix , c ’est -à-dire , celle
( <d) On suppose dans tout ce qu’on dit ici , le spectateur placé sur la terre.
(e) Le mot aire en général veut dire une superficie, ici il signifie ['espace renfermé
entre deux lignes tirées du centre à deux points où se trouve la planète ; ces aires font
proportionnelles au tems , c’est-à-dire , qu’elles font damant plus grandes ou plus pe¬
tites , que les tems dans lesquels elles font décrites font plus longs ou plus courts.
(/ ) Le tems périodique est le tems qu’une planète employé à faire fa révolution
dans son orbe . ,
II est , je crois , plus à propos de donner un exemple de la raison scsquìplec qu’une
définition , supposé donc que la distance moyenne de Mercure au Soleil soit 4 , celle
de Vénus 9 , que le tems périodique de Mercure soit de 40 jours , & qu’on cherche le
tems périodique de Vénus , on cube les 1 premiers nombres 4 & 9 , & on a 64 & 719;
on tire ensuite la racine quarrée de ces 2 nombres , & il vient 8 pour celle du pre¬
mier, & 27 pour celle du second ; on fait ensuite cette régie de trois 8 : 17 : : 40, : 135,
c’est-à-dire , que la racine quarree du cube de la moyenne distance de Mercure au So¬
leil est à la .racine quarrée du cube de la moyenne distance de Vénus au Soleil, comme
le tems périodique de Mercure autour du Soleil est au tems périodique cherché de
Vénus autour du Soleil qui fe trouve être 13; dans les suppositions qu’on a faites , Se
c’est- là ce qui s’appelle la raison fesquipléet
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
ì *
I X.
(g-) Le mot de force porte fa définition avec lui, car il ne veut dire autre
centripète
chose, que la force qui saîr tendre un corpsà un centre.
(h) Les deux cotés du verre d une montre peuvent servir à faire entendre ces mots
concave Sc convexe; le côté extérieur à la montre est convexe, Sc celui qui est du côté
du cadran est concave.
( l ) La tangente est la ligne qui touche une courbe, & qui ne peut jamais la couper;
, (^) On dit qu’une planète est dirette lorsqu’elle paraît aller selon Tordre dés signes,
cest-à-dire, £ Arles à Taurtts,de Taurus à Gemini,c& . ce qu’on appelle encore aller
x6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
nains & tantôt rétrogrades, toutes inégalités apparentes qui n'au-
roient pas lieu pour nous , si la terre étoit le centre des révolutions
célestes.
Car aucune de ces apparences n’auroit lieu pour un spectateur
placé dans le Soleil , puisqu elles ne font qu’une fuite du mouve¬
ment de la terre dans son orbe , combine avec celui de ces planè¬
tes dans le leur.,
Voilà pourquoi le Soleil & la Lune sont les soûls corps célestes
qui nous paroistént toujours directs ; car le Soleil ne parcourant
point d’orbe , son mouvement ne peut se combiner avec celui de la
terre , & la terre étant le centre des mouvemens de la Lune , elle
doit toujours nous paroître directe comme toutes les planètes le
paroîtroient à un spectateur placé dans le Soleil.
Objection que La planète de Vénus fournissoit une des objections que l’on fai-
^emik
^ úìée de soit à Copernic contre son système : Si Vénus , lui disoit-on , tour-
vénus.anetC dC noit autour du Soleil , on devroit lui voir des phases comme à la
sa réponse
à Lune. Auffi , disoit Copernic, si VOS yeux étoient ast’ez bons oour
cette objection. - o « . 1
distinguer ces phases , vous les verriez ; ex peut-etre les Astronomes;
trouveront-ils moyen quelque jour de les appercevoir.
Découverte quî Galilée est le premier qui ait vérifié cette prédiction de Copernic g
répouie
™ ceKe
chaque
& découverte qu on a fait depuis lui fur le cours des astresa
l'a confirmé.
X.
sous queian. Les plans (l) des orbites de toutes les planètes sc coupent dans;
piane
’efse'cou' des lignes qui pastent par le centre du Soleil , enserre qu’un specta-
ptnt
‘ teuír placé dans le centre du Soleil se trouveroit dans les plans de
tous ces orbes.
en conséquence, elle est stationnais lorsqu ’elle paroît répondre quelque tems aux mê¬
mes points du Ciel ; & enfin elle est rétrograde lorsqu ’elle paraît aller contre* i'ordre
des signes , ce qu ’on appelle encore aller en antécédence, c ’est-à-dire , de Gemini h
Taurus, de Taums à Aries ,c.&
(7 ) Le plan de l'orbite d’une planète est la surface dans ’laquelle elle est senfée ^se
mouvoir.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i7
La ligne dans laquelle le plan de chaque orbite coupe le plan de Ce qu’on ap¬
pelle les nœuds
Pécliptique , c’est-à- dire , le plan dans lequel la terre se meut , Rap¬ & la ligne des
nœuds d’tin or¬
pelle la ligne des nœuds , & les points de cette Section Rappellent bite,
les nœuds de l’orbite.
Tous ces plans font inclinés au plan de Pécliptique , fous les an¬ Inclinaison de
ces plans à lso.
gles suivans. cliptjque.
X I.
d'oú l'on voit que Mercure est la plus petite de toutes les planètes;
car on sçait que les volumes des íphéres font comme les cubes de
leurs diamètres»
XIII.
Jupiter à 520110
Saturne enfin k 933800.
de la philosophie NATURELLE . 19
Distances de»
On a calculé les distances moyennes du Soleil & des planètes planètes à la ter¬
re;
à la terre , en demi diamètres de la terre ; voici celles qu ’a donné
M . Cajsinì, le Soleil , Mercure & Vénus , en font à peu près égale¬
ment éloignés dans leur moyenne distance , qui est de iiooo demi
diamètres de la terre , Mars en est à 33500 , Jupiter à 115 000 , &
Saturne à 110000,
X I V.
Les tems des révolutions des planètes autour du Soleil font diques Tems pério¬
des pla¬
nètes autour du
d’autant plus courts , qu ’elles en font plus près ; ainíì Mercure qui en Soleil,
est le plus près fait fa révolution en 87 jours , Vénus qui est placée
ensuite fait la sienne en %i\ , la terre en ;6 ; , Mars en 686 , Jupi¬
ter en 43 3z , & Saturne enfin qui est le plus éloigné du Soleil »
employé 10759 jours à tourner autour de lui, tout cela en nom¬
bres rons.
X V.
Rotation des
Outre leur mouvement de translation autour du Soleil , les planètes.
&m) On
■ appelle disque d ’uns planète la partie de íâ surface qui est visible pour nous,
C ij
zo PRINCIPES MATHÉMATIQUES
étude toute particulière des apparences de cette planète , croît fa
révolution fur elle -même de r.4 jours . Comme il fut obligé de trans¬
porter l’instrument avec lequel il obfervoit pendant l’observation
même , à cauíè d’une maison qui lui cachoit Vénus , & que cette opé¬
ration dura près d’une heure , on peut croire que pendant ce tems la
tache qu ’il obfervoit changea ; quoi qu il en íoit , Ion autorité dans
cette matière mérite qu 'on suspende son jugement jusqu ’à ce qu’on
ait de plus amples observations.
M . Delahire a observé avec un télescope de 16 pieds , des mon¬
tagnes dans Vénus plus hautes que celles de la Lune,
On ne peut Mercure est trop plongé dans les rayons du Soleil pour que l'on
s' asiùrer parl’ob-
servation de la puistè S’assiirer par Inobservation s'il tourne fur lui- même ; il en est
rotation de Mer¬
cure ni de celle de même de Saturne à cause de son grand éloignement.
de Saturne , &
poanjuoi. M . CaJJìni a observé en 1715 . avec un télescope de 118 p. trois
bandes dans Saturne semblables à celles qu ’on remarque dans Ju¬
piter , mais apparemment qu’on n’a pu suivre cette observation
avec assez d’éxactitude , pour en conclure la rotation de Saturne
autour de son axe.
Mercure &c Saturne étant assujettis aux même loix qui dirigent
le cours des autres corps célestes , Lc ces planètes , par -tout ce que
nous en pouvons connoître , nous paroissant des corps de même
Mais l’analo- genre qu ’eux , l’analogie nous porte à conclure que ces deux pla¬
gie porte à croire
que ces planètes nètes tournent fur leur centre comme les autres , & que peut-
tournent aussi fur
ïeur axe, être un jour on parviendra à connoître cette révolution , & en
combien de tems elle s’éxécute.
XVI.
Comment on a
découvert la ré¬ Il paroît de tems en tems des taches fur le Soleil qui ont ap¬
volution du So¬
leil fur son axe, pris que cet astre tourne aussi fur lui - même.
II a fallu bien des observations après la découverte de ces
Des taches du
Soleil, taches , avant qu’on en ait pû observer d’assez durables pour en
pouvoir conclure le tems de la révolution du Soleil íìir son axe.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ir
Keìll rapporte dans fa cinquième Leçon d’Astronomie , qu 'on en
a observé qui employoient i ; jours \ à aller du limbe occidental
du Soleil à son limbe oriental , & qu’au bout de 13 autres jours i
elles reparoiísoient de nouveau à son bord occidental ; d’où il con¬
clut , que le Soleil tourne fur lui-même en 27 jours environ d’Oc-
cident en Orient , c’est-à-dire , dàns le même sens que les planètes.
Par le moyen des mêmes taches , on a trouvé que Taxe de ro¬
tation du Soleil fait , avec le plan de l'écliptique , un angle d'en-
viron 7 dégrés.
Le Pere Jaquier a fait dans son Commentaire une réflexion fur
ces taches , qui mérite dette rapportée . Voyant qu’aucune obser¬
vation ne prouve légalité du tems de l’occultation , & qu ’au con¬
traire , par toutes les observations qu’il a parcourues , ces tems pa¬
rodient inégaux , & que le tems de l’occultation pendant lequel
elles sont cachées , a toujours été plus long que celui pendant
lequel elles sont visibles , il en a conclu ( ainsi que M . F'olf, art.
413 de son Astron . ) que ces taches ne sont pas inhérentes au So¬
leil , mais quelles en sont à quelque intervalle.
Jean Fabrice ( n) fut le premier qui découvrit ces taches ( en
Allemagne l’an iín . ) Le qui en conclut la révolution diurne du
Soleil ; ensuite le Jésuite (o) Scháner les observa , & donna aussi ses
observations , & Galilée vers le même tems fit la même découverte
en Italie.
Du tems de Sckeiner on voyoit plus de 5o taches fur la surface
du Soleil , d’où l’on peut assigner la caused ’unphénomène rapporté
par quelques Historiens , que le Soleil avoit paru trés pale *quel-
quefois pendant un an entier ; car il ne faut que des taches assez
grandes , & qui subsistent assez longtems , pour causer ce phéno¬
mène.
On ne doute plus à présent que la terre ne tourne sor elle-
( n Vols
) Elementa Ajlron. Cap . i
( 0 )Ce Jésuite ayant été dire à son Supérieur qu’il avoit découvert des taches dans
le Soleil , celui -ci lui répondit gravement cela est impojjible7j *ai lu deux ou trois fois
Aristote j & je ny ai rien trouvé de semblable»
i* PRINCIPES MATHÉMATIQUES
même en 13 h6 ; ' , ce qui compose notre jour astronomique , &
cause l’alternative de jours & de nuits dont tous lès climats de
la terre jouissent.
XVII.
L’effetíiu mou- Ce mouvement des corps célestes autour de leur centre altère
vement rotatoire
iàetplanètes
d’élever est leur forme
ieure- . * que
,*Tcar on fcait - le mouvement circulaire faitv acciué-
vvlwv
dateur. rir aux corps qui tournent une force » qui est damant plus grande,
le tems de leur révolution restant le même , que le cercle quïi s
«eiKrif Ta sorce Récrivent est plus grand , & on appelle cette force , force centri¬
fuge c, ’est-à-dire , qui éloigne du centre ; donc les parties des pla¬
nètes acquièrent par la rotation une force centrifuge d’autant
plus grande , qu’ellcs font plus près de l’équateur de ces planètes a
puisque l’équateur est le grand cercle de la sphère , & d’autant
moindre , qu ’elles font plus près des pôles ; (p) supposant donc que
les corps célestes ayent été sphériques dans l’état de repos , leur
rotation autour de leur axe a dû élever les régions de lequateur,
Sc abaisser celles des pôles , Sc changer par conséquent la forme
sphérique en celle d’un sphéroïde aplati vers les pôles.
Queîies sont Ainsi la théorie nous fait voir que toutes les planètes doivent
lesqudíesonsVp - être aplaties vers leurs pôles par leur rotation , mais cet aplatisse-
raiondsi’^ ija- ment n’est sensible que dans Jupiter & dans notre globe . L’on verra
leur* dans la fuite qu ’on peut déterminer la quantité de cet aplatisse¬
ment dans le Soleil parla théorie , mâis quelle est trop peu consi¬
dérable pour être sensible à l’observation.
' Les mesures prises au cercle polaire , en France & à 1equateur
ont donné la proportion des axes (q) de la terre environ de 175
à 174°
( P) On appelle pôles les points autour deíquels le corps révoluant tonme , & èqua~
ieur le cercle parallèle à ces points , St qui partage ia sphère ré.voluante cn deux parties
«gales. , , ,
{q } On appelle axe ou diamètre en générai toute ligne quïpasse pat le centre Sc se
termine à la circonférence : dans le cas dont il s’agit , les axes sont deux lignes qui pas¬
sent par k centre , & dom l'une se termine aux pôles & l’autre à l’équateur.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
Les télescopes nous font appcrcevoir l'aplatissement de Jupiter,
Sc cet aplatissement est beaucoup plus considérable que celui de
la terre , parce que cette planète est beaucoup plus grosse, 6c qu 'elle
tourne beaucoup plus rapidement fur elle - même que la terre ; on
juge que le rapport des axes de Jupiter est celui de ï 3 à 14.
XVIII.
gTo
rsle°rs Î0&sdes ^ Élit de toutes ces proportions que Saturne est environ 500
nrfr& CduSo " ^ OIS P^ US P et it que le Soleil , 6c qu ’il contient ZOOO fois moins de
kil' matière que lui ; que Jupiter est 1000 fois plus petit que le Soleil,
& qu’il contient 103 3 fois moins de matière que lui ; que la Terre
13’est qu’un point par rapport au Soleil , puisqu ’elle est 1©00000
fois plus petite que lui ; 6c qu ’enfin le Soleil est plus de 116 fois
plus gros que toutes les planètes prises ensemble.
XXL
Proportions tics En comparant les planètes entr ’elles , on trouve qu’il n’y a que
grosseurs & des
masses des pla¬ Mercure 6c Mars qui soient plus petites que la Terre ; que Jupiter
nètes & de la
•terre, & des au¬ est non - seulement la plus greffe de toutes les planètes , mais qu ’elle
tres planètes en-
ir’elles,
est plus grosse que toutes les autres planètes prises ensemble , & que
cette planète est plus de deux mille fois plus grosse que la Terre.
XXII.
if) On appelle parallèle une ligne gui conserve toujours la même position par rap¬
port à guelgue point supposé fixe.
cquinoctiaux,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . iS
éauinoctiaux , ou des points dans lesquels 1 equateur de la Terre En quel sens
^ elle se fait , & en
coupe l’écliptique » le mouvement des points equmoctiaux se fait quei tems eiie
contre Tordre des signes , & il est fi lent , qu’il ne s’acheve quen *^sT quámit*
z j 9zo années , il est d’un dégré en 7a ans , Sc de jo " en une année annueUe
'
environ.
M . Newton a trouvé , comme on le verra dans la fuite , la cause
de ce mouvement dans Tattraction du Soleil Sc de la Lune , fur
la protubérance de la Terre à Téquateur.
La préceffion des équinoxes fait que les Astronomes distinguent
Vannée tropique de Vannée sydéralle } ils appellent année tropique Année trepl-
l’xntervale de tems qui s’ccoule entre les deux mêmes équinoxes dà-atkT^ ir
dans deux révolutions annuelles de la Terre , Sc cette année est un
peu plus courte que Tannée sydéralle , qui est composée du tems
que la terre employé à revenir d’un point quelconque de son
orbite à ce même point.
XXIII.
(5 ) M. Vols à ans son Astronomie , Chap . II . prétend que Simon Marias , Mathé¬
maticien Brandbourgeois , découvrit en Allemagne trois satellites de J upiter , la même
annee que Galilée les découvrit en Italie,
Tome II, 4
z6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
& il a retenu son nom , c’est le 4e. M. Cajjíni le pere découvrit les
quatre autres.
XXIV.
m.>; :
[
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . *7
Plusieurs Astronomes , Sc cntr ’autrcs M . Hugkens, ont soupçonné Conjecture
. . ai r ' M /* . Hughens sur
qu on découvriroit peut -etre quelque jour , u on peut perfectionner un sixième satei-
les télescopes , un sixième satellite de Saturne entre le quatrième Sc ue e Saturne ’
le cinquième j la distance qui est entre ces deux satellites étant trop
grande proportionnellement à celle qui sépare les autres ; mais il se
trouveroit alors cette autre difficulté , que ce satellite , qui seroit le
cinquième , seroit cependant beaucoup plus petit que les quatre
qui lui seroient intérieurs , puisqu ’il faudroit de meilleurs télesco¬
pes pour l’appercevoir.
Les orbes des satellites de Jupiter & de Saturne , font presque
concentriques à ces planètes.
M . Maraldi a observé des taches fur les satellites de Jupiter ; mais Observation d-
, rr t M. Maraldi fur
on n a pu tirer encore aucune conlequence de cette observation , ies satellites de
qui pourroit , si elle étoit suivie , nous apprendre beaucoup de
choses fur les mouvemens des satellites.
XXV I.
Saturne , outre ses cinq Lunes , est encore entourré d ’un anneau ; De Panneau de •
Saturne.
cet anneau n’adhere au corps de Saturne .dans aucune de ses parties, II n’adhere
pointau corps de
car on voie les étoiles fixes à travers l’espace qui le sépare du corps cette planète.
car il ne paroît aucun changement dans son aspect d’où l’on puisse
conclure cette rotation.
Le plan de cet anneau fait toujours , avec le plan de Pécliptique,
un angle de z3®ì, ainsi son axe reste toujours parallèle à lui-même
dans fa translation autour du Soleil.
De la décou-*
verte de cet an¬ C’est à M. Hughms qu’on doit la découverte de Panneau de Sa¬
neau.
Ce qu’on en
turne , qui est un phénomène unique dans le ciel ; avant lui les
pensoit avant Astronomes avoient observé des phases dans Saturne , car ils Con-
M. Hughens,
fondoient cette planète avec son anneau ; mais ces phases étoient
fi différentes de celle des autres planètes , qu’on ne pouvoit les ex¬
pliquer : on peut voir dans Hmelius les noms qu 'il donne à ces
apparences de Saturne , & combien {u) il étoit loin d’en soup¬
çonner la vérité.
M. Hughens, en comparant les différentes apparences de Satur¬
ne , a trouvé qu’elles étoient causées par un anneau dont il est en¬
touré , & cette supposition répond si bien à tout ce que les téles¬
copes y découvrent , qu’aucun Astronome ne doute à présent de
l’éxistence de cet anneau.
Idée de Grt- Gregorì , en parlant de l’idée de M. ffallei que le globe terrestre
gorisur cet an¬
neau. pourroit bien n’ètre qu’un assemblage de croûtes concentriques à
un noyau intérieur , a conjecturé que Panneau de Saturne étoit
formé de plusieurs croûtes concentriques qui sc sont détachées du
corps de la planète , dont le diamètre étoit auparavant égal à la
somme de son diamètre actuel , 8e de la largeur de Panneau.
On conjecture encore que Panneau de Saturne n’est peut-être
qu’un assemblage de Lunes que la grande distance nous fait voir
comme contigues , mais tout cela n’est fondé fur aucune obser¬
vation.
Les Satellites On sçait par les ombres des satellites de Jupiter & de Saturne
de Jupiter & de
Saturne font des fur leurs planètes principales , que ces satellites sont des corps
corps sphériques.
Comment on sphériques.
s’en est assuré.
(u ) Henelìus inopufculo de Saturni natìva fade distingue les différais aspects de
Saturne par les noms de monafphericum , trifphericum, spherico-ansatum , ellipti -coansa-
tum, spherì-cocuspidatum , & il subdivise encore ces phases en d’autres.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. %9
XXVII.
De la Lune.
Notre terre n’a qu ’un satellite qui est la Lune , mais fa proxi¬
mité fait qu’on a poussé bien plus loin les découvertes fur ce satel¬
lite que sur les autres.
Quelle est la
La Lune fait fa révolution autour de la terre dans une ellipse courbe qu’elle
décrit autour de
dont la terre occupe un des foyers > cette ellipse change sans la terre,
cesse de position & d’espéce, & on verra dans les Chapitres fuivans,
que le Soleil est la cause de ces variations.
La Lune fuit la premiere des deux régies de Kepler en tour¬
nant autour de la terre , & elle ne s’en dérange que par faction
du Soleil fur elle ; elle fait fa révolution autour de la terre , d ’Oc-
Son mois pé¬
eident en Orient , en 17 jours 7 h 43 ' , & c est ce qu ’on appelle son riodique.
mois périodique.
Le disque de la Lune que nous voyons est tantôt entierement
éclairé du Soleil , & tantôt il ne Test qu ’en partie : fa partie
éclairée nous paroît plus ou moins grande selon fa position par
Ses phasesj
rapport au Soleil & à la terre , & c’est ce qu’on appelle ses phases;
elle subit toutes ses phases dans l’efpace d’une révolution qu ’on ap¬
&
pelle Jynodique , qui est composée du tems qu’elle employé à
aller de ía conjonction avec le Soleil à fa prochaine conjonction , Son mois syno*
dique.
ce. mois fynodique de la Lune est de io jours -j environ.
La Lune est
Les phases de la Lune prouvent qu ’elle est un corps opaque , & un corps opaque
& sphérique.
qu’elle ne brille qu ’en nous réfléchissant la lumière du Soleil.
Comment on
On connoît que la Lune est un corps sphérique , parce qu ’elle J’a découvert.
nous paroît toujours terminée par une courbe.
La terre éclaire
Notre terre éclaire la Lune pendant fes nuits de même que la la Lune pendant
fes nuits.
Lune nous éclaire pendant les nôtres , c’est par la lumière réflé¬
chie de la terre , qu’on voit la Lune lorfqu ’elle n’est pas éclairée
par la lumière du Soleil.
Comme la surface de la terre est environ 14 fois plus grande que
celle de la Lune , la terre vûe de la Lune doit paroître 14 fois Proportion de
cette illumina¬
tion.
plus brillante , & envoyer 14 fois plus de rayons à la Lune , que
;s PRINCIPES MATHÉM ATI QUE S
la Lune ne nous en envoye , en supposant cependant que ce3
deux planètes soient également propres à réfléchir la lumière.
Inclinaison cíu
plan de l’orbite
Le plan de l’orbite de la Lune est incliné au pian de l’éclip-
de la.Lune,
tique sous un angle de environ.
Le grand axe de Tellipfe, que la Lune décrit en tournant autouE
de la terre , est ce qu’on appelle la ligne des apsides(x) de la Lune.
La Lune accompagne la terre dans fa révolution annuelle au¬
tour du Soleil.,
Si l’orbite de la Lune n’ávoit d’autre mouvement que celui de
fa translation autour du Soleil avec la terre , l’axe de cet orbite;
demeureroit toujours parallèle à lui-même , &c la Lune , étant dans
Ge que c’èst son apogée &c d ans son périgée, seroit toujours aux mêmes distances
que le périgée &
Vapogée. de la terre , Le répondroit toujours aux mêmes points du ciel s mais
La ligne des ap¬
sides dé la Lune la ligne des apsides de la Lune fe meut d’
est mobile. un mouvement angulaire
autour de la terre selon Tordre des signes, Le l’apogée & le péri¬
gée de la Lune ne reviennent aux mêmes points qu’au bout d’en-
Teins de la ré¬
volution de,cette
viron •} ans , qui est le tems.de la révolution de la ligne des apsides
ligne. de la Lune.
Révolution des L’orbite de la Lune coupe Torbite de la terre en deux points,,
nœuds de la .Lu¬
ne, qu’on appelle fis nœuds,* ces points ne font pas toujours les mê¬
mes , mais ils changent perpétuellement par un mouvement rétro-
greffif, c’est-à-dire , contre Tordre des signes, & ce mouvement est.
Tems-de cette tel , que dans l’espace de 19 ans les nœuds ont fait une révolution
révolution».
entiere , après laquelle ils reviennent couper sorbe de la terre ou
l’écliptique aux mêmes points»
Excentricité de L’excentricité de sorbe de la Lune change auíïï continuelle¬
lâ .Lutte»
ment ; cette excentricité est tantôt plus grande & tantôt moindre,
enforte que la différence entre la plus petite & la plus grande ex¬
centricité , surpasse la moitié de la plus petite.,
(*) On appelle lignedès apsides pour là Lune , h ligne (pi passe par l'apogée par &
le. périgée; l ’apogée est le point de 1orbite le plus loin de la terre , & le périgée est le
point de cet orbite qui est le moins éloigné. On nomme en général apsides, pour tou¬
tes,les orbites , les points .les plus éloignés & les plus proches du point central».
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 31
On vefra dans Ics Chapitres suivans comment M. Newton a
trouvé la cause de toutes ces inégalités de la Lune.
Le seul mouvement de la Lune qui soit égal, est , son mouve- sonautour de
. , . 11, ment
ment de rotation autour de son axe ; ce mouvement s execute pre- son axe.
cisément dans le même tems que fa révolution autour de la terre,
ainsi son jour est de 27 de nos jours , 7 h 43 L
Cette égalité du jour & du mois périodique de la Lune , fait Enquêtions a
qu elle nous présente toujours le même disque à peu prés.
L égalité du mouvement de la Lune autour de son axe , com¬
binée avec ^inégalité de son mouvement autour de la terre , fait
que la Lune nous paroît osciller sur son axe , tantôt versTOrient,
& tantôt vers l’Occident , & c’est ce qu’on appelle sa Vibration; Libationà u
1Lune, ,
p>ar ce mouvement elle nous présente quelquefois des parties qui
ctoient cachées , & nous en cache qui étoient visibles.
Cette lìbration vient du mouvement elliptique de la Lune , car Sa cause,
íì cette planète se mouvoit dans un cercle dont la terre occupât le
centre , & quelle tournât fur son axe dans le tems de son mouve¬
ment périodique autour de la terre , elle présenteroit toujours
exactement à 1a terre 1a même face fans aucune variation.
On ne connoît point la forme de la partie de la surface de la
Lune qui est de l’autre côté de Ion disque par rapport a nous,
&il y a même des Astronomes qui veulent expliquer fa libratlon en
donnant une forme conique à cette partie de fa surface que nous
ne voyons point , & qui nient fa rotation fur elle-même.
La surface de la Lune est pleine d’éminences & de cavités, c’est
ce qui fait quelle réfléchit de toutes parts la lumière du Soleil, car
si elle étoit unie comme un de nos miroirs , elle ne nous réfléchi-
CHAPITRE SECOND.
L ’efFort que font les planètes en vertu de cette force pour s'é-
loigner du centre de leur mouvement , est ce qu ’on appelle leur
DeìaForcecen - fora antrìfuge ; ainsi dans les planètes , la force centrifuge est la
trìfuge des pla- tic , ' .
Acres. partie de la rorce projectile qm les éloigné directement du centre
de leur révolution.
V.
V I.
Après avoir prouvé que les planètes sont retenues dans leur
orbite par une force qui tend vers le Soleil , M . Newton démontre
vrarie aia force
' prop . 4 . que les forces centripètes des corps qui décrivent des cer¬
nâtes versTe so- des , font entr 'elles comme les quartés des arcs de ces cercles par¬
tition imerfè courus en tems égal , & divisés par leurs rayons ; d où il tire , que si
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ;;
les rems périodiques des corps révoluans dans des cercles sont en a°ubI sí!e ders diP
'
raison sesquiplée de leurs rayons , la force centripète qui les porte Sìuàmreà8
vers le centre de ces cercles , est en raison réciproque des quartes lei! êcI<M8 IM8
^ 1 périodiques.
de ces memes rayons , c’est-à-dire des distances de ces corps au r,rop>4>Cor,6.
centre : or , par la seconde réglé de Kephr, que toutes les planètes Et en supposant
obiervent , les tems de leurs révolutions sont entr ’eux en ration bes circulaires,
sesquiplée de leurs distances à leur centre , donc , la force qui porte
les planètes vers le Soleil décroit en raison inverse du quarté de
leurs distances à cet astre , en supposant quelles tournent dans des
cercles concentriques au Soleil.
V I I.
Et que,par con¬ M. Newton ne s’est pas contenté d’examíner la loi qui fait décrire
séquent la force
centripète qui re¬ des ellipses aux planètes , mais il a examiné si cette même loi ne
tient les planètes
dans leur orbe ,
décroit comme
pouvoit pas faire décrire d’autres courbes aux corps, & il a trouvé
1c quarté de la
distance.
( Cor. 1. prop. 15. ) qu ’elle ne leur feroit jamais décrire qu’une des
Sections coniques dont le centre des forces feroit le foyer , & cela
quelque fût la vitesse projectile.
La force cen¬
tripèteétant dans Les autres loix qui feroient décrire des Sections coniques , les
cette propor¬ feroient décrire autour d’autres points que le foyer ; M . Newton a
tion , les planè¬
tes ne peuvent
décrire que des trouvé P . E. que si la puissance est comme la distance au centre,
Sections coni¬
ques dont le So¬ elle fera décrire au corps une Section conique dont le centre sera
leil occupe un
à foyers. le centre des forces , ainsi M . Newton a non-sculement trouvé la
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . î7
loi que suit la force centripète dans notre sistême planétaire , mais Pro?. ,s.
il a fait voir qu 'une autre loi ne pouvoir avoir lieu dans notre
monde tel qu ’il est.
X.
M . Newton a cherché ensuite prop . 17. la courbe que doit dé- te^ ;“ “ e<jf0^
crire un corps dont la force centripète décroit en raison inverse
du quarté des distances , en supposant que ce corps parte d’un point ^y ^ fon^ cen-
donné avec une vitesse 8c une direction prises à volonté.
II est parti pour la solution de ce problème , de la remarque qu ’il
avoir fait prop . 16. que les vitesses des corps qui décrivent des
Sections coniques , font à chaque point de ces courbes , inversement
comme les perpendiculaires abaissées du foyer fur les tangentes,
& directement comme les racines quarrées des paramétres.
Outre que cette proposition fait un problème intéressant pour la
feule Géométrie , il est encore très -utile dans l’Astronomie ; car en
découvrant par quelques observations la vitesse ôc la direction d’une
planète dans quelque partie de son orbite , on peut, à l'aide de cette
proposition , trouver le reste de l’orbite , &c la détermination de
l’orbite des comètes peut être en grande partie fondée fur la même
proposition.
X I.
Il est aisé de s’appercevoir que d’autres loix de force centripète Queiies courbes
que celle du quarté des distances feroient décrire d’autres courbes , fbrMscemripéte»
& il y auroit telle loi dans laquelle les planètes , malgré la force La proportion
&r<
projectile , defeendroient vers le Soleil , &c telle autre dans laquelle , centripète n
malgré leur force centripète , elles s’en iroient à l’infini dans les es- An caúsî ^ la
paces célestes ; telle autre leur feroit décrire des spiralles , & c. & pSeXs p" I
M . Newton cherche dans la prop . 41 . quelles feroient les courbes dans leur
Jupiter & Saturne ayant chacun plusieurs satellites dont on con- ta comparai¬
son des tems pé¬
noît les tems périodiques & les distances, il est aisé de connoître si riodiques & des
distances des sa¬
les tems de leur révolution autour de leur planète iont à leur dis¬ tellites de Jupiter
& de Saturne ,
tance dans la proportion découverte par Keplerj ôc les observations fait voir que la
font voir que les satellites de Jupiter &c de Saturne observent aussi force qui porte
les satellites de
cette seconde loi de Kepler en tournant autour de leur planète , & ces planètes vers
leur planète prin¬
que par conséquent la force centripète dans Jupiter & dans Satur¬ cipale ,fuit auffi la
proportion dou¬
blée inverse des
ne , décroît en raison inverse du quarté de la distance des corps au distances.
centre de ces planètes.
XV.
Jupiter , Saturne & notre Terre attirent donc les corps dans
L la tsmoiurcdeiL
même A1proportion que le Soleil terre
les attire eux -mêmes , Lci’induction
, étoit néceí-
1
i * Atc p0 ur cette
nous porte à conclure , que la gravité fuit les mêmesdécouverte.
f * xo proportions fanaiogienous
dans Mars , Vénus & Mercure : car partout ce que nous i l porte a conclure
A x suitaumlaméme
connois - <iue
sons de ces trois planètes , elîes nous parodient des
corps de la proportion dans
x les planètes qui
même espèce que la Terre , Jupiter & Saturne ; ainsi on peut
con - pasè ra¬
clure , avec beaucoup de vraisemblance , qu 'elles ont la
force at¬
tractive , & que cette force décroît comme le quarté des
distances.
X V I L
Puifqu 'il est prouvé par les observations & par Traduction
que
toutes les planètes ont la force attractive en raison
inverse du
quarté des distances , & que par la seconde loi du
mouvement
faction est toujours égale à la réaction , on doit conclure ,
avec
M » Newton, que toutes les planètes gravitent les unes
i
vers Jes trop. tîv.
autres , & que de racrae que le De quel raison»
Soleil attire les planètes , il est ré- nemenr
1 vi.à '-
ciproquement attiré par elles ; car puisque la Terre , Jupiter & ton a conclu la
1 il gravitation mu-
r ruelle de tous les
Saturne agissent fur leurs satellites en raison inverse dtr quarré
dés corps célestes,
distances , il a aucune raison qui puisse faire croire que cette
action ne s’exerce pas à toutes les distances dans Ta même
propor¬
tion ; ainsi les planètes doivent s’attirer mutuellement , &
on voit
sensiblement les effets de eette attraction mutuelle dans ía conjonc¬
tion de Jupiter & de Saturne ..
Tome II. f
4z PRINCIPES MATHÉMATIQUES
XVIII.
X I X.
Quelle est la Mais quelle est la raison qui fait tourner un corps autour d’un
cause pour la¬
quelle un corps autre ?Pourquoi , par exemple , si la Lune & la terre s’attirent ré¬
tourne autour
d’un autre , au- ciproquement en raison inverse du quarté de leurs distances , la
lieu de le forcerà
tourner autour de terre ne tourne- t’elle pas autour de la Lune , au lieu de faire tour¬
lui.
ner la Lune autour d’elle ; il faut certainement que la loi que fuit
l’attraction ne dépende pas seulement de la distance , qu’ii y
entre quelque autre élément par lequel on puisse rendre raison
de cette détermination , car la distance est ici insuffisante, puis-
qu’elle est la même pour l’un & l’autre globe.
Cette cause pa- Il est aisé , en examinant les corps qui composent notre système
roît être la maslè
du corps central. planétaire , de soupçonner que cette loi est celle des masses; le So¬
leil autour duquel tournent tous les corps célestes nous paroit beau¬
coup plus gros qu’aucun d’eux , Saturne & Jupiter font beaucoup
plus gros que leurs satellites , & notre terre l’est plus que la Lune
qui tourne autour d’elle.
Mais pour s’en Or , comme la grosseur & la masse font deux choses différentes,
assurer , u fal-
loit connoître les pour être assuré que la gravité des corps célestes fuit la loi des
malles des diffé¬
rentes planètes. masses, il étoit donc nécessaire de connoître ces masses.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 43
Mais comment connoîtrc la masse des différentes planètes , c’est
ce que la théorie de M. Newton nous apprend.
X X.
XXL
D’où il a tiré On peut connoître par le même moyen la densité du Soleil &
leur densité.
des planètes qui ont des satellites , c’est-à-dire , la proportion qui
est entre leur diamètre & la quantité de matière qu’elles contien¬
nent , car M . Newton (Prop . 72 . Liv . 1. ) a prouvé que les poids
des corps égaux placés fur les surfaces des sphères homogènes &
inégales , sont comme les diamètres de ces sphères ; donc si ces
sphères étoient hétérogènes & égales , les poids des corps à leurs
surfaces scroient comme leur densité , en supposant qu ’il n’entre
dans la loi d’attraction que la distance Lc la masse du corps atti¬
rant -, donc aux surfaces des sphères hétérogènes & inégales , les
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 45 -.
On connoît nar -là que les plus petites planètes font les plusAles Les pianetes
r i *■ J- * plus peines &
denses . & qu ’elles font placées le plus près du Soleil ; car on vù ks pins denses,
^ r 1x font ses plus voi-
dans le Chap . L où l’on a donné toutes les proportions de notre smes du soleil,
íystême , qne la terre qui est plus petite & plus près du Soleil que
Jupiter Le Saturne , est plus dense que ces planètes.
X X 1 I I.
en est
tzê luivant
M . Newton tire de-là la raison de l ’arrangement des corps célestes la raiíon
de notre système planétaire , qui est tel que le requérait la densité m.Newton,
de leur matière , afin que chacun fut plus ou moins échauffe du
Soleil à proportion de fa densité & de son éloignement ; car on sçait
que plus un corps est dense , & plus il s’échauíFe difficilement , d’où
M . Newton conclut que la matière de Mercure doit être sept Fóis
plus dense que celle de la terre , afin que la végétation puisse y
avoir lieu ; car on sçait que l'illumination à laquelle , toutes choses
égales , la chaleur est proportionnelle , est comme lé quarté des T;
approchemens : or , on connoît la proportion de la distaricéde Mer¬
cure & de là Terre au Soleil , & par cette proportion on sçait que
Mercure est sept fois-plus éclairé & par conséquent sept fois plus
échauffé que la Terre ; Le M. Newton dit avoir trouvé par ses ex- 1
périences que la chaleur de notre été , augmentée sept fois , fait
bouillir seau ; donc si la terre étoit placée où est Mercure , toute
notre eau S’èvaporeroit : si elleH’étoit où èst Sâtùrne , elleTeiroit tou¬
jours gelée , dans l’un Le sature cas toute végétation cesserait,
tout le genre ànimal périrait ; :j c.
t : - - X X 1. ^ yj Xi ^ air'
On voit qu ’il n’y a que lés planètes qui ont dessatellites dont
4<* PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Onneconnoît on puisse connoître la maflè & la densité , puisque pour y parvenir,
toutes les propor- t L Js * * 9
tions que dans ies il .faut comparer entr ’eux les tems des révolutions des corps qui
planètes qui ont 1
des sardines
, tournent autour de ces planètes , il faut cependant en excepter la
II ftut cepen-
dant en excepter Eune dont ie parlerai dans la luite.
la Lune. ' r
XXV.
On voît pat
-ià La misse des planètes étant connue , on voit que îes corps qui
pourquoi le So - 4 r *
ìeii estie centre pnt moins de masse tournent autour de ceux qui en ont plus , &
des révolutions 1
célestes
. que plus un corps a dc masse , plus il a de force attractive , toutes
choses égales ; ainsi toutes les planètes tournent autour du Soleil
parce que le Soleil a beaucoup plus de masse qu’aucune planète,
car la masse du Soleil est à celles de Jupiter & de Saturne , à peu
;t près comme i à 1100 , & 3000 respectivement ; donc ces deux pla¬
nètes étant celles de notre système qui ont le plus de maííè , il fuit
que le soleil doit être le centre des mouvemens de notre système.
: r- XXVI.
.. . x x .. v j r ' -
La même chose est prouvée pour les planètes qui ont des satel¬
lites telles que Jupiter & Saturne . Si l’on supposoic que les satel¬
lites de Jupiter , par exemple , fussent tous placés à la même dis.
tance du centre de cette planète , & qu ’ils fussent tous privés de
leurs fixes projectiles , ils tomberoient tous vers elle , Sc arriveroient
à la surface dans le même tems . Cette proposition est une fuite de la.
proportion qui est entre les distances des satellites & les tems de leurs
révolutions.
XXX.
On prouve de même , par la raison qui est entre les tems périodiques
48 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
& les distances des planètes principales an Soleil, que cet astre
agit fur chacune d’elles proportionnellement à fa masse, car à des
distances égales leurs tems périodiques seroient égaux , Sc si dans
cette supposition les planètes perdoient toutes leur force projectile,
elles arriveroient tontes en même tems au Soleil ; donc le Soleil
attire chaque planète en raison directe de sa masse»
X X X I.
XXXII.
L’attraction a encore une propriété , c’est d’agir également sur L’attraction agît
uniformément 8c
les corps en mouvement Sc fur les corps en repos , Sc de produire continuellement,
& produit des ac¬
des accélérations égales en tems égaux , d’où il fuit que son action célérations éga¬
les en tems égal,
est continue & uniforme . C’est ce que prouve la maniéré dont soit que les corps
fur lesquels elle
la gravité accéléré les corps qui tombent ici- bas , Sc ce qui fuit du agit se meuvent,
soit qu’ils soient
mouvement des planètes qui ne sont , comme nous l’avons fait voir, en repos»
que de plus grands projectiles , mais toujours soumis aux mêmes
loix.
XXXIII.
Puisque la proportion qui est entre les masses des corps qui bat¬
tirent décide du chemin que l’un fait vers Pautre , on voit que le
Soleil ayant beaucoup plus de masse que les planètes , l’attraction
qu elles exercent fur lui ne doit pas être sensible. Cependant Pat- Effet derat.
traction des planètes fur le Soleil , quoique trop peu considérable
pour être sensible , n est cependant pas nulle ; Sc en la considérant , lei1
'
on voit que le centre autour duquel chaque planète tourne n est
pas le centre du Soleil , mais le point où se trouve placé le centre
commun de gravité du Soleil Sc de l’astre dont on considère la
Tom II , p
; -r PRÍNCIPÈS MATHÉMATIQUES
révolution . Ainsi, comme on a vu dans le Chapitre I. §. 19. que la
matière du Soleil est à celle de Jupiter , par exemple , comme 1
S tï67' 2c la distance de Jupiter au Soleil étant au demi diamètre
du Soleil dans une raison un peu plus grande , il fuit que le centre
commun de gravité de Jupiter & du Soleil tombe dans un point
fort près de la surface du Soleil.
Par Ie même raisonnement on trouve que le centre de gravité de
Saturne & du Soleil tombe dans la superficie du Soleil, & en
Prop. n . Lìv.
faisant le même calcul pour toutes les planètes , M. Newton dit , que
si la terre & toutes les autres planètes étoient placées du même
côté , le centre commun de gravité du Soleil & de toutes les pla¬
nètes scroit à peine éloigné du centre du Soleil d’un de ses diamè¬
tres. Car bien qu’011 ne connoissc pas la masse de Vénus , de Mer¬
cure ni de Mars , cependant comme ces planètes sont beaucoup
plus petites que Saturne & que Jupiter , qui ont elles-mêmes infi¬
niment moins de masse que le Soleil, on peut conclure que leur
masse ne dérange pas cette proportion.
XXXIV.
Cet effet est de C’est autour de ce centre commun de gravité que les planètes
ie faire osciller
autour du centre tournent , Sc le Soleil lui-même oscille autour de ce centre com¬
commun de gra¬
vité de notre sys¬ mun de gravité selon les proportions de l’attraction des planètes
tème planétaire,
fur lui. Ainsi c’est improprement que lorsqu’on considère le mou¬
vement de deux corps dont l’un tourne autour de l’autre , on re¬
garde Ie corps central comme fixe. Les deux corps , c’est-à- dire,
le corps central & celui qui tourne autour de lui , tournent tous
deux autour de leur centre de gravité commun , mais le chemin
qu’ils font autour de ce centre de gravité étant en raison récipro¬
que de leur masse, la courbe que décrit le corps qui a beaucoup
plus de masse est presque insensible: c’est pourquoi l'on ne consi¬
dère que la courbe decrite par le corps dont la révolution est sensi¬
ble , ôc on néglige ce petit mouvement du corps central qu’on
regarde comme fixe.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 5,
XXXV.
Ce commun centre de gravité est en repos.Car les différentes par¬ Ce centre com¬
mun de gravité
ties de ce système répondent toujours aux mêmes étoiles fixes; or , si est en repot.
ce centre n etoit pas en repos , & qu’il se mût uniformément en ligne
droite , on aiiroit remarqué , depuis le tems qu’on observe , des
changemens dans les rapports des différentes parties de notre systè¬
me planétaire aux étoiles fixes ; or , comme on n’y remarque au¬
cun changement , on doit en conclure que le centre commun de
gravité de notre système planétaire est en repos- _
Ce centre est le point dans lequel tous les corps qui composent
notre système planétaire viendroient se réunir s’ils perdòieiît;leur
mouvement projectile. > ,'.j
Le centre de gravité de notre système planétaire éMt en repos, Ainsi ce centre
ne peut être le
le centre du Soleil ne peut être ce centre commun de gravité , puií- centre du Soleil
lequel se meut
qu’on vient de voir qu’il se meut selon les différentes positions des perpétuellement.
planètes , quoiqu ’il nose dérange jamais sensiblement de sit place,
à cause du peu de distance qui est entre le centre de gravité ,com¬
mun de notre monde planétaire , & le centre du Soleil.
XXXVII.
XL.
Les aphélies des planètes , ainsi que leurs nœuds , & les plans Prop. i4 .tìv .j .'
& Prop . 1 & 1 1.
Liv 1.
dans lesquels elles se meuvent sont en repos , en faisant abstraction Les aphélies de»
de faction des planètes les unes fur les autres. planètes font en
repos.
Mars , Vénus , Mercure & la Terre étant de très-petites planètes, Quelles excep¬
tions les actions
elles ne causent aucune altération sensible dans leurs mouvemens mutuelles des
planètes les unes
respectifs : ainsi leurs aphélies & leurs nœuds ne peuvent être déran¬ fur les autres ap¬
portent à cette
gés que par faction de Jupiter &c de Saturne . M . Newton conclue régie.
de fa théorie que par cette cause , les aphélies de ces quatre planè¬
tes se meuvent un peu en conséquence par rapport aux étoiles fixes,
& il prétend que ces mouvemens suivent la proportion sesquiplee
des distances de ces planètes au Soleil ; d’où il tire , Prop . 14. Liv.
qu ’en supposant que l’aphélie de Mars , dans lequel ce mouvement
5+ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
est plus sensible , fasse en cent ans j j ' 10 " en conséquence , les
aphélies de la Terre , de Vénus & de Mercure feront 17' 40 " , 10'
& 4/ 16" respectivement dans le même tems.
Suivant M . Newton les aphélies allant en conséquence , les nœuds
rétrogradent , &r en supposant le plan de l’écliptique en repos , il
dit que cette régression est au progrès de l’aphélie dans un orbe
quelconque , comme 10 à zi à peu près. ( c)
A l’égard de Jupiter & de Saturne , ils dérangent l’un l’autre à
tout moment le mouvement de leurs aphélies , mais il en résulte
cependant un mouvement dans le même sens , dont M . Newton
n’a point aísigné la proportion.
X L I I I.
On néglige ces
altérations dont
On néglige ces mouvemens insensibles des aphélies & des nœuds
même plusieurs
Astronomes ne
qui font si peu remarquables , que même plusieurs Astronomes en
conviennent pas. nient l’existence , & on regarde les aphélies , ainsi que les nœuds des
Le repos sensi¬ planètes , comme en repos ; d’où il fuit une
ble des aphélies
nouvelle preuve de ce
est une nouvelle que
la gravité qui agit fur elles fuit la proportion inverse doublée
preuve que l’at-
traction agit en des distances . Car M . Newton a fait voir , Cor . 1. Prop . 4 ; . que si
raison doublée
inverse des dis¬ la proportion de la force centripète s’éloignoit de la
tances.
proportion
doublée pour Rapprocher de la triplée , seulement dune 60 cme par¬
tie , les apsides avanceroient au moins de trois dégrés dans une
révolution ; donc , puisque le mouvement des apsides , si elles se
meuvent , est presqu ’insensible , la gravité suit sensiblement la pro¬
portion doublée inverse des distances.
X L I V.
La gravité mutuelle des parties qui composent les planètes les Ca gravité mu¬
tuelle des parties
empêche de se dissiper par cette rotation : car on sçait que tout qui composent
les planètes , les
corps mû en rond acquiert une force centrifuge par laquelle il tend empêche de se
dissiper par la ro;
à s’éloigner du centre de fa révolution ; ainlí' ISnf la gravité mu¬ ration,
X L V I.
Si cette tendance des parties des corps célestes, les unes vers les
autres , s’oppose à l’effet de la force centrifuge , elle ne la détruit
pas , & l ester que produit cette force est de rendre inégaux les dia¬
mètres des corps révoluans supposés fluides. Car les planètes étant
composées de matière dont les parties tendent également vers leur
$6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
centre à égale distance , elles feroient sphériques si elles étoient ea
re mouvement repos . Mais le mouvement rotatoire fait que leurs parties tendent par
rotatoire
" leur force centrifuge , à s’éloigner de leur centre avec d’autant plûs
ver !'équateurdes
planètes.
de force , qu ’elles sont placées plus près de lequateur de la sphère
r évoluante : car on sçait par la théorie des forces centrifuges , que
cette force , en supposant les tems egaux , augmente en même rai¬
son que le rayon du cercle que le corps décrit ; donc , en supposant
fluide la matière dont les corps célestes font composés , la rotation
augmentera le diamètre de leur équateur , & diminuera par con¬
séquent celui de leurs pôles.
XLVI1.
ripesdeiaCpropM - pris pour déduire la figure de la terre de fa théorie , & ce que les
íj,°t"rrr aí£C5 à observations ont enseigné sur cette matière.
1í
CHAPITRE TROISIÈME.
De la détermination de la figure de la Terre , selon les
principes de M . Newton .
i.
ta force -
cen Puisque la force centrifuge des corps qui circulent augmente
SstTi ’t en raison du cercle décrit lorsque le tems de la révolution est le
rotation 8 même , le mouvement rotatoire doit élever les régions de l’équa-
diurne.
teur . Car en supposant que la terre ait été sphérique & composée
de matière homogène & fluide , avant d’avoir acquis le mouvement
rotatoire,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . J7
rotatoire , il faut , asm que la matière qui la compose conserve son
équilibre dans cette rotation , & que la forme de la terre soir cons¬
tante , que la colonne dont la pesanteur est diminuée par la force
centrifuge , soit plus longue que celle dont la force centrifuge n’a
point altéré la pesanteur : ainsi Taxe de la terre , qui passe par son
équateur , doit être plus grand que celui qui passe par ses pôles.
I I.
M. Newton, dans la Prop. 19. de son troisième Livre , a déterminé Méthode <îe
M. Newton pour
la quantité dont la colonne de l’équateur doit être pins longue que trouver la figure
de la terre.
celle de Taxe , en supposant comme dans tout le reste de son Ou¬
vrage j que la gravité qu’éprouvent les corps d’ici-bas n’est autre
chose que le résultat des attractions de toutes les particules dont est
composée la terre qu’il regarde comme homogène. II employé
pour données dans ce Problème , i °. la grandeur du rayon de la
terre prise d’abord pour sphérique , &c déterminé par M. Picard de
19615800. z?, la longueur du pendule qui bat les secondes à la la¬
titude de Paris , laquelle est de ; pieds 8 } lignes.
Il est prouvé par la théorie des oscillations, & par cette mesure
du pendule à secondes, qu’un corps à la latitude de Paris parcourt
dans une seconde z 174 lignes , en faisant la correction nécessaire
pour la résistance de Pair.
Un corps qui fait fa révolution dans un cercle à la distance de
19615800 pieds du centre , qui est le demi diamètre de la terre , en
2.3h j6 #4 " , qui est le tems exact de fa révolution diurne , parcourt
en une seconde, en supposant son mouvement uniforme , un arc
de 143; , 46 pieds , dont le sinus verse est , o , 0 5* 3656 pieds, ou
7 , 54064 lignes ; donc la force qui fait descendre les graves à la
latitude de Paris, està la force centrifuge que les corps acquièrent
à l'équateur par la rotation de la terre , comme *174 à 7,5 -4064.
Ajoutant donc à la force de la gravité qui fait descendre les graves
a la latitude de Paris , ce que la force centrifuge diminue de cette
force à cette latitude , asm d’avoir la force entiere qui porte les
Torne II, h
jS PRINCIPES MATHÉMATIQUES
graves vers le centre de la terre à la latitude de Paris , M. Newton
prouve que cette force totale està la force centrifuge fous l’équa-
teur , comme 2.89 à 1, ensorte que sous lequateur la force centri¬
fuge diminue la force centripète de yjj.
M. Newton a donné dans la Prop. 9 l . dor . 2. la proportion qui est
entre l’attraction exercée par un sphéroïde fur un corpuscule placé
fur le prolongement de son axe , 8c celle qui feroit exercée fur le
même corpuscule par une sphère dont le diamètre feroit le petit axe
du sphéroïde.»Employant donc cette proportion , 8c supposant la
terre homogène 8c privée de tout mouvement , il trouve ( Prop. 19.
Liv. ; . ) que íì fa forme est celle d’un sphéroïde dont le petit axe
soit au grand comme 100 à 101 , 1a gravité au pôle de ce sphéroïde
doit être à la gravité au pôle d’une sphère décrite fur le petit axe du
sphéroïde *comme 126à uj.
Par la même raison , imaginant un sphéroïde dont le rayon dc
l’équateur feroit l’axe de révolution , la gravité à l’équateur , qui
feroit alors le pôle de ce nouveau sphéroïde , feroit à la gravité de
la sphère à ce même point , cette sphère étant supposée avoir le
même axe de révolution , comme 125 à 116.
M. Newton suppose ensuite que la moyenne proportionnelle en¬
tre ces deux gravités , exprime la gravité des parties de la terre au
même lieu , c’est-à-dire , à lequateur , 8c qu ainsi la gravite des par¬
ties de la terre à l'équateur est au même lieu à la gravité des parties
de la sphère qui auroit le même axe de révolution , comme 12j i à
126; en& employant ce qu’il a démontré prop . 72. que les sphè¬
res homogènes attirent à leur surface en raison directe de leurs
rayons , il conclut que les attractions qu’exerce la terre au pôle &
à l'équateur dans la supposition du sphéroïde précédent , font en
raison composée de izs à iz ; , 126 à 12; 1 , & 100 à 101 cest-
à-dire,comme 501 à 500.
Mais il avoit démontré . Cor. ; . Prop. 91. que si on supposé le
corpuscule placé dans l’intérieur du sphéroïde , il sera alors attiré
en raison de la simple distance au centre ; donc les gravités , dans
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 5S>
les deux colonnes répondantes à lequateur & au pôle , feront com¬
me les distances au centre des corps qui y font placés * donc , en
supposent ces colonnes ou canaux communiquans partagés par des
plans transversaux qui passent à des distances proportionnelles à ces
canaux , les poids de chacune des parties dans Vun de ces canaux
feront aux poids de chacune des parties dans Vautre canal , comme
fes grandeurs de ces canaux ; 8c par conséquent , ces poids seront
entr ’eux comme chacune de ces parties , & comme leurs gravités
accélératrices conjointement , c'est-à- dire , comme ioi à ioo , 8c
comme yoo à soi , c’est dire comme 505 à 501 ; donc si la force
centrifuge d’une partie quelconque dans le canal qui passe par
l'équateur , est au poids absolu de la même partie comme 4 ' à 5o j,
c ’est-à- dire , si la force centrifuge ôte du poids d’une partie quel¬
conque dans la colonne qui passe par l’équateur ~ parties , les
poids de chacune des parties de l’un & de l’autre canal deviendront
égaux , 8c le fluide fera en équilibre . Mais on vient de voir que la
force centrifuge d’une partie quelconque fous l’équateur de la terre
est à son poids comme 1 à 289 , & non pas comme 4 à 505 -, il faut
donc prendre pour les axes un autre rapport que celui de 100 à
ioi , & en prendre un tel , qu ’il en résulte que la force centrifuge
fous l’équateur ne soit que la L§9° partie de la gravite.
Or , c ’est ce qu’une simple régie de trois donne tout de fuite : car D ’où il a con¬
clu le rapport des
si le rapport de 100 à 101 dans les axes a donné celui de 4 à 505 axes de la terre
de 2îj à *30.
pour la proportion de la force centrifuge à la gravité , il est clair
qu ’il faudra celui de 219 à 230 pour donner le rapport 1 à 289 dq
la force centrifuge à la gravité.
I 1 I.
I V.
&
Malgré l’autorité de M. Newton , quoique M . Hughens fut ar¬
rivé à la même conclusion de l’aplatiíTement en prenant une autre
hypothèse de pesanteur que celle de M . Newton ; quoique bailleurs
les expériences faites fur les pendules dans les différentes régions
de la terre eussent toutes donné la diminution de la pesanteur vers
l’équateur , & favorisé par conséquent ^aplatissement des pôles ;
cependant les on seait assez que les mesures prises en France , &c qui donnoient les
metures prises en -» 1 . ^
France avoient dégrés plus petits en allant vers le nord , avoient jette du doute fur
de
ia tI figure°U ia la figure de la terre . On faisoit des hypothèses fur la pesanteur pri¬
mitive qui donnoient à la terre , supposée en repos , une forme dont
l’altération s’accordoit avec la théorie des forces centrifuges , &
avec la figure allongée vers les pôles qui rèsultoit des mesures ac¬
tuelles.
Car cette grande question de la figure de la terre dépend de la
loi selon laquelle la pesanteur primitive agit , & il est certain , par
exemple , que si cette force dépendoit d'une cause qui la fit tirer
tantôt d’un côté & tantôt d’un autre , qui augmentât & diminuât
sans régie , la théorie ni la pratique ne pourroient jamais détermi¬
ner cette figure.
y.
Les mesures Enfin on a été obligé d’aller mesurer un dégré sous l’équateur,
prises par les Aca- o
démiciens Franun autre fous le cercle polaire , pour decider cette queltion ; nous
- &
çais au cercle po- . , , r
ìaire&auPérou, avions jette dans I erreur , mats nous avons réparé notre faute , &
a l es mesures des Académiciens Français ont justifié la théorie de
°appiatie.
fcraie
M . Newton fur la figure de la terre , dont l’aplatissement vers les
pôles est à présent généralement reconnu.
Les mesures prises en Laponie & au Pérou donnent un plus
grand aplatissement que celui qu on vient de voir qui résulte de
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 61
la théorie de M . Newton, car ces mesures donnent le rapport des
axes de 175 à 174»
V I.
En déterminant le rapport des axes de la terre , M. Newton outre Deux so pp0 si.
, 1 fions -, faites pat
la gravite mutuelle des parties de la matière , a encore suppole que m. Newton et»
» , r 1 11 s déterminant l’ap-
la terre etoit un sphéroïde éliptique , 6c de plus que sa matière étoit piatWèmentdeia
homogène . M . Claimut, dans son Livre de la figure de la terre , a m. ciaîmut a
_ . . n r . vérifié la premie-
fait voir que la premiere luppolition etoit légitimé , ce que M . redecesso PP ofi-
Newton avoit négligé de faire , quoique cela soit fort important Newtònlmtné-
pour s’assurer qu’on a le vrai rapport des axes de la terre . sl'gé'
Il n’en est pas de même de la seconde supposition sur l’homo - nesttréS-po s-
, 1 1 sible que I’autre
généïté de la matière de la terre , car il est trës-poíììble ( & M. supposition soit
Newton l'a lui -même soupçonné Prop . zo . Liv . 3. ) que la matière
qui compose la terre soit d’autant plus denié qu’on approche plus
du centre ; or , les différentes densités des couches de matière qui
composent la terre , doivent changer la loi suivant laquelle les corps
qui la composent gravitent , 6c altérer par conséquent le rapport
de ses axes.
V I I.
W VIII.
m. Ncmon II ne faut pas dissimuler que Newton avoit tiré une conclusion
conclusion touîe toute différente de la supposition , que les parties de la terre étoient
«sautant plus deniés , qu ’on approche plus du centre ; il croyoit qu’en
ce cas , le rapport des axes devoir augmenter.
Paroles de m. Voici comme il s'exprime pag . ;86 . de la deuxième édition des
jet'^dans
^adeu- Erineipes : Ce retardement du pendule à Céquateur prouve la. diminution
prtTJpetUOndeS gravite dans ce lieu , & plus la mature y fera légere , plus elle devra
être haute afin de faire équilibre avec celle du pâle.
M . Newton croyoit que la densité augmentant vers le centre , la
pesanteur augmentoit de lequateur au pôle dans une plus grande
Enquoìiis
’est raison que dans le cas de l’homogénéïté , ce qui est vrai . Mais ií
íiompé
. penfoít que la pesanteur à chaque point du sphéroïde étoit en rai¬
ip
son renversée des distances au centre du sphéroïde , soit que le sphé¬
roïde fût homogène , ou que sa densité variât d’une maniéré quel¬
I^ K conque ;d ’où il avoit conclu , que dans le cas de la densité augmentée
de la circonférence au centre , la pesanteur augmentant dans une
plus grande raison que dans l’homogénéïté , saplatiflement feroiî
plus grand , ce qui est faux ; n’étant fondé que fur une supposition*
qui n’a lieu que dans le sphéroïde homogène.
I X.
IfW;
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 6;
qui se présentent à l’esprit , que l’aplatissement ne peut jamais être
plus grand que de zzs>à z; o, puisque ce rapport est celui qu on
trouve dans la supposition de l’homogénéïté de la terre , & qu’il
résulte de cette théorie , que dans tous les autres cas la pesanteur
augmentant , l’aplatissement doit être moindre.
X.
Après avoir déterminé le rapport des axes de la terre dans la tzuci est te
, , , poids , , des corps
supposition de rhomogéneïte , M. Newton cherche de la maniéré dans les dissàeri-
‘ ., ces régions de la
suivante dans la Prop. ZO. du Liv. quel doit etre le poids des terre .,
corps dans les différentes régions de la terre . Puisqu’on a vû que
les colonnes de matière qui répondent au pôle & à l’équateur,
étoient en équilibre lorsque leurs longueurs étoient entr’elles com¬
me ZZ9 à zjo, que & les poids des parties égales & placées de
même dans ces deux colonnes , doivent être en raison réciproque
de ces colonnes , ou comme z30 à zz^ ; on voit , par un raisonne¬
ment semblable , que dans toutes les colonnes de matière qui com¬
posent le sphéroïde , les poids des corps doivent être en raison ren¬
versée de ces colonnes , c’est-à-dire , de leurs distances au centre :
donc en supposant qu’on connoisse la distance d’un lieu quelconque
de la surface de la terre au centre , on aura la pesanteur en ce
lieu , & par conséquent la quantité dont la gravité augmente ou
diminue en allant vers le pôle ou vers l’équateur : or comme la
distance d’un lieu quelconque au centre décroît à peu près comme
le quarte du sinus droit de la latitude , ainsi que l’on peut s’en con¬
vaincre par le calcul »on voit comment M. Newton a formé la table
de la Prop. zo. du Liv. 3. où il a donné la diminution de la pesan¬
teur depuis le pôle jusqu’à l’équateur.
X I.
XII.
II attribue cet- Quoique M . Newton paroisse porté à croire , par les observations
cha1ffTs eàriî qu’il rapporte dans cette même Prop . 10. fur rallongement du pen-
teur qd luonge dule causé par les chaleurs dans les régions de l’équateur , que ces
eesPrégjljns. dans différences viennent de la différente température des lieux où l’on.
niera expùien - a fait les observations , l’attention qu’on a eu à conserver le même
dégré
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . <sy
dégré de chaleur par le moyen da thermomètre dans les expérien - -« om&k voh
ces qn’on a fait depuis M . Newton fur la longueur des pendules dans ?nent psotófa"r
les différentes régions de la terre , prouve que ces différences ne régions C
7nep™c
doivent point être attribuées à cette cause , & qu’il y a réellement rce™‘“ ces im '
un décroissement de pesanteur du pôle à l’équateur plus grand que
celui que M - Newton a donné dans fa table.
XV.
X V L
cansìa pre- Dans la premiere ' édition des Principes , M . Newton n ’avoit pas
de Jupiter ,
P^ iSt n^ siit entrer la densité dans la proportion des diamètres
il avok conclu le rapport -de ses axes de 40 à 39. eti
n’y faisant
«towwTà
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . §7
entrer que 1* révolution le rapport des axes de la un aplatissement
diurne , & 1 beaucoup moin-
terre. dr £ , & pourquoi?
X I X.
CHAPITRE QUATRIÈME.
Comment M . Newton a expliqué la précejsion des
Equinoxes .
I.
Et cette régres¬Quoique les étoiles fixes soient immobiles , du moins pour nous,
sion cause un
mouvement ap¬ comme la commune intersection de l’équateur & de l’écliptique
parent dans les
étoiles fixes, rétrograde , il est nécessaire que les étoiles qui répondent à ces
points paroissent changer continuellement , qu ’elles paroiífënt
avancer vers l’Orient ; d’où il arrive que leurs longitudes , qu on
a coutume de compter dans l’écliptique du commencement â ’H-
rhs, c’est-à-dire , du pointd ’intersection de l’équateur &r de leclipti-
que au printems , augmentent continuellement , & les fixes paroissent
avancer en conséquence; mais ce mouvement n’est qu ’apparent &
vient de la régression Cil ÍCftS contraire du point de l’équinoxe d»
printems.
)
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 69
V.
Cette régression est ia cause pour laquelle toutes les constella¬ queElle est cause
l’intersedion
tions du zodiaque ont changé de place depuis les observations des de l’écliptique&
de l’équateur ne
premiers Astronomes. Car la constellation à’Jries, par exemple, mêmesrépond plus aux
étoiles. &
que les constella¬
qui au teins d'Hipparque répondoit à l’intersection de l'équateur tions du Zodia¬
& de l’écliptique ail printems , &c qui a donné son nom à cette que ont changé
de place,
portion de l’écliptique , est à présent dans le signe du Taureau, le
Taureau est dans les Gémeaux , & c . ainsi elles ont pris la place l’une
de l'autre ; mais les parties de l’écliptique où elles étoient placées
autrefois , ont toujours retenu le même nom qu’elles avoient du
tems d’ Hipparque,
V I.
V I I.
VIII.
M. Newton a fait voir dans le Cor. 21. de la Prop. 66. que l’exu- Si la terre étoìs
élevée vers les
bérance de la matière de la terre vers l’équateur faisant rétrogra¬ pôles au lieu de
i’étre à l’équa-
der les nœuds , plus cet excès de matière vers l’équateur feroit teur , les points
grand , plus cette régression feroit grande , &c qu’elle doit diminuer équinoctiaux
vanceroient au
a-
lieu de rétrogra¬
quand cette protubérance diminue ; ainsi s’il n’y avoit aucune élé¬ der,
vation vers l’équateur , la régression des nœuds n’auroit pas lieu,
& les nœuds d’un globe , qui au lieu d’'être élevé à l’équateur y fe¬
roit abaissé, & qui auroit par conséquent fa matière protubérante
vers les pôles , fe mouvroient en conséquence.
XIII.
X I V.
On n’a considéré jusqu’à présent que faction du Soleil en ex¬ Que ía in¬
né contribue au
pliquant la procession des équinoxes , & on a vu que par cette ac¬ mouvement des
points équinoc¬
tion les points équinoctiaux ne feroient que 9 " 56'" 54 iv en une tiaux.
année. Mais la Lune agit fur la terre par fa gravité , & cette ac¬ de Que l’action
la Lune furl’é-
tion est tres- sensible dans le phénomène que nous examinons ici. lévation de la ter¬
re à l’équateur,
M. Newton trouve , par fa théorie , que faction de la Lune fur les elt plus puissante
que celle du so¬
points équinoctiaux , est à celle du Soleil comme 4. 481j • à 1. envi¬ leil.
Et en quelle
ron ; àc en suivant cette proportion , on trouve que la Lune fait proportion,
Tome II, K.
74 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Quantité totaie rétrograder les nœuds dans le tems d ’une révolution dans le grand
donc les actions ° °
du Soleil& Je orbe de 40 " 51"' t4 iv, &c que par conséquent la préceffion an-
la Lime , font . r, , , r , . , , T
t^crograder, se- nuelle des equmoxes j cauíee par les deux forces reumes de la Lune
m . Newton, les & du Soleil , est de 50 " o " ' n lV , ce qui est à peu prés , comme
uaiix dans une on voit , la quantité dont les meilleurs observateurs l’ont déter-
armée. • ,
minée.
X V.
cette quand- Ainfí les points équinoctiaux après une révolution entiere de la
té s’accorde avec ri r
ceiie qui a été dé- terre dans le grand orbe , au lieu de revenir au même point , s en
observations
, éloignent de 51" environ , & ils ne reviennent à ce même point
qu’aprés avoir parcouru le cercle entier , ce qui compose leur ré¬
volution de 15910 années , comme on l’a dit ci-deíìus.
XVI.
Quelque Astro¬
nomes ont soup¬
Quelques Astronomes ont soupçonné qu’indêpendament de la
çonné que san¬ notation de Taxe de la terre dont j’ai parlé , & par laquelle son
gle que l’axe de
la terre fait avec
inclinaison à l’écliptique change & íe rétablit deux fois chaque
l’écliptique dimi-
nuoit continuel¬ année , cet axe s’éloignoit continuellement de récliptique par un
lement.
mouvement imperceptible. Et l'on ne íçait pas si le mouvement des
nœuds , celui des apsides, Texcentricité de la terre , celle de la Lune,
JElémens qui les actions des autres planètes fur la terre , tous élémens qui n’en-
peuvent entrer
«ÍAtis la cause de trent point dans la détermination des changemens qui arrivent dans
.cette diminution.
la position de Taxe de la terre pour causer la préceffion des équi¬
noxes , ne pourroient apporter quelque changement dans sangle
que Taxe de la terre fait avec récliptique.
XVII.
que cette d/mi- d 'une minute en cent ans , & 1 opinion de cette diminution paroi t
nlèu minute d eun justifiée par les différences qui se trouvent entre les observations
que d’habiles Astronomes ont fait de cette obliquité . Mais on est
bien loin de pouvoir prononcer en faveur de ce savant. Car si
cette diminution de sangle que fait l’axe de la terre avec récliptique
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 7f
a lieu , on sent , par la lenteur dont elle s’opére , qu ’il saut un plus . o» m pourra
grand nombre d observations que celui qu on a jusqu a presont . Et ce mouvement
dans les choses qui dépendent de différences si fines , on ne peut r ->xe^ e"" ier-
rien statuer fur les observations des Astronomes qui ont précédé la eu’aura uítiès-
perfection qu ’on a donné aux instruniens astronomiques dans le d’óbfc tva 'jon5bm
dernier siécle.
CHAPITRE V.
i.
Galilée pensoit que les phénomènes des marées pouvoient sJex - Erreur
* ex¬
pliquer par le mouvement de rotation de la terre , Sc par son mou - Kta &rx
vement de translation autour du Soleil . Mais si ce grand homme fiux ’
avoit fait plus d’attention aux circonstances qui accompagnent le
flux & le reflux, il auroit vû que par le mouvement diurne les
eaux doivent à la vérité s'élever vers l’équateur , ce qui doit faire
prendre à la terre la forme d'un sphéroïde déprimé vers les pôles,
mais que jamais ce mouvement rotatoire ne pourroit causer aux
eaux de la mer aucun mouvement de réciprocation , ainsi qtie
Nl . Ne Wt on l ’a démontré Cor . 19 . Prop . 66 . M - Newton fait voir
auffi dans ce même Cor . en employant ce qu ’il a démontré dans les
k ij
/6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Cor . <j. 8c 6. des loix du mouvement , que la translation de la
terre dans son grand orbe ne doit rien changer à tous les mouve-
mens qui s’éxécutent à ía surface , 8c que par conséquent le mou¬
vement translatif de la terre autour du Soleil , ne peut causer le
mouvement de flux 8c de reflux qu ont les eaux de la mer.
I I I.
m Newton a *- une , mais il ne l' étoit pas de connoître la maniéré dont ces deux
faú voir quec’eít a ft res les produisent , &c la quantité dont chacun y contribue . On
tionque ie soieii ne Voit que les effets dans lesquels ces actions sont tellement con-
bc la Lune agu- xA
lent fur ia mer. fondu es , que fans les principes de M , Newton on n’auroit pû par¬
venir à les démêler l’une de l’autre , ni à affigner leur quantité . 11
étoit réservé à ce grand homme de trouver les véritables causes du
flux & du reflux , & de soumettre ces causes au calcul . Voici le
chemin qu ’il a suivi pour y parvenir.
I V.
chemin qu’ii II commence par examiner dans la Prop . 66. les principaux
a luivi pour par- . , . , r ,. ,
venir à assigner phenomenes qui doivent reíulter du mouvement de trois corps
la quantité dont r , , ,
ohacnn de ces qni s ’attirent mutuellement en raison réciproque du quarte des
altres contribue
à ces Phénomé
- distances , les petits tournans autour du plus grand.
Après avoir vû dans les 17 premiers Cor . de cette Prop . quels
sont , dans un tel système , les dérangemens que doit causer le plus
grand corps dans le mouvement du plus petit qui tourne lui -meme
autour du,troisième , 8c donné par ce moyen les fondemens de la
théorie de la Lune , il considère dans le Cor . 18. plusieurs corps
fluides qui tournent autour du troisième , & il suppose ensuite que
ces corps fluides deviennent contigus 8c forment un anneau qui
tourne autour du corps qui lui sert de centre , & il fait voir que
cet anneau doit subir dans son mouvement , par faction du plus
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 77
grand corps, les mêmes dérangemens que le corps unique dont il
suppose que cet anneau a pris la place ; enfin Cor. 19. fl suppose
que le corps autour duquel tourne cet anneau s’étende jusqu a lui,
que ce corps qui est solide contienne l’eau de cet anneau dans un
canal creusé autour de lui, 8c qu ’il tourne autour de son axe d’un
mouvement uniforme , 8c il sait voir qu’alors le mouvement de
l’eau contenue dans ce canal , fera accéléré 8c retardé tour à tour
par faction du plus grand corps, Sc que ce mouvement fera plus
prompt dans les íyfigies de cette eau , ôc plus lent dans íes quadra¬
tures , 8c enfin que cette eau devra éprouver un flux 8c reflux
comme notre mer.
Dans la Prop . 14. du Liv. 3. M. Newton applique cette Prop. 66.
8c ses Cor. aux phénomènes de la mer, 8c il y fait voir qu’ils font
y.
V I.
I X.
X.
X I V.
On vient de voir que l’effet de la Lune fur les marées , est à celui
du Soleil comme 4 | à 1 environ . Or on n’a fait attention en dé¬
terminant le tems auquel arrivent les marées qu a l’action de la
Lune , si on ne faifoit de même attention qu a faction du Soleil,
les marées devroient suivre immédiatement le passage du Soleil au
méridien , en faisant abstraction des causes externes qui les retar¬
dent ; mais la mer }en obéissantà ces deux astres selon la quantité
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 85
de leur action fur elle , acquiert sa plus grande hauteur par une
force composée de ces deux forces , ainsi cette plus grande hauteur
arrive dans un tems intermédiaire à celui dans lequel elle auroit
lieu en considérant l’efFet de chacune de ces forces séparément , 8c
ce tems répond plus exactement au mouvement de la Lune qu’à
celui du Soleil , parce que la force de la Lune fur la mer est , comme
on l’a vû précédemment , plus grande que celle du Soleil.
Le plus grand abaissement des eaux doit arriver quand la Lune
est dans l’horison , puisque c’est alors que son action sur la mer est
îa plus oblique , c’est pourquoi il n’y a pas un espace égal entre
deux élévations de l’eau , comme cela devroit arriver ; mais la plus
grande élévation qui fuit est d’autant plus près de celle qui l’a pré¬
cédée , que l’élévation du pôle du lieu qu ’on considère fera plus
grande , 6c que la Lune aura plus de déclinaison , c’est-à- dire , d’au¬
tant plus qu ’il y aura plus d’intervale entre le lever & le coucher
de la Lune , (k le cercle horaire de six heures après fa culmination.
X V.
XVI.
Les marées font plus grandes deux fois chaque mois lorsque la Les «tarées
font plus grandes
Lune est pleine & nouvelle , c’est-à-dire , dans la conjonction 6c deux fois chaque
mois a la nou¬
l?0 pposition , 6c cela parce qu ’alors les actions du Soleil 6c de la velle & à la plei¬
ne Lune.
Lune conspirent à élever les eaux . Dans les quadratures , ces forces Ht plus petites
dans les quadrrt,
étant contraires l'une à l’autre , on a alors les plus petites marées, tures,
«6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
XVII.
Mes font plus Enfin , tontes choses égales , les marées font toujours plus grandes
«hoses 4aies dans les mêmes afpeéìs du Soleil & de la Lune , ék lorsqu 'ils ont la
dans le périgée . r 1 t 1
de ìa Lune que même déclinaison , loríque la Lune est dans son périgée que lors-
«feuisl’apogée. , 1
qu’elle est dans son apogée , oc cela doit etre ainsi, par la théorie ,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE,
puisque les forces de la Lune fur la mer décroissent en raison tri¬
plée de ses distances à la terre.
X I X.
X X.
Les effets de la Lune & du Soleil fur les marées dépendent en¬ Les marées dé¬
pendent encore
core de la déclinaison de ces astres, car si l’astre étoit placé dans le de la déclinaison
du Soleil& de la
pôle , il attireroit d’une maniéré constante chaque particule d’eau, Lune.
& son action étant toujours égale , elle n’exciteroit dans cette eau
aucun mouvement de réciprocation ; ainsi il n’y auroit ni flux ni
reflux ; donc faction du Soleil 8c de la Lune , pour exciter ce mou¬
vement , deviennent plus foi hies à mesure qu ils s'éloignent de l’é-
quateur ; & M. Newton, Prop . 37. Liv. 3. dit , que la force de l’astre
sor la mer décroît à peu près en raison doublée du sinus de complé¬
ment de fa déclinaison ; c'est- là la raison pour laquelle les marées
font moindres dans les fysigies solstitiales, que dans les équinoctia-
les : 8c elles doivent être plus grandes dans les quadratures solstì-
tiales, que dans les équinoctiales ; parce que dans le premier cas la
Lune fait un plus grand effet que le Soleil.
Les plus grandes marées arrivent donc dans les fysigies, 8c les
plus petites dans les quadratures des deux astres vers l’équinoxe,
8c la plus grande marée dans les fysigies est toujours accompagnée
continues , parce que s’il arrive que la Lune d^ns l’une des sysigíes
soit dans son périgée , elle fera la íysigie suivante dans son apogée :
or , dans le premier cas, son action étant la plus grande & conspirant
avec celle du Soleil , elle fera monter l'eau à sa plus grande hau¬
teur ; mais comme dans la sysigie suivante , où elle est dans son
apogée , son action est la moindre , alors la marée ne fera plus II
forte»
XXL
XXII.
XXII L
X X I y ;-
Ainsi , outre les causes assignables par lesquelles on petit fendre' n entre(!aris
compte des phénomènes de la mer » il y en a encore plusieurs qui âuà L Su"-'
'Sw* Lso m
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
fin *plusieurs eau- causent des inégalités dans ses mouvemens , qui ne font réductibles
ses qui ne lonc o * i
, ^ aucune
jjas aflìgnabies ioi , parce qu ’elles dépendent d ’élémens qui changent L
chaque lieu ; tels font les lits siir lesquels paíîènt les eaux , les dé¬
troits , les différentes profondeurs des mers , leur largeur , les em¬
bouchures des fleuves , les vents , Lee. toutes causes qui peuvent
altérer la quantité du mouvement de 1eau , Le par conséquent retar¬
der le flux , l’augmenter , ou le diminuer , & qui ne peuvent être
soumises au calcul ; c ’est pourquoi il y a des lieux où le flux arrive
trois heures après la culmination de l’astre , &c d ’autres ou il n’ar-
rive que douze heures après ; & en général , plus les marées íont
grandes , plus elles arrivent tard , & cela doit être ainsi , puisque
les causes qui les retardent agissent pendant un tems d’,autant plus
long.
Si le flux étoit infiniment petit , il auroit lieu precisement dans le
moment même de la culmination , parce que les obstacles qui le
f etardent agiroient infiniment peu ; c’est en partie pourquoi les plus
grandes marées qui arrivent vers la nouvelle & la pleine Lune,
suivent plus tard le passage de la Lune au méridien , que celles qui
arrivent vers les quadratures car ces dernieres marées font les plus
«entes.
*X X V,
c.« matées Les marées sont toujours plus grandes vers les côtes qu en pleine
^îes mer , Le plusieurs raisons y contribuent ; premierement , l'eau frappe
grandi°vers
&ÏOur' contre les rivages , ce qui doit par la réaction augmenter fa hauteur ;
DE 1A PHILOSOPHIE NATURELLE.
secondement , elley arrive avec la vitesse quelle avoitdans l’
océan
où fa profondeur est très grande , & elle arrive en
grande quantité ,
ee qui fait que par la grande résistance que lui
opposent les riva¬
ges , elle seléve beaucoup davantage ; enfin quand elle
pafle par des
détroits , fa hauteur augmente beaucoup , parce qu’étant
repoussée
par les rivages , elle vient avec la force qu’elle a
acquis par Vessort
qu’elle a fait pour les inonder , c’est pourquoi à
Brijlol elle monte
à une si grande hauteur vers les sysigies; car fur cette
côte le rivage
est plein de sinuosités8c de bancs de fable
contre lesquels Peau frap¬
pe avec une grande force , 8c defquels elle ne
peut s'échapper aussi-
tôt qu’elle feroit si le rivage étoit uni.
XXVI î.
C’est par ces principes qu’on peut rendre raison des
flux énormes
qui ont lieu dans quelques ports , comme à Plimoutk,
au mont S.
Michel, à& Avranches, où M . Newton assure (De Syjlemate mundi)
que seau monte jusqu’à 40 8c 5,0 pieds , &
quelquefois plus.-
Il peut arriver que le flux vienne au même port
par plusieurs Lch !-â>ionê
chemins , & qu’il passe par quelques>uns de ces chemins
plus vîte ^ ^ UjUflují
que par les autres , alors le flux paroîtrapartagé en
plusieurs flux
successifs, qui auroient des mouvemens différens, &r qiii ne
ressem-
bleroient point aux flux ordinaires : supposons, par exemple
, que
de tels flux soient partagés en deux flux égaux ,
dont l’un précédé
Vautre de six heures , & qu il arrive trois heures ou
vingt sept heures
après l’appulfe de la Lune au méridien , si la Lune étoit
alors dans
J’équatenr , il y auroit à six heures d’intervale des
flux égaux qtif
íeroient détruits par des reflux de la même grandeur >sl& ’eau
sta-
gneroir pendant vingt- quatre heures ce jour là.
Si la Lune déclinoit , ces flux feroient dans l’
océan alternative¬
ment plus grands 8c plus petits , ainsi dans ce port il y
auroit al¬
ternativement deux plus grands 8c deux plus petits flux> íeS deux
plus grands feroient acquérir à Veau une plus
grande hauteur qui
fg trouveroit dans le milieu de ces deux flux,
8c par les deux plus
petits > fille asquérerok fa moindre hauteur an milieu de
CCS deux
ïït ij
-PRINCIPES MATHÉMATIQUES
plus petits flux , & l’eau acquére .roit dans le milieu de fa plus grands
& ■de fa moindre hauteur une hauteur moyenne ; ainsi dans l’espace
4 e vingt quatre heures , l’eaju, dans çe port , ne s’éleveroit pas deux
fois , comme elle faix ordinairement , mais elle n'açquéreroit qu’uns
fois fa plus grande , & une fois fa plus petite hauteur.
Si la Lune décline vers le pôle élevé fur l’horisqn , sa plus grande
hauteur fera la 3e, la 6", ou la 9° heure après Fappulsc de la Lune
au méridien ; & íi la Lune décline vers l’autre pôle , le flux fe chan¬
gera en reflux.
XXVII L
ÇjrpîicatJon des Tout cela a lieu à Batsham , dans le royaume de Tunquin , à io®
.eirconítanccs qui
.accompagnent le 50 ' de latitude boréale , il n’y a ni flux ni reflux le jour qui fuit le
jflux& le refluxà
1>fiuhamsAans le passage de la Lune par 1equateur ; ensuite quand elle décline vers
Royaume de
le nord , le flux Sc le reflux recommencent Sc n ’arrivent pas deux
'Jií/îjejBt
fois par jour , comme dans les autres ports , mais une fois seulement.
L’eau arrive de l’océan dans çe port de deux côtés , l’un par la
rner de la Chine par un chemin plus droit & plus court entre I’iílç
de Leuconiele & rivage de Kanton , Sc l ’aurre de la mer des Indes
entre la Cochinchine Si Piste de Bornéo, par un chemin plus long
plus tortueux . Or , l'eau arrive plutôt .par le chemin le plus court,
ainsi elle arrive de la mer de la Chine en six heures , & de celle des
Indes en 12.. donc l’eau arrivant la 3e Sc la 9e heure après l’appulse
de la Lune au méridien , il en résulte les phénomènes «dont je viens
de parler.
XXIX.
Auï âdou- Aux enibouchures des fleuves , le flux Sc le reflux font encore
chures dés fleuves
différens , car le courant du fleuve qui entre dans la mer résiste au
le reflux dure plus
longtems que le mouvement du flux de la mer, Sc aide ion mouvement de reflux,
, LMUIHuoi»
KllX
& cette cause doit par conséquent faire durer le reflux plus long-
■tems que le flux , Sc c ’est auffi ce qui arrive ; car Sfurnius rapporte
qtfau - deífus de Bristol , à l’embouchure du fleuve de ì’Oundale , le
jHux dure cinq heures Sc le reflux sept ; c’estpourquoi encore , toutes
choses égales d’aiì-leurs , les plus grands flux arrivent plus tard
ML embouchures des fleuves qu ’aillcurs.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , 9;
X X X,
On a dit ci - dessus que le flux & le reflux dépendoient de la décli-
íiaiíon de l’astre & de la latitude du lieu , ainsi fous les pôles il ne Sous les Mes
il n’y a ni flux ni
doit y avoir ni flu-x ni reflux diurne , car la Lune étant à la même reflux diurne ,
naais feulement
élévation fur Thorisonpendant 2.4 heures , elle ne passe point au ceux qui dépen¬
dent de la révo¬
lution de la Lune
méridien du lieu , & par conséquent elle ne peut y élever les eaux ; autour de la ;£g&»
te.
mais dans ces régions ., la mer a le flux & reflux qui dépendent de
la révolution de la Lune autour de la terre chaque mois , ainsi la
plus petite marée y arrive quand la Lune est dans lequateur , pares
qu ’alors elle est toujours dans l ’horison pour les pôles z enflure le
flux & le reflux commence peu à -peu à mesure que la Lune décline
vers le nord ou vers le midi , & quand fa déclinaison est la plus
grandeelle n’éléve seau que de 1o pouces au pôle vers lequel elle
décline , & comme cette élévation sc fait par un mouvement très
lent , la force d ’ine,rt.i.e faugmente très peu , ainsi il est à peine
sensible,
X X X L
Ce n’est que sous le pôle que seau n’éprouvc aucun mouvement 'Mais iî *sf,y P
qúe fous les pôles
diurne ; mais dans la zone glaciale , il y a un flux chaque jour au où il ne se fait
aucun flux diur¬
lieu des deux qui ont lieu chaque jour dans la zone torride , .& dans ne , car dans la
Zone glaciale , il
nos zones tempérées ; & il est aisé de faire voir que ce paflage de y en a un . pour¬
quoi il n *y en a
deux flux à un ne fe fait pas subitement , mais qu ’il s’opére par de¬ pas deux coiinne
dans les autre*
gré comme tous les effets de la nature . Car on .doit se souvenir cUmais ì
qa ’on a dit çi- dessus qup les deux flux diu.rnes .de nos zones tempé¬
rées ne font pas égaux : o,r , dans ce cas il est certain que les plus
petits flux seront plus .voisins l'un de l'autre , lorsque les deux flux
successifs feront inégaux , non -seulement quant à la hauteur des
eaux , mais auffi quant au tems de scur durée 3 or , plus le lieu est
éloigné de l’équateur , plus il y a d'inégalité entre deux flux succes¬
sifs tant
, pour leur grandeur que pour le tems pendant lequel ils
durent , ca,r le plus grand flux doit durer plus longterns que le plus
Peti t , & cependant tous deux cessent en u fleures 24 ' à peu près»
Donc dans les régions où la Lune paíïe dans cet intercale api més.j T
istep de dessus & LU méridien de destòçs p le jp.ius j
54 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
paroître entierement , & il ne doit rester que le plus grand flux qui
remplira seul l’intervale de n , heures 24 ' ; d’où il est clair que la
Lune déclinant , Pinégalité des deux flux íuceeffií's doit devenir plus
grande à mesure qu ’on approche des pôles , &; enfla s’évanouir en¬
tierement fous les pôles , & alors les deux flux n’en feront plus
qu ’un.
XXXII.
TourquoileSo
- Les forces dti Soleil & de la Lune , telles qu on a vu que M . New-
faisam des effets ton les L déterminées , suffisent pour causer les marées , mais elles-
fi sensibles fur Ics „ , s
marées , iis ne ne peuvent produire d autre effet sensible fur la terre » Car la force
font point d’au- ; ('
ne^bas
ki effetì sensible du Soleil pour élever la mer etant a la gravite ici - bas comme 1 L
12808200 , & la somme des plus grandes forces réunies , que le So¬
leil &s la Lune exercent fur la mer , étant à cette même gravité
comme 2032850 à 1 , on voit que ces forces réunies ne pourroient
pas déranger les pendules de leur situation verticale d'un angle égal
à la dixième partie d’une seconde , & ne cliangeroient pas la longueur
du pendule à secondes de de ligne ; elles ne produiroient pas un
effet plus sensible sur le baromètre , ni n’auroient enfin aucun effet
sensible ici-bas.
XXXII I.
fe€&ix
e&urrefl
sux ^ cs effets de îa Lune fur notre mer , doivent nous faire juger que
piter&TesesSa
' ^ Jupiter a des mers , ses satellites dans leurs conjonctions & dans
seiiítcs
, leurs oppositions doivent y exciter de grands mouvemens , supposé
que ces satellites ne soient pas beaucoup plus petits que notre
Lune . Car le diamètre de Jupiter a une beaucoup plus grande
raison à la distance du satellite qui est le plus loin de lui , que
celle du diamètre de la terre à la distance de la Lune à la terre , &
on a vû que Faction de la Lune fur la mer dépend de cette pro¬
portion . Peut -être les changemens qu ’on remarque dans les taches
de Jupiter viennent - elles en partie des mouvemens que ses satellites
excitent dans les eaux de cette planète , & fi ©n obíervoit que ces
changemens enflent avec les aspects de ces satellites l’analogie qui
fuit de cette théorie , ob auroit une preuve que c’en est la véritable
cause»
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 95
I.
I L
r»P.«5.tiv. Prenant donc , ainsi que M. Newton, fur la ligne tirée dc la Lune
au Soleil une droite pour représenter la force avec laquelle le So¬
leil l'attire , fort regardé cette droite comme la diagonale d’unpa-
rallélograme dont un cote feroit fur la ligne tirée de la Lune s
la terre r Sc l ’autre une parallèle menée de la Lune à la droite
quf
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 57
qui joint le Soleil &c la terre . II est clair que ces deux côtés du même La force du So¬
leil se décom po¬
parallélograme , représenteront deux forces qu’on peut substituer à se en 4eux autres,
la force du Soleil sur la Lune , & que la premiere de ces deux for¬
ces , celle qui poulie la Lune vers la terre , ne troublera en aucune L’une poufíè 1»
Liuie vers la ter¬
maniéré l’observation de la régie de K,tpl&r des aires proportion¬ re,
nelles aux tems , mais qu ’elle changera seulement la lpi de la force
avec laquelle la Lune tendra vers. la terre, &c altérera en consé¬
quence la forme de son orbite . Quant à la seconde force , celle qui L’autre agît sui¬
vant ía ligne ti¬
agit suivant la parallèle au rayon de l’orbite de la terre , si elle étoit rée de la terre LH
Soleil,
égale à la force avec laquelle le Soleil agit sur la terre, on volt
aisément qu’elle ne produiroit aucun dérangement à l’orbite de la
Lune ; mais cette égalité ne peut arriver que dans les points où la
Lune est à une distance du Soleil égale à celle où en est la terre
dans le même tems , ce qui arrive vers les quadratures . Dans touc
autre point , ces deux quantités étant inégales , c’est leur différence
qui exprime la force perturbatrice du Soleil fur la Lune , tant pour
déranger la description égale des aires en tems égaux , que pour
empêcher la Lune de se mouvoir toujours dans le même plan.
ï I I,
Accélération
áes aires dérivée
M. Newton employé cette détermination des forces perturbatri¬
celle
íe ctttc forcé. ces , dans les Pròp. r.6. 27. 28. 29. du même Livre , à calculer
des inégalités de la Lune qu’óù appelle fa variation
, & dont la
découverte est dûe à Tycho.
, pour
M. Newton déterminer cette , fait
inégalité abstraction dc
devoir
toutes les autres : il regarde même la Lune comme si elle
du So¬
parcourir un cercle parfait autour de Ja terre fans Faction
celle
leil , Sc il cherche l’accélération que l'aire doit recevoir par
des deux forces perturbatrices qui agit parallèlement au
rayon tiré
ins¬
de la rerre au Soleil. 11 trouve que Taire décrite dans chaque
somme
tant supposé égal , est toujours à peu près proportionelle à la
& sinus verse du double de la distance dc
du nombre 219 , 46, du
la Lune à la prochaine quadrature ( le rayon étant
Tunité) ; ensorte
trouve
que la plus grande inégalité de la description des aires se
dans les octans où ce sinus veríe est dans son maximum.
V.
aux
points dans la proposition précédente , & les forces centripètes
force
mêmes points , lesquelles font composées Tune & Tautre
de la
alors
vers la terre , Sc des forces perturbatrices du Soleil qui agissent
de la Lune.
toutes deux dans le même sens que le rayon de Torbite
attrac¬
Or , les courbures devant être alors directement comme les
, il a par ce
tions , Sc inversement comme les quarrés des vitesses
Torbite
moyen lç rapport des courbures , Sc il en déduit les axes de
t >E LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
«rn prenant pour hypothèse que cette courbe soit une ellipse dont
la terre est le centre , si le Soleil est supposé fixe pendant que 1a Lune
va de k sysigie à la quadrature , & quelle soit . lorsqu on a égard
Au mouvement du Soleil , une courbe dont les rayons font les memes
que ceux de l’ellipse pendant que l’on augmente les angles qu ils
contiennent dans la raison du mouvement périodique de la Lune x
son mouvement íynodique . Le premier de ces mouvemens étant
celui dans lequel on rapporte la Lune à un point fixe du Ciel ; Vau¬
tre étant celui où on la compare au Soleil . Par ces suppositions
M . Newton parvient à trouver que l'axe qui passe par les quadratu-
Xçs, doit être plus grand que celui qui traverse les syfigies de
V I.
Calcul de !a v*ï
11 calcule ensuite dans la même hypothèse I’équation ou correc¬ nation de la Lu¬
ne,
tion , au mouvement moyen de la Lune , qui doit résulter tant de
î ’accélération trouvée dans le problème précédent , en ne regardant
í’orbite que comme circulaire , que celle qui viendroit de la nou¬
velle figure de cette orbite , par le principe des aires proportionnel¬
les aux tems. La combinaison de ces deux causes lui donne une équa¬
tion qui se trouve la plus grande dans les octarîs, & qui monte alors
-à 3 <j' 10 ". Dans les autres cas , elle est proportionnelle au sinus du
double de la distance de la Lune à la prochaine quadrature. Cette
quantité sc trouve être celle qui convient avec les observations , &
forme celle des équations du mpuvetpent de la Lune que l'on ap¬
pelle variation pu réflexion, II est bon d’ajouter , avec M. Newton ,
que la variation des octans , n est de cette quantité , que dans le cas
où l'on suppose la terre dans fa moyenne distance ; 6c que dans les
autres cas , il faut prendre une quantité qui soit à cet angle de 3 i° u
en raison renversée du cube de la distance au Soleil . La rais?n eI>
vil.
du soieíi4u’ij dérer que celle qui agit parallèlement à la ligne tirée de la terre
fout employer. 101 v
au Soleil : l’autre , c'est-à-dire , celle qui pousse la Lune vers la terre
agissant dans l’orbite même, ne peut être la cause du mouvement
qu 'a le plan de cette orbite . N ’ayant donc que cette force à consi¬
dérer , & ayant trouvé qu ’elle étoit proportionnelle au cosinus de
sangle que font les lignes tirées de la Lune au Soleil &c à la Lune »
voici comme il employé cette force.
A l’extrémité du petit arc que la Lune a décrit dans un instant
quelconque , il en prend un égal , qui feroít celui que la Lune par-
coureroit fans la force perturbatrice ; &c par l’extrémíté de ce nou¬
vel arc, il méne une petite droite parallèle à la distance de la terre
au Soleil , & il détermine la longueur de cette droite , par la mesure
déja déterminée de la force qui agit dans le même sens qu’elle . Cela
fait , la diagonale du petit côté que la Lune anroít décrit fans la force
perturbatrice , & du côté que feroit décrire cette force si elle étoit
feule , donne le vrai petit arc que doit décrire la Lune . H nç
s’agic donc plus que de voir combien le plan qui paflèroit par ce
petit arc &c par la terre , diffère du plan qui passe par le premier
côté , & de même par la terre.
Les deux petits côtés dont nous venons de parler étant prolongés
jufqu ’à ce qu ’ils rencontrent le plan de l’orbite de la terre , & ayant
tiré de leur rencontre avec cc plan deux droites à la terre , l’angl©
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ioï
que font ces deux droites , est le mouvement du nœiìd pendant
l’instant que la Lune met à parcourir ce nouveau petit arc que l’on
vient de considérer . Mais comme nous ne pouvons pas suivre ici
le calcul par lequel M . Newton détermine ce petit angle , nous nous
contenterons de dire qu ’il,établit d’une maniéré très claire , que fa,
mesure & partant la viteflè ou ïe mouvement .instantané du nœud , r-oû^ umouve.
n. . , , . .' ' . . ,—- . ' \ ment des nœuds,
eít proportionnel au produit des linus des trois angles qm expriment
les distances de la Lune à la quadrature , de la Lune au nœud , &
du nœud au Soleil.
V I I I.
) ... c - . ;; ;
11 fuît remarque singulière fur le mouvement des nœuds kchr-àk > &
de- là uste
de la Lune : c’est que lorsque l’un de ces trois ,sinus sc trouve ,né- nœuds dansChaî
gatif , le nœud , de rétrograde qui J est auparavant , devient direct , ’
voluaoiï
Ainsi lorsque la Lune est entre la quadrature & le nœud voisin , le
nœud avance suivant l’ordre des signes. Dans lès autres cas il ré¬
trograde , & comme l’espacc fait , en rétrogradant , est plus consi¬
dérable que celui qui est parcouru d’un mouvement direct , íl arrive Aiafindecha*
que dans chaque révolution de la Lune , le nœud s’est mû réelle - kTnœudssesent
ment contre l’ordre des signes. f " ûs£na™-
Lorsque la Lune est dans les sysigies Sc le nœud dans les quâdrà - Formule qui
tures , c’est-à- dire à 90 dégrés du Soleil , le mouvement horaire est
de 33" 10"' 37 iv ia T. Pour avoir donc son mouvement horaire dáhs
toutes les autres situations , il faut prendre un angle qui soit à çêlui-
là , comme le produit des trois sinus dont je viens de parler est au
cube du rayon,
1 X.
' Prenant le Soleil & !e nœud pour fixe pendant que îá Lune fctroûve r,op.?. .tiv.t .
fuCcestïvement à toutes les distances du Soleil , M . Newton cherche du màmem"
le mouvement horaire du nœud qui est le milieu entre tous les diste- dc*
rens mouvemens que donnerojt la formule précédente , & ce mouve¬
ment moyen , qu ’il appelle le mouvement médiocre du nœud , est de
. 1g" 3; 56 v, lorfque l’on suppose l’orbite circulaire , & que
fai PRINCIPES MATHÉMATIQUES
l’on prend le cas ou les nœuds sont en quadrature avec le Soleil,;
Dans les autres positions il est à cette quantité comme le quarté du
sinus de la distance du Soleil au nœud est au quarté du sinus total.
Si on suppose que l’orbite soit l'ellipse employée déja à Partiels
de la variation dont la terre est le centre , le mouvement médiocre
dans les quadratures n’est plus que 16", i 6 }7 42v. & dans les
autres positions íl dépend également du quarté du sinus de 1a
distance au Soleil.
Afin de parvenir à déterminer pour un tems quelconque proposé
le lieu moyen du nœud , M. Newton prend un milieu entre tous les
mouvemens médiocres considérés comme nous venons de le dire :
à il se sert poút cette recherché de la quadrature des courbes &
, . J de la ,méthode des soties. Par ce moyen il trouve que le mouve¬
ment dés nœuds daus une année sydérale doit être de 19- iS* i-' z$ ,H
ce qui ne s’écarte que d'environ 3' des déterminations faites par les
âstronosoes ^ '
x.
rnp.^ íM.r- Ta même courbe qui par îa quadrature de son espace entier
átfteu'TaT'du donne le milieu .entré toutes les vitesses médiocres du nœud , sert
UI> aussi par la quadrature de ses parties quelconques à trouver le lieu
\
io 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Soient prises fur une base à compter d’un même point trois parties
en progression géométrique , dont la première représente la plus
petite inclinaison ft la, troisième la plus glande . ;Soit menée en¬
suite par l’extrémité de la seconde une droite qui fasse avec la base
un angle égal au double de la distance du Soleil 211 noeud pour 1e
-mouvement proposé. Soit prolongée cette droite jusqu’à çe qu'elle
rêncDUtre le demi cercle décrit sur la différence de la premiere
& de la troisième des lignes couchées fur la base. Cela fait l’m-
tervale Compris entre la premiere extrémité de la base 6c lapec-
-pendiculaire abhaissée de la commune section du cercle ÔC du côté
' de sangle dont on vient de parler, exprimera Tinclinaison pour le
- terns proposés
^ ' XIII.
ce que Mr, M . Newton, après avoir exposé la méthode par laquelle il calcule
^Tútres inéga
- celle des inégalités de la Lune appellée fa variation , 6c la méthode
13Lunel qu’il fuit en déterminant se mouvement des nœuds 6c la variation
de f obliquité de l'écliptique , rend compte de ce qu’il dit avoir tiré
de fa théorie de la gravitation par rapport aux autres inégalités de
la Lune. Mais il s’en faut bien que ce qu’il donne alors puisse être
Aussi utise aux géomètres, que ce qu’il a dit auparavant par rapport
aux inégalités dont jc viens de parler, ,
Dans l’examen des premieres inégalités , quoique se lecteur ne
soit pas extrêmement satisfait à cause de quelques suppositions 6c
de quelques abstractions faites pour rendre 1e problème plus facile,
il a dii moins cet avantage, qu’il voit la route de l’Auteur 6c qu ’il
acquiert de nouveaux principes avec lesquels il peut se flatter d’al-
,T1er „ plus loin . Mais quant à çe qui regarde le mouvement de l’apo-
jgé,e& la variation de l’çxçentricité, ,& toutes ses autres inégalités
du mouvement de la Lune , M, Newton se contente des résultats qui
,,souviennent aux Astronomes pour construire des tables du monve-
ment de la I^unc, ft .il assure gue fa, tsiéorie dç la gravité l’a çondviit
ces résultat ?, ,
DE LÀ PHILOSOPHIE NATURELLE.
XIV.
Le mouvement moyen de la Lune doit être corrigé par une équa¬ Equations an¬
nuelles du mou-
tion dépendante de la distance du Soleil à la terre . Cette équation ventent de i-^
appellée annuelle est la plus grande dans le périgée du Soleil & la &à» nœud,
plus petite dans son apogée . Son maximum est de 11' 51 " & dans
les autres cas elle est proportíonelle à l'équation du centre du Soleil.
Elle est additive dans les six premiers signes à comter de l’apogée du
Soleil , & soustractive dans les six autres signes.
Les lieux moyens de l’apogée & du nœud doivent être auffi cor-
nges chacun par une équation de même espece , c’est-à -dire , dépen-
ante e a distance du Soleil à la terre & proportíonelle à l’équa-
tion u centre du Soleil . Celle de l’apogée est yy* 43 " dans son
maximum & est additive du périhélie à l’aphélie de la terre . L’c-
_ ° nst^ soustractive de 1aphélie au périhélie pour le nœud . EUç
$\ e que de p & est prise dans un sens contraire à la première»
Tome II.
IOÍ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
XVI.
XIX.
Sixième équa¬
tion. La sixième équationSdu mouvement de la Lune est proportion¬
nelle au sinus de sangle que son a en ajoutant la distance de la
Lune au Soleil à la distance de sapogée de la Lune à celui du
&
Soleil. Son maximum est de z zo" elle est positive lorsque la
somme est moindre que 18.0 ° 6c négative , si la somme est plus
grande»
. XXL
Septième équa» La septième & derniere équation qui donne le lieu vrai de là
lion,
Lune dans son orbite , est proportionnelle a la distance de la Lunea,
au Soleil ; elle est de z110" dans son maximum.
XXIL
Uoique les comètes ayent attiré dans tous les tems l’attention
des Philosophes , ce n’est que depuis le siécle dernier & même
depuis M . Newton , que l’on peut se flatter d’avoir quelque con-
noiísance de leur nature . Séneque sembloit avoir pressenti ce qu ’on
devoir découvrir un jour surces astres ; mais le germe des vrais prin¬
cipes qu’il avoir semé sut étouffé par la doctrine des Péripatéticiens, Les Péripaté¬
ticiens prenoien»
qui transmettant de siécle en siécle , les erreurs de leur maître , sou- les comètes xoiji
des météores.
tenoient que les comètes étoient des météores 6c des feux passagers.
II.
I V.
ïtfr . Newton M . Newton , éclairé par fa théorie des planètes & par les obser¬
reconnut que les
.comètes tour¬ vations qui lui apprenoient , que les comètes descendoient dans notre
noient autour du
Soleil & étoient Système solaire , vit bien -tôt que ces astres dévoient être des corps
■soumises aux mê¬
mes loix que les de même nature que les planètes , & qu elles étoient soumises aux
xlanerss.
mêmes réglés.
Tout corps placé dans notre Système planétaire doit, suivant la
théorie du M . Newton , être attiré vers le Soleil , par une force ré¬
ciproquement proportionnelle aux quarrés des distances , laquelle
combinée avec une impulsion primitive , donne un orbite qui est
toujours une des sections coniques , ayant le Soleil à son foyer . II
salloit donc pour confirmer cette théorie que les comètes n’eussent
aucun autre mouvement que ceux que l ’on peut rapporter à ces
courbes , & que les aires parcourues par elles autour du Soleil,
fuíTent proportionnelles aux tems de leur description.
V.
Ouant à la durée des périodes des comètes , elle ne peut pas se ta duree
»
tirer^ du même calcul > Lparcecjue
t t J*
comme nous venons dc le dise Cur Période ne'
^ sc peut trouver
leurs orbites étant si allongées qu ’on peut les prendre fans erreur dan*
rSSe
considérable pour des paraboles , des différences excessives dans
leur durée ne produiroient presque pas le moindre changement à
çoníwî A
leurs apparences , dans Tare de leur orbite que nous connoiffons .
,ntervalIcsës
'uî6
'
Mais il n’en est pas moins satisfaisant pour la théorie de M . Newton,
de voir que dans cette partie où elles sont visibles , elles observent
exactement la loi de Kepler, des aires proportionnelles aux teins,
& que le Soleil les attire , ainsi que tous les autres corps célestes
en raison renversée du quarrê de leur distance»
V I I L
M . Halley à, qui toutes les parties de rastronomie doivent tant „
& qui a porté si ioi n l a doctrine des comètes , a fait à l’occasioa
f me ll> p
it 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
de la fameuse Comète de 1680, une recherche bien satisfaisante
M. Halley a pour M . Newton. Trouvant
que trois observations de comètes dont
employé la pé¬ 1histoire fait mention , convenoient avec celle - ci dans des circon¬
riode de celle de
1680 à rectifier
Forbite de cette stances remarquables , &
qu ’elles avoient reparu à la distance de
comète,
57 j ans l’une de Tautre : il soupçonna que ce pouvoit être une seule
&r même comète , faisant sa révolution autour du Soleil dans cette
période . II supposa donc la parabole changée en une ellipse telle
que la comète qui la parcourroit meuroit 575 ans à la décrire,
& que fa courbure fut aster conforme avec la parabole dans la
partie de son.orbite voisine du Soleil.
Ayant ensuite calculé les lieux de la comète dans cette orbite
elliptique , il les trouva si conformes avec ceux où la comète fut
observée , que les variations n’excédérent pas la différence qu ’on
trouve entre les lieux calculés des planètes Se ceux que l’on a par
observation , quoique le mouvement de ces dernieres ayent été
l’objet des recherches des astronomes pendant des milliers d’années.
I X.
La comète de 1680 ayant une période d’une durée si considérable,
son retour qui ne doit arriver que vers l’an 225 5 , ne fait pour nous
qu’une prédiction peu intéressante . Mais il y a une autre comète dont
le retour est si prochain , quelle promet un spectacle bien agréable
la comète de
ió8a doit repa- aux Astronomes de ce tems : c’est la comète qui parut en 1682 , la¬
roître en 1758*
quelle offrit des circonstances st semblables à celles de la comète
qui parut en 1607 , qu ’on 11e fauroit gueres s’empécher de croire
que ce ne soit une feule & même planète , faisant fa révolution en
75 ans autour du Soleil . Si cette conjecture fe trouve vérifiée , nous
verrons reparoître la même comète en 1758 , èc ce fera un mo¬
ment bien dateur pour les partisans de M . Newton. Cette comète
semble être du nombre de celles qui seloignent le moins de notre
Système , car dans fa plus grande distance du Soleil, elle ne s’écarte
pas quatre fois plus de nous que Saturne , si elle est visible lorf-
qu ’elle repassera dans la partie inférieure de son orbite en 175S,
on ne balancera pas à la compter au nombre des planètes.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. IIy
X.
Les queues des comètes qui ont fait regarder autrefois l’appa-
rition de ces astres comme des présages fâcheux , font miles main¬
tenant au nombre de ces phénomènes ordinairesqui n’excitent
Différentes opi¬
'attention que des seuls philosophes . Quelques -uns ont prétendu nions fur les
que les rayons du Soleil passant au travers du corps de la comète, queues des co¬
mètes»
qu ils supposoient transparent produisoient l’apparence de leurs
queues , de même que nous appercevons l'espace que traversent les
ayons du Soleil , passant par le trou d’une chambre obscure . D’au-
resont imaginé que les queues étoient la lumière de la comète,
réfractée en arrivant à nous & produisant une image allongée de
la même maniéré que le Soleil en produit par la réfraction du
prisme . M . Newton après
, avoir rapporté ces deux opinions & les
avoir réfutées,rend compte d’une troisième qu'il a admise lui -même.
Elle consiste à regarder la queue de la comète comme une vapeur Mr, Newton
prétend qifelles
qui s’éleve continuellement du corps de la comète vers les parties ne íonr qu’une
fumée qui s'ex-
opposées au Soleil , par la même raison que les vapeurs ou la fu¬ hale du corps de
la comète.
mée s’élevent dans l’athmosphére de la terre , même dans le
vuide de la machine pneumatique . A cause du mouvement du corps
de la comète , la queue est un peu courbée vers le lieu où le noyau
L passé , à peu près comme fait la fumée qui s’éleve d’un charbon
ardent que l’on fait mouvoir,
XI.
Cc qui confirme encore cette opinion , c’est que les queues se Ce qui confîr-
ms cette opi¬
trouvent toujours les plus grandes , lorsque la comète sort de son nion»
la nature.
XIII.
tes comtes Si on considéré tout ce qui peut agir fur les comètes dans les par-
d^ gíanTes aíte- tics les plus éloignées de leurs orbites , où la force du Soleil fur elles
'rdmtó^ de 65 devient extrêmement foible , Sc où elles peuvent être dans le voi-
ext
teurs orbes, st n age d 'autres corps célestes , on voir que la permanence de leur
période n’est pas auíïï indispensable que dans les planètes . Si doue
il arrivoit que quelques -unes des comètes que nous attendons ne
reparussent pas , cela feroit beaucoup moins de tort au Système
Newtonien , que ce Système n ’a tiré d ’illustration par leur constance
conjectures de M, Newton soupconne que des étoiles dont la lumière a paru quel-
ìl àngEEns quefois s’assoiblir considérablement , & qui ont ensuite paru bril-
ïivési des étoiles lantes , ont pu tirer leur nouvel éclat de la chute de quelque co¬
mète qui est venue servir d aliment a leur feu.
«anrggìs nr ® ìfìmfe
WGV^ dddd ^ ddîîdGdd
SOLUTION
ANALYTIQUE DES PRINCIPAUX
Problèmes qui concernent le Syftême du Monde.
SECTION PREMIERE.
Des Trajectoires dans toutes sortes (dhypothèses de pesanteur.
PROPOSITION I. THEOREME I.
I un corps part d 'un point quelconque avec une vitesse & une direct
tion données , & qu il soit continuellement sollicité vers un centre
par une force qui agisse suivant une loi quelconque des difances à ce centre,
tous les espaces renfermés entre deux rayons quelconques ( qu ’on appelle
rayons vecteurs) & l ’arc de la courbe qu'ils comprennent,font égaux ,
lorsque les arcs qui les terminent font parcourus en tems égal.
Si le corps étant parti de M., se trouvoit cn m au bout du premier kiz- 1«
instant , & que la force qui le porte dans la ligne Mmn , agit feule
fur lui , ce corps par son inertie feroit en « à la fin du second instant
égal au premier ; car on suppose Mmz=. mn ; mais le corps étant
continuellement sollicité vers le centre C, obéira à chacune de
ces deux forces selon la quantité de leur action sur lui : exprimant
donc la force qui le porte vers C par n p, le corps au lieu d'être en
n à la fin du second instant , sera en p., parcourra
& la diagonale
m p du parallélogramme m n p o fait sur les forces m n 6c n p.
Les triangles CMm , Cmn ayant des bases égales font égaux :
ii$ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
les triangles Cmn , Cm? qui ont la même base & qui sont entre
mêmes parallèles font auffi égaux ; donc le triangle CM m — le
triangle Cmp, : or comme on peut fai re le même raisonnement sur
tous les triangles ou secteurs que le corps peut décrire autour du
centre C dans des instans egaux , les sommes de ces petits trian¬
gles , ou les secteurs finis composés de ces petits secteurs seront pro¬
portionnels aux nombres des instans , ou aux tems entiers dans les¬
quels ils seront parcourus . C. Q. F , D.
Cette proposition est la premiere du Livre des Principes , & c’est
ce qu’on appelle la premiere analogie de Kepler.
I I.
PROPOSITION II . THEOREME II . ♦
Si un corps parcourt autour d 'un centre des aires proportionnelles au
tems , ses vitesses aux differens points de la courbe qu’il décrit seront en
raison réciproque des perpendiculaires tirées du centre fur les tangentes à
ces points.
Fig.Les triangles ou secteurs CMm , CN n décrits en tems égal , font
égaux par la Prop. i . Ainsi ~ , d ou l’on
tire M m : N n : : CI : CH ; mais M m : N n comme la vitesse par
M m est à la vitesse par N n , puisque ces petites portions de courbe
font parcourues en tems égal par rhypothësc ; donc les vitesses
font entr’elles en raison inverse des perpendiculaires. C. Q. F. D.
I I I.
PROPOSITION III . THÉORÈME III.
Les forces par lesquelles le corps révolvant autour du centreC es attîr
vers le centre en deux lieux quelconquesm & P de la courbeM P wfont
entr'elles comme les petites seches n // & çpw , lorsque les secteurs Cm^
C P n font égaux, &s ces secteurs ne font pas de même superficie, les
forces seront comme les sèches n p , p tt divisées par les quarrès des sec¬
teurs C m p , C P st.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Iip
La première partie de cette proposition, sçavoir que , quand les Fîg.
secteurs font égaux, on a F : <
p ; : n p :p n est si claire par elle-même,
& fuit avec une telle évidence de la prop . i . quelle n’a pas besoin
d’être démontrée.
Quant à la seconde partie , c’est-à dire , que lorsque les secteurs
font inégaux , on a F : <p: : —- .. , : f -- , en voici la démonf-
C my . C F 71
tration.
Je fais le secteur Cm ôégal au secteur CPw, Sc alors on aura
par la premiere partie de cette propositionF : ; tth pn ,- j'ai donc
np p t: ft p p 7T
à prouver que t ô: p nr: : =~= , : =
' = rìm ou : : t 1i • —- t,
Cm p.' C P 7! C’mp Çm£
)
c’est-à-dire , que 16: n p. : : Cm ô: Cmp ou
, enfin que t ô : np, ; :
ot 9: m p : mais à cause des triangles semblables onp,htb on a
n p : t ô : : o p. 6h , la seconde partie de cette proposition fera donc
prouvée , si on fait voir que o p 6: k ot: : p : m 9 , ce qui fera
facile en regardant ot p 8 comme un petit arc de cercle. Car les
petits arcs mp , mÔ étant pris pour leurs cordes , on fçait que leurs
quartés doivent être entr’eux comme leurs sinus verses. C. Q_. F. D .
I V.
1 S C H O L 1 E.
sux difFérens points de Ia. meme courbe est mais les sec*
dp ds ^
Lexpreísion générale de la petite flèche n étant ( art. 6.)
pdy
puisqu ’on a trouvé ( Article 6. ) que quand on veut comparer
les forces dans les courbes différentes , lorsque ses temps sont
distérens , ces forces sont entr ’elles comme les flèches divisées par
les quarrésdes temps ; l'exprefsion générale pour convparerles forces
dans deux courbes différentes 4quand les te ms sont inégaux , est
dp d s 1
p dy d t x
I X.
■ * Voici comment on-trouve cette équation. Soit l’éllipíe AB H, je tire du foyer Fig.
C la ligne CM, j’abaisseM Q perpendiculaire fur TaxeA H du & Pôle C comme
centre, & du rayon C O pris à volonté je trace Tare de cercle OP, je fais ensuite les
lignes Ç 0 = 1. D Q = u. A D = a. D B = b. C M = y . C D = c. DE *=*
2-f ., C Q = c'+ u. On a par lés sections coniques C M r L M v. - A Ç : A E-,
, „ , ,, a í2 _ . a. a — a c s s - \- cu
c elt-a-direy : ^ - r u v a — c•' - --â donc y — C M = = a»
d'où on tire u donc
= : ^ -2 . Lnus de gangle O C P que je nomiti*
c CM
Tome II. q
m PRINCIPES MATHEMATIQUES
dx = y «
ainfí dans ce m d r— ^ 1 ay- yy :
y y iay —yy —bb V^ay - yy - bb
pif ab y d y
conséquent dp ==. ■■ , ; donc —f ^PT qui est ( art. 7.)
2. a y - y y i -yr
l’expreíïïon générale de la force centripète devient en ce cas
a
C. Q. F. T.
bb y y ’
On voit donc que dans cette courbe la force centripète agit en
raison inverse du quarré de la distance au centre des forces.
X.
PROPOSITION VI . THEOREME IV.
Si deux corps attirés par une même force centrale décrivent deux ellip¬
ses , leurs vitesses dans leur moyenne dijlance du centre seront en raison
renversée des racines de ces moyennes disances.
r >§. s. 7. Soient deux ellipses A D B , A' D 1B' ayant pour centres C Sc C
pour foyers F Sc F >FDzzzA C, FD ' —A1 C' , pour moyennes distan¬
l 'í^S!j?<, ■ ces à leur foyer F Sc F*-, D K , D f Kf, pour rayons de la développée
au point D Sc D’ : on sçait que e g est troisième proportionnelle
k -DKSckDd, de même que ef g* k £ >' K* Sc IF d' ; faisant
donc les lignes FD — a. F, D , = .af. FL = b. F Uxch . Ddzxds.
.$ $í;
D ’d?= d s1. DKzz Db = b
' K! on aura e g° — a cl Sc
—
e*g' niais : les triangles semblables LFD, efg : L, F, D ,i
Les tems périodiques dans deux courbes différentes font entr'eUX com¬
me les racines quarrées des cubes des moyennes distances au centse ,
lorsque l 'intensité des forces ejl la même.
Gardant les mêmes dénominations que dans la proposition pré¬
cédente, fera l’expreffion du petit triangle ou secteur F D d ,
Comparer les vitesses dans deux courbes , lorsque Uìntensti des forces
ejl différente.
Je suppose d’abord l’ellipse A M parcourue dans le cas où la
force centrale a pour intensité n , c’est-à-dire , lorsque la force en
).
M est exprimée par — ( € M =.y Je suppose ensuite cette
= - té -L-
X i . sa ■¥— ou u 1— dans le premier cas , Sc
dí1 yy y y x Mn
u' 2 = —- -dans le fécond ; mais y , ds , p-n etant les mêmes
y y x p. n
dans ces deux cas , puisque c’est la même courbe , on aura alors
: n De
u : u : *. y n V : plus on a vu ( Prop. 6. ) que dans deux
ellipses différentes , la vitesse w en ils est à la vitesseu en M' , lors¬
Trouver les temps périodiques dans deux ellipses différentes , lorsque fig . 8. 9
Vintenfité des forces est austì différente.
Lorsque dans la même courbe l’intensité de la force est dif¬
férente , on a ( Article iz . ) u : : : V n y: n ,- or , puisque
d t — — , on aura : : d t : d i , & par conséquent
y. t : t , c ’est-à-dire que les temps périodiques font inversement
comme les racines des intensités des forces , lorsque les courbes
font les mêmes . Mais ( Article 11. ) lorsque les intensités sont
les mêmes & les courbes différentes , les tems périodiques font
comme C M 1 6c C M' composant
*, donc ces deux raisons , on
COROLLAIRE.
Puisque dans deux ellipses différentes , Lc avec des forces d’in- Rg. 8.9
dp — —- _^
- d y âonc
a—by
-- JL,^ - f, p, - qui est l’exprestìon géné-
z a y + y y » F ’ “-y
raie de la Force centripète trouvée ( Article 7. ) devient lorsque
la courbe est une hyperbole > c’est- à - dire que dans cette
ds»
— — qui donne ií
fera = 12111 y■■■~“ —s s = ~ \/i . ay *\ -yy — bb,
, V i1—
>V
cy çyy
ds _ bdy
& partant dx ou
V i -ZL íí yf/zay + yy — bb'
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , tl7
L'équation polaire * de la parabole > est pour le foyer d x =;
c dy • r \ , d y 1/ c y 0
—- — , ainsi dans ce cas d s = —■ — ^ , & par con-
yv cy — cc y cy — c c
X V I L
COROLLAIRE 7.
X I X.
COROLLAIRE IL
X X.
q i JC = u d u ou
, 2 0 K = u u en supposant la vitesse------ 0 , au point de
départ P or
: de 1 ç K = u u on
, tire u ----- }/ z cpK . C• Q . F. D .
«
K hh h, &
— 1c petit HVR
V K —' Il
, on aura —
position de ce second cas , d x —«■ y c
~K-
d’où on tire c C. Q. F. i °. D.
S C H O L 1 E,
/
134 PRINCIPES MATHEMATIQUES
XXIII.
■w
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
XXIV.
a a + bb %Kh-\ -hh , . , ,,
- a a b, b —
2 ln 2-~L~
nKir & a ab b = %l 1 h K 3
, ^d ou 1 on tire a ==
XXV.
S C H O L I E.
Fig. ijj. ' * 'Voici comment on trouve cette équation . Soit l’hyperbole C M, je tire du
centre A la ligne A M, j ’abaiíle M Q perpendiculaire fur , Taxe A C , & du
pôle A comme centre , je décris Tare de cercle 0 P , Sc je fais les lignes A O =
AQ ^ u.J ( M i' A M y<A C.= *a, A B b, A F *= . c. 1, ’éguaúon.
Qat
DT LA PHILOSOPHIE NATURELLE . IJ7
On peut douner à cette équation cette forme dx
d y
— , & la comparant à Péqua-
y V yy +y 4
( bb—a
a a b b a \) a 1b 1
tion générale de la trajectoire dans la supposition présente , an
bb- a a h h-\ - z K h
aura
a ab b ~z L3- K k & a a b b = zl l Kh \ d ’où
st
Trouver la courbe que le corps décrira, en supposant Y —
y
' Òn aura dans cette supposition s Y dy = -Í2ÁZ. & en înté-
y
grant sYdy = -
donc , alors l’équation générale J * —-
2 JJK
deviendra en substituant
JKj/ z Byy lyyj 'Y d y t
l zs z
>n
pour sYdy sa valeur présente , dx —
*yy y y/ 2 Byy -\- n „ r '
l zs z
xB — isYdy _ i
■ona trouvé ’( Art. o. )
* Y */ 1' “ p 1 qui devient dans
ou d X — dy
équation.
yV ( i — h \ yy + h5 _ t
V/ 1 2RL-) zKl*
générale de toutes les trajectoires qui peuvent être décrites, lors-
que la force agit en raison inverse dû cube des distances.
XXVII !..
Cas où Péquation d x : dy
yV y 1h+
(uI1- 2K1
2 K. 1) 2- K 1
la vitesse projectile serâ telle que i s=s ~~s ~>■la trajectoire sérac
toujours une ípirale logarithmique . .
XXIX..
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 141
XXIX.
PROPOSITION XX . THÉORÈME X.
dy
Réduction de Véquationd X=
\l l iKUy iKl 1
dans ti cas où l ' on suppose que le corps part du point P perpendicu¬
lairement à lu ligne C P , & dans lequel par conséquent 1 h.=
ou d x dy
, íèlon que sera
y y' — 1 x j/ x — yjy
zK h h-
y , on aura \/ u u — h h = ~ y hh —y y & d ï
y y
„ , CPV r hd y
(k par conséquent le lecteur -ç ~p~ J= — . , d'où
■
y y/ h h —y y
l'on tirerad x ■
=; dy
qui eíl la courbe
y y/ h I — X y I —yy
i K hh
qu ’on se proposoit à construire . C. Q . F . D.
X X X.
COROLLAIRE.
S C H O L I E.
dy
X yyy , la forme d x =
hh y y I + h x" yr Iyy —
2. K hh
I
144 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
quelle ne peut être construite , comme il est aisé de le voir , que
par l’opération du cas premier , où l’on a vû par la nature de
la courbe , ainsi que par celle du Problème , que le corps en par¬
tant du point P s ’éloignera de plus en plus du centre.
XXXII.
PROPOSITION XXI . PROBLÈME XI.
n
Trouver la trajectoire que le corps décrira en supposant Y —
yy
mn
+
y i
n mn
On aura dans ce cas s Y d y — en mte-
y iyy
grant : alors Péquation générale trouvée ( Article 17.) d x
dy
2. íê changera en d y
yV ^- Pyy — z yy sr dy
Z1/ 1 "
_ ày__ . Mais on a trouvé dans ce
y \/zB :y y -\-
~ iny ' -\- n m
1 B - 2 sYd y
même article , ■ -y—Ì,- d-1donc
— -— ,
, D
on aura 2 B 2-f _ _n
Zv p- h
nm
' hh - s 1 en
( mettant h pour y fk l pour p ) d 'où
on tire 2 B Pz _ ipi
Jh n n ; donc d x s = =
l f d .y ■
y V s/ Z' / '-
( / *—
- ~hzn—nm\
~ ~hh ) y y-
q *2nyP- nm
Pour essayer de réduire cette équation aux équations polaires
(des sections coniques , je lui donne cette forme d x -> ■
l f dy
d’où l’on
l 1j - — m n
1n — n m ^y y + ny
hh ì f 1 nm
Z%
lys 2- — n ■m
tire
de la philosophie naturelle , ï 45
dy
tire d x =
V. - nm
l lf z
y Vf 1 2/2 — m n i ny
h hh y y + jtj mn
L-f- —m n' '
Maís on a vû ( note de l’Art. 20. ) que Z 1 — i <p K, or dans la
Y on la distance = h on
) aura donc <p= -7— ( m 4 - A) , & par
ft >
nK
conséquent / 1 -—- 2
Aj- ( A 4- m Substituant
). à présent
cette valeur de f 1 dans la derniere équation dx = =.—
<y
1 nm
7 \t*
y Vf z ui
— /r m
2 n y — i , on aura dx
ft ~ Th y y 4- / 1 Z1 m— «
i -f *
dy
Vï mk■
'
2 / 1 K /z( - )- /« )
y l K Â( 4- w ) — 2 A 1 — m h /r' ,y
xKl * ( h + m) — m A 3 ^ J 1+
1 1K l *(mk ) ~ m A3
or on voit par cette équation , en la comparant avec l’équation
polaire des sections coniques , qu’elle peut leur être comparée
exactement , à l’exception du coefficient de dy , lequel apprend
seulement que cette équation exprime une section conique dont
on augmente ou diminue les angles en raison constante , &c on
construira ainsi cette trajectoire.
Soit décrite la section conique J Q P exprimée par l’équation d x =
Kg, l8, &t9 .-
Tonu II*
y
! 46 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
dy
f m) — h: m ft
y \/ i K ( h.-
z Kl z ( hf- m ) m h r yy + _z K ì zm( * k ’ y _
h) —m k 5
— i »
Fig--
8 .&i9; On verra aifémënt que si l’on suppose que pendant que le
corps marche dans Tellipfe A Q P de P en Q , cette courbe elle-
même avance d’un mouvement angulaire qui se faíse autour du
centre C dans le même sens, &c que le mouvement angulaire
soit de la quantité P C H = Q C M le corps étant arrivé au point
Q de Tellipfe se trouvera au point M par le mouvement de l’el-
lipse même , donc la courbe qui passera par tous les points M
fera la courbe cherchée.
Cette construction s’exécutera donc en supposant simplement
un mouvement angulaire dans les apsides de cette section coni¬
que , qui soit de la quantité que donnera le coefficient de dy , 6c
qui se fera dans le même sens que le mouvement du corps ou
en sens contraire , c’est-à-dire du côté de Q ou du côté opposé,
selon que sangle P C M t> ou <! P C Q, c’est-à-dire , selon que
la quantité qui est sous le signe du coefficient de dy, le ta
> ou <î I.
Remarque. On a commencé par examiner dans le Problème
précédent , ce qui arrive dans le cas où Y exprimant la force en
raison inverse du quarté des distances, on y ajoute une force in¬
mn
versement proportionnelle au cube des distances exprimée par y 3
parce que le cas de la force en raison inverse du quarté des dis¬
tances étant celui qui a lieu dans le Système du Monde , est le
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i 47
plus important à connoître , & on a supposé de plus , dans cet
Article précédent , que le corps partoit du point donné avec une
vitesse & une direction données. Examinons à présent ce qui
arriveroit dans toutes sortes d’hypothèses de pesanteur , par la
même addition de force.
XXXIV.
PROPOSITION XXI . PROBLEME XII.
- les trajectoires décrites dans
On c.limande toutes fortes d'hypothèses
— ——.
c’est-à-dire sY dy Prenant à présent l’équation gé-
iyy
octale dx dy dé toutes les
y V zBy 1-— i y 2-s Y dy i
Lz f 1
trajectoires , & y substituant pour J Y dy ía valeur dans la
supposition présente , on aura alors Inéquation d x = ====
dy
, dans laquelle je subíli-
yi/íBy y -y y J Y dy f- - m i
JTJ7T“
tue au lieu des constantes B,l,f de la solution précédente.
d’autres constantes B1, l' , f , asm de n’être pas restraint à faire
partir le corps avec la même vitesse & la même direction , &
de pouvoir déterminer au contraire la relation des nouvelles
constantes aux premières , la plus propre à comparer les courbes
que l'on a dans ces deux hypothèses.
L’équation précédente peut avoir cette forme dx = = ===
dy , & on aura
i
148 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
B* B
alors _ _ - 1_L _ nu
l > if 1 — m — m / 2 s- ' 7
— m l 1/ 1, d’où l’on voit qu’en donnant au corps au point
de départ une vitesse & une direction convenables , on décrira
cette trajectoire en supposant un mouvement d’apsides dans la
courbe que l’équation de sart . 17. a donnée : il ne s’agira donc plus
que de déterminer les l c& / , ’est a diré de donner au corps en
partant de P une certaine direction , car alors on connoîtra B -,
reprenant donc la valeur générale de B trouvée - ^ “ -
'' —sYdy + m
— -yi, elle deviendra dans le cas présent
d 1f i t
—, & mettant V pour p & h pour y comme
, dans l’Art. io.
m
elle deviendra z B' — sYdy p 1 h h s f 1, ôc supposant que
z hh
s Y d y = : H lorsque y = h, on aura 2 B'5= / ' +
H : supposant en même tems que Ton ait fait dans l’Article zo.
sYdy s = H lorsque y a la même valeur h, la valeur de '2?
dans cette supposition deviendra z B = f 1 + H. Mettant donc
z B* 2B n’ a
dans l’équation ci-dessus m jrjí pour B pour
, &•
/' s m
B les deux valeurs qu’on vient de trouver, on aura hh
l zf r - m
s 1+ H . . _. , , . f - mf - H
■■i ^y- - Ayant
. ainsi les deux équations 2hh
t *f m
aU ra d u == __ —d
J( ou
, udud =e ~- Ydy dontTintégrale est
Tome 12, 2
ifo PRINCIPES MATHEMATIQUES
A — sY dy *= —
1
u u. Quant à la constante À elle se détermine
par cette condition , que íiy — a , u soit — o, c’est-à-dire , qu’au
point de départ le corps n’ait aucune vitesse ( s’il en avoit une
vers le centre , on feroit A tel que u seroit égal à cette vîteste
lorsqu’on feroit ^ --s L) : de « ^ z A —zsY dy , on tire u- ---
píf
— dy
V zA —isYdy ;
donc dt , devient d t
— dy
. C. Q. F. T.
y' 2. A ~ zJ Ydy
XXXVII.
COROLLAIRE I.
;y y y z- mettant
—, donc dans les équations précédentes
v a —y
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . l $l
^intégrale de cette quantité , & pourra être déterminé par cette
•construction.
Ayant décrit sur la ligne A € le demi cercle A M r C, le Fig.
temps de la chute par A P fera proportionnel au produit du
secteur ACM par T A C.
La raison de cette construction est aisée à trouver . Faisant les
lignes A C — a. P M —y/ ay —y y . CM = = y/ ay . m o --
- = ■Y a a — ay , CP = y . A P s= a — y.
' ad y _ _ A M ■
z j/ a a — ay
pour s’accorder avec les dénominations précédentes. On voit
d’abord que le petit secteur M c m différentielle du secteur A CM
a pour valeur le produit dc C M par m &différentielle dc A M >
x- - a, dy
c’est-à-dire y' ay x - - donc . ; le secteur A CM = *
ly / a a — ay
— as d y V y ,
’• . -
—- ----- qui , etant multiplie par —— deviendra I’ex-
a n
41 / y
dyYy / a
%
pression précédente du temps par P p , ou d t = . ' Xy—
zn
\/ a ■y
A n r , . r „ A CM ]/ $
donc le temps par A P fera egal au lecteur y -j rç x n quand
la force est comme le quarré.
X X X V1I L
COROLLAIRE IL
A P C ¥ M ía ^,
valeur ~ c, A C on voit par cette ex¬
pression qUe dans la loi de pesanteur en raison renversée du
quarte de la distance , le temps des chutes depuis un point quel-
i5r. PRINCIPES MATHEMATIQUES
conque jusqu an centre des forces , est comme la racine quarrée
du cube de l’espace parcouru en tombant . On devoir bien s’at-
en dre à l’accord de cette Prop . avec celle qui est entre le temps
périodique des planètes & leur moyenne distance , puifquon peut
regarder un corps qui tombe vers un centre , comme s’il décri-
voit une ellipse infiniment étroite dont le grand axe seroit hau¬
teur de la chute , & qu en ce cas la chute ou l’espace. A C est
le double de la moyenne distance 5 c’est ainfi que M . Newton a
considéré les chutes rectilignes des corps ( Prop . 56. )
Si on vouloir comparer le temps de la révolution d’une pla¬
nète avec celui qu’elle meuroit à tomber dans le Soleil , rien ne
seroit plus facile par ce qu ’on vient de donner : car le temps de
la chute par le rayon pouvant être regardé comme la demie ré¬
volution dans une planète qui auroit ce rayon pour grand axe,
il n'est question que de prendre la moitié de la partie — ^ —-
du temps de la révolution même de la planète pour avoir le temps
de fa chute , en supposant qu ’elle commençât à tomber du lieu
où elle est dans fa- moyenne distance.
Si elle tomboit d’un autre lieu , le temps total de fa chute se¬
roit à ce. qn’il seroit en -partant de 1a moyenne distance , en raison
sesquiplée de la raison qui est entre le rayon par lequel on la
supposeroit tomber & la moyenne distance . Si on veut comparer
le temps qu une planète meuroit à tomber vers le Soleil avec
celui qu ’un satellite meuroit à tomber vers la planète qui lui sert
de centre , il faudra prendre les rapports qu ’auroient les mêmes
temps , fi on regardoìt le satellite comme ruas planète principale
qUi seroit à La même distance du Soleil que le satellite de sa pla¬
nète principale ì 8c diviser la raison de ces temps par celle qui
est entre les racines quarrées des masses centrales , c’est à-dire de
k masse ou planète qui attire le satellite , à la masse du Soleil.
I• '
xxxix.
DE IA PHILOSOPHIE NATURELLE.
XXXIX.
COROLLAIRE III.
Tome II. aa
r/4 PRINCIPES MATHEMATIQUES
X L.
S C H O L I E,
Msf . 2. ,
& <■, . S, D C .I !
Ì j\ . J-f.
P C F C P P
ALtàLLttàLsiillMiiî ssi'Mil f fslIUTÌ" â ^-à » Mîàii p iltihijis
000 F ^^ GDG Wî 000 0G0
î 000 000 -zM^ 000 îl **b >4s 000 îD
SECTION II-
DE L’ATTRACTION DES CORPS
en ayant égard à leurs figures.
PREMIERE PARTIE.
De Vattraction des Corps sphériques.
I.
PROPOSITION I. PROBLÈME I.
Q qx A S = ^ - donc
; Pexpreílion de l’attraction de la
petite zone HI sur le corpuscule P, laquelle est en général
%? d, x x i X ?t + ff
qui se réduit à
r t/
nf- - 2 / * 2v n
ít r dZ+ ? { f >— F / ? i
dont l’intégrale est
*//
n ■4-i
g {ff — gg ) l
? + pour la completter
*■( ” + } ) // 2 . (« + i )/ /
je sais ensorte qu’elle s’évanouisse lorsque ^ ou P / devient 1 ^4
>/• F. J’ai alors lSK - ( i _-4- 2 >
2. rr/f ^z V/z
V « q- 3
-/- A n - +- 3
)
Z1—Z n-t- i -—« II IIMMBHn -f- J x \
COROLLAIRE II.
VIII.
COROLLAIRE I.
COROLLAIRE II.
2. rff \ +
se réduit à JL4L-
xrfs
I>E LA PHILOSOPHIE naturelle. iSi
rg ■g / + g c
( s x ■8 ‘
i L
3 ifs — gg)
ou
3 rP
Cpg 1 1—
X qui exprime sattraction de la. petite surface
g í) í
infiniment mince A B CD lorsque n = 1— 4,
X I I.
C O R O L L A L R K.
f ai par conséquent
' PE = Vf 1—
v x, Sc IP q. PRy——
+ Vf í — v 1, d ’un autre côté IP s - PL ou IE doit avoir
pour valeur \/ gg ~ >v v ;on a donc séquation n -k 11 y/f 1-—v *
-f- Z 1—v 1= g 1—V1 dc laquelle on tire -- -- — = 1/ff —v
2l
Bc partant ou je cosinus de sangle IPQ . fc ra - -— —— J - ^
Tome IE - &c.
s
i6r PRINCIPES MATHEMATIQUES
mais par l’Art. i . l’attractioa de la pence portion de surface
sphérique produite par la révolution de III, a pour valeur
— ( // / X IQ X I P X Cos. de I P q ) ; donc à cause que
ou rfp —
ce qui sera l’expreffion de l’attraction de la petite tranche IH
de surface sphérique laquelle attirera le corps vers B, tant que
I P fera un angle aigu avec A P.
2 Nl / -f- I
£n intégrant cette différentielle on aura - .
° z r/ 1 \ nX
+
n-t- 3 \
\ p- ~3~/ *^quelle étant complettée par cette condition que
tout se détruit quand i ou P1 = PA ou g —A donne pour expres-
c o f ( * ~ . f ) ~ " t' 1
íìon de l’attraction de la zone AI , C-- - ( ^ —, "
z r/ 1 V « -f i
n ~\r %n / * *\ -t- i n - t- j
—>l _ ~ (g — / ) x (z — f) + (g — f)
n -(- 3 ®-p i ^ q- }
Afin d’avoir ensuite l’attraction de toute la surface sphérique
A IB A t il faut faire dans la valeur précédente i =
g + / , & alors
S C H O L I E.
XVI.
PROPOSITION VIII . PROBLÈME VIII.
g/+ L
~( 7~
cette hypothèse ~ ~p . \ ~— ~
COROLLAIRE. ‘
sël±g
Multipliant cette quantité par dg t on aura — Fig. 6.
1j \ ' ’
pour l’attraction de sorbe infiniment mince AH fur Ie corpus.
cule P vers S, & son intégrale exprimera Tattraction
1
ií 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
XVII L
PROPOSITION IX . PROBLEME IX.
TrouverPattraction qu'exerce vers A la surface sphérique A I a sur
le corpuscule placé dans l’intérieur de cette sphère, en supposant n —
— 4.
Kg . j, Conservant toujours -lés mêmes dénominations 6c reprenant Iá
formule
v1 *
générale , (Art. 1. ) & y substituant — 4 pour n, on aura
.
" v C O R O L LA I RE I.
pour
DE EA PHILOSOPHIE NATURELLE.
pour l’attraction de l’orbe infiniment mince AI ai sur le corps
J- es
p vers A , & en intégrant cette quantité , on aura 3
C O R O L L A I RE TI.
r cf
Si on faisoit g '» r / alors l’intégrale deviendroit
3 r {o)
— r cf
_ ^ = y>ce
, qui apprend que dans une sphère creuse
le corpuscule qui sereit adhérent à la surface intérieure de la
croûte solide de cette sphère éprouvcroit une attraction infinie
dans cette supposition de » — 4.
XXI.
C 0 R 0 L L A I R E I TL
Fig.
Pour avoir í’attraction qu’un corpuscule P placé au-dedans
d’une sphère AI éprouve de la part de cette sphère , d àut
prendre la différence de l’attraction de l’orbe A PI vers A fur le
corpuscule , & de la sphère P Q vers S fur le même corpuscule $
mais comme ces deux attractions font infinies, l’attraction cher>-
ohée se- trouveroit dépendre de deux infinis ; recherche qui:
Tome. IL d d.
1 66 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
SECTION I I.
SECONDE PARTIE.
jDe f attraction des Corps de figure quelconque
X X I I.
P R O P 0 8 I T IO N X. PROBLÈME X.
- ^ T7 ) Kï + T) M - -* - - AT - * - ) sera
l’attraction du cercle BMO sur le corpuscule A à ans la direc¬
tion A P. C. Q. F. T.
XXIII.
COROLLAIRE .
— L ( aa + xx) — — La y ou - A P x l A M - A P
XXV.
COROLLAIRE .
—
c / - • / -
-f-x X dx L y/ a- f- x -^-yy *—a
- r -
x X dx X L af- - x
-
)
celle du solide entier MB H dans la même hypothèse sera
s ~ (a -\ -x X dx X L \Ja + x + yy -- a + x X dx X L a+ x^
XXVI.
î 7i PRINCIPES . MATHÉMATIQUES
n+ 3 n 4- 3 r (n1)
-{- n 4- 3
n - t- 3
r ( « 4- 1
77-4- 2 7Z-4- î n r
XXVII
(a 4- x X dx X L y ^ a + x 4 - b b) en ç x L\ dónt 1\
tégrale efx - { { L l — s - 1^ dLi ou f U 1 ? — s -ÎC do
:
en remettant A M pour 1 qu ’il représente , l’intégrale de la
-— — A P 1x . I A P + — A P ou ~ ( A M-* x l AM
2 r 4 r 2 r \
a + x 4 * b b
)
Ca-{-xj -- ib') )' , ( / A P — l A M) laquelle étant
” AO + Ab)
XXXI I.
COROLLAIRE II.
==
En supposant A P oo on aura — — -- s
infiniment grande.
17S PRINCIPES MATHÉMATIQUES
XXXIII.
COROLLAIRE III.
XXXI V-
S CH O L I E I.
On voît par ces deux cas , que lorsque le solide est infini St
la distance A B finie , non seulement son attraction n’est pas
infinie fur le corpuscule hors de lui , mais qu’elle diffère peu de
ce qu’elle feroit dans la supposition des dimensions finies, mais
beaucoup plus grandes que la distance A B.
Pour en donner un exemple , supposons le cylindre tel que la
base AP — ioi AB, sa& hauteur B O = $o A B -, l ’expreffion
générale — ( —?— 4- —^- rVdeviendra alors-
° 3r \A M AP AO A Bf
~~ - j „ — —— . „ q— — . _ - ~ -b) dont les trois
3 r \ ii $ AB ioi AB 50 AB ABJ
sions étoíent infinies que d’une fraction qui est entre — Sc- -
47 48-
XXXV.
S CH O LI E 1 I.
( mA B
X X X V I.
L CH O L I E 1 1 I.
SECTION I I,
TROISIEME PARTIE.
De Vattraction des sphéroïdes en particulier.
X X X V I I.
— ) * — a a x x } ou
deííus devient f 1-j- z (\ f 4- Ut ( en faisant
a/ \
.11
/+ +
— = k ) , f %ihx aa
ha 1
Je fais ensuite », &
x =3 cette quantité se change
88
en 11 hll~
± :
UH) de — - * « on tire
aaKgg8 8 ^ g * J gg
d.»
L’autre partie de la différentielle, sçavoir, / -f ^ devient par
hci
les mêmes substitutions= / + ——— ëë
» , ce qui change la diffé-
resdelle proposée en ~ f - . da /q ( .~ du \
V \/ a a ff , h h a* / *"
88 “ ^ ' “
que l’on volt aisément être en partie intégrable, & en partie
réductible à un arc de cercle.
Je commence par mettre à part les termes- d u—
udu
8 dont l’intégrale est «q -X
ë .
1/ a a ff h 1 a*
y q— — - - - —. u u
88 s
i-8.o P RIN CIP ES MA THÉMATIQU ES
j/ aA
, Sc en remettant pouru sa valeur
1a 4
F + L
— or, rintégrale proposée deviendra -
rl
^*
gg
+i * +. a-
g
v/ a a zha1 Ka 3
# + *—gg"
X
X (+ + ) X Ang, Sinuí-
g’ ' g S
hc
—x
gg.
Sc faisans x = o pour completter cette
V à *;f ■ h*
gg g*
ha. — j ce
: qui est l’expreílion de l’attraction du
V* xífgg + h' aV
sphéroïde entier BMO, dont toutes les parties font supposées
attirer en raison inverse du quarré des distances, dans le cas de
l’applatissemeut vers_les pôles. C. Q. F. T.
bb
Second Cas. Supposonsà présent—
a a < 1 , ce qui rendroit le
gg
sphéroïde allongé , on voir qu’en ce cas la quantité ~ a fera né
Cl Cl
' SS J v_ gg g * Z _1 qiu
$/ a a ff
~gg
hha+
~~g~
)
h a a. r i
en remettant pour u sa valeur — x íe change en
gg
C f ha a
r gg
—|V - + x— + lA tUL + ±*£ +
s gg gg g \ gg'
\ gg
*+ iiilí + t±£
gg
y/ a aff
g *. *
h 1a 4
gg _ gg /
)
C’est-là la valeur cherchée de l’attraction de la portion B P M
du sphéroïde allongé sur le corpuscule A, à une constante près
qu’oa déterminera en faisant x t= s o alors , & on aura
cl ' ha
rx - a z\/r XX 4- -— h a 1x a ~y ,
) X L
g gg + ggJLf .L g! v( /_ZZ
haa , ì/ í haax a a ff
gg
x q - Yxx f - - -- 1- — +
( gg gg gg
y/ a a f h 1 a*
gg g4
haa \ haa
—7 v L. I-
XM
f
<- 8* ' ( /• ST
V/ a aff hh £ha )J . expression qui
41
8.8 ' 7
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . , s5
est celle de sattraction de la portion BP M du sphéroïde allongé
B M O sur le corpuscule A.
Qu’on fasteà présent dans cette expressionx =zia, elle deviendra
i ab k sas z / a 3\ / ha z a ~\
+ —- - XL- ia + -Xf - xa\
ëë \ë ë J \ SZ S ì
y a aff h z a*
gg g‘
(jtL - ì!!L\ xL *1\
\ g g 5/ v 8ë ë } ce qui est í’at-
v aaJr /
gg £4
bb
traction du sphéroïde entier B M O lorsque — <í i , ou que b
<| a , c’est-à-dire , lorsqu’il est allongé.
i §4 . PRINCIPES MATHÉMATIQUES
If
à 000 000 0G0 â
0 000
H
SE C T IO N III
Explication de la réfraction de la Lumière , en employant le
principe de dattraction.
I.
On íçaít que plus les milieux font denses,plus ils résistent aux
corps qui tendent à séparer leurs parties eri les pénétrant ; ot
dans ce cas sangle rompu est plus grand que sangle d’incidence *,
parce que la vitesse verticale du corps étant diminuée par la
résistance du milieu , la vitesse horifontale influe dàvahtage, dans
la direction de la diagonale que le corps parcourt en-obéissantà
ces deux forces , dans lesquelles son mouvement se décompose.
Cest par ee. principe que- lorsque la résistance du milieu est
invincible , le corps au lieu de le pénétrer retourne ser fes P as
par son élasticité, Sc son pourroit donner telle proportion entr®
cette résistance ôc la vitesse verticale du corps , que ce corps per-
droit tout son. mouvement vertical , Sc g listé roit sur la surface du
Tome II. i i■
/
iM PRINCIPES MATHÉMATIQUES
milieu , s’ii était faus ressort & que cette surface fut un plan
parfaitement poli.
V.
Or il arrive tout le contraire aux rayons de lumière , plus le
milieu qu’ils traversent est dense, plus le sinusd’incidence surpasse
celui de réfraction ; donc la vitesse verticale des rayons est aug¬
mentée dans ce cas , & il leur arrive alors tout le contraire de ce
que les loix de la méchanique paroissent indiquer.
Descarm pour les accorder avec l'expérience qu’il ne pouvait
éluder , prétendait que plus les milieux étaient denses, plus ils
ouvraient un passage facile à la lumière. Mais c’étoit donner de
ce phénomène une raison plus capable de le faire révoquer en
doute que l’expliquer.
V I.
VIII.
dx 1 d“ ^y 1—
dx 11( + ^ 71 - ^ 771 W) &
d x 2p- dy
**
_ *■ r -,
m. x f x ^
COROLLAIRE.
d X
La valeur générale du sinus de sangle MO r qui est -
° ^ V ' dx ^ + dyL
SECTION IV-
DE LA FIGURE DE LA TERRE.
PREMIERE PARTIE.
Où Von traite en général de Véquilibre des fluides dans
toutes sortes d ’hypothèses de gravité.
L.
P servi déterminer
Our figure
que de ce laprincipe terre
,M.- nès^
: Que pour qu’une Newton
de la eít
muse fluide soit
m équilibre , il -faut - que le poids de deux ■calmants M C , N G qui
Fig. -i
aboutissent de la circonférence au centre fait égah
M . Hughens a employé , celui -ci : Que pour qu’-wte masse fluide
conservât une forme- consume , ilfattoit que Ja surface PE p e , fût
dans chacun-de Jes points perpendiculaire a la direchonde la pesanteur*
M . Bouguer en examinant eette question,,a le premier reconnu
que chacun ae ces.principes .employé séparément , étoit insuffisant
pour s’aísurer de l’équilihre çl’une masse-fluide il a?sait voir qu'il
y a une infinité ?de cas dans lesqttelz la figure que demande l'é-
quilibre de toméSdescojomhesqNi vont de la surface au centre,
ns seroit pas la même que celle qui fuit de ía perpendicularité
de la direction de la pesanteur ,à tous les points de la surface y
mais il n’ápas examiné si une niasse fluide dans laquelle ces deux
principes s’âcc'órdéróiènt , feróit ' nécessairement en 'équilibre , ou
du moins , il ne paroît pas avoir cherché ' d’autres principes 'poiír
S!áflurer de son équilibre . - - ■ . - '
Tome Ih i ||
*94 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
I I.
m;i| 5
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
I Y-
Mais comme la terre & toutes les planettes tournent fur elles-
mêihes , il faut considérer cette rotation pour pouvoir déduire
leur figure des principes qu’on vient de poser.
Considéronsd’abord ce qui doit arriver à deux canaux de figure
DE LÁ PHILOSOPHIE NATURELLE . I97
quelconque ab C B qui tournent autour d’un axe P p donc
,& Fig. 4,
les extrémités ab CB font à des distances respectivement égales
de cet axe.
Supposant ces canaux partagés en une infinité de petits cylin¬
dres par des lignes parallèles , à cause de la petitesse de ces cy¬
lindres , on peut regarder les forces centrifuges comme étant les
mêmes dans chacune de leurs particules ; par exemple , en m
& en « ; de plus , toutes les parties du fluide tournent en même
temps, ainsi la force centrifuge fera la même en m &c en p. Donc
les forces par lesquelles le fluide renfermé dans ces petits cylin¬ Fig. 4!
dres tend à s’échapper par les extrémités b èc t2, seront égales >
car la masse est comme les longueurs mn, ju v, & les parties des
forces acquises par la rotation dans les directions m n p, &
font réciproquement comme ces longueurs ; or comme les canaux
entiers ab , a. (i font supposés être partagés en une infinité de ces
petits cylindres , ressort: de tout le fluide renfermé dans le canal
a b vers b , lequel effort, vient de la rotation , est égal à l'effort de
tout le fluide renfermé, dans le canal versí^ , lequel vient de
même de la rotation.
D’aù il fuit qu’on peut faire abstraction de l’effet de la force
centrifuge , quand on examine fi selon une .loi de gravité donnée,
le fluide peut avoir une forme constante ; car en partageant le
canal rentrant en lui-même a b c d dans les deux canaux cda,. Fig. 5;
on verra que les parties ab 5, c du canal abc, faisant des efforts
égaux eu b par la force centrifuge , & les parties c d , a d du
canal adc, faisant auffi des efforts égaux yers d en vertu de
leur force centrifuge , la rotation ne changera , rien à l'équilibre
du canal ab cd rentrant en lui-même ; donc on peut faire abs¬
traction de la force centrifuge en considérant l’équilibre d’un tel
canal , & par conséquent celui de toute la masse fluide qui en
résulte.
V L . ^
On a considéré jaisqu’à présent l’équilibre d’un canal de figure
rB PRINCIPES MATHÉMATIQUES
quelconque rentrant en lui -même , & on a- fait voir que de l’é-
quilíbrê de ce canal , suivoit - celui de la truste ûuide entiere ; pour
simplifier cette démonstration & rappliquer plus facilement ,aux
planettes , il faut faire ensorte de n’avoir à considérer que l’é-
quilibre d’un canal place dans le plan d un méridien du sphé¬
roïde y & d’en tirer l’équilibre d’un canal de figure quelconque
rentrant en lui-même ; car il est eertain qu ’alors la.question fera
simplifiée , & plus aisée à traiter.
Fîg. s. Commençons par considérer deux canaux HI , K L remplis
d’un même fluide , Sc terminés par deux parallèles à l’équateur,.
Le supposons - les placés fur la même surface de circonvolution
A F G B , {les poids dc , ces deux canaux seront les mêmes : car
la pelante ur étant supposée la même dans tous les points d’un
parallèle à l’équateur , un corps qui feroit placé en M qui ne
pourroit sortir de la surface ABF G, ne pourroit prendre d’autre
direction que celle du; méridien Mr, puisque ce méridien est
la commune section du plaíi -' clans lequel se fáit ' la gravité , Sc
de la sorfacç de circonvosotion quon considère . -
Supposons les deux canaux HI , R L partagés en une infinité
de petits cylindres égaux N n , M m, coupés par des plans paral¬
lèles à Tcquateur 5leS fófces qui agiront sor ces petits cylindres
seront égales , Lé dans la direction Air,ces forces Mr , N s s
peuvent être décomposées dans deux forces , dont lune feroit
dans les directions M m , N n du fluide , & sature ' leur feroit
perpendiculaire ; les forces perpendicu laires à M m, rà&
n’imprimcront aucun mouvement atv fluide renfermé dans ces
canaux , les forces restantes M m , N n seront en raison renversée
des longueurs M m , N n ,- mais les masses font comme ces lon¬
&
gueurs : donc . les poids de Mm , de N n seront égaux ; donc les
poids entiers des canaux HI , K L feront égaux entr ’eùx > donc
le canal A B le& canal HI, feront du même poids;
Or , puifqu ’on a réduit ci-déssus l’cquilibre d’une mastè fluide,
à celui d’un canal de figure quelconque rentrant cn lui -même,
í ^ niinrnt .w' 1‘ A '.’wfon J ’/ .m,-/,,. 2/ . p .i,,, - jaJ. U Volume 7
Q Y>
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F J. . t> an C
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Fia . ií>
y . if
DÊ LA PHILOSOPHIE NATURELLE . t99
ál suit , de ce qtn’on vient de dire , que ce même équilibre fc
&
réduit à celui d’un canal rentrant A Q B X, placé dans le plan
d’un méridien >car tout canal HO IF k double courbure , peut
être considéré comme composé des deux branches H OI , H Vl %
& chacune de ses branches est de même poids respectivement ,
par ce qui vient d’être dit , que les branches A Q B , AX B du
canal A Q B X puisque les branches seront les communes sec¬
tions du méridien , & des surfaces de révolution qui passent par
les branches à double courbure HOI , H VI -, donc si on a re¬
connu que A QBX est en équilibre , on verra que HO VI y
fera auffi; donc pour qu’un sphéroïde soit en équilibre , il suffit
qu’un canal quelconque placé dans le plan du méridien de ce
sphéroïde soit en équilibre , en ne considérant que la seule force
de la gravité ; car on vient de faire voir qu’on peut faire abs¬
traction de la force centrifuge.
On 'tirera de ce principe la méthode générale de déterminer
toutes les hypothèses de pesanteur dans lesquelles un fluide peut
être en équilibre ; mais on va examiner auparavant celles de ces
hypothèses , dont on se sert ordinairement , parcs quelles n’oút
besoin que de ce qui précède pour être traitée?. ...e.
' " :: V■ • I I. - J> ' ; ?í,t L
-r.' , - ê :,L Hi ' i :0 - q no <
P REM I E R £ H Y P O T H E S Es ;: , [ '
V 1 II.
SECONDE HYPOTHESE.
TROISIÈME HYPOTHESE.
QUATRIÈME HYPOTHESE.
CINQUIÈME HYPOTHESE.
, SIXIÈME HYPOTHESE.
XV I. : .... ..
X I X.
Tome II. nn
ZIO PRINCIPES M AT H ÉM ATIQ U E S
X X.
Fig. J’ai dit , Art. 7. que pour sçavoir si une hypothèse de gravité
étoit propre à donner l’équilibre à une masse fluide E M P , il
sufsisoitd’examiner si un canal quelconque OS N K rentrant en
lui-même , & placé dans le plan E CP du méridien de cette masse
fluide , étoit en équilibre lui-même , ou , ce qui revient au même,
si le fluide renfermé dans un canal de courbure quelconque O N
qui aboutit à deux points pris à volonté O , & N, fait le même
effort pour sortir vers O ou vers N que le fluide renfermé dans
tout autre canal O KN qui aboutiroit aux mêmes points O , N,
Pour faire voir l’usage de ce principe , non seulement pour dé¬
cider la possibilité de l'équilibre des fluides dans les hypothèses
de pesanteur dépendantes de ['attraction , telles que celles que je
viens de considérer , mais encore dans toutes sortes d’autres hy¬
pothèses de gravité , je considérerai la question plus en général
de la maniéré suivante.
Ayant abaissé d’un point S du & point s qui en est infiniment
près , les ordonnées S H , s h à la courbe ON, soient faites CH
----- §7, H S = y, S r —d x , sr =*=dy , S s — \/ dx z d y 1;soient
ensuite décomposées toutes les différentes espèces de forces qu’on
suppose agir sur les particules du fluide proposé en deux direc¬
tions , les unes soivant S H perpendiculaires à Taxe C P , &c les
autres suivant la parallèle à ce même axe ; & soit pris P pour
désigner la somme de toutes les forces qui agissent suivant S N,
Q pour désigner la somme de celles qui agissent dans la di¬
rection parallèles k CP.
Si l’on décompose ensitite la force P pour avoir la partie de
ççtte force qui agit dans la direction S s qui est celle du canal,
en verra que la partie de cette force avec laquelle le fluide placé
en S s fait effort pQur sortir de ce canal , soit vers H, soit vers O,
doit être
Pày
on verra de même que la partie de
y/ d x 1 fl- dy *
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . lxI
la force Q qui agit suivant
même direction doit être .. . Q d x_—
la
\/dx í+dy' ì
ensorte que leur somme, ou la force totale qui sollicite le fluide
P dy d oc
placé en S à sortir vers O ou vers N. doit être —=========== ;
\/ d x 1-
j - dy 1
multipliant donc cette force par la particule S s ou j/ dx 1-\- dy 1
quelle anime , on aura P dy + Qdx pour le poids de S s ,
c’est-à-dire , pour Tesson que fait cette particule pour sortir vers
Tune des extrémités du canal O N -, donc l’intégrale de Pdy + Qdx
qu’on auroit commencé par completter par cette condition qu’elle
soit nulle lorfqu’on fait x = CG qui est l’abscisse qui répond au
commencement O du canal , &r dans laquelle on auroit ensuite
égalé x à CI qui ( est l’abfcisse qui répond à l’extrémité N du
même canal, ) cette intégrale , dis-je , devroit donner une quantité
qui fut toujours la même , quelque fut la courbure O N.
II faut donc pour que l’équilibre des fluides soit poslible dans
une hypothèse de pesanteur , que les forces P &c Q qui résultent
de cette hypothèse soient telles , que la quantité P dy ~f Qdx
puisse s’intégrer fans connoître la relation de x à y -, ainsi P dy
4 . Qdx doit être en ce cas de ces fortes de différentielles que
M. Clairaut a appelle Comphtus dans un Mémoire qu’il a donné
à l’Académie , & qui se trouve dans le Volume de 1740. p. 254.
X X I.
d. 2C d v
xdx + y dy , x dy f - ydx , -- A sont d e ces for-
yy
tes de différentielles, parce qu’elles ont pour intégrales des fonc¬
tions dc x de& y , qui ne dépendent d’aucune relation entre
x ècy,ydx —x dy , y y d x x x dy ne font point de telles
différentielles, parce qu’il n’y a aucune fonction de ^ Ar de y
qui en puisse être les intégrales.
M. Clairaut a donné dans le Mémoire que je viens de citer,
un Théorème pour distinguer ces différentielles intégrales par
n n ij
m PRINCIPES MATHÉMATIQUES
quelque fonction de x Sc de y ; il a fait voir que si la différen¬
tielle de P prise en faisant y constante Sc x variable , se trouvoit,
après avoir été divisée par dx , égale à la quantité qui viendroit
en divisant par dy, la différentielle de Q prise en faisant x
constant Sc y variable ; la différentielle P dy Qd x avoit tou¬
jours pour intégrale une fonction de a; & de^ indépendante de
toute relation entre x Sc y.
XXII.
* 3dy — xyy dy
il viendra la différentielle , qui étant divisée
(xx + yy ) 3
x$ xv y . .
par í/v donne 7- -— — , ; maintenant on voit que la quan-
f d xx ( + yy )
tite — 5—~ xy -- — venue par la premiere opération , n’est
(xx +yy ) 3r .
\ x- a4 yy ) 1 + By Vb 4 x- 4 y y ) 1La. force Q
/ —— » \ W r
setrouvera de même exprimée par Ax x — a \ x -* a + yy) *
■- •■■■/’—- » \ 1
+ J5xí + x \ í x+ yy ) 5différenciant maintenant P
' t —— — 2 n r —- » \ »— i
ou Ay \ x —a + yy) 14 By \ b + x 4 yy ) 2,
& faisant ^ constante & divisant par dx la différentielle venue,
bn Lu ra À x m—
i ( ar—« 4 y y) 2 x y x x —a y B
X n —1 ( é + ar 4 y y) T Xy X é 4
. 2 \ t» f—
x~ a + y y) 2
-j- Â x éq-x (b f- x 4 y y ') 1en supposant x constant , &
divistmt la différentielle par dy on
, aura ^ x a-.— a x m— 1
y ( a; - a +yy) 2 4 B X ^4 a: X n1- y {b+ x 4 y y) 2;
ìf or cette quantité ctant visiblement la même que celle qu’on a
eu en différenciant P ; cette différentielle Pdy -+- Qdx, est une
différentielle còmplette dans cette hypothèse , Lé l’éqnilibrë y est
possible.
Au reste, sans prendre la peine de différencier P & Q on ,
pouvoit rcconnoítre facilement que la différentielle proposée,
*% \ Jn =^ L
Aydy (x —a 4 4T / G
4 Bydy \ b + x 4 yyjv) » *
émit complette • car son intégrale se trouve bout de fuite , se est
4
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
A !- * > m-
î 1 B (- * \ .
* + r +7V + * +yy ) ~ ,
&c je n’ai donné la manière de reconnoître la possibilité de son
intégration par l’opération précédente , que pour mieux faire
voir l’usage du Théorème de M. Clairaut dans d’autres cas où
il seroit peut- etre íi difficile d’intégrer , qu’on. abandonneroit f in¬
tégration sans sçavoir si elle possible ou non.
XXIV.
j+ i
+ ^ 7 Cxx + yy ) ~T (í ®A r 1 p BD r n— Mì
1I-J- —
^ n+I /• «
yy H- — -— t pour ; déterminer enluite
mAr 1 n -f- í r
n q- ; x n q~ z ” + 1X n q- 2. X n q- ;
+ LXz
q- &c )
à la place de t 8+ 1, & en substituant les quantités dans l’équa-
tion — r “ 1q - ~— r ■+1 — -z q>A r m+ i8— -z . <p/• + *
mq- X n q- i
B r 1»>
1q* t " + 1elle deviendra
172 q-1 72q-1 wq- x
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-+- 22 + 2
+ Br ”+
1- X...” + ' <T + & c.
zX3
•+*1
A r - + í + ^ r ■" ■+
Si on suppose maintenant que S' soit une très -petite quantité }
ainsi quelle Test en effet pour la terre , on peut négliger fans scru¬
pule tous les termes qui suivent desorte que (quels que soient
A , B , m , n , ) <s qui marque ce que l’excès de 1equateur fur saxe
est à réquateur , se trouve , sans erreur sensible , la moitié de ce
que la force centrifuge est à ségard de la gravité ; ainsi ? étant
pour la terre = ~4 — , ou à s = —ou, ce qui revient au
zby j7 ô 1
même , les axes sont en ce cas comme z-78 à 377 quels que soient
A , B , m , n.
On verroit de même que quelque fut le nombre de termes
tels que A S'mB+ S'n C
+ S' t & c. qu 'on prendroit pour ex¬
primer la gravité , & enfin que quelle que fut la loi de gravité a
o e ij
2. 10 PRINCIPES MATHEMATIQUES
pourvû qu’elle tendit au centre , le rapport des axes ne seroit pas
sensiblement plus grand que celui de §78 a 577.
XXV I.
ce qui est à peu prés le cas de la terre ; les calculs suivans se-
, i i , .
- . nl 7-1 ou
71
rotent exacts a Y1r -innnO prés
1
, ou , ce qui
1
revient au
(ìoo )1 40000
mente , les erreurs qui pourraient s’y glisser feraient telles , qu ’au
lieu de trouver Taxe au diamètre de l’équateur comme 200 à
2or, on le trouverait peut - être comme 199 à 200 , ou comme
roi à 2S2 ; on volt bien que de telles erreurs ne font pas d’affez
grande conséquence pour chercher à les éviter par des calculs
três -pénibles.
SE C T I I
SECONDE PARTIE.
J) e la théorie de la figure de la Terre , en supposant que la
gravité soit le résultat des attrapions de toutes les parties
de la Terre.
XXVIII.
PROPOSITION I. PROBLEME I.
On demande Vattraction qdexerce un sphéroïde elliptique B E b e Fig.
fur un corpuscule P placé sur le prolongement de son àxe de révolution.
Soient B D b d la sphère inscrite à ce sphéroïde , E C le dia¬
mètre de l’équateur du sphéroïde , Pmn , P Mit deux droites
&
quelconques partant de JP faisant un angle infiniment pçtit
ìì2 PRINCIPES MATHEMATIQUES
cntr ’elles , k m q , K M Q , L N R y Inr des plans élevés perpen¬
diculairement a P B b.
c <T
e^ i(ítizaij e 4 j : )/
'V ê4
exprimera l’atttraction que le solide produit par la révolution dc
l’espace KMN L autour de B b exerce fur P.
Si l’on fait dans cette valeur u = r, c ’est- à-dire , MO = NO
3= (7D elle
, deviendra & exprimera l’attrac¬
------- \/ a 1 P+ + Z,
KM --- -- - c c3-+• « * + / * + ítt b, M L
«= \/ c c —%&b + * 1+ $ z-
Si on substitue maintenant ces valeurs dans lés - expreffions
pH pH MF MF
Rpl + L pi ** R M.l + MLl elles se changeront en ^
ôc
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. ■f
1+ . Si l’on
(c fi (^c 1 &z fi 1 z~~ b)
éleve maintenant , par ie binôme de Newton, les quantités qui
font au dénominateur , & qu’on néglige les secondes, troisièmes,
&rc. puissances des quantités infiniment petites « , D, le terme
- -- a -se changera en q x c “ 5 — - c ~ {
(c 1 -pct 2 -j- /2 1 -}- z ct b j -j-
a îa ba „ . a
X Z b a. OU - 2— — , & le terme -- -,- __
Ci cr (cc — z b* + ct1+
t )
deviendra c -j- l ca \.* , &
> ajoutant ces deux termes , on aura
Préparation du Lemme 4 .
On a vu par les Propositions r sc ; de cette Section » l’at-
traction qu’un sphéroïde quelconque , composé dune infinité de
couches de densités & d’ellipticités différentes, exerce fur les cor¬
puscules placés à fa surface dans la direction du rayon ; mais
comme cette direction n’est pas celle suivant laquelle se fait l’at¬
traction du sphéroïde , on va chercher les moyens d’avoir la vé¬
ritable direction. On voit bien , à cause de la différence infiniment
petite qui est supposée entre le sphéroïde &r la sphère , que la
vraie direction de l’attraction ne peut s’écarter que d’un angle
infiniment petit de la direction du rayon , & qu’ainsi la force de
l'attraction est telle qu’on vient de la trouver quant à la quantité,
& que quant à la direction , elle n’en diffère que d’un infiniment
petit du second ordre ; mais on a besoin , pour la figure de la
terre , d’avoir , outre la quantité absolue de l’attraction à un point
quelconque , la vraie direction de l’attraction à ce point.
fig. ío. Lemmt 4 , L’attraction qu’un cercle RI r exerce sur un corpus¬
cule M placé perpendiculairement au- deíïus du point H , lequel est
infiniment peu écarté du centre T , étant décomposée suivant HY,
la partie de cette force résultante de cette décomposition sera
\c x HYxRH - /n „ Tr , , , ..
exprimee par —- jg -g }-- [R H Y etant le diamètre qui
passe par le point H) eu négligeant les quantités infiniment pe¬
ntes du second ordre»
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . il9
&
Ayant élevé / H i perpendiculaire à R r, transporté le seg¬
ment J R î en i Z I , il est évident que l’espace lunulaire iZ I r
sera la seule partie du cercle R Irì qui attirera le corpuscule M
dans la direction R r, puisque les deux scgmens IRi , IZ i ont
des attractions qui se détruisent.
Supposons l’espace IriZ partagé en une infinité d’élémens par
les lignes QTS , qts perpendiculaires à Ii, il est évident que
l’attraólion absolue de chaque élément TtSs sur M , sera cet
Tt S
espace même divisé par le quarté de la distance T M ;donc —
XXXIV.
COROLLAIRE.
Si la courbe R i r 1 an lieu d’être un cercle étoit une autre
courbe qui s’en écartât infiniment peu , telle qu’une ellipse dont
R r sçroit l’un des axes , & dontl ’autre axe diíFéreroit infiniment
peu de celui ci , l’attraction pourroit toujours , fans erreur sensible,
- c x H Yx RH 2,
être exprimée par - - m R *- 5car 011 V° ^ k* en £lue ^
Ton faîsoit entrer dans le calcul la .différence des axes de cette
ellipse , elle ne pourroit produire dans une quantité , déja infini¬
ment petite par elle-même , qu’une quantité infiniment petite du
second ordre.
XXXV.
PROPOSITION VI . LEMME V.
Soit K L k 1 un sphéroïde dont L'axe de révolution K k difere infi¬
niment peu du diamètre de Uéquateur L1 , soient de plus M un cor¬
puscule placé hors du sphéroïde , PMEpe l ’ellipse semblable à KLkl
laquelle poserait par le corpuscule M , M X la perpendiculaire en M
à cette ellipse , laquelle perpendiculaire es terminée par la ligne C X
élevée perpendiculairement sur C M ; je dis que l ' attraction que le
sphéroïde KLkl exercera sur M dans la direcHon CX, aura pour
expression -ex x C X.
i X CM ( C G 3} d (R H) Sli
MC + M C- d (SI ) ) , ou
ex CG , a, la
X CM- - X en mettant -r—-
(CGì X d ( SI — R H ) ) MC
RH SI
place de & de , C C? étant une perpendiculaire abaissée
de C sur MS.
Pour intégrer maintenant cette différentielle , je sais les lignes
CM s= e. CN —r.-R G —u , &c j’ai e G = )/ r r — u u-, R S = z■#
SI •— R H = . i u \/ r r — u u ,- soient donc substituées ces valeurs
dans la formule 2- c x >!"J
C Mt4 X C G *d ( S I — R H) , & elle
,\ t
deviendra - c x —— (r 1- u 1) , / 1 u \/ r r — uu\
2 e4 X d mat§
^ - -- —^ ;
d ( 'LUV rr —uu \ _ du —\uudu , donc i CX
f X
\ e / e \/ r r — u u i e»
, . f ì. u \/ r r «— « \ i CX
J = I c x TF X /•
CX
2 r 1—
4 « 1 X da - ou c X H ' ir ^du —j r 1a 1du j- - a « +<
fa)
, C JL
L X f
dont l’intégrale est C x -—p-
eJ U " ~ + j valeur de
rattractions.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
sattraction de la tranche quelconque RrSs , & faisant dans cette
_ T* ^ + C~TT » OU i + y X ( I s ou i + y x i - \ yss t
tite - ^— 7) y ( 1*
»“* 55)qui devient —3 er 7 4 5c«r 4*
2 c r 5s s ", 6 c r 1s s y , _ . , .
_ — 4- - -— — , Sc en a;outant ces deux quantités , on
e e5 «4
c zcr 1 rs \ . Acr% y 4 crf y
aura enfin — ( 1 + 3 y •*s 2— frs s ) -|- — -— y
3 C• 5 «l J e.4
6 cr ' s xcr ^yss %cr * a c r * s s fr 4 cri>
4- - -- - , OU- — - - -b . -
3 e4 ee - } ee z - ee 3ee
— q. tlll —H Sc c ’est là la valeur de Fattraction que
5 e4 5 e 4u
le sphéroïde B N F O supposé
, dune densité uniforme , exerce
fur le corpuscule M.
Pour avoir Fattraction du .méro.c sphéroïde , en supposant qu’ii
soit composé de couches qui varient tant en densité qu ea ellip-
ticité , soir différenciée l’expreffion précédente , & l’on aura
4 cr 1frs s d r
+ 4 r d { ri .y )
2 ct r dr
ee es d (r ’ y)
3 ee
< sA +
4- 4 cTí - c B — í c D f- - c s s D.
5 5 S
Si on fait dans cette valeur s =zo , ce qui suppose le corpus¬
XXXVII.
COROLLAIRE . /
- &
. ou enfin - , en négligeant les í' 1 puissances plus
5 î+ ^ ^
élevées ; donc l’attraction au pôle surpasse celle à l’équateur d’une
fraction , qui est la cinquième partie dé celle qui marque l’excès
du diamètre de l’équateur fur l’axe.
XXXVIII.
CO RO LLA1RE II.
On a de merne - £2—
e ~ dont
= - e-—
e — , Pintégrale
COROLLAIRE III.
mer 3 :
; ee donne ( j m'—- ~p) e e pour la valeur de A
4 es
en faisant r = «»
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . í }9
Rd ( rifr) B m e —p r
On aura ensuite X d
ee (T)
AineS r *dr —4 pfrr +dr , , . me fr r* 4 ír(
— -- —j- , dont I intégrale — - p— 1
donne B == e 1fr ( m — ^ p) en faisant r 1= e.
Et enfin Ml r22 l Œ D = iZÏÎZl ^ JZÍLÍllîí , dont
«4 e*
//re<JV — z? «T ^
l’intégrale -H - donne Z> —( mf— p ) fr e xlors¬
que r — e.
Substituons maintenant ces valeurs de A , B , D dans l’expres-
sion générale 1 cA — 4.c s.s frA + ^ c B — ± c D \ c s s D , &
nous aurons x c e zj( m —j /0 —4 ce z(j m —- p ) ssfr -\- ~ ce z fr
(m — j/O — jcfre z (m ~ jp ) + ycssfre í (m —jp ) çmice 2‘
(jrn — ìpy + cssfre ' ( — -^ rn - ' ijp ) + c e - fr(ot£ . - £p) ,
qui est la valeur de l’attraction du sphéroïde fur M dans l’hy-
pothèse présente.
Si on fait s o= , cette quantité dèviendra 2. c e *(im — ±p )
q- ce 1fr{—m â— P )Le exprimera l’attraction du même sphé¬
roïde au pôle.
Si on fait s 1= , cette quantité deviendra 1 ce -' f ( m —\ p)
jî -ot-
4■ce zfr( ~p) + ce 1fr(- - m- ,
-~ p) ou icL
{ \ m — í E ) + ce ^ s ( -^ m — â ? ) - êc elle exprimera l’attrac-
îion du même sphéroïde à l’équateur.
La différence de ces deux attractions est ce */ ( m-f- T} ol p) ,
& cette différence étant comparée à l’attraction au pôle , don-
. c e z fr( -^- m-fr- yL-p')
nera pour le rapport __ r ^ —— en négligeant les fr1
& puissances plus élevées, & cette fraction qui fe réduit à
t = f (j lZL+ ).
.fP exprimera ee 4°-
V -j ffz — x p / \i40w — io $ p/
l’excès de l’attraction au pôle fur celle à l’équateur , est à 1attrac¬
tion entiere du sphéroïde.
Ho PRINCIPES MATHÉMATIQUE .*
X L.
r -x. »z. Soient faites les lignes CM —e. CN =zr . QM = qe. Tellipti— ’
cité de M £ = i , celle de KL = y. la densité de la couche
quelconque Kk L l = R. Soient de plus MX la perpendiculaire
à l’ellipse P ME rencontrant CE en V , Sc M T la perpendicu¬
laire à l'ell'ipse sembl able à K N L Sc qui pastèroit par M , la¬
quelle perpendiculaire rencontre la ligne CE en S.
%c r i
Il est.démontré par l’Àrticle j.j . qu’on aura X C T pour
5 eì
^attraction qu’exerceroit fur le corpuscule M suivant CT le.
sphéroïde K NE supposé homogène ; an lieu de- cette attraction-
suivant CT , j’imagine une force suivant CS propre à donner la
même direction , lorsqu’elle sera combinée avec la force suivant
€ M que la force suivant CT : il est clair que cette force suivant
.crT
CS, devra avoir pour expression X CS pour être équi¬
5 ef
2. or ■
valente à la force suivant TC, qui a pour expression
X CT.
PROPOSITION X. PROBLÈME V.
X L V.
* Pour démontrer cette formule , soit pris ju. pour exprimer un întervaîe de
temps infiniment petit , pendant lequel on cherche quelle feroit la chute du satellite,
& on aura T : c R : : fc. • - s, qui
> est la valeur du petit arc parcouru par le
Dans cette hypothèse , qui est la même que celle qui a été
traitée Article on aura , en prenant toujours m e — p t
J\ r
& —
pour exprimer la densité R, pour l’ellipticité y , a4
*= (j -m lp ) ee,Z ) = ( m —jp )" S'ee : substituant ces valeurs
p — zA f, ou zD -^ ^ A ^ — xoA^
dans Inéquation jZ ) -[- A <
trouvée ( Article 41. ) on aura — me 2-S-— ~ pe 2é z= me 1< T
— ~ p e 2- £ + me %q>— í/ajfflí
* 1<?, OU~ é m >—{
+ — \p $ >ou enfin ~ T< m — | -Sp — %mS'-\ -~ pS'
« ( j-m— ^p ) q>, d’où l’on tire <s = <? » ou =^
} ^ i4 P
66 p ^ exprimera
m ~ 1< l’ellipticité cherchée du sphé¬
roïde proposé aussi- tôt qu’on fixera le rapport de m à />, ce qui
dépend de la différence totale de densité qu’on suppose entre la
superficie & le centre.
Si on veut , par exemple , que la densité soit double au centre
, &
de ce qu’elle est à la surface , on aura p î= ; m dans ce cas
«T — X“ zo8
—H/ , qui devient 7156
as - fV158 - = ——zóo environ ,* dans
le cas où le sphéroïde est la terre.
Si on veut ensuite que la densité à la surface les è de celle au
X L V I I.
f- a—
e e lorsque r = a.
/ RTTdT
— —— en faisant R i= + / , &:
/R Trdt
-qui corn¬
er
vient au noyau Sc sa valeur sera f — ( i q- / ) ; ajoutant alors
X L I X.
COROLLAIRE II.
0U í x • " - Z * C2
zee z. « 4^ 6 6-
SP e
d’où l’on tire / i $a
OU
M 15 a 3p
— a *e * X 1 -ì - p — Z6 Le
COROLLAIRE III.
L I.
COROLLAIRE IV.
ss I|
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
~L I I.
COROLLAIRE V.
L I I I.
S C H O L I E.
L I y.
^ CC
seroit la valeur de S' fì on vouloir que l’ellipticité dimi¬
■Ní nuât du centre à la surface dans la même raison que les quarrés
des distances augmentent ; donc en supposant que u soit une
|i '< quantité positive, il faudra , en substituant — u 'j pour
faire voir que £ doit être nécessairement plus petit que ~ <p , la
valeur de y étant substituée dans f R d ( r f y ) changera cette
quantité en 5 <Tse *Rrrdr —S' R d ( r f u ) , ou 5 e*_
// ?r r dr
— f R r *u + os r *u d A , & donnera par conséquent Z>= 3 <f ^
:-
ci-deffus(Art. 41.) on en tirera ì = s G 1 "i sera nécessaire-
17*
ment plus petit que | <p , pourvu que G soit positif , Ce qui ne
sauroit manquer d etre , puisque les deux termes que contient la
. , R ur f —sr ' u d R . „ , „ . „ ^ ,
quantité - — —- — a ou Ion tire G íont tous les deux
positifs j le premier Rur[ l’est certainement puisqu'il est affecté
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . iyí
à signe -f , & le second l’eíl auffi quoiqu ’il soit affecté du signe
— , parce que R décroissant lorsque r augmente , est né¬
gatif. C. Q. F. D.
l y.
PROPOSITION XV . PROBLEME IX.
:.
& la: forme des couches dont elle es composée
S C H 0 L I E.
******* ÌTXXC* à
' wsiy » x» «>% . 3$0í « t *¥ k$
>
SECTION
/
DES MAREES.
i.
Ï marées
L ; elle
ne s’ agit de
commerechercher
plus
est la vraie cause des
quelledes estPhysiciens-Géométres
aujourd ’hui
avec toute la certitude dont la Physique est susceptible : il ne
reste à présent qu’à développer cette cause , à en tirer toutes
les conséquences, & en calculer les effets.
On sçait assez que les marées font occasionnées par Finégalité
de Faction que la Lune & le Soleil exercent fur les parties qui
composent la terre. M. Newton a tellement établi le méchanisme
de cette cause , qu’il n’est plus permis d’en douter. II faut cepen¬
dant avouer que ce grand homme ne s’est pas donné la peine
d ’entrer là- dessus dans le détail que Fimportance de la matière
exigeoit. L’Académie des Sciences a si bien senti à cet égard Fin-
téret du Public , quelle ri*a pas hésité de proposer la question
des marées pour le Prix de 1740. prévoyant bien que cela çncou-
rageroit les la vans a mettre le íysteme de M. Newton dans tout
son jour , & a le perfectionner autant que l’incertitude de quel¬
ques circonstances requises pourroient le permettre . On peut dire
que jamais son attente n’a été mieux remplie que cette fois-là :
Les foins de l’Académie , & ses heureux auspices, nous ont procuré
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . l6x
trois belles Pièces fore étendues , toutes fondées fur les principes
de M. Newton : elles font de Messieurs Daniel Bernoulli, Mac-
Laurin 6c Euler. Je me fuis fur tout attachée à lire celle de M . Ber-
noulli , dans laquelle il m ’a paru trouver plus d’ordre , de netteté
8e de précision ; Le j’efpérc que le Lecteur me saura gré , si pour
Commentaire de notre Auteur fur cette matière , je lui donne un
abrégé du Traité de M. Bernoullij ce que je ne pourrai Cependant
faire , fans omettre plusieurs propositions essentielles, ni fans chan¬
ger les démonstrations de celles que j’allégueraL
I I.
I I I.
I V,
V.
S'
solaire fera t =s g + g.
SOLUTION.
xx- y- De
( B \ t y ou bien = > -f- -g
cette force solaire il faut retrancher la force centrifuge qui ré¬
pond au mouvement annuel de la terre , & qui est pour chaque
point de la terre c= y , après quoi il reste une petite force ac¬
X I V.
Cest enfin cette équation qui nous apprend ' au juste la valeur'
de § pour la distance moyenne , du . Soleil : la valeur est
X I X»
* Nous voyotís átr teste que' fes élévations des eaux qur provien¬
nent de Faction lunaire ,Lsont encóre ’èn raison réciproque 'dès-
cubes des distances de la Lune àíâ terres sont"conmié^par rap¬
port aú Soleil r cette raison fera varier considérablement les marées
à cause de la grande excentricité dé Forbite lunaire , de nìaniere
que la pins pètite éîeVairon dans Tàpogeè ' deJa 'Lune sera à1 la
. ..• ,, , .;s4 wji -js . ;. -'.f. v ; víioc eî arro
plus grandeetevatroiï dans le pengçe dq ce^astte ^environ xonyme
a à 3 , & cette variation répond pârìaîtement bien aux oble.r-
Tations
» ... . . .-n:.: ^ .d rio
^ -jx
. .;. »o-
Ùjc !
- X .X. r d L'Z-\í ' ÏK ;3 X"
XXL
X X I I.
Tout ce que nous venons de dire fur les marées solaires est
également vrai pour les marées lunaires , pourvu qti ’on fasse les
changemens qui conviennent aux termes . De là on voit qu ’on
peut toujours exprimer pour chaque moment l’élévation des plus
hautes eaux par dessus les plus basses. Soit l’élévation totale des eaux
représentée par la petite ligne B b pour le Soleil _= S , & pour
la Lune = s î soit le sinus de la hauteur verticale du Soleil = *
& celui de la Lune = 5 t , on aura toujours dans ce moment là,
l’élévation entiere des eatìx provenante de faction réunie des deux
1? S PRINCIPES MATHÉMATIQUES
luminaires e=* s s S 11 L : par cette feule exprestìon on réduis
toutes les questions qu’on peut former fur les marées áux calculs
astronomiques : mais on remarquera que ladite élévation
ssS f - - et Z doit se rapporter à la surface sphérique Gob telle
qu ’elle se roi t dans les sizigies fans les autres circonstances . Cette
hauteur changera continuellement jusqu a ce qu elle devienne la
plus grande , & alors c'est la haute mer , après quoi elle dimi¬
nuera pendant environ six heures , & puis on aura la baffe mer y
la différence entre les deux hauteurs donnera ce qu ’on appelle
hauteur de marie. Ainsi on voir que la hauteur de marée dépend
d’un grand nombre de circonstances , seavoir de la déclinaison
de chaque luminaire , de sage de la su ne , de la latitude du
lieu , Sc ensin des distances des deux luminaires au centre de la
terre , Se si on vouloit examiner notre question au long suivant
toutes ces circonstances , on s’ouvriroit un vaste champ de Pro¬
blème : mais comme cela nous meneroit bien loin au delà de
notre dessein , nous ne nous arrêterons plus qu ’aux principales.
XXII I.
— == ^ j qui
& réduite à l’état moyen des circonstances varia¬
----- 4 . 4SiJ.
Il faut remarquer en luire que les marées ne sauroient entie-
rement se conformer à letat de l’cquilibre ; cela supposeroit que
toute la mer pût prendre à chaque moment sa figure dequihbre
lans aucun mouvement sensible, & il faudroit pour cela que le
â PRINCIPES MATHÉMATIQUES
mouvement diurne , de la terre se fit beaucoup plus lentement
qu’il rie se,fait. Au contraire fi la rotation de la terre se saisoit avec
une rapidité extrêmement grande , il ne pourroit y avoir aucune
marée sensible r cela fait déja voir que la différence des marées
fera plus petite dans la réalité qu’elle ne devroit être suivant le
calcul fondé sur l’éqiiilibre : c’est par cette raison que les marées
de dessus ne différent pas à beaucoup près des marées,de.dessous
qui les suivent autant que l’indique le calcul précédent , tour
mouvement tâchant à se conserver tel qu’il est par sa nature. II est
donc entierement sûr que les marées bâtardes sont plus,grandes,
Le les grandes marées plus petites qu’elles ne scroient suivant le
souple équilibre : il sera donc. nécessaire de supposer les grandes
marées moyennes aux marées bâtardes moyennes suivant la loi
de l'équilibre en plus grande raison que de 9 à j , & si on les
XXV.
Nous voyons qu’au moment des hautes 8c des basses mers les
tité st/i —ss n’est jamais plus grande que ^ , ainsi la quantité
G
zti PRINCIPES MATHÉMATIQUES
la Lune passe par le méridien & la basse mer , quand la Lune
est à l’horizon : mais hors des sizigies & des quadratures ce n’est
=
pas la même chose. Soit , par exemple , s y/l Z
, il faudra
faire —~ >&
—cette équation fait l’arc GH à peu
(
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
XXVI.
yi ~ t£ jo
îo s 0 o , n 643 — \/ 1 -—s s
F I N.
Conmuntav -e 'ton PLuu '/i ? LU. . derniere,21 . Volume
M,
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TABLE
DES MATIERES
Du Commentaire des Principes Mathématiques
de la Philosophie Naturelle.
EXPOSITION ABREGEE
DU SYSTEME DU MONDE.
SOLUTION ANALYTIQUE
Des principaux problèmes qui concernent leSyjlême du Monde»
SECTION PREMIERE.
Des trajectoires dans toute forte d'hypothèse de pesanteur.
I . Prop . I . Théorème I. Les corps attirés Cette Prap . démontre la Prop . I . du.prt -
vers un point parcourent des aires égales mier Livre des Principes , & c’est ce qu on
en temps égaux. 117 appelle la premiere réglé de Kepler,.
aSS TABLE DES MATIERES.
II . Prop . II , Théorème II. Les vitesses quarrés des temps périodiques multipliées
aux différais points de la même courbe par les racines cubes des malles. ibid.
font en raison inverse des perp. 118 XV . Prop . X . Problème F. Trouver
III . Prop . III . Théorème III. Les forces l’expression de la force centripète dans
aux différais points des courbes font l’hiperbole en prenant un foyer pour pôle ,
comme les flèches lorsque les secteurs font elle est en raison inverse du quarté de la
distance. 12 6
égaux , & comme les flèches divisées par
les quartés des secteurs lorqu ’ils font iné¬ Note. Trouver l’équation polaire de l’hi¬
gaux , en supposant que les intensités perbole en prenant un foyer pour pôle.
soient les mêmes. 117 ibid.
IV . Scholìe. Lorsque les intensités font XVI . Prop . XI . Problème FI. Trouver
différentes , les forces font comme les flè¬ l’expression de la force centripète dans la
ches divisées par les quartés des temps, r 19 parabole en prenant le foyer pour pôle ,
V. Prop . IF . Problème I. Trouver l’ex- elle est en raison inverse dn quarté de la
distance. ibid.
preffion générale des flèches dans la même
courbe . no Note de la Prop . XI. Trouver l’équa-
VI. Cor. I. Maniéré plus abrégée de tion polaire de la parabole . 127
trouver l’expreílîon des flèches. ibid. XVII . Prop . XII . Problème FII. Trou¬
VII . Cor. II. Autre expression plus abré- ver la trajectoire décrite par un corps qui
gée des flèches dans la même courbe , ibid. feroit animé par une force qui agit comme
VIII . Cor. III. Expression des flèches une fonction quelconque de la distance au
dans deux courbes différentes , ou lorsque centre , en supposant la vitesse Scia direc¬
les intensités ne font pas les mêmes. ibid. tion données. ibid.
IX . Prop . F . Problème II Trouver l’ex¬ XVIII . Cor. I. Trouver l'expreísion du
pression de la force centripète dans l’ellip- temps employé à parcourir un arc fini
le en prenant un foyer pour pôle , elle est quelconque de cette trajectoire . 12.8
en raison inverse du quarté de la distance. XIX . Cor. II, Déterminer la quantité
ibid. constante ajoutée dans l’intégration de la
Note. Trouver f équation polaire de formule générale des trajectoires . 119
l’ellipse en prenant un foyer pour pôle. XX . Prop . XIII . Problème FUI. Trou¬
m ver directement les trajectoires qui peu¬
X . Prop . VI. Théorème IF. Les vitesses vent être décrites , en supposant que la
nux moyennes distances font dans les el ¬ force agisse en raison inverse du quarté
des distances. ibid.
lipses en raison renversée de ces moyennes
distances , lorsque les intensités des forces Note de cette Prop. Déterminer la vi¬
font les mêmes. 111 tesse qu’un corps acquiert en tombant d’une
XI . Prop . FII . Théorème F. Les temps hauteur donnée , étant poussé par une force
périodiques dans deux courbes différentes constante. 130
font comme les racines quarrées des cubes XXI . Prop . XIF . Théorème FI. Ma¬
des moyennes distances lorsque les intensi¬ niéré de réduire l’équation de la Proposi¬
tés des forces font les mêmes. 115 tion précédente aux équations des sections
XII . Prop . VHI . Problème III. Lorsque coniques. • • ■ 131
leS intensités des forces font différentes , XXII . Schùlié. On volt par cette Prop.
les vitesses font comme les racines des que lorsque la force tend au foyer SC qu ’ellc
masses divisées par les racines des distan¬ agit en. raison inversé du quarré sses dis¬
ces. I2 4 tances , la trajectoire ne peut être qu’une
XIII . Prop . IX . Problème IV. Lorsque section conique . ' 13í
les intensités font différentes , les temps, XXIII . Prop . XF . Problème IX. Trou¬
périodiques font comme les racines quar¬ ver la courbe décrite loríque la force agit:
rées des cubes des moyennes distances di¬ en raison de la simple distance. 1 34.
visées par les racines des masses. ii5 Note de la Prop . XF. Trouver Inéqua¬
XIV . Cor. Les moyennes distances font tion polaire de l’ellipse en prenant le cen¬
entr'elles comme les racines cubes des tre pour pôle. 1; >
XXIV.
, TABLE DES
MATIERES . ^ 289
XXIV . P rop. XVI . Théorème Vil. Ma¬ en supposant que la force centripète agille
niéré de réduire l’équation de la Proposi¬ en raison renversée du quarré de la dis¬
tion précédente à celle de l’ellipse , ou ma¬ tance au centre plus en raison inverse du
niéré d’exprimer la force centripète dans cube des distances. 144
ì’elìipí'e en prenant le centre de la courbe XXXIII . Scholie. L ’équation de cette
pour le centre des forces. 135 Proposition fe construit en supposant dans
Note de la Prop . XVI. Trouver l’équa¬ la courbe [décrite un mouvement d’apsi-
tion polaire de l’hiperbole en prenant le des , cette Proposition démontre la Prop.
centre pour pôle. 136 XLV. du premier Livre de M. Newton
XXV . Scholie. Quand la force centri¬ 145
pète fe change en centrifugera courbe de¬ XXXIV . Prop . XXII . Problème XII.
vient une hiperbole lorsque la force tend On demande les trajectoires dans toutes
au centre de la figure , & que la force est sortes d’hipotheses de pesanteur , en ajou¬
en raison de la simple distance. ib id. tant à la loi quelconque qu’on a choisie
XXVI . Prop . XVII . Théorème VIII. une force inversement proportionnelle au
Dans toutes les ellipses les tems périodi¬ cube des distances. 147
ques font égaux lorsque la force tend au XXXV . Scholie. On y remarque que
centre , & que les intensités des forces sont la Prop . précédente contient la démonstra¬
les mêmes. 137 tion de quelques Prop . de M. Newton
XXVII . Prop . XVIII . Problème X. fur le mouvement des apsides. ïbtd.
'
Trouver la trajectoire que le corps doit XXXVI . Prop . XXIII . Prob . XIII.
décrire en supposant que la force centri¬ Trouver le temps & la vitesse d’un corps
pète décroît en raison du cube de la dis¬ qui tombe eu ligue droite d’un point quel¬
tance. 139 conque vers un centre qui l’attire par une
XXVIII . Prop . XIX . Théorème IX. force quelconque , l’équation de cette Pro¬
Réduction de l’équatìqn dç la Proposition position fe construit par un demi cercle.
précédente à celle de la. spirale logarith¬ 144
mique . 140 XXXVII . Cor. I . de cette Prop. On
XXIX . Prop . XX . Théorème X. Ré¬ fait voir dans ce Cor. ce qui amveroit au
duction de l’équation de la Prop, XVIII. corps dans le cas où la force agiroit en
aux cas où la direction est perpendiculaire raison renversée du quarré des distances.
au rayon de la courbe . 141
Ce cas se divise en deux , le premier fe XXXVIII . Cor. II. En quelle propor¬
construit par le cercle , & le second par tion sont les temps des chutes rectilignes,
i’hiperbóle. & quel temps les planètes employeroient à
XXX . Cor. Cette Prop. démontre la tomber vers leur centre.
quarante -uniéme du premier Livre des XXXIX . Cor. III. On cherche lamême
Principes. 143 chose dans le cas où la force agiroit en
XXXI . Scholie. Si la force centripète raison directe de la distance. 133
devient centrifuge , lç corps s’éloignera On tire de-là que cette remarque , de
toujours de plus en plus du centre , & dé¬ quelque point que le corps parte , il arri¬
crira par conséquent une trajectoire qui vera en temps égal au centre. ii lc[
ne rentrera pas en elle -même ibìd. XL. Scholie. On peut appliquer à cette
XXXII . Prop ■XXI . Problème XI. Prop . tout ce qu on a démontré sor les
Trouver la trajectoire que le corps décrira orbes elliptiques . 1^
Tome II. ZZ
1
SECTION I L
figures.
D t V'attraction des Corps en ayant égard à leurs
PREMIERE PARTIE.
. De l ’attraBìon des sphères.
SECONDE PAR T I E.
De r attraction des Corps de figure quelconque.
TROISIÈME PARTIE.
D c Vattraction des sphéroïdes en particulier.
XXXVII. P rop. XVII . Problème. Ce Problème contient deux cas , que l’on
'XVll .'Itoavc .t l’attraction d' un sphéroïde traite séparément dans cette Prop . Le pré¬
lat m\ corpuscule p'fecé fur son axe de mier { page 179. ) lorfqUe le sphéroïde efl
révolution , en supposant l’attraction en (
allongé , & le second page 181 . ) lorsqu il
raison inverse du quarté dgs distances. 178 est applati. .
SECTION III.
De Cexplication de la réfraction en employant le principe de
attraction.
SECTION IV . .
De la figure de la terre.
PREMIERE PARTIE.
I . Quels principes Meilleurs Hughens dont il a trouvé que la réunion étoit in¬
Sc Newton avoient employé pour s’assurer suffisante pour s’assurer de l’équilrbre d’une
de l’équilibred ’une masse duide . i?3 masse fluide. 194
IÏ . Principe substitué par M. Classant à III . Ce principe de M. Classant renfer¬
ceux de Messieurs Hughens 8c Newton, me celui de M. Newton 8c celui de M.
TABLE DES MATIERES.
Hughens , Sc a de plus la généralité qui pas pour conclure que la terre peut avoir
manque à ceux de ces deux Philosophes. une figure donnée , parce qu’il faudroit
*95 encore faire voir que cette hypothèse s’ac¬
IV. C’est un Probleme déterminé que corde avec les phénomènes que les expé¬
de trouver la forme d’une masse fluide , riences nous ont découverts . 204
asm que le principe de M. Clairaut soit XV. Preuve de l’insuffisance de la réu¬
observé , la loi de pesanteur étant donnée, nion des deux principes de Messieurs
comme dans ceux de M.eíìieurs Newton , Hughens & Newton , par exemple , dans
& Hughens . 196 une loi de pesanteur dans laquelle la gra¬
V. On peut faire abstraction de la force vité dépendroit de la distance au centre 8c
centrifuge en coníìdéraut Péquilibre de de quelqu ’autre condition , il y auroitun
la masse fluide résultante du principe de mouvement perpétuel dans la masse fluide,
M Clairaut ; ainsi la rotation des planètes quoique le principe de M. Hughens Sc
n’empêche pas que ce principe ne leur soit celui de M. Newton s’accordaflènt à don¬
applicable . 197 ner la même figure au sphéroïde . 205
VI. Pour simplifier la démonstration du XVI . En supposant que les couches qui
principe de M. Clairaut , & pour en rendre composent une planète soient de densités
supplication aux planètes plus facile , on hétérogènes , il suffit dans ce cas que tous
peut ne considérer que lequilibre d’un les points de toutes les surfaces qui ter¬
canal placé dans le plan d’un Méridien du minent les dissérens fluides soient perpen ¬
sphéroïde qu ’on considère . 198 diculaires à la direction de la pesanteur ,
VII. Premiere hypothèse. L ’équilibre comme la surface qui termine le fluide ex¬
d’une masse fluide fuit du principe de M. térieur de la planète ; ainsi la loi de pe¬
Clairaut , en supposant que toutes ses par¬ santeur étant donnée , il suffira pour dé¬
ties tendent vers un seul centre. 199 terminer la figure que doit prendre une
VIII . Hypothèse II. Cet équilibre en est mafle composée de fluides hétérogènes,
encore une fuite en supposant que les par¬ de calculer la figure qu’auroit cette même
ties du fluide tendent vers plusieurs cen¬ masse en la supposant homogène . io <S
tres . 200 XVII . Si on suppose l’attraction dérou¬
IX . Hypothèse III. L’équiliSre fuit en¬ tes les parties de la masse fluide , on ne
core de ce principe lorsque la gravité est peut plus déterminer la forme que doit
le résultat de l’attractionde toutes les par¬ rendre un sphéroïde composé de fluides
ties d’un corps central de figure quelcon¬ étérogênes , par la même méthode qui
que , mais alors le calcul est plus difficile donneroit celle d’un sphéroïde composé
que dans les hypothèses précédentes. 101 de fluides homogènes. 208
X . Hypothèse I V. L ’équilibre en fuit XVIII . Maniéré de s’assurer que la
encore lorsque la pésanteur est l’eôet de loi de pesanteur qui résulte de l’attraction
1attraction de toutes les parties du sphé¬ mutuelle de toutes les parties de la ma¬
roïde ou de l’anneau , alors le calcul est tière dans un sphéroïde compose de cou¬
infiniment plus difficile. 102, ches hétérogènes , est une de celles dans
XI . Hypothèse V. Lorsque la gravité lesquelles une masse fluide peut prendre
ne résulte que de l’attraction des parties une forme constante , quoiqu ’onne con-
du fluide même , fans considérer celle du noisse pas cette forme . ìhìd.
noyau , l'équilibre soit encore du même X IX . Le raisonnement employé dans
principe . 10 j l’article XVIII . pour déterminer l’équilibre
XII. Hypothèse VI. Enfin l’équilibre des planètes hétérogènes , fait voir la faus¬
fuit encore du principe de M. Clairaut, seté de la supposition qu’ont fait quelques
lorsque le noyau solide' est compose de Auteurs pour diminuer le rayon de l’équa-
couches de densités différentes. ìbìd. teur que donnent les loix de l’hydrostati¬
XIII . On peut expliquer dans cette hy¬ que , sçavoir que les colomnes fluides font
pothèse , comment une planète allongée d’autant plus denses, quelles font plus près
ou applatic d’une maniéré quelconque de réquateur . 209
pourroit être en équilibre . ìhìd. XX . Preuve analytique de la généralité
XI Y- Mais ce raisonnement ne suffit du principe employé par M. Clairaut pour
194 TABLEDES MATIERES.
décider la possibilité de l’équilibre des te de la tendante à deux centres , félon une
fluides dans toutes sortes d’hypcthèses de puissance quelconque des distances à ces
pesanteur , cette preuve consiste à faire deux centres , cette méthode fait voir que
voir que les différentielles qui expriment dans cette-hypothèse l’équilibre des flui¬
la force totale qui sollicite le fluide à des est possible, Jxi;
s’échapper , soient telles qu’elles ne dépen¬ XXIV . Maniéré de trouver la figure
dent d'aacune relation entre les coordon¬ d’une planète , lorfqu ’on a reconnu que
nées de la courbe . , 2. i o l’équilibre des fluides est possible dans l’hy¬
XXI . Digression fur ces différentielles pothèse de gravité qu’on a supposé, z i f
que M. Clairaut appelle complettes.zii * X X V- Usage de lequation générale
XXII . Application de cette méthode à trouvée dans l’article 2.4 à la détermina¬
l’hypothèse de gravité , dépendante de la tion de la figure de la terre. 2.16
saison inverse du quarté de la distance au XXVI . U fuit de l’article z y. comparé
centre , & de la raison directe du sinus de avec les mesures actuelles , qu’on doit ex¬
sangle que le rayon fait avec Taxe , & clure toutes les hypothèses où la force ten¬
cette méthode fait voir que dans. cette hy¬ drait vers un seul centre , lorsqu ’on veut
pothèse le fluide ne pourrait jamais avoir déterminer la figure de la terre. 2.2.0
une forme constante. m XXVII . Quel usage on va faire dans la
XXIII . Application de cette même mé¬ seconde partie de cette Section du Pro¬
thode à l’hypothèse de gravité , dépendan- blème de l’article 2.4. ibid.
SECONDE PARTIE.
Qui traite de la figure de la Terre.
XXVIII . P rop. I . Problème I. Trouver cercle , aura pour valeur 1 -f- / ss , ( (Test
î ’attractìon quexerce un sphéroïde ellip¬ l’élipticité fie la surface & s est le sinus de
tique , infiniment peu différent d’une sphère l’angle M C P ) Voyez les figures. 2.2.7
sur un corpuscule placé sur le prolonge¬ XXXIII . Prop . V. Lemme IV. L ’at¬
ment de son axe de révolution . zzi traction qu’iin cercle exerce dans le sens
XXIX . Cor. Expression dé l’attraction de son axe fur un corpuscule placé per-
de ce sphéroïde sur le corpuscule supposé pend. au-dessus d’un point infiniment peu
au pôle. 115 distant de ion centre,étant décomposée dans
XXX . Prop . II . Lemme1. L’attractiou le sens de son axe , a pour expression c
qu’un cercle , ou une ellipse , ou toute au¬ ,
X tí. I x R divise par z M R ’ ( H cd
tre courbe exerce sur un corpuscule ne le point infiniment peu distant du centre ,
différé de celle qu’il exerce sur un autre JTest le centre , R H est la distance de la
placé à même hauteur & à une distance surface au point H , H Y est la distance
infiniment petite du premier , que d’une du point H au centre Y , MR est la dis¬
quantité infiniment petite du second ordre. tance du corpuscule à l’extrémité de l’axe
2.2.4 RHY & c est la circonférence . ) 2.2.8
XXXI . Trop. III . Lemme II. I/attrac- xxxiv . Cor. SÎ au lieu d’un cercle 011
tion exercée par un sphéroïde elliptique avoir une ellipse ou une autre courbe qui
infiniment peu différent d une sphère , seloignâc infiniment peu du cercle , l’ex-
dans la direction de son rayon , sera la preffion de son attraction , dans le même
même que celle qu’exerceroit sur le même sens , fur un c&rpuscule placé de même
corpuscule un autre sphéroïde qui aurait sera la même sans erreur sensible. .130
uï autre axe de révolution , mais dont la XXXV . Prop . VI . Lemme V. L ’attrac¬
qjantité de matière seroit la même. 2.2.6 tion qu’un sphéroïde infiniment peu diffé¬
XXXII . Prop. IV . Lemme III. Lc rayon rent du cercle , exerce sur un corpuscule
d’vme ellipse infiniment peu différente du placé hors de lui dans la direction perp.
table des MATIERES.
au rayon de la courbe , aura pour expres¬ ver la figure de la terre supposée homo¬
sion ic -x. - CX -x. C N' divisé par 5 gène. . 241
C M s (c étant la circonférence, C :M la XLIV . Scholie. On y fait voir en quoi
distance du centre du sphéroïde áú corpus¬ la méthode , par laquelle M. Newton est
cule , C N le rayon du sphéroïde , & CX arrivé à la même conclusion,estdéfectueuse.
la perp. à ce rayon . ) 150 M4
XXXVI . P rop. VIL Proh . II. Trouver XLV.. Prop . XI . Problème VI. Trou¬
l’attraction qu’un sphéroïde elliptique , ver la figure de Jupiter dans la même hy¬
composé d’une infinité de couches de den¬ pothèse . ibid.
sités St d'ellipticités différentes exerce fur XLVI . Prop . XII . Problème VII. Trou¬
un corpuscule placé en un point quelcon¬ ver la figure d’une planète qu’on suppose
que de sa superficie dans la direction de composée de couches elliptiques , dont les
son rayon . r.; ; ellipticités augmenteroient ’du centre à la
XXXVIT. Cor. 1. Attraction de ce surface proportionnellement à’la distance
sphéroïde dans le cas où l’on le suppose au centre , & dont les densités décroitroienc
homogène . 134 du centre à la circonférence , proportion¬
On donne dans ce Cor. l’attraction du nellement à la même distance. 24 6.
sphéroïde sur le corpuscule , supposé placé On fait trois suppositions de la propor¬
à l’éqùateur & au pôle , & la différence tion entre la densité au centre Sc celle à la
de ces deux attractions . 146 surface ; j la premiers polir le cas bù elle
XXXVIII . Cor. I I. Attraction de ce est a la surface la moitié de ce qu'clle est
sphéroïde dafis le cas où la densité des cou¬ au centre ; la seconde pour celui où elle
ches qui le composent augmente unifor¬ en est le quart ; & la troisième où este est
mément du centre à la surface. 137 égale , qui est le cas de l’homogénéité , Sc
XXXIX . Cor. III. Attraction de ce on donne la figure du sphéroïde dans ces
sphéroïde dans le cas où l’ellipticité 'des - troisîsuppositious. > .*
couches augmente proportionnellement à XLV II . Prop. XIII . Problème VIII.
leur approchementdu centre . ' ,■ , Trouver la figure d’une planète composée
On donne dans ce Cor. l’attractrort ‘du d’itnémaílè fluide qui environne un noyau
sphéroïde sur le corpuscule placé successi¬ solide de figure elliptique , dont la densi¬
vement au pôle &:à lequateur dans certe té & l’ellipticité font données. 247
hypothèse . 2) 8 XLVIII. Cor. I. On apprend dans ce
XL . Prop . VIII . Proh . III. Trouver Cor., à trouver i'ellipticiré on la densité,
l’attraction exercée par un sphéroïde,, ou,lç rayon du noyau , pou r que là pla¬
composé d’une infinité dé couchés -ellip¬ ne,te soit en équilibre , de ces trois quan-
tiques , de densités & d’ellipticités diffé¬ tités quand on en connôît deux, on connoît
rentes , f ur un corpuscule placé à un point la troisième. 14^
quelconque de íâ surface , dans la direc¬ XLIX. Cor, II. Qn donne la forme de
tion perpend . au rayon de la courbe . 140 la planète , en supposant qu’elle suc plus
XLI . Prop . IX . Prob . IV. Supposant applatie que dans le cas de l’homogénéicé,
qu’un sphéroïde tourne dans un tems , tel,, Sc que le noyau eut la même ellipticité
que la force centrifuge soit infiniment pe¬ qu’ellç. -- h y ..., 25a
tite par rapport à son attraction .totale , L, .Cor. III. On donne la forme de la
on demande la direction qui résulte des planète en supposant qu’elle fut une.calotte
attractions qu’exerce ce sphéroïde fur un d épaisseur finie , dont le noyau fut absolu¬
corpuscule placé à fa surface , ces attrac¬ ment vuide. 231
tions étant combinées avec la force cen¬ LI. Cor. IV. On tire de ce qu’on a dit
trifuge produite par la rotation du sphé¬ dans cette Proposition Sc dans ses Cor.
roïde . ■ ■ " 2 .41 comment une planète pourroit être allon¬
XLIL Scholie. On suppose Ce sphéroïde gée , fans que l'équilibre du fluide qui la
couvert de fluide , & l’on cherche la di-r couvre en-fut troublé . . ibid.
rection de la pesanteur pour que ce. fluide LII . Cor V. .Qn donne l’ellipticité du
soit en équilibre . 242 noyau , en supposant que le sphéroïde fut
XLIII . Prop . X . Problème V. Trou- plus applatique dans le cas de i’homogé-
i 96 TABLE D E S MATIERES.
néité , & que la densité fiit plus grande que LVI. Prop. XPI . Théorème II. On dé¬
celle du reste du sphéroïde . M1 montre dans ce théorème la relation qui
■ LUI . Scholie. On sait voir dans ce Scho- est entre l'applatiflement de la terre , &
lie, que M. Newton s’est trompé en croïant le racourçiísement du pendule . 1j 6
qu ’une plus grande densité au centre don- LVII . Scholie.On fait voir dàns ce scho¬
neroitun plus grand applatiffement . ibid. lie que la diminution de la pesanteur du
LIV, Prop . XIV . Théorème I. Si la den¬ pôle à l’équateur doit être d’autant moin¬
sité diminue continuellement du centre à dre,que l’applatiffement est plus grand , ce
la surface , le sphéroïde sera moins applati qui est entierement contraire à l’observa-
que lorfqu ’on le suppose homogène , pour¬ tion , & rend la théorie de l’attraction in¬
vu que lcs.ellipticités ne diminuent pas dti suffisante en ce point . z 57
centre à la surface, ou que si. elles dimi¬ M. Newton s’est trompé en cela , car,
nuent , ce n soit pas dans une plus gran¬ il a conclu des observations qui donnoìent
de raison que celle du quarré des distances, le racourciffement du pendule que la terre
étoit plus applatie que dans le cas de l’ho-
LV. Prop. XV . Prol .lX. Un sphéroïde mogénéité a mais il auroit dû conclure tout
étant composé de couches , de densités & le contraire 5 on fait voir dans le même
d’ellipûcités différentes , &.étant supposé scholie ce qui a jetté M. Newton dans Ter¬
tourper en un teros convenable pour lequsi reur , & quelles espérances il reste de con¬
libre , trouver la loi que suit, lá pesanteur cilier en ce point les expériences & la théo¬
depuisle pôle jusqu 'à, l’équateur . j aj j, rie de l’attraction Newtonienne.
Cr . ,' 'i.Ï'
Il’n~iIIm »>- — , . .. . =
SEC T I O N V.
"t - .
. Des Marçes. í _. -
I . Introduction à la doctrine des Marées. ton fur l’hypothèse qu’il a choisie pour
calculer les marées.
26 o 166
II . III . Explication & calcul de faction X . Lemme I. Où l'on détermine l’at-
du soleil fur la terre , pour cauïêr f éléva¬ traction quexerce un sphéroïde très - peu
tion des eaux dans deux points diamétra¬ applatï fur un corpuscule placé à son pôle.
lement opposés de la terre , & son abbais- ' r.68
sement dans deux autres . ' • ’ %6 i . 2 XI . Lemme II. Détermination de l’at¬
IV . Coutinuation 'dU mêmé sujet. 165 traction du même sphéroïde , sur un corps
V. Quelle est la cause du mouvement placé à son équateur . ibid.
des marées ou de l’alternative du flux & XII . Lemme III. Détermination de l’at-
reflux. ibid. tràction du même sphéroïde sur un cor¬
' VI .Application de la théorie précédente puscule placé dans son intérieur . ibid.
a faction de la lune, cause principale des XIII . Problème général. Trouver la dis-;
marées. - , lé4 sérence entre le grand demi axe du sphé¬
VU . Distinction des marées en deux roïde . formé par le soulèvement des eaux,
sortes , les unes marées solaires , les autres occasionné par le soleil , & l’autre demi
marées lunaires . De quelle maniéré , tan¬ axe. ibid.
tôt elles conspirent ensemble , tantôt elles XIV . Autre expression analytique de
se contrarient . 165 l’élévation des eaux , qui sait voir qu’elles
ì VIII . ' Réfléxions fur les difficultés de font en raison réciproque cubique des dis¬
cette théorie , qui naissent de l’incertitude tances du soleil à la terre . 27 r
de la conformation intérieure de la terre. XV. Troisième expression de la même
ibid, élévation , où l’on sait entrer le rapport
IX. Réflexions qui justifient M, New¬ des forces du soleil Si de la lune. 27 1
XVI,
TABLE DES sommaires : *$,
XVI .'Evaluation de ces expressions en duit par son mouvement diurne.' 27k
mesures connues , déduite de la distance XXII . Application des paragraphes pré-
de la Lune à la terre , 8c du rapport de cédens , aux marées produites par faction
leurs masses. 2.72 du Soleil Sc de la Lune combinées, for¬
XVII. Réfléxions fur les résultats de ces mule générale pour calculer les marées.
expressions, & leurs rapports avec les phé¬ XXIII . Application de la formule pré¬
nomènes. . _ 173 cédente au calcul des marées. 27 S
XVIII. Détermination de l’élévation XXIV . Suite de l'application de la for¬
des eaux occasionnée par la Lune, rapport mule générale au détail des marées pen¬
des actions Sc des masses solaires Sc lunai¬ dant une lunaison entiare. 280
res suivant M. Bernoulli. 2-74 XXV , XXVI . Continuation du même
XIX . Les élévations des eaux causées sojet. 281- 28}
par la Lune, font en raison triplée réci¬ XXVII . Où l’on confirme par le rapport
proque des distances de la Lune. 2.75 des observations, & du calcul le sentiment
X X. Où l’on détermine lelévation de de M. Bernoulli sor le rapport des actions
l ’eau dans les différens points de la surface lunaire Sc solaire , & celui des masses de ia
du globe terrestre>suivant,la position des Lune & de la terre. 284,
luminaires. ibìd. XXVIII . Examen de quelques phéno¬
XXI . Examen des marées occasionnées mènes des marées. %8p
par1e Soleil , Sc de leur mouvement pro- XXIX - Conclusion de cette théorie.
ERRATA.
A aa
A P P R O B A T I O N. .
J par
deskì Principes
’Ai de Monseigneur
TordreMathématiques , Traduction"
Chancelier
de la, lePhilosophie naturelle, avec Uíi
la
PRIVILEGE DU ROY.
01718 PAR , LA GRACE DE DIEU , ROI DE FRANCE
JL_/ et de Navarre: A nos Ames & féaux Conseillers les Gens tenans nos
Hôtel , Grand Con¬
Cours dé Parlement , Maîtres des Requêtes ordinaires dé nôtreCivils-, & autres nos
seil , Prévôt de Paris , Baillifs , Sénéchaux , leurs Lieutenans
Justiciers qu’il appartiendra : Salut. Notre bien' amée Madame la Marquise
»U Chastellet, Nous a fait exposer quelle desireroit faire imprimer & don¬
ner au Public un Ouvrage de sa traduction qui a pour titre Principes Mathéma¬
piaifoit lui accorder
tiques de la Philosophe naturelle , par M .' Newton s, ’il Nous
Privilège pour ce nécessaires 5 A ces causes, voulant traiter fa¬
«10s Lettres de
& permettons par ces Présentes de
vorablement l’Expofante , Nous lui avons permis
Ouvrage en un ou plusieurs volumes , & autant de fois que bon
faire imprimer ledit , pendant
débiter par tout notre Royaume
lui semblera-, & de le faire vendre &
consécutives , à compter du jour de la date des Présentes.
le tems de Quinte années
qu elles soient 1,
Faisons défenses à toutes personnes , de quelque qualité & condition
introduire d’impreísion étrangère dans aucun lieu de notre obéissance; comme
d’en
, vendre -, faire
aussi à tous Libraires St Imprimeurs , d'imprimer , faire imprimer
aucun Extrait , fous
vendre , débiter , ni contrefaire ledit Ouvrage , ni d’en faite
, ou autres »
quelque prétexte que ce soit d'augmeutadon , correction , changement qui auronc
Exposante , ou de ceux
sans îa permission expresse & par écrit de ladite
de trois 'mille
droit d’elle , à peine de confiscation des Exemplaires contrefaitsà Nóus, .un tiers à
livres d’amende contre chacun des Contrevenans , dont un tiers
ou à celui qui aura
THôtel - Dieu de Paris , & l’autre tiers à ladite Dame Expo fiante,
, dommages & intérêts ; à la charge que ces Pré¬
d oit d’elle , Sc de tous dépens des Li¬
sentés feront enregistrées tout au long -fur le Registre de la Communauté
de Paris , dans trois mois de la date d’icelles ; que l'im¬
braires & Imprimeurs en bon pa¬
Royaume & non ailleurs >
pression Audit Ouvrage fera faite dans notre
& beaux caractères . conformément à la feuille imprimée , attachée pour mo¬
pier en tout aux
dèle fous le Contrefcel des Présentes ; <jue rimpétr .-mc sc conformera
Avril 17x5 . & qu’avant
Réglemens de la Librairie , & notamment à celui du 10 sera remis
de l’expofet en vente le Manuscrit qui aura servi de copie à l’Imprimeur
de notre très-cher
dans le même état où TApprobarion y aura été donnée , ès mains
& féal Chevalier le Sieur Daguesseau , Chancelier de France , Commandeur
de nos Ordres , & qu’il en fera ensuite remis deux Exemplaires dans notre Biblio¬
thèque publique , un dans celle de notre Château du Louvre , & un dans celle."
de UQt; edit uès -cher Lé féal Chevalier Je Sieur Daguess -eau , Chancelier de
France ' : le tout à' peine de nullité des Présentes. Du contenu dëfquciícs vous man¬
dons & enjoignons de faire jouir ladite Damé Exposante , ou ses ayans causes , plei¬
nement 8c paisiblement , fans souffrir qu’il leur soit fait aucun trouble ou empê¬
chement ; Voulons que la copie des Présentes , qui fera imprimée tout au long.:
au commencement ou à la fin ’dudit Ouvrage , soit tenue pour duëment signifiée,
8c qu’aux copies collatiônnées par l’un de nos amés féaux Conseillers & Secrétaires r
foi soit ajoutée comme à l’Original . Commandons au premier notre Huissier ou Ser¬
gent fur ce requis de faire pour l’éxécution d’icellês tous Actes requis Sc nécessaires,fans-
dè mander autre permission , 8c nonobstant clameur de Haro , Charte Normande 8c
Lettres à ce contraires . Car tel est notre plaisir. Donne ’ à Paris , le vingt-unième
jour dû mois de Janvier , l’an de grâce mil sept cent quarante -six , Sc de notre
Régné le trente-uniéme. Par le Roi , en son Conseil ,
Signé , SAINS ONv avec grille Sc paraphe;
Registre fur le Registre XI . de la. Chambré Royale des Libraires & Imprimeurs '
; . fol. 497 . conformément aùx anciens Réglemens, confirmés par
de Paris , N Q. 68
eelui du 18 Février X71. 3. A Paris , le y Mars 1/46.
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