FNTP Guide Redaction Reclamation 011021
FNTP Guide Redaction Reclamation 011021
FNTP Guide Redaction Reclamation 011021
D’UNE RÉCLAMATION
LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
selon cahiers des charges en vigueur au 1er octobre 2021
Mars 2022
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
ABRÉVIATIONS - DÉFINITIONS
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D’UNE RÉCLAMATION
SOMMAIRE
I- INTRODUCTION.............................................................................................................................................. 5
4- Présentation du guide..................................................................................................................................... 7
1- Le préambule...................................................................................................................................................... 25
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D’UNE RÉCLAMATION
4- Les difficultés rencontrées en cours de travaux ayant une incidence sur les
délais et le prix................................................................................................................................................... 30
4.1 Difficultés à caractère technique....................................................................................................... 30
4.2 Difficultés à caractère administratif.................................................................................................. 32
4.3 Difficultés à caractère économique et règlementaire.............................................................. 33
4.4 Le marché peut-il neutraliser, par principe, votre droit à réclamation ?........................... 35
8. Le récapitulatif du chiffrage......................................................................................................................... 53
9. Les annexes......................................................................................................................................................... 54
ANNEXE 2.................................................................................................................................................................... 56
ANNEXE 3.................................................................................................................................................................... 58
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D’UNE RÉCLAMATION
I- INTRODUCTION
1- A quoi sert le guide ?
La vocation de ce guide est d’apporter une aide aux opérationnels qui, rencontrant lors
de l’exécution d’un marché des difficultés techniques et/ou administratives, n’ont pu y
apporter une solution en temps réel en concertation avec leurs Maître d’œuvre (MOE)
et Maître d’ouvrage (MOA) et sont ainsi contraints, en cours ou au terme du chantier, de
recourir à la production d’une réclamation.
Sans prétendre répondre à tous les cas de figure, ce guide tend à donner une méthode
destinée à éviter les critiques que tout professionnel (maîtres d’œuvre, services techniques
de maîtrise d’ouvrage, experts, arbitres, rapporteurs devant le CCIRA notamment) ne
manquera pas d’opposer à l’entrepreneur qui aura « bâclé sa copie » en remettant un
chiffrage, peut-être fondé de son point de vue, mais qui, objectivement :
• N’apporte pas la preuve des affirmations présentées,
• Ne justifie pas le lien de cause à effet entre le fait générant la réclamation et le préjudice
invoqué,
• Et ne fournit pas la justification du chiffrage de ce préjudice.
Elle n’a sa raison d’être que si le recours aux outils contractuels a échoué (constats,
demandes de prix nouveaux ou de prolongation de délais, demande de décision de
poursuivre, d’avenants ou d’actes de modification et mise en oeuvre de la clause de
réexamen en marchés publics, ...).
Cela passe évidemment par l’indispensable connaissance des cahiers des charges (1) et
des pièces particulières de chaque marché.
(1) Voir les Guides CCAG Travaux et Marchés privés de la FNTP à l’attention
des Conducteurs de travaux (site FNTP).
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D’UNE RÉCLAMATION
Elle doit être racontée de manière pédagogique, c’est-à-dire de façon à être comprise par
tout lecteur (MOE, MOA, juge, expert, arbitre, médiateur …).
Toute affirmation doit être justifiée par des écrits et doit s’inscrire dans une démonstration
cohérente. Elle doit obligatoirement être étayée par la référence à une disposition
contractuelle, un constat, un compte rendu de réunion de chantier, un O.S., a minima un mail.
Quelques conseils :
• Rapporter les faits objectivement : il faut faire la part des choses, prendre
du recul pour correctement identifier les raisons réelles des évènements
afin de déterminer leur juste imputabilité,
• S’interdire les attaques personnelles et les « règlements de comptes ». Rester toujours
respectueux des donneurs d’ordres. L’agressivité dans les propos peut trahir une faiblesse,
• Ne pas chercher à dissimuler la réalité. Décrire, expliquer et justifier les choix et options
de l’entreprise (méthodes et moyens d’exécution),
• Eviter l’abus d’insertions dans le texte de la réclamation qui font perdre le fil de la
démonstration. Quelques schémas explicatifs ou photos légendées suffiront à donner
un éclairage aux propos,
• Bannir les phrases trop longues et éviter les citations « à rallonge » qui, le plus souvent,
n’ont pour seul but que de masquer l’absence de preuves. Limiter les citations aux
points les plus frappants et privilégier le renvoi à des annexes,
• Veiller à ne jamais être en contradiction avec les options prises par l’entreprise visées
dans le mémoire technique, l’offre remise ou les déclarations faites en cours de chantier,
• Et soigner sa présentation ; faites relire par une personne qui n’a pas suivi le chantier
pour avoir un avis extérieur.
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D’UNE RÉCLAMATION
Sous-traitant :
• L’entrepreneur principal transmet les demandes du sous-traitant (souvent en l’état). Il est
donc nécessaire que le sous-traitant argumente ses demandes et dissocie les chefs de
réclamation dirigés contre le MOA de ceux adressés à l’entrepreneur principal (le MOA n’a
pas vocation à arbitrer les conflits éventuels EP/ST ; il ne peut statuer sur ce type de conflit).
4- Présentation du Guide
La première partie est consacrée aux procédures d’instruction des réclamations. Sont
essentiellement visés les délais et la forme dans lesquels les réclamations doivent être
présentées selon le type de cahier des charges auquel se réfère le marché (CCAG marchés
publics de travaux, cahiers des charges inspirés des contrats FIDIC ou marchés privés).
Nota : le présent Guide n’a pas la prétention d’être exhaustif, mais vise les problèmes et
questionnements les plus fréquents.
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
Rappels préliminaires :
Vérifier les pièces contractuelles afin de respecter les procédures prévues
notamment si le marché relève de donneurs d’ordres qui ont leur propre cahier
des charges (SNCF, RATP, SGP, CEA, EDF, ADP…).
Vérifier également toutes les dérogations apportées par le CCAP du marché au CCAG,
notamment celles portant sur les délais impératifs d’instruction des réclamations (risque
de forclusion) et ne pas oublier que les délais se décomptent par rapport à la date de
réception des courriers chez le MOA / MOE et non par rapport aux dates d’envoi.
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D’UNE RÉCLAMATION
Cette hypothèse correspond au cas dans lequel un évènement survient en cours de travaux
et l’entreprise souhaite traiter les incidences immédiatement par une réclamation.
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Réclamation en cours de chantier - CCAG Travaux
Différend
avec le MOE ou le MOA
Après avis MOE,
décision
MOA
30 j Saisine Tribunal,
sans délai sans délai CCIRA si marchés publics,
Conciliation, Arbitrage,
Art.55.1.1 Art.55.1.2 Art.55.3.1 Médiation des entreprises
Absence de
décision
Mémoire en =
réclamation rejet implicite
au MOA
copie au MOE
sans délai
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D’UNE RÉCLAMATION
L’envoi du PDF (y compris réclamation) doit se faire par tout moyen donnant date
certaine à cet envoi, ce qui est indispensable pour le calcul des délais.
Nota : si le délai de 30 jours est dépassé et que le titulaire persiste à ne pas
transmettre son PDF après avoir reçu une mise en demeure du MOE (art.
12.3.4 du CCAG), ce dernier peut l’établir d’office, sans prendre en compte les
réclamations éventuelles du titulaire.
* Proscrire à ce stade l’utilisation de l’abréviation DGD. Le PDF est tout sauf
définitif (voir point 4 ci-après). D’une manière plus générale, PDF, DG et DGD
sont des abréviations qui correspondent à des actions et des délais spécifiques,
qu’il ne faut pas confondre.
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
4. Le MOA valide, le cas échéant rectifie, signe et notifie le Décompte Général (DG)
au titulaire, dans les 30 jours à partir de la réception du PDF par le MOE/MOA. Il
prend donc position sur la réclamation présentée.
Nota 1 : si la réclamation est partiellement acceptée par le MOA, la partie
acceptée fait l’objet d’un règlement dans le délai de 30 jours.
Nota 2 : le présent Guide est consacré exclusivement à la réclamation. Pour plus
de précisions sur le contenu du DG et ses effets, voir le Guide FNTP « CCAG
Travaux 2021 à l’attention des conducteurs de travaux » disponible sur le site FNTP.
9. Si elle est rejetée, le titulaire dispose alors d’un délai de 6 mois pour saisir le
tribunal compétent (délai impératif générant une forclusion).
10. Le titulaire peut suspendre ce délai de 6 mois en recourant à des modes alternatifs
de règlement amiable des litiges, par saisine du CCIRA (si le MOA est public),
du médiateur des entreprises, d’un conciliateur ou éventuellement d’un tribunal
arbitral (art. 55.2 du CCAG).
Dans le schéma ci-après, la réclamation est intégrée dans le PDF. Son instruction est
menée par le MOE / MOA. Elle suit le cours du PDF … du DG … du DGD.
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Décompte général et réclamation fin de chantier
CCAG Travaux 2021
SAISINE TA,
CCIRA, Conciliation,
Arbitrage,
Médiation des entreprises
Notification
PV réception
30 j 30 j 6 mois
Art. 12.4.3 – 55.1.1 Art.55.1.2 Art.55.3.2
30 j 30 j
Art. 12.3.2 Art. 12.4.2
Forclusion
Forclusion Forclusion
uniquement après mise au-delà au-delà
en demeure d'établir le PDF
(Le DG est établi par le MOE)
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D’UNE RÉCLAMATION
2. Le Projet de Décompte Final (PDF) est transmis par le titulaire au MOE et au MOA,
dans les 30 jours après notification de la décision de réception. Le PDF contient
obligatoirement « le montant total des sommes auquel le titulaire prétend du
fait de l’exécution du marché dans son ensemble » … donc obligatoirement la
réclamation s’il y en a une (art. 12.3.1 CCAG).
4. Si dans les 10 jours qui suivent, le MOA notifie le DG, l’instruction normale du DG
repart comme indiqué au § 4 du chapitre précédent.
Si, par contre, dans ce délai, le MOA n’a pas notifié le DG, cela entraîne
l’approbation implicite du DG. Le PDF devient ainsi (automatiquement) le DGD
et le solde de celui-ci est payé dans les 30 jours.
Dans ce cas, la réclamation qui était jointe au PDF initial est intégralement payée.
Dans le schéma suivant, la réclamation est intégrée dans le PDF. Mais son instruction
est menée à l’initiative du titulaire jusqu’au DGD.
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Décompte général - Réclamation fin de chantier – DGD TACITE
CCAG Travaux 2021 (article 12.4.4)
Le titulaire notifie
Si DG non notifié Date limite
au MOA avec copie
le projet de DG de paiement
au MOE le projet de DG
Titulaire devient DGD
inclus réclamations
adresse son
Notification PDF avec ses
PV réception réclamations
au MOE et MOA
30 j 30 j 10 j 30 j
Art. 12.3.2 Art. 12.4.2 Art. 12.4.4
DG non notifié
par le MOA
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D’UNE RÉCLAMATION
Voir pour plus de détail le « Guide à l’attention des conducteurs de travaux CCAG 2021 ».
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Schéma final
Synthétisant les différentes hypothèses
d’instruction du décompte général
Notification
PV réception
30 j 30 j 6 mois
Art.12.4.3 – 55.1.1 Art.55.1.2 Art.55.3.2
30 j 30 j 30 j
Art.12.3.2 Art.12.4.2 Date limite
de paiement
Principe : tout évènement susceptible de donner lieu à une réclamation ou DRC revêt le
caractère d’un différend qui doit obligatoirement faire l’objet d’une procédure autonome,
instruite dans des délais impératifs. Si ces délais d’instruction ne sont pas respectés, ils font
perdre tout droit à paiement (forclusion).
Le Cahier des charges définit la notion d’« évènement », générateur de « différend » :
• Désaccord entre MOE et entrepreneur sur les conditions d’exécution du marché,
• Réserves sur un O.S.,
• Désaccord avec le MOE sur la valorisation des prix nouveaux,
• Et plus généralement, tout « évènement » pouvant donner lieu à réclamation.
2. Au terme de ce délai, dans le mois qui suit, l’entrepreneur doit adresser une DRC
(justification technique et contractuelle des demandes et chiffrage) au MOE. Le
non-respect de ce délai génère une forclusion pour l’entreprise (en général, avec
accord écrit préalable du MOE, ce délai peut être prolongé, mais attention ! il n’a
pas l’obligation de l’accepter).
Attention ! si cette demande de prolongation est présentée tardivement
et si, au dernier moment, la demande de prolongation de délai est
refusée, il existe un risque de forclusion.
3. Le MOA dispose alors d’un délai de deux mois pour analyser le dossier et donner
sa position. Son silence au terme de ce délai (silence qui pour lui, ne génère
aucune forclusion) vaut rejet et fait courir le délai suivant.
5. Le MOA dispose alors d’un délai de trois mois pour analyser le dossier et donner
sa position. Son silence au terme de ce délai (silence qui pour lui, ne génère
aucune forclusion) vaut rejet et fait courir le délai suivant.
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Schéma synthétisant les différentes étapes d’instruction de chaque DRC
(Cahiers des charges inspirés des modèles « FIDIC »)
Décision MOA
Évènement Ou silence = rejet implicite
2 mois de plus
1 mois 1 mois 2 mois maxi 3 mois maxi 3 mois maxi
maxi
maxi maxi Possible si COP
et MOA d’accord
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D’UNE RÉCLAMATION
Certains CCAP imposent un mode d’examen obligatoire des réclamations à des dates
fixes ou en fonction de l’avancement des travaux (marchés LGV notamment).
Ils dérogent aux principes du CCAG ou CCCG auquel ils se réfèrent, ce qui confirme la
nécessité de lire attentivement ses pièces contractuelles.
Le bilan financier complet du chantier lié aux événements survenus est calculé pour la période
écoulée par l’entreprise et soumis au maître d’ouvrage avec copie au maître d’œuvre au plus
tard 15 jours avant chaque réunion y compris bilan des prix nouveaux provisoires.
En dérogation aux dispositions de l’article XX du cahier des charges, il est précisé que
l’entrepreneur renonce à se prévaloir de tout évènement, tout fait ou difficulté connu, de tout
prix nouveau demandé et de toute réserve formulée antérieurement à chacune des réunions
spécifiques d’avancement, qui n’auront pas été formellement évoqués au cours de ces réunions.
Ces évènements, faits, difficultés, prix nouveaux ou réserves seraient alors de nul effet
notamment sur le plan financier, et frappés de forclusion au titre de la présentation du
projet de décompte final. Les événements survenus devront faire l’objet de constats
contradictoires et ne devront pas être imputables aux méthodes de l’entreprise.
L’acceptation éventuelle du maître d’ouvrage pourra faire l’objet d’un avenant sur le
périmètre spécifique des faits nouveaux et de leur incidence économique ».
Attention ! Ici encore, dans le PDF qui sera présenté en fin de chantier, seules
les DRC instruites selon cette procédure seront recevables. Celles non-instruites
selon ce schéma ou frappées de forclusion, sont irrecevables.
Remarques générales sur les réclamations instruites selon les cahiers des charges
inspirés des modèles « FIDIC »
Ce type de disposition a pour but de permettre aux MOA d’avoir connaissance, en temps
réel ou à date fixe, de l’évolution du projet en termes de délais et financièrement.
Il pose le principe d’une instruction des réclamations « en temps réel », ce dont les
entreprises ne peuvent que se féliciter au regard de leur trésorerie.
La réalité n’est toutefois pas celle-là puisque le retour d’expérience montre que si ce mode
d’instruction des réclamations permet bien au MOA de connaître les évolutions temporelles
et économiques du projet, leur absence d’instruction effective par le MOA (rejet implicite
des DRC à chaque stade de leur instruction) conduit à en repousser le règlement au terme
du chantier, voire plus tard si des recours contentieux doivent être engagés.
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D’UNE RÉCLAMATION
Ce type de clause, qui génère des risques de forclusion importants à la charge du seul
titulaire du marché, participe au déséquilibre des droits et obligations entre les contractants,
au seul bénéfice du MOA.
Rappel : pour les marchés privés, comme pour les marchés publics, les
documents particuliers du marché peuvent déroger aux documents généraux.
Il est donc indispensable de lire attentivement les pièces (notamment
administratives) de son marché.
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Le décompte général dans les normes marchés privés
NFP 03-001 et NFP 03-002
PDF
Réception au MOE
Délais
30 j 30 j de droit commun
45 j 30 j
15 j
NFP 03-002
PDF accepté
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D’UNE RÉCLAMATION
1- Préambule
4- Les différents types de difficultés rencontrées ayant un impact sur les délais et le prix
4.1- Difficultés techniques
4.2- Difficultés à caractère administratif
4.3- Difficultés à caractère économique et règlementaire
4.4- Les clauses abusives
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D’UNE RÉCLAMATION
8- Récapitulatif du chiffrage
9- Les annexes
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D’UNE RÉCLAMATION
1- Le préambule
En 2 pages, 3 pages maximum, il faut résumer de manière très synthétique, les
caractéristiques du marché et les principales difficultés rencontrées.
Cette partie du préambule ne doit pas excéder deux ou trois paragraphes car elle n’a pour
objet, ici, que d’annoncer la suite.
Le préambule sera conclu en donnant les deux axes de la réclamation : délais (si
concernés) et montant total des surcoûts.
Il faut, après la lecture du préambule, que n’importe quel lecteur (y compris un lecteur qui
ne connait pas le dossier) ait une vision d’ensemble du projet.
Il faut qu’il comprenne ce qui était demandé au titulaire et ce qu’il réclame au terme de
l’exécution du chantier (ou en cours de chantier si la réclamation ne s’inscrit pas dans le
cadre de l’instruction du Projet de Décompte Général).
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D’UNE RÉCLAMATION
Nota 2 : dans sa réclamation, un entrepreneur sera mal venu à dénoncer l’insuffisance des
pièces du marché au regard de ce qu’elles doivent théoriquement contenir dès lors que
ce constat aurait pu (dû) être fait lors de l’étude de l’affaire et être porté à la connaissance
du MOA.
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D’UNE RÉCLAMATION
Pour établir une comparaison entre deux situations, celle issue des hypothèses de départ
et la réalité finale, il faut commencer par définir le premier élément de cette comparaison,
la situation initiale telle qu’elle résulte des hypothèses contractualisées dans le marché.
Au-delà des termes mêmes du contrat (les pièces contractuelles, comme vu au paragraphe
précédent), il convient de rechercher quelles sont les hypothèses initiales qui ont conduit
à retenir une offre et à signer le contrat.
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3.1 Dans le type de marché et de procédure de consultation retenus par le MOA
Dans les marchés publics, le contrat est généralement de type « contrat d’adhésion », ne
laissant que peu de place à la qualification de son offre par l’entreprise.
En sorte que les écarts constatés entre les hypothèses de départ et la réalité rencontrée
à l’avancement des travaux, sur le terrain, lui offriront d’autant plus de motifs de réclamer,
que le dossier de consultation des entreprises aura limité les marges de manœuvre et les
apports personnels de l’entreprise.
Le droit à réclamation sera de ce fait plus facile à démontrer dès lors que le MOA aura
adopté le parti d’imposer à l’entreprise toutes les modalités d’exécution du marché.
La question est en fait de vérifier si le MOA a souhaité que l’entreprise puisse « s’approprier »
le projet, et dans quelle mesure il a souhaité et autorisé cette appropriation.
3.2 Dans la plus ou moins bonne définition de son besoin par le MOA
L’article L2111-1 du Code de la commande publique précise que « la nature et l’étendue des
besoins à satisfaire sont déterminés avec précision avant le lancement de la consultation
en prenant en compte des objectifs de développement durable dans leur dimension
économique sociale et environnementale ».
Selon les textes régissant l’achat public, et ce de manière constante depuis la loi MOP du
12 juillet 1985 (désormais codifiée dans le CCP), le MOA est tenu de définir ses besoins
avec précision.
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Le rédacteur d’une réclamation doit donc vérifier en priorité si la définition du besoin a été
menée à son terme par le client, dans le respect de chaque étape de la conception :
Nota :
• Le PRO « livré » aux entreprises lors de la consultation est parfois une addition ou une
juxtaposition de missions partielles menées au fil du temps par des BET différents. Il
doit dans ce cas inclure la synthèse de toutes ces études.
L’absence de cette synthèse révèle une insuffisance dans la conception du Projet qui
ouvrira droit à réclamation si cette insuffisance a des effets préjudiciables pour le
titulaire.
Il est au demeurant regrettable que les études de conception soient trop souvent
négligées par le MOA, le coût de ces études étant sans rapport avec les conséquences
de cette négligence.
• Le PRO n’est pas une mission AVP « améliorée » ou un « presque PRO », mais un
PROJET répondant en tous points à la définition de cet élément de mission.
Attention ! Ne pas oublier que l’entrepreneur, dans son domaine d’activité est
un sachant (c’est-à-dire, quelqu’un qui a une expérience et doit, dans la mesure
du possible, anticiper une partie de ces insuffisances. (le CCAG Travaux 2021
utilise les termes «parties diligentes» dans son article 54).
Son devoir de conseil l’oblige à alerter dès l’étude de l’affaire s’il décèle une
lacune ou une incohérence « normalement décelable pour un professionnel
expérimenté ».
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
Il faut vérifier :
√ Qui doit les plans EXE ?
√ Quelles sont les modalités de délivrance des visas par le MOE et
dans quels délais ?
√ En cas de lots séparés qui doit la synthèse ? Qui doit l’OPC (planning
et suivi planning) ?
Le choix de ces dispositions appartenant au MOA, toute défaillance à ce niveau lui sera
imputable, voire sous certaines conditions, à la Maîtrise d’œuvre.
Dans un marché dans lequel un entrepreneur n’est en charge que de l’exécution des
travaux, le CCAG Travaux précise dans son article 2, que :
« Le maître d’œuvre est la personne physique ou morale, publique ou privée, qui, en
raison de sa compétence technique, est chargée par le maître de l’ouvrage ou son
mandataire, afin d’assurer la conformité architecturale, technique et économique de la
réalisation du projet objet du marché, de diriger l’exécution des marchés de travaux,
de lui proposer leur règlement et de l’assister lors des opérations de réception ainsi
que pendant la période de garantie de parfait achèvement ».
Le même CCAG Travaux stipule dans son article 30 : « Le titulaire ne peut, de lui-même,
apporter aucun changement aux dispositions techniques prévues par le marché ».
Dans ces conditions, il ne peut être exigé du titulaire, aucune initiative et les atermoiements
du MOA/MOE dans la prise de décisions exonèrent l’entrepreneur de toute responsabilité
sur les délais en même temps qu’ils lui ouvrent droit à prolongation de délais et à
indemnisation que celui-ci démontrera dans son mémoire de réclamation.
En effet, seuls les juges peuvent ensuite décider d’une indemnisation de l’entreprise qui
ne peut produire un ordre de service écrit dès lors que les travaux supplémentaires étaient
indispensables à l’exécution du contrat dans les règles de l’art.
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D’UNE RÉCLAMATION
4.1.5 - Réseaux
• Retards d’intervention des concessionnaires,
• Découverte de réseaux non-identifiés dans les DT/DICT,
• Absence de consignation des réseaux (démolition, travaux sur voies ferrées),
• Drainage agricole.
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D’UNE RÉCLAMATION
4.1.7 - Pollutions
• Sols, sous-sols, eaux polluées,
• Matériaux pollués, décharges sauvages,
• Matériaux amiantés enfouis.
Ces difficultés techniques ont toutes un point commun : elles ont un caractère matériel,
donc constatable. Le dossier de réclamation va les énumérer et les décrire et devra prouver
leur existence.
Le mémoire de réclamation se réfèrera donc à tous les outils contractuels disponibles pour
prouver l’existence de ces difficultés (1).
(1)
Vous pouvez utiliser les outils sur la traçabilité des évènements de chantier sur le site FNTP.
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D’UNE RÉCLAMATION
4.2.3 - Non communication dans les délais contractuels des pièces dont l’envoi
est prévu au CCAP ou au CCTP
• Documents du marché dont la transmission doit être effectuée au titulaire et
qui ne lui sont pas transmis dans les délais contractuels.
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
En marchés publics, les fondements juridiques généralement utilisés dans le cadre d’une
réclamation au titre de difficultés à caractère économique ou règlementaire sont les
suivants : l’imprévision, le fait du Prince, la force majeure. Ces fondements sont brièvement
évoqués dans le chapitre suivant et sous forme de tableau en Annexe 2 au présent Guide.
Leur mise en œuvre nécessite le plus souvent l’appui d’un conseil juridique.
Dans les marchés publics remplissant les conditions réglementaires pour en bénéficier,
les variations économiques constatées pendant l’exécution du marché sont couvertes par
l’application de la clause contractuelle de révision du prix du marché.
Si cette variation revêt un caractère exceptionnel par son ampleur, le titulaire peut bénéficier
de la théorie de l’imprévision.
Toutefois, ces deux mécanismes de révision du prix du marché ont leurs limites du fait que :
• La théorie de l’imprévision est soumise à des conditions très restrictives qui en limitent
l’intérêt aux seuls cas de véritable bouleversement de l’économie du marché.
Le titulaire d’un marché peut donc se trouver dans la situation suivante : la clause de
révision de prix ne couvre que partiellement l’évolution économique constatée, sans pour
autant que celle-ci atteigne une ampleur suffisante pour pouvoir indiquer la théorie de
l’imprévision.
Par référence aux dispositions du CCP (art. L.2194-1 … modifications du marché « rendues
nécessaires par des circonstances imprévues ») et à celles du CCAG 2021 (art. 54 « clauses
de réexamen »), le Comité juridique de la FNTP propose une alternative, celle d’assimiler
les hausses de prix à une circonstance imprévue.
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
Ce qui est visé ici, c’est la tentation du MOA d’interdire, par principe, tout droit à
réclamation pour l’entreprise, quelle que soit la nature de la difficulté rencontrée (technique,
administrative …) et quel que soit son intensité, son degré de perturbation.
Certaines dispositions contractuelles insérées dans le CCAP ou le CCTP d’un marché ont
ainsi pour but de neutraliser toute incidence d’un évènement, même imprévisible, quelles
qu’en soient les conséquences.
« Le Maître de l’ouvrage ne peut assurer, sur les travaux du présent marché, un déroulement
en continuité géographique et temporelle. Les contraintes d’interfaces avec les projets
concomitants pourront entrainer une interruption temporaire des travaux sur un secteur
pour permettre la réalisation de ces travaux concomitants ».
« D’une manière générale, aucun entrepreneur ne pourra élever une réclamation basée sur
la gêne que pourraient lui occasionner les entreprises appelées à exécuter d’autres travaux
dans l’étendue et le voisinage de ses chantiers … ».
Ce type de clause crée un déséquilibre contractuel anormal au seul profit du MOA et, le
plus souvent, n’a pour seul objectif, que de masquer ou pallier l’insuffisance des études de
conception en amont au niveau du PRO.
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
Car au stade de l’élaboration de son offre, l’entreprise est dans la totale incapacité de vérifier
l’exactitude des données qui lui sont fournies (notamment pour tout ce qui concerne l’état du
sous-sol et l’intervention de tiers non-missionnés par lui). Il va de soi que si l’ampleur de ces
contraintes dans la réalité du chantier dépasse significativement ce qui était normalement
prévisible au stade de l’offre et lors de la signature du marché ou qu’elles s’avèrent erronées,
les conséquences de telles erreurs ne sauraient être supportées par le titulaire.
Des clauses de ce type s’entendent dans les limites habituelles fixées par le CCAG et la
jurisprudence. C’est-à-dire pour autant que ces aléas, sujétions etc. soient normalement
prévisibles et n’emportent pas des conséquences telles qu’elles ne puissent être
raisonnablement réputées incluses dans les prix.
C’est exactement ce que rappelle le Conseil d’Etat dans son arrêt n° 95863 00903 00998 du
13 octobre 1978, dans les termes suivants :
« Considérant que ni la circonstance que le marché a été conclu à forfait ; ni les stipulations
de l’article 39 du devis-programme selon lesquelles «en aucun cas l’entrepreneur ne
pourra se prévaloir de l’insuffisance ou de l’inexactitude des renseignements fournis par le
département ... pour demander une indemnité» ne sont de nature à exclure l’indemnisation
de l’entrepreneur dans la mesure où celui-ci justifie que les difficultés imprévues qu’il a
rencontrées ont eu pour effet de bouleverser l’économie du contrat ».
Dans le cas d’un marché au forfait, le Conseil d’Etat, dans l’arrêt « Haute Normandie »
(complété par deux arrêts (« Tonin » 384716 du 12.11.2015 et « Eiffage Construction »
383245 du 06.01.2016) a confirmé les hypothèses dans lesquelles des difficultés imprévues,
rencontrées à l’avancement des travaux, ouvrent droit à indemnisation au profit du titulaire :
« Les difficultés rencontrées dans l’exécution d’un marché à forfait ne peuvent ouvrir droit
à indemnité au profit de l’entreprise titulaire du marché que dans la mesure où celle-ci
justifie :
• Soit que ces difficultés trouvent leur origine dans des sujétions imprévues ayant eu
pour effet de bouleverser l’économie du contrat,
• Soit qu’elles sont imputables à une faute de la personne publique commise notamment
dans l’exercice de ses pouvoirs de contrôle et de direction du marché, dans l’estimation
de ses besoins, dans la conception même du marché ou dans sa mise en œuvre, en
particulier dans le cas où plusieurs cocontractants participent à la réalisation de travaux
publics ».
Dans un arrêt du 11 octobre 2021 « Société CMEG », le Conseil d’Etat a admis qu’un titulaire
d’un marché public peut se prévaloir des manquements aux stipulations d’un contrat passé
entre le maître d’ouvrage et un autre participant à la même opération (ex : en cas de retard
d’exécution). Ainsi, des participants à une même opération de travaux publics, peuvent
répondre du marché, non seulement vis-à-vis du maître d’ouvrage, mais également entre
eux.
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D’UNE RÉCLAMATION
a) Fondement contractuel
font valoir (à la formulation près) que les prix « sont réputés tenir compte de toutes les
sujétions d’exécution des travaux qui sont normalement prévisibles dans les conditions
de temps et de lieu où s’exécutent ces travaux … ».
La réclamation va donc devoir démontrer en quoi ce qui s’est passé ne s’est pas passé
dans des conditions normalement prévisibles.
Encore faut-il que cette évolution n’ait pas été envisagée avant la date limite de remise
d’offres.
Les exemples qui précèdent sont surtout liés à des évènements « hors contrat ».
Mais il peut y en avoir (et ils représentent en général la majorité des cas) qui sont la
constatation d’écarts directs avec le contrat.
A titre d’exemple, le marché prévoit la construction d’un tablier de pont sur poutres en
béton armé, mais on se retrouve à réaliser des poutres métalliques.
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
Mais le juge, depuis quelques années ajoute parfois des conditions supplémentaires.
Sous réserve du particularisme propre à chaque affaire, on constate parfois que le
juge estime que si la mise en évidence du « non normalement prévisible » reste une
condition nécessaire, elle n’est plus toujours suffisante.
Voici ce qu’a pu juger le Conseil d’État dans un arrêt du 19 juillet 2017 (n° 392707) :
« 1. … « L’entrepreneur est réputé avoir, à la remise de son offre (...) apprécié exactement
toutes les conditions d’exécution des ouvrages et s’être parfaitement et totalement
rendu compte de leur importance et de leurs particularités » et « contrôlé toutes les
indications des documents d’appel à la concurrence notamment celles données par le
CCTP, les plans et dessins, s’être entouré de tous les renseignements complémentaires
éventuels du maître d’œuvre, et avoir pris tous renseignements utiles auprès des services
publics (...) » ;
Au final, les fondements d’une bonne réclamation doivent idéalement reposer sur :
• La démonstration du non normalement prévisible dans les conditions de temps et
de lieu où s’exécutent les travaux,
• La mise en évidence des écarts par rapport au marché ou au contrat,
• La démonstration du caractère non décelable de l’évènement donnant lieu à
réclamation au stade de l’appel d’offres,
• Et/ou la mise en évidence de la faute commise par le MOA.
Certains fondements évoqués ci-avant ont été élaborés par le juge au fur et à mesure
de l’évolution des affaires qu’il avait à examiner :
• L’imprévision,
• Le fait du Prince,
• La force majeure.
Ces fondements nécessitent l’appui le plus souvent d’un conseil juridique. Ils sont
présentés brièvement, sous forme de tableau, en ANNEXE 2 au présent Guide afin de
rappeler les conditions de leur mise en œuvre et leur spécificité.
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
a) Fondements contractuels
Dans une rédaction et une présentation qui sont différentes, les cahiers des charges
des marchés privés :
En outre, en marchés privés, l’article 1195 du Code civil prévoit la possibilité pour une
partie à un contrat d’en demander la renégociation. Encore faut-il pour cela constater
un changement de circonstances imprévisible, qui rend l’exécution excessivement
onéreuse pour cette partie, et que celle-ci n’en ait pas accepté les risques.
La norme NF P03-001 reprend en les aménageant les dispositions de l’article 1195 du
Code civil :
« Si un changement de circonstances, imprévisible lors de la conclusion du marché,
rend l’exécution excessivement onéreuse pour une partie qui n’avait pas accepté
d’en assumer le risque, celle-ci peut demander une renégociation du marché à son
cocontractant. En cas de refus ou d’échec de la renégociation, les parties conviennent
de recourir à une conciliation ou à une médiation conformément au 21.2 préalablement
à toute action en justice ou procédure d’arbitrage ».
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
A l’argumentaire permettant l’obtention d’un droit à délai, il faudra ajouter une justification
des conséquences financières, qui se fera sur la base du planning effectivement réalisé.
Le droit à prolongation de délai résulte des dispositions figurant dans la plupart des cahiers
des charges et s’inspirent souvent de la rédaction du CCAG Travaux 2021 - dont la clause
sur le droit à prolongation de délais est la suivante :
En principe, ce planning est celui visé par l’article 28.2.1 dans le cadre des marchés soumis
au CCAG Travaux.
Toutefois, il est possible que ce planning de référence soit celui de l’offre, ou celui de la
mise au point du marché ou encore celui établi pendant la période de préparation.
Il est donc essentiel d’identifier le premier planning de référence qui servira au comparatif
entre ce qui était prévu et ce qui est réalisé dans les faits.
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D’UNE RÉCLAMATION
Il doit donner une vision globale de ce qui a été réalisé par rapport à ce qui était prévu.
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Ce premier comparatif (partie supérieure du tableau, ce qui était prévu et partie inférieure,
ce qui a été réalisé), bien qu’extrêmement simplifié, permet de mettre en évidence, sans
même lire le détail de chaque tâche qui figure en marge :
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D’UNE RÉCLAMATION
Ici encore, le schéma accompagne utilement la synthèse des arguments développés dans
la réclamation dans la mesure où il met en évidence les points suivants :
• Le décalage et l’allongement des tâches dans le temps,
• Les faits nouveaux à l’origine des modifications d’ordonnancement (causes),
• Les droits à délais mérités, exprimés au travers d’un exercice de report mécanique des
délais prévus à compter de l’obtention effective des prérequis (figeage de la nouvelle
conception par exemple).
Le chemin critique est la succession des tâches du projet qui en détermine sa durée minimale.
Si un évènement retarde l’une des tâches situées sur le chemin critique, celui-ci a un effet
domino sur l’enchaînement des tâches.
Il peut s’agir :
• Du retard d’un jalon client,
• D’une perturbation sur une tâche critique (levée d’un Point d’Arrêt, changement d’une
hypothèse d’étude …). La perturbation « pousse » l’enchainement des tâches critiques,
qui génère un droit à délai,
• D’une perturbation sur une tâche qui n’était pas critique sur le planning initial mais qui
le devient,
• D’une perturbation diffuse : intempéries répétées, nombreuses modifications du Projet.
Même si chaque perturbation n’induit pas une conséquence directe sur le chemin critique,
l’accumulation ou la concomitance des perturbations peuvent conduire à une désorganisation
globale qui donne droit à un délai du fait de la perte de productivité. A titre d’illustration, prenons
le cas de travaux de réhabilitation d’un pont, situé en partie au-dessus d’une voie ferrée.
Le marché comprend une date critique : la date d’interruption de travaux ferroviaires (cette
date est fixée par le marché, négociée par le MOA avec la SNCF, bien avant la signature du
marché). Cette date ne peut pas être modifiée.
• L’origine du décalage étant du fait du MOA, le titulaire est fondé à être indemnisé des
surcoûts liés au retard de livraison sur chantier outre ses droits à délais supplémentaires.
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D’UNE RÉCLAMATION
Si l’évènement n’est pas sur le chemin critique, il n’est pas exclu que le titulaire puisse
demander une prolongation de délai et son indemnisation pour une tâche donnée, à
condition de démontrer le lien de causalité entre l’évènement et l’évolution du planning.
Le chiffrage est l’aboutissement de la démonstration qui a été faite dans les chapitres
précédents. On peut résumer la démarche comme suit :
Définition du référentiel
Obligations des parties, conditions normalement prévisibles, planning de référence
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
Recommandations préliminaires.
Le chiffrage doit :
• Toujours être en adéquation avec les sujets annoncés,
• Toujours être justifié (quantités et prix) par des annexes,
• Être proportionné aux difficultés rencontrées (il doit être raisonnable, crédible et
défendable),
• Préciser si les prix utilisés pour le chiffrage sont ou ne sont pas ceux du marché
(rattachement ou non aux composantes des sous-détails de prix ou à un barème
professionnel de référence),
• Séparer clairement les demandes de validation des quantités supplémentaires (BPU/
Détail Estimatif), de celles à caractère réclamatoire (indemnisation),
• Mentionner clairement si le chiffrage concerne des coûts directs (TS, Prix nouveaux) ou
des coûts indirects (défaut de couverture des frais généraux, préjudices …),
• Prendre en compte soit l’incidence d’une prolongation de délais (avec demande
corrélative d’annulation de pénalités), soit le renfort des moyens pour tenir les délais
(ouvrant nécessairement droit à indemnisation),
• Être fondé sur l’ensemble des documents établis lors de l’exécution des travaux
(attachements, constats, journaux de chantier, factures …).
a) Soit les sujets identifiés ont des conséquences précises, par exemple :
• Une adaptation des fondations aux conditions de sol,
• Des travaux supplémentaires ou modificatifs,
• Un arrêt de chantier du fait du MOA …
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
Le calcul des préjudices se fait en général à partir des sous-détails de prix connus du
client en les reconstituant avec les cadences réalisées et / ou les moyens mis en œuvre.
Il est donc indispensable de veiller à la cohérence des demandes avec tous les
éléments transmis en cours d’exécution.
b) Soit, les sujets identifiés sont diffus et/ou concomitants, par exemple :
• Conception non aboutie,
• Multiplicité des modifications,
• Bouleversement du chemin critique par manque de mise à disposition de zones,
• Retard de visas de la MOE ou manque de décision …
Dans ce cas, s’il n’est pas possible d’isoler les conséquences financières propres
à chacune de ces causes prise individuellement, il est préférable d’appréhender
la conséquence financière de ces évènements de manière plus globale, par leur
combinaison, leur interférence qui se traduit par la désorganisation du chantier, la
remise en cause de l’ordonnancement général des tâches.
Il faut comparer les hypothèses de l’offre, qui sont celles de l’établissement des prix
conformes au planning contractuel, avec les coûts exposés réellement :
• Courbe de facturation,
• Courbe de main d’œuvre,
• Chronogramme d’encadrement.
L’utilisation de graphiques appuiera utilement les calculs qui seront produits dans
le mémoire en réclamation. A titre d’exemples, pages suivantes, deux modèles de
comparatifs.
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
c) Si l’on combine a) et b), ce qui est le plus souvent le cas, veiller à ne pas compter
deux fois les frais de chantier et les frais fixes liés aux TS ou préjudices isolés (mettre en
évidence dans les surcoûts exprimés, les lignes de déduction en lien avec les frais déjà
pris en compte par ailleurs).
d) Pour les travaux sous-traités, anticiper les demandes des sous-traitants afin de
pouvoir les intégrer dans vos propres demandes et travailler avec eux la présentation
des sujets et des montants afin que les demandes soient mises en cohérence avec la
demande principale et les montants des actes spéciaux.
e) Pour la révision de prix, rappeler les conditions prévues par le marché sans pour
autant procéder au calcul sauf si le marché le prévoit.
Prévu : xxxxx
Réalisé : yyyyy
Le défaut de couverture des frais est égal à l’écart entre le prévisionnel et le réel.
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
Manque à gagner
En marché privé, le taux peut être référencé dans le marché, à la condition toutefois qu’il
ne soit pas inférieur à 3 fois le taux de l’intérêt légal en vigueur au moment où les intérêts
ont commencé à courir. En l’absence d’indication, c’est le taux de la BCE majoré de dix
points de pourcentage qui s’applique (article L441-10 du code de commerce).
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
Dans les marchés soumis au CCAG Travaux 2021, on pourra se baser sur le 3ème
alinéa de son article 12.2.2 :
« En cas de contestation sur le montant de l’acompte, le maître d’ouvrage
règle les sommes qu’il admet. Après résolution du désaccord, il procède, le
cas échéant, au paiement d’un complément, majoré, s’il y a lieu, des intérêts
moratoires ».
Le calcul des intérêts n’est possible que lorsque la date de paiement du principal
est connue.
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
8. Le récapitulatif du chiffrage
Ce récapitulatif consiste uniquement en la synthèse chiffrée de la réclamation.
Elle tient en une page sous la forme d’un tableau qui permet, en un coup d’œil, d’avoir les
principaux postes de réclamation et de visualiser l’enchaînement du chiffrage.
Le présent Guide n’ayant pas vocation à imposer une méthode de présentation unique,
chaque rédacteur adoptera la présentation qui lui apparaîtra la mieux adaptée à la
démonstration qu’il doit faire.
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
9. Les annexes
Ces annexes constituent la justification INDISPENSABLE de la totalité des demandes
« hors marché », c’est-à-dire en complément de ce que le marché prévoit.
Elles doivent évidemment être lisibles (caractère soigné de la présentation) et si elles sont
imprimées, ces annexes seront regroupées dans un classeur à onglets mettant en évidence
leur numérotation.
Certaines pièces peuvent être fournies sous la forme de CD ROM ou Clé USB, mais dans
ce cas, il faut l’indiquer explicitement dans la liste des annexes :
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
ANNEXE 1
Outils sur la traçabilité des évènements impactant l’exécution des travaux.
Pour assurer la traçabilité des évènements de chantier, nous mettons à votre disposition :
• Une synthèse des outils à votre disposition et de leurs conditions d’utilisation,
• Une check list des outils à utiliser à chaque étape du marché,
• Une check list à télécharger et à compléter selon le marché à exécuter.
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
ANNEXE 2
Présentation des principaux fondements juridiques
de réclamation en marchés publics
Fait du prince Jurisprudence Décision édictée - Le MOA ne doit pas Le MOA qui en cours
par le MOA agir en qualité de d’exécution instaure un
contractant et qui cocontractant mais droit de péage général
par ses effets rend en tant qu’autorité conditionnant l’accès aux
l’exécution du administrative générale infrastructures dans lesquelles
contrat plus difficile - La mesure prise doit se trouve l’emprise des travaux
et plus onéreuse impacter directement les (infrastructures portuaires)
conditions d’exécution du
contrat
- La décision doit être
imprévisible au moment
de la signature du contrat
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
Sujétions Art. L2194-1 Difficulté technique - La difficulté ne devait pas Qualification retenue :
imprévues et R2194-5 d’exécution être prévisible au moment Modification de la conception
CCP + Art. présentant, à la de la signature du contrat des travaux, suite à une
9.1 CCAG- fois, un caractère / l’entrepreneur doit reconnaissance géométrique
Travaux exceptionnel, avoir été diligent dans la du soubassement de l’ouvrage
Jurisprudence imprévisible, vérification des données à reconstruire, qui entraine
Etude du extérieur aux d’entrée figurant au DCE une augmentation du volume
Groupe parties et, pour les - La rencontre de ces initial de béton (+21%) et du
juridique sur marchés à forfait, difficultés doit entrainer poids des armatures (+18%) –
les sujétions ayant bouleversé la réalisation de travaux CAA Bordeaux n°12BX00056
imprévues l’économique du supplémentaires et/ du 14.10.14
contrat ou une augmentation
de leur coût et/ou un
allongement de leur
durée de réalisation
Force majeure Jurisprudence Le titulaire du - Prendre les mesures - Phénomène naturel de forte
et Art. 17.3 marché se trouve nécessaires à la intensité
CCAG- en présence d’une préservation de l’ouvrage - Grève générale ou bien
Travaux difficulté matérielle en construction, des massive chez le MOA et/
imprévisible. matériels, installations de ou les fournisseurs de
Elle n’est pas de chantier… l’entrepreneur
son fait. - Informer sans délai le
Cette difficulté MOA de la survenance
est d’une ampleur des faits
ou d’une nature
- Réaliser, sous réserve
telle qu’elle
que les conditions le
rende l’exécution
permettent, tous constats
des obligations
(contradictoire suivant
contractuelles
art.11 CCAG ou bien
impossible soit
d’huissier si refus)
provisoirement, soit
définitivement dans
ce cas le marché est
résilié – art. 2195-2
CCP).
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LA RÉDACTION
D’UNE RÉCLAMATION
ANNEXE 3
Présentation des principaux fondements juridiques
de réclamation en marchés privés
Imprévision Art. 1195 Code - Changement de - Charges supplémentaires Rencontre d’une nature
Civil + Art. 9.1.2 circonstances de sol différente de celle
- Non prévu et non accepté
NFP 03-001 imprévisibles prévue par le contrat en-
à la signature du contrat
Art.5.1 CG de (par ex. difficulté trainant la modification des
sous-traitance techniques), - Renégociation du contrat moyens de terrassement
- exécution au cours de laquelle le
excessivement titulaire doit en poursuivre !! Attention à la rédaction
onéreuse l’exécution sauf si le du contrat !! Dérogation
(bouleversement marché est soumis à la possible
de l’équilibre du norme NFP03-001.
contrat)
Force Art. 1218 Code Evènement - Prendre les mesures - Phénomène naturel de
majeure civil échappant au nécessaires à la forte intensité
Art. 10.5.1.2 NFP contrôle de préservation de l’ouvrage - Grève générale ou bien
03-002 l’entreprise, en construction, des massive chez le MOA et/
Art. 10.3.1.2 de qui ne pouvait être matériels, installations de ou chez les fournisseurs
la norme NFP raisonnablement chantier… de l’entrepreneur
03- 001 prévu lors de la - Informer sans délai le - Epidémie
conclusion du MOA de la survenance
contrat et dont les des faits
effets ne peuvent
- Réaliser, sous réserve
être évités par des
que les conditions le
mesures appropriées
permettent, tous constats
(cf. attachement suivant
art. 3.1 NFP 03-001 / NFP
03-002 ou bien huissier si
refus)
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UIDE PRATIQUE ET RECOMMANDATIONS
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