Tome 1 - Présentation de L'ultrafiltration
Tome 1 - Présentation de L'ultrafiltration
Tome 1 - Présentation de L'ultrafiltration
TOME 1
PRESENTATION DE
L'ULTRAFILTRATION
SOMMAIRE
1.1 But et utilité du document. ............................................................................................. 3
1.2 Conception et fonction d’une unité d’ultrafiltration. ...................................................... 3
1.3 L’ultrafiltration. .............................................................................................................. 3
1.4 Le procédé. ..................................................................................................................... 7
1.4.1 Conditions de fonctionnement. ....................................................................................................8
1.4.2 Prétraitement de l'eau brute. .......................................................................................................8
1.4.3 Sortie de l'eau filtrée....................................................................................................................8
1.4.4 Rétrolavage des modules. ............................................................................................................8
1.4.5 Déclenchement des rétrolavages. ................................................................................................9
1.4.6 Utilité des rétrolavages. ..............................................................................................................9
1.4.7 Différents types de rétrolavage..................................................................................................10
1.5 Qualité de l'eau de rétrolavage. .................................................................................... 11
1.6 Nettoyage lessiviel........................................................................................................ 11
1.7 Qualité de l'eau brute et température. ........................................................................... 12
1.7.1 La qualité de l'eau brute :..........................................................................................................12
1.7.2 La température : ........................................................................................................................12
1.7.3 Coefficient de viscosité. .............................................................................................................12
1.8 Production effective et débit de gavage........................................................................ 13
1.9 Paramètres de fonctionnement. .................................................................................... 13
1.9.1 Performances des membranes. ..................................................................................................13
1.9.2 Exemple de relevés et calculs associés. .....................................................................................14
1.9.3 Débit de production brut (m3/h) et alternance des périodes de production et d’arrêt. .............14
1.9.4 La consommation journalière brute (m3/j). ...............................................................................15
1.9.5 La production journalière nette (m3/j). ......................................................................................15
1.9.6 Flux de filtration à la température (l/h.m2). ..............................................................................15
1.9.7 Le flux de filtration à 20 °C (l/h.m2 à 20 °C). ............................................................................15
1.9.8 Pression nourrice basse (bar). ..................................................................................................16
1.9.9 Perte de charge entrée/sortie modules à la température et à 20 °C (bar). ...............................16
1.9.10 Pression transmembranaire (Ptm) en (bar). .............................................................................17
1.9.11 Perméabilité à la température (LpT) en (l/h.m2.bar). ................................................................18
1.9.12 Perméabilité à 20 °C (Lp20) en (l/h.m2.bar à 20 °C). ...............................................................18
1.10 Suivi de la perméabilité à 20 °C. .................................................................................. 19
1.11 Recherche des causes de la variation de la perméabilité. ............................................. 20
1.12 Interprétation de différentes valeurs de la perméabilité. .............................................. 20
1.12.1 Perméabilité supérieure à 150 l/h.m².bar à 20 °C. ...................................................................21
1.12.2 Perméabilité comprise entre 120 et 150 l/h.m².barà 20 °C.......................................................21
1.12.3 Perméabilité comprise entre 100 et 120 l/h.m².bar à 20 °C......................................................21
1.12.4 Perméabilité comprise entre 80 et 100 l/h.m².barà 20 °C. ........................................................22
1.12.5 Contrôles à effectuer en cas de chute de la perméabilité ..........................................................22
Ce document décrit les spécificités d’une usine de traitement d’eau par membrane
d’ultrafiltration et les différents relevés que doit effectuer régulièrement le personnel
exploitant.
Les membranes sont des fibres creuses à peau interne assemblées dans des modules d'un
diamètre nominal de 300 mm et d'une longueur de 1.300 mm.
Les modules sont assemblés sur un même skid et sont alimentés en parallèle sans organe
d'isolement.
Pratiquement, l'installation est réalisée à partir d'une unité compacte comprenant les
principaux équipements requis pour une station d'ultrafiltration.
1.3 L’ultrafiltration.
Généralement, le traitement de l’eau s’effectue par des étapes de filtration et de désinfection.
Dans les deux cas ces opérations font appel à des produits chimiques, d’où l’appellation de
filière physico-chimique.
L’ultrafiltration Aquasource est un procédé uniquement physique qui permet d’effectuer les
deux étapes en une seule.
Ce procédé de filtration consiste à faire passer l’eau à travers des membranes poreuses. Ces
membranes se présentent sous la forme de longues fibres creuses ; leur paroi sert de filtre pour
toutes les particules de taille supérieure à 0,01 micron : pollens, algues, parasites, bactéries,
virus, germes et grosses molécules organiques, laissant filtrer à l’arrivée une eau parfaitement
pure.
Procédé universel qui peut être installé seul ou intégré dans une chaîne de traitement plus
complexe, l’ultrafiltration clarifie et désinfecte l’eau en une seule étape.
Composés
Colloïdes
organiques
Sels dissous
Algues Macro molécules organiques
Ca, Mg, Na
Bacteries Virus
Pollens Levures
Nanofiltration
Ultrafiltration
Microfiltration
Le préfixe « ultra » correspond à la finesse des pores de la membrane. Il existe en effet trois
autres procédés de filtration par membrane. Chaque procédé donne un résultat différent
dépendant, entre autres, de la taille des pores de la membrane.
La microfiltration est une séparation de type physique, c’est à dire que la membrane (minérale
ou organique) arrête les particules et la plupart des bactéries ayant une taille supérieure à 0.1
μm (0,05 μm < dpores < 5 μm). Ces membranes sont dites basses pressions du fait que la
pression transmembranaire (PTM) est de l’ordre de 0,2 à 1 bar.
La nanofiltration permet, quand à elle, de retenir les ions divalents et la majeure partie des
solutés organiques, en plus de ce que retient les membranes d’ultrafiltration. En effet, la
nanofiltration arrête les substances dont le diamètre effectif est de l’ordre du nanomètre
(0,5 nm < dpores < 2 nm), ce qui correspond à un seuil de coupure compris entre 200 et
2000 g.mol-1. La nanofiltration est utilisée pour éliminer la pollution dissoute contenue dans
l’eau d’alimentation mais elle n’élimine que partiellement les ions monovalents (chlorure,
sodium). La pression de fonctionnement est de l’ordre de 5 à 10 bars.
L’osmose inverse est la technique la plus sélective ( dpores < 0,5 nm) car elle retient la plupart
des substances dissoutes tels que les ions (sodium, chlorures, sulfates, des métaux en solution
comme le fer, l’aluminium, le chrome,…) et des espèces moléculaires de taille plus
importante. La pression de fonctionnement pour ce type de membrane peut monter jusqu’à
plusieurs dizaines de bars. Son application principale est le dessalement d’eau de mer.
L’osmose inverse est de plus en plus utilisée pour purifier des eaux sommâtres ou des eaux
usées.
Le procédé Aquasource utilise des membranes d’ultrafiltration dites à peau interne car la
filtration s’effectue de l’intérieur vers l’extérieur des fibres.
La fibre
La fibre est un tube creux de 0,93 mm de
Sortie d’eau
diamètre interne et de 1,6 mm de diamètre
brute externe. Ses parois sont constituées de pores
10.000 fois plus petits que ceux de la peau
humaine.
Entrée de
l’eau brute
Ces fibres sont assemblées en faisceaux constituant un module. Ils sont maintenus solidaires
grâce à un empotage par résine assurant une étanchéité parfaite et permanente du module. Le
nombre de fibres détermine la surface membranaire de filtration du module.
Le module
Le DN300 Eau
ultrafiltrée
Carter
Grille
Résine
Fibres
Eau brute
1.4 Le procédé.
L’eau à traiter est introduite à l’intérieur des fibres dans lesquelles se concentrent les
impuretés tandis que l’eau filtrée (appelée aussi perméat) s’écoule, après passage au travers de
la membrane, à l’extérieur de celle-ci. Les impuretés extraites vont se concentrer sur la
surface interne des fibres. Ce procédé est appelé filtration frontale.
Quand l’eau à traiter est chargée, cette concentration peut réduire le débit de production et
boucher l’intérieur des fibres. Il est alors nécessaire de générer une recirculation à l'intérieur
des fibres. La vitesse d'écoulement de l'eau à l'intérieur des fibres crée un balayage tangentiel
sur la surface interne qui réduit l’épaisseur du dépôt et par là même sa résistance au passage
de l'eau traitée. Ce balayage évite également le bouchage des fibres.
Le balayage tangentiel diminue l’épaisseur du dépôt sur la surface des membranes mais n'est
cependant pas suffisant pour l’éviter. Dans les deux cas, filtration frontale et filtration
tangentielle, il est procédé, à intervalles réguliers, à une inversion du sens d'écoulement à
travers la membrane par un retour d'eau filtrée pressurisée de l'extérieur de la fibre vers
l'intérieur.
Cette opération porte le nom de rétrolavage. L'eau de rétrolavage est chlorée pour éliminer
tout développement bactérien dans les modules et faciliter l’élimination du dépôt.
Les membranes possèdent aussi des propriétés de surface qui doivent être périodiquement
entretenues par passage d'une solution de lavage. Cette opération porte le nom de nettoyage
lessiviel, elle a lieu entre 1 fois par trimestre et 1 fois par an suivant le type d'eau à traiter.
Tous les modules d'une même unité sont montés sur une boucle de recirculation comportant
une pompe centrifuge qui crée une vitesse d'écoulement dans les fibres (filtration tangentielle)
conforme aux conditions requises pour limiter le dépôt à la surface des membranes.
Qu'il y ait ou non recirculation à l'intérieur des modules, ceux-ci sont alimentés en eau à
traiter sous pression par une pompe de gavage (pompe centrifuge).
La valeur du débit de gavage est variable en fonction des caractéristiques de l'eau à traiter
(qualité, température). La plage de variation est fixée lors du dimensionnement de
l'installation. Pour un meilleur rendement et plus de souplesse, la pompe de gavage est pilotée
par un variateur en fréquence.
La préfiltration à 130 microns de l'eau brute assure la protection des têtes de modules par
l'élimination des particules grossières.
Cette élimination est obtenue par un filtre mécanique sous pression à nettoyage automatique
ou manuel. Le nettoyage manuel est possible mais ne doit pas être nécessaire car le nettoyage
automatique est suffisant quelle que soit la qualité d'eau (définie dans l'offre).
Tous les modules d'une même unité sont reliés à un collecteur d'eau filtrée alimentant la cuve
de stockage nécessaire aux rétrolavages. Cette même bâche peut servir de stock tampon avant
alimentation du réseau.
L'équipement de rétrolavage est calculé pour rétrolaver simultanément tous les modules d'une
même unité ou moitié par moitié dans le cas d’unités de 20 modules et plus.
La filtration de l'eau à travers des membranes concentre les impuretés à l'intérieur des fibres et
dans la boucle de recirculation. Toutes les impuretés arrêtées augmentent la résistance du
dépôt et provoque ainsi une diminution du débit de gavage et/ou une augmentation de la
pression. Leur élimination est obtenue par rétrolavage.
Les conditions préconisées pour les rétrolavages varient avec le site et la qualité de l'eau à
traiter. Elles sont intégrées dans les temporisations internes du programme de l'automate.
Pendant la production, le skid peut subir quatre sortes de rétrolavages bien distincts:
- Rétrolavage de reprise.
- Rétrolavage de cycle.
- Rétrolavage d’arrêt.
- Rétrolavage de défaut.
Ce rétrolavage est réalisé avant qu’un skid qui était à l’arrêt ne repasse en filtration.
Ce rétrolavage a pour objet d’évacuer le dépôt qui s’est « relaxé » pendant la période d’arrêt
et de déchlorer le skid. Selon les conditions du process (bâche de rétrolavage vide), ce
rétrolavage peut être automatiquement by-passé.
Ce rétrolavage est réalisé lorsque la durée maximale de filtration est écoulée, avant de débuter
un autre cycle de filtration.
Le rétrolavage entre deux cycles a pour objet d’évacuer le dépôt qui s’est formé sur la surface
interne des fibres pendant la filtration.
Les premières étapes sont chlorées, les dernières ne le sont pas (déchloration).
Ce rétrolavage se termine par un rétrolavage du préfiltre. Les skids pouvant être alimentés
avec des variations importantes de turbidité, il est possible que l’encrassement du préfiltre soit
relativement rapide. Dans ce cas, sa perte charge augmente et il faut le rétrolaver. Le skid
réalise alors un rétrolavage de cycle. Ce rétrolavage se termine par celui du préfiltre.
Ce rétrolavage est réalisé lors de la mise à l’arrêt du skid. Il a pour objet d’évacuer le dépôt
qui s’est formé sur la surface interne des fibres pendant la filtration. Il réalise une mise sous
chlore de la totalité du skid d’ultrafiltration.
Ce rétrolavage, réalisé à intervalles réguliers lorsque le skid est en défaut niveau 1, a pour
objet de maintenir les membranes d’ultrafiltration sous chlore. La chloration est continue
pendant toute la durée d’un tel rétrolavage.
L’automate est équipé de capteurs. Il modifie la durée des différentes phases des rétrolavages
pour optimiser le volume d’eau consommée.
L'eau traitée provenant exclusivement de l'installation à membranes doit être utilisée pour
effectuer les rétrolavages.
L'eau pour le rétrolavage est chlorée, la concentration requise est d'environ 5 ppm.
L’exploitant doit vérifier régulièrement qu’il reste un résiduel de 1 à 2 mg/l de chlore actif
dans les rejets de rétrolavage. Dans le cas contraire, il est impératif d’augmenter la dose de
chlore injectée dans l’eau de rétrolavage.
1.7.2 La température :
Le procédé d'ultrafiltration, comme son nom l'indique, repose sur la filtration, et de ce fait le
débit de liquide traversant le milieu poreux pour une pression donnée est d'autant plus
important que la viscosité du liquide est faible.
Plus la température est grande, plus la viscosité de l'eau est faible et donc plus le débit
traversant la membrane pourra être important pour une même pression transmembranaire.
Le tableau placé en fin de document donne le résultat des calculs qui précèdent en
fonction de la température.
Les skids ne sont pas équipés de débitmètres sur la purge (déconcentration). La seule mesure
de débit réalisée sur un skid l’est au niveau du gavage. Quand un skid est en filtration frontale
ou en filtration avec recirculation, les débits de gavage, de filtration et de production sont
identiques. Quand le skid est en filtration avec recirculation et purge seul le débit de gavage
est connu. On considère dans tout ce document que les skids ne fonctionnent jamais en
déconcentration (purge) car le fonctionnement en filtration avec recirculation et purge est
exceptionnel.
Les exemples de calculs décrits dans les pages qui suivent sont basés sur les conditions de
fonctionnement suivantes :
- Skid en filtration frontale équipé de 4 modules de 64 m2 (256 m2),
- Pression entrée modules (têtes hautes) ou pression nourrice haute (PNH) : 0.41 bar,
- Pression sortie modules (têtes basses) ou pression nourrice basse (PNB) : 0.44 bar,
- Pression eau traitée ou pression perméat (PP) : 0.01 bar,
- Débit d’alimentation en eau brute (Q) : 18 m3/h,
- Température de l’eau traitée : 11 °C.
Il est donné par le compteur à impulsions ou le débitmètre placé sur le gavage. La courbe
obtenue permet :
Cette courbe est obtenue à partir du débit d’alimentation en eau brute et de la durée
journalière de production.
Elle est obtenue par différence entre la consommation brute et le volume d’eau ultrafiltrée
utilisée par les différents rétrolavages. Le résultat obtenu est légèrement optimiste car il ne
prend pas en compte les éventuelles consommations d’eau de service nécessaires à la mise en
eau et/ou durant les nettoyages lessiviels des skids.
Dans le cas où les différents rétrolavages de la journée ont nécessité 32 m3, la production
journalière nette est de : 360 - 32 = 328 m3/j.
C’est le débit horaire réel filtré par 1 m2 de membrane. Il est obtenu en divisant le débit de
gavage (en l/h) par la surface totale de membrane qui équipe un skid. La courbe qui en résulte
permet de visualiser les conditions réelles de fonctionnement des membranes. Sur des sites où
la température de l’eau traitée varie entre l’hiver et l’été, elle ne doit pas être utilisée pour
comparer les conditions de fonctionnement entre les différentes saisons.
C’est le débit de filtration par m2 de membrane qui serait obtenu dans les mêmes conditions
de fonctionnement si la température de l’eau traitée était de 20 °C. Il est obtenu à partir du
flux de filtration à la température en le corrigeant de la variation de la viscosité de l’eau. Le
coefficient de correction à prendre en compte est donné dans le tableau donné en fin de
document.
Quand le skid est en filtration, elle doit toujours être supérieure à celle du perméat.
C’est toujours le cas quand le skid est en filtration frontale car quel que soit le débit de
gavage, aussi faible soit-il, il génère une perte de charge lors de son passage au travers des
membranes.
En filtration avec recirculation, l’énergie apportée par la pompe de recirculation doit être
consommée par la filtration d’un débit minimal d’eau brute. Dans le cas où ce débit n’est pas
suffisant, seule la partie supérieure des modules produit de l’eau U.F. (passage de l’eau du
concentrât vers le perméat) alors que la partie inférieure consomme une partie de l’eau U.F.
produite.
L’énergie apportée par la pompe de recirculation n’étant pas modifiable, il faut augmenter le
débit de gavage afin que les fibres produisent sur toute leur longueur. Le débit minimal est
atteint quand la pression de sortie des modules (nourrice basse) est égale à la pression du
perméat. Les conditions de fonctionnement sont considérées correctes à partir du moment où
la pression sortie modules (PNB) est supérieur de 0,1 à 0,2 bar à la pression de perméat (PP).
La plupart des calculs qui précèdent et qui suivent ne sont valables que si cette condition est
respectée.
C’est la différence de pression entre les deux extrémités des modules (pression dans les boîtes
à eau supérieures et inférieures). Elle est générée par la pompe de recirculation. Sur une durée
très courte, la variation du flux de filtration, c’est à dire du débit de gavage a très peu
d’influence sur cette perte de charge. Elle doit rester relativement constante dans le temps.
Son observation doit se faire sur une période relativement longue.
La détection d’un point d’inflexion (augmentation rapide, voire brutale) correspond le plus
souvent à un bouchage d’un nombre relativement important de fibres ou plus
exceptionnellement à un colmatage des têtes supérieures.
Cette augmentation est certainement liée à une dégradation brutale de la qualité de l’eau ou à
un dysfonctionnement du préfiltre. La remise en état et/ou un nettoyage lessiviel dans les plus
brefs délais est(sont) généralement nécessaire(s) et suffisant(s).
La perte de charge entrée / sortie modules dans le cas d’une filtration en recirculation avec la
pression nourrice haute de 0.8 bar et la pression nourrice basse de 0.2 bar par exemple est de
0.8 – 0.2 = 0.6 bar.
Afin de pouvoir comparer les résultats tout au long de l’année, l’automate corrige la perte de
charge entrée/sortie modules mesurée à l’aide du coefficient de viscosité. La courbe obtenue
permet de visualiser sur une ou plusieurs années l’encrassement de l’intérieur des fibres.
C’est la différence de pression entre l’intérieur des fibres (pression moyenne eau brute) et la
pression de l’eau traitée. Le calcul de la pression transmembranaire s’effectue de la façon
suivante :
On observe sa variation tout au long d’une étape de filtration (d’une durée généralement
comprise entre 30 et 60 minutes).
Dans le cas où elle est stable, l’eau brute est relativement facile à traiter et/ou le flux de
filtration est faible en regard de la qualité de l’eau brute.
Si elle varie sensiblement entre le début et la fin de l’étape filtration, soit l’eau brute est
difficile, soit les conditions de fonctionnement des membranes sont proches ou delà des
conditions maximales admissibles.
Il est impératif que d’un cycle à l’autre, après rétrolavage, la différence de pression
transmembranaire ne soit pas perceptible. Dans le cas contraire, les conditions d’exploitation
sont trop « dures » et le skid se mettra en défaut très rapidement.
Elle donne une image de la variation des conditions d’exploitation des membranes. Elles
permet d’expliquer, par exemple, une chute rapide de la perméabilité.
La pression transmembranaire doit toujours être inférieure à 0,9 bar en filtration frontale et
1,5 bar en filtration avec recirculation.
Une pression transmembranaire comprise entre 40 et 70 % de ces chiffres se traduit par une
exploitation sans risque.
Il y toujours une explication à une chute du débit. Elle est souvent lié à une chute de
perméabilité. Dans ce cas, l’augmentation de la pression transmembranaire n’engendre qu’une
chute encore plus rapide de la perméabilité et donc, à très court terme, du débit de production.
C’est une « spirale » dont on ne se sort surtout pas en imposant aux membranes des conditions
d’exploitation plus sévères.
La perméabilité d’une membrane est l’image de son pouvoir de filtration en terme de débit.
Ce pouvoir de filtration doit être normé pour permettre une comparaison et un suivi quelles
que soient la taille de l’installation d’ultrafiltration et ses conditions de fonctionnement.
LpT= Q / (Ptm x S)
Elle n’est qu’une étape dans le calcul de la perméabilité à 20 °C et son suivi n’a pas d’utilité.
Seule la perméabilité ramenée à 20 °C sera notée dans les tableaux de relevés.
Dans l’exemple, l’eau brute ayant une température de 11 °C, la perméabilité à 20 °C est
déduite de celle à la température de la façon suivante :
Le suivi de la perméabilité à 20 °C des membranes est capital dans l’exploitation d’une unité
d’ultrafiltration. Cette perméabilité est l’image de la « santé » de la membrane. Toutes ses
variations ont une explication et sont générées par un changement des conditions de
fonctionnement qui peut avoir des origines différentes, par exemple :
Conditions d’exploitation :
· Perméabilité par rapport à la perméabilité initiale,
· Flux de filtration,
· Pression transmembranaire,
· Type de filtration (frontale ou avec recirculation),
· Durée entre deux rétrolavages,
· Durée journalière de fonctionnement,
· Pression transmembranaire en rétrolavages.
· Volume d’eau consommé par rétrolavage.
Problèmes d’exploitation :
· Chloration des rétrolavages insuffisante,
· Mauvais fonctionnement de la préfiltration,
· Prétraitement défectueux.
Les relevés effectués à partir des capteurs placés sur le skid renseignent sur les conditions
d’exploitation du skid mais pas sur la qualité de l’eau brute et sur les incidents survenus sur
les périphériques.
Il est préférable, pour une interprétation plus aisée, de présenter les courbes des relevés et des
calculs associés en prenant la même échelle dans le temps et en partant de zéro sur l’axe des
ordonnées.
Perméabilité
350
Perméabilité normale
Permeabilité à 20°C (l/h.m2.bar)
150
zone d’attention
120
zone de nettoyage lessiviel
80
zone interdite
Il est indispensable de devenir vigilant si une chute notable de perméabilité intervient (plus de
10 l/h.m².bar à 20 °C par jour).
Lorsque la perméabilité se situe dans l'intervalle 120 - 150 l/h.m2.bar, l'agent en charge de la
station doit être attentif :
➢ Si la perméabilité est stable et si la capacité de la station doit être augmentée dans les
jours suivants, prévoir si possible un nettoyage lessiviel avant d’augmenter le débit.
Dans certains cas, suite à une chute de perméabilité liée à une augmentation du C.O.T., un
choc au chlore (environ 50 mg/l) à un pH impérativement inférieur à 8,5 permet de ramener la
perméabilité à des valeurs supérieures à 150 l/h.m².bar à 20 °C.
Lorsque la perméabilité se situe dans l'intervalle 100 - 120 l/h.m2.bar à 20 °C, l'agent en
charge de la station doit planifier dans les jours qui suivent les mesures suivantes afin de
rétablir un niveau de perméabilité supérieur à 160 l/h.m2.bar à 20 °C :
Si une chute notable de perméabilité intervient (plus de 10 l/h.m2.bar à 20 °C par jour) les
contrôles suivant doivent être réalisés :
2 1,654 19 1,029
3 1,611 20 1,00
4 1,568 21 0,971
5 1,525 22 0,949
6 1,482 23 0,931
7 1,439 24 0,913
8 1,396 25 0,895
9 1,353 26 0,877
10 1,310 27 0,859
11 1,267 28 0,841
12 1,232 29 0,823
13 1,203 30 0,805
14 1,174 31 0,787
15 1,145 32 0,769
16 1,116 33 0,751
17 1,087 34 0,733
18 1,058 35 0,715