Va Nguyen Tran Bach
Va Nguyen Tran Bach
Va Nguyen Tran Bach
Pharmacocinétique –
Pharmacodynamie du Ganciclovir
chez l’enfant
Directeur de thèse, de mémoire de Master 2 mais encore bien plus… Merci de la confiance que tu m’as
accordée. Merci pour ton écoute attentive et toute ta bienveillance. Merci pour tes conseils avisés et tes
encouragements. J’ai un grand plaisir de travailler avec toi dans le service. Ta rigueur, ta passion pour
ce métier et la grande qualité de ton enseignement m’ont accompagnée tout au long de mon séjour en
France. Ici, dans ce travail, le témoignage de mon profond respect et de ma reconnaissance.
Tu m'as apporté avec patience ta confiance, ton expérience et tes conseils scientifiques au cours de ce
long parcours de recherches et de rédaction, voire pendant les moments les plus difficiles où la morale
se dégradait. Merci infiniment de ton aide.
Vous représentez des meilleures collègues que j’ai rencontrées dans la vie. Je me souviens de mes
premiers jours dans le service, où vous m’avez accueilli dans le service avec tant de patience. Ça fait
un grand plaisir de travailler avec vous.
Un collègue hyper sympathique, avec qui je trouve toujours des soutiens et des solutions au bon
moment. Merci d’avoir toujours été là pour nous aider.
Zheng YI, Gabrielle LUI, Sihem BENABOUD, Bochra MANSOUR, Claire BLEICHER, Philippe
MANSART, Pascale RHAZRANI, Maria DACRUZ, Nadia MERISE, Aude LOISEAU, Maiçoun
KHEROUFI, Jordane FRESNEAU, Lucie SAUVAITRE, Florent LETOMBE, Marie-Christine LE
ROHIC, Joel GERIER. C’est dans votre laboratoire que je me suis formé. Un service riche et
passionnant, aussi bien sur le plan médical qu’humain. Un immense merci.
Merci pour votre soutien sans faille pendant toute ma vie, n’importe où je suis. Vous me manquez tant.
Merci de tout l’amour que vous m’avez apporté.
À David BALACKIROUCHNANE,
Ta bonne humeur est contagieuse, ta passion pour le métier et ta compétence ont fait de toi mon co-
interne, collègue et co-doctorant préféré. J’ai hâte de te revoir en Pharmaco ! Tu as toujours été à mes
côtés. Merci de cette belle amitié.
À Annelise DUNAS,
Je suis très impressionné de ton efficacité en tant qu’interne. Tu es toujours ma meilleure co-interne en
Médecine, qui m’a appris non seulement la langue mais aussi la culture française. Grace à toi j’ai eu la
chance de faire connaissance à des gens merveilleux. Merci de m’avoir fait le meilleur été de ma vie !
TABLE DES MATIÈRES
1. Cytomégalovirus ............................................................................................................ 1
3.4. Létermovir............................................................................................................... 5
1.1. Absorption............................................................................................................... 9
i
1.2.4. Différences de distribution reliées aux pathologies ....................................... 12
1.4. Élimination............................................................................................................ 14
ii
4.1. Ganciclovir : indications thérapeutiques et posologie .......................................... 34
5. Simulations de doses.................................................................................................... 77
1. Objectifs ....................................................................................................................... 78
3. Résultats ....................................................................................................................... 80
iii
3.1. Caractéristiques de la population d’étude PK ....................................................... 80
4. Article .......................................................................................................................... 84
5. Discussion .................................................................................................................... 92
2. Méthodes...................................................................................................................... 98
BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................... 123
iv
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Séroprévalence à CMV en fonction de l’âge [1]. .................................................. 1
Figure 2. Mécanisme d’action des antiviraux inhibiteurs de la polymérase. ........................ 5
Figure 3. Modifications développementales des facteurs physiologiques qui influencent
l’exposition au médicament chez l’enfant [26]...................................................................... 9
Figure 4. Exemples de modèles PK compartimentaux (en échelle linéaire et logarithmique).
............................................................................................................................................. 16
Figure 5. Calcul de l'AUC observée par la méthode des trapèzes. ..................................... 17
Figure 6. Schéma mécanistique de l’absorption gastrointestinale suivant une administration orale.
............................................................................................................................................. 22
Figure 7. Vitesse d’absorption en fonction du temps de différents modèles d’absorption
orale. .................................................................................................................................... 23
Figure 8. Cinétique d’absorption d’ordre 0 suivant une administration orale de 300 mg
Ciclosporine A chez un sujet sain. ....................................................................................... 24
Figure 9. Relations concentration–effet fondamentales...................................................... 28
Figure 10. Ganciclovir et valganciclovir. ........................................................................... 35
Figure 11. AUC0-24h observée par étude après une administration orale du vGCV chez l’adulte [33].
............................................................................................................................................. 37
Figure 12. AUC0-24h observée par étude après une administration IV du GCV chez l’adulte [33].
............................................................................................................................................. 38
Figure 13. Association entre l'exposition du GCV et la probabilité de développer une
virémie du CMV à la fin d'une prophylaxie. ....................................................................... 68
Figure 14. Association entre l'exposition du GCV et la probabilité de développer une
leucopénie (A) et une neutropénie (B). ................................................................................ 69
Figure 15. Représentation graphique des variabilités et de l’inclusion de covariables [21].
............................................................................................................................................. 74
Figure 16. Graphs diagnostiques du modèle final. ............................................................. 80
Figure 17. pc-VPC pour la voie IV (à gauche) et orale (à droite). ..................................... 82
Figure 18. Pourcentage de patients à différents niveaux d’exposition au GCV. ................ 83
Figure 19. AUC0-24h observée par étude après une administration orale du vGCV chez l’enfant
[33]. ...................................................................................................................................... 94
Figure 20. AUC0-24h observée par étude après une administration IV du GCV chez l’enfant
[33]. ...................................................................................................................................... 97
Figure 21. Graphiques diagnostics sur l’ensemble des données. ...................................... 102
Figure 22. pc-VPC du modèle final. ................................................................................. 103
v
Figure 23. Modèle des charges virales du CMV proposé par Kepler et al. [81]............... 104
vi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Facteurs de risque et manifestations cliniques des maladies à CMV chez le sujet
immunodéprimé [8]. .............................................................................................................. 3
Tableau 2. Processus à capacité limitée en pharmacologie [21]. ....................................... 25
Tableau 3. Équations de différentes interactions PD. ......................................................... 29
Tableau 4. Modèle PK-PD à lien direct vs. indirect. .......................................................... 31
Tableau 5. Modèle PK-PD de réponse directe vs. indirecte. .............................................. 32
Tableau 6. Modèle à lien souple vs. dur. ............................................................................ 33
Tableau 7. Modèle temps-dépendant vs. indépendant. ....................................................... 34
Tableau 8. Comparaison de l'approche classique et l'approche de population. .................. 73
Tableau 9. Résumé des études PK du ganciclovir chez l'enfant dans la littérature. ........... 40
Tableau 10. Estimations du modèle PK final. .................................................................... 81
Tableau 11. Pourcentage de patients en fonction du niveau d’exposition au GCV. .......... 95
Tableau 12. Résumé de publications décrivant la cinétique de charges virales du CMV chez
l’homme. .............................................................................................................................. 56
Tableau 13. Études sur la relation entre les concentrations et l’efficacité/ toxicité du
ganciclovir. .......................................................................................................................... 61
Tableau 14. Paramètres du modèle PK/PD......................................................................... 99
Tableau 15. Caractéristiques de la population étudiée. .................................................... 100
Tableau 16. Paramètres du modèle final........................................................................... 101
vii
LISTE DES ABRÉVIATIONS
CMV Cytomégalovirus LCMS/ Chromatographie liquide couplée à la spectrométrie
MS de masse
CSH Cellules souches hématopoïétiques WT Poids corporel
ADN Acide désoxyribonucléique ECMO Oxygénation par membrane extra-corporelle
IFN Interféron BSA Surface corporelle
IL Interleukine STP Suivi thérapeutique pharmacologique
TNF Facteur de nécrose tumorale SAEM Algorithme espérance-maximisation d’approxima-
tion stochastique
VIH Virus de l’immunodéficience hu- MCMC Markov Chain Monte Carlo
maine
SIDA Syndrome de l’immunodéficience PK Pharmacocinétique
aigue
mTOR Mammalian target of rapamycin ADME Absorption, distribution, métabolisme, élimination
FDA- Agence américaine des produits PD Pharmacodynamie
US alimentaires et médicamenteux
IV Intraveineux ABC ATP-binding cassette
GCV Ganciclovir SLC Solute carrier
vGCV Valganciclovir DFG Débit de filtration glomérulaire
FOS Foscarnet ARN Acide ribonucléique
CDV Cidofovir UGT UDP-glucuronosyltransférase
GvHD Maladie du greffon contre l’hôte AUC Aire sous la courbe
IVIG Immunoglobine intraveineuse OFV Valeur de la fonction objective
ATG Sérum anti-lymphocytaire VPC Visual Predictive Check
CLCr Clairance de la créatinine NPDE Erreurs de prédiction de distribution normalisée
viii
Chapître 1. Infection à CMV et traitements
1. Cytomégalovirus
Membre de la famille des herpesvirus, le cytomégalovirus (CMV) est un des patho-
gènes les plus connus. La séroprévalence varie en fonction de la géographie et du statut
socio-économique ; elle augmente avec l’âge (Figure 1), avec un taux global à 50,4% aux
États-Unis et de 40-60% dans la population française [1,2]. Le taux d’infection à CMV suite
à une transplantation d’organes solides est estimé entre 30 et 85%, en fonction d’organes
transplantés [3], et entre 30 et 70% pour une greffe de cellules souches hématopoïétiques
(CSH) [4]. Ce virus est aussi responsable d’une infection congénitale, avec une prévalence
chez le nouveau-né entre 0,6 et 6,1% rapportée dans les pays en développement [5]. Sans
traitement, l’infection à CMV conduit à des atteintes de plusieurs organes : perte visuelle,
surdité, pneumonie, entérite, thrombocytopénie, hépatite. Des effets indirects sur le système
immunitaire ont également été rapportés avec une augmentation du risque d’infections à
d’autres pathogènes et de rejet aigu du greffon pouvant conduire éventuellement au décès
[6,7].
2
cellules sont capables d’être cytotoxiques, productrices d’IFNγ et migratrices, pendant l’ex-
pansion primaire probablement régulée par des changements précoces et tardives dans l’ex-
pression du facteur transcriptionnel.
Tableau 1. Facteurs de risque et manifestations cliniques des maladies à CMV chez le sujet
immunodéprimé [8].
Population Facteurs de risque majeurs Conditions pathologiques
Patients atteint Patients avec lymphocytes <50/mm3 Rétinite à CMV la plus fréquente
du SIDA Polyradiculonévrite, hépatite, pneumopathie, pa-
thologies gastro-intestinales
Patients trans- Absence d’immunité préexistante Syndrome CMV avec fièvre et myélosuppression
plantés d’or- spécifique à CMV chez le receveur Maladies invasives à CMV, le plus souvent gas-
ganes solides Traitements immunosuppresseur trointestinales
Transmission du CMV du donneur Allogreffe particulièrement à risque
Rejet d’allogreffe Plusieurs effets indirects tels que rejet aigu et
chronique d’allogreffe, risque élevé d’infections
opportunistes et mortalité
Receveurs de Absence d’immunité préexistante Fièvre
CSH spécifique à CMV chez le donneur Maladies invasives à CMV, le plus souvent gas-
et le receveur trointestinales, pneumopathie à CMV probable-
Intensité d’immunosuppression ment sévère et fatale
Niveau de déplétion lymphocytaire Plusieurs effets indirects tels que greffe retardée,
Maladie du greffon contre l’hôte maladie du greffon contre l’hôte, risque élevé
Donneur non apparenté, du cordon d’infections opportunistes, et mortalité
ombilical ou incompatible
Nouveau-nés Système immunitaire immature Maladie congénitale à CMV manifestée par la
maladie à inclusions cytomégaliques, caractérisée
par ictère, éruptions pétéchiales, microcéphalie,
hépatosplénomégalie, choriorétinite, calcifica-
tions cérébrales, déficit auditif, léthargie et con-
vulsions. Déficit neurosensoriel auditif le plus fré-
quent.
3
La réplication virale peut être très importante chez le receveur d’organes solides sous
traitements immunosuppresseurs, en particulier par des agents anti-lymphocytaires T ou an-
tiprolifératif comme les dérivés de l’acide mycophénolique. Au contraire, les inhibiteurs de
mTOR semblent diminuer l’incidence de la réplication virale ou de maladies à CMV, par
rapport aux autres traitements immunosuppresseurs.
3. Médicaments anti-CMV
Les traitements préventifs et curatifs de l’infection à CMV reste limitée à ce jour
[13]. Jusqu’en 2020, seulement 5 molécules ont été approuvées par l’Agence américaine des
produits alimentaires et médicamenteux (FDA-US) comme traitement anti-CMV : foscarnet
(1991), ganciclovir (1994) et sa prodrogue valganciclovir (2001), cidofovir (1996), et leter-
movir (2017). A l’exception du letermovir, tous ces antiviraux ciblent l’ADN polymérase
virale, avec une faible biodisponibilité orale et une toxicité dose-dépendante. Il existe de
nouveaux agents en développement censés être plus efficaces avec moins d’effets indési-
rables, qui cherchent à inhiber d’autres cibles de la réplication virale. Cependant, d’autres
travaux sont encore nécessaires pour pouvoir utiliser ces inhibiteurs en clinique.
3.2. Foscarnet
Également inhibiteur de l’ADN polymérase virale [14,15], le foscarnet (FOS) est un
sel trisodique du phosphonoformate (Figure 2). Il se fixe sur le site de liaison au pyrophos-
phate, ce qui n'affecte pas l'ADN polymérase cellulaire. Ne nécessitant pas de phosphoryla-
tion intracellulaire, le FOS produit une activité antivirale sur les variants à pUL97 kinase
4
mutée. Les effets indésirables les plus fréquemment retrouvés sont la néphrotoxicité et les
troubles du métabolisme.
3.3. Cidofovir
Analogue non cyclique de la cytidine monophosphate, le cidofovir (CDV) subit une
diphosphorylation par des kinases cellulaires pour former la substance active incorporée à
l’ADN viral (Figure 2). Ainsi, cette molécule bloque la poursuite de la formation de la
chaîne (effet « terminateur de chaîne ») [15]. Comme dans le cas du FOS, les principaux
inconvénients sont l’administration uniquement possible par voie IV, et un risque important
de néphrotoxicité, ce qui limite son utilisation.
3.4. Létermovir
Très spécifiquement actif sur le CMV, le létermovir, dérivé de la 3,4-dihydroquina-
zoline, inhibe la phase terminale du cycle viral en ciblant la sous-unité UL56 du complexe
enzymatique de la terminase [15,16]. Par rapport au GCV, cette molécule peut être adminis-
trée par voie orale et intraveineuse et également active in vitro sur les virus résistants aux
molécules actuellement commercialisées, sans résistance croisée grâce à son mécanisme
d’action distinct. Ce traitement est bien toléré, avec une absence d’hématotoxicité et de né-
phrotoxicité rapportée.
5
4. Ligne de traitements pour le CMV
4.1. Considérations thérapeutiques
GCV IV et vGCV oral sont des médicaments de référence pour le traitement d’une
maladie à CMV, indiqué parallèlement à la diminution de traitements immunosuppresseurs
dès que possible [8,17–19]. La durée du traitement est adaptée en fonction de la réponse
clinique et virologique. Par la suite, elle est évaluée toutes les semaines à l’aide soit du test
quantitatif à base d'acides nucléiques viraux, soit de l’antigénémie pp65. Le traitement anti-
viral devra être maintenu pendant au moins 2 semaines après une charge virale indétectable.
La toxicité majeure du GCV sur la moelle peut être traitée simplement par l’arrêt du traite-
ment. FOS et CDV sont considérés comme antiviraux de 2ème ligne en raison de leur toxicité
et utilisés essentiellement en cas d’échec clinique et virologique du GCV.
Le GCV est administré par voie IV pour un traitement curatif. Sa forme orale ne peut
être utilisée pour traiter une maladie à CMV établie, à cause d’une faible biodisponibilité et
des concentrations systémiques trop faibles pour pouvoir arrêter la réplication virale. En
revanche, son ester L-valyl, vGCV peut être pris par voie orale, avec une biodisponibilité
importante pour obtenir des concentrations systémiques suffisantes. Ainsi, il a particulière-
ment un intérêt dans des formes légères à modérées des maladies à CMV. L’utilisation du
FOS et CDV est limitée par la néphrotoxicité, ce qui explique la relégation en 2ème ligne. Le
FOS est aussi fréquemment associé à des troubles hydroélectrolytiques.
6
rejet ou receveurs séropositifs dont un suivi de la charge virale n’est pas faisable. Pour cela,
le traitement de choix est le valganciclovir 450-900 mg/j ou le ganciclovir IV 5 mg/kg/j,
adapté à la fonction rénale, et débuté pendant 10 jours post-greffe et maintenu jusqu’en 3-6
mois après la greffe.
7
intensif et prolongé en raison d’une GVHD aigue ou chronique. Il n’y pas encore de recom-
mandation pour l’utilisation de lymphocytes T CMV-spécifiques dans la transplantation
d’organes solides. ■
8
Chapître 2. Pharmacocinétique et pharmacodynamie
1. Particularités pharmacocinétiques chez l’enfant
L’optimisation de l’efficacité thérapeutique exige la connaissance sur la pharmaco-
cinétique (PK). En pédiatrie, il existe de nombreux facteurs évoluant avec l’âge et qui ont
un impact sur l’exposition au médicament [23–26].
9
1.1.1. Maturations gastro-intestinales
A la naissance, probablement en raison de la présence du liquide amniotique dans
l’estomac, le pH gastrique reste neutre en 1 à 3 jours, puis diminue progressivement en
quelques semaines voire années, jusqu’à une valeur équivalente à l’adulte. Ce pH condi-
tionne la fraction ionisée du médicament qui est capable de franchir la barrière gastro-intes-
tinale [23–26].
Une fois absorbé à l’intestin, certains médicaments vont subir, avant d’arriver dans
la circulation générale, le premier passage hépatique, c’est-à-dire l’action des enzymes du
métabolisme et des transporteurs d’efflux au niveau du foie [23–26]. Or, l’impact sur la
10
maturation de ces derniers est peu étudié. Un modèle PBPK du midazolam a montré un effet
du 1er passage intestinal et hépatique très faible par l’intermédiaire du CYP3A chez l’enfant
prématuré, donc probablement une biodisponibilité plus importante de substrats du CYP3A
par rapport à l’adulte.
1.2. Distribution
1.2.1. Effet de la composition corporelle
Les changements en composition corporelle modifient l’endroit physiologique où se
distribue le médicament [23–26]. Le taux d’eau par kilo du poids corporel est plus important
chez le nouveau-né et le nourrisson que chez l’enfant et l’adulte, et plus élevé chez le nou-
veau-né à terme par rapport aux prématurés. L’eau totale représente 80-90% du poids cor-
porel chez le nouveau-né et diminue à 60% au bout de 2 ans et se stabilise tout au long de
l’enfance. Quant au compartiment lipidique, il constitue 10-15% du poids corporel à la nais-
sance, puis 20-25% jusqu’en fin de l’enfance, et enfin revient à 10-15% jusqu’à l’adoles-
cence. Cette proportion d’eau plus importante aboutit à des concentrations plasmatiques plus
faibles chez le nouveau-né et l’enfant pour les médicaments administrés en fonction du
poids. C’est le cas des aminoglycosides dont le volume de distribution passe de 0,7 L/kg
chez le nouveau-né extrêmement prématuré, à 0,5 L/kg pendant l’enfance et 0,3 L/kg chez
l’adulte. En revanche, le même paramètre du diazépam (molécule lipophile) est plus faible
chez le nouveau-né que chez l’adulte (1,6 contre 2,4 L/kg).
11
son action pharmacologique, car seule la fraction libre (non liée) peut se distribuer aux cibles
et exercer son effet. L’implication d’altérations de l’étendue de liaison aux protéines sont
les plus pertinentes aux médicaments fortement liés aux protéines (ceux qui disposent une
marge thérapeutique étroite en particulier). Par exemple, dans le cas de la céfazoline, la frac-
tion libre est reliée aux concentrations totales de la molécule, ainsi que l’albuminémie. Chez
le nouveau-né, même si ces covariables sont incorporées à l’évaluation PK-PD, la fraction
libre de la céfazoline reste toujours élevée.
12
Quant à la liaison protéique, elle est évidemment affectée en présence d’une hypoal-
buminémie, par exemple, dans le cas d’un syndrome néphrotique) ou de différents facteurs
environnementaux tels que le pH, les acides gras libres et la liaison compétitive. Ce dernier
facteur doit être pris en compte, par exemple, dans le traitement antibiotique d’un nouveau-
né atteint d’une méningite avec une hyperbilirubinémie, la ceftriaxone est déconseillée [23–
26].
La perméabilité membranaire peut être aussi modifiée dans une situation patholo-
gique. En effet, une inflammation responsable des jonctions cellulaires moins serrées, peut
être retrouvée dans une méningite, ainsi qu’un traumatisme crânien [23–26].
1.3. Métabolisme
Pendant l’enfance, le poids, la taille, l’âge, la surface corporelle et la masse maigre
représentent les facteurs le plus reliés à la croissance et la maturation. La modification ma-
turationnelle de ces facteurs contribue à justifier des différentes particularités de distribution
chez l’enfant par rapport à celle chez l’adulte, à déterminer les posologies pédiatriques et à
expliquer des différences d’effets indésirables en fonction de l’âge [23–26]. Le syndrome
du bébé gris suivant une administration du chloramphénicol à dose normale liée à une glu-
curonidation insuffisante, l’hépatotoxicité du valproate due à la différence en capacité du
CYP2A6 et des différents UGTs et la toxicité tubulaire rénale de l’ifosfamide sont des si-
tuations explicables par l’ontogénie des enzymes métabolisant des médicaments.
13
absent après l’enfance mais reste pertinent au niveau de l’arbre bronchique. Ces change-
ments développementaux ont un impact sur l’exposition au médicament chez l’enfant.
1.4. Élimination
En général, l’élimination rénale d’un médicament dépend de 3 processus : la filtra-
tion glomérulaire, l’excrétion tubulaire et la réabsorption tubulaire.
2. Modélisation pharmacocinétique
2.1. Définitions et rappels mathématiques
2.1.1. Phases, fonctions d'entrée et de sortie
Il est possible de décrire l'évolution des concentrations (C) d'un principe actif dans
le plasma au cours du temps avec une fonction mathématique [21]. Cette dernière nécessite
la mesure des concentrations de principe actif dans le plasma au cours du temps pour con-
naître la valeur en différents points. A partir de ces mesures, l'utilisation d'un modèle per-
mettra de prédire la concentration en tout point.
14
Sur la courbe des concentrations en fonction du temps, C = f(t), en échelle semi-
logarithmique, le plus souvent sont observées des portions linéaires, appelées « phases gra-
phiques ». Lors d'une administration en bolus intraveineux (bolus IV), par exemple, on ob-
servera une droite unique. Dans ce cas, la cinétique sera dite « monophasique ».
15
La résolution de l'équation différentielle C(t) = ζ.C(t)n aboutit à une équation de la
forme : C(t) = C0 e-ζ.t pour une cinétique d'ordre 1 (1), ou C(t) = C0 – ζ.t pour une cinétique
d'ordre 0 (2), avec C0 la concentration à t = 0, conventionnellement le moment où l'on admi-
nistre le médicament.
Modèle à 1 compartiment avec administration en bolus IV. Modèle à 1 compartiment avec administration extravasculaire.
Dans le cas des cinétiques d'ordre 1, son expression par des fonctions exponentielles
pourra être linéarisée en coordonnées semi-logarithmiques selon les équations : ln C(t) = ln
C0 – ζ.t (3). Ainsi, les cinétiques d'ordre 1 sont visibles sur deux graphiques des concentra-
tions en fonction du temps : l'un sur une échelle arithmétique permettant de visualiser une
décroissance exponentielle et l'autre sur une échelle semi-logarithmique pour la linéarisation
(Figure 4).
16
extrapolation de l’AUC de tf à l'infini : AUCtf-∞. L'AUC0-∞ sera la somme de AUC0-tf et
AUCtf-∞ : 𝐴𝑈𝐶0−∞ = 𝐴𝑈𝐶0−𝑡𝑓 + 𝐴𝑈𝐶𝑡𝑓 −∞ .
L'aire d'un trapèze (entre deux concentrations mesurées) peut être calculée selon
𝐶(𝑖) + 𝐶(𝑖+1)
l'équation : 𝐴𝑈𝐶𝑡𝑖 −𝑡𝑖+1 = × (𝑡𝑖+1 − 𝑡𝑖 ). Jusqu'à tf l’aire sous la courbe des con-
2
𝑛−1
𝐶(𝑖) + 𝐶(𝑖+1)
𝐴𝑈𝐶0−𝑡𝑓 = ∑ × (𝑡𝑖+1 − 𝑡𝑖 )
2
𝑖=1
17
La valeur de C0 est soit obtenue expérimentalement, soit extrapolée en prolongeant
la courbe C = f(t) jusqu'à l'origine des temps.
Inconvénients
Il n’est possible d’obtenir qu’une information générale en l'absence de fonction ma-
thématique. Cette information ne permettra pas une description détaillée des processus à
l'œuvre (transferts entre compartiments). De plus, cette méthode ne permettra pas de décrire
les profils de concentration en dehors de l'espace d'expérimentation (pas d'interpolation, ni
d'extrapolation, ni de simulation). La robustesse des résultats sera directement liée au
nombre de points de mesure de concentration. Si le nombre de points est insuffisant ou si les
prélèvements s'arrêtent trop précocement, les valeurs de l'AUC et de l'AUMC ne seront pas
représentatives de l'évolution de la concentration chez l'individu et les paramètres calculés
ne seront pas représentatifs de sa pharmacocinétique.
18
2.2.2. Analyse compartimentale
L'analyse compartimentale consiste à construire un modèle mathématique (le plus
simple possible) qui permette de décrire les données expérimentales de concentrations en
fonction du temps. Dans ce modèle, on considère l'organisme entier comme un nombre li-
mité de compartiments (1 à 3 en général) dans lesquels le principe actif va se répartir. Chaque
compartiment est caractérisé par un volume V et des constantes de vitesses d'entrée et de
sortie.
19
Description mathématique des vitesses
En respectant la loi de conservation de la masse, le modèle structural décrit les vi-
tesses de transfert du principe actif vers ou depuis chacun des compartiments. En PK, les
vitesses de transfert sont généralement proportionnelles aux quantités dans le compartiment
de départ, d’où les constantes de proportionnalité, k, toujours positive, appelée « constantes
de vitesse ». Pour indiquer le sens de ce transfert, on y attribue un indice, par exemple : K12,
pour le transfert du compartiment 1 au compartiment 2 (constante de vitesse de distribution
inter-compartimentale), K10, ou Ke pour le transfert du compartiment central vers l'extérieur
du système (constante de vitesse d'élimination, « 0 » représentant l'extérieur de l'organisme),
Ka ou K01 pour le transfert de l'extérieur vers le compartiment central (constante de vitesse
d'absorption).
Si le médicament est donné par voie intraveineuse bolus, on obtiendra autant d'ex-
ponentielles que de compartiments avec tous les coefficients Zi positifs. Dans le cas d’une
administration extravasculaire, il y aura pour la phase d'absorption une exponentielle sup-
plémentaire, dont le coefficient prendra une valeur négative.
Prenons l’exemple d’un modèle mono-compartimental, dans lequel une fonction ex-
ponentielle unique décrit la décroissance des concentrations dans le plasma, due à l'élimina-
tion du médicament. Lorsque le médicament est administré par voie IV bolus (Figure 4),
20
l'équation sera de la forme : 𝐶(𝑡) = 𝐶0 . 𝑒 −𝐾𝑒𝑡 , avec C0 la concentration à t=0, et Ke la cons-
tante d'élimination du médicament étudié. C'est le seul cas où la correspondance est parfaite
entre la phase graphique et la phase pharmacocinétique. Lorsque le médicament est admi-
nistré par voie extravasculaire, on observe une phase croissante et une phase décroissante.
L'équation mathématique décrivant l'évolution des concentrations en fonction du temps dans
le cas d'un modèle mono-compartimental sera ainsi de la forme : 𝐶(𝑡) = −𝐴. 𝑒 −𝐾𝑎𝑡 +
𝐵. 𝑒 −𝐾𝑒𝑡
Dans la plupart des cas, à la suite d’une administration orale, le médicament traverse
l’épithélium gastrointestinal par diffusion passive, mais un transport facilité ou transport
actif peut également se produire. Il s’agit d’un processus très compliqué qui se manifeste par
des interactions avec l’ensemble de variations physico-chimiques et physiologiques
[21,27,28]. Les facteurs potentiels contribuant aux variabilités d’absorption peuvent être le
rapport métabolisme/l’efflux pré-systémique, pH/vitesse de vidange gastrique, la mobilité
gastro-intestinale, le contenu luminal et l’effet de formulation (dépendance du pH de la so-
lubilité/dissolution, perméabilité et stabilité dans le tube digestif, complexation, etc.) (Fi-
gure 6).
21
Figure 6. Schéma mécanistique de l’absorption gastrointestinale suivant une administra-
tion orale.
Il n’existe pas de règles fixes à suivre concernant l’analyse PK de l’absorption dû à
sa complexité. Certes, avant d’analyser les données, il est toujours recommandé de tracer le
graphique des concentrations plasmatiques en fonction du temps en échelle linéaire et loga-
rithmique. En général, le profil de cinétique d’absorption par voie orale peut être classé en
deux groupes : typique et atypique. Le profil typique, quant à lui, peut être classée en ab-
sorption d’ordre 1 et d’ordre 0, qui seront discutées ci-suivant. Pour décrire précisément la
PK d’absorption, il faut avoir des connaissances préalables sur la vraie cinétique de disposi-
tion du médicament, basées sur les données IV.
22
Figure 7. Vitesse d’absorption en fonction du temps de différents modèles d’absorption orale.
(a) Absorption du 1er ordre aux différentes valeurs de la constante d’absorption (Ka) avec le même temps de latence (LAG)
à 0,5h dans tous les cas. (b) Absorption du 1er ordre aux différentes valeurs du LAG avec la même K a à 0,5 h-1 dans tous
les cas. (c) Modèle à 3 compartiments de transit aux différentes valeurs de la constante de transit (Ktr). Noter qu’une
constante de transit plus faible diminue la constante d’absorption globale et le délai d’atteindre le pic (T max). (d) Modèle à
différents nombres de compartiments de transit (NCOMP) mais même constante de transit à 1 h-1 dans tous les cas. Noter
que plus le NCOMP augmente, plus le délai d’absorption est prolongé, donc sa fonction est équivalente à LAG. Dose
administrée à 100 mg dans tous les modèles.
Très fréquemment, l’absorption est plus rapide que l’élimination (donc Ka>Ke). L’in-
verse peut être observé si Ka<Ke, phénomène dit « flip-flop ». Ce phénomène peut se retrou-
ver en cas de non-unicité des constantes de vitesse dans un modèle à 1 compartiment, dont
la plus lente peut correspond soit à l’absorption, soit à l’élimination. Par conséquent, des
difficultés de calcul peuvent se poser lorsqu’un modèle mono-compartimental est trouvé
avec Ka ≈ Ke.
En tout cas, il est prérequis d’étudier le profil de disposition à partir des données IV.
En effet, la détermination du profil d’absorption peut être trompeuse si basée seulement sur
l’analyse graphique de l’évolution de concentrations avec le temps, en particulier pour un
médicament absorbé sur une longue période avec une élimination biexponentielle. Ce profil
peut ressembler visuellement un modèle PK à 1 compartiment, puisque la phase de distribu-
tion est masquée par une partie d’absorption. Ainsi, des données IV préalable permettent de
connaître la vraie distribution et la distinguer de l’absorption.
23
2.3.2. Absorption d’ordre 0
L’absorption du 1er ordre s’adapte dans plusieurs cas, mais il existe aussi quelques
exceptions. Pour une molécule ayant un profil d’absorption d’ordre 0, les concentrations
après la prise orale montent à un pic aigu, puis descendent rapidement sans plateau intermé-
diaire (Figure 8). Le sulfisoxazole, la griséofulvine, l’érythromycine et l’hydrofluméthia-
zide représentent des médicaments disposant tel profil d’absorption.
Figure 8. Cinétique d’absorption d’ordre 0 suivant une administration orale de 300 mg Ci-
closporine A chez un sujet sain.
24
• Les vitesses sont d'un ordre 1 dans toutes les phases pharmacocinétiques A,
D, E (sauf pour la phase d'entrée, lorsque celle-ci est d'ordre 0 et que la vitesse d'entrée dans
l'organisme est proportionnelle à la dose dans le système d'administration : par exemple, un
implant sous-cutané délivrant de façon constante le principe actif) ;
• Les paramètres PK représentatifs des quantités de médicament dans l'orga-
nisme (C0, Cmax, Css, Cmax.ss, Cmin.ss, AUC0, AUC0-infini, AUC0, ...) sont proportionnels à la
dose administrée ;
• Les paramètres primaires (fondamentaux), à savoir F, Vd et CL, sont indé-
pendants de la dose administrée et du moment de l'administration.
25
Type de proces- Concentration en Constante d'équi-
Équation Capacité
sus médicament libre
Cb = concentration du EC50 = concentration
Effet pharmaco- 𝐸𝑚𝑎𝑥 × 𝐶𝑏
𝐸= médicament dans la Emax = effet maximal en médicament pro-
logique (E) 𝐸𝐶50 + 𝐶𝑏
biophase duisant 50% de l'Emax
3. Modélisation PK-PD
Un modèle PK-PD représente de manière simplifiée des processus physiologiques,
mais le but ultime n’est pas qu’une description mais une prédiction des événements physio-
logiques impliqués à l’origine de concentrations et/ou effets observés. Alors, les modèles
basés sur le mécanisme (mécanisme-dépendant) sont préférables pour décrire les observa-
tions et favoriser la connaissance sur les processus biologiques sous-jacents, donc extrapoler
aux autres situations cliniques.
Les données PK et PD, ainsi que le lien entre elles, peuvent être modélisées séparé-
ment ou simultanément. Dans la plupart des cas, une approche de modélisation pas-à-pas et
subséquente est souvent préférable pour éviter des pièges dues à un manque de données PD,
qui perturbent le choix du modèle le plus pertinent.
Dans la situation la plus simple, l’effet est lié directement aux concentrations au site
d’effet et dans le plasma à l’état d’équilibre. C’est le cas pour tous les médicaments d’action
directe et réversible, où les concentrations plasmatiques mesurées représentent l’entrée de
données pour la relation PK-PD.
26
La relation PK-PD est un élément central d’un modèle PD. Les 4 relations PK-PD
fondamentales ont l’origine de la théorie du récepteur [21,22,29]. La liaison d’un médica-
ment (D) à son récepteur spécifique (R) forme un complexe médicament-récepteur (DR).
L’altération de ce complexe génère une séquence de réponses immédiates ou retardées res-
𝑘𝑜𝑛 𝑘2
ponsables d’un effet visible (E) : 𝐷 + 𝑅 ⇌ 𝐷𝑅 → 𝐸
𝑘𝑜𝑓𝑓
27
Figure 9. Relations concentration–effet fondamentales.
(a) Relation Emax provenant de la théorie du récepteur où 1 molécule se fixe à 1 récepteur. La moitié d’Emax
est atteinte à la concentration EC50. (b) Même relation sur une échelle plus large en logarithme de concentra-
tion. (c) Relation Emax sigmoïde provenant de la théorie de récepteur en présence d’une inhibition ou stimu-
lation allostérique de liaison. Le coefficient de Hill régule la raideur du milieu de la courbe. (d) Relation li-
néaire, semi-empirique mais parfois substitut de la relation Emax si la gamme de doses est suffisamment étroite
et que l’effet est beaucoup inférieur à Emax.
centration-effet, dont la pente est approximée à Emax/EC50. Cette relation linéaire est descrip-
tive des études où la gamme de doses utilisées est relativement étroite, donc seulement utile
pour plutôt interpoler qu’extrapoler l’effet du médicament à partir des doses administrées.
28
3.1.4. Relation log-linéaire
L’effet du médicament peut être exprimé en fonction du log de concentration. Ce-
pendant, cette relation n’est pas représentative en cas d’annulation de C ou d’une modélisa-
tion d’effet de base ou placebo. En revanche, la relation log-linéaire peut être la seule solu-
tion pour des données présentant une variabilité intrinsèque très élevée (par exemple, des
cytokines).
L’association des effets peut être additive ou synergique. En outre, le modèle Emax
est modifiable pour s’adapter aux antagonismes compétitif et non compétitif. Les équations
expliquant différentes interactions PD sont résumées dans Tableau 3.
29
Association Équation
𝐸𝑚𝑎𝑥 × 𝐼𝐶50 × 𝐶
Antagonisme non compétitif 𝐸=
𝐸𝐶50 × 𝐼𝐶50 + 𝐶 × 𝐼𝐶50 + 𝐶𝑖 × 𝐸𝐶50 + 𝐶 × 𝐶𝑖
𝐸𝑚𝑎𝑥 × 𝐼𝐶50 × 𝐶 + 𝐼𝑚𝑎𝑥 × 𝐸𝐶50 × 𝐶𝑖
Agonisme partiel 𝐸=
𝐸𝐶50 × 𝐼𝐶50 + 𝐶 × 𝐼𝐶50 + 𝐶𝑖 × 𝐸𝐶50
3.4. Classification de modèles PD continus
Il existe plusieurs modèles PD continus qui se distinguent par un endroit où la rela-
tion concentration-effet guide le processus PD ou la manifestation PD elle-même. Il n’est
pas toujours possible de modéliser parfaitement les données PD, mais au mieux possible
avec un modèle physiologiquement pertinent.
La sélection du modèle dépend du type de données et la façon dont elles sont mesu-
rées. Un modèle PD continu bien construit permettra de simuler l’évolution complète au
cours du temps de l’effet du médicament, donc de savoir à quel moment avoir le début, le
pic et l’équilibre de l’effet du médicament, ainsi qu’évaluer l’efficacité thérapeutique.
A l’état d’équilibre, les concentrations dans le plasma et au site d’effet sont en équi-
libre, ce qui se traduit par un rapport de concentrations constant. Cependant, dans des con-
ditions de non équilibre, le rééquilibrage de ces concentrations peut se ralentir dû à la distri-
bution du médicament. En effet, le délai de distribution conduit à la variation du rapport de
concentrations au cours du temps, d’où le décalage de l’évolution des concentrations mesu-
rées et des effets observés. Ainsi, le pic de concentrations apparait avant celui des effets,
alors que les effets augmentent malgré la diminution de concentrations plasmatiques, et per-
sistent au-delà des concentrations nulles. Ceci est représenté par une hystérèse contre-horaire
sur le graph de l’effet en fonction de la concentration.
Ce critère sur le lien entre les concentrations dans le plasma et au site d’effet est
utilisé pour classer des modèles PK-PD en lien direct ou indirect.
30
Tableau 4. Modèle PK-PD à lien direct vs. indirect.
Modèle Lien direct Lien indirect
Représentation
graphique
Concentrations plasmatiques Décalage temporel entre les concentrations et les effets (hysté-
mesurées reliées directement rèse) due au délai de la distribution du médicament
aux concentrations au site Dans un compartiment PK Dans le compartiment (hy-
d’effet ; périphérique d’un modèle pothétique) d’effet, en con-
Équilibre de concentrations multi-compartimental (excep- centration du médicament qui
Descriptions rapidement atteint et cons- tionnelle) est négligeable et responsable
tant ; de l’effet. Compartiment pa-
Pic de concentrations obtenu ramétré par la constante Ke0
au même moment que celui d’ordre 1, possiblement relié
d’effets (aucune hystérèse) au compartiment PK central
ou périphérique
Racine-Poon et al. (1997) : Hochhaus et al. (1992) : con- Dingemanse et al. (1997) : ef-
concentration sérique d’anti- centration du fénotérol (mo- fet EEG de la benzodiazépine
corps CGP51901 et réduction dèle PK tri-compartimental) d’action courte Ro 48-6791 ;
d’IgE libre humaine et effet pulmonaire et car- Salazar et al. (1997) : concen-
Auler et al. (1997) : concen- diaque ; tration plasmatique de d-sota-
Exemples tration plasmatique du di- Kramer et al (1979) : concen- lol et prolongation de l’inter-
clofénac et échelle visuelle tration de la digoxine (modèle valle QTc
analogique de la douleur PK tri-compartimental) et
changement électroméca-
nique systolique corrigé à la
fréquence cardiaque
31
Tableau 5. Modèle PK-PD de réponse directe vs. indirecte.
Réponse di-
Modèle Réponse indirecte
recte
Représentation
graphique
32
Tableau 6. Modèle à lien souple vs. dur.
Modèle Lien souple Lien dur
Représentation
graphique
33
Tableau 7. Modèle temps-dépendant vs. indépendant.
Temps-indépen-
Modèle Temps-dépendant
dant
Représentation
graphique
4. Pharmacocinétique du ganciclovir
4.1. Ganciclovir : indications thérapeutiques et posologie
Le GCV par voie intraveineuse (IV) est indiqué pour un traitement curatif ou pré-
ventif des infections à cytomégalovirus (CMV) chez les patients immunodéprimés [31] (par
exemple à la suite d’une greffe d’organe ou d’une chimiothérapie anticancéreuse), alors que
la forme orale (vGCV) est indiquée dans le traitement d’attaque et d’entretien de la rétinite
à CMV chez les patients adultes atteints de syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA),
ainsi qu’en traitement prophylactique des infections à CMV chez les patients CMV-négatifs
ayant bénéficié d'une transplantation d’organe solide à partir d’un donneur CMV-positif. La
dose utilisée serait soit 5 mg/kg/12 heures en traitement curatif, soit 5 mg/kg/24 heures en
prophylaxie.
34
Figure 10. Ganciclovir et valganciclovir.
Le valganciclovir (vGCV) est un L-valyl ester (prodrogue) du GCV (Figure 10) [32].
Sur le plan thérapeutique, un traitement par le vGCV oral à la posologie de 900 mg/12 heures
équivaut à un traitement par le GCV administré par voie IV à la posologie de 5 mg/kg/12
heures.
Parmi les covariables, le poids corporel et le sexe ont été fréquemment rapportés
pour expliquer la variabilité interindividuelle sur les clairances et/ou les volumes de distri-
bution. La clairance de la créatinine (CLCr), ou le taux de filtration glomérulaire (DFG)
estimé à l'aide des formules de Cockcroft-Gault ou MDRD, représente une des covariables
les plus fréquemment utilisées pour décrire la variabilité interindividuelle de la clairance du
GCV, ce qui est cohérent avec l’élimination rénale du GCV.
Ceci implique un ajustement de doses chez les patients insuffisants rénaux. Deux
études ont rapporté la PK du vGCV dans cette population. Wiltshire [41] et Manuel [42] ont
montré que des doses réduites de vGCV à 225 mg, recommandées par le fabricant, pour-
raient conduire à des expositions insuffisantes chez les patients atteints d'une insuffisance
rénale modérée à sévère (DFG = 25-40 mL/min), comparé aux patients avec DFG supéri-
eure. Ainsi, la réduction de doses chez ces sujets doit être associée à un STP systématique.
Pour le GCV IV chez les patients atteints d'une insuffisance rénale, l’adaptation de doses,
36
selon les recommandations du fabricant, a produit des expositions comparables ou plus éle-
vées, et des concentrations maximales plus faibles que les sujets ayant une fonction rénale
normale [43,44].
Figure 11. AUC0-24h observée par étude après une administration orale du vGCV chez
l’adulte [33].
Sur le graphique sont représentés les zones considérées comme efficace pour un trai-
tement prophylactique (AUC0-24h entre 40 et 60 mg*h /L). À remarquer que la variabilité
interindividuelle des expositions est extrêmement importante. En effet, pour une même dose,
les expositions peuvent varier largement, de 1 à 6 fois la valeur dans certaines études. Ainsi,
dans chaque étude, seul 1/4 à 1/3 des patients sont dans l’intervalle thérapeutique souhaité.
La plupart des études ont été menées avec des doses préventives en une prise par
jour. Elles montrent que lorsque la fonction rénale est normale, la dose orale de vGCV de
900 mg/24 heure permet d’atteindre des expositions préventives [41,46,47]. Les expositions
obtenues avec l’étude de Caldés [44] sont plus faibles, en effet avec la dose de 900 mg/12h,
37
les expositions sont proches de celles en 1 fois/jour dans les autres études. En revanche, dans
l’étude de Einsele et al [45], chez les patients ont reçu 900 mg/12h, les AUC produites sont
bien des expositions préventives (entre 80 et 120 mg*h/L).
Concernant les insuffisants rénaux, ces études montrent qu’avec un DFG au-dessus
de 60 mL/min, la dose de 900 mg soit la mieux adaptée et qu’entre 25 et 60 mL/min, 450
mg/24 heures suffisent. Très peu de données sont rapportées pour les patients insuffisants
rénaux sévères (DFG en dessous de 25 mL/min), les doses testées sont des doses par 48
heures. Cela soulève la question de la dose à administrer, est-il préférable de maintenir la
dose de 450 mg et de l’administrer toutes les 48 heures ou vaut-il mieux administrer 225
mg/24h. Si l’on administre toutes les 48h, cela signifie que l’exposition sera beaucoup plus
importante au cours des 24 premières heures qu’au cours des 24 suivantes. En revanche, elle
sera la même pour une administration toutes les 24 heures, ce qui permettrait beaucoup plus
facilement de l’optimiser lors d’un suivi thérapeutique pharmacologique (STP).
Figure 12. AUC0-24h observée par étude après une administration IV du GCV chez l’adulte [33].
Des résultats comparables sont retrouvés pour la voie IV (Figure 12). Ainsi, la dose
de 5 mg/kg/jour semble suffisante pour atteindre des AUC préventives [48,49], alors que
38
des doses de 5 mg/kg/12 heures semblent nécessaire pour atteindre ces expositions [35,44].
Concernant les insuffisants rénaux, si la dose de 5 mg/kg/12 heures pourrait suffire à partir
d’une CLCr de 60 mL/min, une demi-dose semble suffisante entre 30 et 60 mL/min et une
dose de 2,5 mg/kg/jour pour les 20 mL/min. La même question que précédemment se pose
pour les patients dont CLCr<20 mL/min quant à la modification de la fréquence d’adminis-
tration versus la dose administrée.
39
Tableau 8. Résumé des études PK du ganciclovir chez l'enfant dans la littérature.
Nbr
Caractéristiques de la po- Type de Type de Paramètres PK
Étude Indication Schéma de posologie Analyse PK Paramètres PK secondaires
pulation d’étude d’étude sujets greffe principaux
(n)
CL=20, 45 et 60 t1/2=23,7, 9,9 et 3,9 heures
ml/min/1,73 m2
Jacqz-Aigrin Traitement Adapté à la fonction ré- Non comparti- (équivalente à 0,4,
3 enfants (9, 11 et 16 ans) Rétrospectif 3 Rénal
(1992) [57] curatif nale mentale (NC) 1,1 et 2,2
mL/min/kg),
Vd=0,4, 0,8 et 0,7 L
Vd=669±70 mL/kg
(à 4 mg/kg), 749±59 t1/2=2,4 h
NC et comparti-
mL/kg (à 6 mg/kg) ;
mentale (modèle
CL=189±28 mL/h/kg
à 1 comparti-
Trang Age= [2-49] jours Traitement Dose IV unique sur 1h du (à 4 mg/kg), 213±21
Rétrospectif 27 Non ment, absorption
(1993) [58] WT= [3,4-9,8] kg curatif GCV à 4 ou 6 mg/kg mL/h/kg (à 6
d’ordre 0, élimi-
mg/kg) ;
nation du 1er
Covariable : poids
ordre)
(WT) sur Vd, âge sur
CL
CL (L/h) = 0,262 + t1/2=2,35±0.57h pour 1,56 kg ;
0,00271×CLCr ; 4,62±1,11 h pour 4,46 kg
Nouveau-nés PK de popula-
V (L) = 0,627 +
Zhou CLCr=50,6 [27,5-143,0] Prospectif Traitement Dose IV unique sur 1h du tion ;
27 Non 0,437×WT ; Cova-
1996 [54] mL/min/1,73 m2 (phase I-II) curatif GCV à 4 ou 6 mg/kg Modèle à 1 com-
riable : CLCr sur
WT=3,5 [1,56-4,46] kg partiment
CL, WT sur V
40
20 mg/kg oral : 5,8 10 mg/kg oral : Cmax= 0,3
[4,3-7,6] ; μg/mL [0,1-0,8], AUC0-∞=2,1
30 mg/kg : 6,6 [5,2- μg*h/mL [0,2-4,0] ;
8,4] ; 20 mg/kg oral : Cmax= 0,7
40 mg/kg : 7,0 [5,4- μg/mL [0,4-0,9], AUC0-∞=3,5
9,1] ; μg*h/mL [2,4-4,6] ;
50 mg/kg : 6,8 [4,1- 30 mg/kg oral : Cmax= 0,6
11,1] μg/mL [0,5-0,8], AUC0-∞=4,7
μg*h/mL ([3,7-5,7]) ;
40 mg/kg oral : Cmax= 1,0
μg/mL [0,8-1,2], AUC0-∞=5,7
μg*h/mL [4,3-7,1] ;
50 mg/kg oral : Cmax= 1,4
μg/mL [0,6-2,1], AUC0-∞=7,0
μg*h/mL [3,5-10,5]
Cmax (IV)= 11,77±2,82 μg/mL, C0
GCV 5 mg/kg IV sur 1 (IV)= 0,84±0,66 μg/mL, Css (IV)=
Âge = 11,0 ±3,9 ans heure toutes les 12 heures CLIV=0,13±0,05 3,52±1,46 μg/mL, AUC0–12h (IV)=
Zhang (2003) G/F=4/7 Traitement pendant 15 jours, puis 50 L/h/kg ; CLorale/F= 42,29±17,57 μg*h/mL;
Prospectif 11 Rénal NC
[60] Créatininémie=91±36 préemptif mg/kg GCV oral toutes 2,97±1,42 L/h/kg ; Cmax (orale)= 2,70±1,07 μg/mL,
μmol/L les 12 heures pendant 3 F=4,9±1,2% C0 (orale)= 1,08±0,68 μg/mL,
mois AUC0–12h (orale)= 18,97±9,36
μg*h/mL
CL=0,146 L/h ;
GCV IV 14 mg/kg toutes V=1,15 L/kg ;
Âge = [8-34] jours PK de popula-
Acosta Traitement 12 heures, puis 14 à 20 F=0,536 ;
WT = [1,9-4,4] kg Prospectif 24 Non tion ; modèle à 1
(2007) [56] curatif mg/kg toutes les 12 Ka=0,591 h-1 ;
H/F = 13/11 compartiment
heures Covariable :
WT sur CL
GCV IV (9 patients) : Rénal GCV IV : C0=0,20 [ND-0,84]
Âge=8,6±5,5 ans 5mg/kg/jour (1 patient), (17), mg/L
Vethamuthu DFG=101±23 mL/min/1,73 20 Non rap- 9,6±2,1mg/kg/jour (8 pa- CSH (1), GCV oral/vGCV : C0 < 0,5
Rétrospectif Non applicable F=42,0±21,8%
(2007) [61] m2 (basé sur la cystatiné- porté tients) ; Rénal/ hé- mg/L pour 24/57 prélèvements
mie) vGCV (15 patients) : patique
25,8±10,2 mg/kg/jour, ou (1),
41
734±207 mg/m2/jour Autres (1)
GCV IV (200mg/m2) :
Étude rénale :
0-5 ans : AUC0-24h=22,2 [17,1-
27,1] mg*h/L, Cmax=10,2 [9,2-
12,3] mg/mL,
6-11 ans : AUC0-24h=37,9 [15,8-
43,6] mg*h/L, Cmax=9,0 [6,8-
11.3] mg/mL,
12-18 ans : AUC0-24h= 38.6
[21.0-89.3] mg*h/L, Cmax=9,4
Âge (ans)= 12 [1-16] (ré- Étude rénale : J1-J2 :
[3,5-25,3] mg/mL ;
nal), 2 [0-16] (hépatique) ; GCV IV 200mg/m2, Modèle à 2 compar-
PK de popula- Étude hépatique :
G/F=17/9 (rénal), 11/9 (hé- J3 : vGCV 260mg/m2, timents, absorption
tion ; 0-5 ans : AUC0-24h=24,3 [14,1-
patique) ; 2 études ou- J4 : vGCV 520mg/m2, Rénal du 1er ordre + temps
Pescovitz modèle à 2 com- 38,9] mg*h/L, Cmax=12,2 [9,2-
WT (kg)=32,4 [10,6-81,6] vertes, Doses réduites stratifiées (26), de latence ;
(2009) 46 Prophylaxie partiments, ab- 15,0] mg/mL,
(rénale), 11,9 [5,7-56,9] multi-cen- en cas d’une fonction ré- Hépatique Covariable :
[62] sorption du 1er 6-11 ans : AUC0-24h=35,2 [27,1-
(hépatique) ; triques nale altérée ; (20) taille et CLCr (calcul
ordre + temps de 43,2] mg*h/L, Cmax=9,3 [4,7-
CLCr (ml/min) Étude hépatique : J1-J12 Cockcroft-Gault) sur
latence 13,9] mg/mL,
=109,9±43,6 (rénal), : GCV IV, J13-J14 : Vss, Vp and CL
12-18 ans : AUC0-24h=23,4
153,4±75,3 (hépatique) vGCV 2/jour
[19,2-25,8] mg*h/L, Cmax=11,8
[11,6-12,4] mg/mL ;
vGCV (520mg/m2) :
Étude rénale :
0-5 ans : AUC0-24h=22,2 [16,2-
24,5] mg*h/L, Cmax=5,1 [4,2-
8,5] mg/mL,
6-11 ans : AUC0-24h=43,8 [14,5-
55,1] mg*h/L, Cmax=6,0 [3,4-
9,1],
42
12-18 ans : AUC0-24h=39,9
[21,0-70,6] mg*h/L, Cmax=5,4
[3,6-7,9] mg/mL ;
Étude hépatique :
0-5 ans : AUC0-24h=23,4 [11,8-
40,6] mg*h/L, Cmax=5,5 [2,7-
7,2] mg/mL,
6-11 ans : AUC0-24h= 46,8 [35,2-
58,4] mg*h/L, Cmax=5,3 [3,8-
6,8] mg/mL,
12-18 ans : AUC0-24h= 25,8
[25,0-30,9] mg*h/L, Cmax=6,9
[5,6-7,0] mg/mL
En fonction du type de trans-
plantion :
Rénal : AUC0-24h=51,8±11,9
µg*h/L,
Hépatique : AUC0-24h=
61,7±29,5 µg*h/L,
Rénal Cardiaque : AUC0-24h=
(33), hé- 58,0±21,8 µg*h/L,
Étude ou- PK de popula- Non rapportés ;
patique
verte de Dose tion ; modèle à 2 Covariable : En fonction de l’âge :
Vaudry Âge=9 [0-16] ans (17),
phase II/III, (mg)=7×BSA×CrCL, 1/j, compartiments, CLCr et taille sur ≤2 ans : AUC0-24h= 64,3±29,2
(2009) G/F=34/29 63 Prophylaxie Cardiaque
Multi-cen- du J1-2 jusqu’au J100 absorption du 1er CL ; µg*h/L,
[51] WT=26 [5,2-91] kg (12),
trique, non post transplantation ordre + temps de taille sur Vc et 2-12 ans : AUC0-24h= 59,2±15,1
Rénal/ hé-
comparative latence Vp µg*h/L,
patique
12-16 ans : AUC0-24h=50,3±15,0
(1)
µg*h/L,
En fonction de la CLCr (calcul
Schwartz) (mL/min/1.73m2) :
<80 : AUC0-24h=54,8±16,9
µg*h/L, Cmax=7,07±2,52 µg/mL,
t1/2=5,39±1,59 h,
43
80-109 : AUC0-24h=55,0±18,3
µg*h/L, Cmax=8,4±2,33 µg/mL,
t1/2=4,8±1,49 h,
110-149 : AUC0-24h=51,9±10,7
Cmax=9,94±2,05 µg/mL,
t1/2=3,78±1,38 h,
>150 : AUC0-24h=69,2±36,5
µg*h/L, Cmax=11,1±3,8 µg/mL,
t1/2=3,56±1,39 h
Simulations pour un sujet
moyen (typique) de population
(9 ans, WT=28kg, CLCr selon
Schwartz=89 mL/min) :
vGCV (400mg 1/j) : AUC0-24h=
34 [26-46] µg*h/mL,
vGCV (500mg 1/j) : AUC0-24h=
43 [32-57] µg*h/mL, C0>0,5 /
Ka=0,369 h-1, >1 µg/mL : 97% / 71% patients
PK de popula- vGCV (600mg 1/j) : AUC0-24h=
Tlag=0,743 h,
tion ; modèle à 2 52 [39-69] µg*h/mL,
Âge = 9 [3-17] ans >12 ans : 900mg vGCV CL=8,04 L/h,
Zhao (2009) compartiments, vGCV (700mg 1/j) : AUC0-24h=
WT = 28 [12-76] kg Essai cli- 1/jour Q=3,97 L/h,
[63] 22 Prophylaxie Rénal absorption et éli- 60 [45-81] µg*h/mL,
CLCr (Schwartz)=89 [41- nique <12 ans : adaptée en fonc- Vc=5,2 L,
mination du 1er
118] mL/min tion de la C0 Vp=30,7 L, Pour obtenir une AUC0-24h=45
ordre + temps de
Covariable : CLCr µg*h/mL :
latence
et WT sur CL
WT=10kg/ CLCr=60/ 70/ 80/
90/ 100/ 110 mL/min : Dose
vGCV=17,1/ 23,6/ 31,9/ 42,8/
57/ 72,4 mg/kg
WT=60 kg/ CLCr=60/ 70/ 80/
90/ 100/ 110 mL/min : Dose
vGCV=7,8/ 8,8/ 10,2/ 12/ 14,2/
17,2 mg/kg
44
C0 (µg/mL) : valeurs [inter-
valle interquartile] et % <0,5
mg/L
28 jours : 1,3 [0,3-1,9] - 50%
<6 mois : 0,4 [0,1-1,0] - 64,8%
6-12 mois : 0,5 [0,1-1,0] - 53,9%
1-5 ans : 1,3 [0,2-2,3] - 37,5%
5-18 ans : 0,3 [0,2-0,5] - 80%
>18 ans : 2,1 [1,0-4,2] - 15,9%
Taux plus élevé de concentra-
tions <0,5 mg/L chez l’enfant de
5-18 ans par rapport à l’adulte
(p<0,001)
173 concentrations appa-
Cmax (µg/mL) : valeur [inter-
riées pré- et post-adminis-
Etude obser- valle interquartile], % <3 et
tration du GCV chez l’en-
vationnelle, %>7 mg/L
Luck (2011) fant Non rappor- Non rap-
monocen- 129 Non rapporté Non rapportée Non rapportés 28 jours : 4,7 [3,4-5,8] - 25,0% -
[64] 95 prélèvements chez les tée porté
trique, 12,5%
patients < 6 mois
rétrospective <6 mois : 4,8 [3,5-6,3] - 20,9% -
10 prélèvements chez les
17.9%
nouveau-nés
6-12 mois : 5,2 [2,7-8,0] - 34,5%
- 34,5%
1-5 ans : 4,7 [2,4-7,9] - 29,4% -
29,4%
5-18 ans : 3,7 [2,4-5,6] - 35,7%
- 14,3%
>18 ans : 5,7 [3,7-8,2] - 20,0% -
35,7%
Tendance d’un pic plus faible
dans les groupes plus jeunes,
avec une différence significative
entre les >18 ans et <6 mois
(p=0,047).
45
GCV IV : C0=0,33 [0,08-2,48]
Hépatique µg/mL, AUC0-24h=22,9 [11,8-
Âge =5,2 [0,7-13,1] ans
GCV IV 5mg/kg 2/jour (3), 65,2] µg*h/mL
Launay G/F=8/2
Traitement jusqu’à la négativation de Rénal (3), vGCV : C0=0,27 [0-1,03]
(2012) WT=18,8 [6,5-46] kg Prospectif 10 NC Non rapportés
préemptif virémies, puis CSH (3), µg/mL, AUC0-24h=34,6 [20,8-
[65] CLCr=138 mL/min/1,73
vGCV 7×BSA×CLCr 1/j Cardiaque 84,2] µg*h/mL
m2
(1)
AUC0-12/24h=31 [ND-77]
µg*h/mL - 29% dans la zone
thérapeutique
Posologie du vGCV basée sur
Cardiaque WT (14-16mg/kg/day) corres-
Étude rétros- (10), pondante à 50% dans la zone
Âge=22 [7-48] mois Prophylaxie
Villeneuve pectif, mo- 14-16 mg/kg, Hépatique thérapeutique (40-60 µg*h/mL),
WT=9,9 [5.6-16.7] kg +
(2012) nocentrique, 23 Doses réduites stratifiées (10), NC Non rapportés 11.5% au-delà de 60 µg*h/mL,
CLCr=121 [69-150] Traitement
[66] observation- pour CLCr altérée Intestinal et 38,5% en dessous de 40
mL/min curatif
nelle (2), µg*h/mL
Rénal (1) Posologie du vGCV recomman-
dée par le fabricant correspon-
dante à 15,4% (40-60 µg*h/mL),
80,8% (>60 µg*h/mL) et 3,8%
(<40 µg*h/mL)
Âge=9,9 [0,3-16,9] ans 104 Rénal PK de popula- Ka=0,72 h-1, Simulations avec l’algorithme
G/F=59/45 (43 (56), tion non para- Tlag=0,34 h, F=0,57, de Pescovitz : AUC0–24h élevée
Construction : 520mg/m2
WT=25,9 [5,8- Cons- Hépatique métrique ; mo- CL=4,8 L/h, Vc=9,8 chez les enfants les plus jeunes
Basée sur les (vGCV), 200 mg/m2
Åsberg 89,4] kg truc- (35), dèle à L, Vp=12,7 L, Q=3,3 (0,5 an) ;
données pré- (GCV IV),
(2013) CLCr (Cockcroft- tion + Prophylaxie Cardiaque 2 comparti- L/h, Nouvel algorithme plus adapté
cédemmant Validation :
[53] Gault)=73 [16-165] mL/min 61 (12), ments, absorp- Covariables : WT, aux différents groupes d’âge et
publiées 7×BSA×CLCr
CLCr (Schwartz)=112 [46- Vali- Rénal/ tion du 1er CLCr (Cockcroft- de DFG mais pas tous les
(Schwartz)
212] mL/min/1,73 m2 da- Hépatique ordre, temps de Gault) sur CL ; WT groupes ;
tion) (1) latence sur Vc et Vp En addition d’une posologie à 2
fois/jour, doses à augmenter de
46
20% pour tous les tranches d’âge
et de DFG.
Global :
Rénal AUC0-∞ (µg*h/mL) / t1/2 (h) :
(54), Global : 37,4 [11,1-161] / 9,2
Hépatique [4,2-24]
Ka=3,0 h-1 (fixée),
(82 adultes et) 13 enfants (24), vGCV900mg : 57,4 [30,9-162] /
Tlag=0,5 h (fixée),
- Âge=[0,5-15] ans (0-24 vGCV comprimé : 900 Pulmo- PK de popula- 10,0 [7,1-24]
CL=14,5 L/h,
Vezina mois (3), 2-11 ans (4), 12- mg/jour, 450 mg toutes naire (11), tion ; modèle à 2 vGCV450mg : 34,3 [11,1-70,3] /
Vc=87,5 L, Vp=42,6
(2014) 17 ans (6)) Prospectif 95 Prophylaxie les 12, 24 ou 48 heures Rénal- compartiments, 7,0 [4,2-11]
L, Q=4,8 L/h,
[50] WT=33 [6,9-61,1] kg Solution orale : 75-350 Pulmo- absorption du 1er Rénal : 38,6 [11,9-161] / 9,4
Covariables : WT et
CLCr=72,1 [30,2-154] mg naire (4), ordre [5,2-24]
CLCr sur CL, WT
mL/min/1,73 m2 Pancréa- Hépatique : 26,4 [11,1-70,3] /
sur Vc, Vp et Q
tique (1), 9,5 [4,2-18]
Hépa- Pulmonaire : 56,5 [39,5-71,9] /
tique-Ré- 8,2 [7,7-14]
nal (1)
Observations (14 patients, 18
Ka=0,62 h-1, AUC) :
PK de popula- Tlag=0,22 h, F=0,59, AUC0-24h=68,1 µg*h/mL,
Étude ou- tion ; modèle à CL=4,0 L/h, 4 patients (40-60 µg*h/mL), 6
Bradley Âge=90,5 [25-125] jours verte de Dose vGCV = 2 comparti- Vc=8,52 L, Vp=8,25 patients (>60 µg*h/mL), 1 pa-
(2016) G/F=10/7 phase I, 17 Prophylaxie 7×BSA×CrCL Cardiaque ments, absorp- L, Q=2,83 L/h, tient (<40 µg*h/mL), 3 patients
[35] WT=4,9 [3,3-6,7] kg multi-cen- (Schwartz) 1/jour tion du 1er ordre Covariables : WT et (40-60 et >60),
trique + temps de la- CLCr (Schwartz) sur Cmax=10,5 µg/mL ;
tence CL, WT sur Vc, Vp Simulations (14 patients, 18
et Q AUC) :
Algorithme de Villeneuve [66] :
47
AUC0-24h=25,8 [17,2-45,0]
µg*h/mL,
1 patient (40-60), 13 patients
sous-exposés (<40),
Algorithme de Åsberg [53] :
AUC0-24h=24,2 [11,4-52,0]
µg*h/mL,
2 patients (40-60), 12 patients
(<40)
PK de popula- Ka=0,63 h-1, Simulations : AUC0-24h
tion ; modèle à 2 Tlag=0,217 h, (µg*h/mL), exprimée en valeur
compartiments, F=0,587, CL=4,03 d’AUC0-24h (intervalle interquar-
absorption et éli- L/h, Vc=8,54 L, tile) - % <40 - % [40-60] - %
mination du 1er Vp=8,31 L, Q=2,82 >60
ordre + temps de L/h,
vGCV = 7×BSA×CLCr
latence Covariables : WT et
(Schwartz) :
CLCr (Schwartz) sur
<6 mois (n=781) :
CL, WT sur Vc, Vp et
54,5 [11,8-160] - 19% - 44% -
Q
37%
≥6 mois - ≤2 ans (n=384) :
Jorga Cardiaque 55,2 [19,8-155] - 17% - 44% -
(2016) Enfants [1 mois-16 ans] Rétrospectif 105 Prophylaxie vGCV Hépatique 39%
[52] Rénal >2 - <6 ans (n=86) :
50,4 [9,4-144,9] - 24% - 44% -
31%
≥6 - <12 ans (n=96) :
48,3 [13,1-152,8] - 31% - 40% -
29%
≥12 - ≤16 ans (n=126) :
41,7 [19,9-110,7] - 48% - 32% -
21%
48
46,7 [10,1-137,1] - 33% - 43% -
24%
≥6 mois - ≤2 ans (n=384) :
47,3 [17,0-132,8] - 30% - 47% -
22%
>2 - <6 ans (n=86) :
43,2 [8,1-124,2] - 37% - 42% -
21%
≥6 - <12 ans (n=96) :
41,4 [11,3-130,9] - 44% - 40% -
17%
≥12 - ≤16 ans (n=126) :
35,7 [17,0-94,9] - 58% - 30% -
12%
AUC0-24h=21,0 [13,6-46,2]
µg*h/mL - 23% (40-50) - 77%
(<40) - 0 % (>50)
Par l’âge (p=0,01) :
vGCV 17 mg/kg 1/jour,
<9 ans : AUC0-24h médiane=19,1
Âge=7,3 [0,6-17,3] ans jusqu'à un maximum de
Peled Hépatique µg*h/mL
BSA=0,72 [0,34-1,55] m2 900 mg, pendant 3 mois
(2017) Prospectif 13 Prophylaxie (7), NC Non rapportés >9 ans : AUC0-24h médiane=41,9
CLCr=134 [76-150] en cas de risque standard,
[67] Rénal (6) µg*h/mL
mL/min/1,73 m2 ou 6 mois pour un risque
Par la BSA (p=0,006) :
élevé
<0,7 m2 : AUC0-24h médiane=
17,1 µg*h/mL
>0,7 m2 : AUC0-24h médiane=
37,8 µg*h/mL
49
Ka=6,96 h-1, AUC0-24h (µg*h/mL) (prophy-
Tlag=0,86 h, laxie) : 26,7% (<40), 42,5%
CL=9,07 L/h, (40-60), 30,8% (>60)
PK de popula- Vc=45,0 L, Vp=18,5 AUC0-12h (traitement curatif) :
Âge=12,2 [2,1-20,5] ans
tion ; modèle à L, Q=1,46 L/h, 44,8% (<40), 34,5% (40-60),
G/F=66/38 vGCV
Prophylaxie 2 comparti- Covariables : créati- 20,7% (>60)
Facchin WT=30,4 [11,9-83,0] kg Étude rétros- >12 ans : 900mg
+ ments, absorp- ninémie, BSA, sexe Simulations (nouvel algo-
(2019) BSA=1,08 [0,54-1,95] m2 pective, mo- 104 <12 ans : Rénal
Traitement tion et élimina- sur CL ; rithme de doses) :
[68] CLCr (Schwartz)=94,0 nocentrique 7×BSA×CLCr
curatif tion du 1er ordre BSA, sexe sur Vc AUC0-24h (prophylaxie) : 14,6%
[10,0-189,0] mL/min/1,73 (Schwartz)
+ temps de la- (<40), 65,7% (40-60), 19,7%
m2
tence (>60)
AUC0-12h (traitement curatif) :
20,1% (<40), 65,4% (40-60),
14,5% (>60)
Simulations pour % patients >
40 mg/L.h
CLCr (mL/min/1.73 m²)
Enfants en état critique PK de popula- 60-90 pour 10/ 12,5/ 15/ 17,5
CL=5,23 L/h,
Âge=2,46 [0,1-12,8] ans tion ; modèle à 1 mg/kg : % patients : 11/ 50 /
Vd=11,35 L,
Li (2020) WT=12 [2,5-55,0] kg Traitement GCV 5 mg/kg toutes les compartiment 83/ 96 % (>40 mg/L*h)
Rétrospectif 104 Non Covariables :
[55] CLCr=110,85 [14,61- curatif 12 heures avec élimination 90-120 pour 10/ 15/ 20/ 25
WT sur CL et V,
129,13] mL/min/1,73 m2 du 1er ordre mg/kg : % patients : 26/ 38/ 51/
DFG sur CL
64 % (>40 mg/L*h)
>120 pour 10/ 15/ 20/ 25 mg/kg
: % patients : 23/ 35/ 46/ 58 %
(>40 mg/L*h)
Ka=0,73 h-1, % patients avec AUC0-24h=40-
PK de popula- Tlag=0,33 h (fixée), 60 µg*h/mL pour une CLCr
Rénal (6),
tion ; modèle à F=0,43, CL=6,9 L/h, (Schwartz) (mL/min/1,73m2) :
Âge=7,5 [0,5-17,4] ans GCV IV 5mg/kg toutes Hépatique
Franck Étude rétros- 2 comparti- Vc=9,7 L, Vp=7,6 L,
WT=26,7 [5,96- 87] kg Traitement les 12 heures (18), GCV IV :
(2021) pective, mo- 50 ments, absorp- Q=10,9 L,
CLCr (Schwartz)=150 [56- préemptif vGCV 10mg/kg toutes les Cardiaque CLCr=30-60 : 32-34.9% (dose
[69] nocentrique tion du 1er ordre Covariables : CLCr
345] mL/min/1,73 m2 12 heures (3), : 0-<6 ans : 5mg/kg/24h, ≥6-18
+ temps de la- (Schwartz) et WT sur
CSH (23) ans : 4mg/kg/24h)
tence CL ; WT sur Vc et
Vp
50
CLCr=60-90 : 26,8-34,3% (à 5
mg/kg/12h)
CLCr=90-120 : 31,1-34,7% (à 5
mg/kg/12h)
CLCr=120-150 : 34,1-36,4%
(Dose : 0-<6 ans : 7,5
mg/kg/12h, ≥6-18 ans : 5
mg/kg/12h)
CLCr>150 : 33,0-33,8% (Dose :
0-<6 ans : 10 mg/kg/12h, ≥6-18
ans : 7,5 mg/kg/12h)
vGCV entéral :
CLCr=30-60 : 29,6-33,8%
(Dose : 0-<6 ans : 7,5
mg/kg/24h, ≥6-18 ans : 5
mg/kg/12h)
CLCr=60-90 : 30,9-33,9%
(Dose : 0-<6 ans : 10 mg/kg/12h,
≥6-18 ans : 7,5 mg/kg/12h)
CLCr=90-120 : 31,4-33,5%
(Dose : 0-≤2 ans : 15 mg/kg/12h,
2-<12 ans : 12,5mg/kg/12h, ≥12-
18 ans : 10 mg/kg/12h)
CLCr=120-150 : 31,8-32,8%
(Dose : 0-≤2 ans : 20 mg/kg/12h,
2-<12 ans : 15 mg/kg/12h, ≥12-
18 ans : 10 mg/kg/12h)
CLCr>150 : 29,1-33,0% (à 20
mg/kg/12h)
Schéma de doses de FDA : 0–
<6 ans/CLCr<150 : 48,4–53,3%
(>60) ; 12-18 ans : 66,4% (<40)
51
Abréviations (en ordre alphabétique) : AUC : aire sous la courbe ; BSA: Surface corporelle ; C0 : concentration résiduelle ; Cmax : concentration
au pic ; CL : clairance du ganciclovir ; CLCr : clairance de créatinine ; CSH : cellules souches hématopoïétiques ; GCV: Ganciclovir ; G/F : ratio
garçon/fille ; IV: intraveineux ; Ka : constante d’absorption ; NC: Analyse PK non compartimentale ; ND : non détectable ; Q : clairance intercomparti-
mentale ; t1/2 : demi-vie d’élimination ; Tlag : temps de latence ; Vc : volume du compartiment central ; Vd : volume de distribution du ganciclovir ;
vGCV: Valganciclovir ; Vp : volume du compartiment périphérique ; WT : poids.
52
La PK plasmatique du GCV a été exclusivement décrite à l'aide de modèles à 2 com-
partiments avec absorption et élimination de premier ordre et principalement (9 études sur 10)
avec un temps de latence pour décrire l'hydrolyse du vGCV en GCV. Dans toutes ces études,
une forte variabilité a été démontrée, due à la fois aux schémas posologiques très variables
d’une étude à l’autre, la dose étant administrée en fonction du poids (WT) ou de la surface
corporelle (BSA) et/ ou de la fonction rénale, et due à la forte variabilité interindividuelle (de 2
à 7 fois l’exposition pour une même dose administrée).
Concernant les 13 études de PK de population, l’effet sur la clairance a été rapporté pour
le WT dans 9 études, 2 pour la taille, une pour la BSA et une pour le sexe. Le WT, introduit
dans plusieurs études sous forme allométrique, joue également sur la clairance intercomparti-
mentale et les volumes de distribution centraux et périphériques. L’importance de l’effet du WT
dans ces études suggèrent que les doses doivent être administrées en fonction du WT et de la
clairance de la créatinine (CLCr).
Pour le GCV oral, différents schémas posologiques ont été proposées, tout d’abord cal-
culée en fonction du BSA à partir de la dose adulte (environ 520 mg/m2). Cependant, ce schéma
posologique pourrait entraîner une sous-exposition chez les enfants ≤5 ans, comparés aux pa-
tients de plus de 5 ans [48]. Ensuite, la CLCr, estimée à l'aide de la formule de Schwartz modi-
fiée, a été incluse dans le calcul de doses recommandé par le fabricant. Trois algorithmes ont
53
été développés pour envisager la dose pédiatrique appropriée du vGCV, dont deux ont impliqué
le DFG estimé. Pescovitz et al. [48] a proposé l'équation suivante : Dose (mg/jour) =7 × BSA
(m²) × Clcr (mL/min/1,73m²), où CLCr calculée avec la formule de Schwartz et BSA=
√𝑇𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒 (cm) × WT(kg) / 3600 . Les auteurs ont développé cet algorithme basé sur les don-
nées de 26 enfants transplantés rénaux avec une CLCr (moyenne ± écart-type) = 109,9±43,6
mL/min et 20 enfants transplantés hépatiques avec une CLCr (moyenne ± écart-type) de
153,4±75,3 mL/min. Plus récemment, Asberg et al. [71] ont évalué la PK du vGCV chez 104
enfants receveurs d'organes solides, avec le DFG (médian [étendue]) =112 [46 - 212] mL/min
et le WT=25,9 [5,8 - 89,4] kg. Ils ont utilisé le WT au lieu de la BSA et réduit l'impact du DFG
dans son nouvel algorithme de doses : Dose (mg)= WT (kg) × (0,07 × DFG (mL/min) +k), où
k=5 pour DFG≤30 mL/min, k=10 pour DFG>30 mL/min et WT>30 kg, et k=15 pour DFG>30
mL/min et WT≤30 kg ; le DFG a été estimé avec la formule de Cockroft-Gault. Cependant,
comme le taux d'enfants atteignant l'AUC0-24h cible de [80 – 120] mg*h/L était faible, les auteurs
ont donc suggéré que cette équation devrait être multipliée par 1,2 pour toutes les tranches d'âge
et de DFG. Villeneuve et al. [66] ont utilisé un régime plus simple basé sur le poids, de 14 à 16
mg/kg/12 heures. Beaucoup d’études de simulation ont été réalisées, dans lesquelles avec leur
population d’enfants, les auteurs ont simulé plusieurs différents schémas posologiques afin de
les comparer entre eux, ce que nous discuterons après la présentation de nos résultats.
5. Pharmacodynamie du ganciclovir
Le GCV produit une activité antivirale contre le HSV et le VZV, qui nécessite une pre-
mière phosphorylation par une kinase virale (UL97 pour le CMV et thymidine kinase pour le
HSV et VZV) pour éventuellement former le métabolite triphosphate, forme biologiquement
active du médicament. Cette activation est indispensable pour la sélectivité du médicament dans
54
les cellules infectées et responsable aussi d’une relation compliquée entre l’inhibition virale et
l’efficacité thérapeutique de la molécule. Ainsi, la compréhension de l’interaction entre le
CMV, l’expression de l’UL97 et la phosphorylation du GCV pourra être pertinent dans le trai-
tement des herpesvirus en général [76].
55
Tableau 9. Résumé de publications décrivant la cinétique de charges virales du CMV chez l’homme.
Nbr de
Caractéristiques de la Suivi des Modèle cinétique
Article sujets Traitement antiviral Indication Type de greffe Paramètres principaux
population d’étude charges virales virale
(n)
Adultes
Acyclovir (ACV) 200 ACV prophy-
Roberts Âge moyenne (ans)=43 Hebdomadaire
mg*2/j, puis GCV IV dès lactique, Décroissance expo- Demi-vie moyenne 3,3 jours (étendue
(1998) (CMV symptomatique), 50 ≥12 semaines Rénal
l’apparition de symptômes GCV préemp- nentielle sous GCV [1,5-5,5])
[77] 49 (asymptomatique) après la greffe
dus au CMV tif
H/F=27/23
Demi-vie de décroissance (jours)
: sous GCV IV : tous les VIH+
Adapté en 2,56±0,36 ; transplantés de CSH :
Emery
Sujets de 4 études diffé- Traitement fonction de Décroissance expo- 1,52±0,67 ; transplantés hépatiques :
(1999) GCV IV CSH, hépatique
rentes curatif l’étude et du nentielle sous GCV 2,36±1,2 ; suivi rapproché de charges
[78]
patient virales (5) : 0,98±0,3 ;
Temps de doublement 2,09 ± 1,33
jours (étendue [0,38-4,7])
Primo-infection : Taux de réplication
virale 1,82 jours-1 (CI 95% [1,44-
Croissance exponen- 2,56]), temps de doublement 0,38
Hebdomadaire tielle en incluant les jours ([0,27-0,48]), nombre de repro-
Emery ou bihebdoma- paramètres de cel- duction virale de base 15,4 ([8,9-
Receveurs d’une trans-
(2002) 30 Non utilisé pour l’analyse NA daire jusqu’à 3 Hépatique lules cibles, cellules 44,0]) ;
plantation hépatique
[79] mois post- infectées, et immu- Réinfection : Taux de réplication vi-
greffe nitaires (si réinfec- rale 0,61 jours-1 (CI 95% [0,55-0,7]),
tion) temps de doublement 1,8 jours ([1,7-
1,9]), nombre de reproduction virale
de base 2,4 ([2,35-2,8])
Prétraitement Hépatique (35), Demi-vie moyenne (jours) [étendue]
Humar 52 sujets transplantés Traitement
Pour tous les receveurs puis au moins 1 Rénal (7), Décroissance expo- : globale 4,5 [0,72-19,7], si récur-
(2002) d’organes solides pré- 52 préemptif +
CMV-négatifs du donneur fois par se- Pulmonaire (7), nentielle sous GCV rence 8,8 [1,2-19,7], sans récurrence
[80] sentant une maladie à curatif
maine Autres (3) 3,17 [0,72-18,2]
56
CMV pendant l’hospita- positif, GCV prophylac-
lisation tique IV ou oral pendant 12
semaines
Pour tous les receveurs
CMV-positifs d’une greffe
pulmonaire, cardiaque, et ré-
ale/pancréatique, GCV pro-
phylactique à 5 mg/kg/jour
IV ou 1 g oral 2/jour
GCV curatif à doses d’in-
duction à 10 mg/kg/jour (di-
vision ajustée à la fonction
rénale) pendant 2-3 se-
maines, puis adapté d’après
le clinicien
Adultes
Sous vGCV : Coefficient de décrois-
Âge (ans)=46,2±13,7 Rénal (137)
Traitement d’induction pen- sance -0,060 log copies/j (CI 95% [-
(vGCV), 44,4±13,5 J0, J3, J7, J10, Hépatique (23)
Asberg dant 21 jours par soit vGCV Décroissance expo- 0,084 à -0,042]), demi-vie 11,5 jours
(GCV IV) Traitement J14, J17, J21, Cardiaque (18)
(2007) 321 900 mg*2/j, soit GCV IV 5 nentielle sous traite- ([8,3-16,5]) ; sous GCV IV : Coeffi-
H/F=199/122 curatif J28, J35, J42, Pulmonaire (19)
[71] mg/kg*2/j, puis vGCV 900 ment cient de décroissance -0,067 log co-
WT (kg)=68,1±15,5 J49 Pancréatique (3)
mg/j jusqu’au J49. pies/j (CI 95% [-0,088 à -0,048]),
(vGCV), 68,6±16,6 Multiple (21)
demi-vie 10,4 jours ([7,9-14,5])
(GCV IV)
Kepler Sujet immunocompétent
Modèle mécanis- Fixés : constante de clairance virale
(2009) et immunodéprimé, in- NA NA NA NA NA
tique naturelle 0,3 jour-1
[81] fecté au CMV
vGCV 900-1800 mg/j pen- Prophylaxie Rénal (4), Diminution moyenne de la charge
Perrot- Adultes transplantés dant 3-6,5 semaines puis (6)/ Traite- Hépatique (2), Décroissance de la virale après la 1ère semaine du trai-
tet D+/R- 450-900 mg/j pendant 2-9 ment préemp- Toutes les 2 se- Cardiaque (1) charge virale après tement -1,2 log copies/mL (étendue -
7
(2010) Âge= [46-68] ans semaines tif (greffe hé- maines la 1ère semaine du 1,8 à 0), délai d’obtention d’une
[38] patique), traitement clairance virale 34 jours ([28-82])
Puis curatif chez 5 sujets
57
ACV PO prophylactique Taux de réplication virale moyenne
800 mg/j puis traitement cu- 0,35 jours-1 (étendue [0,05-0,9]),
ratif par soit GCV IV 5 temps de doublement 2,2 jours,
mg/kg*2/j, soit vGCV 900 ACV prophy- nombre de reproduction virale de
Buyck
Âge=29 [3-63] ans mg*2/j, soit association lactique, Réplication/ décrois- base 1,71 ([1,07-4,20]), coefficient de
(2010) Non rapporté CSH
H/F=23/34 GCV 5 mg/kg/j + foscarnet GCV (±FOS) sance exponentielle décroissance virale en absence de
[82]
(FOS) 90 mg/kg/j, jusqu’à la préemptif traitement 0,25 jours-1 ([0,09-0,38])
négativation de la charge vi- (demi-vie 2,77 jours), chez les répon-
rale sur 2 semaines consécu- deurs au traitement 0,41 jours-1 ([0,14-
tives 1,48)] (demi-vie 1,69 jours)
Décroissance rapide sous artésunate
(2 patients) : 0,8-2,1 log/7 jours,
Modèle reposé sur la
Wolf Artésunate oral 200 mg demi-vie 0,9-1,9 jours
Âge = [12-66] ans Traitement J0, J3, J7, J14, cinétique du VHC
(2011) 6 2/jour pour J1, puis 100 mg CSH Absence de décroissance sous arté-
H/F=4/2 préemptif J21, J28 sous l’interféron al-
[83] 1/jour pendant 28 jours sunate (4 patients) : artésunate dis-
pha [84]
continué, décroissance sous GCV 1,4-
1,8 log/7 jours (3 patients)
Temps de doublement (jours), cons-
tante de vitesse de décroissance
(jour-1) et demi-vies de décroissance
ACV 750 mg/8 h en cas du
(jours) [étendue] :
donneur et/ou receveur
Guérison spontanée : NA ; 0,13
CMV-positif, 800 mg/12 h
ACV prophy- [0,09-0,27] ; 5,57 [2,52-7,43] ;
Muñoz- en cas du donneur relatif ou Suivi hebdoma-
Adultes lactique, Nécessité du traitement : 2,18 [1,04-
Cobo du receveur négatif - don- daire jusqu’à Décroissance expo-
Âge=49 [16-71] ans 59 (v)GCV ou CSH 8,76] ; 0,35 [0,06-0,65] ; 1,90 [1,06-
(2011) neur négatif non relative J120 post nentielle
H/F=39/20 FOS préemp- 11,50] ;
[85] GCV IV 5mg/kg/12 h, greffe
tif Réponse immédiate au traitement :
vGCV oral 900 mg/12 h ou
4,45 [1,20-8,76] ; 0,37 [0,18-0,37] ;
FOS IV 60mg/kg/12 h pré-
1,87 [1,83-3,85] ;
ventif
Réponse retardée au traitement : 2,01
[1,04-3,10] ; 0,14 [0,06-0,65] ; 4,77
[1,06-11,50]
58
Demi-vies de décroissance virale
(jours) de la 1ère et 2ème phase en fonc-
Traitement d’induction pen-
Adultes transplantés tion du génotypage de la glycopro-
Emery dant 21 jours par soit vGCV
d’organes solides at- Traitement J0, J3, J7, J14, Décroissance expo- téine B virale :
(2012) 239 900 mg*2/j, soit GCV IV 5 Non précisé
teints d’une maladie à curatif J21 nentielle biphasique gB1 (n=61) : 1,04±0,81 - 3,66±2,28 ;
[86] mg/kg*2/j, puis vGCV 900
CMV gB2 (n=23) : 0,65±0,27 - 4,36±3,31 ;
mg/j jusqu’au J49.
gB3 (n=24) : 0,94±1,0 - 3,46±2,39 ;
gB4 (n=13) : 0,65±0,35 - 3,40±1,86
Temps de doublement (jours) et du-
Adultes rée de virémie (jours) en fonction du
Âge=48,9 [19-83] ans statut sérologique donneur/receveur :
Atabani (greffe hépatique), 45 D+R− : 1,54 [0,55–5,5] - 32 [7-87]
GCV IV 5 mg/kg*2/j ou Traitement Toutes les 2 se- Hépatique (321) Réplication/ décrois-
(2012) [17-77] ans (rénale) 709 (hépatique) - 64 [1-323] (rénale) ;
vGCV 900 mg*2/j préemptif maines Rénal (368) sance exponentielle
[87] H/F=213/108 (hépa- D+R+ : 2,67 [0,27–26,7] - 14 [1-111]
tique), 208/160 (rénale) - 23 [1-107] (rénale) ;
D−R+ : NA - 5,5 [1-53] (hépatique) -
23 [1-152] (rénale)
Pente de la 1ère et 2ème phase (log gé-
Traitement d’induction pen- nomes/ ml/ semaine), en fonction du
Rose dant 21 jours par soit vGCV profil cinétique viral :
Adultes transplantés Traitement J0, J3, J7, J14, Modèle mécanis-
(2017) 92 900 mg*2/j, soit GCV IV 5 Non précisé Bosse : -3,2±0,2 ; -0,8±0,1 ;
d’organes solides curatif J21 tique
[76] mg/kg*2/j, puis vGCV 900 Biphasique : -2,3±0,1 ; -0,7±0,1 ;
mg/j jusqu’au J49. Retardé : -0,5±0,1 ; -0,5±0,1 ;
Rebond : -3,5±0,1 ; +0,3±0,1
Abréviation : ACV : acyclovir ; CSH : cellules souches hématopoïétiques ; FOS : foscarnet ; GCV : ganciclovir ; H/F : ratio homme/femme ; IV :
intraveineux ; NA : non applicable ; vGCV : valganciclovir ; WT : poids.
59
Parmi 13 publications trouvées dans la littérature décrivant l’évolution de la charge
virale plasmatique au cours du temps, la plupart sont des modèles de décroissance exponen-
tielle monophasique ou biphasique, et essentiellement étudiée sous le traitement par ganci-
clovir. La réplication virale peut être étudiée en termes de temps de doublement ou une
constante de réplication, alors que la décroissance virale peut être exprimée en demi-vie de
décroissance ou constante de décroissance virale. Concernant la réplication virale, le temps
de doublement peut varier entre 0,3 et 6 jours, et pour la constante de réplication, entre 0,05-
2,6 jour-1. Les résultats sur la décroissance virale semblent assez variables, dans la même
population étudiée et d’un article à l’autre, de -2 à 0 log génomes/7 jours pour la constante
de décroissance, et de 0 (résistance au traitement) à 20 jours pour la demi-vie de décrois-
sance, selon les études. Pour expliquer ces variabilités, quelques déterminants ont été cher-
chée, tels que le type de transplantation [78,87], la sérologie au CMV [87] et le génotype
viral [76,86], pour lesquels les données restent encore limitées ou controversées entre les
auteurs.
60
Tableau 10. Études sur la relation entre les concentrations et l’efficacité/ toxicité du ganciclovir.
Étude Population Exposition Efficacité (virémie et maladie à CMV) Toxicité Conclusion
Adultes Prophylaxie : Tous les patients sous traitement pour Neutropénie pas corrélée aux doses totales
44 patients/ 100 Cmax=7,98 [3,2-17,9] une infection active à CMV ont présenté reçues ou aux concentrations sériques obte-
prélèvements sous C0=3,03 [0,2-10,1] une amélioration documentée de la viré- nues Pas de relation entre l’AUC du GCV et la sur-
prophylaxie, Traitement curatif : mie et des symptômes au cours du traite- Néphrotoxicité en général pas spécifique- venue de toxicité hématologique ;
25 patients/ 66 Cmax=9,0±3,72 (étendue ment ment attribuable à l'utilisation du ganciclovir
Fishman
prélèvements sous non rapportée) 8/43 ont développé ultérieurement une (en présence d’une opération, d’autres Pas de différence significative entre les pa-
(2000) [88] tients qui développent une infection active à
traitement curatif C0=2,65 [1,4-11,2] infection à CMV après la fin du GCV agents potentiellement néphrotoxiques et
d’une infection à 2 patients transplantés hépatiques étaient immunosuppresseurs) CMV ou une rechute et l’ensemble du groupe
CMV atteints de multiples rechutes malgré des de l’étude (Cmax, p>0,55 ; Cmin, p>0,38).
concentrations thérapeutiques de GCV,
en raison d’une résistance virale au GCV
GCV IV (5mg/kg) :
C0=0,84±0,66 Clairance du CMV : 10 patients
Cmax=11,77±2,82 Durée jusqu’à la clairance virale :
16±11 jours Leucopénie (leucocytes <3.000/mm3) : 5
AUC0-12h=42,29±17,57
patients entre J10 et J79 sous GCV
Enfants GCV oral (50mg/kg) : AUC0-12h,IV = [24,55-84,77] Thrombocytopénie (plaquettes <
Zhang (2003) C0,IV = [0,25-2,21] Clairance virale du CMV observée malgré
11 patients/ 51 PK C0=1,08±0,68 100.000/mm3) : 2 patients à J2 et J59
[60] une AUC0-24h<40 µg*h/mL
prélèvements Cmax=2,70±1,07 AUC0-12h,PO = [8,44-34,08] Pas besoin d’arrêter le GCV en raison d’EI
AUC0-12h=18,97±9,36 C0,PO = [0,41-2,22] Absence de néphrotoxicité et d’hépatotoxi-
cité
Au cours du suivi : Résistance au GCV : 1 patient
C0=1,29±0,8 AUC0-12h = 10,91
C0<0,5 : 4 patients
Adultes Durée médiane jusqu’à l’apparition
372 patients d’une virémie : vGCV : 357 jours vs.
Tous EI :
randomisés : 245 GCV : 282 jours
vGCV : Incidence d’EI reliés au traitement : vGCV
vGCV, 127 GCV
AUC0-24h=46,3±15,2 : 40,6% vs. GCV : 34,1% Pas de relation significative entre l'AUC du
Paya (2004) oral Rejet du greffon (ITT, n=364) :
Discontinuation due aux EI : vGCV : 4,9% GCV et la survenue de toxicités hématolo-
[39] 364 patients en GCV oral : Rejet aigue pendant 6 mois du suivi :
vs GCV : 5,6% giques au cours de la prophylaxie
ITT : 239 vGCV, AUC0-24h=28,0±10,9 vGCV : 71 (29,7%) vs GCV : 45 (36%)
EI grave et relié au traitement : vGCV :
125 GCV oral Rejet aigue pendant 12 mois du suivi :
7% vs. 4,8%
Donnée sur la vGCV : 78 (32,6%) vs. GCV : 45
toxicité : 244 (36,0%)
61
vGCV, 126 GCV > 1 épisode pendant 12 mois du suivi :
oral vGCV : 11,3% vs. GCV : 11,2%
Rejet aigue après une maladie à CMV :
vGCV : 5 (2,1%) vs. GCV : 2 (1,6%)
Perte du greffon : vGCV : 3 (2 hépa-
tique, 1 rénale) vs. GCV : 2 (2 rénale)
Adultes vGCV : Global : Global : Exposition systémique au GCV après VGCV
372 patients ran- AUC0-24=46,3±15,2 Virémie CMV Anémie : orale 1,65 fois plus élevée qu'avec le GCV
domisés Pendant la prophylaxie : vGCV : 2,9% 20/370 anémie oral (AUC0-24h=46,3±15,2 µg*h/mL vs.
GCV :
364 patients en vs GCV : 10,4% (p=0,001) vGCV : 5.7% vs. GCV: 8.7% (p=0.2771) AUC0-24h=28,0±10,9 µg*h/mL, respective-
AUC0-24=28,0±10,9
ITT : 239 vGCV, A 6 mois : vGCV : 39,7% vs GCV : ment) ; cette exposition plus élevée associée
Leucopénie :
125 GCV 43,2% à une incidence plus faible de virémie à
101/370 Leucopénie
370 patients inclus A 12 mois : VGCV : 48,5% vs GCV : CMV pendant la prophylaxie (vGCV : 2,9 %
vGCV : 13,5% vs. GCV : 7,1% (p=0,0667)
dans l’analyse de 48,8% vs GCV : 10,4 %, p=0,001).
toxicité Neutropénie :
Maladie à CMV Diminution de l'incidence de la virémie du
Wiltshire 240 patients avec 33/370 Neutropénie
Pendant la prophylaxie : vGCV : 0,8% CMV à J100 post-greffe avec une incidence
(2005) [89] données PK vGCV : 8,2% vs. GCV : 3,1% (p=0,0631)
vs GCV : 1,6% =1,3% sous AUC0-24h=50,0 µg*h/mL ;
A 6 mois : vGCV : 12,1% vs GCV : AUC0-24h=25,0 µg*h/mL associée à un
15,2% risque de virémie aiguë 8 fois plus élevé.
A 12 mois : vGCV : 17,2% vs GCV :
Cependant, aucune association trouvée entre
18,4%
l'exposition systémique au GCV et le risque
Patients avec données PK/PD : de développer une maladie à CMV au cours
Virémie CMV : A J100 : 12/240, à M4 : des 12 premiers mois post-transplantation.
33/240
62
vGCV 100 jours : Tous autres les sujets diagnostiqués avec une
AUC0-24h=51,3±13,8 Patients avec données PK/PD : maladie à CMV avaient une AUC0-24h= [30-
Adultes
Cmax=5,5±1,4 vGCV 100 jours : 12 cas de maladies à 62% leucopénie 80] µg*h/mL ;
120 patients : 63
C0=0,53±0,32 CMV après l’arrêt 19% neutropénie
Welker vGCV pendant Aucune corrélation significative entre la ma-
vGCV 200 jours : 2 cas de maladies à 72% lymphopénie
(2010) [91] 100 jours, 57 vGCV 200 jours : ladie à CMV et les expositions au GCV ;
CMV au cours de la prophylaxie 6% anémie
vGCV pendant AUC0-24h=53,7±18,0 Tendance de développer une leucopé-
200 jours Cmax=5,7±1,8 nie/lymphopénie avec des expositions plus
C0=0,54±0,31 importantes au ganciclovir (non significatif).
GCV IV :
C0=0,33 [0,08-2,48]
AUC0-24h=22,9 [11,8-
Launay 65,2] Clairance virale du CMV malgré une AUC0-
Enfants Absence de toxicité rénale et hématolo- 24h<40 µg*h/mL
2012 vGCV : Clairance virale : 10 patients (100%)
10 patients gique
[65] C0=0,27 [0-1,03] Aucun EI lié au GCV
AUC0-24h=34,6 [20,8-
84,2]
AUC0-24h<40 : 80%
Clairance virale : 100%
Enfants 4 patients sous vGCV prophylactique
Villeneuve 23 patients avant l’apparition de virémie du CMV,
Aucune Absence de preuves d’hématotoxicité ou de
(2012) 28 AUC : 7 traite- AUC0-12/24h=31 [ND-77] AUC thérapeutique (44 µg*h/mL) obte-
néphrotoxicité reliée au GCV ou vGCV
[66] ment curatif, 21 nue chez 1 seul entre eux, pour qui une
prophylaxies AUC à 60 µg*h/mL permettant la clai-
rance virale.
Pas d’infections ou maladies : 30 pa-
Réponse retardée au tients
GCV (n=6) : C0=2,1 [2,0- Virémie percée : 21 patients Réponse retardée au GCV malgré des C0
Gagermeier 5,0]
Adultes 10 réponses précoces au GCV, 6 ré- « thérapeutiques » (amélioration des symp-
(2014) [92] Non rapportée
51 patients Réponse sous-optimale ponses sous-optimales au GCV, 5 ré- tômes et clairance virale survenant plus de
persistante au GCV (n=5) ponses sous-optimales persistante au 14 jours après le début du GCV)
: C0= [≤1,0-1,1] GCV
Maladie à CMV : 13 patients
63
3 réponses précoces au GCV, 5 ré-
ponses retardées au GCV, 5 réponses
sous-optimales persistante au GCV
C0= [<0,25-6,65] Clairance du CMV : 9 épisodes
C0>0,6 µg/mL dans 10 Durée du traitement = 24 [15-87] jours
épisodes : C0=2,9 [1,17- C0= [<0,25-6,65]
Gimenez 5,80] C0 médiane <0,25 chez 3 patients
Adultes Cible C0 >0,6 µg/mL pas systématiquement
2014 Non rapportée
13 patients Virémie persistante : 4 patients associée à la clairance virale du CMV
[93]
C0= [0,64-5,80]
C0 médiane =5,80, 2,57, 1,17, 5,48
µg/mL
GCV plasmatique :
AUC0-5h=19,488±12,060
C0=0,993±1,247
Cmax=5,910±3,593
Tmax=1,68±0,89
GCV intracellulaire
(par 106 CSMPs) :
Analyse univariée :
AUC0-5h=5,18±3,50
Exposition du GCV-TP associée à la pente
C0=0,31±0,36
du nombre de neutrophiles :
Cmax=1,71±1,17
AUC0-5h : β=-0,0019±5×10-4 (p<0,01)
Tmax=2,39±1,16
Billat (2015) Adultes Cmax : β=-6,5×10-3±0,002 (p<0,01)
GCV-MP intracellu- Non rapportée Non rapportée C0: β=-0,011±0,005 (p=0,03)
[94] 22 patients
laire (per 106 CSMPs) :
Analyse multivariée :
AUC0-5h=4,76±5,41
AUC0-5h,GCV-TP associée à la pente du
C0=0,15±0,22
nombre de neutrophiles : β=-0,0019±5×10-4
Cmax=1,90±1,77
(p<0,01), rSpearman= -0,64
Tmax=3,47±1,28
GCV-TP intracellulaire
(per 106 CSMPs) :
AUC0-5h=19,3±14,4
C0=1,56±1,51
Cmax=6,03±4,69
Tmax=3,04±1,29
64
Groupe A : En prophylaxie : Pas d’infections à
Adultes AUC0-24h médiane =38,2 - CMV Hématologiques : 32,7% des patients
[40-50] µg*h/mL : 19.2%
Groupe A (27 pa- Infections pendant 3 mois de suivi : Neutropénie :
des patients
tients) : 14 en pro- groupe A : 4/11 (36,7%), groupe B : 4 cas (7,5%), 2 cas dans chaque groupe
Groupe B : 1/13 (7,7%) 2 épisodes reliées à la surexposition au AUC0-24h = 40-50 µg*h/mL associée à un
phylaxie, 13 en
Padulles AUC0-24h médiane =42,7 - GCV ; temps de clairance du CMV plus court, un
traitement curatif Durée jusqu’à la clairance virale :
(2016) [95] [40-50] µg*h/mL : 65,9% Incidence de neutropénie de 14,8% si nombre plus faible de virémies récurrentes et
Groupe B (26 pa- groupe A : 17,6 jours, groupe B : 12,5 de maladies récidives à CMV
des patients AUC0-24h >50 µg*h/mL
tients) : 13 en pro- jours, log rang = 2,34 (non significative)
2 épisodes reliées au cotraitement par co-
phylaxie, 13 en Récurrence de maladies à CMV : trimoxazole
traitement curatif groupe A : 8/12 (66,67%), groupe B :
1/11 (9,01%)
AUC0-24h=21,0 [13,6-
46,2]
<40 µg*h/mL : 10 pa-
tients Prophylaxie : 0 patients atteints d’une
[40-50] µg*h/mL : 3 pa- Hématotoxicité : 3 patients (23%) parmi
virémie ou maladie à CMV
tients lesquels 2 non attribuables au vGCV ;
Peled 2017 Enfants Suivi : 1 virémie non-primaire, 1 viré- Virémie CMV très probablement associée à
[67] 13 patients >50 µg*h/mL : 0 patients mie primaire, 1 maladie à CMV non pri- Absence de néphrotoxicité ; une AUC0-24h<40 µg*h/mL
Patients présentant une maire
1 décès non associé au CMV ni vGCV
virémie ou maladie à
CMV :
AUC0-24h=14,6, 20,5 et
41,9 µg*h/mL.
Neutropénie : 10% si AUC0-24h= [40-60]
78 enfants [4 Leucopénie : 5/73 µg*h/mL - 20% si AUC0-24h= [80-120]
Jorga (2019) µg*h/mL
mois-16 ans] Non rapportée Non rapportée Lymphopénie : 27%
[70]
120 adultes Anémie : 5% si AUC0-24h= [40-60] µg*h/mL
- 15% si AUC0-24h= [80-120] µg*h/mL
Cmax=6,0 [4,7-9,5] A 30 jours :
Adultes [3,0-12,5] µg/mL : 83,1%
Ritchie 82 patients : 58 patients (70,7%) achevant une charge Leucopénie : 79 (96,3%)
<3,0 µg/mL : 6,2%
virale indétectable ou sous LLoQ Absence de relation entre l’AUC du GCV et
2019 43 virémies CMV >12,5 µg/mL : 10,8% Thrombocytopénie : 65 (79,3%)
la survenue de toxicité hématologique
[47] 2 syndromes à 21 patients (25,6%) avec une charge vi-
CMV C0=1,9 [1,0-3,0] µg/mL
rale diminuée à 30 jours
[1,0-3,0] µg/mL : 55,2%
65
14 maladies à <1,0 µg/mL : 22,4%
CMV suspectées >3,0 µg/mL : 22,4%
23 maladies à
CMV prouvées
par une biopsie
Adultes
70 patients
Mauvais résul-
tats cliniques
C0=2,3 [1,3-4,4] µg/mL :
(n=31) :
Mauvais : C0=2,3 [1,4-
Prophylaxie : 0
4,5]
Réactivation
asymptomatique :
Favorable : C0=2,2 [1,2- Pas d’EI nécessitant l’arrêt du traitement
3,7] Thrombocytopénie : 14 (20%)
18
p= 0,493 Neutropénie : 4 (6%)
Syndrome à CMV
Temps jusqu’à la négativation de vi- Anémie : 2 (3%)
:6 Cmax=7,8 [5,8-11,1]
rémie :
Maladie d’organes µg/mL : Néphrotoxicité : 3 (4%) Absence de relation claire entre C0/ Cmax et
Global : 12,5 [4-21] jours Pas de neurotoxicité résultats cliniques
Galar 2021 terminaux à CMV Mauvais : Cmax=7,6 [6,2-
Favorable : 7,5 [3-13] jours
[96] :7 9,5] Pas de corrélation avec C0/Cmax : Absence de relation entre C0/ Cmax et les EI
Mauvais : 17 [9-23,5] jours
Favorable : Cmax=8,1 Thrombocytopénie : p=0,308/ 0,618
Résultats cli- Non corrélé avec C0 (p=0,461) ou Cmax
[5,4-11,2] Neutropénie : p=0,524/ 0,125
niques favorable (p=0,428).
p=0,780 Anémie : p=0,373/ 0,514
(n=39) :
Prophylaxie : 14 Cmax<8,37 ou >11,86 Néphrotoxicité : p=0,686/ 0,817
Réactivation µg/mL
asymptomatique : Mauvais : 1 (3%)
12 Favorable : 11 (28%)
Syndrome à p= 0,009, OR=9,35
CMV : 5
Maladie d’organes
terminaux à CMV
:8
Prophylaxie : Analyse multivariée :
Prophylaxie : 47
Märtson Prophylaxie : C0=0,9 Leucocytes<3,5×109/L : 8 cas greffés d’or- AUC0-24h plus corrélée avec la diminution de
patients
(2021) µg/mL, AUC0-24h=67 Non rapportée ganes solides - Leucocytes diminués >20% leucocytes, l’augmentation de la créatininé-
Traitement curatif
[97] µg*h/mL de base : 24 cas greffés d’organes solides mie et l’augmentation des enzymes hépa-
: 48 patients
tiques.
66
Plaquettes<100×109/L: 17 cas greffés d’or-
Traitement curatif :
ganes solides – Plaquettes diminuées >50%
C0=2,0µg/mL, AUC0-
de base : 4 cas greffés d’organes solides
24h=90 µg*h/mL
Traitement curatif :
Leucocytes<3,5×109/L : 20 cas greffés de
CSH, 7 cas greffés d’organes solides
Leucocytes diminués >20% de base : 17
cas greffés de CSH, 7 cas greffés d’organes
solides
Plaquettes<100×109/L : 28 cas greffés de
CSH, 3 cas greffés d’organes solides
Plaquettes diminuées >50% de base : 8 cas
greffés de CSH, 1 cas greffé d’organes so-
lides
Abréviation : AUC : aire sous la courbe des concentrations (μg*h/mL) ; C0 : concentration résiduelle (µg/mL) ; Cmax : concentration au pic
(µg/mL) ; CSMP : cellules sanguines mononucléaires périphériques ; EI : effets indésirables ; GCV : ganciclovir ; GCV-MP : ganciclovir monophos-
phate ; GCV-TP : ganciclovir triphosphate ; ITT : intention à traiter ; IV : intraveineux ; LLoQ : limite inférieure de quantification ; ND : non détectable ;
Tmax : temps (h) d’obtenir la Cmax ; vGCV : valganciclovir
67
Concernant l’efficacité, plusieurs cibles ont été proposées sur différents paramètres PK.
Certaines études ont choisi la concentration avant l’administration (C0) supérieure à 0,6 mg/L,
d’autres sont basées sur l’exposition (AUC). Les résultats obtenus sur la PK-PD sont différents.
Certaines études, en comparant les concentrations entre les patients qui développent ou
non une infection active ou récurrente à CMV, n’ont pas montré de différence significative de
Cmax, d’AUC et de Cmin ([38,88,96]). D’autres ont cherché à regarder les valeurs d’AUC des
patients qui avaient une décroissance virale, ou au contraire celles des patients en échec théra-
peutique. Les résultats sont contradictoires. Zhang et al. [60], et Launay et al. [65], Gimenez et
al. [93] ont observé des clairances virales malgré une AUC0-24h<40 µg*h/mL ou une C0<0,6
µg/mL. A l’inverse, Padulles et al. [95] ont montré qu’une AUC0-24h= [40-50] µg*h/mL étaient
associée à un temps de clairance du CMV plus court, un nombre plus faible d’épisodes de vi-
rémie et de maladie récurrente à CMV. Ces affirmations ont été confirmées dans le travail de
Peled [67], avec une AUC0-24h<40 µg*h/mL correspondant à un risque plus élevé de développer
une virémie à CMV. Enfin, Wiltshire a rapporté une diminution de l'incidence de virémie du
CMV à J100 post-greffe, avec une valeur de 1,3% pour une AUC0-24h = 50,0 µg*h/mL, alors
qu'une AUC0-24h=25,0 µg*h/mL était associée à un risque de virémie aigüe 8 fois plus élevé.
Cependant, aucune association a été trouvée, entre l'exposition systémique au GCV et le risque
de développer une maladie à CMV au cours des 12 premiers mois post-transplantation [39,41]
(Figure 13).
Figure 13. Association entre l'exposition du GCV et la probabilité de développer une virémie
du CMV à la fin d'une prophylaxie.
68
La plupart des études ont pris comme cible curative une AUC0-12h = [40-60] mg*h/L.
Néanmoins, aucune étude n’a relié cette exposition sur 12 heures à une diminution plus impor-
tante de la charge virale. Cette AUC0-12h = [40-60] mg*h/L prise dans de nombreuses études
comme une cible thérapeutique vient en fait de l’hypothèse suivante d’Asberg [71] : la dose du
vGCV pour traiter la maladie à CMV consiste à utiliser la même dose du vGCV dose qu’en
prophylaxie, mais administrée deux fois par jour au lieu d'une fois par jour. Il suppose donc que
l’AUC0-12h cible devrait être la même que l’AUC0-24h de [40-60] mg*h/L.
Concernant les relations concentrations – toxicité, les résultats sont également contra-
dictoires. Chez l’adulte, Fishman et al. [88], Galar et al. [96], et Ritchie et al. [98] suggèrent
qu’il n’y a pas de relation entre l’AUC du GCV et la survenue de toxicité hématologique. Lau-
nay et al. [65] et Villeneuve et al. [66] n’ont pas trouvé de problèmes hématologiques reliés au
GCV chez l’enfant malgré des AUC élevées. En revanche, Perrotet et al. [38] et Märtson et al.
[97] ont montré une corrélation entre des AUC élevées et une leucopénie/ anémie sans indiquer
de valeurs d’AUC seuil.
Figure 14. Association entre l'exposition du GCV et la probabilité de développer une leucopé-
nie (A) et une neutropénie (B).
Enfin, l’étude de Jorga et al. [52] réalisée chez 78 enfants a suggéré que la probabilité
de neutropénie passerait de 10 à 20% et la probabilité d’anémie de 5% à 15% pour des AUC0-
24h prophylactiques de [40-60] µg*h/mL et des AUC0-24h curative de [80-120] µg*h/mL. Ces
chiffres sont cohérents avec ceux de Wiltshire [89] pour la leucopénie mais pas pour la neutro-
pénie.
69
Dans l’étude PK, nous nous sommes basés sur les cibles d’AUC0-24h prophylactique de
[40-60] µg*h/mL et d’AUC0-24h curative de [80-120] µg*h/mL. Cependant, ces cibles suggé-
raient des doses très élevées chez l’enfant pour un traitement curatif. Nous avons donc décidé
de mener une deuxième étude dans le cas d’un traitement préemptif chez des patients ayant eu
une greffe de cellules souches pour relier l’exposition au ganciclovir et les effets. ■
70
Chapître 3. Objectifs de la thèse
L’objectif de cette étude est
• De modéliser les concentrations du GCV chez l’enfant grâce à des modèles non-
linéaires à effets mixtes ;
• De décrire les charges virales du CMV chez l’enfant transplanté de CSH ;
• D’identifier l’effet de différents traitements antiviraux sur les charges virales du
CMV et la relation PK/PD du GCV chez l’enfant transplanté de CSH ;
• D’expliquer la (les) variabilité(s) interindividuelle(s) par des covariables (e.g.,
âge, poids, clairance de la créatinine…) sur les paramètres pharmacocinétiques et pharmacody-
namiques pour chaque modèle. ■
71
Chapître 4. Méthodes utilisées
Une fois que la base de données concentration-temps et/ou concentration-effet est cons-
truite, il est possible de l’analyser, soit avec la méthode classique à 2 étapes, soit l’approche de
population avec une modélisation non-linéaire à effets mixtes [30]. La méthode classique à 2
étapes consiste à une estimation des paramètres individuelles basée sur le profil de chaque sujet,
suivi par le calcul des moyennes ou médianes des paramètres et de la variabilité interindivi-
duelle. Le principal inconvénient de cette méthode, c’est l’exigence d’un grand nombre de pré-
lèvements par sujet. En plus, il est difficile de distinguer entre la variabilité interindividuelle et
la variabilité intraindividuelle ou résiduelle (variabilité pour le même sujet, erreur de mesure et
erreur du modèle), donc la variabilité interindividuelle est souvent surestimée.
En pédiatrie, à cause d’un nombre limité d’observations obtenu par enfant dans la ma-
jorité de cas, il est préférable d’utiliser l’approche de modélisation non linéaire à effets mixtes.
Cette méthode est basée sur une analyse simultanée de toutes les données de l’ensemble de
population, en incluant différentes observations provenant de différents patients. Cela permet
d’analyser non seulement des données riches mais aussi dispersées et non équilibrées. Enfin, la
variabilité interindividuelle et intraindividuelle sont estimées séparément avec cette méthode.
Par conséquent, il sera possible d’expliquer les variations PK/PD entre les sujets par des cova-
riables pour pouvoir éventuellement adapter la dose pédiatrique. Cette technique a été introduite
72
pour la première fois en pharmacologie pédiatrique clinique dans les années 80, et maintenant
recommandée par les agences réglementaires.
73
2.2. Modèle décrivant la variabilité interindividuelle
θi = θpop * eηi
Il existe deux grandes approches des modèles de population. Dans l'approche « para-
mètrique », les ηi se distribuent selon une loi normale centrée sur 0 et de variance ω2 : ηi ~ N(0,
ω2), typiquement le cas du logiciel NONMEM développé par L. Sheiner, S. Beal et A. Thomp-
son.
74
Il existe également des approches « non paramétriques », où aucune hypothèse sur la
forme de la distribution des ηi est posée. Elles sont proposées par certaines logiciels comme
Pmetrics (2) développé par R.W. Jelliffe. Dans ce cas, il est possible de décrire de manière plus
précise la PK-PD chez des individus ayant des paramètres extrêmes.
Le but d’ajouter des covariables dans le modèle est d’identifier des facteurs permettant
d’expliquer, donc les variabilités PK-PD du modèle. Les relations liant les différents paramètres
(P) et les covariables (COV) peuvent, par exemple, être de la forme Pi = a*COVi + b, ou Pi =
a*COVib où a et b sont des effets fixes, à estimer [21,30].
En pédiatrie, de nombreuses covariables tels que l’âge, le poids et la taille peuvent être
utilisées pour étudier l’impact des changements développementaux. Il est possible d’incorporer
le poids dans un modèle avec deux approches différentes. La première, appelée « approche al-
lométrique » inclut le poids avec un exposant à 1 pour les volumes de distribution et 0,75 pour
les clairances. L’âge est ensuite intégré, soit en tant que l’âge post-menstruel, l’âge gestationnel
ou l’âge post-natal. Dans la deuxième méthode d’« analyse systémique des covariables », le
poids est considéré comme toutes les autres covariables. Si la covariable explique réellement
une partie de la variabilité interindividuelle observée au niveau du paramètre PK-PD, l'analyse
prenant en compte cette covariable s'accompagne :
75
• d’une amélioration des graphiques diagnostiques ;
• d’une OFV significativement diminuée : ΔOFV supérieure à 3,84 pour la phase ascen-
dante (valeur de χ2, risque 5 %, ddl = 1) et 6,63 pour la phase descendante (valeur de χ2,
risque 1 %, ddl = 1);
• d'un intervalle de confiance pour « a » et « b » qui ne contient pas la valeur 0 ;
• d'une valeur de variabilité interindividuelle pour le paramètre P qui diminue.
L’effet des covariables est testé avec une méthode ascendante-descendante. Parmi
toutes les covariables testées, la plus significative est ajoutée au modèle de base qui devient
alors un modèle intermédiaire. De la même façon, les autres covariables sont ensuite testées sur
ce modèle intermédiaire et la plus significative est de nouveau retenue. Ce processus est répété
jusqu’à ce que plus aucune covariable ne soit significative. Ensuite, les covariables sélection-
nées précédemment sont enlevées une par une. La covariable la moins significative, dont le
retrait provoque une augmentation de la fonction objective la plus faible est retirée du modèle.
Ce processus est répété jusqu’à ce que toutes les covariables soient significatives.
Dans une base de données dispersées, il peut y avoir un manque d’information pour
estimer correctement les variabilités inter- et intra-individuelles, d’où rétrécissement vers la
moyenne (shrinkage) sur les paramètres. Cela se calcule par la formule suivante :
𝑠ℎ𝜂=1−𝑠𝑑(𝜂𝑖)/𝜔 où sd(ηi) correspond à l’écart-type de la variabilité interindividuelle sur le pa-
ramètre i, ω à l’estimateur du modèle de l’écart-type de la variabilité interindividuelle sur le
paramètre i. Ce phénomène est responsable d’une prédiction individuelle moins fiable, donc
affecte la sélection d’une covariable.
Dans un modèle de population sans covariable, les effets fixes correspondent à la mé-
diane de chacun des paramètres [21]. La méthode d'estimation repose sur le principe du maxi-
mum de vraisemblance. Comme il n'existe pas de méthode exacte pour maximiser la vraisem-
blance d'un modèle non linéaire, cette détermination consiste en des itérations successives : à
chaque pas d'itération, une combinaison différente de valeurs pour tous les paramètres est esti-
mée. Chaque jeu de paramètre correspondra à une probabilité de réalisation des données obser-
vées. L'ensemble de ces probabilités forment la fonction de vraisemblance. Le jeu de paramètres
retenu comme celui correspondant aux paramètres moyens permettra de maximiser la fonction
de vraisemblance.
76
Il existe plusieurs méthodes d’estimation de la vraisemblance : FO (First Order), FOCE
(First Order Conditionnal Estimates), SAEM (stochastic approximation expectation/maximiza-
tion). Les algorithmes d’estimations approchés de la vraisemblance ont été utilisés au travers
du logiciel NONMEM et l’algorithme SAEM d’estimation exacte par le logiciel MONOLIX.
• La méthode bootstrap : technique de rééchantillonnage des patients, très utile pour vé-
rifier la robustesse du modèle et l'exactitude des paramètres estimés ;
• L'évaluation graphique de la capacité prédictive du modèle, ou Visual Predictive
Check (VPC) : technique basée sur de multiples simulations à partir du modèle de population
et de la structure du fichier de données d'origine (doses, temps, nombre de prélèvements).
• Le diagnostic d’erreurs de prédiction de distribution normalisée (NPDE) : technique
basée sur l’évaluation des écarts, entre des simulations à partir du modèle de population et des
observations, dont la distribution est normalisée.
5. Simulations de doses
À partir du modèle de population final, plusieurs simulations de Monte Carlo sont ef-
fectuées, pour simuler à différentes posologies les paramètres PK/PD reliés à l’effet thérapeu-
tique/toxique du médicament. Ensuite, ces résultats simulés seront comparés aux valeurs cibles
recommandées dans la littérature, puis classés comme sous-dosage, exposition satisfaisante ou
surdosage. Les taux de patients dans chacun de ces groupes permettront de trouver une posolo-
gie optimale du traitement. ■
77
Chapître 5. Travail personnel n°1
1. Objectifs
• De modéliser les concentrations du GCV chez l’enfant grâce à des modèles non-li-
néaires à effets mixtes ;
• D’expliquer la (les) variabilité(s) interindividuelle(s) par des covariables (e.g., âge,
poids, clairance de la créatinine…) sur les paramètres pharmacocinétiques du modèle.
2. Matériels et méthodes
Les données recueillies du patient avant le traitement sont le sexe, l’âge, le poids cor-
porel, la taille, la surface corporelle, la créatininémie et l’indication du traitement. Le débit de
filtration glomérulaire (DFG) est calculé utilisant la formule de Schwartz :
𝐷𝐹𝐺 (𝑚𝐿⁄𝑚𝑖𝑛⁄1,73 𝑚2 ) = 𝐾𝐶𝑅 × 𝑇𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒 (𝑐𝑚) ÷ 𝐶𝑟é𝑎𝑡𝑖𝑛𝑖𝑛é𝑚𝑖𝑒 (𝑚𝑔/𝑑𝐿), où KCR vaut
0,45 si âge<2 ans et poids≥2,5 kg, 0,55 si âge entre 2 et 13 ans ou fille ≥13 ans, et 0,7 ans si
garçon ≥13 ans. Un coefficient pour l’état critique est défini à 1 si l’enfant est admis dans la
réanimation et 0 sinon.
78
2.3. Méthode analytique de dosage
Le GCV dans le plasma humain a été dosé avec une méthode validée sur la chromato-
graphie liquide couplée à la spectrométrie de masse (LCMS/MS), avec un intervalle de calibra-
tion entre [0,05 - 16] µg/mL.
Les données ont été analysées à l’aide du programme de modélisation non linéaire à
effets mixtes MONOLIX 2019R2. Les paramètres ont été estimés par l’intermédiaire du calcul
de maximum de vraisemblance, avec l'algorithme espérance-maximisation par approximation
stochastique (SAEM) combiné à une procédure de Markov Chain Monte Carlo (MCMC).
Des modèles mono- et bicompartimental ont été testés, avec élimination du 1er ordre, et
absorption (pour le vGCV oral) du 1er ordre, avec ou sans temps de latence. Une construction
ascendante – descendante des covariables a été réalisée. Le modèle a été construit sur 2/3 des
données et validées sur le tiers restant grâce à des estimateurs de biais et de précision. Si le
modèle se valide, toutes les données sont ensuite modélisées simultanément. Des graphiques
diagnostiques et des pc-VPC ont permis d’évaluer le modèle construit.
Mille simulations de Monte Carlo ont été effectuées à partir du modèle PK de population
finale, pour simuler l'AUC du GCV. Selon les articles publiés dans la littérature, l’efficacité
antivirale optimale du GCV est obtenue, lors d’une AUC0-24h entre 40-60 mg*h/L dans la pro-
phylaxie et entre 80-120 mg*h/L en cas du traitement curatif. Pour favoriser l’interprétation des
résultats, nous avons comparé ici l’AUC0-24h à une cible curative entre [80-120] mg*h/L et
l’intervalle préventif élargi à [40-80] mg*h/L. Les schémas posologiques testés varient de 2,5
mg/kg/jour à 25 mg/kg/jour pour une administration IV, alors que pour la voie orale, des doses
de 8 à 56 mg/kg/jour ont été simulées, correspondant à une diminution et une augmentation de
75 % d'une dose orale à 32 mg/kg/jour. Les pourcentages de patients avec une AUC0-24h infé-
rieure à 40 mg*h/L, entre 40 et 80 mg*h/L, entre 80 et 120 mg*h/L et supérieure à 120 mg*h/L
a été rapporté.
79
3. Résultats
Il y avait 105 patients inclus au total, avec 374 prélèvements sanguins pour le dosage
du ganciclovir (1 à 18 prélèvements par patient). Parmi les 105 sujets, 58 enfants provenaient
de l'unité d'immunohématologie pédiatrique (UIH), 29 de l'unité de soins intensifs pédiatriques
(USIP), 2 de la cardiologie, 8 de l'hépatologie pédiatrique, un de la pneumologie pédiatrique,
un de la néphrologie pédiatrique et 6 de la pédiatrie générale de l'hôpital Necker-Enfants Ma-
lades (Paris, France).
Nous avons construit le modèle à partir des données de 70 patients et 275 concentra-
tions. Un modèle à deux compartiments avec absorption et élimination du 1er ordre permet la
meilleure description des concentrations du GCV suivant les administrations orales et IV (Fi-
gure 16). Il est caractérisé par les paramètres suivants : la biodisponibilité (F), la constante de
vitesse d'absorption (Ka), les volumes de distribution des compartiments centraux et périphé-
riques (V2 et V3), la clairance (CL) et la clairance intercompartimentale (Q).
80
Un modèle d'erreur proportionnelle décrit le mieux la variabilité résiduelle. L'inclusion
de l'effet de la surface corporelle sur la CL a diminué la OFV de 37 points, alors qu’en intégrant
le modèle allométrique, avec un poids médian à 11,7 kg, nous avons observé une diminution de
la OFV de 71 points. Nous avons également trouvé l'effet sur la CL du DFG (valeur médiane à
174 mL/min/1,73 m2), dont l’ajout dans le modèle a diminué la OFV de 102 points et la varia-
bilité interindividuelle sur la CL de 0,43 à 0,24. De même façon, lorsqu’on impliquait l’effet
d’un état critique (hospitalisation en USIP) sur CL, la OFV a diminué de 8 unités et la variabilité
interindividuelle a passé de 0,24 à 0,222. D’autres covariables ont été testés sans effet signifi-
catif trouvé. Voici les équations trouvées pour le modèle final :
Sur des données dédiées à la validation, nous avons trouvé graphiquement que le modèle
a bien ajusté les concentrations observées. En plus, les MPE, la RMSE et la MAE étaient cal-
culées à −0,41 mg/L, 1,95 mg/L et 1,00 mg/L, respectivement.
81
Ainsi, il était possible de modéliser l’ensemble de données de construction et de valida-
tion. Les paramètres PK finaux sont résumés dans le Tableau 12. Les concentrations mesurées
dans la base de données globale sont représentées en fonction du temps, en comparant les 5ème,
50ème et 95ème percentiles prédits pour 1000 simulations, aux concentrations de GCV observées
après l'administration orale et IV (Figure 17).
Trois sous-populations ont été définies en fonction du DFG : <70 mL/min/1,73m2, entre
70 et 200 mL/min/1,73 m2 et ≥200 mL/min/1,73 m2. Dans chaque sous-groupe, les concentra-
tions plasmatiques du GCV ont été simulées à plusieurs schémas posologiques IV et oraux, et
les AUC0-24h individuelles du GCV ont été calculées. Ces AUC0-24h ont été ensuite classée
comme (i) exposition insuffisante (<40 mg*h/L), (ii) préventive (entre 40 et 80 mg*h/L), (iii)
curative (entre 80 et 120 mg*h/L) et (iv) à risque de toxicité (>120 mg*h/L). Le pourcentage
de patients, correspondant à chacun de ces niveaux d’exposition au GCV, est calculé dans
chaque sous-population pour chaque posologie (Figure 18).
82
Figure 18. Pourcentage de patients à différents niveaux d’exposition au GCV.
83
4. Article
84
85
86
87
88
89
90
91
5. Discussion
92
avec les résultats déjà publiés chez l’enfants et l’adulte (voir section Pharmacocinétique du
ganciclovir). Les paramètres PK dans notre étude sont comparables à ceux précédemment rap-
portés, avec une clairance à 0,22 L/h/kg et un volume de distribution à 0,51 L/kg, contre 0,19
L/h/kg, 0,38 L/kg estimés par Asberg et al. [53], 0,21 l/h/kg et 1,25 L/kg par Vezina et al. [50],
0,24 L/h/kg et 0,23 L/kg dans l’étude de Pescovitz et al [62], 0,28 L/h/kg et 0,19 L/kg dans
l’étude de Zhao et al [63]. Compte tenu de la variabilité des doses utilisées dans l’étude, les
expositions/ concentrations résiduelles ne seront pas comparées aux autres études, mais la si-
mulation des différents algorithmes de doses administrés aux enfants de notre étude sera discu-
tée.
Ainsi, dans notre étude, comme dans 9/13 études, le poids a un effet significatif sur la
clairance. Seule une étude rapporte un effet plus important du BSA. Ainsi un schéma posolo-
gique basé sur le poids plutôt que sur le BSA semblerait plus cohérent avec ces données.
Ci-dessous est rapporté un graphique publié dans l’article de Franck et al. [33] (Figure
19) décrivant les expositions en fonction des différents schémas posologiques administrés par
voie orale et comparés à la cible de concentration en prophylaxie. Ainsi, avec des doses basées
sur la BSA uniquement, seules les enfants entre 6 et 11 ans semblent être correctement dosés ;
les enfants de 0 à 5 ans, comme ceux de 12 à 18 ans semblent être inférieurs à la cible. Dans
l’article de Vaudry [51] et Jorga [52], les enfants qui reçoivent les doses proposées par Pesco-
vitz, en fonction de la BSA et de la CLCr, semblent avoir des expositions dans l’intervalle de
concentrations prophylactiques. D’après les simulations de Jorga, avec l’algorithme de Ville-
neuve basé uniquement sur le WT, comme avec celui d’Asberg basé sur le WT et la fonction
rénale, les enfants seraient sous dosés. Ces études suggèrent pourtant qu’il y aurait moins de
sousdosage, si l’on tient compte de la BSA plutôt que du WT, à condition de prendre également
93
en compte la fonction rénale. Il est possible que les coefficients de l’algorithme qui impliquent
le WT et le DFG estimé soient sous-estimés.
Figure 19. AUC0-24h observée par étude après une administration orale du vGCV chez l’enfant [33].
Nous avons également appliqué les différentes formules de calcul de dose à notre popu-
lation et estimé le pourcentage de patient sous-dosé (<40 mg*h/L), à cible prophylactique [40-
80] mg*h/L, à cible curative [80-120] mg*h/L et surdosé (>120 mg*h/L). La formule de calcul
de dose de Pescovitz [62] appliqué à notre population prédit que 0 %, 12 %, 55 % et 33 % des
enfants étaient dans ces intervalles respectivement. En appliquant la formule d’Asberg et al.
[71] basée sur le poids et la CLCr, 13 %, 60 %, 13 % et 14 % avaient une AUC0-24h <40, [40-
80], [80-120] et >120 mg*h/L, respectivement. Ces niveaux seraient suffisants pour la prophy-
laxie mais trop faibles pour le traitement. Avec l’algorithme de Villeneuve et al. [66] basé sur
le poids de 14 à 16 mg/kg/12 heures, 1 %, 53 à 61 %, 20 à 30 % et 11 à 14 % des enfants avaient
une AUC0-24h de <40, 40 à 80, 80 à 120 et >120 mg*h/L, respectivement. Encore une fois, ce
régime pourrait être utilisé pour la prophylaxie mais serait insuffisant pour le traitement curatif.
Ainsi dans notre population, les formules d’Asberg et de Villeneuve (basé sur le poids ou basé
sur le poids et la fonction rénale), alors que celle basée sur BSA et CLCr produirait des expo-
sitions plus importantes, se rapprochant des cibles curatives. Ainsi nos résultats sont assez dif-
férents des études précédentes, probablement parce que la population est différente. Elle inclut
des patients de réanimation qui ne sont pas forcément greffés avec des fonctions rénales aug-
mentées. Dans l’article de Pescovitz, CLCr la moyenne est de 110 mL/min/1.73 m² pour les
94
greffés du rein et 153 pour les greffés du foie, pour Villeneuve, CLCr entre 69 et 150 et pour
Asberg CLCr moyenne de 112 ml/min/1,73 m2. Avec une CLCr moyenne dans notre popula-
tion de 175,5±66,9 ml/min/1,73 m2, l'impact d'une relation linéaire du CLCR sur la dose prédite
pour l’algorithme de Pescovitz et d’Asberg conduit à des doses plus importantes et donc à des
expositions plus élevées. Ceci suggère que les relations proposées ne s’appliquent qu’à certains
ranges de CLCr et de poids.
Nous avons alors décidé de simuler les doses du vGCV pour 3 groupes de patients, en
fonction du DFG (<70, 70 à 200 et ≥200 ml/min/1,73m2). Chez les patients en état critique, une
CLCr augmentée est fréquemment observée [72,73] et responsable d’une sous-exposition aux
nombreux médicaments, tels que les antibiotiques [74]. Il y avait seulement 2 enfants avec un
DFG <70 ml/min/1,73 m2, à qui une dose orale à 16 mg/kg/jour serait appropriée. En revanche,
une dose à 32 mg/kg/jour serait adaptée en prophylaxie chez les enfants avec un DFG≥70
mL/min/1,73 m2. Pour un traitement curatif, nous proposons une administration à 40 mg/kg/jour
chez les enfants avec un DFG de 70 à <200 mL/min/1,73m2 et 56 mg/kg/jour avec un DFG
≥200 mL/min/1,73m2. Toutes ces doses ne dépasseraient pas la dose maximale à 1800 mg/jour.
Ainsi, les algorithmes d’Asberg ou de Villeneuve peuvent être utilisés pour des cibles
prophylactiques. L’algorithme de Pescovitz permet de ramener les patients dans des cibles thé-
rapeutiques, comme le nôtre. Notre proposition de 16 mg/kg/j pour un DFG<70 mL/min/1,73
m², 40 mg/kg/j pour un DFG entre 70 et 299 et 56 mg/kg/jour pour un DFG>200 mL/min/1,73
m² permettrait d’avoir moins de surdosage.
Par ailleurs, ces études suggèrent qu’il ne faudrait pas tenir compte que du poids ou
BSA et de la CLCr mais également de l’âge de l’enfant.
95
Dans une cohorte de 13 enfants âgés de 0,6 à 17,3 ans recevant 17 mg/kg par dose, une
exposition plus faible au GCV a été observée chez les <9 ans que les >9 ans [67]. De plus, une
étude, portant sur 50 patients recevant 10 mg/kg/12 heures, a montré par des simulations que
des doses plus élevées étaient nécessaires chez les plus jeunes enfants pour une probabilité
similaire d'atteindre l'objectif (40 mg/kg/jour chez les 0–<6 ans et 30 mg/kg/jour chez les 12-
18 ans), et que l'utilisation du schéma posologique de la FDA pourrait conduire à un taux élevé
de surexposition pour les 0-<6 ans et de sous-exposition pour les 12-18 ans [75]. Dans notre
étude, l’effet supplémentaire de l’âge en plus du poids ne ressortait pas. Cependant, un effet de
l’âge est déjà directement inclus sur la clairance du GCV par l’inclusion du DFG estimé par la
formule de Schwartz. Dans d’autres études de PK de population, l’effet additionnel de l’âge en
plus du poids ne sortait pas, suggérant que l’effet du poids serait déjà suffisant pour décrire
l’évolution physiologique de l’enfant.
Toutes ces études suggèrent qu'aucun des schémas posologiques standard proposés n'a
écarté les différences d'exposition au ganciclovir entre les groupes d'âge / de poids.
Il y a peu de données PK du GCV administré par voie IV chez l'enfant. Selon Pescovitz
et al. [48], l’AUC est d’environ 50% plus basse chez les sujets <5 ans que chez les enfants plus
âgés (environ 22 contre 39 mg/L.h). Launay et al. [65] ont rapporté une AUC0-24h médiane à
22,9 mg/L.h chez 10 enfants âgés médians de 5,2 ans sous GCV IV à 10 mg/kg/jour. Dans notre
cohorte (âge médian de 2,5 ans), nous avons également constaté les expositions faibles sous
GCV IV. En effet, chez les 3 patients en IV avec un DFG<70 mL/min/1,73 m2, la posologie à
5 mg/kg/jour produisait une faible exposition, d’où la nécessité d’augmenter la dose pour at-
teindre la cible prophylactique et curative. En cas du DFG entre 70 et 200 mL/min/1,73m2, une
augmentation à 15 ou 20 mg/kg permettrait d’atteindre 37% de patients dans la cible prophy-
lactique dans et 46% dans l’intervalle curatif, contre 67% et 9% respectivement à la dose re-
commandée (10 mg/kg GCV IV/jour). Pour les enfants ayant un DFG≥200 mL/min/1,73m2,
comme la dose recommandée était encore insuffisante, il serait nécessaire de passer à 15
mg/kg/jour pour le traitement préventif et à 20-25 mg/kg/jour pour un traitement curatif.
Figure 20 récapitulative du tableau de Franck et al. [33], montre que dans l’étude de
Jorga (noté 32 et 40 ici), avec une dose de 10 mg/k/j, les enfants ont des expositions entre 20 et
40 mg/L.h. Ceci est en accord avec notre proposition d’administrer 15 à 20 mg/kg/j en IV pour
une cible prophylactique chez les patients ayant un DFG estimé entre 70 et 200 mL/min/1,73
m². L’algorithme de Pescovitz n’a pas été testé dans notre population.
96
Figure 20. AUC0-24h observée par étude après une administration IV du GCV chez l’enfant [33].
Même si toutes ces études se réfèrent à des cibles prophylactiques, nombreux patients
dans notre population étaient sous ganciclovir pour un traitement d’une virémie ou maladie à
CMV, pour lequel les cibles proposées dans la littérature sont beaucoup plus hautes (AUC0-12h
= [40-60] mg/L.h). Avec les doses reçues, nombreux patients étaient sous-dosés. Nous avons
décidé de réaliser une étude pharmacocinétique – pharmacodynamique afin de voir si les cibles
d’exposition reportés dans la littérature étaient applicables à notre population. ■
97
Chapître 6. Travail personnel n°2
1. Objectifs de l’étude
2. Méthodes
98
2.3. Modélisation PK/PD de population
Les données ont été analysées à l'aide du logiciel de modélisation non linéaire à effets
mixtes Monolix 2020R1 (version 2020R1, https://lixoft.com). Les paramètres ont été esti-
més en calculant l'estimateur du maximum de vraisemblance des paramètres à l'aide de l'al-
gorithme espérance-maximisation par approximation stochastique (SAEM) combiné à une
procédure de Markov Chain Monte Carlo (MCMC). Le nombre de chaînes MCMC a été fixé
à 5 pour toutes les estimations. L'ensemble de données a été divisé en deux parties, l’une
composée de deux tiers de données pour construire le modèle, qui serait ensuite validé avec
les données restantes. Enfin, toutes les données ont été analysées simultanément. La PK
individuelle, précédemment évaluée à partir du modèle PK de population, a été incorporée
dans le modèle PK/PD en termes d'AUC0-24h.
Pour décrire la cinétique virale, un modèle à effet indirect (turnover) a été testé. Tous
les paramètres sont présentés dans le Tableau 14. Des modèles proportionnels, additifs et
combinés ont été étudiés pour décrire la variabilité résiduelle. La variabilité interindividuelle
(IIV) a été définie par un modèle exponentiel. Une IIV sur les paramètres serait significative
si son inclusion permettait de diminuer la fonction objectif (OFV) ≥ 3,84 unités (test χ2,
p=0,05). Une construction ascendante descendant a été réalisée pour déterminer les cova-
riables significatives.
Le modèle a été construit sur 2/3 des données et validées sur le tiers restant grâce à
des estimateurs de biais et de précision. Si le modèle se valide toutes les données ont ensuite
99
été modélisées simultanément. Des graphiques diagnostics et des pc-VPC ont permis d’éva-
luer le modèle construit.
3. Résultats
Au total, 51 patients ont été inclus, avec 553 charges virales sanguines. Tous les
enfants provenaient de l'unité d'immuno-hématologie pédiatrique (UIH) pour la greffe de
CSH. Le Tableau 15 résume les caractéristiques des patients. Trente-quatre (34) sujets ont
été inclus pour construire le modèle, suivi d'un processus de validation avec 17 enfants res-
tants.
100
3.3. Construction du modèle
Le modèle a été construit en utilisant les données de 34 enfants avec 311 échantillons.
Le logarithme de la charge virale a été modélisé. Un modèle de réponse indirecte ou turnover
a été utilisé pour décrire la cinétique virale, la constante de production (Kin) et d'élimination
du CMV (Kout) ont été estimés. Les activités antivirales GCV et FOS étaient représentées
par un Emax sigmoïde et une relation présent/absent, respectivement. Cent onze (36 %)
charges de CMV inférieures à la LLOQ ont été censurées à gauche pour l'analyse. La varia-
bilité résiduelle était mieux décrite par un modèle à erreur constante. L'ajout de l'effet du
GCV sur le Kin a diminué l'OFV de 74 unités et la variabilité inter-sujet du Kin de 122 à 70
%. L'effet du ganciclovir était de 0,97 pour le ganciclovir et l'effet de la combinaison GCV
+ FOS était de 1, ce qui suggère un très faible ajout de FOS au GCV. L'effet de l'exposition
au GCV au moment de la charge virale ou de l'AUC cumulée depuis le début du traitement,
utilisant une AUC produisant 50 % d'IGCV (AUC50) et/ou un coefficient de Hill, n'était pas
significatif sur la production du CMV. Enfin, l'ajout de l'effet du nombre de lymphocytes
sur le Kout a diminué l'OFV de 18 unités et la variabilité interindividuelle du Kout de 65 à 51
%. Les estimations finales du modèle sont résumées dans le Tableau 16.
Effets fixes
Variabilités interindividuelles
Variabilité résiduelle
101
3.4. Évaluation du modèle
Les MPE, RMSE et MAE étaient de -0,3 log copies/mL, 0,89 log copies/mL et 1,10
log copies/mL, respectivement. Ainsi, la construction et la validation des jeux de données
pourraient être modélisées ensemble. Les paramètres PK/PD finaux sont résumés dans le
Tableau 16. Les graphiques d'adéquation du modèle final sont illustrés à la Figure 21, le
modèle semble correctement décrire les données. Les pc-VPC du modèle PK/PD de la po-
pulation finale compare entre les 5e, 50e et 95e centiles prédits pour 1000 simulations et
observations de la charge virale (Figure 22).
102
Figure 22. pc-VPC du modèle final.
4. Discussion
Il s'agit de la première étude qui décrit l'évolution dans le temps de la cinétique du
CMV sanguin chez les enfants ayant une greffe de CSH prenant du GCV comme traitement
préventif, en utilisant une approche de population. Un modèle de turnover a été utilisé pour
caractériser la production et l'élimination virale. Le GCV a eu un effet important en inhibant
la production de CMV de 95 %, l'effet de la combinaison GCV + FOS suggère un très faible
ajout de FOS au GCV. L'effet de l'exposition au GCV au moment de la charge virale ou de
l'AUC cumulée depuis le début du traitement, en utilisant une AUC produisant 50 % d'IGCV
(AUC50) et/ou un coefficient de Hill, n'était pas significatif. En effet, dans notre étude, nous
n'avons pas pu mettre en évidence le lien entre l'exposition au GCV et la constante de pro-
duction de CMV.
Nous gardons une petite réserve sur ces conclusions. En effet, nous avons obtenu lors
de la construction du modèle un effet significatif de l’AUC du GCV sur la production du
CMV, à condition de ne l’ajouter que sur les données de ganciclovir seul et pas sur le GCV/
FOS. L’AUC50 était alors d’environ 25 et le coefficient de Hill d’environ 8, cela suggérait
une montée extrêmement rapide et un plateau pour des AUC0-24h de 40 mg*h/L, qui aurait
pu être cohérent avec les précédentes études et une relation présent/absent. L’ajout du FOS
diminuerait l’AUC50, ce qui expliquerait que nous ne trouvions pas cette relation pour les
patients sous GCV et FOS. Cependant ce modèle n’était pas validé lors sur les 17 patients
de la base de validation. Cela peut suggérer qu’il n’y a pas de relation entre la concentration
et l’effet ou que nos données manquaient de puissance pour mettre en évidence cette asso-
ciation.
103
Le modèle a montré aussi un effet des lymphocytes sur l’élimination virale, ce qui
est cohérent à ce qui est trouvé dans la littérature. En effet, il a été montré que les lympho-
cytes T CD4+ et CD8+ jouent un rôle indispensable dans l’immunité anti-CMV [8,12]. Ils
sont aussi impliqués dans le syndrome du greffon contre l’hôte, pour lequel sont administrés
les immunosuppresseurs et le sérum anti-lymphocytaire. Cette notion anti-lymphocytaire
suggère donc l’inclusion d’un niveau d’immunosuppression dans la modélisation, notam-
ment chez le sujet transplanté.
Nous avons également travaillé sur un modèle plus mécanistique celui de Kepler,
pour lequel nous avons modélisé simultanément les charges virales d’un compartiment de
cellules effectrices d’immunité anti-CMV (appelé E dans Figure 23). Pour cela, nous avons
récupérer les données sur les immunosuppresseurs administrés avec leur date de début et de
fin de traitement et le phénotypage lymphocytaire afin de mieux modéliser les charges vi-
rales. Cependant les graphiques diagnostics obtenus avec ces modèles étaient moins bons
que ceux avec le modèle de turnover simple. De plus, ce modèle nécessitait de fixer de très
nombreux paramètres, nous avons beaucoup travaillé sur ces paramètres à fixer et la valeur
à utiliser mais sans succès.
Figure 23. Modèle des charges virales du CMV proposé par Kepler et al. [81]
Dans notre étude, nous ne trouvions pas de lien entre la concentration et l’efficacité,
et la plupart des enfants avec une exposition inférieure à 40 mg*h/L présentaient une dimi-
nution importante de la charge virale. Ce résultat est en accord avec Zhang et al. [60] et
Launay et al. [65], qui ont rapporté chez l’enfant transplanté d’organes solides une clairance
virale du CMV malgré une AUC0-24h<40 µg*h/mL. En revanche, en prophylaxie universelle,
une AUC0-24h<40 µg*h/mL était associée à un risque élevé de développer une virémie à
CMV [66,67].
104
Dans notre étude, la recherche d’une résistance aux antiviraux par phénotypage
n’était pas effectuée, ce qui pourrait biaiser l'évaluation de l'effet du médicament. Étant
donné que l'ADN polymérase du CMV (cible antivirale) et la kinase du CMV UL97 (phos-
phorylation du GCV en métabolite actif dans les cellules infectées) sont sensibles aux mu-
tations, une résistance aux médicaments pourrait apparaître, en particulier chez les patients
immunodéprimés traités par le GCV et/ou le FOS à long terme [2,8].
Par ailleurs, nous n’avons pas collecté de données sur la toxicité de la molécule chez
les patients de l’étude, ce qui constitue une perspective à ce travail.
105
5. Article
(à soumettre au Journal of Antiviral Therapy)
106
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Chapître 7. Discussion générale
A l’aide d’une méthode de pharmacocinétique (PK) de population, nous nous
sommes penchés sur la question de la posologie de ganciclovir à utiliser chez l’enfant. Ce
travail se décompose en 2 parties, l’une sur la PK du ganciclovir dont le but était d’identifier
les paramètres biologiques, physiologiques et pharmacologiques à l’origine de la forte va-
riabilité interindividuelle des concentrations. La seconde était une étude pharmacocinétique
– pharmacodynamique (PK-PD) chez des enfants transplantés de cellules souches hémato-
poïétiques (CSH) où nous avons recherché un lien entre les concentrations/ expositions et
l’efficacité du traitement.
La question de l’algorithme, qui doit être utilisé pour calculer les doses à administrer
chez l’enfant, n’est pas résolue. Une première interrogation persiste, tout d’abord, sur l’em-
ploi du poids ou de la surface corporelle (BSA) pour le calcul de doses. En effet, la plupart
des modèles montrent que le poids est la covariable qui explique le mieux la variabilité in-
terindividuelle devant la surface corporelle (BSA). Pourtant, il semble que les algorithmes
utilisant le BSA soient les mieux adapté d’après l’étude comparative de Franck et al [75].
La démarche habituelle en PK de population est d’identifier les covariables significatives et
de les introduire dans l’algorithme de doses à proposer ; il semblerait ainsi plus logique
120
d’avoir un algorithme basé sur le poids. Ceci suggère qu’il est peut-être nécessaire de tester
d’autres relations qu’une relation linéaire sur le poids comme dans notre algorithme ou celui
de Villeneuve [66] ou d’Asberg [71]. L’effet de l’âge en plus du poids ne sort pas dans la
plupart des modèles et la population d’enfants semblent pouvoir être divisés en 3 groupes :
les 0-5 ans, les 6-11 ans et les 12-18 ans. On peut se demander si une relation plus adaptée
sur le poids permettrait de se passer à cet effet de l’âge. Enfin, la CLCr a également très
clairement un rôle dans la détermination de la dose, mais son effet serait également différent
chez les enfants ayant des hyperfiltrations ou des insuffisances rénales et la relation linéaire
ne semble pas être la mieux adaptée. Une méta-analyse de l’ensemble de ces données serait
probablement très utile. Elle permettrait de couvrir l’ensemble des âge, poids et clairance de
créatinine afin de remodéliser ces données et de proposer un schéma satisfaisant pour l’en-
semble des patients.
Nous n’avons malheureusement pas étudié le lien entre les concentrations et la toxi-
cité hématologique du GCV. Selon les études, les liens concentrations – toxicité sont con-
tradictoires. Les 2 études suivantes ont suggéré cependant que les expositions au GCV ne
doivent pas être trop élevées. En effet, Wiltshire [89] a suggéré que si l'AUC0-24h dépassait
121
60 mg*h/L, cela correspondrait à une incidence de leucopénie de 20 %, et parallèlement à
une incidence de neutropénie de 50 %. Jorga [52] a rapporté chez l'enfant que la probabilité
de neutropénie diminuait de 10 à 20% et la probabilité d'anémie de 5% à 15% pour une
AUC0-24h prophylactique de 40-60 µg*h/mL et une AUC0-24h curative de 80-120 µg*h/mL.
Il nous semble qu’un STP de cette molécule peut se justifier. En effet, la variabilité
interindividuelle des expositions est extrêmement importante, en particulier chez l’en-
fant (Figure 19, Figure 20) ; pour une même dose, les expositions peuvent aller de 1 à 6 fois
la valeur dans d’autres études. Ainsi, dans chaque étude, seul 1/4 voire 1/3 des patients sont
dans l’intervalle thérapeutique souhaité. Ainsi, un STP permettrait d’éviter des sous-exposi-
tions ou des surexpositions importantes. Ce suivi se justifie aussi pour les insuffisants rénaux
chez qui peu de données ont été publiées et pour lesquels la question d’une baisse de la dose
journalière ou d’un espacement de l’administration toutes les 48 heures se pose. ■
122
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130
RÉSUMÉ
Introduction : La PK-PD du GCV est peu rapportée dans les études pédiatriques, en particulier
chez les patients ayant une transplantation de CSH. Certaines cibles d'exposition ont été propo-
sées chez l'adulte mais restent discutables chez l'enfant. Ainsi, nous avons effectué cette étude
pour l’objectif de : i) modéliser les concentrations du GCV chez l’enfant, ii) décrire les charges
virales sanguines du CMV, en utilisant un modèle non linéaire à effets mixtes, iii) quantifier les
effets thérapeutiques des antiviraux administrés, iv) expliquer la variabilité interindividuelle par
des covariables, telles que l’âge, le poids (BW), la clairance de la créatinine (CLCr).
Matériel et méthodes : Au total, 105 enfants sous GCV ou vGCV, suivis à l'hôpital Necker, ont
été inclus dans l'étude PK. Parmi eux, des enfants transplantés de CSH ont été sélectionnés pour
analyser l'effet antiviral. Des prélèvements sanguins ont été réalisés dans le cadre du bilan d’exa-
mens de routine. Les charges virales ont été évaluées 1 fois par semaine ou plus fréquemment
en fonction du contexte clinique. Toutes les données ont été analysées à l’aide d’une modélisa-
tion non linéaire à effets mixtes.
Résultats : Un modèle à 2 compartiments, avec absorption du 1er ordre pour le vGCV et élimi-
nation du 1er ordre, décrit le mieux les données. L'effet du BW a été représenté avec un modèle
allométrique. La CLCr et l'état critique étaient significativement associés à l'élimination du
GCV. Les doses recommandées étaient adéquates pour le traitement prophylactique. Cependant,
en traitement curatif, la posologie actuellement utilisée pourrait être associée à un risque élevé
de sous-exposition. Les charges virales ont été évaluées à l'aide d'un modèle semi-physiologique
et mécanistique. Le GCV a produit une activité inhibitrice de 95 % sur la production de CMV.
Le FSC a exercé peu d'effet antiviral supplémentaire lorsqu'il était associé au GCV. L'exposition
au GCV n'avait pas d’effet significatif sur les charges virales dans l’intervalle d’AUC étudié.
L’effet du nombre de lymphocytes a été trouvé sur l'élimination virale.
Conclusion : Un taux élevé d’enfants sous-exposés, comparé aux cibles thérapeutiques chez
l’adulte, aux doses actuellement recommandées du GCV, suggèrent un sous-dosage chez l’en-
fant, surtout en traitement curatif. L'adaptation posologique dans la population pédiatrique devra
être réévaluée en fonction du BW et de la CLCr. Concernant la relation concentration-effet chez
l’enfant transplanté de CSH, la clairance virale du CMV a été constatée malgré une AUC 0-24h<40
µg*h/mL du GCV.
131