Fiche 3b Annexe 5 Du Texte 1432
Fiche 3b Annexe 5 Du Texte 1432
Fiche 3b Annexe 5 Du Texte 1432
RAPPORT 2011/01
FICHE 2011/02 – 3
L'ANNEXE 5 DU TEXTE 1432
SOMMAIRE
1 RAPPELS ............................................................................................................... 3
1.1 Lien avec le texte de l’arrêté ......................................................................................... 3
1.2 Commentaires .............................................................................................................. 3
4 DUREES : ............................................................................................................. 16
4.1 Texte de l'arrêté .......................................................................................................... 16
4.2 Commentaires ............................................................................................................ 16
1 RAPPELS
1.1 Lien avec le texte de l’arrêté
Article 43-3-3. Lorsque l'exploitant dispose des moyens lui permettant de réaliser les opérations
d'extinction des scénarios de référence du point 43-1 du présent arrêté sans l'aide des secours
publics, la définition du taux d'application et la durée de l'extinction respectent a minima les valeurs
données en annexe 5 du présent arrêté.
1.2 Commentaires
Les taux d’application rappelés ci après sont utilisables par les sites qui ont choisi le statut
d’autonomie, conformément à l’article 43-2-2 de l’arrêté, ou qui ont reçu ou recevront avant le
31/12/2012 une réponse négative des SDIS à leur demande de recours à des moyens publics en cas
de sinistre.
Les taux et durées sont donnés dans l'annexe 5 de l'arrêté.
Cette annexe donne :
- des taux forfaitaires (applicables quel que soit l'émulseur) valables pour un feu de bac ou de
cuvette
- des taux calculés pour des feux de cuvette, valables pour des émulseurs spécialement
sélectionnés.
- les durées nécessaires à l'extinction
2.2 Commentaires
La logique IT 89 / Circulaire du 6 mai 99 est conservée. On fixe des taux forfaitaires (quelle que soit la
qualité de l'émulseur1) puis sous réserve d'utilisation d'émulseurs spécialement sélectionnés on peut
avoir une approche plus développée à base de coefficients, et pour des configurations favorables
bénéficier de taux plus bas.
La partie forfaitaire a toutefois été revue par rapport à l'IT 89. L'IT 89 différenciait 4 catégories de
produits selon leur polarité, mais ne différenciait pas les modes d'application.
Le nouveau texte ne distingue que deux catégories (miscible à l'eau / non miscible à l'eau3) mais
différencie 3 modes d'application :
- l'application douce par exemple à partir de déversoirs (feu de cuvette) ou de boites à mousse (feu
de réservoir)
- l'application indirecte : utilisation d'un canon avec un jet touchant la robe du réservoir et ruisselant
vers la cuvette (feu de cuvette uniquement). Les couronnes mixtes peuvent être classées dans
cette catégorie
- l'application directe : projection avec canon ou lance sans toucher la robe du réservoir (feu de
cuvette ou feu de réservoir)
Le taux d'application d'extinction nécessaire est croissant quand on passe de l'application douce à
l'application indirecte puis directe. Il croit beaucoup plus vite pour les produits miscibles à l'eau. Ceci
est une des caractéristiques des liquides miscibles à l'eau.
Ces valeurs sont cohérentes avec les essais menés au GESIP notamment pour les produits miscibles
à l'eau avec des déversoirs.
On retrouve, pour le cas le plus défavorable (application directe sur liquide miscible à l'eau), la valeur
de 15 l/m²/mn issue de l'IT 89.
Seul le mode d'application est pris en compte (on ne distingue pas moyens fixes et mobiles). Le mode
d'application doux correspond généralement à des moyens fixes (déversoirs et boites à mousse sont
réputés comme étant une application douce).
1 Il faut quand même que le produit puisse être qualifié d'émulseur donc réponde au minimum aux normes pertinentes de la
série EN 1568
2 Tous les carburants ont des additifs. On vise ici l'incorporation de composés oxygénés.
3 Voir les définitions
- complément à 4 l/m²/mn si l'on n’utilise que des déversoirs ou des boites à mousse
- complément au prorata (article 43.3.6) si l'on effectue le complément au canon.
o 3.33 / 4 = 83 % d'extinction. Le complément de 17 % étant apporté par des canons soit 17 %
de 7 l/m²/mn = 1.2 l/m²/mn.
F2 représente la majoration liée au délai de mise en œuvre des moyens. Les critères du paramètre F2
définis dans le tableau suivant doivent être réalisés en permanence à toute heure de la journée et de la
nuit.
Nota 1 : la temporisation consiste à réduire le flux thermique émis par l’incendie par la mise en œuvre
de moyens d’application de solution moussante dont le taux est égal à la moitié du taux d’application
nécessaire à l'extinction.
Nota 2 : le coefficient F2 est égal à 0 dans le cas de la mise en œuvre d’un tapis de mousse préventif.
L'évaluation des différents paramètres s'effectue au cas par cas en intégrant la présence des moyens
fixes qui permettent de compenser les majorations liées aux conditions pénalisantes.
Des clarifications sur ces paramètres sont apportées dans des guides professionnels.
Nota important : la formule ne s'applique que pour les feux de cuvette. Pour les feux de réservoir, il
faut appliquer les valeurs forfaitaires et donc des taux plus élevés (mais cohérents avec le retour
d'expérience des grands feux de réservoirs).
Ces taux de base définis par le GESIP peuvent servir de référence pour tous les produits pétroliers
liquides et pour les produits hydrocarbonés de l’industrie pétrochimique et chimique relevant de la
rubrique 1432.
Les tests menés au GESIP n'ont pas couvert le cas des liquides non miscibles à l'eau autres que les
hydrocarbures (éventuellement additivés à 15 % au plus de produits oxygénés). On pourra alors :
- soit faire usage des taux forfaitaires
- soit confirmer l'applicabilité des ces taux expérimentaux par des tests au GESIP
4 S'il est possible d'intégrer les formules de calcul des taux dans l'arrêté, le protocole de sélection des émulseurs n'a pas sa
place dans un arrêté.
Ces taux d’extinction sont applicables au méthanol, à l’éthanol et aux alcools aliphatiques5 à chaîne
linéaire.
Ces taux sont assortis de limitations, comme par exemple dans le cas d'utilisation de déversoirs, une
disposition de déversoirs permettant de couvrir la totalité de la surface de la cuvette sans que la
mousse ait à parcourir plus de 20 m à la surface du liquide.
Ils ne sont pas valables pour les alcools ramifiés ainsi que pour d’autres familles de produits chimiques
solubles (amines, acides organiques, cétones,…..), pour lesquels l’exploitant ne disposerait pas
d’éléments significatifs (résultats probants d’essais, éléments issus du retour d’expérience,…).
La détermination de taux d’application expérimentaux d’extinction spécifiques s’effectuera sur la base
de campagnes d’essais réalisées à l’aide d’un protocole comparable à celui présenté dans le rapport
99/02 du GESIP.
En l’absence de tels essais, il sera fait usage des taux forfaitaires du premier tableau de l'annexe 5.
TOUS PRODUITS
L’évaluation du coefficient opérationnel K peut s’effectuer quel que soit le liquide inflammable contenu
dans le réservoir concerné car il caractérise la capacité d’intervention propre au dépôt.
Comme dans le cas des hydrocarbures et des alcools aliphatiques, une majoration forfaitaire de 0,5
2
l/m /mn devra également être ajoutée au taux déterminé par les essais pour tout autre liquide
inflammable.
5 Alcool à chaine hydrocarbonée, y compris le méthanol, mais non aromatique. A partir d'une certaine longueur de chaine,
l'alcool devient pratiquement insoluble (l'heptanol et ses isomères ont tous une solubilité inférieure à 1 %)
NOTION « D’ACCES »
La majoration pour « accessibilité » sera déterminée en fonction des possibilités de disposer, de façon
efficace, les moyens d’application de la mousse autour de la cuvette. Pour cette évaluation, il faut donc
prendre en compte les accès existants pour les engins, mais aussi leur portée en mousse et la
présence d’obstacles pour calculer la proportion de la surface de la cuvette qui peut être inaccessible.
Il conviendra de vérifier que les accès ont bien des caractéristiques (largeur, hauteur, force portante)
compatibles avec les engins et moyens d'intervention envisagés. Cela peut se faire via des exercices.
Nota : les exigences de l'article 6 du texte 1432 A relatif aux voies engins ne s'appliquent pas aux
cuvettes existantes.
CALCUL DE LA MAJORATION
Majoration due à l’accessibilité
Accessible de tous cotés Aucune
Un coté inaccessible 0,25
Deux cotés inaccessibles 0,5
Accessible ne signifie pas obligatoirement qu'il y ait une voie adjacente. Tout dépendra de la portée
des moyens d'extinction et de la présence d'obstacles.
Pour les stockages anciens, construits selon la réglementation hydrocarbures, les règles
d’aménagement, imposaient que les cuvettes soient bordées par un accès sur la moitié de leur
périphérie. Ainsi il était autorisé de construire quatre cuvettes contiguës formant un damier. Ces
cuvettes sont longées par un accès uniquement sur deux cotés
Une cuvette desservie par des moyens fixes et considérée comme étant accessible de tous cotés.
L'accessibilité se juge indépendamment des circonstances météo (sans quoi, il y aurait toujours un
coté "inaccessible" puisque l'on attaque jamais un feu contre le vent).
En cas de stratégie sous cuvette, le calcul de majoration sera fait par sous-cuvette.
CALCUL DE LA MAJORATION
Majoration due à l’encombrement
1 seul réservoir, pas de nappe de tuyauteries Aucune
Plusieurs réservoirs 0,1
Rétention très encombrée, nappe de tuyauteries 0,2
Nota : il y a une légère divergence entre l'annexe 5 et le guide GESIP 99/02 qui indique à titre indicatif
que la majoration de 0,1 s’applique en cas de présence de 3 ou 4 bacs (aucune majoration pour 1 ou 2
bacs). La notion de « très encombrée » s’applique pour un nombre plus élevé de bacs présents dans
la rétention (la circulaire du 6 mai 99 était imprécise sur le critère).
La présence d'une tuyauterie desservant un réservoir ne saurait être considérée comme étant une
"nappe". Les tuyauteries à prendre en compte doivent être au sol, puisque l'on considère un obstacle
à la progression de la mousse.
CALCUL DE LA MAJORATION
Majoration due à la portée
Impact sur le réservoir Aucune
Impossibilité d’impacter le réservoir (émulseur de catégorie I) 0,25
Impossibilité d’impacter le réservoir (émulseur de catégorie II) 0,5
Il n'y a pas de majoration pour des moyens fixes à application douce (on ne considère que la portée
des jets de lance comme précisé dans le texte).
A noter que le tableau des majorations ne prévoit pas la catégorie III du GESIP. Il s'agit une légère
erreur de transcription de la circulaire du 6 mai 99 qui ne distinguait que deux classes (filmogène et
non filmogène). Le taux de majoration de 0,25 est donc applicable aux émulseurs filmogènes (AFFF et
FFFP) qualifiés GESIP catégorie 2 l/m²/mn, le taux de majoration de 0,5 est applicable aux autres
émulseurs (non filmogènes) qualifiés GESIP 2,5 et 3 l/m²/mn.
3.5.4 CLIMATOLOGIE
PARAMETRES A PRENDRE EN COMPTE
Cette majoration a pour but de prendre en compte le fait qu’un vent violent dévie et réduit la portée du
jet de mousse des canons ou des lances.
Il est défini 4 zones à vitesse maximale croissante (I à IV) correspondant aux règles Neige et Vent. Il
faut noter que depuis 1999 la carte Neige et Vent a été révisée, la version en vigueur étant une carte
de 2009, DTU P 06 002. On peut trouver la carte et la liste des cantons sur internet.
(http://www.icab.fr/guide/nv65/vent.html#pression).
CALCUL DE LA MAJORATION
La majoration est directement fonction de la zone
Majoration due à la météorologie (vent)
Zone I selon les règles Neige et Vent Aucune
Zone II selon les règles Neige et Vent 0,1
Zone III selon les règles Neige et Vent 0,2
Zone IV selon les règles Neige et Vent 0,3
Il n'y a pas de majoration pour les moyens fixes non affectés par le vent (déversoirs, couronnes). Ce
coefficient s’applique par contre aux lances ou canons fixes situés hors cuvette et permettant
d’atteindre la paroi des bacs.
Coté accessible
Coté inaccessible
Coté accessible
Pour avoir une pleine compensation, il faut que des moyens fixes présents dans la surface non
accessible, couvrent le débit nécessaire à l'extinction de la surface en feu.
Dans le cas de couronnes on ne prendra que la fraction du périmètre de couronne desservant la
surface non accessible.
Si la compensation n'est pas totale, il faut faire un calcul au prorata.
Exemple basé sur la figure de droite :
Il y a deux cotés adjacents inaccessibles. La moitié de la surface est jugée inaccessible
- s'il n'y a aucun moyen fixe en compensation, la majoration sera de 0.5
- si les moyens fixes desservant la surface jugée inaccessible couvrent intégralement les besoins
(calculé sans majoration F1), la majoration sera ramenée à 0
- si les moyens fixes desservant la surface jugée inaccessible couvrent par exemple 30 % les
besoins (calculé sans majoration F1), la majoration sera ramenée à 0.5 x 70 % = 0.35
Pour d’autres exemples de calculs, se reporter au guide GESIP 99/02.
CALCUL DE LA MAJORATION
Les délais pris en compte doivent pouvoir être tenus à toute heure du jour et de la nuit, donc même
quand le site n’est pas en activité.
Il est donc essentiel, dans le cadre du POI de l’établissement, de définir éventuellement en commun
avec l’aide mutuelle, les modalités de mise en place de ces opérations de temporisation.
ère
Les 3 conditions de la 1 ligne du tableau doivent être réunies simultanément pour ne pas appliquer
de majoration liée au délai.
Cette formule réintroduit la notion de temporisation qui n'est plus citée dans le corps de l'arrêté. Le
taux de temporisation est défini comme étant la moitié du taux d'extinction (situation inchangée par
rapport à l'IT 89 et la circulaire du 6 mai 99).
Pour l’estimation initiale des délais de mise en œuvre des moyens de temporisation, le taux
d’application réel sera calculé en supposant F2 = 0. Si les délais sont tels que F2 > 0, le taux réel sera
réévalué en tenant compte de cette valeur de F2 et les délais seront réestimés pour confirmer la valeur
de F2 (processus itératif).
Les exercices peuvent aider à déterminer dans quelle catégorie de majoration on se trouve.
La précision sur le tapis de mousse préventif (F2 = 0) concerne le calcul du taux d’application pour
extinction, si malgré ce tapis une inflammation se produisait sur cette surface. Cela ne concerne pas le
calcul du taux pour la réalisation de ce tapis préventif.
Le retard à la temporisation est très pénalisant en termes de taux d'extinction, dans le cas de
l'utilisation de la formule. Une temporisation est donc souhaitable le plus tôt possible.
4 DURÉES :
4.1 Texte de l'arrêté
Pour la détermination des réserves minimales en émulseur et éventuellement des réserves en eau, la
durée de la phase d'extinction est la suivante :
- feu de réservoir :
o 20 minutes en cas d'usage de moyens fixes ou semi-fixes ;
o 20 minutes pour une surface de réservoir inférieure à 2 000 mètres carrés, plus 10
minutes par tranche de 1 000 mètres carrés de surface de réservoir au-delà des 2 000
mètres carrés en cas d'usage de moyens mobiles.
- feu de rétention ou de sous-rétention :
o réduction du flux thermique par application de mousse d’extinction le temps de réunir
l’intégralité des moyens d’extinction ;
o extinction en 20 minutes. »
4.2 Commentaires
Feu de réservoir : en cas d'extinction pas des moyens mobiles, la durée d'extinction a été revue à la
hausse pour tenir compte du retour d'expérience des grands feux de réservoirs (durée progressive en
fonction de la surface).
Pour une extinction à base de moyens fixes on reste à 20 mn quelle que soit la surface du réservoir.
Pour des moyens mobiles, la durée est croissante au-delà de 2000 m². La progression est de 10
minutes par tranche de 1000 m², soit 1 minute de durée supplémentaire par augmentation de surface
de 100m².
Exemple : un réservoir de 2500 m² éteint avec des moyens mobiles aura une durée d'extinction
évaluée à 25 minutes.
Feu de cuvette : durée d'extinction laissée à 20 mn comme dans la circulaire de 1999 (les tests de
sélection des émulseurs du GESIP et les taux expérimentaux sont déterminés pour obtenir une
extinction en 20 mn).