Lintervention Ergonomique Que Fait-On Des Caracte
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Bénédicte Calvet
Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail
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Éditeur
Les Amis de PISTES
Édition électronique
URL : http://pistes.revues.org/4847
ISSN : 1481-9384
Référence électronique
Nicole Vézina, Céline Chatigny et Bénédicte Calvet, « L’intervention ergonomique : que fait-on des
caractéristiques personnelles comme le sexe et le genre ? », Perspectives interdisciplinaires sur le travail
et la santé [En ligne], 18-2 | 2016, mis en ligne le 01 novembre 2016, consulté le 15 novembre 2016.
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L’intervention ergonomique : que fait-on des caractéristiques personnelles co... 1
1. Introduction
1 Dans les milieux de travail, surtout dans les grandes entreprises, la tendance est de plus
en plus d’offrir des services ou de donner des outils aux employés pour augmenter leur
mieux-être ou développer leurs capacités. On établit un programme d’aide aux employés,
on met en place des exercices d’étirement, on favorise la participation à des séances de
yoga, on offre des formations, etc. Certaines entreprises ouvrent même des espaces avec
des équipements de musculation ou d’entraînement cardiovasculaire. On vise
l’amélioration de la santé des employés ou le maintien au travail d’un personnel
vieillissant par une approche de prévention basée sur l’individu et son développement
personnel. Plusieurs spécialistes peuvent être ainsi interpelés par les entreprises pour
mettre en place différents programmes, services et formations : kinésiologues,
psychologues, nutritionnistes, formateurs de divers domaines, etc.
2 Qu’il s’agisse d’une saine alimentation, d’une bonne forme physique ou de la gestion du
stress, il n’y a évidemment pas de doute quant à l’importance de leur apport à la santé des
individus, mais là ne se situe pas la contribution de l’ergonomie à la prévention.
très précises de travail. Ces livres ont été annonciateurs du développement du champ de
l’intervention en ergonomie : comment le fait de comprendre la réalité des situations de
travail telle que vécue par les travailleurs peut-il nous donner les moyens de la
transformer ?
des postes ciblés (et par ailleurs occupés par des femmes) apparaît une façon moins
risquée. Encore faut-il être sensible aux contraintes de ces types de postes et encore faut-
il avoir appris que certaines conditions peuvent être plus pénalisantes pour certaines
personnes que pour d’autres.
15 De la même façon que pour l’âge, de quelles connaissances avons-nous besoin pour bien
comprendre le vécu différent des hommes et des femmes dans les milieux de travail ?
Doit-on craindre de créer des situations d’exclusion ou au contraire tenter de les
identifier ? Dans les sections qui suivent, plusieurs questions sont posées autour de ces
enjeux en lien avec les interventions ergonomiques. Quelles stratégies d’intervenants
pourrions-nous développer pour réussir à augmenter la marge de manœuvre des uns
comme des autres ?
18 Le deuxième entonnoir est renversé puisqu’il mènera à un élargissement des effets et des
personnes impliquées dans l’intervention, par le biais de la conduite des projets de
transformation. Enfin, la flèche correspondant à la construction sociale indique que toute
l’intervention est menée avec la participation des acteurs de l’entreprise et l’objectif de
favoriser une prévention durable. Nous allons suivre ces étapes dans les sous-sections qui
suivent.
19 Sur la base d’un modèle du déroulement d’une intervention ergonomique, nous allons
relever à chacune des étapes des enjeux, des questions ainsi que des pistes de recherche
et d’action.
20 Bien que ce soit peu courant, il arrive que les demandes des entreprises posent
directement des questions de genre. C’est le cas, par exemple, d’entreprises qui ont des
problèmes de recrutement de main-d’œuvre et qui commencent à employer des femmes
alors que les postes avaient toujours été occupés par des hommes. C’est le cas aussi
d’entreprises qui, de façon traditionnelle, ont des femmes dans les départements de
finition et des hommes dans les départements de production, ou des femmes dans les
travaux dits légers et des hommes dans les travaux dits lourds (Calvet et coll., 2012) et qui
reçoivent les demandes de travailleuses désirant appliquer sur les postes masculins,
mieux payés. Dans tous les cas, on craint que les femmes dans ces emplois
traditionnellement masculins se blessent.
21 Cependant, dans les entreprises où il n’y a que des hommes, l’ergonome en intervention
est-il en mesure de poser la question : Et s’il y avait des femmes, que feriez-vous ? Si les
situations de travail sont telles que les femmes en sont exclues, sont-elles acceptables ?
7.1.1 Un paradoxe
24 Au Québec, en 1979, les secteurs d’activité ont été répartis en six groupes et classés par
ordre de priorité selon l’évaluation du risque d’accidents. À ce moment, la Loi sur la santé
et la sécurité du travail (LSST) n’a déclaré prioritaires que deux groupes et seuls ceux-ci
ont été tenus de respecter toutes les obligations de la LSST (comité de santé-sécurité
paritaire, agent de prévention, etc.). Ces deux groupes comprennent le secteur de la
construction, les forêts, les mines, etc. Le troisième groupe (aliments et boissons, meuble,
papier, etc.) s’est ajouté plus tard, mais sans obligation d’appliquer toutes les mesures de
la LSST. Ainsi, plusieurs secteurs d’activité occupés davantage par les femmes et
fortement touchés actuellement par les TMS ne font pas partie des groupes prioritaires
(textile, services médicaux, services sociaux, etc.). Ces entreprises ne peuvent donc pas
bénéficier des différentes dispositions de la loi, notamment le Programme de santé
spécifique à l’établissement (PSSE) élaboré par l’équipe de santé au travail de leur région.
C’est par le biais du PSSE que les intervenants des équipes de santé au travail proposent
aux entreprises des actions de prévention et mobilisent l’employeur à faire des demandes
d’intervention en ergonomie (Tougas, 2011). Nous faisons le constat que l’application des
mesures de la LSST dans les seuls groupes prioritaires actuels a pour conséquence une
concentration des demandes et des actions de prévention dans les secteurs d’activité où
la population est surtout masculine.
28 Comme mentionné précédemment, mettre en évidence dans un milieu de travail que les
femmes ont un taux plus élevé de TMS peut représenter une information sensible au
niveau éthique, difficile à gérer au cours d’une intervention. Doit-on faire état de ces
32 Afin de ne pas sous-estimer les contraintes sur des postes en apparence « légers »,
souvent occupés par des femmes, de courtes enquêtes préalables peuvent être réalisées.
Dans le cas des TMS, de courtes enquêtes (Vézina et coll., 2009) peuvent permettre
d’obtenir des données quantitatives et qualitatives grâce à l’utilisation d’un schéma
corporel, sur lequel les personnes peuvent indiquer les symptômes ressentis, et de
quelques questions complémentaires adaptées au contexte. Ces données fournissent des
arguments pour convaincre et permettent souvent d’obtenir un consensus dans les
milieux de travail sur les postes qui feront l’objet des analyses et des projets de
transformation. Il est pertinent ici de souligner l’intérêt que ces données locales puissent
être comparées aux résultats d’enquêtes populationnelles bien que dans ces grandes
enquêtes, les questions concernant des contraintes plus subtiles liées à l’activité
demeurent limitées.
33 Dans le cas d’une intervention dans une usine de crabe, la lourdeur du travail des casseurs
était très apparente et amenait tous les acteurs de l’entreprise à concentrer leurs efforts
sur ce poste occupé traditionnellement par des hommes. Nos observations ainsi que les
premiers échanges avec les personnes occupant les différents postes nous avaient par
ailleurs convaincues de l’importance des contraintes sur le poste d’empaquetage
exclusivement occupé par des femmes. C’est grâce aux résultats de l’enquête (Solberg et
coll., 2005) que nous avons pu justifier que l’intervention se concentre à la fois sur les
deux postes de travail, d’autant plus que le travail des uns influençait le travail des
autres.
34 Par ailleurs, il est pertinent pour l’ergonome de posséder davantage de connaissances sur
l’exposition souvent différente des hommes et des femmes à des situations à risque. Par
exemple, la « posture debout prolongée » des femmes est plus souvent statique, les
« gestes répétés » sont plus souvent répétés pour les femmes, le « port de charges
lourdes » est typique des postes des hommes alors que les femmes peuvent cumuler un
nombre total de kilogrammes équivalent, mais cumulé sur un plus grand nombre d’objets.
Il importe donc d’être attentif à ces différences pour mieux comprendre les effets
différenciés du travail sur les hommes et les femmes et faire un choix de situations
approprié pour l’intervention.
35 Un principe fondateur en ergonomie est que le travail tel qu’il est prescrit, attendu, prévu
ne correspond pas au travail en situation réelle (Guérin et coll., 2006). Toute personne
ajuste son activité en fonction de la variabilité des conditions du travail et de sa propre
variabilité. C’est le principe de régulation dans le travail (Daniellou, 1996). De là,
l’importance de décrire et d’analyser l’activité telle qu’elle se déroule, et l’identification
des stratégies des travailleurs et travailleuses pour rencontrer les objectifs de la
production (de biens ou de services) et demeurer en santé est ici essentielle à
l’identification des risques et des déterminants qui devront faire l’objet de
transformation. Dans cette optique, il ne peut y avoir de différence dans l’analyse elle-
même de l’activité, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. La préoccupation du sexe
et du genre se situe à un autre niveau.
38 Au niveau du cadre de travail, on peut à chaque élément des trois catégories principales
se demander s’il existe des enjeux liés au sexe et au genre : 1. les tâches concernant les
7.5.2 Quelles connaissances avons-nous réellement sur les différences entre les
hommes et les femmes ?
40 Nous savons que les proportions des segments corporels varient selon le sexe ; par
exemple, la taille des mains des femmes mesure en moyenne 86 % de celle des hommes,
mais il n’y a pas de différence notable entre le tour de hanche des deux sexes
(Chamberland et coll., 1997). Par contre, l’anatomie de la hanche et des membres
inférieurs varie selon le sexe et, combinée au fait que les femmes possèdent
approximativement en moyenne une force équivalente aux 2/3 de la force des hommes,
ceci pourrait expliquer les manières différentes de déplacer des charges selon le sexe
(Plamondon et coll., 2012). De plus, il est possible que les tissus musculaires soient
sollicités différemment chez les hommes et les femmes (Côté, 2012). Malgré ces
différences, il a été souvent démontré que les femmes dans des milieux
traditionnellement masculins développent des stratégies spécifiques qui leur permettent
de se maintenir au travail (Messing et coll., 2005 ; Chatigny, 2009). Ce sont souvent des
éléments du cadre de travail, comme la culture de l’entreprise ou l’absence d’outils ou
d’équipements adaptés qui créeront des difficultés (Chatigny et coll., 2012).
41 Par ailleurs, Messing (2000) a bien démontré que les connaissances disponibles sur les
différences selon le sexe doivent être interprétées avec circonspection puisque les études
offrant des résultats différenciés ne tiennent pas nécessairement compte des éléments du
contexte et en particulier du cadre de travail et peuvent conclure à tort que les
différences sont liées au sexe alors que celles-ci sont plutôt le résultat de conditions
environnementales et que les méthodes d’analyse sont critiquables (Messing et coll.,
2009).
42 Ainsi, les déterminants du cadre de travail ont un effet sur l’activité d’une personne et sur
les risques reliés à cette activité, mais les caractéristiques même de la personne, dont le
sexe et le genre, peuvent influencer les éléments du cadre de travail et modifier la
situation particulière que vit cette personne. Par exemple, être une femme dans un milieu
de travail traditionnellement masculin a une influence sur les éléments de
l’environnement social comme les relations avec les collègues et les autres interlocuteurs
de ce milieu (Chatigny et coll., 2003). Une femme dans la moyenne, placée dans un cadre
de travail où la composante physique du travail est lourde, peut rencontrer des difficultés
à développer des stratégies qui lui permettront de se maintenir en santé, à moins qu’elle
ait une marge de manœuvre suffisante pour changer certains éléments de son cadre de
travail, qu’il s’agisse des outils ou de la possibilité que le travail s’organise à deux
(Messing et coll., 2005).
44 Lors d’une intervention dans une usine de crabe de Terre-Neuve, les observations ainsi
que les rencontres individuelles auprès des empaqueteuses avaient permis de découvrir
différents types de contraintes ainsi que les déterminants de celles-ci. Parmi les
contraintes, l’opération qui consistait à arracher les mandibules des crabes était
problématique. Pourtant, cette opération appartenait au poste en amont, celui des
casseurs qui, après avoir cassé le crabe en deux, doivent passer les sections du crabe sur
des brosses qui les nettoient et cogner ensuite les sections sur un rebord en métal pour
s’assurer que les mandibules sont enlevées. À la suite des rencontres individuelles avec les
empaqueteuses et les casseurs, il est apparu important de former un groupe de travail
pour chacun des postes afin que chaque personne puisse s’exprimer librement. En effet,
les empaqueteuses refusaient de mettre en discussion au comité de suivi la question des
mandibules, malgré le fait que cette situation ajoutait très régulièrement une opération à
un cycle déjà très court (un crabe à bien disposer dans le panier à chaque 2-3 secondes) et
le fait qu’elle n’avait pas de brosse pour les aider à enlever les mandibules. Elles ne
voulaient pas que soit débattue cette difficulté qu’elles considéraient comme la « faute »
des casseurs parce qu’ils ne faisaient pas leur travail « comme il faut ».
45 L’analyse de l’activité de travail des casseurs a permis de mettre en évidence une cadence
de travail très élevée et une façon de faire des casseurs qui leur évitait de garder en
permanence le cou fléchi et qui consistait simplement à accomplir les gestes
8. Conclusion
49 L’ergonomie francophone a beaucoup apporté au développement de l’intervention
ergonomique par le cumul de nombreuses connaissances sur la pratique. Il reste
cependant beaucoup à faire pour développer la façon d’aborder les caractéristiques des
populations au travail au cours d’une intervention. En effet, a-t-on développé toutes les
connaissances, les moyens et les outils pour adapter le travail à la variabilité des
personnes ? Comment tenir compte de la complexité et de la diversité des interactions
entre les personnes et leur cadre de travail, selon leurs caractéristiques ? Un manque de
connaissances sur ces interrelations est à combler, car cette méconnaissance cache les
besoins de prévention.
50 Dans ce texte, l’accent a été placé sur une caractéristique spécifique : le sexe et le genre.
D’autres caractéristiques sont à documenter pour l’intervention ergonomique. Les
caractéristiques culturelles en sont un exemple. Dans le cas du sexe et du genre, les
enjeux sont bien réels dans les milieux de travail, pourtant les demandes d’intervention
ergonomique incluent rarement un questionnement lié au sexe et au genre. Il importe
donc de développer une approche qui permette d’introduire ces questions dans les
interventions ergonomiques en tenant compte de ce contexte. En effet, force est de
constater une réticence générale à soulever la question du genre, même chez les
travailleuses. Celles-ci peuvent craindre des répercussions de telles discussions sur leur
situation professionnelle. Pourtant, femmes et hommes ont tout à gagner en améliorant,
par exemple, une division du travail qui jusqu’à maintenant semble assigner les tâches
« usantes » aux femmes et les tâches « visiblement dangereuses » aux hommes.
51 Armstrong, P., Armstrong, H. (1994). The Double Ghetto. 3e edition, Toronto : McClelland
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RÉSUMÉS
Le développement de l’intervention dans l’ergonomie francophone a ouvert un champ très
important de connaissances sur la pratique. Au cours des dernières années, mise à part la
question de l’âge peu de place a été accordée à la considération des caractéristiques personnelles
dont le sexe et le genre dans les interventions ergonomiques. Sur la base d’un modèle du
déroulement d’une intervention ergonomique, des enjeux, des questions ainsi que des pistes de
recherche et d’action sont relevées à chacune des étapes. Il s’agit d’une réflexion sur les
connaissances que nous possédons ou qui manquent pour intervenir adéquatement lorsque des
enjeux de sexe et de genre sont posés. La nécessité de développer des stratégies d’intervention
qui permettent d’identifier et d’éviter les situations d’exclusion des travailleuses, lors de la
priorisation des situations de travail ou la mise en place des dispositifs de participation aux
différentes étapes de l’intervention, est soulignée. Enfin, le concept de marge de manœuvre est
utilisé, entre autres pour comprendre l’impact différencié des éléments du cadre de travail sur
les capacités des hommes et des femmes à se maintenir au travail en santé.
INDEX
Mots-clés : intervention ergonomique, sexe et genre, femmes et travail, pratique en ergonomie
Keywords : ergonomic intervention, sex and gender, women and work, ergonomics practice
Palabras claves : intervención ergonómica, sexo y género, mujer y trabajo, práctica en
ergonomia
AUTEURS
NICOLE VÉZINA
CINBIOSE, Université du Québec à Montréal, Case postale 8888, Succursale Centre-ville, Montréal
(Québec) H3C 3P8
CÉLINE CHATIGNY
CINBIOSE, Université du Québec à Montréal, Case postale 8888, Succursale Centre-ville, Montréal
(Québec) H3C 3P8
BÉNÉDICTE CALVET
CINBIOSE, Université du Québec à Montréal, Case postale 8888, Succursale Centre-ville, Montréal
(Québec) H3C 3P8