Étude Des Interfaces Et Des Couches Minces Par Réflectivité Des Rayons-X Et Des Neutrons
Étude Des Interfaces Et Des Couches Minces Par Réflectivité Des Rayons-X Et Des Neutrons
Étude Des Interfaces Et Des Couches Minces Par Réflectivité Des Rayons-X Et Des Neutrons
GUILLAUME BROTONS
Table des matières
3
Cours
I
I-
Ce cours est consacré à la présentation des théories utilisées pour calculer la réflectivité spéculaire d'une
interface, d'un film mince ou d'une multi-couche plus complexe. Nous soulignons avec un soin particulier les
hypothèses qui permettent d'appliquer un formalisme développé historiquement pour l'optique visible aux
faisceaux de rayons-X et de neutrons qui permettent de sonder des échelles structurales plus petites avec des
contrastes et des transparences très différents.
La communauté scientifique étudiant des interfaces ou des couches minces attend de ces techniques
d'analyse structurale qu'elles permettent la mesure des épaisseurs des différents matériaux rencontrés ainsi que
la largeur et même le profil des interfaces qui les séparent. Généralement, on utilise pour cela des procédures
d'ajustement basées sur l'optimisation d'un jeu de paramètres permettant de reproduire la courbe de
réflectivité mesurée. Pour ces procédures, les potentiels d'interaction avec le rayonnement, les épaisseurs et les
largeurs des interfaces sont des paramètres du calcul. Nous présentons ici les bases des modèles théoriques
qui permettent ces calculs d'optique des rayons-X et des neutrons.
Les domaines scientifiques utilisant ces méthodes sont nombreux. Citons notamment les sciences des
matériaux qui s'intéressent aux polymères et liquides complexes (élastomères, caoutchoucs, plastiques, résines,
colles, mousses, ...) avec des enjeux technologiques forts couplés à des problèmes fondamentaux originaux
(adhésion, films de mouillage, bio-compatibilité, viscoélasticité,...); les revêtement et couches minces
inorganiques à la base de nombreux composants de microélectronique (semi-conducteurs, multicouches
magnétiques pour l'enregistrement, films minces de cristal liquide, nanocomposites et matériaux hybrides en
couches minces ...); la corrosion des interfaces métalliques ainsi que plus récemment la biologie puisque
nombreux phénomènes du vivant ont lieu à des interfaces au sein de solutions complexes.
5
Cours
Nous allons introduire les théories couramment utilisées pour calculer la réflectivité des rayons-X ou des
neutrons de films minces. Ces théories étant issues de formalismes différents tels que l'optique classique ou
la mécanique quantique, un soin particulier sera porté à la mise en évidence des hypothèses sous-jacentes qui
définissent leurs domaines de validité. Le phénomène de réflectivité des films minces latéralement homogènes
est étudié en premier. Le dioptre plan constitue le système réfléchissant le plus simple et nous permet de
rappeler des notions élémentaires d'optique.
Le phénomène est abordé premièrement selon le formalisme classique des onde électromagnétiques qui
s'applique aux rayons-X et ensuite selon l'approche quantique pour des particules massives puisque c'est
le formalisme utilisé pour les neutrons.
La complémentarité des deux approches devient évidente lorsqu'on décrit avec une présentation originale le
phénomène de la réflexion totale aux petits angles d'incidence.
Des systèmes plus complexes mais plus proches de la réalité des systèmes étudiés au laboratoire ou dans
l'industrie sont abordés ensuite.
Le cas simple d'une couche mince unique est suivi par celui des matériaux stratifiés comme les empilements
multicouches. Pour ces systèmes, les méthodes de calcul les plus courantes sont rappelées dans le cadre de
formalismes dits dynamiques respectant les lois de conservation de l'énergie.
La partie suivante introduit le formalisme cinématique basé sur l'utilisation des approximations de Born. Il est
très pratique quand on peut l'appliquer ce qui est souvent le cas pour les rayons-X puisqu'il simplifie les
calculs et permet de travailler avec des équations analytiques (par opposition aux calculs matriciels ou itératifs
introduits avant).
Les définitions des grandeurs utilisées pour quantifier la réflexion et transmission d'un matériau aux X ou aux
neutrons sont introduites dans la dernière partie.
Le dioptre plan constitue le système physique le plus simple donnant lieu aux phénomènes de réflexion et
transmission. Il définit l'interface entre deux milieux ayant des propriétés différentes pour la propagation des
ondes. L'approche optique présentée en premier lieu se retrouve dans tous les ouvrages universitaires traitant
de la propagation des ondes aux interfaces [ [1] [2] [3] ]. L'approche quantique plus appréciée des
neutroniciens est rarement enseignée et sera soigneusement développée en second [ [4] [5] [6] [7] ]. Le
phénomène de réflexion totale est discuté ensuite à partir de ces deux formalismes et suivant une présentation
originale.
a) Rappel des concepts de la théorie de la propagation des ondes établie par Maxwell
i Notions élémentaires sur la propagation d'une onde à la rencontre d'un dioptre
Une onde électromagnétique, monochromatique, plane, infinie et homogène se propage dans un milieu
matériel homogène et isotrope dit incident (d'indice I). Elle tombe sur un dioptre plan infini constituant la
séparation avec un milieu noté T où la vitesse de propagation de l'onde est différente.
La vitesse de propagation dans chacun de ces milieux est une constante optique du matériau et le caractérise
6
Cours
suffisamment pour le problème posé. Dans un matériau indicé l, cette vitesse de phase, v φl , est égale au
rapport de la pulsation de l'onde l et du module du vecteur de propagation kl.
Notons que lorsque l'on sort de cette approche optique pour traiter non plus le cas de la lumière mais des
neutrons la vitesse v des particules avec masse est différente de cette vitesse de phase.
Pour la lumière, il est possible d'obtenir des faisceaux ayant une résolution spectrale presque parfaite (tels les
LASERs) ce qui n'est pas le cas des faisceaux de neutrons. Pour les neutrons, la notion de paquet d'onde
(Superposition d'ondes monochromatiques de fréquences légèrement différentes) est utilisée et il faut alors
définir leur vitesse de groupe v lg qui est la quantité accessible expérimentalement.
Définition
Les premiers membres des équations suivantes définissent ces deux vitesses qui sont estimées respectivement
à partir des relations de De Broglie et à partir de l'équation de la vitesse pour les neutrons introduite :
φ wl C2 g dw l
v = =
l et vl = =v
kl v dk l
L'indice de réfraction absolu nI par le rapport des vitesses de phase de l'onde dans le matériau l notée v φl et
dans le vide notée C. Cet indice optique propre à la radiation monochromatique considérée vaut:
C
n l= φ
ainsi n 0=1
vl
En comparant cette expression à celle de la vitesse de propagation d'une onde plane qui suit, on définit la
relation entre l'indice et les permittivités:
C
v φl =
ε r , l μ r ,l
où ε r ,l et μ r ,l correspondent aux perméabilités électriques et magnétiques relatives au vide, ainsi
ε r ,l =ε l / ε 0 et μ r ,l = μl / μ 0 où ε 0=1/C 2 mu 0 =8,854 enC 2 J −1 m−1 et
2 −2 −1
μ 0=4 ∗10 en J s C m sont propres au vide et ε l et μ l au matériau l et appelées permittivités
−7
absolues. Leur unité est le F.m-1. Pour simplifier l'écriture nous ne préciserons plus l'indice r dans la suite.
Ainsi nous lions l'indice optique à ces constantes du matériau:
n l= ε r , l μ r ,l
Définition
On introduit aussi l'indice relatif nIT du dioptre entre les deux milieux considérés et propre à une propagation
allant du milieu I (incident) vers le milieu T (transmis). Il est égal au rapport des indices optiques absolus:
nT v φI k T I ε T μT
n IT = = = = = ainsi n l=n0l
n I vTφ k I T ε I μ I
Pour les neutrons ayant une vitesse dans le vide v 0g , nous obtenons:
7
Cours
g g
vl vT k T I
n l= g et n IT = g = =
v0 v I k I T
ii Utilisation des équations de Maxwell pour la continuité des champs au passage d'un dioptre
Rappel
Rappelons les équations de Maxwell vérifiées par une onde dans un milieu matériel diélectrique parfait (c'est-
à-dire de densités volumiques permanentes de charge charges et de courant j nulles) homogène et isotrope
(soit de permittivité diélectrique ε et magnétique μ constantes).
∣
Conservation Flux Magnétique : div
B =0
Intrinsèques : −∂
B
Maxwell-Faraday (MF) :
rot E=
∂t
∣
Maxwell-Gauss (MG) : = charges
div D
Dépendent du
milieu : ε , μ , j Maxwell-Ampère (MA) : H
rot = j∂ D
∂t
Lorsqu'une onde se propage dans un milieu I et atteint un dioptre le séparant du milieu T, il apparaît une
onde dans celui-ci. Les équations liant les champs de ces deux ondes sont dites équations de continuité et
sont dérivées des équations de Maxwell. Elles s'appliquent au cas général d'une polarisation quelconque de
l'onde électromagnétique incidente où les champs E et B ont simplement caractérisés par une composante
normale (selon le vecteur unitaire perpendiculaire au dioptre en ) et une composante tangentielle au
dioptre (selon le vecteur unitaire coplanaire à et ).
Complément
En premier lieu considérons les flux des deux membres des deux premières équations de Maxwell à travers la
surface Sa délimitée par le contour rectangulaire Ca de la Figure 1.
8
Cours
d
aussi, cette relation devient : ∫Ca E . d l =− dt ∫∫Sa B . d S
Le premier terme s'obtient en considérant uniquement les composantes tangentielles de E dont les
circulations sur a 1a 2 et a 3a 4 sont nulles et constantes sur a 2a 3 et a 4a 1 .
Le flux de B étant infiniment petit comparé à a 2a 3 l'on obtient : E t , I a 2a 3E t ,T a 4a 1=0 .
Cette relation est valable pour tout ce plan : E t , I =E t ,T .
Donnons également la relation obtenue de façon analogue avec l'équation Maxwell-Ampère :
Bt , I Bt ,T
rot =ε μ ∂ E
B ⇒ =
∂t μI μT
=0 et la conservation du flux magnétique div
La relation de Maxwell-Gauss div D B =0 , sont utilisées
avec le volume d'intégration cylindrique décrit sur figure. En utilisant le théorème d'Ostrogradski on arrive
aux égalités suivantes :
Ainsi les flux de chaque base doivent s'annuler ce qui donne la relation suivante : ε I E n , I =ε T E n ,T
Des considérations similaires appliquées à l'équation de Maxwell conduisent à la deuxième équation suivante :
E n , I = Bn ,T
1 Lois de Snell-Descartes
Il n'est pas utile de spécifier la nature de l'onde tant est que celle ci est scalaire, i.e. entièrement caractérisée
par une seule variable (complexe ou réelle). A la traversée du dioptre, les ondes peuvent à priori subir un
changement de phase mais celui-ci doit être le même en tous points infiniment proches et de part et d'autre
de l'interface. En un point du dioptre (z=0) cette variation de phase doit être la même pour les trois ondes I,
R et T et l'on écrit :
En égalisant ces expressions on obtient les relations à vérifier en z=0 quel que soit d a 2a1 :
Pour la réflexion :
∣ ∣ ∣ ∣
kI k
− R =0
∣kI∣ ∣kR∣
Pour la réfraction :
∣∣ ∣∣ ∣∣ ∣∣
nI
kI
kI
−nT
kT
kT
d a2a 1 =0
Rappel
De la seconde égalité on obtient la Première loi de la réfraction : le rayon réfracté est dans le plan
d'incidence,
9
Cours
Nous verrons que du vide (nI=1) vers un matériau (nT), la lumière transmise s'écarte toujours de la surface
traversée puisque C est la vitesse limite (la matière est dite plus réfringente que le vide à la lumière (n T > nI)).
Au contraire un faisceau de rayons-X se rapproche de la surface puisque les indices de réfraction aux rayons-
X sont généralement voisins de 1 moins 10-6 (soit pratiquement 1). Le cas des neutrons est plus complexe
puisque les deux situations sont possibles suivant les matériaux traversés (nT > nI ou nT < nI).
Figure 2 : Passage milieu I vers un matériau plus réfringent (milieu T) de la lumière visible
Complément
Les deux triangles rectangles représentés d'hypoténuse commune conduisent à la relation :
vT vI
nu nu
=
sin T sin I
où v est la fréquence de l'onde qui reste constante au cours de ce processus élastique (conservation de
l'énergie totale). La vitesse v et la longueur d'onde λ vont par contre être différentes dans chaque milieu.
2 Equation d'Helmholtz pour l'onde plane harmonique
La propagation du champ électrique et magnétique d'une onde (l) dans un milieu quelconque est régie par
l'équation d'Helmholtz obtenue par combinaison des équations de Maxwell. Dans le cas où j=0 et
=0 :
εμ ln μ ∧ ∇
∧ E ∇
E ⋅∇
ln ε =0
2 E l − 2 Ë l ∇ l l l l
C
10
Cours
εμ ln ε ∧ ∇
∧ H ∇
H ⋅∇ ln μ =0
2 H
l −
2
Ḧ l ∇ l l l l
C
Pour un milieu à propriétés continues (dit homogène) tel que ε et μ sont de gradients nuls, l'équation
d'Helmoltz se simplifie et on obtient :
2
El k 2l Ë l=
0 aussi notée : ∧∇
∇ l
∧ E − nl l Ë =
C l 0
l 2 2 C
où k l= =k 0 nl , k 0= , nl =ε l μ I , v l =
C 0 ε l μl
et Ë l étant la dérivée seconde du champ par rapport au temps.
Attention
En pratique on peut considérer un matériau comme étant homogène lorsque ses caractéristiques affectant
l'onde le parcourant ( ε l et μ l ) varient très peu sur des longueurs de l'ordre de la longueur d'onde 0 et
peuvent être considérées comme constantes à l'échelle macroscopique. Homogène n'implique pas isotrope.
et E l k 2l E l =
0
Les champs électriques (grandeur vectorielle) solutions de l'équation différentielle s'écrivent :
E l =Al e i t− k r el
l
Remarque
Notons que la séparation en trois ondes utilisée pour décrire ce phénomène est artificielle puisqu'elle ne
correspond pas à une réalité physique. C'est en quelque sorte une représentation commode pour le calcul du
champ électromagnétique dans le milieu I qui s'obtient par interférence (sommation en amplitude) des ondes
I et R situées dans le milieu d'incidence.
Nous allons maintenant détailler le sens des différentes grandeurs utiles (représentées dans le plan complexe
sur la figure suivante). Tout d'abord nous rappelons que selon un processus élastique la dépendance
temporelle est connue et définie par la pulsation w de l'onde qui est conservée ( =2 v ). Pour simplifier
l'écriture, on peut éliminer cette dépendance en définissant l'amplitude complexe E l =Al e i φ l (appelée
"phasor" par les anglophones). Ici Al est l'amplitude réelle et φl est la phase indépendante du temps qui est
incluse dans le facteur de phase. f =e i φ l La dépendance temporelle de l'onde se restaure simplement quand
on en a besoin selon E l ,t =ℜ E l ei t =Al cos ti φ l , où ℜ désigne la partie réelle.
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Cours
Figure 3 : Illustration de la phase d'une onde progressive représentée par un nombre complexe
Complément
La quantité El est représentée dans le plan complexe par un vecteur de longueur Al tournant dans le sens des
aiguilles d'une montre autour de l'origine à la vitesse angulaire ω (aussi notée w) à partir d'une origine définie
pour t=0 à laquelle ce vecteur forme l'angle.
Etudions le cas d'une onde plane polarisée linéairement dont le champ électrique est perpendiculaire au plan
d'incidence (polarisation dite "TE" pour Transverse Electrique, notée " s " ou "⊥"). Une seconde
polarisation souvent étudiée correspond à l'onde dont le champ magnétique est perpendiculaire au plan
d'incidence (polarisation dite "TM" pour Transverse Magnétique, notée " p " ou "//").
Remarque
Notons qu'on peut toujours décomposer en une combinaison linéaire de ces deux polarisations (s et p) une
onde polarisée de façon quelconque (voir figure 4).
Figure 4 : Représentation des axes selon lesquels on décompose le champ électrique d'une onde de polarisation quelconque
tombant sur le dioptre plan (z=0) qui sépare les deux milieux semi-infinis d'indices nI et nT. Les vecteurs ex , ey et ez
définissent un trièdre direct orthonormé. Le plan dit d'incidence est soutenu par ey et ez
Aussi, il est possible de transposer au cas de la polarisation "p" tous les résultats que nous allons obtenir pour
une polarisation "s" en raison des symétries respectées par les équations de Maxwell et qui conduisent aux
substitutions suivantes :
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Cours
s ⇒ p avec E ⇒ H et ε ⇒ μ
p ⇒ s avec − H ⇒ E et μ ⇒ ε
iii Coefficients de Fresnel en amplitude, réflectance r et transmitance t
1 Onde polarisée TE
L'onde incidente "TE" pour Transverse Electrique (polarisée "s") est prise selon ex . Les variations de son
champ électrique vectoriel sont :
ex ex =1
E I r ,t =E x , I r , t ex = AI cos t − kI r ex avec
ex kI =0
De cette expression on peut identifier une famille de plans orthogonaux à la direction kI constituant les
lieux où le champ électrique oscille en phase ( kI r est constant). Deux de ces plans consécutifs sont séparés
par la longueur d'onde . La vitesse de phase v φ qui définit la propagation équiamplitude le long de kI
s'obtient selon l'équation différentielle suivante où intervient la coordonnée s colinéaire à kI :
d 2
t− s =0
dt
Appliquons les relations générales que doit respecter cette onde à la traversée du dioptre représenté sur la
figure ci-dessous. On choisit le référentiel tel que le vecteur de propagation de l'onde incidente ait
uniquement deux composantes selon y et z : kI =k y , I ey k z , I ez
Figure 5 : Représentation du trièdre direct (k,E,B) pour l'onde TE (transverse électrique, polarisée "s")
Selon les premières lois de Descartes les vecteurs d'ondes appartiennent au plan d'incidence contenant la
normale au dioptre. Les vecteurs de diffusion des ondes réfléchie et transmise s'écrivent donc :
kl =k y ,l ey k z , l ez avec l=R ou T.
Selon la deuxième loi dite de Snell-Descartes la réflexion est purement spéculaire, c'est-à-dire à un angle
sortant égal à l'angle incident ( R=l ). En considérant que ce processus est élastique
∥kR∥=∥kT∥=∥kI∥=n I k 0 et selon la conservation de la composante tangentielle des vecteurs d'onde
k x , R =k x ,T =k x , I , nous obtenons :
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Cours
nT
kT =n IT k 0 cos T ey −sinT ez où n IT =
nI
La continuité de la composante du champ électrique tangentielle (au dioptre) s'écrit (selon Fresnel) :
I I
EI ER ⋅ex = ET⋅ex soit A I AR ei t −k r =AT e it −k r
Selon les expressions des vecteurs de diffusion, nous obtenons :
−i y k I cos I −i y k T cos T
A I A R e = AT e
Cette relation étant satisfaite sur toute l'interface plane ( ∀ x,y en z=0), nous obtenons :
rot = −∂ B =i B
E
∂t
Notons qu'une onde plane est dite transverse car les vecteurs E ou B sont dans le plan d'onde qui est
perpendiculaire à la direction de propagation. Ces deux vecteurs sont aussi perpendiculaires entre eux et
forment un trièdre trirectangulaire direct tel que pour notre cas:
B = 1 k ∧ E
φ
v
Par projection sur l'axe ey nous obtenons la composante tangentielle de
B égale à :
rot E ⋅
ey
B y = B⋅
e y= où = ∂ E x ey − ∂ E x ez
rot E soit B y=
1 ∂E
i ∂z ∂y i ∂ z
Sa continuité au passage du dioptre s'écrit :
Remarque
Notons que ces coefficients sont en amplitude (nombres complexes) et qu'ils sont souvent nommés
respectivement reflectance et transmitance.
L'équation se réécrit :
AR AT
1r =t où r= et t=
AI AI
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Cours
qui devient :
sin T
1−r =n IT t
sin I
En combinant les relations pour r et pour t, nous obtenons les relations de Fresnel (~1823) qui peuvent se
simplifier en utilisant la relation de Snell-Descartes conduisant aux seconds membres ci-desous :
Fondamental
2 Onde polarisée TM
Le même raisonnement appliqué au cas d'une onde de champ électrique polarisé parallèlement au plan
d'incidence (dite polarisée "p") conduit à :
Fondamental
Attention
Expérimentalement, on mesure sur le détecteur ce qui est appelé communément l'intensité. Cette
terminologie est exacte lorsque le faisceau mesuré arrive perpendiculaire à la surface de détection. Lorsque
l'on introduit un angle entre cette surface et un faisceau, il serait plus exacte de parler d'éclairement.
Dans la théorie électromagnétique, cette grandeur correspond à l'intégration du vecteur flux d'énergie de
l'onde n . Donnons l'expression
S sur la surface fermée de mesure de vecteur unité définissant sa normale
n et S sont colinéaires) et son expression développée au cas particulier des ondes
de l'intensité générale (
planes :
et pour une onde plane :
S = C E
∧ B
4
4 4 μ
S= C E B s = C E 2 ε s où s =
k
∥k∥
15
Cours
2
Pour un diélectrique parfait ( μ=1 ), le module de ce vecteur vaut
C nE et correspond à l'intensité
4
lumineuse en J.s-1.m-2 se propageant suivant k . Pour le problème que nous traitons, estimons la quantité
d'énergie au dioptre par unité de surface et de temps qui est notée J. C'est un éclairement qui a l'unité d'une
intensité et qui correspond au flux par surface commune aux trois faisceaux considérés dans cette approche
(I, R et T).
nI C 2
J I =S I sin I = ∣A I∣ sin I
4
nI C 2
J R =S R sin I = ∣A ∣ sin I
4 R
nI C 2
J T =S T sin I = ∣A ∣ sin I
4 T
Les quantités auxquelles nous nous intéressons étant ainsi complètement définies :
Fondamental
J R ∣AR∣2
R= = =r r
J I ∣A I∣2
J T nT sin T ∣AT ∣2 nT sinT k
T= = 2
= t t = z ,T t t =n z , IT t t
J I n I sin I ∣A I∣ n I sin I kz ,I
Remarque
Le pré-facteur de tt* (où le conjugué complexe de t est noté t* ou t ) est nz,IT et provient du fait que si les flux
incidents et réfléchis ont la même section (perpendiculaire à la propagation), le flux transmis lui ne s'étale pas
sur la même section. On peut vérifier la relation de conservation de l'énergie pour les deux polarisations
définies :
RT =1
iv Théorie quantique pour la réflectivité des neutrons
16
Cours
du temps :
2m
−ℏ
2m
V r r =E r ⇒ ∇ 2 r 2 E −V r r =0
ℏ
Dans le vide (pris comme milieu d'incidence I), l'énergie de la particule E0 est purement cinétique. Le module
du vecteur d'onde s'exprime selon cette énergie :
k 0=
2m
ℏ
2 0
E =
2
0
Dans un matériau (noté T), l'énergie (ET) est la somme de l'énergie cinétique de la particule (TT) et de l'énergie
potentielle (VT) mesurant son énergie d'interaction avec la matière. Le module du vecteur d'onde vaut :
kT=
2m
ℏ2
E T −V T
Suivant la conservation d'énergie associée à la rencontre d'un dioptre, nous obtenons :
ℏ k 0 2 ℏ k T 2
E 0= = V T
2m 2m
Fondamental
Selon le formalisme optique, le rapport des modules des vecteurs de diffusion est l'indice de réfraction du
matériau T par rapport au vide. Il s'en suit l'expression de ce rapport et les égalités le liant aux grandeurs
utilisées dans le formalisme quantique :
nT k T VT
E0 4 20
n T =n0T = = = 1− = 1− 2 bT = 1− b T
n0 k 0 k0
Le produit bT est la densité de longueur de diffusion du matériau T (d'unité inverse à une surface et
souvent donnée en [ Å−2 ] ). En optique, la vitesse de propagation d'un rayonnement dans un matériau l se
traduit en terme d'indice optique du milieu (nl) ce qui revient à comparer cette vitesse à celle qu'aurait l'onde
dans le vide.
Remarque
A cette grandeur caractéristique, la communauté des rayons-X et des neutrons préfère la densité de longueur
de diffusion dont l'expression ne dépend pas directement de la longueur d'onde bien qu'elle soit aussi propre
à certaines gammes d'énergie du rayonnement.
Ces deux grandeurs sont liées par la relation ci-dessus ainsi qu'avec l'angle critique mesuré depuis le vide
suivant la relation que nous introduirons ultérieurement.
On peut aussi introduire dans l'expression le potentiel de diffusion du matériau T définit par :
k 02 2
FT=
4 T
n −1 =− bT
Pour les neutrons le potentiel VT s'obtient en intégrant le pseudo-potentiel de Fermi sur le volume du
matériau T considéré. Dans la gamme d'énergie utilisée, ce potentiel permet de quantifier l'interaction
neutron-noyau lié :
17
Cours
2
Fermi 2 ℏ
F r = b noyau r
m
Notons que le potentiel VT est pour cet exemple considéré comme constant dans le matériau T supposé donc
homogène. Après intégration sur le volume du milieu T, on obtient le potentiel macroscopique :
2
1 2ℏ
V T=
Vol
∫Vol
V Fermi r dr=
m
bT
Le dioptre plan sur lequel a lieu la réflexion sépare deux milieux semi-infinis de potentiels constants. On
définit :
V =V z = V I pour z0
V T pour z0{
En introduisant l'indice de réfraction dans l'expression , on obtient :
r =
{
I R pour z0
T pour z 0
{
I
I = A I e−i k r r
où : pour z0 : −i kR r
et pour z 0 :T =AT e−i kT
R= A R e
La continuité de cette fonction d'onde et de sa dérivée à la rencontre du dioptre conduisent à :
I R T
A I e−i k r A R e−i k r = AT e−i k r
kI AI e−i k r kR A R e−i k r = kT AT e−i k r
I R T
Fondamental
nous retrouvons les coefficients dits "de Fresnel" propres au passage du matériau I vers le matériau T :
AR k z , I −k z ,T Q I −Q T
r IT = = =
AI k z , I k z ,T Q I Q T
18
Cours
AT 2 k z, I 2 QI
et t IT = = =
AI k z , I k z , T Q I QT
où les modules des vecteurs de diffusion Q sont le double des modules des vecteur d'onde k.
Remarque
La théorie quantique nous conduit naturellement à une quantité scalaire du coefficient de réflexion r IT. Si nous
comparons ce coefficient à celui obtenu au paragraphe précédent dans le cadre de la théorie optique, on
s'aperçoit qu'il correspond au coefficient de réflexion r ⊥ . Ceci explique l'analogie souvent faite entre ces
deux quantités.
Il est admis qu'on peut négliger les différences entre r ⊥ et r // lorsque la réflexion se fait aux faibles angles
d'incidence pour un rayonnement non polarisé.
Ce sont les conditions habituelles de travail avec les faisceaux X utilisés pour caractériser des couches minces.
Dans ces conditions, il nous semble qu'il serait plus correct de calculer les différents coefficients de réflexion
correspondant aux polarisations du faisceau. En quelque sorte, nous considérons un faisceau non polarisé
comme un faisceau contenant toutes les polarisations et donc comme un ensemble d'ondes qui se réfléchiront
différemment sur le dioptre considéré. Nous n'avons pas effectué ce calcul pour lequel il faut considérer les
interférences entre toutes ces ondes de façon à obtenir un coefficient effectif de réflexion pour le faisceau.
La quantité accessible étant le flux de particules, nous appliquons l'opérateur densité de courant de particules
aux fonctions d'onde :
−i ℏ ∂
J l=
2m
∂z [
− ∂
∂z
]
Pour l'onde incidente :
I = AI e−i k r , I = A I ei k r , ∇ I =−i kI A I e−i k r
I I I
et ∇ I =−i kI A I ei k r
I
−i ℏ ℏ k p
soit J l =
2m
[ i 2 AI A I kI ]= I ∣A I∣2 = I ∣A I∣2=vI ∣AI ∣2
m m
Pour l'onde réfléchie :
−i ℏ ℏ k p
soit J R=
2m
[ i 2 AR A R kR ]= R ∣A R∣2 = R ∣AR∣2=vR∣A R∣2= vR r r ∣AI∣2
m m
Et pour l'onde transmise: Considérons que le vecteur kT peut avoir des composantes complexes (ce cas est
discuté plus loin en introduisant l'absorption du rayonnement dans le matériau). On pose kT en définissant
les notations :
ℜ kT =ℜ k y ,T ey ℜ k z , T ez et ℑ kT =ℑ k y ,T ey ℑ k z ,T ez
Nous obtenons :
T i ℑ kT r
T =AT e−i ℜ k ; T = A T e ℑ k i ℜ k r
T T
∇ z T = AT ℑ k z , T −i ℜ k z ,T eℑ k−i ℜ k r
19
Cours
−i ℏ −ℏ
soit JT=
2m
[ 2
−i 2∣AT∣ ℜk z , T e
2 ℑ k r
]=
m
2
t t ∣A I∣ ℜk z , T e
T 2 ℑ k r T
On en retiendra les flux suivants, pour le faisceau incident, réfléchi et transmis, respectivement :
ℏ k ℏ k −ℏ ℜk z ,T kT
Jl= I ∣AI ∣2 ; JR= R r r ∣A I∣2 et JT = t t ∣A I∣2 e 2 ℑ k r
T
m m m ∥k T ∥
et la réflectivité et la transmission, selon les rapports :
Fondamental
{
2
∣ J ∣ k −k
R= R =r r = z , I z ,T
∣ JI∣ k z , I k z ,T∣ ∣ 2
∣J ∣ ℜ k z ,T
T= T =
∣JI ∣ kI
t t e 2 ℑ k r =
T
ℜk z , T 2 k z , I
kI ∣
k z , I k z , T
∣
e 2 ℑ k r k x ,T =k x , I
T
Ainsi on retrouve R+T=1 lorsque ℑ kT =0 (on note souvent : ℑk T =− Im k T ≡− ). Quand ce
n'est pas le cas, l'exponentielle introduit une décroissance liée à l'absorption de l'onde dans le milieu T. Ce cas
est discuté dans la suite.
v Réflexion totale sous l'angle critique
1 Cas d'un milieu non absorbant
Définition
Dans un premier temps considérons que l'indice de réfraction nIT est un réel pur. Selon le formalisme optique,
la réflexion totale (R=1) a lieu lorsque l'angle incident I est inférieur à une valeur critique noté cI , IT ou
c
I et correspondant à l'établissement d'une onde réfractée tangentiellement à l'interface T =0 . La valeur
de cet angle critique (propre au passage du matériau I vers le matériau T), peut être obtenue par la relation de
Snell-Descartes :
n
cos I = nT =n IT
c , IT
On peut donc distinguer les deux situations suivantes : n I nT et n I nT . Le premier cas peut être illustré
par le passage d'une onde lumineuse de l'air n I =1 à l'eau nT =1,33 et qui ne peut jamais être
totalement réfléchie. Le second cas s'obtient lorsque la propagation se fait de l'eau vers l'air, la réflexion
totale a lieu sur une vaste gamme angulaire allant de 0 à cI , IT =acos 1/1,54 =49,51° .
Considérons maintenant ce que signifie la réflexion totale dans le cadre du formalisme quantique.
Mathématiquement, elle s'obtient selon lorsque Q2 ≤ 0 , soit quand k 2 n2−cos 2 I ≤ 0 . Cette inégalité
est respectée quand l'énergie cinétique des particules a une composante perpendiculaire à l'interface (
2
E sin I ) inférieure à la barrière de potentiel VT. Dans ce cas les particules ne peuvent plus pénétrer le
matériau et sont réfléchies. Ce n'est possible que lorsque la vitesse de groupe des particules devrait diminuer si
20
Cours
celles-ci passaient dans le matériau T (ce milieu est qualifié de moins réfringent que le matériau I (n T < nI)). La
réflexion totale dans le milieu incident ne peut donc avoir lieu qu'à l'interface avec un matériau de densité de
longueur de diffusion bT supérieure (soit d'indice plus faible).
Remarque
L'angle critique d'un dioptre est une constante. Elle peut se lier aux indices optiques ou aux densités de
longueur de diffusion qui se calculent simplement pour un matériau.
Il est utile d'introduire ces constantes dans l'expression du module du vecteur d'onde dans le matériau T qui
est une fonction du vecteur d'onde dans le milieu I. Nous avons :
{
2 2 2 2 2
k I = k z , I k x , I =n I k 0
k 2T =k z , T 2k x ,T 2=n 2T k 20
k x ,T =k x , I
k z , T 2−k z , I 2= n 2T −n 2I k 02
Il sera aussi utile d'introduire le rapport des composantes perpendiculaires :
k z ,T
n z , IT =
k z, I
qui conduit à de nouvelles expressions des coefficients de Fresnel :
{
A R k z , I −k z , T 1−n z , IT
r= = =
AI k z , I k z , T 1n z , IT
où : n z , IT =
AI − AR
AT
t=
AT
=
2 k z, I
AI k z , I k z , T
=
2
1n z , IT
A l'angle critique, on a par définition :
{
Quand I =Ic
c
k z , I I =k z , IT
k z ,T I =0
21
Cours
2 2 2
k z , T = k z , I − k cz , IT
Si l'on veut bien comprendre la nature des deux régimes de réflectivité délimités par k zc, IT , il est nécessaire
d'introduire cette constante dans l'expression du coefficient de réflectivité complexe. On formule l'équation
différemment en y introduisant k c
z , I donné par :
{
1−n z , IT
r IT =
1n z , IT
2
c
k z ,T k z , IT
n z , IT = = 1−
kz ,I k z, I
Remarque
c
Lorsque l'angle d'incidence est suffisamment grand pour avoir k z , I k z , IT , le coefficient de Fresnel
de l'interface est réel puisque n z , IT est un réel compris entre 0 et 1. La réflectivité (soit l'intensité
réfléchie) décroît suivant une loi en k c
z , I (Cette loi est analogue à une loi de Porod en diffusion aux
petits angles).
c
A des angles d'incidence plus faibles tels que k z , I k z , IT , devient un imaginaire pur. En utilisant les
notations classiques associées aux nombres complexes et les conventions de signes propres aux
phases, on réécrit rIT en posant :
∣ ∣
2
k zc, IT
n z , IT =−i ℑn z , IT où ℑ n z , IT = 1 −
k z, I
soit : r IT =
=
1−n z , IT 1i ℑn z , IT
1n z , IT 1−i ℑn z , IT
=∣r IT∣e
iφ
Lorsque k z , I varie de 0 à k zc, IT , le module ∣r IT∣ vaut 1 et la phase φ varie de façon monotone de à 0.
La réflectivité , présente un plateau à 1 dans ce régime dit de réflexion totale interne (dans le milieu I)
pour l'onde incidente. Dans le milieu T, une onde inhomogène se propage parallèlement à l'interface
suivant, par définition, la direction normale aux plans équiphase. Cette onde est dite évanescente car elle
décroît de façon exponentielle selon sa distance à l'interface ce qui définit des plans "équiamplitude" parallèles
à celle-ci. O.Bryngdahl décrit en détails ce phénomène et ses applications en imagerie optique dans la
référence [ [8] ].
Conseil
Pour expliquer la réflexion totale d'une onde plane d'extension finie, il faut considérer que l'énergie pénètre
dans le substrat par l'un des bords de l'onde incidente et se déplace sous forme d'une onde évanescente selon
une trajectoire de type parabolique. Elle ressort à l'autre bord d'onde incidente ce qui génère un léger
déplacement latéral du plan d'incidence. En moyennant sur le temps, la direction du flux d'énergie net est
donc parallèle à l'interface. Cette pénétration en fait un phénomène volumique qui se réduit à deux
dimensions (phénomène surfacique) lorsque l'onde plane incidente est considérée d'extension infinie.
22
Cours
2 Cas d'un milieu absorbant
Afin de calculer la réflectivité d'un milieu absorbant, nous avons introduit une composante imaginaire à
l'indice nIT qui se dénomme maintenant indice de réfraction complexe.
n IT =ℜ n IT i ℑ n IT
La partie réelle est toujours appelée indice de réfraction et se note souvent 1− . La partie imaginaire est
ici l'opposé du coefficient d'extinction qui est un réel positif tout comme . On a ℑn IT =− selon
les conventions que nous suivons [ [9] ]. Les lois de Snell-Descartes ainsi que les relations de Fresnel sont
toujours applicables.
Cette écriture nous conduit à aussi décomposer selon une partie réelle et imaginaire la quantité :
n z , IT =ℜn z , IT i ℑ n z , IT
et de même on peut aussi décomposer :
kT =k y , T ey k z ,T ez= ℜk y ,T i ℑ k y , T ey ℜ k z ,T i ℑ k z ,T ez
Les expressions vues précédemment permettent d'éliminer T et d'introduire I dans l'expression du
vecteur d'onde T. On obtient :
A − AR
kT =k 0 cosI ey − I
AT
sin I ez
qui selon l'expression de nz,IT devient :
La composante imaginaire de l'onde transmise varie donc selon la profondeur z du matériau traversé. Dans
ces expressions, lorsque kz,I est réel (par exemple quand le milieu d'incidence est le vide, I=0), on obtient
simplement :
Ces expressions peuvent s'injecter dans l'expression établie pour le flux de particules transmises ce qui
conduit à :
2
−ℏ ℜ k z ,T kT
JT =
m ∣
2 k z ,0
∥k T∥ k z ,0 k z , T ∣
∣A0∣2 e−2 ℑk z ,T z
23
Cours
et T=
k0 ∣
ℜ k z ,T 2 k z ,0
k z ,0 k z ,T ∣
e−2 ℑk z ,T z
∣ JT ∣ 1
Soit T= =
∣ JI∣ e 1
donnant
∣
z 1 /e =
1
∣∣
=
1
2Im k z ,T 2Im n z , IT k z , I ∣
Considérons les conséquences de la prise en compte de l'absorption premièrement d'un point de vue
mathématique. On en conclut qu'au-dessus de l'angle critique, les relations définies précédemment restent
vraies et la prise en compte de l'absorption se traduit uniquement par l'introduction d'un facteur
d'atténuation. Sous l'angle critique, les composantes perpendiculaires des vecteurs d'onde étaient déjà
complexes ce qui ne modifie même pas les expressions introduites sans absorption. D'un point de vue
physique, l'onde évanescente se propage maintenant selon une direction inclinée par rapport à la surface. En
effet, les plans d'équiphase ℜ kT ∗r =cst ne sont plus parallèles aux plans équiamplitude
ℑ kT ∗r =cst . Dans ce cas la moyenne sur le temps du flux d'énergie qui est aussi inclinée s'accompagne
d'une perte d'énergie dans le matériau absorbant. La réflexion n'est plus jamais totale. Les effets de
l'absorption sur la réflectivité et transmission sont illustrés par les figures suivantes.
Figure 6 : Représentation des réflectivités (R=rr*) sur une échelle logarithmique et linéaire (en insert). La phase de r est
représentée dessous
24
Cours
Complément
L'insert est la profondeur de pénétration (z1/e) correspondante. Ces calculs sont obtenus pour un substrat de
silicium ( b=1,99210−05 [ Å−2 ] ) et des rayons-X de longueur d'onde =1,54 [ Å] (soit une anode en
cuivre ). Les courbes bleues sont obtenues lorsque l'absorption du matériau est négligée. En présence
d'absorption ( μ=1,425 10−06 [ Å−1] ) on obtient les courbes rouges.
Nous allons calculer la réflectivité d'une couche complète, d'un matériau homogène (milieu 1), posée sur
un substrat (milieu 2). Le milieu incident (milieu 0) est supposé semi-infini tout comme le substrat. Ce calcul
est attribué à Airy [ [10] ] à partir d'un formalisme pour l'optique visible. Nous allons rappeler sa
démonstration qui est reprise dans de nombreux ouvrages dont la référence [ [2] ]. Il tient compte de
l'interférence de toutes les ondes émises dans la même direction (vers le détecteur supposé à l'infini). La
première réflexion a lieu sur l'interface libre supérieure du film (dioptre noté 01 car entre le milieu 0 et la
couche 1) et est caractérisée par le coefficient de réflexion de Fresnel :
k z ,0 −k z ,1 Q 0−Q 1
r 01= =
k z ,0 k z ,1 Q 0Q 1
Au niveau de la deuxième interface (dioptre d'indice n12), ce coefficient est :
k z ,1 −k z ,2 Q1−Q 2
r 12= =
k z ,1 k z ,2 Q1Q 2
Dans cette approche dynamique, les réflexions multiples sont prises en compte (elles sont illustrées sur la
25
Cours
Figure 8).
Figure 8 : Représentation schématique du phénomène de réflexion multiple ayant lieu au sein d'une couche homogène
d'épaisseur d1. Seuls les coefficients de Fresnel de réflexion et transmission sont notés. Les termes de phase (du type
exp ±i2k z d ) sont omis pour des raisons de lisibilité
Le coefficient de réflectivité (complexe) du film (ensemble des interférences) s'obtient par la somme :
{
r 01=r 01
où r II , IV , ...=t 01 t 10 r n12−1 r n−2
r III , V ,...=t 01 t 10 r 12
10 e
i n Q
n−1 n−2 −i n Q
r 10 e
z ,1
z ,1
d1
d1
et
{ Q z ,1 =Q 1=2 k z ,1
φ=±i n−1 Q z ,1 d 1
où Q l est le module du vecteur de diffusion dans la couche 1. La réflexion est ici purement spéculaire
(pour interfaces planes et parallèles) ce qui permet d'identifier Ql à sa composante normale à la surface.
Explicitons les termes de cette somme :
r 01 = r 01 t 01 r 12 e −i 2 k z ,1 d1
t 10 t 01 t 10 r 212 r 10 e i 4 k z ,1 d1
t 01 t 10 r 312 r 210 e −i 6 k z ,1 d1
...
r 01=r 011−r 01 r 12 e
2 −i Q z ,1 d 1
∑ n= II , III
n−2 n−2
r 10 r 12 e
±i n−2 Q z ,1 d 1
1
où la somme est égale à :
1−r 01 r 12 e
−i Q z ,1 d 1 ∣
puisque r 01 r 12 e −i Q z ,1 d 1 1 et n ∞ . ∣
Cette série s'écrit :
t 01 t 10 r 12 e−i 2 k z ,1 d1
r 01 r 12 e −i 2 k z ,1 d1
r 01 =r 01 −i 2 k z ,1 d 1
, soit : r 01 = −i 2 k z ,1 d 1
1−r 10 r 12 e 1r 01 r 12 e
Un raisonnement analogue permet aussi d'obtenir la transmission t 01 de la couche, et nous retenons :
t 01 t 12 e−i 2 k z ,1 d1
t 01= −i 2 k z ,1 d 1
1r 01 r 12 e
26
Cours
{
2 2
r 01r 122 r 01 r 12 cos Q1 d 1
RQ z =r 01∗Conj r 01= 2 2
1r 01 r 122 r 01 r 12 cos Q 1 d 1
2 2
T Q z =
k z ,2
k z ,0
t 01∗Conj t 01 =
k z ,2 t 01 t 12
k z ,0 1r 212 r 2232 r 12 r 23 cos Q 1 d 1
où Q z=Q 0=Q z ,0 =2 k z ,0 est la variable pertinente dont dépendent r 01, r 12, r 23, t 01, t 12 et Q 1 .
Le terme de phase e−i Q1 d 1 est introduit par les interférences entre les ondes réfléchies aux deux interfaces
tours à tours constructives ou destructives en fonction de la valeur de Q 1 , c'est-à-dire en fonction de l'angle
d'incidence. Les oscillations crées par ces interférences ont une période de 2 /d 1 ce qui permet une
mesure directe de l'épaisseur de la couche. Elles sont visibles sur la figure suivante et on les nomme "franges
de Kiessig". Leur amplitude dépend des contrastes d'indice optique relatifs aux deux interfaces et devient
maximum lorsque le substrat (milieu 2) est le même matériau que le milieu incident (milieu 0).
Figure 9 : Réflectivités (R=rr*) tracées sur une échelle logarithmique et linéaire du système décrit
Complément
La figure du dessous correspond à la phase de r. La réflectivité du substrat de silicium
( b=1,99210−5 [ Å−2 ] ) pour des rayons-X de longueur d'onde =1,54 [ Å] est présentée en pointillés
soit en noir lorsque l'absorption est négligée, soit en bleu en considérant celle-ci ( μ=1,425 10−6 [ Å−1 ] ). Les
courbes cyan sont obtenues pour une couche de 400[Å] de maghémite très absorbante (Fe2O3 avec
−5 −2 −5 −1
b=3,99 10 [ Å ] et μ=1,065 10 [ Å ] ). Les courbe magenta correspondent à une couche de
même épaisseur du copolymère dibloc étudié. Ce matériau absorbe peu (PS-PBMA avec
27
Cours
Si on s'intéresse à la réflexion totale entre le substrat et la couche, l'expression de l'angle critique doit être
réécrite en fonction des valeurs accessibles expérimentalement et donc définies dans le milieu d'incidence
(milieu I ou 0). Nous notons k 0z ,12
la valeur particulière de k z ,0 correspondant à l'angle incident où va se
manifester cette réflexion totale. Selon l'expression vue précédemment nous obtenons :
2 2 2 2
k z0,12 = k 2z ,0 = k cz ,01 k zc,12 , soit : k z0,12 =4 b2− b0
La réflexion totale entre la couche et le substrat est donc mesurée dans le milieu incident au même angle que
celui obtenu sur le substrat nu k 0z ,02
. Par contre en présence de la couche, une autre valeur particulière de
k z ,0 existe et correspond au phénomène de réflexion totale sur la couche dans le milieu incident. L'angle
critique correspondant s'obtient avec :
2 2
k cz ,01 = k 0z ,01 =4 b1− b0
Plusieurs cas peuvent être envisagés quand on compare ces deux angles critiques, ce qui revient à comparer
b1 et b2 . Quelle que soit la relation entre ces deux potentiels, un plateau de réflexion totale est
mesuré aux petits angles ainsi le coefficient de réflexion global r doit être de module unité.
Lorsque b1 < b2 , la réflexion totale à l'interface entre la couche et le substrat va avoir lieu en
premier quand l'angle d'incidence diminue puisque k 0z ,12
k z0,01 . Entre ces deux valeurs
particulières de k 0z , il y a réflexion totale sur le substrat mais pas encore sur la couche pleine, ainsi
∣r 12∣=1 et r 01 est réel.
Posons r 12=e i , r 01=ℜ r 01 et
: =−Q 1 d pour pouvoir reformuler :
i i
ℜr 01e −i ℜr 01 e
r= =e
1ℜr 01 e i e−i ℜr 01
2
i
e i ∗
r= i
, soit R=r∗Conj r ≡rr =1
1e i
Lorsque b1 b2 , la réflexion totale sur la couche se manifeste avant celle sur le substrat
lorsque I décroît. Pour k z ,0 compris entre k 0z ,01
et k 0z ,12
, on a donc ∣r 01∣=1 et une onde
évanescente (mode non propagatif) s'étend jusqu'au substrat ( Q 1 est un imaginaire pur). Comme
précédemment le formalisme utilisé permet d'expliquer la présence d'un plateau de réflexion totale.
28
Cours
4. Réflectivité des film minces stratifiés (selon la normale à leur surface libre, z)
Dans le paragraphe suivant, nous allons présenter les méthodes utilisées classiquement pour le calcul de la
réflectivité spéculaire de films minces ayant des profils d'indice qui dépendent de la profondeur, c'est
à dire ayant une densité de longueur de diffusion fonction de leur normale b z .
L'introduction du formalisme matriciel est attribuée à Herpin pour l'optique des films minces homogènes
[ [11] ]. Nous partons de l'article d'Abelès [ [12] ] qui est repris dans de nombreux ouvrages de référence en
optique [ [13] [14] ].
Un matériau stratifié introduit du point de vue optique une disymétrie entre la direction normale au film z et
les directions x, y parallèles aux plans des surfaces. Ses caractéristiques sont invariantes par translation latérale,
soit perpendiculaire à z et exprimées par l'indice de réfraction (optique ici): n z=ε μ . On distingue les
régions suivantes du film :
{
Pour ∞z0: =0 et μ=μ 0, ainsi : n=n0
Pour 0z −d tot : = z et μ= μ z , ainsi : n=n z
Pour −d tot z−∞ : =N 1 et μ= μ N 1 , ainsi : n=n N 1
Dans ce cas, nous devons repartir des équations de Maxwell pas encore simplifiées au cas des matériaux
homogènes et qui se résument pour la polarisation "s" étudiée (Ey=Ez=0) à :
{ {
∂ H z ∂ H y i i μ
a: − E x=0 d: H x =0
∂y ∂z C C
∂H x ∂ Hz ∂ Ex i μ
b: − =0 e : − H y =0
∂z ∂x ∂z C
∂ H y ∂ Hx ∂ E i μ
c: − =0 f : x H z =0
∂x ∂y ∂y C
Combinées entre elles, elles conduisent à l'équation d'Helmoltz (déjà énoncée sous sa forme générale ) et qui
se simplifie suivant les relations ci-dessus à l'expression :
∂2 E x
∂y
2
∂2 E x
∂z
2
−d
ln μ ∂ E x 2 2
dz ∂z
n k 0 E x =0
Pour montrer que ce problème est unidimentionnel (selon z), Abelès propose comme solution de cette
équation, un champ séparable en deux fonctions des directions y et z :
E x y , z =Y y U z
L'expression devient une égalité aux membres séparables :
2 2
1 ∂ Y −1 ∂ U 2 2 d ln μ 1 ∂U
2
= 2
−n k 0
Y ∂y U ∂z dz U ∂z
Cette relation impose que ses deux membres soient egaux à une constante, et Abelès pose :
29
Cours
{
2
1 ∂ Y
=−K 2
Y ∂y 2
2
∂ U d ln μ ∂U 2 2 2
2
− n k 0 U =K U
∂z dz ∂z
{
∂V
{
E x y , z =U z e
i t−k 0 S y i k 0 U =−i k 0 S W −
∂z
i t−k 0 S y
S: H y y , z =V z e avec selon a), e) et f): −∂U
i k0 μV =
H z y , z =W z ei t −k S 0 y ∂z
i k 0 μ W =−i k 0 S U
Ces conditions se simplifient à deux équations différentielles du premier ordre après élimination de W. On
obtient :
{
2
∂ U d ln μ ∂U
k 20 μ−S 2 U =0
{
∂U 2
−
=−i k 0 μV ∂z dz ∂ z
∂z
s : qui conduit à :
2
S
2
∂V S d ln −
=−i k 0 − U 2
∂ V μ ∂V
∂z μ − k 20 μ−S 2 V =0
∂ z2 dz ∂z
Notons que pour une onde polarisée "p" telle que Hy=Hz=0, on obtient des relations analogues en utilisant
directement les substitutions vues précédemment sur cette équation.
Pour ces deux polarisations nous obtenons des équations différentielles linéaires du second ordre de type
2
∂ y ∂y
2
a z b z y =0 . On en déduit que chaque solution U et V se décompose en combinaison
∂z ∂z
linéaire de deux solutions particulières (U1, U2 ou V1, V2) satisfaisant le système d'équations linéaires du
premier ordre introduit ci-dessus. On en déduit les systèmes suivants :
{
V 1 U z2−U 1z V 2=0
z
U 1 V −V U 2=0
2
z
1
soit :
∂ Det
∂z
=0 où Det =
∣ U1 V1
U2 V2 ∣
=U 1 V 2−U 2 V 1
{U 1=u 1 z
V 1=v 1 z
et
{ U 2=u 2 z
V 2=v 2 z
telles que
{u1 0=v 2 0=0
v 1 0=u 2 0=0
30
Cours
Ainsi les solutions générales sont du type :
{U z =u 2 z U 0u 1 z V 0
V z=v 2 z U 0v 1 z V 0
[ ][
U z
V z
u u U 0
= 2 1
][ ]
v 2 v 1 V 0
avec N z =
[ ]
u 2 u1
v2 v1
[ ][
V 0 ][ ]
−v 2 z u 2 z V z V z[ ]
U 0 = v 1 z −u 1 z U z =M z U z
avec Det M z =1
Un système pouvant être décrit comme formé par l'empilement de couches homogènes d'indices optiques
différents est dit multicouche. C'est un matériau stratifié particulier dont l'indice optique présente des
discontinuités marquées selon l'axe z. Une telle multicouche est représenté sur la figure suivante. Chacune des
N couches est numérotée (indice l) depuis le milieu d'incidence du faisceau correspondant à l'indice l=0
jusqu'au substrat d'indice l=N+1. Toutes ces strates d'épaisseurs respectives dl sont homogènes et
caractérisées indifférament par leur indice optique nl ou leur densité de longueur de diffusion bl .
31
Cours
Pour la propagation d'une onde sinusoïdale dans un milieu stratifié, la relation matricielle tient compte de la
conservation des composantes tangentielles à l'axe de stratification (z) qui sont notées Ex et Hy. Comme nous
l'avons vu, cette expression permet de lier les composantes de ces champs, à une profondeur donnée (U(z) et
V(z)), à leur valeur dans le milieu d'incidence qui sont accessibles (U(0) et V(0)). Pour cela on doit déterminer
la matrice M(z) qui caractérise la multicouche étudiée.
Dans le cas d'un simple dioptre, cette matrice permet de lier les valeurs des champs dans le milieu d'incidence
I (UI(z>0) et VI(z>0)) à celles dans le matériau T (UT(z<0) et VT(z<0)) par la relation :
[ ]
U I 0
V I 0 [ ]
U z
=M z T
V T z
On généralise cette relation pour une multicouche quelconque caractérisée par la matrice M(z) et on lie les
champs dans la couche N (UN(z) et VN(z) pour zN-1> z >zN) à ceux de l'onde incidente (U0(0) et V0(0) pour
z ≥z 0 ) par la relation:
32
Cours
[ ]
U 0 0
V 0 0
=M z
[ ]
U z
V z
l=N
avec M z =[ M 1 z 1 ][ M 2 z 2−z 1 ] ... [ M N z−z N −1 ] =∏l =1 M l
et M l =M l z l −z l −1=
[ v 1,l z −u1,l z
−v 2,l z u 2,l z ]
et où la matrice Ml correspond à la couche z l −1≤z≤ z l d'épaisseur d l =∣z l −z l −1∣ .
Examinons pour un tronçon l de cette multicouche la matrice Ml qui le caractérise. Partons du système qui
devient :
{ {
2
∂U ∂ U
=−i k 0 μl V 2
k 20 μ−S 2 U =0
∂z ∂z
et qui conduit à :
∂V
∂z
=−i k 0 l −
S2
μl
U
∂2 V
∂z 2
k 20 μ−S 2 V =0
Abelès indique que les solutions satisfaisant ces systèmes sont du type :
{
U z = Acos k 0 z −z l −1 l μl sin l B sin k 0 z −z l −1 l μl sin l
V z =
1 l
i μl sin l [ B cos k 0 z−z l −1 l μl sin l − Asin k 0 z−z l−1 l μ l sinl ]
où A et B sont des constantes. On en déduit les solutions particulières introduites avant et qui nous
conduisent aux éléments de la matrice Ml,ij caractérisant la couche l :
{ l
[
M
M l = l ,11
M l ,12
M l ,21 M l ,22 ] en posant :
Pl=
μl
sinl
{
M l ,11=v 1, l=cos k 0 z −z l −1 l μl sin l
où
M l ,12=−u 1,l =i
μl 1
l sinl 0
sin k z− z l−1 l μ l sinl
M l ,21 =−v 2=i l sin l sin k 0 z−z l−1 l μ l sinl
μl
M l ,22 =u 2=v 1, l
33
Cours
{
M l ,11=v 1,l =cos k l z− z l−1
i
M l ,12=−u 1,l = sin k l z− z l−1
soit Pl
M l ,21=−v 2=i P l sin k l z− z l −1
M l ,22 =u 2=M l ,11
et où Pl est appelé "admittance caractéristique" de la couche l par analogie avec l'électronique [ [14] ]. On
passe aux résultats d'une polarisation "p" en appliquant les substitutions ( s → p ).
Expérimentalement, les grandeurs accessibles se trouvent dans les milieux homogènes considérés comme
semi-infinis indexés 0 (au dessus du film) et N+1 (au dessous du film) où s'effectue la mesure. Les grandeurs
U(z=0) et V(z=0) correspondent aux champs dans le premier milieu qui peuvent s'obtenir par décomposition
de ceux-ci en la somme de deux contributions correspondantes à une onde incidente (d'amplitude de champ
électrique E−0 ) et à une onde réfléchie par la multicouche (d'amplitude de champ électrique E0 ). Ce qui
se traduit par les égalités :
{ { [ ] [ ]
- + -
U 0 0=E 0 E 0 U N 1 z =E N 1 U 0 0 U N 1 z N 1
- +
et -
liés par =M
V 0 0=P 0 E −E
0 0 V N 1 z =P N 1 E N 1
V 0 0 V N 1 z N1
soit
{ U 0 0=E -0E +0 =M 11 P N 1 M 12 E -N 1
V 0 0=P 0 E 0- −E +0 =M 21P N 1 M 22 E -N 1
{
E +0 P M P N 1 M 12− M 21P N 1 M 22
r 01=∣r 01∣e = - = 0 11
i φ 01
{
RQ z = r 01∗Conj r 01
T Q z =
P N1
P0 01
t ∗Conj t 0 1
où
P N 1
P0
= N 1 0
μ sin N 1
μ N 1 0 sin 0
Supposons que la couche décrite par la figure précédente est non magnétique ( μ l =0 ) et purement
diélectrique. On obtient alors :
34
Cours
{
M 1,11=v 1,1=cos k 1 d 1
{
−i k 1 n1 n0
M 1,12=−u1,1 = sin k 1 d 1 P 1=n1 sin I = = = k
P1 où k 0 n 0 k 0 z ,1
M 1,21=−v 2=−i P 1 sin k 1 d 1 k 1=k 0 n1 sin I =n0 k z ,1
M 1,22=u 2=M 1,11
Ces éléments sont introduits dans les équations donnant les coefficients en amplitude de réflexion et
transmission de chaque interface. On obtient l'expression des coefficients de réflectivité et de transmission du
film (notés avec une tilde). Elles se simplifient en introduisant les coefficients de Fresnel des interfaces. Pour
le dioptre séparant le milieu I et T, ces coefficients deviennent :
−i 2 k z ,1 d 1 −i 2 k z ,1 d 1
r 01 r 12 e t 01t 12 e
soit : r 01= −i 2 k z ,1 d 1
et t 01= −i 2 k z ,1 d 1
1r 01 r 12 e 1r 01 r 12 e
En introduisant r12, r23 et t12, t23 dans les expressions de r 01 et t 01 on retrouve les expressions de la
réflectivité R et Transmission T déjà vues :
Pour cette méthode itérative, la réflectivité se calcul d'interface en interface en respectant les équations de
continuité des champs électromagnétiques et en tenant compte des interférences entre les ondes réfléchies et
réfractées aux différentes interfaces. Le coefficient de réflectivité de l'interface la plus profonde correspond au
coefficient de Fresnel local puisque aucune onde ne revient du substrat :
k z , N −k z , N 1 Q N −Q N 1
r N N 1=r N N 1= = où Ql =Q z ,l =2 k z ,l
k z , N k z , N 1 Q N Q N 1
Nous partons de ce coefficient de réflectivité (N/N+1) au substrat et remontons jusqu'à la réflectivité dans le
milieu 0 où s'opère la mesure, en suivant la méthode récurrente déjà introduite pour le calcul d'une couche
unique. Nous obtenons ainsi une expression analogue qui est pour la lième interface (située entre les couches
l-1 et l) :
r l −1 l r l l 1 e −i Q d
l l
r l−1 l = −i Ql d l
1r l−1 l r l l 1 e
Elle tient compte des interférences entre ondes réfléchies aux interfaces sous-jacentes et permet d'obtenir le
coefficient de réflexion de l'interface (l-2 l-1):
r l−2 l −1= −i Ql −1 d l −1
1r l−2 l −1 r l−1 l e
Ici on décrémente l (de N à 0) jusqu'à la première interface (entre le milieu d'incidence 0 et la couche 1). La
35
Cours
{ RQ z = r 01∗Conj r 01
T Q z =1−RQ z
La programmation des deux formalismes présentés (matriciel ou itératif) passe toujours par le calcul des
vecteurs d'onde dans les différentes couches. Ces quantités pouvant être complexes, nous allons commencer
par les définir et souligner une source d'erreur courante pour leur programmation. Revenons tout d'abord sur
les relations de continuité des champs électromagnétiques aux interfaces qui lient les expressions des vecteurs
d'onde du rayonnement se propageant de part et d'autre d'un dioptre. Ainsi le vecteur de diffusion dans la
couche d'indice l+1 s'obtient à partir de sa valeur dans le milieu précédent d'indice l par la relation déjà vue :
2 2 2
k z , T = k z , I − k cz , IT
Exprimons le module de ce vecteur autrement pour son calcul :
2
k z ,l 1 = k z ,l − k z ,l l1 =
c 2
k z ,0
2 i=l1
−∑i=1 k zc,i−1 i
2
où l'angle critique attaché au dioptre entre les couches l et l+1 est repéré par la valeur du module du vecteur
d'onde correspondant : k zc,l l 1 . Pour calculer cette quantité complexe on utilise les relations la reliant aux
indices ou densités de longueur de diffusion. Développons la somme en fonction des densité de longueur de
diffusion :
i=l 1 2 i=l 1 2
∑i=1 k cz , i−1i =∑i=1 4 b i − bi−1 =4 bl1− b0 = k zc,0 l 1
En fonction des indices optiques on obtient :
i=l 1 2 i=l 1 2
∑i=1 k cz , i−1i =∑i=1 ni2−1−ni2 k 2z ,0 = n20−n2l 1 k 2z ,0 = k cz ,0l 1
Dans :
k z ,l 1 = k z ,0− k z ,0l 1
2 c 2
avec
2
k cz , i−1i =4 bi− bi−1
ou encore :
k l 1 4
k z ,l 1 =k 0 n 2
l1 −n20 1−cos 2 0 où nl 1=n 0T=
k0
= 1− 2 bl1
k0
2
Pour ces expressions : k 0= , k z ,0 =k 0 sin0 et 0= I ,0 est l'angle d'incidence du faisceau dans le
0
milieu l=0 (vide) sur la surface.
Rappelons que la 2ième loi de descartes impose la conservation de la composante transverse des vecteurs
d'onde soit :
n0 k z ,l 1
k y ,l 1=k y ,0=k 0 cos 0 =k l 1 cos 0 =k l 1 cos l 1=
n l1 tan l 1
36
Cours
Attention
La programmation de ces relations n'est pas aussi simple qu'il semble.
Pour un matériau sans absorption et à des angles inférieurs à son angle critique, la quantité sous la racine de
l'expression du vecteur d'onde devient négative. Le vecteur d'onde dans le matériau est alors un imaginaire
pur dont le signe doit être négatif en accord avec les conventions adoptées pour la dépendance temporelle et
spatiale des champs électriques. Un logiciel tel que MATLAB [ [17] ] prendra systématiquement cet
imaginaire comme positif. Pour éviter cela il faut spécifier dans le calcul qu'on utilise son conjugué complexe.
Dans le cas où de l'absorption existe, le vecteur de diffusion comporte toujours une partie imaginaire qui fixe
son signe sans ambiguïté. Les effets de ces erreurs sont rarement spectaculaires dans les calculs des
réflectivités car ils n'affectent que la partie imaginaire des coefficients de réflexion. Ils sont plus importants
sous l'angle critique et lorsqu'on calcule des interférences entre ondes réfléchies.
C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons tracé systématiquement les phases des coefficients de
réflectivité complexes (r) dans la suite.
Jens Als-Nielsen a popularisé l'utilisation des approximations de Born pour le calcul de la réflectivité
spéculaire des rayons-X. Son objectif était de déterminer la distribution électronique moyenne b z
normale à la surface d'une solution de cristal liquide nématique [ [18] [19] ]. L'expression reliant le profil de
potentiel en profondeur à la réflectivité mesurée est :
2
∣ 1 d 〈 b z 〉 i Q
∣
∞ 2
RQ z ≈ R Fresnel Q z
bVolume
∫−∞
dz
dz
e z z
= RFresnel Q z ∣S Q z ∣
1. Approximations de Born
L'utilisation des approximations de Born en diffusion est courante et justifiée lorsque le rayonnement interagit
peu avec la matière [ [20] [21] ]. Elles sont particulièrement appréciées quand elles permettent de simplifier le
formalisme au point de rendre l'écriture d'expressions analytiques envisageable pour R et T. Principalement
elles reviennent à négliger:
les réflexions multiples
la réfraction dans les matériaux
les variations de phase dues aux modifications de la vitesse de propagation au passage d'un milieu à
l'autre.
La seconde et la troisième de ces simplifications peuvent être appelées "approximations cinématiques",
puisque la conservation n'est plus vérifiée que pour le vecteur de vitesse le long de la trajectoire de la
particule. Au contraire, les modèles précédents ("dynamiques") respectent les lois de la conservation
mécanique.
Pour les films multicouche, l'intégrale de l'expression précédente devient une somme discrète. Quand l'origine
37
Cours
En appliquant les approximations de Born, nous avons retracé les réflectivités de l'échantillon présenté
précédemment suivant la théorie dynamique. On voit sur la figure que ces approximations ne sont pas valides
dans la région qui s'étend des très petits angles jusqu'à plusieurs fois l'angle critique du film (soit des petits
vecteurs de diffusion Q avec Q=Q z dans les conditions spéculaires). Cette limitation rend l'utilisation des
approximations de Born délicates quand l'intensité réfléchie chute rapidement avec Q z .
Remarque
Ces approximations sont donc peu utilisées pour les neutrons puisque la gamme du vecteur de diffusion
analysée va rarement au delà de Q z~0,3 Å−1 .
Figure 11 : Comparaison des réflectivités tracées avec une théorie cinématique basée sur l'utilisation des approximations de Born
(pointillés) et avec une théorie dynamique (traits pleins)
Complément
Les calculs dynamiques sont présentés sur une figure précédente. Les courbes correspondant au substrat nu
sans film dessus sont calculées suivant la théorie dynamique et tracées en pointillés noirs (avec et sans
absorption)
38
Cours
Nous allons voir comment calculer l'indice de réfraction d'un matériau pour les rayons-X et pour les
neutrons, ceci à partir de sa composition isotopique et en utilisant les données tabulées dans la littérature.
Il est pratique de décomposer l'indice de réfraction (n) d'un materiau en une composante réelle ( 1− ) et
une composante imaginaire ( − ) :
{
2
b0
=
2
μ 0
=
4
L'expression de n'est valide que lorsque b est faible. C'est le cas généralement pour les neutrons et les
rayons-X puisque les matériaux ont une densité de longueur de diffusion b de l'ordre de
10−6 à 10−5 [ Å−2 ] , mais ce n'est pas le cas pour la lumière visible par exemple. Ainsi, le lien entre ,
et respectivement b et μ n'est pas aussi simple que l'indique cette relation (François de Bergevin en
discute dans la référence [ [3] ]). Nous verrons qu'il est possible de lever cette approximation tout en
conservant l'utilisation des valeurs calculées ou tabulées habituellement pour b et μ . Ces deux
constantes caractérisant un matériau sont particulièrement appréciées pour les raisons suivantes :
La densité de longueur de diffusion b est indépendante de la longueur d'onde dans la gamme
des énergies que nous considérons habituellement pour les rayons-X au laboratoire ou les faisceaux
Neutrons (sauf dans le cas de l'utilisation de techniques très spécifiques bien au delà du cadre de ce
cours). Lorsque les relations liant à b et à μ ci-dessus sont valides et quand l'absorption
du matériau est faible, la loi de Snell-Descartes relie T à l'angle critique du matériau T par la
relation simple : c
0T ≈ 2 T
Le coefficient linéaire d'absorption μ a ici le même sens que celui utilisé dans la loi de Beer-
Lambert pour la lumière visible. La transmission au travers d'une épaisseur x d'un matériau
J T −μ x
correspond au rapport du flux transmis par rapport au flux incident. Soit : T = =e
JI
Ainsi l'inverse de μ correspond à l'épaisseur traversée donnant une réduction de l'intensité du
faisceau d'un facteur exp 1~2,72 , soit J / J I = J I −J T / J I =63,2 . Cette grandeur 1/ μ
s'appelle le parcours libre moyen sans absorption (en mètres).
Les valeurs de b et de μ d'un matériau sont différentes pour la lumière, les rayons-X et pour les
neutrons. On peut par contre comparer ces grandeurs entre elles bNeutrons ou bRX ce qui permet
entre autre de savoir si il vaut mieux utiliser le rayonnement X ou neutron pour étudier un échantillon donné.
39
Cours
On recherche généralement le plus grand contraste entre couches successives (différence des b ) ce qui
se traduit par des franges d'interférences plus marquées dans le signal de R analysé. Des considérations
expérimentales sont aussi a prendre en compte quant au choix de la technique et seront abordées dans un
autre chapitre. Nous allons maintenant présenter leur calcul.
1. Photons X
La réduction de vitesse de propagation que subit une onde lumineuse arrivant du vide dans la matière peut
s'expliquer avec des arguments simples: le champ électrique périodique de l'onde incidente exerce une force
sur les électrons du milieu. Cette force entraîne l'oscillation des électrons à la même fréquence que l'onde
incidente ce qui se traduit par l'émission d'une onde électromagnétique de même fréquence. Le champ total
résultant est la superposition cohérente des champs de l'onde incidente et de l'onde émise par le milieu.
L'interférence de ces ondes conduit à une propagation plus lente dans le milieu matériel que dans le vide. Le
même raisonnement s'applique à la propagation des rayons-X dans la matière.
Les rayons-X interagissent avec les électrons de l'atome. L'indice de réfraction aux rayons-X d'un
matériau s'obtient à partir du modèle phénoménologique classique de l'électron élastiquement lié.
L'équation fondamentale de la dynamique appliquée à l'électron tient compte d'une force de Lorentz due au
champ électromagnétique local induit par l'onde incidente, d'une force de rappel électron-noyau (de constante
de rappel m é l , m2 ) et d'un freinage de type visqueux de ses déplacements (de constante de friction i ). La
pulsation de l'électron m de l'atome l est notée l , m ~ 1015 [rad/s] et est infiniment plus faible que celle de
l'onde électromagnétique incidente ~ 1019 [rad/s ] . On suppose donc que l'électron va vibrer sous
l'influence du champ incident à la pulsation forcée . Ce modèle conduit à l'expression suivante pour
l'indice de réfraction [ [22] ] :
Fondamental
atomes 2
N e electrons f l ,m
n =1 l
2
l
0 me
∑m − 2−i l , m
2
l ,m
où mé est la masse d'un électron (9,109.10-31 kg) et e est sa charge (1,602.10-19 C).
Le facteur de diffusion complexe fl,m peut se décompose en la somme de trois termes pour l'atome l :
Z l , f l , m’ et if l ,m ’ ’ qui sont accessibles dans la littérature pour chaque atome ou ion [ [23] [24] ]. Ce
sont respectivement le nombre total d'électrons, la partie réelle et la partie imaginaire du facteur de diffusion
anomale. Seul le second et troisième terme dépendent de la longueur d'onde des rayons-X utilisés. En
pratique, le nombre d'atomes par unité de volume s'obtient à partir de la densité massique l en atomes l et
à partir de la masse atomique Al, avec l'expression : N atomes l =Na / Al , où Na est la constante d'Avogadro
égale à 6,022 1023.
Pour un matériau uniquement constitué de l'élément chimique l on obtient pour les rayons-X :
{ bRX électron
l =r 0 bl =r 0 N atomes
l Z l f ' l
μ lRX =2 0 r 0 N atomes
l f ' 'l
Remarque
Dans ces expressions, f l ’ apparaît comme une correction au nombre total d'électrons Zl de l'atome l dans
40
Cours
Les neutrons interagissent principalement avec le noyau de l'atome. Dans le cadre de la théorie quantique,
l'étude de la diffusion d'un neutron par un atome fixe passe par la recherche de la fonction d'onde
solution de l'équation de Schrödinger. De manière analogue au traitement de la diffusion scalaire selon le
formalisme optique présenté, la fonction d'onde est exprimée à partir de l'interférence d'une onde
incidente l et d'une onde diffusée Dif . On pose alors les conditions suivantes :
{ H =E
De solution: =l Dif
avec
{ H 0 l =E l
Dif =G V
où les fonctions d'onde se notent l pour l'onde plane incidente, Dif pour l'onde diffusée supposée
sphérique et pour la solution recherchée. H0 est l'Hamiltonien du système en l'absence d'interactions avec
le neutron, E est l'énergie du système qui est conservée au cours de la diffusion et G est a fonction de Green
dite retardée pour l'onde sphérique. La solution doit satisfaire l'équation de Lippmann-Schwinger qui passe
par la détermination de l'opérateur de transition T (équation 2.1.5 de la référence [ [25] ]) :
=1G T l
Fermi en 1936 proposa l'expression suivante pour l'opérateur de transition :
2 ℏ 2
T r = a noyau r
mN
où a est une longueur de diffusion égale au premier terme du développement de l'amplitude de diffusion
f =−ai k 0 a 2O k 20 et dont il est la limite basse énergies (équation 2.3.38 de la référence [ [25] ], les
différents termes de f sont définis après l'équation 2.2.27). Ce résultat a été étendu au cas des atomes liés, en
supposant qu'à l'instant de la collision, les interactions interatomiques étaient négligeables. Cette hypothèse
dite "Impulse approximation" est depuis justifiée puisque les forces interatomiques sont typiquement de
l'ordre de 1eV sur une distance de 1Å, alors que le potentiel d'interaction neutron-noyau est estimé à près de
40.106 eV sur un rayon de quelques fm. Le pseudo-potentiel de Fermi permet de quantifier l'interaction
neutron-noyau lié et a pour expression :
2 ℏ2
V Fermi r =T r = b r
mN noyau
Dans cette expression on a substitué à la constante a de l'opérateur la constante b noyau appelée longueur de
diffusion liée. Ces constantes sont liées par la relation :
b noyau =
Anoyau /m N 1
Anoyau /mN a , où Anoyau est la masse atomique du noyau.
Cette substitution (de a par b) correspond au passage du référentiel attaché au centre de masse à celui attaché
au laboratoire. Le mot lié ne se réfère pas à la liaison chimique et ces quantités sont toutes deux applicables
aux gaz monoatomiques par exemple. L'expression de V est un pseudo-potentiel central de type cœur dur
décrivant une interaction de très faible extension spatiale ( r =∣r −r noyau∣=10−5 Å ) avec le neutron situé à la
41
Cours
position r . L'interaction est centrée sur la position du noyau r noyau telle un dirac r et est répulsive
( V Fermi0 ) pour les valeurs positives de bnoyau . Cette grandeur phénoménologique se détermine
expérimentalement et évalue, en quelques sortes, la force de l'interaction neutron-matière.
Pour les neutrons, nous avons introduit dans le cadre de la théorie élémentaire de la diffusion l'indice de
réfraction du matériau par l'expression :
n l=
nl kl
n0 k 0
Vl
E0 4
20
= = 1− = 1− 2 bl = 1− bl
k0
Un formalisme plus rigoureux que nous n'expliciterons pas ici en raison de sa complexité introduit des
corrections au champ local [ [25] ]. Il est souvent possible de séparer en deux contributions l'indice optique
tout en gardant une excellente précision. De même, la longueur de diffusion du noyau lié se sépare aussi en
une partie réelle et une partie imaginaire conduisant à l'expression :
Remarque
Pour expliciter l'origine de ces deux contributions, nous devons rappeler que les neutrons sont sensibles au
magnétisme et ont un spin s=1/2 pouvant interagir avec les spins nucléaires I des atomes rencontrés. La
longueur de diffusion liée devient donc dépendante de I et son expression la plus générale (invariante par
rotation) est :
Inc
Coh 2b
b=b s I
I I 1
Lorsque les noyaux ou les neutrons ne sont pas polarisés, la moyenne au cours du temps et sur toutes les
orientations possibles des vecteurs spin annule le second terme de cette somme. On obtient donc la longueur
de diffusion Cohérente : 〈 b 〉=b Coh . Par contre l'expression du carré des fluctuations de b conserve pour
cette moyenne une partie dépendante des spins et s'exprime comme : 〈∣ b∣2 〉=〈∣b∣2 〉 −∣〈 b 〉∣2 , où
〈∣b∣2 〉=b Inc 2 . Les sections efficaces de diffusion dites cohérente et incohérente s'obtiennent à partir
de ces grandeurs. Leur somme correspond à la section efficace totale de diffusion :
σ
Dif
=σ
Coh
σ
Inc
, avec :
{ σ Coh=4 bCoh 2
σ =4 b −∣b
Inc Inc 2
∣
Coh 2
Rappel
Un matériau constitué d'un élément chimique seul est généralement un mélange d'isotopes dont le spin est
différent. Au désordre d'orientation des vecteurs spins s'ajoute alors un désordre isotopique. Une approche
grossière de cette dépendance des sections efficaces en fonction des spins est de considérer qu'un neutron va
sonder un matériau avec un potentiel d'interaction uniforme comme si ce milieu était constitué par un seul
diffuseur effectif caractérisé par bCoch et qu'il existe des fluctuations aléatoires (temps et espace) de cette
interaction donnant lieu à une diffusion isotrope dite incohérente et caractérisée par b Incoh .
42
Cours
différents éléments calculées pour une longueur d'onde de 1,798 Å . Le lien entre σ Ab et et b ’ ’ est :
σ Ab =2 〈 ℑb 〉
où la moyenne statistique s'effectue sur les spins des neutrons et des noyaux.
Exemple
Pour illustrer cette discussion, considérons le cas de l'Hydrogène, 1H de spin ½.
{ {
Coh −15 Coh
b H =−3,8 10 m σ H =1,8 bn Dif
, soit , ainsi σ =81,8bn
b HInc=25,310−15 m σ Inc
H =80 bn
Pour son isotope de masse double, le Deutérium, 2D de spin 1, les valeurs obtenues sont très différentes :
{ b Coh
{ σ Coh
−15
D =6,67 10 m D =5,6 bn
Inc −15
, soit Inc
, ainsi σ Dif =7,67 bn
b =4,04 10
D m σ =2,03 bn
D
Ainsi la diffusion de H est pratiquement huit fois plus forte que celle de D mais est au contraire
principalement incohérente. L'isotope D conduira donc pour une même structure moléculaire à un rapport
signal cohérent sur bruit (incohérent) beaucoup plus avantageux que H et à une amplitude d'interaction
cohérente beaucoup plus importante. Au sens défini ici, c'est elle qui permet d'atteindre l'information
structurale. En réflectivité de neutrons la contribution incohérente est souvent assimilée à une source
supplémentaire de bruit de fond.
On peut tenir compte de la perte d'intensité due à la diffusion incohérente d'un matériau en supposant que
celle-ci se somme à l'intensité absorbée (neutrons capturés dans l'échantillon). Pour cela, on substitue à la
section efficace d'absorption sa somme avec la section efficace de diffusion incohérente qui se trouve aussi
dans la littérature. Pour le calcul on utilisera :
{ bNeutrons
l
Neutrons
μ l
=N isotope
l bCoh
isotope Ab
=N l σl
l
Ces termes se trouvent dans la littérature pour chaque isotope et pour la valeur moyenne obtenue à partir des
abondances isotopiques naturelles des isotopes d'un élément. Cette moyenne inclue toutes celles qu'il
convient d'effectuer pour des neutrons non polarisés dans le cadre de la diffusion élastique.
Quelques valeurs sont données dans les tableaux suivants pour des éléments chimiques courants. De même
les angles critiques et vecteurs de diffusion correspondants apparaissent dans le dernier tableau.
Méthode
Pour un composé chimique de masse moléculaire M Σ et de densité volumique Σ , il faut considéré tous
les éléments qui le constituent, c'est-à-dire tous les différents isotopes.
Les grandeurs macroscopiques, b et μ , s'obtiennent par sommations sur ces isotopes pondérées par
leurs fractions volumiques Φ 1 respectives. On peut aussi pondérer par les fractions en nombre des
différents diffuseurs (ex : pour l'oxyde de silicium SiO2 : Φ NSi=1 /2,Φ ON =2/3 puisque N Si =1 et N O =2 ).
On retient dans le cas général :
43
Cours
{
atomes l
bRX électron
Σ =r 0 Σ =r 0 Na Σ ∑l Z l f ' l
Al
atomes l
μ Σ =2 0 r 0 Na Σ ∑ l
RX
f ' 'l
Al
et
{
Neutrons Σ isotopes Coh
bΣ =Na
MΣ ∑ l
N l bl
μ Neutrons
Σ
=Na Σ ∑l
MΣ
isotopes
N l blAbso
Remarque
Notons que bCoh
H 0 ce qui permet par mélanges ou substitution entre isotopes H et D, d'obtenir toute une
gamme de densités de longueur de diffusion neutroniques bNeutrons y compris la valeur nulle.
On appel cette opération la variation de contraste par substitution isotopique et elle est très utilisée par
exemple en mélangeant de l'eau légère (H2O) et de l'eau lourde (D2O). Avec les rayons-X il est possible de
choisir un rayonnement dont l'énergie correspond à un seuil d'absorption électronique intense d'un élément
de l'échantillon et de créer aussi une variation de contraste par diffusion dite anomale. L'origine physique de
ces deux phénomènes est très différente.
44
Cours
Pour Rayons-X, Rayons-X, Neutrons, Diffusion Neutrons, Diffusion Neutrons, Diffusion Neutrons,
λ0 = 1,798 [Å] (diffusion) (absorption) Cohérente. Incohérente. totale. Absorption.
Tableau I : Caractéristiques de la diffusion des neutrons et des rayons-x de quelques éléments chimiques. Pour chaque élément : A est sa
masse atomique. 1 bn = 100 fm2 = 10-4 Å2. Issues des tables de référence. Les ? marquent les valeurs qui n’ont pas été reportées.
45
Cours
Rayons-x Neutrons
Pour λCu-Kα =1,54[Å] M asse Densité Electronique Diffusion Absorption Diffusion Absorption
atomes −2
M g/cm3 belec Å−2 µ RX Å
-1 , bCoh Å Å-1,
g/mol et ∑ Zj µN
j et (1/µRX) et (1/µN)
VElem Å 3 elec
et Å-3 δRX et δN et
βRX βN
Silicium 28,1 2,32 et 14 et 19,92 10-6 et 1,425 10-6, 2,14 10-6 et 8,5 10-11,
(Si) 20,1 0,7 7,55 10-6 70 µm et 0,808 10-6 1,17 m et
0,175 10-6 1,05 10-11
Oxyde de silicium 60,1 2,05 et 30 et 18,06 10-6 et 7,03 10-7, 3,23 10-6 et 3,5 10-11,
(SiO2) 48,7 0,616 6,81 10-6 14,2 µm et 1,228 10-6 2,84 [m] et
8,6 10-8 4,3 10-12
Eau 18 1 et 10 et 9,88 10-6 et 9, 3 10-8, -5,614 10-7 et 4,4 10-11,
(H2O) 30 0,335 3,73 10-6 1,08 mm et 2,119 10-7 2,26 [m] et
1,34 10-8 4,49 10-11
Psh (Polymère 104,15 1,05 et 56 et 9,96 10-6 et 4,15 10-8, 1,41 10-6 et 1,6 10-10,
Polystyrène hydrogéné) 164,7 0,34 3,67 10-6 2,41 mm et 5,32 10-6 0,61 m et
(C8H 8) 5,08 10-9 2,00 10-11
Psd (Polymère 112,2 1,13 et " " " 6,46 10-6 et 1,95 10-12,
Polystyrène deutéré) 164,9 2,44 10-6 51,3 m et
(C8D 8) 2,4 10-13
PBMAh (C8H14O2) 142,2 1,052 et 78 et 9,91 10-6 et 5,7 10-8, 0,55 10-6 et 2,08 10-10,
Polymère 224,5 0,3475 3,74 10-6 1,75 mm et 2,07 10-7 0,48 m et
6,99 10-9 2,55 10-11
PBMAd (C8H14O2) 156,3 1,154 et " " " 7,03 10-6 et 1,6 10-12,
Polymère 224,9 2,65 10-6 63,1 m et
1,94 10-13
M aghémite 159,7 5 et 76 et 39,9 10-6 et 1,06 10-4, 6,84 10-6 et 1,0 10-9,
(γ-Fe2O3) 53 1,43 1,5 10-5 0,94 [µm] et 2,58 10-6 0,10 m et
1,3 10-6 1,18 10-10
Tableau II. Caractéristiques liées à la diffusion des matériaux pour quelques exemples. Pour chaque matériau : M est sa masse molaire en
g/mol, ρ est sa densite massique en g/cm3, VElem est le volume de l’élément unitaire constitutif Å3, ΣZi est le nombre d’électrons, ρélec est sa
densite électronique en électrons/Å3, les (ρb) sont les densitées de longueur de diffusion électroniques (rayons-x) ou cohérente (neutrons), les δ
et β sont les décréments et les parties imaginaires des indices de réfraction et les µ sont les coefficients d’absorption lineaire électronique ou
neutronique.
L’angle critique et son vecteur de diffusion associé sont obtenus à partir de ces valeurs :
Rayons-x Neutrons
46
Exercices
II
II -
Ces exercices ont pour objectif de mettre en pratique quelques notions fondamentales abordées dans le cours.
Question
[Solution n°1 p 51]
En utilisant les caractéristiques des éléments chimiques données dans les tableaux du cours, calculer les
indices de réfraction (partie réelle et imaginaire) aux rayons-X et aux neutrons.
47
Exercices
Figure 12
Les Paramètres d'ajustement du modèle qui sont fixés aux valeurs attendues sont marqués d'une étoile dans le
tableau. Ils sont calculés pour une énergie de 8050.9122 eV (soit 0=1,540 Ả ), soit Z eff Au =74.9851
électrons effectifs (l'or a 79 électrons mais la correction anomales f ' à Z diminue la valeur effective du
nombre d'électrons participant à l'interaction avec le rayonnement X).
Question 1
[Solution n°2 p 51]
Calculer à partir des paramètres issus de l'analyse de la réflectivité, les propriétés suivantes de la couche d'or :
L'angle critique en degrés à partir du vecteur de diffusion critique de la couche d'or.
Sa densité de longueur de diffusion (en Ả−2 ) à partir de son angle critique.
Sa densité électronique en électrons/Ả 3 .
Sa densité atomique.
Question 2
[Solution n°3 p 52]
A partir de la réflectivité mesurée, il est possible de remonter assez précisément à l'épaisseur de la couche
dense d'or simplement à partir de la période des oscillations. Dans le cas présent, on compte 7 oscillations
entre l'angle d'incidence 1,040° et 1,809°. En déduire l'épaisseur de la couche d'or.
48
Annexes
49
Solution des exercices de TD
Pour les neutrons, les diffuseurs élémentaires sont les noyaux de l'atome dont la densité volumique vaut
atomes 22
N Si =Na / Al =5,10 diffuseurs/cm3. Pour les rayons-X, les diffuseurs sont les électrons dont la
densité volumique est 14 fois plus élevée puisque ZSi=14. La "force de diffusion" des diffuseurs élémentaires
est quantifiée en termes de longueur de diffusion effective. Celle de l'électron diffusant les rayons-X vaut :
r 0≡bé =2,82 10−5 Å alors que celle du noyau de silicium diffusant les neutrons vaut ici :
Coh −5
b Si =4,15 10 Å . Le produit des densités de diffuseurs par leur longueur de diffusion nous conduit aux
densités de longueur de diffusion , elles valent ici respectivement bRX Si =1,992 10
−5 −2
Å et
Neutrons −6 −2
bSi =2,14 10 Å . Ainsi pour le Silicium, c'est donc la densité de diffuseurs qui est
principalement à l'origine de l'écart entre ces deux valeurs. Par conséquent, l'angle critique aux rayons-X
c0Si, RX sera plus grand qu'aux neutrons c0Si, Neutrons d'environ un facteur :
b RX
Si
≈3
b Neutrons
Si
Si nous comparons les absorptions du silicium pour ces deux rayonnements, nous pouvons considérer que les
1
rayons-X sont rapidement absorbés alors que les neutrons sont très pénétrants, en effet : RX
≈7 μ m et
μ Si
1
Neutrons
≈1,17 m
μ Si
Cette remarque vaut pour la majorité des éléments constituant les matériaux usuels, par contre il existe des
isotopes particuliers très absorbants pour les neutrons (Li, 113Cd,...). A titre d'exemple, le 113Cd a une section
efficace d'absorption de 20600 barns alors qu'elle n'est que de 0.34 pour 114 Cd. L'isotope 113 est souvent
utilisé comme absorbeur de neutrons.
Dans les conditions de mesure dites spéculaires, le vecteur de diffusion est lié à l'angle d'incidence du faisceau
suivant la relation :
Q=Q Z =
4
0
c
sin Incident soit Incident , Au =asin
0 Q c
4
Z
=asin
1,54∗0,0792
4
≈0,556°
Il permet de calculer approximativement le paramètre Au et d'en déduire la densité de longueur de diffusion
de l'or :
51
Annexes
2
c
≈ 2 T soit T ≈
0Tc
≈4,7077∗10 −5
et puisque =
2
b0
0T
2 2
RX −6 −2
on obtient bAu ≈2 2
≈124,72∗10 Ả
0
La densité électronique de l'or est obtenue en divisant b par le rayon classique de l'électron
r 0=2.8179 10−5 Ả . On obtient : électrons
Au =4,426 électrons/Ả 3 .
On peut aussi en déduire une :
At 3
Densité atomique : Au =0.0590 Au/Ả .
Weigth 3
Densité massique : Au =19.3 g /cm .
Vol 3
Densité volumique : Au =0.0980 mol /cm .
avec MAu = 196,967 g/mol. Toutes ces valeurs sont conformes à la structure de l'or dense attendu (ici
l'orientation de la couche d'or est 111 et s'obtient en mesurant les pics de diffraction aux plus grands angles).
On en déduit la période de l'oscillation en degrés: (1,809-1,040)/7 ~ 0,10971°. Elle correspond a une période
en vecteur de diffusion égale à :
4 4
Q Z= sin Incident ≈ ∗sin 0,10971∗/180≈0,015625 Ả−1
0 1,54
La formule donnée dans le cour pour le calcul de la réflectivité d'une couche homogène sur un substrat
permet de relier cette période dans l'espace réciproque à l'épaisseur de la couche dans l'espace réel suivant le
calcul :
2
d Au= ≈ 402,12 Å
Q Z
52
Bibliographie
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