Chapitre 4 Calcul Des Intégrales Multiples
Chapitre 4 Calcul Des Intégrales Multiples
Chapitre 4 Calcul Des Intégrales Multiples
12 novembre 2019
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4.1 Intégrale double
4.1.1 Intégrale sur un rectangle
Soit R = [ a, b] × [c, d] un rectangle fermé borné de R2 et
f : R → R une fonction bornée. On partage le rectangle R en
petits rectangles en considérant deux subdivisions de [ a, b] et
[c, d] :
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σ = { Ri,j : i = 1, ..., n, j = 1, ..., m} est un quadrillage de R. On
note P ( R) l’ensemble de tous les quadrillages σ de R. Posons
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On définit alors les sommes de Darboux par
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Définition 4.1.
Soit R = [ a, b] × [c, d] un rectangle fermé borné de R2 et
f : R → R une fonction bornée. On dit que f est intégrable au
sens de Riemann sur R si
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On suppose f ( x, y) ≥ 0, ∀( x, y) ∈ R. Le graphe de f est la
surface S d’équation : z = f ( x, y).
Remarque 4.1.
o
1. Si D est quarrable, alors D et D sont quarrables et ont
même aire que D.
2. Si f est continue et bornée sur une partie quarrable
D ⊂ R2 alors f est intégrable sur D.
3. Si f est intégrable sur une partie quarrable D, elle l’ est
o
aussi sur D, et les deux intégrales coincident.
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Proposition 4.2
Soient D ⊂ R2 bornée et f , g : D ⊂ R2 → R deux fonctions
intégrables sur D. Alors
1) Pour tous λ, µ ∈ R, la fonction λ f + µg est intégrable sur
D, et on a
ZZ ZZ ZZ
(λ f + µg)( x, y)dxdy = λ f ( x, y)dxdy + µ g( x, y)dxdy;
D D D
RR RR
2) Si f ≥ g sur D, alors D f ( x, y)dxdyRR≥ D g( x, y)dxdy;
En particulier, si f ≥ 0 sur D, alors D f ( x, y)dxdy ≥ 0.
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Proposition 4.3.
Soit D1 et D2 deux parties bornées de R2 dont l’intersection
D1 ∩ D2 = ∅, et soit f : D1 ∪ D2 → R une fonction. Si les
restrictions de f à D1 et D2 sont intégrables, alors f est
intégrable sur D1 ∪ D2 , et on a
ZZ ZZ ZZ
f ( x, y)dxdy = f ( x, y)dxdy + f ( x, y)dxdy.
D1 ∪ D2 D1 D2
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4.1.3 Intégrales itérées
Théorème 4.1 (Théorème de Fubini).
Soient [ a, b] ⊂ R et u, v : [ a, b] → R deux fonctions continues
telles que u ≤ v. Soit
D = {( x, y) ∈ R2 : a ≤ x ≤ b et u( x ) ≤ y ≤ v( x )}.
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Théorème 4.2 (Théorème de Fubini).
Soient [c, d] ⊂ R et u, v : [c, d] → R deux fonctions continues
telles que u ≤ v. Soit
D = {( x, y) ∈ R2 : c ≤ y ≤ d et u(y) ≤ x ≤ v(y)}.
Corollaire 4.1.
Soit D = [ a, b] × [c, d] ⊂ R2 et f : D → R une fonction
continue. Alors
ZZ Z b Z d Z d Z b
f ( x, y)dxdy = f ( x, y)dy dx = f ( x, y)dx dy.
D a c c a
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Exemples
1) D = [0, 2] × [0, 1] et f ( x, y) = x2 + y.
ZZ Z 2 Z 1
2
f ( x, y)dxdy = ( x + y)dy dx
D 0 0
1 2 y =1
Z 2
2
= x y+ y dx
0 2 y =0
Z 2
2 1
= x + dx
0 2
1 3 1 2
11
= x + x = .
3 2 0 3
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√
2) D = {( x, y) ∈ R2 : 0 ≤ x ≤ 1, 0 ≤ y ≤ 1 − x2 } et
f ( x, y) = (1 − x2 )3/2 .
Z √1− x 2
ZZ Z 1
!
f ( x, y)dxdy = (1 − x2 )3/2 dy dx
D 0 0
Z 1h i y = √1− x 2
2 3/2
= (1 − x ) y dx
0 y =0
Z 1
8
= (1 − x2 )2 dx = .
0 15
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4.1.4 Changement de variables
Théorème 4.3.
Soit D un compact quarrable de R2 , et soit ϕ : U → R2 une
application de classe C 1 sur un ouvert de R2 contenant D telle
o o
que la restriction de ϕ à D soit un C 1 difféomorphisme de D
o
dans ϕ D . Alors ϕ( D ) est quarrable, et si f est une fonction
numérique continue sur ϕ( D ), on a
ZZ ZZ
f ( x, y)dxdy = f oϕ(u, v)| det J ϕ (u, v)|dudv.
ϕ( D ) D
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Passage en coordonnées polaires
Considèrons l’application
ϕ : R2 → R2 , (r, θ ) 7→ (r cos θ, r sin θ ). Cette application est de
classe C 1 et
cos θ −r sin θ
det J ϕ (r, θ ) = = r.
sin θ r cos θ
Considérons le compact
D = {(r, θ ) ∈ R2 : r1 ≤ r ≤ r2 et 0 ≤ θ ≤ 2π } (r1 ≥ 0).
Son intérieur est le rectangle ouvert
o
D = {(r, θ ) ∈ R2 : r1 < r < r2 et 0 < θ < 2π }.
o o
On a ϕ : D → ϕ D est une bijective de C 1 dont le jacobien ne
s’annule pas, donc c’est un C 1 -difféomorphsme. D’autre part
ϕ( D ) est la couronne circulaire
ϕ( D ) = ∆ = {( x, y) ∈ R2 : r12 ≤ x2 + y2 ≤ r22 }.
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Pour toute fonction numérique continue sur ∆, on a donc
ZZ Z r2 Z 2π
f ( x, y)dxdy = f (r cos θ, r sin θ )rdrdθ.
∆ r1 0
2) Soit D = {( x, y) ∈ R2 : x2 + y2 ≤ 1}, on a
ZZ
dxdy
Z 1 Z 2π
rdrdθ
Z 1
rdr √
p = √ = 2π √ = 2π ( 2 − 1)
D x 2 + y2 + 1 0 0 r2 + 1 0 r2 + 1
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4.2 Intégrale triple
De façon similaire à celle de l’intégrale double, on définit
l’intégrale triple d’une fonctionRRRf sur une partie bornée D de
R3 , et cette intégrale est notée D
f ( x, y, z)dxdydz. Le volume
3
d’une partie quarrable D de R est donné par
ZZZ
Vol ( D ) = dxdydz.
D
Remarque 4.2.
Les propriétés de l’intégrale double sont conservées pour
l’intégrale triple.
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4.2.1 Intégrales itérées
Théorème 4.4 (Théorème de Fubini).
Soit K un compact quarrable de R2 et
ϕ, ψ : K → R deux fonctions continues telles que ϕ ≤ ψ. Soit
D = {( x, y, z) ∈ R3 : ( x, y) ∈ K, ϕ( x, y) ≤ z ≤ ψ( x, y)}.
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Corollaire 4.2.
Soient [ a, b] ⊂ R et u, v : [ a, b] → R deux fonctions continues
telles que u ≤ v. Soit
K = {( x, y) ∈ R2 : a ≤ x ≤ b, u( x ) ≤ y ≤ v( x )}.
D = {( x, y, z) ∈ R3 : a ≤ x ≤ b, u( x ) ≤ y ≤ v( x ),
ϕ( x, y) ≤ z ≤ ψ( x, y)}.
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Corollaire 4.3.
Soit D = [ a1 , b1 ] × [ a2 , b2 ] × [ a3 , b3 ] ⊂ R3 et f : D → R une
fonction continue. Alors
ZZZ Z b1 Z b2 Z b3
f ( x, y, z)dxdydz = f ( x, y, z)dz dy dx.
D a1 a2 a3
Exemple
1) D = { x ( x, y, z) ∈ R3 : x ≥ 0, y ≥ 0, 0 ≤ z ≤ 1 − x − y} et
f ( x, y, z) = ( x + y + z)2 .
ZZZ Z 1 Z 1− x Z 1− x − y
2
f ( x, y, z)dxdydz = ( x + y + z) dz dy dx
D 0 0 0
Z 1− x
1 1
Z
3
= 1 − ( x + y) dy dx
3 0 0
Z 1
1 3 1 4
= ( + x )dx
3 0 4 4
1
= .
10
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4.2.2 Changement de variables
Théorème 4.3.
Soit D un compact quarrable de R3 , et soit ϕ : U → R3 une
application de classe C 1 sur un ouvert de R3 contenant D telle
o o
que la restriction de ϕ à D soit un C 1 difféomorphisme de D
o
dans ϕ( D ). Alors ϕ( D ) est quarrable, et si f est une fonction
numérique continue sur ϕ( D ), on a
ZZZ ZZZ
f ( x, y, z)dxdydz = f oϕ(u, v, w)| det J ϕ (u, v, w)|dudvdw.
ϕ( D ) D
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Passage en coordonnées cylindriques
Considérons l’application
ϕ : R3 → R3 , (r, θ, z) 7→ (r cos θ, r sin θ, z). Cette application est
de classe C 1 et
cos θ −r sin θ 0
detJ ϕ (r, θ, z) = sin θ r cos θ 0 = r.
0 0 1
Considérons le compact
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Si f est une fonction continue sur Σ = ϕ( D ), alors
ZZZ ZZZ
f ( x, y, z)dxdydz = f (r cos θ, r sin θ, z)rdrdθdz,
ϕ( D ) D
donc
ZZZ Z z2 Z g(z) Z 2π
f ( x, y, z)dxdydz = f (r cos θ, r sin θ, z)rdθ dr
Σ z1 0 0
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Exemples. 1) Calculons le volume de la boule
BR = {( x, y; z) ∈ R2 : x2 + y2 + z2 ≤ R2 }.
D = {( x, y, z) ∈ R3 : x2 + y2 ≤ R2 , h1 ≤ z ≤ h2 }.
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Passage en coordonnées sphériques
Considérons l’application
27 / 34
Considérons le compact
donc
ZZZ
f ( x, y, z)dxdydz
∆
Z r2 Z 2π Z π
2
= f (r cos θ sin ϕ, r sin θ sin ϕ, r cos ϕ)r sin ϕdϕ dθ d
r1 0 0
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Exemple
Soit ∆ = {( x, y, z) ∈ R3 : 14 ≤ x2 + y2 + z2 ≤ 4} et
1
f ( x, y, z) = q 3
.
9−( x2 +y2 +z2 ) 2
Z 2 Z 2π Z π 2
r sin ϕ
ZZZ
f ( x, y, z)dxdydz = √ dϕ dθ dr
∆ 1
2 0 0 9 − r3
r2
Z 2π Z π Z 2
= dθ sin ϕdϕ √ dr
0 0 1
2 9 − r3
2
2
= 4π − (9 − r3 )1/2
3 1
2
r !
8π 71
= .
3 8
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4.2Applications : Centres et moments d’inertie
Cas dimension 2
Centre d’inertie. Le centre d’inertie d’une plaque plane D de
densité surfacique µ( x, y) ≥ 0 est le point G ( xG , yG ) tel que
1 1
ZZ ZZ
xG = xµ( x, y)dxdy et yG = yµ( x, y)dxdy,
m( D ) D m( D ) D
RR
où m( D ) = D µ( x, y)dxdy est la masse de D.
Exemple.
Considérons la plaque triangulaire
D = {( x, y) ∈ R2 : x ≥ 0, y ≥ 0 2x + y ≤ 2 de densité
surfacique µ( x, y) = 1 + 3x + y. On a
ZZ Z 1 Z 2−2x
m( D ) = µ( x, y)dxdy = (1 + 3x + y)dy dx,
D 0 0
donc
Z 1 Z 2−2x
1 1
ZZ
xG = xµ( x, y)dxdy = x (1 + 3x + y)dy d
m( D ) D m( D ) 0 0
Z 1 Z 2−2x
1 1
ZZ
yG = yµ( x, y)dxdy = y(1 + 3x + y)dy d
m( D ) m( D ) 30 / 34
Moment d’enertie.
1) Le moment d’inertie d’une plaque D de densité surfacique
µ( x, y) ≥ 0 par rapport à un point A( x A , y A ) est donné par
ZZ
IA = [( x − x A )2 + (y − y A )2 ]µ( x, y)dxdy,
D
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Cas dimension 3
Centre d’inertie. Le centre d’enrtie d’un solide D de densité
volumique µ( x, y, z) ≥ 0 est le point G ( xG , yG , zG ) tel que
1
ZZZ
xG = xµ( x, y, z)dxdydz,
m( D ) D
1
ZZZ
yG = yµ( x, y, z)dxdydz,
m( D ) D
1
ZZZ
zG = zµ( x, y, z)dxdydz,
m( D ) D
RRR
où m( D ) = D
µ( x, y, z)dxdydz est la masse de D.
32 / 34
Moment d’inertie.
1) Le moment d’inertie d’un solide D de densité volumique
µ( x, y, z) ≥ 0 par rapport à un point A( x A , y A , z A ) est donné
par
ZZZ
IA = [( x − x A )2 + (y − y A )2 + (z − z A )2 ]µ( x, y, z)dxdydz,
D
33 / 34
En particulier, les moments d’inertie de D par rapport aux axes
Ox, Oy et Oz sont donnés respectivement par
ZZZ
IOx = (y2 + z2 )µ( x, y, z)dxdydz,
D
ZZZ
IOy = ( x2 + z2 )µ( x, y, z)dxdydz
D
ZZZ
IOz = ( x2 + y2 )µ( x, y, z)dxdydz.
D
34 / 34