CHAPITRE - 3 - Nouveau
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l’activité bancaire
Les banques se doivent d’être d’une grande solidité financière (solvabilité ou Solvency) compte
tenu des effets d’une faillite éventuelle sur la stabilité de tout le système financier et, au-delà, de
l’économie tout entière.
Bâle I fait référence à un ensemble de recommandations formulées en 1988 par le Comité de Bâle,
un comité rassemblant les banquiers centraux des pays du G10 sous l'égide de la Banque des
règlements internationaux (BRI), à Bâle en Suisse, pour garantir un niveau minimum de capitaux
propres, afin d'assurer la solidité financière des banques et du système bancaire et financier. Le
premier comité est présidé par M. Cooke qui donnera son nom au premier ratio de solvabilité dit Ratio
Cooke ou Ratio Bale 1. En juillet 1988, il a été instauré un accord sous le nom «Convergence
internationale de la mesure et des normes de fonds propres» dont l’objectif est d’assurer la stabilité du
système bancaire international.
Le Ratio Cooke est calculé comme suit:
Total des encours de crédits accordés = Total des actifs risqués pondérés par un coefficient de risque
Pour tout crédit de 100, la banque doit allouer 8 en fonds propres. Certains crédits sont pondérés à
moins de 100 % selon la qualité du crédit ou de la contrepartie (engagements pondérés). Ainsi,
certains crédits étaient pondérés à 50 % (crédits garantis par une hypothèque), 20 % (contrepartie
bancaire, organisme international ou état non-OCDE) ou même 0 % (contrepartie = état OCDE)
Exemple: Une banque accorde 3 crédits:
-Crédit à une entreprise pour 1 million de dinars
-Crédit à une banque pour 100 million de dinars
-Crédit à l’Etat pour 50 million de dinars
Le cadre règlementaire des « Accords de Bâle 1 » a depuis profondément évolué au gré du contexte
économique et des crises rencontrées. Bâle 1 ne couvrait que le risque de crédit et ne proposait
aucune mesure concernant les risques de marché et les risques opérationnels. L’émergence d’un
marché actif des produits dérivés et structurés à partir des années 1996 a été l’un des principaux
catalyseurs en faveur d’une révision du cadre règlementaire issus des accords de Bâle 1. En effet, la
croissance explosive des produits dérivés de gré à gré a entrainé des risques « hors bilan »
considérables, non captés par ce cadre réglementaire en vigueur (les activités de marché
rapportaient plus que les activités traditionnelles d’intermédiation).
Bale 1 fut aménagé au milieu des années 1990 afin d'y intégrer la gestion des risques hors-bilan, tel
que les risques liés aux dérivés, mais il devint rapidement évident qu'une refonte de l'Accord était
nécessaire, ce que le Comité a réalisé avec Bâle II qui a été mis en œuvre à partir de 2006.
Section 2- Les accords de Bâle II
Le 26 juin 2004 étaient publiées les recommandations, dites Bale Il, qui est plus complète et définit
une mesure plus pertinente du risque. Cette réforme a mis en place un nouveau ratio de solvabilité
bancaire, dit ratio McDonough qui devait progressivement remplacer le ratio Cooke. Le taux restait
alors inchangé à 8% mais devait tenir compte des risques de crédit, marché et opérationnels.
Le 14 juin 2006, la première directive européenne concernant Bale II était publiée et nommée CRD
(Capital Requirement Directive). Les recommandations de Bale Il auront été mises en place
jusqu'au 1"' janvier 2008. Trois piliers constituaient le nouvel environnement réglementaire:
Par ailleurs, les méthodes de calcul du risque de crédit ont également été modifiées. Le calcul inclut
en effet une pondération qui tient compte à la fois du risque de défaut de la contrepartie, via une
probabilité de défaut associée à chaque emprunteur, et du taux de perte en cas de défaut. Ces
deux paramètres pouvant être définis soit en recourant à une méthode standard (probabilité de
défaut estimée en recourant à la notation des agences de rating, taux de perte en cas de défaut
imposé réglementairement par le régulateur), soit en recourant à une méthode interne propre à
l’établissement bancaire (dans ce cas la méthode doit avoir été validée par le régulateur), soit en
recourant à une méthode mixte (probabilité de défaut estimée en interne et taux de perte en cas
de défaut imposé par le régulateur).
Pilier Il: Supervision réglementaire
Un processus de surveillance prudentielle individualisée exige que les autorités de contrôle
procèdent à un examen qualitatif des techniques d'allocation des fonds propres en termes de:
-Validation des méthodes statistiques employées au pilier 1 (back testing) : La banque devra
prouver a posteriori la validité de ses méthodes définies a priori en fonction de ses données
statistiques et cela sur des périodes assez longues (5 à 7 ans). Elle devra en outre être capable de
"tracer" l'origine de ses données.
-validité des FP en cas de crise économique: La banque devra prouver que sur ses segments de
clientèle, ses FP sont suffisants pour supporter une crise économique touchant l'un ou tous de ces
secteurs.
La crise financière de 2008 a cependant mis en évidence les lacunes de Bale 2 avec une
couverture insuffisante de certaines grandes natures de risque inhérentes à l’activité bancaire.
C’est notamment le cas du risque de liquidité pour lequel le cadre réglementaire en place ne
définissait pas d’exigences en matière de seuil. De plus, les fonds propres des institutions financières
étaient insuffisants ou de mauvaise qualité. Certains risques avaient été peu ou mal identifiés et ce,
pour deux raisons :
•la complexification des opérations réalisées sur les marchés financiers (produits
structurés, titrisation) ;
•les insuffisances du contrôle exercé par les régulateurs dans un univers où on faisait une confiance
sans doute excessive à l’autorégulation.
Section 3- Les accords de Bâle III
Début 2007, les autorités de tutelle supranationales commencent à parler d'un «Bale Il Bis» face aux
points faibles de Bale Il qui n'a pas su éviter la crise financière et ce pour plusieurs raisons:
-la titrisation et certaines activités de marché n'étaient pas couvertes;
-les USA n'avaient pas ratifié les accords;
-le ratio ne gérait que les risques de solvabilité et non de liquidité;
-le périmètre des fonds propres pris dans le calcul du ratio était trop large.
En conséquence, il convenait d'améliorer la qualité des fonds propres, avec une importance toute
particulière donnée au CET 1 - Common Equity Tier 1 (Actions ordinaires et bénéfices mis en réserve)
et accroître cette quantité de fonds propres avec les notions de capital de conservation et de
capital contra-cyclique et, bien évidemment, de prendre en compte le risque de 1iquidité
(nouveaux ratios de liquidité).
Selon la BRI, « Bale Ill » est un ensemble de mesures nouvelles sur le contrôle bancaire, que le
Comité de Bale a élaboré pour renforcer la réglementation, le contrôle et la gestion des risques
dans le secteur bancaire. Ces mesures ont pour objet:
-d'améliorer la capacité du secteur bancaire à absorber les chocs résultant des tensions financières
et économiques, quelle qu'en soit la source;
-d'améliorer la gestion des risques et la gouvernance;
-de renforcer la transparence et la communication des banques.
Le cœur du dispositif vise à améliorer la qualité des FP, à augmenter leur niveau, à diminuer l’EDL et
à améliorer la liquidité des banques. Les règles de Bale 3 sont synthétisées ci-après (sources: BRI):
4) Volant contra-cyclique
Compris dans une fourchette de 0-2,5 % et constitué d'actions ordinaires, ce volant est imposé par
les autorités lorsqu'elles jugent que la croissance du crédit entraîne une augmentation inacceptable
du risque systémique.
Exigence en fonds propres et composition: Bale I & II Vs. Bale III
1) Titrisation
Les éléments prévus sont les suivants:
- renforcement de la couverture en fonds propres de certaines titrisations complexes;
- exigence, pour les banques, d'analyser plus rigoureusement la qualité de crédit de leurs expositions
de titrisation notées par un organisme externe.
Un ratio de levier indépendant du risque, et incluant le hors-bilan, complète les mesures de fonds
propres fondées sur le risque et limite le recours à l'effet de levier au sein du système bancaire. En
effet, Les actionnaires peuvent avoir intérêt à ce que l’entreprise accroisse son endettement pour
financer des actifs rentables plutôt que d’augmenter leur capital. Ainsi, ils évitent un effet
de dilution du bénéfice par action (puisque l’augmentation du nombre d’actions émises entraîne
mécaniquement une baisse du bénéfice par action).
Actifs liquides
LCR = > 100%
Flux de cash sortants nets
2) Ratio de liquidité à long terme: Le ratio de liquidité à long terme (NSFR - Net Stable Funding
Ratio) est un indicateur structurel conçu pour corriger les asymétries de liquidité. Il couvre la
totalité du bilan et incite les banques à recourir à des sources de financements stables.
-La hausse des coûts de refinancement qui devraient entrainer une hausse des taux de crédit. En
effet, le respect du NSFR va contraindre les banques à détenir davantage de ressources longues
en face de leurs emplois longs ce qui va à l’encontre du métier traditionnel du banquier dans
son rôle de transformation, consistant à prêter à long terme et se refinancer à court terme. Ainsi,
le coût de leurs ressources devrait augmenter et leur rôle d’intermédiation se réduire.