Adaptations Cardiovasculaire À L'effort LE EPS S3 2023-24

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M18 LE EPS - Thème : Adaptation cardiovasculaire à l’effort physique

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Thème

Adaptation cardiovasculaire à l’effort physique


(Adaptations aigue et chronique du système cardiovasculaire)

Année universitaire 2023-24

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M18 LE EPS - Thème : Adaptation cardiovasculaire à l’effort physique

SOMMAIRE

Page

1. Introduction………………………….................................................................................. 3

2. Réponses cardiovasculaires à l’exercice physique (adaptations aigues et chroniques)........ 3

2.1. Adaptations aigues (exercice isolé)............................................................................. 3

2.1. Adaptations chroniques (exercices répétés) à l’entrainement aérobie........................ 14

3. Quelques références et sites web exploités …...…………………………………………... 22

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1. Introduction

Lorsqu’un individu réalise des exercices réguliers pendant plusieurs semaines ou plusieurs
mois, son corps s’adapte. Les adaptations issues de ce type de pratique physique sont appelées
1
adaptations chroniques. Elles sont le résultat d’un entrainement qui améliore durablement les
capacités ou composantes physiques (de force, d’endurance, par exemple) et l’efficacité de
fonctionnement des systèmes biologiques (cardiaque, respiratoires, musculaire, ..).
Pour bien comprendre les processus qui sont à la base de ces adaptations chroniques et donc
des effets de l’entrainement sur la santé et/ou la performance, il faut d’abord connaître les
réponses de l’organisme à l’exercice isolé. Ce type de réponses ou d’adaptation est appelé
adaptations aiguës.
Pour chacun des 3 systèmes biologiques (cardio-vasculaire, respiratoire et musculaire), nous
étudierons les adaptations aigües (exercice isolé) suivies des adaptations chroniques
(entrainement).

2. Réponses cardiovasculaires à l’exercice physique (adaptations aigues et chroniques).

2.1. Adaptations aigües (exercice isolé).

Lors d’un exercice physique prolongé (footing de 30 min par exemple), les besoins en oxygène et
en substrat énergétiques (glucides, lipides et protéines) des muscles actifs augmentent ; la
+
température du corps s’élève également et si la vitesse de course (intensité) augmente, les ions H
apparaissent dans le muscle et dans le sang, ce qui diminue le pH.

Le système cardio-vasculaire va alors s’adapter à cette situation pour tenter de répondre au mieux à
cette augmentation des besoins. Cette adaptation va surtout concerner les paramètres cardio-
vasculaires suivants :
- La fréquence cardiaque,
- le volume d’éjection systolique,
- le débit cardiaque,
- le débit sanguin,
- la pression artérielle,
- et le sang lui-même.

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Peut être défini comme « la préparation, d’une personne, d’une équipe à quelque performance au
moyen d’exercices appropriés » (petit Robert 1993)
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2.1.1. La fréquence cardiaque

La fréquence cardiaque (Fc) reflète le travail qui doit être fourni par le cœur pour répondre à
l’augmentation des besoins imposés par l’effort. Lors d’un exercice physique la Fc augmente par
rapport aux conditions de repos.

a. La Fc au repos
La Fc au repos se situe entre 60 et 80 bpm chez le sujet d’âge moyen (25 – 30 an). Chez les
athlètes très endurants, elle peut se situer aux alentours de 30-40 bpm, alors que chez l’adulte
sédentaire et totalement inactif, elle peut atteindre 100 bpm.
En général, la Fc au repos diminue avec l’âge. Elle peut varier avec les conditions
environnementales. C’est ainsi qu’elle augmente avec la température et avec l’altitude.
Pour déterminer le plus précisément possible la Fc au repos, il est indiqué de la mesurer dans des
conditions de relaxation optimale comme celles du réveil le matin.
Les fréquences cardiaques mesurées avant l’exercice ne sont pas fiables pour la Fc au repos.

b. La Fc d’exercice (d’effort)

A l’effort, la Fc augmente au prorata (en fonction) de l’intensité de l’effort (Voir figure N°1).

Figure N° 1 : Illustration de l’augmentation de la Fc en fonction de la VO2 chez le sédentaire et l’athlète

Sur cette figure, l’intensité de l’effort est exprimée par la consommation d’oxygène (VO2) qui est
directement proportionnelle à l’intensité d’un effort aérobie. L’intensité de l’effort (aérobie) est
souvent exprimée par la consommation d’oxygène.

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Il apparait clairement que la Fc augmente avec l’effort et que le sujet sédentaire atteint sa Fc
maximale à des intensités d’efforts moins élevées que le sportif en endurance.
Pour estimer le Fc à l’effort, il est plus indiqué d’utiliser un cardio-fréquencemètre

c. La Fc maximale :

Lors d’un effort intense, lorsque le sujet est proche de l’épuisement et donc de ses possibilités
maximales, la Fc plafonne (n’augmente plus). La valeur mesurée dans ce cas est la Fréquence
cardiaque maximale (Fc max) qui représente la valeur la plus élevée qui peut être atteinte lors d’un
exercice exhaustif (intense et qui dure longtemps).

La formule la plus fiable est celle de (Gellish et al. 2007) qui est basée sur une étude réalisée
avec un grand nombre de personne et sur une période de suivi sur 20 ans

 FCM = 206,9 – 0,67 x âge (- de 35 ans)

 FCM = 191,5 – 0.007 x âge² (entre 35 et 75 ans)

d. Le volume d’éjection systolique (VES)

Le VES augmente également avec l’intensité de l’exercice afin de répondre aux besoins de
l’organisme. Chez les sujets actifs mais non entraînés, il peut passer de 60-70 ml/bat au repos à
130 - 140ml/bat lors d’un effort important (Voir figure N°2).

Figure N° 2 : Illustration de l’augmentation du VES en fonction de l’intensité de l’effort.

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Chez les sujets très entraînés en endurance (athlètes de fond, triathlètes, nageurs longues
distances, etc…), le VES peut augmenter davantage, en passant de 80-110 ml/bat au repos, à 160-
200 ml/bat à l’exercice maximal. Comme il est observé au niveau des valeurs de repos, VES est
l’un des principaux déterminants de la capacité d’endurance cardio-respiratoire. L’inconvénient
est l’impossibilité de l’estimer sur le terrain à la différence de la Fc (Voir figure N°3).

Figure N° 3 : Illustration de l’augmentation du VES en fonction du niveau d’entrainement et de


l’intensité de l’effort.

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e. Le débit cardiaque (Qc)

Le Qc est le produit du volume d’éjection systolique par la fréquence cardiaque :

Qc = VES x Fc

Au repos, le débit cardiaque est d’environ 5 litres/min. Il augmente linéairement avec


l’intensité de l’exercice pour atteindre jusqu’à 30 – 35 litres/min chez le sujet entrainé (15-25
l/min, chez le sédentaire) (Voir figure N°4). Le débit cardiaque augmente essentiellement pour
satisfaire à l’augmentation de la demande musculaire en oxygène.

Figure N° 4 : Illustration de l’augmentation du débit cardiaque en fonction du niveau


d’entrainement et l’intensité de l’effort (VO2).

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f. Les adaptations générales de la fonction cardiaque

Pour étudier ces adaptations, il s’agit d’envisager l’étude des 3 paramètres Qc, Fc et VES
ensemble.
Ainsi, pour des exercices de faibles intensité (comme la marche ou la course légère),
l’augmentation du Qc est due à la fois à l’augmentation de la Fc et du VES. Par contre, dès que
l’intensité de l’effort dépasse
50% de l’intensité maximale,
le VES plafonne (Voir figure
N°5) et l’élévation du débit
cardiaque s’explique
essentiellement par
l’accélération de la Fc.

Figure N° 5 : Illustration de l’augmentation du VES avec l’effort et de son plafonnement aux


environs de 50% de (VO2max).

Le tableau N°1 montre cette relation entre Fc et VES dans les variations du Qc lors du repos et de
l’exercice maximal au niveau de plusieurs activités sportives.

Tableau N°1 : Valeurs de la fréquence cardiaque (Fc), du Volume d’éjection systolique (VES) et du débit
cardiaque (Qc) au repos et à l’exercice maximal

Activité Condition Fc (bpm) VES (ml/bat) Qc (l/min)


Repos 60 70 4,2
Course à pied Exercice maximal 190 130 24,7

Repos 60 70 4,2
Vélo Exercice maximal 185 120 22,2

Natation Repos 60 70 4,2


Exercice maximal 170 135 22,9

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g. Le débit sanguin

L’élévation du débit sanguin (volume de sang qui traverse un organe durant une unité de
temps en ml/min par exemple) lors de l’effort permet d’expulser une plus grande quantité de sang
dans le système artériel (sang oxygéné). Ce volume supplémentaire est destiné aux organes qui en
ont le plus besoin à savoir les muscles actifs. Cette redistribution du sang est appelée
balancement circulatoire

Grâce à l’intervention du système nerveux sympathique, le sang est dérivé (réorienté) des
territoires (parties, organes) inactifs vers les territoires actifs, à savoir les muscles. Ces derniers
qui ne reçoivent au repos que 15% à 20% du débit sanguin total (environ 1 litre au repos),
peuvent ainsi recevoir jusqu’à 80% à 85% du débit sanguin total lors d’un exercice épuisant (21
litres pour un Qc = 25l/min). Ceci, n’est possible que par la diminution du débit sanguin à
destination des viscères (estomac, intestins, foie et rein). (Voir figure N°6).

Figure N° 6 : Illustration de la redistribution du sang lors de l’effort appelé balancement


circulatoire

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i. Redistribution sanguine à l’exercice en période digestive.

Pendant la période digestive (après un repas principal), les besoins sanguins des territoires
viscéraux sont accrus, ce qui diminue le volume sanguin disponible pour les muscles en activité.
Les études scientifiques ont montré que la balance cardio-circulatoire qui s’opère normalement à
l’effort entre les territoires viscéraux et musculaires était altérée après la prise de repas. Pour
éviter cette compétition entre les deux secteurs
digestif et musculaire, il est impératif de respecter un
délai suffisant après un repas (au moins 2 heures,
mais idéalement 3 heures) avant de commencer une
séance d’entrainement ou de compétition.

j. Pression artérielle - Cas particulier des exercices de force (musculation par exemple) :

Ce type d’exercice s’accompagne d’une augmentation très importante de la pression artérielle


qui peut être multipliée par 4 (jusqu’à 480/320 mm Hg). Dans ce type d’exercice, les sujets
réalisent fréquemment ce qui est appelée la
manœuvre de Valsalva qui consiste à
bloquer la respiration au moment de la
contraction musculaire (Voir figure N°7).

Figure N° 7 : Illustration de la manœuvre de Valsalva durant laquelle l’expiration est bloquée et


entraine une augmentation de la pression (+) à l’intérieur de la cage thoracique.
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Cette manœuvre a pour effet d’augmenter la pression intra-thoracique et par conséquent la


pression artérielle dans le reste du corps, puisque la circulation du sang doit vaincre la pression
qui règne dans la cage thoracique (pour que le sang puisse continuer de circuler dans cette partie
du corps). Cette manœuvre est dangereuse (surtout chez les sujets hyper-tendus) car elle
augmente le travail cardiaque et peut entrainer des malaises à l’entrainement. Il est donc conseillé
d’éviter de bloquer la respiration pendant les exercices de musculation.

k. Le sang

Le milieu sanguin par ses fonctions va également participer à améliorer les échanges entre les
secteurs sanguin et musculaire et contribuer à une meilleure performance. Plusieurs adaptations
se produisent au niveau sanguin.

- Le contenu en oxygène

Au repos la CaO2 – CvO2 est d’environ 5 ml d’O2/100ml de sang. Cette valeur représente le
volume d’O2 prélevé dans le sang pour satisfaire aux besoins des tissus.
- A l’exercice, la CaO2 – CvO2 augmente progressivement avec l’intensité ; et à l’effort
maximal, la valeur de
repos peut être
multipliée par 3 (Voir
figure N°8).

Figure N° 8 : Illustration de l’augmentation de la CaO2 – CvO2 qui peut être multipliée par 3 à
l’effort maximal par rapport à sa valeur de repos.

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Ceci implique une diminution en oxygène du sang veineux à l’effort. En effet, la quantité d’O2
prélevée par les muscles actifs augmente, ce qui fait diminuer la quantité d’oxygène dans le
secteur veineux. Ceci implique que le sang veineux en provenance des muscles actifs est presque
totalement appauvri en O2.

- Le volume plasmatique (Voir figure N°9).


Lors d’un exercice prolongé ou d’exercices brefs et intenses, le volume plasmatique (volume
du plasma sanguin) peut baisser de 10% à 20%. Cette réduction risque de compromettre la
performance surtout en cas de sudation importante associée. En effet, dans les exercices où la
production de chaleur est
importante, une partie du sang
est dérivée (détournée) vers la
peau au détriment des muscles
2
actifs .

Figure N° 9 : Illustration de quelques facteurs qui font baisser le volume plasmatique sanguin.

2 Dès que la température interne du corps s’élève (38° et +) en réponse à l’exercice ou par exposition
à la chaleur (ou les deux), le sang doit être dérivé vers la peau pour aider à l’élimination de la chaleur.
Cela diminue d’autant le volume de sang disponible pour les muscles en activité et donc les
performances lors des séances ou compétitions réalisées en ambiances chaudes.
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La diminution du volume plasmatique s’accompagne également


d’une augmentation de la viscosité qui ralentit le débit sanguin,
limitant le transport de l’oxygène. Il est donc important d’éviter la
déshydratation et l’hyperthermie lors d’exercices prolongés
(s’hydrater correctement et éviter les exercices intenses en période
de chaleur importante)

En résumé

1. A l’exercice, la fréquence cardiaque augmente au prorata de l’intensité. Le sang est


éjecté plus souvent par le cœur, ce qui accélère le débit sanguin.

2. Le volume systolique augmente également. En conséquence, c’est une plus grande


quantité de sang qui est éjecté à chaque contraction.

3. L’augmentation de la Fc et du VES élèvent le niveau du débit cardiaque.

4. la CaO2 – CvO2 augmente progressivement avec l’intensité ; et à l’effort maximal, la


valeur de repos peut être multipliée par 3

5. Par rapport aux conditions de repos, c’est un volume sanguin plus important qui est
pulsé (éjecté) par le cœur, et la circulation générale est accélérée. Ces adaptations
permettent d’apporter aux tissus une plus grande quantité d’oxygène et de nutriments et
d’éliminer les déchets apparus à l’exercice.

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2.2. Adaptations chroniques (exercices répétés) à l’entrainement aérobie.

Ces adaptations chroniques sont induites (provoquées) par les exercices répétés régulièrement
comme par exemple après 3 à 6 mois d’entrainement.
Généralement réalisé dans des activités extérieures (comme la course à pied, la natation, le
vélo, aviron,…) ou en salle (rameur, vélo elliptique, spinning, tapis de course, etc…),
3
L’entrainement aérobie , va permettre un certain nombre d’adaptations du système
cardiovasculaire.

Ces adaptations concernent les paramètres suivants :


a. Les dimensions du cœur,
b. Le VES,
c. La Fc
d. Le Qc,
e. Le débit sanguin,
f. La pression artérielle,
g. Le volume sanguin.

----------

3 La notion d’endurance ne correspond pas (comme on pourrait le croire) à l’’entrainement aérobie.

L’endurance peut avoir plusieurs significations qui sont relatives aux composantes de la condition
physique (voir cours). Alors que l’entrainement aérobie concerne des méthodes de travail sur le terrain
ayant pour finalité d’améliorer justement le niveau de l’une ou plusieurs de ces composantes.

Voici un exemple d’entrainement aérobie qui vise à améliorer l’endurance cardio-respiratoire = 1h de


pédalage à intensité modérée (60-70% de VO2max) à raison de 5 à 6 fois par semaine, pendant 8
semaines. Il est bien évident que d’autres APS peuvent être exploitées pour améliorer l’endurance (tapis
roulant, bikking, aviron, marche, etc..).

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a. Les dimensions du cœur : l’entrainement aérobie va induire une augmentation du poids


(masse) et du volume du cœur. Ce phénomène est appelé hypertrophie du muscle
cardiaque ou « cœur d’athlète ».
Des 4 cavités cardiaques, c’est le ventricule gauche qui connait les changements les plus
importants. En effet, les dimensions de la cavité ventriculaire gauche augmentent en réponse
à un meilleur remplissage ventriculaire. De même, il a été constaté que la paroi du ventricule
gauche était plus épaisse chez les skieurs de fond, des cyclistes sur route et des coureurs de
longues distances et des culturistes que chez les sujets non entrainés.

b. Le volume d’éjection systolique : l’entrainement aérobie aboutit à une augmentation du VES


au repos et à l’exercice submaximal ou maximal. Le tableau N°2 indique les valeurs notées
chez des sujets non entraînés, entrainés et chez des spécialistes de haut niveau.

Tableau N°2 : Valeurs du VES à différents niveaux d’entrainement.

Sujets VES repos (ml) VES maximal (ml)


Non entrainés 55 - 75 80 - 110
Entrainés 80 - 90 130 - 150
Très entrainés 100 - 120 160 - > 220

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Cette augmentation du VES chez les sujets entrainés (Voir figure N°10) s’explique par le fait
que l’augmentation de la masse du cœur (ventricule) permet une contraction plus puissante
et donc une éjection plus importante de sang dans la circulation systémique.

Figure N°10 : Modifications du VES avec l’entrainement aérobie à différentes vitesses de


marche et de courses (axe abscisse) (tapis roulant) avant et après entrainement.

c. La fréquence cardiaque : Il s’agit de distinguer plusieurs situations au niveau de ce


paramètre.

c.1. La Fc au repos : Elle diminue après une période d’entrainement aérobie. Il a été
démontré (pour des sujets non entrainés), qu’après 10 semaines d’un entrainement modéré,
la Fc au repos peut passer de 80bpm à 70bpm. Pendant les premiers mois d’entrainement, il
est constaté donc une diminution d’environ 1 battement par minute chaque semaine.
Pour ce qui est des spécialistes en endurance, il est reporté des valeurs de Fc de repos entre
30 et 40 bpm.

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c.2. La Fc à l’exercice sous maximal : lors de l’effort sous maximal, l’amélioration de


l’endurance cardio-respiratoire se traduit par un diminution de la Fc pour une même
intensité relative d’exercice. Cela signifie que pour un individu, la Fc est inférieur à chaque
niveau d’exercice après une période d’entrainement (et donc moins de fatigue). Ce constat
est illustré sur la figure N°11 qui montre l’évolution de la fréquence cardiaque d’un sujet
sur tapis roulant avant et après entrainement. Il a été démontré une diminution de 20 à 40
bpm après un programme d’entrainement de 6 mois constitué d’efforts sous maximaux.

Figure N°11 : Modifications de la Fc avec l’entrainement aérobie à différentes vitesses de


marche et de courses (axe abscisse) (tapis roulant) avant et après entrainement.

Cette décélération cardiaque à l’exercice est en relation directe avec la quantité


d’entrainement effectuée.

Ces fréquences cardiaques plus faibles indiquent que le cœur est plus efficace, c'est-à-dire
que le cœur entrainé se fatigue moins pour un effort donné qu’un cœur non entrainé.

c.3. La Fc maximale : Elle reste stable et ne parait pas être influencée de manière
importante par l’entrainement aérobie.

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c.4. Le retour à la fréquence cardiaque de repos. A l’arrêt de l’exercice, le Fc ne retourne


pas immédiatement à sa valeur de repos. Elle reste au contraire élevée pendant un certain
temps et revient progressivement vers cette valeur de repos. En général, la durée de la
récupération pour revenir à la Fc au repos est plus rapide chez les sujets entrainés. Plus
cette récupération est rapide, plus le sujet dispose d’une bonne condition physique cardio-
respiratoire.

d. Le débit cardiaque : l’entrainement aérobie ne modifie pas le débit cardiaque au repos ni à


l’exercice sous maximal. Par contre, le Qc maximal augmente considérablement à l’exercice
maximal (Voir figure N°12).
A titre d’exemple, le Qc maximal se situe aux environs de 14 à 16 l/min chez les sujets non
entrainés, 20 à 25 l/min chez les sujets entrainés et peut atteindre des valeurs de 40 l/min
chez les athlètes d’endurance de haut niveau.

Figure N°12 : Effets de l’entrainement aérobie sur le débit cardiaque (en L/min) à différentes
vitesses de marche et de courses (axe abscisse) (tapis roulant) avant et après entrainement.

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Cette augmentation du Qc maximal chez les individus entrainés s’explique par l’augmentation
(due à l’entrainement) du VES qui peut se situer à des valeurs de 200 ml/bat (Re-voir Tableau
N°2). La Fc maximale n’étant pas ou peu influencée par l’entrainement aérobie.

e. Le débit sanguin : Il s’agit ici de s’intéresser au système vasculaire.


Avec l’entrainement aérobie, le système vasculaire du sujet entrainé va s’adapter pour
augmenter l’apport en oxygène et en nutriments aux muscles de la manière suivante :
1. En améliorant la vascularisation capillaire des muscles,
2. En améliorant la vasodilatation locale,
3. Et en permettant une meilleure distribution du sang (meilleur balancement
circulatoire).
Comment ??

e.1. L’amélioration de la vascularisation capillaire des


muscles : l’augmentation du flux (débit) sanguin est
permise par le développement de nouveaux capillaires au
niveau des muscles des sujets entrainés. Il se produit une
augmentation du nombre de capillaires par fibre
musculaire, ce qui permet une meilleure perfusion (apport
en oxygène et nutriments) des muscles actifs.

e.2. L’amélioration de la vasodilatation locale : avec


l’entrainement aérobie, les capillaires des muscles actifs
peuvent s’ouvrir davantage (augmentation de diamètre) et
assurer une meilleure perfusion de ces muscles.

e.3. Meilleur balancement circulatoire. L’entrainement aérobie permet également une


meilleure distribution de la masse sanguine vers les muscles actifs. L’augmentation de la
quantité de sang artériel disponible pour les muscles en activité s’explique également par
une diminution de la compliance veineuse, c'est-à-dire que le sang stagne moins longtemps
dans le système veineux, ce qui permet cette augmentation de la masse sanguine vers les
muscles en activité.

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f. La pression sanguine : l’entrainement aérobie a peu d’effets sur la pression artérielle, que
ce soit pour des exercices sous-maximaux ou maximaux. Par contre, l’entrainement aide à
normaliser (rendre normales) les valeurs tensionnelles chez les sujets dont la pression
artérielle au repos est limite ou anormalement élevée.

L’entrainement aérobie prévient également l’apparition de dépôts de graisses dans les


vaisseaux sanguins. Ce qui permet ainsi de diminuer les risques de mortalité liée aux
maladies cardiovasculaires. La même remarque est relevée chez les sujets qui s’entrainent
à améliorer la force musculaire (musculation, haltérophilie).

4
g. Le volume sanguin total (VST): l’entrainement aérobie augmente le volume sanguin total .
Plus l’entrainement est intense et plus cet effet est sensible. Cette augmentation est le
résultat (principalement) de l’augmentation du volume plasmatique (VP). Le volume
globulaire change très peu.
Cette augmentation du VP est due à
- des facteurs hormonaux (élévation de la production des hormones antidiurétiques –
ADH et aldostérone)
- ainsi qu’à l’augmentation de la concentration des protéines plasmatiques et en
particulier l’albumine qui engendre un appel d’eau de la lymphe vers le milieu
sanguin.

4 Le volume sanguin total (VST) est constitué par le volume plasmatique VP (plasma) ajouté au
volume globulaire VG (cellules sanguines). VST = VP + VG qui est se situe entre 5-6 litres chez un
individu sédentaire.

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Le tableau N°3 montre cette différence de volumes entre des sportifs très entrainés et des
sédentaires.

Tableau N°3 : Valeurs du volume plasmatique volume sanguin total (VST), du volume
plasmatique (VP) et du volume globulaire (VG) chez des sportifs très entrainés et des sédentaires.

Sujets Age Taille Poids VST VP VG


(ans) (cm)
(Kg) (L) (L) (L)
Sportifs très 25 180 80.1 7.4 4.8 2.6
entrainés

Sédentaires 24 178 80.8 5.6 3.2 2.4

Le VP peut être amélioré avec un entrainement aérobie (voir figure N°13 ci-dessous). On
remarque que le volume sanguin total ainsi que le VP ont augmenté.

Figure N°13 : augmentation des volumes plasmatique et sanguin total suite à un entrainement
aérobie de plusieurs mois.

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L’augmentation du VP est le principal facteur qui explique l’augmentation du volume


d’éjection systolique. En effet, c’est grâce à cette augmentation du VP qu’une quantité plus
importante de sang entre dans le cœur, ce qui permet l’accroissement du VES et du Qc.
Ce phénomène permet de diminuer la viscosité du sang, ce qui facilite la circulation, augmente
la perfusion et la disponibilité de l’oxygène

3. Quelques références et sites web exploités.

 Bibliographie
- Kenney W.L., Wilmore J.H., Costill D.L. (2017). Physiologie du sport et de l’exercice.
Traduction de la 6ème édition américaine. Edition De Boeck Université.

- Kenney W.L., Wilmore J.H., Costill D.L. (2013). Physiologie du sport et de l’exercice.
Traduction de la 5ème édition américaine. Edition De Boeck Université.

- Poortmans J.R., Boisseau N.(2009). Biochimie des activités physiques et sportives. Edition De
Boeck Université.

- Sherwood L. (2015). Physiologie humaine. Traduction de la 3ème édition. Edition De Boeck


Université.

- Wilmore J.H. et Costill D.L. (1998) : Physiologie du sport et de l’exercice physique. Edition
De Boeck Université.

 Webographie
- dop-sante.net/sport-sante
- librairie.immateriel.fr/
- sport-passion.fr
- jle.com/
- teachpe.com

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