Adaptations Cardiovasculaire À L'effort LE EPS S3 2023-24
Adaptations Cardiovasculaire À L'effort LE EPS S3 2023-24
Adaptations Cardiovasculaire À L'effort LE EPS S3 2023-24
Thème
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M18 LE EPS - Thème : Adaptation cardiovasculaire à l’effort physique
SOMMAIRE
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1. Introduction………………………….................................................................................. 3
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M18 LE EPS - Thème : Adaptation cardiovasculaire à l’effort physique
1. Introduction
Lorsqu’un individu réalise des exercices réguliers pendant plusieurs semaines ou plusieurs
mois, son corps s’adapte. Les adaptations issues de ce type de pratique physique sont appelées
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adaptations chroniques. Elles sont le résultat d’un entrainement qui améliore durablement les
capacités ou composantes physiques (de force, d’endurance, par exemple) et l’efficacité de
fonctionnement des systèmes biologiques (cardiaque, respiratoires, musculaire, ..).
Pour bien comprendre les processus qui sont à la base de ces adaptations chroniques et donc
des effets de l’entrainement sur la santé et/ou la performance, il faut d’abord connaître les
réponses de l’organisme à l’exercice isolé. Ce type de réponses ou d’adaptation est appelé
adaptations aiguës.
Pour chacun des 3 systèmes biologiques (cardio-vasculaire, respiratoire et musculaire), nous
étudierons les adaptations aigües (exercice isolé) suivies des adaptations chroniques
(entrainement).
Lors d’un exercice physique prolongé (footing de 30 min par exemple), les besoins en oxygène et
en substrat énergétiques (glucides, lipides et protéines) des muscles actifs augmentent ; la
+
température du corps s’élève également et si la vitesse de course (intensité) augmente, les ions H
apparaissent dans le muscle et dans le sang, ce qui diminue le pH.
Le système cardio-vasculaire va alors s’adapter à cette situation pour tenter de répondre au mieux à
cette augmentation des besoins. Cette adaptation va surtout concerner les paramètres cardio-
vasculaires suivants :
- La fréquence cardiaque,
- le volume d’éjection systolique,
- le débit cardiaque,
- le débit sanguin,
- la pression artérielle,
- et le sang lui-même.
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Peut être défini comme « la préparation, d’une personne, d’une équipe à quelque performance au
moyen d’exercices appropriés » (petit Robert 1993)
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La fréquence cardiaque (Fc) reflète le travail qui doit être fourni par le cœur pour répondre à
l’augmentation des besoins imposés par l’effort. Lors d’un exercice physique la Fc augmente par
rapport aux conditions de repos.
a. La Fc au repos
La Fc au repos se situe entre 60 et 80 bpm chez le sujet d’âge moyen (25 – 30 an). Chez les
athlètes très endurants, elle peut se situer aux alentours de 30-40 bpm, alors que chez l’adulte
sédentaire et totalement inactif, elle peut atteindre 100 bpm.
En général, la Fc au repos diminue avec l’âge. Elle peut varier avec les conditions
environnementales. C’est ainsi qu’elle augmente avec la température et avec l’altitude.
Pour déterminer le plus précisément possible la Fc au repos, il est indiqué de la mesurer dans des
conditions de relaxation optimale comme celles du réveil le matin.
Les fréquences cardiaques mesurées avant l’exercice ne sont pas fiables pour la Fc au repos.
b. La Fc d’exercice (d’effort)
A l’effort, la Fc augmente au prorata (en fonction) de l’intensité de l’effort (Voir figure N°1).
Sur cette figure, l’intensité de l’effort est exprimée par la consommation d’oxygène (VO2) qui est
directement proportionnelle à l’intensité d’un effort aérobie. L’intensité de l’effort (aérobie) est
souvent exprimée par la consommation d’oxygène.
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Il apparait clairement que la Fc augmente avec l’effort et que le sujet sédentaire atteint sa Fc
maximale à des intensités d’efforts moins élevées que le sportif en endurance.
Pour estimer le Fc à l’effort, il est plus indiqué d’utiliser un cardio-fréquencemètre
c. La Fc maximale :
Lors d’un effort intense, lorsque le sujet est proche de l’épuisement et donc de ses possibilités
maximales, la Fc plafonne (n’augmente plus). La valeur mesurée dans ce cas est la Fréquence
cardiaque maximale (Fc max) qui représente la valeur la plus élevée qui peut être atteinte lors d’un
exercice exhaustif (intense et qui dure longtemps).
La formule la plus fiable est celle de (Gellish et al. 2007) qui est basée sur une étude réalisée
avec un grand nombre de personne et sur une période de suivi sur 20 ans
Le VES augmente également avec l’intensité de l’exercice afin de répondre aux besoins de
l’organisme. Chez les sujets actifs mais non entraînés, il peut passer de 60-70 ml/bat au repos à
130 - 140ml/bat lors d’un effort important (Voir figure N°2).
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Chez les sujets très entraînés en endurance (athlètes de fond, triathlètes, nageurs longues
distances, etc…), le VES peut augmenter davantage, en passant de 80-110 ml/bat au repos, à 160-
200 ml/bat à l’exercice maximal. Comme il est observé au niveau des valeurs de repos, VES est
l’un des principaux déterminants de la capacité d’endurance cardio-respiratoire. L’inconvénient
est l’impossibilité de l’estimer sur le terrain à la différence de la Fc (Voir figure N°3).
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Qc = VES x Fc
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Pour étudier ces adaptations, il s’agit d’envisager l’étude des 3 paramètres Qc, Fc et VES
ensemble.
Ainsi, pour des exercices de faibles intensité (comme la marche ou la course légère),
l’augmentation du Qc est due à la fois à l’augmentation de la Fc et du VES. Par contre, dès que
l’intensité de l’effort dépasse
50% de l’intensité maximale,
le VES plafonne (Voir figure
N°5) et l’élévation du débit
cardiaque s’explique
essentiellement par
l’accélération de la Fc.
Le tableau N°1 montre cette relation entre Fc et VES dans les variations du Qc lors du repos et de
l’exercice maximal au niveau de plusieurs activités sportives.
Tableau N°1 : Valeurs de la fréquence cardiaque (Fc), du Volume d’éjection systolique (VES) et du débit
cardiaque (Qc) au repos et à l’exercice maximal
Repos 60 70 4,2
Vélo Exercice maximal 185 120 22,2
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g. Le débit sanguin
L’élévation du débit sanguin (volume de sang qui traverse un organe durant une unité de
temps en ml/min par exemple) lors de l’effort permet d’expulser une plus grande quantité de sang
dans le système artériel (sang oxygéné). Ce volume supplémentaire est destiné aux organes qui en
ont le plus besoin à savoir les muscles actifs. Cette redistribution du sang est appelée
balancement circulatoire
Grâce à l’intervention du système nerveux sympathique, le sang est dérivé (réorienté) des
territoires (parties, organes) inactifs vers les territoires actifs, à savoir les muscles. Ces derniers
qui ne reçoivent au repos que 15% à 20% du débit sanguin total (environ 1 litre au repos),
peuvent ainsi recevoir jusqu’à 80% à 85% du débit sanguin total lors d’un exercice épuisant (21
litres pour un Qc = 25l/min). Ceci, n’est possible que par la diminution du débit sanguin à
destination des viscères (estomac, intestins, foie et rein). (Voir figure N°6).
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Pendant la période digestive (après un repas principal), les besoins sanguins des territoires
viscéraux sont accrus, ce qui diminue le volume sanguin disponible pour les muscles en activité.
Les études scientifiques ont montré que la balance cardio-circulatoire qui s’opère normalement à
l’effort entre les territoires viscéraux et musculaires était altérée après la prise de repas. Pour
éviter cette compétition entre les deux secteurs
digestif et musculaire, il est impératif de respecter un
délai suffisant après un repas (au moins 2 heures,
mais idéalement 3 heures) avant de commencer une
séance d’entrainement ou de compétition.
j. Pression artérielle - Cas particulier des exercices de force (musculation par exemple) :
k. Le sang
Le milieu sanguin par ses fonctions va également participer à améliorer les échanges entre les
secteurs sanguin et musculaire et contribuer à une meilleure performance. Plusieurs adaptations
se produisent au niveau sanguin.
- Le contenu en oxygène
Au repos la CaO2 – CvO2 est d’environ 5 ml d’O2/100ml de sang. Cette valeur représente le
volume d’O2 prélevé dans le sang pour satisfaire aux besoins des tissus.
- A l’exercice, la CaO2 – CvO2 augmente progressivement avec l’intensité ; et à l’effort
maximal, la valeur de
repos peut être
multipliée par 3 (Voir
figure N°8).
Figure N° 8 : Illustration de l’augmentation de la CaO2 – CvO2 qui peut être multipliée par 3 à
l’effort maximal par rapport à sa valeur de repos.
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Ceci implique une diminution en oxygène du sang veineux à l’effort. En effet, la quantité d’O2
prélevée par les muscles actifs augmente, ce qui fait diminuer la quantité d’oxygène dans le
secteur veineux. Ceci implique que le sang veineux en provenance des muscles actifs est presque
totalement appauvri en O2.
Figure N° 9 : Illustration de quelques facteurs qui font baisser le volume plasmatique sanguin.
2 Dès que la température interne du corps s’élève (38° et +) en réponse à l’exercice ou par exposition
à la chaleur (ou les deux), le sang doit être dérivé vers la peau pour aider à l’élimination de la chaleur.
Cela diminue d’autant le volume de sang disponible pour les muscles en activité et donc les
performances lors des séances ou compétitions réalisées en ambiances chaudes.
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En résumé
5. Par rapport aux conditions de repos, c’est un volume sanguin plus important qui est
pulsé (éjecté) par le cœur, et la circulation générale est accélérée. Ces adaptations
permettent d’apporter aux tissus une plus grande quantité d’oxygène et de nutriments et
d’éliminer les déchets apparus à l’exercice.
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Ces adaptations chroniques sont induites (provoquées) par les exercices répétés régulièrement
comme par exemple après 3 à 6 mois d’entrainement.
Généralement réalisé dans des activités extérieures (comme la course à pied, la natation, le
vélo, aviron,…) ou en salle (rameur, vélo elliptique, spinning, tapis de course, etc…),
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L’entrainement aérobie , va permettre un certain nombre d’adaptations du système
cardiovasculaire.
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L’endurance peut avoir plusieurs significations qui sont relatives aux composantes de la condition
physique (voir cours). Alors que l’entrainement aérobie concerne des méthodes de travail sur le terrain
ayant pour finalité d’améliorer justement le niveau de l’une ou plusieurs de ces composantes.
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Cette augmentation du VES chez les sujets entrainés (Voir figure N°10) s’explique par le fait
que l’augmentation de la masse du cœur (ventricule) permet une contraction plus puissante
et donc une éjection plus importante de sang dans la circulation systémique.
c.1. La Fc au repos : Elle diminue après une période d’entrainement aérobie. Il a été
démontré (pour des sujets non entrainés), qu’après 10 semaines d’un entrainement modéré,
la Fc au repos peut passer de 80bpm à 70bpm. Pendant les premiers mois d’entrainement, il
est constaté donc une diminution d’environ 1 battement par minute chaque semaine.
Pour ce qui est des spécialistes en endurance, il est reporté des valeurs de Fc de repos entre
30 et 40 bpm.
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Ces fréquences cardiaques plus faibles indiquent que le cœur est plus efficace, c'est-à-dire
que le cœur entrainé se fatigue moins pour un effort donné qu’un cœur non entrainé.
c.3. La Fc maximale : Elle reste stable et ne parait pas être influencée de manière
importante par l’entrainement aérobie.
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Figure N°12 : Effets de l’entrainement aérobie sur le débit cardiaque (en L/min) à différentes
vitesses de marche et de courses (axe abscisse) (tapis roulant) avant et après entrainement.
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Cette augmentation du Qc maximal chez les individus entrainés s’explique par l’augmentation
(due à l’entrainement) du VES qui peut se situer à des valeurs de 200 ml/bat (Re-voir Tableau
N°2). La Fc maximale n’étant pas ou peu influencée par l’entrainement aérobie.
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f. La pression sanguine : l’entrainement aérobie a peu d’effets sur la pression artérielle, que
ce soit pour des exercices sous-maximaux ou maximaux. Par contre, l’entrainement aide à
normaliser (rendre normales) les valeurs tensionnelles chez les sujets dont la pression
artérielle au repos est limite ou anormalement élevée.
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g. Le volume sanguin total (VST): l’entrainement aérobie augmente le volume sanguin total .
Plus l’entrainement est intense et plus cet effet est sensible. Cette augmentation est le
résultat (principalement) de l’augmentation du volume plasmatique (VP). Le volume
globulaire change très peu.
Cette augmentation du VP est due à
- des facteurs hormonaux (élévation de la production des hormones antidiurétiques –
ADH et aldostérone)
- ainsi qu’à l’augmentation de la concentration des protéines plasmatiques et en
particulier l’albumine qui engendre un appel d’eau de la lymphe vers le milieu
sanguin.
4 Le volume sanguin total (VST) est constitué par le volume plasmatique VP (plasma) ajouté au
volume globulaire VG (cellules sanguines). VST = VP + VG qui est se situe entre 5-6 litres chez un
individu sédentaire.
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Le tableau N°3 montre cette différence de volumes entre des sportifs très entrainés et des
sédentaires.
Tableau N°3 : Valeurs du volume plasmatique volume sanguin total (VST), du volume
plasmatique (VP) et du volume globulaire (VG) chez des sportifs très entrainés et des sédentaires.
Le VP peut être amélioré avec un entrainement aérobie (voir figure N°13 ci-dessous). On
remarque que le volume sanguin total ainsi que le VP ont augmenté.
Figure N°13 : augmentation des volumes plasmatique et sanguin total suite à un entrainement
aérobie de plusieurs mois.
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Bibliographie
- Kenney W.L., Wilmore J.H., Costill D.L. (2017). Physiologie du sport et de l’exercice.
Traduction de la 6ème édition américaine. Edition De Boeck Université.
- Kenney W.L., Wilmore J.H., Costill D.L. (2013). Physiologie du sport et de l’exercice.
Traduction de la 5ème édition américaine. Edition De Boeck Université.
- Poortmans J.R., Boisseau N.(2009). Biochimie des activités physiques et sportives. Edition De
Boeck Université.
- Wilmore J.H. et Costill D.L. (1998) : Physiologie du sport et de l’exercice physique. Edition
De Boeck Université.
Webographie
- dop-sante.net/sport-sante
- librairie.immateriel.fr/
- sport-passion.fr
- jle.com/
- teachpe.com
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