Croissance Économique Et Consommation D'énergie Au Congo
Croissance Économique Et Consommation D'énergie Au Congo
STATISTIQUES ET INFORMATIQUES
DT 12/2005
Samuel AMBAPOUR
Christophe MASSAMBA
BAMSI
Samuel AMBAPOUR*
Christophe MASSAMBA**
2
considérée comme une condition « permissive » de la croissance économique, il
apparaît raisonnable d’intégrer « le facteur énergie » dans la fonction de production
au même titre que le capital, le travail et les matières premières (Girod et Percebois,
1986) ;
- en utilisant les tableaux entrées-sorties (Antille, op. cité). Cette analyse permet
d’isoler les facteurs technologiques et les facteurs structurels permettant ainsi de
mieux appréhender les marges de manœuvre pour la politique économique (Percebois,
1998) ;
Ce texte utilise une autre approche dans l’analyse des interdépendances entre
croissance économique et consommation énergétique. Elle se base sur les récents
progrès de la recherche économétrique dans l’étude des séries temporelles non
stationnaires, qui ont permis de développer une nouvelle méthodologie autour des
concepts clefs de cointégration, de modèle a correction d’erreurs et de causalité. Si le
concept de cointégration introduit par Granger (1981), Granger et Weiss (1983) puis
Engle et Granger* (1987) permet de préciser la réalité et la nature des divergences
entre deux séries théoriquement liées entre elles et à modéliser le comportement de
ces variables, le modèle à correction d’erreur (Sargan, 1964 ; Davidson, Hendry et ali,
1978 ; Salmon, 1982) permet d’en expliquer et d’en déduire le mécanisme (Njiki,
1998). Quant à la notion de causalité (Granger, 1969 ; Sims, 1972, 1980), associée à la
cointégration et au modèle à correction d’erreurs, elle offre aujourd’hui un cadre assez
rigoureux pour étudier la direction de la causalité (unidirectionnelle ou
bidirectionnelle) entre deux variables, qu’elle soit de long ou de court terme. Depuis
quelques années déjà, dans l’étude des relations entre énergie et croissance, ces
techniques sont largement utilisées.
Historiquement, dans la littérature concernant notre champ d’étude, on distingue
trois générations de modèles (Guttormsen, 2004). Les études de la première
génération sont basées sur le traditionnel modèle VAR de Sims et le test causalité
classique de Granger ; elles supposent que les séries sont stationnaires. La deuxième
et la troisième génération d’études traitent des séries non stationnaires et la
cointégration apparaît comme la technique la plus appropriée. Dans la deuxième, la
cointégration entre deux variables une fois testée, on estime le modèle à correction
d’erreurs et on calcule le test de causalité de Granger. Dans la troisième génération
d’études, on utilise l’approche multivariée de la cointégration basée sur la méthode du
maximum de vraisemblance (Johansen, 1988).
Le travail pionnier de la première génération est celui de Kraft et Kraft (1978).
Utilisant la technique de Sims, ces deux auteurs ont trouvé une causalité
unidirectionnelle entre le PIB et la consommation d’énergie aux USA sur la période
1947-1974. Le papier de Kraft et Kraft a été critiqué par Akarca et Long (1980). Ces
derniers ont noté que la période choisie était instable, car elle incluait le premier choc
pétrolier. Ils ont souligné que les résultats obtenus ne seraient pas les mêmes si cette
*
Ces deux auteurs ont obtenu le Prix Nobel d’Economie 2003
3
période était écourtée de deux ans. Ils ont donc repris l’analyse avec la même
technique, sur une période plus homogène allant de 1950 à 1968. Le test a révélé le
manque de causalité entre le PIB et la consommation d’énergie. Pratiquement, tous
les articles qui ont suivi ont été consacrés aux séries américaines avec des résultats
très variés (cf. par exemple Yu et Hwang (1984), Yu et Choi (1985)).
Le premier texte de la deuxième génération semble être celui de Nachane, Nadkani
et Karnik (1988). Adoptant l’approche de Engle et Granger de la cointégration, ils
ont trouvé une relation de long terme entre la consommation d’énergie et la
croissance économique pour onze pays en développement et cinq pays développés. La
méthodologie d’Engle et Granger a été ensuite appliquée par de nombreux auteurs à
différents pays avec des résultats parfois ambigus. L’étude de H.Yang (2000) sur la
province chinoise de Taiwan a conduit à une causalité bidirectionnelle entre
croissance et consommation d’énergie sur la période 1954-1997. L’analyse de A.
Aqueel et M. Butt (2001) en ce qui concerne le Pakistan, en intégrant l’emploi
comme variable additionnelle et en appliquant une version du test de Granger
proposé par Hsiao, infère que la croissance économique cause la consommation totale
d’énergie.
Masih et Masih (1996) sont parmi les premiers auteurs à utiliser la méthodologie de
Johansen dans la recherche des relations entre énergie et croissance. Ainsi, dans une
série d’articles concernant six pays asiatiques (L’Inde, le Pakistan, l’Indonésie, la
Malaisie, Singapour et les Philippines), leurs études ont abouti aux conclusions
suivantes :
- qu’il existe une relation de long terme entre les deux variables dans le cas de l’Inde,
le Pakistan et l’Indonésie ;
- que la consommation d’énergie « cause » le PIB en Inde ;
- que le PIB « cause » la consommation d’énergie en Indonésie ;
- qu’il existe une causalité bidirectionnelle entre la consommation d’énergie et le PIB
au Pakistan ;
- que pour les trois pays restants (Malaisie, Singapour et Philippines), l’utilisation
d’un VAR ordinaire a révélé l’inexistence de relation causale entre le PIB et la
consommation d’énergie.
Le cas de la Turquie a été testé sur la période 1960-1995 par U. Stoytas et ali (2001).
Le résultat indique une causalité unidirectionnelle de la consommation d’énergie vers
le PIB : la consommation d’énergie affecte positivement le PIB ; et cela suggère qu’il
est possible, qu’à long terme, le programme d’économie de l’énergie puisse influencer
la croissance économique. La relation entre l’énergie et la croissance économique a été
étudiée, toujours dans le cadre d’un modèle multivarié incluant le capital, le travail,
l’énergie et le PIB, par W. OK et K. Lee (2003) pour la Corée sur la période 1970-
1999. Le modèle à correction d’erreur indique une causalité bidirectionnelle de long
terme entre l’énergie et la croissance économique, et unidirectionnelle de court terme
4
de l’énergie vers la croissance économique. Depuis les travaux de ce type abondent
combinant cointégration, modèle à correction d’erreurs et causalité. On pourra
consulter A. Guttormsen (op. cité) et P. Mozumber (2005) pour une revue assez
complète sur ces travaux. Enfin, signalons deux études concernant l’Afrique
subsaharienne. La première est celle de O. Ebohon (1996) sur la Tanzanie et le
Nigeria. Utilisant le test classique de Granger, cet auteur trouve une causalité
bidirectionnelle entre la croissance économique et la consommation d’énergie pour ces
deux pays. La deuxième étude plus récente concerne le Malawi et a été réalisée par C.
Jumbe (2004). S’appuyant sur la méthodologie de Engle et Granger de la
cointégration et la causalité au sens de Granger, son analyse a abouti à la conclusion
selon laquelle, d’une part, qu’il y a une causalité bidirectionnelle entre les
consommations d’électricité et le PIB et d’autre part, qu’il existe une causalité
unidirectionnelle du PIB non agricole vers les consommations d’électricité.
Cela étant dit, dans la suite de ce texte, nous présentons dans la première partie, la
méthodologie adoptée. On précise dans un premier temps, la notion de causalité
utilisée. Elle repose sur la définition de Granger qui considère qu’une variable est
causée par une autre dès lors qu’il existe des informations dans le passé de l’une qui
soient utiles dans la prévision de l’autre, et qui ne sont pas déjà contenues dans son
passé. Loin d’être exhaustive, cette définition est donc une étape essentielle d’une
étude statistique. Elle s’inscrit dans le cadre théorique complet qui donne corps à la
définition de la causalité au sens de Feigl (Bruneau et Nicolaï, 1989) : « confirmed
predictability according to law or set of laws ». Dans un deuxième temps, la causalité
est étudiée dans le cadre des variables cointégrées en optant pour une approche en
trois étapes (Stoytas, Sari et Ozdemir, 2001). Dans la première étape, on vérifie la
stationnarité des séries, ainsi que leur ordre d’intégration à l’aide des tests de racine
unitaire de Dickey-Fuller (1979) et Phillips-Perron (1988). Cela est nécessaire parce
que d’une part, les tests de causalité sont très sensibles à la stationnarité des séries
(Stock et Watson, 1989) et d’autre part, il a été constaté que la plupart des séries
macroéconomiques ne sont pas stationnaires (Nelson et Plosser, 1982). Dans l’étape
suivante, on introduit la théorie de la cointégration qui est en fait la version
multivariée du concept de racine unitaire. Celle-ci permet de spécifier les relations
stables à long terme tout en analysant conjointement la dynamique de court terme
des variables considérées. Dans la troisième et dernière étape, on décrit très
brièvement le modèle a correction d’erreur qui, selon Engle et Granger, permet de
représenter les séries cointégrées : c’est un mécanisme qui force la déviation de court
terme par rapport à l’équilibre à une période donnée à revenir à la période suivante.
Enfin, on boucle cet exposé méthodologique par la présentation du test de Granger
dans le cadre d’un modèle à correction d’erreur. L’objectif essentiel visé est celui de
savoir si les deux séries étudiées sont dynamiquement interdépendantes ou si au
contraire la liaison dynamique est unidirectionnelle. La deuxième partie du texte est
consacrée aux résultats empiriques obtenus dans le cas du Congo suivant la
méthodologie adoptée ci-dessus.
5
1. Méthodologie
1.1. Causalité au sens de Granger
1.1.1. Définition
En économétrie, la causalité entre deux chroniques est généralement étudiée en
termes d’amélioration de la prévision selon la caractérisation de Granger, ou en
termes d’analyse impulsionnelle, selon les principes de Sims. Au sens de Granger, une
série « cause » une autre série si la connaissance du passé de la première améliore la
prévision de la seconde. Selon Sims, une série peut être reconnue comme causale pour
une autre série, si les innovations de la première contribuent à la variance d’erreur de
prévision de la seconde. Entre ces deux principaux modes de caractérisation
statistique de la causalité, l’approche de Granger est certainement celle qui a eu le
plus d’échos chez les économètres ; elle sera donc retenue dans le cadre de cette
étude.
Le fondement de la définition de Granger est la relation dynamique entre les
variables. Comme indiqué, elle est énoncée en termes d’amélioration de la
prédictabilité d’une variable. Chez Granger, la succession temporelle est centrale et
on ne peut discuter de la causalité sans prendre en considération le temps (Sekkat,
1989). On peut formaliser la causalité au sens de Granger comme suit : si l’on note
par xt et yt deux séries stationnaires ; en effectuant la régression linéaire de yt sur les
valeurs passées ys , s < t , et sur les valeurs passées xs , s < t ; si l’on obtient des
coefficients significatifs, alors la connaissance de leurs valeurs peut améliorer la
prévision de yt : on dit que xt cause yt unidirectionnellement. Il y a causalité
instantanée, lorsque la valeur courante xt apparaît comme une variable explicative
supplémentaire dans la régression précédente.
Ce qui précède s’écrit (Gourieroux et Monfort, 1990 ; Lardic et Mignon 2002) :
- xt cause unidirectionnellement yt à la date t si
E ⎡⎣ yt yt −1 , xt −1 ⎤⎦ ≠ E ⎡⎣ yt yt −1 ⎤⎦ (1)
6
det V (ε ) ⎡⎣ yt yt −1 ⎤⎦
Cx→ y = log (4)
det V (ε ) ⎡⎣ yt yt −1 , xt −1 ⎤⎦
- Mesure de causalité instantanée de xt vers yt :
det V (ε ) ⎡⎣ yt yt −1 ⎦⎤
C x → y = log (5)
det V (ε ) ⎡⎣ yt yt −1 , xt ⎤⎦
1.1.2. Une présentation alternative
Pour que la définition de la causalité proposée ci-dessus soit opérationnelle, il faudrait
(Pizzaro Rios, 1993) que:
- xt et yt soient des variables pertinentes. Dans le cas contraire, on obtiendrait des
régressions fallacieuses (spurious regressions) selon la terminologie de Granger et
Newbold (1974) ;
- le prédicteur optimal doit être un prédicteur linéaire ;
- les séries soient stationnaires ou rendues stationnaires par transformation linéaire
(variables intégrées) ou non linéaire (transformation de Box-Cox).
L’hypothèse de la stationnarité est très importante. Selon le théorème de Wold, tout
processus stationnaire satisfait une représentation MA (moving average). Si Wt est un
vecteur de n variables stationnaires, cette représentation MA s’écrit :
Wt = C ( L)ε t (6)
Où :
C ( L) est une matrice inversible ( n, n) des polynômes retards ;
ε t est un bruit blanc ; E (ε t ) = 0 ; E (ε t2 ) = σ 2 ;
Sur cette base et si C ( L) est une matrice inversible, on obtient la représentation
autorégressive suivante :
ε t = C ( L ) −1Wt (7)
Dans le cas de deux variables xt et yt , on a :
7
k k
xt = α + ∑ ζ i xt −i + ∑ ϕi yt −i + ε t (9)
i =1 i =1
k k
yt = ψ + ∑ χ i yt −i + ∑ γ i xt −i + ν t (10)
i =1 i =1
A partir de ces deux équations, Geweke (1983) a proposé des tests de causalité de
Granger basés sur le principe de Wald, du ratio de vraisemblance et du
multiplicateur de Lagrange, en supposant que : xt et yt sont stationnaires, les erreurs
sont normalement distribuées et une paramétrisation optimale du nombre de retards.
Ces statistiques sont les suivantes :
s*2 − s 2
T GW = T (11)
s2
⎛ s2 ⎞
T GR = T log ⎜ 2 ⎟ (12)
⎝ s* ⎠
s*2 − s 2
T GL
=T (13)
s*2
Où : T est le nombre d’observations ; s 2 l’estimation du maximum de vraisemblance
de V (ν t ) et s*2 celle de V (ν t* ) . T GW , T GR et T GL sont respectivement les statistiques du
test de Wald, du ratio de vraisemblance et du multiplicateur de Lagrange, qui dans
8
l’hypothèse de causalité de xt vers yt tendent vers zéro ; chaque distribution suivant
une loi chi deux à k degrés de liberté.
9
Une série non stationnaire xt est dite intégrée d’ordre d ( xt ∼I(d)) si, après avoir été
différenciée d fois, elle est stationnaire. En d’autres termes, xt ∼I(d) si et seulement si
(1 − L) d xt ∼I(0). La plupart des séries macroéconomiques sont intégrées d’ordre 1 ; elles
possèdent une racine unitaire. Une différenciation unique suffit pour les rendre
stationnaires. L’exemple le plus simple de variable I(1) est la marche aléatoire
(équation (16)). La méthode la plus performante pour déterminer l’ordre
d’intégration d’une série est basée sur les tests de racine unitaire.
b) Le test de Phillips-Perron
Ce test propose une correction non paramétrique des statistiques de Dickey-Fuller
Augmenté en présence d’une autocorrélation de forme inconnue (AR(p), MA(q) et
ARMA(p,q)). On a les trois modèles suivants :
∆xt = ( ρ − 1) xt −1 + ε t : processus sans trend et sans constante (21)
∆xt = ( ρ − 1) xt −1 + α + ε t : processus sans trend et avec constante (22)
∆xt = ( ρ − 1) xt −1 + α + β t + ε t : processus avec trend et avec constante (23)
Comme dans le cas du test de Dickey-Fuller, les hypothèses à vérifier restent les
mêmes
1.2.3. Cointégration
C’est l’étape qui suit les tests préalables de vérification de non stationnarité des
séries.
a)Notion de cointégration
On considère deux séries xt et yt dont les processus sont intégrés d’ordre un (I(1)).
Elles sont dites cointégrées, s’il existe une combinaison linéaire unique des deux
variables qui se révèle intégrée d’ordre 0 (I (0)). Une telle combinaison linéaire peut
s’écrire sous la forme suivante :
10
zt = xt − a − byt (24)
Où a et b ont deux constantes telles que la variable zt soit une variable stationnaire.
zt étant stationnaire, xt et yt vont tendre à varier ensemble dans le temps et peuvent
subir des déviations momentanées, mais ne peuvent diverger sans limites. La relation
(24) est par conséquent une relation de long terme ou d’équilibre et zt mesure la
déviation par rapport à la valeur d’équilibre.
Pour tester l’hypothèse nulle de cointégration, deux approches sont souvent utilisées,
la méthodologie en deux étapes d’Engle et Granger et l’approche multivariée de
Johansen.
b) Test de cointégration de Engle et Granger
Selon Engle et Granger, tester la cointégration, revient à opérer un test de racine
unitaire sur les résidus de l’équation de cointégration. Concrètement, il s’agit dans un
premier temps d’estimer par la méthode des MCO la relation de long terme entre xt
et yt . On note par zˆt le résidu d’estimation. Dans un deuxième temps, d’appliquer la
méthodologie des tests de Dickey-Fuller et de Phillips et Perron à ce résidu:
zˆt = ω zˆt −1 + ηt (25)
ω = 1 : la série zˆt possède une racine unitaire et xt et yt ne sont pas cointégrées.
ω < 1 : la série zˆt est stationnaire et l’hypothèse de cointégration est acceptée.
c) Test de cointégration de Johansen
L’approche en deux étapes d’Engle et Granger est très restrictive. En effet, cette
approche n’est applicable que dans le cas d’une seule et unique relation de
cointégration (donc un seul vecteur cointégrant). En outre, elle pose un problème de
normalisation ; elle peut conduire à des résultats différents selon que l’on considère la
combinaison zt = xt − a − byt ou zt = yt − a − bxt .
Comme alternative à l’approche de Engle et Granger, on utilise plutôt le test de
cointégration de Johansen. Ce test permet de déterminer le nombre de relation
d’équilibre de long terme entre des variables intégrées de même ordre quelle que soit
la normalisation utilisée.
Soit X t un vecteur de variables I (1) de dimension p . La représentation VAR d’ordre
k est donnée par :
X t = Π1 X t −1 + … + Π k X t − k + µ0 + µt t + ε t , t = 1,… , T
(26)
où, Π1 ,… , Π k sont des matrices de coefficient de dimension p × p ; ε t représente le
vecteur de termes d’erreurs de dimension p × 1 , supposé normal et indépendant, de
moyenne nulle et de matrice de variances-covariances non singulière Ω ; µ0 et
µ1 représentent respectivement le vecteur de constantes et de tendances de dimension
p × 1 . On peut reparamétriser (26) sous la forme dite à correction d’erreur suivante :
11
k −1
∆X t = Π X t −1 + ∑ Γ i ∆X t −i + µ0 + µ1t + ε t (27)
i =1
où
Γ i = − ( I − Π1 − … − Π i ) i = 1,… , k − 1
et
Π = − ( I − Π1 − … − Π k )
La représentation (27) est appropriée pour tester l’hypothèse de cointégration en
utilisant le rang de la matrice d’impact Π qui contient les informations au sujet de la
relation de long terme pouvant exister entre les composantes du vecteur X t . On peut
observer trois cas possibles :
- si le rang de la matrice Π est zéro ( rg (Π ) = 0) alors toutes les variables dans X t
sont intégrées d’ordre 1 et le modèle n’a aucune propriété de long terme ;
- si Π est de rang plein ( rg (Π ) = p ) alors les variables dans X t sont stationnaires ;
- si rg (Π ) = r (0 < r < p ) , alors on a r relations de cointégration. Dans ce cas, Π peut
se décomposer sous la forme :
Π = αβ ' (28)
Où α et β sont des matrices de plein rang d’ordre p × r représentant respectivement
la matrice des coefficients de la relation de cointégration et celle des paramètres
d’ajustement.
Sous l’hypothèse (28), la relation entre α et la composante déterministe µi est
importante dans la détermination des propriétés de X t et des différentes situations
qu’elle peut engendrer. En effet, si l’on décompose µ0 et µ1 selon les directions de α
et α ⊥ , où α ⊥ est une matrice p × ( p − r ) orthogonale à α , on peut écrire que :
µi = αρi + α ⊥δ i , i = 0,1, (29)
Où ρi = (α 'α ) −1α ' µi et δ i = (α ⊥' α ⊥ ) −1α ⊥' µi
Les différentes restrictions imposées sur µ0 et µ1 donnent lieu à différents sous-
modèles du modèle général (27). Suivant Osterwald-Lenum (1992) , cinq sous-modèles
peuvent être testés pour déterminer le nombre r de relations de cointégration :
- H1 ( r ) : µ t = 0
- H 2 (r ) : µt = αρ 0
- H 3 ( r ) : µt = µ 0
- H 4 (r ) : µt = µ0 + αρ1t
- H 5 (r ) : µt = µ0 + µ1t
Le test de cointégration de Johansen utilise deux statistiques pour déterminer le
nombre de vecteurs de cointégration r :
12
- test de la trace pour l’hypothèse d’existence d’au plus r vecteurs de cointégration
donné par :
p
Trace = −T ∑ ln(1 − λˆ )
i = r +1
i (30)
13
En utilisant le modèle vectoriel à correction d’erreur (équation (34) et (35)), xt ne
cause pas yt au sens de Granger si γ i = λ = 0 ; yt ne cause pas xt si ϕi = τ = 0
LPIB LCEKW H
22
21
20
19
18
17
1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998
14
La figure ci-dessus décrit l’évolution du Produit Intérieur Brut et de la consommation
d’électricité du Congo de 1960 à 1999. On peut observer que ces deux variables
présentent des évolutions de long terme semblables et sont caractérisées par un trend
général à la hausse. Cela semble bien traduire qu’il existe une relation d’équilibre ou
de cointégration entre ces deux séries. La corrélation entre ces deux variables est de
0,94. Cette valeur proche de 1 montre les deux séries sont fortement corrélées.
Cependant, il faut noter la baisse de la consommation d’électricité en 1997 et en
1999. Cette décrue en 1997, s’explique par les effets de la guerre civile que la capitale
Brazzaville a connue pendant cinq mois. Il en est de même de la baisse de 1999 ; elle
est consécutive à une autre guerre civile qui a débuté dans la capitale en décembre
1998 et qui s’est poursuivie pratiquement durant toute l’année 1999.
15
Les résultats des tests de racine unitaire sont présentés dans le tableau ci-dessus. Ils
montrent que les deux séries étudiées, à savoir la consommation d’électricité
(LCKWh) et la croissance économique (LPIB) sont intégrées d’ordre 1. En effet
l’hypothèse de racine unitaire testée dans l’équation (20) avec les deux séries LCKWh
et LPIB en niveau est acceptée au seuil de 5%. Si l’on admet que ρ = 1 dans cette
équation (20), alors le coefficient β est significativement nul. On teste à nouveau la
racine unitaire dans l’équation (19) où β a disparu. On accepte une fois de plus
l’hypothèse de racine unitaire. La nullité de la constante α étant rejetée, lorsque l’on
suppose que ρ = 1 dans l’équation (19), cas de la consommation d’électricité
(LCKWh), on retient alors pour cette variable le modèle (19) pour le test de Dickey-
Fuller augmenté. En revanche dans le cas de la variable croissance économique
(LPIB), c’est modèle (18) qui a été retenu pour le test de Dickey-Fuller. On conclut
que les deux séries sont intégrées d’ordre 1 en niveau. En effectuant le test de Dickey-
Fuller augmenté sur les séries en différence première, avec la même procédure, on
retient le modèle (18) pour les deux séries. L’hypothèse de racine unitaire est dans ce
cas rejetée (à 10% ADF, t-stat= -1.68 pour LCKWh et à 1% ADF, t-stat= - 2.79
pour LPIB)
Le test de Phillips-Perron appliqué avec la même stratégie sur les deux séries
confirme cette caractérisation au seuil de 1% avec les modèles (21), (22) et (23).
Les tests de racine unitaire confirment l’impossibilité de rejeter l’hypothèse selon
laquelle les deux variables LCEKWh et LPIB sont intégrées d’ordre 1 (I(1)). Il est
donc possible qu’elles soient cointégrées.
16
Tableau 2 : Choix du sous-modèle et du nombre de retards k
Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3 Modèle 4 Modèle 5
Akaike Information Criteria by Rank (rows) and Model (columns)
r=0 -4.425612 -4.425612 -4.355606 -4.355606 -4.387798
r=1 -4.342891 -4.339958 -4.319882 -4.668539 -4.703857*
r=2 -4.153406 -4.192547 -4.192547 -4.489024 -4.489024
Signalons que ce cas est rarement rencontré en économie. Dans le cas du Congo, cela
peut se justifier par le fait que les deux séries ont été très fortement perturbées par
les guerres successives qu’a connu ce pays ; ce qui pousse à penser qu’il existe des
ruptures de tendance dans les deux séries.
Le test de Johansen sera donc mené à partir du sous-modèle 5 avec un retard k=2.
Les résultats du test sont présentés dans le tableau ci-après.
Tableau 3 : Test de cointégration de Johansen
Test de la trace Test de la valeur propre maximale
Hypothèse Hypothèse Hypothèse Hypothèse
trace 1% max 1%
nulle alternative nulle alternative
r=0 r≥1 34,38 24,60 r=0 r=1 21,87 20,20
r≤1 r≥2 12,51 12,97 r=1 r=2 12,51 12,97
Ce tableau montre que l’hypothèse nulle (d’au plus) r=0 (pour le test de la trace) ou
exactement r=0 (pour le test de la valeur propre maximale) est rejetée au seuil de
1%. Cela découle du fait que les valeurs calculées à partir de ces deux statistiques
(34,38 pour la statistique de la trace et 21,87 pour la statistique de la valeur propre
maximale) sont supérieures aux valeurs critiques qui leur sont associées (24,60 et
20,20 respectivement). Par contre, l’hypothèse nulle r≤1 (pour le test de la trace) ou
r=1 (pour le test de la valeur propre maximale) ne peut être rejeter au seuil de 1%
car les deux statistiques du test de Johansen sont inférieures aux valeurs critiques qui
leur sont associées.
Les deux tests de cointégration de Johansen confirment donc l’existence d’une seule
relation de cointégration.
17
La valeur entre parenthèse représente la statistique de Student associée au coefficient
estimé de LPIB. D’après cette relation, à long terme, le PIB et la consommation
d’électricité vont de pair car le coefficient du PIB est positif. Ainsi, à long terme, une
augmentation de 1% du PIB entraîne une augmentation de la consommation
d’électricité de près 10%. L’estimation du modèle à correction d’erreur est donnée
dans le tableau ci-dessous.
Tableau 4 : Modèle vectoriel à correction d’erreur
∆LPIBt ∆LCEKWh t
Variable Coefficient p-value Coefficient p-value
z t-1 0,023980 [0,0294] -0,051034 [0,0128]
18
revenir plus lentement de son sentier d’équilibre (la vitesse de convergence est
estimée à près de 5% seulement).
On remarque également qu’à court terme, le PIB dépend de sa valeur décalée d’une
période au seuil de 5% et de la consommation d’électricité décalée de deux périodes
au seuil de 10%. De même, la consommation d’électricité dépend également de sa
valeur décalée d’une période au seuil de 1% et du PIB décalée de deux périodes au
seuil de 10%.
Ils ont été obtenus en réalité à l’aide du test de restriction des coefficients de Wald
basé sur chaque équation du modèle à correction d’erreur. En effet, le test de Wald
donne la possibilité d’intégrer dans l’hypothèse nulle le coefficient du terme à
correction d’erreur.
19
Le test de causalité de Granger révèle l’existence d’une causalité unidirectionnelle de
la croissance du PIB vers la consommation d’électricité. Dans un article à paraître
(dans Energy policy), Y. Wolde-Rufael note que la causalité unidirectionnelle du PIB
vers la consommation d’électricité pourrait statistiquement signifier que les mesures
permettant d’économiser l’électricité peuvent être prises sans compromettre le
développement économique. Cependant, il souligne que réduire la consommation de
l’électricité chez les populations qui ont un accès difficile à cette ressource, n’est pas
une option envisageable : les pays africains n’ont pas encore atteint un niveau
d’autonomie d’électricité pour se permettre une réduction de leur consommation ;
cependant, ils peuvent prévenir les conséquences néfastes liées à la consommation
accrue de l’électricité. Au contraire en rendant l’électricité accessible à tous, cela
pourrait contribuer à réduire non seulement la pauvreté, mais aussi à améliorer la
qualité de vie des populations.
Conclusion
L’objectif de la présente étude était d’utiliser certains développements récents de
l’économétrie des séries temporelles non stationnaires, notamment la théorie de la
cointégration, pour explorer la liaison causale entre la croissance économique et la
consommation d’énergie au Congo. Empiriquement, l’application de cette théorie
nécessite la démarche suivante (Jacquinot, 1989):
- de tester l’ordre d’intégration des séries (tests de racine unitaire) pour s’assurer
qu’elles suivent une marche aléatoire (seul domaine d’application du théorème de
représentation de Granger) ;
- de tester la cointégration pour déterminer l’existence d’une relation d’état
stationnaire entre les variables ;
- d’estimer le modèle à correction d’erreur qui vise à rendre compte dans une même
équation d’un écart éventuel par rapport à un équilibre de long terme et du processus
d’ajustement à court terme de cet équilibre.
L’étude a montré que les deux séries étudiées sont cointégrées, et le test de causalité
dans le cadre du modèle à correction d’erreur, révèle que la croissance économique
« cause » au sens de Granger la consommation d’énergie.
20
Bibliographie
Akarca, A.T., Long, T.V., (1979). On the relationship between Energy and GNP: a
re-examination, Journal of Energy and Development, Vol 5, n° 2, pp 326-331
Aqeel, A., But,t M.S., (2001). The relationship between energy consumption and
economic growth in Pakistan. Asia-Pacific Development Journal. Vol. 8, December
pp 101-110.
Antille, G., (1984). Utilisation des tableaux entrées-sorties pour l’analyse des
interdépendances entre économie et énergie. Revue Suisse d’Economie Politique et de
Statistique. Vol 120, n° 3, pp 261-279.
Berrah, N.E., (1983). Energie et développement: « l’effet tunnel ». Revue de
l’Energie, n° 356, août-septembre, pp 409-415.
Bruneau, C., (1996). Analyse économétrique de la causalité: un bilan de la littérature.
Revue d’Economie Politique. Vol 106, n° 3, mai-juin, pp 325-353
Bruneau, C., Nicolaï, J-P., (1989). Une étude de causalité. Concepts et applications.
L’exemple du marché pétrolier. Document de travail n° 1989-21. Banque de France.
Campbell, J.Y., Perron, P., (1991). Pitfalls and opportunities : what
maceoeconomists should know about unit roots. NBER Macroeconomics Annual, Vol
6 pp 141-201.
Darne, O., Terraza, M., (2002). Les tests de non-stationnarité des séries temporelles
non saisonnières en économie : une revue de littérature. Document de Travail n°
2002-05. Laboratoire Montpelliérain d’Economie Théorique et Appliquée. Université
de Montpellier I
Davidson, J.E.H., Hendry, D.F., Srba, F., Yeo, S., (1978). Econometric modelling of
the aggregate time series relationship between consumer’s expenditure in the U.K.
Economic Journal. Vol 88, pp 661-692.
Destais, G., (1989). La modélisation des interactions énergie-économie. Thèse de
Doctorat. IEPE, Grenoble.
Dickey, D., Fuller, W., (1979). Distribution of the estimators for autoregressive time
series with a unit root, Journal of the American Statistical Association, Vol. 74, n°
366, Part 1, June, pp 427-43.
Dickey, D., Fuller, W., (1981). Likelihood ratio statistics for autoregressive time
series with a unit root. Econometrica. Vol 49, pp 1057-1072
Ebohon, O.J., (1996). Energy, economic growth and causality in developing countries.
A case study of Tanzania and Nigeria. Energy Policy. Vol. 24, pp 447-453
Enders, W., (2004). Applied Econometric Time Series. Wiley
21
Engle, R.F., Granger, C.W.J., (1987). Co-integration and error correction:
representation, estimation and testing. Econometrica, Vol 55, n° 2, March, pp 251-
276.
Engle, R.F., Yoo, B.S., (1987). Forecasting and testing in cointegrated systems.
Journal of Econometrics. Vol. 35, pp 143-159
Ertur, K.C., (1998). Méthodologie des tests de racine unitaire. Document de Travail
n°9813, LATEC, Université de Bourgogne.
Fatai, K., Oxley, L., Scrimgeour F., (2002). Energy consumption and employment in
New Zealand: searching for causality. Paper presented at NZAE Conference,
Wellington, 26-28 June
Geweke, J., Meese, R., Dent, W., (1983). Comparing alternative tests of causality in
temporal systems:analytic results and experimental evidence. Journal of
Econometrics. Vol 21, pp 161-194.
Girod, J., Percebois, J., (1985). Energie: Fonctions de production et modèles de
demande. Dans « Energie : Modélisation et Econométrie. Economica.
Glasure, Y.U., (2002). Energy and national income in Korea: further evidence on the
role of omitted variables. Energy Economics. Vol. 24, n° 4, pp 355-365.
Gourieroux, C., Monfort, A., (1990). Séries temporelles et modèles dynamiques.
Economica
Granger, C.W.J., (1969). Investigating causal relations by econometric models and
cross-spectral methods. Econometrica. Vol 37, n° 3, July, pp 424-438.
Granger, C.W.J., (1986). Developments in the study of cointegrated variables. Oxford
Bulletin of Economics and Statistics. Vol 48. pp 213-228.
Granger, C.W.J., (1991), Developments in the study of cointegrated economic
variables. In Long-run economic relation/Readings in cointegration (Eds.) Engle RF,
Granger C.W.J., Oxford University Press, Oxford, 65-80.
Granger, C.W.J., Newbold, P., (1974). Spurious regressions in econometrics. Journal
of Econometric, Vol 2. pp 111-120
Granger, C.W.J.,Weiss, A.A., (1983). Time series analysis of error correcting models.
Studies in Econometrics, Time Series and Multivariate Statistics, New York:
Academic Press, pp 255-278.
Guttormsen, A.G., (2004). Causality between energy consumption and economic
growth. Discussion Paper D-24/2004. Department of Economics and Resource
Management. Agricultural University of Norway.
Hendry, D.F., (1986). Econometric modelling with cointegrated variables: an
overview. Oxford Bulletin of Economics and Statistics. Vol 48. pp 201-212.
22
Hondroyiannis, G., Lolos, S., Papapetrou, E., (2002). Energy consumption and
economic growth: assessing the evidence from Greece. Energy Economics. Vol. 24. pp
319-336.
Houcarde, J.Ch., Ben Chaabane, N., (1991). Les liens énergie croissance dans les pays
en développement (1960-1985): propositions méthodologiques pour une formalisation
des liens énergie-modes de développement. Dans « Politiques Economiques et
Marchés internationaux de matières premières. Economica.
Jacquinot, P., (1989). Une approche économétrique à la mode : la cointégration.
S.E.E.R. 89-4/1 Direction Générale des Etudes, Banque de France.
Jobert, T., (1992). Test de racine unitaire : une stratégie et sa mise en œuvre.
Cahiers Eco & Maths n° 92.44, MAD Université de Paris I, Pantheon-Sorbonne.
Johansen, S., (1988). Statistical analysis of cointegrating vectors. Journal of
Economic Dynamics and control. Vol 12. pp 231-254.
Johansen, S., (1991). Estimation and hypothesis testing of cointegration vectors in
Gaussian vectors autoregressive models. Econometrica. Vol 59, pp 1551-1580.
Johansen, S., (1995). Likelihood-based inference in cointegrated vector autoregressive
models. Oxford University Press.
Johansen, S., Juselius, K., (1990). Maximum likelihood estimation and inferences on
cointegration with application to the demand for money. Oxford Bulletin of
Economics and Statistics. Vol 52, pp 160-210.
Jumbe, C.B.L., (2004). Cointegration and causality between electricity consumption
and GDP: empirical evidence from Malawi. Energy Economics. Vol 26, pp 61-68.
Kraft, J., Kraft, A., (1978). On the relationship between energy and GNP. Journal of
Energy and Development. pp 401-403.
Lardic, S., Mignon, V., (2002). Econométrie des séries temporelles macroéconomiques
et financières. Economica.
Martin, J-M., (1992). Economie et politique de l’énergie. Armand Colin
Masih, A.M.M., Masih, R., (1996). Energy consumption, real income and temporal
causality: results from a multi-country study based on cointegration and error-
correction modeling techniques. Energy Economics. Vol 18, pp 165-183.
Masih, A.M.M., Masih, R., (1997). On the temporal causal relationship between
energy consumption, real income and prices: some new evidence from Asian-energy
dependent NICs based on a multivariate cointegration/vector error correction
approach. Journal of Policy Modeling. Vol 19, pp 417-440.
Masih, A.M.M., Masih, R., (1998). A multivariate cointegrate modeling approach in
testing temporal causality between energy consumption, real income and prices with
an application to two Asian LDCs. Applied Economics. Vol 30, pp 1287-1298.
23
Matly, M., (1983). Demande d’énergie et produit intérieur brut : vers une approche
patrimoniale. Revue de l’Energie, n° 356, pp 416-425.
Meallier, A., Chouard., Passeron H., (1986). Energie et économie dans l’OCDE. Une
approche économétrique. Revue de l’énergie, n° 383, pp 205-213.
Mouttet, F., Plateau, C., Brillet, J.L., Morand, J.P., (1983). Mini-DMS-énergie.
Modèle des interactions économie-énergie. Archives et Documents n° 74, INSEE
Mozumber, P., Marathe, A., (2005). Causality relationship between energy
consumption and GDP in Bangladesh. Discussion Paper Department of Economics,
University of New Mexico
Nachane, D.M., Nadkami, R.M., Karnik, A.V., (1988). Co-integration and causality
testing of the energy-GDP relationship: a cross-country study. Applied Economics.
Vol 20, pp 1511-1531.
Nelson, C.R., Plosser, C.I., (1982). Trends and random walks in macroecomic time
series. Journal of Monetary Economics. Vol 10, pp 139-162.
Njiki, R.P., (1998). Cointégration et test d’efficience sur les marches dérivés. Journal
de la Société Statistique de Paris, Vol 139, pp 35-59.
Oh, W., Lee, K., (2004). Causal relationship between energy consumption and GDP
revisited: the case of Korea 1970-1999. Energy Economics. Vol 26, pp 51-59.
Osterwald-Lenum, M., (1992). A note with quantiles of the asymptotic distribution of
the maximum likelihood cointegration rank test statistics. Oxford Bulletin of
Economics and statistics, Vol 54, pp 461-471.
Percebois, J., (1997). Energie et théorie économique. A propos des débats
contemporains. Editions Cujas.
Percebois. J., (1998). L’apport de la théorie économique aux débats énergétiques.
Creden, Cahier n° 99.11.15. Université de Montpellier I.
Perron, P., (1993). Racines unitaires en macroéconomie : le cas d’une variable. In
Macroéconomie : développements récents, Malgrange P. et Salvas-Bronsard L. eds.,
pp 327-358, Economica.
Perron, P., Campbell, J.Y., (1992). Racines unitaires en macroéconomie : le cas
multidimensionnel. Annales d’Economie et de Statistique. Vol 27, pp 1-50.
Phillips, P., Perron, P., (1988). Testing for a unit root in time series regression.
Biometrika, Vol 75, pp 335-346.
Pizzaro Rios, J.V., (1993). The links between money and prices. Causality tests for
the Peruvian and Chilean cases. Cahiers du Département d’Econométrie n° 93.11.
Faculté des sciences économiques et sociales. Université de Genève.
Prevot, J.f., (1951). Les variations concomitantes de l’énergie consommée et du
produit national. Journal de la Société Statistique de Paris, janvier-mars ; pp 23-41.
24
Salmon, M., (1982). Error correction mecanisms. The Economic Journal, Vol 92, pp
615-629.
Sekkat, K., (1989). L’analyse de causalité comme méthode de détermination des
filières industrielles. Annales d’Economie et de Statistique, Vol 14, pp 191-224.
Sims, C.A., (1972). Money, income and causality. American Economic Review. Vol
62, pp 540-552.
Sims, C.A., (1980). Macroeconomics and reality. Econometrica, Vol 48, pp 1-48
Stock, J.H., Watson, M.W., (1989). Interpreting the evidence on money-income
causality. Journal of Econometrics. Vol 40. pp 161-182
Soytas, U., Sari, R., (2003). Energy consumption and GDP: causality relationship in
G-7 countries and emerging markets. Energy Economics. Vol 26, pp 33-37
Soytas, U., Sari, R., Ozdemir, O., (2001). Energy consumption and GDP relations in
Turkey: cointegration and vector error correction analysis. Economies and Business
in transition: Facilitating Competitiveness and Change in the Global Environment
Proceedings, pp 838-844.
Spierer, C., (1982). La demande d’énergie en Suisse. Droz, Genève.
Yu, E., Choi, J., (1985). The causal relationship between energy and GDP, an
international comparison. Journal of Energy and Development. Vol 10, pp 249-272.
Yu, E., Wang, B., (1984). The relationship between energy and GNP. Further
results. Energy Economics. Vol 6, pp 186-190
25
SERIE DES DOCUMENTS DE TRAVAIL DU BAMSI
11/2005 «Prévision des indices des prix à la consommation des ménages au Congo »
Christophe MASSAMBA
26